La conception d`une calculatrice - ExpoJournal
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La conception d`une calculatrice - ExpoJournal
La conception d’une calculatrice Par : Jérémy Bouchard et Justine Darveau Résumé : La conception d’une calculatrice. Bouchard, J. & Darveau, J. 2015. Rapport interne. Cégep de Saint-Félicien. Deux étudiants ont utilisé des circuits intégrés et des claviers pour construire une calculatrice capable d’additionner deux nombres à trois chiffres. La calculatrice est modulable et il serait possible de la modifier pour lui permettre d’effectuer d’autres opérations mathématiques. Abstract : The conception of a calculator. Bouchard, J. & Darveau, J. 2015. Internal report. Cégep of Saint-Félicien. Two students have used integrated circuits and keypads to create a fonctionnal calculator capable of addition two three-digit numbers. The calculator is modular and could theoretically be modded to be used with other arithmetical operations. Mots-clés : calculatrice, circuits intégrés, binaire, transistor Keywords : calculator, integrated circuits, binary, transistor La physique électronique permet de créer plusieurs objets technologiques. Parmi tous ces objets, un en particulier est devenu bien banal : la calculatrice. Notre hypothèse : Il est possible de créer une calculatrice qui additionne et qui soustrait avec des circuits intégrés. Pour valider notre hypothèse, une calculatrice sera construite à l’aide de circuits intégrés. Cela permettra de déterminer expérimentalement s’il est possible de réaliser des objets technologiques complexes à l’aide de la physique électronique. Théorie Le système dit « classique » – le système décimal – est composé de 10 chiffres, de 0 à 9. La plupart des occidentaux le connaissent. On appelle cela un système en base 10. Celui-ci est très utile pour la vie de tous les jours, mais impossible à recréer dans un système électronique. En effet, l’électricité est utilisée pour créer des composantes électroniques. Que devrait être utilisé pour représenter les nombres lors de l’utilisation de ces composantes? Le changement de rang, c’est-à-dire le passage des unités vers les dizaines, dans une base 10, se fait lorsqu’on atteint le 11e chiffre. Le passage est donc de 9 vers 10. Dans un système à base 2, ce changement s’effectue beaucoup plus rapidement. Dès le 3e chiffre, il est nécessaire d’augmenter d’un rang. Le passage de 1 vers 10 en est un exemple. Le tableau de la page suivante représente l’équivalence entre les deux bases : La création d’une calculatrice 1 Décimal 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 Figure 1 : Tableau des Binaire 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 1 0 0 0 1 1 0 1 0 0 0 1 0 1 0 1 1 0 0 1 1 1 1 0 0 0 1 0 0 1 équivalences binaire-décimal Il est donc possible de comprendre que pour écrire les chiffres décimaux en nombres binaires, il faut disposer d’au moins 4 bits d’information (4 données). Par contre, dans ce système, les lois d’addition, de soustraction, de multiplication et de division sont conservées. Leurs propriétés respectives c’est-à-dire d’associativité, de fermeture, de commutativité, de distributivité et autres sont aussi conservées. Il est possible de réaliser les calculs en base binaire comme on le ferait avec une base décimale. Par contre, les résultats seront eux aussi en binaire. Pour comprendre le fonctionnement d’une calculatrice, il est nécessaire, de comprendre la théorie derrière chacune des composantes. En effet, comment le système est-il implanté dans des circuits? Une méthode très ingénieuse est utilisée. S’il y a une différence de potentiel, le circuit l’interprète comme un 1. S’il n’y a pas de voltage, le circuit l’inteprete comme un 0. Il est donc possible de réaliser toutes les équations mathématiques dans un tel circuit tant et aussi longtemps que l’on peut transférer l’équation sous forme binaire. Il faut ensuite connaître le fonctionnement des transistors et des diodes, puisque c’est ceuxci qui feront l’analyse de l’information qu’ils leur seront envoyés. Une diode est un élément qui permet le passage du courant que dans un seul sens. Elle est composée de deux matériaux, un riche en électrons (P pour positif) et un autre pauvre en électrons (N pour négatif), mis côte à côte. Entre les deux matériaux, se crée une zone de déplétion qui est quasiment neutre. La diode doit être branchée pour que le côté N soit dirigé vers le « Ground » (0 volt) et que le côté P soit dirigé vers la source (5 volts généralement). Un transistor est deux diodes mises bout à bout pour ainsi former un segment PNP (ou NPN, selon le type de transistor). Ces 3 parties sont nommées collecteur, base et émetteur. Pour qu’un courant puisse circuler du collecteur vers l’émetteur, un courant doit être envoyé sur la base. Le transistor peut donc être, à la base, considéré comme interrupteur. La dernière composante est la porte logique. C’est cette dernière qui permet de réaliser les opérations sur les bits. En effet, lorsqu’on leur offre deux bits, ils renvoient une valeur dépendamment du type de porte. Voici un exemple de porte logique de type NON-OU créé avec un transistor : Figure 2 : Une porte NON-OU La création d’une calculatrice 2 Les circuits intégrés sont des versions miniaturisées de ces portes sur une seule puce. C’est ce qui sera utilisé pour la création de la calculatrice. En ce qui a trait à la calculatrice, les données sont entrées par les claviers numériques. Ceux-ci sont décodés par le circuit 74922. Le premier clavier permet de choisir la position du chiffre à entrer, tandis que le deuxième permet la sélection du chiffre. Ensuite, ce chiffre est envoyé dans un circuit de mémoire (7475). Cette puce garde en mémoire un nombre binaire de 4 bits, parfait pour une utilisation en temps que mémoire de nombre décimal. Pour la partie de l’addition, un problème apparaît très rapidement. En effet, le fait d’utiliser des puces additionneurs 7483 provoque une retenue seulement lors du passage de 15 à 16, puisque ces derniers fonctionnent en binaire. Pour régler ce problème, il a donc fallu forcer une retenue lorsque le total dépasse neuf. Cette technique a été empruntée de trois élèves qui avaient déjà réalisé une calculatrice 1. Avec une deuxième puce additionneur, cela se réalise aisément. Enfin, le résultat est envoyé vers le circuit intégré 7447, qui s’occupe de décoder le code binaire vers un afficheur sept-segment, facilement lisible pour l’homme. Le schéma pour la partie de l’additionneur seulement, réalisé avec le logiciel de création de circuits LogicWorks est disponible à l’annexe A. Résultats Il a été possible de réaliser une calculatrice avec l’aide de circuits intégrés, mais celle-ci ne peut qu’additionner. En effet, par manque de temps, il a été impossible d’implanter la partie soustraction de notre calculatrice, même si cela faisait partie de nos objectifs. Figure 3 : La calculatrice une fois terminée 1 MÉNARD, Enrico, PRIVÉ, Étienne & LAPLANTE, Marc (1993). « La conception d’une calculatrice », EXPO-JOURNAL 1993. Rapport interne, département des Sciences de la nature. Cégep de Saint-Félicien. Canada. La création d’une calculatrice 3 Discussions Il est donc possible de dire que notre hypothèse est en partie prouvée. Puisque le temps a manqué pour construire la partie soustraction de la calculatrice, il est impossible d’affirmer hors de tout doute que sa réalisation est sûre. Par contre, puisque l’implantation de la fonction addition a été possible, tout porte à croire que la soustraction le sera également. Une critique assez évidente de notre calculatrice est la manière rebutante d’entrée des chiffres. Il s’agit du point le plus faible de notre calculatrice. Il serait possible de reconstruire l’entrée avec l’aide d’un décaleur à registres. Cela permettrait d’enter les données de manière traditionnelle, c’est-à-dire que chaque entrée fait décaler la dernière vers la gauche. Cette fonction n’est pas présente dans notre calculatrice puisque les connaissances théoriques nécessaires à leur application n’étaient pas bien comprises par les constructeurs. Une autre critique qui pourrait apparaitre est la surface nécessaire à la calculatrice. Il serait probablement possible de réaliser le montage de manière plus efficace. Suggestion Une suggestion pour aller plus loin lors d’une prochaine expérience serait de tenter de bâtir une calculatrice non pas avec des circuits intégrés, mais des circuits imprimés. Ainsi, la surface utilisée et la complexité apparente de la machine en seraient grandement diminuées. Il est très probable de croire qu’il est possible de réaliser une calculatrice en circuit imprimé. Conclusion Bref, il a été possible de bâtir une calculatrice qui additionne deux nombres à trois chiffres avec l’aide de circuits intégrés. Malgré certaines difficultés d’implantation, celle-ci fonctionne à merveille et est modulable. Il serait donc possible de créer la partie soustraction à part et de la raccorder avec la calculatrice déjà existante. Remerciements Les auteurs de cet article aimeraient remercier chaleureusement M. Steeve Tremblay pour l’aide précieuse offerte lors de la recherche des circuits et lors de la compréhension de leurs utilités. Nous remercions également M. Marc Renaud, notre professeur lors de ce projet. Il est aussi impossible de passer sous silence le travail de M. Bruno Martel, sans qui la recherche des erreurs d’implantation du circuit aurait été beaucoup moins festive. Enfin, sans le travail extraordinaire de Mme Nancy Francoeur, technicienne de laboratoire, il aurait été impossible de terminer à temps. Nous la remercions très sincèrement. La création d’une calculatrice 4 ANNEXES La création d’une calculatrice 5 Annexe A : Schéma de la partie additionneur La création d’une calculatrice 6 Annexe B : Médiagraphie et iconographie MARTEL, Bruno. Notes de cours de physique électronique. Automne 2014. LETOCHA, Jean. Introductions aux circuits logiques. 1985. Éditions McGraw-Hill, 298 pages. MÉNARD, Enrico, PRIVÉ, Étienne & LAPLANTE, Marc. La conception d’une calculatrice, EXPOJOURNAL 1993. Rapport interne, département des Sciences de la nature. 1993. Cégep de Saint-Félicien. Canada. Transistor. Wikipédia, l’encyclopédie libre. Page consultée le 4 mai 2015 à partir de http://fr.wikipedia.org/wiki/Transistor. Diode. Wikipédia, l’encyclopédie libre. Page consultée le 4 mai 2015 à partir de http://fr.wikipedia.org/wiki/Diode. Figure 1. Tableau réalisé par les auteurs. Figure 2. Une porte NON-OU. Image libre de licence http://commons.wikimedia.org/wiki/File:RTL_NPN_NOR_Gate.svg récupérée de Figure 3. Photo prise par les auteurs. 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