[Test] Ampli intégré Cambridge Audio Azur 351A : le surdoué de sa

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[Test] Ampli intégré Cambridge Audio Azur 351A : le surdoué de sa
[Test] Ampli intégré Cambridge Audio Azur 351A :
le surdoué de sa génération
Écrit par Pierre-Yves Maton on 2 janvier 2013.
La société Cambridge Audio est très certainement l’une, si ce n’est la plus active du
Royaume-Uni dans les domaines de la Hi-Fi et du Home Cinéma, tout en proposant des
appareils au rapport qualité/prix imbattable. D’un autre côté, PPL est aussi l'une des sociétés
d’importation de produits audio parmi les plus dynamiques en France, ces deux qualités
réunies faisant le succès de cette marque sur notre territoire.
PPL, comme chaque année, proposait à l’occasion des fêtes de Noël, une offre d’entrée de
gamme sympathique qui comprenait un couple amplificateur : intégré 351A et bloc de
puissance 351C. Nous avons donc décidé de mettre sous nos mains et nos oreilles l’intégré en
question.
La gamme Cambridge Audio est très large et comprend à la fois des solutions purement hifi,
Home Cinéma, mais aussi des stations d’accueil pour périphérique nomade, des tuners,
enceintes, mini-systèmes dit "tout en un", et d’autres périphériques comme des convertisseurs
et pré-préampli pour cellule phono. Nous nous sommes attachés au tout premier modèle de la
série des amplificateurs intégrés très audiophiles, le 351A, qui est proposé au prix de 490 €
malgré une qualité de fabrication inégalée, des possibilités de connexion avec une entrée
USB, et une esthétique générale très réussie.
Un design impressionnant
Le 351A prend place dans un châssis magnifique, tant à l’œil qu’au toucher, tout en
aluminium avec face avant d’une agréable épaisseur. Comme pour souligner la philosophie
purement audiophile de cet appareil, Cambridge Audio a délibérément placé le potentiomètre
de volume en plein milieu de l’appareil, avec de part et d’autre de ce bouton, les différences
options du 351A. À droite, nous trouvons le réglage de balance et une rangée de petites
touches commandant la sélection des entrées, tandis qu’à gauche, nous avons les deux
correcteurs de tonalités (bien utiles avec certaines enceintes ou sources), un bouton pour la
mise en fonction de la paire d’enceintes B et une sortie casque sur jack 6,35 mm. Nous
trouvons aussi une touche "direct", qui offre alors le chemin le plus court possible au signal à
l'intérieur de l'appareil afin d’en préserver toute la saveur.
Cambridge Audio pensant à tout, une entrée pour périphérique nomade (jack 3.5 mm) est
disponible sur cette même face avant. Une télécommande est livrée avec l’appareil pour
couronner le tout. Elle reprend l’essentiel des commandes du 351A, mais servira aussi pour
piloter un lecteur de la même marque.
À l’arrière, la connectique est très complète avec une double sortie pour enceintes (dont la
seconde est commutable en face avant), et les différentes entrées, cinq analogiques au format
RCA et une numérique sur port USB. Cette dernière n’accepte qu’une résolution de 48 kHz,
mais c'est déjà très bien pour un intégré stéréo à moins de 500 €.
Pas d’entrée phono, pas d’entrée numérique optique ou coaxiale non plus, mais peu importe,
Cambridge Audio propose aussi toute une série d’appareils comme le Dac Magic 100 (350 €)
ou encore le préampli phono 551P (100 €) pour les audiophiles en manque de possibilité. À y
réfléchir un peu, la formule consistant à offrir un maximum de qualité sonore, comme celle
d’une qualité de fabrication hors norme pour moins de 500 €, tout en laissant à l’utilisateur la
possibilité de l’agrémenter avec des solutions "maison" d’un prix somme toute raisonnable,
est assez intelligente et efficace.
Un moteur de course
Une fois le capot retiré, on est agréablement surpris par la taille du transformateur
d’alimentation (visible sur les photos), qui explique aussi le poids conséquent de cet appareil.
Avec le choix de ce gros transformateur torique, il est clair que l’accent a été mis sur la bonne
tenue en puissance de l’appareil malgré les 2 x 45 watts annoncés.
Tous les composants sont répartis sur une seule carte, pas de câblage superflu, le trajet du
signal est ramené au plus court, tant mieux. Idem pour le choix du potentiomètre de volume,
l’une des pièces maitresses d’un amplificateur. Cambridge Audio a opté pour un modèle Alps
à couche, de type Black Box, une marque bien connue pour la qualité de ses composants.
L’entrée USB utilise une interface à base d’une puce Burr Brown qui détectera
automatiquement les signaux numériques sans avoir besoin de télécharger un quelconque
logiciel sur l'ordinateur.
Côté ergonomie, cet appareil est très agréable à utiliser. Il associe des possibilités de
connexions suffisantes, un correcteur de tonalité qui fera bien des heureux suivant la qualité
des fichiers MP3 par exemple, une entrée USB performante et une qualité de fabrication que
l’on aimerait voir plus souvent chez des appareils de ce prix.
À l’heure du verdict sonore
Pour tester cet intégré, nous l’avons entouré d’autres éléments (lecteur et câbles) rentrant
quelque peu dans la même catégorie. Nous avons conservé notre lecteur de Blu-ray
Cambridge Audio Azur 650 en mode stéréo, et dans le domaine du câblage, nous avons retenu
un câble de modulation Audioquest RCA-RCA d’entrée de gamme Sydney et une paire de
câbles d’enceintes Audioquest Type 4. Pour la liaison avec notre ordinateur portable (HP avec
player J.River), nous sommes restés sur notre équipement habituel (câble Wire World),
comme sur le choix des enceintes, des Ensemble Reference pour leurs qualités de
transparence donc idéales pour tester un amplificateur.
Après un bon temps de rodage et quelques heures de chauffe, le 351A avoue assez vite ses
qualités propres. On pourrait les résumer à : sensation de puissance contenue, mais disponible,
aisance sur tous types de messages, transparence et profusion de détails. Il est plutôt d’un
équilibre tonal clair, sans en rajouter, ce qui peut paraître surprenant dans un premier temps,
mais montre ses capacités à s’adapter à beaucoup d’éléments auxquels il va être associé. En
un mot, certaines colorations, souvent agréables d’ailleurs, ne sont pas de mise ici.
Nos écoutes ont commencé via la liaison USB et avec le disque de Leonard Cohen "Old
Ideas" (fichier WMA 44.1), que l’on utilise souvent. On note tout de suite un bel équilibre des
différents registres, aucun d’entre eux n’est mis en avant de façon artificielle. C’est donc une
signature sonore assez neutre qui apparaît, avec une propreté du grave impressionnante. Il est
vrai que sur ce point ce disque n’en manque pas, bien au contraire, et le 351A s’en débrouille
avec une splendide netteté. Mais ce bas du spectre fourni n’en cache pas pour autant la somme
de détails reproduits. Un claquement de doigts du chanteur au cours du second morceau est
restitué sans problème et ce genre de détails est souvent oublié par des appareils qui cherchent
à toujours en faire trop.
Puis en passant au CD de test Opus 4, et le 13e morceau, les clochettes du début brillent de
mille sonorités avec beaucoup de précision, nous confortant dans l’idée qu'en matière de
définition cet appareil est au-dessus de la mêlée. La chanteuse est bien "plantée" entre les
deux enceintes, le 351A privilégiant la focalisation des intervenants avec un placement très
précis de ces derniers à une image stéréophonique type holophonique. On obtient une écoute
très filée, avec une belle extinction des notes dans l’espace et, pourtant les enceintes
Ensemble sont, sur ce point, de véritables loupes sonores. En tout cas, la maitrise de ce
Cambridge 351A sur l’ensemble des critères sonores est plus que réussie et son mariage avec
d’autres éléments ne posera aucun problème, bien au contraire, il les laissera s’exprimer sans
complexe.
Pour finir, nous sommes revenus à l’écoute d’un fichier via l’ordinateur avec le disque de test
Satri Reference enregistré par la société Bakoon et plus particulièrement les morceaux de
piano. Le frappé des notes est parfait avec une excellente lisibilité du jeu de l’interprète. Cet
instrument, souvent difficile à restituer, passe avec le 351A avec une facilité presque insolente
vue la puissance donnée. Les détails de la prise de son sont tellement nombreux qu’à ce prix,
c’est un appareil à retenir absolument. Ce Cambridge Audio renferme un moteur de course
dans un châssis de limousine. L’écoute est facile
Conclusion
Pour un prix placé sous la barre des 500 €, le Cambridge Audio 351A montre d’excellentes
qualités de neutralité. Mais surtout, il donne cette impression si agréable de pouvoir piloter
tous types d'enceintes acoustiques. Il conviendra donc de ne pas hésiter à lui adjoindre
d’autres éléments de qualité, comme des câbles performants, car dans le cas contraire, ce
serait dommage pour le résultat final. Les revendeurs agréés se feront un plaisir de vous
conseiller ce qui convient le mieux. Nous ne lui connaissons pas beaucoup de concurrents
dans cette gamme de prix, un excellent départ pour une chaîne hifi digne de ce nom.
Spécification du Cambridge Audio Azur 351A
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Puissance : 2 x 45 W RMS sous 8 ohms
Bande passante : 5 Hz à 50 kHz
Impédance d’entrée : 47 kohms
Dimensions : 43 x 34 x 12 cm
Poids : 6 kg
Prix : 490 € (en version noire ou argent)
Distributeur Cambridge Audio pour la France : www.pplaudio.com
Site de la marque : www.cambridgeaudio.com
N.D.L.R. : le Cambridge Audio Azur 351A est le successeur de l'Azur 350A que nous avions
testé pour le magazine Ère Numérique. Par rapport à cette ancienne mouture le 351A
bénéficie d'une entrée audionumérique USB supplémentaire.