Voie du Maître (de l`Absurde) n°9 - Jean-Jacques ROUSSEAU

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Voie du Maître (de l`Absurde) n°9 - Jean-Jacques ROUSSEAU
AUX LETTRES D'AMOUR, D'INSULTES, DE MENACES,
D'ENCOURAGEMENTS… A TOUTES IL Y REPOND...
Le courrier des lecteurs
Par Pierre S., conseiller spirituel du GAGB
Chers lecteurs, devant le nombre record (plusieurs sacs postaux) de lettres de
réclamations et d'insultes reçues suite au retard chronique de ce fanzine, ne
pouvant par manque de place les publier toutes, je m'en tiendrai, étant de bonne éducation, à n'en publier que certains extraits... raisonnables. Etant pour ma
part totalement étranger à ce retard de publication, je donnerai ensuite la plume
à notre rédacteur en chef bien aimé, lui octroyant de ce fait un droit de réponse
bien nécessaire…
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Des bruits courent comme quoi, suite à un chagrin d'amour, votre rédacteur
en chef aurait sombré dans l'alcool et l'héroïne, est-ce vrai??? (Cerise,
Charleroi ville-basse)
Excédé par le retard de votre revue à la con et ayant un peu bu, mon mari
a tout cassé dans la maison. Allez-vous me rembourser le mobilier et mes
frais d'hôpitaux ? (Suzanne, Marchienne-Docherie)
Il est plus que temps que Mr Rousseau reprenne son équipe bien en
main...Une poigne de fer serait plus que bienvenue. En tant qu'ancien de la
force publique, ayant servi dans l'ex Congo Belge, je ne puis tolérer ce
manque de rigueur. Venez-en à l'usage de la chicotte si nécessaire... (E.
Janssens, général à la retraite, Marche-en-Famenne)
Votre fameux réalisateur masqué a été aperçu plusieurs fois la nuit dans
des endroits chauds de Liège et Charleroi... Ne ferait-il pas mieux de s'occuper de sa revue plutôt que de... (Pierre, Herstal)
Terminé...fini de lire votre fanzine...dès la semaine prochaine, je m'abonne
au "Soir Illustré". (Mathilde, Tervuren)
DROIT DE REPONSE PAR CIMON PANZA, REDACTEUR EN CHEF
J’accuse le cinéaste masqué...
de faire trop de films. La gloutonnerie filmique de notre vénéré maître (de l’absurde) n’a que trop duré. Enchaînant scénario sur scénario, film sur film, JJR
n’a de cesse d’engloutir la vie de notre courageuse équipe sans le sou. Le retard chronique de votre revue favorite, chers lecteurs, est due à à ce harcèlement continu : faire des films, encore des films ! Nous n’en pouvons plus. Si
vous voulez que votre revue survive, pitié, dites-lui d’arrêter le cinéma ! CIMON
PANZA, représentant syndical de l’équipe de rédaction.
PS: Monsieur Pierre S., ayez l’obligeance de me fournir la liste des lecteurs plaintifs, afin que je les
raye de notre listing et fasse suivre les noms et adresses complets auprès du service d’ordre du
GAGB. Merci pour votre collaboration.
Editoréal
Par Jean-Jacques Rousseau, cinéaste de l’absurde
Le cinéma populaire
Combien êtes-vous à vous déplacer pour aller voir l'autre regard du cinéma ?
Nous, nous proposons des films différents, des films de chez vous, où les
gens parlent avec l'accent local, ou vous pouvez vous sentir chez vous, en
retrouvant une rue que vous connaissez, une commune spécifique, le vrai
visage de la Wallonie libre. Libre de toute contrainte cinématographique,
où l'acteur non-professionnel est roi et peut se retrouver sur un grand
écran au même titre que certaines vedettes que vous connaissez peutêtre : Brad Pitt, Gérard Depardieu, Robert Pattinson, Noël Godin, Nicole
Kidman, Natalie Portman, Emma Watson, Miss Ming, …
Quel effet se produirait chez vous si soudain vous deveniez un personnage
important dans les films ? Si, tout d’un coup, votre voisin vous considérait
autrement parce qu’il vous a vu jouer un rôle différent du rôle habituel que
vous jouez dans la vie courante ? La passion, voilà ce qui motive notre
groupe, et qui manque au cinéma traditionnel. Celui-ci est dans les mains
de quelques personnes qui tirent les ficelles du métier, sans pour autant vivre de cet art.
La Belgique est un petit pays coupé en deux par la langue, morcelée en
petits coins de régions. Chez les Celtes, ceux qui habitaient de l’autre côté
de la rivière étaient considérés comme des ennemis. On les comprend car
à l’époque, les moyens de communication étaient inexistants. Mais maintenant, tout a bien changé. La Belgique est le brassage européen et mondial, ce qui nous incite justement à pouvoir faire des films qui ont le reflet
de ce brassage. Tout le monde est le bienvenu dans notre cinéma.
Nous vous invitons à venir vous joindre à nous, car vous êtes déjà nombreux à faire partir de notre association totalement libre de circulation (pour
autant que vous restiez là pour la durée du film). Nous avons surtout besoin d’actrices, de figurantes, prêtes à s’exprimer devant la caméra. Un
casting permanent est à votre disposition.
Le cinéaste de l’absurde
Les maçons peuvent-ils faire du cinéma ?
A la navrante et notoirement idiote question d’un (cala)miteux gazettier en
maraude pour son canard sous-local : « Monsieur Dingault, d’après vous,
les maçons peuvent-ils faire du cinéma ? », je commençai par quêter quelque précision . De quel(s) maçon(s) s’agissait-il ? Pour être franc, je n’ai
rien contre les francs- , bien au contraire… étant entendu que leurs membres reptiliens et tentaculaires ont le pouvoir de s’étendre jusqu’aux confins
des emmerdements, ce qui peut s’avérer très utile quand il s’agit d’actionner les pistons capables de vous tirer de certaines circonstances foireusement embarrassantes ! Mais lui, le journaleux de mes deux, c’est des
«autres » qu’il parlait. Alors, mon loulou, je dis non, catégoriquement non
et ma réplique tient en trois coups de pelle à tarte.
1) Les as de la truelle ont le droit d’acheter – à crédit, c’est selon !- du
matériel bon marché qui servira à capter en temps réel les épisodes
ultra-poilants de leurs grognasses Desesperate Housewives (avec ou
sans mouflets) et à la diffracter dans un cercle exclusivement familial.
Faire des films, oui. Faire du cinéma, non.
2) Si les poseurs de parpaings commencent à réclamer des briques
pour faire des fifilms en béton, j’ai bien peur, - non, j’ai carrément la
trouille !- que la multiplication de ces prolos-impétrants menace l’accès à
la pompe à fric des officiellement subsidiés dont je me suis fait le capiteux porte-voix et qui m’arrosent de leurs averses rafraîchissantes.
3) L’art du cinoche n’a pas à faire tremper ses chaussettes dans l’eau
qui sert à nettoyer les brouettes. D’ailleurs ce n’est pas moi qui le dis
mais un membre éminemmenteur de l’Internationale Cinéphilique : « le
Cinéma, c’est un monde de fauves. C’est pire qu’un monde de fauves.
C’est un monde où les fauves ne vous rappellent pas sur votre gsm. »
A bon entendeur salut !
Et mort à la flibusterie ouvrière, gloup, gloup, nomdedju !
De Leonardo Dingault, critique spécialisé en navrants navets pour la Revue du Cinéma Mufle et Maroufle.
Bibliographie :
SCREVE Eveline, Pasticheries, p.2, in JJR Editions, Ligny, 2012
Les sept douleurs de Jean-Jacques Rousseau
Le précédent numéro de la Voie du Maître publie les images effrayantes de
la cagoule de Jean-Jacques Rousseau en feu. Cet épisode insoutenable
clôture, selon les plus altières sommités de l'Absurde avec un grand A, un
cycle de sept douleurs dans l'existence terrestre du prophète du cinéma
underground.
L'énergie créatrice de Jean-Jacques Rousseau se révèle à lui pour la première fois dans sa prime enfance lorsque, tombé dans une rebutante fosse
à purin, il entrevoit sa propre mort. Il ressort de cet enfer bien vivant mais
profondément traumatisé avec, en outre, cet indécrottable sentiment que
d'épouvantables souffrances s'imposeraient toujours à la réalisation de son
art.
Les apôtres de Rousseau, reniant deux mille ans d'études bibliques, pensent aujourd'hui que la prédiction d'Isaïe ne concerne pas le prétendu Maître-tout-puissant-Créateur-du-Ciel-et-de-la-Terre, comme certains pourraient éventuellement le penser, mais plus vraisemblablement le Maître de
l'Absurde : « Il était méprisé et rejeté par les hommes, un homme de douleur et habitué à la souffrance. » (Isaïe 53:3, 5).
En vérité, en vérité, je vous le dis : cet oracle s'est déjà accompli. A commencer par Jaco Van Dormael et les frères Dardenne, qui toisent ostensiblement sa personne. Ils l'ignorent. « Ils savent pourtant bien qui je suis ! »
proteste Rousseau (« Je suis qui je suis ! », Exode 3:14) La souffrance
l'accompagne partout. Il ne la rejette pas. Il ne se dérobe pas. Il la prend à
son bras, comme l'amant parfait. Blessé à la jambe, il refuse énergiquement les antidouleurs qui lui sont tendus par les infirmières. Des mois durant, il endure sans sourciller la vision rebutante et décadente d'un collaborateur (dont le nom a volontairement été gommé de ce texte) assis tout nu
à la machine à écrire. L'indigence s'impose à sa vie. Elle s'invite dans les
fondements mêmes de son art, dans son originalité et sa spécificité, à tel
point qu'il ne peut espérer acquérir la caméra de ses rêves que grâce au
partage et à la générosité de ses disciples.
Il sait déjà qu'un jour, sa statue triomphante ornera les squares de Charleroi mais qu'avant cela, doit encore se réaliser la terrible prophétie : « Si au
début, ils n'étaient que douze, il serait, par l'un renié et, par l'autre, trahi. »
Vincentivs Sebastianvs Welkenraedtiensis
XIII.II.MMXII
Cimon,
L’APPEL A DONS CONTINUE
Vous qui avez donné, vous qui allez donné, sachez que nous sommes prêts du but !
Nous avons déjà atteint les 4/5 de l’objectif minimum, à savoir l’achat d’une caméra
semi-professionnel à bande. Si nous dépassons l’objectif, nous pourrons également
renflouer la caisse de matériels (objectifs, trépieds, …) afin d’améliorer les conditions
de tournage. Pour rappel, les dons supérieurs à 20€ se verront récompensés d’une
invitation privée exceptionnelle pour voir sur grand écran le long-métrage maudit de
JJR : Le Diabolique Docteur Flak ! D’avance, merci pour votre générosité !
Numéro de compte dédié :
- BE81-2991-1403-3024 ( Code Bic : GEBABEBB - Iban belge : 299-1140330-24 )
Les petites annonces du GAGB
recueillies par Cimon Pança
BONNE RECOMPENSE – Il a été perdu
mardi, à midi ½, sur plateau de cinéma,
un billet de 20 euros. Prière de le rapporter, essentiel pour boucler budget long
métrage. Forte récompense symbolique
(LA PRODUCTION)
MONSIEUR ROUSSEAU – Si l’aînée
refuse nouveau rôle, faites-moi l’honneur d’accorder rôle à la cadette. Cela
reviendra au même. Ce que je veux,
c’est entrer dans votre famille du cinéma
et sortir le plus possible de la mienne.
HOMME DU MONDE, 31 ans, grands
chagrins éprouvés, demande rôle au cinéma. Ecrire D.P., poste restante, Courcelles.
PETIT FRERE, pourquoi n’abandonnestu pas le cinéma ? Maman pleure toute
la journée et puis nous aussi ; elle dit
comme ça que c’est elle qui a été trop
méchante et que c’est pour cela que tu
t’es sauvé chez les fous. Reviens, elle
ne le fera plus (LUC)
JOLI RÔLE pour dame seule de 40 à 50
ans disposant de petit capital garanti.
Ecrire au GAGB.
M. ROUSSEAU – Si, sous la saulée, vous
m’aviez fait l’aveu que j’étais bon acteur,
je ne serais pas parti comme un fou, et je
ne serais pas malheureux. Maintenant, je
suis soldat pour cinq ans. Attendez-moi
pour prochain film (VICTOR)
MASQUE NOIR – ne m’écrivez plus de
rôle, ça m’agace. (GERARD)
ACTEURS – Par pitié pour équipe du film,
prenez courage. Votre douleur double la
nôtre et nous ne pouvons rien que vous
envoyez toute notre âme pour résister
aux sévices de tournage. Ne dites rien au
masque noir, risque de châtiments. Fin de
tournage proche, nous retrouverons goût
à la vie.
HOMME DE CINEMA – Est-ce bien vous
sur la photographie ? Si oui, prière : ne
plus m’écrire. (LA DEMOISELLE EN TENUE)
A TOUT LE MONDE – Si vous êtes embarrassé d’un vieux vélo de plus de quarante ans, et si vous voulez le savoir
choyé et bien entretenu, envoyez-le à la
production, qui le remettra à un cycliste,
désespéré qu’on lui ait volé hier, au festival, son petit vélo qu’il adorait et qui
avait fait deux fois, avec lui, le tour du
monde. (ARTHUR)
CHER AMI Jean-Jacques, peux-tu me
rapporter le revolver que je t’ai prêté le
mois passé. La police me recherche.
(JEAN)
Spectres vivants et impalpables, scènes
burlesques, hypnotisme grand-guignol.
Quatre fois par an dans la ville du Grand
Charleroi. Unique dans la région.
(Masque noir)
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ou s’inscrire à l’agence.
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Réservations : 071 45 66 87 / [email protected] / www.laposterie.be
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Samedi 24 mars 2012 à 20h00 – Posterie – Concert : Chansons françaises « Benji
Lali ». PAF : 8€ (prév : 6€)
Vacances de Pâques du 2 au 13 Avril 2012, "Pâques fête le printemps " (animation
pascale pour enfants): conte - animations d'éveil - bricolage - jardinage - ateliers de
cuisine - danse et chants. Accueil à la Posterie de 6h30 à 18h30
Samedi 21 avril 2012 à 16h00 Hôtel de Ville de Trazegnies. "ZORO & JESSICA" (spectacle à partir de 6 ans). PAF adultes : 5€
Samedi 4 mai 2012 à 20h00 – Posterie – Théâtre : « Le joueur d’échecs », de Stefan
Zweig, m-e-s d’Yves Kerboul, avec André Salzet. PAF : 10€ (prév : 8€)
Samedi 12 mai 2012 à 16h00 Hôtel de Ville de Trazegnies. A partir de 3 ans. "Deux
bras, deux jambes et moi ! " (marionnettes) PAF adultes : 5€
Vendredi 25 mai 2012 à 20h00 – Posterie – Concert de Chrisdenerfs : « Vers la lumière ». PAF : 8€ (prév : 6€)
Samedi et dimanche 10 et 11 mars : JJR au Cabinet de Genève.
Mardi 13 mars 20h00 : Karminsky-Grad à la Cinémathèque de Grenoble
5 avril : Sortie DVD de Karminsky-Grad (Imagine Films)
Dim 29 avril 9h30-17h : Bourse d’échange couverte ciné-vidéo.
Place Larsimont 6183 Trazegnies
Dim 29 avril 20h00 : Dossier Réincarnation, Le crépuscule des monstres, Le
cauchemar, JJR et Karminsky-Grad. Place Larsimont 6183 Trazegnies
Sam 9 juin 20h00 : JJR à L’An Vert (4 rue Mathieu Polain) pour présenter ses
derniers films jubilatoires www.lanvert.be
Pour contacter le comité
de rédaction de la VM(A) :
46, rue Monnoyer 6180 Courcelles
071 45 66 87 / 0479 94 51 30
[email protected] / www.infojjr.be
Ed. Resp. : Amaury Haegeman 3/32 rue de Lodelinsart 6000 Charleroi
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