A cause d`un assassinat
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A cause d`un assassinat
WARREN HUME BEATTY CRONYN A ALAN J. CAUSE D’UN ASSASSINAT UN FILM DE (THE PARALLAX VIEW) Sortie nationale le 11 février 2009 | Avec le concours du PAKULA A CAUSE D’UN ASSASSINAT (The Parallax View | USA | 1974) Réalisation Alan J. Pakula Scénario David Giler, Lorenzo Semple Jr. (d’après le roman de Loren Singer) Image Gordon Willis Musique Michael Small Décors Reg Allen Montage John W. Wheeler Durée 102 mn Format Couleurs/2;35 Avec Warren Beatty, Hume Cronyn, William Daniels, Paula Prentiss, Kelly Thordsen, Jim Davis, Bill McKinney, William Jordan \ SYNOPSIS Le sénateur Carroll, candidat démocrate aux élections présidentielles américaines, a été assassiné en 1971, lors d'une conférence de presse-buffet, par l'un des serveurs. Une commission d'enquête ne retient pas l'hypothèse d'une quelconque conspiration et conclut qu'il s'agit d'un acte isolé commis par un déséquilibré. Au cours des trois années qui suivent, la plupart des personnes qui ont assisté à cet événement meurent les uns après les autres à la suite de divers accidents. La journaliste Lee Carter, elle aussi témoin du meurtre de 1971, pense que ces accidents sont en réalité des assassinats déguisés : elle fait part de ses craintes à son collègue et ami Joe Frady, mais ne réussit pas vraiment à le convaincre. Cependant, quand Lee est victime à son tour d'un accident fatal, Joe Frady, persuadé désormais que la jeune femme ne se trompait pas, décide, sans l'accord de son rédacteur en chef, de mener une enquête approfondie... \ LE FILM La référence à l’assassinat du président Kennedy est évidente. Le monde du journalisme est également évoqué, en prélude aux Hommes du président, autre œuvre marquante de Pakula. Remarquablement construit, ce thriller politique est conduit à un rythme haletant et s’achève sur l’absence de toute illusion. Une œuvre importante dans le cinéma américain. Jean Tulard, Dictionnaire des films, Ed. Robert Laffont. Klute, The Parallax View et All the President’s men racontent, au fond, la même histoire : une enquête sur un mystère (une disparition, un assassinat politique, l’affaire du Watergate) qui va mener l’enquêteur à soupçonner, à incriminer l’autorité la plus haute. Dans Klute, le coupable se révèle être le président de la compagnie pour laquelle l’enquêteur travaille, celui-là même qui l’avait chargé de retrouver leur collègue disparu et dont il est en fait le meurtrier. De même dans All the President’s men, l’enquête conduira, en dernière analyse, au Président des Etats-Unis lui-même. Dans Parallax, les ramifications du complot que découvre le journaliste semblent infinies, et d’autant plus menaçante qu’elles restent obscures. Si la justice et le bien triomphent à la fin des deux autres films (mais ce triomphe, dans President – soit la réalité historique – apparaît bien accidentel, le seul résultat de l’acharnement de deux obscurs journalistes), Parallax relève d’une optique (encore) plus sombre, celle des théories du complot inspirées par les assassinats de personnalités politiques importantes au cours des années soixante, encore très proches. Ici, le complot prend la forme institutionnelle d’une corporation ; la vérité ne sera jamais exposée au grand jour ; l’enquêteur, qui a infiltré la conspiration, est pris au piège et exécuté ; et le film se ferme, comme il avait commencé, sur les conclusions d’une commission d’enquête (calquée sur la commission Warren) qui rejette toute suggestion de complot, et attribue le meurtre du sénateur au seul journaliste qui avait tenté de l’empêcher. Bertrand Tavernier, Jean-Pierre Coursodon, 50 ans de cinéma américain, Ed. Nathan. \ ALAN J. PAKULA Diplômé de Yale pour le théâtre, directeur et parfois acteur à la scène, entré à Hollywood en 1949 comme assistant au département des cartoons à la Warner, longtemps assistant de production à la Paramount, il produit en 1957 Prisonnier de la peur de Robert Mulligan et fonde avec ce dernier sa propre maison de production. L’association se poursuivra à partir de Du silence et des ombres (1962) pour cinq films, dont le dernier au moins, Daisy Clover (1966), « annonce » Pakula réalisateur autant qu’il appartient à Mulligan. Quoi qu’il en soit, Pakula passe à la mise en scène (sans cesser de produire) avec Pookie (1969), véhicule pour Liza Minnelli en même temps que peinture attentive d’un amour baroque. La réussite totale de Klute consacre peu après le cinéaste. Quel que soit le thème qu’il aborde et les registres sur lesquels il joue, mais tout particulièrement dans ses deux films politiques : À cause d’un assassinat (1974, qui évoque le meurtre de Kennedy) et Les hommes du président (1976, sur l’affaire du Watergate), Pakula montre un style personnel, plus ou moins affirmé mais reconnaissable, style visuel fondé sur le morcellement ou le redoublement de l’espace, l’emploi extrêmement savant des décors, et une direction d’acteurs qui privilégie les moments de solitude tout en soulignant l’ambiguïté ou la vanité. Plusieurs de ses films doivent beaucoup à l’amicale collaboration de sa vedette « préférée », Jane Fonda, mais il serait erroné de le classer parmi les « yes-men ». Un labyrinthe virtuel ou non ne cesse de guider ses personnages vers une tentative de se mettre en scène eux-mêmes : psychanalyse, politique, capitalisme, autant d’aventures dominées par un « oracle aveugle et sibyllin » qui confère à ces « aventures » un caractère cosmique, indiqué par la prolifération des coulisses, des miroirs, des « images dans le film », le tout dominé par un classicisme qui favorise volontiers les plans longs. Après une série de films qui ont fait appel plus à son savoir-faire qu’à sa sensibilité, ce style revient, inchangé, toujours aussi fascinant par sa lenteur hiératique et son expresionnisme décoratif, dans L’Affaire Pelican (The Pelican Brief, 1993), nouvelle histoire de complot politique qui, comme si de rien n’était, reprend le discours interrompu dix-sept ans plus tôt avec Les hommes du président. Gérard Legrand, Dictionnaire du cinéma, Ed. Larousse. \FILMOGRAPHIE 1969 : Pookie (The Sterile Cuckoo) | 1971 : Klute | 1973 : Love and Pain and the Whole Damn Thing | 1974 : À cause d'un assassinat (The Parallax View) | 1976 : Les Hommes du président (All the President's Men) | 1978 : Le Souffle de la tempête (Comes a Horseman) | 1980 : Merci d'avoir été ma femme (Starting over) | 1981 : Une femme d'affaires (Rollover) | 1982 : Le Choix de Sophie (Sophie's Choice) | 1986 : Dream Lover | 1987 : Les Enfants de l'impasse (Orphans) | 1989 : See you in the Morning | 1990 : Présumé innocent (Presumed Innocent) 1992 : Jeux d'adultes (Consenting Adults) | 1993 : L'Affaire Pélican (The Pelican Brief) | 1996 : Ennemis rapprochés (Devil's Own) \ DISTRIBUTION Théâtre du Temple 4 rue Lanneau 75005 Paris 01.43.26.70.40 | [email protected]