Télérama 8 octobre 1983

c
ll
A
POASSIENE
N'EMPINE
LeVielnam
enexil
i6
tu
un rocher auquel le temps, habile
sculpteur, a d-onnéla fonne d'une
femme recueilliedansI'attente.
A traversle lent vovaged'un mess.ag-9-{'arr1our.
LâmlÉbrôssevingtans
del'histoireécorchée
desonpavs.Sila
premièrepartiedu film, le temfs de la
coloniale,représentépar la cohabitation malaiséédesdeui Françaiset de
quelquesVietnamiens,est extrêmement découpée,ce qui a pour effet
d'accroîtrelâ sensatiohd'étôuffement
et depanique,lesdeuxderhierstiersde
l'æuvresont essentiellement
faitesde
plans larges.C'est en tenant sespersonnages
à distance,dansdespaysâges
"I-e
étrangérsou hostiles. que Lam
parvientà communiquerle sentiment
de stupeur des Vietnamiensque les
dévoiements de I'Histoirê ont
contraint à la diaspora.
r VINGT
ANSDEVOYAGE
POUR
UNMESSAGE
D'AMOUR
^ .Quelquesplans lui suffisentpour
faire ressentir les premreresamertumes de I'exil. Là ieune Vietnamienne regarde la mér à travers le
hublot d'une cabine.Plus tard. elle
scrutele paysagefrançaisà traversla
vitre du train qui la mène vers Paris.
C'est tout et çâ glacele cæur.
Ne disposantpour réalisersa fresque
q,ued'un
e oue
d'un budset
budgetrestreint
restreint,ilil na dii
dû
.-ii user-tle
subterfugei.Ainsi, pour mon;ë trerle passage
de-sannées,sécontenteOean ril depointersa
camérasuruneradio :
publicitéset commentairespolitiques
Français(1 h45). Réal.: Lâm Lê; que,désordonnée,absurde,estfilmée changentde style toutes lês dix'seavecD ominiqueSanda,Jean-François dans le décor unique de la maison condespour arriver à ceux en vozue
Stevenin,Anne Canovas,HoangLan. encercléepar les mâquisardset lente- dansles annéessoixante-dix.Lâm-Ié
mentenvahiepar lesèaux.Cettepre- sembledu resteavoirlecultedesobiets
mière partie, très théâtrale.appâraît révélateursd'une mode et d'ûne
cornmeune sorte de vision hallucinée culture. Une tête d'angelot aooaraît
hameau isolé, en pleine et symboliquede la débacledesFran- soudaindansla vase,paTéede t'oite la
,t{. ît
"l=/ ) zonedecombat,unsoldat cais
beautéde l'art chrétièn.
- d'Indoèhine.
A Saigon,cettedébaclea desallures
Lâm lé, qui vit en Francedepuis
plus communes. Les Français font dix-sept ans,-n'avait réalisé, iusôu'à
/ ry.'
poursafemmeen service leurs malleset prennent
le paquebot présent.qu'un moyen métragê.Ren-Une
,'chez
dgg,Françqrs
à.Sai'gon.Poussière pour Marseille.
famille foitunée contrectesnungesetdu dragor, envoûd'empireest I'histoiredu parcoursde embarque avec la gouvernantedes tant et un peu ésotérique.S'il ne
ce message.
enfants',une ieuneVietnamienneen- retrouve.pas
totalementiCila grâcede
Il tomb:ed'abord entre lesmainsde ceinte, à qui est destinéle message ce premièr ouvrage, Poussièled'emdeux Françaiségarésdansla région : envoyépar le soldatblesÉ entrevuàu plre, surtoutàpartir du secondtiers,est
une jeune religieuse,escortéed'un débui dir film.
imprégnéd'unepoésiedont le cinéma
sergentfortengueuleet toujoursprêtà
Iæ messagesera du voyage. mais lrançaisa égaréle secret.
en découdre.Tout à sonæuvred'évan- mettravingt ansà atteindresadestinaCéttepoéiie, le réalisateursemblela
eélisation.la relisieuseveut isnorerle trice-Quaid, enfin,il luiparvient, elle trouver dans sa passion visérale et
àanger qui rôdel tæs deuxFrançais est devenueune vieille fèmme d'une sansesporrpour son pays,et danssa
passent
la nuit-ladernière deleurvie tristessede pierre.Safille serendraau compasslonpour ses
.compatriotes
- dans la maison du fossoyeur du Vietnampourretrouverla tracedeson condamnésà. la nostalgie.
hameau. Cette nuit caucheinardes- père. Sonvovaqesetermineradevant
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