MARS 08 A Compiègne (Oise) - Mémorial de l`internement et de la

Transcription

MARS 08 A Compiègne (Oise) - Mémorial de l`internement et de la
MARS 08
Mensuel
Surface approx. (cm²) : 2006
10 RUE LEROUX
75116 PARIS - 01 44 17 38 22
Page 1/8
'Des
1
A Compiègne (Oise) le 23 février a
été inauguré le Mémorial de
l'internement et de la déportation
sur le site du camp de Roy al I Jeu
où furent détenues plus
de 50 DOO personnes entre 1941
et 1944. Près de 40000 d'entre elles
furent déportées, des résistants en
majorité, mais aussi des internes
juifs du camp.
Un « mur des noms », contre l'oubli,
établi à partir des listes de
la Fondation pour la Mémoire de
la Déportation, a été érigé à l'entrée
du Mémorial, suscitant une vive
émotion parmi les milliers
de visiteurs (lire notre compte rendu
de l'inauguration pages 4 et 5).
DEPORTATION
6945684100506/GSD/MYE
R.^.f jh/< •t.nfrrmi
-{><yr< ••Ufi îtymnvnM /
>IJp""lB>»'l'l'M!''jr I
Tm l ipïThl TTit » tr^ïjxjrT Mi^^*jrfirt< Wïï U|^r(^ffTu* i j
«BMlOTsnmttl iatti«c » Ijramn Inlan ljran)i» IJUIPS I jurn i ï r u n u U u l Ainlr» Uriwli trier lh. Urbi. fcreMiJ tâbllltt:
i IM»! LMrfKi /mlle lawkm Roger Union M w d l j r d ; Mirul I irily lulnn l*,,ly Lu,,
gerlarivièee Roben ï^rtvierp Raymond i armmHr M<ind ! drinfir Plnnm larnat Ot«>rg*rs tam^Uft ï
i Mj^îdel^nxiii* 5 Otïeu? iartxjui Georges Urou finih l^msicr* Gu> tjroiim^tît Will)
ÏT hf ( ?!frtf t a n l P U Hélène Lirrte»^ Rob» r! I ïrrin Charles I jrnvt: MaritHan jvrn TXji
•• - •-•
Martel Ururlk RiKlolplu Ui
lasse J«imw(r:l dc Uniy (my I isn» r Vio-nli I
M4rc«l ll<Anvn Amln Uwirri î.-jn I Jv,;. j^^^gj»*Ifc IAS»
^hï'n'
Eléments de recherche :
ff RogerUCkjt Aad
iSîUr Alexandre Xj; Oîrwr Maree
rnjsndi le Ct(y«r Pierre I «joseph te Du Yws î* Du Y
«I Roger Ic toi I ïran
lagune Le Ga!J
Gargan
Mans- I p Goff LUIIÎ
it« J« Courrier
1% Guern Sriiest J e
Houerou
Leon Màllnum Le ieu
nrî I? Marra.
Ente»
MUSÉE DE LA DÉPORTATION ET DE L'INTERNEMENT : à Compiègne (60), toutes citations
MARS 08
Mensuel
Surface approx. (cm²) : 2006
10 RUE LEROUX
75116 PARIS - 01 44 17 38 22
Page 2/8
Les faits du mois
Comme nous l'annoncions dans notre précédente édition, le Mémorial de l'internement et de la déportation de Royallieu à
Compiègne a été inauguré le 23 février dernier, sous la présidence de Christian Poncelet, président du Sénat. Plusieurs milliers
de personnes y ont participé, parmi lesquels d'anciens internes et déportés et leurs familles.
Compiègne-Royallieu : des milliers de
personnes pour l'inauguration du mémorial
Ils sont venus nombreux à Compiègne,
les anciens internes du camp de Royallieu. Même si leur séjour y fut de courte
durée, quèlques jours, quèlques heures
parfois, et que leur détention fut - ils le
disent souvent - un temps de répit, une
occasion de souffler après la cellule exiguë de la prison et les interrogatoires brutaux ou les tortures de la Gestapo.
Ils ont voulu venir, « quitte à faire des cauchemars cette nuit », comme le
craint l'un d'eux, parce que c'est d'ici
qu'ils sont finalement partis vers les
camps nazis, entassés dans des wagons
à bestiaux, première des terribles épreuves de la déportation. Alors, ce 23 février, ils sont là pour revoir l'endroit, évoquer les camarades, honorer les disparus, pour bien marquer de leur présence
l'ouverture
de
ce
Mémorial
qui devra faire sortir de l'oubli ce lieu central de l'histoire de la déportation en France avec le camp de Drancy.
Autour d'eux, avec eux, beaucoup de
monde, beaucoup de familles, conjoints,
enfants, petits-enfants venus de nombreux points de France ainsi que de
l'étranger (des Britanniques et des
Américains notamment qui furent internes ici) - au total près de 3 000 personnes
au cours de la journée.
L'émotion est palpable pendant la gran-
DEPORTATION
6945684100506/GSD/MYE
de cérémonie devant le monument dédié souvent de ceux et celles qui ne sont
aux victimes du nazisme, qui a réuni une jamais rentrés.
centaine de porte-drapeaux et la musique
militaire, sous la présidence de Christian
Poncelet, président du Sénat. À ses
côtés, se tiennent notamment Marie-Jo
Chombart de Lauwe, présidente de la
Fondation pour la Mémoire de la
Déportation, le président du Conseil
régional de Picardie, Claude Gewerc, le
représentant du Conseil général et le
sénateur-maire de Compiègne Philippe
Marin!. À noter la présence de l'ancien
ministre délégué aux anciens combattants, H. Mekachera, alors que l'actuel
occupant du ministère de la rue de
Bellechasse, Alain Marleix, est absent,
participant à la cérémonie d'hommage
aux fusillés organisée malheureusement
au même moment au Mont-Valérien en
présence du président de la République.
L'émotion est grande aussi un peu plus
tard devant le « mur des noms », à l'entrée du Mémorial où se presse une foule
compacte : sur des stèles en verre de plusieurs mètres de longueur apparaissent,
par ordre alphabétique, les plus de 50 DOO
noms des internes et déportés de
Royallieu. Le flot des visiteurs ne s'écoule que lentement car ils sont si nombreux
à s'attarder et à chercher fébrilement un
nom parmi cette multitude de noms, trop
Eléments de recherche :
MUSÉE DE LA DÉPORTATION ET DE L'INTERNEMENT : à Compiègne (60), toutes citations
MARS 08
Mensuel
Surface approx. (cm²) : 2006
10 RUE LEROUX
75116 PARIS - 01 44 17 38 22
Page 3/8
Dans l'enceinte de l'ancien camp, une
fois passé le nouveau hall d'accueil, on
aperçoit les trois bâtiments-baraques qui
ont été conserves pour le Mémorial, sur
les vingt-quatre que comptait Royallieu
(les autres ayant été détruits pour faire
place à des projets immobiliers) ainsi que
la chapelle, construite après la guerre Les
visiteurs découvrent dans les deux premiers édifices la « fnse histonque » conçue
par l'historien Christian Delage. Elle resitue Compiègne et le camp dans la
Seconde Guerre mondiale, sous l'occupation et dans la collaboration, puis s'attache à décrire le quotidien, la vie sociale des internes avant d'évoquer le sort de
nombre d'entre eux, la déportation En fin
de parcours, des écrans diffusent des
images muettes des camps de concentration filmés par les libérateurs.
La frise se déroule sur des murs décrépis, débarrassés des couches de
peinture successives. Les salles sont
dépouillées, pas de vitrines ni d'objets,
maîs des documents qui sont projetés sur
les murs bruts, les sols en beton concassé ou des surfaces planes, par exemple
des lettres des détenus à leurs familles
que l'on peut « feuilleter » virtuellement,
des dessins faits sur place ou d'autres
documents liés au quotidien des internés.
DEPORTATION
6945684100506/GSD/MYE
Eléments de recherche :
MUSÉE DE LA DÉPORTATION ET DE L'INTERNEMENT : à Compiègne (60), toutes citations
MARS 08
Mensuel
Surface approx. (cm²) : 2006
10 RUE LEROUX
75116 PARIS - 01 44 17 38 22
Page 4/8
•••
La diffusion sonore de leurs témoignages donne vie à cette scénographie
que ses concepteurs ont voulue sobre
et qui a largement recours aux techniques
modernes. L'ensemble dégage de la force
et de l'émotion. Maîs des visites moins
bousculées seront nécessaires pour juger
du contenu et de la place accordée à tous
les pans de l'histoire de ce camp.
À l'extérieur, un « parc de la mémoire »
est en cours d'aménagement, ça et la des
bornes, pres desquelles on peut s'asseoir,
diffusent des témoignages. En bordure du
terrain s'élève un bâtiment métallique
marquant l'emplacement d'un des tunnels d'évasion creuses par les internes,
dont on peut voir, à l'intérieur, l'entrée.
Plans, récits, photographies complètent
cette évocation, appréciée par les visiteurs admiratifs de l'ingéniosité et du courage des prisonniers qui ont tenté, et
parfois réussi, l'aventure. Comme ces
19 hommes qui s'enfuirent dans la nuit du
21 au 22 juin 1942: 8 furent repris, maîs
11 rejoignirent la Resistance. L'un d'eux,
André Tollet, deviendra en 1944 le président du Comite parisien de Libération
Apres la visite du mémorial, la cérémonie d'inauguration se poursuit sous un
grand chapiteau dresse à l'extérieur où
DEPORTATION
6945684100506/GSD/MYE
Eléments de recherche :
plusieurs prises de parole se succèdent.
Interventions des élus régionaux, départementaux et municipaux qui se félicitent
de l'achèvement de cet outil de mémoire et de connaissance « Les idées des
bourreaux prospèrent à l'ombre de l'oubli », prévient François Ferneux, vice-président du Conseil general de l'Oise, qui
a publié le mois dernier la première étude
sur Compiègne-Royallieu (1) Christian
Poncelet souligne pour sa part que le
« devoir de mémoire est une mission
impérative du service public ».
Interventions également d'anciens internes à Royalheu, comme François Perrot,
president de l'UNADIF, et Guy Ducoloné,
president d'honneur de l'association
Buchenwald-Dora. Ce dernier rappelle
que sont partis de Compiègne plus de
la moitié des déportés politiques de
France, précédés par deux convois de
détenus juifs. « En 1942 et surtout a partir de 1943, a une trentaine de reprises,
au petit matin sont passes par les rues de
Compiègne des détenus encadrés par des
soldats allemands en armes. Nous partions vers la gare... Ce furent, comme l'a
écrit Jorge Semprun, de "grands voyages" »
Allocution de Marie-Jo Chombart de
Lauwe, présidente de la Fondation pour
MUSÉE DE LA DÉPORTATION ET DE L'INTERNEMENT : à Compiègne (60), toutes citations
MARS 08
Mensuel
Surface approx. (cm²) : 2006
10 RUE LEROUX
75116 PARIS - 01 44 17 38 22
Page 5/8
L'an prochain a
Margny-les-Compiegne
Le projet de « Memorial du wagon de
la Deportation » qui sera realise en gare
de Margny-les-Compiegne (d'ou partaient les deportes), a quatre kilometres
du camp, a ete presente le 23 fevrier.
Un chemin de la memoire reliera
d'ailleurs les deux lieux. Le projet, dans
lequel s'mvestit I'ADIRP de I'Oise, progresse puisqu'un wagon d'epoque a
enfm ete trouve et que des partenanats
se concluent avec les collectivites
locales. Des que les fonds seront disponibles, commencera la creation des
cent silhouettes en metal, bronze ou
beton, symbolisant les deportes, qui
feront partie du Memorial (1), et que realiseront des lyceens de la region et des
etudiants de I'Umversite technologique
de Compiegne. L'inauguration est prevue courant 2009.
! P i o t t e H i v e M • Kene l i m - n - KUJ.H i i l i v v n • Joseph Hoa
dc H\ui HorU- • Benin l i o d r b c i t • Martci Hodiesne - J u s t
iAiiisla1^ HoihiKiiui • Paul H < » t f m a n n • Marcel Hr^ard • Pai
iclre Homnuige • M a r c e l Hommay •
Marccau Horcholle
Horto/ol • Jei
ubert • Jean
Hudina • Jean Hue
IHuet • Jean Huet * Joseph
lugonnier • Jean Hugonnier • R
- Joseph Huguet - Madeleloe
Detail du « mur des noms », erige a 1'en tree du Memorial.
Une « frise hlstorique » parcourt les murs des deux bailments
d'exposition, ou se trouvaient les chambrees des internes.
(1) Uassociation du « Memorial du wagon
de la Deportation » recherche des artistes
interesses par le projet. Contacter son
president sur [email protected]).
la Memoire de la Deportation, sous I'egide de laquelle le Memorial a ete realise (lire
page 4). Breve prise de parole egalement
du populaire Michel Drucker, dont le pere
medecm fut interne treize mois au camp
C reserve aux juifs, puis au camp A avant
d'etre transfere a Drancy, ou II fut libere
en aout 1944.
Temoignages des anciens internes, presentation des etapes de la creation du
Memorial, projection de films se sont poursuivis dans rapres-midi et jusque tard dans
la soiree et puis de nouveau le lendemam,
dimanche 24 fevrier, toute la journee Pres
de 2 000 personnes ont encore foule « ce
sol de Compiegne » dans le souvenir de
tous ceux qui furent detenus ici de
juin 1941 a la Liberation, internes civils,
juifs, ressortissants etrangers, militants syndicaux et politiques, resistants, et de tous
les deportes de Compiegne. Pour leur
rendre hommage a tous fut donnee la
Symphonie memoriale, oeuvre puissante
et poignante creee par Jonathan GrimbertBarre a la demande de la municipality,
mterpretee par la chorale du Cercle laique
d'education populaire et I'orchestre
Col'legno, dirige par Alain Remy.
« Je suis ici avec des gens tres bien
DEPORTATION
6945684100506/GSD/MYE
ef gentils: communistes, gaullistes,
royalistes, cures, nobles, paysans - c'est
une salade extraordinaire », avait ecrit le
poete Robert Desnos a sa compagne
Youki avant d'etre deporte, sans retour,
en avnl 1944.
Puisse le nouveau Memorial contribuer
a arracher a I'oubli le camp de Royallieu
et ses occupants si divers, et a alerter sur
Eléments de recherche :
les dangers toujours reels des ideologies
fascistes et racistes.
I.M.
(1) Frontstalag 122, Compiegne-Royallieu, un
camp d'mtemement allemand dans I'O/se,
1941-1944, de Beate Husser, Jean-Pierre
Besse et Frangoise Leclere-Rosenzweig, edrte
par les Archives departementales de I'Oise
(15 euros). Commandes au 0344121480.
MUSÉE DE LA DÉPORTATION ET DE L'INTERNEMENT : à Compiègne (60), toutes citations
MARS 08
Mensuel
Surface approx. (cm²) : 2006
10 RUE LEROUX
75116 PARIS - 01 44 17 38 22
Page 6/8
La foule des visiteurs se presse devant l'entrée du Mémorial de
l'internement et de la déportation (architecte Jean-Jacques Raynaud).
Les partenaires de ce projet sont la Ville de Compiègne,
les Conseils général et régional, le ministère de la Défense
et la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
Ci-dessous : Recueillement avant l'inauguration. Une centaine de
porte-drapeaux entoure le monument érigé en mémoire
des victimes du nazisme, lieu traditionnel de commémoration.
DEPORTATION
6945684100506/GSD/MYE
Eléments de recherche :
MUSÉE DE LA DÉPORTATION ET DE L'INTERNEMENT : à Compiègne (60), toutes citations
MARS 08
Mensuel
Surface approx. (cm²) : 2006
10 RUE LEROUX
75116 PARIS - 01 44 17 38 22
Page 7/8
Extraits de l'intervention de Marie-Jo Chombart de Lauwe, présidente de
la Fondation pour la Mémoire de la Déportation
« (...) Le défi à relever n'était pas simple. Nous avions
posé comme postulat de départ à notre étude de préfiguration, qu'il fallait concevoir un projet tenant compte
- de l'histoire spécifique de ce camp allemand en
France,
- de son rôle dans la politique répressive de l'occupant et ses rapports avec le régime de collaboration de
Vichy,
mais qui puisse évoquer aussi le vécu des internes,
pour finir, comme il se devait, sur une évocation de
la déportation. Tout cela en évitant de tomber dans
le piège d'une simple redite avec d'autres lieux
de mémoire existant déjà ailleurs en France, comme
le camp de Natzweiler-Struthof, ou les musées consacrés ici et là à la Résistance et à la Déportation,
à Besançon, Lyon, Grenoble, Toulouse et autres.
La situation géographique de Compiègne, son passé
historique, la proximité de la capitale, laissant espérer de
nombreux visiteurs, le plus souvent ignorants de l'histoire de la période 1939-1945, il fallait en conséquence
leur donner les clés de compréhension des événements
qui se sont déroulés ici, expliquer les politiques répres-
DEPORTATION
6945684100506/GSD/MYE
Eléments de recherche :
sives, qui ont valu à quelque 50000 hommes et femmes,
pour la plupart arrêtés pour faits de résistance, de partir en déportation. Les nombreux témoignages recueillis
devaient enfin permettre aux visiteurs de mieux appréhender le drame vécu par ces hommes et ces femmes.
Sommes-nous parvenus à relever ce défi ?
C'est à vous tous qu'il appartiendra de le dire.
Personnellement je le pense, même si l'évocation particulière de tel ou tel aspect du camp ou convoi de
déportation mériterait d'être plus amplement développée. On peut toujours faire mieux et plus.
Ce qui m'amène à lancer un appel à tous les responsables associatifs ici présents, aujourd'hui, pour
leur dire qu'il nous appartient désormais d'enrichir le
contenu historique de ce site et de le faire vivre, d'y
encourager la venue des lycéens et collégiens d'Ile-deFrance ou d'autres régions de France, d'y susciter
actions culturelles, expositions temporaires et animations pédagogiques, et par là aussi, d'inciter peut-être
le maire et la municipalité de Compiègne a entreprendre
sans trop tarder l'aménagement du troisième bâtiment
destiné précisément à devenir un lieu d'accueil et d'animation pédagogique. (...) »
MUSÉE DE LA DÉPORTATION ET DE L'INTERNEMENT : à Compiègne (60), toutes citations
MARS 08
Mensuel
Surface approx. (cm²) : 2006
10 RUE LEROUX
75116 PARIS - 01 44 17 38 22
Page 8/8
Communiqué de la FNDIRP (18 février 2008)
La mémoire des enfants juifs, victimes du génocide
« La Fédération nationale des Déportés et Internes,
Résistants et Patriotes juge très sévèrement la proposition de M. Nicolas Sarkozy, président de la République,
de faire porter par chaque élève de CM2 la mémoire d'un
enfant juif déporté de France pendant la Seconde Guerre
mondiale et assassiné par les nazis dans un camp d'extermination.
Parler aux enfants de 9-10 ans de ce que fut le génocide des juifs et du sort des 11 DOO enfants juifs de
France, des anciens déportés le font depuis des années
dans les écoles. Ils rappellent également la part prise
par le gouvernement de Vichy dans ce drame et le fait
que la déportation des enfants en même temps que celle
de leurs parents fut demandée aux Allemands par le président du Conseil français de cette époque, Pierre Laval.
La complicité du gouvernement de Vichy avec l'occupant fut totale dès la publication en 1940 du statut des
juifs.
Vouloir faire porter, par un enfant ou par une classe
- la charge de la mémoire d'un enfant mort est insupportable, c'est risquer de lui ou de leur infliger un grave
traumatisme, c'est méconnaître totalement la psycho-
DEPORTATION
6945684100506/GSD/MYE
Eléments de recherche :
logie des enfants de cet âge. C'est, de plus, focaliser
leur attention sur la victimisation et l'émotion en détournant leur prise de conscience du rôle des bourreaux
nazis et de leurs complices et soutiens français.
La FNDIRP souhaite que, au-delà de l'évidente spécificité des crimes nazis, il soit également fait référence aux autres crimes d'hier et d'aujourd'hui.
Enfin, une fois encore, c'est instrumentaliser l'école
et retirer aux pédagogues la maîtrise de l'enseignement qu'ils dispensent.
La Fédération nationale des Déportés et Internes,
Résistants et Patriotes s'oppose donc fermement à cette
initiative presidentielle et fera connaître les raisons de
cette prise de position à tous les intéressés. »
• Alors que ce numéro est mis sous presse, nous
apprenons que la proposition du président de la
République, telle qu'elle a été formulée, ne sera pas
appliquée. Telle est la première et bienvenue conclusion de la << commission sur la mémoire de la Shoah »
réunie le 27 février à l'initiative du ministre de l'Éducation nationale à l'issue de deux semaines de protestations massives.
MUSÉE DE LA DÉPORTATION ET DE L'INTERNEMENT : à Compiègne (60), toutes citations

Documents pareils