Les femmes savantes

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Les femmes savantes
COLLEGE / LYCEE Les femmes savantes de MOLIERE Mise en scène Arnaud Denis Du 16 au 18 novembre Le Manège – MAUBEUGE Durée : 1H45 Le Manège – Rue de la Croix BP 105 – 59602 MAUBEUGE CEDEX Tél : 03 27 65 15 00 / Fax : 03 27 65 93 80 ATELIER THEATRE ACTUEL
DEPARTEMENT CLASSIQUES
présente
un spectacle de la compagnie Les Compagnons de la Chimère
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Les Femmes savantes
Les Femmes savantes
de Molière
Mise en scène Arnaud Denis
Avec, par ordre d’entrée en scène :
Armande Romane Portail en alternance
avec Elisabeth Ventura
Henriette Eloïse Auria
Clitandre Jonathan Bizet
Bélise Virginie Pradal en alternance
avec Anne-Marina Cristalle
Ariste Gil Geisweiller
Chrysale Jean-Pierre Leroux
Philaminte Claude Aufaure
Martine Nicole Dubois
Trissotin Arnaud Denis
Vadius Alexandre Guansé
Un notaire Stéphane Peyran
L'Epine / Julien Baptiste Belleudy
Décor : Edouard LAUG
Lumières : Laurent BEAL
Administration : Jean-Pierre Leroux
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Les Femmes savantes
NOTE D'INTENTIONS.
Pour la première fois depuis qu'il écrit des pièces de
théâtre, Molière substitue la figure tyrannique paternelle à celle d'une
femme. Après L'avare, Orgon dans Tartuffe, Le Bourgeois gentilhomme,
Géronte et autres figures despotiques qui exercent sur leur famille une
autorité bornée, il nous propose Philaminte.
Bien qu'elle porte un corset et soit mariée à un homme, en
définitive celle-ci n'a plus rien d'une femme. « C'est un véritable dragon »
dit-on dans le texte. Molière a opéré ici un tour de passe-passe : la pièce
s'intitule Les Femmes savantes, il fallait donc que ce fût une femme, une
image de femme en quelque sorte. Pour se désennuyer de ses propres
formules, il a mis une robe au Père. Orgon et Harpagon continuent de
hanter son esprit tandis qu'il fait couler le plomb de leurs défauts dans un
moule plus inattendu. Il fait se marier la préciosité féminine à des travers
bien masculins que nous reconnaissons volontiers dans beaucoup de ses
œuvres : obsession, colère compulsive, caprice, intransigeance, égoïsme,
aveuglement. Molière était à ce point conscient du caractère asexué du
monstre qu'il venait de créer qu'il le fit jouer par un homme à l'époque de
la création : le comédien Hubert.
Ce que nous proposerons ici n'est pas une provocation, mais
un simple retour aux sources : une tradition revisitée. Philaminte, cette
créature hors du temps, sera représentée par un homme, les comédiens
Jean-Laurent Cochet à la création, puis Yves Gasc. Le rôle est écrit de
telle manière qu'il n'aura que peu d'efforts à faire pour dessiner la féminité
d'une femme qui n'en a quasiment plus. Avant tout, elle doit inspirer de la
crainte. Crainte de son mari, dont elle a réussi à vampiriser la moindre
parcelle de virilité en faisant de lui son esclave, et jouée par un homme,
Philaminte laissera au spectateur le droit de rire de ses défauts si
masculins. Un rire sans gêne, car nous saurons tous qu'il s'agira d'une
illusion. Comme au temps de Shakespeare où Juliette et Desdémone
étaient jouées par de jeunes hommes, pour renforcer l'illusion de l'amour.
Il nous faudra doser ce parti pris de façon à ce qu'il laisse à la pièce toute
sa résonance. Il conviendra de rendre au texte toute son élégance, et ne
pas empiéter sur la musicalité du vers sous prétexte de faire rire à tout
prix.
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Les Femmes savantes
LES FEMMES SAVANTES, UNE HISTOIRE DE FAMILLE.
Ce qui nous parvient le plus aujourd'hui dans Les
Femmes savantes, c'est avant tout l'histoire d'une famille coupée en
deux. Un abîme sépare Philaminte de son mari : « le corps, cette
guenille ». Elle voudrait que toute action soit vouée à l'élévation de l'âme,
tandis que les besoins du corps resteraient dans l'abnégation. Cette
divergence crée une véritable fissure dans la famille, et deux clans se
forment, qui ne cesseront de s'affronter au long de l'intrigue. D'un côté
Chrysale, Henriette, Ariste et Clitandre, qui reconnaissent aimer les
choses simples en vivant pour leur plaisir, de l'autre Philaminte, Armande,
Bélise et Trissotin, qui cherchent avant tout la volupté intellectuelle. Les
nourritures terrestres s'opposent donc à la philosophie.
Cette dichotomie entre l'âme et le corps offre à Molière bien
plus qu'une dialectique passionnante : elle lui permet de tisser des
rapports de force virulents entre les personnages. Ce sont surtout les
situations qui intéressent notre dramaturge, au-delà de la thèse qu'il
expose. Nous nous efforcerons de restituer cette ambiance familiale
tendue, qui se nourrit de conflits : ces affrontements entre mari et femme,
entre soeurs. Car si Molière nous met en garde, sans prendre parti, contre
une forme de culture de l'esprit qui nous ôterait notre bon sens, il décrit
avant tout une famille en pleine crise. Trissotin, l'intrus, sorte de Tartuffe
en herbe, sera jeune. Cela lui accordera une séduction magnétique, faite
d'onctuosité précieuse. Il sera ridicule parfois, mais toujours dangereux, à
la fois ambitieux et minable. Un Rastignac des salons parisiens qui aurait
composé son oeuvre quasi Baudelairienne sous l'emprise de l'opium.
Bouffi de prétention, il pense autant à la postérité qu'à l'héritage de la
famille. Le parasite parfait qui se prend pour l'astre de la littérature
contemporaine. Nous en voyons beaucoup comme cela autour de nous
aujourd'hui : «si les raisons manquaient, je suis sûr qu'en tout cas les
exemples fameux ne me manqueraient pas.» nous dit Clitandre.
Arnaud Denis
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Les Femmes savantes
UNE TROUPE HOMOGENE.
Les Compagnons de la Chimère existent depuis cinq
ans. Les interprètes sont issus pour la plupart du cours Jean-Laurent
Cochet et du Conservatoire National d'Art Dramatique de Paris. JeanPierre Leroux, qui jouera Chrysale, est aussi l'administrateur de la
Compagnie. L'intérêt est de réunir une jeune troupe autour de JeanLaurent Cochet, de qui nous tenons l'enseignement. Ce mélange de
générations issues du même creuset permettra une véritable
homogénéité sur le plateau, ainsi qu'une complicité de travail.
La plupart des comédiens de la distribution ont déjà
travaillé ensemble dans des circonstances variées à Paris et en
tournée, à l'occasion des différents spectacles créés par la Compagnie :
La Cantatrice chauve, Les Fourberies de Scapin, Les Revenants,
L'Ingénu... L'unité de la troupe constitue un point essentiel qui se
répercute sur la qualité du travail. Ici nous pouvons affirmer sans
crainte qu'il s'agit d'une famille, et que les douze comédiens présents
seront à l'unisson au service du texte.
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Les Femmes savantes
HISTORIQUE DE LA COMPAGNIE.
Arnaud Denis est le fondateur de la compagnie Les
Compagnons de la Chimère. Il y cumule les fonctions de directeur artistique,
de metteur en scène et de comédien.
En 2003, il crée officiellement sa compagnie, et demande au
comédien Jean-Pierre Leroux d'en devenir l'administrateur. En 2004, il conçoit
et présente En visite chez La Fontaine : seul en scène, il y interprète les fables
et contes érotiques de La Fontaine insérés dans des textes de Giraudoux, Paul
Guth, et autres biographes de La Fontaine. En 2004, à la demande du théâtre
des Déchargeurs, il monte avec sa troupe La Cantatrice chauve d'Eugène
Ionesco. Très bien reçu, le spectacle partira ensuite en tournée pendant
quelques mois à travers la France et en Suisse, et sera repris à plusieurs
reprises à Paris au cours de l'année 2005.
De mai 2006 à fin janvier 2007, la compagnie et joue Les
Fourberies de Scapin au théâtre du Lucernaire, Arnaud Denis est Scapin, JeanPierre Leroux est Géronte ; le spectacle est unanimement salué par la critique
écrite et audiovisuelle et reçoit un excellent accueil du public. Le 6 mars 2007 la
compagnie présente au Théâtre 13 à Paris, pour une série de 40
représentations, Les Revenants d’Ibsen, adaptation de Jacqueline Cohen. Là
encore, public et presse réservent le meilleur accueil à cette nouvelle mise en
scène d’Arnaud Denis qui interprétait ici le rôle d’Oswald.
Tout au long de l'été 2007, Les Fourberies de Scapin ont été
données dans de grands festivals d'été, notamment à Versailles, à l'occasion
du mois Molière, puis à Sarlat ainsi qu'au Château de Montardy dans le cadre
du festival organisé par Hélène Dulau d'Allemans. Enfin lors du Festival d'Anjou
2007, pour couronner le tout, Les Fourberies de Scapin, présentées au
Château du Plessis-Macé, ont remporté le grand prix du jury récompensant la
meilleure jeune compagnie théâtrale, accompagné d'une dotation.
2008 : C'est en partie grâce à cette dotation que L'Ingénu, le
conte de Voltaire adapté pour le théâtre par Jean Cosmos, a pu être créé au
Vingtième théâtre, le 9 janvier 2008 pour 40 représentations. Interprété par
douze comédiens, les éloges de la critique parisienne et du public
récompensent une fois de plus le travail de la compagnie. Arnaud Denis et la
troupe sont repartis ensuite sur les routes de France et de Belgique pour mener
à son terme la tournée des Fourberies de Scapin qui ont été finalement été
reprises au théâtre le Petit Montparnasse de mai à juillet 2008. Entre temps, en
juin, L'Ingénu avait ouvert le Festival d'Anjou 2008.
En 2009, L'Ingénu, tout en poursuivant sa carrière en tournée à
travers la France et la Suisse, est engagé à partir du 8 avril, à Paris, au théâtre
Tristan Bernard, pour une reprise de 60 représentations.
Simultanément, Arnaud Denis a déjà mis en chantier son prochain
spectacle pour lequel il vient d'inviter, en tant qu'acteur son ancien professeur
Jean-Laurent Cochet à rejoindre la troupe. En effet, Les Compagnons de la
Chimère joueront Les Femmes savantes de Molière au Théâtre 14 pour 40
représentations. La première sera donnée le 8 septembre 2009
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