Jean-Baptiste Salvaing Jessica Schneider

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Jean-Baptiste Salvaing Jessica Schneider
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mercredi 15 juin 2016 LE FIGARO - N° 22 347 - www.lefigaro.fr - France métropolitaine uniquement
Première édition
lefigaro.fr
« Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur » Beaumarchais
CASSEURS
LA MANIFESTATION ANTI-LOI
TRAVAIL PROVOQUE DE VIOLENTS
INCIDENTS À PARIS PAGE 10
BREXIT
LA PERSPECTIVE D’UNE SORTIE
DU ROYAUME-UNI AFFOLE
LES MARCHÉS PAGE 22
Jean-Baptiste Salvaing
Jessica Schneider
Secrétaire administrative au commissariat de Mantes-la-Jolie, 36 ans
Victimes de la barbarie islamiste
Les deux policiers ont été assassinés à leur domicile
par un fanatique religieux se réclamant de Daech.
PAGES 2 À 6 ET L’ÉDITORIAL
Jean-Baptiste
et Jessica, passionnés
et généreux
Le tueur, un ancien
des filières afghanes,
condamné en 2013
« Sidérés », les policiers
réclament de nouveaux
moyens juridiques
Montbrial :
« Se préparer à prendre
et à rendre les coups »
Qualifiés d’« exemplaires » par leur hiérarchie
et unanimement appréciés, Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider avaient emménagé
à Magnanville il y a un an et demi. Ils ont eu un
fils, aujourd’hui âgé de 3 ans, seul rescapé de
la tuerie. Il va devenir pupille de la nation,
comme son demi-frère, issu d’une précédente
union du commandant de police.
Passé par les filières afghanes, condamné en
2013 pour son passé djihadiste avant d’être libéré sous conditions, repéré par l’Administration
pénitentiaire pour son prosélytisme islamiste :
Larossi Abballa était bien connu des autorités.
Mardi, le procureur de la République de Paris a
indiqué qu’il était surveillé dans le cadre d’une
enquête sur une filière de départ vers la Syrie.
En première ligne face à la menace depuis
les attentats de 2015, les policiers sont « sidérés ». «Cet attentat rajoute à une espèce de
psychose », explique le secrétaire général du
Syndicat des cadres de la sécurité intérieure. Ils ont obtenu mardi soir du ministère de
l’Intérieur que le port d’arme hors service
reste autorisé après l’état d’urgence.
Pour l’avocat Thibault de Montbrial, président
du Centre de réflexion sur la sécurité intérieure, l’opération « Sentinelle » n’est plus adaptée. Il estime aussi qu’une réflexion doit être
menée sur la création d’une réserve citoyenne
autorisée à porter des armes dans les lieux publics. (Lire aussi les tribunes d’Hugues Moutouh
et de Christophe de Voogd, page 18.)
@
FIGARO OUI
FIGARO NON
Réponses à la question
de mardi :
Après la journée
de manifestations
de mardi, pensez-vous
que les grèves vont
s’arrêter ?
OUI
28 %
NON
72 %
TOTAL DE VOTANTS : 24 809
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État d’urgence :
faut-il prendre
de nouvelles mesures
d’exception contre
le terrorisme ?
LES ATELIERS FIGARO AVEC
INVENTER
DEMAIN
Retrouvez l’interview
d’Antoine Cahuzac
ÉDITORIAL par Yves Thréard [email protected]
Au nom de tous les policiers
J
ean-Baptiste Salvaing, 42 ans, était policier. Un islamiste l’a assassiné devant
chez lui lundi soir, près de Mantes-laJolie. Le fanatique a aussi tué sa femme,
Jessica Schneider, 36 ans, auxiliaire de
police, sous les yeux de leur enfant. Pourquoi
eux, pourquoi ce policier ? On pense d’abord
à leur petit garçon de 3 ans, aujourd’hui orphelin, et à son frère. On pense également à
tous ses collègues, aux 150 000 policiers qui,
chaque jour, avec les gendarmes et les militaires de l’opération « Sentinelle », tentent de
protéger notre territoire de la menace terroriste et assurent notre sécurité.
Plus que jamais, en cette période de pagaille
généralisée, ces hommes et ces femmes sont
appelés sur tous les fronts. Sans répit, jusqu’à
l’épuisement. Hier encore, à Paris, où plusieurs centaines de casseurs encagoulés les
ont provoqués dans un rituel aussi violent
qu’intolérable.
Il est bien loin le temps où, après les
massacres de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher, les forces de l’ordre étaient
saluées, applaudies et célébrées pour
leur fier courage. L’hommage aura été
de courte durée. Depuis, le mauvais esprit et la détestation du flic ont repris du
service. Des affiches d’une officine de la CGT
ont comparé les policiers à des assassins. Les
opposants les plus acharnés au projet de loi
travail et les paumés de Nuit debout ne cessent de les insulter et de les caillasser. Des
« journaleux » et intellectuels en mal de publicité les couvrent d’infamie.
Honte à eux, à ces ennemis de la police qui,
par leurs propos et leurs actes, alimentent la
haine de ceux qui veulent frapper la France.
La haine barbare
Honte à ceux
de ces islamistes
de Mohamed
qui alimentent qui,
Merah à l’assassin
la haine contre de Jean-Baptiste
Salvaing en pasles forces
sant par les frères
de l’ordre
Kouachi,
ont
tous, sans exception, été un jour arrêtés par la
police. Celle-ci les a repérés, fichés, livrés à la
justice avant qu’à la faveur d’une faille de notre système pénal ils se retrouvent en liberté
pour commettre le pire.
Là est le scandale qu’il faut dénoncer. Au nom
de tous les policiers qui traquent les islamistes
sans relâche. En mémoire du commandant
Salvaing et de son épouse, tombés au champ
d’honneur. ■
PAGE 3
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SÉBASTIEN SORIANO/LE FIGARO
TWITTER / POLICE NATIONALE - GILLES BASSIGNAC/DIVERGENCE
Commandant de police au commissariat des Mureaux, 42 ans
mercredi 15 juin 2016 LE FIGARO
2
L'ÉVÉNEMENT
Larossi Abballa, auteur
de l’assassinat du couple
tué lundi soir à Magnanville.
DR
CARTE
10 km
Un véhicule du Raid
arrive sur le lieu
du drame, lundi soir,
à Magnanville
(Yvelines).
Mantes-la-Jolie
Les Mureaux
Magnanville
Versailles
Yvelines
UN AMI
POLICIER REND
HOMMAGE
AU COUPLE
Éric, policier d’une BAC
des Yvelines, est un proche
du couple assassiné.
Il a rédigé un texte
pour rendre hommage
à Jessica Schneider et JeanBaptiste Salvaing. Cette lettre
a beaucoup circulé mardi
au sein des services dans
lesquels ils ont travaillé.
Notre ami JB tu nous as
quittés, évidemment
trop tôt, la gentillesse
personnifiée, ton
professionnalisme,
ton humour, ton amitié
indéfectible. Ton
flegme inébranlable,
tes éclats de rire,
ton regard rieur
et ta coupe de kiki
vont nous manquer.
Sans oublier ta chérie
Jess, adorable bout
de femme également
emportée dans
la tourmente laissant
derrière vous votre
petite tête blonde
que nous essaierons
de chérir pour vous.
Rien ne vous
remplacera dans
nos cœurs… Reposez
en paix nos amis. »
M. ALEXANDRE/AFP
Larossi Abballa,
terroriste surveillé
et tueur de policiers
Condamné en 2013 puis libéré, l’homme qui a assassiné lundi
un couple de fonctionnaires de la police était sur écoute
dans le cadre d’un autre dossier antiterroriste.
JEAN-MARC LECLERC £@leclercjm
« L’HORREUR absolue ! » Deux fonctionnaires de la police tués à l’arme
blanche à leur domicile par un fanatique religieux de 25 ans. Le drame s’est
déroulé à Magnanville, petite banlieue
des Yvelines, dans la nuit de lundi à
mardi. Les victimes sont un commandant de police du commissariat
des Mureaux, Jean-Baptiste Salvaing,
42 ans, et sa compagne, Jessica Schneider, 36 ans, secrétaire administrative
au commissariat de Mantes-la-Jolie,
qui fut séquestrée dans sa maison, avec
son fils de 3 ans, avant d’être égorgée.
Seul l’enfant a survécu. Les policiers du
Raid, qui ont dû abattre le terroriste,
ont retrouvé l’enfant dans « un état de
sidération » mais indemne, a rapporté
le procureur de la République de Paris,
François Molins.
Le tueur, Larossi Abballa, est un ancien des filières afghanes. Ces mêmes
filières de recrutement de « combattants » empruntées par un certain Mohamed Merah. La police, l’État, la République n’ont pas de mots assez forts
pour qualifier ce double assassinat de
Magnanville. Le commandant Salvaing
et sa compagne étaient unanimement
appréciés. Lors de l’agression dont il a
été victime, Jean-Baptiste Salvaing a
agi avec bravoure, demandant aux riverains de fuir et d’appeler ses collègues, avant que le tueur ne revienne à la
charge pour lui porter les coups fatals.
Ce policier s’est comporté en héros.
Le gouvernement redoutait un acte
terroriste lors de l’Euro 2016 de football. Il se concentrait notamment sur
les fans zones. Et comme toujours,
l’« ennemi » a frappé là où on ne l’attendait pas. L’État islamique a aussitôt
revendiqué ces crimes, puisqu’il les a,
d’une certaine manière, commandités,
en appelant ses « soldats de l’ombre » à
« porter le fer » sans même lui demander la permission.
Larossi Abballa a affirmé « avoir prêté
allégeance trois semaines plus tôt au
commandeur des croyants de l’État islamique Abou Bakr al-Baghdadi et a ajouté
“
Les écoutes ne suffisent
pas. À un moment donné,
il faut aller écouter
derrière les portes
”
UN COMMISSAIRE DE LA POLICE JUDICIAIRE
avoir répondu à un communiqué de cet
émir qui demandait de “tuer des mécréants, chez eux, avec leur famille” », a
ainsi déclaré mardi le procureur de Paris François Molins.
L’assassin avait donc été condamné
en 2013 pour son passé djihadiste, arrêté en 2011, puis libéré sous conditions,
au lendemain de son procès, après deux
ans de détention provisoire. Car le juge
Marc Trévidic, qui avait instruit les faits
autrefois, en cosaisine avec un autre
juge, avait tenu à le maintenir derrière
les barreaux tout le temps de son instruction. Lui retient le profil « dur, but-
té » de ce candidat au djihad qui rejetait
« la justice des mécréants » et « refusait
de répondre aux questions ».
Le plus incroyable est que, comme
Merah, comme Coulibaly, comme les
frères Kouachi et bien des islamistes radicaux qui se sont illustrés dans les attentats de 2012 puis 2015 en France, le
« terroriste meurtrier » Larossi Abballa
a échappé à la vigilance des autorités. Il
était, comme on dit de nos jours, « sorti
des radars ».
Et pourtant, aux dires du patron du
parquet de Paris, « pendant son incarcération, Larossi Abballa s’est livré à des
actes de prosélytisme d’islamisme radical qui lui avaient valu d’être remarqué
pour cela par l’Administration pénitentiaire. » Selon ce magistrat, « à sa sortie
de détention - puisqu’il était suivi dans le
cadre d’un sursis avec mise à l’épreuve,
auquel il avait été condamné, et ce jusqu’au 30 novembre 2015 -, il a été astreint à un certain nombre d’obligations
et notamment des convocations de la part
du service pénitentiaire d’insertion et
probation. » Mais « aucun incident » notable, selon le procureur. Même ses retards étaient apparemment justifiés par
le travail qu’il s’était trouvé.
Pour ses voisins, ses amis, Larossi
Abballa, qui se baptisait lui-même
Dr Food, était un sympathique livreur
de burgers, sandwichs et autres bons
petits plats dans sa ville de Mantes-laJolie. Pour les autorités, il était redevenu un suspect surveillé.
Le procureur Molins le reconnaît : il
faisait « partie des personnes visées
Photo non datée
de Jean-Baptiste
Salvaing,
de sa compagne,
Jessica Schneider,
et de leur fils. Le
couple a été
assassiné,
lundi soir,
à Magnanville
par Larossi
Abballa. DR
par des investigations actuellement
conduites, sur commission rogatoire,
par un magistrat instructeur antiterroriste ». Une procédure ouverte
contre X, depuis le 11 février 2016, sur
une filière djihadiste « de départ vers
la zone syrienne ». Preuve qu’une
A
Retranché dans le pavillon de ses victimes, il diffuse un appel au meurtre
ON REDOUTAIT un nouvel attentat au
milieu d’une foule, à l’occasion de l’Euro.
L’horreur a finalement frappé dans un
quartier tranquille et pavillonnaire de
Magnanville, dans les Yvelines. À l’entrée
d’une impasse. Ce lundi 13 juin en début
de soirée, peu avant 20 heures, Larossi
Abballa est là, dissimulé derrière le portail
du jardin du couple qu’il a pris pour cible.
Presque des voisins. Le tueur habite en effet à quelques kilomètres de ses victimes,
dans la ville voisine de Mantes-la-Jolie.
Dans un autre décor. Celui du Val Fourré,
un quartier réputé sensible, mais qui, depuis un programme de réhabilitation, a
retrouvé une allure plaisante. Les tours
insalubres ont été remplacées par des petits immeubles, comme celui où demeure
Larossi Abballa avec ses parents qui, sur le
palier de leur appartement au troisième
étage, ont disposé des plantes vertes.
Pour mettre à exécution son forfait
préparé à l’avance, le terroriste est
d’ailleurs seul chez lui depuis quelque
temps. Ses parents sont retournés au
Maroc au chevet de sa grand-mère,
souffrante.
Lors des préparatifs, il s’équipe de plusieurs armes blanches et arrive sur place
où il surprend le policier, Jean-Baptiste
Salvaing. Alors que ce dernier est dans le
jardin, il lui porte plusieurs coups de
couteau. La suite des faits est relatée dans
une note de service de nuit de la sûreté
départementale des Yvelines, dont Le Figaro a eu connaissance. La victime, qui
veut semer le tueur, hurle autour de lui
pour demander des secours et que l’on se
mette aussi à l’abri. Mais son meurtrier le
rattrape et le poignarde à nouveau. « Des
voisins présents qui ont appelé la police ont
assisté à une scène épouvantable. Des gens
criaient dans la rue. Il y avait du sang partout », relate Sandrine Martins, première
adjointe de Magnanville arrivée à ce moment-là dans le quartier. « Les sapeurs
pompiers, rapidement mobilisés, ont essayé de réanimer le fonctionnaire dans la
rue. Mais celui-ci est décédé peu après »,
dit-elle, en évoquant « neuf plaies » dé-
nombrées sur le corps de la victime.
« Les témoins venus porter assistance ont
distinctement entendu le meurtrier proclamer qu’il avait tué au nom de l’État islamique (…) et qu’il avait préparé une surprise », rapporte la même note de service
de police des Yvelines.
Une froide exécution
Pendant ce temps, Larossi Abballa s’est
retranché dans le pavillon de sa victime
et assassine sauvagement sa compagne.
En lui tranchant la gorge, il tue Jessica,
une femme de 36 ans, secrétaire administrative au commissariat de Mantes-laJolie. Une froide exécution, en présence
du fils du couple, âgé de 3 ans. L’enfant
est épargné par le tueur. « C’est aujourd’hui un petit orphelin », se désole le maire
de la ville, Michel Lebouc, qui a passé la
soirée sur place et qui reste médusé, ce
mardi, quand une journaliste britannique
lui demande s’il s’attendait à cette attaque. « Comment voulez-vous ! C’est un
coin tellement tranquille ici », répond-il.
Très rapidement et alors que le tueur est
toujours dans le pavillon, le quartier est
bouclé dans l’attente de l’arrivée du Raid.
La suite est racontée par le procureur de
Paris, François Molins, lors d’une conférence de presse, ce mardi. Durant les négociations engagées par la police avec le
terroriste, celui-ci met en avant son engagement religieux. « Le tueur a indiqué
être musulman pratiquant, faire le ramadan et a précisé qu’il avait prêté allégeance
trois semaines plus tôt au commandeur des
croyants de l’État islamique, Abou Bakr alBaghdadi », précise le magistrat en soulignant que « la qualité de policier de la victime » était parfaitement connue du
meurtrier. Celui-ci « a expliqué avoir répondu à un appel du chef de l’EI, demandant de tuer des mécréants, chez eux avec
leur famille », a ajouté le procureur.
À minuit passé, l’assaut est donné au
cours duquel le terroriste est tué. Une
mise en scène odieuse sera découverte
par la suite. Peu après avoir exécuté le
couple, Larossi Abballa se filme en gros
plan dans le pavillon de ses victimes. Sur
cette vidéo de propagande de 12 minutes
où il apparaît calme, souriant et lisant
manifestement son texte, il indique
« qu’il faut mener des attaques comme l’a
demandé le cheikh Abou Mohammed alAdnani », porte-parole de l’EI. S’adressant aux musulmans vivant dans l’Hexagone, il dit : « Faites tremblez la France et
leurs âmes. » Puis il désigne ceux qu’il
faut prendre pour cible : des surveillants
pénitentiaires, des policiers, des journalistes dont il livre des noms, des élus et
des rappeurs. « Tuez-les », dit-il en boucle. Et d’annoncer : « On vous réserve
d’autres surprises pour l’Euro. Nous allons
faire de l’Euro un cimetière. » Via son
compte Facebook et peu avant 21 heures,
le tueur envoie cette longue logorrhée filmée à une centaine de contacts. En même
temps, il poste des photos de ses victimes.
Le policier y apparaît en tenue. Sa
conjointe est photographiée tuée. Comme une preuve de son passage à l’acte
adressée au chef de Daech. ■
A. N.
LE FIGARO
mercredi 15 juin 2016
L'ÉVÉNEMENT
3
Le ministre de l’Intérieur,
Bernard Cazeneuve,
a annoncé, mardi,
que les drapeaux
seraient en berne
pendant trois jours
dans tous les édifices
de son ministère,
en mémoire
du couple de policiers
assassiné lundi
à Magnanville (Yvelines).
Ci-contre,
le commissariat de police
des Mureaux où
travaillait le commandant
Jean-Baptiste Salvaing.
THOMAS SAMSON/AFP
Une femme blessée
par un déséquilibré
Une étudiante de 19 ans a été
grièvement blessée de trois coups
de couteau mardi à Rennes par
un homme aux lourds antécédents
psychiatriques, disant obéir à des
voix lui ayant ordonné de faire
un sacrifice pour le ramadan.
L’homme interpellé, âgé de 32 ans,
qui a réalisé plusieurs séjours
en hôpital psychiatrique, a été
interpellé, examiné par un médecin
et hospitalisé immédiatement sous
contrainte en hôpital psychiatrique.
partie des réseaux qui prêtaient hier
allégeance à al-Qaida n’ont aucun
scrupule à se ranger sous la bannière
de Daech.
Le magistrat l’assure : « Dans le cadre de ce dossier, plusieurs interceptions
téléphoniques et géolocalisations ont été
Les Ateliers Figaro
ordonnées », notamment sur « les lignes utilisées par Larossi Abballa ».
Pour quels résultats ? Visiblement, les
islamistes ont appris depuis longtemps
à se jouer des surveillances à distance. Il
faut se méfier du « fétichisme technologique », ne cesse de professer le crimi-
en partenariat avec
nologue Alain Bauer. « Les écoutes ne
suffisent pas, renchérit un commissaire
de la police judiciaire. À un moment
donné, il faut aller écouter derrière les
portes, se rapprocher au maximum des
sources humaines. »
La police s’attache aujourd’hui à remonter le film des événements pour
empêcher d’autres drames. Elle a saisi à
l’intérieur du pavillon de Magnanville,
selon François Molins, « une liste de cibles mentionnant des personnalités ou
des professions, rappeurs, journalistes,
policiers ou personnalités publiques ».
Ont aussi été retrouvés trois téléphones, trois couteaux, dont l’un ensanglanté. Dans son véhicule, près du pavillon : « un coran, une djellaba », des
livres religieux. Aucune arme ni explosif n’a été retrouvée au domicile de l’assaillant. Mais ses comptes Internet, ses
appareils numériques sont tous épluchés pour remonter ses contacts.
À ce stade, trois personnes, dans son
entourage, âgées de 27, 29 et 44 ans, ont
été placées en garde à vue mardi. L’un
de ces trois suspects figure parmi les
huit membres de la filière djihadiste
pakistano-afghane au sein de laquelle
Abballa s’était illustré, il y a cinq ans,
même s’il n’avait pu rejoindre alors les
zones de combat.
Lors de son procès en 2013, Larossi
Abballa se présentait comme la victime
d’un « effet de groupe ». Il déclarait :
« J’avais besoin de reconnaissance, je
ne travaillais pas et je venais de rater
mon CAP. »
Le procureur en 2013 estimait que
« comprendre comment on passe des
Mureaux au Waziristan » permettrait à
la justice d’intervenir plus en amont.
Pour ne plus avoir, en permanence, un
coup de retard. À condition, bien sûr, de
suivre sans faille les sorties de peine… ■
Jessica et Jean-Baptiste,
passionnés et généreux
MARIE-ESTELLE PECH
ET ANGÉLIQUE NÉGRONI
LEUR petit garçon dans les bras, JeanBaptiste Salvaing et sa compagne Jessica Schneider posent, souriants, sur
une photo festive. L’image des jours
heureux d’un couple de fonctionnaires de police qualifié « d’exemplaires »
par leur hiérarchie. Ils avaient emménagé, il y a un an et demi, dans une
petite maison de la commune de Magnanville (Yvelines), à proximité de
leurs lieux de travail respectifs.
Âgé de 42 ans, Jean-Baptiste, promu
commandant, était affecté au commissariat de police des Mureaux en
qualité d’adjoint au chef de la sûreté
urbaine depuis 2014. Il y menait des
investigations sur la petite et moyenne
délinquance locale. Nommé lieutenant
en 2001, après un bac + 5 et sa réussite
au concours d’entrée dans la police, il
aura effectué toute sa carrière dans la
sécurité publique des Yvelines. Entre
autres postes, il avait notamment été
chef de la brigade anticriminalité de
nuit de Mantes-la-Jolie.
En 2005, il s’était distingué pendant
les émeutes urbaines et avait reçu la
médaille d’argent « pour acte de courage et de dévouement ». Il avait aussi
reçu la médaille de bronze en 2008 :
alors qu’il était hors service, il avait
porté secours à une femme qui se faisait agresser. « Il était policier à chaque
instant. Ce type de parcours, en quinze
ans de carrière, n’est pas si fréquent »,
explique-t-on à la police nationale où
l’on décline ses arrestations de proxénètes ou la résolution de tel acte de
vandalisme à laquelle il avait largement contribué.
Sabrina, qui l’a côtoyé dans le cadre
d’un mandat syndical, décrit un « excellent policier, toujours dynamique, bon
manager, irréprochable, gentil ». Il
était père de deux garçons. L’aîné, âgé
de 11 ans, issu d’une première union,
n’était pas présent chez son père lundi.
Le second, âgé de 3 ans, est le seul rescapé de la scène de crime. Jean-Baptiste Salvaing était originaire de Pézenas (Hérault) où résident encore ses
parents et sa sœur. « Son grand-père et
son père sont médecins, il a passé toute
sa jeunesse ici avant de partir en région
parisienne pour y travailler mais il reve-
nait régulièrement pendant les vacances. On le voyait parfois faire visiter le
centre historique à des collègues policiers », raconte l’un de ses amis d’enfance qui décrit un homme très sportif,
qui jouait dans le club de basket local.
Il avait ensuite appartenu au club de
rugby de Pézenas dont son père était
président. « C’était un homme généreux, engagé et discret », raconte-t-il.
Les mêmes qualificatifs et louanges
abondent au sujet de sa compagne,
Jessica Schneider, 36 ans, qui était originaire de la région parisienne. « JeanBaptiste et Jessica étaient comme des
jumeaux aux tempéraments engagés,
généreux et sympathiques », résument
leurs proches.
“
C’était une
professionnelle efficace
et joviale d’une profonde
gentillesse,
à l’écoute de tous
”
DES PROCHES DE JESSICA SCHNEIDER
Agent administratif au commissariat de Mantes-la-Jolie depuis 2009,
la jeune femme était entrée dans la
police en 2005. « Extrêmement bien
notée » par sa hiérarchie « avec des
commentaires
dithyrambiques »,
c’était une professionnelle efficace et
joviale d’une « profonde gentillesse, à
l’écoute de tous. Son bureau était toujours ouvert ».
Créative, elle était passionnée par
le Japon et s’intéressait vivement à la
méditation et à la spiritualité orientale, au feng shui. Elle avait aussi un
lien particulier avec la Martinique.
Très sensible, « elle débordait
d’amour » pour son fils et pour son
compagnon avec qui elle était pacsée,
rapportent ses collègues. Jessica participait à la vie scolaire de la commune où son fils est scolarisé en petite
section de maternelle. Elle était aussi
particulièrement active au sein d’une
association créée pour rendre hommage à Marie-Christine Baillet, une
jeune policière de 32 ans tuée en
juin 1991, dans l’exercice de ses fonctions, dans un contexte de violences
urbaines dans le quartier du Val
Fourré (Mantes-la-Jolie). ■
présentent
Inventer demain
Énergies renouvelables : le Groupe EDF franchit une nouvelle étape
respond aussi à une tendance
de fond de notre société. Les
gens veulent devenir acteurs
de leur consommation pour
mieux la maîtriser. On l’observe
avec la mode des potagers, par
exemple, mais aussi pour les
déplacements, l’hébergement,
etc », poursuit Antoine Cahuzac.
Et en effet, 88% des Français
souhaitent consommer directement l’électricité produite par
leurs
panneaux
photovoltaïques*. C’est tout l’intérêt de
l’offre « Mon Soleil & Moi » : permettre aux particuliers de produire eux-mêmes de l’électricité
grâce à des panneaux photovoltaïques, et de la consommer directement sans l’injecter sur le
réseau de distribution électrique.
« Il convient de réfléchir dès aujourd’hui à l’impact de ce nouveau mode de consommation
sur la répartition des charges
et sur la facture énergétique » ,
ouvre A. Cahuzac. Car l’autoconsommation marque un chan-
gement profond du paysage
électrique : l’électricité devient
« décentralisée », c’est-à-dire
qu’elle n’émane plus seulement
d’un producteur central qui envoie sa production sur le réseau.
D’autres centres de production-consommation coexistent
et dialoguent avec le producteur
central. Le réseau national reste
accessible bien sûr, car autoconsommation ne veut pas dire
autarcie. Mais la mission d’EDF
change, de façon à accompagner
l’émergence de ces nouveaux
écosystèmes et favoriser leurs
interactions avec la production
centralisée.
L’impact pour le groupe EDF sera
perceptible sur le long terme :
une électricité renouvelable produite et consommée en local cohabitera avec une électricité bas
carbone produite au global. Ou
quand la transition énergétique
profite à tous…
* sondage Opinion Way
Directeur exécutif
du Pôle Énergies
Renouvelables
du Groupe EDF et
directeur général d’EDF
Énergies Nouvelles.
A
« L’énergie change ! Elle est de
plus en plus bas carbone, numérique et surtout décentralisée »,
se réjouit Antoine Cahuzac, directeur exécutif du Pôle Energies Renouvelables d’EDF et directeur général d’EDF Energies
Nouvelles. Déjà leader européen
dans ce domaine et leader en
France pour les énergies bas carbone, le groupe franchit une nouvelle étape et propose désormais
une offre d’autoconsommation.
« L’autoconsommation cor-
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mercredi 15 juin 2016 LE FIGARO
4
L'ÉVÉNEMENT
À gauche, l’immeuble
où habitait
Larossi Abballa,
à Magnanville,
à l’ouest de Paris.
À droite, un policier
dépose une rose
devant le domicile
du couple
de policiers
victime du tueur.
ALAIN ROBERT/
APERCU/SIPA ;
THIBAULT CAMUS/AP
Choqués, les policiers
veulent plus de fermeté
Ils demandent une évolution des conditions de la légitime
défense et des mesures administratives contre les djihadistes,
y compris ceux qui ont purgé une peine de prison.
STÉPHANE KOVACS £@KovacsSt
ILS SONT en première position dans la longue liste des cibles de l’État islamique.
« Attaquez les soldats des tyrans, leurs forces de police et de sécurité ! » martèle AlFurqan, le principal média de l’EI. Sept policiers et militaires ont perdu la vie dans
des attaques islamistes en France depuis
quatre ans. Mais, pour la première fois ce
lundi soir, des fonctionnaires en civil ont
été visés chez eux, dans leur intimité.
Aujourd’hui, « on est tués », assène le
secrétaire général du syndicat Unité SGPpolice FO, Yves Lefebvre, venu rendre visite à ses collègues des Mureaux, près de
Paris, où travaillait Jean-Baptiste Salvaing,
le commandant assassiné. Sous le choc de
cette « déflagration », les syndicats de police ont été reçus mardi soir place Beauvau.
Dans quel état d’esprit ? Au lendemain
des assassinats de Magnanville, « les policiers sont sidérés », assure Céline Berthon,
secrétaire générale adjointe du Syndicat
des commissaires de la police nationale
(SCPN). « On est confrontés à un événement
qu’on n’avait même pas imaginé dans nos
pires cauchemars, poursuit-elle. Va-t-on
devoir modifier nos modes de vie? Beaucoup
de nos collègues ont entendu ce matin leur
conjoint leur dire : “Tu prends ton arme, tu
te protèges !” Mais il y a une vraie difficulté
à identifier ce qui pourrait être une mesure
de protection… » Même inquiétude au
Syndicat des cadres de la sécurité intérieure : « Cet attentat rajoute à une fatigue
ambiante une espèce de psychose, indique
Jean-Marc Bailleul, son secrétaire général.
On a eu beaucoup d’appels du type “Mais
tout le monde sait que je suis policier dans
l’école de mes enfants”… »
Tous les syndicats ont mis en avant la
revendication, maintes fois exprimée, du
prolongement de la mesure autorisant
policiers et gendarmes à être armés en
permanence, y compris hors service et
sur la base du volontariat. Cela leur est
permis depuis l’état d’urgence ayant suivi les attentats de novembre 2015. Dans
un communiqué, Alliance exige, à l’instar
d’Unité-SGP- police, que « face à ces
nouveaux risques, et quelles que soient les
circonstances, les policiers continuent
d’être armés en tout temps et tous lieux »
au-delà du régime de l’état d’urgence.
« Avoir des policiers armés hors service,
c’est aussi multiplier la possibilité d’interrompre des attaques, au bénéfice de tout le
monde, fait valoir Céline Berthon. On peut
bien sûr imaginer des garde-fous… J’imagine mal que le ministre nous refuse cela
maintenant. » Mardi soir, un syndicat de
policiers annonçait que le port d’arme
hors service resterait autorisé après l’état
d’urgence.
Beaucoup demandent de « nouveaux
moyens juridiques » sur les conditions de
la légitime défense par exemple. Et posent la « question de la sécurité des
4 091
A
personnes signalées
comme étant en voie de radicalisation
djihadiste en France,
entre avril 2014 et mai 2015
condamnations » et du « suivi des radicalisés ». « Il faut instaurer des mesures administratives, a indiqué à l’AFP Patrice Ribeiro de Synergie, deuxième syndicat
d’officiers, y compris pour tous ceux qui
ont déjà purgé une peine de prison » comme le terroriste Larossi Abballa.
« Prioriser les missions »
Au SCPN, Céline Berthon demande aussi
de « prioriser les missions » sur lesquelles
les policiers sont engagés. « Conflits sociaux, Euro 2016, terrorisme en plus des
missions du quotidien… les policiers ne
peuvent pas être présents qualitativement
partout ! » souligne-t-elle. « Aujourd’hui,
il y a deux ou trois hommes en armes devant chaque commissariat, pointe-t-elle
encore. Pourquoi ne pas accepter de fermer les portes, et de ne les ouvrir que sur
demande, ou bien de créer des sas ? Les policiers pourraient ainsi faire autre chose… »
Interrogé sur la possibilité de mesures
de sécurité supplémentaires, le premier
ministre, Manuel Valls, a fait valoir que
« des mesures ont déjà été prises pour la
protection des policiers » : « Nous n’allons
pas adopter à chaque fois une nouvelle mesure, a-t-il lancé. Mais nous voyons bien
que nous sommes face à des modes opératoires, à des attaques de différents ordres
qui incitent bien sûr à la prudence et à mettre en œuvre tous les dispositifs que nous
avons déjà adoptés. »
Pendant ce temps, la manifestation parisienne contre la loi travail tournait une
nouvelle fois à l’affrontement. Attaqués
par plusieurs centaines de jeunes encagoulés, victimes de jets de pierres arrachées des murs des immeubles ou de bâtons de bois, au moins 29 policiers ont été
blessés. Et les manifestants se sont dispersés en chantant « Tout le monde déteste
la police ». ■
De multiples attaques
au couteau depuis 2014
ANNE JOUAN
«SI VOUS NE POUVEZ PAS faire sauter une bombe ou tirer une balle, déclarait en 2014 le Syrien Abou Mohammed al-Adnani, porte-parole de l’État
islamique, dans un message audio diffusé par al-Furqan, le principal média
de l’organisation, débrouillez-vous
pour vous retrouver seul avec un infidèle
français ou américain et fracassez-lui le
crâne avec une pierre, tuez-le à coups
de couteau, renversez-le avec votre
voiture, jetez-le d’une falaise, étranglez-le, empoisonnez-le. » Ces deux
dernières années, ce commandement
a été suivi à la lettre par une série
d’autoradicalisés qui ont agi sans pour
autant faire partie de filières organisées.
20 décembre 2014
uLe
Un homme blessait trois policiers
dans le commissariat de Joué-lèsTours en criant « Allah akbar ». Bertrand Nzohabonayo avait été tué par
les policiers qu’il avait agressés.
L’agresseur s’était converti à l’islam,
affichant sur son compte Facebook le
drapeau de l’État islamique. Il était
déjà connu pour des petits délits.
3 février 2015
uLe
Moussa Coulibaly
agressait trois
soldats à Nice. Il avait sorti une lame
de son sac et blessé légèrement deux
militaires à la joue, à la main et au
bras. Il était connu depuis plus de dix
ans des services de police pour des
faits de petite délinquance (vol, usage
de stupéfiants, outrage à agents). Il
avait été remarqué par les services de
renseignement pour prosélytisme. Le
jour de l’agression, l’État islamique
diffusait une vidéo intitulée : « Faites
exploser la France. » On y voyait un
homme masqué, flanqué d’une kalachnikov et entouré de ses compagnons d’armes, demandant en fran-
çais à ceux qui sont « dans
l’incapacité » de partir pour la Syrie à
« passer à l’action ». Il disait encore :
« Tuez à l’aide d’un couteau un policier
(…) ou un militaire. »
26 juin 2015
uLe
Yassin Salhi, chauffeur-livreur de
35 ans avait assommé, étranglé et décapité son employeur, Hervé Cornara,
dont il avait fixé la tête sur le grillage
d’une usine à Saint-Quentin-Fallavier
(Isère). Juste à côté, il avait accroché
deux drapeaux frappés de la chahada,
la profession de foi musulmane. Il
avait ensuite pris des photos qu’il avait
envoyées à un ami parti combattre en
Syrie. Le procureur de Paris avait expliqué que l’attentat correspondait
« très exactement aux mots d’ordre de
Daech ». Yassin Salhi s’est suicidé le
22 décembre au soir à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis.
1 janvier 2016
uLe
Raouf el-Ayeb, un Français d’origier
ne tunisienne, fonce au volant de sa
voiture sur quatre soldats en faction
devant la grande mosquée de Valence,
aux cris de « Allahu akbar ». Aux secouristes, l’homme de 29 ans a dit
qu’il souhaitait « tuer des militaires »
parce que « des militaires tuaient des
gens ». Des images de propagande djihadiste avaient été retrouvées sur
l’ordinateur de l’agresseur. Selon le
parquet, l’agresseur présumé aurait
agi en solitaire.
7 janvier 2016
uLe
Tarek Belgacem a été abattu après
avoir attaqué un commissariat de police du XVIIIe arrondissement de Paris. Il
avait menacé les policiers en faction
avec une feuille de boucher et un engin
explosif factice, avant d’être tué par les
agents. Ce Tunisien de 24 ans résidait
dans un foyer de demandeurs d’asile
de Recklinghausen (Rhénanie-duNord-Westphalie). ■
Les Yvelines, un des bastions
du « djihadisme français »
DELPHINE DE MALLEVOÜE
LE VAL-FOURRÉ à Mantes-la-Jolie,
Trappes, Les Mureaux… Ces quartiers et
villes des Yvelines, arrière-cours ou
bastions du djihadisme en France depuis
de nombreuses années, sont à nouveau
sous les feux de l’actualité terroriste
avec l’attaque de Larossi Abballa, originaire de Mantes-la-Jolie. Dans ces communes de la région parisienne, on ne
compte plus les candidats au djihad, les
dérives de la radicalisation, les départs
pour la Syrie et l’Irak, les filières de recrutement. Notamment à Trappes qui,
historiquement, selon les experts et
chercheurs spécialistes des mouvements djihadistes, a vu naître les débuts
du djihadisme en France avec l’implantation, à l’époque du GIA et du FIS lorsque les islamistes ont failli prendre le
pouvoir en Algérie au début des années
1990 -, d’un certain nombre de militants
algériens. Trappes connaît ensuite une
montée forte du communautarisme.
C’est encore cette ville qui abrite Ansar
al-Fath (« les Partisans de la victoire »),
ce réseau djihadiste aux ramifications
internationales, démantelé en septembre 2005 lors d’une vaste opération policière à Trappes. Chargé d’envoyer des
combattants en Irak, et projetant des attentats en France, le réseau était dirigé
par une vieille connaissance des services
spécialisés, Safé Bourada. Ce Français
d’origine algérienne de 38 ans avait joué
un rôle dans la campagne d’attentats qui
a frappé la France en 1995.
Un policier souligne également que
«Trappes est le lieu des premières émeutes confessionnelles en France », après
l’interpellation, en 2013, d’une femme
portant le voile intégral. Plus récemment encore, en janvier 2015, Moussa
Coulibaly, 30 ans, originaire de Trappes, attaque au couteau des militaires en
faction devant le consistoire israélite de
Nice. Deux ans plus tôt, Alexandre
Dhaussy, un converti qui fréquentait
une salle de prières de Trappes, plantait
un cutter dans la gorge d’un militaire à
la Défense, près de Paris…
Depuis, « le phénomène s’accentue,
observe un policier en responsabilité.
Plus ça va et plus ça métastase aux communes voisines mais aussi partout en Ilede-France et en province ».
Parmi les 4 091 personnes signalées
comme étant en voie de radicalisation
djihadiste en France, entre avril 2014 et
mai 2015, l’Ile-de-France, aux côtés de
Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte
d’Azur, Languedoc-Roussillon, NordPas-de-Calais et Midi-Pyrénées, est
particulièrement touchée : 160 signale-
“
Le déni d’un certain
nombre d’élus relève en
réalité de l’acquiescement
et de la connivence
intellectuelle
”
PATRICE RIBEIRO, SYNERGIE-OFFICIERS
ments en Seine-Saint-Denis, 156 signalements en Seine-et-Marne, 145 à Paris,
130 dans le Val-de-Marne, 128 dans les
Yvelines, 125 dans le Val-d’Oise et
124 dans les Hauts-de-Seine, selon le
Centre national d’assistance et de prévention de la radicalisation (CNAPR).
Selon Patrice Ribeiro, secrétaire
général du syndicat de police Synergieofficiers, « aucun endroit n’est épargné,
le phénomène de communautarisation et
d’insularité de tout un tas de quartiers
s’observe partout avec l’infiltration et
l’invasion dans le tissu scolaire, associatif
et sportif, c’est une lame de fond de société ». Avec, déplore-t-il, « le déni d’un
certain nombre d’élus » qui « relève en
réalité de l’acquiescement et de la connivence intellectuelle ». Or « cet angélisme
ou clientélisme cynique nous conduit à la
catastrophe », martèle le policier.
« C’est comme mettre un mot sur une
maladie : si on ne sait pas la caractériser,
aucune chance de la soigner. » ■
LE FIGARO
mercredi 15 juin 2016
L'ÉVÉNEMENT
5
Jean-Jacques
Urvoas,
Francois Hollande
et Manuel Valls
après la réunion
de crise de mardi
à l’Élysée.
À droite,
Bernard Cazeneuve
en conférence
de presse mardi
au commissariat
de police
des Mureaux.
PHILIPPE WOJAZER/
REUTERS ; NADINE
ACHOUI-LESAGE/AP
Hollande et Valls appellent à une vigilance maximale
FRANÇOIS HOLLANDE et Manuel Valls
redoutent depuis des mois un nouvel attentat. Ils ont vu leurs craintes se concrétiser dans la nuit de lundi à mardi, au pire
moment parce qu’en plein Euro de football. L’exécutif n’a jamais caché à l’opinion qu’il s’attendait à ce que les terroristes frappent à nouveau la France. Et il
savait que le risque serait particulièrement
élevé en cette période de ramadan. « C’est
un acte incontestablement terroriste », a
indiqué mardi matin le chef de l’État en
évoquant « une menace terroriste de très
grande importance ». « Un acte terroriste
abject », selon le ministre de l’Intérieur,
Bernard Cazeneuve.
Le président a aussi affirmé que la vigilance contre le terrorisme était « portée à
son niveau maximal », déclarant avoir
souhaité que « des moyens supplémentaires
puissent être déployés ».
François Hollande se trouvait lundi soir
dans un dîner privé, hors de l’Élysée. Prévenu par ses conseillers et par Bernard Cazeneuve, il est rentré à l’Élysée et a suivi
l’affaire « minute par minute », selon l’un
de ses proches. À l’issue de l’assaut donné
par le Raid (lire pages 2 et 3), il s’est entretenu avec le ministre de l’Intérieur. Puis,
en fin de soirée, François Hollande a demandé à ses collaborateurs - le secrétaire
général Jean-Pierre Jouyet et le nouveau
directeur de cabinet Jean-Pierre Hugues d’organiser une réunion de crise, le lendemain matin, à l’Élysée. Y ont participé
Manuel Valls, Jean-Jacques Urvoas (Justice), Bernard Cazeneuve, le général Puga
(chef d’état-major particulier) et Gaspard
Gantzer (communication), ainsi que la directrice de cabinet à Matignon, Véronique
Bédague-Hamilius.
« Un cap dans l’horreur »
De son côté, le premier ministre a suivi
le déroulement des opérations depuis son
domicile parisien. Il avait été prévenu dès
21 heures par un appel du ministre de l’Intérieur et par le service de permanence de
Matignon. « Un cap dans l’horreur a été
franchi », a souligné Valls mardi aprèsmidi lors de la séance de questions au gouvernement de l’Assemblée. « C’est le domicile, l’intimité même d’une famille, d’un
couple de fonctionnaires de police qui ont été
pris pour cible », a-t-il poursuivi. Une
nouvelle manière d’opérer, donc. Pour
autant, ce ne peut être une surprise pour
l’exécutif. Il y a quelques mois, un poids
lourd du gouvernement affirmait s’attendre à « une multiplication des actes isolés »,
le niveau élevé de sécurité dans l’Hexagone rendant beaucoup plus compliquées la
préparation et la mise en œuvre d’actes de
grande ampleur, faisant beaucoup de victimes d’un coup.
Les faits qui se sont produits à Magnanville présentent un vrai risque politique
pour l’exécutif. « Que se passe-t-il en cas
La droite réclame
des mesures plus fortes
ARTHUR BERDAH £@arthurberdah
ET JUDITH WAINTRAUB £@jwaintraub
RÉTENTION administrative ou bracelet
électronique pour les individus repérés
comme djihadistes, fermeture de lieux de
culte et expulsion des imams radicaux,
création d’un délit pénal de consultation
régulière des sites djihadistes : depuis l’assassinat du couple de policiers à Magnanville, lundi soir, les candidats à la primaire
de la droite ressortent leurs propositions
pour lutter contre le terrorisme islamiste.
« Dans le cadre de l’état d’urgence, notre
niveau de vigilance doit être adapté sans délai », a estimé Nicolas Sarkozy dans un
communiqué publié tôt mardi matin. Fin
novembre, au lendemain des attentats de
Paris et Saint-Denis, le président des Républicains avait réclamé que tous les fichés
S soupçonnés de liens avec le djihadisme
soient placés en « résidence surveillée ou
assignés à résidence avec un bracelet électronique » et que « les imams qui font des
prêches radicaux dans des lieux de culte salafistes soient expulsés manu militari ». Il
préconise également depuis longtemps la
création d’un délit pénal de consultation
régulière des sites djihadistes, une proposition reprise par l’ensemble des candidats.
Proche de l’ancien chef de l’État, Éric
Ciotti a annoncé mardi le dépôt d’une
proposition de loi demandant la création
d’une rétention administrative, sur décision du ministre de l’Intérieur, des individus « représentant une grave menace pour
la sécurité nationale », et d’une rétention
de sûreté contre les auteurs de crime terroriste considérés comme susceptibles de
récidiver. Le député des Alpes-Maritimes
a aussi réclamé l’interdiction des manifestations contre la loi travail.
Pour Alain Juppé, la rétention administrative ne doit s’appliquer systématiquement qu’aux Français qui reviennent
de Syrie. Il souhaite que les employeurs
soient informés quand un fiché S occupe
un « emploi sensible » dans leur entreprise. Il est favorable aux mesures proposées
par Nicolas Sarkozy contre les lieux de
culte et les imams radicaux.
Bruno Le Maire, lui, a voulu frapper un
grand coup, l’été dernier, en demandant
le rétablissement de la double peine et
« l’expulsion immédiate de tous les étrangers fichés S » et de « tous les ressortissants étrangers qui ont commis des actes
de terrorisme ou qui seraient sur le point
d’en commettre ». Il a déposé une proposition de loi dans ce sens en octobre.
« Interdiction d’entrée
et de séjour »
En avril, François Fillon avait lui aussi
proposé plusieurs mesures pour renforcer la lutte contre le djihadisme, dont le
blocage des sites Internet qui appellent au
terrorisme, l’interdiction de sortie du
territoire pour les Français soupçonnés
de vouloir partir rejoindre les rangs de
Daech et l’interdiction d’entrée et de séjour pour les étrangers qui représentent
un danger. Après la tuerie de Magnanville, l’ex-premier ministre n’a pas voulu en
rajouter. Selon lui, la France n’a « pas besoin de nouvelle loi ». « Qu’on applique
strictement le livre IV du Code pénal, qui
permet de priver de liberté des personnes
qui ont des rapports établis avec une organisation terroriste », a-t-il demandé.
Dans une vidéo, mardi, Marine Le Pen
avait fait référence dans ce même livre IV
à un article spécifiquement consacré aux
individus convaincus d’« intelligence
avec une puissance étrangère ».
Estimant par ailleurs que les policiers
devaient « se concentrer sur les deux priorités du moment, la lutte contre le terrorisme et la sécurité de l’Euro », François
Fillon a appelé le secrétaire général de la
CGT Philippe Martinez à prouver son
« sens de l’intérêt général » en arrêtant le
mouvement anti-loi travail, mais aussi en
« présentant des excuses pour avoir publié
des affiches scandaleuses qui portent atteinte à l’honneur de la police ». Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve s’en
était indigné lui aussi au cours des questions au gouvernement. ■
de nouvelle attaque terroriste ?, interrogeait il y a quelques jours un ancien
conseiller du gouvernement. François
Hollande reprend dix points dans les sondages ? Ou alors, au contraire, il meurt politiquement ? Personne ne sait… » L’exécutif
redoute un retournement de l’opinion.
L’objectif est de la désamorcer. « Nous savions que la menace terroriste était extrêmement élevée, nous l’avons toujours dit et
répété, jamais caché », insiste un conseiller
de l’Élysée, qui ajoute que « toutes les mesures possibles ont été prises », pour renforcer la présence des forces de sécurité et
donner plus de moyens aux services de
renseignement. Il rappelle que Hollande
avait même été prêt, au lendemain des at-
tentats de novembre, à « bousculer son
camp » en proposant d’étendre la déchéance de la nationalité, à laquelle il avait
finalement dû renoncer. « Aujourd’hui,
tout le monde peut comprendre pourquoi (le
président avait fait cette proposition,
NDLR), poursuit-il. Nous avons toujours su
qu’il y aurait d’autres attentats… »
Au lendemain du 13 novembre, l’unanimité de la classe politique avait rapidement volé en éclats. Mardi, la droite a plaidé pour un renforcement de la lutte contre
le terrorisme (lire ci-dessous). À gauche, le
candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon a appelé à « s’interroger sur la faiblesse du renseignement humain » en France. « Il est temps de réserver les moyens de
défense et de police aux tâches qui sont nécessaires à la sécurité collective plutôt qu’à
l’absurde répression du mouvement social », a-t-il indiqué.
Valls, à l’Assemblée, a tenté de calmer
les esprits. « Je le dis très fermement. Je
n’ai envie d’aucune polémique politique »,
a-t-il lancé, rejetant en bloc les solutions
proposées de part et d’autre, saluant l’action des forces de l’ordre et appelant les
Français à être « unis et rassemblés ».
« Quand on lutte contre le terrorisme, a
ajouté le premier ministre, on ne dévie
pas. » On ne change rien donc. Ce message risque cette fois d’avoir beaucoup de
mal à passer, tant dans la classe politique
que dans l’opinion. ■
C O M M U N I Q U É
Lettre ouverte à Monsieur le Président de la République
Monsieur le Président de la République,
À l’heure où vous soulignez les atouts de l’industrie
française dans la création de richesses et d’emplois,
votre gouvernement se prépare à casser les liens privilégiés que les élèves ingénieurs de l’École nationale
supérieure d’Arts et Métiers (ENSAM) tissent avec le
monde industriel depuis plus de deux siècles ! Ce lien
se noue par la médiation de l’association des Anciens :
la Société des ingénieurs Arts & Métiers, depuis 1846.
Pourtant, cette réussite, ce niveau d’excellence, cet engagement constant au service de notre industrie sont
menacés par un projet de réforme de la gouvernance
de l’ENSAM, porté par le ministère de l’Éducation
nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Le projet de décret en cours d’élaboration prévoit de modifier la composition du conseil d’administration de l’École, conduisant à une représentation très
minoritaire des anciens élèves qui, pourtant, incarnent
son ancrage industriel et territorial. Cette réforme
aboutirait à la création d’une gouvernance « hors sol »,
centralisée et isolée, coupée de tout lien avec les ingénieurs diplômés et les implantations territoriales.
Les Arts et Métiers regroupent 33 000 ingénieurs diplômés, dont 6 000 dirigeants d’entreprises, 6 200 étudiants accueillis sur 8 campus et présents dans le monde
entier, 1 100 diplômés chaque année, 400 enseignants,
des chercheurs, des actifs en formation continue. De
plus, 2 000 anciens élèves, totalement bénévoles,
œuvrent au quotidien pour l’ENSAM. La Société des
ingénieurs Arts & Métiers finance, chaque année, des
projets de recherche, des séjours à l’étranger, des logements étudiants, des bourses et des prêts aux élèves,
favorisant ainsi l’ascension sociale.
Les Arts et Métiers tirent leur force de leur histoire, de
leur vision de l’avenir industriel, de la qualité de la formation académique de l’ENSAM et de leur constante
capacité d’adaptation.
L’ENSAM tire sa force du lien avec les territoires dans
lesquels elle est implantée.
L’ENSAM tire sa force de la collaboration entre les étudiants et les anciens élèves.
Alors, Monsieur le Président de la République, pourquoi affaiblir l’un des fleurons de l’enseignement supérieur français, alors que notre pays évolue dans la
compétition mondiale et a tant besoin d’ingénieurs
performants et responsables ?
Pourquoi vouloir éloigner les anciens élèves de la gouvernance de l’École, alors même qu’ils allient expérience industrielle et connaissance des spécificités de la
formation ? Pourquoi vouloir détruire le lien fort entre
les anciens élèves et les étudiants, qui garantit la transmission des savoirs et des valeurs ? Pourquoi vouloir
écarter les territoires, riches de leurs complémentarités, de cette gouvernance ?
Monsieur le Président de la République, il est encore
temps de montrer le soutien de l’État à celles et ceux
qui ont contribué, contribuent et contribueront au futur de l’industrie française. Comme il est encore temps
d’arrêter une réforme qui déstabilise inutilement et
menace la qualité de l’une des meilleures formations
d’ingénieurs, reconnue dans le monde entier.
Le décret n’étant pas encore publié, nous souhaiterions
qu’un dialogue avec l’ensemble des acteurs concernés
s’engage rapidement.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre très haute considération.
Société des ingénieurs Arts et Métiers
9 bis, avenue d’Iéna, 75783 Paris Cedex 16
www.arts-et-metiers.asso.fr
Jacques Paccard, président de la Société
des ingénieurs Arts & Métiers, pour les
33 000 ingénieurs Arts et Métiers
A
ANNE ROVAN £@AnneRovan
ET SOLENN DE ROYER £@sderoyer
mercredi 15 juin 2016 LE FIGARO
6
L'ÉVÉNEMENT
À gauche :
l’avocat Thibault
de Montbrial fait
des propositions
pour réorganiser
la protection
des lieux publics.
À droite,
l’otage canadien
Robert Hall (à droite),
ici au côté
du Norvégien Kjartan
Sekkingstad, peu
de temps avant
sa décapitation
par la branche
philippine de Daech,
à Jolo.
ERIK DE CASTROREUTERS
« Se préparer à prendre
et à rendre les coups »
L’avocat Thibault de Montbrial défend la création d’une réserve
citoyenne autorisée à porter des armes dans les lieux publics.
PROPOS RECUEILLIS PAR
VINCENT TRÉMOLET DE VILLERS £@tremolet
L’AVOCAT *, président du Centre de
réflexion sur la sécurité intérieure, plaide
pour la fin de l’opération « Sentinelle » et
la création d’une réserve citoyenne entraînée et autorisée à porter des armes
dans les lieux publics.
LE FIGARO. - L’attentat de Magnanville
était-il évitable ?
Thibault de MONTBRIAL. - L’assassinat
ciblé de policiers à leur domicile était un
acte redouté par les autorités depuis longtemps. Cette sauvage agression, qui obéit
au mode opératoire suggéré dans les vidéos de l’État islamique, aura un impact
psychologique important : désormais, les
fonctionnaires concernés ont compris la
permanence du risque.
Indépendamment du renseignement en
amont pour empêcher l’acte, la seule solution est d’y faire face : il est donc essentiel que les fonctionnaires habilités puissent continuer à porter leur arme partout
après la fin de l’état d’urgence, puisque le
risque de telles attaques est pérenne. Ensuite, il leur faudra rester vigilants pour
éviter d’être surpris. C’est à une véritable
révolution dans l’état d’esprit qu’il va falloir, hélas, que nos forces de l’ordre s’habituent sur leur lieu de vie.
Notre arsenal sécuritaire et judiciaire
est-il adapté ?
Beaucoup a été fait, même si on peut regretter que des décisions majeures n’aient
été prises qu’après le 13 novembre, et non
dès les attaques de janvier 2015. Mais on
peut aller plus loin. Judiciairement, pourquoi ne pas affronter le tabou de la compétence nationale exclusive antiterroriste
du parquet de Paris ? Si ce modèle a donné
satisfaction depuis 1986, il est aujourd’hui
objectivement dépassé par le nombre de
dossiers, en particulier des retours du djihad. Des voix de plus en plus nombreuses
s’élèvent pour demander l’attribution de
compétences antiterroristes régionales à
deux ou trois grands parquets de province
qui pourraient traiter les retours du
Moyen-Orient résidant dans leur ressort,
avec la double vertu de « désengorger »
Paris (qui garderait le choix des dossiers)
et bénéficier de la bonne connaissance du
terrain des enquêteurs locaux.
Question sécurité, l’opération « Sentinelle » ne paraît plus adaptée à la nature de la
menace ni à sa durée, puisque les capacités
de l’armée de terre à remplir ses missions
naturelles sont largement affectées par
cette mobilisation. Il faut au contraire renforcer la sécurité armée dans les lieux publics et les zones sensibles, notamment les
“
On ne s’en sortira pas
avec des fleurs
et des bougies
THIBAULT DE MONTBRIAL
”
zones industrielles de type Seveso. Les retours d’expérience démontrent que plus
tôt vient la riposte par le feu, moins les attentats à l’arme de guerre causent de victimes. L’expérience israélienne démontre à
cet égard qu’un nombre significatif de
personnes armées permet d’interrompre
l’acte terroriste dans les trente premières
secondes. Pourquoi ne pas créer une réserve citoyenne composée de citoyens volontaires soigneusement sélectionnés et
entraînés, autorisés à porter des armes en
civil dans les lieux publics ? Cela sera plus
efficace et moins coûteux que les lourdeurs
du dispositif actuel et dégagera le personnel régalien pour d’autres tâches. Enfin, il
faut encore souligner et renforcer le rôle
crucial du renseignement (recueil et analyse) dans la lutte antiterroriste.
L’état d’urgence est prolongé de mois
en mois. Est-il efficace pour démanteler
les filières ?
Précieux les premières semaines, l’état
d’urgence apparaît plus aujourd’hui comme un outil de communication pour le
gouvernement que comme un dispositif
utile. Face à la menace islamiste, il faut
adapter notre droit et notre mode de vie à
long terme, et non pas proroger de mois
en mois un état d’urgence vidé de sa substance.
Euro, « manifs », état d’urgence : la police
et l’armée sont épuisées…
C’est une évidence. Les unités chargées du
maintien de l’ordre sont exténuées par les
missions aussi nombreuses qu’exigeantes
et dangereuses qui leur sont confiées sans
guère de repos. C’est la raison pour laquelle je pense qu’il faut réorganiser la
protection des lieux publics et recourir à la
sécurité privée armée d’une part, et à la
réserve citoyenne armée de l’autre.
Que faut-il changer dans nos mentalités
pour affronter cette guerre dans la paix ?
Pour tenir sur la durée, notre société doit
travailler la résilience : anticiper les
risques, savoir réagir lors des attaques, rebondir après. On ne s’en sortira pas avec
des fleurs et des bougies. Il faut nommer
les choses et se préparer à prendre et à
rendre les coups. Ce ne sera possible qu’en
associant et en impliquant la population,
en lui expliquant la réalité sans fard, en la
responsabilisant. Chaque concitoyen doit
être conscient qu’il a un rôle à jouer pour
traverser les épreuves qui s’annoncent. ■
* Dernier livre paru :
Le Sursaut ou le chaos (Plon, 2015)
CONTRE-POINT
PAR GUILLAUME TABARD £@gtabard
Exigence d’ordre,
images dans le désordre
U
nité nationale ou
explication politique après
le meurtre de Magnanville ?
Apaisement ou
embrasement après les brutales
manifestations contre la loi El Khomri
de ce mardi ? Débordement de
violence en marge des matchs ou
débordement de joie grâce à l’Euro
de foot ? Face à ces trois questions, le
gouvernement est comme suspendu.
Désireux de mettre en avant
sa détermination et d’afficher son
autorité ; mais prudent parce que
conscient que les événements, hélas,
peuvent leur échapper.
Ces trois théâtres ont a priori peu
en commun. D’un côté, une guerre
menée aux démocraties occidentales
par l’islamisme assassin qui est
« l’affaire d’une génération », comme
l’a justement rappelé Manuel Valls.
De l’autre, une crise politico-sociale
de plusieurs mois, née du choc entre
des maladresses gouvernementales
et des résistances syndicales
et radicales, et dont nul ne discerne
l’issue. Enfin, les à-côtés incontrôlés
d’un événement sportif circonscrit
à un mois.
Trois situations différentes, mais
trois cas où, malheureusement,
policiers et forces de l’ordre sont pris
pour cible. Cible de la haine
meurtrière d’un islam fanatisé
et instrumentalisé par Daech ; cible
de la violence physique de militants
d’une ultragauche dont certains ont
bénéficié de l’indulgence de
beaucoup parce qu’ils se drapaient
de l’étendard de l’antifascisme ; cible
de la bêtise de casseurs et de
hooligans insuffisamment contrôlés,
surveillés ou éloignés, et qui défient
l’autorité de l’État.
Oui, il fallait cette séance
d’actualité à l’Assemblée où
gouvernement et députés unanimes
- sauf celles et ceux qui avaient
préféré se faire photographier dans
les cortèges parisiens contre la loi
travail - ont redit leur fierté, leur
reconnaissance et leur admiration
à ces forces de police et de
gendarmerie qui, depuis les attentats
de janvier 2015, sont au maximum
de leur engagement. Comme les
Français l’avaient fait. Et le ministre
de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve,
a eu raison de dénoncer ceux qui par
leurs tracts (la CGT), leurs tee-shirts
(« notre police assassine »), leurs
provocations ou leurs relais
médiatiques font de la police une
cible ou un ennemi.
Mardi, à l’Assemblée, on sentait
une volonté commune de préserver
la gravité et la dignité qui sied
à ce moment de drame. Même
si on comprend mal pourquoi Valls
a répondu à la droite en se dressant
contre la peine de mort, la création
de Guantanamo et les ventes d’armes
que celle-ci ne songe nullement
à réclamer. Et a éludé la question,
pourtant réelle, des centres de
rétention pour individus ayant
participé à la préparation d’actes
terroristes.
Le gouvernement sait pourtant que
c’est sur les moyens concrets de lutte
contre le terrorisme qu’il sera jugé
et que les déclarations d’intention ne
suffiront pas. Il sait que, face à la crise
sociale, il n’a pas l’opinion derrière
lui et que, frappée par les images de
violence, celle-ci attend du pouvoir
qu’il sache restaurer l’autorité.
Il sait qu’ayant fait le pari de la fête
populaire autour de l’Euro, aucun
débordement ne lui sera pardonné. ■
» Retrouvez
Guillaume Tabard
tous les matins à 8h10
sur Radio Classique
Quatrième action terroriste inspirée par Daech en dix jours de ramadan
GEORGES MALBRUNOT £@Malbrunot
A
APRÈS LES 49 MORTS de l’attentat d’Orlando, la liquidation de cinq agents du
renseignement jordanien près d’Amman
et la décapitation d’un otage canadien par
la branche philippine de Daech à Jolo,
l’attaque meurtrière de Magnanville est la
quatrième action terroriste perpétrée
hors du califat irako-syrien, depuis le début du ramadan, il y a exactement huit
jours. Ces attentats à répétition répondent à la demande exprimée par le porteparole de Daech dans son dernier message audio en date du 21 mai. Abou
Mohammed al-Adnani appelait les sympathisants djihadistes à travers le monde
à en « faire partout un mois de souffrances
pour les infidèles, Allah le permet ». Même
si chacun des auteurs de ces attentats
semble avoir été inspiré par Daech, l’État
islamique n’a probablement pas commandité ces opérations. « Daech se
contente de récupérer ces attentats, en les
revendiquant très rapidement après »,
souligne un expert.
Les cibles visées correspondent, en revanche, à celles qu’a clairement désignées l’organisation terroriste : des homosexuels à Orlando, des espions à la
solde d’un pays engagé dans la guerre anti-Daech en Jordanie, et un couple français de fonctionnaires de police représentant d’un autre État qui bombarde ses
positions en Irak et en Syrie. Pour ratisser
large, Daech n’impose pas à ses sympathisants une prestation de serment (ba’ya
en arabe) en bonne et due forme, comme
du temps d’al-Qaida. « La ba’ya sous
Oussama Ben Laden devait se faire auprès
d’un des chefs de l’organisation et non pas
à la va-vite comme Omar Mateen, le tueur
d’Orlando, qui a prêté allégeance en passant un simple coup de téléphone au 911, le
numéro d’urgence aux États-Unis », insiste l’expert.
Les faux « loups solitaires »
En fait, la plupart des auteurs de ces violences ne sont plus des « loups solitaires »,
contrairement à l’appellation qui leur est
généralement imputée. Certains, comme
Larossi Abballa, avaient déjà des liens
avec la mouvance djihadiste. Tandis que
d’autres, à l’instar d’Omar Mateen, se
sont radicalisés via Internet, en écoutant
les prêches d’un imam intolérant sur
YouTube. Mais cette diffusion de la menace rend son combat d’autant plus difficile. Car c’est à une véritable guerre des
idées djihadistes que l’Occident est
confronté. Et cette guerre se prolongera
longtemps après que l’organisation terroriste aura été défaite dans ses bastions
irako-syriens. Fin mai, la Belgique arrêta
encore quatre personnes soupçonnées de
recruter pour Daech, qui n’avaient apparemment aucun lien avec les auteurs des
attentats de mars à Bruxelles. D’où la
crainte des autorités belges de voir des
cellules dormantes, sans lien entre elles,
passer du jour au lendemain à l’action
après s’être discrètement infiltrées parmi
la population. « Ces arrestations montrent
la capacité d’enracinement de Daech en
Europe », relève le think-tank américain
Soufan Group. « Et cela quelle que soit la
capacité opérationnelle de ces cellules dormantes », ajoutent ses membres, d’anciens agents des services de renseignements américains et britanniques. Même
si les sympathisants de Daech ont désormais plus de mal à rejoindre le califat
irako-syrien en raison des obstacles mis
par la Turquie pour passer en Syrie,
« leurs motivations risquent de s’orienter
vers une recrudescence des actions terroristes là où ils se trouvent », prévient Soufan Group. ■
LE FIGARO
mercredi 15 juin 2016
L'ÉVÉNEMENT
LAURE MANDEVILLE £@lauremandeville
ENVOYÉE SPÉCIALE À ORLANDO
ÉTATS-UNIS Lundi, au collège Anselm,
dans le New Hampshire, un Donald
Trump qui semble bouillir intérieurement prononce un discours sur la sécurité nationale, deux jours après l’attaque
terroriste islamiste, qui a frappé la communauté gay d’Orlando. A priori, cet acte
dévastateur pourrait ouvrir un boulevard
électoral pour le milliardaire qui se pose
en rempart résolu contre le terrorisme islamiste.
Ce lundi, Trump définit en effet une ligne d’approche iconoclaste, susceptible
de trouver un écho dans un pays inquiet
et en colère. Accusant le président Obama et la candidate Hillary Clinton de
mettre « le politiquement correct au-dessus du bon sens », il appelle à une rupture
majeure avec le modèle d’immigration
américain actuel, présentant l’urgence
d’un changement de cap comme une
question de survie. Pour lui, nier le danger de l’islam radical – et refuser de prononcer le mot, comme l’a fait obstinément Barack Obama – est une faute
lourde. « Beaucoup des principes de l’islam radical sont incompatibles avec notre
système », dit-il – les qualifiant « d’antifemmes, anti-gay et anti-américains ».
Trump propose de mettre fin au système
d’immigration « dysfonctionnel » qui
permet à des milliers de personnes d’entrer « sans avoir été testées ».
Un président Trump utilisera ses pouvoirs pour bloquer l’entrée de populations jugées à risques, dit-il, confirmant
sa faveur pour une interdiction provisoire d’entrée pour les personnes venant de
pays musulmans frappés par le terrorisme. Il dénonce aussi les plans d’Obama et
de Clinton prévoyant d’accueillir des
milliers de réfugiés syriens. « Si nous
voulons rester une société libre, nous devons contrôler nos frontières », martèle
Trump, affirmant que les réfugiés pourraient devenir la plus dangereuse « version du légendaire cheval de Troie ».
Soucieux de repousser les accusations
d’intolérance, il affirme qu’il protégera
tous les Américains – musulmans y compris – mais appelle ces derniers à coopérer pour identifier les individus radicalisés, affirmant même que les personnes
qui n’informent pas les forces de l’ordre
d’éventuels complots devront en porter
« la responsabilité » légale ! Donald
Trump exprime aussi avec émotion sa solidarité avec la communauté gay. « Vous
devez vous poser la question : qui est l’ami
des femmes et des gays ? Hillary avec ses
mots ? Ou Trump avec des actes ? »
Pour Tom Trento, journaliste conservateur de Breitbart News, ce discours
permettra à Donald Trump de rallier des
segments inattendus de la population.
« Je suis persuadé que la Floride basculera
en novembre », dit-il. Mais un autre journaliste de Breibart note que « le côté incendiaire de Trump » pourrait le faire
perdre. « Je ne serais pas surpris que les
républicains cherchent toujours une autre
option », dit-il.
Mardi, le speaker républicain Paul
Ryan a critiqué la proposition d’interdiction d’entrée des musulmans sur le sol
américain, révélant les désaccords entre
le parti et l’équipe Trump. Le fait que le
candidat, jadis fervent partisan d’une folle théorie du complot selon laquelle Obama serait né à l’étranger, et peut-être
musulman, ait à nouveau mis sur le tapis
à mots couverts l’idée d’un agenda caché
du président, en pleine tragédie d’Orlando, provoque tollé et embarras.
Trump a sous-entendu que le président était d’une certaine manière complice de l’attaque d’Orlando et de l’État
islamique, parce qu’il refuse de désigner
la menace de l’islam radical. « Quelque
chose est en cours », a-t-il lâché mystérieux. Lors d’un récent séjour à Mar a
“
Si nous voulons rester
une société libre,
nous devons contrôler
nos frontières
DONALD TRUMP
”
Lago, Le Figaro avait croisé plusieurs
amis du milliardaire persuadés qu’il avait
été installé aux affaires « par les Saoudiens pour détruire l’Amérique ». « Le refus d’Obama de reconnaître la bataille qui
se joue en islam entre radicaux et modérés
nourrit ces théories », a dit l’ancien militaire Ralph Peters sur Fox News. Mais les
dérapages de Trump « pourraient créer
des doutes sur son tempérament », dit le
New York Times.
Cette polémique reflète l’empoignade
qui oppose la droite et la gauche sur la réponse à apporter à l’attaque d’Orlando.
Passer en revue les chaînes de télévision
en dit long sur les fossés existants. Alors
que la conservatrice Fox News se
concentre sur la menace de l’islam radical, la chaîne progressiste MSNBC parle
du contrôle des armes.
Le même débat déchire le Congrès.
Mardi matin, Obama a à son tour pris la
parole pour répondre à Trump, défendant son refus de parler de l’islam radical,
et affirmant que les mots employés ne
l’avaient pas empêché d’identifier l’ennemi et de le combattre en Syrie et Irak.
« Ce débat sur le terme d’islam radical est
une distraction politique ! Allons nous accepter l’idée que nous nous battons avec
toute une religion? Allons nous refuser de
laisser immigrer des gens parce qu’ils sont
musulmans, instaurer une surveillance
spécifique de tout un groupe d’Américains?», a-t-il dit, parlant d’une trahison des idéaux américains.
Hillary Clinton, en politicienne avisée,
semble vouloir dessiner une voie médiane entre Trump et Obama, ferme mais
raisonnable. Ainsi a-t-elle affirmé
n’avoir aucun problème « avec le terme
d’islamisme radical » et appelé l’Arabie
saoudite à cesser d’exporter une version
haineuse et radicale de l’islam. Mais elle a
aussi plaidé en faveur d’une interdiction
des armes d’assaut, comme celle passée
en 1994 pendant la présidence de son
mari. Surtout, Hillary a tenté de s’élever
au-dessus de la mêlée, « en appelant à
l’unité nationale ». Trump répond qu’il ne
peut y avoir unité nationale dans les fauxsemblants du politiquement correct.
Selon un sondage de NBC, Clinton serait à 49% contre 42 % à Trump. La bataille est loin d’être finie. ■
DARREN MCCOLLESTER/AFP
LE ROI SALMAN
D’ARABIE
DÉNONCE
L’ATTAQUE
« HONTEUSE »
D’ORLANDO
Le roi Salman d’Arabie
saoudite a condamné l’attaque
« honteuse » commise
à Orlando, réclamant
des mesures pour combattre
le terrorisme. Dans les pays
du Golfe, les médias officiels
se sont abstenus de préciser
que l’attaque visait
une boîte de nuit fréquentée
par la communauté gay.
En Arabie saoudite,
les rapports homosexuels
sont passibles de la peine
de mort.
151
morts
dans des attaques
terroristes en France
depuis janvier 2015
Omar Mateen, les contradictions du tueur d’Orlando
aurait poussé l’audace à s’inscrire sur le
site homosexuel de rencontres en ligne
Jack’d. Parmi deux témoins cités par le
Washington Post, l’un d’entre eux, Kevin
West, un vétéran de la marine âgé de
37 ans, a confirmé avoir été « sollicité »
par le meurtrier via Jack’d.
MAURIN PICARD £@MaurinPicard
NEW YORK
TUEUR aux motivations complexes,
Omar Seddique Mateen n’était peut-être
pas seulement le séide fanatisé d’un
mouvement terroriste sunnite opérant
depuis la Syrie. À mesure que les heures
passent et que les enquêteurs fouillent
son appartement, ainsi qu’un téléphone
cellulaire déverrouillé, les révélations se
multiplient sur le passé récent du tueur
d’Orlando. Remettant en cause le profil
initial de « loup solitaire » classique
dressé par le FBI.
Censé avoir agi par homophobie, Mateen aurait été aperçu une douzaine de
fois dans la discothèque Pulse. À supposer que l’homme se trouvait en repérage,
il cachait bien son jeu : selon un employé
du Pulse, Ty Smith, interrogé par le quotidien Orlando Sentinel, il se serait fait remarquer par une consommation excessive d’alcool et un comportement bruyant,
parlant à des inconnus de son père, de sa
femme et de ses enfants. Celui qui rêvait
de devenir officier de police aurait approché un élève de l’académie de police
et lui aurait « fait des avances », confesse
le cadet anonyme dans le Palm Beach
Repérage à Disney World
pour un éventuel attentat
Une photo d’Omar Mateen sur le réseau
social MySpace. JOE RAEDLE/AFP
Post. Ourdissait-il un attentat depuis des
mois, voire des années, contre ceux que
les djihadistes appellent le « peuple de
Loth » ? Ou bien luttait-il lui-même
contre une sexualité contrariée, qui eût
pu expliquer ses accès de violence ?
« Instable et bipolaire », selon sa première ex-femme Sitora Yusufyi aujourd’hui réfugiée dans le Colorado, Mateen
L’enquête se tourne désormais essentiellement vers les proches de Mateen, ses
parents et les fidèles de la mosquée de
Fort Pierce, qui fuient les médias comme
la peste. Avare de mots, l’imam Syed
Chafiq Rahman, un petit homme barbu
et replet, disait avoir remarqué combien
l’individu paraissait exalté. Sans toutefois en référer aux autorités. Ce silence
coupable explique l’embarras des autorités, confrontées à une communauté musulmane globalement intégrée mais passive. « La réalité est que quand un individu
s’autoradicalise, il y a presque toujours
quelqu’un proche de lui qui assiste à cette
transformation », insiste Jeh Johnson, le
secrétaire à la Sécurité intérieure (DHS,
Homeland Security). Ce quelqu’un, en
l’occurrence, pourrait bien être la femme de Mateen, Noor Zahi Salman, qui a
avoué aux agents fédéraux avoir tenté de
dissuader son époux de s’en prendre à la
discothèque gay. Elle a reconnu au passage l’avoir accompagné lors de ses
achats de munitions et d’un holster pour
son revolver Glock, puis l’avoir déposé
devant le Pulse pour un ultime repérage.
Mateen s’est-il radicalisé seul sur Internet ou a-t-il été en contact avec des
mentors djihadistes ? En l’état actuel de
l’enquête, il semble avoir limité sa préparation à un entraînement physique régulier. Psychologiquement, le basculement se produit il y a trois ans, lorsqu’il
tient à ses collègues de la firme de sécurité G4S des propos décousus sur ses liens
supposés avec les deux « Boston bombers », les frères Tsarnaïev. En juillet
2014, il est interrogé pour des liens supposés avec un islamiste américain, Moner Mohammad Abusalha, qui s’est fait
sauter en Syrie pour le compte du Front
al-Nosra. Par deux fois, l’affaire est classée sans suite, la surveillance levée.
Sans doute les enquêteurs n’auraientils rien vu de mal non plus à la sortie en
famille à Disney World, le parc d’attractions d’Orlando, en avril dernier.
Interrogée dimanche, sa femme Noor a
pourtant confirmé qu’il s’agissait également d’un repérage pour un massacre
éventuel. ■
L’EI n’a pas
été en mesure
de mener une
offensive majeure
couronnée
de succès en Irak
ou en Syrie
depuis un an.
Grâce aux efforts
internationaux,
le flot des
combattants
étrangers
a chuté
»
BARACK OBAMA,
PRÉSIDENT DES ÉTATS-UNIS
A
Le président américain dénonce les propos du candidat républicain sur les musulmans.
S’il est élu président, Donald
Trump bloquera l’entrée aux
États-Unis de populations jugées
à risques, a-t-il affirmé lors d’un
discours sur la sécurité nationale,
lundi, dans le New Hampshire.
PABLO MARTINEZ MONSIVAIS/AP
Obama et Trump s’affrontent
sur la question de l’islam radical
7
mercredi 15 juin 2016 LE FIGARO
SOCIÉTÉ
MARMARA/LE FIGARO
8
JEAN-MICHEL
BLANQUER
DIRECTEUR GÉNÉRAL
DE L’ESSEC
Pourquoi ne pas
le resserrer
autour de quatre
épreuves ?»
À quoi sert
le baccalauréat
de nos jours ?
Le bac reste un point de
repère, une étape déterminante sur le plan pratique et symbolique. Il est le
premier grade universitaire. Même si beaucoup de
choses se déterminent
avant, notamment pour les
filières sélectives, il marque
le passage d’un monde à
l’autre. Il doit être conçu ni comme un point final, ni comme un
point de départ, mais comme un
trait d’union. Il est aussi la dernière
institution nationale depuis la suppression du service militaire. Le
baccalauréat doit évoluer, mais il
faut éviter toute solution simpliste,
telle que sa suppression…
Le baccalauréat, une institution
Taux de réussite proche des 90 %, consignes d’indulgence, multiplication des épreuves,
CAROLINE BEYER £
£@BeyerCaroline
695 682
C’est le nombre
de candidats
à la session 2016
ÉDUCATION La session 2016
du baccalauréat s’ouvre ce
mercredi pour 695 682
candidats. Et avec elle,
son lot de questions. À
quoi sert le bac en
France de nos jours ?
Quelle est sa valeur ?
Comment le réformer ? Soumis à des
objectifs de réussite
chiffrés, agrémentés
de consignes en
conséquence en direction des jurys, le
monument national,
créé en 1809 – il y avait alors 39 candidats…- fait figure d’examen déprécié.
Lors de la traditionnelle présentation de
la session, la ministre de l’Éducation s’est
employée à faire taire les critiques, alors
que le think tank Terra Nova, classé à
gauche, a choisi cette journée de coup
d’envoi pour présenter une étude critique sur le sujet, invitant à réformer de
toute urgence.
Jouant de l’ironie, citant Paul Valéry,
Najat Vallaud-Belkacem a rappelé que les
critiques à l’égard du bac étaient anciennes. « À force de voir le niveau baisser
d’année en année, je m’étonne qu’aujourd’hui on ne soit pas sous le niveau de la
mer », a-t-elle lancé. Pour asseoir son
propos, la ministre a tenu à lire l’énoncé
d’un exercice du bac S de l’année 2015.
« Notre jeunesse vaut beaucoup mieux
que ce que certains laissent entendre », at-elle conclu. Sauf qu’il n’est pas ques-
“
Le bac n’est plus
le premier examen
du supérieur, mais
un certificat de fin
d’études du secondaire
”
PHILIPPE TOURNIER, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL
DES PERSONNELS DE DIRECTION À L’UNSA
tion de « jeunesse » dans les critiques
formulées à l’égard du baccalauréat,
mais plutôt d’hypocrisie institutionnelle.
Pour Philippe Tournier, secrétaire général des personnels de direction à l’Unsa
Comment doit-il être réformé
selon vous ?
Pourquoi ne pas le resserrer autour
de quatre épreuves, et imaginer
pour le reste un contrôle continu ?
Si les élèves étaient concentrés sur
quelques épreuves, il serait possible
d’avoir un niveau d’exigence supérieur, notamment sur la question de
l’expression écrite. Cette question
doit s’imposer comme le grand enjeu, sur l’ensemble de la chaîne scolaire, de la primaire au lycée, et pour
l’ensemble des baccalauréats, du
général au professionnel.
Est-il possible de réformer
le bac lorsqu’on est un ministre
en exercice ?
Oui, s’il s’agit d’un programme de début de mandat.
Que représente
le bac pour les étudiants
que vous admettez
à l’Essec ?
Une étape importante. Ils ont généralement obtenu une mention bien
ou très bien et ont enchaîné sur une
classe préparatoire de grande qualité. Ce qui permet de mesurer que le
bac a encore une valeur!
Comment est perçu
notre bac à l’étranger ?
Les systèmes, quels qu’ils soient, ont
besoin d’un standard à la fin du second degré. Le système chinois est
plus sélectif que le nôtre.
Vu de l’étranger, le baccalauréat
français n’est pas du tout perçu
comme un archaïsme. Il est critiqué
pour sa lourdeur et son côté artificiel,
avec son taux de réussite proche des
90 %, mais il y a des remèdes à cela.
Aujourd’hui, 77 %
d’une génération décroche
le bac. Nous voilà donc proches
du fameux objectif fixé
par Jean-Pierre Chevènement
dans les années 1980.
Faut-il s’en féliciter ?
AUDE BARIÉTY £@AudeBariety
« PASSE ton bac d’abord ! » Le
Il faut préciser avant toute chose
qu’il n’existe pas un bac, mais des
bacs. La progression de ce taux
d’accès d’une génération tient essentiellement à la progression du bac
professionnel (où le taux est passé
de 10 % en 1995 à 22,2 % en 2015,
alors qu’il stagne pour la filière générale, à 39 %, et technologique, à 15 %,
NDLR). Ce taux ne signifie donc pas
que le bac général est galvaudé, mais
que le diplôme se diversifie.
En tant que directeur
général de l’enseignement
scolaire (Dgesco)
entre 2009 et 2012,
vous avez organisé
trois sessions du bac.
Quel souvenir en gardez-vous ?
A
Cinq raisons de sauver le bac
Celui d’une très grande horlogerie qui
ne cesse de progresser du fait du digital. Avec près de 700 000 candidats, c’est une immense machinerie,
mise chaque année à l’épreuve, sous
le regard critique des médias et de
tout le pays.
C. B.
baccalauréat, pierre d’angle du système
éducatif français à laquelle les Français
restent fermement attachés, suscite depuis de nombreuses années railleries,
critiques et controverses. À tel point
que le laboratoire d’idées de centre
gauche Terra Nova présente aujourd’hui une étude intitulée « Comment
sauver le bac ? » alors même que les
695 682 candidats 2016 planchent sur
leur première épreuve, la philosophie.
Notre baccalauréat mérite-t-il un tel
traitement ? Voici cinq raisons d’(encore) y croire !
1
Une fin… et un début
Quinze ans de scolarité maternelle, primaire et secondaire. Quinze rentrées
des classes… Et quatorze
sorties. Comment ne pas
faire de la fin de la terminale, cette
ultime année scolaire, un événement
exceptionnel, de ceux qu’on ne vivra
qu’une seule fois dans sa vie ?
D’autant plus que le bac représente
aussi la porte d’entrée vers l’enseignement supérieur, le premier grade
universitaire, le sésame vers une nou-
velle vie étudiante. « J’ai hâte de commencer quelque chose de nouveau,
mais je garderai toujours un bon souvenir de mes années de lycée ! », sourit
Hermine, en terminale ES à Dijon,
avant de replonger dans ses révisions.
2
Un rite de passage
intergénérationnel
Les probabilités d’être
enfant, petit-enfant voire
arrière-petit-enfant de
bachelier ne cessent
d’augmenter : 3 % d’une classe d’âge
obtenait son baccalauréat en 1945, 25 %
en 1975 et 77,2 % en 2015. Et le phénomène devrait continuer à prendre de
l’ampleur dans les années à venir. Du
« bachot » du grand-père au « bac » de
la petite-fille, cet examen constitue une
référence commune aux générations
qui se succèdent sur les bancs du lycée.
Et ce, malgré les importantes évolutions qu’a connues le baccalauréat au fil
du temps.
3
Un examen national…
voire international
De Mayotte à La Réunion, de la Corse aux
Hauts-de-France,
de
Paris à Auray, les élèves
de terminale de toute la France planchent chaque année sur les mêmes
épreuves. Le baccalauréat français
rayonne même à l’international : sur
les 17 367 candidats inscrits dans l’un
des 85 pays organisateurs du bac, seuls
40 % sont de nationalité française.
Loin d’être seulement circonscrit au
mois de juin, le calendrier du bac
s’étale de mi-avril (à Pondichéry) à fin
novembre (en Amérique du Sud).
4
Un des premiers
grands examens
de la vie d’un jeune
Après le diplôme national du brevet, en fin
de troisième, le baccalauréat est l’un des premiers grands
examens de la vie d’un jeune. Réviser efficacement, respecter les procédures administratives, arriver à
l’heure, présenter ses papiers
d’identité, apprendre à gérer son
stress, composer en temps limité, se
plier aux indications des examinateurs : autant de savoir-être indispensables à tout jeune, dans ses études supérieures mais aussi pour son
permis de conduire, ses relations
avec l’administration, son futur emploi…
5
Une épreuve non
dénuée d’enjeux
Le baccalauréat n’est
certes pas un concours.
La compétition n’en est
pas pour autant totalement absente. En 2015, Najat VallaudBelkacem a ainsi généralisé le dispositif « meilleurs bacheliers », qui
permet aux 10 % des meilleurs bacheliers par filière de chaque lycée de bénéficier d’un droit d’accès privilégié
dans une formation sélective publique
de l’enseignement supérieur. L’an
dernier, sur 15 000 jeunes éligibles,
1 800 ont finalement accepté une proposition d’orientation via ce dispositif. Parmi eux, Marie, élève en bac pro
à Savigny, qui n’avait reçu aucune réponse positive à ses vœux sur la plateforme Admission post-bac (APB).
Grâce à son 16,5 de moyenne au bac,
la jeune fille de 19 ans a intégré un
DUT techniques de commercialisation. Par ailleurs, l’obtention d’une
mention très bien offre la possibilité
d’intégrer certaines écoles sur titre :
c’est notamment le cas à Sciences Po
Rennes, Aix ou encore Saint-Germain-en-Laye. De quoi motiver les
candidats 2016 à « se dépasser », comme les y a encouragés la ministre de
l’Éducation nationale. ■
LE FIGARO
SOCIÉTÉ
n en danger
déconnexion avec le supérieur… Pour survivre, l’examen doit se réformer.
(SNPDEN) et proviseur de Victor Duruy, il
ne fait aucun doute que certaines épreuves
du baccalauréat général sont « complexes
et sophistiquées ». « C’est parfois totalement extravagant. Le niveau d’exigence est
tellement élevé que l’on est contraint, ensuite, de fermer les yeux », ajoute-t-il, évoquant ces « devoirs notés sur 25 », qui défrayent régulièrement la chronique.
Au-delà du niveau et du taux de réussite, dont rien ne semble arrêter la progression, se pose la question du rôle du
baccalauréat. Historiquement, il est le
premier grade universitaire. Pour Najat
Vallaud-Belkacem, il ouvre clairement
les portes de l’enseignement supérieur.
« Ce qui me permet de rappeler, pour ceux
qui en doutaient, que, de fait, la sélection à
l’université existe et qu’elle porte le nom de
87%
C’est le taux
de réussite lors
de la session 2015,
soit + 10 points
par rapport à 1995
baccalauréat », a expliqué la ministre,
qui, en février dernier, s’en était prise
vertement à l’idée même de sélection à
l’université. Déclenchant l’irritation de
nombre de présidents de facs réputées.
Mais loin des postures idéologiques, le
bac est loin d’être un examen de sélection
à l’université. Il est un passeport ouvrant
droit à presque toutes les filières quel que
soit le bac d’origine. Pour faire des études
de médecine, nul besoin d’avoir un bac
scientifique. Et que dire de la situation
des bacheliers professionnels qui peuvent intégrer la fac, mais s’y cassent trop
souvent les dents ? « Plus de 87 % des
candidats réussissent désormais le bac.
Mais la moitié va ensuite échouer dans le
supérieur, résume Philippe Tournier.
C’est bien la preuve qu’il n’est plus le pre-
mier examen du supérieur, mais un certificat de fin d’études du secondaire ». Enfin,
le bac ne détermine en rienl’orientation
dans le supérieur. Les jeux sont faits bien
avant, dans le cadre de procédure
« APB » (admission postbac) qui, pour
les filières sélectives, prend en compte les
dossiers scolaires depuis la classe de première. À moins de rater le bac, le résultat
n’influe en rien sur l’avenir des lauréats.
Difficile pour un ministre en exercice,
surtout en fin de mandat, de s’attaquer à
la réforme du baccalauréat. Laquelle passerait par une rationalisation du nombre
d’épreuves, qui ont doublé depuis les années 1970… Le bac est « une vieille dame
(…) ce qui contribue à son prestige, mais
elle a su évoluer », estime Najat VallaudBelkacem. La réforme se fait « en conti-
nu », explique-t-elle. En réalité, il donne
surtout l’impression d’une folle machine,
où s’amoncellent les épreuves et les options, chaque discipline voulant prendre
part à ce grand rendez-vous national.
Selon un rapport de la Cour des comptes
publié à l’automne dernier, il est possible
de présenter en option près de 60 langues
vivantes, du chinois au persan, en passant par l’hindi, le créole et l’estonien.
« Le bac est bien plus qu’un simple rite
de passage », juge la ministre. Pour le secrétaire général du SNPDEN, il n’est précisément qu’« un pur rite social ». « À
1,5 milliard d’euros, ça fait cher le rite ! »,
poursuit Philippe Tournier, qui rappelle
au passage que la lourde organisation du
bac empiète toujours, malgré les annonces, sur la scolarité du mois de juin. ■
WELCOME TO OUR WORLD
BIENVENUE DANS NOTRE MONDE
Un candidat
sur deux
se présente dans
la filière générale.
Les candidats aux bacs
technologiques et
professionnels
représentent
respectivement 19,7 %
et 28,2 % des effectifs
39 %
C’est le taux d’accès
d’une génération
au bac général.
Un taux qui
stagne depuis
les années 1990
30
AVENGER BANDIT
ans
C’est l’âge du bac
professionnel, imaginé
sous François
Mitterrand.
85 spécialités sont
aujourd’hui proposées
Salle d’examen du lycée
Charlemagne à Thionville,
en Moselle, lors de
l’épreuve de Philosophie.
LA SUISSE aime les Français, mais
seulement les meilleurs. Un bac S
avec une mention très bien, c’est
le minimum exigé par l’EPFL (École
polytechnique fédérale de Lausanne),
université prisée des Français qui
viennent étudier après le bac dans
cette université qui caracole au sommet
des classements internationaux
(14e à celui des meilleures universités
de Shanghaï). Au niveau bachelor,
à la rentrée 2015, les étudiants français
représentaient plus du tiers
des candidatures : 1 370 sur 3 224 !
Sur les cinq dernières années,
le nombre de candidatures françaises
a augmenté de 20 %. Nicolas,
en terminale dans un lycée parisien,
bûche de plus belle pour décrocher cette
fameuse mention très bien. « Il faut qu’il
ait 80 % de la note maximale au bac,
c’est-à-dire 16 sur 20 », note son père.
Coline y est déjà étudiante,
en première année de bachelor
en architecture après une scolarité
à la Maison d’éducation de la Légion
d’honneur de Saint-Denis (93). La jeune
fille a obtenu son bac avec plus 17
de moyenne générale. Et même si elle
était prise à l’École d’architecture
de Marne-la-Vallée en région parisienne,
elle a préféré étudier en Suisse.
« Le niveau y est excellent, les professeurs
sont très bons, certains enseignent
à Harvard, même en première année,
et, contrairement aux établissements
français, l’école fait partie d’une université
scientifique, ce qui ouvre des horizons » ,
constate Coline, qui a choisi Lausanne
sur les conseils de son père architecte.
Toutefois , même avec une mention très
bien, les études à l’EPFL ne sont pas si
faciles. « J’ai énormément de travail,
je quitte rarement la salle de classe avant
minuit, et certains ont fait des nuits
blanches pour terminer leur projet »,
raconte Coline, qui ajoute : « Beaucoup
abandonnent en cours d’année. » L’école
exige une grosse capacité de travail
et beaucoup d’autonomie. « L’an dernier,
38 % des étudiants français admis à l’EPFL
et ayant obtenu entre 16 et 17 de moyenne
au bac S ont réussi leur première année,
soit un taux de réussite proche de celui
des étudiants suisses (43 %). Ils étaient
en revanche 61 % à réussir leur année
du premier coup parmi ceux ayant obtenu
plus de 17 de moyenne au bac », affirme
Daniel Chuard, délégué général
à la formation à l’EPFL.
Des bruits courent selon lesquels
l’EPFL pourrait augmenter sa barre
d’admission à… 18 sur 20. ■
S. de. T.
EN BREF
B R EIT LIN G .C O M
Sur l’APB anglais, les notes de notre examen comptent
« EN GRANDE-BRETAGNE, le bac français est très reconnu des universités britanniques», affirme Juliette, dont les
deux enfants, de 18 et 20 ans, étudient à
l’Université de Warwick et de Lancaster.
Pour partir étudier en Grande-Bretagne,
ses enfants scolarisés au lycée Jansonde-Sailly à Paris ont postulé via le site
Ucas, l’équivalent britannique d’APB. Et
contrairement aux universités françaises,
les universités britanniques regardent
avec attention les notes obtenues au bac
des candidats Français, de plus en plus
nombreux. «En janvier 2016, 4650 bacheliers français s’étaient inscrits sur UCAS
afin de postuler dans une université britannique contre seulement 3180 en 2012»,
confirme Kate, du service communication de UCAS. Une plateforme qui gère les
candidatures de 593 720 candidats dans le
monde (495 940 en Grande-Bretagne).
La procédure en vigueur pour Ucas est la
même qu’on soit anglais ou français. Les
Avec leur
mention TB,
ils choisissent
la Suisse
Notre-Dame-des-Landes :
la décision du Conseil d’État
se fait attendre
P. HECKLER/PHOTOPQR/
LE REPUBLICAIN LORRAIN
SOPHIE DE TARLÉ £@sophiedetarle
9
candidats doivent faire cinq vœux au
maximum, et joindre leur «personal statement», lettre de motivation, lettres de recommandation, avec les notes du bac des
épreuves anticipées de première. Un professeur de lycée devra donner les «notes
prédictives» du candidat au bac, puisque
la procédure démarre en janvier et que les
notes de l’examen ne sont pas encore tombées. Si son dossier est suffisamment bon,
il fera partie des 5 % (environ) qui sont acceptés dans l’Université de manière inconditionnelle quelles que soient les notes
du bac. Pour les autres, les universités vont
demander des notes minimums au bac (et
au A-level pour les Britanniques).
« On a demandé à mes enfants d’avoir
15/20 de moyenne générale au bac, avec
une note minimum de 15 en math », précise
Juliette, qui regrette que les Anglais ne fassent pas de différence entre le bac ES ou le
bac S. «Ils font une grande confiance en
l’administration française et exigent le
tampon du lycée et que la feuille officielle des
résultats soit envoyée via la boîte mail de
l’établissement», note la mère de famille.
« Plus le dossier du candidat est bon,
moins l’Université va se montrer exigeante
quant aux notes du bac», ajoute Guylaine
Amyot conseillère d’orientation spécialisée dans l’international, qui souligne toutefois que «les Anglais regardent surtout
“
Les Anglais regardent
surtout les notes du bac
en maths et en anglais
”
GUYLAINE AMYOT CONSEILLÈRE D’ORIENTATION
les notes du bac en maths et en anglais, les
autres matières ne les intéressent guère».
Un système qu’elle trouve plutôt juste,
«puisqu’il prend en compte à la fois le niveau de l’élève au lycée, les notes du bac,
mais aussi la personnalité du candidat (expériences, bénévolat...).»
Un système apprécié des Britanniques
eux-mêmes. Jane Cook, originaire de
Cumbria (nord de la Grande-Bretagne) et
dont la fille Rosa va faire sa rentrée en septembre a une bonne image de UCAS, qu’elle
trouve «simple», d’autant que«les élèves
sont très aidés par les enseignants à chaque
phase de la procédure», nous dit-elle.
Un système qui encourage aussi les
candidats à développer les expériences
extrascolaires. Sa fille Rosa, fait une année de césure avant de commencer ses
études, dont un séjour en France, qui sera
bien vu pour postuler à l’Université
d’Heriot-Watt d’Édimbourg où elle étudiera le «Français et les affaires internationales». Un séjour qui lui permettra
d’améliorer son dossier, puisqu’elle n’a
pas obtenu d’excellentes notes au A-level
(B-B-C) aux trois matières présentées, le
français, l’art, et l’histoire. «Le jour des
résultats des A-level le 12 août est un jour
aussi médiatisé qu’en France, avec cris de
joie et des pleurs», nous dit Jane.
Un système qui pourrait nous inspirer.
Rappelons que la Grande Bretagne est le
seul pays à tenir tête aux Américains. Oxford et Cambridge sont les deux seules
universités européennes dans le top 10 du
classement mondial des universités de
Shanghai. ■
Le Conseil d’État, saisi en urgence
par des opposants au projet
de transfert de l’aéroport nantais
à Notre-Dame-des-Landes
(Loire-Atlantique) qui espèrent
empêcher une consultation
populaire prévue le 26 juin,
rendra sa décision le 20 juin.
Le Conseil d’État a été saisi sur
la légalité d’un décret organisant
cette consultation populaire,
la première du genre en France.
Ce scrutin n’a en théorie
qu’une valeur consultative, mais
le président Hollande a fait savoir
que son résultat déciderait
du sort du futur aéroport.
Nouveau procès Kerviel
L’ex-trader Jérôme Kerviel fera
de nouveau face à la Société
générale mercredi devant la cour
d’appel de Versailles. La cour doit
décider s’il doit verser
les 4,9 milliards d’euros
de dommages-intérêts
que lui réclame la Société
générale depuis huit ans.
Apologie de crimes
contre l’humanité :
Alain Soral condamné
L’essayiste d’extrême droite
Alain Soral a été condamné mardi
à 6 mois de prison avec sursis
pour « apologie de crimes
de guerre et contre l’humanité »
pour des propos visant
les époux Klarsfeld.
A
es,
mercredi 15 juin 2016
mercredi 15 juin 2016 LE FIGARO
10
SOCIÉTÉ
Loi El Khomri : nouvelle journée
de manifestation ultraviolente à Paris
En début de soirée, on dénombrait 40 blessés. Les casseurs s’en sont pris à l’hôpital Necker.
ANNE DE GUIGNÉ £@adeguigne
ET CHARLES GAUTIER £@chgautier
SOCIAL Nouveau déferlement de violences pour cette neuvième journée de
mobilisation contre le projet de loi
El Khomri, actuellement débattu au Sénat. À l’appel de l’intersyndicale (CGT,
FSU, FO, Solidaires, Unef, UNL, Fidl),
1,3 million de personnes, selon la CGT,
mais 125 000 selon la Police, ont manifesté ce mardi dans une cinquantaine de
villes en France. Le pic du 31 mars, avec
ses 400 000 manifestants, selon le ministère de l’Intérieur, n’a donc pas été
dépassé. Les syndicats espèrent toujours
faire pression sur le gouvernement afin
qu’il amende le texte qui prévoit notamment une décentralisation de la négociation sociale vers les entreprises.
À Paris, un cortège dense, de 75 000 à
80 000 personnes, selon la préfecture
(mais… 1 million selon la CGT), a quitté
la place d’Italie vers 13 h 30 pour rejoindre les Invalides, à quelques mètres de
la fans zone prévue pour les supporteurs
de l’Euro de football. Au bout de quel-
ques centaines de mètres seulement, la
manifestation a tourné à l’affrontement. « Quelle tension ! Je n’ai jamais
senti cela avant, si tôt », lâchait une militante du Font de gauche. Quelques
instants avant, des centaines d’« autonomes » habillés de noir, cagoulés et
équipés de lunettes de natation, ont
provoqué les forces de l’ordre en tête de
cortège en jetant des projectiles, alors
que des personnes se faisaient soigner,
assises sur le bord des trottoirs. En début de soirée, on dénombrait 40 blessés,
dont 29 issus des forces de l’ordre.
73 personnes ont été interpellées.
Utilisation des canons à eau
Sur le parcours, les dégâts matériels
sont impressionnants : nombreuses vitrines fracassées, Abribus incendiés,
poubelles en feu, restaurants dévastés…
Les casseurs s’en sont même pris à l’hôpital pour enfants malades Necker, dans
le VIIe arrondissement, dont les vitres
ont été défoncées à la masse. L’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (APHP) a annoncé qu’elle porterait plainte.
La ministre de la Santé, Marisol Tourai-
ne, a également dénoncé une « attaque
insupportable ».
Prises à partie par des manifestants,
qui leur ont notamment lancé des palettes, les forces de l’ordre ont dû, pour la
première fois depuis le début des mobilisations contre la loi travail, utiliser des
canons à eau. Dans les cortèges, des
mots d’ordre comme « Paris, debout,
soulève-toi ! » ou encore « tout le monde
déteste la police » retentissaient. De tels
slogans ont fait réagir Bernard Cazeneuve. « Je ne peux plus supporter, en
tant que ministre de l’Intérieur (…), ces
postures, ces propos, ces affiches qui
mettent en cause ceux qui portent l’uniforme, et qui, en raison de l’uniforme
qu’ils portent, incarnent le droit », a-t-il
déclaré, lors des questions à l’Assemblée nationale, à l’issue des manifestations et au lendemain du meurtre d’un
policier et de sa compagne.
Ces débordements de violence, plus
importants que lors des manifestations
précédentes, n’ont pas refroidi l’enthousiasme des organisateurs. « Le
14 juin démontre un net rebond de la mobilisation contre le projet de loi travail. Le
gouvernement et le président de la République doivent comprendre que ce projet
de loi multiminoritaire ne passe pas et
qu’ils doivent sortir d’une logique politicienne », ont affirmé les syndicats dans
un communiqué commun.
« Si le gouvernement pense que le
mouvement s’essouffle, c’est qu’il est
sourd et aveugle ! a lancé Philippe Martinez, en début de manifestation. Si
nous ne sommes pas écoutés, nous avons
encore deux autres manifestations prévues. » La CGT et consorts réclament
toujours le retrait de la loi El Khomri.
« On n’est pas fatigués, on est déterminés, la mobilisation peut durer jusqu’en
juillet et même au-delà, malgré les vacances, le Tour de France… », a surenchéri Éric Beynel, porte-parole de Solidaires. « Il n’y a pas de raison de
calmer le jeu. Ce n’est pas un baroud
d’honneur », a conclu Jean-Claude
Mailly, de FO. ■
La grève touche à sa fin
après le défilé
LA MOBILISATION semblait donner
raison à Philippe Martinez, mardi. Le
leader de la CGT affirmait dans le cortège de la manifestation que la détermination des opposants à la loi travail était
« intacte ». Mais, sur le terrain, au lendemain de ce baroud d’honneur social,
la situation est beaucoup plus nuancée.
À la SNCF, d’abord, au quatorzième
jour consécutif de grève, le mouvement
touche à sa fin. La participation à la
grève, tombée à 4,5 % lundi, a rebondi
à 7,3 % mardi, regonflée par l’appel à
manifester.
Petit à petit, les assemblées générales
de cheminots votent la reprise du travail. C’était le cas à Nice, Marseille, dans
le Languedoc-Roussillon… Surtout les
cheminots n’auront plus de motif pour
débrayer. La CGT-cheminots avait jus-
qu’à mardi soir pour signer ou non l’accord d’entreprise sur l’organisation du
temps de travail à la SNCF.
Selon les bons connaisseurs de ce
dossier, la CGT, en position d’arbitre
pour valider le texte, hésitait encore à
apposer sa signature. Ses dirigeants
l’avaient clamé, quitte à déplaire à Philippe Martinez : l’accord finalisé le
6 juin à l’issue d’une ultime table ronde
de dix-neuf heures entre syndicats et
direction de la SNCF était un « bon accord ». Le premier syndicat de la SNCF
ne peut pas prendre aujourd’hui le risque de l’anéantir, alors qu’il a contribué
à l’enrichir. La CGT ne posera donc pas
son veto et pourrait au pire s’abstenir
de le signer, ce qui équivaut à un feu
vert, puisque la CFDT et l’Unsa l’ont ratifié. « La CGT-cheminots s’est four-
En début de soirée, 73 personnes avaient
été interpellées par les forces de l’ordre.
Un cortège dense, de 75 000 à 80 000 personnes, selon la préfecture, a défilé
contre la loi travail, mardi à Paris.
Plusieurs centaines d’autonomes ont attaqué les forces de l’ordre et causé des dégâts matériels sur le parcours. Les casseurs s’en
sont même pris à l’hôpital pour enfants malades Necker, dans le VIIe arrondissement de Paris. PHOTOS SÉBASTIEN SORIANO/LE FIGARO
dures reprend progressivement. Plusieurs usines d’incinération restent encore bloquées. Dans les raffineries,
l’heure est aussi à un retour à la normale. La raffinerie Total de Normandie
avait enchaîné 25 journées de grève
avant la reprise du travail lundi.
À Marseille, où les terminaux pétroliers sont en grève et bloqués depuis un
mois, l’un des responsables de la CGTdockers estime au contraire que « le
mouvement n’est pas en train de s’essouffler du tout. On ne fait pas ça en dépit
du bon sens, on fait ça par conviction. »
Galvanisés par la forte mobilisation
de mardi, plusieurs syndicalistes espéraient que la « lutte » allait se poursuivre. « L’enjeu, pour nous, c’est de réussir
à maintenir la mobilisation dans la durée », explique Éric Beynel, le porteparole de Solidaires (SUD). Deux autres
journées de grèves et manifestations
partout en France sont prévues les 23 et
28 juin. ■
V. C.
À l’Assemblée, les frondeurs fourbissent leurs armes
A
SOPHIE DE RAVINEL £@S2RVNL
UNE NOUVELLE guerre des gauches
n’est pas inéluctable à l’Assemblée en
juillet, lors du retour de la loi travail. La
voie de passage est étroite. Avec la volonté de reposer sur la table les enjeux
du texte, le bloc des députés socialistes,
écologistes et communistes opposé au
gouvernement fourbit les armes. À
l’origine d’une tentative de motion de
censure en première lecture à l’Assemblée, ces députés se sont lancés, à leur
initiative, dans une série d’auditions de
syndicalistes. Depuis mardi et jusqu’à
jeudi, ils auront entendu des représentants de la CFDT, de l’UNSA et CFTC
mais aussi Jean-Claude Mailly, Philippe
Martinez et Bernadette Groison, respectivement à la tête de Force ouvrière, de
la CGT et de la FSU. Alors même que,
vendredi, un rendez-vous a enfin été
posé entre la ministre du Travail Myriam
El Khomri et Philippe Martinez, pour
tenter une sortie de crise.
« Nous avons lancé ces auditions pour
vérifier la nature des positions des syndicats et ensuite, la semaine prochaine sans
doute, prendre position en prévision de la
nouvelle lecture », explique le chef de file
de frondeurs socialistes, le député Christian Paul. Ces auditions, destinées à renouer le dialogue et à sortir du seul têteà-tête entre le gouvernement et la CGT,
dépassent le cadre du groupe socialiste
qui suit le travail du député Christophe
Sirugue, rapporteur PS de la loi.
« Nous ne sommes plus dans le vote
automatique, dans une logique disciplinaire », se justifie Paul. Un euphémisme
alors que la tentative de motion de censure de la gauche contre un gouvernement de gauche a déjà provoqué un séisme mi-mai… Manuel Valls avait dénoncé
une « démarche aventureuse » ayant au
moins le mérite de clarifier les positions
entre « ceux qui s’arc-boutent sur le passé, et ceux qui préparent l’avenir ».
Pour le moment, Christian Paul ne
veut pas s’aventurer sur le terrain sensible d’une nouvelle motion de censure.
« L’important aujourd’hui, c’est la relance
du dialogue, sachant que la balle est dans
le camp du premier ministre et du chef de
l’État. » Un compromis doit être trouvé.
Mais il faut qu’il soit « réaliste et ambitieux », prévient Paul, sans vouloir se
substituer aux syndicats. Ensuite seulement, « si le gouvernement n’est disposé à
rien changer, s’il décide d’échouer, le “jusqu’au-boutisme” aura changé de camp ».
Et alors « tout deviendra ouvert ».
Travail de conviction
Sans en parler ouvertement car « ce n’est
pas la séquence du moment », un député
socialiste frondeur assure que les 58 députés nécessaires pour déposer une motion de censure sont cette fois-ci « largement réunis ». Mi-mai, il n’en avait
manqué que deux pour la déposer. « Nous
avons mené un travail de conviction individuel depuis plusieurs semaines, explique
ce parlementaire. Cinq à six d’entre eux
étaient tangents, ils nous ont rejoints. »
Député européen socialiste et frondeur, Emmanuel Maurel a participé à
ce travail de conviction en mai. Il ne
souhaite pas confirmer cette information. « Nous n’en sommes pas encore
là », élude-t-il comme Christian Paul.
« Nous espérons vraiment ne pas en arriver à nouveau à l’usage du 49-3. »
Emmanuel Maurel se dit convaincu que
« tout le monde veut sortir du conflit,
aussi bien à la CGT qu’au gouvernement ». Mais il ne comprend pas « l’intransigeance » du couple exécutif,
« arc-bouté pour des raisons symboliques ». « La sagesse collective nous
oblige pourtant, dit-il, à trouver un
compromis sur la hiérarchie des normes
comme sur la définition du licenciement
économique ».
Côté PS, le premier secrétaire JeanChristophe Cambadélis avait interrogé
la haute autorité éthique de son parti sur
de possibles sanctions contre les signataires socialistes de la tentative de motion. Celle-ci s’est montrée réservée
étant donné l’échec de leur initiative.
Mais si la motion est déposée, la ligne
rouge sera clairement dépassée. ■
ZOOM
Hélène Geoffroy nuance
les propos de Patrick Kanner
JEAN-CHRISTOPHE MARMARA/LE FIGARO
voyée dans une grève qui n’avait pas de
fondement cheminot », juge un syndicaliste réformateur.
Sur les autres fronts, la reprise du
travail se profile. Le ramassage des or-
Hélène Geoffroy, secrétaire
d’État à la Ville, s’est distinguée
de son ministre de tutelle.
Patrick Kanner avait estimé
en mars qu’il existait
en France « une centaine
de quartiers » présentant
« des similitudes potentielles
avec Molenbeek ». Invitée
du « Talk Le Figaro »,
la secrétaire d’État a déclaré :
« Je ne partage pas cette
formule. » « Je ne mets pas
de signe égal entre les quartiers
populaires et des quartiers qui
seraient des foyers
de terrorisme ». L’élue de Vaulxen-Velin a tenu à rappeler que
la radicalisation est « l’affaire
de toute la société française ».
Un « combat » qui doit
également « se renforcer »
au niveau européen, a-t-elle
affirmé. Le gouvernement,
souligne-t-elle, a prévu
un plan de 80 mesures
pour lutter contre
la radicalisation.
LE FIGARO
SCIENCES
mercredi 15 juin 2016
11
Crise majeure à l’Agence du médicament
Alors que des postes importants sont vacants, une déclaration du directeur de l’ANSM a mis le feu aux poudres.
mande pourquoi les épidémiologistes
Annick Alpérovitch et Mahmoud Zureik,
directeur de la direction scientifique,
n’ont alors pas présenté sur-le-champ
leur démission.
ANNE JOUAN
« La caisse enregistreuse
de l’industrie pharmaceutique »
Le siège de l'Agence nationale de sécurité du médicament, à Saint-Denis, en région parisienne.
Des essais cliniques
qui tardent à être autorisés
CYRILLE VANLERBERGHE £@CyrilleVan
EST-CE un excès de zèle de l’Agence du
médicament (ANSM) après le décès d’un
volontaire sain en janvier lors d’un essai
clinique mené par Biotrial à Rennes ?
Est-ce le signe d’un manque de
moyens ? Toujours est-il que plusieurs
spécialistes évoquent des retards sur leur
demande d’autorisation de nouveaux
essais cliniques.
À l’Institut Curie, le Dr Christophe Le
Tourneau rapporte que deux demandes
d’essais de phase 1 en cancérologie sont
encore en attente d’une réponse de
l’ANSM, l’un avec une entreprise de biotechnologie française et l’autre avec un
laboratoire américain. « La date limite
est déjà dépassée, mais l’Agence me dit
que les dossiers sont toujours en cours
d’évaluation, c’est bizarre », s’étonne le
Dr Le Tourneau, responsable des essais
précoces et de la médecine de précision.
L’un des essais a démarré en Belgique,
mais aucun patient n’a pu être intégré en
France. Même son de cloche à l’Institut
Gustave-Roussy. « Je ne peux affirmer
que c’est une conséquence de Biotrial,
mais toujours est-il que j’ai eu quelques
retards surprenants, comme une demande
de dossiers supplémentaires faite par
l’ANSM cinq jours avant la date limite, ce
qui décale tout, alors que cette demande
aurait pu être faite bien avant », témoigne le Pr Jean-Charles Soria, chef du département de l’innovation thérapeutique et des essais précoces à l’Institut
Gustave-Roussy.
Au-delà des retards que prennent les
essais, ces dossiers bloqués peuvent surtout se traduire pour les patients par une
perte de chance d’avoir accès à un traitement innovant. « Grâce aux essais cliniques précoces, j’ai des patients qui profitent des immunothérapies, l’avancée
majeure dans le domaine du cancer, depuis
cinq ans, alors que la première immunothérapie n’est autorisée en France que depuis
un an. Cela fait quatre années de gagnées
pour ces personnes », explique le Pr Soria.
Or au grand congrès de cancérologie
clinique de l’Asco à Chicago, au début du
mois, nombre de laboratoires américains
s’inquiètent d’une rigidité accrue des
autorités après l’accident de Biotrial,
compliquant l’organisation des essais
cliniques en France. « La France a encore
une excellente réputation pour la qualité
de sa recherche clinique, mais même si notre pays est un marché commercial intéressant, certains essais précoces risquent
de partir dans d’autres pays, comme la
Grande-Bretagne ou l’Australie, où tout
est fait pour faciliter leur organisation »,
témoigne Jean-Charles Soria. ■
Essai clinique mortel de Rennes :
ouverture d’une information judiciaire
Le parquet de Paris a annoncé
mercredi l’ouverture d’une information
judiciaire pour homicide et blessures
involontaires. Le 17 janvier dernier,
Guillaume Molinet, 49 ans, trouvait
la mort lors d’un essai thérapeutique
mené par l’entreprise Biotrial pour le
compte du laboratoire portugais Bial.
Le parquet a livré une information
intéressante : le patient était porteur
« bien avant sa participation à l’essai,
d’une pathologie vasculaire
endocrânienne occulte, susceptible
d’expliquer l’issue fatale le concernant,
à la différence des autres volontaires
de la cohorte ». Selon nos
informations, l’autopsie a, en réalité,
révélé une angiopathie amyloïde,
caractérisée par la présence de dépôts
dans les vaisseaux cérébraux. Or,
selon le Pr Alain Privat, qui a vu toutes
les images de Guillaume Molinet,
« cette pathologie ne peut être
invoquée pour expliquer la gravité
des lésions et l’issue fatale »
du 17 janvier dernier.
A. J.
zaine de participants, c’est le moins que
l’on puisse dire. À la fin de la présentation
des ressources humaines, Annick Alpérovitch, la présidente du conseil scientifique, interroge le directeur de l’agence.
Elle lui demande poliment pourquoi il n’a
GARO/PHANIE
pas été fait mention du travail des scientifiques. Réponse de Dominique Martin,
selon trois témoins : « Nous sommes une
agence technico-règlementaire, nous
n’avons pas besoin de scientifiques de haut
niveau. » Un membre du conseil se de-
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A
conte un membre de l’ANSM. Un autre
ajoute : « La situation est catastrophique,
car la vacance de tous ces postes signifie
que la ministre de la Santé ne contrôle plus
rien en matière de politique du médicament
en France. Elle est incapable de savoir ce
qui se passe sur le territoire, tant en termes
de sécurité que de contrôle des médicaments disponibles. Or c’est elle, la responsable ! » S’il revient à l’Europe de donner
les autorisations de mise sur le marché,
l’évaluation scientifique des dossiers est
encore suivie par les États membres. De
son côté, Dominique Martin l’assure :
« L’agence est un organisme vivant, les
gens bougent, ce n’est pas étonnant. »
Dans ce contexte très tendu, la phrase
prononcée mercredi par le patron de
l’agence lors de la journée du conseil
scientifique n’a pas du tout plu à la quin-
Dans les statuts de l’agence, il est pourtant
bien écrit qu’elle « a pour objectif de garantir le suivi des produits de santé sur l’ensemble de leur cycle de vie, avant et après
commercialisation. Elle vise à maintenir
une expertise approfondie qui s’appuie sur
les différents métiers (...) que sont l’inspection, le contrôle en laboratoire, l’évaluation, la surveillance, les domaines juridique
et réglementaire. » Bref, de faire bien plus
que seulement de l’administratif et du réglementaire. Dépité, un membre de
l’agence conclut : « Nous ne sommes plus
aujourd’hui que la caisse enregistreuse de
l’industrie pharmaceutique. » Contacté par
Le Figaro, Dominique Martin fait de la sémantique en expliquant que « dans “technico”, il y a “scientifique” ».
L’agence avait vu le jour en 1993 après le
scandale du sang contaminé. Pour de nombreux observateurs, elle a surtout servi à
protéger les hommes politiques des éventuelles futures affaires. En février 2011, entendu par la commission du Sénat à propos
du Mediator, Didier Tabuteau, premier directeur de l’agence, avait tenu à rappeler
l’ambition de l’agence : « doter notre pays
d’un service public de sécurité sanitaire ». ■
Intel et son logo sont des marques commerciales d'Intel Corporation aux États-Unis et/ou dans d'autres pays
SANTÉ PUBLIQUE Sauf en plein cœur de
la tempête Mediator, jamais l’Agence du
médicament n’avait connu pareille situation. « C’est simple, l’ANSM est décimée,
résume un haut responsable. Le navire
prend l’eau de partout. » La nouvelle
réorganisation mise en place après la crise du Mediator par Dominique Maraninchi, prédécesseur de l’actuel directeur,
Dominique Martin, est très largement
responsable de cet état de fait.
Aujourd’hui, la liste des postes vacants
donne le vertige, non seulement en raison
de leur nombre, mais également à cause
de leur importance. Ainsi, il n’y a actuellement plus personne au poste pourtant
clé de l’évaluation. Cette spécialité permet
de dire qu’une molécule chimique est un
médicament, qu’elle est plus efficace que
dangereuse, à la fois avant et après sa
commercialisation. Ce service stratégique
n’a donc ni directeur, ni adjoint. Même
absence totale de direction au service de la
communication. Le dernier directeur, qui
venait de l’Institut Curie après avoir passé
trois ans chez Novartis, n’est resté que six
mois. Par ailleurs, la représentante de
l’agence au Prac, le comité européen de
pharmacovigilance (chargé de vérifier les
effets secondaires), a elle aussi claqué la
porte. Au département de la surveillance
- le service qui analyse comment sont utilisés les médicaments -, l’un des deux directeurs adjoints a plié bagage au mois
d’avril, et, vendredi, trois personnes de
cette même direction ont annoncé en
même temps qu’elles présentaient leur
démission : le chef du pôle de pharmacovigilance, le référent grossesse et le référent bénéfice risque. L’un des agents de
pharmacovigilance quitte l’ANSM pour
rejoindre le laboratoire Pierre Fabre. La
commission de déontologie de la fonction
publique va devoir examiner ce passage
du public au privé.
« Les gens partent, car il n’y a plus aucune cohérence, plus aucun projet clair », ra-
mercredi 15 juin 2016 LE FIGARO
12
SPORT
Si le pays de Galles
sort vainqueur
face à l’Angleterre,
le buteur décisif
sera un héros
toute sa vie
»
IAN RUSH, ATTAQUANT GALLOIS
DANS LES ANNÉES 1980-1990.
À Marseille,
les Bleus veulent
offrir sourires
et plaisir
Pour son deuxième match de l’Euro,
l’équipe de France défie l’Albanie,
ce mercredi soir au Stade Vélodrome.
BAPTISTE DESPREZ £@Batdesprez
ENVOYÉ SPÉCIAL À MARSEILLE
FOOTBALL Cinq jours après une entame
poussive face à la Roumanie (2-1), la
troupe de Didier Deschamps espère faire
mieux ce soir au Stade Vélodrome.
u Redonner le sourire à la ville
Il pourrait souffler comme un air de
12 juin 1998 (victoire de la France contre
l’Afrique du Sud, 3-0, en ouverture du
Mondial) ce soir sur la Cité phocéenne.
Et le Vélodrome n’attend que ça. S’embraser, s’enflammer et vibrer pour ses
Bleus. Transition idéale pour le peuple
marseillais, qui se remet à peine du pas-
sage dévastateur des Anglais et des Russes la semaine passée sur la Canebière.
« Nous avons été débordés », reconnaissait d’ailleurs Jean-Claude Gaudin, le
maire de la ville, au moment de dresser
le triste bilan des derniers jours. Désormais, place à la fête avec la réception des
Bleus, opposés à l’Albanie (21 h, TF1).
Les joueurs piaffent d’impatience. « On
connaît la ferveur du peuple marseillais et
on espère voir le stade en folie, souffle
Moussa Sissoko. On aura besoin de tout le
monde. » Attente identique du côté du
Parisien Blaise Matuidi, qui a pris soin de
cajoler le public local, oubliant le temps
d’une soirée son appartenance au PSG.
« Il y aura une belle ambiance et les supporteurs seront derrière nous. Je joue
Les joueurs de l’équipe de France arrivent au Stade Vélodrome pour une séance d’entraînement, mardi à Marseille.
pour l’équipe de France et ce sera mon
stade aussi. »
u Poursuivre l’opération séduction
Sur le plan comptable, le calcul est
simple. Un succès contre l’Albanie, couplé à un résultat favorable entre la Roumanie et la Suisse, ouvrirait en grand les
portes des huitièmes de finale aux Bleus.
Et ce, même avant la supposée « finale »
du groupe contre les Helvètes, dimanche
prochain à Villeneuve-d’Ascq. « On veut
mieux faire », scandent-ils en chœur depuis le match d’ouverture. Autant dire
que les partenaires de Lloris ont tout intérêt à se rendre la partie facile face à
l’Albanie, qui les avait battus en juin 2015
lors d’un match amical (lire ci-dessous),
L’Albanie sait y faire
pour enquiquiner l’équipe de France
AURÉLIEN BILLOT ET VINCENT DUCHESNE
£@AB_Sport24 £@VinceSport24
ENVOYÉS SPÉCIAUX À MARSEILLE
SUR LE PAPIER, l’Albanie fait figure de
Petit Poucet. De victime expiatoire pour
enchaîner un deuxième succès consécutif
après la Roumanie. L’ancienne dictature
communiste, 42e au classement Fifa, est
la moins bien classée des vingt-quatre
nations présentes en France pour l’Euro.
Elle sera, de plus, privée de son capitaine
et étendard, Lorik Cana (91 sélections),
suspendu après son carton rouge contre
la Suisse samedi (0-1). « C’est malheureux
pour lui, mais ce n’est pas une mauvaise
nouvelle pour nous », glisse l’attaquant
français Olivier Giroud. Une déclaration
qui en dit long sur la méfiance des Bleus à
l’égard des Kuq e Zinjtë (les Rouge et
Noir). Personne, dans les rangs tricolores, n’a oublié la défaite humiliante de
l’an dernier à Elbasan en amical (1-0). La
première de l’histoire contre l’Albanie.
Pour leur ultime match de la saison, les
joueurs de Didier Deschamps étaient passés à côté de leur sujet. À l’image du nouveau héros Dimitri Payet, remplacé dès la
mi-temps. « L’Albanie avait montré une
générosité et une détermination exceptionnelles, se souvient Giroud, titulaire sur les
bords du fleuve Shkumbin. Ils m’avaient
L’attaquant français
Antoine Griezmann
tente d’échapper
au défenseur
albanais Elseid
Hysaj, le 13 juin
2015 à Elbasan,
lors d’un match
amical perdu (1-0)
par les Bleus.
A
SÉBASTIEN BOUÉ/
PRESSE SPORTS
surpris. Ils avaient joué avec beaucoup de
cœur et de gaz. » « On a une petite revanche à prendre », tonne le Gunner. « C’est
une équipe très compacte, qui défend et
manie bien le ballon en contre-attaque.
Avec un couloir gauche très performant »,
souligne Moussa Sissoko. « Ils sont aussi
très dangereux sur coups de pied arrêtés »,
complète Blaise Matuidi.
“
On a une petite
revanche à prendre
”
OLIVIER GIROUD, ATTAQUANT DES BLEUS
Hugo Lloris n’osera pas dire le contraire. Le gardien de Tottenham avait été
transpercé par un coup franc direct de
Kace le 13 juin 2015. Le capitaine français
s’était également montré impuissant le
14 novembre 2014 à Rennes sur un coup
de tête de Mavraj après une belle combinaison sur corner. Antoine Griezmann
avait finalement évité le pire en égalisant
d’un slalom génial (1-1). Mais les Albanais
avaient confirmé ce soir-là leur statut de
poil à gratter pour les Bleus. Didier Deschamps aussi a payé pour le savoir. En
1990, le sélectionneur, alors jeune milieu
de terrain des Girondins de Bordeaux,
était titulaire au sein de l’équipe de Michel Platini, victorieuse dans la douleur à
Tirana (0-1) en éliminatoires de l’Euro 92.
La France de Laurent Blanc avait également ramé pour s’imposer le 2 septembre
2011 (1-2) lors des qualifications pour le
championnat d’Europe 2012. À peine
quelques mois avant la nomination de
Gianni De Biasi à la tête de la sélection du
« pays des aigles ».
Depuis, l’Italien a révolutionné le football albanais. Fait bouger les lignes, discipliné l’effectif un peu trop « débauché ».
Et professionnalisé la Fédération. Notamment en effectuant un gros travail de fond
pour rendre possible la sélection des binationaux. L’exemple le plus frappant est
celui du milieu Taulant Xhaka (25 ans),
international depuis septembre 2014,
alors que son frère cadet Granit (23 ans) a
opté pour la Suisse, où leur famille a émigré au début des années 1990. Après leur
défaite inaugurale, Taulant Xhaka et ses
compatriotes sont dos au mur dans ce
groupe A. Même s’ils ont déjà gagné leur
pari en s’invitant à la grand-messe continentale pour la première fois de leur histoire et rendu le sourire au deuxième pays
le plus pauvre d’Europe, gangrené par la
corruption et la criminalité (le taux de
morts par armes à feu y est 1,5 fois supérieur à celui des États-Unis). « Parfois, un
petit bateau peut jouer un mauvais tour à
un paquebot », avertit De Biasi. Les Bleus
sont prévenus… ■
et qui sera privée de son capitaine et taulier, Lorik Cana. Si les Bleus refusent de
« sous-estimer » leur adversaire - car ils
ont « du respect pour toutes les équipes »,
dixit Matuidi -, tous sont conscients
d’une réalité. Un succès avec la manière
leur offrirait un bol d’air avant d’entamer
des étapes autrement plus délicates.
les imperfections
u Gommer
Capacité à jouer sous pression, dé-
faillance de certaines individualités censées porter les Bleus, ligne défensive en
rodage, jeu approximatif et milieu de
terrain en souffrance… Face à la Roumanie, les Français ont étalé au grand jour
des scories qu’il faudra tenter de gommer. Le chantier est conséquent, mais
YVES HERMAN/REUTERS
l’adversité relative de ce groupe A - pour
rester poli - est parfaite pour résoudre
ces imperfections. Et l’Albanie, la proie
idéale pour se (re)faire une santé. « On
veut dominer plus largement le match,
avance Moussa Sissoko, avant d’en dire
un peu plus sur les intentions tricolores.
Il faudra être plus compact et mieux manier le ballon sans trop abuser du jeu
long. » Dans la semaine, les joueurs de
Didier Deschamps ont échangé afin de
rendre leur production plus fluide et forcément plus efficace. « Je n’ai pas peur.
La pression, on connaît, et c’est normal
d’avoir été un peu timorés pour l’ouverture
d’un tel événement, nous raconte un cadre des Bleus. Ne vous inquiétez pas, on va
monter en régime. »
Le plus drôle, le plus râleur ?
Matuidi dit tout
QUELQUES JOURS avant le début de
l’Euro 2016, Blaise Matuidi (29 ans,
45 sélections) avait accepté, pour Le
Figaro, de dresser un portrait décalé
de ses petits camarades. Détendu et
amusé par le principe, le milieu de terrain « balance ». Dans la bonne humeur. Un moment savoureux.
Le plus drôle ? « Pat’ (Evra) nous
fait vraiment bien rire. Il a les meilleures blagues du groupe. C’est un chambreur exceptionnel. Il en sort souvent
des bonnes. »
Le plus discret ? « “NG” (N’Golo
Kanté). Il est tellement calme que parfois, on ne l’entend pas pendant tout un
repas. Il respire la sagesse. »
les vacances, je vais bosser. Pour faire
une bonne préparation pour la saison
prochaine.” Il pense déjà à travailler
après l’Euro. Je lui ai répondu “Calmetoi, Pat’ !”»
Le plus fainéant ? « (Catégorique).
Non, vraiment, il n’y en a pas. Personne
ne rechigne à la tâche. »
Le plus râleur ? « (Il cherche) Bacary Sagna. Il râle beaucoup (rires). »
Le plus geek ? « Si on parle des jeux
vidéo, c’est Antoine (Griezmann), il ne
peut pas s’en passer. Il joue tout le
temps, c’est incroyable. Après, au niveau des téléphones, je suis pas
mal (sourire). »
Le plus coquet ? « Sans hésitation
Olivier Giroud. Il faut toujours qu’il ait
la classe avec sa coupe de cheveux. »
Le
mieux
habillé ?
« “La Pioche” (Paul Pogba)
est pas mal (sourire). C’est
l’élégance pure. La classe à
l’italienne. »
Le moins ponctuel ? « J’aurais
dit moi, mais j’ai
progressé dans
ce
domaine.
Aujourd’hui,
grâce au patron (Didier Deschamps) et aux amendes (il
mime le geste du coup de
baguette sur les doigts),
ça marche très droit.
Plus personne n’est en
retard. »
Le moins bien ha-
billé ? « (Il réfléchit)
Christophe Jallet. Il est
sobre, trop sobre (rires) !»
Le plus gros
dormeur ?
« Anthony Martial, je
pense. »
Le plus bosseur ?
« On bosse tous - c’est
à souligner - mais si je
devais en ressortir un
seul ce serait Pat’
(Evra). Avec tout ce
qu’il a gagné et démontré durant sa
carrière, il a encore
cette force. Il n’y a
pas longtemps, il
m’a dit “Pendant
Le plus intelligent ? « Je
ne sais pas… Comme il nous
reprend souvent quand on
s’exprime mal, je dirais
“Jaja” (Christophe
Jallet). »
Blaise Matuidi.
A. BIBARD/FEP/
PANORAMIC
Le plus mauvais
joueur ? « Personne
n’aime perdre. On
veut tous gagner. Il y
a une grande compétition entre nous. C’est
une de nos forces. Même
aux entraînements ou dans
les jeux un peu marrants.
Mais Pat’ est un très
mauvais perdant (sourire). » ■ A. B. ET V. D.
mercredi 15 juin 2016
DRÔLE DE MATCH
SPORT
Wilmots,
cible des critiques
Supporteurs, médias
et même ses propres
joueurs, Marc Wilmots, le
sélectionneur de la Belgique,
très critiqué, a été accusé
d’avoir failli tactiquement,
après la défaite des Diables
rouges contre l’Italie (0-2).
2011
RÉSULTATS
GR. F AUTRICHE
GR. F PORTUGAL
0-2
hier
HONGRIE
ISLANDE
AUJOURD’HUI
GR. RUSSIESLOVAQUIE
GR.A ROUMANIESUISSE
15 h
18 h
GR.A FRANCEALBANIE
21 h
Lille
Paris
Marseille
13
L’année de la 4e et dernière
victoire de l’équipe
de France contre l’Albanie.
Depuis, les Bleus
ont concédé un match nul
et une défaite.
EMMANUEL DUNAND/AFP
LE FIGARO
Lille tente d’éviter que les fans russes et anglais se croisent
mais c’est un problème », déclarait Fabienne Buccio, préfète du Pas-de-Calais, mardi matin. À Lens, de mercredi
6 heures du matin à vendredi 6 heures
du matin, la vente d’alcool est interdite
dans les commerces de la ville, aux
alentours de la fans zone, dans certaines grandes surfaces et dans certaines
stations-service. À Lille aussi, on craint
que les esprits s’échauffent si le degré
d’alcoolémie monte. Depuis mardi
18 heures et jusqu’à vendredi 6 heures
du matin, la vente d’alcool à emporter
est interdite dans un périmètre comprenant le centre de Lille mais aussi
Villeneuve-d’Ascq, où se situe le stade
Pierre-Mauroy. Les bars devront fermer à minuit mercredi et jeudi soir
dans le centre de Lille.
MARIE TRANCHANT £@MarieTranchant
LILLE
Griezmann et Pogba en question
u Face à la Roumanie, certains Français
sont passés à côté. Premiers visés: Antoine Griezmann et Paul Pogba, les deux
joueurs stars plus qu’attendus sur cet
Euro. La perspective de les faire souffler
contre l’Albanie est envisagée par Deschamps et tiendrait la corde. Une option
qui pourrait offrir l’opportunité à Kingsley Coman, excellent à l’entraînement,
de fêter à 20 ans sa première titularisation
dans un Euro, Moussa Sissoko prenant la
place du Turinois dans l’entrejeu. Ces
choix, s’ils étaient confirmés, prouveraient que « DD » pense déjà à la Suisse
dimanche prochain et à l’éventuelle finale pour la première place du groupe. Cette fois-ci, avec ses deux protégés. ■
« ÉVITER les matchs hors des stades. »
À la veille de « deux rencontres très
importantes », le préfet du Nord Michel Lalande tenait mardi un point
presse sur le renforcement de la sécurité autour du match qui opposera la
Russie à la Slovaquie ce mercredi, à
15 heures, au Stade Pierre-Mauroy
près de Lille. Plus tôt dans la journée,
son homologue du Pas-de-Calais annonçait elle aussi des mesures exceptionnelles autour du match Angleterre-Pays de Galles de jeudi 15 heures
au stade Bollaert à Lens. « Tout ce qui
est arrivé doit nous rendre très pragmatiques et prudents », indiquait Michel Lalande.
Jusqu’ici, dans le Nord, à part quelques échauffourées dans le centre de
Lille dimanche, rien à signaler. Une
personne a été déférée, une autre reconduite à la frontière. La « Fan Walk »
des supporteurs allemands, redoutée,
s’est passée sereinement, « aucun pétard et aucun fumigène » n’a été lancé
dans le stade Pierre-Mauroy. « Dans ce
département, comme dans le Pas-deCalais, le championnat d’Europe de foot
s’est passé dans des conditions apaisées,
se félicite le préfet. Mais les expériences
ailleurs en France nous forcent à tirer
des conséquences. »
Car après les affrontements à Marseille ayant opposé hooligans russes et
anglais, de nombreux observateurs
estiment que certains groupes pourraient se croiser dans la région des
Des supporteurs britanniques, mardi à Lille.
BENOÎT TESSIER/REUTERS
Hauts-de-France pour un « match
retour » à Lille. Des combats que les
plus virulents appellent de leurs
vœux. « Nous ne restons pas inertes »,
assure le préfet. Des forces de police
seront donc mobilisées de façon exceptionnelle : deux compagnies de
CRS, 150 agents de la police départementale et deux escadrons de gendarmerie, soit 430 agents en plus des forces déjà en présence, faisant passer
l’ensemble des moyens de sécurité à
4 000 personnes.
À Lille comme à Lens, des forces de
police seront présentes à l’intérieur des
stades : policiers « en tenue sportive »
prêts à intervenir et CRS seront dé-
ployés dans les enceintes sportives. Les
moyens de transport ne seront pas
oubliés avec des contrôles renforcés
aux péages et dans les trains. Michel
Lalande indique aussi une coopération
soutenue avec les autorités britanniques : « Nous leur demandons d’inciter
les supporteurs anglais à ne pas venir à
Lille. » Mais voilà, il sera difficile, malgré quelques mesures de blocage, de
maîtriser complètement les flux. Mardi
matin, plusieurs supporteurs russes ont
été reconduits à la frontière (lire cidessous). Des mesures d’interdiction
de paraître ont été prises.
Reste encore une variable de taille.
« L’alcool n’est pas le seul problème,
“
Tout ce qui est arrivé
doit nous rendre
très pragmatiques
et prudents
”
MICHEL LALANNE, PRÉFET DU NORD
Limiter la vente d’alcool. « Saturer
l’espace urbain » en déployant les
moyens policiers. Les deux grandes
mesures dans le Nord et le Pas-de-Calais pour essayer de contenir l’envie de
revanche d’une poignée des quelque
15 000 supporteurs russes attendus à
Lille et de plus de 40 000 supporters
britanniques attendus à Lens. « Éviter
que les flux se croisent » avant tout, entre ceux qui viennent « pour mettre une
vidéo sur Internet, pas pour l’amour du
foot ». ■
En cas de nouvel incident,
la Russie sera exclue
Le gouvernement britannique
a condamné les comportements
« inexcusables » des hooligans
anglais, mais la ministre de l’Intérieur,
Theresa May, a incriminé le dispositif
de sécurité des autorités françaises.
« Les Français et l’UEFA vont devoir
se poser les bonnes questions
sur l’échec de la séparation entre
supporteurs à l’intérieur du Stade
Vélodrome », a-t-elle déclaré. Elle
a cependant dû faire face également
à des critiques de l’opposition sur les
failles de la police britannique, qui n’a
su empêcher 600 supporteurs anglais
interdits de stade de se rendre en
France. Elle a exhorté les fans anglais
au calme et annoncé l’envoi
de renforts de la police britannique
lors du match Angleterre-Galles,
jeudi à Lens, pour aider à identifier
les fauteurs de troubles potentiels.
F. C. (À LONDRES)
EN BREF
Dopage : la justice ordonne
la remise de poches de sang
dans l’affaire Puerto
Une cour d’appel de Madrid
a ordonné la remise, notamment
à l’Association mondiale
antidopage, de plus de 200 poches
de sang saisies il y a dix ans.
NBA : Cleveland
entretient le suspense
Cleveland, emmené par LeBron
James et Kyrie Irving étincelants,
s’est imposé 112 à 97 dans le
match 5 de la finale NBA. Golden
State ne mène plus que 3 à 2.
LE JOURNAL, LA CHAÎNE, LE MAGAZINE, LE SITE.
TOUTE LA COMPÉTITION DANS LES MOINDRES DÉTAILS.
1
La Grande-Bretagne
incrimine la police
française
51MATCHES
UNE SEULE
A
APRÈS LES INCIDENTS, les sanctions.
La Russie, pays hôte du Mondial 2018, a
été suspendue avec sursis par l’UEFA
mardi, en raison des violences perpétrées par les supporteurs russes samedi
dernier, à Marseille, au Stade Vélodrome, lors de la rencontre entre l’Angleterre et la Russie.
En cas de nouvel incident provoqué
par ses supporteurs dans un stade du
tournoi en France, la Russie sera exclue
de l’Euro 2016. La Fédération russe a
également été condamnée à payer une
amende de 150 000 euros. Après l’annonce de ces sanctions, Vitali Moutko,
le président de la Fédération russe, a
déclaré à l’agence TAS : « La mesure disciplinaire est tombée, nous allons bientôt
recevoir la notification officielle. Et nous
respecterons la décision de l’UEFA, comment pourrait-il en être autrement ? » La
Russie était poursuivie par l’UEFA pour
des « perturbations » dans les tribunes,
pour « comportement raciste », ainsi que
pour usage de « fumigènes ».
Le préfet des Alpes-Maritimes, Adolphe Colrat, a déclaré à l’AFP que les
43 supporteurs russes contrôlés mardi
dans le sud-est de la France ont été placés en garde à vue et seront tous entendus à Marseille. Ils pourront être soit relâchés à l’issue de leur garde à vue, soit
expulsés dans le cadre d’une procédure
administrative, soit faire éventuellement l’objet de poursuites.
Pour rappel, samedi, des centaines de
hooligans russes et anglais s’étaient affrontés dans la Cité phocéenne, avec
pour conséquence de nombreux blessés, dont un était toujours dans un état
critique mardi.
À la veille de la deuxième rencontre
des Russes dans l’Euro 2016 face à la
Slovaquie (mercredi à 15 heures, à
Lille), Leonid Sloutski, le sélectionneur,
a appelé les fans au calme : « On a parlé
avec les supporteurs et on leur a déjà demandé de bien se comporter. On a besoin
de leur soutien mais il doit rester dans les
limites de la loi. Il faut éviter les situations
dangereuses. » ■
RUSSIA = RUSSIE.
THOMAS DJEZZANE [email protected]
mercredi 15 juin 2016
14
LE CARNET DU JOUR
Bourmont (Haute-Marne).
Limoges.
Saint-Etienne-de-Fursac.
signatures
Les annonces sont
reçues avec justification
Marie-Thérèse Besançon,
son épouse,
François FILLON
d’identité
Isabelle Besançon,
Marie-Laure et Jean
Bétolaud du Colombier,
Emmanuel Besançon,
Marc et Agnès Besançon,
ses enfants,
dédicacera son livre
par téléphone
01 56 52 27 27
Faire
(Albin Michel)
par télécopie
Caroline, Constance, Gabriel,
Jeanne, Florence, Marie,
Aurélie, Cyril,
ses petits-enfants,
ce mercredi 15 juin 2016,
à 12 h 45, à la librairie
du Publicisdrugstore
133, avenue des
Champs-Elysées, à Paris (8e).
01 56 52 20 90
par courriel
[email protected]
Cameron et Juliette,
ses arrière-petits-enfants,
en nos bureaux
organise des portes ouvertes,
formations ecclésiales
sur notre site :
www.carnetdujour.lefigaro.fr
La cérémonie religieuse
sera célébrée
ce mercredi 15 juin 2016,
à 14 h 30, en l'église
de Bourmont.
Tarif de la ligne € TTC :
jusqu'au vendredi 17 juin 2016,
sur le campus de
l'Institut Catholique,
19, rue d'Assas, Paris (6e).
24 € jusqu'à 25 lignes
22 € à partir de 26 lignes
Robert BESANÇON
survenu à l'âge de 91 ans.
Servir l'Église et sa paroisse
Du lundi au jeudi
La famille remercie toutes
les personnes qui prendront
part à sa peine.
Inscription sur www.icp.fr
Vendredi ou samedi
27 € jusqu'à 25 lignes
deuils
25 € à partir de 26 lignes
Réduction à nos abonnés :
Mme Robert du Besset,
son épouse,
Claire et Thierry Permezel,
Guillemette et Guillaume
Castellan,
Anne du Besset et Cyril Perroy,
Laurence et Nicolas Durieux,
ses filles et gendres,
La comtesse Claude
de Baynast de Septfontaines,
née Sabine Le Mesre de Pas,
son épouse,
nous consulter
Les lignes comportant
M. et Mme Yves
Pinczon du Sel,
M. et Mme Hubert Detournaÿ,
le comte et la comtesse Eric
de Baynast de Septfontaines,
le comte et la comtesse Bruno
de Baynast de Septfontaines,
ses enfants,
des caractères gras
sont facturées
sur la base de
deux lignes ; les effets
Edouard, Marie, Sophie,
Victor, Inès, Gaspard, Martin,
Eléonore, Pénélope, Suzanne,
Julie, Pauline et Violette,
ses petits-enfants,
ses frères, sœurs, beaux-frères
et belles-sœurs,
ses 12 petits-enfants
de composition
les familles du Besset, Léotoing,
d'Anjony et Jordan
ont la douleur
de vous faire part
du rappel à Dieu du
sont payants ;
chaque texte
ont l'immense tristesse
de vous faire part du décès de
comte Claude de BAYNAST
de SEPTFONTAINES
doit comporter
un minimum de 10 lignes.
Robert du BESSET
muni des sacrements de l'Église
Reprise des annonces sur :
La cérémonie religieuse
sera célébrée
ce mercredi 15 juin 2016,
à 15 heures, en l'église
Notre-Dame-de Bon-Port,
à Nantes.
www.carnetdujour.lefigaro.fr
www.dansnoscoeurs.fr
Tél Abonnements :
survenu le 12 juin 2016.
La messe d'adieu aura lieu
ce mercredi 15 juin, à 14 h 30,
en l'église de Renage (Isère).
Priez pour lui.
01 70 37 31 70
père Michel de BOISFLEURY
chanoine honoraire.
La cérémonie religieuse
sera célébrée
le vendredi 17 juin 2016,
à 10 h 30, en l'église
de Plombières-les-Bains
(Vosges), suivie de l'inhumation
dans le caveau de famille.
ont la tristesse
de vous faire part du décès de
L'Institut Catholique de Paris
75009 Paris,
vous font part
du rappel à Dieu du
ainsi que toute la famille
portes ouvertes
14 boulevard Haussmann,
M. et Mme de Boisfleury,
Mme Bernard de Boisfleury,
le capitaine de vaisseau et
Mme François-Emmanuel
Brézet,
le contre-amiral et Mme
Patrick Roy
8, rue Bonne-Louise,
44000 Nantes.
On nous prie d'annoncer
le décès du
SHIRT MAKERS
grand officier
de la Légion d'honneur.
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La cérémonie religieuse
sera célébrée en la cathédrale
Saint-Louis des Invalides,
Paris (7e), le jeudi 16 juin 2016,
à 11 heures,
suivie des honneurs militaires.
L'inhumation aura lieu
au nouveau cimetière
d'Ajaccio, le samedi 18 juin,
à 14 heures.
LUNDI AU SAMEDI 10H30 / 19H30 - DIMANCHE 11H / 19H
Monique et Jean-Michel
Coulot,
Chantal et Emery
de Saint Louvent,
ses enfants,
Ses guides thématiques
pour accompagner les événements de votre vie.
Emmanuel et Charlotte,
Anne-Sophie et Charles,
Claire-Marie,
Julie et Edouard, Alexis,
Pierre et Sophie,
Jean-Baptiste et Ludovic,
ses petits-enfants,
Timothée, Théophile et Thaïs,
Philippine, Mayeul, Wandrille,
Annonciade et Briac,
ses arrière-petits-enfants,
Catherine et Jean-François
Mathoret
et leurs enfants,
Marie-Christine et André
Chopin
et leurs enfants,
ses neveux et nièces,
Bénédicte Helcégé
Prénoms
ont la tristesse
de vous faire part
du rappel à Dieu de
Obsèques
Dominique BONELLI
le 11 juin 2016, muni
des sacrements de l'Église.
Mariage
Demandez-les par courrier :
Le Carnet du Jour • Le Figaro
14 boulevard Haussmann • 75009 Paris
Par courriel :
carnetdujour@media.figaro.fr
La cérémonie religieuse
sera célébrée en la cathédrale
Saint-Louis des Invalides,
Paris (7e), le jeudi 16 juin 2016,
à 11 heures.
L'inhumation aura lieu
au nouveau cimetière
d'Ajaccio, le samedi 18 juin,
à 14 heures.
Christophe et Laurence Chalot,
Bénédicte et Antonis
Panagopoulos-Chalot,
Christine Chalot,
ses enfants,
Aurélien et Roxane,
ses petits-enfants,
ont la tristesse
de vous faire part du décès de
M. André CHALOT
survenu à l'âge de 84 ans.
La cérémonie religieuse
aura lieu ce mercredi
15 juin 2016, à 14 heures,
en l'église de Belgentier (Var),
suivie de l'inhumation
au cimetière de Belgentier.
La supérieure générale,
les sœurs franciscaines
réparatrices de Jésus-Hostie
et la famille
font part du retour à Dieu de
Marie-Josèphe du CREST
en religion
sœur Marie-Noël
le 12 juin 2016,
à l'âge de 89 ans,
dans la 64e année
de sa profession religieuse.
La messe d'inhumation
sera célébrée
le jeudi 16 juin, à 15 heures,
en l'église Saint-Jacques
de Compiègne.
127, avenue de Villiers,
75017 Paris.
24, rue des Veneurs,
60200 Compiègne.
Françoise Fleury-Bonvarlet,
son épouse,
Thierry, Gilles, Anne, Loïc,
ses enfants,
et toute sa famille
ont l'immense chagrin
de vous faire part du décès de
Guy BONVARLET
survenu le 10 juin 2016.
La cérémonie religieuse
sera célébrée
le jeudi 16 juin 2016, à 14 h 30,
en l'église Sainte-Pauline
du Vésinet.
L'inhumation aura lieu
dans l'intimité familiale,
au cimetière de Dunkerque,
le vendredi 17 juin 2016.
La Ferté-Bernard, Bonnétable
(Sarthe). Sète (Hérault).
Mme Henri Cheroutre,
son épouse,
Mme Sylvie
Cheroutre-Bonneau,
sa fille,
M. Mathis Bonneau,
son petit-fils,
les familles Cheroutre
et Desthieux
ainsi que
ses proches camarades
de sa promotion de Saint-Cyr
et d'autres rencontrés
au cours de sa carrière
ont la tristesse
de vous faire part du décès du
colonel (h.)
Henri CHEROUTRE
Mme Gitla Bursztyn,
son épouse,
M. et Mme Joseph Bursztyn,
M. et Mme Marcel Bursztyn,
ses enfants,
Sébastien, Maud, Jonathan,
Dimitri, Emeline,
ses petits-enfants,
et leurs conjoints,
Léa, Jenna, Nathan, Léonis,
Raphaël,
ses arrière-petits-enfants,
ont l'immense chagrin
de vous faire part du décès de
M. Mendel BURSZTYN
survenu le 12 juin 2016.
Les obsèques auront lieu
le jeudi 16 juin, à 11 h 30, au
cimetière parisien de Bagneux,
43, avenue Marx-Dormoy.
chevalier
de la Légion d'honneur,
officier
de l'ordre national du Mérite,
croix de la Valeur militaire,
survenu le 11 juin 2016,
à l'âge de 88 ans.
La cérémonie religieuse
sera célébrée
ce mercredi 15 juin, à 14 h 30,
en l'église Saint-Sulpice
de Bonnétable,
suivie de l'inhumation
au cimetière de Bonnétable,
dans l'intimité familiale.
Condoléances sur registre
et sur www.dansnoscœurs.fr
Cet avis tient lieu de faire-part.
Jean-François Carré,
son époux,
Philippe, Cécile et Charles,
ses enfants,
Victorien, Eulalie, Clémence,
Alice, Clotilde, Raphaël,
ses petits-enfants,
Véronique, Cyrille et Amel,
ses beaux-enfants,
ont la douleur
de vous faire part du décès de
Marie Suzanne CARRÉ
née Hourmant,
survenu le 12 juin 2016.
La cérémonie religieuse
sera célébrée
le vendredi 17 juin, à 10 heures,
en l'église Sainte-Eugénie
1, place de la Mairie,
à Marnes-la-Coquette
(Hauts-de-Seine).
Cet avis tient lieu de faire-part.
Le comte et la comtesse
Jacques de Castries,
son frère et sa belle-sœur,
Alexandre, Constance, Arthur,
et Augustin de Castries,
ses neveux et sa nièce,
la comtesse
Maurice de Castries,
sa mère,
l'ensemble de la famille,
proches et amis
font part du rappel à Dieu du
comte Charles de CASTRIES
le 2 juin 2016, à l'âge de 51 ans.
La cérémonie religieuse
sera célébrée en l'église
Saint-Thomas-d'Aquin,
à Paris (7e),
le vendredi 17 juin, à 10 h 30.
L'inhumation aura lieu
au cimetière de La Norville,
(Essonne),
à 15 h 30, le même jour,
dans l'intimité familiale.
Cet avis tient lieu de faire-part.
Ses neveux et nièces
ont la tristesse de faire part
du rappel à Dieu de
Mlle Gillette DELERUE
le 8 juin 2016,
dans sa 90e année.
La cérémonie religieuse
sera célébrée
le jeudi 16 juin, à 10 h 30,
en l'église Sainte-Jeanne-d'Arc
de Versailles.
Cressanges (Allier).
Le comte Mayeul de Dreuille,
Mme Alix
de Dreuille-Diacono,
M. et Mme Jean Gradelet,
Mme Marie-Odile de Dreuille,
M. et Mme Etienne Guérin,
M. et Mme Philippe Donneaud,
ses enfants,
ses dix-neuf petits-enfants,
ses vingt arrière-petits-enfants
ont la douleur
de vous faire part
du rappel à Dieu du
comte de DREUILLE
le 10 juin 2016,
dans sa 93e année, muni
des sacrements de l'Église.
La cérémonie religieuse
sera célébrée
ce mercredi 15 juin, à 14 h 30,
en l'église Saint-Julien
de Cressanges.
1 bis, rue Virette,
72400 La Ferté-Bernard.
M. Didier Deburaux,
M. Thierry Deburaux,
M. Patrick Deburaux,
ses fils,
Caroline, Françoise, Laurence,
leurs épouses,
Mme Anne Deburaux Benoist
et son époux Philippe,
Mme Valérie Gombert,
ses belles-filles,
Mme Claude
Deburaux Rapport,
sa nièce,
et son époux Antony,
Mme Claire
Benoist Rodocanachi,
Mme Agnès Benoist Charle,
M. Romain Benoist,
M. Laurent Deburaux,
M. Cyril Deburaux,
M. Edouard Deburaux,
M. Pierre Deburaux,
M. Olivier Deburaux,
Mlle Anne Laure Deburaux,
M. Martin Deburaux,
M. Nicolas Deburaux,
M. César Deburaux,
Mlle Valentine Deburaux,
ses petits-enfants,
Jean-Emmanuel, Arnaud,
Capucine, Vivienne, Julie,
Anne-Sophie, Eva et Joëlle,
leurs conjoints et compagnes,
Noémie, Louis, Paul, Adrien,
Alfred, Augustin, Charlotte,
Léopold, Archibald, Lazare,
Octave, Alice, Isabella, Sven,
Chloé et Ulysse,
ses arrière-petits-enfants,
Mme Emilie Délivré,
sa sœur,
et ses enfants,
Daniel, Martine et Françoise,
ont la tristesse
de vous faire part du décès de
Jeannine DEBURAUX
survenu le 13 juin 2016, dans
sa quatre-vingt-dixième année,
munie des sacrements
de l'Église.
Une messe sera célébrée
le vendredi 17 juin, à 14 heures,
en l'église Sainte-Jeanne-d'Arc,
place Elisabeth-Brasseur,
à Versailles,
suivie de l'inhumation
au cimetière des Gonards,
19, rue de la Porte-de-Buc,
à Versailles.
Cet avis tient lieu de faire-part.
7, boulevard Anatole-France,
92100 Boulogne.
Le Conseil national
des communes
Compagnons de la Libération
le colonel (h.) Fred Moore,
délégué national,
les Compagnons
de la Libération
et les maires des communes
Compagnons de la Libération
ont le regret
de faire part du décès, survenu
le dimanche 12 juin 2016,
dans sa 95e année, de
M. Charles GONARD
commandeur
de la Légion d'honneur,
Compagnon de la Libération,
croix de guerre 1939-1945,
médaille de la Résistance,
ancien de la Résistance
intérieure.
La cérémonie religieuse
sera célébrée
le mardi 21 juin, à 15 heures,
en la cathédrale Saint-Louis
des Invalides, Paris (7e).
Les honneurs militaires
lui seront rendus
à l'issue de la cérémonie.
Laxou (Meurthe-et-Moselle).
Paris.
M. Éric d'Halluin,
son époux,
Geoffrey et Amélie d'Halluin,
son fils et sa belle-fille,
Léopold et Henri,
ses petits-fils,
Agnès d'Halluin,
sa belle-mère,
Claudine et André Georges,
Annie et Jean Leduc,
Françoise et Paolo Fonti,
Brigitte Charton,
ses sœurs et beaux-frères,
Patricia et Jean-Georges
Vernet,
Thierry et Sylvie d'Halluin,
Pascal et Marie-France
d'Halluin,
Nicolas et Kelly d'Halluin,
ses beaux-frères
et belles-sœurs,
Charlotte et Sébastien,
Clémence,
Céline et Vincent,
Pier-Paul et Laurence,
Pierre, Anne,
Gonzague et Albane,
Clément,
Aude et Antoine,
Renaud, Lorraine,
Maximilian,
ses neveux et nièces,
ont l'immense tristesse
de vous faire part
du rappel à Dieu de
Mme Éric d'HALLUIN
née Michèle Genin,
Paris (17e).
Cet avis tient lieu de faire-part.
capitaine Dominique BONELLI
ancien du 1er régiment
étranger de parachustistes,
Mme Ginette Chalot,
son épouse,
Jeremy, son fils,
a la profonde tristesse
de vous faire part du décès de
Mme Edith EDLER
survenu le 11 juin 2016,
dans sa 94e année.
le 10 juin 2016,
à l'âge de 65 ans.
La cérémonie religieuse
sera célébrée
le jeudi 16 juin, a 14 h 30,
en la basilique du Sacré-Cœur
de Nancy,
suivie de l'inhumation
au cimetière de Laxou.
Michèle repose
à la maison funéraire
3, rue Albert-Lebrun, à Nancy.
Bernard,
son époux,
Francis et Arnaud,
ses fils,
Marieke, Aurélie,
ses belles-filles,
Alexiane, Adeline,
ses petites-filles,
ont la douleur de vous
faire part de la disparition du
docteur Claude GANTIER
née Tichauer,
survenue le 12 juin 2016.
Les obsèques auront lieu
le jeudi 16 juin, à 14 h 45,
au cimetière parisien
de Bagneux.
22, sentier des Sablons,
94230 Cachan.
Mme Jacques Legras,
née Françoise Dubus,
son épouse,
Nicolas et Christine Prouvost,
Marc, Hortense,
Eric et Delphine Legras,
Thibault, Amaury (†), Gauthier,
Dominique et Bénédicte
Philipon,
Louis-Victor,
Loïc et Virginie Bonduelle,
Astrid, Edouard, Diane,
ses enfants et petits-enfants,
Line Chann
et l'équipe soignante
ont la tristesse
de vous faire part
du rappel à Dieu de
M. Jacques LEGRAS
dans sa 88e année, muni
du sacrements des malades,
le samedi 11 juin 2016.
Elisabeth de Saint Basile,
le père Luc de Saint Basile,
Geneviève
de Saint Basile-Chazelas
et Jean Chazelas,
Anne et Bertrand
de Vasselot de Régné,
Jean et Ghislaine
de Saint Basile,
ses enfants,
Marion et Conan, Sophie,
Camille et Benjamin, Claire,
Maud, Quentin, Alix,
Hortense et Nicolas,
Marie, Loane,
ses petits-enfants,
ses 6 arrière-petits-enfants
vous font part
du rappel à Dieu de
Pierre GAULTIER
marquis de SAINT BASILE
engagé volontaire à la 2e DB,
croix de guerre 1944-1945,
le 9 juin 2016,
dans sa 96e année.
La cérémonie religieuse
sera célébrée ce mercredi
15 juin, à 10 h 30, en l'église
Saint-Pierre-du-Gros-Caillou,
92, rue Saint-Dominique,
à Paris (7e).
La cérémonie religieuse
sera célébrée
ce mercredi 15 juin, à 10 h 30,
en l'église de
Mons-en-Laonnois (Aisne).
Grandlup-et-Fay (Aisne).
Mme Jacques Legros,
née Anne-Marie Loilier,
son épouse,
Hélène,
Philippe et Béatrice,
ses enfants et sa belle-fille,
Marine et Jean-Louis,
Fanny,
ses petits-enfants,
Lou, son arrière-petite-fille,
les familles Legros et Loilier
ont la tristesse
de vous faire part du décès de
Jacques LEGROS
à l'âge de 92 ans.
La cérémonie religieuse aura
lieu en l'église de Marle (Aisne),
le jeudi 16 juin 2016,
à 15 heures.
Cet avis tient lieu de faire-part.
mercredi 15 juin 2016
LE CARNET DU JOUR
La famille Poullet
fait part du rappel à Dieu de
Jean de la HOGUE
La cérémonie religieuse aura
lieu en l'église Notre-Damede-l'Arche-d'Alliance,
à Paris (15e), le vendredi
17 juin 2016, à 10 h 30.
Catherine, Patricia
et Jean-Charles,
ses enfants,
ses petits-enfants
et arrière-petits-enfants
ont la douleur
de vous faire part du décès,
le 2 juin 2016,
dans sa 95e année, de
Renée LE ROUX
Mme Françoise Le Page,
son épouse,
ses beaux-frères, belles-sœurs,
neveux et nièces,
ses cousines
et toute la famille
ont la douleur
de faire part du décès de
M. Bernard LE PAGE
Le baron et la baronne
Jean-Pierre
de Jamblinne de Meux,
le baron (†) et la baronne
Fernand
de Jamblinne de Meux,
le baron et la baronne
Jo de Jamblinne de Meux,
le baron et la baronne
Olivier de Jamblinne de Meux,
ses fils et belles-filles,
M. et Mme Olivier Verheyen
et Max,
le baron et la baronne
Yves de Jamblinne de Meux,
le baron et la baronne
Pierre-François
de Jamblinne de Meux,
Thérèse, Léopold et Hubert,
le baron et la baronne
Corentin Greindl,
le baron et la baronne
Christophe
de Jamblinne de Meux,
Chiara et Maximilien,
la baronne Anne
de Jamblinne de Meux,
la baronne Charlotte
de Jamblinne de Meux,
le baron Albert
de Jamblinne de Meux,
le baron Loïc
de Jamblinne de Meux,
le baron Valérian
de Jamblinne de Meux,
le baron Richard
de Jamblinne de Meux,
la baronne Mélanie
de Jamblinne de Meux,
le baron Raoul
de Jamblinne de Meux,
le baron Jérôme
de Jamblinne de Meux,
le baron Théophile
de Jamblinne de Meux,
ses petits-enfants
et arrière-petits-enfants
ses frères, sœur,
beaux-frères, belles-sœurs,
neveux et nièces,
le baron de Jamblinne de Meux,
l'Association familiale
Jamblinne
ont la tristesse
de faire part du décès du
baron Pierre
de JAMBLINNE de MEUX
né à Bruxelles
le 23 octobre 1920,
décédé le 12 juin 2016,
veuf de
dame Anne-Marie RICHARD
La messe de funérailles
sera célébrée
en l'église Sainte-Claire,
à Jette, Bruxelles,
le samedi 18 juin 2016,
à 11 heures.
La famille recevra
les condoléances, à partir
de 10 h 30, à l'église,
104, avenue Joseph-De-Heyn,
à Jette.
L'inhumation, dans le caveau
de famille au cimetière
de Jamblinne, aura lieu
dans l'intimité familiale.
La cérémonie religieuse
sera célébrée
le vendredi 17 juin,
à 14 h 30, en l'église
Saint-François-de-Sales,
à Paris (17e),
suivie de l'inhumation
au cimetière du Montparnasse.
265, boulevard Saint-Denis,
92400 Courbevoie.
Bérénice Maccioni,
son épouse,
Elie Psarologos,
son beau-fils,
à Paris, le 13 juin 2016,
dans sa cent-huitième année.
La cérémonie religieuse
sera célébrée
le vendredi 17 juin, à 10 h 30,
en l'église protestante unie
de Pentemont-Luxembourg,
Paris (7e).
L'inhumation aura lieu
le samedi 18 juin, à 11 h 30,
au cimetière de Tessé-Froulay
(Orne).
Souvenez-vous de
Jean MONTEL
Pierre-Henry et Pascal
Maccioni,
ses frères,
M. et Mme Vincent Rouaix,
M. et Mme Borde,
ses cousins et cousines,
et la famille Maufras
ont la douleur
de vous faire part du décès de
M. Laurent MACCIONI
survenu le 10 juin 2016,
à l'âge de 59 ans.
L'inhumation aura lieu
ce mercredi 15 juin,
à 16 heures, au cimetière
du Gond de Gond-Pontouvre
(Charente).
Le comte et la comtesse Guy
Malcor Deydier de Pierrefeu,
le comte et la comtesse Thierry
Malcor Deydier de Pierrefeu,
Mme Jacqueline
Malcor Deydier de Pierrefeu,
M. et Mme Marc Olivier,
ses enfants,
Philippe, Camila, Christine,
Cédric, Annick,
Arnaud, Hélène, Etienne,
Geoffroy, Edouard, Matthieu,
ses petits-enfants,
ont la tristesse
de vous faire part
du rappel à Dieu de la
X 45,
officier
de l'ordre national du Mérite,
née Camila Midence Soto,
De la part de
ses trois enfants,
sa belle-fille,
ses cinq petits-enfants
et onze arrière-petits-enfants.
La cérémonie religieuse sera
célébrée le vendredi 17 juin,
à 11 h 30, en l'église
Notre-Dame-de-Beauregard,
à La Celle-Saint-Cloud
(Yvelines).
Sa femme,
ses enfants et ses proches
ont la douleur
de vous faire part du décès de
Jean-Pierre MONVOISIN
le 13 juin 2016, à Vannes.
Caen (Calvados).
Fondettes (Indre-et-Loire).
Ses enfants,
ses gendres,
ses petits-enfants,
ses arrière-petits-enfants
Geneviève OLIVIER
née Guimard,
veuve de
Philippe OLIVIER
ancien ambassadeur
de France,
le 25 mai 2016,
à Houston (États-Unis),
à l'âge de 84 ans, munie
des sacrements de l'Église.
Selon sa volonté,
une cérémonie religieuse
aura lieu le samedi 2 juillet,
à 11 heures, en l'église
de Lippelo-Sint-Amands
(Belgique),
lors du dépôt de ses cendres.
Cet avis tient lieu de faire-part.
P.O. Box 3160,
Tegucigalpa (Honduras).
Château de Mélis,
Kasteeldreef 32,
2890 Lippelo-Sint-Amands
(Belgique).
M. Pierre-Olivier de Maleville,
son fils,
M. et Mme
Charles-Henry de Maleville,
son fils et sa belle-fille,
Aurore et Blanche,
ses petites-filles,
ont la douleur de vous
faire part du rappel à Dieu de
Marie-Claire de MALEVILLE
née Bechet-Jaubert,
Le présent avis
tient lieu de faire-part.
le 12 juin 2016,
au château de Coulonge.
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
La cérémonie religieuse
aura lieu le vendredi 17 juin,
à 15 heures, en l'église
de Rahay (Sarthe).
Catherine et Erik
Mutinelli-Szymanski,
Françoise et Bernard (†)
Krantz,
Laurence et Charles-Edouard
Mauger,
ses enfants,
Les familles Rudent,
Bernard et Devanz
Matthias, Fabien,
Sébastien,
Charlotte, Guillaume,
Camille, Arthur, Constance,
ses petits-enfants,
La messe aura lieu
le vendredi 17 juin 2016,
à 10 h 30, en l'église
de l'Immaculée-Conception,
à Paris (12e).
le docteur et Mme Pierre Jame,
Mme Claudine Jame,
ses frère, sœur, belle-sœur,
font part du rappel à Dieu de
Mme Gabriel PÉLOT
née Lucienne Jame,
chevalier dans l'ordre national
du Mérite,
le 11 juin 2016,
dans sa 93e année.
La cérémonie religieuse
sera célébrée
en l'église Saint-Jean,
110, rue Saint-Jean, à Caen,
le vendredi 17 juin, à 14 h 30.
Cet avis tient lieu de faire-part.
Mme Ariane Vanhaecke,
24, rue Paul-Toutain,
14000 Caen.
Mme Bénédicte Bensaude,
3 ter, rue de Bel-Air,
37230 Fondettes.
Catherine Garcin,
Jean-François Roche,
Anne-Marie Roche,
Isabelle Laforest,
ses enfants,
ainsi que toute sa famille
ont l'immense tristesse
de vous faire part du décès de
Alexandre ROCHE
ancien préfet,
officier de la Légion d'honneur,
survenu le 10 juin 2016,
à Draguignan.
La cérémonie se déroulera
dans l'intimité familiale.
Famille Roche,
123, rue des Dames,
75017 Paris.
ont la tristesse
de faire part du décès de
M. Jean-José RUDENT
ses petits-enfants
La cérémonie religieuse
aura lieu le jeudi 16 juin,
à 15 heures, en l'église
Saint-François-Xavier,
Paris (7e).
ont la tristesse de vous
faire part du décès de la
Le docteur et Mme Pierre Jame,
22, avenue Niel,
75017 Paris.
Le docteur Robert Picamoles,
son époux,
Olivier et Jeanne-Irène
Picamoles,
Philippe et Dominique
Picamoles,
Claire et François Malpel,
ses enfants et leurs conjoints,
Charlotte et Xavier Guiffard,
Maud et Julien Goussard,
Benjamin Picamoles
et Camille Liegeois,
Agathe Malpel
et Julien Chapuis,
Vincent et Florence Malpel,
Constance Malpel
et Rémi Duperoux,
ses petits-enfants
et leurs conjoints,
Lou, Nine et Paul, Timothée,
Zélie et Clovis, Lucas,
ses arrière-petits-enfants,
ont la tristesse
de faire part du décès de
Jeanne PICAMOLES
née Raynaud,
survenu le 9 juin 2016,
à l'âge de 95 ans.
Une cérémonie sera célébrée
le jeudi 16 juin 2016,
à 15 heures,
au crématorium de
Saint-Fargeau-Ponthierry
(Seine-et-Marne),
395, rue du Clos-Bernard.
4, rue de Châtillon, 75014 Paris.
1, rue du 8 Mai 1945,
91000 Évry.
26, rue de la Baste,
77000 Vaux-le-Penil.
Claire Schulmann,
son épouse,
Gigi et Rick Aron,
ses enfants,
Delphine, Gireg, Grégory,
Julie, Jérémy, Morgane,
ses petits-enfants,
ses 6 arrière-petits-enfants,
les familles Meiler, Libfeld,
Schulmann, Scemes
ont l'immense tristesse
de vous faire part du décès de
Léon SCHULMANN
survenu le 12 juin 2016,
dans sa 92e année.
L'inhumation aura lieu
ce mercredi 15 juin, à 14 heures,
au cimetière parisien
de Bagneux. Rendez-vous
à l'entrée principale.
Hermès donne des ailes
aux artistes
baronne de SCHONEN
née
Yolaine de La Rochefoucauld,
chevalier des Arts et Lettres,
survenu le 9 juin 2016.
La cérémonie religieuse
sera célébrée
le vendredi 17 juin, à 10 heures,
en l'église
Saint-Pierre-de-Chaillot,
31, avenue Marceau,
Paris (16e).
Ses enfants,
ses petits-enfants
ont la tristesse
de vous faire part
du rappel à Dieu de
Mme Jacques THOMAZI
née Françoise Pontaillier,
veuve du
docteur Jacques Thomazi
le 11 juin 2016,
dans sa 92e année.
La cérémonie religieuse
aura lieu ce mercredi 15 juin,
à 10 h 30, en l'église
du Sacré-Cœur d'Angoulême.
Elle sera inhumée
dans l'intimité, au cimetière
de Vaugirard, à Paris (15e).
messes
et anniversaires
Une messe sera célébrée
le samedi 18 juin 2016,
à 18 heures, en l'église
Notre-Dame du Liban,
15, rue d'Ulm, Paris (5e),
pour le repos de l'âme de
Ramez Gilbert CHAGOURY
disparu il y a un an.
Dieu est amour,
et l'amour ne périt jamais.
41, rue de Seine,
77240 Seine-Port.
mécénat
Le baron et la baronne
de Schonen,
le baron et la baronne
Nicolas de Schonen,
M. et Mme Olivier Parodi,
Mme Evangéline de Schonen,
ses fils et belles-filles,
le 12 juin 2016.
décédé le 12 juin 2016.
font part du rappel à Dieu de
comtesse Geoffroy MALCOR
DEYDIER de PIERREFEU
Jeudi avec Le Figaro
ont la tristesse de vous
faire part de la disparition de
Else MARTIN
survenu le 12 juin 2016,
à l'âge de 82 ans.
L'enterrement a eu lieu
dans la plus stricte intimité.
Une messe en sa mémoire
sera célébrée à Monaco,
au mois de septembre 2016.
Marie-Christine, Erik (†),
Michel, Béatrix et Olivia,
ses neveux,
ses petits-neveux
et ses arrière-petits-neveux,
les familles Martin, Gauthier,
Bonifacio,
Denise Ricci (†)
15
souvenirs
Il y a dix ans, le 15 juin 2006,
Bernadette COURAU
nous quittait subitement.
Hubert Courau,
ses enfants et petits-enfants,
sa famille et ses amis
vous remercient de vous unir
à eux par une pensée
ou une prière.
Il y a dix ans, le 14 juin 2006,
Jeanne DECOBERT
nous quittait.
Que tous ceux qui l'ont connue
et aimée aient une pensée
ou une prière pour elle.
Il y a dix ans, le 14 juin 2006,
Bernard ESDERS
nous quittait.
Que tous ceux qui l'ont connu
et aimé aient une prière
ou une pensée pour lui.
Son épouse, Katia Esders.
Les éditions du Figaro - En vente actuellement
Monumental de Jocelyn Cottencin, l’un des spectacles
au programme de New Settings de la Fondation
Hermès. JOCELYN COTTENCIN
ARMELLE HÉLIOT
[email protected]
blog.lefigaro.fr/theatre
La Fondation d’entreprise de la célèbre maison
soutient le spectacle vivant. Rare et osé.
Des mécènes, on en
trouve pour les grandes
expositions d’art, on en
trouve pour les festivals
prestigieux, on en trouve
pour la musique. Mais il est
rarissime que des mécènes
s’engagent pour aider le
spectacle vivant. Or la
Fondation
d’entreprise
Hermès a, dès sa création
en 2008, choisi de soutenir
tous les arts.
En 2011, le programme
New Settings (en français
ce serait aussi beau et on
respecterait la loi Toubon)
a ouvert une voie très intéressante. Il s’agissait de
soutenir des spectacles
coécrits par des chorégraphes, des metteurs en scène et des musiciens d’une
part et des plasticiens et
designers de l’autre.
La première édition a été
très fructueuse, comme le
rappelait mardi matin, au
siège de la célèbre maison
de luxe et de traditions
prestigieuses,
Catherine
Tsekenis, directrice de la
Fondation
d’entreprise
Hermès. Avant elle, Olivier Fournier, son président, avait souligné avec
ferveur et fermeté le sens
de l’engagement de cette
grande maison dans laquelle il officie depuis
vingt-cinq ans.
Rapprochement
avec des institutions
Il fallait une belle audace,
en 2011, pour choisir le
Théâtre de la Cité internationale comme lieu premier d’éclosion des projets. Après bien des aléas,
l’institution qui promeut la
jeune création vient de retrouver un directeur, gage
d’un avenir ouvert. Et ses
représentants étaient présents, heureux d’annoncer
que cet automne ils accueilleront les spectacles
issus de l’appel à projets
annuel que lance la Fondation Hermès.
Certains des lauréats
étaient d’ailleurs là et ont
pris la parole, eux aussi.
Ainsi Jocelyn Cottencin et
son Monumental. Il est parti d’un film pour aboutir à
un « spectacle » sur un
plateau, un objet qui peut
se revendiquer de l’architecture, du graphisme, de
la vidéo, de la danse et qui
est porté par une douzaine
de « performeurs », dont
certains sont des personnalités merveilleuses, tel
Yves-Noël Genod.
Autre artiste que l’on
verra à la Cité, la Polonaise
Ola Maciejewska, qui, avec
Bombyx Mori, propose une
pièce pour trois danseurs
pensée dans le sillage de
Loïe Fuller et de ses robes
ailées. Ici, de fascinants
costumes de Valentine
Solé.
Poussant plus loin son
accompagnement d’artistes du spectacle vivant, la
Fondation
d’entreprise
Hermès s’est rapprochée
de certaines institutions.
Ainsi le Festival d’Automne. Emmanuel DemarcyMota était là pour dire à
quel point le soutien
d’Hermès importe. Programmées, les Américaines du Wooster Group ou
le
chorégraphe
Boris
Charmatz qui donnera sa
Danse de nuit dans trois
lieux peu fréquentés par la
chorégraphie : l’Usine Babcock de La Courneuve, la
cour de l’École nationale
supérieure des beaux-arts,
la cour Lefuel au Louvre.
Bestiaire
fantastique
Christian Rizzo, lui, s’installe dans la cour de l’Hôtel-Dieu avec une « création in situ » dont on ne
sait encore pas grandchose… Mystère ! Une demande spéciale de Jean de
Loisy !
C’est à Nanterre-Amandiers que son directeur, le
metteur en scène Philippe
Quesne, vous propose de le
suivre pour cette Nuit des
taupes. Attention, cet espiègle vous promet de
vous plonger dans un
monde allégorique, pas
forcément très rassurant
avec sa famille de taupes
géantes et son bestiaire
fantastique !
De nombreux autres artistes sont programmés :
Kalle Nio, magicien finlandais de la vidéo, Ali Moini,
compositeur et interprète
venu d’Iran, artiste qui dilate toujours plus ses territoires. De leur côté Simon
Tanguy, Roger Sala Reyner, Fanni Futterknecht
repoussent les limites avec
I Wish I Could Speak in
Technicolor. Dans six lieux
différents on verra Corbeaux de la danseuse marocaine Bouchra Ouizguen. Un moment bref et
impressionnant avec une
dizaine d’aïtas venues du
Maroc, ces chanteuses de
cabaret, que l’on convoque
aux fêtes, aux mariages,
mais que l’on traite avec
distance. Une pièce créée
en 2014 à Marrakech, mais
développée. Bouchra Ouizguen va recruter d’autres
femmes en Île-de-France
pour ces Corbeaux.
De fortes personnalités,
encore avec Vincent Dupont et son Mettre en pièce(s) et Lili Reynaud
Dewar que Memphis et sa
contre-culture inspire.
L’Amérique, justement :
à New York, le Fiaf
(French Institute Alliance
française) présente, avec
l’Anthology Film Archives,
un déroutant feuilleton.
Quand on vous dit qu’avec
Hermès, les artistes ont
des ailes ! ■
mercredi 15 juin 2016 LE FIGARO
16
CHAMPS LIBRES
ENQUÊTE
La Colonia Dignidad, appelée
aujourd’hui la « colonie bavaroise»,
le 11 mars 2005. ROBERTO CANDIA
Colonia Dignidad : l’horreur
d’une secte bavaroise au Chili
L
Correspondant à Berlin
e Dr Hartmut Hopp pensait se faire
oublier. Depuis cinq ans, l’ancien
médecin de la Colonia Dignidad vivait
discrètement à Krefeld, dans l’ouest de
son Allemagne natale. Il fréquentait
parfois la « Mission populaire », une
communauté évangélique ultraconservatrice qui a longtemps entretenu des liens étroits
avec les « colons » dont il « s’occupait » au Chili.
Mais cet homme de 72 ans n’était pas le bienvenu et
les responsables du groupe lui ont tourné le dos. En
2011, Hartmut Hopp a fui la justice du Chili, où il a été
condamné à cinq ans de prison pour complicité dans
16 agressions sexuelles sur mineurs. Ce ne sont
qu’une infime partie des horreurs perpétrées pendant
quatre décennies jusqu’à la fin des années 1990 dans
le huis clos de la Colonia Dignidad. Émigrés d’Allemagne au début des années 1960 vers le Chili, quelque
300 colons aveuglés y vivaient en autarcie, cultivant
la nostalgie de la Bavière, sous l’influence brutale de
leur gourou, l’Allemand Paul Schäfer, un pédophile
aux tendances sadiques et aux sympathies nazies, vénéré comme un émissaire de Dieu. Coupée du monde
extérieur et installée sur 300 km2, la secte était aussi
l’un des piliers de la dictature d’Augusto Pinochet.
Loin des regards, notamment ceux des diplomates, le
régime y faisait torturer ses opposants politiques et
fabriquer des armes. Hartmut Hopp, numéro deux de
la colonie, avait d’ailleurs portes ouvertes au siège de
la police secrète, la Dina.
A
Viols, tortures et électrochocs
« La Colonia Dignidad était un mini-camp totalitaire »,
raconte Winfried Hempel. Cet avocat de 38 ans
défend les victimes à Santiago du Chili. Il est né dans
la colonie. « Paul Schäfer avait un contrôle parfait
sur les individus, comme la Stasi en aurait rêvé : nous
n’avions pas un mètre carré à nous, pas le moindre
espace privé. Quand un système totalitaire est si petit, il
en devient plus pervers. » Il est en colère contre le pays
de ses parents et de ses tortionnaires. « L’Allemagne a
une responsabilité fondamentale. Elle aurait dû agir. »
En 1961, Paul Schäfer faisait déjà l’objet d’une enquête
pour pédophilie. C’est pour cela qu’il a fui au Chili.
Mais il a fallu attendre plusieurs années après la chute
de Pinochet pour qu’en 1997 la police chilienne se
mette à sa poursuite. Elle a mis huit ans à le capturer
après sa disparition en Argentine. Malgré sa mort en
2010 en prison à Santiago, et la condamnation d’une
vingtaine d’autres responsables, la page sordide de la
Colonia Dignidad n’est pas encore tournée. Les multiples crimes commis là-bas par, ou contre, des Allemands hantent encore les deux pays.
À Krefeld, Hartmut Hopp se croyait à l’abri, comme
quelques anciens criminels de la colonie : l’Allemagne
n’extrade pas ses ressortissants. De quoi donner un
haut-le-cœur aux rares victimes qui osent parler. « Il
se promène comme un homme libre, comme s’il n’avait
rien fait. Ce n’est pas acceptable », confie, d’une voix
frêle, Gudrun Müller. Avec son mari aujourd’hui décédé, elle a fui la secte en 2005, après y avoir vécu
trente-sept ans. Après dix ans en Allemagne, elle
La justice allemande
tente actuellement
de rattraper Hartmut
Hopp, l’ancien médecin
de cette communauté
placée sous l’influence
d’un gourou pédophile
aux sympathies nazies,
où ont été perpétrées
des atrocités pendant
quatre décennies.
500 km
BOL.
OCÉAN
PACIFIQUE
CHILI
PAR.
BRÉSIL
ARGENTINE
Santiago
UR.
Chillán
Concepción Colonia Dignidad
OCÉAN
ATLANTIQUE
Infographie
Nicolas Barotte
£@NicolasBarotte
vient de déménager dans un hospice autrichien. Elle
se souvient parfaitement de Paul Schäfer, qui se faisait
appeler « Piu », et de Hartmut Hopp, dont elle a subi
les traitements. « Parfois, j’étais prête à prendre mes
affaires et à partir », raconte-t-elle. Quitter cet enfer
où les hommes, les femmes et les enfants vivaient
strictement séparés. Où s’aimer était interdit. Où
Schäfer exerçait un pouvoir sans limite, exigeant que
chacun lui rapporte les faits et gestes des autres. Où il
recevait presque chaque soir dans son lit un jeune garçon. « J’étais toujours rattrapée », poursuit-elle. Avec
ses barbelés et son équipement de système de surveillance perfectionné, il était presque impossible de
fuir le camp. « J’étais abrutie de médicaments, torturée, battue, je recevais des électrochocs. Je n’avais plus
ma propre conscience. Le monde paraissait alors facile
et agréable. Mais lorsque les médicaments ne faisaient
plus effet, alors je voyais à nouveau la réalité. »
Après des années de procédure, la justice va tenter
de rattraper Hartmut Hopp. Le procureur de Krefeld
a recommandé, la semaine dernière, de faire appliquer le jugement chilien en Allemagne. « Nous attendons tranquillement », réplique l’avocat de Hartmut
Hopp. Celui-ci nie sa culpabilité. Il s’abrite surtout
derrière la liste d’obstacles juridiques. À Berlin, Petra
Schlagenhauf connaît par cœur cette argumentation.
Poursuivre les crimes de la Colonia Dignidad est presque devenu impossible. « Beaucoup de faits sont prescrits », explique l’avocate berlinoise de Gudrun
Müller. D’autres manquent de preuves. Et la plupart
des anciens de la colonie se taisent sur ce qu’ils ont
vécu. « Beaucoup ne parviennent pas à parler. En Allemagne, certains proches de la secte leur disent aussi
qu’ils doivent oublier », ajoute-t-elle. « Ils ont peur
qu’on leur demande ce qu’ils ont fait », complète
Gudrun Müller. Coupables et victimes ne se distinguaient pas dans la colonie. Leur histoire a été longtemps négligée par la justice allemande. Une première procédure ouverte contre Schäfer par le parquet de
Bonn en 1985 n’a jamais abouti.
Officieusement, le gouvernement allemand s’est
félicité de la décision du procureur de Krefeld. Des
années après les faits, l’Allemagne commence à
ouvrir les yeux sur les crimes qu’elle a laissé commettre ou qu’elle a laissés impunis. Un film, présenté lors
de la dernière Berlinale et sur les écrans français en
juillet, a réveillé les consciences. Si Colonia de Florian
Gallenberger est construit comme un thriller, il dépeint de façon glaçante l’oppression qui régnait dans
la colonie. Le réalisateur a passé plusieurs années à
recueillir des témoignages pour préparer son tournage. Dans les couloirs du ministère des Affaires étrangères, on n’a pas vraiment aimé : le film insiste sur les
protections dont aurait bénéficié Schäfer du côté allemand. Ce qui s’est passé pendant des années au sein
de la Colonia Dignidad « n’est pas à l’honneur » du
ministère des Affaires étrangères, a reconnu FrankWalter Steinmeier en avril. « Des années 1960 aux années 1980, des diplomates allemands ont fermé les yeux
Des années 1960 aux années 1980,
des diplomates allemands ont fermé
les yeux et n’ont pas fait assez
pour protéger les gens dans cette colonie
FRANK-WALTER STEINMEIER, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES
»
et n’ont pas fait assez pour protéger les gens dans cette
colonie », a déploré le ministre qui a annoncé que le
ministère allait ouvrir ses archives sur le sujet. Les
dossiers datant de 1996, juste avant la disparition de
Paul Schäfer, sont désormais accessibles.
Un pactole toujours introuvable
« Pour moi, cela ne change rien », se lamente Gudrun
Müller. Comme d’autres anciens colons, elle voudrait
plutôt percevoir une aide financière de l’Allemagne
pour l’aider à survivre. Mais il n’en est pas question à
Berlin, où le gouvernement refuse de reconnaître une
responsabilité dans les crimes de Schäfer qui puisse
ouvrir la voie à des dédommagements pour les quelques dizaines de personnes concernées. « Ma vie est
tellement chiche. Je ne peux rien m’offrir, même pas
manger une glace en été ou boire un café. J’ai passé près
de quarante ans dans cette secte sans toucher un centime », raconte-t-elle. La fortune de la Colonia Dignidad, alimentée grâce à son commerce avec le régime
de Pinochet, n’a jamais été retrouvée. Les ramifications étaient pourtant tentaculaires. En Allemagne,
Paul Schäfer disposait notamment de relais : en 1978,
Gerhard Mertins, trafiquant d’armes, ancien membre
des Waffen SS devenu agent du BND (les services de
renseignements allemands), y avait fondé le cercle
d’amitié de la Colonia Dignidad. « La colonie bénéficiait de soutiens », explique l’historien Jan Stehle, en
visant le lobbying de l’antenne de la secte installée à
Siegburg, ou les liens entretenus par la CSU avec l’enclave bavaroise au Chili. « Il y avait aussi une sympathie » pour cette communauté et ce qu’elle représentait, dit-il. La colonie avait bonne réputation : elle
faisait bénéficier gratuitement de son hôpital aux populations locales. Un portrait de Josef Strauss, le leader historique du parti conservateur CSU, trônait
dans la colonie.
Des années 1960 à aujourd’hui, ceux qui voulaient
savoir avaient tous les moyens d’y parvenir. Dès le
milieu des années 1960, de premiers fugitifs témoignent du fonctionnement de la secte. « Un camp nazi
aurait été découvert au Chili », raconte, en 1966, un
article du Figaro. En 1997, un rapport des Nations
unies dénonce clairement la répression d’opposants
politiques dans les souterrains de la colonie. Mais à
Santiago du Chili, l’ambassadeur d’Allemagne, Erich
Strätling, prend la défense de la colonie. « Il n’y a pas,
ici, d’installations de torture », proclame-t-il, après
avoir « visité » les lieux. Proche du régime de Pinochet, le diplomate veille aux bonnes relations entre
l’Allemagne et le Chili. Le rapport est enterré. Les enjeux de la guerre froide l’emportaient sur les considérations humanitaires, se justifie-t-on aujourd’hui au
sein du gouvernement allemand. Les diplomates tentent aussi de plaider la bonne foi : ils n’auraient rien
vu, ni rien su. Au pire, ils auraient manqué de moyens
de pression, préférant laisser le problème aux soins du
Chili. Après l’arrestation de Schäfer en 2005, Berlin
n’a pas souhaité que la colonie ferme, « pour ne pas
devoir accueillir ces citoyens allemands traumatisés »,
pense Jan Stehle.
La Colonia Dignidad existe encore aujourd’hui sous
le nom de Colonia Baviera, la « colonie bavaroise ».
Ils y sont une centaine. Quelques-uns des enfants de
la secte ont pris le relais, tentent d’ouvrir les portes et
de gagner un peu d’argent en développant le tourisme. Chaque année, on y célèbre encore la fête de la
bière en costume traditionnel. Pas un mot, pas une
plaque, ne rappelle les crimes qui ont été commis là. ■
mercredi 15 juin 2016
CHAMPS LIBRES
LE FIGARO
POLITIQUE
17
Quel est le bilan des 22 partielles
du quinquennat de Hollande ?
La gauche a perdu
4 de ses 8 députés
et a été privée
de second tour dans
10 circonscriptions
sur 22. Le FN a
progressé au 1er tour
et gagné 44 %
d’électeurs nouveaux
au second.
Guillaume Tabard
£@Gtabard
ÉLECTIONS La victoire de la candi-
date les Républicains Stéphanie
Pernod-Beaudon, dimanche, dans la
3e circonscription de l’Ain, clôt une
série de vingt-deux élections législatives partielles organisées sous le quinquennat de François Hollande. Aucun
scrutin ne pouvant être organisé
moins d’un an avant le renouvellement général suivant, il est certain désormais qu’il n’y aura plus d’autre
partielle.
En perdant 5 des 9 sièges dont elle disposait, la gauche a subi un camouflet
qu’aucune majorité n’avait connu jusqu’alors.
gale selon les cas. Mais que le PS l’ait
emporté dans le Bas-Rhin et en LoireAtlantique, dans deux des scrutins les
plus récents, ne signifie pas que le
mouvement de baisse se soit ralenti au
fil du quinquennat. À Nantes, la candidate socialiste a ainsi perdu près de
26 points par rapport à Jean-Marc
Ayrault ; c’est même là que le recul du
PS est le plus fort, plus encore que
dans le Lot-et-Garonne après le séisme Cahuzac. À Strasbourg, autre soulagement affiché par la majorité, le
ressac est quand même de plus de
11 points. On notera que dans les trois
circonscriptions situées dans les deux
régions où il a été éliminé aux régionales dès le premier tour (Hauts-deFrance et Paca), le PS a chuté d’environ 20 points par rapport aux
législatives 2012. Comme si sa disqualification aux régionales avait eu un effet boule de neige.
EFFONDREMENT
ET FRONT
DU PARTI SOCIALISTE
DE GAUCHE RÉSISTENT
❙ UN
❙ VERTS
Les partielles
depuis 1997
1997-2002
13
12
=
8
Droite
Gauche
8
1997
Après les
partielles
Front national
GAIN OU
PERTES SUR
LA PÉRIODE
+1
-1
1
0
1997
Après les
partielles
1997
Après les
partielles
La gauche gagne la 1re du Var sur le FN et la 3e du
Pas-de-Calais sur la droite, mais perd la 13e du Nord
et la 9e du Bouches-du-Rhône au profit de la droite
2002-2007
-1
14
Droite
Gauche
13
2002 Après les
partielles
4
2002 Après les
partielles
Droite
Gauche
8
+1
3
2
Les partielles de
2012-2017 à la loupe
RÉSULTATS DU PREMIER TOUR AUX
PARTIELLES ET AUX LÉGISLATIVES DE 2012
DANS LES MÊMES CIRCONSCRIPTIONS
Législatives
de 2012
Partielles
(2012-2017)
Inscrits
1 669 481
1 676 461
Votants
862 120
488 145
11
29,1 %
7
Invalidations
TOTAL :
22
scrutins
14
8
Gauche
Aux partielles comme en 2012, le Front
national a été présent dans vingt circonscriptions. Il ne fut absent qu’à
Wallis-et-Futuna et en Polynésie.
C’est le parti qui a le plus nettement
progressé : 4 points gagnés en moyenne. C’est aussi celui qui a le mieux
réussi à mobiliser les électeurs, puisque
les 79 253 voix qu’il a recueillies représentent près des trois quarts du volume
de 2012 (71,3 %) alors que le corps électoral global a fondu de près de moitié.
Au premier tour, la progression du
FN n’est pas uniforme. Elle approche
ou dépasse les 10 points dans quatre
circonscriptions avec un record dans
l’Aisne, dans l’ancienne circonscription de Xavier Bertrand, où il est
passé de 16,29 % à 28,78 %. Alors
qu’en Ile-de-France (3 circonscriptions concernées) ou auprès de Français de l’étranger il reste proche de
ses scores de 2012.
Mais la vraie nouveauté pour le Front
national est sa qualification au second
tour. En 2012, il n’avait accédé en finale dans aucune des vingt-deux circonscriptions. Cette fois, il y est arrivé
dans neuf d’entre elles ; huit fois
contre la droite, une fois contre la gauche. Alors qu’on a beaucoup parlé aux
régionales d’un « plafond de verre »
empêchant le parti de Marine Le Pen
de progresser significativement d’un
tour à l’autre, on constate au contraire
dans ces partielles une capacité très
nette de progression. Dans ces neuf
circonscriptions, il est en effet passé
d’un total de 53 468 voix au premier
tour à un total de 78 197 voix au second, soit une progression de près de
la moitié (+ 46,3 %). Avec, là encore,
de fortes disparités. C’est face à la gauche qu’il progresse le plus fortement.
Dans le Doubs, il fait plus que doubler
son électorat (+ 109,1 %). Mais il a également réalisé deux percées spectaculaires face à la droite dans le Lot-etGaronne (+ 82,96 %) et dans l’Oise
(+ 81,95 %), ce qui traduit un apport significatif d’abstentionnistes du pre-
2
-4
2
4
2012 Après les
partielles
Nombre de voix
Parti socialiste
Europe ÉcologieLes Verts
(ou soutenus au 1er
tour par le PS)
(sans accord de 1er
tour avec le PS)
La droite est la grande gagnante de ces
partielles. LR (ex-UMP), UDI, DVD,
elle passe en cumulé de 41,3 % à 45,1 %
des suffrages exprimés. Une progression de quatre points, équivalente en
moyenne à celle du FN, qui lui permet
de garder quatorze circonscriptions,
d’en récupérer une (6e de l’Hérault)
perdue en 2012 et d’en gagner trois
(1re et 8e des Français de l’étranger,
3e du Lot-et-Garonne).
Dans le tableau numéro 2, nous avons
distingué les candidats UMP-LR ou
ceux soutenus par le parti dominant de
la droite des autres candidats. Ainsi,
les candidats centristes de l’UDI ne
sont intégrés dans cette seconde catégorie que dans les circonscriptions où
ils affrontaient un candidat « officiel »
de la droite. Tout comme à gauche,
pour les écologistes, nous n’avons
traité à part que les candidats EELV qui
affrontaient un candidat PS. C’est
pourquoi, dans le Nord, l’UDI Laurent
Degallaix a été totalisé dans la première catégorie. Plus compliqué, le cas du
Val-de-Marne, où le député sortant
UDI, Henri Plagnol, était investi par
l’UMP, donc compté dans le total des
voix de la droite dominante, tandis
que Sylvain Berrios était considéré
comme « dissident », bien que membre de l’UMP, et donc compté parmi
les candidats UDI-DVD (c’est lui
d’ailleurs qui a finalement été élu… et
aussitôt intégré au groupe UMP).
Partout où la droite affrontait le Front
national au second tour, elle a largement dépassé son socle électoral, sans
toutefois bénéficier pleinement d’un
« front républicain » à son profit. En
tout cas, bien moins que ce à quoi on a
assisté aux régionales en Hauts-deFrance, en Paca et même dans le
Grand Est. À noter dans ces circonscriptions une forte progression des
votes blancs et nuls, passés de 4,76 % à
14,25 % dans le Lot-et-Garonne, de
2,72 % à 7,66 % dans l’Aube, ou de
1,75 % à 8,2 % dans le Doubs. ■
Entrées au
gouvernement
Élections
au Sénat
(hors accord de 1er
tour avec l’UMP-LR)
(ou soutenus par
UMP/LR dès le 1er tour)
286 144
22 733
49 855
281 432
26 313
111 170
97 050
19 956
27 097
168 569
27 174
79 253
2012
35,4 %
4,95 %
6,4 %
34,9 %
6,4 %
13,6 %
Partielles
21,6 %
7,12 %
6,15 %
37,4 %
7,7 %
17,6 %
% des voix retrouvées
par rapport à 2012
-
-
33,9 %
TYPOLOGIE DES SECONDS TOURS
dans les 22 circonscriptions des partielles
Législatives
Partielles
de 2012
(2012-2017)
Duels
Droite-Gauche
15
8
Droite-FN
0
8
Gauche-FN
0
1
Droite-Droite
0
2
Gauche 1er tour
2
1
Triangulaire
Gauche-Droite-FN
3
0
1
1
1
1
Divers
UDI/
DLF ou DVD
(sans accord de 1er
tour avec le PS)
2012
Suffrages exprimés
Autre triangulaire
Front
national
Front de Gauche/
UMP/
Parti communiste Les Républicains
Partielles
Alors qu’on a retrouvé
56,6 % des votants
de 2012
Démissions
18
Droite
51,6 %
MOTIFS DE LA PARTIELLE
2012-2017
2012 Après les
partielles
Participation
2007 Après les
partielles
1re d’Eure-et-Loire passée à gauche en février 2008
et repassée à droite en décembre 2008.
10e des Yvelines restée à droite en 2009,
passée à gauche en 2010
+4
2
-1
2007 Après les
partielles
NOUVEL ACTEUR
DROITE
SECOND TOUR
❙ LEDUFN,
EN PROGRESSION
❙ LA
+1
3
2007-2012
9
Le Parti socialiste s’effondre, mais le
reste de la gauche résiste. Voilà qui
confortera Jean-Luc Mélenchon ou
Cécile Duflot dans leur détermination
à tenir un discours d’opposition résolue à François Hollande et à son gouvernement. Loin de leur en tenir rigueur, les électeurs leur maintiennent
leur fidélité. Bien sûr, comme tous les
partis, ils pâtissent de l’abstention
propre aux partielles, mais, en suffrages exprimés, ils maintiennent leurs
positions.
Dans les dix-huit circonscriptions où
un candidat du Front de gauche ou
soutenu par lui se présentait contre le
candidat du PS, ce courant passe de
6,4 % à 6,15 % des voix. Ce qui n’empêche pas quelques fiascos comme
dans la 21e du Nord, où le candidat du
PC est passé de 24,33 % à 10,27 % des
suffrages exprimés. Dans cette circonscription, l’ancienne de Jean-Louis
Borloo, le PS avait soutenu en 2012 la
Verte Sandrine Rousseau, qui avait obtenu 16,71 % des voix. Deux ans après,
alors que les Verts ont quitté le gouvernement, chacun part sous ses propres couleurs. Le PS atteint péniblement 7,12 % des voix et EELV, 3,56 %.
Pour mesurer l’impact de la stratégie
d’autonomie des Verts, il faut comparer les scores dans les seules circonscriptions où EELV est parti sous ses
propres couleurs, en 2012 comme aux
partielles, et a donc affronté un candidat PS. Comparaison imparfaite dans
la mesure où les treize circonscriptions
concernées ne sont pas toutes les mê-
mier tour, mais aussi, quoi qu’en dise
le PS, des reports de voix de gauche.
En revanche, dans les Alpes-Maritimes, où il a obtenu son meilleur score
de premier tour (30,75 %), il n’a gagné
que 504 voix nouvelles. Dans l’Ain, dimanche dernier, sa forte progression
s’explique aussi par un report de voix
d’un candidat UDI au premier tour qui
était soutenu par l’ancien ministre
Charles Millon, ancien député de la
circonscription.
54,4 %
NOMBRE DE CIRCONSCRIPTIONS
OÙ LA GAUCHE EST PRÉSENTE
AU 2ND TOUR (ou élue au 1er tour)
59,9 %
71,3 %
PROGRESSION DU FRONT NATIONAL,
dans les 9 circonscriptions où le FN
s’est qualifié au second tour
+46,3 %
21
- 11
78 197
53 468
10
2012
Après les
partielles
1er tour
2e tour
A
1
Le verdict est sans appel pour le Parti
socialiste. Il détenait huit de ces vingtdeux circonscriptions. Il n’en a sauvé
que la moitié. On considère en général
que les partielles sont mauvaises pour
tout parti au pouvoir. Mais la comparaison avec les trois législatures précédentes (graphique 1) montre le caractère inédit de ce revers. Il a ainsi perdu
dans la 4e de l’Hérault, où il ne l’avait
certes emporté en 2012 qu’avec 10 voix
d’avance en triangulaire, dans les deux
circonscriptions des Français de
l’étranger et dans la 3e du Lot-et-Garonne, où il a payé plein pot le scandale de l’affaire Cahuzac, sortant du lieu.
Mais c’est au premier tour, surtout,
que l’on mesure le recul électoral du
PS. Dans l’ensemble des circonscriptions concernées, il n’a retrouvé qu’un
tiers de ses électeurs de 2012 : 97 050
contre 286 144. Le ressac va donc bien
au-delà du seul effet d’abstention,
classique pour des partielles. La participation a certes chuté de 51,6 % à
29,1 %, mais cela signifie que l’on a retrouvé globalement dans les urnes
56,6 % des votants de 2012. Le PS, lui,
n’en retrouve que 33,99 %. Cela
confirme que c’est bien à une grève
des urnes des électeurs de gauche que
l’on a assisté.
En suffrages exprimés, les candidats
du PS, ou ceux qu’il soutenait dès le
premier tour en 2012 - dans la 21e du
Nord, par exemple, la candidate EELV
était investie par le PS -, sont ainsi
passés de 35,4 % à 21,6 %, une chute de
près de 14 points ! Cette chute est iné-
mes. Mais, en cumulé, on constate
qu’EELV est passé de 4,95 % à 7,12 %
des voix là où il était seul. Effet NotreDame-des-Landes oblige, c’est dans la
3e de la Loire-Atlantique que sa progression est la plus nette, passant de
6,18 % à 17,05 %. Résultat, au second
tour, la candidate du PS ne fait pas le
plein des voix de gauche quand le candidat LR au contraire trouve près de
4 000 voix en dehors de son camp.
Infographie
mercredi 15 juin 2016 LE FIGARO
18
CHAMPS LIBRES
DÉBATS
TERRORISME ISLAMISTE
■ Deux policiers, un commandant de police et sa femme, ont été assassinés lundi soir à
leur domicile à Magnanville (Yvelines) par Larossi Abballa, condamné en 2013 pour
participation à une filière djihadiste entre la France et le Pakistan. En matière de terrorisme islamiste, seule une
arrestation préventive des
personnes dont la dangerosité est avérée peut éviter la
répétition de tels meurtres,
explique Hugues Moutouh,
ancien conseiller spécial du
a France vient une nouvelle
Français, toujours destinés à devoir
ministère de l’Intérieur sous
fois d’être frappée par
accepter la barbarie, parce que
le terrorisme islamiste.
nous sommes civilisés ?
la précédente majorité. Ne
Le
pire,
dans
cette
affreuse
Derrière les faux-semblants,
pas biaiser dans le choix des
tragédie du double
les discours guerriers et les coups
mots pour nommer les atassassinat d’un officier de
de menton, il y a clairement deux
tentats est la première des
police et de son épouse à Magnanville,
catégories d’hommes politiques
dans les Yvelines, est qu’elle
dans notre pays : ceux qui pensent
exigences, souligne Chrisne surprend personne. Ni les services
qu’il faut adapter les moyens de lutte
tophe de Voogd, professeur
spécialisés, qui s’attendaient depuis
contre le terrorisme aux règles
d’histoire à Sciences Po.
La rétention administrative, seule solution
L
longtemps à ce que des représentants
de la loi se fassent enlever sur notre
territoire ou assassiner, ni les Français.
La vérité est triste à entendre :
» Lire aussi PAGES 2 À 7
la France est en train de s’habituer
progressivement à la sauvagerie.
Les actes de violence extrême,
de terreur font désormais partie
de notre quotidien. Ils viennent
rythmer les matinales des chaînes
d’info, puis finissent par se noyer dans
le flux continu de l’actualité du jour.
Le vrai danger qui guette
aujourd’hui notre démocratie n’est pas,
contrairement à ce que d’aucuns
pensent, qu’elle cède à la panique
ou à un débordement d’hubris,
contre les responsables réels
ou supposés de ces actes ignobles.
Le pire danger est plutôt dans la
banalisation de la barbarie. Je ne parle
pas de la banalisation du risque, qui est
la marque du courage et de la bravoure.
Je parle de cette banalisation qui est
la conséquence de la faiblesse
et de la lâcheté : ne rien faire et subir.
Au lendemain de ce double meurtre
révoltant de sauvagerie, je pose aux
responsables politiques cette question
que se posent des millions de citoyens
français silencieux :
la France est-elle
éternellement
condamnée à être
faible, à supporter
Contre le terrorisme islamiste, une logique
l’insupportable,
de prévention est justifiée, plaide l’ancien conseiller parce qu’elle est
spécial du ministère de l’Intérieur pendant
une démocratie ?
Sommes-nous,
la présidence de Nicolas Sarkozy *.
+
« Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur » Beaumarchais
HUGUES MOUTOUH
de terroristes illuminés prêts à sacrifier
leur propre vie. Le risque zéro n’existe
pas et les Français en sont parfaitement
conscients. En revanche, les citoyens
sont en droit d’exiger de la part
de ceux qui les gouvernent qu’ils aient
effectivement pris toutes les mesures
indispensables et nécessaires
pour prévenir de tels risques.
Il est encore trop tôt pour porter
des jugements définitifs sur la tragédie
de fonctionnement habituel de notre
de Magnanville. Elle a pourtant,
démocratie, et ceux qui demandent
malheureusement, des airs de déjà-vu.
inversement d’adapter nos lois
Un meurtrier présumé plutôt jeune,
et notre démocratie à ce nouveau
originaire d’une cité de la banlieue
danger qui nous menace. Ces deux
parisienne, connu pour des faits
doctrines exigent de notre part
de délinquance, islamiste radicalisé sur
des sacrifices, mais qui ne sont pas
Internet, mais, surtout, déjà condamné
égaux. Je pense que nos concitoyens,
pour sa participation à une filière
si le gouvernement avait la bonne idée
de recrutement
djihadiste à une
La justice antiterroriste doit être,
peine de prison
à l’avenir, plus sensible au risque
dérisoire : trois
ans, dont six mois
de remettre un terroriste dans la rue
avec sursis !
qu’à celui de laisser plus longtemps
L’homme, nous
dit-on, n’était pas
en prison un individu ayant manifesté
connu pour être
son soutien aux réseaux islamistes
vraiment
menaçant.
Loin des débats de procédure pénale
de leur demander leur avis,
ou des querelles idéologiques,
préféreraient sans hésitation
le citoyen ne peut que s’étonner
jeter momentanément un voile
du manque de bon sens d’une justice
pudique sur quelques-unes de leurs
pénale qui considère que faire partie
libertés individuelles pour garantir
d’un réseau d’acheminement
leur sûreté, plutôt que d’accepter
de djihadistes vers les zones tribales
le martyre au nom de la Déclaration
pakistano-afghanes ou syriennes
des droits de l’homme et du citoyen.
ne constitue pas en soi une preuve
L’État de droit n’en est pas moins
de dangerosité évidente.
un État. Il a des devoirs de protection
Le problème actuel de la lutte
à l’égard de sa communauté nationale.
contre le terrorisme dans notre pays est
On sait depuis Hobbes que la sécurité
tout entier résumé par l’enchaînement
est la finalité première de l’action
des faits ayant conduit cet assassin
politique. Le citoyen attend
à perpétrer son crime, et le lui ayant
avant tout de ses gouvernants qu’ils
permis. Le constat que nous sommes
lui garantissent la vie et la sécurité.
obligés de faire une fois de plus
Sans cela, ils perdent leur légitimité.
aujourd’hui n’est pas nouveau : ceux
Certes, personne ne peut prétendre
qui nous gouvernent ne prennent pas
empêcher le passage à l’acte
«
»
assez au sérieux la menace terroriste.
Car ce n’est ni avec des discours
belliqueux, des législations d’urgence
en trompe l’œil ou des dispositifs
de patrouilles qui n’impressionnent
que les honnêtes citoyens,
que l’on parviendra à vaincre
nos ennemis de l’intérieur.
Si « terroriser les terroristes »,
comme disait Charles Pasqua voilà
trente ans, n’est plus à la mode du jour,
il faut se donner tous les moyens
de les traquer et appliquer à l’encontre
de ceux qui sont susceptibles de passer
à l’acte un jour un principe
de précaution. Que le lecteur
se rassure : nous ne reprenons pas à
notre compte le dangereux mot d’ordre
de Saint-Just, « pas de liberté pour
les ennemis de la liberté ». En revanche,
il faut accepter de placer en rétention
administrative, à titre préventif, des
personnes contre lesquelles existent de
simples suspicions raisonnables et non
des preuves évidentes. Car la preuve
ne vient souvent malheureusement
qu’après le passage à l’acte. La justice
antiterroriste doit être, à l’avenir,
plus sensible au risque de remettre
un terroriste dans la rue qu’à celui
de laisser plus longtemps en prison un
individu ayant manifesté son soutien
aux réseaux islamistes. Visionner
des vidéos de décapitation, fréquenter
des sites Internet faisant l’apologie
du djihad, apporter un soutien, quel
qu’il soit, à l’État islamique doivent
être considérés comme des actes d’une
extrême gravité et punis comme tels.
Les terroristes mènent contre
notre pays une guerre asymétrique.
Mais le faible, ici, n’est pas celui qu’on
croit : c’est la démocratie libérale.
Notre société doit d’abord penser
à se protéger elle-même, plutôt que
d’être paralysée par le respect vétilleux
des libertés individuelles des personnes
susceptibles de la menacer.
*Avocat à la cour.
D’Orlando à Magnanville : à quand la fin
d’un politiquement correct mensonger ?
L
DESSINS DOBRITZ
a réaction de nos
gouvernants - à l’exception
de Manuel Valls - aux deux
attentats islamistes
de ces derniers jours en dit
long sur la prégnance
d’un langage politiquement correct
qu’aucune horreur ne semble
disqualifier. À commencer, justement,
par l’absence persistance du mot
« islamiste » tant dans le discours
du ministre de l’Intérieur que dans
celui du président de la République.
Il est vrai que c’est une constante chez
ce dernier qui, sauf erreur, n’a employé
qu’une seule fois ce qualificatif.
Mais si la réaction du président
renvoie à des préoccupations
électorales évidentes, tel n’est pas
le cas des commentaires de nombreux
médias où une véritable idéologie
inspire le plus souvent inconsciemment
le discours dominant. Pour repérer
cette inspiration, il suffit de faire
un test simple : celui de la symétrie.
Lorsque le coupable est « d’extrême
droite », cette qualité n’est jamais
oubliée, comme ce fut le cas lors
du massacre d’Anders Breivik
en Norvège. Et soyons sûrs
que si l’attentat d’Orlando avait été
commis par un chrétien illuminé,
le fait aurait été souligné - avec raison dans tous les titres et commentaires.
Pourquoi d’ailleurs parler au
conditionnel ? Ne
voit-on pas fleurir,
à propos même
d’Orlando,
les accusations
Une véritable idéologie dicte, le plus souvent
contre les
inconsciemment, le choix des mots pour qualifier
« fondamentalistes
la tuerie d’Orlando et le double meurtre
chrétiens » ?
de Magnanville, argumente le professeur
Catégorie
extensible à volonté
d’histoire à Sciences Po*.
A
CHRISTOPHE DE VOOGD
jusqu’à Christine Boutin, qui n’en
demandait pas tant… La palme
de l’ignominie intellectuelle revient
sans doute à ce responsable d’Europe
Écologie-Les Verts qui déclare :
« La différence entre la Manif pour tous
et Orlando ? Le passage à l’acte. »
La stratégie de détournement
ainsi mise en place a recours
à deux autres procédés. La première
technique consiste à psychologiser
et sociologiser le cas. L’accent est mis
sur le « déséquilibre » de l’auteur,
son « refoulement » et sa « souffrance
sociale ». D’une pierre, deux coups :
le meurtrier est rendu irresponsable
de son acte et sa motivation
idéologique est évacuée.
Seul petit problème : une telle grille
d’interprétation peut aussi fonctionner
parfaitement pour les adeptes du
nazisme dans l’Allemagne des années
1930. Or, personne ne s’y risque.
La deuxième technique
est la communautarisation
de la tragédie, fortement appuyée
par les réseaux militants LGBT.
C’est ainsi que l’axe éditorial dominant
sur Orlando est désormais celui
de « la tuerie homophobe ». Là encore
l’islamisme est marginalisé. « Omar
Mateen détestait les gays : la religion n’a
rien à voir là-dedans », nous répète-on,
en prenant appui sur les déclarations
du père de l’assassin. Même si le père
en question est un fervent soutien
des talibans afghans, bien connus
pour être « gay-friendly »…
À la différence du double meurtre
atroce de Magnanville, où les victimes
sont deux fonctionnaires du ministère
de l’Intérieur, peu susceptibles, hélas,
de susciter l’empathie de ceux pour
qui « tout le monde déteste la police »,
l’attentat d’Orlando pose en effet
le massacre d’Orlando est un acte
islamiste et homophobe. Mieux :
islamiste donc homophobe.
Mais voilà : les chimères ont pour
elles la puissance de l’imaginaire…
Et tant pis si l’on se prive d’écouter
et de soutenir les débats passionnants
qui ont lieu au sein de l’islam lui-même
sur l’homosexualité comme sur tant
d’autres sujets sensibles (voir
notamment le site oumma.com).
Tant pis si une telle attitude réduit
au silence tant de voix musulmanes
et notamment
celles des gays,
La palme de l’ignominie intellectuelle
qui, comme
les femmes
revient sans doute à ce responsable
(leurs conditions
d’Europe Écologie-Les Verts qui déclare : sont toujours
étrangement
« La différence entre la Manif pour tous
similaires)
et Orlando ? Le passage à l’acte »
sont priés de subir
sans broncher
l’oppression quotidienne, y compris en
Le plus grave est que ce discours,
France. Et les esprits critiques d’origine
loin de rester confiné au petit monde
musulmane sont priés de se taire :
de l’islamo-gauchisme, enferme
voir le traitement de Kamel Daoud
le débat médiatique dans autant
par nos intellectuels pétitionnaires.
de faux dilemmes : « loup solitaire »
Tant pis si ce déni constant alimente
ou « organisation terroriste » ?
toutes les théories du complot
Attentats « commandités »
et les sophismes d’autres extrémistes
ou seulement « revendiqués » par l’État
et aboutit à « l’amalgame »
islamique (pardon, par Daech) ?
et à la « stigmatisation » que l’on
« Terrorisme islamiste » ou « tuerie
prétendait justement éviter : « Puisque
homophobe » ? etc. Les meurtres
les terroristes sont musulmans,
massifs d’homosexuels à Raca
tous les musulmans sont terroristes. »
ou Mossoul, les instructions données
Et tant pis si ceux-là même que l’on
aux « soldats du califat en Amérique
prétend combattre, les populistes
et en Europe » à l’occasion du ramadan
de droite, sont les premiers à profiter
ou encore la lecture des analyses
de cette imposture intellectuelle et
de Gilles Kepel sur les changements
morale et à y substituer la leur propre.
du paradigme terroriste, suffiraient
Donald Trump l’a compris le premier.
pourtant à dissiper ces chimères
Marine Le Pen ne sera pas la dernière.
et à dire enfin les choses comme elles
* Ancien élève de l’École normale
sont : les deux derniers attentats
supérieure.
sont des actes de terreur islamiste ;
un redoutable problème aux tenants
du politiquement correct, ou,
pour parler français, de « la correction
politique ». La non-discrimination
des homosexuels est pour eux
une cause aussi sacrée que la nondiscrimination des musulmans.
Leur logiciel idéologique, fondé sur
une lecture paresseuse et défectueuse
de Marx et de Bourdieu, leur interdit
donc de concevoir que des « dominés »
(musulmans) puissent s’en prendre
à d’autres « dominés » (homosexuels).
«
»
mercredi 15 juin 2016
CHAMPS LIBRES
LE FIGARO
OPINIONS
Yves de Kerdrel
[email protected]
La leçon de la Finlande à la France
I
l y a encore quelques années, les
Français attendaient chaque mois
avec appréhension, une éventuelle
dégradation de la note de leur pays
par les agences de notation.
Curieusement, aujourd’hui, elles
ne semblent plus s’intéresser à la France.
Et cela au moment précis où la dette
publique n’a jamais été aussi élevée,
à plus de 2 130 milliards d’euros, sans
compter les 3 000 euros de pensions
dues aux fonctionnaires. Au moment
précis où le gouvernement a abandonné
toute notion de budget et fait des
chèques à tout-va sans se demander s’il
a l’argent en caisse. Au moment précis,
enfin, où notre croissance va souffrir
des semaines de grève que nous venons
de vivre.
@
Un autre pays n’a pas eu la même
chance. En l’espace de quelques
semaines, la Finlande, qui était l’un des
derniers pays européens à afficher le
magique « triple A » a été renversée de
la première marche du podium à la fois
par Moody’s, Fitch et Standard & Poor’s.
Désormais, le Luxembourg et
l’Allemagne sont les seuls pays
européens à conserver la médaille d’or
auprès des trois agences de notation.
En France, lorsque ces agences nous
ont avertis que notre économie montrait
des signes de faiblesse, tous les
économistes sont montés au créneau
pour expliquer qu’elles ne comprenaient
rien à rien et que le plus grand service
à rendre aux marchés financiers serait
de les supprimer. Trois jours après
ENTRE GUILLEMETS
100 000 citations
et proverbes sur evene.fr
15 juin 1969 : Georges Pompidou élu président de la République avec 58,2 % des voix.
Georges Pompidou, 16 mai 1969
RUE DES ARCHIVES/AGIP
« Françaises, Français, je suis
un démocrate, je crois être
humain et libéral, je crois aussi
- et je le dis sans vanité,
soyez-en sûrs - être capable
de fermeté et l’avoir prouvé»
ANALYSE
Guillaume Perrault
£@GuilPerrault
+
» Lire aussi PAGES 2 À 7 , 12 ET 13
« Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur » Beaumarchais
l’avertissement de Moody’s, la Finlande
annonçait pour sa part un vaste plan
destiné à relancer son économie et,
surtout, à restaurer sa compétitivité.
Il s’agit d’un pacte conclu entre le
gouvernement de ce pays de 5,4 millions
d’habitants et le principal syndicat,
Metalli, qui rassemble l’Union des
travailleurs de la métallurgie. Après
des semaines de discussion et une seule
grève générale, les deux parties sont
tombées d’accord pour instaurer trois
mesures essentielles. D’abord, les
Finlandais devront travailler trois jours
de plus par an pour le même salaire.
Ensuite, leurs cotisations pour la retraite
et l’assurance-chômage vont être
augmentées, alors que celles payées
par les entreprises vont diminuer. Enfin,
il a été convenu que la rémunération
des congés payés des fonctionnaires va
baisser de 30 %. Par ailleurs les salaires
dans l’ensemble du secteur privé seront
gelés, au moins jusqu’à la fin de l’année
prochaine.
Toutes ces mesures sont d’une
cohérence incontestable. Le but,
c’est de restaurer la compétitivité
de l’économie finlandaise. D’une part
en augmentant le nombre d’heures
travaillées sans faire croître le coût
du travail. D’autre part en baissant
les charges sociales payées par les
entreprises et en attribuant le coût de
l’État-providence aux salariés. Aussitôt
conclu ce pacte de compétitivité, le
premier ministre centriste, Juha Sipilä
a eu ces mots si justes : «Aujourd’hui
en Finlande nous écrivons l’histoire. Peu
de pays sont capables de prendre
une décision si difficile d’un commun
accord. »
Si l’on se fie aux études d’impact qui
ont été réalisées, les mesures prises vont
permettre à la Finlande de réduire le
Pendant la « guerre », l’Euro et
la Fête de la musique continuent
«
T
out peut se soutenir,
messieurs, excepté
l’inconséquence », avait
coutume de dire Mirabeau
à la tribune de l’Assemblée
pendant les deux
premières années de la Révolution.
Voilà un homme qui connaissait bien
les Français. La cohérence, en effet,
n’est pas notre point fort. Matin, midi
et soir, François Hollande et Manuel
Valls affirment que la France est en
« guerre » contre le terrorisme. Mais ils
ajoutent que la vie va continuer sans que
notre confort et nos habitudes soient en
rien modifiés. L’Euro 2016 et jusqu’à ses
fans zones ont été maintenus.
La sécurité des spectateurs réclame tous
les soins des forces de l’ordre. Pendant
ce temps, un double assassinat
particulièrement odieux est perpétré
contre un couple de policiers à leur
domicile à Magnanville (Yvelines)
par un individu déjà condamné pour
association de malfaiteurs en relation
avec une entreprise terroriste.
La riposte du gouvernement ne s’est pas
fait attendre : la Fête de la musique aura
bien lieu le 21 juin.
A-t-on déjà vu une « guerre »
se livrer et se gagner dans un pays qui
se considère toujours en paix ? Si les
Français sont bien conscients du danger
que fait peser sur eux le terrorisme
islamiste (le contraire serait difficile),
ils refusent obstinément d’en tirer les
conséquences en adoptant la discipline
collective qu’imposeraient
les circonstances.
Certes, on ne saurait interdire toute
manifestation sous prétexte que
policiers et gendarmes ont d’autres
chats à fouetter. Mais comment ne pas
être frappé par la singulière situation
que nous vivons ? L’état d’urgence a été
plébiscité par nos concitoyens après
les attentats de novembre, car il
s’agissait d’assurer le droit à la sécurité
de chacun. Or, pas question pour
autant, dans l’esprit des Français,
de hiérarchiser des droits
contradictoires. Le seul principe
de légitimité encore admis dans
la société française est l’extension
indéfinie des droits individuels. L’État
considère donc qu’il ne peut plus poser
des limites à quelque liberté que ce soit
au nom de l’intérêt supérieur du pays.
Tout acte d’autorité est vécu comme
persécuteur. Si par miracle le
gouvernement s’y risque, il a d’ailleurs
de fortes chances d’être désavoué par la
justice. La pensée libérale, qui voit l’État
comme une menace pour les libertés
et non plus comme son garant,
a supplanté la tradition républicaine
d’antan, qui faisait la part belle aux
prérogatives de la puissance publique.
Dès lors, ce principe des droits
individuels, qui n’est plus équilibré
par le principe d’autorité, développe
toutes ses conséquences. Non seulement
les manifestations contre la loi
El Khomri doivent pouvoir se dérouler
comme en temps ordinaire, mais les
tribunaux annulent des interdictions
de manifester prononcées contre
des casseurs après que certains d’entre
eux ont cherché à tuer des CRS.
Les vingt policiers blessés hier à Paris
apprécieront. Pour leur part,
des bloqueurs foulent au pied la liberté
du travail et la liberté d’aller et venir
sans que le gouvernement les ramène
à la raison. Même les événements
sportifs prennent l’allure d’un droit
intangible et sacré. Les remettre en
cause, « ça serait donner une victoire
aux terroristes », assure-t-on avec
un mouvement de menton. Résultat
de cette belle pétition de principe :
les vandales se déchaînent à Marseille
d’autant plus facilement que les CRS,
concentrés en Île-de-France, ne
peuvent pas être partout. Et les poses
martiales de Bernard Cazeneuve devant
les caméras ne rassurent plus personne.
La faute en incombe autant aux
inconséquences des Français qu’à
la pusillanimité des responsables
publics. L’opinion réclame à la fois
des conditions de vie inchangées,
l’infaillibilité de la police et le risque
zéro pour les manifestants imprudents
qui restent à proximité des casseurs.
C’est humain : quel père n’aurait pas
ces exigences envers les CRS s’il savait
ses enfants dans un cortège, hier
à Paris ? Il reste que les réactions
de l’opinion font penser à celles de
clients très difficiles qui considéreraient
l’État sous le seul rapport d’un
prestataire de services qui vous doit
tout, et à qui on ne doit rien (hormis
le paiement de l’impôt). Le mot
de « civisme » est tombé en désuétude.
L’individu est devenu un absolu.
Le consommateur à œillères « a droit »
à ses manifestations ou à ses matchs
de football. Si on interroge un Français
sur la possibilité, pour l’État,
de satisfaire des attentes aussi
contradictoires, il hausse les épaules
et sa réponse fuse : « C’est pas mon
problème. » Le « nous » a disparu.
Advienne que pourra. Le client
a toujours raison.
+
» Lire aussi PAGES 2 À 7
« Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur » Beaumarchais
“Sans la liberté de blâmer il n’est point d’éloge flatteur” Beaumarchais
Dassault Médias
14, boulevard Haussmann
75009 Paris
Président-directeur général
Serge Dassault
Administrateurs
Nicole Dassault, Olivier
Dassault, Thierry Dassault,
Jean-Pierre Bechter, Olivier
Costa de Beauregard, Benoît
Habert, Bernard Monassier,
Rudi Roussillon
SOCIÉTÉ DU FIGARO SAS
14, boulevard Haussmann
75009 Paris
Président
Serge Dassault
Directeur général,
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coût du travail de 3 % en 2017, puis de
1 % supplémentaire d’ici à 2019, avec un
effet important sur les exportations,
dans la mesure où le pays va se retrouver
dans les meilleurs standards mondiaux
en termes de compétitivité-coût. Un
impératif, alors que le taux de chômage
culmine à plus de 9 %, que la croissance
a été atone l’an passé, après trois ans
de récession, et, surtout, que le coût du
travail affiche une progression de 20 %
depuis 2008.
Il y a trois leçons à retirer de ce cas
d’école finlandais. D’abord,
naturellement, la maturité de leurs
syndicats et l’efficacité de leur dialogue
social qui a permis de déboucher sur un
tel pacte de compétitivité. Un pacte qui
n’a rien à voir avec celui du couple
Hollande et Valls, puisqu’il n’est pas
gagé par 40 milliards d’euros de
dépenses publiques supplémentaires.
Ensuite, il y a la réactivité de la classe
politique finlandaise et de son nouveau
premier ministre, en poste depuis
seulement un an. Le fait que Juha Sipilä
soit un ancien chef d’entreprise a joué
beaucoup sur le choix des mesures
de redressement de l’économie. Enfin,
la dernière leçon porte sur la capacité
de tout un pays à mener une forme de
dévaluation interne. La Finlande faisant
partie de la zone euro ne pouvait pas
ajuster sa compétitivité par la monnaie.
Elle l’a donc fait par les coûts salariaux
comme l’Espagne l’a fait de manière
magistrale avant elle.
C’est un débat auquel la France
n’échappera pas en 2017. Mais comme
nos syndicats sont bien moins
constructifs que ceux de la plupart
des autres pays, il faudra encore
plus de détermination de la part
des politiques qui auront été élus
pour redresser le pays.
VOX
...
ASSASSINAT
DE DEUX POLICIERS
- Que faisait Larossi
Abballa en liberté ?,
par Guillaume Jeanson,
porte-parole de l’Institut
pour la justice.
- De l’état d’urgence
à l’état de chaos,
par Alexis Théas
...
ATTENTAT
ISLAMISTE
D’ORLANDO
Avantage politique
à Donald Trump,
par Alain Destexhe.
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du FIGARO
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1er cahier 20 pages
Cahier 2 Économie
12 pages
Cahier 3 Le Figaro
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A
CHRONIQUE
19
IWC PILOT.
#B_ORIGINAL .
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#B_Original.
Grande Montre d’Aviateur.
Réf. 5009: Inspirée par les premiers modèles tout
en étant innovante – la dernière Grande Montre
d’Aviateur séduit, comme le célèbre modèle précédent, par une technique de précision et un design fonctionnel. Ainsi, le plus grand calibre de
manufacture construit par IWC offre une réserve
de marche de sept jours en un temps record.
Quant au repère triangulaire placé sous la minuterie et aux fines divisions de 5 minutes, ils viennent
encore davantage rappeler l’esthétique du cadran
du modèle de 1940. C’est donc une évidence
aussi bien pour cette montre que pour son propriétaire: il n’y a rien de tel que l’allure pour être
IWC . CO N Ç U P O U R LE S H O M M E S .
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des 7 jours de réserve de marche, Affichage de la date,
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* IWC. Etre original
mercredi 15 juin 2016 LE FIGARO - N° 22 347 - Cahier N° 2 - Ne peut être vendu séparément - www.lefigaro.fr
> FOCUS
lefigaro.fr/economie
AREVA
APPLE PAY
LE PAIEMENT
SUR IPHONE
ARRIVE EN FRANCE
PAGE 30
économie
La perspective d’un Brexit
secoue les marchés
L’hypothèse d’une sortie
de la Grande-Bretagne de l’UE
se renforce à dix jours du scrutin.
Les Bourses européennes
sont dans le rouge, et l’emprunt
allemand à dix ans est passé
en terrain négatif. PAGE 22
Total matérialise ses ambitions électriques
ÉNERGIE Total, géant français du
pétrole et du gaz, commence à assembler les briques de son ambition affichée depuis le printemps
dans le domaine de l’électricité.
Le groupe a annoncé mardi un accord pour l’acquisition de Lampiris, une société belge qui distribue
électricité et gaz aux particuliers
en Belgique, mais aussi depuis peu
en France. Le montant de la transaction n’a pas été révélé, mais il
serait, selon nos informations, de
l’ordre de 180 millions d’euros.
le PLUS du
FIGARO ÉCO
BOUYGUES
Le groupe de BTP
en conflit avec
Generali
à la Défense PAGE 27
LA SÉANCE
DU MARDI 14 JUIN 2016
CAC 40
4130,33
-2,29%
DOW JONES (18h)
17617,21 -0,65%
ONCE D’OR
1287,15 (1280,80)
PÉTROLE (lond)
49,740 (50,680)
EUROSTOXX 50
2797,18 -1,97%
FOOTSIE
5923,53 -2,01%
NASDAQ (18h)
4819,80 -0,59%
NIKKEI
15859,00 -1,00%
Lampiris, qui revendique une
électricité 100 % « verte » et propose aussi des services énergétiques (isolation, entretien de
chaudières, etc.), comptait début
2016 un peu plus d’un million de
clients au total, dont 200 000 en
France et 850 000 en Belgique.
Dans l’Hexagone, Lampiris s’est
notamment illustré en remportant début 2015 les opérations
d’achat groupé de gaz de l’association de consommateurs UFCQue choisir.
L’opération a séduit Total qui
poursuit ainsi sa stratégie d’intégration de la chaîne des métiers
de l’énergie. Déjà présent en Belgique dans la fourniture de gaz et
d’électricité aux professionnels, il
s’offre une jeune société innovante pour investir le marché des
particuliers.
Cette acquisition s’inscrit dans la
diversification du groupe, qui a
créé en avril une division dédiée
au gaz, à l’électricité et aux énergies renouvelables. « L’électricité
est clef. Nous nous positionnons sur
ce métier, non pas pour faire
concurrence aux grands électriciens, mais en tant qu’industriel
voulant contribuer à l’émergence du
mix gaz-énergies renouvelables »,
expliquait le 10 mai le PDG de Total, Patrick Pouyanné, au Figaro.
Le groupe venait alors de signer
une opération beaucoup plus significative, celle du groupe Saft,
spécialiste de la batterie et des solutions de stockage, pour près
d’un milliard d’euros. B. B.
À compter du 1er août, Airbnb, leader
de la location d’appartements entre
particuliers sur Internet, élargira la
collecte de la taxe de séjour à
18 nouvelles villes de France (Aix-enProvence, Ajaccio, Annecy, Antibes,
Avignon, Biarritz, Bordeaux, Cannes,
Strasbourg…).
« Nous nous sommes concentrés sur
les plus grandes villes de France, déclare Nicolas Ferrary, directeur France
d’Aibnb, qui s’apprête à quitter la société pour lancer sa propre entreprise.
Ces 20 destinations accueillent plus de
50 % des voyageurs d’Airbnb en France. » Jusqu’alors, Airbnb ne collectait la
taxe de séjour qu’à Paris, depuis octobre, et Chamonix-Mont-Blanc, depuis
août. L’an dernier, Airbnb a ainsi collecté et reversé 1,2 million d’euros de taxe
à la Ville de Paris, et 40 000 euros à
Chamonix. D’autres villes suivront, Airbnb étant présent dans plus de 17 000
communes. « On espère compléter la
collecte en 2017, en l’élargissant aux
milliers de communes qui collectent la
taxe de séjour, et communiqueront
leurs informations (montant de la taxe
et périodes de collecte) à l’administration », assure Nicolas Ferrary. Avec
plus de 250 000 logements, dont
70 000 à Paris et sa banlieue, l’Hexagone est, après les États-Unis, le plus important marché d’Airbnb.
La taxe de séjour, qui a rapporté
246 millions d’euros en 2014 aux
communes, est destinée à améliorer
l’offre touristique. Sa collecte est un
sujet de rivalité entre les hôteliers et
les sites de réservation de vacances
en ligne. Si les premiers s’en acquittent, les seconds s’y mettent seulement, la loi de finances du 29 décembre
2014
(permettant
aux
plateformes de collecter la taxe au
nom des loueurs) tardant à être appliquée. L’Euro 2016, une aubaine pour
Airbnb et ses concurrents, surtout
Abritel-HomeAway, sponsor national
de l’UEFA Euro 2016 et fournisseur
officiel d’hébergements pour les supporteurs, a ravivé la grogne des hôteliers. Deux cent cinquante mille
voyageurs ont choisi Airbnb pour se
loger les soirs de matchs et 36 % des
hôtes ont loué pour la première fois
leur appartement, lors de l’Euro 2016.
MATHILDE VISSEYRIAS
L'HISTOIRE
L’Alpe d’Huez va investir 350 millions
d’euros pour changer de dimension
C
ette année, le Tour de France ne
passera pas par l’Alpe d’Huez.
Pourtant la station de l’Oisans qui
fête ses 80 ans ne manque pas de
projets et veut devenir une
destination phare de la montagne française
été comme hiver. « Nous allons investir plus
de 350 millions d’euros dans les années qui
viennent » explique Jean-Yves Noyrey, le
maire décidé à faire monter en gamme la
station et à construire 4 600 nouveaux lits,
un tiers de plus qu’aujourd’hui. Le PLU (plan
local d’urbanisme) a été revu en décembre et
le plan de développement a été arrêté
après... dix ans de
débats. Avec à la clé
un investissement
considérable qui
recouvre à la fois la
rénovation des
immeubles (les toits
à deux pentes
remplacent peu à
peu les toits plats et
le bois se fait plus
présent avec des
aides à la rénovation
pour les particuliers), mais surtout
la construction de plusieurs quartiers,
de parkings souterrains, un réaménagement
des voieries, de nouveaux modes de transport
et une extension du domaine skiable espérée
de longue date grâce à une liaison
avec les 2 Alpes et les Sybelles.Trois nouveaux
hôtels sont prévus, dont un 5-étoiles.
Comme dans toutes les stations de ski,
les élus cherchent à avoir des lits « chauds »
loués « de manière pérenne » afin de faire vivre
les commerces et la station. Un lit chaud
rapporte en effet 5 fois plus à la station qu’une
résidence secondaire non louée. Moins de
voitures, plus de places
pour les piétons et plus
de sapins, l’Alpe veut
changer de visage.
Quatre nouveaux sites
d’urbanisation sont
prévus et un premier
opérateur a déjà été
choisi, le groupe Vinci.
Les autres doivent
l’être avant la fin
de l’année. ■
CAROLE PAPAZIAN
Gardons l’élégance…
www.eden-park.com
A
TOBY MELVILLE/REUTERS, JACQUES BRUNET-MANQUAT / NATURIMAGES, CHRISTIAN HARTMANN/REUTERS
EXCLUSIF : LES DÉTAILS
DU PLAN DE L’ÉTAT
POUR SAUVER LE GROUPE
NUCLÉAIRE PAGE 27
AIRBNB
ÉLARGIT LA
COLLECTE DE LA
TAXE DE SÉJOUR
mercredi 15 juin 2016 LE FIGARO
L'ÉVÉNEMENT
Le Brexit gagne du terrain,
la tension monte sur les marchés
Brexit : l'opinion
britannique a basculé
SONDAGE YOUGOV POUR LE TIMES*,
AUPRÈS DES ÉLECTEURS BRITANNIQUES :
Pour la sortie
du Royaume-Uni
de l’UE
Le taux de l’emprunt allemand à dix ans est devenu négatif pour la première fois.
FINANCE Les derniers sondages
publiés mardi en Grande-Bretagne,
qui donnent gagnants les partisans
du Brexit lors du référendum du
23 juin, ont fait monter d’un cran la
pression sur les marchés. Alors que
le quotidien populaire The Sun a revendiqué à la une de son édition du
jour son soutien à la sortie du
Royaume-Uni de l’Union européenne, les Britanniques semblent
de plus en plus nombreux à basculer
dans le camp du « Leave ». Il
compte désormais six points
d’avance (53 %) dans les intentions
de vote, selon une enquête d’opinion ICM publiée par le Guardian, et
sept dans un sondage YouGov pour
le Times.
Incrédules il y a encore quelques
semaines, les investisseurs se mettent aux abris, effrayés par la volatilité qu’un divorce entre les Anglais et
le Vieux Continent susciterait sur les
marchés. En achetant massivement
les emprunts d’État les plus sûrs,
éternelles valeurs refuge, ils ont fait
tomber mardi le rendement de
l’emprunt d’État allemand à dix ans
en territoire négatif, pour la première fois de son histoire, à 0,033 % au
plus bas de la séance de la journée et
à - 0,005 % à la clôture. Un cap
symbolique. Ils acceptent donc dé-
sormais sur une pleine décennie de
payer l’État allemand pour avoir le
privilège de détenir ses obligations.
Les obligations souveraines japonaises et américaines ont aussi été très
recherchées.
« Depuis trois semaines, les taux
d’intérêt baissaient régulièrement à
cause du référendum britannique,
mais aussi parce que la Banque centrale européenne achète de plus en
plus d’obligations, et que les marchés
ne croyaient plus à une hausse de taux
aux États-Unis dès le mois de juin »,
rappelle Maxime Alimi, chez Axa IM.
« Mais depuis la fin de la semaine dernière, l’aversion au risque, face au
Brexit, a accéléré le mouvement. »
Mais cela ne concerne pas tous les
États. L’écart se creuse désormais
entre l’Allemagne et le reste de la
zone euro, notamment ceux des
pays périphériques, où les taux sont
remontés en flèche mardi. Alors que
certains observateurs redoutent
qu’un Brexit n’attise des velléités
d’indépendance dans les pays qui
ont payé le plus lourd tribut à la crise
de l’euro, « l’écart entre les taux allemands et les taux portugais à dix ans
par exemple s’est creusé de 0,30 %
ces huit derniers jours », relève Éric
Bourguignon, directeur de la gestion, directeur de la gestion taux et
crédit chez SLAM. Les emprunts
d’État français à dix ans, eux aussi,
ont terminé la journée en légère
hausse, à 0,42 %.
Emprunts d'État à 10 ans, TAUX DE RENDEMENT EN %
FRANCE
0,54
0,50
0,42
Source : Bloomberg
1,5
14/06/16
A
Mais la donne pourrait changer. Un
article du projet de loi « Sapin II »
adopté hier à l’Assemblée nationale,
prévoit en effet de renforcer le pouvoir du HCSF, notamment en matière d’assurances. Cette instance,
présidée par le ministre des Finances, Michel Sapin, devrait pouvoir
« moduler les règles de constitution et
de reprise de la provision pour participation aux bénéfices ». Aussi appelée participation pour excédent
(PPE), cette réserve de sécurité est
alimentée par les assureurs au fil des
exercices. Ces derniers s’en sont
servis les années difficiles pour doper la performance de leurs fonds en
euros. Mais, à l’avenir, les règles
pourraient être plus contraignantes.
tanniques le votaient, les Bourses
baisseraient encore, avec le risque de
mouvements irrationnels », souligne
Malik Haddouk, directeur de la gestion diversifiée chez CPR AM. Les
gestionnaires espèrent alors une intervention concertée des banques
centrales, pour contenir la volatilité.
« Il serait même possible de voir la
Réserve fédérale américaine, la Banque centrale européenne et la Banque
du Japon agir ensemble pour rassurer
les marchés », estime Maxime Alimi.
Mardi, des indiscrétions ont révélé que, dans ce cas, la Banque
centrale européenne (BCE) s’engagerait publiquement immédiatement à faire tout le nécessaire pour
maintenir la liquidité sur les marchés, et agir avec la Banque d’Angleterre. Les deux institutions faciliteraient aussi les échanges d’euros
et de sterling, en donnant de fait accès à des financements illimités
dans les deux devises aux banques
européennes.
À l’inverse, si les Britanniques
décidaient de rester dans l’Union
européenne, le soulagement ferait
probablement remonter les Bourses
« et sans doute aussi les taux d’intérêt allemands », prévoit Malik Haddouk. Désormais, les financiers caressent aussi un autre espoir : celui
que la chute des Bourses et de la livre fasse réfléchir les électeurs britanniques. ■
15/05/16
« Si le HCSF le décide, le rendement
des fonds en euros immédiatement
attribué pourrait fortement baisser.
Cela ne devrait pas déplaire aux assureurs qui jusqu’à présent ne voulaient pas être les seuls à prendre une
telle initiative », explique Guillaume
Leroy, actuaire associé chez Prim’act. Ces mesures pourraient aussi
influencer le comportement des
épargnants. « Cela devrait freiner la
collecte sur les fonds en euros, ce qui
est le but recherché », avance Cyrille
Chartier-Kastler, fondateur de
Facts & Figures. Les assureurs prennent en effet des risques en investissant l’épargne nouvelle et les obligations qui arrivent à échéance dans
des obligations ne rapportant pratiquement plus rien. « Ces investissements pourraient engendrer des pertes à l’avenir. Les assureurs peinent à
obtenir des rendements positifs hors
frais de gestion ou encore de distribution », poursuit Cyrille ChartierKastler, qui table sur un rendement
moyen de 1,95 % en 2016.
Par ailleurs, si la loi est définitivement adoptée en l’état, le HCSF
pourra prendre, en cas de nécessité,
« plusieurs mesures préventives, afin
de préserver la stabilité du système
financier ». Celui-ci pourrait notamment et de manière temporaire
« suspendre, retarder ou limiter,
pour tout ou partie du portefeuille, le
paiement des valeurs de rachat, la
faculté d’arbitrages ou le versement
d’avances sur contrat ». De telles
dispositions, qui visent à protéger le
secteur et les épargnants nécessiteront une modification du code monétaire et financier. ■
46 %
4
39 %
11
N’ira pas voter
Ne sait pas
*publié le 14/06/2016
La livre sterling en perte
de vitesse
LIVRE STERLING, EN EUROS
1,36
1,34
1,26 €
1,32
1,30
1,28
1,26
25/05/16
-4,32%
14/06/16
Infographie
e du 14/06/16
rné
ou
1,6
0,2
0,01
-0,05
0
0
-0,01
0,15
-
INCONVÉNIENTS :
Les taux négatifs
laminent les marges
des banques,
déstabilisent les
assureurs et pénalisent
les épargnants,
qui voient la
rémunération
de leurs placements
s’effondrer.
Pour certains
économistes, ils incitent
aussi des entreprises
peu solvables à
s’endetter, ce qui est
risqué.
-3,7
%
en un mois,
Perte de l’indice Footsie
de la Bourse de Londres,
à Paris, le CAC40
a perdu 3,8%
0,1
Le rendement des fonds
en euros sera plus encadré
Baisse du rendement
ALLEMAGNE
1,8
1,6
0,38
Les taux d’intérêt quasi nuls, voire
négatifs, font peser de plus en plus
de risques sur le secteur de l’assurance-vie. Depuis quelque temps,
les régulateurs du secteur tirent la
sonnette d’alarme en demandant
aux assureurs de modérer les rendements des fonds en euros. Dans
un secteur très concurrentiel, ces
derniers ont jusqu’à présent évité
de trop décevoir leurs clients. L’an
dernier, ces fonds ont rapporté en
moyenne 2,3 %, soit 0,25 % de
moins qu’en 2014. Une baisse jugée
« insuffisante au regard des circonstances macroéconomiques et financières actuelles », selon le rapport
annuel du Haut Conseil de stabilité
financière (HCSF).
les banques centrales
espèrent que les taux
négatifs inciteront
les entreprises
et les particuliers
à emprunter
pour investir, ce qui
soutiendrait l’économie.
Ils allègent aussi le coût
de la dette pour
les États.
Selon Bank of America Merrill
Lynch, les gestionnaires ont coupé
leurs investissements en actions,
qui sont au plus bas depuis quatre
ans. Ils se sont réfugiés sur les placements monétaires et détiennent
plus de liquidités en portefeuille
qu’ils n’en ont jamais eu depuis
2001. Les investisseurs se portent
aussi sur les devises les plus sûres,
comme le yen, remonté à son plus
haut niveau depuis trois ans, ou le
franc suisse, au plus haut depuis
trois mois. « Ils se couvrent massivement contre le risque de voir la livre
sterling s’effondrer si le Brexit était
voté », indique Maxime Alimi, chez
Axa IM. La devise britannique a
chuté de 4 % depuis le pic du
25 mai.
Mais même si l’inquiétude grandit, les marchés ne croient pas encore vraiment au Brexit. « Si les Bri-
1,7
0,42
DANIÈLE GUINOT £@danieleguinot
AVANTAGES :
Le yen, devise refuge
ÉTATS-UNIS
0,46
15/05/16
+
Même si les conséquences économiques d’un Brexit seraient, selon
les stratèges, plus lourdes pour la
Grande-Bretagne que pour la zone
euro, les craintes des investisseurs
font flancher toutes les Bourses
européennes. Le CAC 40, qui a encore lâché 2,29 % hier, a perdu en
cinq jours plus de 7,5 %. Mais là encore, les pays périphériques souffrent davantage, à l’image des actions italiennes en recul de près de
10 % sur cinq séances.
du Royaume-Uni
dans l’UE
J
ANNE BODESCOT
[email protected]
Pour le maintien
Source : Bloomberg
22
0,05
0
-0,05
14/06/16
15/05/16
14/06/16
Dans l’incertitude, la Fed
tentée par le statu quo
PIERRE-YVES DUGUA £@PDugua
CORRESPONDANT À WASHINGTON
Dans le doute, abstiens-toi. Cette
devise semble s’appliquer parfaitement à la Fed, la banque centrale
américaine. Les investisseurs ne
voient pas le comité monétaire de la
banque centrale relever son taux
directeur ce mercredi soir à l’issue
de sa réunion de deux jours.
Et pourtant, il y a un mois encore,
la présidente Janet Yellen et ses collègues préparaient clairement les
marchés à une nouvelle majoration
de taux. La Réserve fédérale avait
relevé son principal taux directeur
en décembre, pour la première fois
en dix ans, mettant fin à des années
de taux proches de zéro, destinés à
soutenir l’économie.
Craintes de gros remous
« La Fed ne va clairement pas relever
son taux cette semaine », assure Jan
Hatzius, économiste en chef de la
banque Goldman Sachs. « La vraie
question est : quel signal la Fed vat-elle donner sur ce qui se peut se
passer en juillet, en septembre et
après. Nous estimons qu’il y a 35 %
de chances qu’elle agisse en juillet et
35 % en septembre », résume-t-il.
La crainte de gros remous sur les
marchés en cas de vote favorable à
la sortie de l’Union européenne par
le Royaume-Uni dans huit jours est
un élément pris en compte par
Janet Yellen. Mais le facteur le plus
important est la performance du
marché du travail américain. Les
chiffres de l’embauche du mois de
juin, attendus le 8 juillet, pourraient
être décisifs, après les statistiques
décevantes de mai. Le rythme
mensuel de l’embauche depuis
mars est tombé en moyenne à
116 000 postes, deux fois moins que
l’année dernière. Dans le même
temps, le secteur des services, qui
domine l’économie, décélère. Voilà
qui explique en partie la chute des
taux obligataires américains. Les
investisseurs se réfugient en effet vers les obligations, jugées
sans risque. Le « T-Bond » à
dix ans n’offre plus que 1,6 %
de rendement. Du jamais-vu
depuis la fin 2012.
Pourtant, l’inflation, autre
paramètre guetté par la Fed, se
réveille, sous l’effet d’un début de
manque de main-d’œuvre
qualifiée et d’une forte
remontée des cours de
l’énergie. Ce léger rebond des prix, souhaité par Janet Yellen, ne devrait pas
suffire pour qu’elle
monte les taux.
Mais, à mesure
qu’elle attend, sa
marge
de
manœuvre diminue. ■
La présidente
de la Fed,
Janet Yellen, estime
que « les forces
économiques
positives » dépassent
les mauvaises.
WIN MCNAMEE/AFP
Ce récent
rapport sur
l’emploi a été,
globalement,
inquiétant
»
JANET YELLEN, PRÉSIDENTE
DE LA FED, COMMENTANT
LES DERNIERS CHIFFRES,
LA SEMAINE DERNIÈRE
mercredi 15 juin 2016 LE FIGARO
24
ENTREPRISES
D’après le scénario médian du COR, le « besoin
de financement » devrait encore durer… 25 ans.
GUILLAUME GUICHARD
£@guillaume_gui
SOCIAL La situation sur le front
des régimes de retraite s’est améliorée. Mais insuffisamment et non
sans douleur. D’après le projet de
rapport annuel du Conseil
d’orientation des retraites (COR),
qui doit être examiné mercredi, le
déficit des retraites ne sera « que »
de 0,2 point de PIB à horizon 2020,
c’est-à-dire qu’il atteindra environ 4 milliards d’euros. C’est encore beaucoup, mais c’est deux
fois moins que l’estimation réalisée l’année dernière par le COR.
Ces nouvelles projections divisent également par deux le déficit
cumulé des retraites sur les
25 prochaines années. Là où le
COR tablait en 2015 sur un déficit
cumulé, représentant 0,4 point de
PIB durant le prochain quart de
siècle, l’institution n’anticipe plus
qu’un « besoin de financement » de
0,2 point. Un écart considérable
en réalité qui revient à une baisse
cumulée de 100 milliards d’euros
du déficit des retraites les 25 prochaines années.
Ces chiffres sont issus du scénario médian du COR, déjà utilisé
l’an passé - ce qui permet les comparaisons. Ces hypothèses ne sont
donc ni les plus pessimistes, ni les
plus optimistes. Elles se fondent
sur une croissance des salaires de
1,3 % par an, et d’un taux de chômage, à terme, de 7 % (contre
10 % aujourd’hui). À noter, avec
une croissance des salaires de
1,5 %, les régimes seraient, sur 25
ans, presque à l’équilibre.
Quoi qu’il en soit, l’amélioration
enregistrée sur un an par les projections du COR est en très grande
VINCENT ISORE/IP3 PRESS/MAXPPP
Les régimes de
retraite sont encore
très loin de
l’équilibre financier
L’amélioration, sur un an, est en grande partie le résultat de l’accord signé en octobre par les partenaires sociaux.
partie le résultat de l’accord signé
en octobre par les partenaires sociaux pour sauver les retraites
complémentaires. Les mesures
prises dégageront en effet 6,1 milliards à horizon 2020.
Des réformes à venir
Mais elles produiront aussi de larges économies à long terme, que
paieront au prix fort les futurs retraités du privé. La seule baisse du
rendement des cotisations de retraite complémentaire, actée dans
l’accord, entraînera en effet une
baisse de 7 à 10 % des pensions des
retraités nés en 1990, par rapport à
la situation avant accord. En clair,
il faudra cotiser autant pour toucher moins. Toutefois, sans accord, plus personne n’aurait plus
bénéficié de retraites complémentaires, font valoir les partenaires
sociaux. Les caisses des différents
régimes auraient en effet fait faillite, à compter de 2017 pour celle
des cadres (Agirc).
Malgré ces efforts de la part des
employés du privé, les retraites
enregistreront donc tout de même
un déficit de 0,2 % du PIB durant
le prochain quart de siècle - et
même au-delà, alerte le COR. Les
Français n’en ont donc pas fini
avec les réformes. D’abord, la situation économique pourrait être
pire qu’attendue. Or les régimes
de retraite, financés majoritairement par les cotisations, sont très
sensibles à la conjoncture.
De plus, dans ses projections, le
COR « ne prend pas en compte la
dette déjà accumulée par certains
régimes », ni celle accumulée depuis le milieu des années 1990 au
sein de la Caisse d’amortissement
de la dette sociale (Cades), chargée
de gérer les dizaines de milliards
d’endettements de la Sécu. L’institution ne s’est pas non plus
aventurée à prédire l’impact du
compte pénibilité. Officiellement
« faute d’un recul temporel suffisant à ce jour pour quantifier ces effets ».
Le dispositif, mis en place entre
le 1er janvier 2015 et le 1er juillet
2016, offre la possibilité aux salariés exposés à des conditions de
travail pénibles de partir jusqu’à
deux ans plus tôt à la retraite. En
janvier, la ministre des Affaires
sociales estimait à 500 000 le
nombre de bénéficiaires du
compte pénibilité, alors même
que seulement quatre critères sur
dix étaient entrés en vigueur. Nul
ne sait donc aujourd’hui avec
précision combien de salariés en
bénéficiera à terme, et donc combien pourront partir plus tôt à la
retraite. ■
Des départements taillent dans les aides à la dépendance
Les collectivités en difficulté financière rabotent l’aide personnalisée d’autonomie.
31,5
%
Part
de l’État
dans le financement
de l’aide personnalisée
à l’autonomie (APA)
SOCIAL Il fallait s’y attendre… Selon la CFDT-retraités, l’aide aux
personnes âgées dépendantes fait
depuis peu les frais des difficultés
financières des départements.
Dans un communiqué, le syndicat
réformiste pointe du doigt quatre
collectivités - la Manche, le Gard,
l’Orne et la Somme - qui « rognent
sur les budgets sociaux en décidant
de mesures illégales qui frappent les
plus fragiles de notre société ».
L’aide personnalisée à l’autonomie (APA) en ferait tout particulièrement les frais. Cette allocation
est cofinancée par le département
et l’État à hauteur de 31,5 %. Elle
consiste en une prise en charge du
salaire des aides à domicile en faveur des personnes âgées qui ne
sont plus autonomes. Dans le dé-
tail, les services sociaux de la collectivité établissent, avec le bénéficiaire de l’aide, le nombre
d’heures requis par mois.
C’est justement au nombre
d’heures allouées aux personnes
âgées dépendantes que certaines
collectivités se sont attaquées. Le
conseil départemental de la Somme a envoyé début avril un courrier aux bénéficiaires de l’APA où il
explique être « contraint à des mesures de réduction de l’ensemble de
ses dépenses dont celles liées à
l’APA ». Concrètement, « dans ce
cadre les équipes médico-sociales
examineront la possibilité de diminuer d’une heure par mois votre plan
d’aide ».
D’autres départements préfèrent réclamer une participation
supplémentaire aux assurés sociaux. La Manche demande par
exemple aux allocataires de l’APA
de verser 1,50 euro par heure
d’aide à domicile. Le Gard a fixé
pour sa part cette participation à
deux euros de l’heure.
Autant de mesures qui vont à
l’encontre de la loi, dénonce la
CFDT-retraités, qui a engagé des
recours administratifs dans chacun
de ces départements. « Ces pratiques sont effectivement illégales »,
appuie Jean-Louis Sanchez, délégué général de l’Observatoire national de l’action sociale (Odas).
C’est en effet le niveau de revenu
qui doit déterminer, seul, le niveau
de prise en charge par la collectivité des aides à domicile.
En clair, les conseils départe-
mentaux ne peuvent pas réclamer
une participation supplémentaire.
Même en période de disette budgétaire. Tout au plus peuvent-ils discrètement passer consigne à leurs
agents d’être plus restrictifs dans la
distribution des heures d’aides à
domicile financées par l’APA, précise un fin connaisseur du système.
Recours administratifs
À la décharge des départements, la
participation de l’État dans le financement de l’APA n’a cessé de
diminuer ces dernières années.
« Certains départements peuvent
avoir de grandes difficultés avec
leur budget d’aides sociales, car le
contexte financier est extrêmement
contraint », explique-t-on à l’Association des départements de
« Cars Macron » : Transdev pointe le rôle de la SNCF
Le propriétaire d’Isilines accuse le groupe public de perturber ce marché en plein essor.
A
VALÉRIE COLLET £@V_Collet
TRANSPORT « Le marché de
l’autocar décolle », constate Laurence Broseta, la directrice France
de Transdev, maison mère d’Isilines, la compagnie d’autocars créée
il y a un an. Premier opérateur à se
lancer à l’assaut de ce nouveau
marché domestique, ouvert par la
loi Macron, Isilines a fait ses comptes : « En un an, de mai 2015 à
mai 2016, nous avons transporté
2,1 millions de passagers », rappelle
la dirigeante. Ces chiffres permettent de comparer le trafic d’Isilines
à celui de l’allemand Flixbus, qui
annonce avoir dépassé le million
de personnes transportées.
Mais la filiale du groupe Transdev
est loin de dresser un bilan idyllique
de la loi Macron. « Jusqu’en 2014,
Eurolines - qui réalisait des liaisons
internationales en autocar - était
profitable, rappelle Richard Dujardin, membre du comité exécutif.
Nous avons commencé à perdre de
l’argent lorsque la SNCF est arrivée
sur ce marché. » Le groupe public a
accumulé des pertes depuis 2012,
l’année de la création de iDBUS, devenu Ouibus. Ce que la SNCF a justifié en évoquant les investissements nécessaires pour conquérir
ce nouveau marché pour elle. Un
investissement d’autant plus lourd
que la SNCF a voulu endosser pleinement cette activité (achat de cars,
recrutement de conducteurs…).
«La SNCF perd de 40 à 50 millions
par an, estime Richard Dujardin. Il
faudrait que l’on nous dise un jour
d’où vient cet argent. »
3,3 centimes d’euro par
passager au kilomètre
Pour Transdev, dont le capital est
largement détenu par la Caisse des
dépôts, comme pour d’autres opérateurs d’autocars, la présence du
groupe public, en situation de monopole sur le ferroviaire, vient
perturber un marché purement
commercial où chacun espère devenir rentable rapidement. Mais la
guerre des tarifs est dévastatrice.
À l’heure actuelle, le prix du trajet par passager au kilomètre avoisine 3,3 centimes d’euros en auto-
En une année d’activité,
la compagnie de cars
Isilines a transporté
plus de 2,6 millions
de passagers. DR
car alors que, par comparaison, il
tourne autour de 8 centimes
d’euros au kilomètre en covoiturage et de 10 centimes d’euros en
train. Des conditions qui poussent
les acteurs de l’autocar à la soustraitance - environ 20 % chez Isilines-Eurolines - et à la consolidation. « Il y a un moment où l’on va
cesser de perdre l’argent », rassure
Laurence Broseta. Transdev s’attend toutefois à enregistrer des
pertes dans les autocars ces deux
prochaines années encore.
Pas question pour autant de
baisser les bras. En plus des 29
nouvelles lignes créées, Isilines va
ouvrir cet été des liaisons saisonnières vers l’Atlantique (Royan,
Saintes, La Rochelle, Bayonne,
Saint-Jean-de-Luz et Hendaye), la
Provence, la Côte d’Azur et le Languedoc-Roussillon ou encore les
Alpes.
Un partenariat avec les stations
autoroutières Total devrait également offrir aux clients Isilines des
interconnexions avec les différentes lignes de cars.
Le groupe prépare aussi la création d’un vaste réseau paneuropéen d’autocars pour permettre
aux passagers de prendre un billet
« porte à porte » grâce à une future plate-forme digitale. « Cette alliance offrira plus de 2000 destinations en un clic » promet Laurence
Broseta. La mise en service de ce
site est prévue à l’été 2017. Enfin
Transdev se félicite de pouvoir désormais commercialiser son offre
isilines sur le site voyagessncf.com. Elle voisinera avec celle
de Ouibus… ■
France (ADF). La Somme est effectivement l’une des collectivités qui
traversent les plus grandes difficultés budgétaires.
C’est dans ce contexte difficile
que la nouvelle loi d’adaptation de
la société au vieillissement, promulguée le 28 décembre 2015,
prévoit d’allouer de nouvelles ressources aux départements… afin
de financer de nouvelles dépenses ! Les collectivités doivent en
effet réviser, d’ici à début 2017,
l’APA des personnes les plus dépendantes pour leur proposer davantage d’heures d’aide. Et l’ADF
de s’inquiéter : « Les départements
craignent que les nouvelles recettes
qui leur sont allouées ne suffiront
pas à compenser les nouvelles
dépenses. » ■
G. G.
EN BREF
GECINA RENFORCE
SON OFFRE
£ La société Gecina a annoncé
mardi renforcer son offre
d’achat sur Foncière de Paris.
Elle y ajoute une troisième
option en obligations
subordonnées remboursables,
avec une prime de 8 % sur celle
de sa rivale Eurosic.
MICHELIN INVESTIT
EN CHINE
£ Michelin a pris une
participation dans e Dai Bo,
start-up Internet chinoise
proposant des services
de voiturier dans tout le pays.
Cet investissement s’inscrit
dans la stratégie de
diversification du fabricant
de pneumatiques dans les
services. En mai, le groupe
avait indiqué qu’il n’excluait
pas d’autres acquisitions
dans le digital. Les termes
financiers de l’opération avec
e Dai Bo n’ont pas été précisés.
+@
» Sanofi multiplie
les applications santé
» Où en est précisément la mise
en œuvre de la loi Macron ?
www.lefigaro.fr/economie
*L’ingéniosité au service de la vie
Nombreux sont ceux qui
parlent de digitalisation.
Pour nos clients, elle est
déjà une réalité.
C’est l’ingéniosité au
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mercredi 15 juin 2016 LE FIGARO
26 ENTREPRISES
ROBERTO MOLINOS/AIRBUS GROUP
La Clio change pour
rester au sommet
Lancé en 2003, le programme A 400M d’Airbus aura connu des retards, des dérapages financiers et des problèmes techniques.
Enfin de bonnes nouvelles
pour l’Airbus A 400M
L’industriel a livré le premier appareil doté de capacités tactiques à la France.
DÉFENSE L’A 400M est-il sur le
point de s’affranchir de la loi de Murphy ? Pour la première fois depuis
bien longtemps, les nouvelles sont
bonnes. Le premier avion de transport militaire européen doté de nouvelles capacités dites « tactiques » est
enfin prêt à entrer en service au sein
de l’armée de l’air française. L’avion
a été livré, en début de semaine, par
Airbus DS à la base aérienne 123 Orléans Bricy, QG de l’A 400M Atlas,
comme il a été baptisé par les armées
clientes. « Il est pris en charge par
l’escadron Touraine » en vue d’une
mise en service en théorie dès ce
mois-ci, précise l’armée de l’air.
Celle-ci attendait ces nouvelles capacités tactiques, « si précieuses » sur
les théâtres extérieurs, avec impatience. Les huit premiers appareils livrés par Airbus DS étaient dotés des
seules capacités de transport logistique longue distance. « C’est notre
neuvième Atlas mais le premier doté de
capacités tactiques. Nous devons en
recevoir deux autres exemplaires de ce
type d’ici à la fin 2016 », souligne un
porte-parole de l’armée de l’air. Au
total, sur les 11 appareils entrés dans
la flotte depuis 2013, six auront ces
capacités. Trois des premiers A 400M
livrés sont en effet en cours de « retrofit », c’est-à-dire de mise à jour
aux premiers standards tactiques
dans les usines d’Airbus DS. Tom Enders, PDG d’Airbus Group, aura donc
réussi à tenir l’engagement pris
auprès de Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, pour l’échéance
2016.
« Défauts de jeunesse »
D’ici à la fin de l’actuelle loi de programmation militaire (LPM) en 2019,
l’armée de l’air devrait être à la tête
d’une flotte de 15 A 400M Atlas « tactiques ». Certes, les premiers ne disposent pas de toutes les spécifications demandées par l’armée de l’air.
« Ils ont le blindage, le premier niveau
de l’auto-protection (le leurre) ainsi
que les premières capacités d’aérolargage de matériels par la trappe arrière
et d’ouverture automatique permettant de parachuter des hommes à partir de la porte latérale », développe un
porte-parole de l’armée de l’air.
Manquent l’intégralité des équipements d’auto-protection notamment contre les missiles courte portée, le ravitaillement d’hélicoptères
en vol ou encore le « poser tactique » : la capacité d’atterrir sur des
terrains sommaires partout dans le
monde. Comme c’est le cas pour tout
avion militaire, les capacités de
l’A 400M évolueront et s’enrichiront
tout au long de la vie du programme,
ce qui implique des retours chez l’industriel pour des mises aux nouveaux standards.
L’arrivée du premier Atlas tactique en France marque donc un tour-
nant pour ce programme lancé en
2003, dont les retards, dérapages financiers et problèmes techniques
défraient la chronique depuis des années. Jean-Yves Le Drian a marqué
sa satisfaction et sa confiance dans
l’avion. « L’A 400M sera, c’est ma
conviction, un avion exceptionnel mais
il connaît des débuts difficiles (…), il
montre des défauts de jeunesse », at-il déclaré. « Mais les évolutions récentes (…) traduisent vraiment la mobilisation de l’ensemble de l’industrie
derrière ce programme. »
Tom Enders a à nouveau fait son
mea-culpa en mai 2016, en reconnaissant « des erreurs énormes » attribuables aux industriels mais aussi
aux États clients. L’A 400M a accumulé les problèmes techniques avec
son moteur, un turboprop de nouvelle génération très complexe, et
connu un crash mortel lors d’un vol
d’essai en mai 2015. Derniers problèmes en date, l’apparition de fissures
(criques) dans le fuselage et d’une
usure prématurée d’une pièce de la
boîte de transmission de puissance.
Sur ce dernier point, les motoristes
ont trouvé « une solution intermédiaire », selon le journal latribune.fr.
L’objectif est de la faire certifier cet
été afin d’équiper les appareils le plus
rapidement possible. Cette solution
permettrait d’espacer les révisions,
aujourd’hui obligatoires toutes les
20 heures de vol ! Cela, dans l’attente
d’une solution définitive, au mieux
en 2017. ■
LES DÉCIDEURS
â PATRICE VIDAL
Xerox
L’entreprise américaine promeut cet ingénieur
informatique entré dans le groupe en 1990
directeur pays des filiales belges et luxembourgeoises. Depuis 2011, il pilotait les divisions LEO
et GDO en France.
â LAURENT ROUBIN
Banque palatine
La banque des entreprises et du patrimoine,
filiale de BPCE, se dote d’un nouveau président.
Membre du codir général, chargé du pôle banque commerciale et assurance et membre du
directoire de BPCE, il succède à Jean-Yves Forel,
nommé DG transformation et excellence opérationnelle au sein du codir général du groupe.
A
â FRANCIS LE CAM
Oliver Wyman
L’HEC de 67 ans, ex-dirigeant de Bel et
expert reconnu de l’industrie de la
grande consommation, rejoint le cabinet mondial de conseil aux directions générales
comme senior advisor, au sein du bureau parisien. Ex Danone et Dim, il a débuté chez Procter & Gamble.
L’AIRBUS A 400M
CHIFFRES CLEFS
174
appareils ont été
commandés ;
24 exemplaires
ont été livrés
8
pays clients : Allemagne,
France, Grande-Bretagne,
Belgique, Luxembourg,
Espagne, Turquie
et Malaisie
7,7
EMMANUEL EGLOFF £@eegloff
AUTOMOBILE Avec le renouvellement de la Clio, c’est un véritable best-seller qui fait sa mue.
Depuis le lancement de sa toute
première version, en 1991, plus de
13 millions de Renault Clio ont été
commercialisées dans le monde.
Des chiffres qui en font tout simplement la voiture française la
plus vendue de tous les temps.
Son renouvellement est forcément stratégique pour la marque
au losange. Il s’agit toutefois plus
d’un lifting, que d’une toute
nouvelle voiture. Le constructeur met en avant une nouvelle
signature lumineuse, les projecteurs LED et l’étendue de la
gamme moteurs de la nouvelle
Clio. En revanche, la carrosserie
reste identique à la version précédente, permettant de limiter
les investissements relatifs à ce
lancement.
Le risque d’un échec semble
donc faible. Ce qui n’était pas le
cas en 2012, lors du lancement de
cette quatrième génération de la
Clio. Il s’agissait du premier modèle dessiné par Laurens Van den
Acker, le responsable du design
du constructeur français. Et il
avait effectué des choix forts, notamment une taille abaissée de
5 centimètres et une longueur
augmentée de 3 centimètres
quand les concurrents se dirigeaient plutôt dans la direction
opposée.
Ces choix osés n’ont pas entravé sa réussite commerciale. Depuis son lancement, cette Clio 4
est la voiture la plus vendue en
France. En Europe, elle occupait
le deuxième rang sur l’ensemble
Richemont : Thibaut Pellegrin prend
en main les montres A. Lange & Söhne
Depuis son master marketing à l’Essca, le fils
d’antiquaires, fan de voitures et de motos est
allé vite, dopé par sa passion pour l’art et son
goût du beau. S’il débute d’abord chez L’Oréal
au sein de Lancôme, il n’hésite pas à céder au
chant des sirènes quand se présente à lui
l’opportunité de rejoindre Richemont. C’est
en 2008 quand Cartier International, alors
dirigé par Bernard Fornas, lance sa collection
Renault et Laurens Van den Acker
ont d’ailleurs largement contribué à cette évolution, avec le
Captur, un SUV urbain, lancé en
2013. La concurrence n’est pas
restée inactive, notamment sur ce
segment des SUV urbains, avec la
Peugeot 2008, l’Opel Mokka ou la
Ford Ecosport. Il faut donc apprécier la performance d’une gamme
plutôt que d’une voiture. Le terrain gagné par la Clio a été gagné
par le Captur. Et, sur ce plan, Renault a réussi un coup de maître,
sur ce segment B. En 2012, au lancement de la Clio 4, la marque au
losange occupait le 5e rang sur ce
segment, avec 8 % de part de
marché, derrière Opel, Ford,
Volkswagen et PSA, selon Jato
Dynamics. Aujourd’hui, Renault
occupe la première marche du
podium avec 11 % de part de marché. Une progression de trois
points spectaculaire sur une aussi
courte période. ■
Renault présente la 5e version de son best-seller, la Clio.
â
L’école Cartier
11 % de part de marché
milliards d’euros
de surcoûts, au bas mot,
par rapport au budget
de 20 milliards prévu
en 2003
PAR Carole Bellemare avec Corinne Caillaud
La valeur n’attend pas le
nombre des années… À
30 ans seulement, Thibaut
Pellegrin prend du galon
dans la galaxie du groupe de
luxe Richemont en prenant en main les très
chics montres A. Lange & Söhne pour l’Europe
de l’Ouest. Pour lui, incontestablement le
Graal, la plus belle marque de montres au
monde, selon l’avis des experts et des collectionneurs aussi. « Je connais la maison depuis
l’âge de 17 ans. J’avais commencé mes devoirs
avant de la rejoindre… » Il faut dire que l’élégant et très disert jeune homme a la passion de
l’horlogerie chevillée au corps. Basé à Madrid
chez Richemont Iberia, il gère désormais avec
la casquette de brand manager les marchés
France, BeLux, Espagne et Portugal de la marque de haute horlogerie saxonne.
de l’année 2015, derrière l’inoxydable Volkswagen Golf. Pour
autant, le volume des ventes n’a
pas été au niveau des versions
précédentes. La Clio version 2,
lancée en 1997, s’est écoulée à
plus de 500 000 exemplaires par
an. La suivante l’a été à plus de
300 000. La Clio 4 se contente
pour l’instant de 260 000 ventes
par an. Cette baisse s’explique par
un changement de la structure du
marché. Le segment B - celui de
la Clio - était occupé à 90 % par
des berlines tricorps au début des
années 2000. Elles sont maintenant concurrencées par de nouvelles silhouettes, à commencer
par les SUV, et leur part est tombée à 65 %.
RENAULT
VÉRONIQUE GUILLERMARD
£@vguillermard
Le modèle est, depuis 2012,
le plus vendu en France.
de haute horlogerie. Une aubaine pour celui
qui fait ses preuves durant cinq ans à Paris à la
division marketing international et développement produit. Puis à New York au sein de
Cartier North America, en charge du marketing horlogerie. Et enfin à la direction du
Watch Salon du flagship de la 5 th Avenue.
Celui-ci se classe n° 2 parmi le réseau mondial
de 300 boutiques… « Une très belle école au
cœur de la stratégie internationale », mesure le
tout juste trentenaire, qui de New York à
Madrid poursuit ainsi au pas de charge son
parcours sur la planète luxe. Fondée en 1845
par Ferdinand A. Lange à Dresde, Lange
& Söhne a eu deux vies, une au XIXe siècle et
l’autre à partir de 1990, après la chute du mur
de Berlin. Richemont, qui a racheté la manufacture en 2000, a permis de renforcer ses
moyens et son haut niveau de finition. « La
seule marque à accorder le même soin aux montres d’entrée de gamme qu’aux montres les plus
chères », souligne le jeune boss, qui avec le
lancement de la montre à 15 000 euros bénéficiera désormais d’une large gamme, jusqu’à
2 millions… Mais la production de la maison
dirigée depuis 2010 par Wilhelm Schmid, exBMW, reste limitée. Elle est estimée à
7 000 pièces par an. Une marque d’initiés qui
constituent une vraie communauté à travers le
monde.
C. B.
www.lefigaro.fr/decideurs
â JEAN-LUC VENTURA
Industrie de l’eau-UIE
Le président de Degrémont France est
élu à la tête de l’Union nationale des
industries et entreprises de l’eau et de
l’environnement. Il remplace Didier Haegel,
DG de Vinci Environnement, qui assumait cette mission depuis 2012.
â FLORENCE LECOUTRE
Euler Hermes
Jusqu’alors directrice informatique du leader
mondial de l’assurance-crédit, elle devient à
partir du 20 juin DRH du groupe. Elle succède
à Bernd Lehmann, nommé président d’Euler
Hermes Belgique.
â BÉATRICE LIÈVRE-THÉRY
Société générale
L’HEC de 47 ans qui évolue au sein de la banque depuis onze ans, successivement responsable d’études stratégiques, banquier conseil,
et depuis 2014 directrice de l’agence grandes
entreprises Paris Étoile, prend la direction des
activités immobilières. Cette ancienne du
Crédit lyonnais et de Suez succède à Gérard
Frabolot qui part à la retraite.
LE FIGARO
mercredi 15 juin 2016
ENTREPRISES
27
Bouygues fâché contre Generali pour la tour Saint-Gobain
Le groupe de BTP poursuit devant la justice l’assureur et Hines, son prestataire, pour rupture abusive de contrat.
Le montant des
indemnités que
Bouygues réclame
devant la justice
IMMOBILIER Le chantier va commencer dans quelques semaines à la
Défense et devrait être achevé en
2019. Vinci a été choisi pour
construire une tour de 38 étages
d’une hauteur de 165 mètres. Un
gratte-ciel de 45 000 m2 appartenant
à l’assureur italien Generali et loué à
Saint-Gobain, qui en fera son nouveau siège. Un showroom géant
pour le groupe du CAC 40, leader
mondial de l’habitat durable, dont
beaucoup de produits (verre, isolation…) seront utilisés dans cet édifice.
Bouygues, qui avait signé un précontrat pour construire ce bâtiment avant d’être évincé de l’affaire au profit de Vinci, n’a toujours
pas digéré la volte-face du propriétaire, Generali. C’est qu’il s’agit
d’un édifice à 150 millions d’euros.
Du coup, selon nos informations, le
groupe de Martin Bouygues a attaqué en justice début 2016 Generali
et son assistant à maître d’ouvrage,
Hines, pour rupture abusive de
contrat. Il demande devant le tribunal de grande instance de Paris
des dommages et intérêts de
35 millions d’euros. De quoi compenser les mois de travail du groupe
de BTP et la mauvaise réputation
qui résulte de cette rupture brutale.
Si Generali s’est séparé de Bouygues dans la dernière ligne droite,
c’est à cause du prix, selon un spécialiste du dossier : « En examinant
le cahier des charges, Bouygues s’est
aperçu que l’ouvrage coûterait plus
cher que prévu. Et Generali ne l’a pas
supporté. » La réalité est probablement plus nuancée. Et d’autres voix
se font entendre pour expliquer le
retournement de l’assureur.
Climatisation à 16 °C
Selon nos informations, en étudiant
le cahier des charges remis par Generali et Hines, Bouygues a estimé
que la climatisation prévue par les
spécifications techniques diffuserait
un air à 16 °C. Largement insuffisant
pour des salariés amenés à passer au
moins sept heures par jour dans leur
bureau. Pour augmenter la température, il aurait fallu refaire des études techniques et modifier les structures de ce gratte-ciel (sols, plafond,
isolation…). Cela nécessitait de déchiffrer le coût du bâtiment. Bouygues n’en a pas eu le temps.
Generali n’a pas transformé son
précontrat en contrat ferme pour
bâtir cette tour de nouvelle génération dessinée par les architectes
Jean Pistre et Denis Valode. À la
place, il a relancé fin 2015 un appel
d’offres express, consultant seulement Vinci et Eiffage, à qui il n’a
laissé que quelques semaines pour
remettre une offre. Finalement,
c’est Vinci qui l’a emporté comme
l’a indiqué début mai l’assureur italien. Avec un cahier des charges
revu et corrigé qui permettra
d’avoir une climatisation tout à fait
dans les normes (à 19 °C). Ironie de
l’histoire, Generali aurait accepté
l’offre de Vinci alors qu’elle serait
plus chère que celle de Bouygues.
Selon nos informations, depuis
que Bouygues a déposé sa plainte en
justice, Generali a ouvert la porte
pour trouver un arrangement financier. En clair, l’indemniser pour
éviter un procès. Bouygues n’a pas
répondu à ces appels du pied. Contactés, Bouygues, Hines, Generali et
Saint-Gobain n’ont pas souhaité
commenter la situation. ■
EN BREF
Areva :
les dessous
d’un sauvetage
périlleux
AIR FRANCE : L’IMPACT
DE LA GRÈVE DÉPASSE
40 MILLIONS
£ L’impact financier des quatre
jours de grève observés depuis
samedi par les syndicats de
pilotes d’Air France dépasse
probablement « les 40 millions
d’euros », selon le PDG d’Air
France, Frédéric Gagey.
Une rencontre « d’ici la fin
de la semaine pour une reprise
du dialogue dans un contexte
qui n’est plus un contexte
de grève » sera proposée
aux syndicats, a-t-il ajouté,
précisant que la compagnie a
« réussi à tenir 80 % des vols ».
L’État va négocier avec Bruxelles des
mesures d’urgence supplémentaires.
EXCLUSIF
BERTILLE BAYART £@BertilleBayart
ÉNERGIE Hors normes ! Le plan de
sauvetage d’Areva est une opération
inédite de déconstruction et, espèrent
ses dirigeants et l’État, de reconstruction, dont la complexité est à la hauteur de la sensibilité de l’activité, nucléaire, et des pertes déjà encaissées.
Le principe a été arrêté il y a un an, le
3 juin 2015, à l’Élysée. François Hollande avait tranché : le salut d’Areva
passera par la cession majoritaire de
toute son activité réacteurs (Areva
NP) à EDF. C’est la fusion de 2001 entre les réacteurs de Framatome et
l’industriel du cycle de l’uranium Cogema qui, en somme, est défaite.
Mais depuis un an, les « tuiles » se
multiplient pour Areva et transforment son opération de sauvetage en
parcours du combattant. De quoi
créer de la confusion et de l’inquiétude chez les partenaires du groupe,
mais aussi chez ses créanciers. L’entreprise fera donc, ce mercredi, un
point exhaustif de situation.
Areva va schématiquement être
divisé en trois. Areva NP, ingénieur et
fabricant de réacteurs, doit être majoritairement cédé à EDF. Par
ailleurs, un « nouvel Areva », provisoirement baptisé « NewCo », recentré sur le cycle de l’uranium, sera
créé. Enfin, Areva SA va gérer et solder l’héritage : il conservera les actifs
à céder jusqu’à leur vente effective
(Canberra, Areva TA ou encore le
pôle énergies renouvelables), et les
passifs, notamment les litiges. C’est
en particulier cette structure de défaisance qui gérera le contrat de
construction du réacteur OL3 en Finlande, et portera les risques financiers de l’arbitrage en cours avec le
client TVO.
NewCo et Areva SA recevront chacun, vraisemblablement début 2017,
une partie des 5 milliards d’euros
d’augmentation de capital promis en
janvier par l’État. Le partage de la
somme entre les deux n’est pas arrêté. Il dépendra notamment de la répartition de la dette qui sera opérée
entre les deux structures. Chez
NewCo, d’autres acteurs, comme le
chinois CNNC avec lequel un protocole d’accord a été signé en novembre, pourraient investir aux côtés de
l’État et jusqu’à un tiers du capital.
Pour Areva SA, la recapitalisation sera
100 % publique. Elle pourrait amener
l’État à plus de 95 % du capital et impliquer un retrait de la Bourse.
Le calendrier s’annonce très tendu. Les opérations doivent obtenir le
feu vert de la Commission européenne. La transaction avec EDF est suspendue aux résultats des analyses des
anomalies de la cuve du réacteur EPR
de Flamanville fournie par Areva à
l’électricien. Elle est également
conditionnée aux résultats des investigations provoquées par la découverte récente de falsification des tests
qualités des pièces forgées dans l’usine du Creusot.
Le projet du sauvetage
d’Areva prévoit la
scission de l’entreprise
en trois structures
disctinctes. JACKY
NAEGELEN/REUTERS
lippe Knoche, directeur général
d’Areva, sera dès le 1er juillet installé
dans ses fonctions de patron opérationnel d’un NewCo encore à créer,
tout comme Bernard Fontana dirige
un Areva NP pas encore séparé de sa
future ex-maison mère… La question
du nom de NewCo est posée. Mais
qu’elle reprenne ou non la référence
à Areva, cette entité doit commencer
à faire la démonstration de son avenir. Sur le plan financier, elle espère
un redressement matérialisé par des
indicateurs solides, proches du niveau « investment grade » dans
l’échelle des agences de notation, à
l’horizon 2019. Son plan d’affaires
s’appuie sur un carnet de commandes de 33 milliards d’euros sur huit
ans, un programme d’économies de
1 milliard d’euros bien engagé, et un
répit à venir sur le front des investissements en voie d’achèvement dans
ses plus grosses usines. ■
VEOLIA SE RENFORCE
DANS LES PRODUITS
SULFURÉS
£ Veolia a acheté la division
« produits sulfurés » de
l’entreprise américaine
Chemours, pour 325 millions
de dollars (288 millions
d’euros). Cette division
est spécialisée dans le
traitement et la régénération
de l’acide sulfurique
et des gaz de soufre issus
des activités de raffinage.
Organisation au 1er juillet
Surtout, l’opération de cession
d’Areva NP va devoir se réaliser selon
un plan B. Le plan A supposait que le
finlandais TVO accepte le transfert
préalable du contrat OL3 d’ANP à
Areva SA. Les négociations pour obtenir ce feu vert et au-delà, un règlement global du litige et une remise à
plat des conditions d’achèvement du
chantier, ont échoué. Résultat : le
camp français contourne l’obstacle,
avec un schéma dit de « drop
down ». Ce n’est pas Areva NP
qu’EDF va acheter, mais une structure miroir dans laquelle on va « descendre » chacun des actifs, sauf le
contrat OL3. Un travail juridique titanesque est nécessaire.
La mise en œuvre de ce plan B a
pour conséquence un glissement des
calendriers. La cession d’Areva NP ne
devrait avoir lieu que d’ici la fin 2017.
Or, la survie financière d’Areva dépend pour partie de cette opération.
Le sujet devrait, selon nos informations, être abordé fin juillet lors du
conseil d’administration qui arrêtera
les comptes semestriels. Ce qui suppose, en droit, que la continuité d’exploitation de l’entreprise soit assurée.
Dans les faits, Areva n’a aujourd’hui
de certitude qu’à l’horizon du 20 janvier 2017, date à laquelle le prêt d’urgence de 1,1 milliard d’euros consenti
en février par un pool bancaire vient à
échéance. Il va donc falloir soit renégocier ce prêt pour en rallonger le terme, soit faire appel à l’État afin qu’il
prenne de nouveaux engagements.
Areva ne fait aucun commentaire,
mais, de source proche du dossier, le
gouvernement devrait négocier avec
Bruxelles la possibilité de consentir à
Areva une « aide au sauvetage », un
instrument d’exception permis par la
réglementation européenne à condition qu’il n’excède pas six mois.
Le chemin de croix d’Areva est
donc loin d’être terminé. Mais en attendant que le découpage soit effectif,
l’organisation se met en place. Phi-
LES CLEFS
DU SAUVETAGE
5
milliards
d'euros
d’augmentation de capital
par l’État
2,5
milliards
d'euros
Le spécialiste français
du réaménagement commercial
des entrées de ville
Strasbourg Nord Ode à la mer
Vendenheim Montpellier
OUVERTURE 2019
OUVERTURE 2020
Valeur estimée
d’Areva NP dont EDF
doit prendre le contrôle
1
milliard
d'euros
d’économies engagées
à horizon 2018
FREY mène à Strasbourg et Montpellier les deux plus grandes opérations françaises
de requalification commerciale d’entrée de ville
Pour toute information, contacter Grégory Samocki : [email protected]
frey.fr
A
35
millions
d’euros
EXCLUSIF
JEAN-YVES GUÉRIN £@jyguerin
mercredi 15 juin 2016 LE FIGARO
28
IMMOBILIER COMMERCIAL
Les centres-villes font campagne
pour attirer les centres commerciaux
Les villes multiplient les initiatives pour revitaliser leur centre grâce au commerce.
En construction, le complexe Muse, d’une surface commerciale de 37 000 m2, est situé en face du Musée Pompidou, à Metz. Le Prado (à droite) ouvrira 23 000 m2 de commerces à Marseille en 2017.
AMÉNAGEMENT Du 15 au 16 juin se
déroule à la Porte de Versailles à Paris la 13e édition du Siec. Organisé
par le Conseil national des centres
commerciaux (CNCC), ce rendezvous annuel dédié à l’immobilier
commercial va attirer plus de
4 000 visiteurs, rassembler 135 exposants, 1 600 représentants d’enseignes, 1 535 promoteurs et
470 acteurs des villes et des pouvoirs publics.
Cette année, le salon est placé
sous le signe de l’attractivité des
centres-villes. Ce sujet est d’actualité alors qu’un rapport consacré à
la revitalisation du commerce en
centre-ville va être remis à Martine
Pinville, secrétaire d’État chargée
du Commerce, de l’Artisanat et de
la Consommation. Pour redynamiser un centre ancien, souvent
vieillissant, le volet commercial est
un levier d’action possible. « On a
trop eu tendance à opposer le commerce “dans les murs” à celui de périphérie. Or l’équilibre entre ces deux
secteurs est nécessaire. Ces formes
de commerce sont complémentaires.
On oublie qu’un centre commercial
sur cinq se situe en ville », explique
Julie Valode, directrice du Siec.
« Une ville fonctionne si son centreville est fort et dispose d’une offre
commerciale attractive », complète
Philippe Journo, PDG et fondateur
de la Compagnie de Phalsbourg.
De plus en plus souvent installés
en cœur d’agglomération et en milieu urbain dense, les nouveaux
centres commerciaux se déclinent
sous différents formats. Il y a ceux à
ciel ouvert créés de toutes pièces
qui se raccordent à la ville existante. C’est le cas d’Avaricum à Bourges et de La Promenade Sainte-Catherine à Bordeaux. « L’opération
est réussie lorsque cette greffe commerciale semble avoir toujours été
là », observe Julie Valode. Il y a
aussi le centre commercial traditionnel autrefois excentré rattrapé
par l’urbanisation de la ville. Ces
derniers (Cap 3000, Rosny 2, Carré
Sénart) se remettent aux goûts du
jour.
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A
SIEC 2016 - Rendez-vous sur le stand E8-F5
a trop
« euOntendance
à opposer
le commerce
« dans les
murs » à celui
de périphérie.
Or l’équilibre
entre
ces deux
secteurs est
nécessaire.
On oublie
qu’un centre
commercial
sur cinq
se situe
en ville
»
JULIE VALODE,
DIRECTRICE
DU SIEC
tiers dans leur centre ou à proximité, les collectivités locales privilégient les opérations mélangeant
commerces, loisirs, équipements
publics, logements et bureaux.
« On observe depuis quelques années
un mouvement de fond. Les métropoles ont une volonté de fabriquer des
morceaux de ville offrant une diversité d’usages. Le commerce s’avère
la pierre angulaire de ces nouveaux
quartiers », souligne Gilles Boissonnet, président du directoire d’Altarea Commerce.
Un endroit où passer
un bon moment
« C’est normal, il faut combiner toutes les fonctions de proximité qui font
l’essence de la ville et qui créent de
l’animation en journée et le soir, en
semaine et le week-end », affirme
Thierry Cahierre, directeur général
de Redevco France. Car il faut faire
venir des visiteurs. « Le centre
commercial doit être un endroit propice à la balade, être une destination
où l’on vient passer un bon moment », précise Julie Valode. Les
exemples de projets urbains mixtes
*Les marques tendance méritent des centres tendance - **100% commerce
M&CSaatchi Little Stories
ANNA HAGÈGE
en cours sont nombreux. Ainsi à
Massy, Altarea Cogedim réalise la
Place du Grand Ouest.
Imaginé par l’architecte urbaniste Christian de Portzamparc, ce
quartier neuf comptera à terme
près de 850 logements, une résidence seniors, une école maternelle, un hôtel 4 étoiles, un complexe
de 9 salles de cinéma, un centre des
congrès, 27 commerces et 9 restaurants. À Metz, le groupe Apsys
construit le complexe Muse situé en
face du Musée Pompidou. « Ce site
d’une surface commercial de
37 000 m2 ouvrira en 2017. On trouvera à proximité 10 000 m2 de bureaux et 400 logements. La mixité
des fonctions est essentielle », précise Maurice Bansay, président fondateur d’Apsys. « Les nouveaux formats de magasins proposés en ville
doivent correspondre aux besoins des
enseignes nationales et internationales », commente Éric Costa, président de Citynove, la foncière immobilière des Galeries Lafayette qui
ouvrira un grand magasin sur les
Champs-Élysées à Paris, fin 2018. Le
bon emplacement de certains sites
DR
« intra muros » attire autant les
opérateurs. « Le centre-ville a pour
le commerce beaucoup de vertus.
Outre sa situation de qualité, cette
localisation bénéficie souvent d’un
accès facile. Si aux alentours, le cadre
environnant est ancien et historique,
c’est encore mieux », indique Laurent Morel, président du directoire
de Klepierre. Propriétaire de la galerie commerciale de la gare SaintLazare, cette foncière développe à
Marseille le Prado, 23 000 m2 de
commerces, qui ouvrira en 2017.
Dans ce quartier en mutation proche du Stade du Vélodrome, des immeubles d’habitations et des équipements publics sortent de terre.
Si le centre-ville reste attractif
pour le commerce, une mise en
scène est nécessaire pour attirer des
consommateurs. « On réalise à
chaque fois un projet sur mesure,
c’est-à-dire adapté au site et à son
environnement. Même en centre-ville, un centre commercial doit créer
une polarité, une urbanité et même
du lien social », témoigne Jérôme
Grivaux, directeur des affaires publiques chez Unibail-Rodamco. ■
Les règles du succès
pour attirer les consommateurs
Plus de quarante ans après leur
création en France, les centres
commerciaux connaissent une
nouvelle jeunesse. « La crise économique de 2008 et le boom de l’ecommerce ont bouleversé les modes
de consommation. Face à cet environnement différent, ces lieux de
commerces ont dû se réinventer. Jusqu’alors, ils étaient encore de belles
endormies. Aujourd’hui, c’est fini.
L’enjeu majeur d’un centre consiste à
séduire le consommateur et à l’inciter à sortir de chez lui », affirme
Jean-Michel Silberstein, délégué
général du Conseil national des
centres commerciaux (CNCC).
Pour créer de la fréquentation
dans ces temples du commerce, les
opérateurs redoublent d’inventivité et n’hésitent pas à jouer plusieurs cartes. Pour qu’un centre
commercial soit fréquenté, son offre doit être diversifiée, disposer
d’un magasin locomotive et offrir
un renouvellement régulier des
boutiques.
« Actuellement, le marché est dynamique. De nombreuses enseignes
internationales cherchent à se développer sur le marché européen »,
ajoute Jean-Michel Silberstein.
Toutefois, ces enseignes sont de
plus en plus mobiles. « Elles font régulièrement évoluer leur concept et
n’hésitent pas à déménager pour des
boutiques mieux placées ou aux surfaces plus adaptées », constate
Thierry Bonniol, directeur France
du département commerce de BNP
Paribas Real Estate Transaction. « Il
faut également trouver la bonne
taille du centre qui soit adaptée au
site », ajoute Philippe Journo, pré-
sident de la Compagnie de Phalsbourg. Autre règle : ces complexes
doivent aussi être des destinations
de détente et de loisirs pour se promener seul, entre amis ou en famille. L’autre facteur de réussite est
de composer un environnement
agréable. Si certains sites sont à ciel
ouvert pour reproduire une rue ou
un « morceau de ville », d’autres
sont couverts mais baignés de lumière et de transparence.
Voiturier et conciergerie
Le geste architectural participe à la
création de l’identité du site et
marque un repère fort dans le paysage urbain. « Une architecture
spectaculaire devient l’emblème
d’un centre et le transforme en un
lieu iconique », soutient Jean-Michel Silberstein. Pour attirer et
choyer des consommateurs à fort
pouvoir d’achat, ces nouveaux
lieux utilisent de plus en plus les
codes de l’hôtellerie de standing.
Au programme : voiturier et
conciergerie, ou mise à disposition
d’un espace lounge réservé à des
happy few connus pour être des
clients réguliers.
Alors qu’il y a plus de quarante
ans les premiers centres commerciaux sortaient de terre dans des
champs à proximité d’une simple
bretelle d’autoroute, ceux créés
aujourd’hui sont tous faciles d’accès. L’utilisation et l’exploitation de
données « devraient permettre à
l’avenir de mieux connaître et d’anticiper les désirs des consommateurs,
de comprendre leurs insatisfactions
et de faire évoluer le merchandising ». Tout un programme ! ■ A. H.
« leActuellement,
marché
est
dynamique.
De
nombreuses
enseignes
internationales
cherchent
à se
développer
sur le marché
européen
»
JEAN-MICHEL
SILBERSTEIN, DÉLÉGUÉ
GÉNÉRAL DU CONSEIL
NATIONAL
DES CENTRES
COMMERCIAUX (CNCC)
LE FIGARO
mercredi 15 juin 2016
IMMOBILIER COMMERCIAL 29
Promenade Sainte-Catherine, à Bordeaux (à gauche). Polygone Riviera, à Cagnes-sur-Mer (à droite).
Les plus beaux projets récompensés en 2016
Les Trophées du CNCC sont décernés chaque année à des projets commerciaux récemment ouverts.
PALMARÈS Le Figaro Économie
dévoile les lauréats de l’édition 2016.
: « Création
u 1d’uncatégorie
centre commercial »
ère
Lauréat : Promenade
Sainte-Catherine
C’est en plein cœur de Bordeaux que
la Promenade Sainte-Catherine a
ouvert ses portes en octobre dernier. La fréquentation annuelle annoncée est de 10 millions de personnes. Développé par Redevco, ce
projet de 19 000 m2 propose une architecture réalisée par le cabinet
d’architectes Valode & Pistre. De
nouvelles rues et une place végétalisée à ciel ouvert ont été créées. Résolument contemporain avec un
bâtiment totem traité telle une
sculpture, ce nouveau quartier
commercial a réussi sa greffe avec
les bâtiments anciens environnants.
Érigée sur l’ancien terrain des imprimeries Sud-Ouest, cette nouvelle adresse de shopping est le fruit
d’une réhabilitation urbaine d’envergure qui en plus des commerces
compte une centaine de logements.
Organisé sur deux niveaux de commerces, ce centre compte 38 enseignes dont 7 restaurants.
d’excellence :
u Prix
Polygone Riviera
Depuis son ouverture à Cagnes-surMer à l’automne dernier, Polygone
Riviera s’est imposé comme la nouvelle « destination shopping » de la
Côte d’Azur. Développé par Socri et
Unibail-Rodamco, ce centre à ciel
ouvert se distingue par ses quatre
quartiers qui s’intègrent à un parc
paysager de 5 hectares doté de plus
de 1 000 arbres. Polygone Riviera
propose 70 000 m2 de surfaces commerciales et 3 000 places de parking.
On y trouve des rues piétonnes et des
avenues commerçantes. Les 150 enseignes (dont certaines ouvrent leur
première boutique en France) y sont
installées avec un grand magasin
(Le Printemps) de 9 000 m2. Les visiteurs peuvent aller au cinéma
(10 salles), se balader dans la galerie
d’art à ciel ouvert ou encore manger
dans 26 restaurants et pauses gourmandes. Polygone Riviera représente un investissement de 20 millions
d’euros, dix ans d’études de faisabilité et trois ans de travaux.
catégorie :
u «2 Création
d’un parc
e
d’activités commerciales »
Lauréat : St Max Avenue
C’est le long d’une avenue piétonne
de 300 m, non couverte, que s’or-
ganise le nouveau parc commercial
St Max Avenue. JMP Expansion,
propriétaire des lieux, a choisi de
reproduire dans cette zone commerciale de Creil Saint-Maximin,
située en Picardie, un morceau de
rue comprenant tous les codes de la
ville. Sorti de terre sur une friche
industrielle de 4 hectares, St Max
Avenue est ouvert depuis mars
2015. Dans un style d’architecture
résolument contemporain, cette
nouvelle adresse compte sept bâtiments de gabarits et de hauteurs
différents abritant au total 34 boutiques dont 6 restaurants, 1 100 m2
de bureaux et une crèche.
3e catégorie :
« Rénovation extension
d’un centre commercial »
Lauréat : Rosny 2
u
En 1973, Rosny 2 devenait le premier centre commercial de l’Est
parisien. Près de quarantetrois ans plus tard, ce même centre demeure leader à l’échelle régionale. En vue du projet urbain
du Grand Paris et notamment du
prolongement de la ligne 11 du
métro à Rosny-sous-Bois (2021) et
de la ligne 15 (2025), Rosny 2 s’est
rénové. En 2016, il a fait peau neuve au terme de 14 mois de travaux
sans fermeture. D’un montant de
20 millions d’euros, sa réhabilitation d’envergure a été décidée par
Unibail-Rodamco, le propriétaire,
et orchestrée par Saguez & Partners. Les deux niveaux entièrement refaits sont baignés de lumière naturelle. Les sols sont en
marbre blanc. Du bois de couleur
miel et du Corian blanc ont été
utilisés pour les habillages intérieurs. Trois grandes places aux volumétries imposantes structurent
ce centre de 111 600 m2 qui attire
15,1 millions de visiteurs.
4e catégorie : « Requalification
extension d’un parc
d’activités commerciales »
Lauréat : La Carbonnière
u
Dans la zone commerciale située en
périphérie de Barentin, La Carbonnière a fait peau neuve. Au terme
d’une restructuration d’envergure
menée par Etixia, ce site de 1,5 hectare qui n’abritait qu’une seule enseigne (Kiabi) en compte désormais
quatre de plus. Pour abriter ces magasins, deux bâtiments économes en
énergie ont été construits, puis l’ancien devenu petit et vétuste a été détruit. La surface de vente a progressé
de 71 % (3 766 m2) et celle des espaces
verts a bondi de 116 % (4 650 m2).
De gauche à droite :
St Max Avenue,
à Creil Saint-Maximin ;
Rosny 2,
à Rosny-sous-Bois ;
La Carbonnière,
à Barentin ;
Marques Avenue A13,
à Aubergenville ;
Bois de Bersol,
à Pessac.
ALAIN POTIGNON,
DR, ANAËL BARRIÈRE/
AGENCEAPPA.COM
JF TREMEGE,
GERARD TARIDE, DR
: « Acteur engagé
u 5surcatégorie
un site en activité »
e
Lauréat : Marques Avenue A 13
La singularité de Marques Avenue
A13, propriété du groupe Altarea
Cogedim, est d’être en bois à
100 %. Près de 1 700 m2 de ce matériau noble ont été utilisés pour
réaliser ce complexe commercial
de l’Ouest parisien. Du bois lamellé-croisé (CLT) pour les refends
entre les boutiques ; du bois lamellé-collé pour les structures les plus
complexes et de l’ossature bois
pour les façades. Cette conception
constitue une innovation majeure
et définit un nouveau standard de
performance environnementale.
Marques Avenue A13 est le premier village de marques de France
certifié Breeam International.
catégorie :
u «6 Acteur
engagé
e
sur un site en projet »
Lauréat : Bois de Bersol
À Pessac, le complexe Bois de Bersol a été couronné pour son action
engagée, son approche citoyenne
et responsable.
La volonté des propriétaires, Mercialys et Union Investment, a été
de réduire les impacts environnementaux. Le site est équipé d’une
centrale photovoltaïque qui produit annuellement plus de
4 500 kW, soit 1,5 fois la consommation d’énergie annuelle de la
galerie. Cette installation évite
ainsi le rejet de plus de 12 000 tonnes de dioxyde de carbone par an.
A. H.
■
mercredi 15 juin 2016 LE FIGARO
30
TECH
Le service de
paiement sur iPhone
d’Apple arrive
en France cet été
Les Français vont pouvoir payer avec leur
smartphone dans les prochaines semaines.
ELSA BEMBARON £@elsabembaron
SERVICES Deux ans après les débuts d’Apple Pay aux États-Unis,
le service de paiement sur iPhone
arrive en France. Son lancement a
été annoncé lundi soir, lors de la
conférence développeurs (WWDC)
d’Apple, avec un démarrage cet
été pour les premiers établissements.
Apple Pay permet de régler ses
achats en magasins ou en ligne depuis un iPhone, un iPad ou une Apple Watch. Plus besoin de sortir sa
carte bancaire et de saisir le code.
Chez un commerçant, le terminal
de paiement lit directement les informations contenues dans le téléphone. La transaction, physique
ou en ligne, est ensuite validée par
la reconnaissance d’empreinte digitale (Touch ID) ou par la saisie
d’un code sur iPhone ou sur Apple
Watch. Plus besoin de saisir le numéro de sa carte bancaire pour régler un achat en ligne. « Le numéro
de carte bancaire ne circule pas sur
les réseaux. Il est stocké dans le téléphone de façon cryptée et à chaque
fois un numéro de transaction unique est généré », explique David
Deschamps, responsable paiements digitaux pour l’Europe de
MasterCard. En cas de perte ou de
vol du téléphone, le paiement sur
Apple Pay peut être neutralisé, nul
besoin de faire opposition à sa carte bancaire.
Le service de paiement d’Apple
était très attendu. Les paiements
sans contact (NFC) par carte ont
déjà commencé à décoller en
France. Au cours du premier trimestre, ils ont représenté plus de
3 milliards de transactions. Ils sont
acceptés par 600 000 commerçants en France, 3 millions en Europe. Leur arrivée sur smartphone
devrait encore accélérer leur
adoption. Apple entre toutefois par
la petite porte sur le marché français, avec quelques partenaires
seulement, deux banques (BPCEBanque populaire Caisse d’épargne
et Carrefour Banque), Visa, MasterCard, Orange, Edenred (Ticket
restaurant) et quelques grands
noms de la distribution. De quoi
toucher « quelques millions de
clients ». Il faut à la fois être détenteur d’un iPhone ou d’un iPad récent (les modèles postérieurs aux
iPhone 6 et 6 Plus et à l’iPad Air 2),
être client d’une banque partenaire et disposer d’une carte Visa ou
MasterCard.
De nouveaux usages
Le dispositif français est encore
loin du « big bang » américain, qui
a rassemblé dès le début la plupart
des grandes banques américaines.
« Au Royaume-Uni, Apple avait attendu que toutes les banques soient
prêtes. En France, c’est un peu plus
compliqué », glisse Gérard Nebouy,
directeur exécutif de Visa Europe
en France qui précise néanmoins :
« Nous travaillons avec les autres
établissements bancaires français. Il
y a un appétit réel pour ce service. »
L’extension à d’autres banques devrait se faire rapidement.
« Il y a aussi une véritable attente
des consommateurs pour ce type de
service. Le mobile est un élément
important de la relation entre le
client et sa banque. Il est logique de
pouvoir payer avec », ajoute JeanYves Forel, directeur général du
Groupe BPCE. De nouveaux services pourront être associés. Ainsi,
les titulaires d’une carte Pass Carrefour retrouveront les avantages
de leur carte de fidélité dans un
seul endroit, sur leur mobile.
D’autres systèmes de paiement
sur mobile commencent à se développer. En France, Orange avec
Orange Cash a joué les précurseurs. Son service est disponible
sur les terminaux récents sous Android, dotés d’une connexion NFC.
Mais les transactions sont limitées
à 20 euros. Ce qui n’est pas le cas
d’Apple Pay. Selon les établissements, les transactions sont plafonnées à 300 euros, ou au montant associé à la carte.
Utiliser Apple Pay ne coûtera pas
un centime de plus aux consommateurs, ni aux commerçants.
L’émetteur de carte, Visa ou MasterCard, perçoit des « frais de traitement », les banques et Apple se
partagent la commission bancaire.
Les détails de la répartition n’ont
pas été rendus publics. ■
Tim Cook
a présenté l’Apple Pay
en septembre 2014,
à Cupertino,
en Californie.
MONICA DAVEY/EPA
Dans la musique, Apple revoit sa copie face à Spotify
PROPOS RECUEILLIS PAR
DIDIER SANZ £@sanzdidier
Nous avons
réorganisé
la présentation
pour que
l’ensemble
soit plus clair
et plus
cohérent
»
EDDY CUE, VICEPRÉSIDENT CHARGÉ
DES LOGICIELS ET
SERVICES INTERNET
D’APPLE
STEPHEN LAM/REUTERS
Un an après la grande offensive
d’Apple dans la musique par abonnement, le bilan apparaît contrasté.
Le service compte 15 millions
d’abonnés, soit déjà la moitié de ce
que Spotify a réalisé en dix ans.
Pourtant, les critiques ont fusé sur
l’ergonomie de l’application, jugée
trop complexe. Une nouvelle version a été présentée lundi. Le Figaro
a rencontré Eddy Cue, vice-président chargé des logiciels et services
Internet d’Apple, et Jimmy Iovine,
producteur de musique et cofondateur de Beats by Dr Dre, récemment
racheté par Apple, pour évoquer ces
ajustements.
LE FIGARO. – Vous vous êtes lancés
dans le streaming avec Apple Music
il y a un an. Vous revoyez déjà
l’application en profondeur.
Qu’est-ce qui n’a pas marché ?
Eddy CUE. – C’est l’aboutissement
d’un long processus. Nous y réfléchissions déjà l’an dernier quand la
première version est sortie. Nous
avons eu beaucoup de réactions sur
cette version et nous avons étudié la
LA SÉANCE DU MARDI 14 JUIN
LE CAC
JOUR
%VAR.
ACCOR .............................................. 35,76
♣
AIR LIQUIDE ..................................
90,26
AIRBUS GROUP ..................................50,98
ARCELORMITTAL ..................................
4,331
AXA ..............................................
19,295
BNP PARIBAS ACT.A ..................................
42,04
BOUYGUES ..............................................
26,54
CAP GEMINI .................................. 82,65
CARREFOUR ..............................................
22,155
CREDIT AGRICOLE ..................................
7,762
DANONE ..............................................60
ENGIE .............................................. 13,61
ESSILOR INTL. ..................................110,75
KERING ..............................................146,55
KLEPIERRE ..............................................
38,995
L'OREAL ..............................................158,7
LAFARGEHOLCIM ..................................
36,37
LEGRAND ..............................................46,335
LVMH .............................................. 137,1
♣
MICHELIN ..............................................
87,25
-2,97
-1,93
-0,57
-4,92
-1,53
-2,26
-1,94
-1,88
-1,95
-1,99
-0,78
-1,77
-2,25
-2,3
-2,57
-1,67
-1,41
-1,63
-2,42
-1,39
+HAUTJOUR
36,97
91,77
51,56
4,556
19,645
42,94
26,935
84
22,635
7,945
61,29
13,76
112,65
149,4
39,815
160,7
36,99
46,96
140,05
88,46
JOUR
+BAS JOUR %CAP.ECH 31/12
35,735
90,26
50,39
4,33
19,19
41,78
26,42
82,53
22,085
7,722
59,94
13,43
110,75
146,55
38,955
158,7
36,355
46,335
137,05
86,79
0,544
0,506
0,416
1,373
0,387
0,464
0,287
0,381
0,588
0,342
0,464
0,454
0,295
0,192
0,386
0,134
0,175
0,265
0,27
0,342
-10,61
-12,92
-17,77
+11,14
-23,52
-19,51
-27,38
-3,45
-16,87
-28,66
-3,66
-16,63
-3,74
-7,22
-4,87
+2,19
-22,15
-11,24
-5,38
-0,74
NOKIA .............................................. 4,959
ORANGE ..............................................14,175
PERNOD RICARD ..................................
92,04
PEUGEOT ..............................................
12,73
♣ 59,04
PUBLICIS GROUPE SA .............................
RENAULT ..............................................
74,32
SAFRAN ..............................................57,02
SAINT GOBAIN ..................................
36,705
SANOFI ..............................................67,3
SCHNEIDER ELECTRIC .............................
52,71
SOCIETE GENERALE ♣
..................................
30,75
SODEXO ..............................................90,24
SOLVAY ..............................................83,12
TECHNIP ♣
..............................................46,49
TOTAL .............................................. 40,055
UNIBAIL-RODAMCO ..................................
227,95
VALEO .............................................. 42,71
VEOLIA ENVIRON. ..................................
19,265
♣
VINCI .............................................. 62,18
VIVENDI ..............................................15,09
A
LE CONSEIL DE ROLAND LASKINE
Fait tout à fait exceptionnel, aucune valeur du CAC 40 n’est dans le vert sur les
cinq dernières séances. Avec une baisse
hebdomadaire de plus de 7,75 %, les valeurs françaises renouent avec leurs plus
mauvaises journées du mois de février. La
forte percée dans les sondages des partisans d’une sortie de la Grande-Bretagne
de l’Union européenne inquiète les inves-
%VAR.
-1,9
-2,91
-1,46
-2,75
-1,29
-2,39
-2,73
-2,02
-3,15
-2,37
-2,66
-1,68
-2,33
-3,05
-3,44
-2,75
-2,25
-2,41
-2,31
-3,89
+HAUTJOUR +BAS JOUR
5,081
14,535
93,43
13,04
59,52
75,56
58,1
37,185
68,85
53,6
31,6
91,47
84,53
47,75
40,98
232,4
43,38
19,72
63,11
15,675
4,89
14,175
91,54
12,655
58,89
73,42
57,02
36,675
67,15
52,69
30,675
89,64
82,99
46,465
40,025
227,95
42,71
19,205
62,18
15,09
%CAP.ECH
0,076
0,329
0,256
0,911
0,247
0,464
0,331
0,402
0,287
0,39
0,604
0,22
0,498
0,831
0,412
0,446
1,59
0,401
0,411
0,828
31/12
-24,75
-8,46
-12,51
-21,44
-3,81
-19,77
-10,02
-7,89
-14,38
+0,29
-27,77
+0,11
-15,55
+1,65
-2,93
-2,75
-70,04
-11,89
+5,14
-24,02
LES DEVISES
manière dont les gens l’utilisaient. Il
fallait la rendre plus simple et mieux
adaptée. Alors nous avons décidé de
privilégier les morceaux stockés en
local sur l’appareil et les titres téléchargés, et de mettre l’accent sur
les recommandations avec l’onglet
« Pour vous ». Nous nous sommes
aussi rendu compte que l’application ne montrait pas assez les nouveautés qui pourraient séduire les
utilisateurs comme les listes de lecture personnalisées. Nous avons
aussi réorganisé la présentation
pour que l’ensemble soit plus clair
et plus cohérent. On retrouve notamment plus facilement les émissions que l’on a ratées et qui étaient
auparavant
dans
l’onglet
« Connect ».
Avec cette nouvelle version,
pensez-vous rivaliser avec Spotify ?
Jimmy IOVINE. – Notre démarche
est très différente. Quand nous
avons mis en œuvre notre service
de musique en ligne il y a cinq ans,
nous voulions créer un environnement au service des artistes, qui
leur permettrait de mieux communiquer avec leur public. Nous avons
embauché des gens très compétents
et très curieux pour créer notre ra-
MONNAIE
AUSTRALIE ................................................................................
DOLLAR AUSTRALIEN
CANADA ................................................................................
DOLLAR CANADIEN
GDE BRETAGNE ................................................................................
LIVRE STERLING
HONG KONG ................................................................................
DOLLAR DE HONG KONG
JAPON ................................................................................
YEN
SUISSE ................................................................................
FRANC SUISSE
ETATS-UNIS ................................................................................
DOLLAR
TUNISIE ................................................................................
DINAR TUNISIEN
MAROC ................................................................................
DIHRAM
TURQUIE ................................................................................
NOUVELLE LIVRE TURQUE
EGYPTE ................................................................................
LIVRE EGYPTIENNE
CHINE ................................................................................
YUAN
INDE ................................................................................
ROUPIE
ALGERIE ................................................................................
DINAR ALGERIEN
SICAV ET FCP
1 EURO=
1,5207
1,44
0,7939
8,6918
118,98
1,082
1,12
2,4309
10,9034
3,2843
9,9445
7,3833
75,528
123,4993
AUD
CAD
GBP
HKD
JPY
CHF
USD
TND
MAD
TRY
EGP
CNY
INR
DZD
L’OR
dio en ligne Beats 1. À la différence
de nos concurrents, nous nous appuyons sur des spécialistes, des humains, et pas seulement sur des algorithmes, pour créer des listes de
lecture qui correspondent aux goûts
de chacun. Aujourd’hui encore,
nous nous efforçons d’être les
meilleurs pour permettre aux utilisateurs de découvrir de nouveaux
artistes. Nous plaçons au-dessus de
tout le respect pour la musique et les
musiciens.
En renforçant votre offre
de streaming, n’allez-vous pas
arrêter la vente de musique en
téléchargement sur iTunes ?
Eddy CUE. – Non. Ce serait une
idiotie. Nous savons que le business
d’iTunes ne va pas augmenter et
que la croissance va venir du modèle d’abonnements comme nous le
mettons en place avec Apple Music.
Mais il y a toujours des gens qui
achètent de la musique. Imaginez :
15 millions de personnes sont abonnées à notre service de musique en
ligne Apple Music. Nous avons encore du chemin à parcourir pour
arriver au nombre d’acheteurs de
musique sur iTunes, qui représente
quatre fois plus. ■
JOUR
VEILLE
31/12
COTATION QUOTIDIENNE ASSURÉE PAR TESSI-CPOR
www.cpordevises.com
LINGOT DE 1KG ENV .....................................................
36980
36460
+17,88
NAPOLEON ..................................................... 210,1
212
+14,06
PIECE 10 DOL USA .....................................................
615
640
+7,89
PIECE 10 FLORINS .....................................................
219
222
+12,89
PIECE 20 DOLLARS .....................................................
1210
1240
+11,01
PIECE 20F TUNISIE .....................................................
210
210
+14,75
PIECE 5 DOL US (H) .....................................................
320
320
+4,92
PIECE 50 PESOS MEX .....................................................
1398
1388
+17,97
PIECE FR 10 FR (H) .....................................................
119,4
119,4
+8,74
PIECE SUISSE 20F .....................................................
212
214
+12,35
PIECE LATINE 20F .....................................................
213,5
216
+14,78
SOUVERAIN ..................................................... 268
271
+13,13
KRUGERRAND .....................................................1180
1180
+14,56
VALEURS LIQUIDATIVES EN EUROS (OU EN DEVISES), HORS FRAIS
VALEUR
DATE DE
LIQUID. VALORISAT.
SICAV
UNI HOCHE C ................................................
244,65 10/06/16
BETELGEUSE ................................................
45,68 10/06/16
BELLATRIX C ................................................
299,54 10/06/16
VICTOIRE SIRIUS ................................................
48,80 10/06/16
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tisseurs à quelques jours du référendum
du 23 juin (lire page 22), la faiblesse de la
croissance mondiale et l’absence d’information sur les décisions que prendront les
membres du comité monétaire de la Fed à
l’issue de leur réunion mensuelle du mois
de juin suffisent à expliquer l’accélération
de la dégringolade des cours.
À leur habitude, les investisseurs n’ont
pas fait dans la nuance, sanctionnant toutes les valeurs de la cote sans grand discernement. Les banques, éreintées par la
généralisation des taux négatifs en Europe, arrivent en tête des baisses hebdomadaires : Société générale (- 13,9 %),
Crédit agricole (- 11,8 %) et BNP Paribas
(- 10,7 %). Le titre Axa est également attaqué (- 11,9 %). Les actions Renault
(- 10,3 %) et Peugeot (- 10,1 %) sont aussi
massivement cédées, les investisseurs
redoutant une chute des ventes dans les
pays émergents. Dans le secteur pétrolier, Total (- 8,5 %) et Technip (- 8,3 %)
font l’objet de prises de bénéfices appuyées après les fortes hausses de ces
dernières semaines. Les plus grands
groupes exportateurs, comme LVMH
(- 8,2 %), Sanofi (- 7,9 %), Schneider Electric (- 7,5 %), Valeo (- 7,4 %) ou Pernod Ricard (- 6,4 %) sont évidemment très touchés. Même Danone, qui a révisé à la
hausse ses perspectives de résultats
pour l’exercice en cours, est sanctionné.
Le titre a perdu 0,78 % mardi, ce qui porte
à 5,3 % son repli sur les cinq dernières
séances. ■
LE FIGARO
MÉDIAS et PUBLICITÉ
mercredi 15 juin 2016
31
Elizabeth Martichoux animera l’interview politique sur RTL
Jean-Michel Aphatie quitte Europe 1 et laisserait la tranche du 12 h-14 h à Maxime Switek et Anne Roumanoff.
ENGUÉRAND RENAULT £@erenault
ET C. S.
Elizabeth Martichoux
dirige le service
politique de RTL.
FREY/PHOTOPQR/L’ALSACE
RADIO Le jeu de chamboule-tout
se poursuit dans les médias. À
moins d’un an de la présidentielle
et à quelques mois des primaires à
droite, RTL revoit son dispositif
pour être en ordre de bataille dès
la rentrée. Les changements s’effectuent dans la continuité. La
station de la rue Bayard vient
d’annoncer qu’elle allait confier
l’interview politique diffusée à
7 h 50 à Elizabeth Martichoux, actuelle chef du service politique de
RTL, qui conserve cette fonction.
Elle remplacera à ce poste Olivier
Mazerolle. S’il quitte la matinale
de RTL orchestrée par Yves Calvi,
le journaliste âgé de 73 ans ne plie
pas bagage pour autant. C’est lui
qui animera dorénavant le
« Grand Jury RTL », en partenariat avec Le Figaro et LCI, diffusé
tous les dimanches midi. Depuis
août 2015, la place était occupée
par… Elizabeth Martichoux. En
somme, les deux journalistes ont
échangé leur fauteuil respectif.
Intervieweuse pugnace, Elizabeth Martichoux aura la lourde
tâche de jouer le match de la
présidentielle contre Léa Salamé
qui, sur France Inter à la même
heure, mène également son interview politique. Actuellement,
la matinale de France Inter devance celle de RTL avec en
moyenne 200 000 auditeurs de
plus au quart d’heure moyen.
Mais, à 7 h 40, au moment de
l’interview politique, Léa Salamé creuse l’écart et réunit
380 000 auditeurs de plus
qu’Olivier Mazerolle.
Europe 1 en chantier
Du côté d’Europe 1, c’est la tranche du midi qui va être modifiée.
Anne Roumanoff reviendrait sur
les ondes d’Europe 1 pour une demi-heure de détente, jusqu’à
14 heures. L’historien Franck
Ferrand conserve son émission
« Au cœur de l’histoire » de
14 heures à 15 heures.
Mais le grand chantier d’Europe 1 est de rebâtir son offre de
l’après-midi. Après le départ de
Cyril Hanouna, que nous avions
annoncé (nos éditions du 3 juin), la
station de la rue François-Ier devrait installer, à la place, un nouveau talk-show animé par Alessandra Sublet qui est en train de
constituer son équipe. ■
Le duo Jean-Michel Aphatie
(transfuge de RTL) et Maxime
Switek a fait long feu. Selon Télérama, la case d’« Europe 1 Midi »
pourrait voir sa durée réduite.
Lors du mercato du printemps
2015, l’arrivée de Jean-Michel
Aphatie a constitué la grosse prise
d’Europe 1. Mais la greffe n’a pas
suffisamment pris pour une formule mêlant information, paroles
des auditeurs et actualité culturelle.
Selon nos informations, Maxime Switek reprendrait seul la
tranche d’information de 12 heures à 13 h 30. Puis l’humoriste
Audrey Azoulay préempte une place
sur la TNT pour la chaîne d’info publique
septembre
Date de lancement
de la chaîne
175
journalistes
et techniciens recrutés
4e
chaîne nationale
d’information gratuite
lancée en France
La ministre
de la Culture,
Audrey Azoulay.
sein du multiplex R1 dévolu au service public et libérer de l’espace sur
la bande passante. Mais la situation
devrait être transitoire. « Le gouvernement reste attaché à la diffusion à
terme de ces deux services au format
haute définition, lorsque les conditions techniques pourront en être réunies », précise Audrey Azoulay.
En attendant, pour faire passer la
pilule, France Télévisions va investir davantage dans la production de
contenus ultramarins, dont certains pourraient être coproduits directement avec les chaînes « 1ère »
du groupe. À partir de la rentrée, les
programmes locaux concerneront
plus de 20 % de la grille de France Ô.
Ils bénéficieront d’une visibilité accrue, avec une diffusion durant les
avant-soirées ainsi que les aprèsmidi du week-end à partir de la
rentrée. Une montée en puissance
qui irriguera toute la grille. Afin de
toucher le public le plus large possible, « la diffusion en outre-mer de la
chaîne d’information en continu de-
SQLI se spécialise dans l’expérience du client
La société française de marketing vise 300 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2020.
ALEXANDRE DEBOUTÉ £@axel_deb
179
millions
d’euros
Chiffre d’affaires
de SQLI en 2015
MARKETING L’ubérisation est une
menace pour les entreprises qui ne
prennent pas le virage numérique,
et une opportunité pour de nombreux prestataires marketing qui
proposent précisément de les accompagner dans la transformation
de leur business. SQLI en fait partie et se distingue aujourd’hui,
avec un chiffre d’affaires qui a
avoisiné 180 millions d’euros l’an
dernier, et l’objectif d’approcher
300 millions en 2020.
C’est en tout cas l’ambition du
plan stratégique à quatre ans de
l’entreprise, avec un positionnement dorénavant centré sur le
client. « Concernant leur digitalisation, les entreprises ne s’interrogent plus mais passent à l’action,
explique Didier Fauque, directeur
général de SQLI. Et elles se rendent
compte que le rapport avec leurs
clients connectés est devenu l’enjeu
principal. » SQLI place donc désormais le pilotage de la relation
client au cœur de son offre. Avec
une force de frappe qui devient
convaincante : 500 personnes travaillent actuellement dans ses
centres clients en France, en Afrique du Sud et au Maroc. L’objectif
est de doubler ce nombre d’ici à
2020 et d’ouvrir un centre en Inde.
« Nous avons identifié plusieurs
secteurs à haut potentiel dans la
bancassurance, les biens de
consommation ou le luxe », détaille
Didier Fauque. SQLI travaille notamment pour L’Oréal, Nespresso,
le groupe SEB ou le Crédit agricole.
La société prévoit de recruter 600
personnes cette année pour faire
face à la demande sur ses différents marchés (France, Belgique,
Luxembourg, Royaume-Uni et
Suisse).
2020 de 40 % à 70 % du chiffre
d’affaires. La société mise aussi sur
l’international pour maintenir une
croissance de son revenu à deux
chiffres dans les quatre années à
venir. SQLI table sur des implantations dans les marchés du nord
de l’Europe où les marges sont plus
élevées. Elle devra faire la différence face à des concurrents d’horizons variés, qu’ils soient dans le
conseil (Accenture, Deloitte…),
intégrés à des groupes de communication (Digitas, Razorfish…) ou
issus, comme SQLI, du secteur des
SSII, comme Valtech. ■
Mené tambour battant
Cette lettre de la ministre prouve
que France Télévisions poursuit son
plan tambour battant. Et ce, malgré
la bronca des journalistes du service
public. Les sociétés des journalistes
de France Télévisions et de France
Info ont dénoncé « un projet non
viable ». Il reste de nombreux points
à éclaircir. À commencer par celui
de la numérotation. La nouvelle
chaîne pourrait atterrir sur le canal 27, le premier disponible. ■
EN BREF
FRANCE TV DÉVELOPPE
SON PROPRE NOUVEAU
FEUILLETON
£ France Télévisions va produire
en interne un feuilleton
quotidien à Montpellier, projet
qui devrait aboutir dans les dixhuit mois. Cette nouvelle série
sera calquée sur le modèle
de Plus belle la vie, fiction
emblématique de France 3
produite par Newen,
racheté par TF1 fin 2015.
Essor du mobile
Concrètement, SQLI élabore, met
en œuvre et pilote les plateformes
d’e-commerce ou de CRM (relation client). Pas moins de 500 développeurs, soit un quart de ses effectifs, planchent sur tous les
aspects de cette relation « amplifiée » par les nouveaux canaux de
communication, en particulier via
les réseaux sociaux, et cela sur
tous les supports, notamment mobiles. « Au global, notre activité de
commerce connecté a progressé de
50 % en un an, mais elle a doublé de
taille dans le mobile », confirme
Didier Fauque.
SQLI mise sur une montée en
puissance de cette activité dédiée
aux « clients connectés » avec
l’objectif de la faire passer d’ici à
PARTENAIRE DU PREMIER BIG BANG ECO DU FIGARO
A
1
AUDIOVISUEL Le compte à rebours
a commencé. Selon nos informations, Audrey Azoulay, la ministre
de la Culture, a envoyé le 10 juin
dernier une lettre à Olivier Schrameck, le président du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), afin de
préempter, « à titre prioritaire », un
canal hertzien « en définition standard » pour la nouvelle chaîne d’information en continu du service
public, à compter du 1er septembre
prochain. « L’attribution de cette
ressource radioélectrique à France
Télévisions a pour objet de lui permettre de remplir ses missions de
service public », justifie la ministre.
La nouvelle chaîne d’info, qui devrait s’appeler France Info TV, ne
sera pas la seule à être diffusée en
« définition standard ». Dans sa lettre
de deux pages, que Le Figaro a pu
consulter, Audrey Azoulay demande parallèlement que France Ô, en
métropole, passe aussi en basse définition à compter du 1er septembre,
en raison de la rareté des ressources.
En clair, pour que la chaîne d’info du
service public puisse exister, il faut
absolument pousser les meubles au
er
vra également être envisagée, annonce la ministre. J’en saisirai le
Conseil le moment venu ».
La ministre réaffirme que la nouvelle antenne ne disposera pas
d’écrans publicitaires. « Ainsi que le
relève le Conseil, l’absence de diffusion de messages publicitaires sur
l’antenne de la chaîne d’information
en continu est de nature à préserver
l’équilibre économique des chaînes
privées d’information. » Pas de quoi
apaiser la concurrence. Mercredi
dernier, NextRadioTV avait appelé
le CSA à réaliser dans les plus brefs
délais une étude d’impact, en raison
des conséquences économiques de
l’arrivée d’une quatrième chaîne
d’information.
Piaton et Associés & Chris Evans
CAROLINE SALLÉ £@carolinesalle
* Ne ratez pas cette opportunité ** Le digital pour tous, maintenant !
LA CHAÎNE D’INFO
PUBLIQUE
JEAN-CHRISTOPHE MARMARA/LE FIGARO
La ministre a envoyé le 10 juin une lettre au Conseil supérieur de l’audiovisuel.
SOPHIE, ENTREPRENEUR, EST TENDUE.
Tendue, parce que le lancement de sa start-up ne se passe pas
comme prévu. Parce qu’il lui aurait fallu une semaine
de plus pour préparer sa présentation devant ces dirigeants
d’entreprises. Parce que c’est ce matin que tout se joue.
Pourtant, convaincue qu’elle tient l’idée du siècle,
06/2016 - Édité par Crédit Agricole, S.A., agréé en tant qu’établissement de crédit – Siège social : 12, place des États-Unis, 92127 Montrouge Cedex – Capital social : 7 917 980 871 € – 784 608 416 RCS Nanterre.
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Être le partenaire des dirigeants qui innovent,
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et grands groupes se nourrissent mutuellement.
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mercredi 15 juin 2016 LE FIGARO - N° 22 347 - Cahier N° 3 - Ne peut être vendu séparément - www.lefigaro.fr
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BIEN-ÊTRE À LA POINTE
L’HOMMAGE DES AMIS
DE MICHEL DELPECH
SIX MOIS À PEINE
APRÈS SA MORT PAGE 41
PAGE 37
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PREMIER CONCERT
DE LA TOURNÉE DU CANADIEN.
Le bel horizon
de l’animation
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La Tortue rouge,
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du jury à Un certain
regard à Cannes,
sur les écrans le 29 juin.
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Alors que le Festival d’Annecy présente
ses dernières nouveautés, plongée
au cœur d’un cinéma original et créatif
qui a tous les atouts pour convaincre
le grand public. PAGES 34 ET 35
C
e sont des tentes vertes, posées à
proximité de l’entrée de la salle.
Tandis que la foule patiente au
bar ou au stand de souvenirs
(35 euros le tee-shirt en coton bio), quelques curieux y déambulent. Ici, une souriante Américaine présente des publications spécialisées dans l’environnement.
Là, de jeunes activistes d’associations locales prônent l’agriculture biologique.
Organisations internationales ou militants de terrain, tous se félicitent de la
tribune offerte par Neil Young en prélude
à son concert. Plus qu’une tournée, c’est
une véritable croisade que mène actuellement le chanteur canadien contre les
OGM et la puissante firme agroalimentaire Monsanto en particulier.
Pour sa première venue française depuis
2014, le septuagénaire est accompagné
par un gang de trentenaires mené par les
deux fils de son ami Willie Nelson, grand
pourfendeur de la politique libérale américaine, lui aussi. Des rangées de plantations garnissent l’avant-scène. Bientôt,
deux demoiselles en chapeau de paille
viennent les arroser, semant des graines
sur les planches. Dans la pénombre, Neil
Young entame After the Gold Rush, manifeste écologique de 1970. Le public lillois, un des plus chaleureux de France,
exulte, soulagé que l’ombrageux daigne
jouer ses tubes. En solitaire, au piano, à la
guitare acoustique ou à l’harmonium, il
revisite son album Harvest, plus gros
succès de sa carrière. Une manière de se
mettre le public dans la poche avant le
déluge qui s’annonce.
Progressivement, à mesure de l’entrée
des musiciens et de l’électrification des
instruments, la soirée prend un tour
moins pastoral. Trois (faux) agents de
Monsanto débarquent, aspergeant la
scène de (faux) pesticides, sous les huées.
Young s’exprime peu mais en français.
« Merci beaucoup, comment allez-vous ? »
et c’est tout. Il est nettement plus éloquent à la guitare électrique, revisitant
les accords saturés de Ragged Glory, un
de ses disques les plus puissants.
L’amour des hommes et de la nature est
au cœur du répertoire, servi par un Neil
Young inhabituellement souriant, galvanisé par la fraîcheur du seul groupe capable de lui permettre de concilier les tentations contradictoires d’une carrière
longue de plus de cinquante ans, qui ne
semble pas près de s’arrêter si l’on en
juge par sa forme. Après deux heures
quarante-cinq minutes de plaisir, il est
toujours vert.
mercredi 15 juin 2016 LE FIGARO
34
L'ÉVÉNEMENT
ENQUÊTE
S’ils sont
de grande qualité,
comme « La Tortue
rouge » ou « Ma vie
de courgette »,
les films d’animation
ont encore du mal
à trouver
leur public.
C
Le destin agité
des dessins
animés
français
NATHALIE SIMON
ette année, pour la première fois en cinquante-six ans d’existence du Festival international du film
d’animation, la France est en majesté à
Annecy. Si des œuvres comme Kirikou
et Les Triplettes de Belleville, Zarafa ou
Minuscule : la vallée des fourmis perdues
ont contribué à lui apporter ses lettres
de noblesse, les derniers films qui ont
été présentés lors de ce rendez-vous en
2015 ne récoltent pas le succès escompté : Avril et le monde truqué, de Franck
Ekinci et Christian Desmares d’après
l’univers de Tardi, ou Tout en haut du
monde, sur une jeune exploratrice au
pôle Nord, de Rémi Chayé, ont été salués par la critique et les festivaliers,
mais n’ont pas trouvé leur public. Les
attentats de Charlie Hebdo et du Bataclan
survenus au moment de leur sortie
n’expliquent pas ce désintérêt.
« Il y a une combinaison des facteurs,
estime Marcel Jean, directeur artistique
du Festival d’Annecy. Les films se cannibalisent les uns les autres, il y a beaucoup
d’offres et de dates de sorties rapprochées. La production augmente considérablement et des films s’adressent à des
publics différents qui ont du mal à les
identifier. Adama ou Avril et le monde
truqué ne sont pas destinés aux enfants.
Comment les mettre en valeur sur le marché ? » « N’y a pas aussi des erreurs de
Ma vie de courgette
de Claude Barras
sort en salle le 19 octobre.
GEBEKA FILMS
marketing ? », renchérit Didier Brunner, le producteur auquel on doit Ernest
et Célestine (1,2 million d’entrées), qui
recevra un cristal d’honneur à Annecy.
Le goût des États-Unis
« Formaté » par les Âges de glace et
autres blockbusters hollywoodiens, le
public gagnerait à être plus curieux.
« Considérer ces films comme du cinéma
de papa est une erreur, signale Didier
Brunner dont Ernest et Célestine a été
nommé aux Oscar. Avec 1,6 million d’entrées, le succès de Kirikou et la sorcière a
PROPRIÉTAIRE DE 4 GRANDS CRUS CLASSÉS
redonné confiance aux auteurs et aux
producteurs. Cinq, six films d’animation
sortent chaque année, le genre représente
entre 15 et 17 % d’entrées dans les salles,
dont 80 % sont des films américains, mais
certains comme Le Petit Prince, avec
1,9 million d’entrées, ont battu des records d’audience. »
Marcel Jean se souvient : « En 2009,
quand Là-haut de Pixar a fait l’ouverture de Cannes, son directeur Gilles Jacob
avait dit : “J’aime quand il y a un film
d’animation, ça allège le programme.”
Mais l’animation n’est pas là pour alléger. » Faute de savoir ce qui les attend
sur le grand écran, les spectateurs rechignent à se déplacer. Résultat, en
amont, les distributeurs qui assurent
leur promotion sont frileux. « Les mentalités et les habitudes culturelles sont
difficiles à changer. Les gens vont voir
en priorité les films américains même
s’ils sont ratés », regrette Dora Benousilio, productrice des films l’Arlequin.
Actuellement, elle désespère de pouvoir monter La Traversée, une histoire
écrite par l’écrivain Marie Desplechin
et peinte par Florence Miailhe, une artiste pourtant multirécompensée. « Le
goût du public le conduit naturellement
vers des films américains spectaculaires,
menés à un rythme effréné dans lesquels
il y a souvent une juxtaposition de sketches et beaucoup de spectateurs sont des
joueurs de jeux vidéo où l’esthétique et la
3D sont importantes », analyse Didier
Brunner.
CHÂTEAU PAPE CLÉMENT
GRAND CRU CLASSÉ DE GRAVES
Premières vendanges en 1252
CHÂTEAU LA TOUR CARNET
GRAND CRU CLASSÉ EN 1855 MÉDOC
Premières vendanges en 1409
CHÂTEAU FOMBRAUGE
GRAND CRU CLASSÉ DE SAINT-EMILION
Premières vendanges en 1599
CLOS HAUT-PEYRAGUEY
1ER GRAND CRU CLASSÉ 1855 SAUTERNES
A
Premières vendanges en 1618
www.bernard-magrez.com
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.
« Renforcer la compétitivité »
Des codes que n’ont pas des films comme Ma vie de courgette et La Tortue
rouge, deux bijoux qui ont reçu un accueil chaleureux au Festival de Cannes.
« Ce sont des objets cinématographiques
singuliers qui témoignent d’une ambition réelle, observe Marcel Jean. L’industrie du long-métrage d’animation
est encore jeune, mais la France est en
avance sur d’autres pays comme le Canada. » « Elle bénéficie d’écoles d’art et
d’animation de haut niveau, une trentaine environ. Les Minions (6,6 millions
d’entrées, le plus vu en 2015 d’après le
CNC, NDLR) a été fabriqué dans le studio d’Illumination Mac Guff à Paris»,
rappelle Didier Brunner.
L’aspect financier n’est pas non plus
négligeable : « Les films d’animation à
petits budgets s’exportent moins bien »,
constate Alexandre Hilaire, auteur de la
série documentaire Le Cinéma d’animation en France, qui revient sur la « vitalité de la production ces dernières années ».
La France est le premier producteur en
Europe et le troisième dans le monde
après les États-Unis et le Japon. Dora
Benousilio ne se fait aucune illusion :
« On n’arrivera jamais à rassembler assez de budgets pour concurrencer les gros
films américains, anticipe-t-elle. Le seul
budget de promotion pour Vice-Versa
s’élevait à 100 millions d’euros, on ne peut
45 %
C’est la proportion
de films d’animation
français représentés
à la télévision,
soit le plus haut niveau
d’Europe
90
pas rivaliser. Les sommes allouées par les
chaînes de télé ou les distributeurs ne permettent pas de faire des films à grosse
production, à part Luc Besson qui a sorti
Arthur et les Minimoys. »
Toutefois, les spécialistes de l’animation gardent la foi. « Il ne faut pas se décourager, il y a quelques années, il y avait
zéro film d’animation », rappelle Dora
Benousilio. « La situation n’est pas irrévocable »,
assure
Marcel Jean rejoint par Didier Brunner,
qui lancera à
Annecy
le
millions
d’euros
C’est le montant
des recettes de
l’animation française
à l’exportation
Malgré son audace,
Tout en haut
du monde, de Rémi
Chayé, n’a pas
connu le succès
qu’il méritait.
DIAPHANA
Marc Bonny : « Certains films sont
Coproducteur de Ma vie de courgette, de
Claude Barras, et distributeur en France
de Louise en hiver, le nouveau long-métrage de Jean-François Laguioni (Le
Tableau), Marc Bonny avait aussi lancé
Kirikou et la Sorcière, de Michel Ocelot,
en 1998. Il donne sa vision de l’animation « made in France ».
LE FIGARO. – Comment se porte
l’animation française ?
Marc BONNY. – Environ sept à huit
films sont produits par an, ce qui est
beaucoup par rapport à une époque où
il n’y en avait pas ou peu, même si cela
reste modeste par rapport aux
220 films produits par an tous genres
confondus. Le mécanisme d’avance
sur recettes permet à des films
d’auteur d’exister. En janvier 2017, le
crédit d’impôt de 30 % contribuera à
retenir les productions dans l’Hexagone. Certains films arrivent à faire des
carrières dans la durée grâce à une
deuxième vie auprès des scolaires,
comme Le Tableau, de Jean-François
Laguioni, ou Princes et Princesses, de
Michel Ocelot (1 million d’entrées).
Pourquoi certains films comme
Phantom Boy, Avril et le monde truqué
ou Tout en haut du monde n’ont pas eu
le succès escompté ?
L’esthétique dominante actuellement
est l’image de synthèse. Un film en 2D
peut peut-être paraître vieillot. Les
producteurs essaient donc de développer des films en images de synthèse
comme les futurs Sahara, Drôles de petites bêtes ou Zombillénium. Mune, le
gardien de la lune ou Le Petit Prince
(1,9 million d’entrées) étaient plus
tournés vers le grand public. Avec la
stop motion (marionnettes animées),
comme Ma vie de courgette, on est dans
un vrai tournage avec du volume. C’est
la qualité de l’histoire qui importe.
L’accès au public passe beaucoup par
les salles d’art et d’essai ainsi que par la
presse. Les films européens peuvent
avoir du succès dans leur pays d’origine mais ont du mal à percer ailleurs
parce qu’ils ont des caractéristiques
culturelles spécifiques. Ça ne préjuge
en rien de leurs qualités artistiques. Les
Américains ont une capacité à distribuer leurs films sans commune mesure
avec les Européens, avec souvent un
haut niveau de qualité technique.
Peut-on parler d’un virage dans
l’animation d’abord avec Kirikou
et la Sorcière, de Michel Ocelot (1998),
puis Persepolis, de Vincent Paronnaud
d
CULTURE
CULTURE
mercredi 15 juin 2016
35
WILD BUNCH
ÇA VA
CARTOONER !
« LA TORTUE ROUGE »
Prix spécial du jury à Un certain
regard à Cannes, ce film sans
dialogues de Michael Dudok
De Wit autour d’un naufragé
a ouvert le Festival d’Annecy.
L’auteur, qui a dessiné au fusain
et à l’aquarelle, a bénéficié
de coproductions différentes,
Wild Bunch, Why Not Productions
et le studio japonais Ghibli.
Sortie le 29 juin.
Après la publicité, Octave Parango (Gaspard Proust) devient scout pour une agence de mannequins.
À la poursuite des poupées russes
CHRONIQUE Dans « L’Idéal », entre vodka et mannequins, Frédéric Beigbeder
explore avec insolence la face obscure des grandes marques de cosmétiques.
LE CINÉMA
Éric Neuhoff
[email protected]
GEBEKA FILMS
C’
« LOUISE EN HIVER »
Le nouveau film très attendu
de Jean-François Laguionie,
76 ans, narre le quotidien
d’une vieille dame (Dominique
Frot) dans une station balnéaire
désertée et privée d’électricité.
Dessiné avec finesse par l’auteur
du Tableau, il sera proposé
en avant-première ce soir
(mercredi) à Annecy.
Sortie le 23 novembre.
est l’histoire d’un petit
garçon qui était réveillé
le soir de Noël par le
bruit que faisaient les invités de son papa. Quoi
de mieux que de ne pas dormir à cause
de fêtards et de Suédoises blondes ? Cela
donne le goût des jolies filles et du
champagne. Qu’est-il devenu ? Octave
Parango a travaillé dans la publicité.
Maintenant, il est scout pour une agence
de mannequins. Gourmand de tout et
dupe de rien, il commente en voix off ce
qui lui arrive.
Le goût de Beigbeder pour les aphorismes rythme les aventures de ce barbu
qui lui ressemble comme deux gouttes
d’eau. Avec Gaspard Proust, il a trouvé
son Jean-Pierre Léaud. Il aurait tort d’en
changer. Dans L’Idéal, l’acteur a la malice qu’il faut, la dose d’innocence nécessaire. Il soupire parce qu’il se désole. Il
voudrait tellement être quelqu’un de
bien. Au lieu de ça, il cherche en Russie
des demoiselles impudiques et frivoles.
Elles rêvent d’Amérique. On leur propose de défiler sur des podiums, de s’afficher dans des réclames, de se montrer
dans les boîtes de nuit, de se démoder en
quelques mois. Quel programme ! La
multinationale de cosmétiques L’Idéal
est bien embêtée. Son égérie a été filmée
sur une sextape, déguisée en nazie, ce
qui est de très mauvais effet. Il faut la
remplacer. Octave part pour Moscou
dénicher la perle rare.
D’un romantisme incurable
Beigbeder dénonce les excès d’une industrie qu’il connaît de près. Certains
épisodes s’inspirent de l’actualité. Comme Jean Yanne, il a un pied dans le système, l’autre dehors. Il y a chez lui un
côté Tout le monde il est beau… Cela va
vite. Cela ricane. La drogue circule. Les
jets privés le sont aussi de morale. Les
nouveaux milliardaires donnent des
parties où un grand huit traverse le salon
d’une demeure perdue dans la steppe.
Le film fonctionne de même. Il fonce
sans s’arrêter, néglige les liaisons, s’offre
même des plages de sentiments. Audrey
Fleurot, rousse et cynique, est « visual
coach », métier qui a l’air aussi lucratif
que provisoire. Jonathan Lambert se déguise en travesti sur talons hauts. Proust
promène sa dégaine élastique, dénonce
le désordre du monde. Volontiers canaille, aisément provocateur, parfois
moraliste, l’auteur de 99 Francs montre
un conseil d’administration, convoque
un nain de jardin muni d’un Taser, célèbre les noces de la beauté et de l’argent.
On voulait changer la planète. On se
réveille en bâillant auprès de créatures
aux mensurations parfaites dont on a
oublié le prénom. C’est d’un ennui. Au
fait, il reste de la vodka ? Beigbeder fait
le malin. Il le fait très bien, avec décontraction et insolence. C’est parce qu’au
fond il est d’un romantisme incurable.
Comme il est extrêmement bien élevé, il
ne l’avouera jamais et termine son film
par un clin d’œil. L’amour se faufile parmi les tubes de rouge à lèvres et les séances de pose. La vie est faite pour habiter
une cabane en bois au bord d’un fleuve
au nom imprononçable. Voilà ce que
c’est de n’avoir pas réussi à s’endormir
quand on avait 10 ans et que dans le salon Susie Q passait sur la platine. ■
« L’Idéal »
Comédie de Frédéric Beigbeder
Avec Gaspard Proust, Audrey Fleurot,
Anamaria Vartolomei, Jonathan Lambert
Durée 1 h 30
■ L’avis du Figaro : ○○¡¡
SHELLAC
« work in progress » du Grand Méchant
Renard et autres contes, tiré de la bande
dessinée de Benjamin Renner. « Notre
pays a réussi à faire revivre ce genre. Il ne
faut pas donner dans la sinistrose, nous
devons renforcer nos moyens de compétitivité à l’international. Nos atouts sont la
créativité des auteurs et la création d’emplois dans l’industrie audiovisuelle et le cinéma. » Forte d’une « filière d’excellence » dans le domaine, Frédérique Bredin,
présidente du CNC promet de soutenir
les distributeurs indépendants. ■
Festival d’Annecy (74), jusqu’au 18 juin.
À lire : Le Festival international du film
d’animation : 50 ans d’une histoire animée,
de Dominique Puthod (Ed. Université
de Savoie). À voir : Le Cinéma d’animation
en France (DVD chez Doriane Films).
LEGENDE DISTRIBUTION
« LA JEUNE FILLE
SANS MAINS »
et Marjane Satrapi (2007, César
du premier film) ?
Oui, Kirikou a lancé l’animation française. Persepolis a montré que le genre
pouvait aborder des sujets qui ne sont
pas destinés qu’aux enfants. Depuis
Valse avec Bachir, ils ne sont pas légion. Dans le meilleur des cas, inspiré
d’un conte des frères Grimm, La Jeune
Fille sans mains, de Sébastien Laudenbach, touchera 100 000 spectateurs,
mais n’est-ce pas intéressant qu’il
existe ? Certains films sont de véritables œuvres d’art. Louise en hiver a déjà
été remarqué par le Festival de San Sebastian, c’est bon signe. Aux ÉtatsUnis, l’ambition marketing prend le
pas sur le reste. En France, on revendique davantage la diversité et la créativité. C’est ce qui donne des films originaux comme La Tortue rouge, de
Michael Dudok de Wit. Ce film, La Jeune Fille sans mains et Ma vie de courgette ont été présentés à Cannes dans trois
sections différentes, c’est exceptionnel. Le succès du premier Kirikou
m’avait aidé à distribuer le deuxième
volet. Il avait bénéficié d’un bouche-àoreille formidable. J’ai l’impression
que c’est ce qui en train de se passer
pour Ma vie de courgette.
PROPOS RECUEILLIS PAR N. S.
« LE GRAND
MÉCHANT RENARD
ET AUTRES CONTES »
Actuellement en préparation,
cette minisérie pour Canal +
est tirée de la bande dessinée
de Benjamin Renner (Delcourt),
coréalisateur d’Ernest et
Célestine. Le prédateur héros
de ces aventures cocasses n’est
pas méchant. En couvant des
œufs de poules, il s’aperçoit qu’il
est doué d’un instinct paternel…
ROSÉ DE DURANCE
L’A B U S D ’A L C O O L E S T D A N G E R E U X P O U R L A S A N T É . À C O N S O M M E R A V E C M O D É R AT I O N .
A
des œuvres d’art »
Présenté à l’Acid, à Cannes,
puis à Cabourg, ce premier film
d’animation réalisé à la peinture
s’inspire d’un conte des frères
Grimm. Signé Sébastien
Laudenbach, il est en compétition
à Annecy. Anaïs Demoustier prête
sa voix à une héroïne solitaire
vendue au diable par son père.
Sortie prévue en novembre.
FOLIVARI
t
LE FIGARO
mercredi 15 juin 2016 LE FIGARO
36 CULTURE
Sous le signe
du cancer
CINÉMA Dans « Ma meilleure amie »,
une femme lutte contre la maladie.
Sur un sujet grave, Catherine Hardwicke
signe un film plein de verve et d’humour.
apez « cinéma » plus « cancer » dans un moteur de recherche, vous
verrez apparaître une liste interminable de
titres. Le « film de cancer » est devenu un
genre à part entière et en vogue. Il a relégué le western au rayon des antiquités. Logique, la conquête de l’Ouest n’est plus
qu’un thème folklorique. La lutte contre la
maladie, elle, est toujours d’une actualité
dramatique. Le cancer est la maladie de
notre époque, la première cause de décès
avant 65 ans en France et dans bon nombre de pays.
Le cinéma français a d’ailleurs été l’un
des premiers à faire du « crabe » un sujet
de fiction, avec le magnifique Cléo de 5 à 7
(1962) d’Agnès Varda. Plus récemment,
Solveig Anspach (Haut les cœurs !), Xavier
Giannoli (Les Corps impatients), François
Ozon (Le Temps qui reste) ou Bertrand Blier
(Le Bruit des glaçons) l’ont traité dans des
registres divers, du drame à l’humour
noir. Mais le cancer ne connaît pas de
frontières. Le cinéma américain n’est pas
en reste, du mélo Love Story (1970), mis en
musique par Francis Lai, à Free Love, film
militant avec Julianne Moore en policière
lesbienne privée de droits.
Ma meilleure amie sort d’ailleurs sur les
écrans français une semaine après le sirupeux et lacrymal Ma Ma, de l’Espagnol Julio Medem. Le cancer de Milly est autrement plus rock’n’roll. Écrit par la
Britannique Morwenna Banks et réalisé
par l’Américaine Catherine Hardwicke
(Thirteen, Twilight), ce portrait de femme
Dire la vérité désagréable
Milly s’est mariée avec son petit ami rockeur, Kit, et a deux beaux enfants. Jess a
épousé Jago, un bon gars avec lequel elle
découvre les affres de la fécondation in
vitro. Un jour, Milly apprend qu’elle est
atteinte d’un cancer : « Une chimiothérapie ? E.T. est chauve, pas moi. » La repartie
est d’autant plus amusante qu’elle est
adressée à Drew Barrymore, la gamine à
couettes du film de Spielberg. Sa mère,
Miranda, actrice de télévision sur le retour
(Jacqueline Bisset, parfaite), la confie à « la
plus grande perruquière des studios Pinewood ». La scène d’essayage de perruques est très drôle. La double mastectomie
qui attend Milly, beaucoup moins.
Catherine Hardwicke ne détourne pas la
caméra des cicatrices qui barrent sa poitrine. La vie sexuelle du couple morfle. Milly
OCEAN FILMS
T
ÉTIENNE SORIN
[email protected]
mêle une crudité audacieuse et un humour
ravageur. Milly (Toni Collette) et Jess
(Drew Barrymore) sont deux amies inséparables depuis l’enfance – d’où ce titre
français très tarte, Ma meilleure amie, à la
place de Miss You Already (« Tu me manques déjà »).
Ma meilleure amie,
avec Drew Barrymore
et Toni Collette,
dresse un beau
portrait de femme.
l’impression de chier un ananas. » Une dernière réplique caractéristique d’un film qui
appelle un chat un chat et un nouveau-né
un ananas. ■
veut encore se sentir désirée et vivante.
Elle prend un amant, un beau barman
qu’elle part retrouver dans les landes du
Yorkshire. « Tu es une despote du cancer »,
dit Jess à sa meilleure amie. Pas faux. Milly
est aussi tête à claques avec ou sans cheveux. Le cancer ne rend pas les gens
meilleurs, il les rend morts. Pour faire passer cette vérité désagréable, Ma meilleure
amie réserve donc une naissance. Milly est
encore là pour encourager Jess pendant
son accouchement : « Je suis sûre que tu as
« Ma meilleure amie »
Comédie dramatique
de Catherine Hardwicke
Avec Drew Barrymore, Toni Collette
Durée 1 h 52
■ L’avis du Figaro : ○○○¡
L’homme qui a vu l’ours et l’assassin
CINÉMA Le réalisateur Safy Nebou prend des libertés avec le récit de Sylvain Tesson,
« Dans les forêts de Sibérie ». Une adaptation qui reste un peu trop froide.
ÉRIC NEUHOFF [email protected]
I
l y a des ours et un assassin en fuite. Il y a aussi des tempêtes. Elles
règnent dans le crâne du narrateur qui plaque la vie urbaine
pour s’enterrer au milieu de nulle
part, c’est-à-dire au bord du lac
Baïkal.
Quelle mouche a piqué Teddy pour
s’enfermer dans cette cabane perdue ?
Un ras-le-bol soudain semble l’avoir
saisi. Adieu confort. Il découvre les
joies de la solitude, apprend à pêcher, à
tirer à la carabine. Parfois, il pousse des
cris de joie. Personne n’est là pour les
entendre. Enfin, presque : un meurtrier en cavale se planque dans les parages. Les deux hommes vont sympathiser, devenir quelqu’un d’autre.
Cette initiation parallèle ne figurait
pas dans le récit de Sylvain Tesson
dont s’inspire Safy Nebbou. On ne sait
pas au juste s’il faut le regretter. Ah, les
vertus de la vodka partagée au fin fond
de la Russie ! Entre deux gorgées, le
bobo fraternise avec le tueur. La natu-
re tient la vedette dans cette version
soft de The Revenant où abondent les
rafales de neige.
Le film contient de beaux moments.
Il est porté à bout de bras par un Raphaël Personnaz emmitouflé dans des
doudounes, un bonnet de laine vissé
sur la tête, poussant devant sa bouche
un nuage de buée. Le réalisateur s’offre
des parenthèses de lyrisme assez publicitaire, le héros qui glisse en patins
sur la glace ou ce camion qui roule sur
le lac gelé. Pas inintéressant, l’ensemble reste un peu froid. Cette énième
Les autres
« Dans les forêts de Sibérie »
Aventure de Safy Nebbou
Avec Raphaël Personnaz, Evgueni
Sidikhine
Durée 1 h 45
■ L’avis du Figaro : ○○¡¡
films
■ « TOUS LES CHATS
SONT GRIS »
ZOOTROPE FILMS
Comédie de Savina Dellicour, 1 h 27.
d’Orsay) ou télévision (Baron noir,
Marseille), la fiction française n’a plus
peur de la politique. Ici, malgré peu
de moyens et des faiblesses,
Patrick Braoudé campe un président
de la République intéressant,
mélange de Sarkozy pour les idées
et de Hollande pour le physique, prêt
É. S.
à tout pour se faire réélire.
■ L’avis du Figaro : ○○¡¡
■ « LA LOI DE LA JUNGLE »
Comédie d’Antonin Peretjatko, 1 h 39.
HAUT ET COURT
Fille d’une mère agent immobilier
et d’un gynécologue, Dorothy, 15 ans,
décide retrouver son père biologique.
Elle ignore que ce dernier, Paul (Bouli
Lanners), détective privé, la suit déjà.
Le jour où Dorothy (Manon Capelle)
vient lui demander son aide, Paul ne
dit rien. Pour son premier film, Savina
Dellicour connaît son affaire. Elle
distille savamment suspense et
humour et s’appuie sur des acteurs
avertis : Bouli Lanners, tout en
retenue et des débutants, telle
Manon Capelle qui incarne l’héroïne
avec un naturel bluffant.
NATHALIE SIMON
■
édition du Manuel des Castors Juniors
permet de changer de climat, de
connaître les rudesses de l’hiver au début de l’été. Allez, un plongeon tout nu
dans l’eau glacée et après, un bon
sauna. ■
L’avis du Figaro : ○○○¡
■ « THE WITCH »
Après La Fille du 14 juillet, déjà
avec Vincent Macaigne et Vimala
Pons, Antonin Peretjatko
récidive dans l’humour un peu anar
et beaucoup n’importe quoi.
Certains gags font mouche,
d’autres non. Rigolo au début,
É. S.
pénible à la longue.
■ L’avis du Figaro : ○○¡¡
UPI FRANCE
JAAP BUITENDIJK/STUDIOCANAL
■ « UN TRAÎTRE IDÉAL »
Espionnage de Susanna White, 1 h 48.
A
Horreur de Robert Eggers, 1 h 32.
En Nouvelle-Angleterre, en 1930,
une famille de colons très pieux
s’installe à la lisière d’une forêt.
Puritanisme et sorcellerie dans
un premier long-métrage américain
É. S.
très maîtrisé.
■ L’avis du Figaro : ○○¡¡
■ « UN HOMME D’ÉTAT »
Drame de Pierre Courrège, 1 h 30.
Cinéma (L’Exercice de l’État, Quai
Un prof d’Oxford fait ami ami avec
un riche Russe. Le début d’un récit
d’espionnage dont John Le Carré
a le secret mais filmé ici avec une
platitude désarmante. Face à un
Ewan McGregor (notre photo)
transparent, Stellan Skarsgard
imite très bien l’accent russe.
■ L’avis
du Figaro : ○○¡¡
É. S.
LE FIGARO
STYLE
mercredi 15 juin 2016
37
Deauville dans la course au bien-être
FORME Après les fruits de mer et les concours hippiques, les graines de chia et les séances de yoga ?
Sous l’impulsion du groupe Barrière, la station normande compte devenir la prochaine destination « wellness ».
I
ÉMILIE VEYRETOUT
[email protected]
ENVOYÉE SPÉCIALE À DEAUVILLE
l y a les détracteurs - on ne va pas
à Deauville pour s’enfermer dans un spa !
- et les enthousiastes - il manquait une
offre globale wellness à quelques heures
de Paris. Le groupe Barrière, qui possède
déjà quasiment la ville (tout du moins le
Casino, les restaurants de plage et les
5-étoiles) a décidé en 2016 de parier sur le
bien-être. D’ici trois semaines, car les
travaux ont pris du retard, il dévoilera
son nouveau projet. Le mythique Normandy inaugurera Aerial Wellbeing for
the future, un centre de remise en forme
high-tech proposant acupuncture au laser, massage du dos aux infrarouges et lit
relaxant conçu sur une technologie de la
Nasa pour reproduire les effets de l’apesanteur. À quelques mètres, au Royal,
une succursale du Tigre Yoga Club, le
centre d’Élodie Garamond qui fait fureur
dans les XVIe et VIe arrondissements de
Paris, avec cours de yoga évidemment,
mais aussi Pilates, séances de méditation
et conférences. Enfin l’hôtel du Golf, situé un peu plus en retrait dans les terres,
accueillera les adeptes de soins classiques, visage (avec la marque exclusive
Biologique Recherche) et corps.
Le casting est pointu, brillant, et le
programme, dans son ensemble, innovant et ambitieux, répondant à la fois à
une demande et anticipant l’avenir de
l’hôtellerie. « De nos jours, une belle
chambre, un bon restaurant et le bord de
mer, même pour un week-end, ne suffisent
plus dans des établissements comme les
nôtres, affirme Cyril Casabo, directeur du
Royal. Qu’il s’agisse d’étrangers ou de
Français qui voyagent, nos clients ont l’habitude d’avoir un spa à leur disposition.
S’offrir un massage n’a pour eux plus rien
d’exceptionnel, ils désirent booker leur
planning de soins aussitôt arrivés, voire au
moment de la réservation de leur séjour.
À deux heures et demie de Paris, Deauville et ses embruns constituent un cadre privilégié pour une cure de remise en forme.
PDG stressés et parents débordés la semaine veulent pouvoir profiter de chaque minute de ces quelques jours sur place pour se
détendre, le plus rapidement possible. Et
puis il y a la nouvelle génération, les enfants de nos habitués, des trentenaires à la
recherche d’expériences. »
Des retraites pour le corps
et l’esprit
Les uns pourront piocher un ou deux traitements parmi les différentes cartes, circulant entre les trois hôtels grâce à des
voitures mises à disposition, les autres
choisiront la cure complète. Au Normandy, la formule détox, vitalité ou longévité, comprend un check-up, des protocoles toute la journée et des repas
personnalisés selon les principes de la
diététique chinoise (à partir de 1 040 euros
les deux jours sans hébergement). Le modèle flirte avec le « spa intégratif » en vogue aux États-Unis à l’image, dans le désert d’Arizona, des ultracotés Miraval et
Canyon Ranch, deux immenses resorts
disposant d’une équipe d’experts multidisciplinaires qui prennent en charge votre corps et votre mental.
Le New Age prospérera-t-il à l’ombre
du Casino et des boutiques de luxe ? Par
opposition à Trouville-sur-Mer, station
balnéaire réputée - dont les emblématiques thermes ont rouvert l’an dernier
avec une belle carte de thalassothérapie
(Cures Marines) -, Deauville cultive depuis la fin du XIXe siècle sa réputation de
ville de plaisirs. « Le futile et le subtil ne
sont pas incompatibles, sourit Galya Ortega, consultante spécialisée qui a travaillé
pour de nombreuses marques et, désormais, dirige les spas Diane Barrière Deauville. La ville possède une situation géographique exceptionnelle, on y trouve tous
les éléments : la terre, la mer, le vent. À
deux heures en train depuis Paris, on ne
peut rêver meilleur endroit, énergétiquement parlant. »
Plus basiquement, le climat marin est
FABRICE RAMBERT, LEFRANC DAVID/ABACA
connu depuis la nuit des temps comme la
façon la plus naturelle de chasser les toxines accumulées (le magnésium présent
dans les embruns est un puissant éliminateur de déchets) et de renouveler son
niveau d’énergie. Pour Élodie Garamond,
la fondatrice du Tigre Yoga Club, l’environnement constitue aussi un amplificateur de conscience de soi. « Dites à un
client de s’ancrer, il comprend bien plus facilement ce que cela veut dire les pieds nus,
dans le sable, que sur un tapis. Demandezlui de ressentir son souffle, il le fera plus
naturellement le nez au vent, sur la plage. »
Attirer une clientèle régionale
Dans son annexe de l’hôtel Royal, sont
prévus pour les citadins en mal de décompression des ateliers de plein air
(yoga, mais aussi marche méditative et
promenade à cheval en pleine conscience). Quid des « locaux » ? Deauville, encore et toujours cantonnée à son rôle de
XXIe arrondissement de Paris ? « Nous
avons réservé un accueil VIP pour les
clients parisiens du Tigre le week-end,
mais il n’était absolument pas question de
privatiser ce centre : il est ouvert aux habitants des environs, non-résidents des hôtels, à des tarifs concurrentiels, précise-telle. Quatre millions de Français
pratiquent le yoga, et de plus en plus en
province. Les gens de la capitale n’ont pas
le monopole du stress ! J’ai bien conscience
que pour le plus grand nombre, le Normandy ou le Royal riment avec chic, cher, parisien ou américain. Mais nous sommes décidés à marier des ADN différents, des
cultures complémentaires. Aujourd’hui, le
yoga est un style de vie, qui concerne tout
un chacun. » Prière tout de même de ne
pas déambuler pieds nus dans les couloirs
du palace normand. ■
+ @ SUR LE WEB
» Plus de bien-être
www.lefigaro.fr/madame
Les nouveaux chamanes
FOCUS À Los Angeles, les « healers » (guérisseurs)
en vogue surfent sur les rituels ancestraux.
CATHERINE DEYDIER [email protected]
A
ENVOYÉE SPÉCIALE À LOS LANGELES
ujourd’hui, entre deux cours
de yoga et une séance de méditation, les Californiens
branchés vont consulter leur
guérisseur. En ville, une petite
quinzaine de ces coachs, qui doivent principalement leur succès au bouche-àoreille, dispensent leurs soins et leurs
conseils dans des cabinets privés, réinterprétant des rituels traditionnels amérindiens pour atteindre l’harmonie « mind,
body and soul » (esprit, corps et âme) tant
convoitée. Les techniques varient peu grosso modo, une alternance de visualisation, de méditation, d’hypnose et de massage - et les accessoires de relaxation utilisés sont souvent les mêmes, des huiles
essentielles et des tisanes. Le but est, pour
le « patient », une prise de conscience,
entre mysticisme et pragmatisme, de qui
il est pour, plus tard, atteindre son potentiel maximal.
En quête d’harmonie
Dans le quartier de West Hollywood, le
spa The Now est un de ces lieux à la mode
où l’on facilite la quête d’« hozho », la
beauté, l’harmonie et la santé en navajo.
Tout en bois brut, cactus et « capteurs de
rêve », entre oasis et sanctuaire, ce temple du corps attire les it-girls Gigi Hadid
et Kendall Jenner. « La nature nous nourrit, nous enveloppe, fait du bien à notre
âme », explique Gara Post, l’une des fondatrices - trois amies de longue date, désireuses de proposer une approche plus
terre à terre du massage. Ici, l’on croit aux
vertus du silence, à la puissance du toucher, au ressenti de thérapeutes triés sur
le volet. « Les gens ne devraient pas avoir à
dépenser des fortunes pour vivre une
expérience positive, relaxante et agréable
visuellement. Nous voulions offrir une
approche du bien-être au plus grand
nombre. »
Avec ou sans rendez-vous, on choisit la
durée de son traitement (25, 50 ou 80 minutes, à partir de 35 $) ainsi que le mélange d’huiles essentielles qui l’accompagnera. La carte de The Now a été élaborée au
fil des rencontres et des voyages des créatrices. En plus de l’inspiration chamanique, on y trouve des rituels issus de la médecine chinoise, de l’ayurvéda, entre
autres. « Le meilleur moment pour la métamorphose, c’est maintenant », martèle
Gara Post, qui n’a pas choisi le nom de
cette adresse par hasard. D’ailleurs, les
enfants ne sont pas oubliés puisqu’un protocole spécial leur est dédié. ■
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« Il a traversé le temps avec son inquiétude et son talent. C’est beau, l’inquiétude
du talent », affirme le chanteur Marc Lavoine. Ses plus grands succès ponctuent
le récit. Wight is Wight, Les Oies sauvages, Le Chasseur, Pour un flirt avec toi…
On fredonne, on se dandine au son de
« sa voix charmante, simple et populaire », que définit Alain Souchon. « Pourquoi est-il revenu sur le devant de la scène
alors qu’il comptait tout plaquer ? Comment a-t-il réussi une résurrection désespérée à l’aube des années 2000 ? », interroge le documentaire, qui fouille les
failles de l’artiste, plus ou moins habilement, avec des superlatifs et des trémolos dans la bande-son.
Les confidences de proches plutôt pudiques font la balance : le comédien Gérard Darmon, complice des années de
« galas galères », la chanteuse Mireille
Mathieu, édifiante en entonnant le re-
Anthony Palou
[email protected]
L’émission
de trop ?
« Cinq à sept avec Arthur »
TF1 | 17 h 00 | Lundi
R
20.55
Disparu en janvier à l’âge de 69 ans, l’artiste avait connu une descente aux enfers avant de revenir sur le devant de la scène.
TF1
Michel Delpech,
que sa carrière était jolie
Entre archives et témoignages, ce documentaire rend un hommage
émouvant au chanteur.
frain de Laurette avec des « r » roulés
comme jamais, l’ancienne programmatrice de RTL Monique Le Marcis, qui se
souvient de l’avoir vu être « aspiré par le
courant » du succès, le biographe Pascal
Louvier, témoin de sa « descente aux enfers » et du moment où il s’est relevé.
« Comme dans la chanson de Francis
Cabrel, il a fait un peu toutes les guerres », confie le chanteur Didier Barbelivien. Ce long film de deux heures fait la
lumière sur la dépression qui l’a rongé
durant six ans, pour mieux louer sa renaissance. En 1983, Delpech avait décidé que sa carrière était terminée. Mais
un événement a bouleversé ses plans :
une lettre, envoyée par une voisine. Ses
mots ont fait mouche. Mieux, Delpech
est tombé illico amoureux de son
auteur. Geneviève n’était pas libre mais
elle l’est devenue. Elle fut sa deuxième
épouse, sa muse.
Admirative, tout une jeune génération
d’artistes lui a redonné l’envie de créer et
de retrouver un public qui ne l’avait pas
oublié. Cali se souvient de « la lumière
dans ses yeux, énorme », lors de son dernier concert au Grand Rex, à Paris. Bénabar, pour qui Delpech était la référence,
lui a permis de redevenir numéro 1 des
ventes après vingt-cinq ans. Ce film est
un éloge. Seule la maladie aura empêché
ce phénix de chanter. ■
« Frances Ha » perdue dans Manhattan
Greta Gerwig sublimée par Noah Baumbach dans un New York noir et blanc.
ÉTIENNE SORIN [email protected]
F
Greta Gerwig incarne une des plus belles
héroïnes du cinéma américain des dix
dernières années. ZDF/PINE DISTRICT, LLC
rances Ha est l’enfant de Noah
Baumbach et de Greta Gerwig,
couple à l’écran et à la ville.
Une comédie dramatique diffusée sur Arte ce mercredi.
Frances est une grande jeune fille de
27 ans née en 2013. Une des plus belles
héroïnes du cinéma américain des dix
dernières années.
Elle rêve de devenir chorégraphe à
Manhattan. En attendant d’intégrer une
compagnie, elle donne des cours de danse
à des enfants. Elle est insouciante et fantasque. Le ciel s’assombrit quand Sophie,
sa meilleure amie et colocataire, déménage. L’âge adulte se rapproche de façon
inéluctable et il n’a rien de très excitant à
lui offrir. Elle tente une colocation avec
des garçons, croise la silhouette dégingandée d’Adam Driver. L’amour est une
nouvelle illusion aussitôt perdue.
Tel Woody Allen
L’amitié et l’art se fracassent sur le mur du
réel. New York n’est plus un village bohème depuis longtemps, c’est une ville où
« pour être artiste, il faut
être riche ». Pour changer
d’air, Frances s’offre une
escapade en Europe. Paris
○○○¡
n’est pas toujours une
MOT S C ROI S É S
PROBLÈME N° 4127
HORIZONTALEMENT
1. Creusets de mystérieuses transmutations. - 2. Café qui donne du
punch. - 3. Affermir solidement.
- 4. Chance passée. Foudre pour
les canons. - 5. Boucles marines.
Note. - 6. Bouton en fleur. Trio royal.
- 7. Papillon cuivré. - 8. Il a composé
le Tombeau de Claude Debussy.
Entendu derrière les clôtures. - 9.
Espèce littéraire. Facile à entamer.
- 10. Ils sont différents des autres.
Bouteilles de rouge. - 11. A des
nuances de rose… et de Grey. - 12.
Assurent la liaison dans les
cellules de réflexion.
Par Vincent Labbé
VERTICALEMENT
1. Leurs études sont toujours très
fouillées. - 2. A longtemps tiré
chez les Gunners (prénom et nom).
- 3. Couche sous les arbres. Papier
à dessin. - 4. Avec une certaine
rancœur. Possessif. - 5. Cours
d'Angleterre. Fut souvent la
dernière demeure des hommes
des cavernes. Se rend à Vientiane.
- 6. Le Te Deum de Charpentier lui
servait de générique. Déesse
mère. Belle de Fontenay, il y a peu.
- 7. Fille de joie. Fait descendre
la crêpe. - 8. Bien des chatons
passent entre leurs mains.
1
2
3
4
5
6
8
SOLUTION DU PROBLÈME N° 4126
VERTICALEMENT 1. Inacceptable. - 2. Mobilisation. - 3. Piller. Polit.
- 4. Aral. Érine. - 5. Satan. Or. Rée. - 6. Suitées. RATP. - 7. Edo. Roide. Uo.
- 8. Sens interdit.
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20.55
BR I D G E
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LE BUZZ TV
Invitée : Estelle Denis
interviewée par Nicolas Vollaire,
aujourd’hui sur :
Mercredi 15 juin
Par Philippe Cronier www.lebridgeur.com
PROBLÈME DE DÉFENSE N° 2328 : Femme libérée
1
7
HORIZONTALEMENT 1. Impasses. - 2. Noiraude. - 3. Ablation. - 4. Cillât.
- 5. Clé. Néri. - 6. Eire. Éon. - 7. PS. Rosit. - 8. Tapir. Dé. - 9. Aton. RER.
- 10. Bilera. - 11. Loi. Étui. - 12. Entrepôt.
2
fête. Frances y retrouve ce qu’elle a voulu
fuir, les snobs et les cyniques. Sa mélancolie lui colle aux basques. Le séjour tourne au fiasco. Noah Baumbach filme la jolie
blonde dans des villes en noir et blanc, à la
manière de Woody Allen et des cinéastes
de la Nouvelle Vague.
Dans Mistress America, sorti en 2015,
le cinéaste mettra en scène Greta
Gerwig dans un Manhattan en couleurs.
La jeune trentenaire habite désormais
Times Square ; elle se veut mondaine,
sophistiquée, énergique. Elle se ment à ellemême. Sa solitude et
son échec sont ceux de
Frances Ha. ■
oselyne Bachelot, pas fière,
fait la tournée des popotes.
Tenez, lundi soir, nous
l’avons vue au « Cinq à sept
avec Arthur » (TF1). Elle termine
sa saison de chroniqueuse au
« Grand 8 » (D8) qui rendra
définitivement l’antenne fin juin.
Oh, on ne s’inquiète pas outre
mesure, l’ancienne ministre sait
occuper le terrain et nous n’avons
pas fini de la voir. Il faut faire avec.
Au train où vont les choses,
bientôt, elle fera des pubs
pour Peugeot, les pâtes Barilla,
la promotion d’une véranda, sera
la nouvelle Cerise de Groupama,
la muse d’une convention
obsèques, on en passe. Roselyne
Bachelot est ce qu’on appelle
une bonne cliente. Elle démarre
en flèche, elle pétarade, elle n’arrive
même pas à nous inspirer
des sentiments déplaisants.
Revenons à Arthur et sa nouvelle
émission. Oh, on ne va pas tirer sur
une ambulance mais il faut bien
avouer que ce n’est pas la meilleure
entreprise de l’animateur. Elle est
mollasse, trop longue, elle tâtonne,
elle titube. On n’y comprend pas
grand-chose, on cherche en vain
un angle, il n’y en a pas. Autour
de la table, si on ne se trompe pas
- ces gens-là sont tellement
interchangeables - : Christophe
Beaugrand, Christine Bravo, Titoff,
Bruno Guillon, Charlotte Namura,
on s’y perd. Jérôme Ferrari qui
excelle sur RTL - ses billets sont
souvent assez désopilants - s’enlise
ici. On sent qu’il n’est pas trop
chez lui. Il fait du bricolage,
a du mal à planter son clou. Toutes
ces marionnettes qui ont voulu
choisir l’insignifiance mine de rien
s’alourdissent. Arthur met en jeu
une couscoussière ou fait tourner
une roue. Lundi, un téléspectateur
a gagné 1 000 euros. Arthur :
« Alors, vous passez une bonne
soirée ? » L’auditeur : « Pas mal. »
Arthur : « Pas mal plus ou pas mal
moins ? » Réponse : « Il faut
que je réfléchisse. » Pour nous,
c’est tout réfléchi.
10 8 2
D8
V 8 6
A V 10 9 3
AR4
AV763
543
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O
N
S
E
Contrat : Sud joue 3 Sans-Atout.
La séquence (Tous vuln.) :
Sud Ouest Nord
Est
1SA passe 2 passe
2 passe 3SA
Entame : Valet de pour le Roi de Sud
(le 2 en Est). À quoi pensez-vous ?
SOLUTION DU PROBLÈME N° 2327 : Ce serait trop d’honneur…
Contrat : Sud joue 3 Sans-Atout.
Entame : 8 de .
Ce 8 peut provenir d’un « top of nothing » (8xx) ou d’un honneur troisième (H8x) ou encore de
98xx. Dans tous les cas, il est inutile d’appeler un honneur du Nord. Et ce sera parfois néfaste !
Imaginez que le 10 soit couvert de la Dame prise de l’As. Vous rejouez pour l’As d’Ouest qui
insiste du 7 de . Tels que sont les jeux, la défense va empocher trois levées de . Et comme
l’impasse à rate, vous allez chuter d’une, piteusement.
V 10 5 4
Rien ne peut vous arriver si vous fournissez petit du mort et l’As
AD9
de votre main. En main à l’As de , Ouest rejoue le 7 de pour le
V 10 9 7
10 et la Dame d’Est qui contre-attaque à . Peine perdue. Il vous
D6
suffira ensuite de faire l’impasse à , bien orientée, dont l’échec 8 7 3
RD96
N
R 10 8 3
éventuel ne vous empêchera pas de revendiquer deux , deux , 6 5 2
O E 54
A83
trois et trois . Dix plis au lieu de huit, quelle différence !
S
V982
10 7 5
Et comme le coup aurait été plus facile à jouer si vous aviez eu l’As
A2
de sec en main !!
V74
RD62
AR43
A
u commencement, un message nous scotche net. « Fanny Minot a réalisé le montage
du documentaire qui suit. Elle
est décédée au Bataclan lors
des attentats du 13 novembre. Fanny avait
29 ans (…). Elle avait le sens du rythme, de
l’image et du propos. Les qualités de ce film
lui sont dédiées. » Aussitôt deux hommages se confondent quand les
premières notes du piano
résonnent. L’un pour cette
jeune femme qui « aimait la
vie, la culture, la musique et
○○○¡
le cinéma ». L’autre pour
Michel Delpech, qui s’est éteint en janvier à l’âge de 69 ans, emporté par un
cancer de la gorge et de la langue. Le documentaire diffusé sur TMC ce mercredi
a été réalisé pour cet artiste cher au cœur
des Français, phare dans les années 1960,
1970, récemment revenu sur le devant de
la scène. Au fil des images d’archives,
clips, interviews et des témoignages sans
tabous de ses amis artistes défile la vie
d’un homme adulé du public pour savoir
chanter son époque sur des rythmes, des
mélodies qui captent sans forcer, mais
qui lui-même doute, en proie à un profond mal-être.
mercredi 15 juin 2016
mercredi 15 juin 2016 LE FIGARO
42 TÉLÉVISION
MÉTÉO
PAR
ÉPHÉMÉRIDE St-Germaine
Soleil: Lever 05h46 - Coucher 21h56 - Lune croissante
17.50 Roumanie/Suisse. Football.
Euro 2016. Groupe A. 20.00 Le 20h
20.40 Loto. Jeu
18.10 Joker. Jeu 18.50 N’oubliez pas
les paroles ! Jeu 20.00 20 heures
20.40 Parents mode d’emploi. Série.
20.50
20.55
20.55
Série. Comédie
Football
18.10 Questions pour un champion.
Jeu 19.00 19/20 20.00 Tout le sport.
20.25 Plus belle la vie. Feuilleton
Magazine. Reportage
18.50 Grey’s Anatomy. Série. Avec
Ellen Pompeo 20.35 VDM. Série
MATIN
20.55 Prématurés : un combat
pour la vie
50
Documentaire. Société. 1h45. Inédit.
La naissance d’un enfant est l’un des
moments les plus émouvants. C’est
parfois l’un des plus délicats.
9
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13
Euro 2016. Groupe A. Commentaires : G. Margotton, B. Lizarazu.
En direct. Au Stade Vélodrome, à
Marseille. Les Bleus affrontent leur
adversaire supposé le plus faible.
22.50 Euro 2016, le mag. Magazine
23.10 Les experts : Miami Série.
Policière. EU. 2010. Saison 9. (3 épisodes). Avec David Caruso
Marjorie
Fra. Saison 1. Le droit au bonheur.
Avec Patrick Chesnais. Marjorie travaille en tant que psychologue dans
une entreprise. Sa vie bascule le jour
où l’un des employés de la société
fait une tentative de suicide.
22.20 Dans les yeux d’Olivier
Mag. Société. Prés. : O. Delacroix 0.15
Apocalypse Verdun. Documentaire
Des racines et des ailes
Prés. : C. Gaessler. 1h50. Passion
patrimoine - Sur la Loire, entre Touraine et Anjou. Des bords de Loire
aux caves troglodytes, un voyage
au cœur de la Touraine et de l’Anjou.
22.50 Grand Soir/3
23.15 Avenue de l’Europe, le mag
Mag. Information. 0.15 Des racines et
des ailes. Mag. 2.15 Midi en France.
18.45 Le JT du Grand journal (C).
19.15 Le Grand journal (C). 20.10 Le
petit journal (C). 20.50 Les Guignols.
19.00 Quand les animaux s’envolent.
Série doc. À tire-d’aile 19.45 Arte
journal 20.05 28 minutes. Magazine
18.35 Chasseurs d’appart’. Jeu 19.45
Le 19.45 20.25 Scènes de ménages.
Série. Avec Marion Game.
20.55
20.55
21.00
Film. Comédie
Film. Comédie dramatique
Téléréalité
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19.00 C à vous. 20.00 C à vous, la
suite. 20.20 Enquête d’art. Série doc.
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13
13
14
Doc. Civilisation. GB. 2013. Réal. :
Chris Holt. 0h50. La ville de Pompéi,
célèbre par l’éruption volcanique du
Vésuve, a été ensevelie en l’an 79.
8
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14
20.45 La cité disparue
de Pompéi
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22.40 Baby Boom. Téléréalité 1.20
Prématurés : un combat pour la vie.
France/Albanie
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30
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APRÈS-MIDI
21.35 Les jardins suspendus de Babylone. Doc. 22.25 C dans l’air.
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20
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18
Divertissement. Prés. : Anne-Gaëlle
Riccio. 1h40. Inédit. Les stars qui
ont marque la télé. Des émissions
mémorables mettant en scène de
célèbres invités.
22.35 C’est devenu culte. 0.25 Le
super bêtisier de l’année.
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20.55 C’est devenu culte
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18.55 Le Mad Mag - La suite. Magazine 19.15 Warehouse 13. Série
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18.30 Alaska, la dernière frontière.
Téléréalité
Papa ou maman
Fra. 2014. Réal. : Martin Bourboulon.
1h25. Avec Laurent Lafitte, Marina
Foïs. Florence et Vincent Leroy
ont tout réussi - métiers, maison,
enfants - mais ils veulent divorcer.
L’opération se révèle compliquée.
22.20 Le talent de mes amis Film.
Comédie. Fra. 2014. Réal. : Alex Lutz.
1h40 23.55 Olive Kitteridge. Série.
Frances Ha
EU. 2012. Réal. : Noah Baumbach.
Inédit. 1h26. Avec Greta Gerwig,
Mickey Sumner. Frances, 27 ans, habite avec sa meilleure amie, Sophie, à
Brooklyn. Elle se sent si proche d’elle
qu’elle laisse s’éloigner son petit ami.
22.15 Le grand tour des littératures Série doc. Littéraire. 23.10
Jusqu’au bout du monde. Film.
Prés. : Philippe Etchebest. 2h10. Bellegarde. Philippe Etchebest se rend à
Bellegarde, où Hélène et Guy tiennent
un hôtel. Voilà dix ans qu’ils ont acquis
un établissement, mais leur rêve s’est
transformé en cauchemar.
23.10 Cauchemar en cuisine Téléréalité. Prés. : Philippe Etchebest
3.00 Les nuits de M6.
18.50 Alerte Cobra. Série. Avec Erdogan Atalay, Vinzenz Kiefer.
18.55 Moundir et les apprentis aventuriers. Téléréalité 20.40 Soda. Série
19.00 Touche pas à mon poste !
Talk-show. Prés. : Cyril Hanouna
20.55 Michel Delpech :
quand j’étais chanteur
20.55 Enquêtes criminelles :
le magazine des faits divers
21.00 En quête d’actualité
Doc. Musical. Fra. 2016. 1h55. Inédit.
Ce documentaire retrace le parcours
de ce chanteur, qui a laissé derrière
lui des refrains incontournables.
Mag. Société. Prés. : P. Lefèvre, N. Renoux. 2h15. Au sommaire, le meurtre
de la mère d’une jeune fille et celui
d’une femme noyée dans sa baignoire.
22.50 Johnny Hallyday : l’invincible. 23.10 Enquêtes criminelles : le ma0.40 Gad Elmaleh : «20 ans de scène !». gazine des faits divers. Magazine
15_06_16_Sudoku Figaro 18/05/16 14:45 Page1
Chaque jour un peu plus difficile
GRILLE 1744 MOYEN
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SOLUTION DU N° 1743
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Magazine. Société. Prés. : Guy Lagache. 1h50. Chips et grillades : la
bataille des géants de l’alimentaire.
Chips, brochettes, gazpacho : tel est
le hit-parade des repas en plein air.
20.50 Top Gear : rien n’est
assez fou !
<-10 à 0
Magazine. Automobile. 0h55. Richard Hammond revient sur des
défis spectaculaires que les animateurs ont relevé dans «Top Gear».
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ALGER
BARCELONE
BERNE
COPENHAGUE
LONDRES
RABAT
22.40 Vintage Garage : occaz à tous
prix. Série documentaire.
18.05 Le Caméléon. Série. Avec
Michael T. Weiss, Andrea Parker.
JEUDI
20.55 Dans la peau d’une ronde
9/18
Film TV. Comédie dramatique. EU.
2007. Réal. : D. Barr. 1h25. Avec
Kaley Cuoco. Après une blessure au
genou, une lycéenne doit abandonner son rêve de devenir sportive.
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ASSURE LA
GESTION
LYCÉENS
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PRESSÉS À
LA LAVERIE
TROP
LONG
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ATHÈNES
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SAMEDI
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SOLEIL
OS DES
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POUFFE
PYROMANE
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22.35 L’amour taille XXL. Film TV. 0.20
Pour quelques kilos de trop. Film TV.
22.50 En quête d’actualité. Mag. 0.30
Langue de bois s’abstenir. Débat
0 à 10
AMSTERDAM
BELGRADE
BRUXELLES
DUBLIN
MADRID
ROME
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MOTS FLÉCHÉS N°1378
SU DO KU
A
Cauchemar à l’hôtel
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T (en °c)
ERRER
Maintenant
suivez le guide...
FAIRE
FONDRE
HABITANTE
DU PAYS
Vous avez trouvé
l’âme sœur ?
CORSAGE
INSTRUMENT DE
CHASSE
POINT
D'IMAGE
NUMÉRIQUE
OUVRAGE
ABRÉGÉ
PAUSE
RYTHMIQUE
DES
RAMES
SOUS LA
SEINE
BÊTE À
BOIS
MISÈRE !
ACTEUR
FRANÇAIS
TYPE DE
FIRME
INDIEN DE
L'UTAH
PLACÉE
EN ÉTUDE
INTERJECTION
PLATINE
POUR LE
CHIMISTE
PRIS
OUTILS
D'ÉCOLIER
A ÉTÉ
À MÊME
COUCHE
DE BRUME
CONFIRME
UN OUI
ÂPRE
RAPIDES
DROMADAIRES
NOUVEAU
DANS
LE MONDE
SYMBOLE
DU TOUR
RÈGLE
PLATE
IL SE
PLANTE
LOIN
DU TROU
DANS
L'ALTERNATIVE
CAUSE UN
GRAVE
PRÉJUDICE
SOLUTION DU NUMÉRO PRÉCÉDENT
A
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D J E L L A B A
R E V O L U E
A T T I R A N C E
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C E L E R I T E
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LE FIGARO
mercredi 15 juin 2016
43
Loubna Abidar,
la rebelle
Bio
EXPRESS
indépendante. Elle gagne sa vie en dansant jusqu’au coup de foudre pour un entrepreneur brésilien dont elle partage toujours la vie. De leur union
naîtra Louna, en 2009.
Naima Lemcher, comédienne marocaine de renom, remarque Loubna Abidar. Suivant ses
conseils, Loubna prend des cours de théâtre à
Marrakech pendant trois ans, se produit dans une
pièce, puis des téléfilms. Elle écrit elle-même des
scénarios, aussi.
Une remarquable performance d’actrice
Loubna Abidar « dérange » déjà en dénonçant, en
2014, les réalisateurs qui obligent les comédiennes
à coucher avec eux pour être payées : « Je prends
conscience peu à peu que devenir une actrice reconnue n’est pas mon objectif, plutôt un moyen pour exposer cette réalité au monde et apporter à ces femmes la voix qu’elles n’ont pas. » Sa performance
dans Much Loved, film sur lequel elle a d’abord été
consultante, ne fera qu’ajouter à la polémique.
Son avenir « va dépendre d’elle », estime Nabil
Ayouch. « Much Loved et maintenant son livre sont
de beaux tremplins. Loubna a fait une remarquable
performance d’actrice et a prouvé qu’elle pouvait
avoir accès à de grands rôles. Plusieurs réalisateurs
lui ont signifié depuis une envie forte de travailler
avec elle. Il va falloir qu’elle transforme l’essai, et je
pense qu’elle peut y arriver. » « C’est une fille intéressante, renchérit Dominique Besnehard, elle va
prendre une place dans le monde du spectacle et du
cinéma. C’est une grande actrice qui devrait faire du
théâtre. Elle est la Ronit Elkabetz des planches. Elle
peut être tout à la fois fatale, excentrique et très simple. » Et, dans le même temps, un porte-drapeau
pour « toutes les femmes du monde musulman ». ■
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Par Étienne de Montety
Mobilisation [mo-bi-li-za-sion] n. f.
Défilé de syndicalistes très à la mode cette saison
L
a CGT organisait hier ce qu’elle appelle une journée de mobilisation.
Le mot vient du verbe latin movere, bouger. C’est curieux, en France les arrêts
de travail s’appellent journée d’action ou de mobilisation.
Quel est le mobile de cette mobilisation ? L’opposition persistante des syndicats à la loi
travail. Ils le clament depuis des semaines, allant jusqu’à appeler régulièrement Myriam
El Khomri sur son mobile pour le lui signifier.
Hier, l’incertitude de la journée résidait dans la mobilisation : forte ou faible ? Faible,
comment la nomme-t-on ? Une mobilette ? En tout cas, ceux qui étaient vraiment
mobilisés, ce sont les forces de l’ordre, notamment les gardes mobiles.
Cette journée s’est accompagnée de mots rassurants : «La mobilisation n’est pas
la guerre», répètent les syndicats qui se disent prêts à discuter. À voir certaines
scènes de violence, on pourrait en douter.
Mais il y a autre chose : pendant cette journée de mobilisation des uns, on a aussi
vu les autres, la cohorte des citoyens gênés, retardés, bloqués tout au long
de ce qui a ressemblé pour eux à une journée d’immobilisation forcée. ■
FIGARO-CI ... FIGARO-LÀ
Des avocats français
demandent la libération
de deux confrères turcs
Frédéric Sicard (notre photo), le bâtonnier
de l’Ordre des avocats de Paris, et de nombreux
bâtonniers ou anciens bâtonniers, français et
étrangers, demandent la libération de deux
avocats turcs, Ramazan Demir et Ayse Acinikli,
emprisonnés dans leur pays pour avoir défendu
des opposants au pouvoir et des journalistes.
« Nous ne pouvons pas nous taire », disent-ils,
dénonçant « une régression significative
de l’état de droit et des libertés fondamentales »
en Turquie.
« Bug »
au Quai d’Orsay
Nucléaire :
pour un débat public
À la ligne « adresse » est inscrit :
« Israël - Territoires palestiniens ».
Cette mention a récemment fait
sursauter nombre de Franco-Israéliens
vivant en Israël, lorsqu’ils ont
renouvelé leur passeport. La
procédure, due à un « bug technique »
selon le Quai d’Orsay, vient d’être
corrigée après les interventions
outrées du député des Français de
l’étranger Meyer Habib et de l’exprésident du Crif Roger Cukierman.
Trois syndicats de l’Énergie
(CGT, FO, CFE-CGC) ont
demandé un débat sur l’avenir
de la filière nucléaire française.
L’Union des démocrates et des
écologistes, la nouvelle force
créée par Jean-Vincent Placé
et François de Rugy, répond
favorablement à cette demande,
pour « soustraire les décisions
à l’influence des émotions
du moment ».
FRANÇOIS BOUCHON/LE FIGARO
L
oubna Abidar ne se tait pas, elle est
libre », dit d’elle Roxane Arnold, directrice de la programmation chez
Pyramide, le distributeur de Much
Loved, de Nabil Ayouch. Bannie de
son pays pour outrage aux bonnes
mœurs, la jeune actrice de 31 ans
persiste et signe en publiant La
Dangereuse, un livre autobiographique (coécrit
avec Marion Van Renterghem, éditions Stock).
Elle raconte sans tabou, depuis les coups reçus par
un père fou qui la violait enfant jusqu’à l’agression
dont elle a été victime, quelques mois après la présentation de Much Loved à la Quinzaine des réalisateurs, au Festival de Cannes de 2015. Des cicatrices sur son visage et son corps témoignent de son
parcours terrifiant.
Dans Much Loved, Loubna Abidar interprète une
prostituée à Marrakech. Un rôle qui lui a valu
d’être couronnée par un Valois d’or au Festival du
film d’Angoulême et d’être sur la liste des nominations des César mais qui a entraîné les foudres des
autorités marocaines, au nom d’une « atteinte flagrante à l’image du royaume » et la condamnation
sans appel du public marocain.
« Le film a été un choc, il dénonce la maltraitance
des femmes au Maroc », indique Dominique
Besnehard, patron du Festival d’Angoulême. L’exagent des stars n’hésite pas à comparer Loubna
grand-mère, Mama Hadja, avec laquelle elle reAbidar à Eva Peron : « Elle est courageuse, ça, tout
garde l’émission « Le Cinéma de jeudi » et des
le monde le sait, mais elle est aussi fine. Elle peut
films égyptiens en noir et blanc à la télévision. « Ne
partir dans des explications à la façon d’une pasiovous laissez pas tenter par ces femmes qui sont tounaria, pourtant, elle sait également écouter. Elle est
tes des putes et iront direct en enfer », répète la
très avide d’apprendre et de comprendre. »
vieille dame. Trop tard, Loubna imite les coméLoubna Abidar - son nom vient de khatar,
diennes qu’elle trouve « trop belles ». Elle s’imagi« danger » - vit actuellement en France, où elle
ne danseuse. Sèche l’école pour se
s’est réfugiée, son mari et sa fille étant
rendre au cinéma, encouragée par
restés au Maroc. Elle a « des projets de
sa professeur d’arabe. Sans le satournages jusqu’en 2019 », précisaitvoir, cette fan de Dalida voit des
elle au Festival du film de Cabourg, où
films dans le riad d’Alain Delon.
elle était jurée, sous la présidence
À 16 ans, Loubna s’occupe de sa
d’Emmanuelle Béart. Un film en Belgi1985
mère, de sa sœur et de son frère,
que, un autre franco-marocain.
Naissance à Marrakech
danse dans les hôtels de Marra« La catastrophe », se souvient-elle
(Maroc).
kech et donne des cours. Un soir,
dans son autobiographie, a commencé
2002-2006
elle tombe sous le charme d’un
à sa naissance dans la médina de MarVit avec Claude Challe,
célèbre homme de la nuit parirakech. Ses parents - sa mère est arabe
figure de la nuit
sienne, Claude Challe, la soixanet son père berbère, ce qui pose déjà un
parisienne.
taine. Il l’emmène à Paris, lui paie
« problème » - espéraient un garçon.
2010-2013
des cours de théâtre et l’entraîne
Sans ressources, ils sont logés chez la
Suit des cours de théâtre dans un tourbillon de fêtes autour
grand-mère maternelle de Loubna. À
à la Maison de la culture
du monde. « Il m’expose comme un
8 ans, la fillette vend ses gâteaux sur la
de Marrakech.
trophée », écrit Loubna, femme
place Jemaa el-Fna. Si elle ne rapporte
2015
entretenue qui s’interroge sur le
pas assez d’argent, son père - qui malJoue
dans
Much
Loved,
statut de prostituée. « Souvent, je
traite aussi sa mère - la bat.
présenté à Cannes, reçoit me pose la question, quelle est la
Avec ses cousines, la petite Loubna
le Valois de la meilleure
différence entre moi, qui par ma
« joue à rêver », discute avec la lune.
actrice au Festival du film manière de vivre à l’époque ai droit
Seuls ses grands-parents sont bons
d’Angoulême.
au respect et aux honneurs de ma
avec elle. À 6 ans, elle reçoit une gifle
Est nominée aux César.
famille, et les femmes obligées de se
parce qu’elle dit qu’elle veut devenir
2016
prostituer qui s’attirent insultes et
« pute, comme dans les films », faire du
Publie La Dangereuse
mépris ? Cette hypocrisie me met en
cinéma. Elle croit qu’elle sera libre
avec Marion Van
colère. » Son histoire avec Challe
alors. Pute pour la gamine est un « mot
Renterghem (éd. Stock),
dure jusqu’en 2006 et renforce
normal », elle ne connaît pas celui
Tourne en Belgique.
chez Loubna le désir de devenir
d’actrice. Tout ça, c’est à cause de sa
A
Nathalie Simon
[email protected]
PJB/SIPA
SUCCÈS L’actrice héroïne de « Much Loved » revient
sur son parcours chaotique dans un livre confession
intitulé « La Dangereuse » et s’apprête à tourner
un long-métrage en Belgique.
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