Le paysage à Rome entre 1600 et 1650

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Le paysage à Rome entre 1600 et 1650
Communiqué de presse / décembre 2013
Le paysage à Rome entre 1600 et 1650
Exposition du 11 février au 2 mai 2014
Cabinet des Dessins Jean Bonna
Vernissage le lundi 10 février à 18h
Rome devient au tournant du XVIe siècle un lieu de prédilection pour le
développement du paysage, offrant une diversité qui suscite chez les artistes
italiens mais aussi étrangers une vive émulation. La ville éternelle attire pour ses
richesses antiques, mais aussi pour la présence exceptionnelle d’une communauté
internationale qui découvre la lumière et la campagne romaines. De nouvelles
approches se mettent en place tout au long du siècle, notamment l’apparition du
paysage idéal. S’interroger sur la manière dont les artistes ont appréhendé cette
ville et ses environs est l’objet de cette exposition et du catalogue, à travers la
collection des Beaux-Arts de Paris qui compte un ensemble tout à fait exceptionnel
de dessins dans ce domaine.
Claude Gellée, dit Le Lorrain (1604-1682) - Arbres à l’orée d’un bois
Pierre noire, plume, encre brune et lavis brun
Dès 1582 l’Anversois Paul Bril s’installe à Rome suivi en 1594 par le Francfortois Adam Elsheimer,
tandis qu’Annibale Carracci y arrive en 1595, encore influencé par ses compatriotes Domenico
Campagnola et Girolamo Muziano.
La découverte de Rome commence par ses célèbres ruines antiques, son forum, qui sont représentés à
travers le genre de la Vedute déjà mise à l’honneur avec Jan van Scorel et Marteen van Heemskerck
au début du siècle. Ce premier contact se fait parfois par l’intermédiaire de dessins déjà existants que les
jeunes artistes copient dans l’atelier afin de se familiariser avec les motifs, comme en témoignent les
croquis de Frederik van Valckenborch, exécutés d’après des feuillets d’un carnet de voyage de Jan
Brueghel datés de 1595. La plupart du temps, ils affrontent la réalité, étudiant sur le site les monuments
romains, soit dans de simples relevés illustrés par la Pyramide de Cestius de Claude Gellée dit le
Lorrain où le peintre se montre encore hésitant dans son trait et sa représentation de la perspective,
soit dans des feuilles beaucoup plus élaborées, comme celle du Mont Palatin et du Circus Maximus de
Cornelis van Poelenburch.
Contacts Presse Opus 64 - Tel. : 01 40 26 77 94
Valérie Samuel, Antoine Leclaire, [email protected], Aurélie Mongour, [email protected]
Contacts Presse Beaux-arts de Paris - Tel. : 01 47 03 54 25, Isabelle Reyé, [email protected]
Communiqué de presse / décembre 2013
La deuxième appropriation de la ville et ses environs passe par les promenades que ces dessinateurs
entreprennent, comme le décrit Joachim von Sandrart, par groupes – particulièrement la fameuse
Shilders-Bent - ou en solitaire. Les chemins empruntés, ceux du Lorrain par exemple, ont fait l’objet de
nombreuses recherches et on peut aujourd’hui en reconstituer un certain nombre. Longer le Tibre et
gagner la campagne constituent les buts privilégiés de leurs pérégrinations, franchissant de nombreux
ponts qu’ils immortalisent dans leurs études : le Ponte Molle, théâtre de la fameuse bataille de
Constantin en octobre 312, permettait à Poussin ou Lorrain d’accéder aux abords de la Villa Madame ou
encore le Ponte Rotto, considéré comme un des plus vieux ponts en pierre de la ville. Sur la route,
l’architecture vernaculaire retient également leur intérêt, mais une fois dans la nature, c’est la lumière
qui occupe l’essentiel de leurs recherches : en dehors de Tivoli qui attise la curiosité dès le XVIe siècle,
certains sites sont souvent fréquentés, comme le lac de Bracciano, le château fort Orsini de Torre di Chia
ou le mont Soracte. Enfin, les effets d’ombre et de lumière s’accompagnent d’une description
scrupuleuse de la géographie des lieux, pics rocheux, montagnes dénudées de végétation ou bosquets
d’arbres. Ces études peuvent embrasser des vues panoramiques d’un vaste paysage ou au contraire un
motif isolé, comme l’Étude d’un arbre de Lorrain vibrant sous la lumière chaude de la journée.
Bartholomeus Breenbergh (1598-1657) - Vue de Torre di Chia
Plume, encre brune et lavis brun
Au retour dans leurs ateliers, les artistes rapportaient une moisson riche d’émotions et de souvenirs,
consignés dans des carnets de croquis ou enfouis dans leur mémoire, leur permettant de poursuivre leur
travail. Les Beaux-Arts de Paris conservent, en dehors des études exécutées sur le vif, un certain
nombre de dessins beaucoup plus élaborés, correspondant à des projets précis. Certains reprennent des
premières pensées dans des compositions plus structurées qui peuvent servir de point de départ à des
études préparatoires pour des fresques, des toiles ou des estampes. Le paysage connaît en effet un large
développement dans le décor des palais et des villas des grandes familles romaines, où des marines ou
des vues idéalisées de la nature sont associées à des scènes mythologiques ou allégoriques peintes à
fresque. Les dessins de Filippo Napoletano, d’Agostino Tassi ou encore de Francesco Grimaldi
témoignent de cet engouement. Parallèlement certaines familles qui estimaient descendre en droite ligne
des héros de l’antiquité et plus particulièrement d’Énée, ancêtre mythique des fondateurs de Rome,
souhaitaient affirmer l’ancienneté de leur lignage par des commandes de tableaux ayant pour sujet des
épisodes de l’Énéide. Ainsi le Débarquement d’Énée du Lorrain répond-t-il à cette volonté. Enfin
certaines feuilles sont destinées à être gravées, comme l’illustre le Saint Eustache de Girolamo
Muziano traduit au burin par Cornelis Cort.
Quoi qu’il en soit du statut de l’œuvre dessinée, la plupart des artistes semblent privilégier une technique
assez similaire : peu de sanguine et de pierre noire qui sont en revanche très utilisées par les
pensionnaires de l’Académie de France à Rome au XVIIIe siècle au profit de la plume et surtout du lavis
brun jouant des réserves de papier pour marquer les contrastes d’ombre et de lumière.
On relève la présence de quelques rehauts d’indigo pour les Flamands encore tributaires de l’art de Jan
Brueghel qui tend à s’estomper avec Cornelis van Poelenburch et Bartholomäus Breenbergh. Ces
derniers optent résolument comme Le Lorrain vers le lavis qui permet des subtilités dans le rendu de
l’intensité de la lumière d’une grande variété.
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Communiqué de presse / décembre 2013
Cette exposition a pu bénéficier des recherches
menées ces dernières années, particulièrement
à l’occasion des expositions parisiennes en
2011, Nature et idéal et Claude Gellée dit le
Lorrain : le dessinateur face à la nature qui ont
permis de mettre en valeur l’originalité de ces
phénomène qui ne connaît que de brefs
équivalents dans le reste de l’Europe, à Prague
par exemple avec Roelandt Savery, Paulus
van Vianen et Isaak Major.
Commissaire de l’exposition
Emmanuelle Brugerolles
Directeur Nicolas Bourriaud
Chef du département du développement
scientifique et culturel Kathy Alliou
Girolamo Muziano (1532-1592) - Saint Eustache
Plume, encre brune et rehauts de gouache blanche
Cabinet des Dessins Jean Bonna, Palais des études, cour vitrée, entrée sur la gauche
École nationale supérieure des beaux-arts
14 rue Bonaparte, 75006 Paris
Métro Ligne 4 : Saint-Germain-des-Près, Bus : 24-27-39-63-70-86-87-95-96
www.beauxartsparis.fr
Ouverture du lundi au vendredi de 13h à 18h
Tarifs : plein 3€, réduit 2€ ; gratuit sur justificatif
Vernissage le 10 février 2014 à partir de 18h
Le Cabinet des dessins Jean Bonna - Avec près de 25 000 dessins, le cabinet des dessins possède, après le musée
du Louvre, la collection la plus prestigieuse tant d’un point de vue quantitatif que qualitatif. Constitué de feuilles
exceptionnelles, où les maîtres tels Léonard de Vinci, Raphaël, Rubens, Poussin ou Boucher se côtoient, le fonds
couvre une période plus large allant de la Renaissance à nos jours. Grâce au mécénat de Jean Bonna, un cabinet
de dessins prend place au sein du palais des études en janvier 2005, permettant de conserver dans d’excellentes
conditions une partie des réserves et notamment les 3 000 feuilles de la donation Mathias Polakovits. Trois expositions
par an sont organisées. Une politique d’acquisitions dynamique est menée permettant à 40 feuilles d’enrichir en cinq
ans la collection. A cette fin, l’association du Cabinet des amateurs de dessins de l’École des Beaux-Arts a été créée en
2005. Parmi ses acquisitions : Vue du Tempietto de San Pietro in Montorio, Hubert Robert (1762), Saint-Paul renversé
sur la route de Damas, Eugène Delacroix, Sans titre, Georg Baselitz, D’après Holbein, Jean-Michel Alberola. En outre,
depuis 4 ans, dans le cadre du programme « Histoire des Arts à l’Ecole », une action pédagogique d’initiation au
dessin a été entreprise avec l’Association des Amateurs du Cabinet des dessins Jean Bonna, pour accueillir
environ 500 jeunes par an issu d’une dizaine de classe situées en Ile-de-France géographiquement et socialement
éloignées de la culture. 3 ou 4 fois dans l’année, les scientifiques accueillent ces jeunes pour les sensibiliser à la
technique, l’histoire, le style du dessin. Une découverte des lieux et un échange intellectuel et sensible qui constituent
pour nombre d’entre eux une véritable révélation. De nombreux partenaires privés, la Fondation RATP, la RATP, et
tout récemment la Fondation EDF et la Fondation France Télévisions, se sont mobilisés avec enthousiasme
autour de ce programme
L’École nationale supérieure des beaux-arts - Etablissement public à caractère administratif sous tutelle du
Ministère de la Culture et de la Communication, l’École des beaux-arts développe une formation originale basée sur le
travail en atelier, la diversité des pratiques et l’échange avec l’étranger. L’École délivre un diplôme de 1er cycle après
trois ans d’études, et le diplôme national supérieur d’arts plastiques (DNSAP) à la fin de la cinquième année, reconnu
au grade de master. Un troisième cycle de recherche complète ce cursus depuis la rentrée 2012. Elle accorde
une grande importance aux nouvelles technologies comme à la transmission des techniques les plus patrimoniales,
ainsi qu’aux enseignements théoriques d’un haut niveau. L’École des beaux-arts représente plus de 500 étudiants,
100 professeurs, artistes enseignants et techniciens, plus de 60 accords d’échanges internationaux avec les plus
grandes écoles d’art dans le monde entier, une médiathèque proposant, en libre accès, 45 000 ouvrages, des
collections de plus de 450 000 œuvres et plusieurs expositions patrimoniales et d’art contemporain chaque année.
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