histoire de l`architecture iii

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histoire de l`architecture iii
HISTOIRE DE L’ARCHITECTURE III
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HISTOIRE DE L’ARCHITECTURE III
Architecture Renaissante du XVIe : reprendre les antiques (Rome et Grèce, méconnue alors) en connaissant
les règles de l’architecture. (Analyse en relevé, innovation des modes de représentation, redessin).
LES ORDRES
à Système de classification de l’archi européenne (XVe-XVIIe). Innovation renaissante, inspiration antique.
Traité de Serlio : premier à les classifier, un des 1ers théoriciens de l’archi dont on a des traces depuis
Vitruve (De Architectura). Présentation des ordres architectoniques à la 1ere page de son 4e livre : 5 colonnes.
TOSCAN (VI) / DORIQUE (VII) / IONIQUE (VIII) / CORINTHIEN (IX) / COMPOSITE (X)
- Rapport (numéros) entre le diamètre au pied et la hauteur. Elancement. De – en – robuste.
- Travail et Finesse des chapiteaux et bases. Plus grande complexité à droite.
- Signification. Idée reprise de Vitruve. Ordre robuste : dieux belliqueux, idée de force. Ordres plus fins :
déesses féminines (Vénus). Supposition erronée : Parthénon dorique, voué à
une déesse.
Adaptation et transmission à la religion chrétienne même si Saint Pierre de
Bramante est corinthienne. Puis généralisation de cette idée : ordres robustes
pour programmes publics de démonstration du pouvoir : prisons, forteresses ;
ordres riches et ornés : bâtiments privés des notables.
Toscan : invention vitruvienne
Dorique : présent dans la Grèce
antique. Métopes et triglyphes.
Ionique : présente dans la Grèce antique.
Chapiteau ionique à volute.
Corinthien : plus récent (confusions) basé sur
la Rome antique, meilleure représentation au
Panthéon. Chapiteau végétal (feuille d’acanthe).
Composite : dorico-ionique, réinterprétation
moyenageuse.
DONATO BRAMANTE
Originellement peintre à Milan, serait allé à Rome pour aller étudier les styles antiques ; en réalité,
perte de pouvoir de son commanditaire : va à la capitale pour les grands chantiers.
1er archi à créer une architecture au niveau de celle des antiques. Travaux répertoriés dans les livres de
Serlio (modèle que l’on peut reproduire). Egalement dans le traité de Palladio sur les antiques même s’il n’a
jamais atteint la richesse constructive d’alors, ne possédant pas les mêmes moyens matériels (plus
économique, reproduction des marbres par la peinture, raison du succès de Bramante).
Tempietto, San Pietro Di Montorio, Roma
Lieu supposé du Martyr de saint Pierre (en
réalité à la Basilique Saint Pierre). Lieu de
mémoire (cf dôme du rocher de Jérusalem) :
édifice à plan centré. Reprend la forme des
temples ronds antiques (cf Vitruve et vestiges
visibles de Rome).
16 colonnes à l’extérieur, introduction d’une
base au dorique. A l’intérieur, pas la place
donc 8 colonnes séparant des niches.
Métopes : mélange chrétien et païen
symbolique. A l’étage : accent sur les motifs
géométriques enfin, dôme en béton
All’Antica. Aucune correspondance des
ordres int / ext.
Palais : nouveauté. Même des gens peu
riches veulent leur palais. Exposition du
pouvoir.
Palazzo Caprini (o casa di Raphaelo), Roma
Seul palais de Bramante sur 3 dont on a une grande
documentation (écrit de Vasari). Modifications après son
achèvement.
Particularité : bossage rustique au rdc et couple de demi-colonnes
doriques à l’étage.
Rdc : portes sous arcades et lucarnes (logement du boutiquier).
Etage : ordre entoure les fenêtres.
à Distinction entre noblesse du piano nobile et commerce du rdc.
Nouveauté très appréciée.
Accès à la construction de palais à la bourgeoisie en utilisant des
méthodes économiques (béton, stuc …). Ici, bossage avec
système de coulage en béton.
Source : maisons de la Rome antique disparues (Pompéi XVIIIe),
Ouvrage de Fabio Calvo qui illustre les logements riches antiques,
origine : miniature du Ve de la Reine de Carthage en désespoir
depuis sa maison : bossage suivi d’une loggia à colonnade.
Palazzo Dei Papi, Roma
Jules II, arrivé au pouvoir, transfèrera ses appartements un étage plus haut afin de ne pas être
confronté aux souvenirs de son prédécesseur : construction d’un viaduc de 300 m pour mener
à la grande niche (détente et rafraichissement en été). Succession de 3 cours (inférieure,
médiane, supérieure) séparées par des escaliers monumentaux. Montrer la puissance papale
aux pèlerins en visite au tombeau de Saint Pierre.
Depuis la chambre du pape, vue perspective de la succession des cours, rompue par l’ajout
du portique.
Escalier du Belvédère : colimaçon, succession des ordres (sauf corinthien) au fil de
l’ascension selon la robustesse. Pour éviter les chocs des proportions et conserver les
rapports (la hauteur étant constante), les colonnes sont amincies au fur et à mesure. (8
toscanes, doriques, ioniques puis 12 composites). Toujours le même entablement.
Basilica di San Pietro, Roma
Jules II (passionné de construction de grands bâtiments) motivation à être
pape : destruction de la basilique constantine de Saint Pierre (au fur et à
mesure que l’on érige la nouvelle) pour en construire une nouvelle :
renforcer l’image papale et image de la ville aux pèlerins.
Plan centré (origine byzantine) divisé en 9 parties autour du
tombeau de St Pierre, intégration du chœur et de l’abside construits
récemment sous Nicolas V (Rossellino).
Piliers d’angles soutenant la coupole centrale : forme proche du ¼
de cercle : adoucir le carré stricte du plan centré. Mur de grande
épaisseur de béton avec niches incrustées (origine antique). Mais
abandon de cette idée car plan inconvenables pour les
cérémonies. Ajout d’une nef à ce plan centré (type croix latine).
Mort de Jules II et Bramante, les piliers supports de la coupole
avaient déjà été construits (pour obliger les successeurs à
construire selon Bramante). Sur le modèle du Panthéon mais trop
faibles : construction plus tard avec même idée.
La voûte : colossale (2m d’épaisseur). Procédé antique de coulage de béton avec caissons de bois
octogonaux disposés sur des cintres en bois. Arcs en briques constituent la structure principale, béton coulé
dans l’entre-arc.
Palais des tribunaux
Il n’existait pas de type ‘tribunal’ en Europe. Rome : 10aine de
tribunaux mal organisés, mauvais fonctionnement de la justice.
Regroupement en un seul tribunal : renforcer le pouvoir de la justice
et du pape.
Réalisation d’une grande place devant ce palais.
Grand plan centré sur une cour avec portique. (idée antique : place
entourée de bâtiments publics, forum). 4 grands escaliers publics
menant aux 4 tribunaux, 4 escaliers privés (logements des juges sur
le site, éviter la corruption). Prisonniers dans caves et tours d’angles :
renforce l’image de forteresse (+ bossage rustique colossal en
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travertin au rdc). Salles de tortures au fond pour ne pas déranger.
RAPHAEL
Plus connu pour ses peintures. Il est reçu à Florence dans les ateliers de Michellangelo et da Vinci. Puis
appelé par Jules II à Rome, alors au sommet de son succès. Successeur désigné de Bramante sur le
chantier de Saint Pierre (apprend l’architecture en dessinant celle de Bramante). A à peine 30 ans, c’est une
grande charge, s’aide des écrits de Vitruve. (Reprend l’idée de la nef de Bramante)
Villa Madama, Roma
Commanditaire : futur pape Clément VII pour le pape Léon X (pour que la villa reste dans le patrimoine privé
des Médicis). A 10 km de Rome, lieu de villégiature pour des séjours non prolongés et vivre à l’Antique. Sur
la route des messagers (rester au courant des affaires).
Aide de Fabio Calvo et Antonio Da Sangallo le Jeune (connaissance de Vitruve).
Seulement la moitié sera construite (même pas le théâtre).
Madama : fille de Charles V, de la famille de Léon X, a repris la villa à sa mort.
PLAN : D’un côté la rivière, de l’autre la
colline. Composition du plan selon un axe
longitudinal centré sur une cour
circulaire : un écrivain latin, Pline le jeune
avait écrit que la forme idéale et le D mais
mauvaise retranscription en O. Sur le
côté, une piscine : être alimenté en
poisson frais (cf antique).
Loge majeur au Nord pour ne pas souffrir
de la chaleur en été. Théâtre de forme
grecque sur le pan de la colline. Léon X
appréciait beaucoup la chasse : des
boxes pour 200 chevaux.
FACADE : bâtiment pas très haut, pièces secondaires en
bas (cuisine).
Bases des pilastres et piédestaux en travertin. Corps du
pilastre : alternance briques et tuf, piliers couverts d’enduit.
Méthode économique. Chapiteaux et angles en travertin
(importance des angles devant être véritables mise en
avant dans le traité de Scamozzi, le reste peut être enduit :
solution suffisamment durable car visible depuis les antiques)
Certain piédestaux sont en tuf couvert de stuc (et non en travertin) :
logique des éléments loin des yeux ou loin du passage (risque de
choc).
Au niveau de la corniche : consoles en travertin séparées par des briques. Architrave : plate bande séparée
par des éléments structuraux en travertin ou tuf (source antique, dessin de Giuliano da Sangallo : portique de
Pompée). Eléments très saillants (40 cm), usage impossible de la brique seule. Le
tout est enduit. On aurait pu utiliser un monolithe de marbre, mais solution moins
économique.
à Bâtiment qui n’a jamais été rénové, nous donne beaucoup d’informations sur les
méthodes de construction à l’antique de cette époque.
On ne connaît que 6 palais de Raphael.
Palais Branconio
Giovanni Branconio : conseiller des papes Jules II et Léon X. Protégé du Vatican,
rente papale. Volonté de faire construire un palais visible depuis celui des papes
(prouver à Léon X qu’il pouvait devenir cardinal). Dans la même rue que le palais
Caprini. Plusieurs projets avant la solution finale.
PLAN : fenêtres de la grande salle donnant sur la rue principale, cuisine au 1er étage
(pas commun) mais possibilité d’avoir les plats chauds, escalier secondaire pour
rejoindre la cave. Cheminée pour éviter les odeurs. Puit pour eau à proximité.
FACADE : type nouveau, inspiration du Palazzo di Traiano (appelé aujourd’hui
mercati di traiano, dessin de Giuliano da Sangallo).
1er projet : Volonté de 4 boutiques + entrée mais cela donne au 1er étage des ouvertures trop grandes. Peu
appréciable mais montre la capacité d’analyse antique.
2e projet : les arcades sans tabernacles deviennent des niches, largeur
réduite. Les boutiques sont dans l’axe. Les ouvertures à l’étage sont élargies.
Ajout de colonnes et d’arcades au dessus des boutiques, ornementation,
feston, armoiries avec les 2 aigles.
2e étage, totalement différent.
Solution aux angles : axe demi colonne – niche – élément rectangulaire : non
vertical : réduction de la niche et de l’élément rectangulaire et également
déplacement de l’axe vers la droite à chaque étage. Irrégularité acceptée car
imperceptible et maitrisée.
Palazzo Alberini, Roma
Commanditaire : riche marchand (ni noble, ni homme d’église). Palais pour
être loué à deux banquiers. Situé dans la rue des banques majeures rendue
régulière par Jules II.
Boutiques du rdc bâties rapidement et utilisées pendant la construction :
mise à profit des rentes tirées pour la construction du reste de l’édifice.
PLAN : 2 appartements identiques pour 2 familles. Pas de couloirs
mais logique d’enfilade des pièces publiques. Liaison directe cuisinebûcher.
FACADE : rdc bossage rustique, 1er étage : ordre dorique simplifié, 2e
étage secondaire (moins haut). Rappel d’une construction contemporaine :
palais Caprini de Bramante.
Rdc : bossage diff du palais Caprini : plat et en table, joints évidents mais
réduits en profondeur.
Grande plate bande au dessus des boutiques. Demi cercle : briques très
polies. Joints apparents différents des joints réels.
1er : plus de demi-colonnes mais simples pilastres. Plus de frise avec
métopes et triglyphes ni chapiteau.
2e : lignes géométriques en continuité avec le 1er. Fenêtres à oreilles aux 4
coins.
Sommet : loggia (typique Florence) afin d’avoir une vue de l’ensemble de la
ville.
à Référence n’est plus lisible : Raphael a adapté sa façade au point
de vue et à la lumière (expérience de peintre). Le traitement de la surface
correspond à la logique intérieure de la fin de l’empire (source antique).
Impossibilité d’observer la façade avec un point de vue frontal mais
seulement latéral : des demi-colonnes très saillantes cacheraient les
fenêtres (image confuse) : réduction de la saillance des éléments verticaux.
Pilastres peu saillants (2-3 cm) mais révélés par la lumière latérale rasante.
Eléments horizontaux ont une saillance normale.
Pas de volonté d’exposer la richesse ou le pouvoir car banquiers :
langage convenable à l’usage. Utilisation de matériaux riches et robustes.
ANTONIO DA SANGALLO LE JEUNE
D’une famille d’artisan (charpentier) liés aux Medici à Florence. 2
oncles architectes (Antonio da Sangallo le vieux et de Giulio da Sangallo) au
service des papes Jules II et Léon X. Devient architecte par l’expérience
pratique du projet et du chantier (aide de Bramante). Renforcement de
nombreux bâtiments de Bramante qui construisait très rapidement.
Bonnes connaissances de l’art de bâtir : plus ingénieur qu’architecte
selon certains (disaient qu’il ne rendait pas l’architecture comme un art
supérieur, jugé d’un niveau inférieur car pas peintre) : volonté de devenir
maître de la théorie de l’architecture en étudiant en détail Vitruve et les
antiques.
Ses connaissances ont aidé Raphael dans la villa Madama (construite à
l’antique sur une colline).
Importance pour le dessin (de haut niveau). Privilégiait la qualité à l’originalité.
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Palais Farnèse
Volonté de reproduire la maison à l’antique selon Vitruve.
Un des plus grands palais de l’époque à Rome (x10 Palais Branconio mais
mêmes qualités architectoniques)
SITE : Palais entouré par 4 rues (dont la via Giulia), place
aménagée par le propriétaire devenu pape pour que la façade soit visible
de loin. Façade régulière. Entrée monumentale.
COUR : accessible par 4 entrées. Escalier comme zone publique
amène aux pièces principales (début d’un type). Superposition sur 3
étages de demi-colonnes (doriques, ioniques, corinthiennes,) illogique par
rapport à la hiérarchie des ordres, peut être pour donner plus
d’importance au piano nobile.
Corniche : concours remporté par Michel Ange. Le frère de ASGLJ écrira
au pape à ce sujet : il n’aurait pas suivi les règles Vitruviennes, strictement
ordonnées par ASGLJ. Corniche trop saillante et trop lourde.
ATRIUM : Fra Giocondo (1511) présente l’illustration du vestibulum
avec voûte en berceau de la domus selon Vitruve (erroné, Pompéi
découvert plus tard, on ne peut pas tout comprendre à partir de Vitruve).
Reprise de cette idée par ASGLJ pour l’atrium du palais.
à 2 rangs de colonnes + voûte en berceau avec caissons. Cour et
portique visibles.
Solution innovante de l’angle : pilier d’angle.
FACADE : bossage interrompu présent aux angles et à l’encadrement de la porte, de plus en plus
lisse avec les étages. (cf Florence, XVe). Surface en briques apparentes très soignée. Solution économique
d’inspiration antique. Banc : suit la forme d’un homme assis.
Système des ordres inversés par rapport à la cour. Suit les règles de Vitruve dans les détails, jusqu’au
chapiteau ionique.
Palazzo Baldassini, Roma
Plus petit projet mais même qualité (même taille que palais Branconio). Il
avait l’habitude de faire des petits projets pour des hommes moins
riches de la petite noblesse (Baldassini est avocat) mais même qualité
(simplicité certes mais mêmes principes). D’après les carnets d’ASGLJ,
les deux palais étaient dessinés sur les mêmes feuilles : solution
monumentale pour petit palais, véritable nouveauté en Europe.
à Ensemble sur un axe longitudinal traversant la cour avec même
disposition de l’escalier.
Mise en place d’une petite cour près de l’escalier pour lui apporter de la
lumière et éviter une irrégularité des fenêtres dans la façade.
ATRIUM : même idée avec pilastres plaqués contre le mur par
soucis de place.
FACADE : Même système de briques apparentes et bossage
(comme revêtement, la surface totale était en briques). Grand succès de
cette solution qui permettait une irrégularité qui serait visible avec un
système d’ordre : pdv pratique de ASGLJ.
COUR : Plus riche que la façade. Œuvre en pierres. Arcades
ouvertes sur un seul côté mais même esprit. Métopes de l’ordre
dorique : ni homme d’église ou noble mais homme de loi (codex,
tablettes)
Palais Sachetti, maison de Da Sangallo
Acquisition d’un palais déjà en construction. Il dû faire avec l’existant :
difficile de suivre Vitruve. Hauteurs déjà établies : impossible de faire un
escalier comme il veut ni de faire une cour selon un axe longitudinal.
Etude par le dessin (dessine le plan du 1er sur le rc par économie de
papier).
Puis à l’angle de la cour, au niveau de la cuisine : proximité de l’eau. 1er
étage ionique.
Façade : corniche : pièces en travertin structurels plus saillante que les
briques : permet d’enduire en stuc sans différence d’épaisseur.
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Utilisation de la fenêtre en trapèze.
ASGLJ : attentif aux éléments techniques nécessaires au bon fonctionnement : présence de toilettes (peu
commun).
BALDASSARE PERUZZI
Originaire de Sienne (ville riche à l’époque). Peintre de haut niveau. Appelé à Rome pour un Siennois, A.
Chigi. Commun autour de Florence et Sienne de villas secondaires aisées (banquets, chasse). Villas
possèdent jardins dans un environnement de campagne, palais dans un environnement bâti.
Peruzzi décrit par Vasari comme ayant de grandes capacités mais peu ambitieux.
La Farnesina, Roma
Agostino Chigi, banquier du pape (un des hommes les plus riches
de Rome). Villa à 30 minutes de la rue des banquiers, à l’époque en
dehors de la ville. Première villa de grande importance (avant la villa
Madama). Non seulement pour l’été mais également pour le
quotidien.
Façade Nord : entrée principale. Portique ouvert. Au Nord pour éviter
la chaleur et le soleil l’été. Pilastres collés au mur, ordre dorique.
Pensée comme une scène de théâtre.
Façade sud : pilastres avec pied d’estale en Peperino (pierre grise)
et briques apparentes. (on ne sait pas si elle devait l’être).
Frise de l’entablement qui fait le tour de la villa très ornée, en stuc
apparence marbre.
Palazzo Pietro Massimo, Roma
Trois palais accolés pour trois frères issus de la petite noblesse
romaine sur un terrain hérité du père. Le palais majeur est celui
de Pietro, l’aîné. (2 autres palais par ASGLJ et un de ses élèves).
Volonté de montrer son pouvoir dans la conception d’un palais
extraordinaire à l’antique.
SITE : sur l’une des rues principales de Rome, passage du pape
en route vers St Jean. Rue de largeur très réduite et courbe,
impossible de voir la façade en entier : saisi un pdv particulier
depuis une rue perpendiculaire et en déduit l’axe longitudinal et
le centre de la façade.
COUR : désaxée sur la droite. Seulement 2 portiques opposés
par soucis de place. Toujours l’escalier. Colonnes séparées de 3
m (difficile d’avoir une poutre en pierre sur cette portée) :
réduction du poids de l’architrave en perçant des fenêtres (+
apport de lumière dans le portique). Au centre, forme de trapèze
inversé.
FACADE : Pour avoir une façade régulière et centrée, petite
chambre en plus demandée à son frère.
Le portique rappelle le vestibule cité par Vitruve. Couples de
colonnes en travertin supportant une architrave monolithique :
Expression monolithique décrite comme un maximum de qualité
pour les lieux de vertu par Pline le Vieux. Ordre dorique simplifié
(pas de frise avec métopes et triglyphes). Pas d’ordre aux
étages.
Liaison avec le mur : couple pilastre/colonne.
Bossage tabulé en stuc aux étages en travertin au rdc. (Adopte
le stuc car preuve de la durabilité avec les antiques)
à Source antique du bossage en table temple de Mars Ultor
(forum d’Auguste).
GIULIO ROMANO
Giulio Romano, (Jules Pippi, seul architecte actif romain d’origine). Peintre, élève de Raphael dans sa
jeunesse, lui a donné le goût de dessiner l’architecture. Achevait ses esquisses. Dans ses projets on
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reconnaît l’expression de Raphael mais pas son esprit. Il connaissait très bien les projets de Raphael avec
ses détails et ses problèmes
Villa Lante, Mantoue (similitudes avec palais Branconio de
Raphael : reprise de systèmes familiers)
COMMANDITAIRE : Domenico di Gonzaga, voulait rétablir
renouveler la grandeur de Mantoue par l’architecture de Rome.
(Giulio Romano avait publié des gravures érotiques sur bois,
scandale auprès du Pape, raisons de quitter Rome)
SITE : Au sommet d’une colline. Visible de loin. Point de vue sur
l’ensemble du centre de Rome. Autre choix du lieu : présence de
ruines supposées de la maison d’un poète latin (idée fausse mais
appréciable).
Villa plus modeste que les villas Farnese et Madama.
Beaucoup d’éléments irréguliers, on pensait que c’était un désir
de liberté alors que c’était la conséquence de problèmes
autrement impossibles à résoudre.
FACADE EST. Loge ouverte au rdc (éviter la chaleur) et ordre
dorique simplifié au 1er : série de pilastres cannelés ioniques,
décalés de l’axe des colonnes : la retombée de l’arc doit être
dans l’axe de la colonne.
Architrave monolithique très appréciable, collée aux fenêtres
supérieures et inférieures.
Introduction d’un élément en fer pour pendre l’architrave à
l’arcade mais mauvaise solution.
Différence d’épaisseur des pilastres aux angles (hors selon
Vitruve rapport hauteur/largeur) : si les pilastres étaient de même
largeur, ils seraient trop proches donc réduction de moitié de la
largeur. Celui à l’angle est plus large : idée de cerner l’angle.
FACADE OUEST (entrée). Très simple. Rdc, couples de pilastres
doriques sur piedestaux, superposition des pilastres au 2e. Rdc :
même solution apportée que dans le palais Branconio de
Raphael dessiné par JR : Fenêtre serrée entre 2 pilastres (niche
pour Branconio), éviter la superposition des bases des pilastres.
Grand élément vide qui rejoint le toit : cheminée d’aération des
cuisines à la cave.
PLAN : vestibule (cf Vitruve) avec voûte en berceau caissonnée
puis grande salle avec voûte en berceau.
FACADE NORD : Irrégularités dans les fenêtres à l’extérieur mais
régularité à l’intérieur. Des fenêtres sont bouchées
(qu’apparentes) car à la même hauteur que le sommet de la
voûte de la grande salle.
Palazzo Stati (o Maccarani), Mantova (codes similaires au
palais Alberini, Raphael)
Commanditaire moins riche donc utilisation de systèmes
économiques. On ne retrouve pas la même essence des jeux de
lumière de Raphael.
Rdc en bossage, 1er étage ordre dorique simplifié avec pilastres
sans chapiteaux, 2e, éléments verticaux géométriques en
continuité.
Rdc : bossage rustique obtenu par l’enduit et non pas la pierre
sauf aux angles et en bas.
Travée du palais Alberini : 2e fenêtre à oreille double et rdc
fenêtre en arcade. Palais Stati : 2 fenêtres à oreilles dans le
dessin mais en réalité fenêtre en arcade au 2e : transfert.
Reprend des éléments de la villa Madama : bossage d’une
fenêtre de cuisine pour une porte de côté.
Au rdc, pilastres d’entrée entièrement couverts par bossage
rustique, jusqu’au fronton.
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Source antique : temple de Divius Claudius.
Notion du non fini volontaire, idée instaurée par Jules Romain.
Corniche en brique courbée similaire à celle du palais Alberini.
à
Maison de Jules Romain, Rome
Héritage après la mort de son père. Peu de moyens donc façade entièrement en
stuc pour donner l’apparence de la pierre sur la façade originale.
Pilastres doriques au rdc et demi-colonnes ioniques frappées de bossage au 1er.
Palazzo Té, Mantova
Commanditaire : marquis de Mantoue.
Jules Romain appelé en premier pour l’ornementation peinte de la
salle des chevaux. Travail apprécié donc il a ensuite tout rénové.
Un des palais les plus copiés de la Renaissance.
Façades : bossage rustique et ordre dorique colossal. Accès au
jardin par vestibulum vitruvien à 3 nefs.
FACADE NORD : Irrégulier, les fenêtres ne sont pas toujours au
centre des travées. Derrière, salle des chevaux réalisée avant. De
plus, difficile d’avoir des fenêtres placées régulièrement avec le
système d’ordres et de travées.
Inspiration de la villa Madama : seulement un rdc : pilastres à l’ext,
visibles de loin pour apprécier le dessin d’ensemble, demi
colonnes à l’int dans la cour : visibles de près, dimension plastique.
Dessin : pilastres saillants (ombre). Mais au niveau de la porte,
concurrence avec le bossage au même niveau (non prévu) : ajout
d’enduit pour rendre le relief du pilastre.
à Mauvaise prévision de Jules Romain lors de la construction.
Mantoue loin des carrières de pierre donc utilisation de briques
enduites. Matériaux économiques donc nécessité d’un
renouvellement régulier : chaque couche différente de la
précédente.
FACADE OUEST : Piscine comme dans la villa Madama avec
alternance entablement et arcades.
SALLE DES CHEVAUX : architecture peinte. Bossage rustique
recouvre la cheminée. Détail semblable à une cheminée de la villa
Madama (chapiteau ionique au sommet).
COUR : façade derrière la salle des chevaux : fenêtre fermée au
centre (cheminée). A l’angle, fenêtre pas au centre de la travée,
conséquence du système d’ordre et de la position de la fenêtre
préétablie.
Décalage d’un triglyphe et d’un morceau d’architrave : triglyphe
glissant. Pas commun. Effet ruine. D’après le dessin, on voit que JR
avait prévu d’encore plus ruiner le tout.
à Idée tirée de la rhétorique grecque du chemin de l’architecture :
pierre originelle qui devient bâti, puis ruine. 3 états de la pierre.
Palais Ducal
Bâtiment entièrement ‘en ruine’. Décalage de morceaux de l’entablement.
Maison de Jules Romain, Mantoue
Demeure plus riche qu’à Rome. Technique brique et enduit. Façade entièrement en bossage (peu commun
pour le 1er étage).
Grande salle : grandes peintures de Jupiter et de Poséidon : peinture de sculptures présentes dans la villa
Madama. Alternative économique à une collection de sculptures.
JACOPO SANSOVINO (Jacopo Tatti)
Formation de sculpteur à Florence. Ornements sculptés très riches.
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Palais Gaddi, Rome
Intégration au palais de bâtiments du MA déjà présents.
Façade principale en briques avec bossage en pierre aux angles /
portail. Surface précise, angles nets
Cour : cf G.Romano, Villa Lante : angles irréguliers, niches en coquille
St Jacques. Pilastres en briques et mur en coulage béton.
Introduit l’archi renaissante romaine à Venise du temps de Jules II et
Léon X. Peu simple car référence byzantine et non romaine (prouver
son indépendance face au pape). Soutien des cardinaux face à la
noblesse conservatrice.
Libreria Marciana, Venise
Lieu entièrement public : codex grec légués par un ancien cardinal
grec à cette condition.
Pierre calcaire d’Istrie (commun à Venise). Loi de Vitruve, cf Colisée :
ordre dorique au rdc, ionique à l’étage.
Rdc : piliers monumentaux + couple de demi colonnes. Renforcement
des angles par des pilastres (charges) cf Basilique Aemilia. Architrave
soutenue à la liaison par des claveaux tête (ornement structurel) et de
l’autre par le chapiteau.
Sous le portique, voûte en berceau (peu commun car pratique risquée,
mouvement du sol). Préférence pour des plafonds en bois. Sansovino
en prison pour effondrement, a dû payer les réparations.
Etage : ordre majeur doublé par ordre mineur. 2 colonnes dans
l’épaisseur du mur supportant les arcades encadrant les fenêtres.
Grand feston posé sur l’ordre majeur conclue le bâtiment. Véritable
ornementation, œuvre d’un architecte sculpteur.
Palais de la Monnaie, La Zecca, Venise
Lieu où était frappée la monnaie. ‘Prison de la monnaie’ d’où
expression de forteresse.
Bossage rustique au rdc, ordre dorique au 1er, ordre ionique au 2e,
recouverts par un bossage fort.
1er : métopes non sculptées, idée de non fini. Façade latérale
seulement enduite (commun à Venise).
Mauvaise liaison avec la bibliothèque à côté (entablements, joints) car
agrandie après la mort de Sansovino.
La loggeta, Venise
Adossée au clocher de Saint Marc. Lieu de réunion de la noblesse
vénitienne. Reprise du motif triomphal. Ornementation très riche.
Feston au sommet. Polychromie. Usage de l’ordre composite (le +
riche). Matériaux précieux : marbre, bronze. Ordre de colonnes
détachées du mur.
Palais Corner, Venise
Ordres superposés.
Rdc en bossage avec tabernacles entourant les fenêtres doriques. Au
centre, 3 arcades, entrée comparable au palais Caprini de Bramante.
1er étage, ionique. Solution à l’angle : couple de demi colonnes
adossées au mur. Renforce la position structurelle du mur. Base
ionique vitruvienne. 2e étage, corinthien, même solution à l’angle.
Façade latérale simplifiée, continuité des éléments horizontaux.
Cour, moins courant qu’à Rome ou Florence. Balustrade simplifiée du
côté privé intérieur. Réduction des coûts.
MICHELE SANMICHELI
Tailleur de pierre d’Orvieto. Bonne connaissance de l’architecture Romaine (ami d’ASGLJ). Risque de guerre
avec Charles Quint, envoyé comme architecte militaire à Verone, au nord. Ingénieur : plan des murs.
Architecte : réalisation des portes. Utilisation de la richesse d’architectures antiques de Vérone (diff de celle
de Rome, critiquée par Serlio). Premier à donner un caractère de forteresse aux portes par le dorique.
Porta Nuova, Vérone
Arcade encadrée par demi-colonne et pilastre presque entièrement
recouverts de bossage, sauf le chapiteau. Ordre dorique complet. Pas
de base, comme dans le dorique observé en Grèce. A côté, métopes
non finis : lien attentif entre fini et non fini. Concordance des joints.
Qualité du sculpteur. Source : amphithéâtre de Vérone.
Porta Palio, Vérone
EXTERIEUR : Pas d’arcades mais couple de demi-colonnes
soutenant l’entablement. Ordre dorique fin et élancé (cannelures).
Entablement et colonnes très saillants (2/3 colonnes). Architrave
soutenue par tête de militaire (rôle structurel de la sculpture). Relayé
par le chapiteau. 2 plates bandes soutenues par des ‘piliers’ en
bossage. Composition attentive entre bossage et ordre.
Solution aux angles : demi-colonnes carrées.
Portail secondaire : source : église San Salvatore, près d’Orvieto.
Expression de la richesse et de la magnificence aux étrangers.
INTERIEUR : Système opposé. Ordre dorique simple et fort.
Arcades (pas de l’autre côté). Bossage rustique continu sur demicolonnes sans base. Claveaux de voute très saillants et géométriques.
Voûte intérieure en briques et non en béton comme à Rome.
Expression au peuple du pouvoir.
Forteresse de Saint Andrea, Venise
Au bord du Lido. Protection contre les dangers de la mer.
Même système avec claveaux-têtes : regarde vers le haut, insistance
sur la qualité structurelle. Conscience des méthodes de bâtir,
expérience de la pierre, sur la construction d’une cathédrale gothique.
Nouveau : arcade principale + platebande. Chapiteaux très riches et
très fins. Corniche très saillante (diff de Vitruve). Voûte en berceau en
briques. Œuvre en calcaire très fort, prouve la résistance en lançant
tous les canons en même temps.
Palais Canossa, Vérone
Rdc très haut, bossage rustique. 1er étage : ordre de couples de
pilastres (cf Palais Caprini, Bramante). Pièce ouverte rappelant le
vestibulum. Rue de procession : balcon filant sur la façade. Palais en
briques recouvertes de stuc. Pierre sur 1m et aux angles. Chien
sculpté sur l’architrave, emblème de la famille.
Cour : entablement dorique, chien dans les métopes, allongés à
l’angle. Cf Villa Lante, Giulio Romano. Probable action de Giulio
Romano (absence de régularité, même technique).
Palais Bevilacqua, Vérone
Seulement une moitié construite (trace de symétrie : visages,
colonnes).
Rdc : bossage rustique couvrant des pilastres doriques sans base.
1er étage : magnificence de l’ordre corinthien. Archi plastique et
saillante. Alternance entre arcades mineures et majeures : arcade
triomphale.
Entre, balcon soutenu par des triglyphes transformés en console.
Claveaux en têtes d’empereur, têtes de chiens soutenant les
banquettes.
Demi colonnes à cannelures verticales ou hélicoïdales (issues de
l’antique local : arche de Giove Ammone).
Palais Pompéi, Vérone
Bossage au rez et 1er étage ordre dorique élancé (cannelures). Mais
HISTOIRE DE L’ARCHITECTURE III
simple demi-colonne et non couple.
Angle : renforcement, couple mixte avec pilastre. Sommet de l’arcade, claveaux têtes supportant un
entablement très saillant. Base dorique très simple. Façades latérales simplifiées.
Trous pour l’évacuation de l’eau.
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Venise : trouver d’autres solutions car sol mobile. Pas de possibilité de murs trop épais (donc pas de voutes).
XIIIe : façade très ouverte, grande salle. XVIe, conservation des solutions traditionnelles, façade plus libre.
Palais Grimani, Venise
Rdc : portique côté canal. Ouverture majeure au centre, atrium
(inspiration domus erronée de Fra Giocondo), voûte en berceau.
Arcades secondaires avec plafond horizontal. Aux étages, arcades
soutenues par des demi-colonnes. Système d’ordres très riches
(corinthien). Claveau-tête soutenant architrave très saillante.
Frise à méandres séparant palais / eau.
Palais Corner à San Paolo, Venise.
Déjà un palais Corner, près de l’église San Paolo.
Superposition des ordres : dorique, ionique, corinthien / composite.
Usage importé de brique apparente et pierre (calcaire d’istria). Plus de
vide que de plein (nbreuses arcades).
Les murs ont bougé : prévu. Joint de dilatation. Ensemble non rigide
acceptant des mouvements.
ANDREA PALLADIO
Tailleur de pierre de Vicence. Repéré par le comte Trissino. Introduction à l’aristocratie de Vicence.
Education littéraire et artistique. Lui fait lire Vitruve et Serlio. Voyages à Rome pour étudier la lanière de bâtir
des antiques (fasciné par le Colisée, qui tient encore). Publication d’une édition illustrée de Vitruve. Traité de
4 livres traitant des antiques et de sa production personnelle idéalisée. Grande influence en Angleterre.
La Basilique de Vicence
Fonctions politiques et administratives de la commune. Bâtiment
préexistant du MA. Concours pour rebâtir ce portique + loges
remporté par Palladio. Superposition de 2 ordres.
Portique : dorique simplifié. Etage : ionique. Demi colonnes plaquées
contre les piliers (ordre majeur) et couple de petites dans l’épaisseur
du mur soutenant les arcades (ordre mineur). Similaire à la Libraria
Marciana de Sansovino.
Pbm : position préétablie des arcades à largeur constante, largeurs
des travées variables.
Solution subtile (diff de Giulio Romano) : irrégularité presque
imperceptible dans le mineur : espacement variable entre pilastre et
demi-colonne.
Vide circulaire pour donner de la lumière et réduire les charges sur
l’entablement (parfois bouché car non nécessaire).
Palladio très fier de son œuvre. Entièrement en pierre. Inspiration du
colisée : demi colonne dans le même bloc que le pilier. Pas de joint.
Voûte d’arêtes en briques sous le portique. Ext : intempéries + public :
pierre. Attentif à la manière d’employer les matériaux.
Loggia del Capitaniato, Venise
Œuvre incomplète.
Ordre colossal (sur 2 étages), couramment utilisé pour l’archi
religieuse puis introduit dans le profane.
Ordre composite. Détails peu communs : fenêtres qui frappent
l’architrave (contre logique constructive des ordres).
Mémoire de la bataille de Lépanto sur la façade latérale. Changement
de volonté en cours, célébration de la fin de l’expansion orientale en occident. Œuvre en brique puis a été
couverte de stuc mais ce n’était pas prévu donc pas de différence d’épaisseur comme à la villa Madama.
Pas de volonté de couvrir la brique et imiter la pierre mais ornementation en stuc.
Palais Thiene, Vicence
Reproduit le travail de Giulio Romano. Briques coupées couvertes
d’enduit. Seulement colonnes en pierre.
Palais Iseppo da Porto, Vicence
Inspiration du palais Caprini (bossage et ordre à l’étage mais rdc
fenêtres et non boutiques).
Entablement saillant en correspondance avec la demi-colonne.
Architrave, chapiteau, corniche en pierre calcaire, le reste brique
recouverte d’enduit (même colonne).
Intérieur, introduction d’un Atrium Tetrastilum, selon Vitruve : 4
colonnes supportant une voûte en berceau.
Palais Valmarama, Vicence
Pilastre sur grands piédestaux sur 2 étages : ordre colossal. Ordre
majeur/ mineur. Entablement saillant en correspondance avec les
pilastres.
Entrée : plates-bandes superposées (cf Porta Pallio de San Michelli, un
redessin de Palladio).
Cour incomplète avec colonnes en briques. Mode pour la noblesse de
Vicence d’avoir un palais de Palladio, une 10aine incomplets.
Palais Chiericati, Vicence
Palais de 2 frères. Chacun une moitié avec une grande salle commune
au 1er étage et loges de part et d’autres.
Sol disponible pas assez profond, achat du sol à la ville à la condition
que le surplus soit destiné au public : portique au rdc. Ordre dorique
complet (frise) au rdc, 1er étage ionique. Arcade sur piliers pour lier la
colonnade au corps du bâtiment.
Colonnes en brique (sauf pour archi religieuse).
Architrave en 3 éléments, joints non verticaux.
Palais Barbaran da Porto, Vicence
Système d’ordres superposés. Ionique au rdc, corinthien à l’étage.
Système de doubles plates-bandes. Base en pierre et colonne enduite.
Angle : deux colonnes sur l’angle
Frise ionique. Riche ornement, végétal, très en relief. Pas d’origine (est
tombé). Traces de clous pour maintenir le stuc.
Entrée : atrium à 4 colonnes ioniques, voute d’arêtes.
Cour irréguliere car parcelle modifiée au cours des travaux. Colonnes
superposées. Différent de Rome (arcades sur piliers). Se rapproche de
l’usage grec.
Usage des villas : Rome et Florence comme lieux de plaisir alors qu’en Italie du Nord, c’est un lieu d’activité,
de contrôle des cultures. Habitations pour les travailleurs.
Villa Pisani, Bagnolo
Portique en arcades + fronton. Cf temple, ‘maison des dieux’, peu de
connaissance sur la maison antique.
Bossage rustique recouvrant presque entièrement les pilastres sauf
chapiteau.
Aide de Giulio Romano, plan rappelant la Farnesina en plus simple.
Eléments nécessaires aux fonctions mais pas beaux, les rendre moins
visibles : cave : fenêtres apportant lumière et aération.
Agencement intérieur lisible sur la façade : fenêtre thermale laisse
deviner la voûte en berceau de la grande salle.
Villa Thiene, Quinto Vicentino
En association ave Giulio Romano.
Œuvre en brique. Base, chapiteau et corniche en pierre, frise en
briques.
Inspiration directe de la villa Madama, même logique.
Fronton triangulaire chez à Palladio. Angle en pierre saillante.
Sous le toit, nervures visibles à l’extérieur de la voute.
HISTOIRE DE L’ARCHITECTURE III
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Villa Capra / La Rotonda, Vicence
La plus connue mais pas la plus typique. Proche de la ville.
6 colonnes ioniques soutenant un fronton (temple). Ordre unique.
Reproduit ce schéma sur 4 côtés. Plan très symétrique.
Pièce circulaire centrale : la rotonda. Source de lumière au toit
(Panthéon) couverte comme dans les dômes des églises.
Détail de liaison au bâtiment par une arcade.
Organes de service dans la cave (presque en dehors du sol).
Emploi de la pierre réduit : encadrement des fenêtres et base des
colonnes. Brique enduite (marmorino).
Villa Pisani, Montagna
Poutres en bois couvertes de stuc.
Villa Porto, Molina di Malo
Restée inachevée. On voit clairement l’usage de la brique dans les colonnes.
Villa Barbaro, Moser
Commanditaire : homme de lettres et d’église. Bonne connaissance de
Vitruve. Beaucoup de ses idées dans le projet.
Bâtiment principal à l’image d’un temple : maison des hommes devant
être semblables à celle des dieux.
4 demi colonnes ioniques supportant un fronton. Derrière, nymphée,
source d’eau, rappel des antiques
Bâtiment secondaire, Barchessa, plus simple, ordre toscan. Abrite
l’activité économique. Propre portique d’entrée.
Villa Emo, Fanzolo
Logement du maître au centre, Barchessa de part et d’autre. Même idée : rappel du temple, ici dorique.
Prolongement du dessin de l’architecture dans la campagne.
Grande importance de l’architecture peinte à l’intérieur.
Villa Badoer, Fratta Polesine
Barchessa en ¼ de cercle. Ordre dorique.
Architecture religieuse de Palladio : donner une façade à l’antique à l’architecture religieuse chrétienne.
Eglise du Redentore, Venise
Eglise votive dédiée à la grande peste. S’y déroulent des cérémonies
non religieuses, ‘spectacle laïque’. Construite sur les fonds publics de
la ville de Venise. Fête du Redentore, fin juillet, construction d’un pont
en bateau.
Façade : de temple (convenable). Un fronton supérieur et 2 demifrontons plus bas en lien avec le principal. Comme 2 façades de
temples imbriquées.
Il suit strictement les règles vitruviennes concernant les proportions.
Façade très plastique. Ordre majeur composite, mineur corinthien.
Consoles simplifiées, en briques, supportent corniche et fronton.
Intérieur : Eglise à une seule nef avec des chapelles latérales d’hauteur
réduite, éclairées par des fenêtres thermales.
Autres façades très simples, enduites avec chapiteaux en terre cuite.
Extérieur principal en pierre, intérieur pierre jusqu’à hauteur d’homme.
Eglise de San Giorgio Maggiore, Venise
Prévision d’une façade semblable au Panthéon mais meurt avant l’aboutissement du projet. Copie de celle de
l’église du Redentore avec ordre majeur/mineur soutenant les frontons.
Piédestaux exagérés. Reproduction trop mécanique de Palladio.
Portail en trapèze du réfectoire du couvent similaire aux usages de Sanmichelli (Porta Palio) ou ASGLJ.
Couvent de la charité, Venise
Cloître en briques apparentes, soignées en surface et au niveau des joints. Eléments centraux des plates
bandes en pierres (raisons structurelles et ornementales) cf Villa Madama. Base et chapiteaux en pierre.
Théâtre Olympique, Vicence
Palladio admis dans une société de lettres, la société olympique. Lieu de réunion et utile pour des
représentations théâtrales. Conception avec les grandes perspectives du théâtre romain. Motifs triomphaux.
Dessin d’une scène fixe architecturale. Suite des travaux par Scamozzi à la mort de Palladio.
MICHELANGELO
Sculpteur attitré de Laurent le Magnifique. Puis peintre, appelé à Rome pour peindre la chapelle Sixtine.
Attentif à la façon de travailler la pierre, à l’emploi de chaque bloc.
San Lorenzo, Firenze
Commande de la façade (église de Bsci) par Léon X, fils de Laurent le Magnifique. Eglise principale des
Medicis. Concours remporté par Michelange face à Sansovino, Raphael … Production d’une maquette :
compréhension plus facile. Projet pouvant introduire des sculptures, très apprécié par Léon X. Se rend à
Carrare pour saisir la pierre. Abandon du projet, ambitions supérieures à capacité financière.
Bibliothèque Laurenziana, Firenze
Adjointe à San Lorenzo. Lieu de stockage des codex de Laurent.
Placée au dessus du couvent dont la structure n’est pas habilitée
à recevoir de telles charges. Pas la propriété des Medicis donc ne
peuvent pas le renforcer : trouver des solutions au niveau de la
bibliothèque.
Vestibule surélevé : on voulait faire une source de lumière par le
toit mais refus de Clément VII. Colonnes alveolate : dans des niches :
reprendre les charges, alléger le bâtiment. Fenêtres saillantes. Salle des
codex : poutres en bois sur axes des pilastres.
Sacrestia Nuova, chapelle funéraire des Medicis
De l’autre côté de San Lorenzo. Reprise de Bsci. Usage de la pierre sereine grise et de l’enduit
blanc. Emploie des éléments antiques d’une manière originale : ne suit pas la règle de Vitruve.
Intérêt de sculpteur. Eléments principaux : sculptures des tombeaux.
Palais de Conservatori, Rome
Ensemble de la place commune (capitole). Centre religieux avec temple de Jupiter
durant la Rome antique. La commune avait pris beaucoup de pouvoir suite au
départ des papes à Avignon. A leur retour, rivalité et reprise du pouvoir. On décide
de rénover la place et de lui donner une cohérence.
Michel Ange commence par dessiner le piédestal de la statue de Marc
Aurèle, transférée sur cette place. Puis le pavage de la place et l’emplacement des
bâtiments.
Grande valeur symbolique : bcp de points fixes. Reprend l’angle des
bâtiments du MA existants : place de forme trapézoïdale. Palais de Conservatori : refaire la façade en
conservant les hauteurs d’étage.
A saisi qqchose de pas commun : Etage sur portique : ordre colossal corinthien et ordre mineur
ionique encadrant les portiques. Chacun supportant un entablement. Nouveau dessin des chapiteaux
ioniques. Ordre colossal était exclusivement religieux auparavant : permet de donner de l’importance.
Côté public, architrave monolithique en travertin (très appréciable, montre un certain savoir-faire. Cf
Laocoon, pièce monolithique). Dans le sens transversal, jusqu’à 9 voussoirs. Construction par travée : 1ere
réalisée avant la mort de MichelAnge, puis on ne retrouve pas la même qualité du travail de la pierre.