L`interphone d`appel remplace la sonnette

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L`interphone d`appel remplace la sonnette
entreprise santé
Soins
L’interphone d’appel
remplace la sonnette
L’offre de chambres individuelles en milieu
hospitalier s’accroît. Cette évolution répond au
souhait de mieux respecter l’intimité des malades.
Ce confort accru ne doit pas pour autant isoler le
malade ni accroître les contraintes de travail qui
en résultent. Conscient de cette double nécessité,
le centre de rééducation et de réadaptation
fonctionnelle La Châtaigneraie a modernisé son
système d’appel des malades
L
réadaptation fonctionnelle La
Châtaigneraie de Menucourt
(Val-d’Oise) a remplacé son
dispositif d’appel des résidants.
L’ancien système déclenchait
le signal d’alerte sonore et
lumineux dans le local infirmier avec son rappel devant
la chambre et ne permettait
l’échange verbal qu’avec le
local infirmier. « Le nouveau
système de communication
hospitalière fonctionne comme
© Vincent Grémillet pour l’INRS
e signal sonore retentit
dans le local infirmier.
Laurence Édet, cadre infirmière, consulte l’écran du poste
d’interphonie avant de répondre en décrochant le combiné
de l’interphone : « Oui, c’est
pour quoi, Madame Moreau…
D’accord, dès que j’ai fini les
soins chez votre voisine, je
vous rejoins dans quatre à cinq
minutes. » Depuis plus d’un an,
le centre de rééducation et de
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un interphone d’appel qui offre
la possibilité d’échange avec un
patient depuis une autre chambre ou même depuis un autre
étage, explique Marie-Blanche
Bernard, la surveillante générale de l’établissement. Cette
fonction est particulièrement
appréciable la nuit. Nous avons,
en conséquence, équipé chacun
des trois étages de 38 lits pour
garantir une meilleure sécurité
aux malades tout en réduisant
le stress du personnel. Avec le
système précédent, il n’était
pas possible de réagir en tenant
compte du niveau d’urgence de
l’appel. »
La hantise des chutes
Dans un centre de rééducation, la véritable urgence est
rare. Pour adapter au mieux
la réponse, les cas les plus
lourds occupent les lits les plus
proches du local infirmier ;
néanmoins, tous les résidants
peuvent être confrontés à des
problèmes : « Notre principal
souci, c’est d’être alertés lorsqu’un malade insuffisamment
autonome fait une chute »,
confie Laurence Édet. Ses
conséquences peuvent être
graves. Les autres motifs d’appel sont très divers. Citons
les plus courants comme le
transfert du lit au fauteuil et
vice-versa, le besoin d’aller aux
Chacun des trois étages du centre
de rééducation et de réadaptation
fonctionnelle de La Châtaigneraie comporte 38 lits : le nouveau
système d’interphone permet de
rassurer les patients et de réduire
le stress du personnel soignant.
L’interphone permet au personnel
soignant d’avoir un échange avec
le patient et ainsi d’évaluer
l’urgence de l’intervention.
toilettes, la réinstallation dans
le lit ou son réglage, la douleur, la soif, l’ajustement ou la
prise d’un traitement, la chute
au sol d’un objet. Sans compter les faux appels consécutifs
à une erreur de manipulation.
Chacune de ces situations
est différente. Et, à chaque
fois, il faut répondre dans les
meilleurs délais en tenant
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avec les malades est intervenue
dans ce contexte. »
L’appel traditionnel au moyen
d’une sonnette était une
cause de stress pour le malade
comme pour le soignant.
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Rassurer le malade
compte de la disponibilité du
personnel. D’où l’intérêt de
ne pas se limiter à une simple
alerte, comme le souligne la
surveillante générale : « Pour
bien répondre à ces appels,
il faut tout de suite disposer
d’une information pertinente.
Il est important de savoir si
la réponse exige la présence
du personnel infirmier, d’une
aide-soignante ou bien d’un
brancardier. » Pour moderniser la gestion des appels, La
Châtaigneraie a profité de l’ex-
tension des bâtiments. Ce programme lancé en 2003 permet
actuellement d’offrir un plus
grand nombre de chambres
individuelles. « À Menucourt,
l’amélioration du confort des
malades et l’effica cité des
soins et des conditions de travail du personnel soignant ont
été traités de façon conjointe,
commente Richard Wlasny,
le contrôleur de sécurité de la
Cramif, chargé du suivi de l’établissement. La modernisation
du réseau de communication
Dans sa chambre, le premier
n’avait pas toujours la certitude que son signal avait été
enregistré. Le second, généralement de garde dans le local
infirmier, disposait bien d’un
signal d’appel mais devait se
déplacer pour en savoir plus. En
outre, avec l’agrandissement
des services et l’éloignement
accru de certaines chambres du
local infirmier, cette situation
conduisait à un accroissement
de fatigue. « Nous avons lancé
notre projet en étudiant un
système de communication
permettant d’améliorer la relation patient-soignant, souligne
Marie-Blanche Bernard. Avec
ce réseau à interphone, le dialogue qui s’établit d’emblée
lors de l’appel permet au personnel de rassurer le malade
et de lui préciser le délai de
réponse puisqu’il est possible
de communiquer depuis n’importe quelle chambre ou même
d’un étage à l’autre. » Sa mise
en service au moment de l’extension des locaux supprime
les déplacements inutiles.
« On évite une perte de temps,
approuve Laurence Édet. C’est
plus rassurant quand l’effectif
du personnel est réduit, comme
la nuit ou bien pendant le
week-end. » De plus, le réseau
d’interphonie autorise le renvoi d’appel vers le bureau du
secrétariat ou bien d’un méde-
Quelques
données
• Activité principale :
Rééducation et réadaptation
fonctionnelle en neurologie
et orthopédie.
• Nombre de salariés :
110 équivalents temps plein
dont 8 médecins,
17 masseurskinésithérapeutes et
6 ergothérapeutes ;
13 infirmier(e)s,
16 aides-soignant(e)s
et 6 brancardiers.
• Capacité d’accueil :
100 lits en internat
hospitalier et 7 lits en
hospitalisation de jour.
• Nombre d’entrées
par an :
environ 900 personnes, pour
une durée d’hospitalisation
d’environ 30 jours.
cin, ce qui rend les soignants
joignables lors des réunions
de service. Enfin, retombée des
technologies numérisées, en
cas de litige entre le patient et
l’hôpital ou le centre de soins,
cet outil peut jouer le rôle de
juge de paix. Toute mutation
technique a ses contreparties.
Comme pour toute innovation,
le personnel doit, désormais,
s’approprier ce nouvel outil. Il
lui revient également d’informer les résidants sur son mode
d’emploi, notamment en cas
d’échange confidentiel.
Jean-Paul Richez
Photos : Vincent Grémillet
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