résonance - Thonon-les

Transcription

résonance - Thonon-les
9l04>
04l06l2016
DENIS
PONDRUEL
RÉSONANCE
T11 où l’idée d’autrui se dissout, Courtesy Galerie Lahumière, Paris © J.Feray
DOSSIER
PÉDAGOGIQUE
GALERIE DE L’ÉTRAVE
ESPACE D’ART CONTEMPORAIN
/ THÉÂTRE NOVARINA
ENTRÉE
ENTRÉELIBRE
LIBRE
du
du mercredi
mercredi au
au samedi
samedi de
de 14h30
14h30àà18h
18h
etet les
soirs
de
spectacle
jusqu’à
20h.
les soirs de spectacle jusqu’à 20h.
Fermée
les de
jours
fériés.
Aline Roux - Chargée des
actions
médiation
LA GALERIE DE L’ÉTRAVE EST MEMBRE DU RÉSEAU ART CONTEMPORAIN HAUTE-SAVOIE
Denis Pondruel, résonance
Troisième de la saison 2015-2016 sur la thématique « des mondes à part », l’exposition de Denis
Pondruel à la Galerie de l’Etrave, à Thonon-les-Bains, est l’occasion d’aller à la rencontre du travail
d’un artiste présent sur la scène artistique depuis les années 1980. Générique de l’idée d’abri ou de
retrait, les sortes de constructions qu’il imagine s’offrent à voir sous la forme de dispositifs visant à
réfléchir sur les relations que nous entretenons avec le monde extérieur. Casemates de béton,
habitacles évidés, panneaux dressés dans l’espace…, les œuvres de Denis Pondruel qui jouent de
mots ou de fragments de phrases liminaires, éclairés par la lumière du dedans ou du dehors,
constituent comme de petits théâtres fantomatiques de nos intérieurs. Aux allures de chambres à
part, l’artiste en parle volontiers comme les « palais de la pensée ».
Réduites à leur plus simple expression architecturée, à l’élémentaire d’une construction brute de
coffre et métallique, les différentes formulations plastiques de Denis Pondruel sont livrées au regard
pour la seule délectation, sensible et intelligible, de ce dont elles sont le vecteur. A l’épreuve de ce
qu’elles mettent en jeu de mots ou de paroles tronquées, le regardeur les investit en fonction de son
propre ressenti, de sa propre mémoire et de sa propre histoire. Si l’expérience est riche dans le
moment même de leur appréhension, il se rend vite compte qu’elle fait trace dans le temps et que,
passée cette épreuve, il en a emporté quelque chose d’indicible qui s’y développe. Comme une voix
qui le poursuit, le souvenir d’un lieu dont il n’a pas complètement perçu le mystère et vers lequel il
aspire à retourner. Dans une époque qui ne cesse de nous entraîner dans un mouvement
ininterrompu, l’art de Denis Pondruel possède cette essentielle qualité à nous rassembler en nousmême pour habiter l’espace.
Philippe Piguet, commissaire chargé des expositions
« On ne retient presque rien sans le secours des mots, et les mots ne
suffisent presque jamais pour rendre exactement ce que l’on sent. »1
1
- Denis Diderot – Pensées détachées sur la peinture, la sculpture et la poésie, 1772.
Sommaire
I – Le volume, question d’espaces !
p.5
A- Cadre / Hors cadre
p.5
B – Des points de vue multiples
p.7
C - Archi-sculpture
p. 9
II – Petit théâtre de l’intime
p. 12
A- Le lieu comme image du cerveau
p.13
B – Plonger au cœur de l’intériorité
p.15
III – Les mots dans l’art
p.16
A- Quand art et littérature se confondent
p.16
B - Les mots dans l’art, évocations et représentations
p.17
IV – Pistes pédagogiques
p.20
V – Propositions d’ateliers plastiques
p. 21
VI – Bibliographie et ressources
p. 21
V – Médiation
p. 22
VI – Autour de l’exposition
p. 23
VII – Informations pratiques
p. 26
Né en 1949 à Paris, ingénieur de formation, Denis Pondruel a très
tôt opté pour l’expérimentation artistique. Pour ses premiers
travaux, il a mis en œuvre ses connaissances technologiques en
construisant des machines – toujours en lien avec la littérature ou
le théâtre. La mise en relation du monde des arts plastiques et du
monde de l’écrit a pris ensuite des formes diverses jusqu'à ces
derniers travaux.
Ses œuvres prennent parfois la forme de cubes en béton
construits comme des maisons qu’il appelle des « chambres »,
parfois ce sont des assemblages de béton et de métal qui se
déploient dans l’espace.
Les « chambres » de Denis Pondruel sont percées sur certains
côtés. Ces ouvertures nous permettent de plonger notre regard
à l’intérieur et d’assouvir notre curiosité.
Selon l’angle de vue, on peut découvrir des mots ou des parties de phrases que Denis Pondruel a
choisies chez des auteurs connus. Mais il arrive aussi que le regard se heurte à un mur ou à un
escalier, comme s’il plongeait dans un labyrinthe.
Ses œuvres sont à l’image d’un cerveau dans lequel la pensée se construit petit à petit, sorte de petit
théâtre intérieur.
Toutes ses créations ont en commun de jouer sur l’idée de point de vue, mettant en valeur des mots
ou des morceaux de phrases.
D’un côté, la structure rigide d’un béton bien construit, une architecture précise, nette, étudiée, où
rien n’est laissé au hasard. Ici est mise en évidence la capacité de l’homme à construire des choses
parfaites, la maîtrise de la technique règne.
De l’autre côté, une errance des mots, des bribes de phrases décousues, un peu folles, apparaissent
comme par enchantement.
I - Le volume, question d’espaces
« Sculpteur absolument, (…) Pondruel est tout à la fois un artisan et un poète. L’ingénieur de
formation en arts et métiers qu’il est semble bien avoir choisi d’appréhender cette double qualification
au sens premier des mots qui la composent.
Celui d’artefact tout d’abord, référant à la création d’objets à part entière qui fonctionnent comme
autant de relais entre le réel et l’imaginaire, le concret et la fiction, le vécu et le suggéré. Celui d’un
savoir-faire ensuite qui fait des ateliers de l’artiste les lieux d’une permanente expérimentation, d’un
bricolage savant de techniques et de matériaux, des plus simples aux plus sophistiqués.»2
La volonté de définir un cadre de représentation semblable à un cadre de vie, mimétisme d’une
certaine réalité, ou simple cadre de d’expression, occupe et préoccupe nombre d’artistes.
A - Cadre / hors cadre
Les œuvres de Denis Pondruel sont des espaces clos qui ne se donnent pas à voir aisément. Les
questions de champ d’expression, d’ouverture et de fermeture, de visibilité immédiate ou suggérée,
sont au cœur de nombreuses recherches plastiques.
Denis Pondruel « commence par dessiner sur l’écran de son ordinateur l’image d’une structure se
laissant conduire tout à la fois par ce qui lui passe par la tête, les capacités mêmes de l’outil et l’écho
lointain de certaines de ces formules inscrites sur papier.
Pondruel passe alors à une étape plus complexe qui consiste à dessiner en creux le plan des
différents éléments qui vont lui permettre de le réaliser en volume, chacun d’eux étant par suite
découpé dans des blocs de polystyrène puis assemblés en vue d’être moulés dans le béton.
En fait, l’artiste travaille à rebours des conventions de la sculpture : il part du vide pour créer un
plein. Il ne prélève pas du matériau, il le verse dans un moule pour lui donner forme et ce qu’il obtient
est ce qu’ordinairement les sculpteurs désignent du nom de noyau. D’où le caractère proprement
nucléaire de ses constructions et comment il en parle dans ce rapport architecturé à la pensée. »3
2
et 3- Philippe Piguet – extrait de Semaine, exposition « Denis Pondruel – Résonance », Galerie de l’Étrave, Thonon-les-Bains, 9 avril
– 4 juin 2016.
Cette définition spatiale est au cœur des réflexions
menées notamment par Constantin Brancusì qui,
au début du XXe siècle, s’interroge sur l’importance
du vide dans la sculpture.
Il devient évident (ou évidant !) qu’au-delà d’être
définie par une simple forme, une sculpture l’est
aussi grâce au vide qui l’entoure et la définit.
Les reflexions menées sur l’importance du vide
dans la définition spatiale amène plusieurs artistes
à s’interroger sur les notions d’ouverture et de
fermeture. Pourquoi s’en tenir à un cadre ?
Pourquoi contraindre ainsi un mode d’expression ?
Lucio Fontana, dès les années 1950, s’émancipe
du cadre en lacérant ses toiles, ouvrant non
seulement sur un nouvel espace mais désacralisant
aussi le support de la peinture.
Suivant ce même questionnement, Claude Closky
propose en 1989 « Toutes les façons de fermer une
boîte en carton ». Cette œuvre interroge également
les notions d’organisation, de répétition, mais porte
aussi réflexion sur l’apparence de l’objet, toujours le
même et pourtant différent à chaque fois.
Cette réflexion a été posée par Allan McCollum
qui utilise les méthodes de production de masse
dans son travail artistique, produisant souvent des
milliers d’objets, qui, bien que produits en grande
quantité, sont tous uniques.
Les chambres de Denis Pondruel sont des formes géométriques simples, sortes de bunker
parallélépipédiques. La rigueur des volumes impose leur présence. Ainsi, posées les unes à côtes
des autres, quasi semblables, elles ne manquent pas de faire écho à celles des artistes
minimalistes qui avaient pour dessein de matérialiser l’espace.
La relation de l’œuvre à l’espace trouve une nouvelle expression au milieu des années 1960 grâce
aux propositions des artistes minimalistes. L’œuvre devient un révélateur de l’espace qu’elle inclue
comme un élément déterminant. La répétition et la sérialité sont des constantes dans les œuvres
minimales.
Un des célèbres protagonistes de ce mouvement, Donald Judd, a réalisé
depuis 1965 plusieurs Stack. Il s’agit de parallélépipèdes alignés verticalement
les uns par rapport aux autres et accrochés au mur en porte-à-faux. Ces
volumes sont séparés les uns des autres par un espace qui équivaut à leur
hauteur, si bien que la « pile » face à laquelle se trouve le spectateur fait
alterner de manière égalitaire parallélépipèdes et vides. La hauteur des Stacks,
leur couleur et les matériaux utilisés pour les réaliser varient, pourvu que le but
final soit respecté : englober l’espace environnant.
Un autre artiste, Carl André, est particulièrement connu pour ses pièces
disposées au sol conçues à partir de 1967.
Constituées par la réunion de plusieurs
carrés plats de mêmes mesures
formant un parallélépipède plus grand,
comme un tapis, elles ont la
particularité de pouvoir être piétinées et
abolissent la verticalité de la sculpture,
chose nouvelle dans l’histoire de l’art.
B - Des points de vue multiples
Tel un caméraman, Denis Pondruel attache une grande importance à la multiplication des points
de vue. Les murs de ses blocs ne sont jamais entièrement clos. Il faut tourner autour pour en
découvrir la totalité du contenu. Si la sculpture en ronde-bosse permet en elle-même d’avoir un
aperçu de la figure représentée sous différentes facettes, le développement des montages vidéo
dans le champ des arts plastiques a permis d’offrir des possibilité toutes aussi similaires.
Markus Raetz, né en 1941 à Berne, offre à découvrir des points de vue de ses œuvres
auxquels le spectateur ne s’attend pas. Il questionne notre perception des choses et nous
étonne par des déformations habiles ou des jeux de reflet. L’utilisation de miroirs, l'inversion
des couples plein et vide, courbe et contrecourbe, ombre et lumière rendent ses œuvres
ludiques.
Parmi ses réalisations les plus déroutantes pour
notre vision, Gross und Klein (grand et petit) est
particulièrement ingénieuse. Face à l’œuvre, le
spectateur croit reconnaître une grande bouteille
et un petit verre à pied, seulement, en se
déplaçant sur le côté il voit finalement un grand
verre à pied à la place de la bouteille et la
bouteille s’est métamorphosée en verre à pied,
tout cela grâce à des distorsions de matières et
une prise en compte des volumes presque
scientifiques.
« Les bribes de phrases que Denis Pondruel dispose à l’intérieur même de ses volumes y sont
inscrites au moment du moulage (…). Leur écriture procède de la perforation d’une multitude de
petits trous (…) à l’intérieur desquels l’artiste glisse des fibres optiques reliés à l’extérieur pour capter
la lumière environnante.
De la sorte, la lecture des textes est fonction de l’intensité lumineuse ambiante.
Aussi n’est-elle jamais la même et participe-t-elle de ce fait à la vie de l’œuvre.
Il en va pareillement des écritures perforées dans la masse de ces plaques métalliques que l’artiste
compose par ailleurs avec certains de ses cubes de béton : le regardeur est amené à chercher
l’angle ad hoc qui lui permet de les lire. »4
4
- Philippe Piguet – extrait de Semaine, exposition « Denis Pondruel – Résonance », Galerie de l’Étrave, Thonon-les-Bains,
9 avril – 4 juin 2016.
C – Archi-sculpture
Les « chambres » de Denis Pondruel prennent la
forme d’habitation à échelle réduite. Ses
sculptures,
semblables
à
des
projets
architecturaux, soulignent les liens étroits
qu’entretiennent ces deux disciplines.
De sa naissance à la fin du XIXe siècle, la
sculpture moderne a absorbé les grandes
avancées de l'histoire de l'architecture tandis que,
de l'autre, l'architecture contemporaine s'aventure
sur les territoires de la sculpture dont elle semble
souvent prolonger l'histoire.
Qu’est-ce qu’une archisculpture?
Pour le nouveau venu à Bilbao, l’extraordinaire construction du Musée Guggenheim Bilbao peut
paraître d’abord, depuis une certaine distance, une sculpture géante de Hans Arp ou de Vladimir
Tatlin, posée comme une sorte d’objet extraterrestre en pleine ville.
Mais la supersculpture de l’architecte nord-américain Frank Gehry n’est pas seulement un monument
ou un signe, elle autorise aussi sa pénétration. Elle abrite un grand musée de trois étages qui en font
aussi une architecture fonctionnelle.
Le boom de l’architecture sculpturale fait oublier facilement qu’il a déjà existé des archisculptures
dans le passé ; mieux, le phénomène actuel prend place dans une longue tradition de fécondation
mutuelle entre l’architecture et la sculpture, qui s’utilisent réciproquement.
Le néoclassicisme et la Grande sphère d’Etienne-Louis Boullée de 1784 (1), œuvre capitale
des Lumières, constituent le vrai fil conducteur de l’exposition, qui aboutit directement aux
Architektons suprématistes de Kazimir Malevitch, vers 1920 (2).
1
2
Le Triomphe sur l'échelle
« Mais c’est comme mon atelier ! ». Telle aurait été l’exclamation de
Constantin Brancusì en voyant pour la première fois depuis le
bateau, en 1926, la silhouette de Manhattan. Les juxtapositions
cubiques formées par les gratte-ciel rappelaient au sculpteur
roumain les socles géométriques qu’il construisait dans son atelier
de Paris. Dans les années cinquante, il propose de dresser à
Chicago un gratte-ciel à partir d’une version augmentée dans son
exécution pratique jusqu’à 122 m de hauteur, de sa Colonne sans
fin. Il définit ainsi l’architecture comme une augmentation de
sculptures sans échelle, une pratique habituelle de nos jours.
L’architecture veut devenir sculpture et vice-versa
Cette corrélation est également présente dans les années cinquante et soixante, une époque qui,
à la différence des années d’avant-guerre, se caractérise comme étant une « époque de la
sculpture. »1
C’est alors que Le Corbusier crée la chapelle de Ronchamp (3), qui s’éloigne clairement de la
boîte géométrique qu’était sa Villa Savoye (1929–31) et, à la même époque, la spirale organique
du Musée Solomon R. Guggenheim de Frank Lloyd Wright se dresse à New York (4).
3
4
Pendant ce temps, une nouvelle révolution est
à l’œuvre dans la sculpture. Eduardo Chillida
parvient à « verser » le « corps de la
sculpture » en « espace de l’architecture ».
Architecture minimaliste et sculpture paysagiste
Voici arrivée l’époque où l’architecture tire tout
son profit des expérimentations de la sculpture
d’avant-garde en contrecarrant ses idées.
Mieux, elle commence à phagocyter la
sculpture.
L’élémentarisme de Peter Zumthor adapte
avec raffinement la méthodologie réflexe et
répétitive de l’art minimaliste.
Box et blob et la découverte de l'espace virtuel
Pour la configuration de ses espaces,
l’architecture
fonctionnaliste
utilise,
traditionnellement, la forme du caisson
rectangulaire. Mais l’être humain, depuis son
abri ancestral — la grotte — a aussi tendu à la
forme spatiale organique, une forme qui, avec
les nouvelles possibilités technologiques,
s’épanouit dans l’architecture blobmeister : les
habitations
embryologiques
ou
« Embryological Houses » de Greg Lynn.
Les progrès des techniques de construction suscités par le recours à la technologie numérique
dans la conception de projet ainsi que la mise au point de nouveaux matériaux ont permis aux
architectes de doter leurs édifices des formes plastiques les plus insolites.
Les bâtiments empruntent les formes de la sculpture, et les sculptures se font
environnementales et pénétrables.
II – Petit théâtre de l’intime
« A ces jeux de constructions, d’inscriptions textuelles et de circulations lumineuses, l’art de Denis
Pondruel est tout entier dévolu. Il l’est dans cette façon très personnelle qu’a l’artiste d’embrasser
l’espace, tant physique que mental, et de concevoir des dispositifs offrant au regardeur l’occasion
d’une expérience phénoménologique qui conjugue rapport au corps et rapport à l’esprit. Réduites
à leur plus simple expression architecturée, à l’élémentaire d’une construction brute de coffre,
agrégée parfois de plaques métalliques, les constructions de Denis Pondruel sont livrées au regard
pour la seule délectation, sensible et intelligible, de ce dont elles sont le vecteur : une invitation à
rêver. »5
Impénétrables, comme les cerveaux qu'elles évoquent, car derrière les différentes tentatives
d'ouverture, les œuvres gardent toujours une zone secrète.
5
- Philippe Piguet – extrait de Semaine, exposition « Denis Pondruel – Résonance », Galerie de l’Étrave, Thonon-les-Bains,
9 avril – 4 juin 2016.
A- Le lieu comme image du cerveau
Denis Pondruel a le goût des mots, du littéraire et du théâtre. À l’image de nombreux plasticiens
avant lui, il s’intéresse au lieu comme représentation du cerveau et matérialisation d’une pensée.
De ce fait, il présente un travail dont les liens avec la rhétorique, composante de l’art dramatique ou
de la psychanalyse, sont particulièrement forts.
La rhétorique, définie par Aristote dans son ouvrage éponyme au IVème siècle, est l’art de parler
pour persuader et convaincre. Elle s’apparente donc à la communication orale et à l’éloquence. Elle
se compose de cinq parties distinctes : l’inventio, la dispositio, l’élocutio, l’actio et la mémoria. Cette
dernière définit le moyen de mémorisation du discours. Pour cette partie-ci, Aristote invite l’orateur à
considérer le cerveau comme un lieu dans lequel il faut se déplacer. Dans chaque salle
imaginaire, l’orateur stocke des idées, des mots-clés, des arguments. Ainsi, en retraçant le
déplacement qu’il a mis en place dans le lieu qu’il s’est créé, l’orateur peut retrouver l’ordre de son
discours.
Pour imager ses théories psychanalytiques, Sigmund Freud compare la vie mentale à un iceberg
dont la majeure partie est immergée dans l’eau. À la surface, la conscience, de petites dimensions,
s’apparente à « ce qui est connu de soi-même ». Sous l’eau, proche de la surface, le préconscient
est provisoirement inaccessible à la conscience mais en voie de le devenir. Enfin, l’inconscient, en
profondeur, correspond aux pensées, au vécu, aux choses refoulées qui impactent, sans que nous
en ayons véritablement conscience, notre vie.
D’autres topiques – du grec topos signifiant « lieu » - ont permis à Freud de rendre plus concrets ses
travaux. La topique est un système théorique d'organisation du psychisme en fonctions
hiérarchisées, de caractères différents, sorte de lieu mental.
La vision que nous avons du monde dépend de la manière dont notre cerveau perçoit la réalité.
Ainsi, si le cerveau a souvent été assimilé à divers lieux, il est également l’organe qui en engendre et
la littérature comme l’art sont, là encore, riches d’exemples.
On peut notamment en noter un dans la création et la mise en scène par Joris Mathieu de la pièce
Urbik/Orbik, présentée en 2012 au Théâtre Maurice Novarina de Thonon-Les-Bains. S’emparant de
l’œuvre et de la vie de Philip K. Dick, auteur américain de science-fiction du XXème siècle, il
représentait sur scène un personnage schizophrène et paranoïaque, dans un hôpital psychiatrique,
s’imaginant plusieurs mondes irréels où trouver de l’espace, des microcosmes et nous plaçait ainsi
entre illusion et réalité, dans d’autres dimensions.
Était-ce la preuve que notre environnement terrestre est limité ou bien que les possibilités de s’en
échapper pour atteindre un autre univers sont infinies ?
Le spectateur lui-même se trouvait désorienté, presque trompé pourrait-on dire car, au vu des
moyens techniques utilisés, il ne savait plus vraiment si les personnages étaient des comédiens ou
des hologrammes, s’il était face à des effets cinématographiques ou à du théâtre.
Joris Mathieu est un metteur en scène et plasticien qui travaille beaucoup avec le numérique et
pousse ainsi les limites des dispositifs scéniques. L’artiste nous donne l’illusion que théâtre et cinéma
se confondent si bien que notre perception de l’espace et du temps sont déconnectés du quotidien.
A l’image de Denis Pondruel, Joris Mathieu nous invite parfois dans ses pièces à pénétrer l’intérieur
de la caméra ou d’un studio cinématographique par emploi des procédés techniques. Son théâtre se
veut science-fictionnel et poétique.
« Sur scène […] les archétypes du genre de la science-fiction défilent – monde parallèle, menace
d’extinction de l’univers, oppression de l’individu par l’Etat, combat de l’Homme et de la machine – au
gré d’une narration qui voit le personnage central de l’écrivain dépassé par ses propres intentions. »6
6
- Eric Demey – La Terrasse (citation issue du livret présentant la pièce de la MAL).
B - Plonger au cœur de l’intériorité
L’œuvre de Denis Pondruel est fortement imprégnée de l’univers théâtral. L’idée d’un espace clos
qui laisserait entrevoir un spectacle intime nous renvoyant à notre propre identité.
Denis Pondruel, en proposant des espaces ouverts en plusieurs endroits propose d’accéder, avec
des lacunes ou un certain écart, à l’intérieur de notre petit théâtre intime.
En 2013, le Théâtre Novarina présentait Les Revenants, mis en scène par l’allemand Thomas
Ostermeier.
Comme de nombreuses pièces écrites par Henrik Ibsen, dramaturge norvégien, l’introspection était
au cœur de l’intrigue d’où le qualificatif « théâtre de l’intime » associé à ses pièces.
Ibsen nous parle des fantômes qui nous hantent, nos non-dits, l’héritage contre lequel nous ne
pouvons rien.
Le héros, Oswald Alving, est atteint d’un mal dont il ignore la source que tait sa mère, dans une
Norvège puritaine où la pudeur, le devoir moral et les conventions sociales strictes sont de mise.
Tout le jeu des acteurs se déroule à l’intérieur du domicile, dans un salon, et la vérité, dissimulée
dans les consciences depuis des années, destructrice, est amenée à y être révélée. La psychanalyse
est en train de naître à travers les écrits d’Ibsen : nous sommes bel et bien plongés au cœur de
l’intimité et des consciences.
Dans l’histoire de l’art contemporain, l’expression plastique du silence ou de l’immatériel s’est faite de
plusieurs manières : par la couleur chez Klein, avec une exposition du vide par Arman ou en
suscitant le souvenir grâce aux objets, peintures, installations…
De la même manière, Christian Boltanski, artiste
plasticien français né en 1944 à Paris, s’interroge sur la
frontière entre l’absence et la présence. Par la vidéo et la
photographie notamment qui sont des traces de mémoire
du passé, des témoignages d’un vécu, puis, plus
récemment, en particulier par des installations, il met en
évidence la disparition d’individus tout en cherchant à
susciter en chacun de nous des émotions. Ainsi, avec
son immense installation Personnes exposée à la
Monumenta du Grand Palais en 2010, Christian
Boltanski ramène le spectateur à l’évènement douloureux de la Shoah en formant un monticule
d’habits usés. En exposant sans les modifier des objets qui ont appartenus à d’autres individus,
l’artiste arrive à rappeler des instants de vie, à les faire resurgir dans nos consciences.
III – Les mots dans l’art
Certaines des œuvres de Denis Pondruel font appel à ses références littéraires et montrent son
intérêt pour certains auteurs comme Louis Aragon, Antonin Artaud, Valère Novarina, Victor Hugo,
Pierre Corneille, Paul Celan….
Ses idées, les mots qu’il insère dans ses œuvres, notamment dans ses Chambres avec textes, sont
pour beaucoup empruntés à ses lectures.
A - Quand art et littérature se confondent
La Chambre Ctrt 273 intitulée Spasme flottant d’un corps libre
renvoie à une expression utilisée par Antonin Artaud dans un
manuscrit. L’auteur explique qu’au fond de la parole
automatique, « il y a le spasme flottant d’un corps libre et qui
regagne ses origines, la muraille de la mort claire, étant coupée
rase et renversée »7.
L’œuvre Ctrt 272 La bouche dans la viande renvoi à Valère
Novarina lorsqu’il dit : « Je ne sais pas pourquoi la parole était
faite mais certainement pas pour être un jour descendue dans
les corps. Tout le scandale, toute la catastrophe vient de là : de
la mise en chair de la parole. Elle nous est tombée par fatal
accident. La Viande et le Verbe auraient dû vivre dans deux
mondes séparés » ? 8
Ainsi, Denis Pondruel s’amuse, reprend des grands auteurs et théoriciens montrant par là sa volonté
de faire appel à une culture éclectique et de mêler les arts.
La littérature a de tous temps inspiré les artistes. De grands thèmes littéraires ont nourri l’imaginaire
de peintres ou de sculpteurs. La bible et la mythologie ont donné naissance à un grand répertoire
d’œuvres picturales et d’illustres romans ont fait rêver les plus célèbres peintres. Ainsi, Delacroix
s’inspire en partie d’Hugo pour son célèbre tableau La liberté guidant le peuple ou, au même siècle,
Girodet illustre une célèbre scène tirée du roman Atala de Chateaubriand.
Si les artistes s’inspirent de la littérature, les écrivains peuvent quant à eux aussi produire des
ouvrages proches d’œuvres plastiques.
7
8
- Artaud, « L’osselet toxique », R.S. XI, p.12
- V. Novarina, « Pour Louis de Funès », Le Théâtre des paroles, POL, Paris, 1989, p. 130.
Certaines des œuvres de Denis Pondruel peuvent être vues comme des machines productrices de
mots ou de phrases isolées qui, assemblés, semblent se faire écho et construisent du sens.
Cette idée de mots ou de phrases volatiles qui, associées, peuvent donner une multitude de sens
n’est pas sans faire écho aux Cent mille milliard de poèmes publiés en 1961 et écrit par Raymond
Queneau (1903 – 1976). Il est l’un des fondateurs, avec François Le Lionnais du groupe OuLiPo –
Ouvroir de Littérature Potentielle- qui a pour but de réunir les mathématiques et la littérature. Ce
groupe a le goût des figures de styles, des constructions littéraires imposées et du jeu. Les
recherches qu’entreprennent ses membres consistent notamment en l’invention et l’expérimentation
de contraintes littéraires nouvelles : ils appellent cela le synthoulipisme.
Avec son objet-livre Cent mille milliard de poèmes,
Raymond Queneau utilise la littérature combinatoire
puisqu’il réalise un ouvrage capable de produire un
ensemble fini mais large de sonnets, comme s’il
s’agissait d’une machine. Pour ce faire, il crée un livre
composé de dix feuilles chacune divisée en quatorze
bandes horizontales qui portent un vers sur leur
verso. En tournant une seule languette du livre, le
lecteur est nécessairement mis face à un nouveau
poème et, puisqu’il y a 10 bandes, il peut découvrir
cent mille milliards de poèmes potentiels. Raymond
Queneau a trouvé la possibilité de mettre en scène
des phrases indépendantes capables d’intégrer une multitude de poèmes tout en maintenant une
cohérence poétique.
B - Les mots dans l’art, évocations et représentations
Denis Pondruel s’intéresse aux mots pour leur capacité à faire émerger des images dans notre
cerveau. Il choisit des extraits d’œuvres littéraires, les plus pertinents, les plus évocateurs, ceux qui
pour lui font sens et les dissémine à plusieurs endroits de ses réalisations.
Ce sont de simples mots, parfois éparpillés, qui synthétisent à eux-seuls toute une pensée.
En 2011, la Chapelle de la Visitation accueillait le travail de Joël
Ducorroy. Diverses plaques minéralogiques sur lesquelles l’artiste avait
inscrit des mots étaient présentées. Ces derniers désignaient le motif
suggéré. Ainsi, l’inscription du mot « eau-forte » devait amener le
spectateur à se représenter dans son imaginaire la gravure évoquée.
Joël Ducorroy aime les mots parce qu’ils font image. Il s’amuse avec les
sens (figuré, propre et perceptif) et n’invite pas seulement le spectateur à
regarder mais davantage à lire, il l’oblige à s’arrêter, à chercher ses
propres illustrations intérieures que lui suggèrent chaque terme. Apparu
au début des années 1980 et s’inscrivant dans la lignée des artistes
conceptuels, Joël Ducorroy a su utiliser les références de l’Histoire de
l’art pour s’en amuser.
Aussi, peut-on voir son travail comme un écho à Kandinsky qui considérait le mot comme un « son
intérieur » et affirmait que « Si l’on ne voit pas l’objet lui-même, si le seul nom est entendu, il s’en
forme dans le cerveau de l’auditeur une représentation abstraite».
Les mots dans l’histoire de l’art ont véritablement acquis leur lettre de noblesse dès le début du
XXème siècle avec les membres Dada qui les ont notamment utilisés pour leurs manifestations
sonores, s’intéressant à leurs consonances en français ou dans une langue étrangère et les
associant. Depuis, les mots ne cessent d’apparaitre dans le champ des arts plastiques de manière
isolée, groupés avec d’autres de même nature ou formant des phrases.
Le mot dans l’art
Le mot cubiste
Le mot et la lettre sont les premiers prélèvements
directs que Braque et Picasso ont opérés au sein
des choses du monde. Ils gardent dans l’œuvre
cubiste leur valeur graphique, analytique et
symbolique.
Le mot futuriste
Grandement tributaire de Stéphane Mallarmé,
Marinetti pose dans le supplément du Manifeste
Futuriste les principes et procédés qui régiront,
pour l’essentiel, tous les travaux oscillant entre
poésie et arts plastiques à compter de 1912.
Cette « liberté » accordée aux mots, c’est leur
transfert d’un système de composition à un autre :
de la syntaxe à la spatialisation.
C’est également pour les futuristes l’aveu de l’insuffisance des moyens picturaux pour
répondre à leurs attentes de représentativité. L’usage des mots apparaît comme un
palliatif : « Par le merveilleux contraste de ces éléments remplis d’humanité, avec d’autres
éléments qui composent nos tableaux, nous atteignons dans nos œuvres le réalisme
absolu, expression totale de l’univers. »
Le mot Dadaïste
« Arts plastiques » : cela suppose pour les dadaïstes un mélange
où se rencontrent matériaux, sons, mots, mouvement et lumière,
rythme et volume, sans hiérarchie réelle. C’est tenter de
reproduire un équivalent de la simultanéité des sensations. Le
mot, la lettre, outre leur dimension linguistique, deviennent dans
l’espace de la page ou de la toile, de pures formes et sont
manipulées comme telles. Le mot devient matière. À l’intimisme
des avant-gardes européennes en début de siècle succède la
démesure médiatisée du marché américain.
Le mot surréaliste
Les surréalistes et en particulier Magritte se sont
interrogés sur les relations qu’entretenaient les
choses, les mots et les images. Constatant que ces
rapports sont arbitraires, ils jugèrent possible de
bouleverser les règles et instaurèrent de nouvelles
relations d’identité.
La question centrale de l’art de Magritte est celle de
la « ressemblance » et, à ce titre, la question du mot
est primordiale. Les mots, dans ses peintures, sont
des images de mots.
En tant que tels, ils appellent à la fois lecture et regard. Peindre un mot, c’est la volonté de
le montrer dans sa dimension matérielle, lui donner une existence visible.
Le mot du Pop Art
La reprise de publicité, de coupures de journaux
dénote-t-elle une conduite fondamentalement
différente de celle précédemment observée en
France, Italie ou Russie ? Au regard du sujet qui
nous intéresse, jusqu’à quel point l’art de Picabia et
des Dadaïstes, de Severini, Rodchenko est-il
dépassé ou remis en cause par Roy Lichtenstein,
Jasper Johns ou Andy Warhol ? Leur apport ne tientil pas uniquement du changement d’échelle du
marché de l’art dans le capitalisme américain
dominant après la seconde guerre mondiale ? La
saturation de l’image par et avec le mot n’est-elle
pas simplement une réponse à la sur-médiatisation ?
Le dernier mot…de l’art conceptuel
L’objet – l’objet d’art – disparaît au profit de son
analyse : « Qu’est-ce que l’art ? »
Cela aboutit à une activité plastique où l’utilisation du
langage finit par être la condition nécessaire à
l’existence de l’œuvre. L’art est désormais défini non
par les propriétés esthétiques des objets et des
œuvres, mais seulement par le concept et l’idée.
Joseph Kosuth décide d’éluder toute dérive
interprétative en faisant en sorte de réaliser une
adéquation parfaite entre forme et fond.
Se basant sur une tautologie –« l’art est la définition de l’art » -, il affirme que l’art est
langage.
IV – Pistes pédagogiques
Pistes pédagogiques
Pratiques artistiques
Dimension culturelle
Se confronter à différents matériaux
pour les combiner et créer en volume
Rencontrer des œuvres
Réaliser des constructions en argile pour créer une ville avec
toutes les réalisations de la classe
Réaliser une architecture en papier en utilisant toutes les
ressources du papier (pliage, collage, découpage...)
Assembler des volumes géométriques pour construire des
architectures en 3D. Empiler, ériger,
superposer, imbriquer...
Assembler des cubes pour former un volume en jouant sur les
faces, les couleurs.
Le Corbusier, la Cité radieuse (Marseille)
Leoh Ming Pei : Pyramide du Louvre
Frank O. Ghery : musée Guggenheim
(Bilbao, Espagne)
Kazimir Malevitch Architektons
Sol LEWITT, le cube
Se confronter à différents matériaux et supports
pour dessiner
Des œuvres
Dessiner la vue des fenêtres de la classe
A partir d’une photo de la porte de la Chapelle de la visitation
imaginer et dessiner un autre lieu
Associer et coller des carrés de carton de couleur pour réaliser
une composition soit individuelle sur papier soit collective au sol
Découvrir le quartier autour de l’école et photographier des
façades, des détails, en variant les points de vue et les cadrages,
les plans, utiliser des fragments de photos pour dessiner autour
une architecture nouvelle
Liens avec la littérature
2 albums de littérature jeunesse : Ma petite fabrique à histoire et
Ma grande marmite à merveilles
Bruno Gibert Autrement jeunesse
Jeux de création poétique collectif (cadavres exquis…)
Le Corbusier
Cour intérieure avec balustrade, 1911
Kasimir Malevitch, Maison rouge, 1932
Carl André
Des œuvres
Raymond Queneau
Cent mille milliards de poèmes
Réalisation en papier
http://www4.ac-nancy-metz.fr/sitesdsden88/ArtsVisuels88/IMG/pdf/je_suis_architecte.pdf
Un dossier complet L’enfant architecte ici et ailleurs
http://netia59a.ac-lille.fr/iendouaicantin/pedagogie/enfant_architecte.pdf
http://artsplastiques.discipline.ac-lille.fr/documents/construire-leducation-a-larchitecture.c-vieaux-2005.pdf
Les jeux d’écriture (ou « Jeux littéraires »)
http://www.occe.coop/~ad05/IMG/pdf/Jeux_poetiques.pdf
Site pour créer un poème à partir des vers de Raymond Queneau avec des menus déroulants et une possibilité
d’impression du poème réalisé
http://emusicale.free.fr/HISTOIRE_DES_ARTS/hda-litterature/QUENEAUcent_mille_milliards_de_poemes/_cent_mille_milliard
http://www.fondationlecorbusier.fr/corbuweb/morpheus.aspx?sysName=home&sysLanguage=fr-fr&sysInfos=1
http://ww2.ac-poitiers.fr/ia79-pedagogie/IMG/pdf/magritte.pdf
http://www4.ac-nancy-metz.fr/daac/domaines_cult/epinal09/artistes/Carl%20ANDRE.pdf
V - Propositions d’ateliers
« Autour du mot, de l’espace et du point de vue »
Chaque enfant fera le choix d’une planchette de bois sur laquelle
un mot aura été gravé.
Il embossera ce mot sur une feuille de métal.
Il viendra ensuit placer sa feuille sur une structure en bois ou en
carton (au choix) en choisissant un point de vue.
Chaque mise en scène sera photographiée et les enfants
garderont en leur possession leurs feuilles embossées.
Les photographies seront envoyées ultérieurement à
l’enseignant.
VI - Bibliographie et ressources
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http://mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-minimalisme/ENSminimalisme.htm
https://books.google.fr/books?id=ny27Fyk9m5MC&pg=PA200&lpg=PA200&dq=spasme+
flottant+d'un+corps+libre&source=bl&ots=BOMb0a8SR&sig=6XRWz_JigQaj9OIeUEJsUF7P-sg&hl=fr&sa=X&ved=0CCEQ6AEwAGoVChMI6obxa3JxwIVxD0aCh3Sgj2#v=onepage&q=spasme%20flottant%20d'un%20corps%20libre&f
=false
http://www.etudes-litteraires.com/rhetorique.php
http://www.theatre-odeon.eu/sites/default/files/pj/Da_fin_de_partie.pdf
http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/effet_de_distanciation/44025
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VII - Médiation
Les publics et la Galerie de l’Etrave
Rendez-vous chaque samedi à 16h pour une visite accompagnée.
Les visites accompagnées gratuites débuteront le samedi 9 avril 2016.
Les enseignants et la Galerie de l’Etrave
Présentation de l’exposition, des supports et des activités pédagogiques à destination des
enseignants le mercredi 6 avril 17h.
Les groupes et la Galerie de l’Etrave
Visites accompagnées gratuites sur réservation, hors heures d’ouverture.
Contact : Aline Roux, chargée des actions de médiation.
Galerie de l’Etrave : 04.50.26.25.13 / Service culture : 04.50.70.69.49
[email protected]
Animations pédagogiques pour les groupes scolaires
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Pour les élèves de maternelle et ceux d’élémentaire :
Visite de l’exposition en s’appuyant sur les réactions des élèves, en les incitant à observer, se
questionner et enrichir ainsi leur vocabulaire de quelques mots-clés et notions d’histoire de l’art.
Les visites sont suivies d’un atelier plastique permettant aux élèves d’appréhender la technique,
les matériaux ou le sujet présenté et de créer un objet ou une image qu’ils ramènent à l’école.
Ces travaux pourront ainsi être à la base d’un travail de classe.
·
Pour les élèves de collège et lycée :
Visite et discussion autour de la thématique générale de l’exposition en liant les propos avec le
programme d’enseignement de l’histoire des arts.
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VIII - Autour de l’exposition
·
Visite « Art et architecture ».
Le samedi 30 avril à 16h.
Menée à deux voix par Chantal Daragon, architecte, et Aline Roux, chargée des actions
de médiation de la Galerie, cette visite permettra de mettre en lien la sculpture et
l’architecture, de montrer quels ont été, et sont toujours, les influences transversales qui
animent ces deux champs de création.
·
Visite à la lampe torche, tout public.
Le samedi 14 mai à 16h.
Il s’agira ainsi de faire découvrir le travail de Denis Pondruel en faisant des focus
lumineux sur certaines parties des œuvres présentées, et ainsi montrer que la
scénographie et le mode de présentation peuvent largement influer la perception que l’on
a de l’œuvre. Au même titre qu’une mise en scène peut influencer la découverte d’une
pièce de théâtre, ou un cadrage l’appréhension d’une scène filmée.
·
Entretien public de Denis Pondruel par Philippe Piguet, commissaire des expositions
Le jeudi 19 mai 2016 à 19h.
Entrée libre dans la limite des places disponibles.
Cet échange est l’occasion d’entendre l’artiste, de décrypter ses motivations profondes et
d’explorer avec lui son travail.
Édition
L’exposition «Denis Pondruel, résonance » fera l’objet d’une publication d’un numéro de
SEMAINE. Magazine hebdomadaire, spécialisé en art contemporain, SEMAINE consacre
chaque numéro à un artiste, un lieu ou une exposition.
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Prochaine exposition
« Micromégas » - 25 juin – 24 septembre 2016
En écho au conte philosophique de Voltaire, cette exposition de groupe vise à jeter un regard
sur le monde par les deux bouts de la lorgnette de sorte à mettre en évidence tout un lot de
créations d'artistes qui sont autant de visions décalées, adossées au réel ou issues de leur
imaginaire. Il y va de l’idée de réunir un ensemble d’œuvres qui mettent en cause nos
habitudes perceptives soit par le biais de toutes sortes de procédures exagérées :
détournement, miniaturisation, agrandissement d’images et d’objets familiers, soit par
l’invention de mises en scène improbables. Bref, il s’agit de mettre en cause toute notion
d'échelle et de repère comme pour mieux dessiller le regard et l’ouvrir à d’autres possibles.
Dans cette perspective, l’exposition « Micromégas » réunira les travaux d’artistes utilisant des
médiums très différents pour faire découvrir au public tout un lot de « mondes à part »
singuliers. Il en ira tant de projections lumineuses (Bernard Moninot, Hugues Reip), que de
compositions d’images collées ou cousues (Philippe Favier, Cathryn Boch), de constructions
miniatures (Géraud Soulhiol) que d’analyses statistiques (Guy Limone), que d’installations
renversantes (François Mazabraud)…
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IX - Informations pratiques
Vue de l’exposition Jacques Villeglé
© Pierre Vallet
Vue de l’exposition Arte Natura
© Pierre Vallet
Vue de l’exposition Iris Levasseur
© Annick Wetter
Vue de l’exposition Clément Bagot
© Pierre Vallet
Galerie de l’Etrave- espace d’art contemporain
Théâtre Maurice Novarina
4 bis, avenue d’Evian
74 200 Thonon-les-Bains
Entrée libre du mercredi au samedi, de 14h30 à 18h
et les soirs de spectacles jusqu’à 20h.
Fermé les jours fériés.
04.50.26.25.13
Service Culture : 04.50.70.69.49
http://www.ville-thonon.fr
Partenaires publics :
La Galerie de l’Etrave est membre du Réseau Art Contemporain Haute-Savoie
Avec l’aimable soutien de :
La librairie-papeterie Birman du groupe Majuscule fournit l’ensemble du matériel Beaux-arts
pour les ateliers de pratique artistique à destination des enfants.
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