le dentiste et les enfants maltraités
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le dentiste et les enfants maltraités
LA DÉTECTION DE LA MALTRAITANCE PAR DES INTERVENANTS DENTAIRES Jean Labbé, MD, FRCPC Professeur titulaire Département de pédiatrie de l’Université Laval; Consultant en protection de l’enfance Direction régionale de santé publique de la Capitale Nationale 1. Introduction Le manque d’identification des cas de maltraitance empêche que l’on mette en place des mesures de sécurité pour l’enfant, ainsi que des soins appropriés pour les responsables. Sans intervention, les risques de récidive sont très élevés. Les hygiénistes dentaires en milieu scolaire font partie des professionnels qui sont en mesure de participer à la détection des cas de maltraitance. En effet, plusieurs des manifestations d’abus et de négligence touchent la région orofaciale. Un moment privilégié pour cette détection est le dépistage dentaire à l’âge de 5 ans pour tous les enfants du Québec. La première étape est de penser à la possibilité d’une maltraitance, en présence d’indicateurs qui seront mentionnés dans cette présentation. Il faut ensuite tenter de départager entre des cas de mauvais traitements et des problèmes d’une autre étiologie, à l’aide des indices dont je vais vous parler. Pour débuter une intervention de protection, il ne faut pas attendre une certitude, mais un niveau de probabilité élevé suffit. 2. Définitions Plusieurs définitions ont été proposées pour la maltraitance. Ces définitions font référence à des actions ou des manques d’action par un parent ou un responsable conduisant à un dommage physique et/ou psychologique chez un enfant ou à un risque de dommage. Les quatre grands types « classiques » de mauvais traitements sont l’abus physique, l’abus sexuel, les mauvais traitements psychologiques et la négligence. Abus physique On peut définir l'abus physique comme l’utilisation non accidentelle de la force physique envers un enfant, ce qui lui a causé, ou aurait pu lui causer, un dommage significatif. Il faut exclure des gestes posés pour contrôler un enfant désorganisé ou le protéger d’un danger. Il faut aussi exclure des corrections physiques « modérées et raisonnables », permises par l’article 43 du code criminel canadien. Cependant, le jugement de la Cour suprême du Canada sur ce sujet en janvier 2004 a clairement établi que les corrections physiques suivantes doivent être considérées comme abusives : - administrées à un enfant de moins de 2 ans ou de plus de 12 ans infligées avec un instrument comprenant des coups portés à la tête produisant des blessures Abus sexuel On peut définir l'abus sexuel comme tout acte ou jeu sexuel, relation hétéro ou homosexuelle entre une personne en situation de pouvoir ou de contrôle et un enfant mineur, ayant pour but de stimuler sexuellement l'enfant ou de l'utiliser pour obtenir une stimulation sexuelle sur sa personne ou une autre personne. Mauvais traitements psychologiques On peut les définir comme des traitements hostiles de façon évidente au niveau des attitudes et/ou du langage, pouvant amener des problèmes mentaux, émotionnels ou de développement chez un enfant. L’exposition à la violence conjugale fait partie de cette catégorie. Négligence On peut définir la négligence comme l'omission de répondre aux besoins essentiels d’un enfant sur les plans physique, affectif ou éducationnel, omission qui entraîne des dangers ou dommages (actuels ou potentiels) au niveau de la sécurité ou du développement de l'enfant. Plus spécifiquement, la négligence dentaire est le manquement du parent à faire soigner des caries, des infections orales ou des douleurs, ou le manquement du parent à poursuivre des soins lorsqu’il a été informé de leur nécessité. 2 3. Quelques statistiques En 2007-2008, 29,780 signalements ont été retenus par les DPJ de la province. Après évaluation, la proportion des problématiques qui ont fait l’objet d’une intervention de protection était la suivante : - abandon - abus sexuel - abus physique - troubles du comportement - négligence : : : : : 1% 4% 10% 24% 61% Les statistiques des DPJ ne nous montrent cependant que la pointe de l'iceberg, puisque des études par questionnaires réalisées auprès de familles, d'adolescents ou d'adultes nous apprennent qu'une bonne partie des mauvais traitements envers les enfants ne sont ni signalés, ni même identifiés. Ainsi une étude effectuée en Ontario a révélé que 31% des hommes et 21% des femmes avaient été victimes d’abus physiques durant leur enfance. Pour l’abus sexuel, les pourcentages étaient respectivement de 4% et 13% (MacMillan, 1997). Lors d’une enquête effectuée auprès de mères québécoises en 2004, 43% d’entre elles avaient usé de violence physique mineure au moins une fois envers leur enfant au cours de la dernière année et 6% de violence physique sévère (Clément, 2005) 4. Facteurs de risque La maltraitance est un problème complexe dont l'origine est multifactorielle. On a identifié des facteurs de risque à plusieurs niveaux dans ces situations. Le cumul et l’interaction de ces facteurs favoriserait l’éclosion de la maltraitance. Il faut être prudent dans l’interprétation de ces facteurs, puisqu’ils ne prédisent pas la maltraitance. Ils ne font qu’en augmenter la probabilité de survenue. Il n’est donc pas approprié de parler de « profil de parent abuseur » ni de « portrait-type d’enfant maltraité ». Facteurs socio-culturels Acceptation des punitions corporelles Croyance que la vie familiale est strictement du domaine privé Violence acceptée comme moyen de contrôle et banalisée... 3 Caractéristiques de l'enfant Prématurité et petit poids à la naissance Maladie chronique ou handicap Différent des attentes parentales (ou perçu comme tel) Comportement dérangeant, tempérament difficile Non désiré... Caractéristiques de la famille Mauvais traitements antérieurement envers un autre enfant Pauvreté, chômage Logement inadéquat Isolement social Monoparentalité Aucun soutien du conjoint Famille reconstituée Problèmes conjugaux graves, violence conjugale Famille très nombreuse Déménagements fréquents... Caractéristiques des parents Faibles capacités parentales (méconnaissance du développement normal d'un enfant, attentes irréalistes, discipline excessive ou inconstante, etc) Antécédents de carence ou d'abus dans l'enfance Enfance passée dans des foyers d'accueil Éducation limitée Troubles de la personnalité avec immaturité, manque d'estime de soi, agressivité, impulsivité, intolérance aux frustrations, etc Problème psychiatrique (dépression majeure, psychose) Père jaloux du bébé Criminalité Dépendance à l’alcool ou aux drogues Handicap intellectuel Très jeune âge... Événement déclencheurs Perte d'emploi Dispute conjugale Abus de substances Maladie de l'enfant Comportement de l'enfant (pleurs incessants, désobéissance...).... 4 Il faut réaliser que les contraires de ces facteurs de risque (tempérament facile chez l’enfant, relation positive entre les parents, bonne capacité parentale, etc) servent de facteurs de protection. Les mauvais traitements risquent davantage de se produire en cas de prédominance importante des facteurs de risque sur les facteurs de protection. Ceci n’est pas absolu, puisqu’il arrive que des cas de maltraitance surviennent dans des familles où aucun facteur de risque n’est évident. 5. Situations pouvant être détectées par un intervenant dentaire 5.1 Abus physiques La majorité des abus physiques se manifestent par des lésions cutanées. Il peut arriver que l’attention de l’hygiéniste dentaire soit attirée par des blessures, qu’il s’agisse d’ecchymoses, d’abrasions, d’éraflures, de morsures ou de brûlures. Les lésions suspectes sont des lésions inhabituelles par leur forme, leur grandeur, leur nombre ou leur localisation. Des blessures reconnaissables - empreintes de doigts pincées empreintes d'objets (ceinture, règle, tue-mouche...) lésions circulaires des poignets, des chevilles, du cou morsures (dentition secondaire si la distance entre les canines est de ≥ 3 cm) Des blessures récentes, nombreuses, à des sites différents ≥ 15 lésions Des blessures sévères Des blessures bilatérales et symétriques Des blessures à certaines localisations - cou thorax, abdomen région lombaire, fesses organes génitaux partie intérieure des cuisses 5 Plus de 50% des victimes d’abus physiques ont des lésions localisées à la tête, au visage et à la région orale. Lésions à la tête - alopécie traumatique hématome du cuir chevelu ecchymoses aux oreilles Lésions au visage - ecchymoses périorbitaires fracture du nez ecchymoses aux joues marques de gifles Lésions orales et périorales - contusions, brûlures, lacérations de la langue, des lèvres, de la muqueuse buccale, du palais, des gencives, des freins des lèvres ou de la langue abrasions des commissures de la bouche cicatrices dents fracturées, déplacées, décolorées, arrachées fracture de la face ou des mandibules Des brûlures ayant les caractéristiques suivantes - multiples situées à des endroits normalement protégés par des vêtements, à la partie dorsale et palmaire des mains ou à la plante des pieds touchant une large surface par contact, sévères, profondes et uniformes ayant des formes reconnaissables d'objets : fer à repasser, cigarettes… Le diagnostic différentiel porte essentiellement sur les blessures accidentelles, beaucoup plus nombreuses que les lésions infligées. Les accidents surviennent surtout lorsque les enfants courent et qu’ils tombent ou frappent un obstacle. Dans ce cas, l’histoire est plausible et l’enfant n’a pas d’autres blessures suspectes. Une blessure accidentelle touche rarement plus d’un site et se situe habituellement aux endroits du corps où il y a des proéminences osseuses. 6 5.2 Abus sexuels L’abus sexuel peut se manifester par des problèmes de comportement, des difficultés scolaires. L’enfant peut avoir des connaissances ou des comportements sexuels inappropriés pour son âge et son niveau de développement. Occasionnellement, une victime d’abus sexuel a sur la peau des marques, comme des sucettes ou des morsures. Les signes physiques de sexe oral sont rares. Il arrive de constater des pétéchies (petits points rouges) à la jonction du palais dur et du palais mou, suite à une fellation forcée. Très rarement, un enfant peut développer des signes oraux d’une infection transmise sexuellement, comme des condylomes aux lèvres. 5.3 Mauvais traitements psychologiques Malgré la grande fréquence de ce type de maltraitance, il est très difficile en pratique de la détecter puisque ses manifestations ne sont pas visibles comme des marques d’abus physiques et elles ne sont pas spécifiques. Les enfants qui subissent ce genre de maltraitance peuvent présenter un retard de développement, des troubles d’apprentissage scolaire, un déficit d’attention, des troubles de comportement ou des problèmes d’adaptation sociale. 5.4 Négligence Il faut y penser en face de caries dentaires importantes, de caries précoces bien visibles ou d’infections. Il faut s’assurer que les parents n’ont pas agi pour donner les soins nécessaires à l’enfant en toute connaissance de cause avant de conclure à de la négligence. Dans ces cas, il est fréquent de constater d’autres signes de négligence au niveau de l’hygiène ou de l’habillement. Constitue également de la négligence le fait de ne pas se conformer au programme de traitement recommandé, lorsqu’il y aura probablement des conséquences négatives pour la santé ou le développement de l’enfant. 6. Rôle de l’intervenant dentaire En cas de blessures suspectes constatées aux endroits exposés, il est recommandé que l’hygiéniste dentaire demande à un autre membre du personnel, comme l’infirmière scolaire, d’être témoin de ses constatations. On peut demander à l’enfant s’il a des blessures ailleurs sur le corps. En cas de réponse positive, accepte-t-il de les montrer? Si l’enfant collabore, on peut l’examiner à des régions normalement couvertes par les vêtements, en agissant de façon respectueuse, et en évitant de découvrir la région génitale. 7 Un graphique des lésions sera effectué et, idéalement, une photo sera prise. Des explications seront demandées à l’enfant sur chacune des lésions suspectes, en notant textuellement ses réponses. Il faut veiller à ne pas utiliser de questions suggestives ou directives. On doit éviter de faire un questionnaire exhaustif, car le questionnaire ne vise pas à prouver la maltraitance, mais à justifier un signalement. Parfois, l’observation peut amener des éléments qui vont venir renforcer la suspicion de maltraitance. Il en est ainsi de certaines attitudes chez l’enfant : crainte anormale, peu de réaction à la douleur ou passivité extrême, grande agressivité, recherche d'affection excessive… Le contact avec l’infirmière et le travailleur social peut apporter des informations complémentaires importantes. Peut-être y a-t-il eu dans le passé d’autres événements soulevant des inquiétudes pour cet enfant ou cette famille ? Si la suspicion de l’intervenant dentaire est corroborée par des explications non plausibles, ou bien par des attitudes suspectes de l’enfant, ou de préoccupations venant d’autres collègues, un signalement au DPJ doit être effectué. Ce n'est pas à l’hygiéniste qu'il revient de déterminer s’il y a compromission de la sécurité ou du développement d’un enfant. Cette responsabilité a été confiée par le législateur au milieu socio-judiciaire. Ce qui est demandé au professionnel, c’est de faire un signalement lorsqu’il a un motif raisonnable de croire qu’un enfant est victime de maltraitance. Dans un cas douteux, l’hygiéniste peut appeler à la DPJ pour demander conseil. 7. Loi sur la protection de la jeunesse L’article 38 de la loi est reproduit en annexe. Obligation de signaler L'article 39 de la LPJ établit très clairement que l’hygiéniste dentaire, comme tout autre professionnel donnant des soins à un enfant, est tenu de signaler toute situation où il a un motif raisonnable de croire que la sécurité ou le développement d'un enfant est compromis. La sécurité d’un enfant est considérée comme compromise dans des situations où il y a un danger actuel ou un risque sérieux. Le développement d’un enfant est considéré compromis lorsque ses parents ne prennent pas les moyens adéquats et nécessaires pour répondre de façon minimale à leurs responsabilités de soins, d’entretien, d’éducation et de surveillance de leur enfant. 8 La responsabilité du signalement est individuelle. Dans le cas où un hygiéniste dentaire est très inquiet concernant la situation d’un enfant, mais que son inquiétude n’est pas partagée par ses autres collègues (infirmière, travailleur social, professeur, directeur), il se doit tout de même de procéder au signalement. Façon de signaler La façon la plus simple est de téléphoner au bureau de la DPJ de sa région qui demeure ouvert 24 heures par jour, sept jours par semaine. On peut le faire aussi par lettre ou en se présentant directement au bureau de la DPJ. Il faut alors préciser le type de problème vécu par l'enfant, l'état actuel de ce dernier, le degré de certitude, l'urgence de l'implication de la DPJ. Même s'il n'est pas obligatoire de le faire, il est recommandé de se nommer et de s'identifier comme professionnel, ce qui donne une crédibilité accrue au signalement. Après le signalement Il n’y a pas d’obligation à aviser les parents du signalement. C’est laissé à la discrétion du professionnel. S’il décide d’en informer les parents, il leur fera part de son inquiétude et de l’obligation légale à laquelle il est tenu. Par ailleurs, selon l'article 44 de la LPJ, nul ne peut divulguer l'identité d'un déclarant sans son consentement. Signalements non fondés L’hygiéniste ne doit pas craindre d'ennuis juridiques si son signalement s'avère non fondé après enquête. En effet, en vertu de l'article 43 de la LPJ, il ne peut être poursuivi s'il a fait son signalement de bonne foi. Divulgation de renseignements confidentiels Si un intervenant de la DPJ communique avec vous pour obtenir des renseignements sur un enfant, sur un parent ou sur une autre personne mise en cause dans le cadre d’une évaluation suite à un signalement, vous êtes tenu par la loi de lui en fournir, malgré le secret professionnel, et sans qu’il soit nécessaire d’obtenir l’autorisation des personnes concernées. L’information transmise doit cependant être reliée avec le contenu du signalement. Toute demande de renseignement dans un autre contexte nécessite une autorisation parentale. 9 8. Conclusion Pour identifier une situation de maltraitance, il faut d’abord penser à cette possibilité, en face de blessures suspectes ou d’une condition buccale suggérant de la négligence. Le questionnaire de l’enfant, ainsi que l’observation de ses attitudes permettront souvent de confirmer ou d’infirmer cette suspicion. Le signalement au DPJ ne doit pas se faire au moindre doute. Il ne faut pas non plus attendre une certitude. La loi demande un motif raisonnable de croire que l’enfant est victime de maltraitance, ce qui équivaut à un niveau de probabilité de plus de 50%. Mai 2009 Références American Academy of Pediatric Dentistry. Definition of dental neglect. Pediat Dent 2003; 25 (suppl): 7. Becker DB et al. Child abuse and dentistry: orofacial trauma and its recognition by dentists. JADA 1978; 97: 24-28. Bouvier D, Malicier D. Le chirurgien-dentiste et la maltraitance – Son rôle et sa responsabilité dans la détection des sévices à enfants. J Méd Légale Droit Méd 1997; 40 : 163-168. 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Pour l’application de la présente loi, la sécurité ou le développement d’un enfant est considéré comme compromise lorsqu’il se retrouve dans une situation d’abandon, de négligence, de mauvais traitements psychologiques, d’abus sexuels ou d’abus physiques ou lorsqu’il présente des troubles de comportement sérieux. 38 a) Abandon : Lorsque les parents d’un enfant sont décédés ou n’en assument pas de fait le soin, l’entretien ou l’éducation, et que, dans ces deux situations, ces responsabilités ne sont pas assumées, compte tenu des besoins de l’enfant, par une autre personne. 38 b) Négligence : 1. Lorsque les parents d’un enfant ou la personne qui en a la garde ne répondent pas à ses besoins fondamentaux : i. soit sur le plan physique, en ne lui assurant pas l’essentiel de ses besoins d’ordre alimentaire, vestimentaire, d’hygiène ou de logement compte tenu de leurs ressources; ii. soit sur le plan de la santé, en ne lui assurant pas ou en ne lui permettant pas de recevoir les soins que requiert sa santé physique ou mentale; iii. soit sur le plan éducatif, en ne lui fournissant pas une surveillance ou un encadrement appropriés ou en ne prenant pas les moyens nécessaires pour assurer sa scolarisation. 2. Lorsqu’il y a un risque sérieux que les parents d’un enfant ou la personne qui en a la garde ne répondent pas à ses besoins fondamentaux de la manière prévue au sous-paragraphe 1. 38 c) Mauvais traitements psychologiques : Lorsque l’enfant subit, de façon grave ou continue des comportements de nature à lui causer un préjudice de la part de ses parents ou d’une autre personne et que ses parents ne prennent pas les moyens nécessaires pour mettre fin à la situation. Ces comportements se traduisent notamment par de l’indifférence, du dénigrement, du rejet affectif, de l’isolement, des menaces, de l’exploitation, entre autres si l’enfant est forcé à faire un travail disproportionné par rapport à ses capacités, ou par l’exposition à la violence conjugale ou familiale. 12 38 d) Abus sexuels : 1. Lorsque l’enfant subit des gestes à caractère sexuel, avec ou sans contact physique, de la part de ses parents ou d’une autre personne et que ses parents ne prennent pas les moyens nécessaires pour mettre fin à la situation. 2. Lorsque l’enfant encourt un risque sérieux de subir des gestes à caractère sexuel avec ou sans contact physique, de la part de ses parents ou d’une autre personne et que ses parents ne prennent pas les moyens nécessaires pour mettre fin à la situation. 38 e) Abus physiques : 1. Lorsque l’enfant subit des sévices corporels ou est soumis à des méthodes éducatives déraisonnables de la part de ses parents ou de la part d’une autre personne et que ses parents ne prennent pas les moyens nécessaires pour mettre fin à la situation. 2. Lorsque l’enfant encourt un risque sérieux de subir des sévices corporels ou d’être soumis à des méthodes éducatives déraisonnables de la part de ses parents ou d’une autre personne et que ses parents ne prennent pas les moyens nécessaires pour mettre fin à la situation. 38 f) Troubles de comportement sérieux : Lorsque l’enfant, de façon grave ou continue, se comporte de manière à porter atteinte à son intégrité physique ou psychologique ou à celle d’autrui et que ses parents ne prennent pas les moyens nécessaires pour mettre fin à la situation ou que l’enfant de 14 ans et plus s’y oppose. 13