L`image qui vient

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L`image qui vient
DOSSIER DE PRESSE
L’image qui vient
Marcel Broodthaers, Marco De Sanctis, Sophie Langohr,
Yves Lecomte, Chantal Maes, Léa Mayer, Pauline M’barek,
Cédric Noël, Oriol Vilanova
Du 22 janvier au 19 mars 2016
Commissariat : Laurent Courtens et Catherine Henkinet
Marcel Broodthaers, Bateau Tableau, 1973 / Projection de 80 diapositives / © Estate Marcel Broodthaers
CONTACT PRESSE
Sophia Wanet - [email protected] - +32 (0)2/ 504 80 78
L’iselp / institut supérieur pour l’étude du langage plastique
Bd de Waterloo, 31 B-1000 Bruxelles / +32 (0)2 / 504 80 70 - [email protected] - www.iselp.be
SOMMAIRE
1. Préface 3
2. Communiqué de presse
4
3. Présentation des œuvres & artistes
5
5. Autour de l’exposition
14
6. Informations pratiques
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L’exposition L’image qui vient explore le silence des images, leur pensée muette, leur secret. Les œuvres
rassemblées ici ne prétendent pas clore une idée, une sensation, une investigation. Qu’elles poursuivent
pourtant, ébauchent, tendent à formuler. Elles sont au bord d’atteindre quelque chose, mais ce « quelque
chose » échappe au regard. Il est hors-champ, allusif, enlisé, au-delà de ce qui peut être représenté ou
formulé. Il est pourtant là, actif, au cœur de cette image qui pense, médite, doute, débat avec ellemême. Il est ce que l’image pressent et fait pressentir. Par la voie de l’observation, de la réplique,
de l’ellipse, de l’effacement, de la manipulation ou de la recherche méthodique, l’invisible est ce que
l’image donne à ressentir sans pouvoir le circonscrire.
Laurent Courtens et Catherine Henkinet,
commissaires de l'exposition
3
L’IMAGE QUI VIENT - COMMUNIQUÉ DE PRESSE
DU 22 JANVIER AU 19 MARS 2016
Dans le cadre de la thématique déployée cette année à L’iselp, autour de la question du regard,
L’image qui vient rassemble des œuvres d’artistes contemporains qui questionnent le silence des
images, leur pensée muette, leur secret.
Photographies, dessins, installations, sculptures, vidéos, les œuvres présentées ici revêtent différentes
formes. Par fragmentations, indices, évocations, elles rendent compte d’une réalité invisible, d’une
idée, d’une sensation.
L’image qui vient s’interroge sur le secret fondamental des images. Le hors-champ qu’elles suggèrent,
qu’elles ébauchent. L’exposition consiste à rassembler des œuvres qui émettent cette vibration
intérieure, témoin d’un conflit perceptible mais non explicitement visible, qui se situe au-delà de ce
qui peut être représenté ou formulé.
Marcel Broodthaers (BE), Marco De Sanctis (IT), Sophie Langohr (BE), Yves Lecomte (BE),
Chantal Maes (BE), Léa Mayer (FR) , Pauline M’barek (DE), Cédric Noël (FR), Oriol Vilanova (ES)
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Marcel Broodthaers
Bateau Tableau, 1973
Projection de 80 diapositives
A voyage on the North Sea, Petersburg Press, London, 1973
livre d'artiste
Marcel Broodthaers, Bateau Tableau, 1973
Projection de 80 diapositives
© Estate Marcel Broodthaers
Bateau Tableau (1973) est une projection en boucle de quatre-vingt diapositives disséquant visuellement une
marine anonyme chinée par l’artiste chez un antiquaire parisien. Datant sans doute des alentours de 1900, le
tableau présente un voilier de commerce, une chaloupe et une balise sur les flots.
Une première photographie présente le tableau dans son cadre doré, puis sans. Suivent de multiples détails
focalisant le regard sur une voilure, un fanion, un nuage, des effets de pâte, la texture de la toile... L’analyse
photographique révèle la substance matérielle de la peinture, mobilisée pour la construction d’une image
donnant à voir l’illusion d’une réalité. Emporté par l’enchaînement séquentiel, le tableau perd son unité pour se
disloquer dans une temporalité narrative. Celle-ci transporte l’œuvre initiale dans une histoire de la peinture,
depuis ses prescriptions réalistes jusqu’à ses diverses interprétations abstraites. Un voyage dans une peinture
qui devient un voyage dans la peinture. À travers la photographie et l’ébauche cinématographique.
Le tableau a également fait l’objet d’un film 16 mm intitulé Un voyage en mer du Nord (1973), de même que d’un
livre portant le même nom. Associés pour une partie des tirages, ces deux supports confrontent le tableau à
une photographie d’un voilier de plaisance sur fond d’une métropole moderne. Nouveaux transports : entre
le mercantilisme et la société des loisirs, entre la marine et la plaisance, entre la peinture d’histoire et la carte
postale.
Figure incontournable de l’histoire de l’art contemporain, Marcel Broodthaers (Bruxelles, 1924 - Cologne, 1976) fut d’abord
un poète. En 1964, il produit sa première œuvre d’art plastique en cimentant dans le plâtre cinquante exemplaires invendus
de son recueil Pense-Bête. Dès lors, placé sous la tutelle proclamée de René Magritte et de Stéphane Mallarmé, son
travail artistique poursuit trois desseins essentiels : la mise en crise du langage et des images, la collusion du texte et de
la représentation, la critique des institutions artistiques.
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Marco De Sanctis
Marine #2, 2015 / Marine #6, 2015
Peintures grattées et encadrées
Sans titre, 2015
Fiole en verre avec prélèvements de peinture de Marine # 6
Marine #2, 2015
Peinture grattée et encadrée
© Marco De Sanctis
Marco De Sanctis s’approprie divers médiums pour questionner le processus créatif de l’image de même
que son statut. À travers gravures, dessins ou peintures anciennes détournées, il établit un dialogue où les
temporalités se mélangent. Il crée un pont entre deux âges, renouvelant des pratiques artistiques pour les
intégrer à la création contemporaine, par effet d’ajout ou de soustraction d’élément(s) visuel(s).
Dans cette exposition, les deux peintures présentées évoquent quelque paysage marin ou forestier. Il en a gratté
patiemment certaines couches picturales pour affirmer leur dimension matérielle première, à savoir le support
de la toile et la technique utilisée. Il demeure un fragment figurant les restes d’un ciel, d’une mer déchaînée ou
d’un étang. Le sujet principal (marine, paysage, scène de genre …) est supprimé afin de ne garder que quelques
éléments abstraits néanmoins reconnaissables.
Face à ces peintures modifiées, nous sommes confrontés à la fugacité des choses, à l’impression que quelque
chose a été, qu’une image fut, mais n’est plus. La sensation d’inachèvement nous laisse le soin de prolonger
les œuvres, nous autorise à imaginer leur état antérieur, nous attribue en somme un statut de créateur.
Marco De Sanctis (1983, IT) vit et travaille à Bruxelles. Sa formation débute en 2005 à l’Académie des Beaux-Arts de
Brera, Milan où il se forme à la peinture ainsi qu’à la gravure. Il continue sa formation à Bruxelles ; d’abord à Sint-Lukas,
dans l’option multimédia et techniques d’animation; ensuite à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles, ArbaEsa où il obtient un master en sculpture et gravure. Professeur de peinture pluridisciplinaire à l’Académie des BeauxArts de Saint-Gilles depuis 2012, Lauréat du Prix Terna (IT) en 2015, et résident au Centre de la Tapisserie et des arts
muraux de Tournai - TAMAT (2016), il inaugurera sa première exposition personnelle Futurs intérieurs en février 2016, à la
Fondation Rivoli 2 (IT), avec le soutien de Wallonie-Bruxelles International. Issu d’une formation plurielle, il développe une
démarche artistique puisant aux sources de différents médiums afin de questionner l’image, son sens, sa temporalité et
ses processus de production.
www.marcodesanctis.com
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Sophie Langohr
Image Valentin Yudashkin / Série Drapery, 2013-2014
Photographie couleur marouflée sur aluminium, 44 x 66 cm
Image Hugo Boss / Série Drapery, 2013-2014
Photographie couleur marouflée sur aluminium, 62 x 45,5 cm
Image Valentin Yudashkin / Série Drapery, 2013 - 2014
Photographie couleur marouflée sur aluminium / 44 x 66 cm
© Sophie Langohr / Courtesy Galerie Nadja Vilenne
Comme d’autres séries photographiques recourant aux retouches, manipulations et recadrages d’images
publicitaires (New Faces, Glorious Bodies, Touching Up...) l’ensemble Drapery (2013-2014) procède d’un
protocole strict : découper dans des magazines de mode des pages reprenant des images de mains
soigneusement sélectionnées, chiffonner le papier, photographier l’image froissée.
Il en résulte des compositions élégantes et mystérieuses où la main s’offre comme un épicentre animant
l’action des matières et des étoffes, des ombres et des lumières. Dégagée de sa lisseur et de sa superficialité,
l’image de mode est engagée dans une exploration de la matérialité picturale, des évocations symboliques,
des éclats du sacré et des ellipses érotiques. C’est comme si l’histoire de l’art se réanimait dans les plis de
l’image.
Cette série, indique Yves Randaxhe, confirme les préoccupations de Sophie Langohr : la représentation du corps
et son usage, entre autres dans la publicité ; les manipulations de l’image; la dialectique de la surface et de la
profondeur, illustrée puissamment par les drapés et les jeux d’apparition – disparition du support original de
l’image, mais aussi par la présence récurrente de la peau (…) 1.
Sophie Langohr (1974, BE) vit et travaille à Liège. Elle est diplômée en philologie romane de l’Université de Liège, puis
en peinture à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Liège. Lauréate du premier prix Lambert Lecrenier 2002 et du prix
national de portrait photographique Fernand Dumeunier 2007. Ses recherches esthétiques et sociologiques s’appuient
sur le pouvoir séducteur de l’image. Elle détourne des représentations humaines codifiées issues de la mode ou de la
publicité afin de questionner leur propos au regard des rapports qu’elles entretiennent avec l’histoire de l’art.
www.sophielangohr.be
Yves Randaxhe, Double / Trouble Variations autour de l’exposition Drapery de Sophie Langohr, 2015
in : www.sophielangohr.be
1
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Yves Lecomte
Mirror Maze, 2014-2015
Deux sculptures en bois, photographies, posters
Mirror Maze, 2014-2015
Photographie de l’objet
© Yves Lecomte
Depuis 2004, Yves Lecomte produit des Espaces miroirs qui projettent à chaque fois un motif ou un objet
dans un dédoublement en trois dimensions. Ainsi d’un vinyle, d’un talon de chaussure, d’une tasse, d’une
chaise, d’une table ou d’un rouleau à tarte. Non pas dupliqués, mais découpés par un effet miroir. De sorte à
générer des objets siamois, dysfonctionnels et illisibles. Le miroir ne produit pas un reflet identique mais enlise
la forme dans une impossibilité visuelle et pratique.
En 2014, la série Mirror Maze (Dédale de miroirs) associe huit objets miroirs à huit socles spécifiques. Socles
non pas anonymes mais spécialement conçus pour un objet déterminé. Habitacles en somme où une seule
forme peut se poser. Mais, à aucun moment ces figures ne sont exposées, associées. Elles sont montrées
simultanément à des endroits différents ou proposées à des moments différés. Puis, elles sont photographiées,
toujours isolément. Et leurs photographies elles-mêmes reproduites, puis reproduites encore pour s’enliser
dans un autisme absurde. Celui, précisément, de la représentation et de l’exposition.
Nous présentons ici l’un de ces « dédales » : une faîte de tréteaux dédoublée (l’objet miroir) et son socle,
une photo du socle et une photo de l’objet, une photo de la photo de l’objet, un multiple réalisé par un autre
artiste (Stéphan Balleux) à partir de la photo de la photo de l’objet. Le visiteur croisera sans doute, sur un mur,
discrètement tracé au crayon, les deux figures enfin rassemblées, au stade de l’esquisse.
Yves Lecomte (1974, BE) est diplômé de l’atelier de peinture de l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles, ArbaEsa et boursier du Centre de la Tapisserie, des Arts du tissu et des Arts muraux, Tournai. Lauréat de nombreux prix, il
publie en 2011 sa première monographie, How I became Prime Minister, en collaboration avec la Province de Hainaut
et le B.P.S.22. Son travail matérialise, non sans humour, les possibilités et les apories du dédoublement, du reflet, des
paradoxes logiques et visuels, des renversements linguistiques et des mises en abyme.
www.yveslecomte.blogspot.be
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Chantal Maes
Série Tropismes
L’élève, 2014 / Le professeur, 2014
Photographies, Tirage Fine Art encadré, 108 x 124 cm
L’élève, 2014 / Série TROPISMES, (2003- ) Tirage Fine Art encadré / 108 x 124 cm © Chantal Maes
Tropismes (1939) est le titre d’un livre mythique de Nathalie Sarraute (1900-1999) qui explore diverses figures
telles qu’imperceptiblement affectées par les contextes sociaux et les relations qu’elles traversent. Les
tropismes, indique Sarraute, « sont des mouvements indéfinissables qui glissent très rapidement aux limites
de notre conscience ; ils sont à l’origine de nos gestes, de nos paroles, des sentiments que nous manifestons,
que nous croyons éprouver (…) » 1.
C’est suite à la lecture de ce recueil que Chantal Maes a initié la série photographique éponyme : des portraits,
pour la plupart en noir et blanc, cherchant à déceler sur un visage l’expression fugace d’un tissu d’émotions
suscitées par l’interaction avec un autre sujet.
Exploration de la psyché – et de ses expressions – qui n’est pas neuve dans le cheminement de Chantal
Maes : elle fonde notamment la série Inward Whispers (1997-1999), clichés saisis dans des aéroports, lorsque
des hôte(sse)s d’accueil s’abstraient de leur environnement, appelé(e)s par l’action insaisissable de pensées
intérieures. Tropismes s’emploie de même à surprendre une intériorité, mais celle-ci n’est pas le fait d’un repli,
d’une absence subite et passagère, mais bien plutôt d’un dialogue, d’une interférence. Elle est l’action de
l’autre en nous, la vibration de la pensée brièvement irradiée par la présence, la parole, le regard de l’autre.
Chantal Maes (1965, BE) est diplômée en photographie de l’École nationale supérieure des arts visuels de La Cambre, ENSAV. Elle
est professeur titualire de l’atelier photographie à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles, Arba-Esa depuis 2003. Outre
un cheminement photographique consacré aux portraits et à leur intériorité émotive, Chantal Maes a également initié un travail
vidéographique dédié à l’expérience corporelle qu’est la parole pour le bègue (Take a look from the inside, 2003).
1
Nathalie Sarraute, L’ère du soupçon, 1956 (1ère édition), Éditions Gallimard, Folio/essais, Paris, 1998, p.8
9
Léa Mayer
Déjà-vus, 2015
Dimensions variables, photographies trouvées, dessins et aquarelles
Déjà-vu # 17, 2015 / Série Déjà-vus, 2014 - 2016
Photographie trouvée, aquarelle
© Léa Mayer
Observatrice de notre environnement quotidien, Léa Mayer se fait souvent l’interprète d’une réalité invisible.
Qu’il s’agisse de visions hypnagogiques (Standby), apparues entre veille et sommeil, ou de clichés qui n’ont
jamais vu le jour (Snapshot), elle donne naissance à des images évanescentes au statut indéterminé.
Dans le cadre de l’exposition L’image qui vient, Léa Mayer présente une série d’aquarelles et de photographies
intitulée Déjà-vus. L’artiste y met en exergue un phénomène de réminiscence auquel nous avons tous été
confrontés un jour ou l’autre. La paramnésie est cette sensation d’avoir été témoin d’une situation présente
ou de l’avoir déjà vécue, impression porteuse d’un troublant sentiment d’étrangeté.
Chaque dessin reproduit un détail d’une photographie trouvée, qui est également exposée. Sorti de son
contexte d’origine, le fragment prélevé est méconnaissable et crée un effet de perte de repère pour le
spectateur. Ainsi, l’opération de lecture des images se fait en deux temps, selon un mécanisme quasi ludique.
De cette manière, Léa Mayer illustre le processus cognitif à l’origine de la reconnaissance visuelle.
Léa Mayer (1987, FR) vit et travaille à Bruxelles. Elle est diplômée en dessin de l’École nationale supérieure des arts visuels
de La Cambre, ENSAV. Lauréate de la Fondation du Carrefour des Arts, 2012 et du Prix Découverte de Rouge-Cloître,
2013. Son travail explore les relations complexes tissées entre les gens et les images. Ce que nous voyons, ce que nous
pensons et croyons, comment nous nous projetons dans les images : ces questions sont abordées à l’appui d’une
pratique à tout aussi rigoureuse qu’intuitive du dessin.
www.leamayer.net
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Pauline M’barek
Showcase, 2012
Installation, vitrine
Semiophores, 2013
Vidéo, HD, noir & blanc, son / 14´28’’
No.21, 2013
Photographie, Impression lambda, 77 x 57 cm
Semiophores, 2013
Video, HD, noir & blanc, son / 14´28’’
© Pauline M’barek / Courtesy de l’artiste & Thomas Rehbein Gallery
Pauline M’barek travaille la perception que l’on peut avoir d’un objet et, plus encore, ses modalités d’exposition
et de mises en valeur par les institutions muséales. Par la voie de procédés elliptiques ou illusionnistes, une
présence est suggérée, un dispositif de mise en scène désigné. Ainsi du numéro d’inventaire étiquettant
une œuvre absente dans la photographie N°21 (2013) ou du trompe-l’oeil figurant une vitrine d’angle dans
Showcase (2012).
La vidéo Semiophores (2013) présente deux mains gantées de blanc manipulant des objets aux évocations
ethnographiques peints en noir. Rendus invisibles sur un fond sombre, ces artefacts n’apparaissent que
partiellement sous l’effet du toucher. L’écart entre l’invisible et le visible se matérialise et fait sortir ces objets
de l’inconnu en leur attribuant une valeur fétichisée par le contexte institutionnel (les gants blancs sont des
outils typiques de manipulation muséale).
Le titre de l’œuvre est inspiré du philosophe Krzysztof Pomian qui définit le sémiophore comme un objet
éloigné de son contexte premier, dépourvu dès lors de sa valeur d’usage, mais porteur d’un sens nouveau.
En l’occurence, une pièce de collection dont la fonction est de créer un lien entre l’invisible (passé, croyances,
traditions, rites...) d’où il provient et le visible donné du temps présent.
Pauline M’barek (1979, DE) vit et travaille entre Cologne et Bruxelles. Elle est diplômée de The Hochschule für bildende
Künste, HFBK, Hambourg, de l’École Supérieure des Beaux-Arts de Marseille et de l’Academy of Media Arts, Cologne.
Elle a obtenu de nombreux prix dont le Prix Art’Contest en 2012 et le Prix Karl Schmidt-Rottluff en 2014. Son travail
a été présenté sous forme monographique au Frankfurter Kunstverein, au CAPC de Bordeaux, à la Quadriennale de
Düsseldorf en 2014, à la Thomas Rehbein Gallery en 2013 et à la Sfeir-Semler Gallery en 2011. Par le biais de différents
médiums, allant du dessin à la vidéo, voire même au son, son travail interroge les moyens utilisés pour rendre compte
d’une réalité à percevoir.
www.paulinembarek.com
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Cédric Noël
Un voyage dans Norah regarde fixement un mur blanc dont les bords échappent à son champ de vision, 2015
Installation vidéo
Matteo Lampaert auxiliaire image
Un voyage dans Norah regarde fixement un mur blanc dont les bords échappent à son champ de vision, 2015
Capture d’écran
© Cédric Noël / Matteo Lampaert auxiliaire image
Un voyage dans Norah regarde fixement un mur blanc dont les bords échappent à son champ de vision se
présente sous la forme de six vidéos qui fragmentent l’acte de voir en autant de chapitres. Constituée sous
forme de récit, l’œuvre étire le phénomène instantané de la vision et invite à son exploration détaillée, depuis la
définition « physiologique » de l’objet perçu (qu’est-ce qu’un mur blanc, dans sa matérialité concrète ?) jusqu’à
sa projection mentale dans l’esprit de Norah (qu’est - ce qu’une pensée ?). Une reconstitution nourrie d’écrits et
d’images liées à l’optique, à l’anatomie ou aux sciences cognitives, dont l’auteur tente d’infléchir les méandres
du côté poétique.
Le récit de ce voyage existe dans l’écart entre la surface d’un mur blanc et le corps de Norah qui le regarde.
Un voyage dans la perception visuelle pour en révéler ses couches, ses strates et les liens qui les unissent.
Sans oublier, au cœur du processus, Norah, muette et immobile, dont la présence ordinaire contamine peu à
peu le récit, rejaillit sur l’expérience et la brouille.
Cédric Noël (1978, FR) vit et travaille à Bruxelles. Il est diplômé de la Villa Arson, Nice et de Hoger Instituut Voor Schone
Kunsten, HISK, Anvers. Nanti de plusieurs prix, il est, depuis 2012, professeur assistant de l’atelier Espace Urbain à
l’École nationale supérieure des arts visuels de La Cambre, ENSAV. Plasticien et acteur du projet The Mental Masonry
Lab. Il s’intéresse à la nature de l’imaginaire et construit une œuvre protéiforme nourries des connaissances apportées
par les sciences cognitives.
www.cedricnoel.com - www.thementalmasonrylab.com - www.tmmradio.com
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Oriol Vilanova
Sin perder casi nada, 2015
Installation - 500 enveloppes scellées / présentoir à cartes postales
Sin perder casi nada, 2015
Installation - 500 enveloppes scellées / présentoir à cartes postales
© Oriol Vilanova / Courtesy de l’artiste & Galería Parra & Romero
Sin perder casi nada (Quasi sans rien perdre) propose, dans un présentoir de cartes postales appliqué à
la cimaise, une série d’enveloppes surprises datant de l’Espagne des années 1960. Présentés tels quels,
sur le même support que dans une boutique de souvenirs, les plis fermés promettent pour une peseta « de
magnifiques vues en couleur et bromure de toute la péninsule ».
Produites et diffusées en masses sous Franco, ces pochettes vantaient les atouts du pays à une époque de
politique de développement du tourisme.
Le dispositif très simple mis en place par Oriol Vilanova nous expose au souvenir d’un mode d’échange
déclassé et d’une prospérité destituée. Disposées telles qu’elles se donnaient à la vente, scellées, vierges
de tout usage, les enveloppes forment comme une collection muette, obstinée à préserver son secret.
Ce silence n’est pas sans rappeler la trame de non-dits et d’aveuglements scellant la représentation de
l’Espagne franquiste au moment de son déploiement touristique. Autant que l’amnésie continuant d’opacifier
la compréhension de l’histoire et de la réalité espagnoles aujourd’hui.
Dérobées à notre regard, les photographies contenues dans les plis aiguisent notre désir par l’absence. Nous
les fantasmons en somme. Un simple slogan suffit à générer une foule de clichés.
Ailleurs, notre attention est sollicitée par d’autres voies : Oriol Vilanova a disposé dans l’exposition un ou
plusieurs doublons de cartes postales, extraits de la série Entre guillemets. L’image s’éprouve ici dans ses
effets de réplique. Elle est nuancée par des patines et des usures différentes. Elle est une et multiple.
Oriol Vilanova (1980, ES) vit et travaille à Bruxelles. Il est diplômé de la faculté d’architecture, LaSalle, Universitat Ramon
Llull, Barcelone. Lauréat du prix Art’Contest, 2015. Son travail a été présenté dans différentes institutions telles que la
Villa du Parc à Anemasse, le MACBA à Barcelone ou le Palais de Tokyo à Paris. Sa pratique embrasse les registres de
l’installation, de la performance, de la vidéo et de l’édition. Il s’intéresse particulièrement aux mécanismes de construction
de l’histoire que révèlent les images qu’il glane, collecte, collectionne et agence.
www.oriol-vilanova.com
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AUTOUR DE L'EXPOSITION L'IMAGE QUI VIENT
L’image qui vient
22 JANVIER - 19 MARS 2016
COMMISSARIAT LAURENT COURTENS & CATHERINE HENKINET
AUTOUR DE L’EXPOSITION
LECTURE PASCAL QUIGNARD SUR L’IMAGE QUI MANQUE À NOS JOURS PAR LAURENT COURTENS
JEUDI 28 JANVIER / 12H30 - 13H30
CONFÉRENCE PERFORMÉE INTERNATIONAL INSTITUTE FOR IMPORTANT ITEMS
MERCREDI 3 FÉVRIER / 18H30 - 20H
VISITES GUIDÉES GRATUITES PAR LES COMMISSAIRES
JEUDI 18, 25 FÉVRIER - 3 MARS / 17H30 - 18H30
CONVERSATION DIMANCHE CHRISTOPHE VEYS ET ORIOL VILANOVA
JEUDI 18 FÉVRIER / 18H30 - 20H
CAUSERIE PAR RED/LABORATOIRE PÉDAGOGIQUE
JEUDI 25 FÉVRIER / 18H30 - 20H
CONFÉRENCE REPRODUIRE, C’EST ENCORE PRODUIRE. BROODTHAERS ET LA RÉPLIQUE DES IMAGES PAR DENIS
LAOUREUX
JEUDI 3 MARS / 18H30 - 20H
FINISSAGE
+ CHAMBRE D’ÉCOUTE PAR RED/LABORATOIRE PÉDAGOGIQUE
SAMEDI 19 MARS / 18H30 - 21H
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L’IMAGE QUI VIENT - INFORMATIONS PRATIQUES
DU 22 JANVIER AU 19 MARS 2016
L’image qui vient
Marcel Broodthaers (BE), Marco De Sanctis (IT), Sophie Langohr (BE), Yves Lecomte (BE), Chantal Maes
(BE), Léa Mayer (FR), Pauline M’barek (DE), Cédric Noël (FR), Oriol Vilanova (ES)
22 JANVIER - 19 MARS 2016
COMMISSARIAT LAURENT COURTENS & CATHERINE HENKINET
Avant-première presse le jeudi 21 janvier 2016 - 17h
Visite de l’exposition en compagnie des artistes et des commissaires
+ drink et petite restauration
Heures d’ouverture
Du lundi au samedi / 11h-18h30
Entrée libre
ISELP - institut supérieur pour l’étude du langage plastique
Bd de Waterloo, 31 B-1000 Bruxelles
www.iselp.be - [email protected] - + 32(0)2 / 504 80 70
Contact presse
Sophia Wanet – [email protected] + 32(0)2 / 504 80 78
Avec l’aide de la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Commission Communautaire française, Wallonie-Bruxelles
International et la Loterie nationale.
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