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Le Soir Mardi 6 novembre 2012 génération(s) Des projets fous pour leur pension 3 CONSEILS À 왘 Profiter de sa pension pour concrétiser un rêve, c’est possible ! 왘 À passé 60 ans, beaucoup refusent la « retraite-canapé ». 왘 « Le Soir » a rencontré ces pensionnés qui réalisent un projet un peu fou. u temps. La retraite, c’est avant tout du temps, avec un peu ou beaucoup d’argent. C’est aussi l’occasion de briser les contraintes du travail et de s’autoriser, si l’opportunité se présente, à concrétiser un vieux rêve « pour services rendus ». Cliché ? Non, pas forcément. Les projets de retraite sont nombreux. Tous n’exigent pas de débourser plusieurs milliers d’euros dans la foulée. Reprendre des cours à l’université, en informatique, voyager quelques jours, construire soi-même une maison, se reconvertir dans l’art, dans l’humanitaire… En voilà, des idées ! Il est relativement facile de mener à bien de nouveaux projets de vie pour ceux qui y ont déjà réfléchi. Pour les autres en revanche, cette tâche peut sembler aussi irréaliste qu’insurmontable. « C’est cela le vrai problème, souligne Liliane Charenowski, psychologue de formation spécialisée en coaching retraite. Certains sont réellement paniqués à l’idée de quitter le monde du travail, à l’idée du vide qui se profile à l’horizon. Car du jour au lendemain, dès que l’on prend sa retraite, le temps est déstructuré. Il faut pouvoir se donner de nouvelles contraintes et évidemment de nouveaux objectifs personnels. » Or d’après la spécialiste, les personnes qui ont consacré toute leur vie à leur boulot perçoivent, plus encore que les autres, la retraite comme un vide inutile. Et comment suivre financièrement ? « C’est la question la plus préoccupante aujourd’hui, répond Liliane Charenowski. Dans ce cas, il est important de définir un projet permettant de gagner un peu d’argent. Et là, on peut sortir du conventionnel. » De nombreux pensionnés ont réussi sur ce point. D’abord à travers une idée, puis en tissant tout doucement un rêve à concrétiser. Et une nouvelle parenthèse s’est ouverte dans leur vie. Peu importe l’âge, comme il leur reste du temps, toujours du temps. ■ CHRISTOPHE LEROY Sortir des préjugés Pour Liliane Charenowski, spécialiste en coaching retraite, c’est une première étape indispensable afin de concevoir un projet de vie. Exemples ? « Je ne comprends rien à l’informatique » ; « Je ne suis plus en phase avec mon temps », ou encore « À mon âge, je ne peux plus me faire d’amis ». « Il faut absolument chasser ces préjugés, qui se révèlent être totalement faux. » D « Il y a trois questions à se poser pour réaliser son propre bilan de compétences, commente la spécialiste. Qu’est-ce que je sais faire ? Ai-je des rêves non réalisés ? Mes projets futurs répondent-ils à mes valeurs personnelles ? » Aider les autres, étudier, enseigner, voyager… « Bref, il faut réfléchir à des activités qui vont aider à nourrir les valeurs qui vous importent. » Ce bilan est particulièrement utile lorsque la personne pensionnée envisage une activité lucrative. Philippe et Véronique, pensionnés depuis trois ans, sont partis durant deux mois en mission humanitaire dans la capitale de l’Ethiopie. « Le repos à la plage et les destinations-clichés, ce n’est pas pour nous ! » © SYLVAIN PIRAUX. vélo, des frères Dardenne. En tout, elle a travaillé dans une dizaine de productions. « Pourtant, ce n’est même pas un rêve à la base, assure-t-elle. J’ai commencé avec une amie. C’était vraiment gai. J’y retournais surtout pour bloquer quelques journées plus originales et pour voir des gens. Parmi les figurants, il y a quelques hyperactifs ! Et ceux-là, on les revoit souvent sur les tournages. On peut lier des amitiés. » Yvette Pirlet a notamment participé à Congorama d’Olivier Gourmet, au film Angel de François Ozon ou encore aux Enfants de Timpelbach, avec Gérard Depardieu. Mais si elle est curieuse de découvrir les coulisses, le résultat l’intéresse étonnamment peu. Même E (l’)objet vintage « Lounge chair » Dessinée par Charles et Ray Eames en 1956 pour le fabricant de meubles Herman Miller, la « Lounge chair » n’a pas pris une ride. En catalogue chez Vitra, la société allemande propose une version personnalisée pour quelques happy few. Plus de 6 millions de « Eames Lounge chair » ont été vendues dans le monde en l’espace de 56 ans. PH.DB. Yvette Pirlet a réalisé son rêve d’ado. Mais elle garde du temps pour ses petits-enfants et participe à des films en tant que figurante... Tout comme son chien, Banjo. © ROGER MILUTIN. « À présent, ça me plairait bien de découvrir le Quelques mois plus tard, après une peur de tomber. Quand on faisait un Kirghizistan, j’aime bien préparation adaptée à son âge, Yvette galop, c’était bien sûr cinq ou six kilo- les grands espaces ! » Pirlet, accompagnée de sa fille, s’envole pour la Mongolie. Un parcours à cheval de deux semaines avec une guide francophone, au beau milieu du désert de Gobi. « Moi ça ne me gêne pas d’être perdue dans le désert, j’aime les grands espaces, confie-t-elle en souriant. C’était formidable, avec des paysages magnifiques. » Férue de littérature étrangère depuis qu’elle est jeune, Yvette Pirlet ne s’arrête plus à ce premier voyage. À 68 ans, elle chevauche à nouveau les terres de la Mongolie, croise la misère et les inégalités dans la capitale, OulanBator. « Cette deuxième fois était plus difficile pour moi, même si je n’ai pas mètres. Donc par rapport à mon premier voyage, celui-ci était bien plus épuisant. » À présent, elle compte encore voyager. « Toujours dans les grands espaces, précise-t-elle. Le plus dur est d’y arriver. Mais ça me plairait bien de découvrir le Kirghizistan, si j’ai encore la santé évidemment. » Outre ces grands voyages, Yvette Pirlet est une retraitée active qui danse la zumba et fait de l’aquagym. Elle a également profité de sa pension pour participer à des films sur petit ou grand écran, en tant que figurante. Même son chien de 7 ans, Banjo, a participé au tournage « joué » dans le Gamin au quand elle passe sur le petit écran dans un Louis la Brocante et que ses amies la reconnaissent illico. « Non, je n’ai jamais pris la peine de voir à quoi ça ressemble au final. Et de tous ces films, je n’en ai regardé qu’un seul, parce qu’il m’intéressait. » À présent, Yvette Pirlet estime avoir fait le tour du côté des tournages. « Mine de rien, c’est fatigant et on n’y fait pas toujours beaucoup de choses. » Elle a dorénavant encore plus de temps à consacrer à ses petits-enfants, à sa maison d’Esneux… Et à ces projets de voyage qu’elle compte bien concrétiser à passé 70 ans. ■ CH. L. En mission en Ethiopie « L’humanitaire, ça remet tout en perspective » TÉMOIGNAGE epuis qu’ils ont pris leur pension il y a trois ans, Philippe Annez de Taboaba (63 ans) et son épouse, Véronique Mean (62 ans), parcourent le monde. De l’ascension du Kilimandjaro en Afrique jusqu’à un périple « sac à dos » de deux mois en Amérique du Sud, le couple est mordu de voyages. « Mais attention ! Pas de repos sur la plage ni de destination cliché, précise d’emblée Philippe, qui a surpris son monde en prenant sa pension à 60 ans, après avoir dirigé une multinationale. Maintenant, je suis libre de faire ce que je veux, où je veux et quand je veux. Or au fond de moi, je savais depuis longtemps que je voulais découvrir des régions en partant à l’aventure. » Le couple habitant à Rixensart aspirait toutefois à vivre une expérience plus marquante encore. Une expérience qui chamboulerait leur vision du monde et des gestes du quotidien. « Cette année-ci, on voulait faire de l’humanitaire. Histoire de rendre une toute petite partie de ce que l’on a reçu dans la vie. » De fin mars jusqu’au début du mois de juin dernier, le couple s’envole donc pour le continent africain, où Philippe est né. « Nous sommes partis avec un organisme français, “Projects Abroad”, et nous avons été totalement subjugués. » Durant deux mois, les sexagénaires vivent au cœur d’Addis Abeba, la capitale de l’Ethiopie où la population vit dans une immense pauvreté. « Je pensais savoir à quoi m’attendre mais j’ai été surprise : c’était vraiment le bidonville du bidonville », se rappelle Véronique. D cours, des activités sportives. « J’ai acheté beaucoup de matériel scolaire ou sportif comme les familles n’ont même pas de quoi s’acheter un crayon ou un ballon, ajoute Philippe. Dès que j’ai proposé le sport à l’école, les enfants étaient d’un enthousiasme inouï, je n’avais jamais vu ça de toute ma vie ! » Mais il va encore plus loin en organisant des « Jeux olympiques » pour les enfants, étalés sur deux semaines. Football, course à pied, saut en longueur et en hauteur… Le projet de Philippe, qui se solde par la distribution de 75 médailles et de cadeaux, fait un tabac. « Quand nous avons dû partir, les enfants ont affiché « Les conditions étaient diffici- dans la ville une grande banderole où il les : très peu d’eau, peu de nour- était inscrit dans la langue locale : “Les riture, presque pas d’électricité JO avec Philippe et Véronique, c’est chaque année.” Donc dorénavant, nous y reet des classes surpeuplées » tournerons chaque année, le temps d’organiser à nouveau ces Jeux olympiques. » Le couple parraine dorénavant trois à deux, souligne-t-elle. Quand l’un de nous était fatigué, l’autre pouvait pren- établissements scolaires en Ethiopie, dont un orphelinat accueillant les endre le relais. » Pour eux, cette parenthèse en Ethiopie fants les plus pauvres. « Nous avons réalirestera gravée dans le marbre. « Ces gens sé un film sur notre voyage, que nous sont d’une pauvreté infinie, et d’une re- avons diffusé dans un but caritatif. » Aujourd’hui, Philippe et Véronique connaissance infinie, souligne Philippe. consacrent une grande partie de leur Ils n’ont rien et disent merci à tout. » Le couple ne s’est pas contenté de pres- temps à des actions humanitaires, y comter un « service minimum ». « Quand pris en Belgique. Quatre jours par semaij’ai vu à quel point mon mari s’impli- ne pour lui, deux jours environ pour elle. quait, je lui ai dit qu’il avait manqué sa « Ces expériences remettent les choses en vocation de directeur d’école », sourit Vé- perspective, on retrouve les bases fondamentales de la vie. » ronique. Bientôt, ils partiront pour un nouveau Car durant deux mois, ils parviennent à alléger la discipline très stricte de l’éta- voyage « sac à dos », en Asie. Loin des pisblissement et organisent, en dehors des cines, loin du bling-bling. ■ CH.L. Le couple s’installe dans une école d’environ mille élèves. Au programme : des cours de créativité pour les 300 enfants de maternelle et des leçons d’anglais ou de français aux instituteurs locaux. « Nous n’avions pas un instant de répit, ajoute Philippe. Le tout dans des conditions difficiles : très peu d’eau, très peu de nourriture, presque pas d’électricité et des classes surpeuplées. » Le choc des cultures est immédiat. Beaucoup de bénévoles font d’ailleurs marche arrière après quelques jours. Mais Philippe et Véronique iront jusqu’au bout. « Heureusement, nous étions (le)site Le site français abrité par son cousin belge Psychologies magazine, c’est un mensuel français dont l’édition belge explore depuis deux ans l’actualité santé, bien-être et culturelle de notre petit pays, soulève des débats de société et recueille témoignages et paroles d’experts de chez nous. C’est aussi depuis début le mois d’octobre, un site internet (www.psychologies.be) qui s’articule autour de six rubriques : se connaître, rencontres, vivre ensemble, bien-être, culture et slowlife. Outre les sujets d’actualité, les tests, les chroniques, les enquêtes et les témoignages, on y retrouve un précieux agenda qui recense les formations, stages, colloques et conférences aux quatre coins du pays… Tout aussi indispensable, un annuaire permet de rechercher une aide psychologique adéquate (thérapeute ou coach, de famille, de couple ou individuel). Le site abrite également un flux RSS avec les dernières entrées de l’édition française de Psychologies. Un bel exemple de va-et-vient : alors que le projet de loi sur le mariage des homosexuels devrait bientôt être adopté en conseil des ministres chez nos voisins, le site français, abrité par son cousin belge, tire le bilan sur le mariage gay en Belgique avec Salvatore d’Amore, enseignant à l’Université de Liège. ANNE-SOPHIE LEURQUIN www (le)livre Moi, moi, moi, ça suffit ! Sommes-nous tous des adultes rois ? C’est par cette question que débute le livre du psychologue français Didier Pleux, auteur de plusieurs livres à succès dont celui sur les enfants rois. Cette fois, place aux adultes qui n’en ont que pour eux. Ces « moi, moi, moi » qui, dans la rue, au travail, au sein du couple ou en famille, agissent en fonction de leur seul bon vouloir. Comme il l’avait fait pour les enfants, le directeur de l’Institut français de thérapie cognitive examine ce nouveau phénomène et en signale les risques. C’est tout simplement le lien social qui est en jeu. Un examen salutaire qui peut aider à trouver les bonnes attitudes pour combattre les comportements d’adulte roi, savoir s’en prémunir pour ne pas souffrir. JULIE HUON DEAR BRONCO BAMMA, Depuis que j’ai pleuré devant la Terre entière, cette semaine, j’ai beaucoup réfléchi. Je suis la petite fille rousse dont la maman a posté une vidéo sur YouTube, il y a six jours. Près de 12 millions de gens l’ont vue (1). J’ai six ans. Je m’appelle Abigael et tout le monde sait maintenant combien j’en ai marre de voir vos têtes partout, à toi, Bronco Bamma, et à Mitt Romney. Mais maman m’a dit que c’était bientôt fini alors ça va. Bon, tu pourrais te dire : « Qu’estce que ça peut bien lui faire à cette gamine ? Elle sait pas ce qui se joue là. Elle a la vie devant elle, elle peut bien supporter ça encore quelques heures. » Et tu aurais raison. J’ai la vie devant moi. Et peut-être même plus puisqu’une petite fille sur deux née en l’an 2000 a la possibilité (la chance ?) de devenir centenaire. Sauf si la fin du monde est finalement bien pour 2036, comme l’annonce l’astrophysicien Jean-Pierre Luminet (2). Ce serait très triste parce que j’aurais que 30 ans. Nul. Raison de plus pour que d’ici là, on me fiche un peu la paix. Cette élection, c’est pas ce qu’il y a de pire. Je vais te faire la liste des gens dont je commence à en avoir super marre : – Jonialyday. Les onze titres de son nouvel album – dont son duo avec Céline Dion – qui sort le 12 novembre, je m’en tape. – Jaime Sbond. Trois millions d’entrées, blablabla, et alors ? C’est même pas pour les enfants. – La reine d’Angleterre, je m’en fous qu’elle envoie toute sa famille dans les pays du Commonwealth pour bien montrer que c’est elle la plus forte (tiens, c’est comme un diadème de Barbie, un jubilé de diamant ?) – Et tout un tas d’autres comme Barte Ouéveur qui aime pas ceux qui parlent français, Rachi Dadati qui mélange les papas de son enfant, Tatie Annadasilva qui articule trop fort pour dire qu’il va faire mauvais… Houlà j’arrête, je sens que je vais me remettre à pleurer. Abigael (1) blog.lesoir.be/electionsus2012/2012 /11/02/les-larmes-de-la-presidentielleamericaine/ (2) levif.be/info/actualite/sciences-et-sa nte/2036-l-annee-ou-le-ciel-pourraitnous-tomber-sur-la-tete/article4000203374823.htm « Car l’adulte capricieux peut basculer vers l’adulte tyran si on ne s’y oppose pas. En prendre conscience doit nous convaincre qu’il est possible d’agir sur ces dictatures du quotidien. Les remèdes existent, ils sont éducatifs, explique Didier Pleux. J’ai observé, dans mon cabinet de consultation psychologique, cette mutation des troubles psychiques et cette lente déshumanisation, chez les adultes… Depuis une décennie, je rencontre des personnalités qui refusent tout travail sur soi, toute démarche de remise en cause personnelle ; ils veulent que la vie, jugée trop frustrante, ne leur apporte que bonheur et satisfactions », conclut l’auteur dans son introduction. PH.DB. De l’adulte roi à l’adulte tyran, Didier Pleux, Odile Jacob, septembre 2012, 232 p., 22,90 euros (prix indicatif). www.lesoir.be 1NL 05/11/12 20:22 - LE_SOIR Il n’y a pas de gomme pour effacer les dauphins, les têtes de tigre et les idéogrammes signifiant yonghéng (« éternité » en chinois) qu’on s’est dessiné sur la peau. Il n’y a que le laser, la dermabrasion, le sel, l’acide tannique. Et encore. C’est cher, douloureux, pas superefficace – le vert et le jaune résistent au laser, tout le reste laisse des cicatrices. L’énorme vague du tatouage, qui n’en finit pas de déferler depuis cinq ans, entraîne aujourd’hui celle du détatouage, à tel point qu’on s’attend à une explosion de demandes d’ici dix à quinze ans. Les causes ? Deux, principalement. 1. L’envie passe : un tiers des tatoués change de peau pour raisons sentimentales, comme Eva Longoria qui vient d’effacer de sa nuque le « nine », numéro du basketteur Tony Parker. Un autre tiers ne s’y reconnaît simplement plus : à 40 ans, lui ne se sent plus l’âme d’un punk à crête rouge, elle n’est plus fan de Hello Kitty. Et que dire d’une grenouille s’abritant sous un parapluie ? Marquer la fin du monde du travail Comment faire le « deuil » de son travail ? C’est une autre étape-clé. « Pour ceux qui y sont attachés, c’est primordial. Je rencontre beaucoup de personnes qui ressassent des frustrations parce qu’ils ont l’impression de ne pas avoir bouclé la boucle. » Il y a plusieurs manières de marquer symboliquement la fin de ce volet. « Par exemple, en demandant à mes collaborateurs d’écrire quelque chose qu’ils ont appris grâce à moi. » 15 Et toi, t’as ôté ton tattoo ? Et 2. Le job l’exige : la crise demandant aux jeunes chômeurs des efforts sur leur apparence, les demandes ont déjà augmenté de 20 % ces trois dernières années, signale le magazine français Néon. Impossible d’être employé de banque ou d’assurance avec un dessin sur le visage, le cou, les oreilles et les mains. La semaine dernière, c’était au tour de Scotland Yard d’interdire à ses policiers de montrer leurs tattoos. On n’y recrutera plus de policiers tatoués sur le visage et les mains. Ceux qui possèdent déjà des tatouages apparents devront les « enregistrer » en les signalant à leur supérieur avant le 12 novembre, sous peine d’actions disciplinaires pour conduite grossière. La force de police britannique avait déjà interdit les tatouages qui pouvaient offenser une religion, une croyance, ou pouvant être considérés violents ou intimidants. Juste laids, ça compte ? On peut prendre beaucoup pour offense au bon goût. MARIE-PIERRE GENECAND ET JULIE HUON Faire son bilan de compétences A cheval en Mongolie « Etre perdue dans le désert de Gobi, ça ne me gêne pas ! » TÉMOIGNAGE nseignante à la retraite, Yvette Pirlet, 70 ans, a accompli son rêve d’adolescente. Et même plutôt deux fois qu’une, comme le temps s’offrait largement devant elle lorsqu’elle a pris sa pension, il y a tout juste dix ans. « Je rêvais depuis toujours de parcourir la Mongolie à cheval, sourit cette Liégeoise dynamique. Mais avec le travail et mes trois enfants, je n’avais jamais eu le temps ni les moyens de le réaliser avant ma pension. » Car ce projet est évidemment très coûteux. Et quand Yvette Pirlet quitte le monde du travail à 60 ans, tout n’est pas rose pour autant. D’entrée de jeu, elle essuie un premier coup dur. « J’ai été expropriée de ma maison parce qu’il fallait laisser la place au TGV. On m’a proposé une compensation financière absolument dérisoire. » Mais la coûteuse bataille juridique qui s’ensuit, avec avocat à l’appui, vaut le coup. Yvette Pirlet obtient finalement le double du montant. Une manne financière qu’elle ne devra finalement plus consacrer pour un nouveau logement, puisqu’elle récupère la maison de sa mère. Le coup dur devient une chance… Et son vieux rêve d’ado, enfin réalisable. Deux ans plus tard, elle se lance dans l’aventure. « J’avais fait un peu d’équitation quand j’étais jeune. Lorsque j’ai pris ma pension, je me suis dit que j’aimerais bien recommencer. Alors je suis retournée dans un manège, même si au départ j’étais un peu gênée de demander des cours. » (la)tendance génération(s) © CHARLES & RAY EAMES/M. EGGIMAN. 14 Le Soir Mardi 6 novembre 2012 du 06/11/12 - p. 14