THÉÂTRE ENRICO RAVA «TRIBE»
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THÉÂTRE ENRICO RAVA «TRIBE»
THÉÂTRE DE ST-QUENTINEN-YVELINES Scène nationale ENRICO RAVA «TRIBE» jazz mardi 23 octobre 20h30 grand théâtre - durée 1h30 sans entracte © D.R. 01 30 96 99 00 www.theatresqy.org Le trompettiste italien Enrico Rava a sans doute le son le plus lyrique des musiciens européens, il nous le prouve encore avec l’album Tribe qui signe le grand retour du gentleman du jazz italien. Un must à l’italienne. Avec cet album dont il réalise toutes les compositions, le trompettiste atteint un nouveau sommet, poussant encore plus loin le raffinement. Chaque note est ciselée, lustrée, rien n’est superflu. L’esthétique renvoie au deuxième quintet de Miles Davis, avec les richesses apportées par les atmosphères modales, le tout très fortement vivifié par la présence d’un pianiste original et inventif Giovanni Guidi et d’un tromboniste rebondissant et pertinent Gianluca Petrella. La sérénité est le maitre mot de cet album, elle est l’expression d’une maturité tranquille et sûre de l’art d’Enrico Rava et de son actuel quintet. © Nicola Adriani Enrico Rava a la sérénité des vieux sages. De ceux qui ont tout fait ou à peu près, et qui gardent de la révolte le goût d’une certaine mélancolie désenchantée et une grande tendresse pour les jeunes cadets bien plus fougueux. Sa relation avec le jeune tromboniste Gianluca Petrella est de cet acabit. Avec l’âge, Enrico Rava sait que l’essentiel est dans l’épure. Il sait que l’on dit parfois plus en disant moins à l’image de cet « Incognito » où Rava donne du temps au temps, maîtrise l’expression de ses propres sentiments. Ce faisant, bien sûr il se fond dans l’esthétique (obligée) de son label. Il y a dans les allures du maître quelque chose de Miles. Cet art de retirer tout le superflus pour parvenir en quelques notes à la vérité intrinsèque de la musique. Quelques notes à peine pour faire s’envoler la mélodie. Comme sur Choctaw où il fait respirer la rythmique dans une sorte de danse tribale presque chamanique. Ces mélodies sont un peu tristes parfois jusqu’à l’insondable (Tears for neda, bouleversant). Mélodies porteuses d’un regret irréparable. La cause en est souvent la terre avec un « T », la planète sur le sort de laquelle Rava semble s’être résigné malgré quelques salutaires bouillonnements (Planet earth, Song tree, Garbage blues). Ce quintet parle d’une même voix. Profonde. Inspirée. Presque mystique (comme ce Song tree d’une beauté zen, sublime !). Et Giovanni Guidi y est aussi étincelant dans la clarté lunaire de l’album. Il faut entendre aussi les ponctuations qui viennent de Fabrizio Sferra à fleur de peau, au drumming tout en frôlement sensuel (Paris Baguette). Last but not least, Gianluca Petrella, apaisé fait sortir de son trombone des couleurs sombres nimbées de trames épaisses, écrin de velours hyper sensuel. Un album simple et juste beau. [Jean-Marc Gelin, Les dernières nouvelles du jazz] Enrico Rava Cet artiste né à Trieste en 1939, qui a commencé par le piano puis le trombone, a adopté la trompette en découvrant Armstrong, Chet Baker et Miles Davis. Très tôt il intègre le quintet de Gato Barbieri puis joue avec Steve Lacy, Mal Waldron, Don Cherry ou Aldo Romano. Après avoir longtemps participé à la folle aventure du free jazz, Enrico Rava s’est mis à la composition, s’est affranchi de toute « école musicale », a développé son propre son. Un son limpide et suave, un jeu épuré et mélodique, sans vibrato qui sublime ses lentes ballades. En perpétuelle recherche musicale, le trompettiste change souvent de formation. Pour Tribe il a gardé le quintet en invitant deux jeunes et talentueux musiciens : le pianiste Giovanni Guidi (26 ans) et le bassiste Gabriele Evangelista (23 ans). Hormis les titres Choctaw, Cornettology et Tribe très bop, chaque composition nous plonge dans un univers raffiné et mélancolique qui nous laisse rêveur. ENRICO RAVA « TRIBE » Avec Enrico Rava trompette Gianluca Petrella trombone Giovanni Guidi piano Gabriele Evangelista contrebasse Fabrizio Sferra batterie Production Agence Inclinaisons © D.R. P RO C HAI NS S P E CTACL E S théâtre musical LE ROI DU BOIS PIERRE MICHON / SANDRINE ANGLADE / MICHÈLE REVERDY mercredi 24 octobre 20h30 - jeudi 25 octobre 19h30 vendredi 26 octobre 20h30 Hors les murs à la Ferme de Bel Ébat / Théâtre de Guyancourt Sandrine Anglade met en scène un opéra parlé sur un texte de Pierre Michon et une musique de Michèle Reverdy. Un spectacle qui est une fête pour les sens. musique JARDIN PHILIPPE LE GOFF / PHILIPPE FOCH EN FAMILLE mercredi 24 octobre 11h - jeudi 25 octobre 19h30 D˚S 7 ANS Dans une écoute sensible et partagée, deux musiciens nous font emprunter des chemins sonores inouïs. Un voyage immobile et intérieur où le son sera le guide des auditeurs-spectateurs. musique ORCHESTRE NATIONAL D’ÎLE-DE-FRANCE / ENRIQUE MAZZOLA vendredi 26 octobre 20h30 L’Orchestre National d’Île-de-France propose une série de portraits musicaux de femmes exceptionnelles. Stéphanie d’Oustrac et Marina Hands prêtent leur voix et leur talent à cette soirée unique. E SPA CE L I B RA IR I E retrouvez une séléction de livres en lien avec les spectacles de la saison > pour ce soir... • BERGEROT, Franck. Le jazz dans tous ses états : Histoire - Styles - Foyers Grandes Figures. Larousse, 2011. 287p. (Comprendre et Reconnaître) À VO S AGE NDAS L’UNIVERSITÉ POPULAIRE DU THÉÂTRE DE SAINT-QUENTIN-EN-YVELINES proposée et animée par ANTOINE GINDT / T&M-PARIS « FABLES ET CONTES CHEZ LES COMPOSITEURS RUSSES » avec Laetitia Le Guay, Maître de conférences à l’Université de Cergy-Pontoise > samedi 8 décembre 18h - Entrée libre sur réservation Retrouvez les programmes du soir de chaque spectacle sur le site du Théâtre : www.theatresqy.org Conception graphique Gérard Ségard [email protected] & Sylvie Garnier / Rédaction Véronique Cartier / Assistante de rédaction Isabelle Bigorne IMMORTELLES