Commission Gatineau, Ville en santé

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Commission Gatineau, Ville en santé
Étude de cas
Communautés en santé : Une approche pour agir sur les déterminants de la santé au Canada
COMMISSION GATINEAU, VILLE EN SANTÉ
INTRODUCTION
Le présent texte décrit les activités de la
Commission Gatineau, Ville en santé (CGVS)
membre du Réseau québécois de Villes et Villages
en santé (RQVVS) depuis 1986. En raison du
contexte particulier dans lequel elle s’inscrit –
ville urbaine diversifiée sur les plans linguistique,
culturel et économique et où de grandes
disparités matérielles et sociales existent entre
les secteurs de Gatineau, Hull, Aylmer,
Buckingham et Masson-Angers – la CGVS est
appelée à agir sur différents enjeux de santé et
de
bien-être.
Ses
actions
s’orientent
principalement à l’égard des politiques publiques,
de la saine alimentation, du transport collectif, de
la vie physiquement active, de la qualité de
l’environnement, du développement des communautés
et de la santé. Les résultats recueillis au cours de cette
étude démontrent également que la CGVS est appelée à
agir à titre de conseil-expert auprès de la ville et de ses
partenaires afin de favoriser la concertation
intersectorielle, la participation des citoyens et
l’engagement des élus municipaux dans le but de
promouvoir et d’améliorer la qualité de vie de la
population.
La réalisation de cette étude de cas s’inscrit dans un
vaste projet de recherche pancanadien1 visant à
1
Ce projet de recherche Communautés en santé : Une approche
pour agir sur les déterminants de la santé au Canada réunit le
Réseau québécois de Villes et Villages en santé, la Coalition des
Communauté en santé de l’Ontario, Communautés en santé de la
Colombie-Britannique (BC Healthy Communities) et le Mouvement
Acadien des Communautés en santé du Nouveau-Brunswick. Il
s’inscrit dans le cadre du programme de Partenariat canadien
contre le cancer : Connaissances et action liées pour une meilleure
Carte 1 : Gatineau
Source : Ville de Gatineau (2011)
documenter comment l’approche Villes, Villages et
Communautés en santé (VVS), en agissant sur les
déterminants de la santé, peut notamment contribuer à
prévenir les maladies chroniques. Plus précisément, les
études de cas avaient pour objectifs de :

décrire la vision des acteurs impliqués sur ce qu’est
une communauté en santé;

décrire les actions réalisées à l’échelle locale visant
à favoriser la santé et le bien-être;

documenter comment les actions s’appuient sur les
stratégies d’action de l’approche VVS;

mettre en évidence les changements et les
retombées perçues par les acteurs sur les plans
individuels, organisationnels et communautaires.
prévention (COALITION), dont l’Agence de la santé publique du
Canada ainsi que la Fondation des maladies du cœur du Canada se
retrouvent parmi les partenaires fondateurs.
Communautés en santé : Une approche pour agir sur les déterminants de la santé au Canada
1
Commission Gatineau, Ville en santé
Les données recueillies proviennent d’une variété de
méthode de collecte des données :
secteurs publics provincial et fédéral fournissent près de
la moitié des emplois de la région (44 %)4.
1- la réalisation du portrait de la ville au moyen d’une
revue de documents secondaires et d’une
consultation auprès de 30 acteurs clés de la ville et
des partenaires du milieu en avril 2011;
2- la tenue d’un journal de bord par l’agente de la
CGVS, recensant les activités des dernières années
de l’organisation; et
3- la tenue d’une entrevue de groupe en novembre
2011 auprès de quatre citoyens participant au
programme des jardins communautaires et
collectifs.
Si la ville de Gatineau paraît riche et prospère au
premier regard, elle est confrontée, comme plusieurs
agglomérations urbaines, à d’importantes disparités
matérielles, sociales et de santé qui varient entre ses
différents secteurs : Hull, Buckingham et MassonAngers se retrouvant généralement plus défavorisés sur
les plans social et matériel. Cela se traduit par un seuil
de faible revenu plus bas, notamment chez certains
groupes de la population : les personnes âgées, les
familles monoparentales dont le parent est de sexe
féminin, ainsi que les immigrants (Dion, 2009). En plus
de l’insuffisance de ressources financières, ces groupes
sont généralement confrontés à des difficultés d’accès
au logement, occupent des emplois précaires et peu
CONTEXTE SOCIODÉMOGRAPHIQUE
La ville de Gatineau est située au cœur de la région
administrative de l’Outaouais; au sud-ouest de la
province de Québec. Avec sa voisine Ottawa, Gatineau
fait partie de la grande région de la Capitale-Nationale
du Canada. Gatineau est bordée au nord par la région
administrative de l’Abitibi-Témiscamingue, à l’est par
celle des Laurentides et au sud ainsi qu’à l’ouest par la
province de l’Ontario. Avec les fusions administratives
municipales de 2002, la ville regroupe les secteurs de
Hull, Gatineau, Aylmer, Buckingham et Masson-Angers.
Gatineau est la quatrième plus grande ville du Québec
par la taille de sa population (242 125)2, qui représente
environ 70 % de celle de l’Outaouais. Sa population est
en pleine croissance et se caractérise par sa jeunesse
ainsi que par sa diversité culturelle et linguistique.
D’autre part, le dynamisme économique de la région est
soutenu par une population hautement scolarisée
(28,3 % ont un diplôme universitaire) et active sur le
marché du travail (73 % des personnes sont actives sur
le marché du travail)3. Soulignons également que les
2
3
Statistique Canada, 2006.
Statistique Canada, 2008.
Gatineau : quelques statistiques
Population
242 125
Âge moyen
38,1 ans
Revenu médian (15 ans et plus)
30 370 $
Faible revenu (après impôt)
11,8 %
Taux de chômage
4,3 %
Diplômes universitaires
28,3 %
Familles monoparentales
19,6 %
Proportion d’immigrants
9%
Taux de bilinguisme
63 %
Sources : Statistique Canada, 2006, 2008.
rémunérés, éprouvent des difficultés d’accès à un
transport public, vivent en situation d’insécurité
alimentaire et sont confrontés à des difficultés reliées à
l’isolement ainsi qu’à l’intégration sociale.
Cette situation est exacerbée par la proximité des liens
frontaliers avec Ottawa, qui combinée aux nombreux
avantages sociaux qu’offrent certains programmes
québécois (aide sociale, garderie subventionnée, etc.),
entraînent un exode des familles ontariennes à
Gatineau. Parmi les conséquences observées, on dénote
4
Ville de Gatineau, 2011.
Communautés en santé : Une approche pour agir sur les déterminants de la santé au Canada
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une pression inflationniste sur le prix des logements et
un appauvrissement de certains groupes en situation de
précarité.
PORTRAIT SOCIOSANITAIRE DES GATINOIS
Similairement aux disparités matérielles et sociales, le
portrait de santé sociosanitaire5 varie considérablement
d’un secteur à l’autre de la ville.
une commission permanente connue sous le nom de
Commission Gatineau Ville en santé (CGVS). Lors de la
fusion de 2002, cette Commission fut intégrée à la
nouvelle structure de la ville; comme l’une des 10
commissions qui permettent aux citoyens, aux
partenaires, aux élus et aux fonctionnaires d’échanger,
de discuter et d’élaborer des recommandations qui sont
ensuite soumises directement au conseil municipal6.
Ce sont les citoyens d’Aylmer qui affichent le meilleur
bilan de santé : plus grande espérance de vie, plus faible
proportion de la population exposée au stress, plus
faible taux de suicide, etc. Précisons que les citoyens de
ce secteur ont généralement des niveaux d’éducation et
des revenus plus élevés que la moyenne gatinoise.
À l’opposé, les citoyens des secteurs de Hull et de
BuckinghamMasson-Angers affichent des indicateurs
de santé plus préoccupants : plus faible espérance de
vie, niveau de stress plus élevé au quotidien, adoption
d'habitudes de vie moins saines (mangent moins de
fruits et légumes et sont moins actifs physiquement).
Rappelons que ces secteurs sont considérés comme
étant les plus défavorisés en termes de faible
scolarisation et de faibles revenus.
Quant au bilan de santé du secteur de Gatineau, il est
plus difficile de tirer des conclusions générales, car il
existe d’importantes disparités socioéconomiques.
Néanmoins, de façon générale, on peut constater que
l’espérance de vie est moins élevée dans ce secteur.
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L’approche Villes et Villages en santé s’est d’abord
implantée à Hull, en 1988, où un Comité Ville en santé a
été mis sur pied par la ville. En 1996, ce comité devint
5
Les données du portrait sociosanitaire de la ville de Gatineau
s’appuient sur le portrait de santé de la population de l’Outaouais
2011 réalisé par l’Agence de santé et des services sociaux de
l’Outaouais.
6
Ville de Gatineau, 2011.
Communautés en santé : Une approche pour agir sur les déterminants de la santé au Canada
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Commission Gatineau, Ville en santé
La CGVS a pour mission de « favoriser
le partenariat et la participation des
citoyens et des forces vives des
communautés locales dans le but de
promouvoir et d’améliorer la qualité
de vie et le mieux-être des citoyens en
misant sur l’innovation et en mettant
l’accent sur les résultats ». Elle agit
ainsi comme agent de liaison auprès
des citoyens et elle offre aux
partenaires une tribune de discussions
sur les questions qui les préoccupent.
Elle voit également à la mise en œuvre
d’activités visant la santé et la qualité
de vie des citoyens.
Ses principales responsabilités sont :
1- d’assurer une veille stratégique en
tant qu’expert-conseil sur les
enjeux qui ont un impact sur la
qualité de vie des Gatinois;
2- d’agir à titre de leader dans la
concertation entre les organismes,
les institutions et le secteur privé;
3- d’agir à titre de consultation en
facilitant la participation des
citoyens et des partenaires dans
l’identification des enjeux;
4- de faire circuler l’information
entre les différentes parties;
5- d’analyser les enjeux et
préoccupations du Comité sur
l’accessibilité universelle et du
Comité sur la famille et;
6- de voir à la mise en œuvre de la
Politique de développement social.
Dix-sept partenaires représentant
différents secteurs d’activités (municipalité, santé et services sociaux, éducation, organismes ou associations
communautaires,
secteur
privé)
composent la CGVS. Cette dernière
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Échelle de mise en œuvre
Ville
Milieu
Urbain
Type d’organisation
Service des loisirs, des sports et du développement des
communautés, Division qualité de vie et développement des
communautés.
Population cible
L’ensemble de la population
Partenaires
Membres élus (4)
Membres d’organismes, d’institutions et de la municipalité
- Service de police, Ville de Gatineau
- Représentant des commissions scolaires de Gatineau
- Agence de santé et de services sociaux
- Université du Québec en Outaouais
- Centre de santé et de services sociaux de Papineau
- Centre de santé et de services sociaux de Gatineau
- Centraide Outaouais
- Cégep de l’Outaouais
- Table régionale des organismes communautaires
autonomes de l’Outaouais (TROCAO)
- Société de transport de l’Outaouais
- Chambre de commerce de Gatineau
- Québec en Forme
Office municipal d’habitation de Gatineau
Personnes ressources
- Chef de division, qualité de vie et développement
communautaire
- Agente à la Commission Gatineau, Ville en santé
- Responsable, développement social
- Secrétaire
- Directeur, Service des loisirs, des sports et du
développement des communautés
- Directrice générale adjointe, Services de proximité
Conseil régional des élus de l’Outaouais
Membres d’office
- Maire de Gatineau
Directeur général de la Ville de Gatineau
Principales contributions des partenaires
- Appui en expertise de santé et de qualité de vie
- Soutien financier
Dégagement de ressources humaines et matérielles
Communautés en santé : Une approche pour agir sur les déterminants de la santé au Canada
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possède un mode de gouvernance bien structuré. Pour
y participer, les membres doivent détenir un poste
décisionnel dans leur propre organisation et le quorum
est requis pour la tenue d’une réunion. Qui plus est, le
quorum est requis pour faire des recommandations au
conseil municipal.
Pour coordonner l’ensemble de ses activités, la ville de
Gatineau embauche une agente qui est dédiée à temps
plein à la coordination de la CGVS. Cette dernière relève
du Service des loisirs, des sports et du développement
des communautés. Ses tâches consistent à assurer, en
concertation avec les partenaires concernés et les
services municipaux, la réalisation d’actions en lien avec
la santé et la qualité de vie de la population gatinoise.
FONCTIONNEMENT DE LA CGVS SELON L’APPROCHE
VILLES ET VILLAGES EN SANTÉ
Les résultats de cette étude ont permis de démontrer
que l’ensemble des actions mises en œuvre par la CGVS
s’appuie sur les stratégies de l’approche VVS,
notamment par des structures et des mécanismes de
coordination misant sur l’engagement des élus, la
concertation intersectorielle et la participation
citoyenne. L’existence même de la CGVS au sein de la
ville témoigne de la volonté collective et politique de
promouvoir la qualité de vie des Gatinois. Cet
engagement de la ville se traduit d’ailleurs par la
présence de quatre élus au sein de sa Commission; la
CGVS étant celle qui possède le plus grand nombre
d’élus.
La concertation et le partenariat à la fois avec les
acteurs locaux et avec ceux de la ville font partie des
actions privilégiées par la CGVS. Par ses multiples
partenariats, la CGVS réussit à assurer une
transversalité de ses actions en regroupant plusieurs
services municipaux et partenaires locaux issus des
secteurs communautaires, de la santé et des services
sociaux, de l’éducation, etc. Elle tend également vers
une verticalité de ses actions, en ce sens qu’elle
regroupe plusieurs représentants de niveaux
hiérarchiques décisionnels pour faciliter la coordination
des actions relatives à la santé : On travaille ensemble
pour obtenir les résultats de santé que l’on vise; tout
seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin.
(Propos d’un acteur de la CGVS)
La participation citoyenne, quant à elle, est favorisée
par la mise en place de lieux d’échanges et d’espaces
décisionnels (mise sur pied de comités consultatifs
ponctuels) pour les citoyens afin de mieux répondre à
leurs besoins. Compte tenu de la complexité des
intérêts géographiques, sociaux et identitaires, la CGVS
mise également sur la consultation d’organismes locaux
qui offrent des services à différentes clientèles plus
difficiles à rejoindre (familles monoparentales,
personnes en situation de pauvreté, immigrants, aînés,
etc.).
Afin d’agir de façon planifiée et durable, la CGVS s’est
dotée de mécanismes de fonctionnement. Ces derniers
s’articulent en huit étapes :
1- déterminer un enjeu de santé ou de qualité de vie
prioritaire pour les partenaires et les citoyens;
2- former un sous-comité composé de partenaires et
de citoyens mandatés d’analyser l’enjeu de santé et
ses implications (valorisant ainsi différentes formes
de savoirs : ceux d’expertises, d’intervention et
citoyenne);
3- élaborer une proposition par le sous-comité;
4- présentation des principales conclusions du souscomité à la CGVS;
5- dépôt des recommandations des membres de la
CGVS au directeur général de la ville, qui les
transmet ensuite au Conseil municipal;
6- adoption ou rejet par le Conseil municipal des
recommandations de la CGVS;
7- si les recommandations sont adoptées par le
Conseil municipal, la mise en œuvre du projet est
assurée soit par la coordonnatrice de la CGVS, les
services municipaux interpellés ou des organismes
du milieu;
Communautés en santé : Une approche pour agir sur les déterminants de la santé au Canada
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
8- suivi des actions assuré par la CGVS.
Cadre de soutien : Jardins communautaires et
collectifs (2006 et mise à jour en 2010)
ACTIONS VISANT L’AMÉLIORATION DE LA SANTÉ ET DE
Pris ensemble, ces politiques et cadres de référence
interviennent sur plusieurs déterminants qui ont une
incidence positive sur la santé et la qualité de vie, car ils
LA QUALITÉ DE VIE
Après plus de 20 ans d’existence, la CGVS est à la
redéfinition de son rôle. En effet, elle tend à se
positionner davantage comme un conseilexpert auprès de la Ville et des autres
La politique de développement social
Un exemple de concertation et de partenariat
Commissions dans l’exercice de leurs
responsabilités ayant une influence sur la
En 2008, La Commission Gatineau, Ville en santé fut mandatée pour conduire
santé et la qualité de vie. Néanmoins, au cours
les travaux en vue de proposer au conseil municipal une politique municipale en
développement social, un plan d’action quadriennal et un cadre de soutien à
des dernières années, la CGVS a mis en œuvre
l’action communautaire.
de multiples projets qui agissent sur plusieurs
Quatre chantiers de travail ont été mis en place afin de soutenir la démarche de
déterminants de la santé. De plus, par
la commission :
l’entremise des travaux de la CGVS, cette
Chantier 1 portrait de l’action de la Ville et des partenaires en développement
dernière a recommandé la mise en place de la
social;
Commission jeunesse, du comité sur
Chantier 2 le diagnostic portant sur les forces et défis reliés au dévelop-pement
social sur le territoire de Gatineau;
l’accessibilité universelle et du Comité sur la
Chantier 3 consultation publique;
famille.
Chantier 4 cadre de soutien à l’action communautaire.
Les actions à l’égard des politiques
publiques favorables à la santé
La CGVS a été interpellée au cours des
dernières années à élaborer et gérer des
politiques publiques qui intègrent des
éléments favorables à la santé et à la qualité
de vie :
Chacun de ces chantiers était présidé par un membre de la commission et
soutenu par une ou plusieurs personnes-ressources pour la conduite des
travaux.
Au total, ce sont 52 personnes de tous les horizons d’intervention qui ont
collaboré activement aux chantiers cumulant seize réunions de travail en plus
des nombreuses heures de travaux de recherche et d’analyse. Il est pertinent de
noter que les quatre regroupements d’organismes communautaires présents à
la table représentaient près de deux cents organismes communautaires actifs
sur le territoire de Gatineau. Plus d’une dizaine d’institutions, d’organismes et de
ministères étaient associés à la démarche de même que la Chambre de
commerce représentant 668 membres. À la Ville, ce sont cinq gestionnaires et
plus d’une vingtaine de professionnels qui ont participé à l’une ou l’autre des
étapes des travaux.

Politique de développement social de la
Ville de Gatineau : La cohésion sociale au
cœur de la ville (2010)

Politique alimentaire de la Ville de
Gatineau : Pour des choix santé! (2011)

Plan d’action annuel pour l’intégration des
personnes handicapées et à mobilité
réduite : Gatineau, Ville inclusive

Cadre de référence d’accessibilité universelle (2006)

Politique familiale : Vers un idéal pour la famille, la
Ville de Gatineau (2005)
En décembre 2010, la Ville de Gatineau adoptait sa politique de développement
social, son plan d’action 2011–2014, et le cadre de soutien à l’action
communautaire. La CGVS assure le suivi de l’ensemble des travaux liés à la
politique de développement social.
visent une réduction des inégalités sociales de santé,
misent sur le développement et l’accessibilité aux
transports actifs et collectifs, favorisent les saines
habitudes de vie (mode de vie physiquement actif et
Communautés en santé : Une approche pour agir sur les déterminants de la santé au Canada
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saine alimentation), mettent de l’avant l’accès à des
habitations abordables et de qualité et misent sur la
sécurité. Ces mesures structurantes agissent donc
davantage sur le cadre de vie des personnes plutôt que
sur leurs comportements. Elles favorisent également
une meilleure cohérence des actions des différents
secteurs de la ville qui, dans l’exécution de leurs
activités, doivent intégrer les grandes orientations de
ces politiques et cadres en faveur de la santé.
La sécurité alimentaire et la saine alimentation
La sécurité alimentaire et la saine alimentation forment
un autre créneau dans lequel s’est particulièrement
investie la CGVS au cours des dernières années par le
biais de trois projets spécifiques : le programme des
jardins communautaires et collectifs, la politique
alimentaire et la limitation de la malbouffe autour des
écoles.
Le programme des jardins communautaires et collectifs
permet aux citoyens d’utiliser les espaces urbains dans
le but de cultiver des légumes, des fruits et diverses
plantes. En 2011, on comptait 14 jardins
communautaires et collectifs qui étaient administrés en
partenariat avec des organismes locaux qui en
assuraient bénévolement la gestion. Seulement pour
l’année 2011, ce sont plus de 1 200 familles qui ont
bénéficié de ce programme, leur permettant ainsi
d’adopter et de maintenir un mode de vie
physiquement actif et une saine alimentation en
jardinant. La spécificité de la mise en œuvre des jardins
communautaires s’appuie sur le fait qu’elle mise sur
l’engagement du citoyen et l’équité sociale. En effet, les
citoyens sont appelés à décider et à entretenir
collectivement ces espaces. De plus, les jardins sont
accessibles et aménagés pour tous (personnes à
mobilité réduite, aînés, familles, etc.). La Ville offre des
services-conseils, ainsi qu’un soutien matériel et
financier (jusqu’à 50 000 $ est alloué pour
l’aménagement d’un jardin et 48 000 $ annuellement
sert à l’entretien de l’ensemble des jardins : animateur
horticole, outils, entretien, terre et compost, semis).
Pour favoriser l’accès à une saine alimentation au sein
des infrastructures municipales et lors des activités
organisées par la ville (arénas, casse-croûtes des
édifices municipaux, machines distributrices, événements festifs et spéciaux tenus par la Ville), la CGVS, en
collaboration avec le Service des loisirs, d’autres
services municipaux et des partenaires du domaine de
la santé, a élaboré une politique alimentaire. Pour
assurer le succès de son implantation, la CGVS s’est vue
offrir le soutien de deux nutritionnistes du CSSS de
Gatineau et de Papineau. Après maintes discussions
entre les partenaires, un plan d’intégration graduelle
d’aliments sains a été décidé pour faciliter la transition
et maintenir une collaboration avec les concessionnaires alimentaires des installations de la ville. L’objectif
à court et à moyen terme de cette politique est d’offrir
des alternatives santé aux citoyens.
Pour limiter l’offre de malbouffe à proximité des
écoles, la CGVS s’est impliquée dans un comité de
partenaires dirigé par le Service de l’urbanisme et du
développement durable. Ce projet pilote avait pour
mandat d’évaluer la possibilité de rédiger un règlement
de zonage pour favoriser l’offre d’aliments sains à
proximité des écoles. Le comité conclut qu’en regard de
Communautés en santé : Une approche pour agir sur les déterminants de la santé au Canada
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Commission Gatineau, Ville en santé
leur environnement alimentaire, la situation des écoles
différait considérablement d’un secteur à l’autre. Pour
ces raisons, l’adoption et l’application d’un seul règlement à l’échelle de la municipalité ne représentaient
pas une option réglementaire envisageable. Cette
initiative aura donc permis d’aborder les enjeux complexes dont la Ville tiendra compte lors de la révision de
son schéma d’aménagement pour assurer un meilleur
environnement alimentaire autour de ses écoles.
Les actions favorisant la vie physiquement active
En 2005, la CGVS a été mandatée par la Ville pour
coordonner un comité dont les travaux visaient à
élaborer un plan d’action sur l’accessibilité universelle
pour l’intégration des personnes handicapées et à
mobilité réduite. La plus-value de ce comité s’appuie sur
le fait qu’il est composé de partenaires et de
représentants d’associations de personnes handicapées
veillant à ce que les besoins de cette clientèle soient
pris en considération. Depuis, le plan d’action élaboré
annuellement par le Comité sur l’accessibilité
universelle facilite la concertation entre les partenaires
et plusieurs actions concrètes ont été déployées pour
encourager la participation et l'intégration des
personnes. À titre d’exemple,
la Ville a procédé à une
adaptation de son offre de
services et de ses équipements
pour faciliter l’accessibilité aux
loisirs et la sécurité de leur
utilisation. D’autres mesures
ont également été mises de
l’avant
telles
que
la
modification de l’environnement bâti (signalisation, mobilier urbain, voies réservées, etc.), la création d'un
répertoire de logements accessibles ainsi que
l'acquisition de vélos adaptés, d’hippocampes de plages
et de piscines. Précisons que l’adaptation des édifices et
des équipements entraîne néanmoins un fardeau
financier important pour la Ville. Si bien, qu’il n’est
toujours pas possible de répondre à tous les besoins des
citoyens.
Le projet-pilote Accès Loisir et culture Gatineau vise à
permettre aux familles démunies d’avoir accès
gratuitement à certaines activités de loisirs, de sports et
de culture afin de réduire les inégalités sociales et
d’assurer une meilleure équité. Actuellement, le projet
en est à sa deuxième année d’implantation et couvre
trois secteurs de la ville (Hull, Aylmer, Buckingham et
Masson-Angers). D’ici un an, ce projet couvrira tous les
secteurs de la ville. L’une des principales retombées de
ce projet est sa capacité à répondre aux besoins des
clientèles défavorisées. Il permet notamment de donner
l’occasion à des personnes plus vulnérables de pouvoir
être physiquement actives.
Les actions facilitant l’accès au transport actif et
collectif
Dans un contexte d’accroissement de l’utilisation du
transport collectif et de la révision du schéma
d’aménagement, la Ville a décidé de rédiger un Plan de
transport et de mobilité active. Une table de
concertation a été mise sur pied
en 2011 par le Service de
l’urbanisme et du développement durable afin que la Ville et
ses différents services se dotent
d’orientations claires et communes dans le développement d’un
transport collectif. La CGVS
participe activement à cet
exercice de planification. En
2011, une analyse des principaux
documents
relatifs
à
la
planification du transport sur le territoire de la Ville de
Gatineau a été effectuée. Les membres de la CGVS ont
commenté les principaux constats et identifié certains
enjeux sur le transport des personnes afin que le Service
de l’urbanisme et du développement durable puisse en
Communautés en santé : Une approche pour agir sur les déterminants de la santé au Canada
8
Commission Gatineau, Ville en santé
tenir compte dans l’élaboration de son plan. De plus, en
2012, un rapport de consultation en matière de
transport pour les personnes vulnérables sur le
territoire de la ville a également été déposé au Service
de l’urbanisme et du développement durable.
La qualité de l’environnement au service de la
santé
Le projet C-Vert émanant de la Commission jeunesse
consiste à sensibiliser et renforcer les connaissances des
adolescents âgés entre 14 et 16 ans en matière
d’environnement et de participation citoyenne. Depuis
octobre 2010, des ateliers de formation ont été offerts à
40 étudiants en vue de planifier un stage s’orientant
vers un projet environnemental : jardin communautaire,
plantation, corvées de nettoyage, etc. Ces ateliers se
tiennent de façon hebdomadaire, alors que le stage se
déroule sur quatre semaines durant l’été. Pour préparer
leur stage, les jeunes doivent consulter les partenaires
du milieu pour proposer des projets VERT qui
s’inscrivent en concertation et en complémentarité avec
ce que l’on retrouve dans le milieu. L’une des
principales retombées de ce projet est de sensibiliser de
jeunes citoyens à l’importance de l’environnement. Ce
projet a d’ailleurs été reconnu pour son caractère
novateur par le Secrétariat à la Jeunesse du
gouvernement du Québec, qui l’a intégré à sa Stratégie
d’action jeunesse (SAJ) 2009–2014 dans le volet
environnement.
La CGVS a mis sur pied un programme afin de diminuer
la présence de l’herbe à poux sur son territoire. Le but
visé est de réduire les symptômes d’allergies des
citoyens et de maintenir une bonne qualité de l’air.
Depuis 2011, c’est le Service de l’environnement qui est
responsable de poursuivre ce programme. Cette année,
une cartographie des niveaux d’infestation de l’herbe à
poux sur le territoire de la ville a été élaborée pour
mieux orienter les actions. La cartographie a été
réalisée sur 2 600 km de routes ainsi que sur les terrains
municipaux. En 2011, la Ville a opté pour expérimenter
le produit écologique Adios Ambris sur 331 km de route
afin d’évaluer son efficacité.
Un plan de travail a également été rédigé en
concertation entre les partenaires impliqués dans le but
d’informer et de sensibiliser la population : distribution
de 6 000 accroches-poignées, rencontres de
sensibilisation touchant 4 000 personnes. Une telle
stratégie favorise la mobilisation du milieu, qui se
traduit par la tenue de corvées communautaires
(partenaires, Ville et citoyens) d’arrachage d’herbe à
poux. En 2011 et 2012, plus de 100 personnes ont
sensibilisé leur voisinage et certains citoyens ont tout
simplement procédé à l’éradication de l’herbe à poux
sur leur terrain tandis que certains regroupements de
citoyens ont organisé des corvées dans des lieux
publics.
Les actions favorisant les liens sociaux
Certains projets mis en œuvre par la CGVS visent à
renforcer les liens sociaux entre les Gatinois. C’est
notamment le cas du programme de prévention et de
soutien relié aux tags et aux graffitis, émanant de la
Commission jeunesse, qui vise à améliorer le sentiment
de sécurité des citoyens et favoriser l’inclusion des
jeunes. Ce programme est le fruit de plusieurs années
de travail réalisé par une équipe multidisciplinaire
formée du Service de police, du Service des travaux
publics, du Service des loisirs, des sports et du
développement des communautés, de la Commission
jeunesse et de L’Alternative Outaouais, un organisme
du milieu œuvrant auprès de la jeunesse. Ce
programme comprend trois volets :
1- la prévention qui vise une meilleure compréhension
du phénomène des tags et des graffitis par
l’ensemble de la population tout en favorisant les
graffitis respectueux des biens publics et privés;
2- le nettoyage permettant de restreindre la
prolifération des tags et des graffitis illégaux et de
décourager les fautifs et;
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3- la réglementation concerne l’application de
règlements municipaux portant sur le contrôle des
tags et des graffitis illégaux, adoptée en décembre
2010. Depuis la mise en œuvre du programme, les
plaintes concernant les tags et les graffitis illégaux
ont connu une diminution de plus de 60 %. Le
succès de ce programme repose sur son approche
préventive et inclusive qui intègre les jeunes, les
graffiteurs et les citoyens.
Le projet Gatineau, ma ville aux mille et un visages a
été initié à la suite de la fusion municipale. Non
seulement la CGVS voulait développer un outil qui
renforcerait le sentiment d’appartenance des citoyens à
la nouvelle ville, mais elle voulait également rassembler
les citoyens autour d’un objectif commun, celui de
susciter la réflexion et le dialogue entre divers groupes
sociaux. Par une œuvre collective, la richesse de la ville
a été représentée par des photos accompagnées de
témoignages personnels. Pour sa mise en œuvre,
20 organismes
communautaires
ont
distribué
200 appareils photo jetables à des citoyens âgés entre
12 et 80 ans. Ce projet a permis aux membres de la
CGVS de travailler de pair avec les citoyens afin de créer
des événements qui suscitent la réflexion et le dialogue
entre les divers groupes de la communauté.
LES RETOMBÉES OBSERVÉES
Bien que la méthodologie de l’étude de cas ne nous
permette pas d’établir un lien causal entre
l’amélioration du statut de santé des populations avec
les initiatives Villes et Villages en santé, les propos
recueillis auprès des acteurs et des citoyens interrogés
démontrent cependant qu’elles mènent à des
retombées intermédiaires et directes sur les plans
individuel, organisationnel et communautaire.
Sur le plan des retombées individuelles, certains
citoyens ont d’une part, amélioré leurs habitudes de vie,
et d’autre part, renforcer leur pouvoir d’agir (développement de compétence, capacité à s’exprimer et à
prendre part aux décisions. À titre d’exemple, les
personnes interrogées participant à un projet de jardins
collectifs ont identifié une variété de retombées
découlant de leur participation à cette activité. En plus
de contribuer à leur mieux-être (bouger plus et mieux
manger), ce projet met à profit leurs compétences, leur
apporte un sentiment d’accomplissement personnel et
favorise l’entraide ainsi que le développement de liens
sociaux. À cet effet, des citoyens ont mentionné :
On fait la mise en terre tout le monde
ensemble, ça s’est vraiment un travail
d’équipe. (Propos d’un citoyen)
Moi j’ai un peu de problème avec mes
bras. Fait que les gens ils m’aidaient à
mettre de l’eau dans l’arrosoir.
J’aimais cela quand quelqu’un voyait
que j’avais un problème et qu’il
m’aidait. (Propos d’un citoyen)
Moi je trouvais qu’avec le jardin,
j’avais quelque chose à faire. C’était
agréable de voir le jardin, de voir que
c’était beau. Ça me donnait de la
gaité. Arracher nos légumes c’était le
fun. (Propos d’un citoyen)
L’accessibilité à des produits maraichers frais et gratuits
contribue également à la sécurité alimentaire des
personnes à plus faibles revenus :
Ben moi je trouve qu’en ayant un
jardin, les prix sont tellement chers,
que d’avoir le jardin puis de les cueillir,
on dépense moins d’argent. (Propos
d’un citoyen)
Sur le plan organisationnel, des retombées des actions
ont été attribuées au processus de concertation mis de
l’avant par l’approche Villes et Villages en santé. Selon
les acteurs que nous avons rencontrés, il est clair que
les mécanismes de concertation instaurés entre les
partenaires permettent de développer une vision
commune et d’arrimer les actions en conséquence. Pour
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certains d’entre eux, l’approche VVS a permis
d’influencer les valeurs de leur organisation favorisant
une méthode de travail plus concertée et qui accorde
une plus grande place aux citoyens. Le travail en
concertation permet également de réunir et d’échanger
différentes expertises et ressources humaines, mettant
ainsi à profit les ressources locales disponibles.
Enfin, sur le plan collectif, les retombées sont de l’ordre
du renforcement des liens sociaux, de mesures de
pérennisation des actions par l’accès à des ressources
humaines et financières, de la mise en place de mesures
structurantes telles que les plans et les politiques et des
mesures de protection de l’environnement. Pris
ensemble, ce sont tous des éléments qui contribuent à
la santé de la Ville de Gatineau.
LES LEÇONS APPRISES
De l’ensemble des données recueillies dans le cadre de
cette étude de cas portant sur la CGVS se dégagent sept
conditions de réussite et de contrainte associées
à la mise en œuvre des activités et aux principes
d’actions de l’approche VVS :
1) L’adoption d’une vision commune et la
planification des actions permettent de prendre
des décisions éclairées et d’identifier les activités
qui répondent aux réels besoins locaux.
2) La concertation intersectorielle a été
largement abordée par les participants comme étant un
ingrédient essentiel à la réussite des initiatives. Cette
concertation s’appuie sur la mise en place de groupes
de travail regroupant des acteurs provenant de
différents secteurs d’activités. Différents avantages ont
été identifiés par les participants : permet de partager
les rôles et les responsabilités, favorise un arrimage des
services, contribue à diminuer la résistance au
changement, et favorise une mise à profit des
expertises et des ressources. En contrepartie, ces
rapports de concertation peuvent engendrer différents
obstacles : ils exigent beaucoup de temps et une
logistique complexe, les mêmes personnes sont souvent
sollicitées, ils sont plus difficiles à instaurer au sein des
différents secteurs de la ville, car ceux-ci ont encore
tendance à travailler en silo et ils possèdent leur propre
logique de fonctionnement.
3) L’accès à des ressources financières et humaines
facilite le développement, la mise en œuvre et la
pérennisation des activités. Néanmoins dans un
contexte où il existe souvent une pénurie des
ressources, la Ville est forcée, dans ses budgets annuels,
de faire des choix. Il devient donc difficile d’assurer une
distribution équitable des ressources.
4) Le rapprochement avec les citoyens (par le biais de
consultations) permet d’engager un dialogue et apporte
une compréhension des véritables besoins. Toutefois, il
est difficile de rejoindre les groupes plus vulnérables,
c’est pourquoi l’on mise sur des organismes de
proximité qui possèdent une expertise face aux besoins
de ces clientèles. L’un des plus grands obstacles
freinant la participation et l’engagement des
groupes plus vulnérables concerne le manque
d’accès financier et de transport.
5) L’adoption de plans d’action, de cadres et de
politiques favorable à la santé est un élément
structurant les actions des acteurs et qui assure
une administration équitable des ressources sur
l’ensemble du territoire. Ces cadres et politiques
sont plus facilement applicables s’ils s’inscrivent dans la
mission respective des organisations partenaires.
6) L’appui des élus municipaux et des différents
services de la ville sur le plan de la santé est un facteur
de réussite pour les projets. En effet, les élus sont très
impliqués au sein de la CGVS; ils jouent notamment un
rôle de porte-parole auprès de leurs collègues élus et
des citoyens.
Communautés en santé : Une approche pour agir sur les déterminants de la santé au Canada
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7) Le facteur temps est crucial pour la mise en œuvre
des activités. Le développement d’une communauté est
un processus qui prend du temps, car il faut respecter le
rythme des apprentissages et des changements. Trop
souvent, les échéanciers imposés par les projets ne
permettent pas donner toute la place au processus de
concertation entre les partenaires et au processus
d’engagement des citoyens.
citoyenne seront à l’avant-plan des réalisations de la
CGVS.
LES PERSPECTIVES D’AVENIR
Grâce à son dynamisme et au renouvellement de son
rôle, la CGVS envisage l’avenir avec confiance et optimisme. Trois éléments fondamentaux alimenteront cet
élan vers une meilleure santé, une meilleure qualité
de vie.
Tout d’abord la mise en œuvre de la politique de
développement social et plus particulièrement la première orientation, le développement des quartiers, où
l’accent portera sur la mobilisation, l’initiative et la
participation citoyenne.
En second lieu, les travaux de la CGVS s’appuieront sur
différents portraits dont, le Portrait des communautés
de l’Outaouais, accessible via internet depuis décembre
2011. Ce portrait est le fruit du travail de plus de 12 partenaires institutionnels et communautaires et a donné
lieu à un découpage de la région en 106 communautés
comptant de 2 000 à 6 000 habitants chacune. Le
territoire gatinois regroupe 71 de ces communautés. De
nombreux indicateurs démographiques, socioéconomiques et sociosanitaires en plus des perceptions et des
attentes des citoyens permettent une lecture fine des
particularités de chacune des communautés.
En troisième lieu la CGVS s’apprête à développer un
plan d’action local (territoire gatinois) de lutte contre la
pauvreté 2012–2015 s’inscrivant dans les orientations
ministérielles et régionales. Ici encore les notions de
partenariat, de concertation et de participation
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Tableau synthèse des retombées observées
Cible de changement
Citoyens
Synthèse des retombées perçues
•
•
•
Organisationnel
•
•
•
Communautaire
•
•
•
•
Développement des compétences.
Empowerment: prendre la parole, s’exprimer,
croire en soi.
Adoption de meilleures habitudes de vie (bouger
plus et manger mieux).
Appui entre les partenaires (expertises, ressources
humaines et financières).
Meilleure concertation et arrimage des actions.
Changement de culture organisationnelle vers une
perspective ascendante (du bas vers le haut).
Renforcement des liens sociaux.
Mesures de pérennisation des actions (financement et politiques structurantes).
Plans et politiques qui assurent une harmonisation
des actions au sein de la municipalité.
Mesure de protection de l’environnement.
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