Parabole du fils prodigue - Enseignement catholique de Marseille
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Parabole du fils prodigue - Enseignement catholique de Marseille
Lc 15 : la parabole du fils "prodigue" http://www.dailymotion.com/video/x84vvr_la-parabole-du-fils-prodigue_webcam#rel-page-13 http://www.dailymotion.com/video/x8sf0x_le-fils-prodigue_webcam?ralg=meta2-only Lire le texte du fils prodigue (Luc 15,11). Il s'agit d'une parabole que Jésus racontait pour dire l'Amour infini de Dieu. (Rappel: une parabole est une petite histoire toute simple, facile à comprendre et qui dit des choses importantes sur Dieu. Elle est comme reliée au Ciel). Le père de l'histoire, c'est Dieu; le fils, c'est sans doute un peu chacun de nous. Prodigue: qui dépense à l'excès. Dans la parabole, le fils est prodigue parce qu'il dépense toute sa fortune. Lorsqu'il revient chez son père, il n'a plus rien mais celui-ci l'accueille les bras grands ouverts et se met à dépenser à l'excès pour lui ( habits, bague, repas, fête). On aurait pu appeler la parabole: "La parabole du père prodigue d'amour." AVEC LES PLUS JEUNES Raconter l'évangile, puis remettre en ordre les images. Chaque enfant relatera ensuite l'histoire à partir des images. Gratienne Disdier Janvier 2016 Qu'est-ce que l'enfant dépense à l'excès? Et le père? Discussion. Chercher dans le texte les mots ou les phrases qui nous semblent importants. Expliquer en faisant le parallèle avec notre existence. Exemple: o o Ligne 3: "Donne-moi ma part d'héritage...". Le fils pense aux biens matériels, à l'argent,... Il n'a pas compris l'essentiel, il n'a pas compris quel héritage il était important de recevoir pour Vivre Pleinement. (Voir Abraham: l'héritage à accueillir, c'est le don merveilleux et perpétuel de Dieu.). Le père ne va pas contre la volonté de son fils; il le laisse avancer à son rythme, il le laisse vivre sa vie... Et pour nous, quel héritage est-il important de recevoir de nos parents? Leurs biens matériels, leur argent ou leur amour, leur courage, leur tendresse, leur générosité,...,? Ligne 6: "Il partit pour un pays lointain". Le jeune homme veut vivre sa vie seul, séparé. Il coupe le lien avec son père pour devenir indépendant ( le mot "lointain" nous indique la distance, le fait de ne plus avoir besoin de...). Peut être un peu comme nous lorsque nous pensons ne plus avoir besoin des conseils, de l'amour, de l'aide de nos parents... Peut-être un peu comme nous, lorsque nous disons que nous n'avons pas besoin de Dieu, que nous pouvons vivre sans Lui. Gratienne Disdier Janvier 2016 o o o o Ligne 6-7: "Il gaspilla toute sa fortune en menant une vie de désordre." Le jeune homme pense vivre en profitant, en dépensant excessivement,... Il gaspille donc, dilapide sa fortune, brûle sa vie par les deux bouts ... Mais un jour, l'essentiel vient à lui manquer: "Une grande famine survint." Il connaît alors le manque, le dénuement, la misère... Il n'a plus rien... En se coupant de son père qui était source de richesse, l'enfant s'appauvrit. En sectionnant nos liens d'amour, nous ruinons peu à peu notre vie. En nous coupant de Dieu, source de dons merveilleux, source d'Une Vie généreuse, nous nous isolons d'un luxuriant "Trésor". Ligne 14: "Alors, il réfléchit." Dans nos moments de manque, dans ces moments où tout semble noir, où nous avons l'impression d'être seuls au ras de la terre, il faut savoir que La Pleine Lumière, Source de Fécondité, existe toujours et qu'Elle ne nous abandonne pas! Ligne 14: "Tant d'ouvriers chez mon père ont du pain en abondance." Le Père peut offrir à chacun ce qui lui est nécessaire pour Vivre Pleinement. Encore faut-il retourner vers Lui, recréer, de notre côté, le lien. Ligne 19: "Il partit donc pour aller chez son père." Nous aussi, quels que soient nos manques, nos erreurs, la distance que nous avons mise entre L'Amour et nous, nous pouvons reprendre Sa route et cela sans aucune crainte (Dieu voit notre envie de changer de vie: ligne 20: son père l'aperçut. Il se précipite à notre rencontre diminuant ainsi notre chemin: ligne 21: il courut. Et tout cela parce qu'Il nous aime infiniment: ligne 21: il fut saisi de pitié et le couvrit de baisers). Pour passer du manque, de la sécheresse, de la "mort" (ligne 15: je meurs de faim!) à La Pleine Vie (vie généreuse, abondante- le veau gras-, joyeuse et réunifiée aux autres -ils commencèrent la fête-), il faut retourner vers Dieu et accueillir ses dons ( se laisser envelopper, couvrir, habiller de grâce, accepter de rétablir le lien, l'alliance- ligne 27: la bague-). " Mon fils était mort, il est revenu à la vie! L'Amour ne donne pas de part d'héritage. Il est comme une source qui coule sans cesse et qui s'offre continuellement aux hommes. Encore faut-il revenir vers Lui et se laisser toucher et transformer par Sa Générosité sans fin! Gratienne Disdier Janvier 2016 Les vrais liens d'amour ne sont pas à couper mais à préserver. Ils ne sont pas "prison" mais plutôt liens souples, élastiques qui préservent la liberté, le choix de l'autre. En résumé. En racontant cette belle parabole, Jésus cherche à nous dire que Dieu est comme ce père tout rempli d'amour. On peut partir loin de Lui et vivre une vie égoïste... Qu'importe! Il nous attend patiemment et Son Amour pour nous est immuable. Lorsque nous revenons vers LUI, il court à notre rencontre, nous ouvre en grand Ses bras, nous accueille au plus près de Son coeur et nous ré-introduit dans La Circulation D'Amour. Nul n'est jamais parti trop loin de Lui! Quel que soit notre passé, nous comptons beaucoup pour Lui; nous sommes précieux à Ses yeux... Histoire vraie: les foulards blancs. "C’est une histoire vraie : Jean, 20 ans, avait fait une saloperie immonde à ses parents. Vous savez... la saloperie dont une famille ne se remet pas, en Gratienne Disdier Janvier 2016 général. Alors son père lui dit: “Jean, fous le camp ! Ne remets plus jamais les pieds à la maison !“ Jean est parti, la mort dans l’âme. Et puis, quelques semaines plus tard, il se dit: “J’ai été la pire des ordures! Je vais demander pardon à mon vieux... Oh oui ! Je vais lui dire: pardon.” Alors, il écrit à son père : “ Papa, je te demande pardon. J’ai été le pire des pourris et des salauds. Mais je t’en prie, Papa, peux-tu me pardonner?” “Je ne te mets pas mon adresse sur l’enveloppe, non... Mais simplement, si tu me pardonnes, je t’en prie, mets un foulard blanc sur le pommier qui est devant la maison. Tu sais, la longue allée de pommiers qui conduit à la maison. Sur le dernier pommier, Papa, mets un foulard blanc si tu me pardonnes.” “Alors je saurai, oui je saurai que je peux revenir à la maison.” Comme il était mort de peur, il se dit: “Je pense que jamais Papa ne mettra ce foulard blanc. Alors, il appelle son ami, son frère, Marc et dit: “Je t’en supplie, Marc, viens avec moi. Voilà ce qu’on va faire : je vais conduire jusqu’à 500 mètres de la maison et je te passerai le volant. Je fermerai les yeux. Lentement, tu descendras l’allée bordée de pommiers. Tu t’arrêteras. Si tu vois le foulard blanc sur le dernier pommier devant la maison, alors je bondirai. Sinon, je garderai les yeux fermés et tu repartiras. Je ne reviendrai plus jamais à la maison.” Ainsi dit, ainsi fait. A 500 mètres de la maison, Jean passe le volant à Marc et ferme les yeux. Lentement, Marc descend l’allée des pommiers. Puis il s’arrête. Et Jean, toujours les yeux fermés, dit: “Marc, mon ami, mon frère, je t’en supplie, est-ce que mon père a mis un foulard blanc dans le pommier devant la maison ?“ Marc lui répond: “Non, il n’y a pas un foulard blanc sur le pommier devant la maison... mais il y en a des centaines sur tous les pommiers qui “conduisent à la maison!” Puissiez-vous, Frères et Soeurs, vous qui avez entendu cette belle histoire du foulard blanc, emporter dans votre coeur des milliers de foulards blancs Ils seront autant de miracles que vous sèmerez partout, en demandant pardon à ceux que vous avez offensés ou en pardonnant vous-mêmes. Alors vous serez des êtres de miséricorde" "Mes plus belles prières", Guy Gilbert. Livret. Gratienne Disdier Janvier 2016 Plier en deux une feuille A4 pour former un petit livret de quatre pages. Coller les images ci-dessous sur chacune des pages. • • • Lire la page 1 qui résume un peu ce que nous avons dit. Observer la reproduction du tableau de Rembrandt (page 2). Chacun exprimera ses impressions. Lire la page 3. Compléter par nos vues personnelles qui ne peuvent qu'enrichir... Peut-être mettre en valeur l'obscurité et la lumière. En ce jour, le fils a retrouvé le père... Cette union est source de beaucoup de clarté (habits jaunes du fils). Ceci nous dit que L'Amour illumine, transfigure ceux qui s'en approchent. (Expliquer le mot "transfigure": change l'aspect, rend plus éclatant, plus lumineux). Les couleurs jaunes, oranges, ors et rouges font penser à un feu (Rappel: Moïse compare Dieu à un Feu), à la beauté du couchant qui donne envie de remercier, au soleil qui permet la vie,... Le fils est transformé par la relation retrouvée! Et nous, comment Le Tout Amour peut-il nous transformer sinon en nous apprenant à aimer chaque jour davantage. En rejoignant Dieu, en Lui ouvrant notre coeur, en accueillant ses dons, nous pourrons devenir, peu à peu, une petite flamme d'amour... qui ne demandera qu'à se propager. Dans ce tableau, on sent quelque chose de brûlant et de doux à la fois! Dieu est ce père brûlant d'Amour et rempli de douceur qui attend notre retour. • Lire et compléter la page 4. L'évangile du Fils prodigue peut très bien être une étape de préparation au sacrement de réconciliation. Gratienne Disdier Janvier 2016 Une icône: En haut, sur la gauche, dans un coin du tableau, comme enfermé dans une situation qui ne le rend pas heureux, le fils, simple gardien de cochons loin de la maison de son père. La terre aride, les cochons noirs, la montagne qui l'enferme, disent sa situation difficile (misère, obscurité, enfermement). Bien assis dans un olivier, il semble réfléchir... A quoi??? Les notions symboliques de l’olivier dans la religion chrétienne étant la paix, la réconciliation, la bénédiction et le sacrifice, on peut penser que ce fils cherche à retrouver une vie plus paisible... Mais pour cela, il lui faudra se dépasser, retourner vers son père, se réconcilier. Le fils regarde en direction de la montagne. Celle-ci n'est pas infranchissable mais demande tout de même un effort. La montagne à franchir sépare la pauvreté de la richesse, la solitude de la communion, la tristesse de la joie, le manque de l'abondance... En haut, sur la droite, le fils en route vers la maison de son père. Il vient de franchir une montagne. Il a fait un effort, s'est dépassé. La route qui mène vers son père est plus facile désormais. Elle descend (on a l'impression que le premier pas franchi, l'enfant est porté!) En bas, l'enfant est accueilli avec amour par son père. L'ambiance est à la fête! On tue le veau gras (en bas, à droite), on danse, on mange! Rien n'est trop beau pour le retour de ce fils! Gratienne Disdier Janvier 2016 Sur internet, un dessin animé en trois parties: Le fils prodigue partie 1: environ 10 minutes: Cliquer sur le lien: http://dailymotion.virgilio.it/video/x9v4k3_le-fils-prodiguepartie1_webcam?from=rss Le fils prodigue partie 2: environ 8 minutes: cliquer sur le lien: http://www.dailymotion.com/video/x9v5cf_le-fils-prodigue-partie2_webcam Le fils prodigue partie 3: environ 8 minutes: cliquer sur le lien: http://www.dailymotion.pl/video/x9v5r0_le-fils-prodiguepartie3_webcam?from=rss Quelques jeux. MOTS CROISES Gratienne Disdier Janvier 2016 Réponses: parabole, famine, vie, bague, gaspiller, prodigue, mort, héritage, Dieu, pauvreté, fils, embrasser, manque, abondance, fête, festin, veau, alliance. REMETS EN ORDRE (Pour plus de facilité, les deux phrases ont été séparées par un blanc) "Mon père, j'ai péché contre Dieu et contre toi, je ne suis plus digne que tu me regardes comme ton fils..." Le père répondit: "Nous allons faire un festin et nous réjouir car mon fils que voici était mort et il est revenu à le vie!" MOT CACHE Retrouve ce mot qui nous parle de la vie avec Dieu. Pour le retrouver, barre les lettres que tu vois trois fois. Réponse: abondance. Gratienne Disdier Janvier 2016 MOT CACHE DANS LES CASES JAUNES N'oublions pas ce mot important! Réponses: Chat, lune, soleil, araignée, bateau, pont, cochon, cerise. Le mot caché est alliance. Gratienne Disdier Janvier 2016 (pour une "lecture au fil du texte", un "commentaire" ou des "questions pour lire", cliquer au bas de la page) Lc 15,1 Les collecteurs d'impôts et les pécheurs s'approchaient tous de lui pour l'écouter. 2 Et les Pharisiens et les scribes murmuraient; ils disaient: «Cet homme-là fait bon accueil aux pécheurs et mange avec eux»! 3 Alors il leur dit cette parabole: «Lequel d'entre vous, s'il a cent brebis et qu'il en perde une, ne laisse pas les quatre-vingt dix-neuf autres dans le désert pour aller à la recherche de celle qui est perdue jusqu'à ce qu'il l'ait retrouvée? 5 Et quand il l'a retrouvée, il la charge tout joyeux sur ses épaules, 6 et, de retour à la maison, il réunit ses amis et ses voisins, et leur dit: "Réjouissez-vous avec moi, car je l'ai retrouvée, ma brebis qui était perdue"! 7 Je vous le déclare, c'est ainsi qu'il y aura de la joie dans le ciel, pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de conversion. 4 «Ou encore, quelle femme, si elle a dix pièces d'argent et qu'elle en perde une, n'allume pas une lampe, ne balaie la maison et ne cherche avec soin jusqu'à ce qu'elle l'ait retrouvée? 9 Et quand elle l'a retrouvée, elle réunit ses amies et ses voisines, et leur dit: "Réjouissez-vous avec moi, car je l'ai retrouvée, la pièce que j'avais perdue"! 10 C'est ainsi, je vous le déclare, qu'il y a de la joie chez les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit». 8 Il dit encore: «Un homme avait deux fils. 12 Le plus jeune dit à son père: "Père, donne-moi la part de bien qui doit me revenir". Et le père leur partagea son avoir. 13 Peu de jours après, le plus jeune fils, ayant tout réalisé, partit pour un pays lointain et il y dilapida son bien dans une vie de désordre. 14 Quand il eut tout dépensé, une grande famine survint dans ce pays, et il commença à se trouver dans l'indigence. 15 Il alla se mettre au service d'un des citoyens de ce pays qui l'envoya dans ses champs garder les porcs. 16 Il aurait bien voulu se remplir le ventre des gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui en donnait. 17 Rentrant alors en lui-même, il se dit: "Combien d'ouvriers de mon père ont du pain de reste, tandis que moi, ici, je meurs de faim"! 18 Je vais aller vers mon père et je lui dirai: "Père, j'ai péché envers le ciel et contre toi. 19 Je ne mérite plus d'être appelé ton fils. Traite-moi comme un de tes ouvriers". 20 Il alla vers son père. Comme il était encore loin, son père l'aperçut et fut pris de pitié: il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. 21 Le fils lui dit: "Père, j'ai péché envers le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d'être appelé ton fils" 22 Mais le père dit à ses serviteurs: "Vite, apportez la plus belle robe, et habillez-le; mettez-lui un anneau au doigt, des sandales aux pieds. 23 Amenez le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons, 24 car mon fils que voici était mort et il est revenu à la vie, il était perdu et il est retrouvé". Et ils se mirent à festoyer. 11 Son fils aîné était aux champs. Quand, à son retour, il approcha de la maison, il entendit de la musique et des danses. 26 Appelant un des serviteurs, il lui demanda ce que c'était. 27 Celui-ci lui dit: "C'est ton frère qui est arrivé, et ton père a tué le veau gras parce qu'il l'a vu revenir en bonne santé". 28 Alors il se mit en colère et il ne voulait pas entrer. Son père sortit pour l'en prier; 29 mais il répliqua à son père: "Voilà tant d'années que je te sers sans avoir jamais désobéi à tes ordres; et, à moi, tu n'as jamais donné un chevreau pour festoyer avec mes amis. 30 Mais quand ton fils que voici est arrivé, lui qui a mangé ton avoir avec des filles, tu as tué le veau gras pour lui"! 31 Alors le père lui dit: "Mon enfant, toi, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. 32 Mais il fallait festoyer et se réjouir, parce que ton frère que voici était mort et il est vivant, il était perdu et il est retrouvé"». 25 Lecture au fil du texte de Lc 15 L’enfant prodigue : « il fallait festoyer… » Comment faut-il appeler cette parabole ? Celle du fils prodigue ? Du fils perdu ? Du fils retrouvé ? Du père prodigue ? La diversité des titres révèle la diversité des lectures de ce texte célèbre. Relisons, une fois de plus, la parabole mais en prenant soin de ne pas l’isoler de son contexte. Les murmures Après ses débuts en Galilée, Jésus monte vers Jérusalem. Il exerce un pouvoir d’attraction sur les gens de mauvaise vie au g Ces gens sont les tenants de ''l’orthodoxie'' et de ''l’orthopraxie'' : ils connaissent la Loi et la mettent en pratique. Ils contestent Gratienne Disdier Janvier 2016 avait accepté l’hospitalité de Lévi le collecteur d’impôts (Lc 5,29-32), ils avaient déjà murmuré. Simon le pharisien avait égalem laissé une pécheresse inonder ses pieds de larmes et de parfum (Lc 7,36-50). Mais Jésus avait parlé longuement aux pharisie comprendre les gestes qu’elle fait. Dans notre texte, nous sommes dans la même configuration. Jésus accomplit un programm proclamer aux captifs la libération et aux aveugles le retour à la vue. Mais les pires aveugles sont ceux qui refusent de voir cla paraboles de miséricorde bâties sur le même modèle : quelqu’un perd une partie de ce qu’il possède, la retrouve et se réjouit plus développée, celle du père et des deux fils, deux histoires parallèles mettent en scène un homme et une femme – ce para qui ont respectivement perdu et retrouvé une brebis et une pièce d’argent. L’objet perdu D’une parabole à l’autre, « l’objet perdu » gagne en importance. Bien que le berger soit aisé et la femme pauvre, le premier n’ seconde a perdu un dixième de son argent. Le dernier par contre a perdu la moitié de ses fils. La perte est considérable, d’au objet, mais d’un être humain et d’un être humain très proche. Mais, paradoxalement, plus l’importance de « l’objet perdu » aug pour le chercher. Le berger parcours le désert, la ménagère fouille la maison, mais le père ne bouge pas, du moins dans un p L’objet retrouvé Dans les deux premières paraboles, le narrateur ne s’attarde pas sur les circonstances des retrouvailles. L’objet perdu a été r dans la troisième parabole qui, après avoir décrit le départ du fils à l’étranger, s’arrête longuement sur les conséquences de s destinée à faire frémir d’horreur un auditoire juif. Par un effet de focalisation interne, le narrateur nous livre les états d’âme du de son père et même celle des porcs qu’il garde. Sa conversion, dans le sens étymologique de faire demi-tour, est provoquée un ouvrier. Les retrouvailles se font dans un mouvement conjoint du fils et du père, l’un vers l’autre. Mais le fils n’est retrouvé Les réjouissances Les trois paraboles se terminent par la joie d’avoir retrouvé ce/celui qui était perdu. Il y a cependant de grandes différences. L la nature des réjouissances, mais disent qui est invité. Elles sont immédiatement suivies d’une explication qui montre la joie d pécheur. La troisième parabole n’est pas commentée par le narrateur mais par le père. Les réjouissances sont précisées : il s largement l’attente du fils cadet qui rêvait des restes de pain des ouvriers de son père. Un invité récalcitrant Le repas final de la parabole rejoint la situation du paraboliste qui mange avec les pécheurs. Dans la fiction comme dans la ré participer au repas ? « Mangeons et festoyons » lance le père de la parabole à la cantonade. Pour lui, tout le monde est invité colère et lance des accusations, sans preuve, contre son père et son frère, lui aussi sorti à sa rencontre (Ton fils que voici...). donné un chevreau ? Lui en a-t-il demandé un ? Pourquoi n’amène-t-il pas ses amis à la maison pour manger du chevreau ? comme son frère ? Pourquoi accuse-t-il son frère – qu’il appelle ‘ton fils’ – d’avoir mangé l’avoir du père avec des filles ? Com péché = femmes. Les lectrices de la parabole apprécieront. La parabole s’achève donc sur une question : le fils aîné entrera-t bien de fournir la réponse. Celle-ci appartient aux auditeurs...et aux lecteurs. Il fallait festoyer et se réjouir Par ses paraboles, Jésus offre à ses auditeurs un parcours de conversion. Après avoir invité les pharisiens et scribes à s’assi » et à partir à la recherche de celui qui s’égare, Jésus les amène à contempler la pitié du père (« les entrailles de bonté » selo qui revient. Cet accueil que Jésus enseigne et qu’il met en pratique correspond à la volonté de Dieu. C’est quelque chose d’im Jésus. Le salut par l’accueil des pécheurs et le pardon des péchés procure la joie. Par contre, celui qui refuse d’entrer dans ce tristesse. Il est réduit à porter un regard haineux – et jaloux peut-être – sur celui qui a osé manger loin du père avec des filles, à murmurer contre celui qui l’accueille et lui signifie qu’il est pardonné. « Le fils aîné, ô Seigneur, c’est moi » L’évangile de Luc appelle le lecteur à faire la même démarche de conversion. Celui-ci devra faire l’effort de lire la séquence d le personnage qui l’arrange. Un lecteur croyant, au cours d’une célébration liturgique, peut chanter « Le front baissé, l’enfant p guère dérangeant. L’histoire se termine bien, par un repas de fête. S’assimiler au fils aîné est une autre affaire. La parabole d ''happy end'', elle laisse entendre la perte du fils aîné si celui-ci s’obstine dans son aveuglement. Elle devient une pressante in remette en cause son comportement envers Dieu et envers les autres et plus particulièrement ceux qu’il considère comme pe Gratienne Disdier Janvier 2016 Commentaire sur Lc 15 Lc 15 : la parabole du fils ''prodigue'' Jésus, les pécheurs et les justes. Voilà les gens mis en scène par Lc 15,1-2. En soi la situation n'est pas neuve. Elle est apparue pour la première fois lors du festin donné par Lévi, collecteur d'impôt appelé à devenir disciple (Lc 5,27-32). Interrogé sur sa participation, Jésus avait répondu par l'image du médecin et des malades, ajoutant ''Je suis venu appeler non pas les justes mais les pécheurs pour qu'ils se convertissent''. Dix chapitres plus loin, si le groupe des pécheurs s'accroît autour de lui (cf. le ''tous'' du v.1), les justes - les pharisiens - ont exactement les mêmes ''murmures'' (cf. 5,30 et 15,2). Devant leur résistance tenace, Jésus raconte une triple parabole. Un même motif - celui de la joie nécessaire - y est repris trois fois avant de se heurter à un obstacle - le refus du frère - dont nous ne saurons jamais s'il est levé puisque l'histoire s'interrompt. Cette manière de raconter où les rôles de la narration viennent à s'intervertir (le conteur se tait, à l'auditeur de le relayer) est éminemment active. Il pourrait bien s'y jouer la vérité de notre relation au Christ. Car le Christ appartient à la fois à l'univers du récit de Luc (comme personnage) et à l'univers du lecteur croyant (ressuscité, il est objet de foi). Variations sur un thème L'histoire s'interrompt. Le narrateur suit scrupuleusement la manière de faire de son héros, Jésus. Le fils aîné participera-t-il a des auditeurs de la parabole d'un part et des lecteurs de l'évangile de l'autre. En effet, le récit évangélique est construit en une poupées russes) : Luc nous raconte < Jésus raconte aux pharisiens < le père raconte à son aîné… En suspendant la fin de la leurs auditeurs/lecteurs à se confronter au système de valeurs du père : ''il fallait festoyer''. Pourquoi donc le père estime-t-il cela nécessaire ? Une réponse a été déclinée dans les deux premiers mouvements de la trip réjouit Dieu. Les trois histoires sont en effet liées entre elles par un même motif qui revient presque dans les mêmes termes : d'argent, fils/frère - était ''perdu'' (cf. v. 6.9.23-24.32). Les deux premiers mouvements sont brefs avec, en point d'orgue, la joie divine. Un homme, une femme, la terre, le ciel : mine L'intrigue est presque semblable et les différences participent du plaisir de la narration, ce qui ne les empêche pas de faire se ce qui est perdu et ce qui ne l'est pas, entre ''l'unique'' pécheur et les 99 justes. Par ailleurs le conteur met l'accent non sur les déployée par le chercheur : berger, ménagère et… Dieu. Voilà ce que nul ne peut ignorer : Dieu est capable de se mettre en q avec un réalisme souriant (la lampe, le balai), la première s'arrête sur la tendresse des retrouvailles (la brebis sur les épaules) tendus par l'effort, se répand, se diffuse. Ainsi, par répétition, s'imprime dans la mémoire un système de valeurs dont Jésus p celui-là même de Dieu. Système bien en place au moment où commence la troisième histoire. Une histoire qui se déploie « Lequel d'entre vous… » Jésus avait identifié ses auditeurs au berger. Avec la ménagère et le père, l'identification s'est estom l'ampleur sur une intrigue inchangée (v.11-24). Situation de départ : un homme avait cent brebis, une femme avait dix pièces attend donc que l'action se noue par ''la perte'' de l'un des deux fils. Ce qui arrive effectivement (demande d'héritage, départ d d'une recherche active de la part du père. Par ailleurs, alors que la brebis - et à plus forte raison la pièce d'argent - était passiv d'aventure en aventure, poussé à bout par la famine, il envisage de rentrer au bercail. Le dénouement des deux premières his berger ou de la femme. Ici il est dans la conjonction du retour du fils et de l'attente du père. La situation finale, comme il se do Les variations de l'intrigue, soulignées par des changements de rythme, se concentrent sur l'action principale et le dénouemen sur la voix intérieure de l'affamé (v. 17-19). Dans le dénouement, accélération sur la course du père : les verbes se précipiten intérieur. Non seulement la pitié fait bouger le corps, mais elle met en émoi toute la maisonnée. Elle est source de joie. Que p L'histoire pourrait se terminer là. Elle suivrait assez exactement la trame des deux autres. C'est alors que Jésus, négligeant l'é ciel etc.'' cf. v.7 et 10), attire notre regard du côté de celui qui ne s'est pas perdu, la brebis sage, le juste. Rebondissement. La parabole et le récit évangélique Jésus relance la parabole. Le héros est cette fois-ci le fils aîné. Sa colère et son refus d'entrer dans la maison nouent l'action intervention suffira-t-elle au dénouement ? On l'a vu, le conteur, Jésus, se tait. Ce qui met ses auditeurs dans l'embarras. D'un la triple intrigue précédente, dont le père ; de l'autre ils ont à décider de la réaction du nouveau héros, ce fils récalcitrant qui p Gratienne Disdier Janvier 2016 car sa colère va au-delà de leurs ''murmures'', cf. v.2 et 28). D'intrigue répétée (le berger, la ménagère) en intrigue amplifiée (l pharisiens devant l'aîné. S'ils le font rentrer dans la fête, alors eux-mêmes rentrent dans le système de valeurs adopté par le p mesure et se paye, échecs et réussites, monde de l'aîné… mais aussi du cadet. L'un et l'autre disent ''donne'' (v. 12 et 29), l'u serviteur (v.19 et 29) : ils sont frères plus qu'ils ne croient ! Fraternité défectueuse, filiation défectueuse, qui se dévoilent comm Grâce à la fiction révélatrice, les pharisiens sont face à eux-mêmes. Que vont-ils faire ? La suite de l'évangile n'invite guère à ricaneurs, interrogateurs, scandalisés ici ou là (Lc 16,24 ; 17,20 ; 19,39) mais hors course, absents de la Passion. Une seule f uniquement des leurs ?) car Jésus a choisi de loger chez Zachée, installant résolument (''il faut'', v. 5) la parabole dans la réal sauver ce qui était perdu'' (Lc 19,1-10). Au prix de sa vie : ''Il faut que le Fils de l'Homme soit livré…'' (Lc 24,7), livré par ceuxrejoint la fiction : à l'image du berger, de la ménagère et du père, Jésus engage tout son être, et signe de son corps sa compa Le récit évangélique et ses lectures Seul le lecteur de Luc peut d'ailleurs faire le lien entre les personnages de la parabole et ceux de l'évangile. Avec cette étrang personnage) et hors du récit (il est Ressuscité). La vérité de la relation vivante du lecteur croyant avec lui s'articule sur une faç s'interrompant brusquement, la parabole laisse en suspens trois manières de voir les choses. La première est celle du serviteur qui informe le fils aîné (v.27). Neutre, peu engagée, elle reste superficielle. La deuxième est blessure narcissique mais elle permet ensuite de re-situer le mérite comme un fruit de l'alliance (''Tout ce qui est à moi est à to 24 au v. 32, il bégaie, insigne faiblesse : pas d'autre raison à la joie que la vie de l'autre. Jésus les laissent toutes trois en bala la Croix. Luc à son tour transmet le jeu à ses lecteurs. Devant l'énigme Jésus, quelle réaction ? L'évangile peut laisser indiffér provoquant appel à l'aide ou rejet. Il peut enfin inviter à opter joyeusement pour le don total. Peut-être voyageons-nous toute n Ironie, encouragement ? Luc raconte que le premier à rentrer au Paradis des justes est un malfaiteur (Lc 23,43). Une sorte de Questions pour lire Lc 15 Lc 15 la parabole de l'enfant prodigue Cette parabole est très connue. À relecture, elle réserve toujours des surprises. Voici une proposition, parmi d'autres, pour la relire en groupe. Première étape : Avant de lire, réveiller la mémoire ! Avant de relire le texte, chaque participant note sur une feuille de papier - le résumé de la parabole et la leçon qu'il en tire - le titre qu'il donne à la parabole Deuxième étape : lire à haute voix l'ensemble du chapitre 15 Combien y a-t-il de paraboles ? À qui sont- elles adressées ? Quels liens y a-t-il entre les paraboles ? Relevez les ressemblances et les différences. Voici quelques pistes : - Qui a perdu quelque chose ? - Quel pourcentage de son «avoir» a-t-il perdu ? - Sur quoi les récits mettent-ils l'accent ? Sur celui (ou celle) qui a perdu ? Sur ce qui est perdu ? Sur ce qui n'est pas perdu ? Sur ce qui est retrouvé ? Troisième étape : interpréter le texte Dans ces récits, à quel(s) personnage(s) les pharisiens "murmureurs" peuvent-ils être identifié(s) ? Et nous ? À qui pouvons-nous nous identifier ? Que pensons-nous du Dieu présenté par Jésus ? Gratienne Disdier Janvier 2016