Enquête sur la Santé Sexuelle et Reproductive des
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Enquête sur la Santé Sexuelle et Reproductive des
Royaume des Pays-Bas République du Burundi Enquête sur la Santé Sexuelle et Reproductive des Adolescent(e)s et des Jeunes Adultes RAPPORT D’ENQUÊTE 2014, BURUNDI Référence pour citation: Swiss TPH. 2015. Enquête sur la Santé Sexuelle et Reproductive des Adolescent(e)s et Jeunes – Rapport d’enquête du Burundi : Bâle, Swiss TPH. Cette publication et les annexes sont disponibles sur le site du Swiss TPH: www.swisstph.ch/nextgeneration Code QR: Outils: Carolyn Blake, Yajna Elouard, Sara Gari, Nina Ndabhiore, Joëlle Schwarz, Carine Weiss. Analyse statistique: Kemi Awe, Merten, Joëlle Schwarz, Carine Weiss. Sonja Rédaction du rapport: Carolyn Blake, Jana Gerold, Joëlle Schwarz, Carine Weiss. Coordination de l’enquête: Carolyn Blake, Deogratias Buzingo, Nina Ndabihore, Joëlle Schwarz, Carine Weiss. Formation des enquêteurs: Carolyn Blake, Yajna Elouard, Nina Ndabihore, Carine Weiss. Institut Tropical et de Santé Publique Suisse Socinstrasse 57 – Boîte postale 4002 Bâle - Suisse www.swisstph.ch EQUIPE TECHNIQUE / AUTEURS Equipe Swiss TPH: Carolyn Blake, Yajna Elouard, Jana Gerold, Adriane Martin Hilber, Sonja Merten, Nina Ndabihore, Joëlle Schwarz, Carine Weiss. COMITE DE PILOTAGE Dr NIZIGIYMANA Dionis, Dr NICAYENZI Dieudonné, Dr NGIRIGI Liboire, Dr JUMA NDEREYE, Dr Asmini HASSAN, Dr RUBEYA Paul Claudel, Le directeur pays Cordaid Burundi, Un délégué de I'OMS, Un délégué de I'UNFPA, BUKURU Pamphile, NKINDIYABARIMAKURINDA Sublime, HARIMENSHI Alice, NDAYISHIMIYE Antoine. CONTRIBUTIONS Design de l’étude: Sonja Merten et Adriane Martin Hilber. Coordination pour le pilote et la collecte de données: Carolyn Blake, Deogratias Buzingo, Yajna Elouard, Adriane Martin Hilber, Nina Ndabihore, Joëlle Schwarz, Carine Weiss. Superviseurs de la collecte de données: Dusenge Floride, Gahimbare Aline, Ndikumana Janvier, Ngirimbere Merthus, Nikwibitanga Ambroise, Siboniyo Angélique, Simbare Sylvestre, Tuyishime Médiatrice. Enquêteurs/enquêtrices: Akimana Sandrine, Bigirimana Joël, Dusabe Josephine, Gahungu Pierre Claver, Girukwishaka Félicité, Hatungimana Christine, Ingabire Didiane, Irutingabo Francine, Kamikazi Marcelline, Kanyange Yvette, Kavakure M. Grâce, Madeberi Jean Bosco, Mukerabirori Fabiola, Munezero Bebelyne, Musaneza Espérance, Ndayikeje Daphrose, Ndayisaba Caritas, Ndayisenga Delphine, Ndereyimana Eric, Ndikuriyo Justin, Nduwimana Donatien, Nduwimana Georges, Ngabire Eric, Nibizi Suzanne, Nininahazwe Evelyne, Niyomwungere Guy Nestor, Niyonkuru David, Niyonkuru Fidelité, Niyuhire Francine, Niyukuri Médard, Nizera Juliette, Nkunzimana Pierre Claver, Nkurunziza Emery, Nsabimana Richard, Nsabumuremyi Jean Claude, Nzogera Fabien, Rabuhore Joselyne. Crédit photo de couverture : J. Schwarz. Remerciements La réalisation de cette enquête a été rendue possible grâce au financement du Ministère des affaires étrangères néerlandais, dans le cadre du programme Génération Future. De plus, nous remercions le Gouvernement burundais, en particulier le Ministère de la santé publique et de la lutte contre le sida à travers son Programme national de la santé reproduction ainsi que les autorités provinciales, communales et collinaires qui ont facilité l’enquête. Avertissement Les avis et idées présentés dans ce rapport sont ceux des auteurs et n’impliquent ou ne reflètent pas nécessairement l’opinion de l’Institut Tropical et de Santé Publique Suisse. Contacts Swiss Tropical and Public Health Institute Socinstrasse 57 - P.O. Box 4002 Basel - Switzerland www.swisstph.ch Dr. Adriane Martin Hilber Project Leader Swiss Centre for International Health Department T: +41 61 284 8337 Email: [email protected] Dr. Sonja Merten Research coordinator Epidemiology and Public Health Department T: +41 61 284 83 87 Email: [email protected] Avril 2015 Cordaid P.O.Box 16440, 2500 BK The Hague, The Netherlands www.cordaid.nl Karin de Graaf Programme Manager "SRH Next Generation" Business Unit Healthcare T: + 31 (0)70 3136 528 F: + 31 (0)70 3136 511 Email: [email protected] Cordaid Burundi Dr Ndayishimiye Juvénal SRH Project Manager & Coordinateur PBF T - office: +257 22 21 0199 T - mobile +257 77 762 164 Email: [email protected] Acronymes ASC BM / WB CAP CPN DBC DIU EDS FBP FOSA HE IPPF IST ISTEEBU KFW ODK ODM OMS ONG PF PNSR RDC Sida SNIS SSR Swiss TPH UNFPA USAID VBG VIH Agent de santé communautaire Banque mondiale Connaissances, Attitudes et Pratiques Consultation prénatale Distribution à base communautaire Dispositif intra-utérin Enquête démographique et de santé Financement basé sur la performance Formation sanitaire Health Entrepreneurs International Planned Parenthood Federation Infection sexuellement transmissible Institut national de Statistiques et Etudes Economiques du Burundi Kreditanstalt für Wiederaufbau (German Development Bank) Open Data Kit Objectifs de Développement du Millénaire Organisation mondiale de la santé Organisation non-gouvernementale Planification familiale / Planning familial Programme National de Santé de la Reproduction République démocratique du Congo Syndrome d'immunodéficience acquise Système national d’information sanitaire Santé sexuelle et de la reproduction Swiss Tropical and Public Health Institute / Institut tropical et de santé publique suisse United Nations Population Fund United States Agency for International Development Violence basée sur le genre Virus de l'immunodéficience humaine ii Table des matières Acronymes ii Tableaux v Principaux résultats 7 1 2 3 4 Introduction 10 1.1 10 Contenu du rapport Contexte 12 2.1 Les jeunes, la santé sexuelle et reproductive et les droits 12 2.2 Planning familial 13 2.3 Violence interpersonnelle et basée sur le genre 14 2.4 Le système de santé au Burundi 15 Méthodologie 17 3.1 Conception de l’étude 17 3.2 Lieu de l’étude et population concernée 17 3.3 Considérations sur l’échantillonnage 18 3.4 Stratégie d’échantillonnage et de recrutement 18 3.5 Instruments et mesures 20 3.6 Ethique et autorisations 20 3.7 Collecte et gestion des données 21 3.8 Analyse des données 21 Résultats de l’enquête communautaire 23 4.1 Caractéristiques sociodémographiques des jeunes 23 4.2 Premiers rapports sexuels et éducation à la sexualité 33 4.3 Utilisation des services de SSR 42 4.4 Taux de grossesse chez les adolescentes 46 4.5 Planning familial 47 4.5.1 Connaissances du planning familial 47 4.5.2 Utilisation de contraceptifs 50 4.5.3 Qualité des conseils du planning familial 56 4.5.4 Besoin et demande de planning familial 57 4.5.5 Perceptions et croyances autour du planning familial 60 4.5.6 Taux et raisons pour la discontinuation 63 iii 4.6 5 6 7 Violence interpersonnelle et basée sur le genre 63 Résultats de l’enquête auprès des professionnels de santé 69 5.1 Caractéristiques des professionnels de santé 69 5.2 Services de SSR 71 5.3 Planning familial 76 5.4 Formation en SSR 79 5.5 Satisfaction au travail 80 5.6 Croyances et perceptions des professionnels de santé autour de la SSR 81 Résultats de l’enquête auprès des agents de santé communautaire 86 6.1 Caractéristiques des ASC 86 6.2 Sensibilisation et fourniture de services de santé 88 6.3 Formation des ASC en SSR 92 6.4 Planning familial 94 6.5 Croyances et perceptions des ASC autour de la SSR 95 Discussion 7.1 98 Limites 103 8 Conclusions 106 9 Références 107 Appendix A: Effet du plan d’échantillonnage pour quelques indicateurs clés iv 108 Tableaux Tableau 1 Description de l’échantillon, par sexe, âge et province ......................................... 23 Tableau 2 Caractéristiques des jeunes: statut marital, religion et scolarisation ..................... 25 Tableau 3 Raisons pour arrêter l’école ................................................................................. 26 Tableau 4 Organisation du lieu de vie des jeunes ................................................................ 27 Tableau 5 Biens possédés par les ménages ........................................................................ 28 Tableau 6 Perception de la situation économique et revenus des ménages ......................... 29 Tableau 7 Dépenses quotidiennes et de santé ..................................................................... 30 Tableau 8 Perception de la sécurité alimentaire ................................................................... 31 Tableau 9 Exposition aux médias ......................................................................................... 32 Tableau 10 Lieux fréquentés par les jeunes ......................................................................... 33 Tableau 11 Premiers rapports sexuels et éducation à la sexualité ....................................... 35 Tableau 12 Éducation à la sexualité par lieu ........................................................................ 36 Tableau 13 Connaissances liées à la sexualité .................................................................... 39 Tableau 14 Perceptions des jeunes sur les grossesses chez les femmes non mariées........ 41 Tableau 15 Utilisation et barrières d'accès aux services SSR .............................................. 43 Tableau 16 Type de services SSR utilisé dans les 12 derniers mois .................................... 44 Tableau 17 Utilisation des services SSR, par type de prestataire ......................................... 45 Tableau 18 Nb d’enfants, actuellement enceinte, et taux de grossesse chez les adolescentes47 Tableau 19 Connaissances des méthodes contraceptives ................................................... 48 Tableau 20 Exposition à l’information sur la PF et aux services PF ...................................... 49 Tableau 21 Méthode préférée de planification familiale parmi les jeunes ............................. 50 Tableau 22 Nouvelles adhésions aux méthodes modernes de PF, 12 derniers mois ........... 51 Tableau 23 Utilisation des méthodes de PF, par type de méthode et statut marital .............. 52 Tableau 24 Raisons pour ne pas utiliser de contraceptifs lors du dernier rapport ................. 53 Tableau 25 Utilisation d'un contraceptif lors du dernier rapport sexuel ................................. 54 Tableau 26 Perception de sa propre efficacité à négocier les rapports sexuels et l’utilisation de contraception ................................................................................................................... 55 Tableau 27 Fournisseurs de services PF ............................................................................. 56 Tableau 28 Choix éclairé ...................................................................................................... 57 Tableau 29 Utilisateurs potentiels et actuels de méthodes modernes parmi les jeunes sexuellement actifs ............................................................................................................... 58 Tableau 30 Intention d’utilisation future de contraception parmi les jeunes sexuellement actifs non utilisateurs (1) ................................................................................................................ 59 Tableau 31 Intention d’utilisation future de contraception parmi jeunes sexuellement actifs non utilisateurs (2) ................................................................................................................ 60 v Tableau 32 Perceptions et croyances autour de la planification familiale ............................. 62 Tableau 33 Discontinuation de méthodes contraceptives, par type de méthode ................... 63 Tableau 34 Violence physique et sexuelle ............................................................................ 65 Tableau 35 Auteurs de la violence interpersonnelle ............................................................. 66 Tableau 36 Divulgation d’un acte de violence sexuelle ......................................................... 66 Tableau 37 Croyances liées à la violence interpersonnelle et VBG ...................................... 68 Tableau 38 Caractéristiques des professionnels de santé .................................................... 70 Tableau 39 Nombre d’années moyen d’expérience professionnelle ..................................... 71 Tableau 40 Services disponibles dans les formations sanitaires .......................................... 73 Tableau 41 Perception des connaissances et capacités à fournir des services SSR aux jeunes .................................................................................................................................. 75 Tableau 42 Acceptabilité et qualité des services adaptés aux jeunes ................................... 76 Tableau 43 Connaissances des méthodes de PF parmi les professionnels de santé ........... 77 Tableau 44 Méthodes de PF offertes et préférées pour les adolescent(e)s .......................... 78 Tableau 45 Conseils en matière de PF selon les professionnels de santé............................ 79 Tableau 46 Formations reçues ............................................................................................. 79 Tableau 47 Intérêts pour des formations additionnels .......................................................... 80 Tableau 48 Satisfaction au travail ......................................................................................... 81 Tableau 49 Perceptions et croyances des professionnels de santé autour de la SSR .......... 83 Tableau 50 Perceptions des professionnels de santé autour de la grossesse des femmes non mariées ......................................................................................................................... 85 Tableau 51 Caractéristiques des agents de santé communautaire ....................................... 87 Tableau 52 Activités des ASC .............................................................................................. 88 Tableau 53 Visites et activités de sensibilisation .................................................................. 89 Tableau 54 Sujets de sensibilisation..................................................................................... 90 Tableau 55 Services de SSR fournis par les ASC ................................................................ 91 Tableau 56 Niveau de confiance des ASC pour la sensibilisation SSR auprès des jeunes... 92 Tableau 57 Sujets de santé parcourus lors des formations reçues ....................................... 93 Tableau 58 Formation des ASC en services adaptés aux jeunes ......................................... 93 Tableau 59 Connaissances des ASC en méthodes de planning familial............................... 94 Tableau 60 Méthodes recommandées par les ASC aux adolescent(e)s ............................... 95 Tableau 61 Croyances et perceptions des ASC autour de la SSR ....................................... 96 Tableau 62 Croyances des ASC autour de la grossesse des femmes non mariées ............. 97 6 Principaux résultats Qui sont les jeunes au Burundi ? La majorité des jeunes interrogés ont déclaré être célibataires et vivre avec leur(s) parent(s) ou avec un proche. Plus de la moitié des sujets interrogés ont déclaré avoir un certain niveau d'éducation, 58% d'entre eux étant actuellement à l'école ; cependant beaucoup de jeunes n'ont bénéficié d'aucun accès à l'éducation (15% des jeunes femmes et 5% des jeunes hommes). Des proportions très élevées des jeunes participaient à un service religieux au moins une fois par semaine (90%), suivi par les activités communautaires (33%) et les centres de jeunesse (12%). En règle générale, les jeunes hommes participaient plus activement aux activités sportives (66%) que les jeunes femmes (37%). La Terminologie au sujet de proportion de jeunes écoutant la radio au moins une fois par l’échantillon de l’enquête semaine était élevée (63%), et 56 % des sujets interrogés ont Jeunes : 15-24 ans déclaré posséder un téléphone portable. L'accès à Internet était Adolescent(e)s: 15-19 ans assez bas, légèrement plus élevé parmi les jeunes hommes Jeunes adultes : 20-24 ans (4%) que parmi les jeunes femmes (1%). Quelles sont les connaissances des jeunes en matière de sexualité ? Environ la moitié des jeunes interrogés (53%) ont bénéficié d'une éducation à la sexualité ; et 32% ont bénéficié de ces informations au cours des 12 derniers mois. Le premier lieu où est dispensée cette éducation à la sexualité est les écoles (91%) suivies des centres de santé (8%). Malgré l'éducation à la sexualité récemment reçue, les connaissances en matière sexuelle étaient assez faibles et inégales. Les jeunes avaient des connaissances particulièrement faibles concernant les périodes de fécondité des femmes. Par exemple, près de la moitié des jeunes ont déclaré qu'une femme ne pouvait pas tomber enceinte lors de sa première relation sexuelle (56%) ; et 54% pensaient que les pilules contraceptives protégeaient contre les infections sexuellement transmissibles et le VIH - les deux réponses étant fausses. En règle générale, les jeunes hommes ont eu de meilleurs résultats (46%) que les jeunes femmes (28%) - mesurés selon la capacité à répondre correctement à 6 questions sur 7. Qui est sexuellement actif ? Parmi les jeunes, plus de femmes (32%) que d'hommes (24%) ont répondu avoir déjà eu des relations sexuelles, bien que l'âge médian des premières relations chez les femmes était de 19,2 ans et chez les hommes, de 18,9 ans. Parmi les jeunes célibataires, 11% ont déclaré avoir déjà eu des relations sexuelles, par rapport à 46% des jeunes étant engagés dans une relation mais vivant séparément. La majorité des jeunes adultes (20-24 ans) ont déclaré avoir déjà eu des relations sexuelles (51%), en comparaison avec 12% chez les adolescent(e)s (15-19 ans). Qui a recours aux services de santé sexuelle et de la reproduction, et où les reçoivent-ils ? Plus de jeunes femmes que de jeunes hommes ont déclaré avoir déjà eu recours aux services de santé sexuelle et de la reproduction (SSR). La majorité d'entre eux y a accédé au cours des 12 derniers mois. Les jeunes ayant recours à ces services étaient également 7 plus nombreux à être mariés ou en concubinage (74%), en comparaison avec les jeunes engagés dans une relation mais vivant séparés (23%) ou avec les célibataires (7%). En règle générale, les jeunes accèdent essentiellement à ces services dans les centres de santé (63%), puis dans les hôpitaux (19%). Qui sont les jeunes ayant des enfants ? Les jeunes interrogés ayant des enfants étaient principalement des jeunes adultes (31%) et dans une moindre mesure des adolescent(e)s (2%). Une majorité des jeunes qui étaient mariés et vivaient ensemble avaient des enfants (72%). Parmi les jeunes femmes enceintes ou ayant déjà eu un enfant au moment de l’enquête, une majorité élevée a déclaré que leur dernière grossesse n'avait pas été planifiée (45 %). Qui utilise des méthodes de contraception ? Les connaissances en matière de méthodes modernes de contraception sont élevées parmi les jeunes (97 % des femmes non mariées sexuellement actives et 99 % des hommes non mariés sexuellement actifs pouvaient citer 5 méthodes modernes de contraception). Cependant, l'adhésion aux méthodes modernes de contraception parmi ce même groupe est très faible (17% pour les femmes et 12% pour les hommes). Ainsi, la demande potentielle future de méthodes modernes de contraception (c.-à-d. des jeunes femmes ne désirant pas tomber enceintes et n'étant pas opposées à l'utilisation de méthodes modernes) est élevée parmi les jeunes sexuellement actifs, dont environ la moitié (46% des femmes et 58% des hommes) sont considérés comme des utilisateurs potentiels des méthodes de planning familial. Qui subit des violences physiques et sexuelles ? Plus d'un quart des jeunes ont déclaré avoir déjà subi de la violence physique au moins une fois depuis l'âge de 15 ans, avec une proportion plus importante parmi les jeunes hommes (32%) que parmi les jeunes femmes (19%). Les auteurs de violences physiques étaient principalement des membres de la famille et des enseignants. Plus d'un quart des jeunes femmes interrogées (26%) et 9% des jeunes hommes interrogés ont déclaré avoir subi de la violence sexuelle. Les auteurs de violences sexuelles étaient principalement les partenaires actuels, des amis, des collègues ou des voisins. La majorité des jeunes ayant subi des violences sexuelles (53%) en ont parlé à un ami ou un membre de la famille (50%); toutefois aucun des sujets interrogés n'a mentionné en avoir parlé à un professionnel de santé ou à une autre institution / service professionnel de prise en charge. Comment les professionnels de la santé interagissent-ils avec les jeunes clients ? L'enquête menée parmi les professionnels de santé proposant des services SSR a démontré qu'en dépit de la formation et des directives reçues pour ces services, les professionnels de santé ne se sentaient pas vraiment aptes à fournir de tels services aux jeunes. De même, les agents de santé communautaires ont déclaré ne pas se sentir aptes à sensibiliser les jeunes en matière de SSR et à communiquer avec eux concernant les avantages et les risques de ces services (c.-à-d. le planning familial). 8 Conseils en matière de méthodes de contraception Les résultats des différentes enquêtes révèlent des divergences au niveau de la qualité perçue de la fourniture des services de planning familial (parmi les professionnels de santé, les agents de santé communautaires et les jeunes). La vaste majorité des prestataires (95%) ont déclaré informer leurs clients au sujet des effets secondaires et problèmes éventuels liés à l'utilisation de méthodes de contraception, et des mesures à prendre le cas échéant (99%). En revanche, parmi les jeunes ayant déclaré avoir recours aux services de planning familial, seuls 53% ont déclaré avoir reçu les informations adéquates au sujet des effets secondaires et de la façon de les traiter (51%). 9 1 Introduction Cette étude évalue la situation de base pour un programme financé par le gouvernement néerlandais nommé “Améliorer la santé sexuelle et reproductive des jeunes pour la génération future” qui a pour but d’améliorer la santé sexuelle et reproductive (SSR) des jeunes dans trois pays de l’Afrique centrale. En RDC, le programme vise quatre zones de santé du Sud Kivu (Katana, Miti Murhesa, Idjwi, Walungu), au Rwanda quatre districts (Gicumbi, Kirehe, Nyaruguru, Rusizi) dans quatre provinces et au Burundi six provinces (Bururi, Cankuzo, Karusi, Makamba, Rutana et Ruyigi). Les jeunes font face à des contraintes sociales et économiques importantes pour accéder à l’information et aux services de SSR. Ceci implique souvent un niveau élevé de besoins non satisfaits en matière de contraception, et des conséquences graves telles que la mortalité maternelle, la morbidité et l’incidence du VIH. Avec des séries d’interventions innovatrices et son approche holistique, le programme « Génération future » combine l’amélioration de l’accès au planning familial, aux services sanitaires et sociaux adaptés aux jeunes, ainsi que la réduction des contraintes socioculturelles pour accéder à ces services. Le programme contribue donc aux indicateurs des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), précisément au 5B (“Atteindre, en 2015, l’accès universel à la santé de la reproduction”). C’est un programme intégré dirigé par un Consortium qui comprend CORDAID (une organisation non gouvernementale (ONG) hollandaise), l’Institut Tropical et de Santé Publique Suisse (Swiss TPH – un institut associé à l’Université de Bâle, Suisse), i+Solutions (ONG néerlandaise), Health Development and Performance (HDP – ONG rwandaise), Healthy Entrepreneurs (une entreprise néerlandaise), ainsi que le Ministère de la Santé et autres ministères dans chaque pays. Le programme “Génération Future” est construit sur trois piliers/objectifs principaux: 1 Les jeunes (hommes / femmes) sont mieux informés et sont donc en mesure de faire des choix plus judicieux en matière de SSR 2 Un nombre croissant de personnes ont accès à la planification familiale et autres produits nécessaires à une SSR améliorée 3 Les établissements de santé publics et privés fournissent des services de santé de meilleure qualité, qu'un nombre croissant de personnes utilisent. Ce rapport d’enquête présente les statistiques descriptives de l’enquête de base menée dans le cadre du programme Génération Future. Des analyses supplémentaires sont menées sur les résultats principaux de l’enquête et présentées dans le cadre d’articles scientifiques (à publier). Les sections discussions et recommandations du présent rapport émanent des contributions du Comité de pilotage de cette enquête (présidé par le secrétaire permanent du Ministère de la Santé et de la Lutte contre le SIDA) et des partenaires de mise en œuvre du programme (coordonnés par Cordaid Burundi). 1.1 Contenu du rapport Afin d’évaluer l’impact et l’efficacité du programme « Génération future » sur la SSR des jeunes, une séries d’études ont été faites auprès de : (1) jeunes âgés de 15 à 24 ans ; (2) les professionnels de santé ; et (3) les agents de santés communautaires (ASC). Les trois études ont adressés l’accès aux soins SSR dont le planning familial, la qualité des services 10 fournis par les professionnels de santé at au niveau communautaire, et la demande des jeunes pour ces mêmes services. Ce rapport décrit la SSR des jeunes dans une phase initiale du programme (étude de base), bien que certaines activités aient déjà démarré. Les thèmes du rapport comprennent donc les connaissances et perceptions liées à la sexualité, aux grossesses précoces et aux méthodes de planification familiale, l’utilisation des services SSR, l’utilisation des méthodes contraceptive modernes ainsi que la violence sexuelle et les inégalités de genres en tant que menaces sous-jacentes à l’état de santé et l’état général des jeunes. Ces études seront refaites après la mise en œuvre des différentes interventions du programme « Génération future » (étude de fin) afin d’évaluer l’efficacité du programme. Dans un premier temps, le rapport présente une vue d’ensemble de la littérature existante sur des thèmes pertinents à la SSR. Les résultats clés d’études passées sur les droits de la SSR des jeunes, leur accès aux services de SSR, dont le planning familial, leur exposition à la violence sexuelle et la réponse du système de santé sont repris dans la revue de littérature. Cette section est suivie d’une description des méthodes utilisées et de la population visée. Le restant du rapport décrit les résultats des différentes études. Premièrement, les résultats de l’enquête conduite auprès des jeunes (1), y compris les caractéristiques socio-économiques de la population enquêtée, leurs connaissances en matière de SSR, leurs expériences de la sexualité et de la maternité, le planning familial et l’utilisation des services SSR disponibles. Les normes sociales et les attitudes individuelles en tant que facteurs de risques potentiels pour la SSR sont adressés, y compris le rejet des méthodes contraceptives modernes dû aux croyances (religieuses) personnelles, la marginalisation des jeunes femmes enceintes hors mariage, ou l’attitude envers et l’expérience des violences sexuelles par exemple. Dans un deuxième temps, les résultats d’une enquête conduite auprès d’un échantillon aléatoire de professionnels de santé qui offrent des services de SSR aux jeunes sont présentés (2). Y sont décrits : la gamme des services offerts, comment les professionnels de santé évaluent leurs connaissances et compétences, s’ils ont confiances en leur capacité à offrir les différents services et quel est leur motivation pour ce faire. D’autres aspects plus spécifiques tels que la gestion de la chaine d’approvisionnement et la prévention de ruptures de stocks de produits sont également adressés. Les résultats de l’enquête menée auprès des Agents de Santé Communautaires (3), traitant des sujets similaires, sont présentés finalement. Finalement, les résultats présentés sont discutés, les limites des enquêtes sont évaluées ainsi que leurs potentiels effets. Les éléments de la discussion proviennent de consultation auprès du Comité de Pilotage, ainsi que des partenaires de mise en œuvre (Cordaid et partenaires locaux). 11 2 Contexte Le Burundi a fait face à des tensions ethniques et politiques depuis son indépendance, avec une intensification de violence pendant la crise de 1993 à 2005. Ceci a conduit au déclin économique et au déplacement de la population et des réfugiés. Aujourd’hui, plus de trois quart de sa population vit dans la pauvreté. La densité de la population est très élevée avec 354 habitants/km2 et le taux de fertilité est à 6.4 (OMS, 2010). La population est très jeune avec 44% de sa population est en dessous de l’âge de 15 ans. En moyenne, la mortalité maternelle est estimée à 800 pour 100’000 naissances, ce qui est très élevé en comparaison aux autres pays (OMS, 2010). L’utilisation des méthodes contraceptives est basse et la prévalence du VIH et des violences basées sur le genre (VBG) sont une réelle préoccupation. 2.1 Les jeunes, la santé sexuelle et reproductive et les droits Les défis principaux pour les jeunes dans le domaine de la SSR sont : (i) la faible utilisation des méthodes contraceptives par les adolescent(e)s et les jeunes; (ii) un nombre élevé de mariages précoces ; (iii) un taux élevé des grossesses non désirées parmi des jeunes filles scolarisées ; et (iv) une grande exposition aux VBG (UNFPA / MS 2012). Les principales causes sous-jacentes incluent le manque d'éducation dans le domaine de la sexualité, les normes socio-culturelles qui découragent de parler ouvertement de la sexualité, le faible accès aux services de SSR, l’inégalité des genres et le manque de prévention et de services pour les VBG. Une étude sur les Connaissances Attitudes et Pratiques (CAP) des jeunes de 15 à 24 ans par rapport à la SSR effectuée par le Swiss TPH dans la Province de Ngozi a montré qu’il existait beaucoup de fausses perceptions parmi les enquêtés, par exemple « les préservatifs ne sont que pour les personnes immorales » (32%) ou « une femme ne doit pas insister que son partenaire utilise un préservatif car il pourrait penser qu’elle ne lui fait pas confiance » (50%). Pourtant, la majorité des participants connaissait les informations de base relatives à la SSR, par exemple que le VIH est une infection sexuellement transmissible (IST). Deux tiers des enquêtés ont dit recevoir l’information sur la SSR de l’école et un tiers de leurs pairs, la famille ou des medias. Selon l'Enquête Démographique et de Santé (EDS) de 2010, 8% des jeunes femmes âgées de 15 à 19 ans étaient enceintes au moment de l’enquête ou avaient déjà un enfant. Le Burundi fait face à une épidémie du VIH/SIDA généralisée à faible prévalence qui continue à être une menace de santé publique malgré la diminution de la prévalence. La prévalence générale du VIH a diminué de 2,9% en 2007 à 1,4% en 2010 chez les personnes âgées de 15 à 19 ans (EDS 2010). Chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans, le taux de la prévalence est de 0,5% avec un taux plus élevé chez les femmes ; 0.8% contre 0.2% chez les hommes (EDS 2010). Une diminution dans le groupe d’âge 15-24 ans a été aussi observée. Il est important de noter qu’avec le soutien de l’Organisation mondiale pour la santé (OMS), le Programme nationale pour la Santé de la Reproduction (PNSR) du Ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida (MSPLS) a pris l’initiative de développer une stratégie nationale pour la santé des adolescent(e)s 2015-2019. Cette stratégie va comprendre des aspects de la santé des adolescent(e)s, dont la SSR. La stratégie devrait être disponible d’ici la fin de l’année. 12 2.2 Planning familial Selon l’EDS 2010, la majorité des femmes et des hommes entre 15 et 49 ans ont entendu parler d'une méthode de planning familial. Même si les connaissances semblent être élevées, seulement 22% des femmes mariées utilisent une méthode contraceptive moderne. Le taux d’utilisation parmi les adolescent(e)s sexuellement actifs (15-19 ans) est très bas (2%), malgré le taux de fertilité élevé dans ce groupe d’âge (11%). Une attitude positive envers les méthodes contraceptives modernes semble être limitée (UNFPA /KFW 2011). Les femmes mariées ont rapporté qu’elles aimeraient pouvoir mieux espacer leurs enfants (EDS 2010). Une étude du Programme National de Santé de la Reproduction (PNSR) a été menée et validée au moment de l’élaboration de ce rapport (novembre 2014). Celle-ci montre que la prévalence au Burundi pour l’utilisation de la contraception est de 31,3% (échantillon de 8 provinces, sélection non aléatoire). Il y a toutefois de grandes différences entre les provinces selon les prévalences selon les données du système national d’information sanitaire (SNIS). Province Prévalence contraceptive Ngozi 50.4% Muyinga 44.8% Ruyigi ** 34.4% Bujumbura Mairie 32.3% Gitega * 17.4% Makamba ** 12.8% Mwaro * 11.8% Bururi ** 10.7% ** Provinces d’intervention du programme Génération Future * Provinces de contrôle inclues dans la présente enquête Dans l’enquête du PNSR, les facteurs liés aux taux d’utilisation les plus élevés étaient : la province ; le niveau de scolarité des femmes ; la religion ; l’attitude du partenaire à l’égard de la planification familiale ; l’âge ; le nombre d’enfants vivants ; la discussion dans le couple sur les méthodes de PF ; avoir entendu parler des méthodes de PF. Les facteurs tels que l’occupation de la femme, le niveau socio-économique du ménage et le lieu de vie (urbain ou rural) n’avaient pas d’influence directe ou significative sur l’utilisation des méthodes contraceptives. Des produits contraceptifs sont disponibles partout dans le pays, et principalement dans le secteur public (les centres de santé et hôpitaux). Les cliniques offrant des services de planning familial semblent ne pas jouer un rôle important (1%) (EDS 2010). Les méthodes les plus couramment utilisées pour les femmes sont les injectables (66,7%), la pilule (10,8 %) et le stérilet (5,6%). Selon l’EDS 2010, plus de 80% des femmes utilisent les services du secteur public pour accéder aux contraceptifs. Pourtant, il y a des manquements en ce qui concerne la qualité des informations reçues. Par exemple, 8 femmes sur 10 n’ont pas été reçues par une personne formée pour des services de planning familial et seulement un tiers des femmes 13 ont rapporté avoir reçu des informations concernant les effets secondaires des contraceptifs et la manière dont il faut les utiliser. Il semble que les contraceptifs sont souvent distribués sans aucune explication formelle. Ceci implique la diffusion de convictions et des rumeurs en rapport avec l’utilisation des contraceptifs et leurs effets secondaires. La peur de l’aménorrhée et de la stérilité sont aggravées par le fait que les effets secondaires des injectables ne sont pas bien expliqués lors de la consultation ou lors du suivi médical (Schumacher, 2007). En effet, la récente enquête du PNSR révèle que les causes principales de discontinuation étaient : la fréquence et l’ampleur des effets secondaires ; la mauvaise qualité de la prise en charge des effets secondaires par les professionnels ; les capacités techniques insuffisantes des professionnels de santé dans les services de PF ; les croyances religieuses ; les rumeurs circulant autour des méthodes de PF ; les normes culturelles pro-natalistes ; et le manque de compréhension et de communication dans les couples au sujet de la PF. Les utilisatrices des services de PF ont rapporté que les services pourraient être améliorés, notamment dans l’accueil des patients, la disponibilité des méthodes, les compétences en méthode de conseils, et surtout la prise en charge gratuite des effets secondaires. 2.3 Violence interpersonnelle et basée sur le genre Au Burundi, la violence sexuelle reste un grave problème social et médical. Il est difficile de mesurer l’étendue du phénomène, étant donné qu’il n’y a pas de service d’enregistrement des cas au niveau national. Les chiffres disponibles sont néanmoins alarmants. Il est difficile d’évaluer la prévalence de la violence basée sur le genre au Burundi du fait qu’il y a un manque de coordination entre les acteurs qui récoltent cette information. L’organisation Comitato Collaborazione Medico (CCM) a trouvé que 35% des personnes interviewées dans une enquête ont déclaré avoir subi au moins un épisode de violence (dont 6% était d’ordre sexuel) dans les 12 derniers mois (Manca et Baldini, 2013). D’autres organisations ont récoltés leurs propres données. Selon les statistiques fournies par le centre SERUKA (centre spécialisé offrant de l’aide aux personnes ayant subi des violences sexuelles basé à Bujumbura), 1605 cas de violence sexuelle ont été recensés en 20131. Il s’agit notamment de jeunes femmes et d’enfants subissant de la VBG (93% de sexe féminin). SERUKA a rapporté que 43% des personnes admises en 2013 avaient moins de 12 ans. En plus du traumatisme psychologique et physique, la violence sexuelle peut être une passerelle pour les IST, le VIH/SIDA, les grossesses, les avortements illégaux, qui augmentent le risque de la morbidité et mortalité maternelle. Les conséquences sociales des VBG telles que l’exclusion des personnes ayant subi de la violence et leurs familles inquiètent dans un climat d’impunité. Un récent rapport sur la violence sexuelle au Burundi montre que le niveau de violence (VBG et violence sexuelle) n'a pas diminué depuis la fin de la guerre civile (Dijkman, Bijleveld, and Verwimp 2014). Pendant la guerre, les violations de droits de l'homme flagrantes et les crimes commis par l'armée ainsi que les groupes rebelles ciblaient principalement des civils. Bien que les accords de paix comprennent la mise en place d'un processus de justice transitionnelle pour enquêter les crimes de guerre, à ce jour cela n’a pas eu lieu et l'impunité continue à prévaloir. En outre, les institutions judiciaires faibles du Burundi ne sont pas équipées pour poursuivre les auteurs de violence passés et présents. L'étude montre qu’à la 1 SERUKA est un centre situé dans la capitale du Burundi i qui offre des services médicaux, du soutien psychologique et judicaire. Pour la plupart les femmes et les filles habitant à Bujumbura et les environs accèdent à ce centre. 14 fin de la guerre (2002 et 2005) 20-25% des femmes interrogées (15-49 ans) déclaraient avoir subi de la VBG, parmi lesquels 10% étaient de la violence sexuelle. Les personnes ayant subi ces violences appartiennent principalement à la tranche d’âge 15-19 ans, en particulier en ce qui concerne les violences sexuelles, tout en gardant à l'esprit que l'enquête n'a pas inclut les femmes de moins de 15 ans. Les données de la récente Stratégie Nationale de Lutte contre les VBG montrent que les personnes ayant subi des violences sexuelles sont à 97% des femmes et des filles et à 3% des hommes ou garçons. La majorité des personnes sont des mineures: un tiers ont moins de 15 ans, et un quart de moins de 12 ans. Selon l'étude réalisée par Dikman et al, les auteurs étaient principalement les maris ou les partenaires (74%) pour les VBG, et cela concernait essentiellement le groupe des femmes plus âgés et mariées; alors qu'ils étaient principalement des étrangers (en uniforme ou des hommes inconnus) (39%) pour la violence sexuelle, concernant le groupe des adolescentes. L'étude qualitative a montré qu’aujourd'hui les principaux auteurs de violences sexuelles sont des membres de la famille, des domestiques de sexe masculin (souvent ex-combattants), des voisins, des enseignants ou des représentants du gouvernement et de la police. Zicherman a révélé qu’au Burundi les rebelles et les militaires ne sont plus les principaux auteurs (Zicherman 2007). Bien que la prévalence de VBG et de violences sexuelles n'est pas connue pour la période d'avant-guerre, le rapport de Dijkman et al. ainsi que le rapport annuel 2014 d’lmpunity Watch arrivent à la même conclusion, à savoir que la raison pour laquelle la violence est restée élevée dans la période post-conflit est fortement liée au conflit et à l'absence de justice transitionnelle (Comlan 2014; Dijkman, Bijleveld, and Verwimp 2014). La guerre civile a causé des déplacements massifs de population, des tensions ethniques et des difficultés économiques qui ont à leur tour causés un déclin des valeurs morales et de cohésion sociale. L'effort de mettre en place des programmes de réinsertion pour les ex-combattants a échoué et laissé de grandes proportions d'hommes avec des problèmes psychologiques qui restent sans réponse adéquate, ce qui contribue à la normalisation de la violence. En effet, ceux-ci sont aujourd’hui des époux, pères de famille, voisins et citoyens ordinaires. Une stratégie nationale de lutte contre la violence sexuelle a été élaborée en 2009 pour trois ans, et est toujours utilisée comme référence à ce jour. Depuis l'introduction du nouveau code pénal en 2009, les VBG et les violences sexuelles sont considérées comme un crime répréhensible. Cependant, la mise en application de la loi n'est pas encore pleinement efficace. En fait, Zicherman (Zicherman 2007) et Ward (Ward and Marsh 2006) ont rapporté que les femmes poursuivant la justice pour les violations de droits commises à leur encontre rencontrent souvent de la discrimination, des lois inadéquates, une faiblesse du système judiciaire, des règlements à l'amiable pour les criminels, des risques de stigmatisation de leurs communautés et leurs familles pour les poursuites en justice, et des ressources limitées pour un soutien exhaustif. 2.4 Le système de santé au Burundi Le gouvernement a introduit plusieurs politiques ces dix dernières années afin d’améliorer l’accès aux soins de la population. En 2006, la politique des soins de santé gratuits pour les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans a été introduite au niveau national. Malgré le manque de préparation et une augmentation rapide de la charge de travail du système sanitaire, cela a tout de même amélioré les principaux indicateurs de la santé de la mère et de l’enfant. En 2010, un projet pilote du Financement Basé sur la Performance (FBP) a été introduit par le MSPLS afin d’amoindrir les contraintes du système de santé 15 principalement dans les domaines suivants: i) le manque de personnel de qualité particulièrement dans les zones rurales, ii) l’instabilité et le manque de motivation du personnel de santé, iii) la qualité des soins fournis, et iv) la gestion et l’organisation des services. Les projets pilotes ont obtenu des résultats positifs et prometteurs en ce qui concerne l’amélioration des indicateurs de santé (santé maternelle et infantile), la qualité des services, la motivation et la stabilité du personnel de santé et la disponibilité des médicaments même dans les régions reculées (Bonfrer et al, 2013). À travers le programme «Génération future», certains indicateurs sélectionnés relatifs aux services SSR ont été intégrés dans le régime FBP existant en 2013, visant ainsi à améliorer ces services en termes de quantité et de qualité. En plus du financement attribué aux formations sanitaires par rapport à la quantité des services fournis, les formations sanitaires peuvent augmenter leur bonus supplémentaires de près de 30% sur la base des contrôles de qualité trimestriels. Les contrôles de qualité sont basés sur un score de qualité composite (évalué sur base de plus de 100 indicateurs dans une liste de contrôle et une enquête de satisfaction des patients au niveau de la communauté). Les indicateurs de qualité de la liste de contrôle sont principalement liés à la disponibilité des intrants et l’état de préparation de la structure, dans les domaines de la planification familiale, des soins prénataux (CPN) et de soins de la mère dans les aspects de l'hygiène, la gestion des médicaments, et le système national d'information sanitaire (SNIS). Par rapport au planning familial, les indicateurs de qualité comprennent la confidentialité du patient, la disponibilité de toutes les méthodes et son stockage, les fiches de stock et la disponibilité de matériel didactique. Le personnel de santé reçoit des commentaires et des recommandations sur la base des contrôles de qualité effectués par l'équipe de gestion du district et de la province sanitaires, censés informer les plans d'action des formations sanitaires et de renforcer le rôle de supervision formative des équipes de gestion du district et de la province sanitaires. Des enquêtes de satisfaction des patients sont menées par les organisations à base communautaire. Le problème rencontré avec ce mécanisme est qu’en plus de la capacité parfois limitée de ces organisations, la question de confidentialité devient problématique quand elles doivent identifier des femmes de leur propre communauté qui ont utilisé des méthodes contraceptives (Morgan 2012). Les activités et la mobilisation communautaires semblent être des approches prometteuses, mais doivent être renforcées en ce qui concerne les rôles et responsabilités et les mécanismes de rétroaction afin d'avoir un impact réel. En mai 2014, un projet de protocole national pour la distribution à base communautaire des contraceptifs a circulé dans la perspective d'être finalisé et mis en œuvre. Le protocole devrait amener les ASC à fournir des contraceptifs modernes (préservatifs et les contraceptifs oraux) et à référer pour d'autres méthodes; à sensibiliser sur les différentes méthodes et l'utilisation des services de planning familial; à suivre les utilisatrices de PF, à les informer sur les effets secondaires, etc. Les ASC chargés de la distribution à base communautaire sont affiliés à et supervisé par une formation sanitaire. 16 3 Méthodologie 3.1 Conception de l’étude Afin d’évaluer la santé sexuelle et reproductive des adolescent(e)s dans la zone du programme, une série de trois enquêtes a été menée interviewant (1) des jeunes âgés de 15 à 24 ans, (2) des professionnels de la santé, et (3) des agents de santé communautaires. (1) Une enquête représentative en grappes stratifiées à plusieurs degrés a été menée au niveau de la communauté dans la zone d’intervention du programme Génération Future, ainsi que dans deux provinces de contrôle parmi un échantillon représentatif de jeunes âgés entre 15 et 24 ans. Cette étude est l’enquête de base du programme Génération Future et sera complétée par une enquête de fin qui sera menée dans les mêmes zones fin 2015. (2) Une enquête a été menée auprès d’un échantillon aléatoire de professionnels de la santé travaillant dans des formations sanitaires des mêmes provinces d’intervention et de contrôle qui ont été interviewés sur les services fournis. De même, cette enquête amène les données de base qui permettront d’évaluer les changements dans la fourniture de services de SSR dans les formations sanitaires. (3) Une enquête auprès d’un échantillon de convenance d’agents de santé communautaire apporte des données sur les activités de sensibilisation à base communautaire des ASC, avec un focus sur le planning familial ainsi que sur la distribution à base communautaire des produits SR. 3.2 Lieu de l’étude et population concernée Les enquêtes ont été menées dans les communautés et les formations sanitaires sélectionnées aléatoirement dans les six provinces ciblées (Bururi, Makamba, Ruyigi, Karusi, Cankuzo and Rutana) ainsi que dans deux provinces de contrôle (Gitega et Mwaro). La sélection aléatoire vise à assurer que les différentes communautés et les différentes formations sanitaires sont bien représentées dans l’étude (par exemple en incluant les communautés qui ont des accès limités aux formations sanitaires, ou les FOSA reculées et semi-urbaines). L’enquête communautaire a récolté des données parmi un échantillon aléatoire de jeunes âgés de 15 à 24 ans. Seuls les résident(e)s qui vivent dans la zone depuis au moins trois mois ont été inclus. Les entretiens étaient menés dans la communauté au niveau des ménages. Un(e) jeune par ménage éligible a été interviewé(e). Les enquêtes au niveau des formations sanitaires ont récoltés des données dans un échantillon aléatoire de formations sanitaires dans chaque province, incluant les FOSA publiques, privées et confessionnelles, des niveaux primaires et secondaires, les kiosques et dispensaires. Le critère d’inclusion était qu’elles offrent des services de SSR, tels que la PF, le conseil et dépistage volontaires du VIH, les services IST, la santé maternelle et la prise en charge des violences sexuelles. Dans chaque formation, un(e) professionnel(le) de santé était interviewé(e) (docteur, infirmier/infirmière, sage-femme ou auxiliaire de santé qui offrent des services SSR, qui est présent dans la formation et disponible pour un entretien), ainsi qu’un(e) agent de santé communautaire attaché(e) à la FOSA. 17 Enquête communautaire Grappe N/Grappe Intervention 67 15 Contrôle 20 15 Total 87 total 1005 300 1305 Interview de contrôle qualité N % total Intervention 1005 5 50 Contrôle 300 5 15 Total 1305 65 Jeunes (15-24 ans) Cible: Cible: Jeunes (15-24 ans) Enquête prestataires de santé FOSA N/FOSA Intervention 100 1 Contrôle 50 1 Total total 100 50 150 Enquête agents de santé communautaire FOSA N/FOSA total Intervention 100 1 100 Contrôle 50 1 50 Total 150 150 Prestataires de santé Cible: 3.3 Cible: Agents de santé communautaire (ASC) Considérations sur l’échantillonnage Enquête communautaire (1), jeunes de 15-24 ans La taille de l’échantillon a été calculée afin de pouvoir détecter un changement entre l’enquête de base et celle de fin de 10% dans l’occurrence de l’utilisation de méthodes de contraception moderne parmi les jeunes femmes, avec une puissance = 0,8 et un niveau de signification de 0,05, se basant sur une occurrence de base d’utilisation de 15%. Dans l'hypothèse d'un effet de conception de 2, un échantillon total de 1000 jeunes a été ciblé dans la zone d’intervention. La taille d’un groupe contrôle de 300 personnes permet de détecter un ratio de >1,7 entre la différence entre l’enquête de base et celle de fin dans les zones d’intervention et de contrôle. Ainsi, un échantillon total de 1300 jeunes a été ciblé pour cette enquête. Enquête dans les formations sanitaires : (2) professionnels de la santé, et (3) agents de santé communautaire Un échantillon de 100 formations sanitaires dans la zone d’intervention et 50 dans la zone de contrôle a été ciblé. Dans chaque FOSA un professionnel de la santé fournissant des services SSR et un ASC rattaché à la FOSA ont été recrutés. L’échantillon permet de détecter une différence de 20% dans les capacités rapportés dans les enquêtes de base et de fin. 3.4 Stratégie d’échantillonnage et de recrutement Enquête communautaire Pour l’enquête communautaire, 67 unités primaires d’échantillonnage dans la zone 18 d’intervention et 20 dans la zone de contrôle ont été choisies au hasard sur la base des dernières données disponibles au niveau national. Un secteur de dénombrement – la colline – tel que défini dans le recensement national a été considéré comme une unité d’échantillonnage primaire (UEP). Ces zones de dénombrement peuvent contenir entre 100 et 500 unités familiales (ménages) et sont sous-divisées en sous-collines. Le deuxième degré d’échantillonnage était celui de la sous-colline, sélectionnée aléatoirement par le superviseur de l’équipe d’enquête et le chef de colline familier avec la colline. Dans la souscolline, un segment de 25 ménages était à nouveau sélectionné aléatoirement par le superviseur de l’équipe d’enquête avec le chef de colline. La taille du segment a été définie après l’enquête pilote. Ceci devait permettre de trouver en moyenne 15 jeunes de 15-24 ans par segment à travers la zone de l’enquête sans l’utilisation de remplacement des ménages. Ainsi, dans chaque segment, seuls des jeunes sélectionnés aléatoirement dans les ménages éligibles ont été inclus dans l’étude. Aucun remplacement n’a été effectué. Dans chaque ménage éligible, une personne âgée entre 15 et 24 ans était sélectionnée. Les personnes ayant participé dans une autre sous-étude ou lors d’une vague précédente d’enquête similaire n’étaient pas éligibles. Si le répondant sélectionné n’était pas disponible pour l’entretien (après deux visites), il ou elle était enregistré(e) comme non-réponse. Seules les maisons abandonnées ont été remplacées par d’autres ménages. Si plus d’une personne éligible était présente, la personne menant l’entretien choisissait de façon aléatoire la personne à interviewer. Les non-réponses ont été calculées à partir des refus des jeunes à être inclus dans l’étude. Les remplacements de ménages ou d’individus n’ont été effectués que dans les cas mentionnés ci-dessus. L’étude pilote a révélé qu’une personne jeune éligible pouvait être trouvée dans près de 75% des ménages. Se basant sur un taux de non-réponse de 20%, il a été planifié de cibler 2’150 ménages. Après les premiers jours de l’enquête, la taille des grappes a été augmentée à 30 ménages à visiter, car les jeunes répondants n’étaient trouvés que dans environ 60% des ménages. Afin de cibler 1’300 ménages, 20 grappes additionnelles ont été sélectionnées aléatoirement. Au total, 2’680 ménages ont été visités. Le taux d’éligibilité final était de 52,5%. Le taux de réalisation était de 83,9%, principalement expliqué par l’absence de jeunes dans les ménages au moment de la visite alors qu’ils travaillaient dans les champs ou qu’ils étaient à l’école à une certaine distance. Seuls 19 jeunes ont refusé d’être interviewés. Total ménages visités Ménages non éligibles Jeunes interviewés Non-réponse 2680 1273 1181 226 Taux d’éligibilité Taux de réalisation 52.50% 83.94% Enquête dans les formations sanitaires 100 formations sanitaires ont été sélectionnées aléatoirement dans la zone d’intervention, se basant sur la liste des FOSA offrant des services SSR fournie par le Ministère de la santé et de la lutte contre le SIDA, ainsi que 50 FOSA dans la zone de contrôle. Pour sélectionner le personnel de santé à interviewer, la liste de tout le personnel travaillant le jour de la visite dans un service SSR était établie au moment de l’arrivée à la FOSA par l’enquêteur avec l’aide de la personne responsable de la formation (titulaire, si disponible). Une sélection aléatoire était opérée pour choisir l’agent de santé à interviewer. La même méthode a été appliquée pour sélectionner l’agent de santé communautaire. Cependant, la 19 sélection de l’ASC s’est avérée difficile car beaucoup d’entre eux n’ont pas de téléphone portable, ou alors ils vivent loin de la FOSA. Ainsi, fréquemment une deuxième sélection avait lieu si le premier ASC sélectionné s’avérait impossible à atteindre (l’ASC devait venir à la FOSA pour être interviewé). Au total, 147 FOSA ont été visitées pendant l’enquête et 135 professionnels de la santé ont été interviewés, avec un taux de réalisation de 91,8%. Certains agents n’ont pas été interviewés car ils étaient occupés avec une urgence ou en formation, et 5 entretiens ont été exclus suite aux soupçons réels que l’enquêteur avait remplis les questionnaires lui-même. Dans les 147 FOSA, 115 ASC ont été interviewés, avec un taux de réalisation de 78,2%. Le taux de réalisation plus bas est principalement expliqué par les raisons évoquées ci-dessous (ASC vivant loin et/ou sans téléphone). Prestataires de santé (PS) FOSA visitées PS interviewés Taux de réalisation 3.5 147 135 91.8% Agent de santé communautaire (ASC) FOSA visitées 147 ASC interviewés 115 Taux de réalisation 78.2% Instruments et mesures En se basant sur des recherches antérieures et sur des informations déjà existantes sur les prestations de services de SSR dans le cadre des procédures de suivi et évaluation en cours, une revue de la littérature a été menée pour éclairer l'élaboration des instruments d'étude. La plupart des questions qui sont utilisées dans le questionnaire ont été précédemment utilisées et validées dans d'autres études, y compris l’Enquête démographique et de santé 2010 (EDS). L'instrument de l’enquête communautaire contient des questions relatives aux caractéristiques sociodémographiques des participant(e)s, le statut socioéconomique, la prise de décision au sein du ménage, les connaissances sur la sexualité et la santé reproductive, les normes et les valeurs liées à la sexualité et les comportements sexuels et reproductifs liés à la santé, tels que l'utilisation de la planification familiale. En outre, il contient des échelles validées sur les connaissances SSR, l'auto-efficacité, les attitudes stigmatisantes, la tolérance de la violence, et la masculinité. L’instrument de l’enquête auprès des professionnels de santé contient des questions relatives aux caractéristiques démographiques et socioéconomiques des répondants, aux services SSR offerts dans les FOSA, à la planification familiale, la chaîne d’approvisionnement en médicaments, aux connaissances et perceptions autour de la SSR et la satisfaction au travail. L’instrument pour les ASC contient les questions relatives aux caractéristiques démographiques et socioéconomiques des répondants, les activités de sensibilisation et les services fournis (inclus SSR), la planification familiale et la chaîne d’approvisionnement en médicaments. Les questionnaires élaborés en anglais ont été traduits en français et en kirundi, et les participants pouvaient choisir d’être interviewés dans l’une des deux langues. Les questionnaires sont disponibles sur demande. 3.6 Ethique et autorisations Le protocole de recherche pour l’évaluation du programme Génération Future au Burundi a reçu l’approbation éthique le 14 janvier 2014 de la part du Comité National d’Ethique du 20 Burundi, ainsi que l’approbation statistique de la part du Ministère des Finances et de la Planification du Développement Economique le 4 mars 2014 (Visa N°VS201402CNIS). De plus, un comité de pilotage présidé par le Secrétaire permanent du Ministère de la Santé et de la lutte contre le SIDA a été mis sur pied. 3.7 Collecte et gestion des données L’Institut de Statistiques et d'Études Économiques du Burundi – ISTEEBU – a été mandaté par le Swiss TPH pour organiser la logistique et la formation pour la collecte des données sur le terrain, sur la base du protocole, des instruments et outils développés et approuvés. La coordination lors de la collecte des données a été assurée conjointement par ISTEEBU et le Swiss TPH. De plus, ISTEEBU était chargé d’établir les contacts sur le terrain et d’assurer les autorisations aux niveaux provincial et communal pour faciliter l’accès aux formations sanitaires et aux ménages. Une équipe de 40 enquêteurs-trices et 6 superviseurs expérimentés a été formée durant 8 jours sur les divers questionnaires et les méthodes et outils de collecte des données. Afin d’améliorer le niveau d’engagement et de compréhension des enquêteurs-trices, des cessions techniques ont été préparées sur les sujets de la santé sexuelle et reproductive des jeunes, tels que les services adaptés aux jeunes, l’éducation à la sexualité, la planification familiale, la violence basée sur le genre. La participation à l’enquête a requis le consentement éclairé de la part du répondant, rappelant les règles de confidentialité, de participation volontaire et d’anonymat. Une fiche de consentement a été signée par le répondant et celle-ci était vérifiée par le superviseur et par la coordination, puis stockée par le Swiss TPH. Le nom du répondant n’était inscrit que sur la fiche de consentement, et n’était pas entré dans la tablette contenant le questionnaire à remplir, assurant ainsi la confidentialité du répondant. Les personnes sélectionnées ont été interviewées dans un lieu éloigné d’autres personnes. Si nécessaire, un lieu en dehors de la maison a été identifié. L'entrevue n’a été réalisée que si la confidentialité pouvait être totalement garantie. Les entretiens ont été interrompus et repris dans le cas où le répondant le demandait (si le prestataire de soins était appelé pour une urgence, par exemple). Les données ont été recueillies en utilisant la technologie des tablettes électroniques, sur lesquelles un logiciel (Open Data Kit – ODK) a été installé pour la collecte des données. Les données ont été vérifiées par le superviseur à la fin de chaque jour et ensuite envoyées sur le serveur central situé à Bâle selon des mesures de sécurité adaptées. A Bâle avait lieu un deuxième contrôle des données envoyées par le personnel senior du projet. Chaque jour une sauvegarde a été effectuée. Une fois la collecte terminée, les données ont été transformées en fichiers STATA v. 12 (ou 13) pour l’analyse. La sécurité des données a été assurée. 3.8 Analyse des données Ce rapport présente les statistiques descriptives des trois enquêtes menées, incluant les caractéristiques des répondants, les résultats principaux autour des questions liées à la SSR. Les résultats présentés sont calculés pour différents groupes de population, notamment le sexe, l’âge, le niveau de scolarité, l’état civil, et par province. Pour l’enquête communautaire, les statistiques descriptives ont été calculées sous la considération de l’échantillonnage choisi. Une pondération probabilistique a été introduite afin de tenir compte 21 des différentes tailles de grappes et du nombre de personnes éligibles par ménage. Les erreurs standards ont été ajustées pour la stratification en fonction des provinces d’intervention et de contrôle, et pour les grappes des unités d’échantillonnage primaires. Les effets de conception ont été calculés pour les dix principaux résultats. La commande svy sur STATA v. 12 a été utilisée pour tous les calculs. Pour les enquêtes des prestataires et des ASC, des simples statistiques ont été calculées. 22 4 Résultats de l’enquête communautaire L’objectif principal de cette enquête est l’évaluation de la demande et l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive (SSR) chez les jeunes de la zone du projet Génération Future. L’étude complétera les données du SNIS sur les aspects comportementaux et comprendra les caractéristiques individuelles des participants à l’étude, permettant une analyse des facteurs de risque et l’évaluation des résultats du programme intermédiaire, tels que les changements de comportement. A cette fin, l’enquête réunit des données quantitatives avec une zone de contrôle. Une enquête est menée avant le début des interventions (point de référence 2014), et une autre dix-huit mois après la mise en œuvre du programme (suivi 2016). 4.1 Caractéristiques sociodémographiques des jeunes Au total, 1’214 personnes ont été interrogées au Burundi dont 725 étaient des femmes et 489 des hommes (échantillon pondéré). 684 répondants de l’échantillon total étaient âgés de 15 à 19 ans et 530 de 20 à 24 ans. Dans l’ensemble, il y a eu plus de femmes interviewées que d’hommes dans les deux groupes d’âge et dans toutes les provinces. Tableau 1 Description de l’échantillon, par sexe, âge et province Femme Homme pourcentage pondéré effectif pondéré effectif non pourcentage pondéré pondéré effectif pondéré effectif non pondéré 15-19 60.5% 414 407 39.5% 270 277 20-24 58.8% 311 338 41.2% 219 192 Bururi 59.5% 148 146 40.5% 101 103 Cankuzo 62.9% 54 57 37.1% 32 29 Karusi 62.2% 114 116 37.8% 69 67 Makamba 59.3% 106 110 40.7% 73 69 Rutana 55.9% 82 83 44.1% 64 63 Ruyigi 60.7% 93 100 39.3% 61 54 Gitega 59.9% 101 103 40.1% 67 65 Mwaro 56.8% 28 30 43.2% 21 19 Age Province Statut marital Dans l’ensemble, 73,9% des répondants de l’échantillon ont rapporté être célibataires, 9,1% étaient mariés, 5,6% vivaient avec leur partenaire mais n’étaient pas mariés (en concubinage), 10,7% entretenaient une relation mais ne vivaient pas avec leur partenaire et 0,7% ont rapporté être divorcés ou veufs. 23 Le statut marital différait entre les femmes et les hommes. Les femmes des deux groupes d’âge ont été environ deux fois plus nombreuses à déclarer être mariées (27,6% des femmes de 20 à 24 ans, 6,9% des hommes de 20 à 24 ans). • Parmi les femmes adultes (20-24), moins de la moitié de l’échantillon étaient célibataires (43,1%), 27,6% étaient mariées, 14,0% avaient une relation sans vivre avec leur partenaire et 13,0% vivaient avec leur partenaire sans être mariées. • Parmi les hommes adultes (20-24), 70,5% ont rapporté être célibataires, 16,6% avaient une relation mais sans vivre avec, 6,9% étaient mariés et 6,0% vivaient avec leur partenaires sans être mariés. • Parmi les adolescentes (15-19), 86,5% étaient célibataires, 7,2% avaient une relation mais ne vivaient pas avec leur partenaire, 3,5% vivaient avec leur partenaire hors des liens du mariage et 2,5% étaient mariées. • Parmi les adolescent(e)s (15-19), 92,0% étaient célibataires, 7,5% avaient une relation mais ne vivaient pas avec leur partenaire et moins de 0,2% vivaient avec leur partenaire hors des liens du mariage ou étaient mariés. Affiliation religieuse Les croyances religieuses peuvent influencer les choix des individus concernant la santé et le comportement sexuels et reproductifs. La religion, les communautés religieuses et les chefs religieux peuvent également être une source d’information ou des modèles pour les individus en matière de santé sexuelle et reproductive. 95,2% de l’ensemble des répondants se sont identifiés comme chrétiens (61,9% comme catholiques ; 20,7% comme protestants et 12,6% comme adventistes). Dans l’ensemble, il y a peu de variations selon le sexe et le groupe d’âge. Scolarisation La scolarisation est souvent utilisée comme mesure de l’habilitation de l’individu à rechercher de l’information, à accéder aux ressources et à faire des choix en matière de santé sexuelle et reproductive. En outre, de nombreux programmes éducatifs sur la santé sexuelle et reproductive sont menés dans les écoles, comme c’est le cas du programme Génération Future ; le nombre d’années de scolarité réalisées par un individu peut aider à déterminer l’exposition à l’éducation en matière de santé sexuelle et reproductive. Les niveaux de scolarisation ont montré quelques différences parmi les groupes d’âge et selon le sexe du répondant. Près de trois fois plus des répondantes femmes âgées de 20 à 24 ans ont rapporté n’avoir suivi aucune scolarisation comparées aux hommes du même âge (F: 25,0%; H : 8,7%). L’écart est cependant réduit pour le groupe des 15-19 ans (F : 5,3% ; H : 2,7%). Il n’y a pas de différences notables dans la proportion de répondants ayant atteint le niveau primaire entre les groupes d’âge, avec une proportion globale de 44,8% ; tandis que la proportion des répondants 20-24 ans homme ayant atteint le niveau secondaire (59,7%) était plus élevée que celle des femmes (37,4%). A nouveau, les différences étaient moindres dans le groupe des adolescent(e)s (15-19 ans). 57,6% des répondants ont rapporté être actuellement à l’école, avec de façon attendue de plus grandes proportions parmi les 15-19 ans (F : 66,9% ; H : 78,1%). 24 Tableau 2 Caractéristiques des jeunes: statut marital, religion et scolarisation Femme Homme Tous 15-19 20-24 15-19 20-24 N Marié(e) 9.1% 2.5% 27.6% 0.2% 6.9% 153 Concubinage 5.6% 3.5% 13.0% 0.2% 6.0% 81 En relation (ne vivant pas ensemble) 10.7% 7.2% 14.0% 7.5% 16.6% 127 Divorcé(e) / veuve 0.7% 0.3% 2.3% 0.0% 0.0% 10 Célibataire 73.9% 86.5% 43.1% 92.0% 70.5% 841 Catholique 61.9% 57.7% 56.8% 67.0% 70.8% 749 Protestant Pentecôtiste/Adventiste/Autre évangéliste Musulman 20.7% 22.8% 24.8% 16.6% 15.9% 248 12.6% 14.1% 13.2% 13.0% 8.4% 157 1.5% 2.4% 0.6% 1.5% 0.8% 17 Traditionnel 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0 Statut marital Religion Autre 2.8% 2.7% 3.7% 1.8% 3.0% 35 Pas de religion 0.5% 0.1% 1.0% 0.2% 1.0% 8 Scolarisation Aucune 10.3% 5.3% 25.0% 2.7% 8.7% 150 Primaire 44.8% 55.4% 36.0% 51.3% 28.8% 601 Secondaire 44.0% 39.4% 37.4% 46.0% 59.7% 459 Tertiaire 0.9% 0.0% 1.5% 0.0% 2.8% 4 Jeunes scolarisés 57.6% 66.9% 31.8% 78.1% 51.1% 633 Jeunes non-scolarisés 42.4% 33.1% 68.2% 21.9% 48.9% 580 Fréquentation scolaire Raisons pour arrêter l’école Chez les répondants qui ont rapporté avoir arrêté leurs études (N=475), les principales raisons étaient « ne pouvaient pas payer les frais scolaires » (F: 20,1%; H: 26,4%), « échec scolaire » (F: 21,5%; H: 16,5%), et « la famille avait besoin de mon aide à la maison » (F:18,8%; H:14,0%). 12 jeunes femmes ont rapporté avoir arrêté l’école pour cause de grossesse (1,2% des répondantes). 25 Tableau 3 Raisons pour arrêter l’école Sexe Âge N Femme Homme 15-19 20-24 J'ai été assez instruit / J'ai terminé l'école 1.2% 8.3% 0.0% 5.8% 13 Echec scolaire 21.5% 16.5% 26.6% 15.6% 106 L'école est trop loin / pas accessible 0.5% 0.7% 0.3% 0.8% 4 Je n'aime pas l'école et je voulais arrêter 8.8% 7.0% 9.3% 7.5% 42 Je devais m'occuper des enfants / jeunes 1.9% 0.4% 1.5% 1.3% 9 La famille avait besoin de mon aide à la maison 18.8% 14.0% 13.4% 19.7% 109 Je devais gagner de l'argent / devait travailler (sans salaire inclus) Nous ne pouvions pas payer les frais 1.2% 8.2% 0.6% 5.3% 17 20.1% 26.4% 25.0% 20.3% 143 Je me suis marié(e) 5.6% 2.2% 2.7% 5.6% 20 Je suis tombée enceinte 1.2% 0.0% 0.3% 1.1% 12 Organisation du lieu de vie des jeunes L’organisation du lieu de vie reflète souvent le type et l’étendue des réseaux de soutien social que connaît un individu et qui peuvent être des facteurs importants pour la recherche d’informations ou de services de soins sanitaires liés à la santé sexuelle et reproductive. Il a été demandé aux répondants de décrire l’organisation de leur lieu de vie, notamment s’ils étaient le chef du ménage. Parmi les répondants âgés de 15 à 19 ans, la majorité a déclaré vivre chez leurs parents (83,8%), avec des membres de la famille autres que les parents (10,1%) et seulement quelques-uns ont déclaré vivre avec leur mari/femme/partenaire (3,4%). Parmi les répondants âgés de 20 à 24 ans, plus de la moitié ont déclaré vivre avec leurs parents (57,8%), près d’un quart avec leur mari/femme/partenaire (23,9%), 7,1% étaient euxmêmes le chef du ménage et la même proportion a déclaré vivre chez des membres de la famille autres que les parents. Un petit pourcentage de répondants ont rapporté être le chef du ménage : 2,5% des femmes et 5,0% des hommes, dont la plupart étaient âgés de 20 à 24 ans. 19,0% des femmes ont rapporté que leur mari ou partenaire était le chef du ménage contre 2,3% des hommes. L’organisation du lieu de vie par province suit les mêmes tendances générales, à l’exception des répondants des provinces de Cankuzo et Ruyigi qui ont rapporté dans des proportions plus élevées vivre avec leur mari/femme/partenaire par rapport à d’autres provinces comme celles de Bururi ou Gitega. 26 Tableau 4 Organisation du lieu de vie des jeunes Vit avec Vit avec ses oncle / tante parents / grandsparents Vit avec les frères et sœurs plus âgés Vit avec une Vit avec autre personne d'autres adulte qui membres de la s'occupe de famille lui/elle Chef de ménage Ma femme / mari / partenaire est le chef du ménage Femme 2.5% 19.0% 68.7% 5.2% 1.2% 1.9% Homme 5.0% 2.3% 78.2% 6.6% 2.3% 0.6% Vit avec des amis et se prennent en charge mutuellement Vit seul N 1.3% 0.2% 0.0% 743 4.7% 0.1% 0.1% 469 Sexe Âge 15-19 0.7% 3.4% 83.8% 6.9% 2.0% 1.3% 1.9% 0.1% 0.0% 682 20-24 7.1% 23.9% 57.8% 4.4% 1.3% 1.5% 3.7% 0.2% 0.1% 530 249 Province Bururi 3.3% 5.3% 79.6% 5.7% 1.4% 2.1% 2.4% 0.2% 0.0% Cankuzo 0.7% 25.7% 61.4% 4.3% 4.3% 0.7% 2.9% 0.0% 0.0% 86 Karusi 4.1% 14.1% 71.5% 5.1% 2.4% 0.7% 1.4% 0.7% 0.0% 183 Makamba 2.8% 10.5% 73.8% 6.8% 2.5% 1.5% 1.9% 0.0% 0.3% 179 Rutana 4.8% 12.8% 63.1% 7.2% 0.4% 2.8% 8.8% 0.0% 0.0% 146 Ruyigi 2.8% 20.3% 67.1% 6.5% 1.6% 0.8% 0.8% 0.0% 0.0% 152 Gitega 6.1% 8.4% 79.0% 4.2% 0.4% 0.4% 1.5% 0.0% 0.0% 168 Mwaro 0.0% 17.3% 76.5% 4.9% 0.0% 0.0% 1.2% 0.0% 0.0% 49 Biens possédés par les ménages Les biens possédés par les ménages tels que les biens matériels peuvent refléter le statut socio-économique et/ou le pouvoir d’achat qui peuvent être importants pour déterminer la capacité d’un individu à accéder aux services de santé, en particulier en termes de frais de transport et de médicaments. Il a été demandé aux répondants si leurs ménages possédaient les biens suivants : électricité, radio, télévision, téléphone portable et/ou ordinateur. Les biens possédés par les ménages ne varient pas énormément selon le sexe ou le groupe d’âge. Plus de la moitié des femmes et des hommes ont rapporté avoir un téléphone portable (F: 51,9%; H: 59,9%) et une radio dans leur ménage (F: 58,7%; H: 67,1%). Une faible proportion de ménages possédait l’électricité (F: 8,2%; H: 7,8%) et une télévision (F: 5,2%; H: 4,7%). Les répondants rapportant posséder un ordinateur étaient très rares (F : 0,3% ; H : 0,4%). Les biens possédés par les ménages par province ne varient pas beaucoup sauf quelques exceptions notables qui peuvent être liées aux différences d’infrastructure entre les provinces ou les régions, comme l’accès à l’électricité (en apparence plus élevé dans les provinces de Rutana et Bururi par rapport à celles de Mwaro ou Karusi) ou la possession d’un téléphone portable (certaines régions ont une faible couverture du réseau de téléphonie mobile). 27 Tableau 5 Biens possédés par les ménages Est-ce que votre ménage a l'électricité? Est-ce que Est-ce que Est-ce que votre Est-ce que votre ménage votre ménage ménage possède votre ménage possède une possède une un téléphone possède un radio? télévision? portable ordinateur? N Sexe Femme 8.2% 58.7% 5.2% 51.9% 0.3% 745 Homme 7.8% 67.1% 4.7% 59.9% 0.4% 469 15-19 6.9% 60.0% 5.1% 51.5% 0.2% 684 20-24 9.6% 64.8% 4.9% 59.9% 0.6% 530 Âge Province Bururi 12.4% 61.8% 6.8% 65.0% 0.4% 249 Cankuzo 2.9% 47.9% 0.0% 40.7% 0.0% 86 Karusi 1.7% 61.4% 1.7% 39.7% 0.0% 183 6.2% 67.5% 3.7% 70.4% 0.0% 179 19.3% 65.1% 16.4% 60.5% 1.6% 146 Makamba Rutana Ruyigi 7.2% 53.0% 3.2% 47.0% 0.0% 154 Gitega 3.4% 67.9% 1.5% 46.6% 0.4% 168 Mwaro 0.0% 74.1% 0.0% 44.4% 0.0% 49 Perception de la situation économique et revenus des ménages La situation économique, la situation des revenus et le pouvoir d’achat peuvent avoir un effet sur l’accès des individus à l’éducation, l’information et les services de soins de santé. Pour estimer le statut socio-économique de l’échantillon, il a été demandé aux répondants d’évaluer la situation économique de leur ménage par comparaison avec les autres ménages de leur communauté, de décrire la régularité des revenus de leur ménage, de décrire leurs dépenses quotidiennes et de santé et de commenter la sécurité alimentaire du ménage. Environ trois quarts des répondants ont évalué leur situation économique comme égale à celle des autres ménages de leur communauté (F: 71,6%; H: 76,6%). Les autres répondants ont eu tendance à évaluer leur situation économique comme plus pauvre que celle des autres ménages : environ 10% ont évalué leur ménage comme « plus pauvre » (F: 13,8%, H: 10,1%), et la même proportion comme « beaucoup plus pauvre » (F: 11,9%, H: 9,2%). Moins de 5% des répondants ont considéré être plus riches que les autres ménages de leur communauté (F: 2,7%, H: 4,0%). Il n’y avait pas de différences notables dans les réponses selon le sexe, l’âge ou la province. Concernant les revenus du ménage, la majorité ont déclaré que leur ménage avait des revenus (F: 68,0%, H: 67,3%). Près de la moitié ont déclaré que leurs revenus étaient irréguliers (F: 43,8%, H: 47,2%), et moins de 13% que leurs revenus étaient réguliers (F: 11,8%, H: 12,5%). Un tiers ont déclaré n’avoir pas de revenus (F: 32,0%, H: 32,7%). Il y a quelques différences entre les provinces dans les proportions de répondants déclarant avoir des revenus irréguliers, avec des proportions moins élevées dans les provinces de Makamba (35,1%), Bururi (35,6%) et Rutana (38,3%) par rapport à d’autres provinces comme celles de Mwaro (75,0%) ou Gitega (55,4%). Les proportions de répondants déclarant n’avoir pas de revenus étaient similaires selon les provinces. 28 Tableau 6 Perception de la situation économique et revenus des ménages Perception de la situation économique du ménage/par rapport au reste de la communauté Le revenu des ménages beaucoup égale aux beaucoup plus riche plus pauvre oui, régulier plus riche autres plus pauvre oui, je ne sais oui, mais pas s'il est irrégulier régulier aucun N Sexe Femme 0.1% 2.7% 71.6% 13.8% 11.9% 11.9% 12.3% 43.8% 32.0% 742 Homme 0.1% 4.0% 76.6% 10.1% 9.2% 12.5% 7.7% 47.2% 32.7% 466 15-19 0.2% 2.6% 73.8% 13.4% 10.0% 11.2% 12.9% 45.5% 30.3% 679 20-24 0.0% 4.1% 73.3% 10.9% 11.8% 13.3% 7.2% 44.7% 34.8% 529 247 Âge Province Bururi 0.0% 3.5% 77.5% 12.2% 6.8% 18.3% 15.9% 35.6% 30.2% Cankuzo 0.0% 4.3% 69.6% 11.6% 14.5% 5.0% 4.3% 54.3% 36.4% 85 Karusi 0.0% 7.2% 74.0% 8.9% 9.9% 8.2% 6.5% 53.5% 31.8% 183 Makamba 0.3% 1.5% 79.0% 10.2% 9.0% 12.7% 18.6% 35.1% 33.5% 179 Rutana 0.4% 2.5% 66.0% 15.6% 15.6% 18.3% 7.7% 38.3% 35.6% 143 Ruyigi 0.0% 1.2% 61.9% 16.9% 20.1% 12.1% 4.0% 51.7% 32.2% 154 Gitega 0.0% 1.9% 78.6% 11.1% 8.4% 3.5% 8.8% 55.4% 32.3% 168 Mwaro 0.0% 4.9% 80.2% 14.8% 0.0% 2.5% 1.2% 75.0% 21.3% 49 Dépenses quotidiennes et de santé Il a été demandé aux répondants qui dans le ménage était responsable du paiement des dépenses quotidiennes du ménage ainsi que des dépenses de santé. Des tendances similaires ont été observées pour les dépenses quotidiennes du ménage et les dépenses de santé. Plus des trois quarts des répondants ont rapporté que leurs parents ou tuteurs étaient responsables des dépenses du ménage (F: 75,7%, H: 83,3%) et des dépenses de santé (F: 75,8%, H: 85,2%), proportions qui correspondent aux nombres de jeunes non mariés dans l’échantillon. 20,2% des femmes ont rapporté que leur époux était responsable des dépenses quotidiennes et de santé du ménage tandis que mois de 1% des hommes ont rapporté que leur épouse était responsable. Les hommes avaient plus tendance que les femmes à rapporter qu’ils étaient eux-mêmes responsables des dépenses de santé (H: 11,1%, F: 1,5%). Comme prévu, les 20-24 ans ont plus tendance à rapporter qu’eux-mêmes ou leurs époux(ses) sont responsables des dépenses que les 15-19 ans; tandis que le groupe d’âge plus jeune a davantage tendance à rapporter que ce sont les parents ou les tuteurs qui sont responsables des dépenses (environ 91% par rapport à environ 65% pour les 20-24 ans). Aucune différence significative n’a été observée selon les provinces. 29 Tableau 7 Dépenses quotidiennes et de santé Dépenses quotidiennes parent / tuteur moi-même époux Femme 1.4% 20.2% 75.7% 2.6% Homme 10.1% 0.6% 86.3% 3.0% Dépenses pour les soins de santé autre parent / tuteur moi-même époux 744 1.5% 20.1% 75.8% 2.5% 744 467 11.1% 0.9% 85.2% 2.8% 468 N autre N Sexe Âge 15-19 1.9% 3.9% 91.4% 2.8% 682 2.0% 3.9% 91.6% 2.5% 682 20-24 8.9% 23.5% 65.0% 2.6% 529 9.8% 23.5% 63.9% 2.8% 530 Province Bururi 3.9% 6.7% 86.9% 2.5% 249 4.3% 7.3% 85.9% 2.5% 249 Cankuzo 5.0% 20.7% 68.6% 5.7% 86 5.0% 20.7% 68.6% 5.7% 86 Karusi 6.9% 13.7% 78.0% 1.4% 183 7.3% 13.7% 77.7% 1.4% 183 Makamba 3.7% 11.4% 83.0% 1.9% 179 3.7% 11.4% 82.7% 2.2% 179 Rutana 7.3% 12.9% 75.7% 4.0% 144 7.3% 11.7% 77.8% 3.2% 145 Ruyigi 3.2% 20.2% 74.1% 2.4% 153 5.2% 20.2% 72.5% 2.0% 153 Gitega 6.5% 8.8% 80.9% 3.8% 168 6.9% 9.2% 80.2% 3.8% 168 Mwaro 2.5% 14.8% 81.5% 1.2% 49 2.5% 14.8% 81.5% 1.2% 49 Perception de la sécurité alimentaire La sécurité alimentaire est définie comme un état dans lequel « tous les êtres humains ont, à tout moment, un accès physique et économique à une nourriture suffisante leur permettant de satisfaire leurs besoins alimentaires pour mener une vie saine et active » (USAID). Les ménages peuvent éprouver des sentiments d’incertitude ou d’anxiété au sujet de l’alimentation en termes d’accès (ressources ou approvisionnement), de quantité (pour les adultes et les enfants) ainsi que de qualité (diversité alimentaire, suffisance et préférence nutritionnelles). Les répondants devaient indiquer si une série d’affirmations liées à l’insécurité alimentaire s’appliquaient à leur ménage afin d’établir un score de l’insécurité alimentaire moyenne sur une échelle de 1 à 3 (1: n’affronte jamais ; 2 : affront parfois ; 3: affronte souvent l’insécurité alimentaire). Les scores par sexe, âge et province sont inférieurs à 1,5 ce qui indique que les répondants, en moyenne, n’ont « jamais » ou « quelquefois » affronté l’insécurité alimentaire dans le ménage, montrant par là une insécurité alimentaire modérée des répondants. Il est à noter que plus de 17% des répondants ont déclaré qu’il était vrai qu’ils craignaient souvent que la nourriture dans leur ménage soit épuisée avant qu’ils n’aient eu de l’argent pour en acheter davantage. Il n’y a pas de différences notables selon les provinces. 30 Tableau 8 Perception de la sécurité alimentaire Nous mangeons la Nous sommes Nous nous même chose plusieurs arrivés à court inquiétons de savoir jours de suite parce d'aliments dont si la nourriture dans que nous avons nous avions besoin notre maison sera seulement quelques pour préparer un épuisée avant que types de nourriture à repas et je / nous nous trouvions de portée de main et nous n'avons pas d'argent l'argent pour acheter n'avons pas d'argent pour en obtenir de plus: pour en acheter plus: plus: souvent vrai souvent vrai Score d'insécurité alimentaire moyen 1 = jamais 2 = parfois 3 = souvent N souvent vrai Sexe Femme 17.9% 15.2% 10.9% 1.3 739 Homme 17.0% 16.5% 11.3% 1.3 465 15-19 16.5% 13.4% 13.4% 1.4 675 20-24 18.9% 18.8% 14.2% 1.4 529 Bururi 15.3% 12.4% 9.6% 1.3 245 Cankuzo 15.7% 18.6% 15.2% 1.5 86 Karusi 14.4% 13.7% 8.9% 1.3 183 Makamba 19.8% 13.3% 10.3% 1.3 179 Rutana 22.0% 21.8% 12.0% 1.4 143 Ruyigi 21.8% 22.0% 15.4% 1.5 152 Gitega 15.6% 15.7% 12.6% 1.4 168 Mwaro 14.1% 8.6% 2.5% 1.1 48 Âge Province Exposition aux médias De nombreuses personnes, en particulier les jeunes, reçoivent ou recherchent des informations, en particulier des informations sur la santé sexuelle et reproductive, à travers plusieurs médias comme les journaux, la radio, la télévision et de plus en plus internet, même dans les endroits éloignés. L’exposition aux médias pourrait être un facteur de connaissances de la santé sexuelle et reproductive des individus et pourrait servir de plateforme pour la diffusion d’informations sur la santé sexuelle et reproductive. Il a été demandé aux répondants s’ils étaient exposés aux journaux, à la radio, la télévision et internet et, si oui, à quel niveau. La radio est le média le plus fréquemment utilisé, suivie par les journaux et la télévision. L’utilisation d’internet par sexe, âge et province demeure très faible. Dans l’ensemble, les hommes ont rapporté sensiblement plus d’exposition à tous les médias que les femmes : 72,7% des hommes ont rapporté écouter la radio au moins une fois par semaine contre 57,7% des femmes; 26,7% des hommes lisent un journal au moins une fois par semaine contre 21,1% des femmes; 6,7% des hommes regardent la télévision au moins une fois par semaine contre 5,6% des femmes. Il n’a pas été observé de différences significatives dans l’exposition aux médias selon le groupe d’âge. Les résultats montrent que les jeunes non scolarisés sont plus enclins à écouter la radio au moins une fois par semaine (56,7%) plutôt que tout autre moyen de communication proposé ; tandis qu’un tiers des jeunes scolarisés ont rapporté également lire un journal une fois par semaine au moins (34,5%), et deux-tiers écouter la radio au moins une fois par semaine (68,9%). 31 Tableau 9 Exposition aux médias Lit un journal Écoute la radio Regarde la au moins une au moins une télévision au fois par fois par moins une fois semaine semaine par semaine Accès à internet: parfois ou souvent N Sexe Femme 21.1% 57.7% 5.6% 1.0% 740 Homme 26.7% 72.7% 6.7% 4.1% 466 15-19 25.0% 61.6% 6.4% 1.5% 679 20-24 21.2% 66.5% 5.6% 3.2% 527 34.5% 8.2% 68.9% 56.7% 7.7% 3.8% 2.8% 1.5% 632 573 Âge Fréquentation scolaire Jeunes scolarisés Jeunes non-scolarisés Province Bururi 27.5% 67.1% 8.0% 2.9% 249 Cankuzo 28.8% 57.9% 2.9% 0.7% 85 Karusi 22.3% 61.5% 3.1% 1.4% 181 Makamba 25.2% 67.8% 3.7% 1.6% 177 Rutana 24.0% 67.4% 14.8% 4.1% 144 Ruyigi 17.3% 55.4% 4.4% 1.6% 153 Gitega 17.2% 61.9% 4.6% 2.3% 168 Mwaro 18.5% 65.4% 0.0% 2.5% 49 Lieux fréquentés par les jeunes Les lieux et événements que les jeunes fréquentent de façon régulière dans leurs communautés peuvent révéler les types de réseaux sociaux auxquels ils ont accès et où et comment se produisent l’apprentissage et le partage d’informations, notamment l’information sur la santé sexuelle et reproductive. Il a été demandé aux répondants s’ils fréquentaient différents lieux ou événements dans la communauté au moins une fois par semaine. Une proportion très élevée de répondants a déclaré se rendre à un service religieux au moins une fois par semaine (F: 90,9%, H: 88,1%). Le second lieu le plus visité est le club sportif que 65,8% des hommes fréquentent au moins une fois par semaine contre 36,5% des femmes. Un tiers des répondants ont déclaré se rendre ou participer à des activités de voisinage/communautaires (F: 27,3%, H: 38,6%), et un tout petit peu plus de 10% ont rapporté se rendre à un centre jeune (F: 11,6%, H: 11,8%). Il y a des tendances différentes selon les groupes d’âge, les adolescent(e)s se rendant en proportions plus élevées aux clubs de sports (55,9% contre 38,5% pour les 20-24 ans) et aux centres jeunes (14,4% contre 7,9% pour les 20-24 ans). Aussi, il y a des différences dans les lieux fréquentés en fonction de si les jeunes sont scolarisés ou non. En effet, les jeunes scolarisés ont rapporté visiter un club de sport à un pourcentage beaucoup plus élevé (68,0%) que les jeunes non scolarisés (19,0%). Les centres jeunes étaient plus fréquentés par les scolarisés (13,7%) comparés aux non scolarisés (8,6%). Cependant, les jeunes non scolarisés étaient plus nombreux à fréquenté les activités de voisinage ou communautaire (44,6%) comparés aux jeunes scolarisés 32 (22,5%). Pour les deux groupes, le service religieux était le lieu le plus cité et à des taux similaires. Les jeunes gens mariés ont moins tendance à fréquenter un centre jeune (3,5%) ou un club sportif (8,4%), mais davantage le service religieux (87,0%) et les activités de voisinage ou communautaire (56,5%). Les jeunes célibataires et ceux qui ont une relation mais ne vivent pas avec leur partenaire ont rapporté à plus haute fréquence fréquenter les centres jeunes et les clubs sportifs, comparés aux activités de voisinage ou communautaire. Tableau 10 Lieux fréquentés par les jeunes Fréquente un centre jeune au moins une fois par semaine Fréquente une Fréquente un Fréquente un activité de club de sport au service religieux voisinage/ moins une fois au moins une fois communautaire au par semaine par semaine moins une fois par semaine N Sexe Femme 11.6% 36.5% 90.9% 27.3% 739 Homme 11.8% 65.8% 88.1% 38.6% 465 15-19 14.4% 55.9% 90.3% 26.0% 676 20-24 7.9% 38.5% 89.1% 39.7% 528 Jeunes scolarisés 13.7% 68.0% 90.2% 22.5% 626 Jeunes non-scolarisés 8.6% 19.0% 89.2% 44.6% 578 Célibataire 12.3% 55.6% 90.2% 25.9% 832 Marié/concubinage 3.5% 8.4% 87.0% 56.5% 234 En relation 16.7% 50.8% 91.3% 40.2% 126 Divorcé/veuve 0.0% 0.0% 79.5% 28.9% 10 Bururi 10.6% 55.2% 92.1% 29.3% 243 Cankuzo 3.3% 50.6% 82.9% 20.3% 80 Karusi 9.1% 42.1% 91.7% 35.0% 177 Makamba 16.5% 47.6% 87.8% 28.4% 171 Rutana 11.9% 48.7% 93.9% 25.3% 146 Ruyigi 13.9% 35.8% 85.0% 32.6% 148 Gitega 12.3% 52.1% 90.3% 48.8% 165 Mwaro 7.5% 54.2% 88.9% 45.6% 48 Âge Fréquentation scolaire Etat civil Province 4.2 Premiers rapports sexuels et éducation à la sexualité Sur les jeunes de notre échantillon, 32,3% des jeunes femmes et 24,1% des jeunes hommes ont déclaré avoir eu un rapport sexuel. La prévalence des jeunes répondant avoir déjà eu des relations sexuelles était plus élevée s’ils étaient de jeunes adultes (20-24 ans), mariés et non scolarisés. En effet, plus de la moitié de l’échantillon âgé de 20 à 24 ans (50,9%) a déclaré avoir eu une relation sexuelle, pour 12,2% chez les 15-19 ans. Tandis que 100% des 33 jeunes mariés ont rapporté avoir déjà eu des relations, parmi les célibataires, seulement 11,6% ont rapporté avoir eu une relation sexuelle et 45,9% parmi les personnes déclarant être dans une relation (mais ne vivant pas sous le même toit). Finalement, les jeunes non scolarisés ont rapporté à plus haute fréquence avoir déjà eu des rapports (51,6%) comparés aux jeunes scolarisés (12,4%). Il existe des différences entre les provinces dans le pourcentage de jeunes rapportant être sexuellement actifs, allant 19,8% à Mwaro à 40,0% à Cankuzo. L’âge médian du premier rapport sexuel est de 19,2 ans pour les filles et 18,9 ans pour les garçons. Il n’y a pas de différences considérables entre les provinces pour l’âge médian rapporté pour la première relation sexuelle. 65,4% des jeunes femmes de l’échantillon ont rapporté se sentir à l’aise pour parler de sexualité pour 74,7% des jeunes hommes. Les jeunes plus âgés (20-24 ans) rapportent des taux de confort plus élevés pour parler de sexualité (83,7%) que les adolescent(e)s (58,1%). Il n’y a pas de grandes différences entre les provinces d’intervention. En termes d’éducation à la sexualité reçue, 50,9% des jeunes femmes et 55,4% des jeunes hommes ont rapporté avoir reçu une éducation à la sexualité. Il n’y a pas de différences entre les groupes d’âge. Les différences selon les provinces vont de 34,6% des jeunes rapportant avoir reçu une éducation à la sexualité dans la province de Mwaro à 64,7% dans celle de Makamba. Une grande différence existe entre les jeunes scolarisés et ceux non scolarisés dans l’éducation à la sexualité reçue. En effet, les jeunes scolarisés ont répondu à 68,0% avoir reçu une telle éducation, tandis que seuls 31,8% des non scolarisés l’ont reçue. Aussi, il y a des différences selon le statut matrimonial : 30,3% des jeunes mariés ou concubins ont reçu une éducation à la sexualité ; 56,8% des célibataires ; et 57% des jeunes en relation mais vivant séparément. Environ un tiers des répondants ont rapporté avoir reçu une éducation à la sexualité au cours des 12 derniers mois (F: 29,0%, H: 34,7%). 34 Tableau 11 Premiers rapports sexuels et éducation à la sexualité A déjà eu un rapport sexuel Âge médian Je me sens à A déjà reçu A déjà reçu lors du l'aise de une une éducation premier parler de la éducation à à la sexualité rapport sexuel sexualité la sexualité (12 mois) N Sexe Femme 32.3% 19.2 65.4% 50.9% 29.0% 745 Homme 24.1% 18.9 74.7% 55.4% 34.7% 469 15-19 12.2% 17.2 58.1% 52.9% 36.7% 684 20-24 50.9% 22.1 83.7% 52.5% 24.2% 530 Âge Fréquentation scolaire Jeunes scolarisés 12.4% 17.8 67.5% 68.0% 47.4% 633 Jeunes non-scolarisés 51.6% 20.3 71.6% 31.8% 9.3% 580 11.6% 18.1 65.5% 56.8% 35.9% 841 Etat civil Célibataire Marié/concubinage En relation Divorcé/veuve 100.0% 22.2 79.2% 30.3% 12.9% 234 45.9% 20.2 80.8% 57.0% 27.1% 127 100.0% 23.2 63.9% 21.7% 0.0% 10 Province Bururi 24.9% 19.2 63.6% 50.1% 28.0% 249 Cankuzo 40.0% 19.3 70.7% 58.6% 38.6% 86 Karusi 34.0% 19.3 69.1% 53.0% 31.5% 183 Makamba 24.1% 18.3 69.8% 64.7% 43.4% 179 Rutana 26.5% 19.5 66.7% 46.7% 29.1% 146 Ruyigi 36.6% 18.7 73.4% 50.4% 28.6% 154 Gitega 28.4% 19.3 80.9% 51.9% 24.0% 168 Mwaro 19.8% 18.3 59.3% 34.6% 23.5% 49 Éducation à la sexualité par lieux Les interventions du programme Génération Future visent à augmenter le nombre de jeunes recevant au fil du temps une éducation à la sexualité complète à travers l’école ou des organisations de jeunes selon le programme d’éducation à la sexualité spécifique au pays. Le programme Génération Future a adopté la définition d’une éducation complète à la sexualité de la Fédération internationale de la parentalité planifiée (IPPF) qui comprend sept thèmes: corps et cycle de vie ; sexualité et reproduction ; santé sexuelle (infections sexuellement transmissibles dont le VIH) ; genre ; droits de l’homme et violence ; et diversité des relations. Au Burundi, l’éducation à la sexualité à l’école primaire est prévue pour commencer en 2014. Le programme pour le secondaire a commencé progressivement en 2013. Tout, à l’exception de la diversité des relations, est en train d’être enseigné dans les écoles secondaires. Ce dernier thème est problématique du fait de la loi nationale qui criminalise une personne qui a des relations sexuelles avec quelqu’un du même sexe. Ce module n’est donc pas proposé. Sur les jeunes de l’échantillon qui ont rapporté avoir reçu une éducation à la sexualité dans les 12 derniers mois, 91,2% ont déclaré l’avoir reçue à l’école. Deux tiers ont rapporté avoir 35 reçu une éducation sur au moins 5 des 7 sujets spécifiés dans le programme standard, avec un nombre moyen de sujets couverts de 5. Les autres lieux où a été reçue une éducation à la sexualité ont été cités par moins de 10% des répondants : centre de santé (8,4%); centre jeune (5,8%); hôpital (5,2%); poste secondaire (3,3%); centre de santé confessionnel (1,7%). La pharmacie n’a pas été citée comme un lieu pour l’éducation à la sexualité. Les jeunes non scolarisés ont rapporté avoir reçu une éducation à la sexualité dans les 12 derniers mois à 60,2% dans une école (peut-être ont-ils terminé ou quitté l’école entre temps). Le deuxième lieu cité par les jeunes non scolarisés était le centre de santé (50%), l’hôpital (21,2%) et le centre jeune (7,8%). Tableau 12 Éducation à la sexualité par lieu Hôpital Centre de santé Centre de santé confessionnel Centre jeune 5.2% 8.4% 1.7% 5.8% 3.3% Formé à 5 sujets ou plus (max. 7) Nombre moyen de sujets abordés (max.7) Sexe 73.0% 58.7% 100.0% 81.7% 5.1 4.5 6.8 Femme 6.2% 13.8% Homme 3.9% 1.8% Lieu où l'éducation à la sexualité a été reçue (12 derniers mois) Poste Secondaire / Pharmacie poste de / kiosque santé Ecole N 0.0% 91.2% 354 94.7% - 61.5% 354 5.4 5.7 - 5.0 354 2.3% 6.3% 2.9% 0.0% 86.3% 198 1.1% 5.2% 3.9% 0.0% 97.2% 156 Âge 15-19 3.5% 5.3% 1.2% 6.8% 2.6% 0.0% 94.1% 239 20-24 8.5% 14.6% 2.9% 3.8% 4.7% 0.0% 85.4% 115 Fréquentation scolaire Jeunes scolarisés 2.9% 2.5% 2.0% 5.5% 2.9% 0.0% 95.6% 299 Jeunes non-scolarisés 21.2% 50.0% 0.0% 7.8% 6.5% 0.0% 60.2% 55 Bururi 5.8% 7.3% 2.3% 3.7% 11.0% 0.0% 94.2% 64 Cankuzo 7.4% 5.6% 7.8% 7.4% 0.0% 0.0% 94.4% 31 Karusi 1.1% 13.0% 0.0% 1.1% 0.0% 0.0% 82.6% 55 Makamba 7.2% 8.0% 2.2% 7.9% 2.9% 0.0% 91.4% 70 Rutana 9.9% 8.5% 0.0% 1.4% 2.9% 0.0% 91.5% 42 Ruyigi 1.4% 8.5% 0.0% 16.9% 0.0% 0.0% 93.0% 37 Gitega 3.2% 4.8% 1.6% 4.8% 0.0% 0.0% 92.1% 43 Mwaro 0.0% 15.8% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 89.5% 12 Province N= Jeunes qui ont reçu une éducation à la sexualité dans les 12 derniers mois Connaissances liées à la sexualité Les connaissances des jeunes répondants en matière de sexualité ont été évaluées grâce à un ensemble de sept énoncés que les jeunes devaient identifier comme étant vrais ou faux. Ces énoncés étaient2 : 1. Les préservatifs sont un moyen efficace d’éviter une grossesse (vrai) 2. Les femmes peuvent tomber enceintes pendant leurs règles (vrai) 2 Certains des énoncés sont tirés de l’EDS 2006 et Cleland J, Ingham R, Stone N (2001)., WB. 36 3. 4. 5. 6. Les pilules contraceptives assurent une protection contre les IST et le VIH (faux) Une femme peut tomber enceinte la première fois qu’elle a un rapport sexuel (vrai) Le même préservatif peut être utilisé plusieurs fois (faux) L’infertilité peut être causée par les IST et par les complications liées à un avortement (vrai) 7. Je peux contracter le VIH en serrant dans mes bras, en serrant la main ou en cohabitant avec une personne infectée par le VIH (faux) Nota Bene sur le cycle de fertilité des femmes La méthode traditionnelle qui consiste à « compter les jours » pour suivre la fenêtre de fertilité pendant le cycle menstruel des femmes identifie la période autour de l’ovulation comme la fenêtre de fertilité, autrement dit la période à mi-chemin entre les règles. Toutefois, pour une population de jeunes femmes dont le cycle menstruel n’est pas toujours régulier, le message de santé publique devrait être que n’importe quelle période peut être fertile, y compris pendant la menstruation. Par conséquent, l’énoncé « les femmes peuvent tomber enceintes pendant leur menstruation » est un énoncé correct. Pour plus d’informations, voir (Wilcox, Dunson, and Baird 2000). Un indicateur composite a été construit pour examiner le nombre de répondants qui pouvaient identifier correctement 6 des 7 énoncés. L’indice composite bas indique que les connaissances ne sont pas constantes au fil des sujets, car seulement 28,4% des femmes ayant répondu connaissent 6 des 7 réponses correctes pour 46,1% des hommes. Les réponses correctes ont été plus élevées dans le groupe des 20-24 ans (45,3%), que dans celui des 15-19 (28,1%). Les différences selon le statut matrimonial n’étaient pas notables, avec un score légèrement plus élevé chez les répondants ayant une relation sans vivre ensemble (42,5%), par rapport aux répondants mariés ou en concubinage (35,4%) et aux répondants célibataires (34,7%). L’éducation semble être liée à une meilleure connaissance, avec une proportion plus élevée de répondants ayant 6 réponses correctes chez les personnes ayant un niveau d’éducation secondaire (46,0%) que chez celles n’ayant pas eu d’éducation (23,8%). Il n’y a pas de différences notables entre la zone d’intervention et de contrôle. Connaissances spécifiques liées à la fertilité et au cycle menstruel Les faibles scores sur l’indicateur composite s’expliquent en grande partie par les faibles scores des connaissances liées à la fertilité et au cycle menstruel. De fait, on observe un score particulièrement faible pour la fertilité et le cycle menstruel des femmes, avec seulement 41,7% des jeunes femmes à savoir qu’elles peuvent tomber enceintes pendant leurs règles et 57,2% des jeunes hommes. A peine plus de la moitié de l’échantillon a déclaré de façon correcte qu’une femme peut tomber enceinte dès son tout premier rapport sexuel (57,3% pour les jeunes femmes et 55,7% pour les jeunes hommes). 63,2% des jeunes femmes et 79,1% des jeunes hommes ont répondu correctement que les préservatifs sont un moyen efficace d’éviter une grossesse. Enfin, l’infertilité a été correctement identifiée comme pouvant être causée par des IST et des complications liées à un avortement par 62,5% des femmes et 66,3% des hommes. 37 Connaissances spécifiques liées au VIH et aux IST L’énoncé sur les pilules contraceptives offrant une protection contre les IST et le VIH, qui était un énoncé faux, a reçu une réponse correcte de la part de seulement la moitié de l’échantillon (48,4% des femmes et 60,4% des hommes). 62,3% des femmes et 85,4% des hommes ont répondu correctement que le même préservatif ne pouvait pas être utilisé plus d’une fois. Il y a eu un niveau élevé de bonnes réponses pour l’énoncé sur la transmission du VIH – « Je peux attraper le VIH en serrant dans mes bras, en serrant la main ou en cohabitant avec une personne infectée par le VIH » – avec 91,0% des femmes déclarant qu’il s’agissait d’un énoncé faux et 94,7% des hommes. L’éducation joue un rôle dans les connaissances du VIH et IST, comme le montre les pourcentages désagrégés pour par exemple l’énoncé que la pilule contraceptive offre une protection contre les IST et le VIH (36,2% de réponses correctes chez les jeunes sans scolarité ; 43,1% chez ceux qui ont atteint le niveau primaire ; et 66,6% chez ceux qui ont atteint le niveau secondaire). L’utilisation correcte du préservatif (pas plus d’une fois) a aussi reçu des réponses échelonnées sur l’éducation : 58,5% des jeunes sans scolarité ont répondu correctement ; 65,5% chez ceux qui ont atteint le niveau primaire ; et 80,3% chez ceux qui ont atteint le niveau secondaire. 38 Tableau 13 Connaissances liées à la sexualité Je peux contracter le Les pilules L’infertilité peut Les Les femmes Une femme Le même VIH en serrant dans contraceptive être causée par peuvent peut tomber préservatifs préservatif s assurent mes bras, en serrant la les IST et par les sont un moyen tomber enceinte la peut être une protection main ou en cohabitant complications efficace enceintes première fois utilisé contre les IST avec une personne qu’elle a un plusieurs fois liées à un d’éviter une pendant leurs et le VIH infectée par VIH rèlges rapport sexuel (FAUX) avortement grossesse (FAUX) (FAUX) Connaît 6 sur 7 réponses correctes N Sexe Femme 63.2% 41.7% 48.4% 57.3% 62.3% 62.5% 91.0% 28.4% 742 Homme 79.1% 57.2% 60.4% 55.7% 85.4% 66.3% 94.7% 46.1% 468 15-19 66.6% 47.8% 42.4% 46.7% 66.4% 57.6% 90.3% 28.1% 683 20-24 73.6% 48.2% 67.4% 69.8% 78.5% 72.4% 95.4% 45.3% 527 Âge Etat civil Célibataire 66.7% 48.3% 50.7% 53.5% 69.8% 63.9% 92.1% 34.7% 838 Marié/concubinage 77.9% 49.5% 58.2% 65.6% 71.3% 62.2% 92.0% 35.4% 233 Dans une relation 78.1% 44.9% 65.1% 66.2% 84.3% 66.5% 95.5% 42.5% 127 Divorcé / veuf-ve 85.5% 21.7% 27.7% 57.8% 71.1% 78.3% 100.0% 28.9% 10 Scolarité Aucune scolarité 73.9% 51.5% 36.2% 56.0% 58.5% 51.2% 90.7% 23.8% 148 Primaire 67.5% 47.4% 43.1% 49.3% 65.5% 59.0% 88.3% 27.5% 599 Secondaire 71.0% 48.8% 66.6% 63.4% 80.3% 71.5% 97.1% 46.0% 459 Tertiaire 61.1% 0.0% 100.0% 100.0% 100.0% 100.0% 100.0% 64.7% 4 Zone d'intervention 69.8% 47.2% 53.5% 56.9% 71.6% 64.3% 92.0% 35.9% 993 Zone de contrôle 68.8% 52.8% 51.8% 55.7% 71.4% 62.3% 95.6% 33.8% 217 Bururi 63.6% 45.7% 53.9% 57.6% 62.9% 64.4% 88.7% 33.3% 249 Cankuzo 76.4% 55.4% 53.6% 51.4% 74.3% 60.4% 86.3% 31.4% 85 Karusi 70.3% 52.7% 61.3% 54.1% 80.8% 67.1% 96.9% 34.3% 182 Makamba 71.2% 48.1% 52.7% 60.2% 74.7% 65.6% 88.9% 45.9% 179 Rutana 67.5% 40.1% 45.5% 59.8% 64.9% 61.9% 94.8% 32.3% 145 Ruyigi 77.8% 45.1% 52.4% 54.4% 79.5% 63.7% 97.2% 35.9% 153 Intervention/contrôle Province Gitega 71.0% 53.1% 52.9% 56.9% 72.1% 61.3% 96.6% 34.8% 168 Mwaro 61.7% 51.9% 48.1% 51.9% 69.1% 65.4% 92.6% 30.9% 49 39 Perceptions des grossesses chez les femmes non mariées Mieux comprendre les perceptions des grossesses chez les femmes non mariées dans la communauté permettrait de comprendre le comportement des femmes enceintes non mariées en termes de recours aux soins de santé, à savoir si et comment des femmes enceintes non mariées ont accès à des services de santé maternelle et au planning familial et sont finalement reçues par leurs réseaux sociaux. Il a été posé aux répondants une série de 7 questions liées à la perception communautaire et individuelle des grossesses hors mariage et demandé de noter leur accord sur une échelle de 1 (accord total) à 5 (désaccord total). Les pourcentages présentés dans le tableau 14 cumulent les réponses 1 et 2 : accord partiel et complet. • Les répondants ont majoritairement convenu que les femmes qui tombent enceintes hors mariage sont considérées comme « femmes libres » et perdent le respect de la communauté (F: 83,8%, H: 82,5%) et que si une fille tombe enceinte, c’est de sa propre faute si on l’évite (F: 59,9%, H: 61,6%). • Une forte proportion de répondants ont convenu que rendre une fille enceinte hors mariage est une cause de honte pour la famille du garçon/homme (F: 85,2%, H: 85,7%) ; cependant plus de la moitié des répondants conviennent que les hommes qui ont des enfants hors mariage devraient les soutenir de la même façon que les enfants nés dans le mariage (F: 51,9%, H: 61,0%). Moins d’un tiers ont convenu que, si une femme de leur famille tombait enceinte hors mariage, ils voudraient que cette grossesse demeure secrète (F: 30,2%, H: 23,9%). • 14,9% des femmes et 21,4% des femmes conviennent que les femmes pauvres non mariées qui ont des relations sexuelles en échange de nourriture méritent le même respect que n’importe qui d’autre. Il n’y a pas de fortes variations entre les répondants femmes et hommes, entre les groupes d’âge, entre le niveau d’éducation et entre le groupe d’intervention et de contrôle. 40 Tableau 14 Perceptions des jeunes sur les grossesses chez les femmes non mariées Les femmes non Les femmes qui Les femmes mariées, mariées qui sont tombent enceintes Si une femme de ma Mettre une fille en cas de viol, ne pauvres et qui ont des sans être mariées famille tombait enceinte hors du doivent pas en parler, Si une fille non mariée sont considérées enceinte sans être mariage est une rapports sexuels en surtout quand elles tombe enceinte, c'est échange de nourriture comme des femmes mariée, je cause de honte pour ont des enfants et que sa faute si on l'évite ont droit au même libres et perdent le souhaiterais que cela la famille du garçon / leur mari / partenaire respect que n'importe respect dans la reste secret. homme est encore en vie communauté. qui d'autre. Les hommes qui ont des enfants hors du mariage devraient les soutenir de la même façon que les enfants nés au sein du mariage. N Sexe Femme 83.8% 30.2% 85.2% 33.4% 59.9% 14.9% 51.9% 728 Homme 82.5% 23.9% 85.7% 33.5% 61.6% 21.4% 61.0% 464 15-19 84.9% 27.6% 86.0% 34.2% 62.4% 15.8% 54.8% 668 20-24 81.3% 27.7% 84.7% 32.6% 58.3% 19.7% 56.7% 524 Célibataire 83.2% 27.8% 85.5% 33.5% 62.0% 16.5% 57.3% 825 Marié/concubinage 88.8% 28.8% 88.0% 33.7% 67.1% 21.7% 43.6% 230 En relation 75.4% 25.2% 81.6% 32.1% 41.1% 17.6% 62.5% 125 Divorcé/veuve 92.8% 28.9% 78.3% 42.2% 78.3% 27.7% 14.5% 10 Aucune 88.9% 31.3% 79.6% 37.7% 65.6% 26.2% 50.4% 147 Primaire 86.8% 29.4% 86.1% 36.9% 62.3% 18.4% 48.2% 583 Secondaire 78.3% 24.6% 85.9% 29.8% 57.9% 14.6% 64.5% 458 Tertiaire Intervention / contrôle Zone d'intervention 94.4% 44.4% 100.0% 0.0% 50.0% 17.6% 38.9% 4 83.0% 28.5% 84.5% 33.0% 60.4% 17.0% 56.3% 980 Zone de contrôle 85.3% 22.4% 91.4% 35.9% 61.9% 20.3% 51.5% 212 Bururi 81.1% 31.3% 85.0% 35.1% 61.4% 16.4% 59.5% 247 Cankuzo 88.9% 22.3% 82.6% 31.6% 64.3% 25.5% 47.1% 86 Karusi 78.8% 22.5% 85.2% 29.4% 59.9% 20.1% 62.0% 179 Makamba 82.2% 29.2% 81.3% 28.1% 57.5% 16.9% 61.1% 176 Rutana 86.7% 31.1% 91.7% 37.6% 57.8% 15.1% 48.5% 140 Ruyigi 85.7% 30.3% 80.6% 36.2% 63.4% 12.1% 49.7% 152 Gitega 87.3% 27.5% 90.2% 34.4% 60.5% 20.5% 55.6% 163 Mwaro 79.0% 6.2% 95.1% 40.7% 66.7% 19.8% 38.3% 49 Âge Etat civil Scolarité Province 41 4.3 Utilisation des services de SSR Utilisation et barrières d’accès aux services de SSR Les jeunes sont souvent confrontés à des barrières importantes pour accéder aux services de SSR et ces barrières peuvent être différentes de celles éprouvées par des femmes et hommes plus âgés en âge de procréer. L’accès aux services pour les jeunes peut également dépendre en grande partie de l’appui qu’ils reçoivent de leurs réseaux sociaux comme leurs parents ou d’autres adultes de la communauté pour accéder aux services. Il a été posé aux répondants des questions sur leur utilisation des services de SSR et si les adultes de leur entourage étaient favorables ou non l’accès des jeunes à ces services. Dans notre échantillon de jeunes, seulement 23,8% des femmes ont rapporté avoir utilisé les services de SSR pour 12,0% des hommes. La plupart des répondants qui ont déclaré avoir utilisé les services de SSR appartenaient au groupe des 20-24 ans (33,3% contre 8,1% pour le groupe des 15-19 ans). La majorité a utilisé ces services au cours des 12 derniers mois. C’est principalement le groupe des personnes mariées/vivant ensemble qui ont déclaré utiliser les services de SSR (74,2%), par rapport aux jeunes ayant une relation mais sans vivre ensemble (23,0%) ou célibataires (6,7%). De plus, c’est le groupe des jeunes non scolarisés qui ont répondu en plus grande proportion qu’ils ont déjà utilisés des services SSRH (35,9%, contre 6,6% des jeunes scolarisés). Il n’y a pas de grandes différences entre en les provinces. Moins d’un tiers des jeunes répondants pensent que leurs parents/tuteurs ne les encourageraient pas à accéder aux services de SSR (F: 29,3%, H: 26,3%), et environ un tiers pensent que les autres personnes dans la communauté ne les encourageraient pas (F: 29,9%, M. 34,7%). Parmi les jeunes mariés ou concubins, aucun (0%) a pensé qu’ils ne recevraient pas le soutien de leurs parents pour l’utilisation des services, et 22,4% pensent que d’autres dans la communauté cependant n’apporte pas leur soutien à l’utilisation des services SSRH par les jeunes. 42 Tableau 15 Utilisation et barrières d'accès aux services SSR Utilisation Sait où N'a jamais A déjà d'un service accéder à utilisé un utilisé un SSR dans les des services service SSR service SSR 12 derniers SSR mois Parents / tuteurs Autres personnes n'encouragent de la communauté pas l'accès aux n'encouragent pas services SSR l'accès aux services pour les jeunes SSR pour les jeunes N Sexe Femme 76.2% 23.8% 20.2% 23.8% 29.3% 29.9% 745 Homme 88.0% 12.0% 10.1% 11.7% 26.3% 34.7% 469 Âge 15-19 91.9% 8.1% 7.1% 8.0% 28.0% 35.3% 684 20-24 66.7% 33.3% 28.0% 33.2% 27.9% 27.6% 530 Etat civil Célibataire 93.3% 6.7% 5.8% 6.7% 28.0% 33.8% 841 Marié/concubinage 25.8% 74.2% 63.0% 73.8% 0.0% 22.4% 234 En relation 77.0% 23.0% 20.2% 22.6% 29.0% 32.2% 127 Divorcé/veuve 7.2% 92.8% 56.6% 92.8% 9.2% 25.4% 10 Fréquentation scolaire Jeunes scolarisés 93.4% 6.6% 5.9% 6.6% 26.7% 33.0% 633 Jeunes non-scolarisés 64.1% 35.9% 30.1% 35.7% 30.5% 30.1% 580 Bururi 83.7% 16.3% 13.7% 16.1% 27.8% 36.7% 249 Cankuzo 75.7% 24.3% 20.7% 23.6% 26.1% 28.0% 86 Karusi 73.7% 26.3% 24.6% 26.3% 29.2% 22.7% 183 Makamba 84.0% 16.0% 13.6% 16.0% 30.1% 39.0% 179 Rutana 81.9% 18.1% 16.0% 18.1% 30.5% 35.6% 146 Ruyigi 77.0% 23.0% 16.5% 23.0% 27.9% 33.3% 154 Gitega 85.1% 14.9% 12.6% 14.9% 23.4% 21.7% 168 Mwaro 87.7% 12.3% 11.1% 12.3% 23.0% 25.0% 49 Province Utilisation des services de santé sexuelle et reproductive Il était demandé aux jeunes répondants s’ils ont utilisé des services SSR dans les 12 derniers mois, à partir de la liste des services offerts dans le paquet. Pour les jeunes qui ont déclaré avoir utilisé les services de SSR au cours des 12 derniers mois (F: 20,2%, H: 10,1%), les principaux services utilisés ont été le conseil et le dépistage du VIH (F: 15,7%, H: 6,9%), suivis par des informations et conseils sur le planning familial (F: 13,8%, H: 6,0%); et par des informations et conseils sur la prévention du VIH, notamment l’utilisation du préservatif (F: 12,7%, H: 6,5%). Les trois services les plus utilisés par les répondants mariés ont été le conseil et le dépistage du VIH (50,5%), l’information et le conseil pour le planning familial (44,6%), et la prévention du VIH (38,8%). Pour les répondants « en relation », ce furent le conseil et le dépistage du VIH (17,2%), la prévention du VIH (10,9%), et l’information et le conseil pour le planning familial (10,8%). Parmi les répondants célibataires, les services les plus utilisés ont été la prévention du VIH (4,3%), le planning familial (3,7%), et le conseil et dépistage du VIH (3,5%). La proportion des jeunes scolarisés utilisant des services SSR dans les 12 derniers mois (30,1%) était plus élevée que celle parmi les non scolarisés (5,9%). Les services utilisés par les jeunes non scolarisés étaient le CDV du VIH (23,9%) ; le conseil en PF (21,2%) et la prévention du VIH (18,2%). 43 Tableau 16 Type de services SSR utilisé dans les 12 derniers mois Sexe Utilisation d'un service SSR dans les 12 derniers mois Informations et conseils sur la prévention du VIH, y compris l'utilisation du Service de conseil et dépistage du VIH Soins et assistance pour les jeunes vivant avec le VIH / SIDA. Informations et conseils sur la planification familiale Soins et assistance pour la violence physique ou sexuelle Diagnostic et traitement des IST/IAR Âge Etat civil femme homme 15-19 20-24 célibataire 20.2% 10.1% 7.1% 28.0% 5.8% Marié/concub en relation inage 63.0% 20.2% autre 56.6% Fréquentation scolaire jeunes jeunes nonscolarisés scolarisés 5.9% 30.1% 12.7% 6.5% 5.8% 16.0% 4.3% 38.8% 10.9% 20.5% 4.4% 18.2% 15.7% 6.9% 5.4% 20.9% 3.5% 50.5% 17.2% 42.2% 3.5% 23.9% 3.9% 4.3% 1.7% 7.0% 1.8% 13.4% 6.8% 0.0% 2.5% 6.2% 13.8% 6.0% 4.1% 19.1% 3.7% 44.6% 10.8% 27.7% 2.9% 21.2% 2.5% 1.8% 1.2% 3.6% 0.9% 8.8% 2.6% 0.0% 1.2% 3.6% 6.1% 2.8% 1.0% 9.7% 1.1% 19.8% 9.4% 6.0% 1.2% 9.7% 745 469 684 530 841 234 127 10 633 580 Bururi 15.8% 10.6% 6.6% 22.7% 8.2% 59.5% 14.3% 75.0% 10.0% 24.5% Cankuzo 28.4% 7.7% 7.6% 37.7% 4.3% 67.6% 0.0% 0.0% 0.0% 40.3% Karusi 31.3% 13.6% 10.2% 41.4% 9.1% 76.7% 35.7% 66.7% 4.3% 38.0% Makamba 16.7% 9.1% 6.9% 24.6% 5.3% 66.7% 18.2% 18.2% 5.1% 37.2% Rutana 18.0% 13.6% 5.8% 25.6% 4.2% 64.3% 26.3% 26.3% 7.4% 26.1% Ruyigi 24.0% 5.1% 7.8% 31.2% 2.6% 51.2% 21.1% 33.3% 2.1% 25.8% Gitega 13.4% 11.4% 6.5% 19.5% 3.9% 56.2% 14.6% 100.0% 2.3% 23.1% Mwaro 17.4% 2.9% 3.5% 29.2% 1.6% 57.1% 0.0% 0.0% 2.1% 24.2% N Province Pour les répondants qui ont déclaré avoir utilisé les services de SSR au cours des 12 derniers moins, la majorité l’ont fait dans les centres de santé (62,8%) et 19,4% dans un hôpital. L’utilisation d’autres types de services (centres jeunes, poste secondaire, pharmacie, centres confessionnels, etc.) est inférieure à 6%. 44 Tableau 17 Utilisation des services SSR, par type de prestataire Lieu d'utilisation des services SSR dans les 12 derniers mois Informations et conseils sur la prévention du VIH, y compris l'utilisation du Service de conseil et dépistage du VIH Soins et assistance pour les jeunes vivant avec le VIH / SIDA. Informations et conseils sur la planification familiale Soins et assistance pour la violence physique ou sexuelle Diagnostic et traitement des IST/IAR Hôpital Centre de santé Centre de santé confessionnel Centre jeune Ecole Organisation de jeunes Communauté (par ex. ASC) 19.4% 62.8% 2.4% 1.5% 2.7% 0.3% 5.4% 2.7% 5.7% 19.5% 55.0% 1.0% 1.4% 3.4% 0.0% 7.5% 4.3% 4.3% 19.9% 62.6% 2.0% 0.8% 3.2% 0.0% 6.0% 2.0% 2.4% 20.8% 54.4% 0.0% 1.2% 1.2% 0.0% 9.6% 3.7% 4.7% 18.2% 65.3% 0.9% 1.9% 1.9% 0.0% 0.0% 0.4% 5.0% 17.7% 56.1% 0.0% 0.0% 2.2% 2.2% 11.1% 0.0% 10.7% Poste Pharmacie / Secondaire kiosque 26.4% 59.2% 3.1% 0.0% 2.1% 0.0% 0.0% 3.1% 2.1% Diagnostic de grossesse 16.3% 83.7% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% Soins prénatals Soins périnatals / pendant l'accouchement Soins postnatals Avortement et soins post-avortement (là où ils sont légaux) 14.4% 85.6% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 38.5% 61.5% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 9.1% 90.9% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 62.5% 0.0% 0.0% 37.5% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% N Province Bururi 43 149 4 4 6 1 10 5 15 26.9% 44.8% 4.5% 0.0% 10.4% 0.0% 11.9% 3.0% 1.5% Cankuzo 13.8% 89.7% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 3.4% Karusi 5.6% 79.2% 0.0% 1.4% 1.4% 1.4% 2.8% 4.2% 6.9% Makamba 29.5% 40.9% 2.3% 4.5% 2.3% 0.0% 4.5% 6.8% 4.5% Rutana 17.5% 55.0% 10.0% 2.5% 0.0% 0.0% 10.0% 0.0% 5.0% Ruyigi 24.8% 67.9% 0.0% 2.4% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 14.5% Gitega 15.2% 78.8% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 3.0% 3.0% 6.1% Mwaro 44.4% 44.4% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 11.1% 0.0% 0.0% 45 4.4 Taux de grossesse chez les adolescentes Dans notre échantillon de jeunes âgés de 15 à 24 ans, 20,9% des femmes avaient un enfant et 7,1% étaient enceintes. Le nombre moyen d’enfants des répondants de sexe féminin était de 1,4. Moins d’hommes avaient déjà des enfants (5,0%) et avec un nombre moyen de 1,4. Les répondants avec enfants figuraient principalement dans les groupes des 20-24 ans (30,5% contre 2,3% dans le groupe des 15-19 ans). La majorité des répondants mariés/vivant ensemble avaient déjà des enfants (71,6%) et environ un tiers en attendaient un (31,8%). 16,9% des répondants en relation mais sans vivre ensemble ont rapporté avoir des enfants. La prévalence des jeunes ayant déjà un enfant était plus élevée chez les non scolarisés (32,3%) comparé aux scolarisés (1,5%). Parmi les adolescentes (15-19), 6,1% ont déclaré avoir été enceintes au cours des 12 derniers mois, ce qui montre un taux de grossesse chez les adolescentes de 21 pour 1000. La plus haute prévalence se trouvait parmi les jeunes mariés/concubins (73,9%), parmi les jeunes non scolarisés (18,5%) et en pourcentages plus élevés à Ruyigi (16,5%) et Cankuzo (14,3%). Il a été demandé aux répondants qui avaient déjà un enfant ou qui étaient au moment de l’enquête enceinte si la dernière grossesse était planifiée. Juste au-dessus de la moitié des femmes ont répondu que leur grossesse passée ou courante était planifiée. Les taux de réponse indiquant que la grossesse était non planifié étaient plus élevés parmi les jeunes célibataires ou ceux dans une relation (respectivement 91,5% et 87,6%), et parmi les jeunes scolarisés (79%). Il y avait aussi des différences entre les provinces dans la proportion de grossesses non planifiées. 46 Tableau 18 Nb d’enfants, actuellement enceinte, et taux de grossesse chez les adolescentes Actuellement A déjà un enceinte (soi- Nombre enfant même ou la d'enfants partenaire) N Grossesse dans Grossesses nonles 12 derniers planifiées mois chez les (dernière adolescentes grossesse, (N=407) N=266*) Sexe Femme 20.9% 7.1% 1.4 745 6.1% 45.2% Homme 5.0% 2.9% 1.4 469 15-19 2.3% 2.6% 1.0 684 20-24 30.5% 9.4% 1.5 530 Jeunes scolarisés 1.5% 0.0% 1.0 633 0.0% 79.0% Jeunes non-scolarisés 32.3% 12.9% 1.5 580 18.5% 42.6% Célibataire 2.1% 0.5% 1.0 841 1.3% 91.5% Marié/concubinage 71.6% 31.8% 1.5 234 73.9% 32.1% En relation 16.9% 1.9% 1.2 127 4.0% 87.6% Divorcé/veuve 85.5% 14.5% 1.2 10 100.0% 43.4% Zone d'intervention 15.0% 5.7% 1.4 997 6.6% 46.4% Zone de contrôle 12.0% 4.3% 1.3 217 2.8% 28.6% 10.8% 2.2% 1.5 249 3.3% 55.9% 39.7% Âge 6.1% 46.3% 44.0% Fréquentation scolaire Etat civil Intervention/contrôle Province Bururi Cankuzo 23.6% 7.4% 1.4 86 14.3% 50.0% Karusi 19.8% 6.7% 1.4 183 9.6% 49.3% Makamba 11.1% 3.3% 1.7 179 0.8% 47.5% Rutana 12.4% 7.8% 1.6 146 2.9% 28.2% Ruyigi 20.1% 11.8% 1.3 154 16.5% 42.7% Gitega 11.1% 4.0% 1.3 168 1.3% 37.1% Mwaro 14.8% 5.1% 1.2 49 6.9% 7.1% * N = enceinte ou avec enfants 4.5 Planning familial 4.5.1 Connaissances du planning familial Connaissances des méthodes contraceptives Parmi les répondantes de l’échantillon, 97,1% des femmes non mariées sexuellement actives ont rapporté connaître une méthode quelconque de contraception (et 96,4% connaître une méthode moderne quelconque) ; 96,0% des femmes actuellement mariées connaissaient une méthode quelconque de contraception (93,2% une méthode moderne quelconque); et 85,2% des jeunes femmes qui n’avaient jamais eu de rapport sexuel (79,2% une méthode moderne quelconque). Les connaissances étaient également élevées chez les 47 jeunes hommes: 90,0% pour ceux qui n’avaient jamais eu de rapport sexuel; 100% pour ceux mariés; et 99,3% pour les hommes non mariés sexuellement actifs. Il a été demandé aux répondants de nommer spontanément une méthode de contraception (non proposée). Les méthodes les plus connues parmi les groupes sont les injections (83,3% des femmes mariées); les pilules (86,3% des hommes mariés, 81,3% des femmes non mariées sexuellement actives); les préservatifs masculins (90,7% des hommes non mariés sexuellement actifs) et les implants (79,7% des femmes mariées). L’abstinence totale est la principale méthode traditionnelle mentionnée par les jeunes, qu’ils soient sexuellement actifs ou non, mariés ou non (entre 20,4% et 35,7%). En général, les femmes mariées et les femmes non mariées sexuellement actives ont un nombre moyen de méthodes connues qui va de 2,9 à 4,5 selon les provinces, tandis que les femmes qui n’ont jamais eu de rapport sexuel en ont un nombre moyen qui va de 2,5 à 3,5. De la même façon, les hommes mariés et les hommes non mariés sexuellement actifs en ont un nombre moyen (qui va de 2,7 à 6,0) plus élevé que les hommes qui n’ont jamais eu de rapport sexuel (2,6 à 3,9). Tableau 19 Connaissances des méthodes contraceptives Femme Homme n'a jamais eu célibataire n'a jamais eu célibataire actuellement actuellement de rapports sexuellement de rapports sexuellement mariée marié sexuels sexuels active actif N'importe quelle méthode N'importe quelle méthode moderne Stérilisation féminine (ligature des trompes) Stérilisation masculine (vasectomie) 85.2% 96.0% 97.1% 90.0% 100.0% 99.3% 79.2% 93.2% 96.4% 87.4% 100.0% 98.0% 3.7% 4.8% 5.0% 3.0% 4.1% 8.1% 2.4% 3.6% 5.7% 1.6% 4.1% 6.8% DIU - dispositif intra-utérin 35.5% 65.0% 57.5% 44.3% 60.3% 49.1% Injection 57.9% 83.3% 74.2% 46.5% 69.2% 46.7% Implants 44.5% 79.7% 58.7% 41.1% 69.4% 39.9% Pilule 62.5% 80.4% 81.3% 59.5% 86.3% 73.0% Préservatif masculin 54.0% 63.8% 67.5% 73.2% 87.7% 90.7% Préservatif féminin 20.2% 30.0% 24.3% 33.9% 42.9% 55.3% Diaphragme 2.4% 3.2% 7.9% 1.0% 2.1% 0.0% Contraception d'urgence N'importe quelle méthode traditionnelle Méthode de l'allaitement maternel et de l'aménorrhée Méthode des rythmes/ abstinence périodique Retrait (coït interrompu) 2.1% 0.8% 2.1% 0.8% 4.1% 0.0% 1.7% 2.0% 0.7% 0.5% 4.1% 4.1% 3.5% 4.7% 6.4% 6.0% 7.5% 6.1% 2.4% 3.2% 2.1% 1.9% 12.8% 8.1% 24.4% 20.4% 24.5% 27.8% 28.2% 35.7% 2.9 4.1 3.8 3.0 4.3 3.7 464 206 73 365 28 76 Bururi 2.6 4.0 3.9 2.7 2.9 4.1 Cankuzo 2.5 3.3 4.2 2.8 4.9 4.6 Karusi 3.5 4.5 4.5 3.6 3.9 4.5 Makamba 2.5 3.8 3.4 2.9 6.0 3.4 Rutana 2.9 4.3 3.0 3.1 5.2 3.3 Ruyigi 3.2 4.3 4.2 3.6 5.3 2.7 Gitega 3.0 4.7 2.9 2.6 3.3 3.3 Mwaro 2.6 4.8 4.0 3.9 5.0 5.0 Abstinence totale Nombre moyen de méthodes connues N Province 48 Exposition à l’information sur la PF et aux services PF La moitié des adolescent(e)s (15-19 ans) de l’étude ont reçu des informations sur le planning familial et la contraception à travers l’école (50,3%). Les sources suivantes d’information ont été les pairs éducateurs (éducatrices: 14,2%, éducateurs: 11,6%), les centres de santé (12,8%) les agents de santé communautaires (12,5%). Chez les jeunes adultes (20-24 ans), les sources d’information ont été l’école (40,2%), suivie par les centres de santé (33,9%), les agents de santé communautaires (22,6%) et les pairs éducateurs (féminins: 20,8%, masculins: 12,8%). Les tendances diffèrent selon le sexe, le statut matrimonial et le premier rapport sexuel. • Les femmes mariées ont reçu des informations sur le planning familial et la contraception principalement à travers les centres de santé (70,6%), les hôpitaux (30%) et les agents de santé communautaires (28,5%). Les principales sources d’information pour les hommes mariés sont les mêmes (respectivement 54,9%, 27,7% et 31,1%). • Parmi les jeunes non mariés sexuellement actifs, les principales sources d’information pour les femmes sur la PF et la contraception sont les centres de santés (38,5%), les écoles (34,8%) et les pairs éducatrices (32,7%). Pour les hommes, les principales sources sont l’école (51,6%), les pairs éducateurs (20,3%) et les centres de santé (18,3%). • Parmi les jeunes qui n’ont jamais eu de rapport sexuel, les principales sources d’information sont l’école (F: 53,2%, H: 55,3%), un pair éducateur du même sexe (F: 21,8%, H: 24,1%), et l’agent de santé communautaire (F: 12,4%, H: 14,0%). Plus de la moitié des répondants ont déclaré avoir été exposés aux messages de la PF à travers les mass médias (adolescent(e)s: 54,4%, jeunes adultes: 59,4%), et moins d’un quart ont été exposés à travers une information imprimée (brochures, dépliants, livres). De façon générale, la proportion d’hommes à déclarer avoir été exposés aux mass médias et à l’information imprimée est plus élevée que celle de femmes. Tableau 20 Exposition à l’information sur la PF et aux services PF Âge 15-19 Femme 20-14 Homme n'a jamais eu célibataire n'a jamais eu célibataire actuellement actuellement de rapports sexuellement de rapports sexuellement marié mariée sexuels active sexuels actif Hôpital 5.8% 17.0% 3.9% 30.0% 25.0% 5.9% 27.7% 16.7% Centre de santé 12.8% 33.9% 10.5% 70.6% 38.5% 12.0% 54.9% 18.3% Poste secondaire / kiosque 3.3% 6.1% 2.1% 6.2% 7.0% 5.8% 8.6% 5.7% Centre de santé confessionnel 5.0% 8.1% 7.0% 7.3% 5.6% 4.4% 4.1% 11.2% Ecole 50.3% 40.2% 53.2% 8.9% 34.8% 55.3% 11.6% 51.6% Centre jeune 4.3% 3.6% 4.0% 2.4% 7.9% 3.9% 0.0% 4.1% Agent de santé communautaire 12.5% 22.6% 12.4% 28.5% 28.5% 14.0% 31.1% 17.7% Tradipraticien 1.3% 0.8% 0.7% 0.4% 2.1% 1.5% 0.0% 2.0% Pair éducateur masculin 11.6% 12.8% 4.3% 2.7% 10.4% 24.1% 20.5% 20.3% Pair éducateur féminin 14.2% 20.8% 21.8% 18.4% 32.7% 8.8% 9.2% 10.7% Organisation de jeunes 5.6% 4.1% 3.3% 1.1% 9.3% 8.4% 0.0% 4.1% 54.4% 59.4% 54.7% 44.3% 46.8% 64.7% 57.6% 63.3% 15.0% 21.8% 15.1% 7.8% 11.3% 23.0% 20.5% 35.5% 684 530 464 206 73 365 28 76 Exposition à des messages PF Médias (radio, télévision, journaux) Informations imprimées (brochures, dépliants, livres) N (Tous les jeunes, 100%) 49 Méthode de planning familial préférée des jeunes Il a été demandé aux jeunes interviewés leurs préférences en matière de méthodes de planning familial en se basant sur la liste des principales méthodes existantes et disponibles. La méthode préférée à travers les groupes d’âge et de sexe est l’abstinence : adolescent(e)s (F : 70,3% ; M : 61,6%) et jeunes adultes (F : 47,1% ; M : 56,9%). Les autres méthodes citées par ordre de préférence sont les préservatifs pour les hommes (environ un sur cinq de tout âge), les injections et les implants pour les 20-24 ans. Pour les adolescentes, les autres préférences sont le préservatif masculin (6,0%) et l’injection (7,9%); et pour les femmes de 20-24 ans, les autres préférences sont les injections (14,2%) et les implants (12,9%). Tableau 21 Méthode préférée de planification familiale parmi les jeunes Femme Homme 15-19 20-24 15-19 20-24 Aucune méthode 2.8% 4.4% 3.4% 1.1% Stérilisation féminine 0.1% 0.2% 0.2% 0.0% Stérilisation masculine 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% DIU 0.7% 1.7% 2.0% 1.1% Injection 7.9% 14.2% 2.5% 5.8% Implants 4.4% 12.9% 2.6% 4.5% Pilule 3.7% 4.7% 1.0% 3.7% Préservatif masculin 6.0% 6.5% 25.4% 22.8% Préservatif féminin 1.6% 1.5% 0.0% 2.5% Diaphragme 0.3% 0.0% 0.0% 0.0% Contraception d'urgence 0.3% 0.3% 0.2% 0.0% Allaitement / aménorrhée Méthode des rythmes/ abstinence périodique Retrait (coït interrompu) 0.0% 0.7% 0.0% 0.0% 1.6% 3.0% 0.9% 1.4% 0.1% 2.5% 0.2% 0.0% Abstinence totale 70.3% 47.1% 61.6% 56.9% Méthode traditionnelle 0.0% 0.4% 0.0% 0.3% Autre 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 4.5.2 Utilisation de contraceptifs Utilisation de contraceptifs modernes Il est attendu comme effet de ce projet une augmentation de l’utilisation de contraceptifs modernes par les jeunes sexuellement actifs, résultant d’une augmentation des connaissances sur le planning familial ainsi que de l’accès aux services de SSR. Les hommes interviewés étaient invités à répondre selon les méthodes de contraception utilisées par eux-mêmes (préservatif) ou par leur partenaire (toute autre méthode). 16,8% des jeunes femmes sexuellement actives et 12,3% des jeunes hommes sexuellement actifs ont rapporté avoir utilisé une méthode contraceptive au cours des 12 derniers mois. Il n’y a pas de différence selon les groupes dans la proportion de nouveaux adhérents. La proportion des nouvelles adhésions pour des méthodes modernes était similaire entre les 50 jeunes scolarisés et les non scolarisés. Il y a quelques différences entre les provinces allant de 29,0% de nouveaux adhérents à Karusi, 21,2% à Cankuzo et 18,7% à Makamba, 10,9% à Rutana, 9,2% à Ruyigi et 9,0% à Bururi. L’utilisation de contraceptifs modernes a été principalement rapportée pour les méthodes de courte durée d’action. Excluant les préservatifs de la définition de méthode de courte durée d’action, la proportion la plus élevée de nouveaux adhérents se trouve dans le groupe des jeunes gens mariés/vivant ensemble (11,7%). En fait, les nouveaux adhérents chez les célibataires et les jeune ayant une relation adhèrent principalement à l’utilisation du préservatif (respectivement 11,3% et 10,0%). Tableau 22 Nouvelles adhésions aux méthodes modernes de PF, 12 derniers mois Taux d'adhésion parmis les jeunes sexuellement actifs Tous méthodes à méthodes à courte durée méthodes longue durée courte durée d'action sans préservatifs permanentes d'action d'action les préservatifs N (jeunes sexuellement actifs) Sexe Femme 16.8% 0.0% 4.7% 12.1% 8.4% 3.7% 274 Homme 12.3% 0.0% 1.1% 11.2% 2.7% 8.5% 98 Âge 15-19 16.2% 0.0% 3.8% 12.4% 2.3% 10.2% 80 20-24 15.1% 0.0% 3.4% 11.6% 7.9% 3.7% 292 Fréquentation scolaire Jeunes scolarisés 15.1% 0.0% 1.5% 13.6% 1.4% 12.3% 64 Jeunes non-scolarisés 13.7% 0.0% 3.0% 10.8% 6.5% 4.3% 213 15.0% 0.0% 3.1% 11.9% 0.6% 11.3% 79 Etat civil Célibataire Marié/concubinage 16.7% 0.0% 4.4% 12.3% 11.7% 0.6% 230 En relation 13.1% 7.2% 0.0% 0.0% 1.0% 7.2% 12.0% 0.0% 2.0% 0.0% 10.0% 0.0% 52 10 Divorcé/veuve Province Bururi 9.0% 0.0% 3.3% 5.7% 4.1% 1.6% 67 Cankuzo 21.2% 0.0% 7.7% 13.5% 9.6% 3.8% 35 Karusi 29.0% 0.0% 9.7% 19.3% 16.1% 3.2% 63 Makamba 18.7% 0.0% 0.0% 18.7% 4.0% 14.7% 49 Rutana 10.9% 0.0% 4.7% 6.3% 4.7% 1.6% 39 Ruyigi 9.2% 0.0% 0.0% 9.2% 4.6% 4.6% 61 Gitega 15.1% 0.0% 0.0% 15.1% 4.1% 11.0% 47 Mwaro 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 11 Utilisateurs et utilisatrices actuel(le)s de méthodes PF Les utilisateurs et utilisatrices actuel(le)s regroupent les nouveaux adhérents (<12 mois) et les personnes qui utilisent déjà un contraceptif moderne au moment de l’enquête. Dans notre échantillon, 38% des femmes ont rapporté utiliser actuellement des contraceptifs modernes et 41,7% des hommes. La principale méthode utilisée par les femmes mariées/en concubinage est l’injection (14,0%), suivie par les implants (6,5%) et les préservatifs masculins (3,9%). 51 Parmi les hommes mariés/en concubinage, la méthode déclarée comme étant la plus utilisée (par leur partenaire) est l’injection (12,3%), suivie par les implants (8,2%) et le préservatif masculin (8,2%). Parmi les femmes et hommes non mariés sexuellement actifs, les méthodes préférées rapportées étaient: le préservatif masculin (F: 11,8%, H: 11,7%); les implants (F: 5,0%) et le retrait (F: 2,6%). Tableau 23 Utilisation des méthodes de PF, par type de méthode et statut marital Âge Femme Homme actuellement célibataire mariée / en sexuellement concubinage active actuellement célibataire marié / en sexuellement concubinage actif 15-19 20-24 tous N'importe quelle méthode 25.8% 43.3% 38.0% 42.4% 30.2% 41.7% 47.5% 39.8% N'importe quelle méthode moderne Stérilisation féminine 16.2% 20.0% 21.3% 24.3% 16.1% 14.5% 22.6% 11.7% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% Stérilisation masculine 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% DIU - dispositif intra-utérin 0.0% 0.5% 0.5% 0.8% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% Injection 1.5% 9.5% 9.7% 14.0% 2.2% 3.3% 12.3% 0.0% Implants 3.8% 5.1% 6.0% 6.5% 5.0% 2.2% 8.2% 0.0% Pilule 0.0% 1.3% 1.4% 2.2% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% Préservatif masculin 10.9% 7.1% 6.7% 3.9% 11.8% 10.7% 8.2% 11.7% tous Préservatif féminin 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% Diaphragme 0.8% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.5% 2.1% 0.0% Contraception d'urgence 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 3.2% 1.7% 2.6% 0.0% 4.0% 11.6% 1.3% 0.0% 2.9% 2.7% 2.8% 2.6% 1.1% 4.1% 0.0% 0.0% 0.7% 0.8% 1.2% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 80 292 274 202 72 98 28 69 Méthodes traditionnelles Méthode de l'allaitement maternel et de l'aménorrhée Méthode des rythmes / abstinence périodique Retrait (coït interrompu) Autre méthode traditionnelle N, sexuellement actifs (100%) Raisons pour ne pas utiliser de contraceptifs lors du dernier rapport Il a été demandé aux jeunes sexuellement actifs qui ont déclaré ne pas utiliser de méthodes contraceptives les raisons pour lesquelles ils n’en utilisaient pas. Des réponses multiples pouvaient être données. Près d’un tiers des femmes âgées entre 20-24 ans sexuellement actives ont répondu que la raison est qu’elles voulaient encore des enfants (28,6%) ; 14,2% qu’elles sont inquiètes des effets secondaires ; 112,0% que c’est contre leurs convictions religieuses ; et 11,1% parce que leurs conjoints désapprouvent. La raison « je n’étais pas informée des méthodes de contraception » a principalement été évoquée par des hommes qui n’utilisent pas de contraception (adolescent(e)s : 18,8% ; jeunes hommes : 7,9%). Au total, 15,3% des jeunes interviewés ont répondu qu’ils n’utilisent pas de méthode de contraception parce que la méthode n’était pas disponible. 52 Tableau 24 Raisons pour ne pas utiliser de contraceptifs lors du dernier rapport Femme Homme 15-19 20-24 15-19 20-24 Cela va à l'encontre de mes croyances religieuses 4.0% 12.0% 32.6% 12.7% Mon conjoint / partenaire désapprouve 6.3% 11.1% 12.5% 2.6% Les effets secondaires m'inquiètent 5.4% 14.2% 12.5% 1.1% Je veux davantage d'enfants 21.8% 28.6% 0.0% 11.5% Je ne suis pas d'accord avec la contraception 0.0% 2.9% 0.0% 4.2% Cela me gêne pendant les rapports sexuels Je n'ai pas réussi à demander / négocier l'usage d'un contraceptif avec mon partenaire Cela réduit la satisfaction / le désir sexuels Je n'étais pas au courant de l'existence des contraceptifs Aucune méthode disponible à ce moment-là 2.7% 0.6% 0.0% 3.2% 4.0% 6.4% 3.5% 3.2% 0.0% 1.8% 8.3% 3.9% 4.0% 5.9% 18.8% 7.9% 12.1% 3.5% 23.6% 21.9% Je ne savais pas où me procurer des contraceptifs 0.0% 1.2% 0.0% 1.8% Autre (préciser) : ______________ 30.7% 16.6% 8.3% 27.1% Je n'en avais pas besoin / n'en voulais pas 0.0% 4.0% 4.2% 0.0% Utilisation de contraceptifs lors du dernier rapport sexuel L’utilisation de la contraception lors du dernier rapport sexuel chez les jeunes sexuellement actifs (N=372) permet de comprendre comment les jeunes sont désireux et capables d’éviter une grossesse non souhaitée, sur la base de leur comportement déclaré. Comme résumé dans le Tableau 25, 22,8% des jeunes femmes et 30,3% des jeunes hommes ont rapporté l’utilisation d’un contraceptif moderne lors de la dernière relation sexuelle. Il n’y a pas de grandes différences selon le groupe d’âge, la fréquentation scolaire ou le statut matrimonial. Sur les jeunes qui ont rapporté avoir utilisé un contraceptif lors du dernier rapport sexuel, ce sont principalement des méthodes à courte durée d’action (F:17,8%; M: 29,2%), parmi lesquelles une proportion était le préservatif (F: 8,7%; M: 25,4%). L’utilisation du préservatif lors du dernier rapport sexuel était plus élevée parmi les jeunes scolarisés (22,0%) ; et parmi les jeunes en relation mais vivant séparément (27,6%) et les jeunes célibataires (22,5%). Il y a également des différences selon les provinces, avec la province de Karusi qui a un taux d’utilisation de contraceptif (toutes méthodes confondues) de 40,8%, puis Cankuzo (28,8%), Makamba (26,7%) bien au-dessus des provinces de Gitega (15,1%) et Mwaro (6,3%). 53 Tableau 25 Utilisation d'un contraceptif lors du dernier rapport sexuel Méthode Tous à longue Sterilisation durée d'action à courte durée d'action à courte durée préservatifs d'action sans préservatif N (jeunes sexuellement actifs) Sexe Femme 22.8% 0.0% 4.9% 17.8% 9.9% 8.7% 274 Homme 30.3% 0.0% 2.2% 29.2% 3.8% 25.4% 98 15-19 22.1% 0.0% 2.3% 19.9% 2.3% 17.6% 80 20-24 26.1% 0.0% 4.6% 22.0% 9.7% 13.0% 292 24.9% 0.0% 1.5% 23.4% 2.1% 22.0% 64 11.6% 308 Âge Fréquentation scolaire Jeunes scolarisés Jeunes non-scolarisés 25.3% 0.0% 4.8% 20.9% 9.8% 25.0% 23.7% 32.7% 0.0% 0.0% 0.0% 1.9% 6.1% 1.0% 23.1% 18.3% 31.7% 1.3% 13.3% 4.1% 22.5% 5.7% 27.6% 79 230 52 7.2% 0.0% 7.2% 0.0% 0.0% 0.0% 10 Etat civil Célibataire Marié/concubinage En relation Divorcé/veuve Province Bururi 22.1% 0.0% 4.9% 17.2% 5.7% 11.5% 67 Cankuzo 28.8% 0.0% 5.8% 23.1% 13.5% 11.5% 35 Karusi 40.8% 0.0% 9.7% 31.1% 17.2% 13.9% 63 Makamba 26.7% 0.0% 0.0% 26.7% 4.0% 24.0% 49 Rutana 20.3% 0.0% 4.7% 18.7% 4.7% 14.1% 39 Ruyigi 22.9% 0.0% 2.3% 20.6% 5.7% 16.0% 61 Gitega 15.1% 0.0% 0.0% 15.1% 5.5% 9.6% 47 Mwaro 6.3% 0.0% 0.0% 6.3% 6.3% 0.0% 11 Perception de sa propre efficacité à négocier les rapports sexuels et l’utilisation de contraception Il a été posé trois questions aux répondants afin d’évaluer leur perception de leur propre efficacité à être abstinents ou à négocier et utiliser des contraceptifs. Les jeunes peuvent disposer de connaissances sur les risque des grossesses non désirées et des infections sexuellement transmissibles, et leur accès aux services de SSR peut être accru, un facteur important est leur capacité à contrôler et à négocier leurs préférences et souhaits en ce qui concerne la santé sexuelle et reproductive. • Il a été demandé aux jeunes d’estimer s’ils pouvaient facilement arrêter les choses si leur partenaire voulait avoir un rapport sexuel et qu’eux-mêmes ne le voulaient pas vraiment. 66,8% des femmes ont répondu oui, ce qui laisse un tiers d’entre elles penser qu’elles ne pourraient pas arrêter les choses et éviter d’avoir un rapport sexuel. La proportion d’hommes à répondre oui est plus élevée à 78,8%, un quart pensant qu’ils ne pourraient pas arrêter les choses. Il y a quelques différences selon le statut civil : les jeunes célibataires et ceux en relation avaient tendance à percevoir leur propre efficacité à utiliser un contraceptif ou l’abstinence, comparés aux jeunes mariés. • Il a été demandé aux jeunes « si mon partenaire et moi voulons avoir un rapport sexuel et que je veux me protéger, je peux toujours le/la convaincre d’utiliser une protection 54 contre la grossesse et les IST ». Environ deux tiers des répondants ont répondu positivement (F: 61,0%; H: 76,6%), un tiers ne se sentant pas suffisamment habilités à négocier l’utilisation d’une protection. Les jeunes mariés/concubins ont rapporté la perception de leur propre efficacité à des taux inférieurs (58,9%) à ceux des jeunes célibataires (72,6%) et des jeunes ayant une relation (78,7%). Les différences sont notables selon les provinces, avec des proportions d’auto-efficacité perçue plus faibles à Cankuzo (47,3%) et Mwaro (53,3%) par rapport à Ruyigi par exemple (75,1%). • Enfin, il a été demandé aux jeunes si parfois ils finissaient par avoir un rapport sexuel sans protection avec un partenaire car ils n’arrivent pas à arrêter les choses à temps. Un tiers des répondants ont convenu de cet énoncé (F: 32,0%; H: 33,2%). Il n’y a pas de fortes différences selon le groupe d’âge, le statut matrimonial et les provinces. Tableau 26 Perception de sa propre efficacité à négocier les rapports sexuels et l’utilisation de contraception Si mon /ma partenaire veut avoir des rapports sexuels et que je ne le veux pas vraiment, je peux facilement arrêter les choses de telle sorte que nous n'ayons pas de rapports sexuels Si mon/ma partenaire et moi voulons avoir des rapports sexuels et que je veux me protéger, je peux toujours le/la convaincre d'utiliser une protection (contres les grossesses et les IST) Parfois, je me retrouve à avoir des rapports sexuels sans protection avec mon/ma partenaire ou un/e ami/e parce que je n'arrive pas à arrêter les choses à temps Femme 66.8% 61.0% 32.0% Homme 78.8% 76.6% 33.2% 15-19 70.6% 67.1% 38.6% 20-24 70.8% 66.0% 30.5% Célibataire 79.1% 72.6% 25.3% Marié/concubinage 64.8% 58.9% 38.0% Sexe Âge Etat civil En relation 76.8% 78.7% 27.8% Divorcé/veuve 61.0% 53.8% 22.6% Bururi 79.3% 67.8% 25.7% Cankuzo 69.6% 47.3% 29.1% Karusi 65.4% 68.5% 34.9% Makamba 68.8% 62.2% 28.4% Rutana 67.7% 67.2% 47.6% Ruyigi 75.4% 75.1% 35.6% Gitega 62.9% 72.1% 27.1% Mwaro 68.8% 53.3% 37.5% Province 55 Fournisseurs de services PF Avec la hausse de la sensibilisation des jeunes aux méthodes du planning familial, il est impératif que les jeunes sachent où ils peuvent accéder à ces services et que les fournisseurs soient en mesure d’offrir les services et méthodes de contraception désirés. Dans notre échantillon, et en examinant les méthodes contraceptives les plus utilisées selon les déclarations des jeunes, le centre de santé est le principal fournisseur d’injections contraceptives (70,5%), d’implants (81,5%) de pilules (100%) et de contraception d’urgence (100%). L’hôpital est le deuxième principal fournisseur de ces produits (25,3% d’injections et 18,5% d’implants). Chez les jeunes qui ont rapporté utiliser des préservatifs comme méthode contraceptive, 14,5% ont déclaré les avoir obtenus auprès du centre de santé, 13,7% à la pharmacie, 9,7% auprès de l’hôpital et 9,3% d’un agent de santé communautaire. Les centres jeunes n’ont pas été signalés par les jeunes comme étant un fournisseur de préservatifs. Tableau 27 Fournisseurs de services PF Préservatif Préservatif Diaphragm Contraception masculin féminin e d'urgence DIU Injection Implants Pilule Hôpital 50.0% 25.3% 18.5% 0.0% 9.7% 0.0% 0.0% 0.0% 16 Centre de santé N 50.0% 70.5% 81.5% 100.0% 14.5% 0.0% 100.0% 0.0% 52 Centre de santé confessionnel 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0 Agent de santé communautaire 0.0% 2.3% 0.0% 0.0% 9.3% 0.0% 0.0% 0.0% 4 Poste secondaire / kiosque 0.0% 1.9% 0.0% 0.0% 6.0% 0.0% 0.0% 0.0% 3 Centre jeune 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0 Organisation de jeunes 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0 Pharmacie 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 13.7% 0.0% 0.0% 0.0% 4 4.5.3 Qualité des conseils du planning familial La sensibilisation accrue au planning familial nécessite des conseils du planning familial adaptés pour que les jeunes fassent des choix éclairés sur leur sexualité et leur santé sexuelle et reproductive. Parmi les répondants qui ont rapporté utiliser un moyen de contraception moderne, il a été demandé si ces jeunes ont reçu des informations sur comment utiliser la méthode ; sur les potentiels effets secondaires ou des problèmes liés à la méthode ; sur ce qu’il faut faire en cas d’effets secondaires ; sur les autres méthodes existantes ; et finalement sur le suivi. Parmi les répondants qui utilisent l’injection, seule la moitié avait été informée des effets secondaires (54,8%) et de ce qu’il faut faire dans le cas où ils apparaissent (50,2%). Les utilisateurs qui ont choisi les implants ont été davantage informés des effets secondaires (70,4%) et de ce qu’il faut faire dans le cas où ils apparaissent (70,4%). 56 Tableau 28 Choix éclairé A été A été informé(e) sur A été A reçu une les effets informé(e) sur informé(e) sur explication secondaires ou ce qu'il faut les autres sur comment sur des faire en cas méthodes qui utiliser la problèmes liées d'effets peuvent être méthode à la méthode secondaires utilisées utilisée Stérilisation féminine DIU - dispositif intra-utérin en cuivre Injection Implants A été informé(e) sur le suivi Score 1-5 N 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% - 100.0% 50.0% 50.0% 100.0% 100.0% 4.0 2 74.7% 54.8% 50.2% 65.5% 89.3% 3.3 39 19 - 96.3% 70.4% 70.4% 88.9% 74.1% 4.0 100.0% 100.0% 100.0% 84.8% 84.8% 4.7 Contraception d'urgence 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% - - Préservatif 52.8% 29.8% 29.8% 44.0% 34.3% 1.9 26 66 49 47 56 60 84 Pilule N 4.5.4 6 Besoin et demande de planning familial Avec l’augmentation de la sensibilisation aux méthodes et services du planning familial, on s’attend à une demande croissante chez les femmes d’espacement des naissances et de prévention des grossesses non désirées. Définitions: Dans cette étude, nous n’avons pas utilisé la définition standard de besoin non satisfait pour le PF du fait que notre échantillon est constitué de jeunes femmes de moins de 24 ans et non de femmes dans la totalité de leurs années de procréation. Notre définition d’« utilisateurs potentiels » est proche de celle de « besoin non satisfait » car elle interroge sur les raisons de la non utilisation de contraceptifs, y compris les souhaits futurs de grossesse, au lieu d’interroger sur le souhait d’espacer ou de limiter les naissances un échantillon de jeunes femmes qui sont pour la plupart nullipares. Pour les mêmes raisons, nous ne présentons pas la « demande totale », mais plutôt la « demande potentielle » qui concerne la population des jeunes de 15 à 24 ans. Utilisateurs potentiels: toutes les femmes sexuellement actives de l’échantillon qui n’utilisent actuellement pas une méthode contraceptive moderne, qui ne souhaitent pas tomber enceintes, ne sont pas contre l’utilisation de contraceptifs modernes et ne sont pas actuellement enceintes avec une grossesse planifiée. Non utilisateurs: toutes les femmes sexuellement actives qui veulent être enceintes, qui sont contre l’utilisation de contraceptifs modernes ou qui sont actuellement enceintes avec une grossesse planifiée. Demande potentielle de PF: les femmes sexuellement actives qui utilisent actuellement un contraceptif moderne et les « utilisateurs potentiels » constituent la demande potentielle de planning familial. Dans notre échantillon, nous trouvons une demande potentielle (voir la définition ci-dessus) pour le planning familial de 67,1% parmi les femmes sexuellement actives et de 71,3% parmi les hommes sexuellement actifs. Le groupe d’utilisateurs potentiels représente 46,1% des femmes sexuellement actives et 57,9% des hommes sexuellement actifs. 57 En ce qui concerne le statut matrimonial, les personnes mariées ont rapporté une demande potentielle de 55,9% avec jusqu’à 32,3% d’utilisateur potentiels n’utilisant actuellement pas de méthode. Les jeunes en relation mais ne vivant pas ensemble ont rapporté une demande potentielle de planning familial de 83,9%, et 71,0% étaient des utilisateurs potentiels. Les célibataires ont rapporté une demande potentielle de 82,8% et 69,0% étaient des utilisateurs potentiels. Chez les jeunes femmes enceintes ou puerpérales, la proportion d’utilisateurs potentiels était de 45,7%, et la demande potentielle de 79,3%. En ce qui concerne les provinces, les variations de l’équilibre entre la demande potentielle et les utilisateurs potentiels n’utilisant actuellement pas de méthode étaient plus faibles dans certaines provinces de la zone d’intervention, comme Rutana (57,6% d’utilisateurs potentiels pour 69,7% de demande potentielle) et Karusi (40,3% d’utilisateurs potentiels, 68,5% de demande potentielle). Tableau 29 Utilisateurs potentiels et actuels de méthodes modernes parmi les jeunes sexuellement actifs Utilisateurs potentiels de méthodes modernes Utilisateurs actuels de méthodes modernes Aucune demande pour des méthodes modernes Demande potentielle pour des méthodes modernes N, sexuellement actifs Femme 46.1% 21.3% 31.4% 67.1% 279 Homme 57.9% 14.5% 21.6% 71.3% 104 15-19 50.8% 16.2% 28.1% 66.1% 85 20-24 49.8% 20.0% 28.1% 69.3% 298 Célibataire 69.0% 15.0% 9.1% 82.8% 85 Marié/concubinage 32.3% 24.0% 42.5% 55.9% 234 En relation 71.0% 13.1% 15.1% 83.9% 53 Divorcé/veuve 49.4% 7.2% 43.4% 56.6% 10 Enceinte ou post-partum 45.7% 33.5% 20.7% 79.3% 89 Bururi 59.8% 15.6% 24.6% 75.4% 67 Cankuzo 35.7% 28.8% 30.4% 62.5% 37 Sexe Âge Etat civil Province Karusi 40.3% 30.0% 25.4% 68.5% 65 Makamba 50.0% 20.0% 26.9% 69.2% 51 Rutana 57.6% 12.5% 27.3% 69.7% 41 Ruyigi 41.6% 13.8% 40.8% 54.8% 63 Gitega 64.9% 17.8% 16.2% 82.4% 48 Mwaro 43.8% 6.3% 50.0% 50.0% 11 174 84 114 258 N 58 Intentions d’utilisation future de contraception Les actions de sensibilisation sur la contraception sont importantes pour inciter à prendre des décisions éclairées qui peuvent avoir une incidence sur la sexualité et, par conséquent, sur la santé sexuelle et reproductive des jeunes. Les intentions d’utilisation future de contraception pour les jeunes sexuellement actifs n’utilisant actuellement aucune méthode sont un indicateur pour la demande future, et donc pour l’offre qui a besoin de répondre à cette demande. Dans notre échantillon, la majorité des jeunes sexuellement actifs n’utilisant actuellement aucune méthode ont rapporté avoir l’intention d’en utiliser, indépendamment du nombre d’enfants vivants qu’ils ont. Cela est vrai pour 86,8% de ceux qui n’ont pas d’enfants, 67,0% de ceux qui ont 1 enfant et 83,2% de ceux qui ont deux enfants vivants. La proportion de jeunes déclarant ne pas être certains d’utiliser la contraception dans le futur était faible pour le groupe des sans enfants (7,9%), plus élevée pour le groupe avec un enfant vivant (18,6%) et de nouveau plus faible pour le groupe avec 2 enfants vivants (4,4%). La proportion de jeunes rapportant n’avoir pas l’intention d’utiliser des méthodes de PF dans le futur était faible : 5,3% des répondants sans enfants; 14,4% des répondants avec 1 enfant ; et 12,4% des répondants avec 2 enfants. Les intentions d’utiliser une méthode de PF dans le futur sont similaires selon le sexe (78% des femmes et 82,4% des hommes), le groupe d’âge (84,5% des 15-19 ans et 78,2% des 20-24 ans), et les zones d’intervention et de contrôle (79,1% intervention et 85,2% contrôle). Tableau 30 Intention d’utilisation future de contraception parmi les jeunes sexuellement actifs non utilisateurs (1) Nombre d'enfants vivants 0 1 2 3 86.8% 67.0% 83.2% 0.0% 7.9% 18.6% 4.4% 0.0% 5.3% 14.4% 12.4% 100.0% 118 83 20 1 Bururi 86.3% 60.0% 100.0% 100.0% Cankuzo 86.7% 68.8% 68.8% 68.8% Karusi 82.6% 66.7% 100.0% 100.0% Makamba 93.3% 50.0% 90.0% 90.0% Rutana 90.9% 88.9% 80.0% 0.0% Ruyigi 80.2% 60.7% 50.0% 50.0% Gitega 87.1% 86.7% 86.7% 86.7% Mwaro 100.0% 80.0% 0.0% 0.0% Oui, j'ai l'intention d'utiliser les méthodes de PF Incertain Non, je n'ai pas l'intention d'utiliser les méthodes de PF N Province L’intention d’utiliser une méthode de PF dans le futur était similaire entre les femmes et les hommes (F : 77,3% ; M : 85,2%), entre les groupes d’âge (84,5% pour les 15-19 ans et 78,2% pour les 20-24 ans), et entre la zone d’intervention et celle de contrôle (79,1% dans la zone d’intervention et 85,2% dans la zone de contrôle). 59 Tableau 31 Intention d’utilisation future de contraception parmi jeunes sexuellement actifs non utilisateurs (2) Oui, j'ai l'intention d'utiliser les méthodes de PF Incertain Non, je n'ai pas l'intention d'utiliser les méthodes de PF N Femme 77.3% 12.3% 10.4% 159 Homme 85.2% 8.7% 6.1% 63 15-19 84.5% 12.5% 3.0% 59 20-24 78.2% 10.6% 11.2% 163 Zone d'intervention 79.1% 11.9% 9.0% 188 Zone de contrôle 85.2% 5.6% 9.3% 34 167 29 22 222 Bururi 77.9% 7.8% 14.3% 39 Cankuzo 77.4% 9.7% 12.9% 18 Karusi 80.0% 17.8% 2.2% 33 Makamba 84.0% 10.0% 6.0% 32 Rutana 87.5% 2.1% 10.4% 27 Ruyigi 70.1% 23.2% 6.6% 39 Sexe Âge Intervention/contrôle N Province Gitega 87.0% 4.3% 8.7% 27 Mwaro 75.0% 12.5% 12.5% 7 4.5.5 Perceptions et croyances autour du planning familial Le tableau 32 présente les résultats des perceptions et croyances présentes dans la population de l’étude autour du planning familial qui pourraient représenter une menace pour l’utilisation des services du PF. Les pourcentages représentent la proportion de répondants qui sont soit pleinement d’accord soit partiellement d’accord avec les énoncés (5 éléments de réponse). Une grande proportion de notre échantillon de jeunes a déclaré que les méthodes contraceptives étaient utiles pour l’espacement des naissances et pour éviter les grossesses (F: 85,5%, H: 88,5%); qu’elles sont sûres, la qualité étant contrôlée par les autorités sanitaires (F: 85,9%, H: 83,9%); que si un effet secondaire se produit, il peut être géré par un fournisseur de soins de santé (F: 87,5%, H: 89,6%); et que la communauté peut faire confiance aux professionnels de santé sur ce qu’ils disent au sujet des méthodes de contrôle des naissances (F: 85,1%, H: 88,5%). Il n’y a pas de différences notables pour ces résultats selon le sexe, le groupe d’âge, le niveau d’études, le statut matrimonial ou la zone d’intervention/contrôle. En dehors de ces perceptions rapportées, plus d’un tiers des répondants ont déclaré que les enfants sont un don de Dieu et que l’on ne doit donc pas utiliser de contraception (F: 43,4%, H: 29,8%), et que l’utilisation de contraceptifs est un pêché (F: 43,0%, H: 30,6%). 60 En outre, près de la moitié des répondants ont rapporté croire que les contraceptifs peuvent diminuer la satisfaction sexuelle (F: 54,6%, H: 48,9%), et, dans des proportions similaires, que l’utilisation de contraceptifs encourage l’infidélité (F: 54,1%, H: 47,9%). Une fois encore, il n’y a pas de différences significatives pour ces indicateurs selon le groupe d’âge, le niveau d’études, le statut matrimonial et les provinces. 61 Tableau 32 Perceptions et croyances autour de la planification familiale On peut faire Les méthodes confiance à ce Les Si des effets Les enfants contraceptives Les que les méthodes secondaires sont un don L'utilisation sont utiles contraceptives L'utilisation contraceptifs prefessionnels se de Dieu, il ne de la pour espacer sont sûres, la produisent, ils de peuvent de santé de cette faut donc pas contraception les qualité est peuvent être contraceptifs diminuer votre communauté encourage avoir recours est un péché. satisfaction disent sur les naissances et contrôlée par gérés par un à la l'infidélité. éviter les les autorités prestataire de sexeulle méthodes de contraception grossesses sanitaires santé contrôle des naissances N Sexe Femme Homme Âge 15-19 20-24 Scolarité Aucune Primaire Secondaire Tertiaire Etat civil Célibataire Marié/concubinage En relation Divorcé/veuve Intervention/contrôle Zone d'intervention Zone de contrôle Province 85.5% 88.5% 85.9% 83.9% 87.5% 89.6% 43.4% 29.8% 43.0% 30.6% 54.6% 48.9% 54.1% 47.9% 85.1% 88.5% 668 443 82.8% 91.6% 82.7% 87.9% 87.9% 88.9% 39.0% 36.2% 41.4% 33.8% 53.1% 50.8% 50.5% 52.5% 86.1% 87.0% 604 507 90.9% 85.8% 86.5% 100.0% 86.5% 84.3% 85.1% 100.0% 82.8% 87.0% 90.7% 100.0% 44.7% 39.4% 34.9% 16.7% 40.4% 39.2% 35.1% 94.4% 52.5% 55.5% 46.4% 94.4% 44.2% 51.8% 51.6% 100.0% 85.2% 86.9% 86.2% 100.0% 136 543 436 4 84.7% 93.7% 90.9% 85.5% 83.7% 88.7% 88.5% 85.5% 89.0% 83.6% 92.1% 66.2% 37.4% 40.3% 35.7% 49.4% 39.1% 33.4% 36.9% 36.1% 51.7% 55.1% 48.6% 43.4% 51.7% 44.5% 60.5% 43.4% 86.1% 85.4% 91.3% 78.3% 757 227 124 10 86.4% 88.7% 84.2% 89.9% 88.2% 89.1% 37.4% 39.8% 37.6% 40.9% 52.9% 46.2% 51.7% 50.2% 85.6% 91.8% 908 203 221 Bururi 85.8% 82.3% 87.6% 37.9% 41.6% 60.8% 56.4% 86.2% Cankuzo 82.8% 87.2% 86.3% 38.3% 30.8% 46.0% 43.3% 80.6% 81 Karusi 92.8% 82.9% 85.2% 37.5% 33.7% 48.1% 61.7% 82.9% 176 Makamba 80.5% 87.9% 90.1% 40.3% 41.6% 54.4% 49.2% 85.3% 156 Rutana 86.6% 83.6% 92.5% 29.6% 29.6% 52.3% 47.8% 86.9% 130 Ruyigi 89.3% 83.8% 87.6% 39.7% 40.1% 47.7% 42.8% 89.7% 144 Gitega 88.7% 88.8% 90.2% 39.3% 44.6% 49.4% 53.2% 91.2% 155 Mwaro 88.7% 93.5% 86.1% 41.6% 28.2% 33.3% 41.2% 93.8% 48 62 4.5.6 Taux et raisons pour la discontinuation Il a été demandé aux femmes qui avaient déjà utilisé le planning familial – méthode moderne ou naturelle - (N=100) si elles avaient déjà discontinué l’utilisation d’une méthode et, si oui, les raisons de cette discontinuation. 34,0% des femmes âgées de 20 à 24 ans qui avaient déjà utilisé le PF ont rapporté avoir discontinué le PF : 12,0% pour les injections, 9,6% pour les pilules, 5,5% pour les préservatifs masculins, 4,0% pour les implants et 3,3% pour les DIU. Tableau 33 Discontinuation de méthodes contraceptives, par type de méthode % qui discontinuent, par type de méthode moderne % qui N de discontinuent femmes qui Préservatif parmi les femmes ont masculin qui ont déjà utilisé discontinué la PF* DIU Injection Implants Pilule 15-19 0.0% 0.0% 0.0% 5.5% 14.5% 20.0% 4 20-24 3.3% 12.0% 4.0% 9.6% 5.5% 34.0% 37 3 14 5 12 8 41 Âge N * Inclus toutes les méthodes, modernes et naturelles Diverses raisons pour la discontinuation ont été données par les femmes de ce sous-groupe (N=41), dont « voulait tomber enceinte » (n=13), « effets secondaires/soucis de santé » (n=10) et « pas pratique à utiliser » (n=6). 4.6 Violence interpersonnelle et basée sur le genre La violence interpersonnelle et basée sur le genre est une grande préoccupation de santé publique principalement à cause de la mortalité et de la morbidité liées aux agressions qui pourraient avoir un éventuel impact sur la santé sexuelle et reproductive des jeunes. La violence basée sur le genre est un indicateur des relations entre les sexes dans la communauté ou les ménages, tout comme la violence interpersonnelle est un indicateur des relations générationnelles dans le ménage ou la communauté (relation professeur – élève). De telles relations peuvent influencer le processus décisionnel pour des aspects de la SSR, notamment les grossesses, la prise de contraceptifs et l’accès général aux services de SSR. Obtenir des informations sur la prévalence de violence interpersonnelle, basée sur le genre et d’abus sexuels encouragera à fortifier la réponse dans la fourniture de services adéquats. Définitions La violence est définie par l’OMS comme « l’usage délibéré ou la menace d’usage délibérée de la force physique ou du pouvoir contre soi-même, contre une autre personne ou contre un groupe ou une communauté qui entraîne ou risque fort d’entraîner un traumatisme, un décès, un dommage moral, un mal-développement ou une carence ». La violence peut être de nature différente: physique, sexuelle, psychologique et basée sur la privation ou la négligence. 63 La violence interpersonnelle fait référence à « la violence entre les individus et peut être sous-divisée en deux catégories: la violence familiale et entre partenaires et la violence communautaire. La première catégorie comprend la maltraitance des enfants, la violence infligée par le partenaire et la maltraitance des personnes âgées tandis que la seconde se décompose en la violence entre individus qui se connaissent ou ne se connaissant pas et comprend la violence des jeunes, les agressions par des inconnus, la violence liée à des crimes contre les biens et la violence sur le lieu de travail ou en milieu institutionnel ». (Alliance pour la prévention de la violence de l’OMS) La violence basée sur le genre comprend « tout acte de violence dirigé contre le sexe féminin et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée (Nations Unies, 1993). Violence physique et sexuelle Tel que présenté dans le tableau 34, environ un quart de notre échantillon a rapporté avoir subi de la violence physique depuis l’âge de 15 ans, avec une proportion plus élevée chez les hommes (32,1%) que chez les femmes (19,1%). 8,1% des hommes et 5,8% des femmes de notre échantillon ont subi la violence physique au cours des 12 derniers mois. Les auteurs de violence physique, identifiés par les répondants, sont principalement des membres de la famille (près de la moitié des auteurs pour les répondants hommes) et des professeurs (un peu moins de la moitié pour les répondants hommes) (voir Tableau 35). 26,0% des femmes et 8,6% des hommes de notre échantillon ont rapporté avoir subi de la violence sexuelle au moins une fois dans leur vie. Parmi les femmes, 11,3% ont rapporté avoir subi la violence sexuelle au cours des 12 derniers mois (contre 4,0% des hommes). Les répondants ont principalement identifié comme auteurs de violence sexuelle un ami/collègue/voisin (plus de la moitié parmi les répondantes femmes) ou leur partenaire/mari/petit(e) amie(e) actuels (un tiers parmi les femmes entre 20 et 24 ans). 64 Tableau 34 Violence physique et sexuelle A subi des violences physiques A subi des violences physiques dans les 12 derniers mois A subi des violences sexuelles A subi des violences sexuelles dans les 12 derniers mois Femme 19.1% 5.8% 26.0% 11.3% 742 Homme 32.1% 8.1% 8.6% 4.0% 466 15-19 23.2% 9.6% 15.4% 7.2% 680 20-24 25.8% 2.8% 23.7% 10.0% 528 Aucune 15.9% 4.4% 17.1% 6.7% 149 Primaire 24.9% 8.9% 18.1% 8.3% 598 Secondaire 25.2% 5.1% 18.8% 8.7% 457 Tertiaire 50.0% 0.0% 94.4% 16.7% 4 Jeunes scolarisés 25.6% 5.2% 21.1% 9.5% 434 Jeunes non-scolarisés 25.2% 8.1% 18.2% 8.1% 630 Célibataire 24.8% 7.9% 18.2% 8.2% 837 Marié/concubinage 20.3% 1.3% 19.2% 5.0% 232 En relation 26.2% 5.9% 24.8% 14.2% 127 Divorcé/veuve 21.7% 0.0% 7.2% 7.2% 10 Bururi 24.6% 6.8% 23.3% 8.8% 248 Cankuzo 22.5% 2.9% 17.9% 9.3% 85 Karusi 29.4% 8.9% 21.9% 10.9% 183 Makamba 30.9% 6.5% 19.1% 9.0% 179 Rutana 19.1% 7.7% 12.9% 6.1% 143 Ruyigi 19.7% 4.8% 16.9% 7.3% 153 Gitega 20.6% 7.6% 14.9% 6.5% 168 Mwaro 19.8% 4.9% 19.8% 8.6% 49 287 84 216 95 N Sexe Âge Scolarité Fréquentation scolaire Etat civil Province N * définition de la violence sexuelle: rapports sexuels forcés 65 Tableau 35 Auteurs de la violence interpersonnelle Pourcentage de jeunes ayant subi des violences physiques femme homme Pourcentage de jeunes ayant subi des violences sexuelles femme homme N (toutes violences) 15-19 20-24 15-19 20-24 15-19 20-24 15-19 20-24 Partenaire actuel / épou-se / petit-e ami-e 2.3% 4.1% 3.0% 7.1% 20.4% 35.3% 3.3% 11.2% Ancien partenaire / épou-se / petit-e ami-e 4.5% 8.1% 2.0% 3.1% 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 13 Membre de la famille 63.8% 61.3% 56.8% 40.5% 4.5% 4.7% 0.0% 6.7% 174 67 Ami / collègue / voisin 2.7% 6.1% 6.2% 7.5% 63.1% 49.9% 92.7% 58.4% 139 Enseignant 39.0% 29.9% 40.3% 48.5% 1.3% 4.9% 0.0% 0.0% 117 Employeur / quelqu'un au travail 0.0% 0.0% 0.0% 0.8% 0.0% 1.5% 0.0% 0.0% 2 Police / Militaire 0.0% 1.0% 1.5% 3.1% 1.8% 2.2% 0.0% 0.0% 8 Chef religieux 6.6% 9.6% 14.9% 17.8% 0.0% 0.5% 0.0% 0.0% 39 Autre 4.0% 3.6% 7.9% 10.4% 20.6% 9.6% 4.0% 21.6% 51 81 62 83 61 84 93 17 22 N Parmi les jeunes qui ont rapporté avoir subi une violence sexuelle, il leur a été demandé si ils/elles ont parlé de ce qu’il leur est arrivé à quelqu’un. Les réponses pouvaient être multiples. Parmi les répondants qui ont rapporté avoir subi une violence sexuelle au cours des 12 derniers mois (N=95), 52,5% ont déclaré avoir parlé à quelqu’un. La grande majorité (49,5%) a parlé à un ami ou à un membre de la famille, 1,2% a rapporté en avoir parlé à leur partenaire, et personne n’a déclaré avoir parlé à un professionnel de santé ou un autre professionnel (association). Tableau 36 Divulgation d’un acte de violence sexuelle % qui a parlé à quelqu'un N 52.5% 50 49.5% 46 Partenaire 1.2% 2 Professionnel de la santé 0.0% 95 Autre professionnel (association) 0.0% 95 A parlé à quelqu'un À qui: Membre de la famille / ami Croyances liées à la violence interpersonnelle et basée sur le genre Les normes culturelles et les comportements genrés, telles que l’acceptation de certains types de violence, contribuent à la perpétuation de la violence aux niveaux du ménage et de la communauté. Un pourcentage significatif de répondants de la population étudiée a justifié la violence interpersonnelle ou basée sur le genre dans certaines circonstances. Violence basée sur le genre • Environ un quart de l’échantillon est totalement ou partiellement d’accord pour dire qu’il y a des moments où une femme mérite d’être battue (F: 25,7%, H: 24,5%). Les répondants qui n’ont pas bénéficié de scolarité sont d’accord dans une proportion plus importante que les répondants ayant suivi des études primaires ou secondaires 66 (respectivement 34,5%, 29,4% et 19,2%). Les accords des répondants selon les provinces vont de 17,9% à Gitega à 37,1% à Cankuzo. • 48,0% des femmes et 39,2% des hommes ont déclaré qu’une femme devrait tolérer la violence pour préserver l’unité de sa famille. Il existe des différences selon le niveau d’études (aucune: 58,4%; études primaires: 53,6%; études secondaires: 32,8%). • 63,0% des femmes et 56,0% des hommes conviennent qu’il est normal qu’un homme batte sa femme si elle lui est infidèle. Les différences selon le niveau d’études sont les suivantes : aucune : 72,5%; études primaires : 65,5%; études secondaires : 52,8%. • 44,2% des femmes et 32,8% des hommes conviennent qu’un homme peut frapper sa femme si elle ne veut pas avoir de rapport sexuel avec lui. Les différences selon le niveau d’études sont les suivantes : aucune: 50,5%; études primaires: 45,4%; études secondaires: 31,6%. • Environ un tiers des répondant(e)s conviennent qu’un homme qui utilise la violence contre sa femme est une affaire privée qui ne devrait pas être abordée en dehors du couple (F: 33,2%, H: 28,6%). Il n’y a pas de grandes différences selon le sexe, le groupe d’âge, le niveau d’études, le statut matrimonial ou les provinces. Violence intergénérationnelle et interpersonnelle • 49,7% des femmes et 37,4% des hommes conviennent qu’il est normal qu’un parent batte une fille si elle tombe enceinte hors mariage. On trouve des variations selon le niveau d’études des répondants entre ceux qui ne sont jamais allés à l’école et sont d’accord à 51,4%, les répondants qui ont atteint le niveau primaire et sont d’accord à 52,2%, et ceux qui ont atteint le secondaire et sont d’accord à 36,5%. De même, les accords des répondants varient selon les provinces de 37,9% à Cankuzo à 60,5% à Mwaro. • Environ un quart de tous les répondants conviennent que si quelqu’un insulte un homme, celui-ci doit défendre sa réputation avec force si nécessaire (F: 27,2%, M: 26,3%). Il n’y a pas de grandes différences selon le sexe, le groupe d’âge, le niveau d’études, le statut matrimonial ou les provinces. • Environ un tiers de tous les répondants conviennent que si quelqu’un gaspille de l’argent, il est normal qu’il/elle soit battu(e) (F: 36,4%, H: 33,3%). Les répondants qui n’ont pas bénéficié d’une scolarité sont d’accord à 48,1% et ceux qui ont atteint le niveau secondaire à 27,2%. Il n’y a pas de grandes différences selon le sexe, le groupe d’âge, le niveau d’études, le statut matrimonial ou les provinces. 67 Tableau 37 Croyances liées à la violence interpersonnelle et VBG Une femme doit C'est normal Il ya des fois où C'est normal tolérer la violence qu'un parent batte une femme qu'un homme pour préserver une fille si elle mérite d'être batte sa femme si l'unité de sa tombe enceinte battue elle lui est infidèle hors du mariage famille Si quelqu'un insulte un Une homme peut battres sa femme homme, il doit défendre sa si elle ne veut pas avoir de rapports réputation par la sexuels avec lui force si nécessaire Si une personne gaspille de l'argent, c'est normal qu'elle soit battue Le fait qu'un homme fasse usage de violence contre sa femme est une question privée qui ne doit pas être discutée hors du couple N Sexe Femme 25.7% 48.0% 63.0% 49.7% 44.2% 27.2% 36.4% 33.2% 731 Homme 24.5% 39.2% 56.0% 37.4% 32.8% 26.3% 33.3% 28.6% 465 15-19 25.5% 44.9% 60.7% 47.4% 39.8% 26.4% 34.2% 29.2% 670 20-24 24.9% 43.9% 59.6% 41.3% 38.9% 27.3% 36.3% 33.8% 526 Aucune 34.5% 58.4% 72.5% 51.4% 50.5% 33.6% 48.1% 37.2% 145 Primaire 29.4% 53.6% 65.5% 52.2% 45.4% 31.2% 40.4% 32.7% 590 Secondaire 19.2% 32.8% 52.8% 36.5% 31.6% 21.2% 27.2% 28.8% 457 Tertiaire 16.7% 0.0% 16.7% 0.0% 0.0% 16.7% 16.7% 16.7% 4 Célibataire 24.4% 42.0% 58.0% 45.4% 39.1% 26.1% 33.6% 31.1% 827 Marié/concubinage 29.1% 55.3% 70.5% 47.8% 37.9% 31.3% 39.8% 32.7% 232 En relation 24.1% 45.5% 59.1% 34.1% 41.3% 24.8% 37.6% 31.2% 125 Divorcé/veuve 50.6% 57.8% 92.8% 79.5% 72.3% 43.4% 57.8% 21.7% 10 26.0% 49.1% 58.6% 48.0% 41.1% 30.3% 38.9% 34.7% 246 Âge Scolarité Etat civil Province Bururi Cankuzo 37.1% 41.7% 61.6% 37.9% 40.9% 25.4% 24.5% 29.3% 86 Karusi 28.8% 49.8% 61.9% 44.2% 38.7% 23.6% 35.2% 38.7% 180 Makamba 25.2% 36.7% 55.9% 39.3% 34.5% 24.0% 36.5% 29.9% 178 Rutana 22.8% 41.0% 57.3% 44.4% 41.1% 25.1% 32.2% 25.8% 142 Ruyigi 23.6% 44.4% 60.9% 44.1% 43.1% 31.5% 32.7% 32.4% 150 Gitega 17.9% 43.4% 67.6% 47.3% 36.4% 22.8% 37.1% 21.5% 165 Mwaro 18.5% 47.5% 65.4% 60.5% 39.7% 34.6% 37.0% 33.8% 49 311 553 729 546 414 320 427 376 N 68 5 Résultats de l’enquête auprès des professionnels de santé Cette enquête porte sur les niveaux de compétences et connaissances des professionnels de la santé dans la fourniture de services de SSR ouverts aux jeunes. Elle évalue par ailleurs la satisfaction au travail et la motivation parmi les professionnels de la santé et leur capacité à satisfaire les besoins des jeunes. Tous les professionnels interviewés travaillaient au moment de l’enquête dans une formation sanitaire offrant des services de SSR (critère d’inclusion). L’enquête sur les professionnels de la santé a été menée dans huit provinces dont six appartiennent à la zone d’intervention: Bururi, Rutana, Makamba, Ruyigi, Cankuzo et Karusi et deux à la zone de contrôle : Gitega et Mwaro. 5.1 Caractéristiques des professionnels de santé Au total 135 professionnels de santé ont été interviewés dans des établissements de santé offrant des services de SSR. Il y en a eu 89 dans la zone d’intervention et 46 dans la zone de contrôle. Dans la zone d’intervention, 82 professionnels de santé ont été interviewés dans un centre de santé et 7 dans un hôpital. Dans la zone de contrôle, nous en avons interviewé 39 dans un centre de santé et 7 dans un hôpital. Dans la zone d’intervention 71,4% étaient des hommes et 28,6% étaient des femmes et dans la zone de contrôle 50% étaient des hommes et 50% des femmes. Cette différence dans la répartition des sexes entre les zones d’intervention et de contrôle doit être gardée à l’esprit lors de la présentation des résultats comparant les deux zones car la différence de sexes peut être à la base des variations. L’âge moyen des répondants est de 33,6 ans (32,1 – 35). La majorité de l’échantillon était marié (70,4%). Dans la zone d’intervention, il y a moins de professionnels de santé catholiques (50,6%) que dans la zone de contrôle (71,7%). La majorité des répondants de la zone d’intervention ont complété le niveau A3 (69,7%) contre 45,7% dans la zone de contrôle ; et ce sont principalement des infirmier-ère-s (97%). 16,9% des répondants de la zone d’intervention ont rapporté avoir des tâches supplémentaires en plus de fournir des soins de santé et 8,7% dans la zone de contrôle. 69 Tableau 38 Caractéristiques des professionnels de santé Zône d'intervention % N Sexe Homme 71.4 60 Femme 28.6 24 Missing 5.6 5 Age 15-29 35.9 32 30-39 43.8 39 40-50 17.9 16 50+ 2.2 2 État civile Marié 70.8 63 autre* 29.2 26 Religion Catholique 50.6 45 Protestant 32.6 29 Pentecôtiste/adventiste 14.6 13 Autre 2.2 2 Education Niveau A3 69.7 62 Niveau A2 25.8 23 Niveau A1 1.1 1 Niveau Licence 2.2 2 Doctorat 1.1 1 Statut professionnel Médecin généraliste 1.1 1 Infirmier-ère 97.8 87 Infirmière assistante 0 0 Sage femme 1.1 1 Type FOSA Centre de santé 92.1 82 Hôpital 7.9 7 Provinces Bururi 37.1 33 Rutana 21.3 19 Makamba 12.4 11 Ruyigi 14.6 13 Cankuzo 4.5 4 Karusi 10.1 9 Gitega 0 0 Mwaro 0 0 Engagement communautaire (en plus du travail) Non 83.1 74 Oui 16.9 15 Total 100 89 Zône de contrôle Total % N % N 50 50 0 23 23 0 63.8 36.2 3.7 83 47 5 34.8 34.8 26.1 4.3 16 16 12 2 35.6 40.7 20.7 2.9 48 55 28 4 69.6 30.4 32 14 70.4 29.6 95 40 71.7 19.6 6.5 2.2 33 9 3 1 57.8 28.1 11.9 2.2 78 38 16 3 45.7 41.3 0 13 0 21 19 0 6 0 61.5 31.1 0.7 5.9 0.7 83 42 1 8 1 0 95.7 2.2 2.2 0 44 1 1 0.7 97 0.7 1.5 1 131 1 2 84.8 15.2 39 7 89.6 10.4 121 14 0 0 0 0 0 0 63 37 0 0 0 0 0 0 29 17 24.4 14.1 8.1 9.6 3 6.7 21.5 12.6 33 19 11 13 4 9 29 17 91.3 8.7 100 42 4 46 85.9 14.1 100 116 19 135 Dans la zone d’intervention, les professionnels de santé travaillent en moyenne depuis 4,4 années dans un établissement de santé et, dans la zone de contrôle, depuis 5,8 années. En moyenne, les répondants ont 5,3 années d’expérience professionnelle en SSR. 70 Tableau 39 Nombre d’années moyen d’expérience professionnelle Zône d'intervention Années (IC) Nb d'années moyennes passées 4.4 (3.2 – 5.5) dans la FOSA Nb d'années moyennes d'expérience 4.8 (3.7 -5.8) dans les services SSR Zône de control Total N Années (IC) N Années (IC) N 89 5.8 (3.4–8.2) 46 4.8 (3.8–6.0) 135 89 6.2 (4.1–8.3) 46 5.3 (4.3-6.2) 135 IC = Intervalle de Confiance 95% 5.2 Services de SSR Il a été demandé aux professionnels de santé de faire la liste des services liés à la santé sexuelle et reproductive offerts dans leur établissement de santé. Les réponses sont désagrégées par zones : zone d’intervention (I) et zone de contrôle (C). De façon générale, la couverture des services de SSR semble être élevée dans toutes les régions. • Plus 90% du personnel de santé ont rapporté fournir les services suivants : informations et conseils sur la SSR/pratiques sexuelles sans risque; services de dépistage et de conseils pour le VIH; traitement des IST/IAG; diagnostic de la grossesse; soins prénataux; accouchement et soins postnataux. • L’information et le conseil sur la contraception sont fournis par 87,6% des établissements de la zone d’intervention et 84,8% de ceux de la zone de contrôle. L’information et le conseil sur les préservatifs sont offerts par 82,1% des établissements de la zone d’intervention et 82,9% de la zone de contrôle. • Deux tiers des fournisseurs de soins offrent un diagnostic pour les IST/IAG (I: 61,8%; C: 67,4). • Presque tous les établissements ont rapporté fournir des services de dépistage et de conseil pour les patients VIH (97,8% pour les deux zones) mais seulement la moitié d’entre eux offrent un traitement et un soutien aux jeunes vivant avec le VIH/SIDA (I: 46,1%; C:52,2%). • 77,5% des établissements de la zone d’intervention et 81,8% de celle de contrôle offrent des services de soins post-avortement, qui incluent les avortements spontanés et provoqués. • Environ deux tiers des établissements offrent des services de prise en charge de la violence physique et sexuelle (violence basée sur le genre) (I: 64,0%; C: 64,4%) Disponibilité des services: protocoles, conseil aux couples et référence Pour chaque service qu’offre la formation sanitaire, il a été demandé aux professionnels si des directives et/ou protocoles étaient disponibles pour ce service, si ce service était offert aux couples et si ce service était ouvert à chacun (jeunes, adolescent(e)s, femmes non mariées, etc.). Finalement, lorsque le service n’était pas disponible, il a été demandé au personnel s’ils référaient leurs patients vers d’autres établissements. On pourrait s’attendre à des protocoles pour chaque service de santé disponible. Les résultats montrent que ce n’est pas le cas en moyenne pour un quart des services. Il n’y a 71 pas de grandes différences selon les zones pour la disponibilité des protocoles, sauf pour les services d’obstétrique où 89% des établissements de la zone d’intervention avaient des directives pour 67,5% dans la zone de contrôle. La non-disponibilité des protocoles peut être due à l’ignorance du personnel de santé quant à son existence ou bien à la non-disponibilité de ce document dans la formation sanitaire. Presque tous les professionnels de santé ont rapporté que les conseils aux couples étaient disponibles. Et près de 90% du personnel de santé ont déclaré offrir à tout un chacun les services respectifs. Presque tous les professionnels de santé ont déclaré référer les patients dans le cas où ils n’offraient pas le service de soins de santé. Un tiers des répondants ont déclaré, uniquement pour les services d’avortement, ne pas référer les patients vers un autre service (I : 34,1% ; C : 28,9%). Les adolescentes toutefois étaient référés (I : 96,7% ; C : 92,3%). 72 Tableau 40 Services disponibles dans les formations sanitaires % des professionnels de santé qui rapportent, pour les services listés, que Services SSR Zône Intervention Contrôle Intervention Contrôle Intervention Conseils et dépistage du VIH Contrôle Soutien et soins aux jeunes personnes vivant avec Intervention Contrôle le VIH/SIDA Intervention Information et conseils sur la contraception, y Contrôle compris la contraception d’urgence Diagnostic IST/IAR Intervention Contrôle Traitements des IST/IAR Intervention Contrôle Diagnostic de grossesse Intervention Contrôle Soins prénatals Intervention Contrôle Accouchement Intervention Contrôle Soins postnatals Intervention Contrôle Services d'intervention de grossesse (là où ils sont Intervention Contrôle légals) Soins post-avortement Intervention Contrôle VBG Intervention Contrôle Informations et conseils en matière de SSR, sexualité et de rapports sexuels protégés Information et conseils sur les préservatifs % des FOSA qui offrent ce service % 92.1 89.1 82.1 82.9 97.8 97.8 46.1 52.2 87.6 84.8 61.8 67.4 94.4 95.7 97.8 93.5 98.9 91.3 92.1 87 97.8 91.3 1.1 2.2 77.5 81.8 64 64.4 N 89 46 89 46 89 46 89 46 89 46 89 46 89 46 89 46 89 46 89 46 89 46 89 46 89 44 89 44 les protocoles sont disponibles % 68.3 58.5 55.1 50 78.2 82.2 85.4 95.8 85.9 74.4 87.3 90.3 91.7 93.2 77 69.8 79.5 71.4 89 67.5 74.7 66.7 100 0 75.4 63.9 78.9 65.5 le conseil le service pour est ouvert à couples est tous disponible % 96.3 95.1 89.9 97.1 96.6 100 100 100 97.4 100 98.2 100 97.6 100 95.4 93 96.6 100 89 95 94.3 92.9 0 0 0 0 0 0 73 % 93.9 95.1 98.6 88.2 96.6 95.6 100 100 94.9 94.9 98.2 96.8 97.6 97.7 96.6 95.3 97.7 95.2 98.8 95 96.6 92.9 0 100 95.7 94.4 98.2 100 Si le service n'est pas offert Référence vers une autre FOSA pour tous N 82 41 69 34 87 45 41 24 78 39 55 31 84 44 87 43 88 42 82 40 87 42 1 1 69 36 57 29 % 100 80 100 100 100 100 95.8 90.9 90.9 100 97.1 100 100 100 100 100 100 100 85.7 100 50 100 34.1 28.9 35 75 96.9 93.8 Rérérence vers une autre FOSA pour les jeunes % 85.7 100 100 100 100 100 100 100 90 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 96.7 92.3 100 100 100 100 N 7 5 20 12 2 1 48 22 11 7 34 15 5 2 2 3 1 4 7 6 2 4 88 45 20 8 32 16 Perception des connaissances et capacités à fournir des services de SSR Il a été demandé aux professionnels leur perception des connaissances et capacités à fournir des services de SSR. Pour chaque service de SSR qu’ils ont déclaré offrir, il leur a été demandé leur perception des connaissances pour fournir le service aux jeunes; leur perception des capacités à fournir un examen physique aux patients et leur perception des capacités de communication envers les jeunes. Il a été demandé aux répondants d’évaluer sur une échelle de Likert en 5 points s’échelonnant entre « ne pas être confiant » et « être extrêmement confiant » pour fournir le service respectif. Les pourcentages présentés dans le tableau en-dessous combinent les réponses « très confiant » et « extrêmement confiant » pour indiquer l’appréciation « suffisantes ». Moins de la moitié des répondants ont estimé avoir les connaissances suffisantes pour fournir le service respectif aux jeunes, avec des proportions moindres pour la prise en charges des VBG (I: 15,7%; C: 17,4%) et plus élevées pour le diagnostic de la grossesse (I: 65,2%; C: 54,3%). Les connaissances pour fournir information et conseils sur la SSR/pratiques sexuelles saines ont été perçues comme suffisantes par 34,8% des professionnels dans la zone d’intervention et 30,4% dans la zone de contrôle. Les connaissances pour fournir information et conseils sur la contraception aux jeunes ont été perçues comme suffisantes par 44,9% du personnel dans la zone d’intervention et 39,1% dans la zone de contrôle. Les professionnels de santé sont peu nombreux à avoir estimé avoir les capacités suffisantes pour faire des examens physiques: moins d’un tiers pour le diagnostic IST/IAG, les soins post avortement et la VBG; et environ la moitié pour le conseil et le dépistage du HIV, le diagnostic de grossesse, les soins prénataux, l’accouchement et les soins postnataux. Les capacités de communication pour fournir des services de SSR ont été perçues comme suffisantes par environ la moitié des professionnels de santé dans tous les services. 74 Tableau 41 Perception des connaissances et capacités à fournir des services SSR aux jeunes Connaissances suffisantes pour fournir ce service aux jeunes % 34.8 30.4 42.7 Informations et conseils en matière de SSR, Intervention sexualité et de rapports sexuels protégés Contrôle Information et conseils sur les préservatifs Intervention Contrôle Conseils et dépistage du VIH Soutien et soins aux jeunes personnes vivant avec le VIH/SIDA Capacités suffisantes pour faire un examen physique aux jeunes % - Capacités de communication avec les jeunes suffisantes % 48.3 32.6 46.1 N 82 41 69 34 37 - 37 Intervention 55.1 49.4 52.8 87 Contrôle 41.3 47.8 56.5 45 Intervention 14.6 15.7 20.2 41 Contrôle 23.9 21.7 26.1 24 Information et conseils sur la contraception, Intervention y compris la contraception d’urgence Contrôle Diagnostic IST/IAR Intervention Contrôle Traitements des IST/IAR Intervention Contrôle Diagnostic de grossesse Intervention Contrôle Soins prénatals Intervention Contrôle Accouchement Intervention Contrôle Soins postnatals Intervention Contrôle Services d'intervention de grossesse (là où Intervention ils sont légals) Contrôle Soins post-avortement Intervention Contrôle VBG Intervention Contrôle 44.9 - 47.2 78 39.1 31.5 15.2 44.9 34.8 65.2 54.3 52.8 45.7 59.6 41.3 50.6 45.7 0 0 29.2 19.6 15.7 17.4 33.7 23.9 42.7 39.1 60.7 58.7 50.6 41.3 61.8 45.7 50.6 45.7 0 0 29.2 19.6 20.2 15.2 39.1 34.8 34.8 51.7 43.5 65.2 54.3 56.2 50 57.3 41.3 50.6 43.5 0 0 34.8 30.4 25.8 19.6 39 55 31 84 44 87 43 88 42 82 40 87 42 1 1 69 36 57 29 Acceptabilité et qualité des services adaptés aux jeunes Un tiers des professionnels de la santé ont rapporté avoir été interrompus par quelqu’un pendant qu’ils offraient leurs services à des jeunes. Aucun des professionnels de la santé n’a rapporté que les conversations ou séances de conseils avec des jeunes pouvaient être entendues par d’autres. Plus des deux tiers des professionnels de la santé ont rapporté avoir des politiques et procédures en place qui garantissent la confidentialité de leurs patients. La moitié des répondants des centre de santé ont rapporté disposer d’assez de temps pour les consultations avec des jeunes (I: 57,3%; C: 53,8%). Deux tiers ont rapporté qu’ils pensent que les jeunes apprécient les services qu’ils leur fournissent, mais un nombre moindre de professionnels de la santé travaillant dans des centres de santé de la zone d’intervention ont rapporté croire que la communauté appuie les soins qu’ils donnent aux jeunes (I: 54,9%; C: 71,8%). Seulement 70,7% des répondants des centres de santé de la zone d’intervention ont rapporté être pleinement d’accord avec les buts du Ministère de la santé de fournir des services de SSR adaptés aux jeunes et encore moins dans la zone de contrôle (61,5%). La proportion est encore moindre dans le contexte hospitalier (57,1% dans les deux zones). 75 Tableau 42 Acceptabilité et qualité des services adaptés aux jeunes Zône d'intervention Centre de Hôpital santé % % % du personnel qui rapporte avoir déjà été interrompu par des autres membres du personnel lors d'une consultation avec un(e) adolescent(e)/jeune % du personnel qui rapporte que d’autres personnes peuvent entendre les conversations ou séances de conseils avec des client(e)s % de politiques ou procédures en place qui garantissent la confidentialité des jeunes qui viennent dans cette structure sanitaire % du personnel qui estime disposer de suffisamment de temps pour les consultations avec les client(e)s adolescent(e)s/jeunes % du personnel qui estime que les jeunes apprécient les services qui leurs sont offerts % du personnel qui estime que la communauté en général soutient le fait que cette formation sanitaire offre des services SSR aux adolescent(e)s/jeunes % du personnel qui est entièrement d’accord avec les objectifs du Ministère de la Santé d’offrir des services SSR adaptés aux jeunes (amis des jeunes) N 5.3 Zône de contrôl Centre de Hôpital santé % % 31.7 28.6 28.2 28.6 0 0 0 0 75.6 71.4 69.2 71.4 57.3 85.7 53.8 57.1 69.5 71.4 71.8 42.9 54.9 71.4 71.8 28.6 70.7 57.1 61.5 57.1 82 7 39 7 Planning familial Un ensemble de questions ont été posées pour évaluer le niveau de connaissances du personnel de santé sur le planning familial, les méthodes de PF offertes aux jeunes et leurs pratiques de conseils en matière de PF. Connaissances des méthodes de planification familiale 75,3% du personnel de santé de la zone d’intervention ont rapporté connaître les critères d’éligibilité de l’OMS pour l’utilisation des services de PF et 78,3% pour le groupe de contrôle3. 87,6% des professionnels du groupe d’intervention ont été capables de citer au moins 5 méthodes modernes de planning familial pour 80,4% dans le groupe de contrôle. Les implants, DIU, pilules, préservatifs masculins et injections ont été les méthodes de planning familial les plus citées par les professionnels de santé. 3 Au Burundi, le Ministère a élaboré son propre guide d’éligibilité pour la PF basés sur les critères de l’OMS. 76 Tableau 43 Connaissances des méthodes de PF parmi les professionnels de santé Personnel de santé qui connaît les critères d'éligibilité pour la PF de l'OMS Personnel de santé qui connaît au moins 1 méthode moderne de PF Personnel de santé qui connaît au moins 5 méthodes modernes de PF Stérilisation féminine Zône d'intervention % Zône de contrôle % 75.3 78.3 97.5 97.5 87.6 80.4 56.2 52.2 Stérilisation masculine 55.1 50 DIU 94.4 95.7 Injection 82 89.1 Implants 96.6 93.5 Pilule 88.8 89.1 Préservatif masculin 89.9 84.8 82 76.1 Diaphragme 24.7 10.9 Allaitement / aménorrhée 44.9 34.8 Méthode naturelle 51.7 47.8 Retrait (coït interrompu) 24.7 17.4 Contraception d'urgence 33.7 21.7 Préservatif féminin Abstinence Autre N 36 28.3 12.4 17.4 89 46 Méthodes de FP offertes aux adolescent(e)s Les principales méthodes de planning familial offertes aux adolescent(e)s (15-19 ans) sont le préservatif masculin (I: 76,4%; C: 71,7%), le préservatif féminin (I: 50,6%; C: 54,3%) et l’abstinence totale (I: 44,9%; C: 34,8%). Ces méthodes offertes correspondent aux préférences rapportées par les professionnels de santé. Cependant, dans la zone de contrôle, plus de méthodes modernes étaient offertes et étaient préférées par les professionnels de santé pour les adolescent(e)s, comme la pilule (37% l’offrent aux adolescent(e)s contre 18% dans la zone d’intervention) ; les injections et les implants (10,9% l’offrent aux adolescent(e)s contre respectivement 7,9% et 4,5% dans la zone d’intervention). Les résultats concernant la stérilisation (masculine et féminine) sont inattendus, étant donné que ces méthodes ne devraient en principe pas être préférées ni offertes pour les jeunes client(e)s puisqu'elles sont irréversibles. Un tel résultat traduit soit de mauvaises connaissances ou compréhensions de la part des prestataires, soit une erreur de mesure intervenue lors de la collecte des données. 77 Tableau 44 Méthodes de PF offertes et préférées pour les adolescent(e)s Stérilisation féminine Zône d'intervention Zône de contrôle Méthode Méthode Méthode offerte Méthode offerte préférée pour préférée pour aux 15-18 ans aux 15-18 ans les 15-18 ans les 15-18 ans 2.2 0 6.5 8.7 Stérilisation masculine 1.1 0 4.3 6.5 DIU 4.5 0 10.9 8.7 Injection 7.9 1.1 10.9 8.7 Implants 4.5 1.1 8.7 8.7 Pilule 18 2.2 37 19.6 Préservatif masculin 76.4 62.9 71.7 63 Préservatif féminin 50.6 32.6 54.3 45.7 Diaphragme 2.2 0 2.2 4.3 Allaitement / aménorrhée 1.1 0 4.3 4.3 Méthode naturelle 1.1 0 6.5 6.5 0 0 0 0 Retrait (coït interrompu) Contraception d'urgence 1.1 0 2.2 0 Abstinence 44.9 38.2 34.8 32.6 Autre 1.1 1.1 2.2 0 Aucune méthode N 4.5 89 4.5 89 6.5 46 2.2 46 Conseils en matière de planification familiale Il a été demandé aux professionnels de santé si, lors de leur conseils en matière de PF, ils expliquaient comment utiliser la méthode, les effets secondaires qui pouvaient se produire et la façon de les traiter, les autres méthodes qui existent, et quand venir pour le suivi. Enfin, il leur a été demandé si, en cas de non disponibilité d’une méthode, ils référaient leurs clients. A toutes ces questions, le personnel de santé a répondu de façon positive dans des proportions très élevées dans la zone d’intervention et celle de contrôle. Les rendez-vous pour un suivi avec les utilisatrices étaient légèrement moins fréquents dans la zone d’intervention (86,1%) comparé aux autres indicateurs. 78 Tableau 45 Conseils en matière de PF selon les professionnels de santé Zône d'intervention Centre de Hôpital santé (%) (%) Si vous offrez une méthode de PF à une personne ou un couple, expliquez-vous au client comment utiliser cette méthode? Parlez-vous avec la (le) client(e) des effets secondaires ou des problèmes qu’elle (il) pourrait rencontrer? Dites-vous au/à la client(e) ce qu’il/elle doit faire en cas d’effets secondaires ? Parlez-vous au/à la client (e) d’autres méthodes de planification familiale qu’il ou elle pourrait prendre? Prenez-vous RDV avec le/la client(e) pour faire un suivi ? Si la méthode demandée par le/la client(e) n’est pas ou plus disponible, le/la referez-vous vers une autre structure ou un autre prestataire ? N 5.4 Zône de contrôle Centre de Hôpital santé (%) (%) 97.5 85.7 100 71.4 94.9 85.7 94.6 71.4 94.9 85.7 94.6 71.4 92.4 85.7 100 71.4 86.1 85.7 97.3 57.1 96.3 85.71 97.3 100 79 7 37 7 Formation en SSR Les professionnels de santé ont été interrogés sur la formation reçue en services de SSR. 40% de tous les répondants ont rapporté avoir reçu une formation sur les services de santé ouverts aux jeunes au cours des 12 derniers mois ou avant, avec des différences notoires entre les répondantes femmes (21,3%) et les répondants hommes (50,6%) ; 48,5% ont rapporté avoir reçu une formation sur les conseils en matière de PF et la contraception (à nouveau avec des différences selon le sexe du répondant) et 32,3% ont rapporté une formation sur la gestion de la chaîne d’approvisionnement. Pour toutes ces formations, les proportions de professionnels qui les ont rapportées sont beaucoup plus élevées dans la zone d’intervention. La différence dans les réponses entre les professionnels hommes et femmes est probablement liée à la différence de la distribution entre les répondants hommes et femmes dans notre échantillon, et de façon générale dans les formations sanitaires. Tableau 46 Formations reçues Sexe Homme Femme Type de FOSA Centre de santé Hôpital Zône d'intervention Zône de contrôle Total Services ouverts aux jeunes Conseils en PF et contraception Gestion de la chaîne d’approvisionnement N 50.6 21.3 55.4 36.2 36.2 25.5 83 47 40.5 35.7 49.4 21.8 40 49.6 28.5 55 32.6 48.5 32.2 21.4 38.2 17.4 32.3 121 14 89 46 135 79 Il a été demandé aux professionnels de santé quel sujet de SSR ils aimeraient renforcer à travers une formation. Les professionnels de santé ont cité le plus souvent Soins et soutien aux jeunes vivant avec le VIH/SIDA (I: 82% et C: 87%), suivi par Information et conseils sen matière de SR, de sexualité et de rapports sexuels protégés (I: 79,8% et C: 82,6%), par Information et conseils sur la contraception (y compris contraception d’urgence) (I: 79,8% et C: 80,4%), Services de conseils et dépistage du VIH (I:76,4% et C:80,4%), diagnostic IST/IAG (I : 71,9% et C: 82,6%) et violence basée sur le genre (I: 71,9% et 78,3%). Tableau 47 Intérêts pour des formations additionnels Zône d'intervention % Zône de contrôle % Soutien et soins aux jeunes personnes vivant avec le VIH/SIDA 82.0 87.0 Informations et conseils en matière de SR, de sexualité et de rapports sexuels protégés 79.8 82.6 79.8 80.4 76.4 71.9 71.9 66.3 61.8 59.6 59.6 53.9 44.9 41.6 33.7 89 80.4 82.6 78.3 84.8 78.3 78.3 78.3 73.9 58.7 65.2 39.1 46 Information et conseils sur la contraception, y compris la contraception d’urgence Conseils et dépistage du VIH Diagnostic IST/IAR VBG Traitements des IST/IAR Soins post-avortement Accouchement Soins postnatals Soins prénatals Diagnostic de grossesse Information et conseils sur les préservatifs Services d'intervention de grossesse (là où ils sont légals) N 5.5 Satisfaction au travail Les professionnels de santé ont été invités à parler de leur satisfaction globale au travail. La totalité des répondants (100%) de la zone d’intervention ont rapporté une haute satisfaction au travail. 24% ont déclaré qu’ils étaient rarement ou jamais éreintés par la charge de travail ; tandis que 40,2% ont déclaré l’être parfois et 35,4% l’être « souvent » ou « très souvent ». En dépit de la charge de travail élevée, ils rapportent avoir suffisamment de temps pour leurs patients. La moitié d’entre eux ont rapporté que leur milieu professionnel est favorable à leur activité quotidienne et davantage de professionnels de santé de la zone d’intervention ont rapporté avoir l’appui nécessaire pour fournir des services de santé adaptés aux jeunes (86,6%), comparé au groupe de contrôle (69,2%). Les professionnels de santé dans la zone d’intervention ont plus souvent le sentiment que leur performance est appréciée par leurs collègues (96,3%) que ceux de la zone de contrôle (59%). Les professionnels de santé ont rapporté plus fréquemment recevoir un feedback une fois par semaine avec une fréquence plus élevée de feedbacks et conseils liés à la supervision dans la zone d’intervention que dans la zone de contrôle. Les professionnels de la santé de la zone d’intervention sont moins satisfaits de leur salaire (<50%) que ceux de la zone de contrôle (61,6%). 80 Tableau 48 Satisfaction au travail Zône d'intervention Centre de Hôpital santé % % Personnel de santé rapportant une haute satisfaction au travail % du personnel qui rapporte un manque de capacités à remplir leurs tâches (très) souvent Parfois Rarement / jamais % du personnel se sentant erreintés par la charge de travail (très) souvent Parfois Rarement / jamais Nb de fois où la charge de travail affecte l'attention portée au patient (très) souvent Parfois Rarement / jamais % du personnel qui rapporte que l'environnement de travail est favorable à la fourniture des services il y a (beaucoup) du soutien % du personnel qui rapporte que l'environnement de travail est favorable à la fourniture de services adaptés aux jeunes Oui % du personnel qui rapporte que leurs collègues de travail apprécient leurs performances Oui, souvent Fréquence du feedback reçu par un superviseur Une fois par mois Une fois par semaine Quelque fois Ne sait pas % du personnel qui affirme recevoir des conseils de la part du superviseur pour les cas difficiles Oui % du personnel satisfait par son salaire Très/plutôt satisfait N 5.6 Zône de contrôle Centre de Hôpital santé % % 100 100 97.4 100 7.3 18.3 74.4 0 14.3 85.7 5.2 17.9 76.9 0 0 100 35.4 40.2 24.4 28.6 42.9 28.6 36.8 17.9 34.3 28.6 0 28.6 6.1 23.2 70.8 0 14.3 85.7 10.6 17.9 60.5 14.3 0 71.4 50 14.3 43.6 28.6 86.6 71.4 69.2 71.4 96.3 85.7 59 57.1 42.3 40.8 14.1 2.8 60 20 20 0 44.4 37 18.5 0 80 20 0 0 98.8 100 94.9 57.1 50 82 71.4 7 61.6 38 14.3 7 Croyances et perceptions des professionnels de santé autour de la SSR Perceptions et croyances autour de la SSR Il a été posé aux professionnels de santé les mêmes questions qu’aux jeunes autour des croyances et perceptions autour de la SSR. Dans notre échantillon, 98,5% des professionnels de santé ont rapporté que les méthodes contraceptives étaient utiles pour espacer les naissances et éviter les grossesses, 89,6% qu’elles sont sûres, la qualité étant contrôlée par les autorités sanitaires, 96,3% que si un effet secondaire se produit, il peut être géré par un prestataire de santé et 91,1% que la 81 communauté peut faire confiance aux professionnels de santé sur ce qu’ils disent au sujet des méthodes de contrôle des naissances. Il n’y a pas de différences pour ces résultats selon le sexe, le groupe d’âge, ou la zone d’intervention/contrôle. 7,4% des répondants ont rapporté croire que les enfants sont un don de Dieu et que personne ne devrait donc utiliser la contraception, et une proportion encore plus faible a rapporté que l’utilisation de contraceptifs est un pêché. Par ailleurs, 22,2% des répondants ont rapporté que les contraceptifs peuvent diminuer la satisfaction sexuelle, et dans une proportion similaire que l’utilisation des contraceptifs encourage l’infidélité. Une fois encore, il n’y a pas de différences significatives pour ces indicateurs selon le sexe, le groupe d’âge ou la zone d’intervention/contrôle. 82 Tableau 49 Perceptions et croyances des professionnels de santé autour de la SSR Sexe Homme Femme Âge 20-29 30-39 40-50 50+ Zône d'intervention Zône de contrôle Total Les méthodes contraceptive s sont utiles pour espacer les naissances et éviter les grossesses Les méthodes contraceptive s sont sûres, la qualité est contrôlée par les autorités sanitaires Si des effets secondaires se produisent, ils peuvent être gérés par un prestataire de santé On peut faire Les enfants L'utilisation Les L'utilisation confiance à ce que sont un don de contraceptifs de la contraception les prefessionnels de Dieu, il ne contraceptifs peuvent faut donc pas est un diminuer encourage de santé de cette avoir recours péché. votre l'infidélité. communauté à la satisfaction disent sur les contraception sexeulle méthodes de contrôle des naissances 97.6 100 88 95.7 96.4 97.9 6 8.5 2.4 6.4 24.1 17 16.9 21.3 88 97.9 83 47 100 98.6 97.3 100 100 95.7 98.5 90.9 89.2 86.5 100 89.9 89.1 89.6 100 94.6 97.3 100 96.6 95.7 96.3 0 10.8 5.4 0 7.9 6.5 7.4 0 5.4 5.4 0 3.4 6.5 4.4 27.3 23 18.9 23.1 25.8 15.2 22.2 27.3 20.3 13.5 23.1 21.3 15.2 19.3 100 93.2 81.1 100 89.9 93.5 91.1 11 74 37 13 89 46 135 83 N Perceptions autour de la grossesse des femmes non mariées Mieux comprendre les perceptions autour de la grossesse des femmes non mariées dans la communauté parmi les prestataires de soins peut aider à comprendre si et comment les femmes non mariées qui tombent enceintes accèdent aux services de santé maternelle et au planning familial et si et comment, au final, elles sont reçues par les prestataires. Il a été posé aux répondants une série de 7 questions liées à la perception communautaire et individuelle de la grossesse hors mariage et demandé d’évaluer leur accord sur une échelle de 1 (accord total) à 5 (désaccord total). Les 7 énoncés qui suivent présentent ce sur quoi les professionnels sont partiellement ou pleinement d’accord. • La moitié des répondants conviennent qu’une femme qui tombe enceinte hors mariage est considérée comme « femme libre » et perd le respect de la communauté (49,6%). 11,1% conviennent que si une fille tombe enceinte, c’est de sa propre faute si elle est rejetée. Il existe des variations selon le sexe, le groupe d’âge et la zone d’intervention/contrôle à la question : si une fille tombe enceinte, c’est de sa propre faute si elle est rejetée. • La moitié des répondants (54,1%) conviennent qu’engrosser une fille hors mariage est embarrassant pour la famille du garçon/homme mais seulement 9,6% conviennent que si une femme de leur famille tombait enceinte hors mariage, ils voudraient que cette grossesse demeure secrète. • 33,3% des répondants conviennent que les femmes pauvres non mariées qui ont des relations sexuelles en échange de nourriture méritent le même respect que n’importe qui d’autre. • Environ 90,4% des répondants conviennent que les hommes qui ont des enfants hors mariage devraient les soutenir de la même façon que les enfants nés au sein du mariage. 84 Tableau 50 Perceptions des professionnels de santé autour de la grossesse des femmes non mariées Les femmes qui tombent enceintes sans être mariées sont considérées comme des femmes libres et perdent le respect dans la communauté. Si une fille non Si une femme Mettre une fille Les femmes de ma famille enceinte hors mariées, en cas mariée tombe enceinte, c'est tombait du mariage est de viol, ne enceinte sans une cause de doivent pas en sa faute si on être mariée, je honte pour la parler, surtout l'évite souhaiterais famille du quand elles ont que cela reste garçon / des enfants et secret. homme que leur mari / partenaire est encore en vie Les femmes non mariées qui sont pauvres et qui ont des rapports sexuels en échange de nourriture ont droit au même respect que n'importe qui d'autre. Les hommes qui ont des enfants hors du mariage devraient les soutenir de la même façon que les enfants nés au sein du mariage. N Sexe Homme Femme Âge 20-29 30-39 40-50 50+ 43.4 59.6 9.6 10.6 50.6 57.4 2.4 4.3 10.8 12.8 36.1 29.8 91.6 87.2 83 47 27.3 47.3 51.4 76.9 27.3 10.8 5.4 0 45.5 54.1 54.1 61.5 9.1 2.7 5.4 0 9.1 10.8 10.8 15.4 54.5 29.7 37.8 23.1 90.9 91.9 89.2 84.6 11 74 37 13 Zône d'intervention 47.2 11.2 53.9 4.5 10.1 29.2 89.9 89 Zône de contrôle Total 54.3 49.6 6.5 9.6 54.3 54.1 2.2 3.7 13 11.1 41.3 33.3 91.3 90.4 46 135 85 6 Résultats de l’enquête auprès des agents de santé communautaire L’enquête auprès des agents de santé communautaire (ASC) a été réalisée dans le but de mieux comprendre leurs rôles et responsabilités concernant la SSR et de mieux cibler les interventions futures/possibles. Les thèmes spécifiques traités dans cette section sont : • • • • Caractéristiques et profils des agents de santé communautaires Connaissances et capacités en SSR Niveau et qualité des services SSR fournis Distribution des produits de planning familial au niveau communautaire L’étude a été réalisée dans les huit mêmes provinces. Au total, 114 ASC ont été interviewés, 79 dans la zone d’intervention, et 35 dans la zone de contrôle. 6.1 Caractéristiques des ASC Dans la zone d’intervention, une majorité des ASC étaient des hommes (H: 66,2%; F: 33,8%), tandis que dans la zone de contrôle une majorité des ASC étaient des femmes (H: 28,6%; F: 71,4%). La différence entre les deux groupes en termes de sexe doit être gardée à l’esprit au cours des résultats et peut avoir une influence sur leur statut dans la communauté et donc sur les types de réponses. La majorité des ASC de l’échantillon étaient mariés (91,3%) et âgés de plus de 30 ans. La plupart des ASC étaient de religion catholique (I: 62%; C: 85,7%) et avait un niveau d’étude primaire (I: 68,4% et C 80%). Dans la zone d’intervention, la moitié des ASC assumaient aussi la fonction de pairs éducateurs. 86 Tableau 51 Caractéristiques des agents de santé communautaire Zône d'intervention Sexe Homme Femme Missing Âge 20-29 30-39 40-49 50+ Religion Catholique Protestant autre État civile Marié autre* Niveau de scolarité Pas de scolarité Primaire Secondaire ou plus Statut/rôle de l'ASC Pas d'autre titre Pair éducateur autre Zône de contrôle % N % N 33.8 66.2 6.3 25 49 5 71.4 28.6 0 25 10 0 11.4 32.9 27.8 27.8 9 26 22 22 5.7 17.1 42.9 34.3 2 6 15 12 62 17.7 20.3 49 14 16 85.7 8.6 5.7 30 3 2 91.1 8.9 72 7 91.4 8.6 32 3 19 68.4 12.7 15 54 10 11.4 80 8.6 4 28 3 27.8 46.8 25.4 22 37 20 25.7 25.7 48.6 9 9 17 * Cette catégorie regroupe les gens vivant ensemble sans union légale, divorcés, veuf/veuves, et célibataire La plupart des ASC ont mentionné avoir une activité économique, une grande majorité étant dans l’agriculture (I: 75,9%; C: 91,4%). Les années moyennes d’expérience professionnelle en tant qu’ASC s’élevaient à 7,3 (6,3 - 8,3). Dans les deux zones, une majorité d’ASC avaient été élus à cette fonction par leur communauté (I: 75,9%; C: 91,4%). 87 Tableau 52 Activités des ASC Zône Zône de d'intervention contrôle % % Exercez-vous une autre profession à côté de votre rôle de relais communautaire ? Emploi salarié Agriculture Commerce Aucuneautre profession Autre Nombre d'années comme ASC 0-5 6-10 10+ Recrutement comme ASC J'ai été élu par ma communauté J'ai été désigné par les autorités locales J'ai été sélectionné par un projet/une ONG autre Qualité des relations* Votre communauté (en général) Les jeunes de votre communauté (15-24 ans) Les autres relais communautaires Association ASC COSA (Comité de Santé) FOSA CPPS (Dépôt central) N 6.3 75.9 5.1 6.3 6.3 2.8 91.4 2.8 0 2.8 38 26.6 35.4 34.3 8.6 57.1 75.9 11.4 2.5 10.1 91.4 5.7 2.9 0 94.9 69.6 100 92.4 94.8 97.4 90.4 79 94.4 55.6 100 100 83.3 100 88.6 35 * % des relations jugées positives Du niveau communautaire à celui de la province, les relations avec les parties prenantes engagées dans la santé communautaire ont été considérées comme très positives par les ASC ; à noter que l’appréciation la plus basse a été donnée aux relations avec les jeunes au sein de la communauté ; la collaboration a été notée comme positive dans 69,6% des cas pour le groupe d’intervention et 55,6% pour le groupe de contrôle. 6.2 Sensibilisation et fourniture de services de santé Activités de sensibilisation des ASC Il a été demandé aux ASC d’évaluer leur niveau d’activité, leur population cible et le type de promotion de la santé dans lequel ils sont engagés. Un tiers des répondants mène des visites dans les ménages une fois par semaine (I: 37,9%; C: 31,4%) tandis que la majorité visite les ménages une fois par mois ou moins. La majorité des ASC rencontre des membres de la communauté âgés de 24 à 49 ans. Un tiers des ASC de la zone d’intervention rapportent s’impliquer également auprès des jeunes de 10 à 24 ans. 88 Les suggestions de questions de santé à discuter lors des réunions communautaires sont d’abord faites par les ASC eux-mêmes (I: 77,2%; C: 68,6%), puis par l’établissement de santé (I: 29,1%; C: 33,3%). Tableau 53 Visites et activités de sensibilisation Zône d'intervention % Zône de contrôle % 37.9 31.4 Fréquence des visites dans les ménages Une fois par semaine Une fois par mois 36.7 31.4 Tous les 3 mois 12.66 28.6 Tous les 6 mois 8.9 8.6 Homme (24 - 49) 88.6 82.8 Femme (24 - 49) 93.7 100 Jeunes hommes (10-24) 73.4 57.1 Jeunes femmes (10-24) 73.4 65.7 Enfants (0-9 ) 6.3 2.8 Gens > 49 Animation de réunions de sensibilisation dans la communauté Oui Fréquence des réunions de sensibilisation dans la communauté dans le dernier mois 0 44.3 62.8 100 100 3.8 0 1 22.8 5.7 2 27.8 40 3 16.5 28.6 4+ Qui suggère les sujets à traiter pour les réunions de sensibilisation communautaire? * L'ASC 29.1 25.7 77.2 68.6 Les membres de la communauté 2.5 0 Le chef du village / les autorités 6.3 2.8 Groupes de population fréquentés le plus souvent * CHW association 19 11.1 COSA 17.7 2.8 FOSA 29.1 33.3 CPPS (Dépôt central) 3.8 0 NGO 1.3 0 N 79 35 * Réponses multiples possibles 89 Il a été demandé aux ASC de lister spontanément les sujets sur lesquels ils sensibilisent leur communauté. Les ASC de la zone d’intervention sensibilisent davantage la communauté aux questions de la SSR en général ainsi qu’à des sujets spécifiques que dans la zone de contrôle (I:82,3%; C: 68,6%). Tableau 54 Sujets de sensibilisation SSR en général Planification familiale/ contraception Préservatifs Contraception d’urgence Santé de la mère et de l’enfant VIH/SIDA et autres IST VBG Soins post-avortement Santé infantojuvénile Nutrition Vaccination Paludisme TB Pneumonie Diarrhées N Zône d'intervention % 82.3 87.3 50.6 29.1 40.5 78.5 29.1 16.5 3.8 38 38 46.8 45.6 55.7 24.1 79 Zône de contrôle % 68.6 85.7 45.7 25.7 45.7 85.7 22.9 5.7 8.6 34.3 28.6 62.9 74.3 62.9 28.6 35 Fourniture de services SSR: population cible, directives, protocoles et référence Il a été demandé aux ASC quels types de services de SSR ils fournissent, à qui ils fournissent les services respectifs et s’ils ont des directives ou protocoles écrits, du matériel d’IEC à distribuer et s’ils réfèrent les jeunes vers d’autres établissements de santé. Une large majorité d’ASC ont déclaré offrir de l’information sur tous les sujets de SSR énumérés dans le tableau ci-dessous, y compris sur les VBG et les soins post-avortement. En termes de distribution de médicaments et de produits, les ASC distribuent principalement des préservatifs, car la nouvelle stratégie de distribution communautaire des produits de PF en est seulement à sa phase de finalisation et de formation des acteurs. Dans les services de SSR, les jeunes de moins de 15 ans reçoivent moins d’attention de la part des ASC que les autres groupes d’âge. Les ASC de la zone d’intervention ciblent légèrement plus les jeunes que dans la zone de contrôle. La disponibilité de protocoles écrits pour les ASC varie selon les services. Les ASC de la zone d’intervention ont moins de matériel d’IEC que ceux de la zone de contrôle. Les ASC de la zone d’intervention réfèrent légèrement plus les jeunes de moins de 18 ans que ceux de la zone de contrôle. 90 Tableau 55 Services de SSR fournis par les ASC Type de service offert Services SSR offerts par Zône les ASC Intervention Contrôl Intervention Planification familiale Contrôl Intervention Distribution de préservatifs Contrôl Intervention Contraception d’urgence Contrôl Intervention Santé mère-enfant Contrôl Intervention VIH/SIDA et ISTs Contrôl Intervention VBG Contrôl Intervention Soins post-avortmenet Contrôl SSR Pourcentage d'ASC offrant des services SSR à: Sensibilisation Distribution de Adolescents Adolescents / information médicaments / <15 ans <18 ans de produits 100 100 98.6 100 100 100 100 88.9 100 100 100 100 100 75 92.3 100 35.4 41.7 39.1 46.7 85 75 8.7 11.1 3.1 0 50 43.3 17.4 25 0 0 40 12.5 33.3 6.7 40 18.8 56.5 22.2 34.4 12.5 48.4 60 60.9 37.5 23.1 0 67.7 58.3 71 53.3 77.5 75 100 88.9 75 68.8 90.3 86.7 95.7 50 38.5 50 * N correspond au nombre d'ASC qui rapportent offrir des séances de sensibiliation 91 Jeunes <24 ans 93.8 91.7 92.8 86.7 97.5 100 95.7 100 78.1 93.8 98.4 93.3 100 87.5 76.9 100 Matériel disponible et références Personnes A déjà reçu des non protocoles mariées écrits ou du matériel de formation 69.2 58.3 62.3 37.7 80 87.5 82.6 77.8 56.3 68.8 75.8 80 87 75 61.5 50 61.5 79.2 60.9 73.3 60 68.8 56.5 66.7 59.4 56.3 62.9 73.3 43.5 50 46.2 50 Matériel d'IEC disponible % des ASC qui réfèrent pour ces services (<18) 33.8 45.8 31.9 46.7 40 43.8 21.7 55.6 25 37.5 33.9 43.3 30.4 62.5 38.5 50 90.8 62.5 81.2 70 90 68.8 91.3 77.8 75 62.5 90.3 83.3 95.7 75 100 50 N* 65 24 69 30 40 16 23 9 32 16 62 30 23 8 13 2 Niveau de confiance perçue pour la fourniture de services SSR aux jeunes Il a été demandé aux ASC, pour différents sujets de SSR, leur niveau de confiance pour sensibiliser les jeunes, les référer vers une autre FOSA et communiquer avec eux sur des questions de SSR. Le tableau rapporte les chiffres sur les ASC qui ont déclaré être « très ou extrêmement confiants ». Seule une petite proportion a rapporté se sentir « très ou extrêmement confiants » pour sensibiliser les jeunes sur différents sujets de SSR. 70% des ASC de la zone d’intervention se sentent confiants pour distribuer des préservatifs contre 56,3% dans la zone de contrôle. Le niveau de confiance pour le planning familial est en général faible (I:36,8%; C:30%). Environ deux tiers des ASC de la zone d’intervention se sentent confiants pour référer les jeunes vers une autre FOSA. Le niveau de confiance pour communiquer avec les jeunes est également plutôt faible. Les ASC se sentent surtout à l’aise pour communiquer avec les jeunes sur la distribution de préservatifs (I:60%; C:62,5%). Tableau 56 Niveau de confiance des ASC pour la sensibilisation SSR auprès des jeunes Services SSR Santé sexuelle et reproductive Planification familiale Distribution de préservatifs Contraception d’urgence Santé mère-enfant VIH/SIDA et ISTs VBG Soins post-avortmenet Zône Intervention Contrôl Intervention Contrôl Intervention Contrôl Intervention Contrôl Intervention Contrôl Intervention Contrôl Intervention Contrôl Intervention Contrôl Niveau de confiance pour sensibiliser les jeunes 36.9 20.8 36.8 30 70 56.3 34.8 0 43.8 37.5 41.9 48.3 30.4 50 38.5 50 Niveau de confiance pour référer les jeunes 66.2 45.8 63.8 53.3 80 62.5 52.2 33.3 59.4 50 59.7 56.7 65.2 87.5 69.2 50 Niveau de confiance pour communiquer avec les jeunes 48.4 33.3 47.8 40 60 62.5 39.1 12.5 50 37.5 54.8 43.3 47.8 87.5 69.2 50 N* 65 24 69 30 40 16 23 9 32 16 62 30 23 8 13 2 * N correspond au nombre d'ASC qui ont répondu faire des séances de sensibilisation pour les services de SSR respectifs Il a été demandé aux ASC si les jeunes et les communautés acceptent qu’ils offrent de l’information/services de SSR aux jeunes. Plus de 80% des ASC de la zone d’intervention ont rapporté que selon eux les jeunes apprécient leurs services (I:82,3%; C:76%) et 81% ont dit que les communautés les soutiennent (C:62,9%). 6.3 Formation des ASC en SSR Il a été demandé aux répondants quel type de formation à la SSR ils avaient reçu dans le passé. La majorité des ASC ont rapporté une formation à la SSR en général (I:88,6%; C: 82,9%). Il n’y a pas de différences notables entre les ASC du groupe d’intervention et ceux du groupe de contrôle. 92 Tableau 57 Sujets de santé parcourus lors des formations reçues Zône d'intervention % Zône de contrôle % 88.6 82.9 SSR en général Planification familiale/ contraception 83.5 88.6 Préservatifs 69.6 82.9 Contraception d’urgence 54.4 48.6 Santé de la mère et de l’enfant 65.8 68.6 VIH/SIDA et autres IST 92.4 97.1 VBG 56.9 54.3 Soins post-avortement 30.4 17.1 Santé infantojuvénile 53.1 68.6 Nutrition 64.6 80 Vaccination 75.9 80 Paludisme 72.2 80 TB 75.9 85.7 Pneumonie Diarrhées N 41.8 59.5 79 60 77.1 35 De façon générale, seule une minorité des ASC a rapporté avoir reçu une formation sur les services de SSR ouverts aux jeunes. De plus, l’accès et la qualité de la formation dans cette zone varient énormément selon le sexe et l’emplacement de l’ASC. Au cours des 12 derniers mois, une proportion plus élevée d’ASC a accédé à des formations dans la zone d’intervention (I : 34,2% ; C : 2,9%). La majorité des répondants ont mentionné qu’ils pouvaient appliquer dans leur travail ce qu’ils avaient appris lors de ces formations. Plus de 90% des ASC ont été formés à référer les jeunes vers des établissements plus importants contre 74,3% dans la zone de contrôle. Tableau 58 Formation des ASC en services adaptés aux jeunes Formation sur les services adaptés aux jeunes Formation sur le système de référence N Formation reçue < 12 mois Formation reçue > 12 mois Qualité de la formation jugée bonne "Mise en pratique de la théorie" Homme 32.2 11.9 34.6 88.5 91.5 59 Femme 10 0 60 100 80 50 Zône d'intervention 34.2 5.1 38.7 93.5 91.1 79 Zône de contrôle 2.9 8.6 0 75 74.3 35 Sexe 93 6.4 Planning familial Il a été posé aux ASC plusieurs questions sur les méthodes de planning familial, leur style de conseils et leurs opinions et attitudes envers les jeunes. Pour s’assurer d’une évaluation correcte de leur niveau de connaissances, les répondants devaient citer toutes les méthodes connues sans aide/sondage de l’intervieweur. Connaissances des ASC en méthodes de planning familial En général, les connaissances en méthodes de PF sont élevées au Burundi mais légèrement plus élevées dans les districts de contrôle (peuvent citer au moins 5 méthodes modernes: I: 87,3%; C: 100%). Dans les deux contextes, le préservatif masculin et les injections ont été les plus communément cités. Le diaphragme et la contraception d’urgence ont été les moins cités. En termes de connaissances des méthodes traditionnelles, l’abstinence périodique et totale sont les méthodes les plus citées, toutefois dans des proportions moindres que les méthodes modernes les plus citées. Tableau 59 Connaissances des ASC en méthodes de planning familial Peut citer au moins 1 méthode moderne Peut citer au moins 5 méthodes modernes Connaissance des méthodes modernes Stérilisation féminine (ligature des trompes) Stérilisation masculine (vasectomie) DIU - dispositif intra-utérin en cuivre Injection Implants Pilule Préservatif masculin Préservatif féminin Diaphragme Contraception d'urgence Connaissance des méthodes traditionnelles Méthode des rythmes / abstinence périodique Méthode de l'allaitement maternel et de l'aménorrhée Retrait (coït interrompu) Abstinence totale Autre méthode traditionnelle N Zône d'intervention % 100.0 87.3 Zône de contrôle % 100.0 100.0 26.6 17.7 88.6 87.3 92.4 94.9 96.2 83.5 13.9 3.8 31.4 37.1 97.1 88.6 100.0 91.4 100.0 82.9 5.7 5.7 19.0 10.1 7.6 38.0 0.0 79 20.0 2.9 0 42.9 2.9 35 Méthodes de planning familial recommandées par les ASC aux adolescent(e)s Il a été demandé aux ASC quelle méthode contraceptive ils recommanderaient à des adolescent(e)s âgés de 15 à 19 ans si on leur demandait. Une majorité d’ASC ont mentionné qu’ils proposeraient au moins un type de méthode moderne aux adolescent(e)s (I : 94,9%; C: 97,2%). Lorsqu’on leur demande quelle méthode ils conseilleraient ou proposeraient, 50,6% des répondants du groupe d’intervention ont répondu les préservatifs masculins, 36,7% l’abstinence totale, 32,9% les préservatifs féminins et 20,3% les implants. Les mêmes 94 méthodes ont été proposées ou conseillées par le groupe de contrôle, bien que les injections aient été mentionnées par 25,7% des ASC. Tableau 60 Méthodes recommandées par les ASC aux adolescent(e)s Au moins 1 méthode moderne proposée Au moins 5 méthodes modernes proposées Aucune proposée Stérilisation féminine (ligature des trompes) Stérilisation masculine (vasectomie) DIU - dispositif intra-utérin en cuivre Injection Implants Pilule Préservatif masculin Préservatif féminin Diaphragme Contraception d'urgence Méthode des rythmes / abstinence périodique Méthode de l'allaitement maternel et de l'aménorrhée Retrait (coït interrompu) Abstinence totale Autre méthode traditionnelle N Zône d'intervention % 94.9 83.5 2.5 0 0 6.3 13.9 20.3 11.4 50.6 32.9 0 0 1.3 Zône de contrôle % 97.2 80.2 2.9 0 2.9 5.7 25.7 22.9 17.1 40 25.7 0 0 2.9 0 0 0 36.7 0 79 0 34.3 0 35 Parmi les 71 (sur 114) ASC qui distribuent des produits de PF dans leurs communautés, la majorité distribuent uniquement des préservatifs masculins (I : 97,6%; C : 94,7%), et des préservatifs féminins (I : 45,2%; C : 100%). 6.5 Croyances et perceptions des ASC autour de la SSR Croyances et perceptions autour de la SSR Il a été posé aux professionnels de la santé les mêmes questions qu’aux jeunes sur les croyances et perceptions autour de la SSR. Les résultats rendent compte des répondants qui ont déclaré être d’accord ou pleinement d’accord avec les énoncés. Une majorité d’ASC (98,2%) ont rapporté que les méthodes contraceptives étaient utiles pour espacer les naissances et pour éviter les grossesses ; 90,8% conviennent que la qualité des produits de FP est garantie par le gouvernement ; 95,4% conviennent que si un effet secondaire se produit, il peut être géré par un fournisseur; pour 94,5% on peut faire confiance aux professionnels de la santé sur ce qu’ils disent au sujet des méthodes de PF. Il n’y a pas de différences notables selon le sexe, le groupe d’âge, ni entre la zone d’intervention et de contrôle. Dans le domaine de la foi et de l’utilisation de contraceptifs, seulement 5,5% des répondants ont rapporté croire que comme les enfants sont un don de Dieu, on ne devrait pas utiliser de contraception. Et moins de 10% ont convenu que l’utilisation de contraceptifs est un pêché. 95 En termes d’utilisation de contraceptifs et de sexualité, 13,8% de l’échantillon ont convenu que les contraceptifs peuvent diminuer la satisfaction sexuelle. Finalement, 18,3% des ASC ont convenu que l’utilisation de contraceptifs encourage l’infidélité. Sur cette dernière question, il y a une différence notable selon le groupe d’âge, les répondants de plus de 40 ans ayant tendance à approuver cet énoncé dans des proportions plus importantes que les moins de 40 ans. Tableau 61 Croyances et perceptions des ASC autour de la SSR Sexe Homme Femme Âge 20-29 30-39 40-49 50+ Zône d'intervention Zône de contrôle Total (%) Les méthodes contraceptives sont utiles pour espacer les naissances et éviter les grossesses Les méthodes contraceptive s sont sûres, la qualité est contrôlée par les autorités sanitaires Si des effets secondaires se produisent, ils peuvent être gérés par un prestataire de santé 98.3 98 88.1 94 94.9 96 5.1 6 6.8 12 13.6 14 13.6 24 94.9 94 59 50 100 96.9 97.3 100 97.1 98.7 98.2 100 93.8 86.5 91.2 91.4 91.1 91.2 90.9 96.9 97.3 94.1 94.3 96.2 95.6 9.1 9.4 5.4 0 2.9 6.3 5.3 9.1 12.5 5.4 8.8 5.7 10.1 8.8 9.1 12.5 10.8 23.5 14.3 15.2 14.9 9.1 9.4 27 26.5 25.7 17.7 20.2 100 96.9 91.9 94.1 88.6 97.5 94.7 11 32 37 34 35 79 114 Les enfants L'utilisation Les L'utilisation On peut faire sont un don de contraceptifs confiance à ce que de la de Dieu, il ne contraceptifs peuvent contraception les prefessionnels faut donc pas est un diminuer encourage de santé de cette avoir recours péché. l'infidélité. communauté votre à la satisfaction disent sur les contraception sexeulle méthodes de contrôle des naissances N Croyances autour de la grossesse des femmes non mariées Les questions liées aux perceptions communautaires et individuelles sur la grossesse hors mariage étaient également posées aux agents de santé communautaire. Plus de la moitié des répondants conviennent que les femmes qui tombent enceintes hors mariage sont vues de façon négative et perdent le respect de la communauté (68,4%). La proportion de répondants d’accord avec cet énoncé augmente avec le groupe d’âge et est légèrement plus élevée également dans la zone d’intervention. 22,8% des ASC sont d’accord que si une femme non mariée tombe enceinte, c’est sa propre faute si on l’évite dans la communauté. Cependant, seuls 7,9% ont répondu que si une femme de leur famille tombait enceinte sans être mariée, ils ou elles voudraient que la grossesse reste un secret. 72,8% conviennent que mettre une fille enceinte hors mariage est embarrassant pour la famille du garçon/homme. Toutefois, 91,2% des répondants ont déclarés que les hommes qui ont des enfants hors du mariage devraient apporter un soutien autant qu’aux enfants nés dans le cadre du mariage. Finalement, 2,6% des ASC conviennent que des femmes mariées ne devraient pas révéler si elles ont été violées – en particulier lorsqu’elles ont des enfants ou si le mari/partenaire est encore vivant. Aucune femme ASC n’est d’accord avec ce dernier énoncé et personne n’a convenu de cet énoncé dans la zone d’intervention. Et 21,1% des répondants conviennent que des femmes pauvres non mariées qui ont un rapport sexuel en échange de nourriture méritent le même respect que n’importe qui d’autre. 96 Tableau 62 Croyances des ASC autour de la grossesse des femmes non mariées Les femmes qui tombent enceintes sans être mariées sont considérées comme des femmes libres et perdent le respect dans la communauté. Sexe Homme Femme Âge 20-29 30-39 40-49 50+ Zône d'intervention Zône de contrôle Total (%) Si une femme Mettre une fille de ma famille enceinte hors tombait du mariage est enceinte sans une cause de être mariée, je honte pour la souhaiterais famille du que cela reste garçon / secret. homme Les femmes mariées, en cas de viol, ne doivent pas en parler, surtout quand elles ont des enfants et que leur mari / partenaire est encore en vie Si une fille non Les femmes non Les hommes qui mariée tombe mariées qui sont ont des enfants enceinte, c'est pauvres et qui hors du mariage sa faute si on ont des rapports devraient les l'évite sexuels en soutenir de la échange de même façon que nourriture ont les enfants nés au droit au même sein du mariage. respect que n'importe qui d'autre. N 71.2 62 6.8 10 76.3 66 5.1 0 22 22 18.6 26 88.1 94 59 50 45.5 65.6 70.3 76.5 77.1 64.6 68.4 36.4 6.3 2.7 5.9 0 11.4 7.9 63.6 75 73 73.5 77.1 70.9 72.8 0 3.1 0 5.9 0 3.8 2.6 0 25 24.3 26.5 25.7 21.5 22.8 9.1 34.4 13.5 20.6 22.9 20.3 21.1 90.9 87.5 89.2 97.1 91.4 91.1 91.2 11 32 37 34 35 79 114 97 7 Discussion La présente section reprend certaines des conclusions essentielles de l'enquête et compare les résultats avec d'autres sources pertinentes telles que l'Enquête démographique et de santé Burundi 2010 (EDS) et l'enquête menée par le Programme national de santé de la reproduction (PNSR) sur « l'étendue et les causes d'abandon des méthodes de contraception et facteurs décisifs d'utilisation des services de planning familial » validée au mois de novembre 2014. Cette discussion inclut la présentation des limites de l'enquête. Situation socioéconomique des jeunes au Burundi La majorité des répondants de notre échantillon âgés entre 15 et 24 ans étaient célibataires (73,9%) et vivaient avec leur(s) parent(s) ou avec un autre membre de la famille. Les proportions de jeunes adultes âgés entre 20 et 24 ans qui étaient mariés au moment de l'enquête (F: 27,6%; M: 6,9%) étaient légèrement inférieures aux conclusions de l'enquête EDS (F: 36,9%; M: 17,1%). Une raison pouvant expliquer cette différence est le fait que les jeunes se marient plus tard à notre époque (2014) qu'auparavant, en partie grâce l'amélioration de l'accès à l'éducation. Plus de la moitié des sujets de l’enquête ont déclaré être actuellement à l'école. La vaste majorité bénéficiait d'un certain niveau d'éducation ; cependant, 25 % des femmes âgées entre 20 et 24 ans ont déclaré ne jamais avoir été à l'école. Par rapport à l'enquête EDS, notre échantillon semble être mieux loti en matière d'éducation étant donné que 21,1 % des femmes âgées entre 15 et 19 ans et 41,9 % de celles âgées de 20 à 24 ans (milieux urbains et ruraux réunis) ont déclaré ne pas avoir fait d'études dans l'enquête EDS. Il peut en effet s'agir d'une conséquence des améliorations en matière d'accès à l'éducation mises en œuvre par le pays au cours de la dernière décennie. Cependant, dans notre échantillon, environ 20 à 26 % des jeunes personnes interrogées ont déclaré avoir interrompu leurs études car ils ne pouvaient pas en assumer les frais. Un jeune sur deux de notre échantillon a déclaré posséder un téléphone portable, soit une proportion plus élevée que celle signalée par l’EDS pour l'ensemble de la population (13% dans les zones rurales). D'autre part, la proportion des ménages possédant une radio a augmenté entre 2010 (48,7% pour la zone rurale) et 2014 (environ 62% dans notre panel). En réalité, 57,7% des jeunes femmes et 72,7% des jeunes hommes de notre échantillon ont déclaré écouter la radio au moins une fois par semaine, comme cela avait déjà été révélé par l'enquête EDS. Généralement célibataires, la majorité des adolescent(e)s et des jeunes adultes interrogés dépendent toujours de leurs parents ou de leurs tuteurs en matière de dépenses domestiques et de santé. La perception généralisée de la richesse est égale partout au sein de la communauté. Les lieux fréquentés par les jeunes diffèrent selon que ces derniers soient à l’école ou non au moment de l’enquête, à l'exception des services religieux qui sont fréquentés au moins une fois par semaine par près de 90% de l’échantillon, indépendamment du fait d’être scolarisés. Les jeunes qui sont scolarisés fréquentent en grande majorité les clubs de sport (68%), alors que les jeunes non scolarisés participent en plus grande proportion aux services du voisinage / de la communauté (44,6%). Les centres jeunes sont fréquentés par seulement 98 14,4% des adolescent(e)s et 7,9% des jeunes adultes. Par conséquent, les lieux les plus appropriés pour atteindre les jeunes qui ne vont pas à l'école sont les églises, les lieux de services communautaires et via la radio. Éducation à la sexualité, informations et connaissances Sur base des résultats d'enquête, environ la moitié des jeunes interrogés ont bénéficié d'une éducation à la sexualité (uniquement un tiers au cours des 12 derniers mois), principalement à l'école, indiquant qu'une grande proportion des jeunes n'ont reçu aucune éducation à la sexualité officielle. Malgré un certain niveau d'éducation à la sexualité, les connaissances en la matière se sont révélées assez faibles et inégales. Les jeunes avaient des connaissances particulièrement faibles concernant les périodes de fécondité des femmes, et légèrement meilleures concernant les aspects liés au VIH. Les résultats ont souligné l'importance d'investir dans l'éducation à la sexualité afin d'augmenter son étendue, mais également sa qualité pour les jeunes à l'école et en dehors de l'école. Outre le manque d'informations de qualité, le malaise éprouvé par les prestataires de santé pour aborder la sexualité avec les jeunes constitue également un facteur contribuant à ces lacunes. Le fait qu'un nombre significatif de jeunes ont déclaré écouter la radio définit celle-ci comme un précieux canal d'informations et de communication en matière d'éducation. Les connaissances plus élevées en matière de problèmes liés au VIH peuvent refléter les efforts fournis par les acteurs dans la lutte contre le VIH et le Sida au cours de ces dernières décennies. De même, il est fréquent au Burundi que l'église impose un test VIH aux couples avant de les marier, les jeunes reçoivent ainsi des informations et des conseils sur le VIH et le Sida. Premières relations sexuelles et activité sexuelle Parmi les jeunes âgés entre 15 et 24 ans, environ un quart a déclaré avoir déjà eu des relations sexuelles, la majorité d'entre eux étant mariés. Près de la moitié des jeunes sujets interrogés engagés dans une relation mais ne vivant pas avec leur partenaire étaient sexuellement actifs. Les données issues de l'EDS ont indiqué que seuls 12,1% de la population de célibataires (tous âges confondus) avaient déjà eu des relations sexuelles. Étant donné que l'EDS s'est basée sur la définition légale de « célibataire » (à savoir des personnes non mariées légalement), les sujets interrogés engagés dans une relation mais ne vivant pas sous le même toit sont inclus dans le faible pourcentage. Par conséquent, la proportion de jeunes sexuellement actifs dans notre échantillon est plus élevée que celle de l'EDS. Il peut encore une fois s'agir du facteur d'accès amélioré à l'éducation, menant les jeunes femmes à se marier plus tard, les plaçant ainsi dans une période de transition lors de laquelle elles sont sexuellement actives mais non mariées. Dans le groupe des adolescent(e)s, 12,4% des sujets interrogés ont déclaré avoir déjà eu des relations sexuelles. Ce pourcentage était le même que celui de l'EDS. Les données de l'enquête ont démontré que les femmes avaient leurs premières relations sexuelles, à l'âge médian de 19,2 ans, alors que l'âge médian pour les hommes était de 18,9 ans. Les données de l'EDS ont révélé un âge médian de 19,8 pour les femmes âgées entre 20 et 24 ans. L'âge médian pour les jeunes hommes de ce groupe n'était pas indiqué dans l'enquête EDS (chiffres trop faibles). 99 Connaissances et utilisation des méthodes modernes de contraception Au Burundi, les connaissances en matière de méthodes modernes de contraception sont relativement élevées, avec plus de 93% des jeunes sexuellement actifs capables de nommer au moins une méthode moderne de PF. Les connaissances étaient légèrement inférieures parmi les jeunes sexuellement inactifs. Cela s'explique par le fait que la principale source d'informations en matière de contraception est la formation sanitaire. Les données de l'EDS ont montré que 97% des femmes âgées entre 15 et 49 ans, et 98,1% des hommes, connaissaient au moins une méthode moderne. Le rapport du PNSR indique que 95,7% des sujets interrogés (femmes de 15 à 49 ans) ont déclaré avoir entendu parler d'une méthode pour espacer ou limiter les naissances. Malgré ces connaissances, l'utilisation de méthodes de contraception révélée par cette enquête était assez fable, avec 38% des femmes utilisant une méthode quelconque et 21,3% utilisant une méthode moderne (y compris les préservatifs), même si les données EDS étaient encore inférieures avec seulement 11,7% des femmes de 20 à 24 ans utilisant des méthodes modernes de contraception. L'étude du PNSR a révélé d'importantes différences entre les provinces en matière d'utilisation de méthodes modernes de contraception par les femmes de 15 à 49 ans, les provinces du sud ayant des taux plus bas (de 20,7% à Bururi, à 30,8% à Gitega et 55,8% à Ruyigi) en comparaison aux provinces du nord. La différence entre l'EDS et cette présente enquête indique une possible amélioration de l'adhésion aux méthodes PF par les jeunes femmes. De plus, les résultats indiquent que près de la moitié des jeunes sexuellement actifs sont des utilisateurs potentiels des méthodes de planning familial. Les utilisateurs potentiels n’utilisent pas de méthodes au moment de l’enquête, mais ils ne sont pas contre leur utilisation dans le futur. La plupart de ces utilisateurs potentiels font partie du groupe de jeunes célibataires ou de jeunes engagés dans une relation mais ne vivant pas avec leur partenaire. Ces nonutilisateurs sont exposés aux grossesses non désirées et/ou aux IST, en particulier comptetenu de la faible utilisation d'un préservatif lors du dernier rapport sexuel (un quart des jeunes hommes et moins de 10% des jeunes femmes) et de l'utilisation de méthodes naturelles moins fiables comme le compte des jours du cycle de menstruation. Perceptions et croyances en matière de grossesse chez les femmes non mariées et de PF Les résultats concernant les attitudes stigmatisantes envers les grossesses hors mariage montrent que les jeunes ont généralement une vision plus conservatrice que les prestataires interrogés au cours de l'enquête (professionnels de la santé et agents de santé communautaires), ou que les jeunes perçoivent leur communauté comme plus conservatrice qu'elle ne l'est. Par exemple, les proportions de jeunes ayant répondu qu'une femme non mariée et enceinte est considérée comme une « fille facile » et n'est plus respectée au sein de la communauté étaient plus élevées en comparaison avec la vision des professionnels de la santé et des ASC. Cela peut traduire un fossé générationnel en matière de perceptions, mais aussi que les jeunes sont davantage touchés par les attitudes stigmatisantes à cet égard, compte-tenu de leur groupe d'âge, et sont donc plus enclins à les signaler. Cependant, les jeunes sont plus enclins que les adultes à penser que si une fille tombe enceinte, c'est uniquement de sa faute si elle est rejetée par la communauté. De même, plus de jeunes que d'adultes ont déclaré partager de fortes valeurs religieuses allant à l'encontre du planning familial. En fait, plus d'un tiers des jeunes pensent que les enfants sont un don de Dieu, qu'il ne faut pas avoir recours à la contraception, et que cette dernière est un péché. Moins de 10% des professionnels de la santé et des ASC partagent cette vision. Les perceptions impliquant que les contraceptifs diminuent la satisfaction 100 sexuelle et favorise l'infidélité sont davantage partagées par les jeunes que par les adultes interrogés. Le fait que près de la moitié des jeunes interrogés pensent que l'utilisation de contraceptifs encourage l'infidélité peut être interprété au regard de leurs capacités perçus à négocier l'utilisation d'une protection pendant l'acte sexuel, capacités estimées négativement par un tiers des sujets interrogés. La différence entre jeunes et adultes peut être liée à l'incompréhension en matière de sexualité: les jeunes véhicules plus facilement les croyances et les normes depuis leur communauté, tandis que les professionnels de la santé s'avèrent plus libéraux en raison de leur formation et sensibilisation, et grâce aux rencontres quotidiennes avec des jeunes vivant dans de telles situations. Confiance des professionnels de santé pour interagir avec les jeunes en matière de SSR L'enquête menée parmi les professionnels de la santé a démontré que, malgré que la plupart des professionnels fournissent des services SSR et connaissent les directives à ce sujet, ils ne se sentaient pas vraiment informés et aptes à fournir de tels services aux jeunes. De même, les agents de santé communautaires ont déclaré ne pas se sentir aptes à sensibiliser les jeunes en matière de SSR et à communiquer avec eux concernant les avantages et les risques liés à ces services. De plus, l’enquête a révélé que seule la moitié des professionnels de la santé ont déclaré disposer d'assez de temps pour les consultations avec les jeunes ; que plus de la moitié d'entre eux ont déclaré penser que les membres de la communauté étaient en accord avec la fourniture de services SSR pour les jeunes ; et enfin, que 30% ont déclaré ne pas être d'accords avec les objectifs du ministère de la santé visant à fournir des services SSR adaptés aux jeunes. Ces dernières données indiquent également qu'il peut exister des barrières empêchant le personnel de santé de fournir aux jeunes des services SSR de qualité, en particulier s’ils ressentent que la communauté ne soutient leur travail. Conseils en planification familiale Les résultats des trois sous-enquêtes (communauté, professionnels de santé et agents de santé communautaire) ont révélé certaines divergences au niveau de la fourniture de services de PF parmi les professionnels de la santé, les ASC et les jeunes. La vaste majorité des professionnels de la santé ont déclaré avoir fourni des conseils permettant la prise de décision éclairée avec leurs clients - au sujet des effets secondaires et problèmes éventuels liés à la méthode de contraception, et des mesures à prendre le cas échéant. Cependant, à peine plus de la moitié des jeunes ayant déclaré avoir eu recours aux injections (la méthode la plus utilisée), et environ 70 % de ceux ayant eu recours aux implants, ont affirmé avoir reçu suffisamment d'informations pour prendre une décision éclairée. Les chiffres de l’EDS 2010 étaient pourtant bien inférieurs (pour les femmes âgées entre 15 et 49 ans) : 35,3% des utilisatrices actuelles de méthodes modernes de contraception ont affirmé avoir été informées des effets secondaires ou des autres problèmes liés à la méthode utilisée ; 34,9% ont été informées sur les mesures à prendre en cas d'apparition d'effets secondaires ; et 67,9% ont été informées par un professionnel de santé sur les autres méthodes de PF pouvant être utilisées. L'étude du PNSR a révélé que 30% des femmes âgées entre 15 et 49 ans ayant déclaré avoir déjà abandonné une méthode de contraception ont justifié cet abandon par l'apparition d'effets secondaires. L'étude du PNSR prévoyait également des entretiens avec les prestataires de santé, lesquels ont signalé que les trois premières causes d'abandon étaient les suivantes : (1) les rumeurs entourant les effets secondaires ; (2) les croyances religieuses ; et (3) l'apparition d'effets secondaires. 101 Les divergences entre les déclarations des professionnels de la santé et des jeunes utilisateurs doivent être analysées plus en détail grâce à des méthodes alternatives afin de comprendre si, en réalité, les professionnels de la santé n'expliquent pas complètement les effets secondaires en raison d'un manque de temps ou de connaissances, ou s'ils fournissent bien ces informations mais sans se faire bien comprendre des jeunes. Grossesse chez les adolescentes Parmi le sous-échantillon des adolescentes (n=407), 6,1% ont signalé une grossesse dans les 12 derniers mois. Les proportions d'adolescentes ayant déjà vécu une grossesse étaient plus élevées dans le groupe des jeunes femmes mariées, et elles étaient également plus élevées dans les provinces plus rurales et éloignées telles que Cankuzo, Ruyigi et Karusi, indiquant que dans ces zones éloignées, les femmes seraient sexuellement actives à un âge plus précoce et/ou se marieraient à un âge plus précoce. D'après l'ébauche de la stratégie nationale pour la santé des adolescent(e)s (2014) et sur base de l’EDS 2010, 11% des adolescentes avaient déjà entamé leur cycle de reproduction (7% avaient déjà un enfant et 3% portaient leur premier enfant à ce moment). La stratégie se réfère aux études ayant démontré que la vie sexuelle peut débuter dès 10 à 14 ans, et que l'utilisation de méthodes de contraception était très faible : 1,3% parmi les 15 à 19 ans. Violence physique et sexuelle L'ampleur des actes de violences physiques et sexuelles signalée par les jeunes est très inquiétante - en particulier chez les jeunes femmes. Un quart des jeunes femmes interrogées a déclaré avoir subi de la violence sexuelle, et la plupart avait été commise par une personne de l'entourage de la personne (ami / collègue / voisin ou partenaire actuel). L’EDS 2010 n'a pas collecté d’information concernant les violences sexuelles. La stratégie pour la santé des adolescent(e)s affirme que la violence basée sur le genre est une réalité au Burundi, et concerne les adolescent(e)s et les jeunes adultes qui la subissent sous toutes ses formes (sexuelle, physique, psychologique et économique). D'après la stratégie, la forme la plus fréquente de VBG est sexuelle et concerne principalement les filles et les jeunes femmes. Les niveaux rapportés de violence basée sur le genre peuvent être interprétés au regard de la perception par les femmes de leur capacité à refuser un acte sexuel. Un tiers des jeunes femmes estiment ne pas avoir le pouvoir / les capacités nécessaires pour négocier leurs désirs en matière de relations sexuelles, y compris d'utilisation d'une protection contre la grossesse et les IST. De plus, l'évaluation des attitudes des jeunes à l'égard de la violence interpersonnelle et basée sur le genre a permis de révéler des niveaux de tolérance élevés envers la VBG, même de la part des jeunes femmes elles-mêmes. 44,2% des jeunes femmes (et 32,8% des hommes) ont admis qu'un homme peut battre sa femme si elle ne veut pas avoir de rapports sexuels avec lui ; la même attitude se retrouve notamment parmi les jeunes qui sont mariés (37,9%). Par ailleurs, un tiers des femmes ont estimé qu'une femme battue par son mari ou son partenaire devait considérer cela comme une affaire de couple qui doit rester privée. La différence de proportion entre les réponses des jeunes femmes et des jeunes hommes doit être interprétée avec prudence, en raison de la présence éventuelle d'un biais de désirabilité poussant les jeunes hommes à ne pas révéler leur approbation de la violence basée sur le genre. De même, l’EDS en 2010 avait demandé aux femmes s'il était justifié qu'un mari batte sa femme si elle refusait d'avoir des relations 102 sexuelles avec lui. 41,1% des adolescentes étaient d'accord, ainsi que 45,7% des jeunes femmes âgées entre 20 et 24 ans. Les jeunes hommes étaient d'accord avec cet énoncé dans des proportions plus faibles : 29% des 15 à 19 ans et 20,5% des 20 à 24 ans. Ces chiffres révèlent une certaine tolérance envers la violence interpersonnelle et la violence basée sur le genre, que les jeunes femmes elles-mêmes ont aussi assimilée. Une telle tolérance relève de problèmes de santé publique, étant donné que les femmes seraient moins enclines à rechercher des soins après une agression. Il est donc plus difficile, dans le cas des femmes nécessitant des soins pour des blessures liées à une agression sexuelle, d'empêcher une grossesse non désirée ou d'éviter les IST y compris le VIH. Faire appel à des services de soins de santé pour un problème considéré comme privé peut s'avérer problématique, ce qui souligne donc la nécessité de garantir le respect de la vie privée et la confidentialité au sein des services SSR. 7.1 Limites Cette étude a été menée dans le but de collecter des données de base dans les zones d'intervention du programme «Génération Future », et dans deux zones de contrôle. Les données collectées lors de cette enquête ne sont donc pas représentatives sur le plan national. Le choix des zones d'intervention s'est basé sur des considérations d'ordre programmatique, ayant influencé d'une certaine façon les critères de sélection du programme. Les données ont été collectées dans les zones identifiées de façon à garantir la meilleure représentation possible et réduire toutes tendances éventuelles. Les questionnaires contenaient légèrement plus de questions que celles analysées pour le présent rapport. Certains sujets d'intérêt ont été intégrés aux instruments afin d'obtenir, sous forme d'explications, des données potentiellement pertinentes pour le consortium «Génération Future», et de collecter des données de base pour les activités tout juste entamées. Par conséquent, ces questions n'ont pas toutes donné lieu à des résultats suffisamment convaincants. Les sujets tels les informations détaillées sur l'abandon du planning familial, ou sur les activités des professionnels de santé et des agents de santé communautaires, n'étaient souvent pas applicables, ce qui aboutit à très peu d'observations. Seule l'évaluation finale pourra nous fournir une augmentation significative des observations, lesquelles seront ensuite analysées et comparées aux données de base. Le présent rapport n'inclut que les résultats considérablement pertinents. Plusieurs mesures, résumées plus bas, ont été appliquées afin d'améliorer la qualité et de limiter les erreurs de mesure et d'échantillonnage. Les résultats présentés dans ce rapport ont été interprétés en tenant soigneusement compte de ces aspects. Nous avons décidé d'utiliser des tablettes électroniques pour collecter les données afin de réduire les erreurs pendant la collecte et la saisie des données. La collecte électronique de données présente de nombreux avantages en termes de gestion et de qualité des données, comme pour les contrôles de probabilité automatisés et les instructions de saut de séquence. Les données sont directement saisies électroniquement par des intervieweurs qualifiés, contrôlées localement par un superviseur, et téléchargées chaque jour sur un serveur central, où un membre de l'équipe principale évalue à nouveau la qualité des données. En principe, ce système permet de contrôler immédiatement la qualité de chaque entrée enregistrée par une personne indépendante, et de contrôler la cohérence et la plausibilité des données. En dépit des difficultés logistiques sur le terrain, les données ont été téléchargées et contre-vérifiées aussi souvent que possible. Les mesures de contrôle de 103 la qualité ont permis de détecter les entrées invalides, lesquelles ont dont pu être supprimées. Ces difficultés sur le terrain n'ont que très peu compromis la qualité des données collectées par rapport à l'ensemble des données d'origine. Des incohérences significatives ont été décelées dans environ 10% des cas, suggérant la persistance de certaines limites concernant la qualité de l'ensemble de données après la suppression des données évaluées comme irrégulières. D'autres erreurs apparues au cours du processus de collecte de données doivent également être prises en compte. En raison du caractère sensible du thème de la sexualité, la formulation et la traduction des questions sur le comportement pourraient mener à mal comprendre certaines questions. Cet inconvénient peut être résolu à l'aide d'un instrument d'enquête de haute qualité et d'une formation suffisante. Pourtant, à l'instar de toute enquête sur le comportement humain, il est impossible d'exclure un certain degré d'erreurs de classification. Par exemple, une personne peut être interrogée sur le moment auquel elle est devenue sexuellement active, ou sur le moment de ses premiers rapports sexuels. Une définition, une formulation et une traduction exactes de telles questions sont les clés de réponses fiables et valides. Même en utilisant les questions standards issues des instruments d'enquête EDS, les spécificités linguistiques et culturelles propres doivent être prises en compte. Tous les sujets interrogés ne considèrent pas nécessaire de signaler un contact sexuel unique ayant eu lieu à un âge précoce. Dans cette étude, 25% des jeunes sexuellement actifs ont déclaré avoir entamé leur vie sexuelle avant l'âge de 15 ans. Lorsqu'il s'agit de sexualité, les sujets interrogés peuvent avoir tendance à répondre plutôt en fonction des conventions sociales que de leur réelle expérience (biais de désirabilité). Si certains jeunes ne souhaitent pas signaler être sexuellement actifs ni utiliser des contraceptifs, ces deux facteurs seront alors sous-estimés. Dans le cas de l'utilisation de contraceptifs, il se peut également que ce facteur soit surestimé si les jeunes déclarent utiliser les préservatifs, encouragés pour la prévention du VIH, plus qu'en réalité afin de répondre aux attentes des campagnes d'informations menées par les ONG. Les erreurs de classification peuvent compromettre les résultats de plusieurs façons. De manière générale, il se peut que la prévalence de certains comportements soit mal représentée, entraînant ainsi une sous-estimation ou une surestimation de l'apparition d'un certain type d'observations. Lorsque deux groupes sont comparés, il faut également définir si les erreurs de classification sont aléatoires entre les deux groupes. Dans le cas présent, l'on peut s'attendre à des erreurs de classification aléatoires lorsque l'on compare par exemple les zones d'intervention et de contrôle. Cependant, lors de la comparaison de catégories sociales, telles que les personnes mariées et non mariées, l'on peut s'attendre à ce que seul le groupe de personnes non mariées soit moins enclin à signaler l'activité sexuelle et l'utilisation des méthodes de planning familial. Dans ce cadre culturel particulier, où les valeurs morales sont très strictes pour certains groupes au sein de la population, les différences au niveau des erreurs de classification sont probables, et doivent être considérées comme des limites de cette étude. Les erreurs de déclaration peuvent également poser problème lors des entretiens avec les professionnels de la santé et les agents de santé communautaires. Nous nous attendions à ces réponses conformes aux règles et directives de travail officielles. Cependant, beaucoup de prestataires ont fait part de lacunes au niveau de leurs connaissances et compétences, ce qui suggère que leurs réponses reflètent leur réalité professionnelle. Il a été suggéré, comme autre explication, que les prestataires pourraient être partiellement intéressés par une formation supplémentaire et tous les avantages qu'elle comporte, les incitant ainsi à sous-évaluer leurs connaissances et compétences. De plus, les prestataires de santé au 104 Burundi n'ont pas été suffisamment sélectionnés de façon aléatoire, mais représentaient partiellement un échantillon pratique. La conception de l'étude et la stratégie d’échantillonnage sont une autre source importante de facteurs potentiels pouvant compromettre la représentativité des conclusions pour la population concernée par l'étude. Après avoir trouvé un équilibre entre les ressources et les compromis vis-à-vis des besoins de qualité, nous avons adopté la stratégie d’échantillonnage de l’EDS et utilisé une approche d'échantillonnage en grappes stratifié. Nous avons eu recours à une approche de segmentation au lieu d'une approche d'énumération des foyers. Ce type d'échantillonnage permet de davantage mettre en corrélation les réponses au sein d'une grappe en comparaison avec les individus vivant en dehors de la zone constituant l’échantillonnage. Toutefois, après comparaison entre cette étude et une étude similaire menée au Rwanda, pour laquelle la sélection par énumération de foyers et aléatoire avait été appliquée, les effets du plan d’échantillonnage se sont avérés similaires. De manière plus générale, un certain regroupement est escompté pour cette étude étant donné qu'un centre de santé principal a été affecté à chaque grappe. Les différences au niveau de la fourniture des services auront le même impact sur les sujets interrogés vivant dans la même zone de couverture de la formation sanitaire, quelles que soient les différences individuelles. Cet inconvénient peut être résolu grâce à l'utilisation de techniques d'enquêtes statistiques adéquates, mais au prix d'une part de l'efficacité de l'enquête. Nous présentons les effets du plan d’échantillonnage pour certaines variables clés dans l'ANNEXE A. 105 8 Conclusions Connaissances et éducation de matière de SSR La moitié des jeunes interrogés âgés entre 15 et 24 ans ont déclaré avoir bénéficié d'un certain niveau d'éducation à la sexualité. Cette éducation est principalement dispensée dans les écoles. Cependant, les questions mesurant les connaissances en matière de sexualité, de reproduction et de VIH ont démontré que les connaissances sont inégales et globalement faibles. Les connaissances relatives au VIH et au Sida semblent meilleures, notamment en raison des derniers efforts combinés en matière de lutte contre le VIH. Tandis que les connaissances en matière de périodes de fécondité (un faible pourcentage des jeunes savait qu'une femme pouvait tomber enceinte lors de son premier rapport sexuel) et de moyens de contraception (un faible pourcentage des jeunes savait que la pilule ne protégeait pas contre le VIH) demeurent faibles. Les résultats ont également révélé que les jeunes interrogés évaluaient faiblement leurs capacités à négocier l'utilisation d'une protection pendant l'acte ou la pratique de l'abstinence avec son partenaire. Ces résultats indiquent des divergences potentielles entre connaissances et pratiques. Services adaptés aux jeunes L'enquête menée parmi les professionnels de santé travaillant dans les services SSR a démontré que les prestataires ont assez faiblement évalué leurs capacités à fournir des services SSR aux jeunes. Seul un tiers des prestataires a déclaré avoir suffisamment de connaissances pour fournir des services de qualité aux adolescent(e)s et aux jeunes adultes; leurs compétences de communication étaient aussi faiblement autoévaluées ; et environ la moitié des prestataires pensaient ne pas disposer d'assez de temps pour offrir des services de qualité aux jeunes. Près d'un tiers des prestataires n'était pas d'accord avec l'objectif du gouvernement de fournir des services adaptés aux jeunes. Planification familiale Malgré une bonne connaissance des méthodes modernes de planification familiale parmi les adolescent(e)s et les jeunes, l'utilisation de méthodes modernes de contraception est faible. La faible utilisation de la PF peut être liée aux perceptions et croyances qui l’entourent, étant mal acceptée en particulier pour les jeunes. Inégalités de genre et violence basée sur le genre Les enquêtes ont démontré une tolérance généralisée vis-à-vis des inégalités de genre et de la violence associée, ainsi que des actes signalés de violences physiques et sexuelles. L'inégalité de genre menace la prise de décision autonome des femmes concernant leur santé sexuelle et de la reproduction, ce qui se reflète dans l'enquête communautaire (capacités personnelles déclarées). Bien que la réponse aux violences sexuelles ait de multiples dimensions et ait besoin d'inclure les services sanitaires, les services d'assistance psychosociale et les services juridiques, des mesures préventives doivent être insérées au niveau de la communauté afin de réduire la tolérance envers les inégalités de genre qui mènent à ma violence basée sur le genre. 106 9 Références Bonfrer, I., Soeters, R., van de Poel, E., Basenya, O., Longin, G., van de Looij, F., van Doorslaer, E., (2013). 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FMR (Forced Migration Review) Briefs. 27. 107 Appendix A: Effet du plan d’échantillonnage pour quelques indicateurs clés 0.012 95% CI, low 0.080 95% CI, upper 0.126 1214 N(weighted ) 1214 0.576 0.027 0.524 0.629 1213 Married 0.148 0.014 0.120 0.176 Owns mobile phone 0.551 0.027 0.499 Has a radio 0.621 0.020 Uses internet 0.022 Poorer than other households 0.231 Result SE No education 0.103 Currently at school N DEFF DEFT 1.83 1.35 1213 3.58 1.89 1212 1212 1.98 1.41 0.604 1213 1213 3.51 1.87 0.582 0.660 1213 1213 2.03 1.42 0.006 0.010 0.035 1196 1196 2.19 1.48 0.018 0.195 0.266 1208 1208 2.20 1.48 Has children 0.145 0.013 0.120 0.170 1214 1214 1.58 1.26 Adolescent pregnancy 0.061 0.013 0.036 0.087 407 407 1.22 1.11 Last pregnancy unplanned Has received sexuality education, last 12 months Is sexually active 0.444 0.039 0.368 0.520 263 263 1.60 1.26 0.313 0.019 0.276 0.350 1206 1206 1.95 1.40 0.289 0.017 0.255 0.324 1212 1212 1.80 1.34 Has ever used SRH services Has ever used any method of family planning Has ever used a modern contraceptive 0.190 0.015 0.161 0.219 1213 1213 1.73 1.31 0.360 0.026 0.309 0.412 372 372 1.10 1.05 0.191 0.021 0.150 0.233 372 372 1.07 1.03 Has ever used a condom 0.090 0.022 0.048 0.133 372 372 2.09 1.45 Currently using long acting contraceptives 0.051 0.012 0.028 0.074 372 372 1.04 1.02 Currently using short acting contraceptives 0.140 0.020 0.101 0.179 372 372 1.22 1.11 Used modern contraceptive at last sex 0.184 0.020 0.146 0.223 372 372 0.95 0.98 Physical violence, last 12 months 0.067 0.009 0.050 0.084 1208 1208 1.46 1.21 Rape, last 12 months 0.113 0.013 0.088 0.138 744 744 1.24 1.11 108