Enquête sur la Santé Sexuelle et Reproductive des

Transcription

Enquête sur la Santé Sexuelle et Reproductive des
Royaume des Pays-Bas
République du Burundi
Enquête sur la Santé Sexuelle et Reproductive
des Adolescent(e)s et des Jeunes Adultes
RAPPORT D’ENQUÊTE 2014, BURUNDI
Référence pour citation: Swiss TPH. 2015.
Enquête sur la Santé Sexuelle et Reproductive
des Adolescent(e)s et Jeunes – Rapport
d’enquête du Burundi : Bâle, Swiss TPH.
Cette publication et les annexes sont
disponibles sur le site du Swiss TPH:
www.swisstph.ch/nextgeneration
Code QR:
Outils: Carolyn Blake, Yajna Elouard, Sara
Gari, Nina Ndabhiore, Joëlle Schwarz, Carine
Weiss.
Analyse statistique: Kemi Awe,
Merten, Joëlle Schwarz, Carine Weiss.
Sonja
Rédaction du rapport: Carolyn Blake, Jana
Gerold, Joëlle Schwarz, Carine Weiss.
Coordination de l’enquête: Carolyn Blake,
Deogratias Buzingo, Nina Ndabihore, Joëlle
Schwarz, Carine Weiss.
Formation des enquêteurs: Carolyn Blake,
Yajna Elouard, Nina Ndabihore, Carine Weiss.
Institut Tropical et de Santé Publique Suisse
Socinstrasse 57 – Boîte postale
4002 Bâle - Suisse
www.swisstph.ch
EQUIPE TECHNIQUE / AUTEURS
Equipe Swiss TPH: Carolyn Blake, Yajna
Elouard, Jana Gerold, Adriane Martin Hilber,
Sonja Merten, Nina Ndabihore, Joëlle Schwarz,
Carine Weiss.
COMITE DE PILOTAGE
Dr NIZIGIYMANA Dionis, Dr
NICAYENZI
Dieudonné, Dr NGIRIGI Liboire, Dr JUMA
NDEREYE, Dr Asmini HASSAN, Dr RUBEYA Paul
Claudel, Le directeur pays Cordaid Burundi, Un
délégué de I'OMS, Un délégué de I'UNFPA,
BUKURU Pamphile, NKINDIYABARIMAKURINDA Sublime,
HARIMENSHI Alice,
NDAYISHIMIYE Antoine.
CONTRIBUTIONS
Design de l’étude: Sonja Merten et Adriane
Martin Hilber.
Coordination pour le pilote et la collecte de
données: Carolyn Blake, Deogratias Buzingo,
Yajna Elouard, Adriane Martin Hilber, Nina
Ndabihore, Joëlle Schwarz, Carine Weiss.
Superviseurs de la collecte de données:
Dusenge Floride, Gahimbare Aline, Ndikumana
Janvier, Ngirimbere Merthus, Nikwibitanga
Ambroise, Siboniyo Angélique, Simbare
Sylvestre, Tuyishime Médiatrice.
Enquêteurs/enquêtrices: Akimana Sandrine,
Bigirimana Joël, Dusabe Josephine, Gahungu
Pierre
Claver,
Girukwishaka
Félicité,
Hatungimana Christine, Ingabire Didiane,
Irutingabo Francine, Kamikazi Marcelline,
Kanyange Yvette, Kavakure M. Grâce,
Madeberi Jean Bosco, Mukerabirori Fabiola,
Munezero Bebelyne, Musaneza Espérance,
Ndayikeje Daphrose, Ndayisaba Caritas,
Ndayisenga Delphine, Ndereyimana Eric,
Ndikuriyo Justin, Nduwimana Donatien,
Nduwimana Georges, Ngabire Eric, Nibizi
Suzanne,
Nininahazwe
Evelyne,
Niyomwungere Guy Nestor, Niyonkuru David,
Niyonkuru Fidelité, Niyuhire Francine, Niyukuri
Médard, Nizera Juliette, Nkunzimana Pierre
Claver, Nkurunziza Emery, Nsabimana Richard,
Nsabumuremyi Jean Claude, Nzogera Fabien,
Rabuhore Joselyne.
Crédit photo de couverture : J. Schwarz.
Remerciements
La réalisation de cette enquête a été rendue possible grâce au financement du Ministère des
affaires étrangères néerlandais, dans le cadre du programme Génération Future. De plus,
nous remercions le Gouvernement burundais, en particulier le Ministère de la santé publique
et de la lutte contre le sida à travers son Programme national de la santé reproduction ainsi
que les autorités provinciales, communales et collinaires qui ont facilité l’enquête.
Avertissement
Les avis et idées présentés dans ce rapport sont ceux des auteurs et n’impliquent ou ne
reflètent pas nécessairement l’opinion de l’Institut Tropical et de Santé Publique Suisse.
Contacts
Swiss Tropical and Public Health Institute
Socinstrasse 57 - P.O. Box
4002 Basel - Switzerland
www.swisstph.ch
Dr. Adriane Martin Hilber
Project Leader
Swiss Centre for International Health Department
T: +41 61 284 8337
Email: [email protected]
Dr. Sonja Merten
Research coordinator
Epidemiology and Public Health Department
T: +41 61 284 83 87
Email: [email protected]
Avril 2015
Cordaid
P.O.Box 16440,
2500 BK The Hague,
The Netherlands
www.cordaid.nl
Karin de Graaf
Programme Manager "SRH Next Generation"
Business Unit Healthcare
T: + 31 (0)70 3136 528
F: + 31 (0)70 3136 511
Email: [email protected]
Cordaid Burundi
Dr Ndayishimiye Juvénal
SRH Project Manager & Coordinateur PBF
T - office: +257 22 21 0199
T - mobile +257 77 762 164
Email: [email protected]
Acronymes
ASC
BM / WB
CAP
CPN
DBC
DIU
EDS
FBP
FOSA
HE
IPPF
IST
ISTEEBU
KFW
ODK
ODM
OMS
ONG
PF
PNSR
RDC
Sida
SNIS
SSR
Swiss TPH
UNFPA
USAID
VBG
VIH
Agent de santé communautaire
Banque mondiale
Connaissances, Attitudes et Pratiques
Consultation prénatale
Distribution à base communautaire
Dispositif intra-utérin
Enquête démographique et de santé
Financement basé sur la performance
Formation sanitaire
Health Entrepreneurs
International Planned Parenthood Federation
Infection sexuellement transmissible
Institut national de Statistiques et Etudes Economiques du Burundi
Kreditanstalt für Wiederaufbau (German Development Bank)
Open Data Kit
Objectifs de Développement du Millénaire
Organisation mondiale de la santé
Organisation non-gouvernementale
Planification familiale / Planning familial
Programme National de Santé de la Reproduction
République démocratique du Congo
Syndrome d'immunodéficience acquise
Système national d’information sanitaire
Santé sexuelle et de la reproduction
Swiss Tropical and Public Health Institute /
Institut tropical et de santé publique suisse
United Nations Population Fund
United States Agency for International Development
Violence basée sur le genre
Virus de l'immunodéficience humaine
ii
Table des matières
Acronymes
ii
Tableaux
v
Principaux résultats
7
1
2
3
4
Introduction
10
1.1
10
Contenu du rapport
Contexte
12
2.1
Les jeunes, la santé sexuelle et reproductive et les droits
12
2.2
Planning familial
13
2.3
Violence interpersonnelle et basée sur le genre
14
2.4
Le système de santé au Burundi
15
Méthodologie
17
3.1
Conception de l’étude
17
3.2
Lieu de l’étude et population concernée
17
3.3
Considérations sur l’échantillonnage
18
3.4
Stratégie d’échantillonnage et de recrutement
18
3.5
Instruments et mesures
20
3.6
Ethique et autorisations
20
3.7
Collecte et gestion des données
21
3.8
Analyse des données
21
Résultats de l’enquête communautaire
23
4.1
Caractéristiques sociodémographiques des jeunes
23
4.2
Premiers rapports sexuels et éducation à la sexualité
33
4.3
Utilisation des services de SSR
42
4.4
Taux de grossesse chez les adolescentes
46
4.5
Planning familial
47
4.5.1 Connaissances du planning familial
47
4.5.2 Utilisation de contraceptifs
50
4.5.3 Qualité des conseils du planning familial
56
4.5.4 Besoin et demande de planning familial
57
4.5.5 Perceptions et croyances autour du planning familial
60
4.5.6 Taux et raisons pour la discontinuation
63
iii
4.6
5
6
7
Violence interpersonnelle et basée sur le genre
63
Résultats de l’enquête auprès des professionnels de santé
69
5.1
Caractéristiques des professionnels de santé
69
5.2
Services de SSR
71
5.3
Planning familial
76
5.4
Formation en SSR
79
5.5
Satisfaction au travail
80
5.6
Croyances et perceptions des professionnels de santé autour de la SSR
81
Résultats de l’enquête auprès des agents de santé communautaire
86
6.1
Caractéristiques des ASC
86
6.2
Sensibilisation et fourniture de services de santé
88
6.3
Formation des ASC en SSR
92
6.4
Planning familial
94
6.5
Croyances et perceptions des ASC autour de la SSR
95
Discussion
7.1
98
Limites
103
8
Conclusions
106
9
Références
107
Appendix A: Effet du plan d’échantillonnage pour quelques indicateurs clés
iv
108
Tableaux
Tableau 1 Description de l’échantillon, par sexe, âge et province ......................................... 23
Tableau 2 Caractéristiques des jeunes: statut marital, religion et scolarisation ..................... 25
Tableau 3 Raisons pour arrêter l’école ................................................................................. 26
Tableau 4 Organisation du lieu de vie des jeunes ................................................................ 27
Tableau 5 Biens possédés par les ménages ........................................................................ 28
Tableau 6 Perception de la situation économique et revenus des ménages ......................... 29
Tableau 7 Dépenses quotidiennes et de santé ..................................................................... 30
Tableau 8 Perception de la sécurité alimentaire ................................................................... 31
Tableau 9 Exposition aux médias ......................................................................................... 32
Tableau 10 Lieux fréquentés par les jeunes ......................................................................... 33
Tableau 11 Premiers rapports sexuels et éducation à la sexualité ....................................... 35
Tableau 12 Éducation à la sexualité par lieu ........................................................................ 36
Tableau 13 Connaissances liées à la sexualité .................................................................... 39
Tableau 14 Perceptions des jeunes sur les grossesses chez les femmes non mariées........ 41
Tableau 15 Utilisation et barrières d'accès aux services SSR .............................................. 43
Tableau 16 Type de services SSR utilisé dans les 12 derniers mois .................................... 44
Tableau 17 Utilisation des services SSR, par type de prestataire ......................................... 45
Tableau 18 Nb d’enfants, actuellement enceinte, et taux de grossesse chez les adolescentes47
Tableau 19 Connaissances des méthodes contraceptives ................................................... 48
Tableau 20 Exposition à l’information sur la PF et aux services PF ...................................... 49
Tableau 21 Méthode préférée de planification familiale parmi les jeunes ............................. 50
Tableau 22 Nouvelles adhésions aux méthodes modernes de PF, 12 derniers mois ........... 51
Tableau 23 Utilisation des méthodes de PF, par type de méthode et statut marital .............. 52
Tableau 24 Raisons pour ne pas utiliser de contraceptifs lors du dernier rapport ................. 53
Tableau 25 Utilisation d'un contraceptif lors du dernier rapport sexuel ................................. 54
Tableau 26 Perception de sa propre efficacité à négocier les rapports sexuels et l’utilisation
de contraception ................................................................................................................... 55
Tableau 27 Fournisseurs de services PF ............................................................................. 56
Tableau 28 Choix éclairé ...................................................................................................... 57
Tableau 29 Utilisateurs potentiels et actuels de méthodes modernes parmi les jeunes
sexuellement actifs ............................................................................................................... 58
Tableau 30 Intention d’utilisation future de contraception parmi les jeunes sexuellement actifs
non utilisateurs (1) ................................................................................................................ 59
Tableau 31 Intention d’utilisation future de contraception parmi jeunes sexuellement actifs
non utilisateurs (2) ................................................................................................................ 60
v
Tableau 32 Perceptions et croyances autour de la planification familiale ............................. 62
Tableau 33 Discontinuation de méthodes contraceptives, par type de méthode ................... 63
Tableau 34 Violence physique et sexuelle ............................................................................ 65
Tableau 35 Auteurs de la violence interpersonnelle ............................................................. 66
Tableau 36 Divulgation d’un acte de violence sexuelle ......................................................... 66
Tableau 37 Croyances liées à la violence interpersonnelle et VBG ...................................... 68
Tableau 38 Caractéristiques des professionnels de santé .................................................... 70
Tableau 39 Nombre d’années moyen d’expérience professionnelle ..................................... 71
Tableau 40 Services disponibles dans les formations sanitaires .......................................... 73
Tableau 41 Perception des connaissances et capacités à fournir des services SSR aux
jeunes .................................................................................................................................. 75
Tableau 42 Acceptabilité et qualité des services adaptés aux jeunes ................................... 76
Tableau 43 Connaissances des méthodes de PF parmi les professionnels de santé ........... 77
Tableau 44 Méthodes de PF offertes et préférées pour les adolescent(e)s .......................... 78
Tableau 45 Conseils en matière de PF selon les professionnels de santé............................ 79
Tableau 46 Formations reçues ............................................................................................. 79
Tableau 47 Intérêts pour des formations additionnels .......................................................... 80
Tableau 48 Satisfaction au travail ......................................................................................... 81
Tableau 49 Perceptions et croyances des professionnels de santé autour de la SSR .......... 83
Tableau 50 Perceptions des professionnels de santé autour de la grossesse des femmes
non mariées ......................................................................................................................... 85
Tableau 51 Caractéristiques des agents de santé communautaire ....................................... 87
Tableau 52 Activités des ASC .............................................................................................. 88
Tableau 53 Visites et activités de sensibilisation .................................................................. 89
Tableau 54 Sujets de sensibilisation..................................................................................... 90
Tableau 55 Services de SSR fournis par les ASC ................................................................ 91
Tableau 56 Niveau de confiance des ASC pour la sensibilisation SSR auprès des jeunes... 92
Tableau 57 Sujets de santé parcourus lors des formations reçues ....................................... 93
Tableau 58 Formation des ASC en services adaptés aux jeunes ......................................... 93
Tableau 59 Connaissances des ASC en méthodes de planning familial............................... 94
Tableau 60 Méthodes recommandées par les ASC aux adolescent(e)s ............................... 95
Tableau 61 Croyances et perceptions des ASC autour de la SSR ....................................... 96
Tableau 62 Croyances des ASC autour de la grossesse des femmes non mariées ............. 97
6
Principaux résultats
Qui sont les jeunes au Burundi ?
La majorité des jeunes interrogés ont déclaré être célibataires et vivre avec leur(s) parent(s)
ou avec un proche. Plus de la moitié des sujets interrogés ont déclaré avoir un certain niveau
d'éducation, 58% d'entre eux étant actuellement à l'école ; cependant beaucoup de jeunes
n'ont bénéficié d'aucun accès à l'éducation (15% des jeunes femmes et 5% des jeunes
hommes).
Des proportions très élevées des jeunes participaient à un service religieux au moins une
fois par semaine (90%), suivi par les activités communautaires (33%) et les centres de
jeunesse (12%). En règle générale, les jeunes hommes participaient plus activement aux
activités sportives (66%) que les jeunes femmes (37%). La Terminologie au sujet de
proportion de jeunes écoutant la radio au moins une fois par l’échantillon de l’enquête
semaine était élevée (63%), et 56 % des sujets interrogés ont Jeunes :
15-24 ans
déclaré posséder un téléphone portable. L'accès à Internet était
Adolescent(e)s: 15-19 ans
assez bas, légèrement plus élevé parmi les jeunes hommes
Jeunes adultes : 20-24 ans
(4%) que parmi les jeunes femmes (1%).
Quelles sont les connaissances des jeunes en matière de sexualité ?
Environ la moitié des jeunes interrogés (53%) ont bénéficié d'une éducation à la sexualité ; et
32% ont bénéficié de ces informations au cours des 12 derniers mois. Le premier lieu où est
dispensée cette éducation à la sexualité est les écoles (91%) suivies des centres de santé
(8%). Malgré l'éducation à la sexualité récemment reçue, les connaissances en matière
sexuelle étaient assez faibles et inégales. Les jeunes avaient des connaissances
particulièrement faibles concernant les périodes de fécondité des femmes. Par exemple,
près de la moitié des jeunes ont déclaré qu'une femme ne pouvait pas tomber enceinte lors
de sa première relation sexuelle (56%) ; et 54% pensaient que les pilules contraceptives
protégeaient contre les infections sexuellement transmissibles et le VIH - les deux réponses
étant fausses. En règle générale, les jeunes hommes ont eu de meilleurs résultats (46%)
que les jeunes femmes (28%) - mesurés selon la capacité à répondre correctement à 6
questions sur 7.
Qui est sexuellement actif ?
Parmi les jeunes, plus de femmes (32%) que d'hommes (24%) ont répondu avoir déjà eu des
relations sexuelles, bien que l'âge médian des premières relations chez les femmes était de
19,2 ans et chez les hommes, de 18,9 ans. Parmi les jeunes célibataires, 11% ont déclaré
avoir déjà eu des relations sexuelles, par rapport à 46% des jeunes étant engagés dans une
relation mais vivant séparément. La majorité des jeunes adultes (20-24 ans) ont déclaré
avoir déjà eu des relations sexuelles (51%), en comparaison avec 12% chez les
adolescent(e)s (15-19 ans).
Qui a recours aux services de santé sexuelle et de la reproduction, et où les reçoivent-ils ?
Plus de jeunes femmes que de jeunes hommes ont déclaré avoir déjà eu recours aux
services de santé sexuelle et de la reproduction (SSR). La majorité d'entre eux y a accédé
au cours des 12 derniers mois. Les jeunes ayant recours à ces services étaient également
7
plus nombreux à être mariés ou en concubinage (74%), en comparaison avec les jeunes
engagés dans une relation mais vivant séparés (23%) ou avec les célibataires (7%). En règle
générale, les jeunes accèdent essentiellement à ces services dans les centres de santé
(63%), puis dans les hôpitaux (19%).
Qui sont les jeunes ayant des enfants ?
Les jeunes interrogés ayant des enfants étaient principalement des jeunes adultes (31%) et
dans une moindre mesure des adolescent(e)s (2%). Une majorité des jeunes qui étaient
mariés et vivaient ensemble avaient des enfants (72%). Parmi les jeunes femmes enceintes
ou ayant déjà eu un enfant au moment de l’enquête, une majorité élevée a déclaré que leur
dernière grossesse n'avait pas été planifiée (45 %).
Qui utilise des méthodes de contraception ?
Les connaissances en matière de méthodes modernes de contraception sont élevées parmi
les jeunes (97 % des femmes non mariées sexuellement actives et 99 % des hommes non
mariés sexuellement actifs pouvaient citer 5 méthodes modernes de contraception).
Cependant, l'adhésion aux méthodes modernes de contraception parmi ce même groupe est
très faible (17% pour les femmes et 12% pour les hommes). Ainsi, la demande potentielle
future de méthodes modernes de contraception (c.-à-d. des jeunes femmes ne désirant pas
tomber enceintes et n'étant pas opposées à l'utilisation de méthodes modernes) est élevée
parmi les jeunes sexuellement actifs, dont environ la moitié (46% des femmes et 58% des
hommes) sont considérés comme des utilisateurs potentiels des méthodes de planning
familial.
Qui subit des violences physiques et sexuelles ?
Plus d'un quart des jeunes ont déclaré avoir déjà subi de la violence physique au moins une
fois depuis l'âge de 15 ans, avec une proportion plus importante parmi les jeunes hommes
(32%) que parmi les jeunes femmes (19%). Les auteurs de violences physiques étaient
principalement des membres de la famille et des enseignants.
Plus d'un quart des jeunes femmes interrogées (26%) et 9% des jeunes hommes interrogés
ont déclaré avoir subi de la violence sexuelle. Les auteurs de violences sexuelles étaient
principalement les partenaires actuels, des amis, des collègues ou des voisins.
La majorité des jeunes ayant subi des violences sexuelles (53%) en ont parlé à un ami ou un
membre de la famille (50%); toutefois aucun des sujets interrogés n'a mentionné en avoir
parlé à un professionnel de santé ou à une autre institution / service professionnel de prise
en charge.
Comment les professionnels de la santé interagissent-ils avec les jeunes clients ?
L'enquête menée parmi les professionnels de santé proposant des services SSR a démontré
qu'en dépit de la formation et des directives reçues pour ces services, les professionnels de
santé ne se sentaient pas vraiment aptes à fournir de tels services aux jeunes. De même, les
agents de santé communautaires ont déclaré ne pas se sentir aptes à sensibiliser les jeunes
en matière de SSR et à communiquer avec eux concernant les avantages et les risques de
ces services (c.-à-d. le planning familial).
8
Conseils en matière de méthodes de contraception
Les résultats des différentes enquêtes révèlent des divergences au niveau de la qualité
perçue de la fourniture des services de planning familial (parmi les professionnels de santé,
les agents de santé communautaires et les jeunes). La vaste majorité des prestataires (95%)
ont déclaré informer leurs clients au sujet des effets secondaires et problèmes éventuels liés
à l'utilisation de méthodes de contraception, et des mesures à prendre le cas échéant (99%).
En revanche, parmi les jeunes ayant déclaré avoir recours aux services de planning familial,
seuls 53% ont déclaré avoir reçu les informations adéquates au sujet des effets secondaires
et de la façon de les traiter (51%).
9
1
Introduction
Cette étude évalue la situation de base pour un programme financé par le gouvernement
néerlandais nommé “Améliorer la santé sexuelle et reproductive des jeunes pour la
génération future” qui a pour but d’améliorer la santé sexuelle et reproductive (SSR) des
jeunes dans trois pays de l’Afrique centrale. En RDC, le programme vise quatre zones de
santé du Sud Kivu (Katana, Miti Murhesa, Idjwi, Walungu), au Rwanda quatre districts
(Gicumbi, Kirehe, Nyaruguru, Rusizi) dans quatre provinces et au Burundi six provinces
(Bururi, Cankuzo, Karusi, Makamba, Rutana et Ruyigi).
Les jeunes font face à des contraintes sociales et économiques importantes pour accéder à
l’information et aux services de SSR. Ceci implique souvent un niveau élevé de besoins non
satisfaits en matière de contraception, et des conséquences graves telles que la mortalité
maternelle, la morbidité et l’incidence du VIH. Avec des séries d’interventions innovatrices et
son approche holistique, le programme « Génération future » combine l’amélioration de
l’accès au planning familial, aux services sanitaires et sociaux adaptés aux jeunes, ainsi que
la réduction des contraintes socioculturelles pour accéder à ces services. Le programme
contribue donc aux indicateurs des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD),
précisément au 5B (“Atteindre, en 2015, l’accès universel à la santé de la reproduction”).
C’est un programme intégré dirigé par un Consortium qui comprend CORDAID (une
organisation non gouvernementale (ONG) hollandaise), l’Institut Tropical et de Santé
Publique Suisse (Swiss TPH – un institut associé à l’Université de Bâle, Suisse), i+Solutions
(ONG néerlandaise), Health Development and Performance (HDP – ONG rwandaise),
Healthy Entrepreneurs (une entreprise néerlandaise), ainsi que le Ministère de la Santé et
autres ministères dans chaque pays.
Le programme “Génération Future” est construit sur trois piliers/objectifs principaux:
1
Les jeunes (hommes / femmes) sont mieux informés et sont donc en mesure de
faire des choix plus judicieux en matière de SSR
2
Un nombre croissant de personnes ont accès à la planification familiale et autres
produits nécessaires à une SSR améliorée
3
Les établissements de santé publics et privés fournissent des services de santé de
meilleure qualité, qu'un nombre croissant de personnes utilisent.
Ce rapport d’enquête présente les statistiques descriptives de l’enquête de base menée
dans le cadre du programme Génération Future. Des analyses supplémentaires sont
menées sur les résultats principaux de l’enquête et présentées dans le cadre d’articles
scientifiques (à publier). Les sections discussions et recommandations du présent rapport
émanent des contributions du Comité de pilotage de cette enquête (présidé par le secrétaire
permanent du Ministère de la Santé et de la Lutte contre le SIDA) et des partenaires de mise
en œuvre du programme (coordonnés par Cordaid Burundi).
1.1
Contenu du rapport
Afin d’évaluer l’impact et l’efficacité du programme « Génération future » sur la SSR des
jeunes, une séries d’études ont été faites auprès de : (1) jeunes âgés de 15 à 24 ans ; (2) les
professionnels de santé ; et (3) les agents de santés communautaires (ASC). Les trois
études ont adressés l’accès aux soins SSR dont le planning familial, la qualité des services
10
fournis par les professionnels de santé at au niveau communautaire, et la demande des
jeunes pour ces mêmes services. Ce rapport décrit la SSR des jeunes dans une phase
initiale du programme (étude de base), bien que certaines activités aient déjà démarré. Les
thèmes du rapport comprennent donc les connaissances et perceptions liées à la sexualité,
aux grossesses précoces et aux méthodes de planification familiale, l’utilisation des services
SSR, l’utilisation des méthodes contraceptive modernes ainsi que la violence sexuelle et les
inégalités de genres en tant que menaces sous-jacentes à l’état de santé et l’état général
des jeunes. Ces études seront refaites après la mise en œuvre des différentes interventions
du programme « Génération future » (étude de fin) afin d’évaluer l’efficacité du programme.
Dans un premier temps, le rapport présente une vue d’ensemble de la littérature existante
sur des thèmes pertinents à la SSR. Les résultats clés d’études passées sur les droits de la
SSR des jeunes, leur accès aux services de SSR, dont le planning familial, leur exposition à
la violence sexuelle et la réponse du système de santé sont repris dans la revue de
littérature. Cette section est suivie d’une description des méthodes utilisées et de la
population visée. Le restant du rapport décrit les résultats des différentes études.
Premièrement, les résultats de l’enquête conduite auprès des jeunes (1), y compris les
caractéristiques socio-économiques de la population enquêtée, leurs connaissances en
matière de SSR, leurs expériences de la sexualité et de la maternité, le planning familial et
l’utilisation des services SSR disponibles. Les normes sociales et les attitudes individuelles
en tant que facteurs de risques potentiels pour la SSR sont adressés, y compris le rejet des
méthodes contraceptives modernes dû aux croyances (religieuses) personnelles, la
marginalisation des jeunes femmes enceintes hors mariage, ou l’attitude envers et
l’expérience des violences sexuelles par exemple.
Dans un deuxième temps, les résultats d’une enquête conduite auprès d’un échantillon
aléatoire de professionnels de santé qui offrent des services de SSR aux jeunes sont
présentés (2). Y sont décrits : la gamme des services offerts, comment les professionnels de
santé évaluent leurs connaissances et compétences, s’ils ont confiances en leur capacité à
offrir les différents services et quel est leur motivation pour ce faire. D’autres aspects plus
spécifiques tels que la gestion de la chaine d’approvisionnement et la prévention de ruptures
de stocks de produits sont également adressés. Les résultats de l’enquête menée auprès
des Agents de Santé Communautaires (3), traitant des sujets similaires, sont présentés
finalement.
Finalement, les résultats présentés sont discutés, les limites des enquêtes sont évaluées
ainsi que leurs potentiels effets. Les éléments de la discussion proviennent de consultation
auprès du Comité de Pilotage, ainsi que des partenaires de mise en œuvre (Cordaid et
partenaires locaux).
11
2
Contexte
Le Burundi a fait face à des tensions ethniques et politiques depuis son indépendance, avec
une intensification de violence pendant la crise de 1993 à 2005. Ceci a conduit au déclin
économique et au déplacement de la population et des réfugiés. Aujourd’hui, plus de trois
quart de sa population vit dans la pauvreté. La densité de la population est très élevée avec
354 habitants/km2 et le taux de fertilité est à 6.4 (OMS, 2010). La population est très jeune
avec 44% de sa population est en dessous de l’âge de 15 ans. En moyenne, la mortalité
maternelle est estimée à 800 pour 100’000 naissances, ce qui est très élevé en comparaison
aux autres pays (OMS, 2010). L’utilisation des méthodes contraceptives est basse et la
prévalence du VIH et des violences basées sur le genre (VBG) sont une réelle
préoccupation.
2.1
Les jeunes, la santé sexuelle et reproductive et les droits
Les défis principaux pour les jeunes dans le domaine de la SSR sont : (i) la faible utilisation
des méthodes contraceptives par les adolescent(e)s et les jeunes; (ii) un nombre élevé de
mariages précoces ; (iii) un taux élevé des grossesses non désirées parmi des jeunes filles
scolarisées ; et (iv) une grande exposition aux VBG (UNFPA / MS 2012). Les principales
causes sous-jacentes incluent le manque d'éducation dans le domaine de la sexualité, les
normes socio-culturelles qui découragent de parler ouvertement de la sexualité, le faible
accès aux services de SSR, l’inégalité des genres et le manque de prévention et de services
pour les VBG.
Une étude sur les Connaissances Attitudes et Pratiques (CAP) des jeunes de 15 à 24 ans
par rapport à la SSR effectuée par le Swiss TPH dans la Province de Ngozi a montré qu’il
existait beaucoup de fausses perceptions parmi les enquêtés, par exemple « les préservatifs
ne sont que pour les personnes immorales » (32%) ou « une femme ne doit pas insister que
son partenaire utilise un préservatif car il pourrait penser qu’elle ne lui fait pas confiance »
(50%). Pourtant, la majorité des participants connaissait les informations de base relatives à
la SSR, par exemple que le VIH est une infection sexuellement transmissible (IST). Deux
tiers des enquêtés ont dit recevoir l’information sur la SSR de l’école et un tiers de leurs
pairs, la famille ou des medias.
Selon l'Enquête Démographique et de Santé (EDS) de 2010, 8% des jeunes femmes âgées
de 15 à 19 ans étaient enceintes au moment de l’enquête ou avaient déjà un enfant. Le
Burundi fait face à une épidémie du VIH/SIDA généralisée à faible prévalence qui continue à
être une menace de santé publique malgré la diminution de la prévalence. La prévalence
générale du VIH a diminué de 2,9% en 2007 à 1,4% en 2010 chez les personnes âgées de
15 à 19 ans (EDS 2010). Chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans, le taux de la prévalence est
de 0,5% avec un taux plus élevé chez les femmes ; 0.8% contre 0.2% chez les hommes
(EDS 2010). Une diminution dans le groupe d’âge 15-24 ans a été aussi observée.
Il est important de noter qu’avec le soutien de l’Organisation mondiale pour la santé (OMS),
le Programme nationale pour la Santé de la Reproduction (PNSR) du Ministère de la Santé
Publique et de la Lutte contre le Sida (MSPLS) a pris l’initiative de développer une stratégie
nationale pour la santé des adolescent(e)s 2015-2019. Cette stratégie va comprendre des
aspects de la santé des adolescent(e)s, dont la SSR. La stratégie devrait être disponible d’ici
la fin de l’année.
12
2.2
Planning familial
Selon l’EDS 2010, la majorité des femmes et des hommes entre 15 et 49 ans ont entendu
parler d'une méthode de planning familial. Même si les connaissances semblent être
élevées, seulement 22% des femmes mariées utilisent une méthode contraceptive moderne.
Le taux d’utilisation parmi les adolescent(e)s sexuellement actifs (15-19 ans) est très bas
(2%), malgré le taux de fertilité élevé dans ce groupe d’âge (11%). Une attitude positive
envers les méthodes contraceptives modernes semble être limitée (UNFPA /KFW 2011). Les
femmes mariées ont rapporté qu’elles aimeraient pouvoir mieux espacer leurs enfants (EDS
2010).
Une étude du Programme National de Santé de la Reproduction (PNSR) a été menée et
validée au moment de l’élaboration de ce rapport (novembre 2014). Celle-ci montre que la
prévalence au Burundi pour l’utilisation de la contraception est de 31,3% (échantillon de 8
provinces, sélection non aléatoire). Il y a toutefois de grandes différences entre les provinces
selon les prévalences selon les données du système national d’information sanitaire (SNIS).
Province
Prévalence contraceptive
Ngozi
50.4%
Muyinga
44.8%
Ruyigi **
34.4%
Bujumbura Mairie 32.3%
Gitega *
17.4%
Makamba **
12.8%
Mwaro *
11.8%
Bururi **
10.7%
** Provinces d’intervention du programme Génération Future
* Provinces de contrôle inclues dans la présente enquête
Dans l’enquête du PNSR, les facteurs liés aux taux d’utilisation les plus élevés étaient : la
province ; le niveau de scolarité des femmes ; la religion ; l’attitude du partenaire à l’égard de
la planification familiale ; l’âge ; le nombre d’enfants vivants ; la discussion dans le couple sur
les méthodes de PF ; avoir entendu parler des méthodes de PF. Les facteurs tels que
l’occupation de la femme, le niveau socio-économique du ménage et le lieu de vie (urbain ou
rural) n’avaient pas d’influence directe ou significative sur l’utilisation des méthodes
contraceptives.
Des produits contraceptifs sont disponibles partout dans le pays, et principalement dans le
secteur public (les centres de santé et hôpitaux). Les cliniques offrant des services de
planning familial semblent ne pas jouer un rôle important (1%) (EDS 2010). Les méthodes
les plus couramment utilisées pour les femmes sont les injectables (66,7%), la pilule
(10,8 %) et le stérilet (5,6%).
Selon l’EDS 2010, plus de 80% des femmes utilisent les services du secteur public pour
accéder aux contraceptifs. Pourtant, il y a des manquements en ce qui concerne la qualité
des informations reçues. Par exemple, 8 femmes sur 10 n’ont pas été reçues par une
personne formée pour des services de planning familial et seulement un tiers des femmes
13
ont rapporté avoir reçu des informations concernant les effets secondaires des contraceptifs
et la manière dont il faut les utiliser. Il semble que les contraceptifs sont souvent distribués
sans aucune explication formelle. Ceci implique la diffusion de convictions et des rumeurs en
rapport avec l’utilisation des contraceptifs et leurs effets secondaires. La peur de
l’aménorrhée et de la stérilité sont aggravées par le fait que les effets secondaires des
injectables ne sont pas bien expliqués lors de la consultation ou lors du suivi médical
(Schumacher, 2007). En effet, la récente enquête du PNSR révèle que les causes
principales de discontinuation étaient : la fréquence et l’ampleur des effets secondaires ; la
mauvaise qualité de la prise en charge des effets secondaires par les professionnels ; les
capacités techniques insuffisantes des professionnels de santé dans les services de PF ; les
croyances religieuses ; les rumeurs circulant autour des méthodes de PF ; les normes
culturelles pro-natalistes ; et le manque de compréhension et de communication dans les
couples au sujet de la PF. Les utilisatrices des services de PF ont rapporté que les services
pourraient être améliorés, notamment dans l’accueil des patients, la disponibilité des
méthodes, les compétences en méthode de conseils, et surtout la prise en charge gratuite
des effets secondaires.
2.3
Violence interpersonnelle et basée sur le genre
Au Burundi, la violence sexuelle reste un grave problème social et médical. Il est difficile de
mesurer l’étendue du phénomène, étant donné qu’il n’y a pas de service d’enregistrement
des cas au niveau national. Les chiffres disponibles sont néanmoins alarmants.
Il est difficile d’évaluer la prévalence de la violence basée sur le genre au Burundi du fait qu’il
y a un manque de coordination entre les acteurs qui récoltent cette information.
L’organisation Comitato Collaborazione Medico (CCM) a trouvé que 35% des personnes
interviewées dans une enquête ont déclaré avoir subi au moins un épisode de violence (dont
6% était d’ordre sexuel) dans les 12 derniers mois (Manca et Baldini, 2013). D’autres
organisations ont récoltés leurs propres données. Selon les statistiques fournies par le
centre SERUKA (centre spécialisé offrant de l’aide aux personnes ayant subi des violences
sexuelles basé à Bujumbura), 1605 cas de violence sexuelle ont été recensés en 20131. Il
s’agit notamment de jeunes femmes et d’enfants subissant de la VBG (93% de sexe
féminin). SERUKA a rapporté que 43% des personnes admises en 2013 avaient moins de
12 ans. En plus du traumatisme psychologique et physique, la violence sexuelle peut être
une passerelle pour les IST, le VIH/SIDA, les grossesses, les avortements illégaux, qui
augmentent le risque de la morbidité et mortalité maternelle. Les conséquences sociales des
VBG telles que l’exclusion des personnes ayant subi de la violence et leurs familles
inquiètent dans un climat d’impunité.
Un récent rapport sur la violence sexuelle au Burundi montre que le niveau de violence (VBG
et violence sexuelle) n'a pas diminué depuis la fin de la guerre civile (Dijkman, Bijleveld, and
Verwimp 2014). Pendant la guerre, les violations de droits de l'homme flagrantes et les
crimes commis par l'armée ainsi que les groupes rebelles ciblaient principalement des civils.
Bien que les accords de paix comprennent la mise en place d'un processus de justice
transitionnelle pour enquêter les crimes de guerre, à ce jour cela n’a pas eu lieu et l'impunité
continue à prévaloir. En outre, les institutions judiciaires faibles du Burundi ne sont pas
équipées pour poursuivre les auteurs de violence passés et présents. L'étude montre qu’à la
1
SERUKA est un centre situé dans la capitale du Burundi i qui offre des services médicaux, du soutien psychologique et
judicaire. Pour la plupart les femmes et les filles habitant à Bujumbura et les environs accèdent à ce centre.
14
fin de la guerre (2002 et 2005) 20-25% des femmes interrogées (15-49 ans) déclaraient avoir
subi de la VBG, parmi lesquels 10% étaient de la violence sexuelle. Les personnes ayant
subi ces violences appartiennent principalement à la tranche d’âge 15-19 ans, en particulier
en ce qui concerne les violences sexuelles, tout en gardant à l'esprit que l'enquête n'a pas
inclut les femmes de moins de 15 ans. Les données de la récente Stratégie Nationale de
Lutte contre les VBG montrent que les personnes ayant subi des violences sexuelles sont à
97% des femmes et des filles et à 3% des hommes ou garçons. La majorité des personnes
sont des mineures: un tiers ont moins de 15 ans, et un quart de moins de 12 ans.
Selon l'étude réalisée par Dikman et al, les auteurs étaient principalement les maris ou les
partenaires (74%) pour les VBG, et cela concernait essentiellement le groupe des femmes
plus âgés et mariées; alors qu'ils étaient principalement des étrangers (en uniforme ou des
hommes inconnus) (39%) pour la violence sexuelle, concernant le groupe des adolescentes.
L'étude qualitative a montré qu’aujourd'hui les principaux auteurs de violences sexuelles sont
des membres de la famille, des domestiques de sexe masculin (souvent ex-combattants),
des voisins, des enseignants ou des représentants du gouvernement et de la police.
Zicherman a révélé qu’au Burundi les rebelles et les militaires ne sont plus les principaux
auteurs (Zicherman 2007).
Bien que la prévalence de VBG et de violences sexuelles n'est pas connue pour la période
d'avant-guerre, le rapport de Dijkman et al. ainsi que le rapport annuel 2014 d’lmpunity
Watch arrivent à la même conclusion, à savoir que la raison pour laquelle la violence est
restée élevée dans la période post-conflit est fortement liée au conflit et à l'absence de
justice transitionnelle (Comlan 2014; Dijkman, Bijleveld, and Verwimp 2014). La guerre civile
a causé des déplacements massifs de population, des tensions ethniques et des difficultés
économiques qui ont à leur tour causés un déclin des valeurs morales et de cohésion
sociale. L'effort de mettre en place des programmes de réinsertion pour les ex-combattants a
échoué et laissé de grandes proportions d'hommes avec des problèmes psychologiques qui
restent sans réponse adéquate, ce qui contribue à la normalisation de la violence. En effet,
ceux-ci sont aujourd’hui des époux, pères de famille, voisins et citoyens ordinaires.
Une stratégie nationale de lutte contre la violence sexuelle a été élaborée en 2009 pour trois
ans, et est toujours utilisée comme référence à ce jour. Depuis l'introduction du nouveau
code pénal en 2009, les VBG et les violences sexuelles sont considérées comme un crime
répréhensible. Cependant, la mise en application de la loi n'est pas encore pleinement
efficace. En fait, Zicherman (Zicherman 2007) et Ward (Ward and Marsh 2006) ont rapporté
que les femmes poursuivant la justice pour les violations de droits commises à leur encontre
rencontrent souvent de la discrimination, des lois inadéquates, une faiblesse du système
judiciaire, des règlements à l'amiable pour les criminels, des risques de stigmatisation de
leurs communautés et leurs familles pour les poursuites en justice, et des ressources
limitées pour un soutien exhaustif.
2.4
Le système de santé au Burundi
Le gouvernement a introduit plusieurs politiques ces dix dernières années afin d’améliorer
l’accès aux soins de la population. En 2006, la politique des soins de santé gratuits pour les
femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans a été introduite au niveau national.
Malgré le manque de préparation et une augmentation rapide de la charge de travail du
système sanitaire, cela a tout de même amélioré les principaux indicateurs de la santé de la
mère et de l’enfant. En 2010, un projet pilote du Financement Basé sur la Performance
(FBP) a été introduit par le MSPLS afin d’amoindrir les contraintes du système de santé
15
principalement dans les domaines suivants: i) le manque de personnel de qualité
particulièrement dans les zones rurales, ii) l’instabilité et le manque de motivation du
personnel de santé, iii) la qualité des soins fournis, et iv) la gestion et l’organisation des
services. Les projets pilotes ont obtenu des résultats positifs et prometteurs en ce qui
concerne l’amélioration des indicateurs de santé (santé maternelle et infantile), la qualité des
services, la motivation et la stabilité du personnel de santé et la disponibilité des
médicaments même dans les régions reculées (Bonfrer et al, 2013).
À travers le programme «Génération future», certains indicateurs sélectionnés relatifs aux
services SSR ont été intégrés dans le régime FBP existant en 2013, visant ainsi à améliorer
ces services en termes de quantité et de qualité. En plus du financement attribué aux
formations sanitaires par rapport à la quantité des services fournis, les formations sanitaires
peuvent augmenter leur bonus supplémentaires de près de 30% sur la base des contrôles
de qualité trimestriels. Les contrôles de qualité sont basés sur un score de qualité composite
(évalué sur base de plus de 100 indicateurs dans une liste de contrôle et une enquête de
satisfaction des patients au niveau de la communauté). Les indicateurs de qualité de la liste
de contrôle sont principalement liés à la disponibilité des intrants et l’état de préparation de la
structure, dans les domaines de la planification familiale, des soins prénataux (CPN) et de
soins de la mère dans les aspects de l'hygiène, la gestion des médicaments, et le système
national d'information sanitaire (SNIS). Par rapport au planning familial, les indicateurs de
qualité comprennent la confidentialité du patient, la disponibilité de toutes les méthodes et
son stockage, les fiches de stock et la disponibilité de matériel didactique. Le personnel de
santé reçoit des commentaires et des recommandations sur la base des contrôles de qualité
effectués par l'équipe de gestion du district et de la province sanitaires, censés informer les
plans d'action des formations sanitaires et de renforcer le rôle de supervision formative des
équipes de gestion du district et de la province sanitaires.
Des enquêtes de satisfaction des patients sont menées par les organisations à base
communautaire. Le problème rencontré avec ce mécanisme est qu’en plus de la capacité
parfois limitée de ces organisations, la question de confidentialité devient problématique
quand elles doivent identifier des femmes de leur propre communauté qui ont utilisé des
méthodes contraceptives (Morgan 2012).
Les activités et la mobilisation communautaires semblent être des approches prometteuses,
mais doivent être renforcées en ce qui concerne les rôles et responsabilités et les
mécanismes de rétroaction afin d'avoir un impact réel. En mai 2014, un projet de protocole
national pour la distribution à base communautaire des contraceptifs a circulé dans la
perspective d'être finalisé et mis en œuvre. Le protocole devrait amener les ASC à fournir
des contraceptifs modernes (préservatifs et les contraceptifs oraux) et à référer pour d'autres
méthodes; à sensibiliser sur les différentes méthodes et l'utilisation des services de planning
familial; à suivre les utilisatrices de PF, à les informer sur les effets secondaires, etc. Les
ASC chargés de la distribution à base communautaire sont affiliés à et supervisé par une
formation sanitaire.
16
3
Méthodologie
3.1
Conception de l’étude
Afin d’évaluer la santé sexuelle et reproductive des adolescent(e)s dans la zone du
programme, une série de trois enquêtes a été menée interviewant (1) des jeunes âgés de 15
à 24 ans, (2) des professionnels de la santé, et (3) des agents de santé communautaires.
(1) Une enquête représentative en grappes stratifiées à plusieurs degrés a été menée au
niveau de la communauté dans la zone d’intervention du programme Génération
Future, ainsi que dans deux provinces de contrôle parmi un échantillon représentatif
de jeunes âgés entre 15 et 24 ans. Cette étude est l’enquête de base du programme
Génération Future et sera complétée par une enquête de fin qui sera menée dans les
mêmes zones fin 2015.
(2) Une enquête a été menée auprès d’un échantillon aléatoire de professionnels de la
santé travaillant dans des formations sanitaires des mêmes provinces d’intervention
et de contrôle qui ont été interviewés sur les services fournis. De même, cette
enquête amène les données de base qui permettront d’évaluer les changements
dans la fourniture de services de SSR dans les formations sanitaires.
(3) Une enquête auprès d’un échantillon de convenance d’agents de santé
communautaire apporte des données sur les activités de sensibilisation à base
communautaire des ASC, avec un focus sur le planning familial ainsi que sur la
distribution à base communautaire des produits SR.
3.2
Lieu de l’étude et population concernée
Les enquêtes ont été menées dans les communautés et les formations sanitaires
sélectionnées aléatoirement dans les six provinces ciblées (Bururi, Makamba, Ruyigi, Karusi,
Cankuzo and Rutana) ainsi que dans deux provinces de contrôle (Gitega et Mwaro). La
sélection aléatoire vise à assurer que les différentes communautés et les différentes
formations sanitaires sont bien représentées dans l’étude (par exemple en incluant les
communautés qui ont des accès limités aux formations sanitaires, ou les FOSA reculées et
semi-urbaines).
L’enquête communautaire a récolté des données parmi un échantillon aléatoire de jeunes
âgés de 15 à 24 ans. Seuls les résident(e)s qui vivent dans la zone depuis au moins trois
mois ont été inclus. Les entretiens étaient menés dans la communauté au niveau des
ménages. Un(e) jeune par ménage éligible a été interviewé(e).
Les enquêtes au niveau des formations sanitaires ont récoltés des données dans un
échantillon aléatoire de formations sanitaires dans chaque province, incluant les FOSA
publiques, privées et confessionnelles, des niveaux primaires et secondaires, les kiosques et
dispensaires. Le critère d’inclusion était qu’elles offrent des services de SSR, tels que la PF,
le conseil et dépistage volontaires du VIH, les services IST, la santé maternelle et la prise en
charge des violences sexuelles. Dans chaque formation, un(e) professionnel(le) de santé
était interviewé(e) (docteur, infirmier/infirmière, sage-femme ou auxiliaire de santé qui offrent
des services SSR, qui est présent dans la formation et disponible pour un entretien), ainsi
qu’un(e) agent de santé communautaire attaché(e) à la FOSA.
17
Enquête communautaire
Grappe N/Grappe
Intervention
67
15
Contrôle
20
15
Total
87
total
1005
300
1305
Interview de contrôle qualité
N
%
total
Intervention 1005
5
50
Contrôle
300
5
15
Total
1305
65
Jeunes (15-24 ans)
Cible:
Cible:
Jeunes (15-24 ans)
Enquête prestataires de santé
FOSA
N/FOSA
Intervention
100
1
Contrôle
50
1
Total
total
100
50
150
Enquête agents de santé communautaire
FOSA N/FOSA
total
Intervention
100
1
100
Contrôle
50
1
50
Total
150
150
Prestataires de santé
Cible:
3.3
Cible:
Agents de santé
communautaire (ASC)
Considérations sur l’échantillonnage
Enquête communautaire (1), jeunes de 15-24 ans
La taille de l’échantillon a été calculée afin de pouvoir détecter un changement entre
l’enquête de base et celle de fin de 10% dans l’occurrence de l’utilisation de méthodes de
contraception moderne parmi les jeunes femmes, avec une puissance = 0,8 et un niveau de
signification de 0,05, se basant sur une occurrence de base d’utilisation de 15%. Dans
l'hypothèse d'un effet de conception de 2, un échantillon total de 1000 jeunes a été ciblé
dans la zone d’intervention. La taille d’un groupe contrôle de 300 personnes permet de
détecter un ratio de >1,7 entre la différence entre l’enquête de base et celle de fin dans les
zones d’intervention et de contrôle. Ainsi, un échantillon total de 1300 jeunes a été ciblé pour
cette enquête.
Enquête dans les formations sanitaires : (2) professionnels de la santé, et (3) agents de
santé communautaire
Un échantillon de 100 formations sanitaires dans la zone d’intervention et 50 dans la zone de
contrôle a été ciblé. Dans chaque FOSA un professionnel de la santé fournissant des
services SSR et un ASC rattaché à la FOSA ont été recrutés. L’échantillon permet de
détecter une différence de 20% dans les capacités rapportés dans les enquêtes de base et
de fin.
3.4
Stratégie d’échantillonnage et de recrutement
Enquête communautaire
Pour l’enquête communautaire, 67 unités primaires d’échantillonnage dans la zone
18
d’intervention et 20 dans la zone de contrôle ont été choisies au hasard sur la base des
dernières données disponibles au niveau national. Un secteur de dénombrement – la colline
– tel que défini dans le recensement national a été considéré comme une unité
d’échantillonnage primaire (UEP). Ces zones de dénombrement peuvent contenir entre 100
et 500 unités familiales (ménages) et sont sous-divisées en sous-collines. Le deuxième
degré d’échantillonnage était celui de la sous-colline, sélectionnée aléatoirement par le
superviseur de l’équipe d’enquête et le chef de colline familier avec la colline. Dans la souscolline, un segment de 25 ménages était à nouveau sélectionné aléatoirement par le
superviseur de l’équipe d’enquête avec le chef de colline. La taille du segment a été définie
après l’enquête pilote. Ceci devait permettre de trouver en moyenne 15 jeunes de 15-24 ans
par segment à travers la zone de l’enquête sans l’utilisation de remplacement des ménages.
Ainsi, dans chaque segment, seuls des jeunes sélectionnés aléatoirement dans les ménages
éligibles ont été inclus dans l’étude. Aucun remplacement n’a été effectué. Dans chaque
ménage éligible, une personne âgée entre 15 et 24 ans était sélectionnée. Les personnes
ayant participé dans une autre sous-étude ou lors d’une vague précédente d’enquête
similaire n’étaient pas éligibles. Si le répondant sélectionné n’était pas disponible pour
l’entretien (après deux visites), il ou elle était enregistré(e) comme non-réponse. Seules les
maisons abandonnées ont été remplacées par d’autres ménages. Si plus d’une personne
éligible était présente, la personne menant l’entretien choisissait de façon aléatoire la
personne à interviewer. Les non-réponses ont été calculées à partir des refus des jeunes à
être inclus dans l’étude. Les remplacements de ménages ou d’individus n’ont été effectués
que dans les cas mentionnés ci-dessus.
L’étude pilote a révélé qu’une personne jeune éligible pouvait être trouvée dans près de 75%
des ménages. Se basant sur un taux de non-réponse de 20%, il a été planifié de cibler 2’150
ménages. Après les premiers jours de l’enquête, la taille des grappes a été augmentée à 30
ménages à visiter, car les jeunes répondants n’étaient trouvés que dans environ 60% des
ménages. Afin de cibler 1’300 ménages, 20 grappes additionnelles ont été sélectionnées
aléatoirement.
Au total, 2’680 ménages ont été visités. Le taux d’éligibilité final était de 52,5%. Le taux de
réalisation était de 83,9%, principalement expliqué par l’absence de jeunes dans les
ménages au moment de la visite alors qu’ils travaillaient dans les champs ou qu’ils étaient à
l’école à une certaine distance. Seuls 19 jeunes ont refusé d’être interviewés.
Total ménages visités
Ménages non éligibles
Jeunes interviewés
Non-réponse
2680
1273
1181
226
Taux d’éligibilité
Taux de réalisation
52.50%
83.94%
Enquête dans les formations sanitaires
100 formations sanitaires ont été sélectionnées aléatoirement dans la zone d’intervention, se
basant sur la liste des FOSA offrant des services SSR fournie par le Ministère de la santé et
de la lutte contre le SIDA, ainsi que 50 FOSA dans la zone de contrôle.
Pour sélectionner le personnel de santé à interviewer, la liste de tout le personnel travaillant
le jour de la visite dans un service SSR était établie au moment de l’arrivée à la FOSA par
l’enquêteur avec l’aide de la personne responsable de la formation (titulaire, si disponible).
Une sélection aléatoire était opérée pour choisir l’agent de santé à interviewer. La même
méthode a été appliquée pour sélectionner l’agent de santé communautaire. Cependant, la
19
sélection de l’ASC s’est avérée difficile car beaucoup d’entre eux n’ont pas de téléphone
portable, ou alors ils vivent loin de la FOSA. Ainsi, fréquemment une deuxième sélection
avait lieu si le premier ASC sélectionné s’avérait impossible à atteindre (l’ASC devait venir à
la FOSA pour être interviewé).
Au total, 147 FOSA ont été visitées pendant l’enquête et 135 professionnels de la santé ont
été interviewés, avec un taux de réalisation de 91,8%. Certains agents n’ont pas été
interviewés car ils étaient occupés avec une urgence ou en formation, et 5 entretiens ont été
exclus suite aux soupçons réels que l’enquêteur avait remplis les questionnaires lui-même.
Dans les 147 FOSA, 115 ASC ont été interviewés, avec un taux de réalisation de 78,2%. Le
taux de réalisation plus bas est principalement expliqué par les raisons évoquées ci-dessous
(ASC vivant loin et/ou sans téléphone).
Prestataires de santé (PS)
FOSA visitées
PS interviewés
Taux de réalisation
3.5
147
135
91.8%
Agent de santé communautaire (ASC)
FOSA visitées
147
ASC interviewés
115
Taux de réalisation
78.2%
Instruments et mesures
En se basant sur des recherches antérieures et sur des informations déjà existantes sur les
prestations de services de SSR dans le cadre des procédures de suivi et évaluation en
cours, une revue de la littérature a été menée pour éclairer l'élaboration des instruments
d'étude. La plupart des questions qui sont utilisées dans le questionnaire ont été
précédemment utilisées et validées dans d'autres études, y compris l’Enquête
démographique et de santé 2010 (EDS).
L'instrument de l’enquête communautaire contient des questions relatives aux
caractéristiques sociodémographiques des participant(e)s, le statut socioéconomique, la
prise de décision au sein du ménage, les connaissances sur la sexualité et la santé
reproductive, les normes et les valeurs liées à la sexualité et les comportements sexuels et
reproductifs liés à la santé, tels que l'utilisation de la planification familiale. En outre, il
contient des échelles validées sur les connaissances SSR, l'auto-efficacité, les attitudes
stigmatisantes, la tolérance de la violence, et la masculinité. L’instrument de l’enquête
auprès des professionnels de santé contient des questions relatives aux caractéristiques
démographiques et socioéconomiques des répondants, aux services SSR offerts dans les
FOSA, à la planification familiale, la chaîne d’approvisionnement en médicaments, aux
connaissances et perceptions autour de la SSR et la satisfaction au travail. L’instrument pour
les ASC contient les questions relatives aux caractéristiques démographiques et
socioéconomiques des répondants, les activités de sensibilisation et les services fournis
(inclus SSR), la planification familiale et la chaîne d’approvisionnement en médicaments.
Les questionnaires élaborés en anglais ont été traduits en français et en kirundi, et les
participants pouvaient choisir d’être interviewés dans l’une des deux langues. Les
questionnaires sont disponibles sur demande.
3.6
Ethique et autorisations
Le protocole de recherche pour l’évaluation du programme Génération Future au Burundi a
reçu l’approbation éthique le 14 janvier 2014 de la part du Comité National d’Ethique du
20
Burundi, ainsi que l’approbation statistique de la part du Ministère des Finances et de la
Planification du Développement Economique le 4 mars 2014 (Visa N°VS201402CNIS). De
plus, un comité de pilotage présidé par le Secrétaire permanent du Ministère de la Santé et
de la lutte contre le SIDA a été mis sur pied.
3.7
Collecte et gestion des données
L’Institut de Statistiques et d'Études Économiques du Burundi – ISTEEBU – a été mandaté
par le Swiss TPH pour organiser la logistique et la formation pour la collecte des données
sur le terrain, sur la base du protocole, des instruments et outils développés et approuvés.
La coordination lors de la collecte des données a été assurée conjointement par ISTEEBU et
le Swiss TPH. De plus, ISTEEBU était chargé d’établir les contacts sur le terrain et d’assurer
les autorisations aux niveaux provincial et communal pour faciliter l’accès aux formations
sanitaires et aux ménages.
Une équipe de 40 enquêteurs-trices et 6 superviseurs expérimentés a été formée durant 8
jours sur les divers questionnaires et les méthodes et outils de collecte des données. Afin
d’améliorer le niveau d’engagement et de compréhension des enquêteurs-trices, des
cessions techniques ont été préparées sur les sujets de la santé sexuelle et reproductive des
jeunes, tels que les services adaptés aux jeunes, l’éducation à la sexualité, la planification
familiale, la violence basée sur le genre.
La participation à l’enquête a requis le consentement éclairé de la part du répondant,
rappelant les règles de confidentialité, de participation volontaire et d’anonymat. Une fiche de
consentement a été signée par le répondant et celle-ci était vérifiée par le superviseur et par
la coordination, puis stockée par le Swiss TPH. Le nom du répondant n’était inscrit que sur la
fiche de consentement, et n’était pas entré dans la tablette contenant le questionnaire à
remplir, assurant ainsi la confidentialité du répondant. Les personnes sélectionnées ont été
interviewées dans un lieu éloigné d’autres personnes. Si nécessaire, un lieu en dehors de la
maison a été identifié. L'entrevue n’a été réalisée que si la confidentialité pouvait être
totalement garantie. Les entretiens ont été interrompus et repris dans le cas où le répondant
le demandait (si le prestataire de soins était appelé pour une urgence, par exemple).
Les données ont été recueillies en utilisant la technologie des tablettes électroniques, sur
lesquelles un logiciel (Open Data Kit – ODK) a été installé pour la collecte des données. Les
données ont été vérifiées par le superviseur à la fin de chaque jour et ensuite envoyées sur
le serveur central situé à Bâle selon des mesures de sécurité adaptées. A Bâle avait lieu un
deuxième contrôle des données envoyées par le personnel senior du projet. Chaque jour
une sauvegarde a été effectuée. Une fois la collecte terminée, les données ont été
transformées en fichiers STATA v. 12 (ou 13) pour l’analyse. La sécurité des données a été
assurée.
3.8
Analyse des données
Ce rapport présente les statistiques descriptives des trois enquêtes menées, incluant les
caractéristiques des répondants, les résultats principaux autour des questions liées à la
SSR. Les résultats présentés sont calculés pour différents groupes de population,
notamment le sexe, l’âge, le niveau de scolarité, l’état civil, et par province. Pour l’enquête
communautaire, les statistiques descriptives ont été calculées sous la considération de
l’échantillonnage choisi. Une pondération probabilistique a été introduite afin de tenir compte
21
des différentes tailles de grappes et du nombre de personnes éligibles par ménage. Les
erreurs standards ont été ajustées pour la stratification en fonction des provinces
d’intervention et de contrôle, et pour les grappes des unités d’échantillonnage primaires. Les
effets de conception ont été calculés pour les dix principaux résultats. La commande svy sur
STATA v. 12 a été utilisée pour tous les calculs. Pour les enquêtes des prestataires et des
ASC, des simples statistiques ont été calculées.
22
4
Résultats de l’enquête communautaire
L’objectif principal de cette enquête est l’évaluation de la demande et l’accès aux services de
santé sexuelle et reproductive (SSR) chez les jeunes de la zone du projet Génération Future.
L’étude complétera les données du SNIS sur les aspects comportementaux et comprendra
les caractéristiques individuelles des participants à l’étude, permettant une analyse des
facteurs de risque et l’évaluation des résultats du programme intermédiaire, tels que les
changements de comportement. A cette fin, l’enquête réunit des données quantitatives avec
une zone de contrôle. Une enquête est menée avant le début des interventions (point de
référence 2014), et une autre dix-huit mois après la mise en œuvre du programme (suivi
2016).
4.1
Caractéristiques sociodémographiques des jeunes
Au total, 1’214 personnes ont été interrogées au Burundi dont 725 étaient des femmes et
489 des hommes (échantillon pondéré). 684 répondants de l’échantillon total étaient âgés de
15 à 19 ans et 530 de 20 à 24 ans. Dans l’ensemble, il y a eu plus de femmes interviewées
que d’hommes dans les deux groupes d’âge et dans toutes les provinces.
Tableau 1 Description de l’échantillon, par sexe, âge et province
Femme
Homme
pourcentage
pondéré
effectif
pondéré
effectif non pourcentage
pondéré
pondéré
effectif
pondéré
effectif non
pondéré
15-19
60.5%
414
407
39.5%
270
277
20-24
58.8%
311
338
41.2%
219
192
Bururi
59.5%
148
146
40.5%
101
103
Cankuzo
62.9%
54
57
37.1%
32
29
Karusi
62.2%
114
116
37.8%
69
67
Makamba
59.3%
106
110
40.7%
73
69
Rutana
55.9%
82
83
44.1%
64
63
Ruyigi
60.7%
93
100
39.3%
61
54
Gitega
59.9%
101
103
40.1%
67
65
Mwaro
56.8%
28
30
43.2%
21
19
Age
Province
Statut marital
Dans l’ensemble, 73,9% des répondants de l’échantillon ont rapporté être célibataires, 9,1%
étaient mariés, 5,6% vivaient avec leur partenaire mais n’étaient pas mariés (en
concubinage), 10,7% entretenaient une relation mais ne vivaient pas avec leur partenaire et
0,7% ont rapporté être divorcés ou veufs.
23
Le statut marital différait entre les femmes et les hommes. Les femmes des deux groupes
d’âge ont été environ deux fois plus nombreuses à déclarer être mariées (27,6% des
femmes de 20 à 24 ans, 6,9% des hommes de 20 à 24 ans).
•
Parmi les femmes adultes (20-24), moins de la moitié de l’échantillon étaient célibataires
(43,1%), 27,6% étaient mariées, 14,0% avaient une relation sans vivre avec leur
partenaire et 13,0% vivaient avec leur partenaire sans être mariées.
•
Parmi les hommes adultes (20-24), 70,5% ont rapporté être célibataires, 16,6% avaient
une relation mais sans vivre avec, 6,9% étaient mariés et 6,0% vivaient avec leur
partenaires sans être mariés.
•
Parmi les adolescentes (15-19), 86,5% étaient célibataires, 7,2% avaient une relation
mais ne vivaient pas avec leur partenaire, 3,5% vivaient avec leur partenaire hors des
liens du mariage et 2,5% étaient mariées.
•
Parmi les adolescent(e)s (15-19), 92,0% étaient célibataires, 7,5% avaient une relation
mais ne vivaient pas avec leur partenaire et moins de 0,2% vivaient avec leur partenaire
hors des liens du mariage ou étaient mariés.
Affiliation religieuse
Les croyances religieuses peuvent influencer les choix des individus concernant la santé et
le comportement sexuels et reproductifs. La religion, les communautés religieuses et les
chefs religieux peuvent également être une source d’information ou des modèles pour les
individus en matière de santé sexuelle et reproductive.
95,2% de l’ensemble des répondants se sont identifiés comme chrétiens (61,9% comme
catholiques ; 20,7% comme protestants et 12,6% comme adventistes). Dans l’ensemble, il y
a peu de variations selon le sexe et le groupe d’âge.
Scolarisation
La scolarisation est souvent utilisée comme mesure de l’habilitation de l’individu à rechercher
de l’information, à accéder aux ressources et à faire des choix en matière de santé sexuelle
et reproductive. En outre, de nombreux programmes éducatifs sur la santé sexuelle et
reproductive sont menés dans les écoles, comme c’est le cas du programme Génération
Future ; le nombre d’années de scolarité réalisées par un individu peut aider à déterminer
l’exposition à l’éducation en matière de santé sexuelle et reproductive.
Les niveaux de scolarisation ont montré quelques différences parmi les groupes d’âge et
selon le sexe du répondant. Près de trois fois plus des répondantes femmes âgées de 20 à
24 ans ont rapporté n’avoir suivi aucune scolarisation comparées aux hommes du même âge
(F: 25,0%; H : 8,7%). L’écart est cependant réduit pour le groupe des 15-19 ans (F : 5,3% ;
H : 2,7%). Il n’y a pas de différences notables dans la proportion de répondants ayant atteint
le niveau primaire entre les groupes d’âge, avec une proportion globale de 44,8% ; tandis
que la proportion des répondants 20-24 ans homme ayant atteint le niveau secondaire
(59,7%) était plus élevée que celle des femmes (37,4%). A nouveau, les différences étaient
moindres dans le groupe des adolescent(e)s (15-19 ans).
57,6% des répondants ont rapporté être actuellement à l’école, avec de façon attendue de
plus grandes proportions parmi les 15-19 ans (F : 66,9% ; H : 78,1%).
24
Tableau 2 Caractéristiques des jeunes: statut marital, religion et scolarisation
Femme
Homme
Tous
15-19
20-24
15-19
20-24
N
Marié(e)
9.1%
2.5%
27.6%
0.2%
6.9%
153
Concubinage
5.6%
3.5%
13.0%
0.2%
6.0%
81
En relation (ne vivant pas ensemble)
10.7%
7.2%
14.0%
7.5%
16.6%
127
Divorcé(e) / veuve
0.7%
0.3%
2.3%
0.0%
0.0%
10
Célibataire
73.9%
86.5%
43.1%
92.0%
70.5%
841
Catholique
61.9%
57.7%
56.8%
67.0%
70.8%
749
Protestant
Pentecôtiste/Adventiste/Autre
évangéliste
Musulman
20.7%
22.8%
24.8%
16.6%
15.9%
248
12.6%
14.1%
13.2%
13.0%
8.4%
157
1.5%
2.4%
0.6%
1.5%
0.8%
17
Traditionnel
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0
Statut marital
Religion
Autre
2.8%
2.7%
3.7%
1.8%
3.0%
35
Pas de religion
0.5%
0.1%
1.0%
0.2%
1.0%
8
Scolarisation
Aucune
10.3%
5.3%
25.0%
2.7%
8.7%
150
Primaire
44.8%
55.4%
36.0%
51.3%
28.8%
601
Secondaire
44.0%
39.4%
37.4%
46.0%
59.7%
459
Tertiaire
0.9%
0.0%
1.5%
0.0%
2.8%
4
Jeunes scolarisés
57.6%
66.9%
31.8%
78.1%
51.1%
633
Jeunes non-scolarisés
42.4%
33.1%
68.2%
21.9%
48.9%
580
Fréquentation scolaire
Raisons pour arrêter l’école
Chez les répondants qui ont rapporté avoir arrêté leurs études (N=475), les principales
raisons étaient « ne pouvaient pas payer les frais scolaires » (F: 20,1%; H: 26,4%), « échec
scolaire » (F: 21,5%; H: 16,5%), et « la famille avait besoin de mon aide à la maison »
(F:18,8%; H:14,0%). 12 jeunes femmes ont rapporté avoir arrêté l’école pour cause de
grossesse (1,2% des répondantes).
25
Tableau 3 Raisons pour arrêter l’école
Sexe
Âge
N
Femme
Homme
15-19
20-24
J'ai été assez instruit / J'ai terminé l'école
1.2%
8.3%
0.0%
5.8%
13
Echec scolaire
21.5%
16.5%
26.6%
15.6%
106
L'école est trop loin / pas accessible
0.5%
0.7%
0.3%
0.8%
4
Je n'aime pas l'école et je voulais arrêter
8.8%
7.0%
9.3%
7.5%
42
Je devais m'occuper des enfants / jeunes
1.9%
0.4%
1.5%
1.3%
9
La famille avait besoin de mon aide à la maison
18.8%
14.0%
13.4%
19.7%
109
Je devais gagner de l'argent / devait travailler
(sans salaire inclus)
Nous ne pouvions pas payer les frais
1.2%
8.2%
0.6%
5.3%
17
20.1%
26.4%
25.0%
20.3%
143
Je me suis marié(e)
5.6%
2.2%
2.7%
5.6%
20
Je suis tombée enceinte
1.2%
0.0%
0.3%
1.1%
12
Organisation du lieu de vie des jeunes
L’organisation du lieu de vie reflète souvent le type et l’étendue des réseaux de soutien
social que connaît un individu et qui peuvent être des facteurs importants pour la recherche
d’informations ou de services de soins sanitaires liés à la santé sexuelle et reproductive. Il a
été demandé aux répondants de décrire l’organisation de leur lieu de vie, notamment s’ils
étaient le chef du ménage.
Parmi les répondants âgés de 15 à 19 ans, la majorité a déclaré vivre chez leurs parents
(83,8%), avec des membres de la famille autres que les parents (10,1%) et seulement
quelques-uns ont déclaré vivre avec leur mari/femme/partenaire (3,4%).
Parmi les répondants âgés de 20 à 24 ans, plus de la moitié ont déclaré vivre avec leurs
parents (57,8%), près d’un quart avec leur mari/femme/partenaire (23,9%), 7,1% étaient euxmêmes le chef du ménage et la même proportion a déclaré vivre chez des membres de la
famille autres que les parents.
Un petit pourcentage de répondants ont rapporté être le chef du ménage : 2,5% des femmes
et 5,0% des hommes, dont la plupart étaient âgés de 20 à 24 ans. 19,0% des femmes ont
rapporté que leur mari ou partenaire était le chef du ménage contre 2,3% des hommes.
L’organisation du lieu de vie par province suit les mêmes tendances générales, à l’exception
des répondants des provinces de Cankuzo et Ruyigi qui ont rapporté dans des proportions
plus élevées vivre avec leur mari/femme/partenaire par rapport à d’autres provinces comme
celles de Bururi ou Gitega.
26
Tableau 4 Organisation du lieu de vie des jeunes
Vit avec
Vit avec ses oncle / tante
parents
/ grandsparents
Vit avec les
frères et
sœurs plus
âgés
Vit avec une
Vit avec
autre personne
d'autres
adulte qui
membres de la
s'occupe de
famille
lui/elle
Chef de
ménage
Ma femme / mari
/ partenaire est
le chef du
ménage
Femme
2.5%
19.0%
68.7%
5.2%
1.2%
1.9%
Homme
5.0%
2.3%
78.2%
6.6%
2.3%
0.6%
Vit avec des
amis et se
prennent en
charge
mutuellement
Vit seul
N
1.3%
0.2%
0.0%
743
4.7%
0.1%
0.1%
469
Sexe
Âge
15-19
0.7%
3.4%
83.8%
6.9%
2.0%
1.3%
1.9%
0.1%
0.0%
682
20-24
7.1%
23.9%
57.8%
4.4%
1.3%
1.5%
3.7%
0.2%
0.1%
530
249
Province
Bururi
3.3%
5.3%
79.6%
5.7%
1.4%
2.1%
2.4%
0.2%
0.0%
Cankuzo
0.7%
25.7%
61.4%
4.3%
4.3%
0.7%
2.9%
0.0%
0.0%
86
Karusi
4.1%
14.1%
71.5%
5.1%
2.4%
0.7%
1.4%
0.7%
0.0%
183
Makamba
2.8%
10.5%
73.8%
6.8%
2.5%
1.5%
1.9%
0.0%
0.3%
179
Rutana
4.8%
12.8%
63.1%
7.2%
0.4%
2.8%
8.8%
0.0%
0.0%
146
Ruyigi
2.8%
20.3%
67.1%
6.5%
1.6%
0.8%
0.8%
0.0%
0.0%
152
Gitega
6.1%
8.4%
79.0%
4.2%
0.4%
0.4%
1.5%
0.0%
0.0%
168
Mwaro
0.0%
17.3%
76.5%
4.9%
0.0%
0.0%
1.2%
0.0%
0.0%
49
Biens possédés par les ménages
Les biens possédés par les ménages tels que les biens matériels peuvent refléter le statut
socio-économique et/ou le pouvoir d’achat qui peuvent être importants pour déterminer la
capacité d’un individu à accéder aux services de santé, en particulier en termes de frais de
transport et de médicaments. Il a été demandé aux répondants si leurs ménages
possédaient les biens suivants : électricité, radio, télévision, téléphone portable et/ou
ordinateur.
Les biens possédés par les ménages ne varient pas énormément selon le sexe ou le groupe
d’âge. Plus de la moitié des femmes et des hommes ont rapporté avoir un téléphone
portable (F: 51,9%; H: 59,9%) et une radio dans leur ménage (F: 58,7%; H: 67,1%). Une
faible proportion de ménages possédait l’électricité (F: 8,2%; H: 7,8%) et une télévision (F:
5,2%; H: 4,7%). Les répondants rapportant posséder un ordinateur étaient très rares (F :
0,3% ; H : 0,4%).
Les biens possédés par les ménages par province ne varient pas beaucoup sauf quelques
exceptions notables qui peuvent être liées aux différences d’infrastructure entre les
provinces ou les régions, comme l’accès à l’électricité (en apparence plus élevé dans les
provinces de Rutana et Bururi par rapport à celles de Mwaro ou Karusi) ou la possession
d’un téléphone portable (certaines régions ont une faible couverture du réseau de téléphonie
mobile).
27
Tableau 5 Biens possédés par les ménages
Est-ce que votre
ménage a
l'électricité?
Est-ce que
Est-ce que
Est-ce que votre
Est-ce que
votre ménage votre ménage ménage possède votre ménage
possède une possède une
un téléphone
possède un
radio?
télévision?
portable
ordinateur?
N
Sexe
Femme
8.2%
58.7%
5.2%
51.9%
0.3%
745
Homme
7.8%
67.1%
4.7%
59.9%
0.4%
469
15-19
6.9%
60.0%
5.1%
51.5%
0.2%
684
20-24
9.6%
64.8%
4.9%
59.9%
0.6%
530
Âge
Province
Bururi
12.4%
61.8%
6.8%
65.0%
0.4%
249
Cankuzo
2.9%
47.9%
0.0%
40.7%
0.0%
86
Karusi
1.7%
61.4%
1.7%
39.7%
0.0%
183
6.2%
67.5%
3.7%
70.4%
0.0%
179
19.3%
65.1%
16.4%
60.5%
1.6%
146
Makamba
Rutana
Ruyigi
7.2%
53.0%
3.2%
47.0%
0.0%
154
Gitega
3.4%
67.9%
1.5%
46.6%
0.4%
168
Mwaro
0.0%
74.1%
0.0%
44.4%
0.0%
49
Perception de la situation économique et revenus des ménages
La situation économique, la situation des revenus et le pouvoir d’achat peuvent avoir un effet
sur l’accès des individus à l’éducation, l’information et les services de soins de santé. Pour
estimer le statut socio-économique de l’échantillon, il a été demandé aux répondants
d’évaluer la situation économique de leur ménage par comparaison avec les autres ménages
de leur communauté, de décrire la régularité des revenus de leur ménage, de décrire leurs
dépenses quotidiennes et de santé et de commenter la sécurité alimentaire du ménage.
Environ trois quarts des répondants ont évalué leur situation économique comme égale à
celle des autres ménages de leur communauté (F: 71,6%; H: 76,6%). Les autres répondants
ont eu tendance à évaluer leur situation économique comme plus pauvre que celle des
autres ménages : environ 10% ont évalué leur ménage comme « plus pauvre » (F: 13,8%, H:
10,1%), et la même proportion comme « beaucoup plus pauvre » (F: 11,9%, H: 9,2%). Moins
de 5% des répondants ont considéré être plus riches que les autres ménages de leur
communauté (F: 2,7%, H: 4,0%). Il n’y avait pas de différences notables dans les réponses
selon le sexe, l’âge ou la province.
Concernant les revenus du ménage, la majorité ont déclaré que leur ménage avait des
revenus (F: 68,0%, H: 67,3%). Près de la moitié ont déclaré que leurs revenus étaient
irréguliers (F: 43,8%, H: 47,2%), et moins de 13% que leurs revenus étaient réguliers (F:
11,8%, H: 12,5%). Un tiers ont déclaré n’avoir pas de revenus (F: 32,0%, H: 32,7%). Il y a
quelques différences entre les provinces dans les proportions de répondants déclarant avoir
des revenus irréguliers, avec des proportions moins élevées dans les provinces de
Makamba (35,1%), Bururi (35,6%) et Rutana (38,3%) par rapport à d’autres provinces
comme celles de Mwaro (75,0%) ou Gitega (55,4%). Les proportions de répondants
déclarant n’avoir pas de revenus étaient similaires selon les provinces.
28
Tableau 6 Perception de la situation économique et revenus des ménages
Perception de la situation économique du
ménage/par rapport au reste de la communauté
Le revenu des ménages
beaucoup
égale aux
beaucoup
plus riche
plus pauvre
oui, régulier
plus riche
autres
plus pauvre
oui, je ne sais
oui, mais
pas s'il est
irrégulier
régulier
aucun
N
Sexe
Femme
0.1%
2.7%
71.6%
13.8%
11.9%
11.9%
12.3%
43.8%
32.0%
742
Homme
0.1%
4.0%
76.6%
10.1%
9.2%
12.5%
7.7%
47.2%
32.7%
466
15-19
0.2%
2.6%
73.8%
13.4%
10.0%
11.2%
12.9%
45.5%
30.3%
679
20-24
0.0%
4.1%
73.3%
10.9%
11.8%
13.3%
7.2%
44.7%
34.8%
529
247
Âge
Province
Bururi
0.0%
3.5%
77.5%
12.2%
6.8%
18.3%
15.9%
35.6%
30.2%
Cankuzo
0.0%
4.3%
69.6%
11.6%
14.5%
5.0%
4.3%
54.3%
36.4%
85
Karusi
0.0%
7.2%
74.0%
8.9%
9.9%
8.2%
6.5%
53.5%
31.8%
183
Makamba
0.3%
1.5%
79.0%
10.2%
9.0%
12.7%
18.6%
35.1%
33.5%
179
Rutana
0.4%
2.5%
66.0%
15.6%
15.6%
18.3%
7.7%
38.3%
35.6%
143
Ruyigi
0.0%
1.2%
61.9%
16.9%
20.1%
12.1%
4.0%
51.7%
32.2%
154
Gitega
0.0%
1.9%
78.6%
11.1%
8.4%
3.5%
8.8%
55.4%
32.3%
168
Mwaro
0.0%
4.9%
80.2%
14.8%
0.0%
2.5%
1.2%
75.0%
21.3%
49
Dépenses quotidiennes et de santé
Il a été demandé aux répondants qui dans le ménage était responsable du paiement des
dépenses quotidiennes du ménage ainsi que des dépenses de santé.
Des tendances similaires ont été observées pour les dépenses quotidiennes du ménage et
les dépenses de santé. Plus des trois quarts des répondants ont rapporté que leurs parents
ou tuteurs étaient responsables des dépenses du ménage (F: 75,7%, H: 83,3%) et des
dépenses de santé (F: 75,8%, H: 85,2%), proportions qui correspondent aux nombres de
jeunes non mariés dans l’échantillon.
20,2% des femmes ont rapporté que leur époux était responsable des dépenses
quotidiennes et de santé du ménage tandis que mois de 1% des hommes ont rapporté que
leur épouse était responsable. Les hommes avaient plus tendance que les femmes à
rapporter qu’ils étaient eux-mêmes responsables des dépenses de santé (H: 11,1%, F:
1,5%).
Comme prévu, les 20-24 ans ont plus tendance à rapporter qu’eux-mêmes ou leurs
époux(ses) sont responsables des dépenses que les 15-19 ans; tandis que le groupe d’âge
plus jeune a davantage tendance à rapporter que ce sont les parents ou les tuteurs qui sont
responsables des dépenses (environ 91% par rapport à environ 65% pour les 20-24 ans).
Aucune différence significative n’a été observée selon les provinces.
29
Tableau 7 Dépenses quotidiennes et de santé
Dépenses quotidiennes
parent /
tuteur
moi-même
époux
Femme
1.4%
20.2%
75.7%
2.6%
Homme
10.1%
0.6%
86.3%
3.0%
Dépenses pour les soins de santé
autre
parent /
tuteur
moi-même
époux
744
1.5%
20.1%
75.8%
2.5%
744
467
11.1%
0.9%
85.2%
2.8%
468
N
autre
N
Sexe
Âge
15-19
1.9%
3.9%
91.4%
2.8%
682
2.0%
3.9%
91.6%
2.5%
682
20-24
8.9%
23.5%
65.0%
2.6%
529
9.8%
23.5%
63.9%
2.8%
530
Province
Bururi
3.9%
6.7%
86.9%
2.5%
249
4.3%
7.3%
85.9%
2.5%
249
Cankuzo
5.0%
20.7%
68.6%
5.7%
86
5.0%
20.7%
68.6%
5.7%
86
Karusi
6.9%
13.7%
78.0%
1.4%
183
7.3%
13.7%
77.7%
1.4%
183
Makamba
3.7%
11.4%
83.0%
1.9%
179
3.7%
11.4%
82.7%
2.2%
179
Rutana
7.3%
12.9%
75.7%
4.0%
144
7.3%
11.7%
77.8%
3.2%
145
Ruyigi
3.2%
20.2%
74.1%
2.4%
153
5.2%
20.2%
72.5%
2.0%
153
Gitega
6.5%
8.8%
80.9%
3.8%
168
6.9%
9.2%
80.2%
3.8%
168
Mwaro
2.5%
14.8%
81.5%
1.2%
49
2.5%
14.8%
81.5%
1.2%
49
Perception de la sécurité alimentaire
La sécurité alimentaire est définie comme un état dans lequel « tous les êtres humains ont, à
tout moment, un accès physique et économique à une nourriture suffisante leur permettant
de satisfaire leurs besoins alimentaires pour mener une vie saine et active » (USAID). Les
ménages peuvent éprouver des sentiments d’incertitude ou d’anxiété au sujet de
l’alimentation en termes d’accès (ressources ou approvisionnement), de quantité (pour les
adultes et les enfants) ainsi que de qualité (diversité alimentaire, suffisance et préférence
nutritionnelles).
Les répondants devaient indiquer si une série d’affirmations liées à l’insécurité alimentaire
s’appliquaient à leur ménage afin d’établir un score de l’insécurité alimentaire moyenne sur
une échelle de 1 à 3 (1: n’affronte jamais ; 2 : affront parfois ; 3: affronte souvent l’insécurité
alimentaire). Les scores par sexe, âge et province sont inférieurs à 1,5 ce qui indique que les
répondants, en moyenne, n’ont « jamais » ou « quelquefois » affronté l’insécurité alimentaire
dans le ménage, montrant par là une insécurité alimentaire modérée des répondants. Il est à
noter que plus de 17% des répondants ont déclaré qu’il était vrai qu’ils craignaient souvent
que la nourriture dans leur ménage soit épuisée avant qu’ils n’aient eu de l’argent pour en
acheter davantage. Il n’y a pas de différences notables selon les provinces.
30
Tableau 8 Perception de la sécurité alimentaire
Nous mangeons la
Nous sommes
Nous nous
même chose plusieurs
arrivés à court
inquiétons de savoir
jours de suite parce
d'aliments dont
si la nourriture dans
que nous avons
nous avions besoin
notre maison sera
seulement quelques
pour préparer un
épuisée avant que
types de nourriture à
repas et je / nous
nous trouvions de
portée de main et nous n'avons pas d'argent
l'argent pour acheter
n'avons pas d'argent
pour en obtenir de
plus:
pour en acheter plus:
plus:
souvent vrai
souvent vrai
Score
d'insécurité
alimentaire
moyen
1 = jamais
2 = parfois
3 = souvent
N
souvent vrai
Sexe
Femme
17.9%
15.2%
10.9%
1.3
739
Homme
17.0%
16.5%
11.3%
1.3
465
15-19
16.5%
13.4%
13.4%
1.4
675
20-24
18.9%
18.8%
14.2%
1.4
529
Bururi
15.3%
12.4%
9.6%
1.3
245
Cankuzo
15.7%
18.6%
15.2%
1.5
86
Karusi
14.4%
13.7%
8.9%
1.3
183
Makamba
19.8%
13.3%
10.3%
1.3
179
Rutana
22.0%
21.8%
12.0%
1.4
143
Ruyigi
21.8%
22.0%
15.4%
1.5
152
Gitega
15.6%
15.7%
12.6%
1.4
168
Mwaro
14.1%
8.6%
2.5%
1.1
48
Âge
Province
Exposition aux médias
De nombreuses personnes, en particulier les jeunes, reçoivent ou recherchent des
informations, en particulier des informations sur la santé sexuelle et reproductive, à travers
plusieurs médias comme les journaux, la radio, la télévision et de plus en plus internet,
même dans les endroits éloignés. L’exposition aux médias pourrait être un facteur de
connaissances de la santé sexuelle et reproductive des individus et pourrait servir de
plateforme pour la diffusion d’informations sur la santé sexuelle et reproductive. Il a été
demandé aux répondants s’ils étaient exposés aux journaux, à la radio, la télévision et
internet et, si oui, à quel niveau.
La radio est le média le plus fréquemment utilisé, suivie par les journaux et la télévision.
L’utilisation d’internet par sexe, âge et province demeure très faible. Dans l’ensemble, les
hommes ont rapporté sensiblement plus d’exposition à tous les médias que les femmes :
72,7% des hommes ont rapporté écouter la radio au moins une fois par semaine contre
57,7% des femmes; 26,7% des hommes lisent un journal au moins une fois par semaine
contre 21,1% des femmes; 6,7% des hommes regardent la télévision au moins une fois par
semaine contre 5,6% des femmes. Il n’a pas été observé de différences significatives dans
l’exposition aux médias selon le groupe d’âge.
Les résultats montrent que les jeunes non scolarisés sont plus enclins à écouter la radio au
moins une fois par semaine (56,7%) plutôt que tout autre moyen de communication
proposé ; tandis qu’un tiers des jeunes scolarisés ont rapporté également lire un journal une
fois par semaine au moins (34,5%), et deux-tiers écouter la radio au moins une fois par
semaine (68,9%).
31
Tableau 9 Exposition aux médias
Lit un journal Écoute la radio
Regarde la
au moins une au moins une
télévision au
fois par
fois par
moins une fois
semaine
semaine
par semaine
Accès à
internet:
parfois ou
souvent
N
Sexe
Femme
21.1%
57.7%
5.6%
1.0%
740
Homme
26.7%
72.7%
6.7%
4.1%
466
15-19
25.0%
61.6%
6.4%
1.5%
679
20-24
21.2%
66.5%
5.6%
3.2%
527
34.5%
8.2%
68.9%
56.7%
7.7%
3.8%
2.8%
1.5%
632
573
Âge
Fréquentation scolaire
Jeunes scolarisés
Jeunes non-scolarisés
Province
Bururi
27.5%
67.1%
8.0%
2.9%
249
Cankuzo
28.8%
57.9%
2.9%
0.7%
85
Karusi
22.3%
61.5%
3.1%
1.4%
181
Makamba
25.2%
67.8%
3.7%
1.6%
177
Rutana
24.0%
67.4%
14.8%
4.1%
144
Ruyigi
17.3%
55.4%
4.4%
1.6%
153
Gitega
17.2%
61.9%
4.6%
2.3%
168
Mwaro
18.5%
65.4%
0.0%
2.5%
49
Lieux fréquentés par les jeunes
Les lieux et événements que les jeunes fréquentent de façon régulière dans leurs
communautés peuvent révéler les types de réseaux sociaux auxquels ils ont accès et où et
comment se produisent l’apprentissage et le partage d’informations, notamment l’information
sur la santé sexuelle et reproductive. Il a été demandé aux répondants s’ils fréquentaient
différents lieux ou événements dans la communauté au moins une fois par semaine.
Une proportion très élevée de répondants a déclaré se rendre à un service religieux au
moins une fois par semaine (F: 90,9%, H: 88,1%). Le second lieu le plus visité est le club
sportif que 65,8% des hommes fréquentent au moins une fois par semaine contre 36,5% des
femmes. Un tiers des répondants ont déclaré se rendre ou participer à des activités de
voisinage/communautaires (F: 27,3%, H: 38,6%), et un tout petit peu plus de 10% ont
rapporté se rendre à un centre jeune (F: 11,6%, H: 11,8%).
Il y a des tendances différentes selon les groupes d’âge, les adolescent(e)s se rendant en
proportions plus élevées aux clubs de sports (55,9% contre 38,5% pour les 20-24 ans) et
aux centres jeunes (14,4% contre 7,9% pour les 20-24 ans).
Aussi, il y a des différences dans les lieux fréquentés en fonction de si les jeunes sont
scolarisés ou non. En effet, les jeunes scolarisés ont rapporté visiter un club de sport à un
pourcentage beaucoup plus élevé (68,0%) que les jeunes non scolarisés (19,0%). Les
centres jeunes étaient plus fréquentés par les scolarisés (13,7%) comparés aux non
scolarisés (8,6%). Cependant, les jeunes non scolarisés étaient plus nombreux à fréquenté
les activités de voisinage ou communautaire (44,6%) comparés aux jeunes scolarisés
32
(22,5%). Pour les deux groupes, le service religieux était le lieu le plus cité et à des taux
similaires.
Les jeunes gens mariés ont moins tendance à fréquenter un centre jeune (3,5%) ou un club
sportif (8,4%), mais davantage le service religieux (87,0%) et les activités de voisinage ou
communautaire (56,5%). Les jeunes célibataires et ceux qui ont une relation mais ne vivent
pas avec leur partenaire ont rapporté à plus haute fréquence fréquenter les centres jeunes et
les clubs sportifs, comparés aux activités de voisinage ou communautaire.
Tableau 10 Lieux fréquentés par les jeunes
Fréquente un
centre jeune au
moins une fois
par semaine
Fréquente une
Fréquente un
Fréquente un
activité de
club de sport au service religieux
voisinage/
moins une fois au moins une fois communautaire au
par semaine
par semaine
moins une fois par
semaine
N
Sexe
Femme
11.6%
36.5%
90.9%
27.3%
739
Homme
11.8%
65.8%
88.1%
38.6%
465
15-19
14.4%
55.9%
90.3%
26.0%
676
20-24
7.9%
38.5%
89.1%
39.7%
528
Jeunes scolarisés
13.7%
68.0%
90.2%
22.5%
626
Jeunes non-scolarisés
8.6%
19.0%
89.2%
44.6%
578
Célibataire
12.3%
55.6%
90.2%
25.9%
832
Marié/concubinage
3.5%
8.4%
87.0%
56.5%
234
En relation
16.7%
50.8%
91.3%
40.2%
126
Divorcé/veuve
0.0%
0.0%
79.5%
28.9%
10
Bururi
10.6%
55.2%
92.1%
29.3%
243
Cankuzo
3.3%
50.6%
82.9%
20.3%
80
Karusi
9.1%
42.1%
91.7%
35.0%
177
Makamba
16.5%
47.6%
87.8%
28.4%
171
Rutana
11.9%
48.7%
93.9%
25.3%
146
Ruyigi
13.9%
35.8%
85.0%
32.6%
148
Gitega
12.3%
52.1%
90.3%
48.8%
165
Mwaro
7.5%
54.2%
88.9%
45.6%
48
Âge
Fréquentation scolaire
Etat civil
Province
4.2
Premiers rapports sexuels et éducation à la sexualité
Sur les jeunes de notre échantillon, 32,3% des jeunes femmes et 24,1% des jeunes hommes
ont déclaré avoir eu un rapport sexuel. La prévalence des jeunes répondant avoir déjà eu
des relations sexuelles était plus élevée s’ils étaient de jeunes adultes (20-24 ans), mariés et
non scolarisés. En effet, plus de la moitié de l’échantillon âgé de 20 à 24 ans (50,9%) a
déclaré avoir eu une relation sexuelle, pour 12,2% chez les 15-19 ans. Tandis que 100% des
33
jeunes mariés ont rapporté avoir déjà eu des relations, parmi les célibataires, seulement
11,6% ont rapporté avoir eu une relation sexuelle et 45,9% parmi les personnes déclarant
être dans une relation (mais ne vivant pas sous le même toit). Finalement, les jeunes non
scolarisés ont rapporté à plus haute fréquence avoir déjà eu des rapports (51,6%) comparés
aux jeunes scolarisés (12,4%).
Il existe des différences entre les provinces dans le pourcentage de jeunes rapportant être
sexuellement actifs, allant 19,8% à Mwaro à 40,0% à Cankuzo.
L’âge médian du premier rapport sexuel est de 19,2 ans pour les filles et 18,9 ans pour les
garçons. Il n’y a pas de différences considérables entre les provinces pour l’âge médian
rapporté pour la première relation sexuelle.
65,4% des jeunes femmes de l’échantillon ont rapporté se sentir à l’aise pour parler de
sexualité pour 74,7% des jeunes hommes. Les jeunes plus âgés (20-24 ans) rapportent des
taux de confort plus élevés pour parler de sexualité (83,7%) que les adolescent(e)s (58,1%).
Il n’y a pas de grandes différences entre les provinces d’intervention.
En termes d’éducation à la sexualité reçue, 50,9% des jeunes femmes et 55,4% des jeunes
hommes ont rapporté avoir reçu une éducation à la sexualité. Il n’y a pas de différences
entre les groupes d’âge. Les différences selon les provinces vont de 34,6% des jeunes
rapportant avoir reçu une éducation à la sexualité dans la province de Mwaro à 64,7% dans
celle de Makamba.
Une grande différence existe entre les jeunes scolarisés et ceux non scolarisés dans
l’éducation à la sexualité reçue. En effet, les jeunes scolarisés ont répondu à 68,0% avoir
reçu une telle éducation, tandis que seuls 31,8% des non scolarisés l’ont reçue. Aussi, il y a
des différences selon le statut matrimonial : 30,3% des jeunes mariés ou concubins ont reçu
une éducation à la sexualité ; 56,8% des célibataires ; et 57% des jeunes en relation mais
vivant séparément. Environ un tiers des répondants ont rapporté avoir reçu une éducation à
la sexualité au cours des 12 derniers mois (F: 29,0%, H: 34,7%).
34
Tableau 11 Premiers rapports sexuels et éducation à la sexualité
A déjà eu
un rapport
sexuel
Âge médian Je me sens à A déjà reçu
A déjà reçu
lors du
l'aise de
une
une éducation
premier
parler de la éducation à à la sexualité
rapport sexuel sexualité
la sexualité
(12 mois)
N
Sexe
Femme
32.3%
19.2
65.4%
50.9%
29.0%
745
Homme
24.1%
18.9
74.7%
55.4%
34.7%
469
15-19
12.2%
17.2
58.1%
52.9%
36.7%
684
20-24
50.9%
22.1
83.7%
52.5%
24.2%
530
Âge
Fréquentation scolaire
Jeunes scolarisés
12.4%
17.8
67.5%
68.0%
47.4%
633
Jeunes non-scolarisés
51.6%
20.3
71.6%
31.8%
9.3%
580
11.6%
18.1
65.5%
56.8%
35.9%
841
Etat civil
Célibataire
Marié/concubinage
En relation
Divorcé/veuve
100.0%
22.2
79.2%
30.3%
12.9%
234
45.9%
20.2
80.8%
57.0%
27.1%
127
100.0%
23.2
63.9%
21.7%
0.0%
10
Province
Bururi
24.9%
19.2
63.6%
50.1%
28.0%
249
Cankuzo
40.0%
19.3
70.7%
58.6%
38.6%
86
Karusi
34.0%
19.3
69.1%
53.0%
31.5%
183
Makamba
24.1%
18.3
69.8%
64.7%
43.4%
179
Rutana
26.5%
19.5
66.7%
46.7%
29.1%
146
Ruyigi
36.6%
18.7
73.4%
50.4%
28.6%
154
Gitega
28.4%
19.3
80.9%
51.9%
24.0%
168
Mwaro
19.8%
18.3
59.3%
34.6%
23.5%
49
Éducation à la sexualité par lieux
Les interventions du programme Génération Future visent à augmenter le nombre de jeunes
recevant au fil du temps une éducation à la sexualité complète à travers l’école ou des
organisations de jeunes selon le programme d’éducation à la sexualité spécifique au pays.
Le programme Génération Future a adopté la définition d’une éducation complète à la
sexualité de la Fédération internationale de la parentalité planifiée (IPPF) qui comprend sept
thèmes: corps et cycle de vie ; sexualité et reproduction ; santé sexuelle (infections
sexuellement transmissibles dont le VIH) ; genre ; droits de l’homme et violence ; et diversité
des relations. Au Burundi, l’éducation à la sexualité à l’école primaire est prévue pour
commencer en 2014. Le programme pour le secondaire a commencé progressivement en
2013. Tout, à l’exception de la diversité des relations, est en train d’être enseigné dans les
écoles secondaires. Ce dernier thème est problématique du fait de la loi nationale qui
criminalise une personne qui a des relations sexuelles avec quelqu’un du même sexe. Ce
module n’est donc pas proposé.
Sur les jeunes de l’échantillon qui ont rapporté avoir reçu une éducation à la sexualité dans
les 12 derniers mois, 91,2% ont déclaré l’avoir reçue à l’école. Deux tiers ont rapporté avoir
35
reçu une éducation sur au moins 5 des 7 sujets spécifiés dans le programme standard, avec
un nombre moyen de sujets couverts de 5.
Les autres lieux où a été reçue une éducation à la sexualité ont été cités par moins de 10%
des répondants : centre de santé (8,4%); centre jeune (5,8%); hôpital (5,2%); poste
secondaire (3,3%); centre de santé confessionnel (1,7%). La pharmacie n’a pas été citée
comme un lieu pour l’éducation à la sexualité.
Les jeunes non scolarisés ont rapporté avoir reçu une éducation à la sexualité dans les 12
derniers mois à 60,2% dans une école (peut-être ont-ils terminé ou quitté l’école entre
temps). Le deuxième lieu cité par les jeunes non scolarisés était le centre de santé (50%),
l’hôpital (21,2%) et le centre jeune (7,8%).
Tableau 12 Éducation à la sexualité par lieu
Hôpital
Centre
de santé
Centre de
santé
confessionnel
Centre
jeune
5.2%
8.4%
1.7%
5.8%
3.3%
Formé à 5 sujets ou plus (max. 7)
Nombre moyen de sujets abordés
(max.7)
Sexe
73.0%
58.7%
100.0%
81.7%
5.1
4.5
6.8
Femme
6.2%
13.8%
Homme
3.9%
1.8%
Lieu où l'éducation à la sexualité
a été reçue (12 derniers mois)
Poste
Secondaire / Pharmacie
poste de
/ kiosque
santé
Ecole
N
0.0%
91.2%
354
94.7%
-
61.5%
354
5.4
5.7
-
5.0
354
2.3%
6.3%
2.9%
0.0%
86.3%
198
1.1%
5.2%
3.9%
0.0%
97.2%
156
Âge
15-19
3.5%
5.3%
1.2%
6.8%
2.6%
0.0%
94.1%
239
20-24
8.5%
14.6%
2.9%
3.8%
4.7%
0.0%
85.4%
115
Fréquentation scolaire
Jeunes scolarisés
2.9%
2.5%
2.0%
5.5%
2.9%
0.0%
95.6%
299
Jeunes non-scolarisés
21.2%
50.0%
0.0%
7.8%
6.5%
0.0%
60.2%
55
Bururi
5.8%
7.3%
2.3%
3.7%
11.0%
0.0%
94.2%
64
Cankuzo
7.4%
5.6%
7.8%
7.4%
0.0%
0.0%
94.4%
31
Karusi
1.1%
13.0%
0.0%
1.1%
0.0%
0.0%
82.6%
55
Makamba
7.2%
8.0%
2.2%
7.9%
2.9%
0.0%
91.4%
70
Rutana
9.9%
8.5%
0.0%
1.4%
2.9%
0.0%
91.5%
42
Ruyigi
1.4%
8.5%
0.0%
16.9%
0.0%
0.0%
93.0%
37
Gitega
3.2%
4.8%
1.6%
4.8%
0.0%
0.0%
92.1%
43
Mwaro
0.0%
15.8%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
89.5%
12
Province
N= Jeunes qui ont reçu une éducation à la sexualité dans les 12 derniers mois
Connaissances liées à la sexualité
Les connaissances des jeunes répondants en matière de sexualité ont été évaluées grâce à
un ensemble de sept énoncés que les jeunes devaient identifier comme étant vrais ou faux.
Ces énoncés étaient2 :
1. Les préservatifs sont un moyen efficace d’éviter une grossesse (vrai)
2. Les femmes peuvent tomber enceintes pendant leurs règles (vrai)
2
Certains des énoncés sont tirés de l’EDS 2006 et Cleland J, Ingham R, Stone N (2001)., WB.
36
3.
4.
5.
6.
Les pilules contraceptives assurent une protection contre les IST et le VIH (faux)
Une femme peut tomber enceinte la première fois qu’elle a un rapport sexuel (vrai)
Le même préservatif peut être utilisé plusieurs fois (faux)
L’infertilité peut être causée par les IST et par les complications liées à un avortement
(vrai)
7. Je peux contracter le VIH en serrant dans mes bras, en serrant la main ou en
cohabitant avec une personne infectée par le VIH (faux)
Nota Bene sur le cycle de fertilité des femmes
La méthode traditionnelle qui consiste à « compter les jours » pour suivre la fenêtre de
fertilité pendant le cycle menstruel des femmes identifie la période autour de l’ovulation
comme la fenêtre de fertilité, autrement dit la période à mi-chemin entre les règles.
Toutefois, pour une population de jeunes femmes dont le cycle menstruel n’est pas toujours
régulier, le message de santé publique devrait être que n’importe quelle période peut être
fertile, y compris pendant la menstruation. Par conséquent, l’énoncé « les femmes peuvent
tomber enceintes pendant leur menstruation » est un énoncé correct. Pour plus
d’informations, voir (Wilcox, Dunson, and Baird 2000).
Un indicateur composite a été construit pour examiner le nombre de répondants qui
pouvaient identifier correctement 6 des 7 énoncés. L’indice composite bas indique que les
connaissances ne sont pas constantes au fil des sujets, car seulement 28,4% des femmes
ayant répondu connaissent 6 des 7 réponses correctes pour 46,1% des hommes. Les
réponses correctes ont été plus élevées dans le groupe des 20-24 ans (45,3%), que dans
celui des 15-19 (28,1%). Les différences selon le statut matrimonial n’étaient pas notables,
avec un score légèrement plus élevé chez les répondants ayant une relation sans vivre
ensemble (42,5%), par rapport aux répondants mariés ou en concubinage (35,4%) et aux
répondants célibataires (34,7%).
L’éducation semble être liée à une meilleure connaissance, avec une proportion plus élevée
de répondants ayant 6 réponses correctes chez les personnes ayant un niveau d’éducation
secondaire (46,0%) que chez celles n’ayant pas eu d’éducation (23,8%). Il n’y a pas de
différences notables entre la zone d’intervention et de contrôle.
Connaissances spécifiques liées à la fertilité et au cycle menstruel
Les faibles scores sur l’indicateur composite s’expliquent en grande partie par les faibles
scores des connaissances liées à la fertilité et au cycle menstruel. De fait, on observe un
score particulièrement faible pour la fertilité et le cycle menstruel des femmes, avec
seulement 41,7% des jeunes femmes à savoir qu’elles peuvent tomber enceintes pendant
leurs règles et 57,2% des jeunes hommes. A peine plus de la moitié de l’échantillon a
déclaré de façon correcte qu’une femme peut tomber enceinte dès son tout premier rapport
sexuel (57,3% pour les jeunes femmes et 55,7% pour les jeunes hommes). 63,2% des
jeunes femmes et 79,1% des jeunes hommes ont répondu correctement que les préservatifs
sont un moyen efficace d’éviter une grossesse. Enfin, l’infertilité a été correctement identifiée
comme pouvant être causée par des IST et des complications liées à un avortement par
62,5% des femmes et 66,3% des hommes.
37
Connaissances spécifiques liées au VIH et aux IST
L’énoncé sur les pilules contraceptives offrant une protection contre les IST et le VIH, qui
était un énoncé faux, a reçu une réponse correcte de la part de seulement la moitié de
l’échantillon (48,4% des femmes et 60,4% des hommes). 62,3% des femmes et 85,4% des
hommes ont répondu correctement que le même préservatif ne pouvait pas être utilisé plus
d’une fois. Il y a eu un niveau élevé de bonnes réponses pour l’énoncé sur la transmission
du VIH – « Je peux attraper le VIH en serrant dans mes bras, en serrant la main ou en
cohabitant avec une personne infectée par le VIH » – avec 91,0% des femmes déclarant
qu’il s’agissait d’un énoncé faux et 94,7% des hommes. L’éducation joue un rôle dans les
connaissances du VIH et IST, comme le montre les pourcentages désagrégés pour par
exemple l’énoncé que la pilule contraceptive offre une protection contre les IST et le VIH
(36,2% de réponses correctes chez les jeunes sans scolarité ; 43,1% chez ceux qui ont
atteint le niveau primaire ; et 66,6% chez ceux qui ont atteint le niveau secondaire).
L’utilisation correcte du préservatif (pas plus d’une fois) a aussi reçu des réponses
échelonnées sur l’éducation : 58,5% des jeunes sans scolarité ont répondu correctement ;
65,5% chez ceux qui ont atteint le niveau primaire ; et 80,3% chez ceux qui ont atteint le
niveau secondaire.
38
Tableau 13 Connaissances liées à la sexualité
Je peux contracter le
Les pilules
L’infertilité peut
Les
Les femmes
Une femme
Le même
VIH en serrant dans
contraceptive
être causée par
peuvent
peut tomber
préservatifs
préservatif
s assurent
mes bras, en serrant la
les IST et par les
sont un moyen
tomber
enceinte la
peut être
une protection
main ou en cohabitant
complications
efficace
enceintes
première fois
utilisé
contre les IST
avec une personne
qu’elle a un plusieurs fois
liées à un
d’éviter une pendant leurs
et le VIH
infectée par VIH
rèlges
rapport sexuel
(FAUX)
avortement
grossesse
(FAUX)
(FAUX)
Connaît 6
sur 7
réponses
correctes
N
Sexe
Femme
63.2%
41.7%
48.4%
57.3%
62.3%
62.5%
91.0%
28.4%
742
Homme
79.1%
57.2%
60.4%
55.7%
85.4%
66.3%
94.7%
46.1%
468
15-19
66.6%
47.8%
42.4%
46.7%
66.4%
57.6%
90.3%
28.1%
683
20-24
73.6%
48.2%
67.4%
69.8%
78.5%
72.4%
95.4%
45.3%
527
Âge
Etat civil
Célibataire
66.7%
48.3%
50.7%
53.5%
69.8%
63.9%
92.1%
34.7%
838
Marié/concubinage
77.9%
49.5%
58.2%
65.6%
71.3%
62.2%
92.0%
35.4%
233
Dans une relation
78.1%
44.9%
65.1%
66.2%
84.3%
66.5%
95.5%
42.5%
127
Divorcé / veuf-ve
85.5%
21.7%
27.7%
57.8%
71.1%
78.3%
100.0%
28.9%
10
Scolarité
Aucune scolarité
73.9%
51.5%
36.2%
56.0%
58.5%
51.2%
90.7%
23.8%
148
Primaire
67.5%
47.4%
43.1%
49.3%
65.5%
59.0%
88.3%
27.5%
599
Secondaire
71.0%
48.8%
66.6%
63.4%
80.3%
71.5%
97.1%
46.0%
459
Tertiaire
61.1%
0.0%
100.0%
100.0%
100.0%
100.0%
100.0%
64.7%
4
Zone d'intervention
69.8%
47.2%
53.5%
56.9%
71.6%
64.3%
92.0%
35.9%
993
Zone de contrôle
68.8%
52.8%
51.8%
55.7%
71.4%
62.3%
95.6%
33.8%
217
Bururi
63.6%
45.7%
53.9%
57.6%
62.9%
64.4%
88.7%
33.3%
249
Cankuzo
76.4%
55.4%
53.6%
51.4%
74.3%
60.4%
86.3%
31.4%
85
Karusi
70.3%
52.7%
61.3%
54.1%
80.8%
67.1%
96.9%
34.3%
182
Makamba
71.2%
48.1%
52.7%
60.2%
74.7%
65.6%
88.9%
45.9%
179
Rutana
67.5%
40.1%
45.5%
59.8%
64.9%
61.9%
94.8%
32.3%
145
Ruyigi
77.8%
45.1%
52.4%
54.4%
79.5%
63.7%
97.2%
35.9%
153
Intervention/contrôle
Province
Gitega
71.0%
53.1%
52.9%
56.9%
72.1%
61.3%
96.6%
34.8%
168
Mwaro
61.7%
51.9%
48.1%
51.9%
69.1%
65.4%
92.6%
30.9%
49
39
Perceptions des grossesses chez les femmes non mariées
Mieux comprendre les perceptions des grossesses chez les femmes non mariées dans la
communauté permettrait de comprendre le comportement des femmes enceintes non
mariées en termes de recours aux soins de santé, à savoir si et comment des femmes
enceintes non mariées ont accès à des services de santé maternelle et au planning familial
et sont finalement reçues par leurs réseaux sociaux. Il a été posé aux répondants une série
de 7 questions liées à la perception communautaire et individuelle des grossesses hors
mariage et demandé de noter leur accord sur une échelle de 1 (accord total) à 5 (désaccord
total). Les pourcentages présentés dans le tableau 14 cumulent les réponses 1 et 2 : accord
partiel et complet.
•
Les répondants ont majoritairement convenu que les femmes qui tombent enceintes hors
mariage sont considérées comme « femmes libres » et perdent le respect de la
communauté (F: 83,8%, H: 82,5%) et que si une fille tombe enceinte, c’est de sa propre
faute si on l’évite (F: 59,9%, H: 61,6%).
•
Une forte proportion de répondants ont convenu que rendre une fille enceinte hors
mariage est une cause de honte pour la famille du garçon/homme (F: 85,2%, H: 85,7%) ;
cependant plus de la moitié des répondants conviennent que les hommes qui ont des
enfants hors mariage devraient les soutenir de la même façon que les enfants nés dans
le mariage (F: 51,9%, H: 61,0%). Moins d’un tiers ont convenu que, si une femme de leur
famille tombait enceinte hors mariage, ils voudraient que cette grossesse demeure
secrète (F: 30,2%, H: 23,9%).
•
14,9% des femmes et 21,4% des femmes conviennent que les femmes pauvres non
mariées qui ont des relations sexuelles en échange de nourriture méritent le même
respect que n’importe qui d’autre.
Il n’y a pas de fortes variations entre les répondants femmes et hommes, entre les groupes
d’âge, entre le niveau d’éducation et entre le groupe d’intervention et de contrôle.
40
Tableau 14 Perceptions des jeunes sur les grossesses chez les femmes non mariées
Les femmes non
Les femmes qui
Les femmes mariées,
mariées qui sont
tombent enceintes
Si une femme de ma
Mettre une fille
en cas de viol, ne
pauvres et qui ont des
sans être mariées
famille tombait
enceinte hors du
doivent pas en parler, Si une fille non mariée
sont considérées
enceinte sans être
mariage est une
rapports sexuels en
surtout quand elles
tombe enceinte, c'est
échange de nourriture
comme des femmes
mariée, je
cause de honte pour
ont des enfants et que sa faute si on l'évite
ont droit au même
libres et perdent le souhaiterais que cela la famille du garçon /
leur mari / partenaire
respect que n'importe
respect dans la
reste secret.
homme
est encore en vie
communauté.
qui d'autre.
Les hommes qui ont
des enfants hors du
mariage devraient les
soutenir de la même
façon que les enfants
nés au sein du
mariage.
N
Sexe
Femme
83.8%
30.2%
85.2%
33.4%
59.9%
14.9%
51.9%
728
Homme
82.5%
23.9%
85.7%
33.5%
61.6%
21.4%
61.0%
464
15-19
84.9%
27.6%
86.0%
34.2%
62.4%
15.8%
54.8%
668
20-24
81.3%
27.7%
84.7%
32.6%
58.3%
19.7%
56.7%
524
Célibataire
83.2%
27.8%
85.5%
33.5%
62.0%
16.5%
57.3%
825
Marié/concubinage
88.8%
28.8%
88.0%
33.7%
67.1%
21.7%
43.6%
230
En relation
75.4%
25.2%
81.6%
32.1%
41.1%
17.6%
62.5%
125
Divorcé/veuve
92.8%
28.9%
78.3%
42.2%
78.3%
27.7%
14.5%
10
Aucune
88.9%
31.3%
79.6%
37.7%
65.6%
26.2%
50.4%
147
Primaire
86.8%
29.4%
86.1%
36.9%
62.3%
18.4%
48.2%
583
Secondaire
78.3%
24.6%
85.9%
29.8%
57.9%
14.6%
64.5%
458
Tertiaire
Intervention /
contrôle
Zone d'intervention
94.4%
44.4%
100.0%
0.0%
50.0%
17.6%
38.9%
4
83.0%
28.5%
84.5%
33.0%
60.4%
17.0%
56.3%
980
Zone de contrôle
85.3%
22.4%
91.4%
35.9%
61.9%
20.3%
51.5%
212
Bururi
81.1%
31.3%
85.0%
35.1%
61.4%
16.4%
59.5%
247
Cankuzo
88.9%
22.3%
82.6%
31.6%
64.3%
25.5%
47.1%
86
Karusi
78.8%
22.5%
85.2%
29.4%
59.9%
20.1%
62.0%
179
Makamba
82.2%
29.2%
81.3%
28.1%
57.5%
16.9%
61.1%
176
Rutana
86.7%
31.1%
91.7%
37.6%
57.8%
15.1%
48.5%
140
Ruyigi
85.7%
30.3%
80.6%
36.2%
63.4%
12.1%
49.7%
152
Gitega
87.3%
27.5%
90.2%
34.4%
60.5%
20.5%
55.6%
163
Mwaro
79.0%
6.2%
95.1%
40.7%
66.7%
19.8%
38.3%
49
Âge
Etat civil
Scolarité
Province
41
4.3
Utilisation des services de SSR
Utilisation et barrières d’accès aux services de SSR
Les jeunes sont souvent confrontés à des barrières importantes pour accéder aux services
de SSR et ces barrières peuvent être différentes de celles éprouvées par des femmes et
hommes plus âgés en âge de procréer. L’accès aux services pour les jeunes peut également
dépendre en grande partie de l’appui qu’ils reçoivent de leurs réseaux sociaux comme leurs
parents ou d’autres adultes de la communauté pour accéder aux services. Il a été posé aux
répondants des questions sur leur utilisation des services de SSR et si les adultes de leur
entourage étaient favorables ou non l’accès des jeunes à ces services.
Dans notre échantillon de jeunes, seulement 23,8% des femmes ont rapporté avoir utilisé les
services de SSR pour 12,0% des hommes. La plupart des répondants qui ont déclaré avoir
utilisé les services de SSR appartenaient au groupe des 20-24 ans (33,3% contre 8,1% pour
le groupe des 15-19 ans). La majorité a utilisé ces services au cours des 12 derniers mois.
C’est principalement le groupe des personnes mariées/vivant ensemble qui ont déclaré
utiliser les services de SSR (74,2%), par rapport aux jeunes ayant une relation mais sans
vivre ensemble (23,0%) ou célibataires (6,7%). De plus, c’est le groupe des jeunes non
scolarisés qui ont répondu en plus grande proportion qu’ils ont déjà utilisés des services
SSRH (35,9%, contre 6,6% des jeunes scolarisés). Il n’y a pas de grandes différences entre
en les provinces.
Moins d’un tiers des jeunes répondants pensent que leurs parents/tuteurs ne les
encourageraient pas à accéder aux services de SSR (F: 29,3%, H: 26,3%), et environ un
tiers pensent que les autres personnes dans la communauté ne les encourageraient pas (F:
29,9%, M. 34,7%). Parmi les jeunes mariés ou concubins, aucun (0%) a pensé qu’ils ne
recevraient pas le soutien de leurs parents pour l’utilisation des services, et 22,4% pensent
que d’autres dans la communauté cependant n’apporte pas leur soutien à l’utilisation des
services SSRH par les jeunes.
42
Tableau 15 Utilisation et barrières d'accès aux services SSR
Utilisation
Sait où
N'a jamais
A déjà
d'un service
accéder à
utilisé un
utilisé un SSR dans les
des services
service SSR service SSR 12 derniers
SSR
mois
Parents / tuteurs Autres personnes
n'encouragent de la communauté
pas l'accès aux n'encouragent pas
services SSR l'accès aux services
pour les jeunes SSR pour les jeunes
N
Sexe
Femme
76.2%
23.8%
20.2%
23.8%
29.3%
29.9%
745
Homme
88.0%
12.0%
10.1%
11.7%
26.3%
34.7%
469
Âge
15-19
91.9%
8.1%
7.1%
8.0%
28.0%
35.3%
684
20-24
66.7%
33.3%
28.0%
33.2%
27.9%
27.6%
530
Etat civil
Célibataire
93.3%
6.7%
5.8%
6.7%
28.0%
33.8%
841
Marié/concubinage
25.8%
74.2%
63.0%
73.8%
0.0%
22.4%
234
En relation
77.0%
23.0%
20.2%
22.6%
29.0%
32.2%
127
Divorcé/veuve
7.2%
92.8%
56.6%
92.8%
9.2%
25.4%
10
Fréquentation scolaire
Jeunes scolarisés
93.4%
6.6%
5.9%
6.6%
26.7%
33.0%
633
Jeunes non-scolarisés
64.1%
35.9%
30.1%
35.7%
30.5%
30.1%
580
Bururi
83.7%
16.3%
13.7%
16.1%
27.8%
36.7%
249
Cankuzo
75.7%
24.3%
20.7%
23.6%
26.1%
28.0%
86
Karusi
73.7%
26.3%
24.6%
26.3%
29.2%
22.7%
183
Makamba
84.0%
16.0%
13.6%
16.0%
30.1%
39.0%
179
Rutana
81.9%
18.1%
16.0%
18.1%
30.5%
35.6%
146
Ruyigi
77.0%
23.0%
16.5%
23.0%
27.9%
33.3%
154
Gitega
85.1%
14.9%
12.6%
14.9%
23.4%
21.7%
168
Mwaro
87.7%
12.3%
11.1%
12.3%
23.0%
25.0%
49
Province
Utilisation des services de santé sexuelle et reproductive
Il était demandé aux jeunes répondants s’ils ont utilisé des services SSR dans les 12
derniers mois, à partir de la liste des services offerts dans le paquet. Pour les jeunes qui ont
déclaré avoir utilisé les services de SSR au cours des 12 derniers mois (F: 20,2%, H:
10,1%), les principaux services utilisés ont été le conseil et le dépistage du VIH (F: 15,7%, H:
6,9%), suivis par des informations et conseils sur le planning familial (F: 13,8%, H: 6,0%); et
par des informations et conseils sur la prévention du VIH, notamment l’utilisation du
préservatif (F: 12,7%, H: 6,5%).
Les trois services les plus utilisés par les répondants mariés ont été le conseil et le dépistage
du VIH (50,5%), l’information et le conseil pour le planning familial (44,6%), et la prévention
du VIH (38,8%). Pour les répondants « en relation », ce furent le conseil et le dépistage du
VIH (17,2%), la prévention du VIH (10,9%), et l’information et le conseil pour le planning
familial (10,8%). Parmi les répondants célibataires, les services les plus utilisés ont été la
prévention du VIH (4,3%), le planning familial (3,7%), et le conseil et dépistage du VIH
(3,5%).
La proportion des jeunes scolarisés utilisant des services SSR dans les 12 derniers mois
(30,1%) était plus élevée que celle parmi les non scolarisés (5,9%). Les services utilisés par
les jeunes non scolarisés étaient le CDV du VIH (23,9%) ; le conseil en PF (21,2%) et la
prévention du VIH (18,2%).
43
Tableau 16 Type de services SSR utilisé dans les 12 derniers mois
Sexe
Utilisation d'un service SSR dans les
12 derniers mois
Informations et conseils sur la prévention
du VIH, y compris l'utilisation du
Service de conseil et dépistage du VIH
Soins et assistance pour les jeunes vivant
avec le VIH / SIDA.
Informations et conseils sur la planification
familiale
Soins et assistance pour la violence
physique ou sexuelle
Diagnostic et traitement des IST/IAR
Âge
Etat civil
femme
homme
15-19
20-24
célibataire
20.2%
10.1%
7.1%
28.0%
5.8%
Marié/concub
en relation
inage
63.0%
20.2%
autre
56.6%
Fréquentation
scolaire
jeunes
jeunes nonscolarisés scolarisés
5.9%
30.1%
12.7%
6.5%
5.8%
16.0%
4.3%
38.8%
10.9%
20.5%
4.4%
18.2%
15.7%
6.9%
5.4%
20.9%
3.5%
50.5%
17.2%
42.2%
3.5%
23.9%
3.9%
4.3%
1.7%
7.0%
1.8%
13.4%
6.8%
0.0%
2.5%
6.2%
13.8%
6.0%
4.1%
19.1%
3.7%
44.6%
10.8%
27.7%
2.9%
21.2%
2.5%
1.8%
1.2%
3.6%
0.9%
8.8%
2.6%
0.0%
1.2%
3.6%
6.1%
2.8%
1.0%
9.7%
1.1%
19.8%
9.4%
6.0%
1.2%
9.7%
745
469
684
530
841
234
127
10
633
580
Bururi
15.8%
10.6%
6.6%
22.7%
8.2%
59.5%
14.3%
75.0%
10.0%
24.5%
Cankuzo
28.4%
7.7%
7.6%
37.7%
4.3%
67.6%
0.0%
0.0%
0.0%
40.3%
Karusi
31.3%
13.6%
10.2%
41.4%
9.1%
76.7%
35.7%
66.7%
4.3%
38.0%
Makamba
16.7%
9.1%
6.9%
24.6%
5.3%
66.7%
18.2%
18.2%
5.1%
37.2%
Rutana
18.0%
13.6%
5.8%
25.6%
4.2%
64.3%
26.3%
26.3%
7.4%
26.1%
Ruyigi
24.0%
5.1%
7.8%
31.2%
2.6%
51.2%
21.1%
33.3%
2.1%
25.8%
Gitega
13.4%
11.4%
6.5%
19.5%
3.9%
56.2%
14.6%
100.0%
2.3%
23.1%
Mwaro
17.4%
2.9%
3.5%
29.2%
1.6%
57.1%
0.0%
0.0%
2.1%
24.2%
N
Province
Pour les répondants qui ont déclaré avoir utilisé les services de SSR au cours des 12
derniers moins, la majorité l’ont fait dans les centres de santé (62,8%) et 19,4% dans un
hôpital. L’utilisation d’autres types de services (centres jeunes, poste secondaire, pharmacie,
centres confessionnels, etc.) est inférieure à 6%.
44
Tableau 17 Utilisation des services SSR, par type de prestataire
Lieu d'utilisation des services SSR
dans les 12 derniers mois
Informations et conseils sur la prévention
du VIH, y compris l'utilisation du
Service de conseil et dépistage du VIH
Soins et assistance pour les jeunes vivant
avec le VIH / SIDA.
Informations et conseils sur la
planification familiale
Soins et assistance pour la violence
physique ou sexuelle
Diagnostic et traitement des IST/IAR
Hôpital
Centre de
santé
Centre de
santé
confessionnel
Centre
jeune
Ecole
Organisation
de jeunes
Communauté
(par ex.
ASC)
19.4%
62.8%
2.4%
1.5%
2.7%
0.3%
5.4%
2.7%
5.7%
19.5%
55.0%
1.0%
1.4%
3.4%
0.0%
7.5%
4.3%
4.3%
19.9%
62.6%
2.0%
0.8%
3.2%
0.0%
6.0%
2.0%
2.4%
20.8%
54.4%
0.0%
1.2%
1.2%
0.0%
9.6%
3.7%
4.7%
18.2%
65.3%
0.9%
1.9%
1.9%
0.0%
0.0%
0.4%
5.0%
17.7%
56.1%
0.0%
0.0%
2.2%
2.2%
11.1%
0.0%
10.7%
Poste
Pharmacie /
Secondaire
kiosque
26.4%
59.2%
3.1%
0.0%
2.1%
0.0%
0.0%
3.1%
2.1%
Diagnostic de grossesse
16.3%
83.7%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
Soins prénatals
Soins périnatals / pendant
l'accouchement
Soins postnatals
Avortement et soins post-avortement (là
où ils sont légaux)
14.4%
85.6%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
38.5%
61.5%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
9.1%
90.9%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
62.5%
0.0%
0.0%
37.5%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
N
Province
Bururi
43
149
4
4
6
1
10
5
15
26.9%
44.8%
4.5%
0.0%
10.4%
0.0%
11.9%
3.0%
1.5%
Cankuzo
13.8%
89.7%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
3.4%
Karusi
5.6%
79.2%
0.0%
1.4%
1.4%
1.4%
2.8%
4.2%
6.9%
Makamba
29.5%
40.9%
2.3%
4.5%
2.3%
0.0%
4.5%
6.8%
4.5%
Rutana
17.5%
55.0%
10.0%
2.5%
0.0%
0.0%
10.0%
0.0%
5.0%
Ruyigi
24.8%
67.9%
0.0%
2.4%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
14.5%
Gitega
15.2%
78.8%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
3.0%
3.0%
6.1%
Mwaro
44.4%
44.4%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
11.1%
0.0%
0.0%
45
4.4
Taux de grossesse chez les adolescentes
Dans notre échantillon de jeunes âgés de 15 à 24 ans, 20,9% des femmes avaient un enfant
et 7,1% étaient enceintes. Le nombre moyen d’enfants des répondants de sexe féminin était
de 1,4. Moins d’hommes avaient déjà des enfants (5,0%) et avec un nombre moyen de 1,4.
Les répondants avec enfants figuraient principalement dans les groupes des 20-24 ans
(30,5% contre 2,3% dans le groupe des 15-19 ans). La majorité des répondants
mariés/vivant ensemble avaient déjà des enfants (71,6%) et environ un tiers en attendaient
un (31,8%). 16,9% des répondants en relation mais sans vivre ensemble ont rapporté avoir
des enfants. La prévalence des jeunes ayant déjà un enfant était plus élevée chez les non
scolarisés (32,3%) comparé aux scolarisés (1,5%).
Parmi les adolescentes (15-19), 6,1% ont déclaré avoir été enceintes au cours des 12
derniers mois, ce qui montre un taux de grossesse chez les adolescentes de 21 pour 1000.
La plus haute prévalence se trouvait parmi les jeunes mariés/concubins (73,9%), parmi les
jeunes non scolarisés (18,5%) et en pourcentages plus élevés à Ruyigi (16,5%) et Cankuzo
(14,3%).
Il a été demandé aux répondants qui avaient déjà un enfant ou qui étaient au moment de
l’enquête enceinte si la dernière grossesse était planifiée. Juste au-dessus de la moitié des
femmes ont répondu que leur grossesse passée ou courante était planifiée. Les taux de
réponse indiquant que la grossesse était non planifié étaient plus élevés parmi les jeunes
célibataires ou ceux dans une relation (respectivement 91,5% et 87,6%), et parmi les jeunes
scolarisés (79%). Il y avait aussi des différences entre les provinces dans la proportion de
grossesses non planifiées.
46
Tableau 18 Nb d’enfants, actuellement enceinte, et taux de grossesse chez les adolescentes
Actuellement
A déjà un enceinte (soi- Nombre
enfant
même ou la d'enfants
partenaire)
N
Grossesse dans Grossesses nonles 12 derniers
planifiées
mois chez les
(dernière
adolescentes
grossesse,
(N=407)
N=266*)
Sexe
Femme
20.9%
7.1%
1.4
745
6.1%
45.2%
Homme
5.0%
2.9%
1.4
469
15-19
2.3%
2.6%
1.0
684
20-24
30.5%
9.4%
1.5
530
Jeunes scolarisés
1.5%
0.0%
1.0
633
0.0%
79.0%
Jeunes non-scolarisés
32.3%
12.9%
1.5
580
18.5%
42.6%
Célibataire
2.1%
0.5%
1.0
841
1.3%
91.5%
Marié/concubinage
71.6%
31.8%
1.5
234
73.9%
32.1%
En relation
16.9%
1.9%
1.2
127
4.0%
87.6%
Divorcé/veuve
85.5%
14.5%
1.2
10
100.0%
43.4%
Zone d'intervention
15.0%
5.7%
1.4
997
6.6%
46.4%
Zone de contrôle
12.0%
4.3%
1.3
217
2.8%
28.6%
10.8%
2.2%
1.5
249
3.3%
55.9%
39.7%
Âge
6.1%
46.3%
44.0%
Fréquentation scolaire
Etat civil
Intervention/contrôle
Province
Bururi
Cankuzo
23.6%
7.4%
1.4
86
14.3%
50.0%
Karusi
19.8%
6.7%
1.4
183
9.6%
49.3%
Makamba
11.1%
3.3%
1.7
179
0.8%
47.5%
Rutana
12.4%
7.8%
1.6
146
2.9%
28.2%
Ruyigi
20.1%
11.8%
1.3
154
16.5%
42.7%
Gitega
11.1%
4.0%
1.3
168
1.3%
37.1%
Mwaro
14.8%
5.1%
1.2
49
6.9%
7.1%
* N = enceinte ou avec enfants
4.5
Planning familial
4.5.1
Connaissances du planning familial
Connaissances des méthodes contraceptives
Parmi les répondantes de l’échantillon, 97,1% des femmes non mariées sexuellement
actives ont rapporté connaître une méthode quelconque de contraception (et 96,4%
connaître une méthode moderne quelconque) ; 96,0% des femmes actuellement mariées
connaissaient une méthode quelconque de contraception (93,2% une méthode moderne
quelconque); et 85,2% des jeunes femmes qui n’avaient jamais eu de rapport sexuel (79,2%
une méthode moderne quelconque). Les connaissances étaient également élevées chez les
47
jeunes hommes: 90,0% pour ceux qui n’avaient jamais eu de rapport sexuel; 100% pour
ceux mariés; et 99,3% pour les hommes non mariés sexuellement actifs.
Il a été demandé aux répondants de nommer spontanément une méthode de contraception
(non proposée). Les méthodes les plus connues parmi les groupes sont les injections (83,3%
des femmes mariées); les pilules (86,3% des hommes mariés, 81,3% des femmes non
mariées sexuellement actives); les préservatifs masculins (90,7% des hommes non mariés
sexuellement actifs) et les implants (79,7% des femmes mariées).
L’abstinence totale est la principale méthode traditionnelle mentionnée par les jeunes, qu’ils
soient sexuellement actifs ou non, mariés ou non (entre 20,4% et 35,7%).
En général, les femmes mariées et les femmes non mariées sexuellement actives ont un
nombre moyen de méthodes connues qui va de 2,9 à 4,5 selon les provinces, tandis que les
femmes qui n’ont jamais eu de rapport sexuel en ont un nombre moyen qui va de 2,5 à 3,5.
De la même façon, les hommes mariés et les hommes non mariés sexuellement actifs en ont
un nombre moyen (qui va de 2,7 à 6,0) plus élevé que les hommes qui n’ont jamais eu de
rapport sexuel (2,6 à 3,9).
Tableau 19 Connaissances des méthodes contraceptives
Femme
Homme
n'a jamais eu
célibataire n'a jamais eu
célibataire
actuellement
actuellement
de rapports
sexuellement de rapports
sexuellement
mariée
marié
sexuels
sexuels
active
actif
N'importe quelle méthode
N'importe quelle méthode
moderne
Stérilisation féminine (ligature des
trompes)
Stérilisation masculine (vasectomie)
85.2%
96.0%
97.1%
90.0%
100.0%
99.3%
79.2%
93.2%
96.4%
87.4%
100.0%
98.0%
3.7%
4.8%
5.0%
3.0%
4.1%
8.1%
2.4%
3.6%
5.7%
1.6%
4.1%
6.8%
DIU - dispositif intra-utérin
35.5%
65.0%
57.5%
44.3%
60.3%
49.1%
Injection
57.9%
83.3%
74.2%
46.5%
69.2%
46.7%
Implants
44.5%
79.7%
58.7%
41.1%
69.4%
39.9%
Pilule
62.5%
80.4%
81.3%
59.5%
86.3%
73.0%
Préservatif masculin
54.0%
63.8%
67.5%
73.2%
87.7%
90.7%
Préservatif féminin
20.2%
30.0%
24.3%
33.9%
42.9%
55.3%
Diaphragme
2.4%
3.2%
7.9%
1.0%
2.1%
0.0%
Contraception d'urgence
N'importe quelle méthode
traditionnelle
Méthode de l'allaitement maternel et
de l'aménorrhée
Méthode des rythmes/ abstinence
périodique
Retrait (coït interrompu)
2.1%
0.8%
2.1%
0.8%
4.1%
0.0%
1.7%
2.0%
0.7%
0.5%
4.1%
4.1%
3.5%
4.7%
6.4%
6.0%
7.5%
6.1%
2.4%
3.2%
2.1%
1.9%
12.8%
8.1%
24.4%
20.4%
24.5%
27.8%
28.2%
35.7%
2.9
4.1
3.8
3.0
4.3
3.7
464
206
73
365
28
76
Bururi
2.6
4.0
3.9
2.7
2.9
4.1
Cankuzo
2.5
3.3
4.2
2.8
4.9
4.6
Karusi
3.5
4.5
4.5
3.6
3.9
4.5
Makamba
2.5
3.8
3.4
2.9
6.0
3.4
Rutana
2.9
4.3
3.0
3.1
5.2
3.3
Ruyigi
3.2
4.3
4.2
3.6
5.3
2.7
Gitega
3.0
4.7
2.9
2.6
3.3
3.3
Mwaro
2.6
4.8
4.0
3.9
5.0
5.0
Abstinence totale
Nombre moyen de méthodes
connues
N
Province
48
Exposition à l’information sur la PF et aux services PF
La moitié des adolescent(e)s (15-19 ans) de l’étude ont reçu des informations sur le planning
familial et la contraception à travers l’école (50,3%). Les sources suivantes d’information ont
été les pairs éducateurs (éducatrices: 14,2%, éducateurs: 11,6%), les centres de santé
(12,8%) les agents de santé communautaires (12,5%). Chez les jeunes adultes (20-24 ans),
les sources d’information ont été l’école (40,2%), suivie par les centres de santé (33,9%), les
agents de santé communautaires (22,6%) et les pairs éducateurs (féminins: 20,8%,
masculins: 12,8%).
Les tendances diffèrent selon le sexe, le statut matrimonial et le premier rapport sexuel.
•
Les femmes mariées ont reçu des informations sur le planning familial et la contraception
principalement à travers les centres de santé (70,6%), les hôpitaux (30%) et les agents
de santé communautaires (28,5%). Les principales sources d’information pour les
hommes mariés sont les mêmes (respectivement 54,9%, 27,7% et 31,1%).
•
Parmi les jeunes non mariés sexuellement actifs, les principales sources d’information
pour les femmes sur la PF et la contraception sont les centres de santés (38,5%), les
écoles (34,8%) et les pairs éducatrices (32,7%). Pour les hommes, les principales
sources sont l’école (51,6%), les pairs éducateurs (20,3%) et les centres de santé
(18,3%).
•
Parmi les jeunes qui n’ont jamais eu de rapport sexuel, les principales sources
d’information sont l’école (F: 53,2%, H: 55,3%), un pair éducateur du même sexe (F:
21,8%, H: 24,1%), et l’agent de santé communautaire (F: 12,4%, H: 14,0%).
Plus de la moitié des répondants ont déclaré avoir été exposés aux messages de la PF à
travers les mass médias (adolescent(e)s: 54,4%, jeunes adultes: 59,4%), et moins d’un quart
ont été exposés à travers une information imprimée (brochures, dépliants, livres). De façon
générale, la proportion d’hommes à déclarer avoir été exposés aux mass médias et à
l’information imprimée est plus élevée que celle de femmes.
Tableau 20 Exposition à l’information sur la PF et aux services PF
Âge
15-19
Femme
20-14
Homme
n'a jamais eu
célibataire n'a jamais eu
célibataire
actuellement
actuellement
de rapports
sexuellement de rapports
sexuellement
marié
mariée
sexuels
active
sexuels
actif
Hôpital
5.8%
17.0%
3.9%
30.0%
25.0%
5.9%
27.7%
16.7%
Centre de santé
12.8%
33.9%
10.5%
70.6%
38.5%
12.0%
54.9%
18.3%
Poste secondaire / kiosque
3.3%
6.1%
2.1%
6.2%
7.0%
5.8%
8.6%
5.7%
Centre de santé confessionnel
5.0%
8.1%
7.0%
7.3%
5.6%
4.4%
4.1%
11.2%
Ecole
50.3%
40.2%
53.2%
8.9%
34.8%
55.3%
11.6%
51.6%
Centre jeune
4.3%
3.6%
4.0%
2.4%
7.9%
3.9%
0.0%
4.1%
Agent de santé communautaire
12.5%
22.6%
12.4%
28.5%
28.5%
14.0%
31.1%
17.7%
Tradipraticien
1.3%
0.8%
0.7%
0.4%
2.1%
1.5%
0.0%
2.0%
Pair éducateur masculin
11.6%
12.8%
4.3%
2.7%
10.4%
24.1%
20.5%
20.3%
Pair éducateur féminin
14.2%
20.8%
21.8%
18.4%
32.7%
8.8%
9.2%
10.7%
Organisation de jeunes
5.6%
4.1%
3.3%
1.1%
9.3%
8.4%
0.0%
4.1%
54.4%
59.4%
54.7%
44.3%
46.8%
64.7%
57.6%
63.3%
15.0%
21.8%
15.1%
7.8%
11.3%
23.0%
20.5%
35.5%
684
530
464
206
73
365
28
76
Exposition à des messages PF
Médias (radio, télévision, journaux)
Informations imprimées
(brochures, dépliants, livres)
N (Tous les jeunes, 100%)
49
Méthode de planning familial préférée des jeunes
Il a été demandé aux jeunes interviewés leurs préférences en matière de méthodes de
planning familial en se basant sur la liste des principales méthodes existantes et disponibles.
La méthode préférée à travers les groupes d’âge et de sexe est l’abstinence : adolescent(e)s
(F : 70,3% ; M : 61,6%) et jeunes adultes (F : 47,1% ; M : 56,9%).
Les autres méthodes citées par ordre de préférence sont les préservatifs pour les hommes
(environ un sur cinq de tout âge), les injections et les implants pour les 20-24 ans. Pour les
adolescentes, les autres préférences sont le préservatif masculin (6,0%) et l’injection (7,9%);
et pour les femmes de 20-24 ans, les autres préférences sont les injections (14,2%) et les
implants (12,9%).
Tableau 21 Méthode préférée de planification familiale parmi les jeunes
Femme
Homme
15-19
20-24
15-19
20-24
Aucune méthode
2.8%
4.4%
3.4%
1.1%
Stérilisation féminine
0.1%
0.2%
0.2%
0.0%
Stérilisation masculine
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
DIU
0.7%
1.7%
2.0%
1.1%
Injection
7.9%
14.2%
2.5%
5.8%
Implants
4.4%
12.9%
2.6%
4.5%
Pilule
3.7%
4.7%
1.0%
3.7%
Préservatif masculin
6.0%
6.5%
25.4%
22.8%
Préservatif féminin
1.6%
1.5%
0.0%
2.5%
Diaphragme
0.3%
0.0%
0.0%
0.0%
Contraception d'urgence
0.3%
0.3%
0.2%
0.0%
Allaitement / aménorrhée
Méthode des rythmes/
abstinence périodique
Retrait (coït interrompu)
0.0%
0.7%
0.0%
0.0%
1.6%
3.0%
0.9%
1.4%
0.1%
2.5%
0.2%
0.0%
Abstinence totale
70.3%
47.1%
61.6%
56.9%
Méthode traditionnelle
0.0%
0.4%
0.0%
0.3%
Autre
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
4.5.2
Utilisation de contraceptifs
Utilisation de contraceptifs modernes
Il est attendu comme effet de ce projet une augmentation de l’utilisation de contraceptifs
modernes par les jeunes sexuellement actifs, résultant d’une augmentation des
connaissances sur le planning familial ainsi que de l’accès aux services de SSR. Les
hommes interviewés étaient invités à répondre selon les méthodes de contraception utilisées
par eux-mêmes (préservatif) ou par leur partenaire (toute autre méthode).
16,8% des jeunes femmes sexuellement actives et 12,3% des jeunes hommes sexuellement
actifs ont rapporté avoir utilisé une méthode contraceptive au cours des 12 derniers mois. Il
n’y a pas de différence selon les groupes dans la proportion de nouveaux adhérents. La
proportion des nouvelles adhésions pour des méthodes modernes était similaire entre les
50
jeunes scolarisés et les non scolarisés. Il y a quelques différences entre les provinces allant
de 29,0% de nouveaux adhérents à Karusi, 21,2% à Cankuzo et 18,7% à Makamba, 10,9%
à Rutana, 9,2% à Ruyigi et 9,0% à Bururi.
L’utilisation de contraceptifs modernes a été principalement rapportée pour les méthodes de
courte durée d’action. Excluant les préservatifs de la définition de méthode de courte durée
d’action, la proportion la plus élevée de nouveaux adhérents se trouve dans le groupe des
jeunes gens mariés/vivant ensemble (11,7%). En fait, les nouveaux adhérents chez les
célibataires et les jeune ayant une relation adhèrent principalement à l’utilisation du
préservatif (respectivement 11,3% et 10,0%).
Tableau 22 Nouvelles adhésions aux méthodes modernes de PF, 12 derniers mois
Taux d'adhésion parmis les jeunes sexuellement actifs
Tous
méthodes à méthodes à courte durée
méthodes
longue durée courte durée d'action sans préservatifs
permanentes
d'action
d'action
les préservatifs
N (jeunes
sexuellement
actifs)
Sexe
Femme
16.8%
0.0%
4.7%
12.1%
8.4%
3.7%
274
Homme
12.3%
0.0%
1.1%
11.2%
2.7%
8.5%
98
Âge
15-19
16.2%
0.0%
3.8%
12.4%
2.3%
10.2%
80
20-24
15.1%
0.0%
3.4%
11.6%
7.9%
3.7%
292
Fréquentation scolaire
Jeunes scolarisés
15.1%
0.0%
1.5%
13.6%
1.4%
12.3%
64
Jeunes non-scolarisés
13.7%
0.0%
3.0%
10.8%
6.5%
4.3%
213
15.0%
0.0%
3.1%
11.9%
0.6%
11.3%
79
Etat civil
Célibataire
Marié/concubinage
16.7%
0.0%
4.4%
12.3%
11.7%
0.6%
230
En relation
13.1%
7.2%
0.0%
0.0%
1.0%
7.2%
12.0%
0.0%
2.0%
0.0%
10.0%
0.0%
52
10
Divorcé/veuve
Province
Bururi
9.0%
0.0%
3.3%
5.7%
4.1%
1.6%
67
Cankuzo
21.2%
0.0%
7.7%
13.5%
9.6%
3.8%
35
Karusi
29.0%
0.0%
9.7%
19.3%
16.1%
3.2%
63
Makamba
18.7%
0.0%
0.0%
18.7%
4.0%
14.7%
49
Rutana
10.9%
0.0%
4.7%
6.3%
4.7%
1.6%
39
Ruyigi
9.2%
0.0%
0.0%
9.2%
4.6%
4.6%
61
Gitega
15.1%
0.0%
0.0%
15.1%
4.1%
11.0%
47
Mwaro
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
11
Utilisateurs et utilisatrices actuel(le)s de méthodes PF
Les utilisateurs et utilisatrices actuel(le)s regroupent les nouveaux adhérents (<12 mois) et
les personnes qui utilisent déjà un contraceptif moderne au moment de l’enquête. Dans notre
échantillon, 38% des femmes ont rapporté utiliser actuellement des contraceptifs modernes
et 41,7% des hommes. La principale méthode utilisée par les femmes mariées/en
concubinage est l’injection (14,0%), suivie par les implants (6,5%) et les préservatifs
masculins (3,9%).
51
Parmi les hommes mariés/en concubinage, la méthode déclarée comme étant la plus utilisée
(par leur partenaire) est l’injection (12,3%), suivie par les implants (8,2%) et le préservatif
masculin (8,2%).
Parmi les femmes et hommes non mariés sexuellement actifs, les méthodes préférées
rapportées étaient: le préservatif masculin (F: 11,8%, H: 11,7%); les implants (F: 5,0%) et le
retrait (F: 2,6%).
Tableau 23 Utilisation des méthodes de PF, par type de méthode et statut marital
Âge
Femme
Homme
actuellement célibataire
mariée / en sexuellement
concubinage
active
actuellement célibataire
marié / en sexuellement
concubinage
actif
15-19
20-24
tous
N'importe quelle méthode
25.8%
43.3%
38.0%
42.4%
30.2%
41.7%
47.5%
39.8%
N'importe quelle méthode
moderne
Stérilisation féminine
16.2%
20.0%
21.3%
24.3%
16.1%
14.5%
22.6%
11.7%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
Stérilisation masculine
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
DIU - dispositif intra-utérin
0.0%
0.5%
0.5%
0.8%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
Injection
1.5%
9.5%
9.7%
14.0%
2.2%
3.3%
12.3%
0.0%
Implants
3.8%
5.1%
6.0%
6.5%
5.0%
2.2%
8.2%
0.0%
Pilule
0.0%
1.3%
1.4%
2.2%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
Préservatif masculin
10.9%
7.1%
6.7%
3.9%
11.8%
10.7%
8.2%
11.7%
tous
Préservatif féminin
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
Diaphragme
0.8%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.5%
2.1%
0.0%
Contraception d'urgence
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
3.2%
1.7%
2.6%
0.0%
4.0%
11.6%
1.3%
0.0%
2.9%
2.7%
2.8%
2.6%
1.1%
4.1%
0.0%
0.0%
0.7%
0.8%
1.2%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
80
292
274
202
72
98
28
69
Méthodes traditionnelles
Méthode de l'allaitement maternel
et de l'aménorrhée
Méthode des rythmes / abstinence
périodique
Retrait (coït interrompu)
Autre méthode traditionnelle
N, sexuellement actifs (100%)
Raisons pour ne pas utiliser de contraceptifs lors du dernier rapport
Il a été demandé aux jeunes sexuellement actifs qui ont déclaré ne pas utiliser de méthodes
contraceptives les raisons pour lesquelles ils n’en utilisaient pas. Des réponses multiples
pouvaient être données. Près d’un tiers des femmes âgées entre 20-24 ans sexuellement
actives ont répondu que la raison est qu’elles voulaient encore des enfants (28,6%) ; 14,2%
qu’elles sont inquiètes des effets secondaires ; 112,0% que c’est contre leurs convictions
religieuses ; et 11,1% parce que leurs conjoints désapprouvent. La raison « je n’étais pas
informée des méthodes de contraception » a principalement été évoquée par des hommes
qui n’utilisent pas de contraception (adolescent(e)s : 18,8% ; jeunes hommes : 7,9%). Au
total, 15,3% des jeunes interviewés ont répondu qu’ils n’utilisent pas de méthode de
contraception parce que la méthode n’était pas disponible.
52
Tableau 24 Raisons pour ne pas utiliser de contraceptifs lors du dernier rapport
Femme
Homme
15-19
20-24
15-19
20-24
Cela va à l'encontre de mes croyances religieuses
4.0%
12.0%
32.6%
12.7%
Mon conjoint / partenaire désapprouve
6.3%
11.1%
12.5%
2.6%
Les effets secondaires m'inquiètent
5.4%
14.2%
12.5%
1.1%
Je veux davantage d'enfants
21.8%
28.6%
0.0%
11.5%
Je ne suis pas d'accord avec la contraception
0.0%
2.9%
0.0%
4.2%
Cela me gêne pendant les rapports sexuels
Je n'ai pas réussi à demander / négocier l'usage
d'un contraceptif avec mon partenaire
Cela réduit la satisfaction / le désir sexuels
Je n'étais pas au courant de l'existence des
contraceptifs
Aucune méthode disponible à ce moment-là
2.7%
0.6%
0.0%
3.2%
4.0%
6.4%
3.5%
3.2%
0.0%
1.8%
8.3%
3.9%
4.0%
5.9%
18.8%
7.9%
12.1%
3.5%
23.6%
21.9%
Je ne savais pas où me procurer des contraceptifs
0.0%
1.2%
0.0%
1.8%
Autre (préciser) : ______________
30.7%
16.6%
8.3%
27.1%
Je n'en avais pas besoin / n'en voulais pas
0.0%
4.0%
4.2%
0.0%
Utilisation de contraceptifs lors du dernier rapport sexuel
L’utilisation de la contraception lors du dernier rapport sexuel chez les jeunes sexuellement
actifs (N=372) permet de comprendre comment les jeunes sont désireux et capables d’éviter
une grossesse non souhaitée, sur la base de leur comportement déclaré.
Comme résumé dans le Tableau 25, 22,8% des jeunes femmes et 30,3% des jeunes
hommes ont rapporté l’utilisation d’un contraceptif moderne lors de la dernière relation
sexuelle. Il n’y a pas de grandes différences selon le groupe d’âge, la fréquentation scolaire
ou le statut matrimonial. Sur les jeunes qui ont rapporté avoir utilisé un contraceptif lors du
dernier rapport sexuel, ce sont principalement des méthodes à courte durée d’action
(F:17,8%; M: 29,2%), parmi lesquelles une proportion était le préservatif (F: 8,7%; M:
25,4%). L’utilisation du préservatif lors du dernier rapport sexuel était plus élevée parmi les
jeunes scolarisés (22,0%) ; et parmi les jeunes en relation mais vivant séparément (27,6%)
et les jeunes célibataires (22,5%). Il y a également des différences selon les provinces, avec
la province de Karusi qui a un taux d’utilisation de contraceptif (toutes méthodes confondues)
de 40,8%, puis Cankuzo (28,8%), Makamba (26,7%) bien au-dessus des provinces de
Gitega (15,1%) et Mwaro (6,3%).
53
Tableau 25 Utilisation d'un contraceptif lors du dernier rapport sexuel
Méthode
Tous
à longue
Sterilisation
durée
d'action
à courte
durée
d'action
à courte
durée
préservatifs
d'action sans
préservatif
N (jeunes
sexuellement
actifs)
Sexe
Femme
22.8%
0.0%
4.9%
17.8%
9.9%
8.7%
274
Homme
30.3%
0.0%
2.2%
29.2%
3.8%
25.4%
98
15-19
22.1%
0.0%
2.3%
19.9%
2.3%
17.6%
80
20-24
26.1%
0.0%
4.6%
22.0%
9.7%
13.0%
292
24.9%
0.0%
1.5%
23.4%
2.1%
22.0%
64
11.6%
308
Âge
Fréquentation scolaire
Jeunes scolarisés
Jeunes non-scolarisés
25.3%
0.0%
4.8%
20.9%
9.8%
25.0%
23.7%
32.7%
0.0%
0.0%
0.0%
1.9%
6.1%
1.0%
23.1%
18.3%
31.7%
1.3%
13.3%
4.1%
22.5%
5.7%
27.6%
79
230
52
7.2%
0.0%
7.2%
0.0%
0.0%
0.0%
10
Etat civil
Célibataire
Marié/concubinage
En relation
Divorcé/veuve
Province
Bururi
22.1%
0.0%
4.9%
17.2%
5.7%
11.5%
67
Cankuzo
28.8%
0.0%
5.8%
23.1%
13.5%
11.5%
35
Karusi
40.8%
0.0%
9.7%
31.1%
17.2%
13.9%
63
Makamba
26.7%
0.0%
0.0%
26.7%
4.0%
24.0%
49
Rutana
20.3%
0.0%
4.7%
18.7%
4.7%
14.1%
39
Ruyigi
22.9%
0.0%
2.3%
20.6%
5.7%
16.0%
61
Gitega
15.1%
0.0%
0.0%
15.1%
5.5%
9.6%
47
Mwaro
6.3%
0.0%
0.0%
6.3%
6.3%
0.0%
11
Perception de sa propre efficacité à négocier les rapports sexuels et l’utilisation de
contraception
Il a été posé trois questions aux répondants afin d’évaluer leur perception de leur propre
efficacité à être abstinents ou à négocier et utiliser des contraceptifs. Les jeunes peuvent
disposer de connaissances sur les risque des grossesses non désirées et des infections
sexuellement transmissibles, et leur accès aux services de SSR peut être accru, un facteur
important est leur capacité à contrôler et à négocier leurs préférences et souhaits en ce qui
concerne la santé sexuelle et reproductive.
•
Il a été demandé aux jeunes d’estimer s’ils pouvaient facilement arrêter les choses si leur
partenaire voulait avoir un rapport sexuel et qu’eux-mêmes ne le voulaient pas vraiment.
66,8% des femmes ont répondu oui, ce qui laisse un tiers d’entre elles penser qu’elles ne
pourraient pas arrêter les choses et éviter d’avoir un rapport sexuel. La proportion
d’hommes à répondre oui est plus élevée à 78,8%, un quart pensant qu’ils ne pourraient
pas arrêter les choses. Il y a quelques différences selon le statut civil : les jeunes
célibataires et ceux en relation avaient tendance à percevoir leur propre efficacité à
utiliser un contraceptif ou l’abstinence, comparés aux jeunes mariés.
•
Il a été demandé aux jeunes « si mon partenaire et moi voulons avoir un rapport sexuel
et que je veux me protéger, je peux toujours le/la convaincre d’utiliser une protection
54
contre la grossesse et les IST ». Environ deux tiers des répondants ont répondu
positivement (F: 61,0%; H: 76,6%), un tiers ne se sentant pas suffisamment habilités à
négocier l’utilisation d’une protection. Les jeunes mariés/concubins ont rapporté la
perception de leur propre efficacité à des taux inférieurs (58,9%) à ceux des jeunes
célibataires (72,6%) et des jeunes ayant une relation (78,7%). Les différences sont
notables selon les provinces, avec des proportions d’auto-efficacité perçue plus faibles à
Cankuzo (47,3%) et Mwaro (53,3%) par rapport à Ruyigi par exemple (75,1%).
•
Enfin, il a été demandé aux jeunes si parfois ils finissaient par avoir un rapport sexuel
sans protection avec un partenaire car ils n’arrivent pas à arrêter les choses à temps. Un
tiers des répondants ont convenu de cet énoncé (F: 32,0%; H: 33,2%). Il n’y a pas de
fortes différences selon le groupe d’âge, le statut matrimonial et les provinces.
Tableau 26 Perception de sa propre efficacité à négocier les rapports sexuels et l’utilisation de
contraception
Si mon /ma partenaire
veut avoir des rapports
sexuels et que je ne le
veux pas vraiment, je
peux facilement arrêter
les choses de telle sorte
que nous n'ayons pas
de rapports sexuels
Si mon/ma partenaire et
moi voulons avoir des
rapports sexuels et que
je veux me protéger, je
peux toujours le/la
convaincre d'utiliser une
protection (contres les
grossesses et les IST)
Parfois, je me retrouve
à avoir des rapports
sexuels sans protection
avec mon/ma partenaire
ou un/e ami/e parce que
je n'arrive pas à arrêter
les choses à temps
Femme
66.8%
61.0%
32.0%
Homme
78.8%
76.6%
33.2%
15-19
70.6%
67.1%
38.6%
20-24
70.8%
66.0%
30.5%
Célibataire
79.1%
72.6%
25.3%
Marié/concubinage
64.8%
58.9%
38.0%
Sexe
Âge
Etat civil
En relation
76.8%
78.7%
27.8%
Divorcé/veuve
61.0%
53.8%
22.6%
Bururi
79.3%
67.8%
25.7%
Cankuzo
69.6%
47.3%
29.1%
Karusi
65.4%
68.5%
34.9%
Makamba
68.8%
62.2%
28.4%
Rutana
67.7%
67.2%
47.6%
Ruyigi
75.4%
75.1%
35.6%
Gitega
62.9%
72.1%
27.1%
Mwaro
68.8%
53.3%
37.5%
Province
55
Fournisseurs de services PF
Avec la hausse de la sensibilisation des jeunes aux méthodes du planning familial, il est
impératif que les jeunes sachent où ils peuvent accéder à ces services et que les
fournisseurs soient en mesure d’offrir les services et méthodes de contraception désirés.
Dans notre échantillon, et en examinant les méthodes contraceptives les plus utilisées selon
les déclarations des jeunes, le centre de santé est le principal fournisseur d’injections
contraceptives (70,5%), d’implants (81,5%) de pilules (100%) et de contraception d’urgence
(100%). L’hôpital est le deuxième principal fournisseur de ces produits (25,3% d’injections et
18,5% d’implants). Chez les jeunes qui ont rapporté utiliser des préservatifs comme méthode
contraceptive, 14,5% ont déclaré les avoir obtenus auprès du centre de santé, 13,7% à la
pharmacie, 9,7% auprès de l’hôpital et 9,3% d’un agent de santé communautaire. Les
centres jeunes n’ont pas été signalés par les jeunes comme étant un fournisseur de
préservatifs.
Tableau 27 Fournisseurs de services PF
Préservatif Préservatif Diaphragm Contraception
masculin
féminin
e
d'urgence
DIU
Injection
Implants
Pilule
Hôpital
50.0%
25.3%
18.5%
0.0%
9.7%
0.0%
0.0%
0.0%
16
Centre de santé
N
50.0%
70.5%
81.5%
100.0%
14.5%
0.0%
100.0%
0.0%
52
Centre de santé confessionnel
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0
Agent de santé communautaire
0.0%
2.3%
0.0%
0.0%
9.3%
0.0%
0.0%
0.0%
4
Poste secondaire / kiosque
0.0%
1.9%
0.0%
0.0%
6.0%
0.0%
0.0%
0.0%
3
Centre jeune
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0
Organisation de jeunes
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0
Pharmacie
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
13.7%
0.0%
0.0%
0.0%
4
4.5.3
Qualité des conseils du planning familial
La sensibilisation accrue au planning familial nécessite des conseils du planning familial
adaptés pour que les jeunes fassent des choix éclairés sur leur sexualité et leur santé
sexuelle et reproductive. Parmi les répondants qui ont rapporté utiliser un moyen de
contraception moderne, il a été demandé si ces jeunes ont reçu des informations sur
comment utiliser la méthode ; sur les potentiels effets secondaires ou des problèmes liés à la
méthode ; sur ce qu’il faut faire en cas d’effets secondaires ; sur les autres méthodes
existantes ; et finalement sur le suivi.
Parmi les répondants qui utilisent l’injection, seule la moitié avait été informée des effets
secondaires (54,8%) et de ce qu’il faut faire dans le cas où ils apparaissent (50,2%). Les
utilisateurs qui ont choisi les implants ont été davantage informés des effets secondaires
(70,4%) et de ce qu’il faut faire dans le cas où ils apparaissent (70,4%).
56
Tableau 28 Choix éclairé
A été
A été
informé(e) sur
A été
A reçu une
les effets
informé(e) sur informé(e) sur
explication
secondaires ou ce qu'il faut
les autres
sur comment
sur des
faire en cas méthodes qui
utiliser la
problèmes liées
d'effets
peuvent être
méthode
à la méthode
secondaires
utilisées
utilisée
Stérilisation féminine
DIU - dispositif intra-utérin en cuivre
Injection
Implants
A été
informé(e)
sur le suivi
Score
1-5
N
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
-
100.0%
50.0%
50.0%
100.0%
100.0%
4.0
2
74.7%
54.8%
50.2%
65.5%
89.3%
3.3
39
19
-
96.3%
70.4%
70.4%
88.9%
74.1%
4.0
100.0%
100.0%
100.0%
84.8%
84.8%
4.7
Contraception d'urgence
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
-
-
Préservatif
52.8%
29.8%
29.8%
44.0%
34.3%
1.9
26
66
49
47
56
60
84
Pilule
N
4.5.4
6
Besoin et demande de planning familial
Avec l’augmentation de la sensibilisation aux méthodes et services du planning familial, on
s’attend à une demande croissante chez les femmes d’espacement des naissances et de
prévention des grossesses non désirées.
Définitions:
Dans cette étude, nous n’avons pas utilisé la définition standard de besoin non satisfait pour
le PF du fait que notre échantillon est constitué de jeunes femmes de moins de 24 ans et
non de femmes dans la totalité de leurs années de procréation. Notre définition
d’« utilisateurs potentiels » est proche de celle de « besoin non satisfait » car elle interroge
sur les raisons de la non utilisation de contraceptifs, y compris les souhaits futurs de
grossesse, au lieu d’interroger sur le souhait d’espacer ou de limiter les naissances un
échantillon de jeunes femmes qui sont pour la plupart nullipares. Pour les mêmes raisons,
nous ne présentons pas la « demande totale », mais plutôt la « demande potentielle » qui
concerne la population des jeunes de 15 à 24 ans.
Utilisateurs potentiels: toutes les femmes sexuellement actives de l’échantillon qui n’utilisent
actuellement pas une méthode contraceptive moderne, qui ne souhaitent pas tomber
enceintes, ne sont pas contre l’utilisation de contraceptifs modernes et ne sont pas
actuellement enceintes avec une grossesse planifiée.
Non utilisateurs: toutes les femmes sexuellement actives qui veulent être enceintes, qui sont
contre l’utilisation de contraceptifs modernes ou qui sont actuellement enceintes avec une
grossesse planifiée.
Demande potentielle de PF: les femmes sexuellement actives qui utilisent actuellement un
contraceptif moderne et les « utilisateurs potentiels » constituent la demande potentielle de
planning familial.
Dans notre échantillon, nous trouvons une demande potentielle (voir la définition ci-dessus)
pour le planning familial de 67,1% parmi les femmes sexuellement actives et de 71,3% parmi
les hommes sexuellement actifs. Le groupe d’utilisateurs potentiels représente 46,1% des
femmes sexuellement actives et 57,9% des hommes sexuellement actifs.
57
En ce qui concerne le statut matrimonial, les personnes mariées ont rapporté une demande
potentielle de 55,9% avec jusqu’à 32,3% d’utilisateur potentiels n’utilisant actuellement pas
de méthode. Les jeunes en relation mais ne vivant pas ensemble ont rapporté une demande
potentielle de planning familial de 83,9%, et 71,0% étaient des utilisateurs potentiels. Les
célibataires ont rapporté une demande potentielle de 82,8% et 69,0% étaient des utilisateurs
potentiels.
Chez les jeunes femmes enceintes ou puerpérales, la proportion d’utilisateurs potentiels était
de 45,7%, et la demande potentielle de 79,3%.
En ce qui concerne les provinces, les variations de l’équilibre entre la demande potentielle et
les utilisateurs potentiels n’utilisant actuellement pas de méthode étaient plus faibles dans
certaines provinces de la zone d’intervention, comme Rutana (57,6% d’utilisateurs potentiels
pour 69,7% de demande potentielle) et Karusi (40,3% d’utilisateurs potentiels, 68,5% de
demande potentielle).
Tableau 29 Utilisateurs potentiels et actuels de méthodes modernes parmi les jeunes
sexuellement actifs
Utilisateurs
potentiels de
méthodes
modernes
Utilisateurs
actuels de
méthodes
modernes
Aucune
demande
pour des
méthodes
modernes
Demande
potentielle
pour des
méthodes
modernes
N,
sexuellement
actifs
Femme
46.1%
21.3%
31.4%
67.1%
279
Homme
57.9%
14.5%
21.6%
71.3%
104
15-19
50.8%
16.2%
28.1%
66.1%
85
20-24
49.8%
20.0%
28.1%
69.3%
298
Célibataire
69.0%
15.0%
9.1%
82.8%
85
Marié/concubinage
32.3%
24.0%
42.5%
55.9%
234
En relation
71.0%
13.1%
15.1%
83.9%
53
Divorcé/veuve
49.4%
7.2%
43.4%
56.6%
10
Enceinte ou post-partum
45.7%
33.5%
20.7%
79.3%
89
Bururi
59.8%
15.6%
24.6%
75.4%
67
Cankuzo
35.7%
28.8%
30.4%
62.5%
37
Sexe
Âge
Etat civil
Province
Karusi
40.3%
30.0%
25.4%
68.5%
65
Makamba
50.0%
20.0%
26.9%
69.2%
51
Rutana
57.6%
12.5%
27.3%
69.7%
41
Ruyigi
41.6%
13.8%
40.8%
54.8%
63
Gitega
64.9%
17.8%
16.2%
82.4%
48
Mwaro
43.8%
6.3%
50.0%
50.0%
11
174
84
114
258
N
58
Intentions d’utilisation future de contraception
Les actions de sensibilisation sur la contraception sont importantes pour inciter à prendre
des décisions éclairées qui peuvent avoir une incidence sur la sexualité et, par conséquent,
sur la santé sexuelle et reproductive des jeunes. Les intentions d’utilisation future de
contraception pour les jeunes sexuellement actifs n’utilisant actuellement aucune méthode
sont un indicateur pour la demande future, et donc pour l’offre qui a besoin de répondre à
cette demande.
Dans notre échantillon, la majorité des jeunes sexuellement actifs n’utilisant actuellement
aucune méthode ont rapporté avoir l’intention d’en utiliser, indépendamment du nombre
d’enfants vivants qu’ils ont. Cela est vrai pour 86,8% de ceux qui n’ont pas d’enfants, 67,0%
de ceux qui ont 1 enfant et 83,2% de ceux qui ont deux enfants vivants. La proportion de
jeunes déclarant ne pas être certains d’utiliser la contraception dans le futur était faible pour
le groupe des sans enfants (7,9%), plus élevée pour le groupe avec un enfant vivant (18,6%)
et de nouveau plus faible pour le groupe avec 2 enfants vivants (4,4%). La proportion de
jeunes rapportant n’avoir pas l’intention d’utiliser des méthodes de PF dans le futur était
faible : 5,3% des répondants sans enfants; 14,4% des répondants avec 1 enfant ; et 12,4%
des répondants avec 2 enfants.
Les intentions d’utiliser une méthode de PF dans le futur sont similaires selon le sexe (78%
des femmes et 82,4% des hommes), le groupe d’âge (84,5% des 15-19 ans et 78,2% des
20-24 ans), et les zones d’intervention et de contrôle (79,1% intervention et 85,2% contrôle).
Tableau 30 Intention d’utilisation future de contraception parmi les jeunes sexuellement actifs
non utilisateurs (1)
Nombre d'enfants vivants
0
1
2
3
86.8%
67.0%
83.2%
0.0%
7.9%
18.6%
4.4%
0.0%
5.3%
14.4%
12.4%
100.0%
118
83
20
1
Bururi
86.3%
60.0%
100.0%
100.0%
Cankuzo
86.7%
68.8%
68.8%
68.8%
Karusi
82.6%
66.7%
100.0%
100.0%
Makamba
93.3%
50.0%
90.0%
90.0%
Rutana
90.9%
88.9%
80.0%
0.0%
Ruyigi
80.2%
60.7%
50.0%
50.0%
Gitega
87.1%
86.7%
86.7%
86.7%
Mwaro
100.0%
80.0%
0.0%
0.0%
Oui, j'ai l'intention d'utiliser les méthodes
de PF
Incertain
Non, je n'ai pas l'intention d'utiliser les
méthodes de PF
N
Province
L’intention d’utiliser une méthode de PF dans le futur était similaire entre les femmes et les
hommes (F : 77,3% ; M : 85,2%), entre les groupes d’âge (84,5% pour les 15-19 ans et
78,2% pour les 20-24 ans), et entre la zone d’intervention et celle de contrôle (79,1% dans la
zone d’intervention et 85,2% dans la zone de contrôle).
59
Tableau 31 Intention d’utilisation future de contraception parmi jeunes sexuellement actifs non
utilisateurs (2)
Oui, j'ai l'intention
d'utiliser les
méthodes de PF
Incertain
Non, je n'ai pas
l'intention d'utiliser
les méthodes de PF
N
Femme
77.3%
12.3%
10.4%
159
Homme
85.2%
8.7%
6.1%
63
15-19
84.5%
12.5%
3.0%
59
20-24
78.2%
10.6%
11.2%
163
Zone d'intervention
79.1%
11.9%
9.0%
188
Zone de contrôle
85.2%
5.6%
9.3%
34
167
29
22
222
Bururi
77.9%
7.8%
14.3%
39
Cankuzo
77.4%
9.7%
12.9%
18
Karusi
80.0%
17.8%
2.2%
33
Makamba
84.0%
10.0%
6.0%
32
Rutana
87.5%
2.1%
10.4%
27
Ruyigi
70.1%
23.2%
6.6%
39
Sexe
Âge
Intervention/contrôle
N
Province
Gitega
87.0%
4.3%
8.7%
27
Mwaro
75.0%
12.5%
12.5%
7
4.5.5
Perceptions et croyances autour du planning familial
Le tableau 32 présente les résultats des perceptions et croyances présentes dans la
population de l’étude autour du planning familial qui pourraient représenter une menace pour
l’utilisation des services du PF. Les pourcentages représentent la proportion de répondants
qui sont soit pleinement d’accord soit partiellement d’accord avec les énoncés (5 éléments
de réponse).
Une grande proportion de notre échantillon de jeunes a déclaré que les méthodes
contraceptives étaient utiles pour l’espacement des naissances et pour éviter les grossesses
(F: 85,5%, H: 88,5%); qu’elles sont sûres, la qualité étant contrôlée par les autorités
sanitaires (F: 85,9%, H: 83,9%); que si un effet secondaire se produit, il peut être géré par un
fournisseur de soins de santé (F: 87,5%, H: 89,6%); et que la communauté peut faire
confiance aux professionnels de santé sur ce qu’ils disent au sujet des méthodes de contrôle
des naissances (F: 85,1%, H: 88,5%). Il n’y a pas de différences notables pour ces résultats
selon le sexe, le groupe d’âge, le niveau d’études, le statut matrimonial ou la zone
d’intervention/contrôle.
En dehors de ces perceptions rapportées, plus d’un tiers des répondants ont déclaré que les
enfants sont un don de Dieu et que l’on ne doit donc pas utiliser de contraception (F: 43,4%,
H: 29,8%), et que l’utilisation de contraceptifs est un pêché (F: 43,0%, H: 30,6%).
60
En outre, près de la moitié des répondants ont rapporté croire que les contraceptifs peuvent
diminuer la satisfaction sexuelle (F: 54,6%, H: 48,9%), et, dans des proportions similaires,
que l’utilisation de contraceptifs encourage l’infidélité (F: 54,1%, H: 47,9%). Une fois encore,
il n’y a pas de différences significatives pour ces indicateurs selon le groupe d’âge, le niveau
d’études, le statut matrimonial et les provinces.
61
Tableau 32 Perceptions et croyances autour de la planification familiale
On peut faire
Les méthodes
confiance à ce
Les
Si des effets
Les enfants
contraceptives
Les
que les
méthodes
secondaires
sont un don
L'utilisation
sont utiles
contraceptives
L'utilisation
contraceptifs
prefessionnels
se
de Dieu, il ne
de la
pour espacer sont sûres, la produisent, ils
de
peuvent
de santé de cette
faut donc pas
contraception
les
qualité est
peuvent être
contraceptifs diminuer votre
communauté
encourage
avoir recours
est un péché. satisfaction
disent sur les
naissances et contrôlée par gérés par un
à la
l'infidélité.
éviter les
les autorités prestataire de
sexeulle
méthodes de
contraception
grossesses
sanitaires
santé
contrôle des
naissances
N
Sexe
Femme
Homme
Âge
15-19
20-24
Scolarité
Aucune
Primaire
Secondaire
Tertiaire
Etat civil
Célibataire
Marié/concubinage
En relation
Divorcé/veuve
Intervention/contrôle
Zone d'intervention
Zone de contrôle
Province
85.5%
88.5%
85.9%
83.9%
87.5%
89.6%
43.4%
29.8%
43.0%
30.6%
54.6%
48.9%
54.1%
47.9%
85.1%
88.5%
668
443
82.8%
91.6%
82.7%
87.9%
87.9%
88.9%
39.0%
36.2%
41.4%
33.8%
53.1%
50.8%
50.5%
52.5%
86.1%
87.0%
604
507
90.9%
85.8%
86.5%
100.0%
86.5%
84.3%
85.1%
100.0%
82.8%
87.0%
90.7%
100.0%
44.7%
39.4%
34.9%
16.7%
40.4%
39.2%
35.1%
94.4%
52.5%
55.5%
46.4%
94.4%
44.2%
51.8%
51.6%
100.0%
85.2%
86.9%
86.2%
100.0%
136
543
436
4
84.7%
93.7%
90.9%
85.5%
83.7%
88.7%
88.5%
85.5%
89.0%
83.6%
92.1%
66.2%
37.4%
40.3%
35.7%
49.4%
39.1%
33.4%
36.9%
36.1%
51.7%
55.1%
48.6%
43.4%
51.7%
44.5%
60.5%
43.4%
86.1%
85.4%
91.3%
78.3%
757
227
124
10
86.4%
88.7%
84.2%
89.9%
88.2%
89.1%
37.4%
39.8%
37.6%
40.9%
52.9%
46.2%
51.7%
50.2%
85.6%
91.8%
908
203
221
Bururi
85.8%
82.3%
87.6%
37.9%
41.6%
60.8%
56.4%
86.2%
Cankuzo
82.8%
87.2%
86.3%
38.3%
30.8%
46.0%
43.3%
80.6%
81
Karusi
92.8%
82.9%
85.2%
37.5%
33.7%
48.1%
61.7%
82.9%
176
Makamba
80.5%
87.9%
90.1%
40.3%
41.6%
54.4%
49.2%
85.3%
156
Rutana
86.6%
83.6%
92.5%
29.6%
29.6%
52.3%
47.8%
86.9%
130
Ruyigi
89.3%
83.8%
87.6%
39.7%
40.1%
47.7%
42.8%
89.7%
144
Gitega
88.7%
88.8%
90.2%
39.3%
44.6%
49.4%
53.2%
91.2%
155
Mwaro
88.7%
93.5%
86.1%
41.6%
28.2%
33.3%
41.2%
93.8%
48
62
4.5.6
Taux et raisons pour la discontinuation
Il a été demandé aux femmes qui avaient déjà utilisé le planning familial – méthode moderne
ou naturelle - (N=100) si elles avaient déjà discontinué l’utilisation d’une méthode et, si oui,
les raisons de cette discontinuation. 34,0% des femmes âgées de 20 à 24 ans qui avaient
déjà utilisé le PF ont rapporté avoir discontinué le PF : 12,0% pour les injections, 9,6% pour
les pilules, 5,5% pour les préservatifs masculins, 4,0% pour les implants et 3,3% pour les
DIU.
Tableau 33 Discontinuation de méthodes contraceptives, par type de méthode
% qui discontinuent, par type de méthode moderne
% qui
N de
discontinuent
femmes qui
Préservatif parmi les femmes
ont
masculin qui ont déjà utilisé discontinué
la PF*
DIU
Injection
Implants
Pilule
15-19
0.0%
0.0%
0.0%
5.5%
14.5%
20.0%
4
20-24
3.3%
12.0%
4.0%
9.6%
5.5%
34.0%
37
3
14
5
12
8
41
Âge
N
* Inclus toutes les méthodes, modernes et naturelles
Diverses raisons pour la discontinuation ont été données par les femmes de ce sous-groupe
(N=41), dont « voulait tomber enceinte » (n=13), « effets secondaires/soucis de santé »
(n=10) et « pas pratique à utiliser » (n=6).
4.6
Violence interpersonnelle et basée sur le genre
La violence interpersonnelle et basée sur le genre est une grande préoccupation de santé
publique principalement à cause de la mortalité et de la morbidité liées aux agressions qui
pourraient avoir un éventuel impact sur la santé sexuelle et reproductive des jeunes. La
violence basée sur le genre est un indicateur des relations entre les sexes dans la
communauté ou les ménages, tout comme la violence interpersonnelle est un indicateur des
relations générationnelles dans le ménage ou la communauté (relation professeur – élève).
De telles relations peuvent influencer le processus décisionnel pour des aspects de la SSR,
notamment les grossesses, la prise de contraceptifs et l’accès général aux services de SSR.
Obtenir des informations sur la prévalence de violence interpersonnelle, basée sur le genre
et d’abus sexuels encouragera à fortifier la réponse dans la fourniture de services adéquats.
Définitions
La violence est définie par l’OMS comme « l’usage délibéré ou la menace d’usage délibérée
de la force physique ou du pouvoir contre soi-même, contre une autre personne ou contre un
groupe ou une communauté qui entraîne ou risque fort d’entraîner un traumatisme, un
décès, un dommage moral, un mal-développement ou une carence ». La violence peut être
de nature différente: physique, sexuelle, psychologique et basée sur la privation ou la
négligence.
63
La violence interpersonnelle fait référence à « la violence entre les individus et peut être
sous-divisée en deux catégories: la violence familiale et entre partenaires et la violence
communautaire. La première catégorie comprend la maltraitance des enfants, la violence
infligée par le partenaire et la maltraitance des personnes âgées tandis que la seconde se
décompose en la violence entre individus qui se connaissent ou ne se connaissant pas et
comprend la violence des jeunes, les agressions par des inconnus, la violence liée à des
crimes contre les biens et la violence sur le lieu de travail ou en milieu institutionnel ».
(Alliance pour la prévention de la violence de l’OMS)
La violence basée sur le genre comprend « tout acte de violence dirigé contre le sexe
féminin et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances
physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou
la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée
(Nations Unies, 1993).
Violence physique et sexuelle
Tel que présenté dans le tableau 34, environ un quart de notre échantillon a rapporté avoir
subi de la violence physique depuis l’âge de 15 ans, avec une proportion plus élevée chez
les hommes (32,1%) que chez les femmes (19,1%). 8,1% des hommes et 5,8% des femmes
de notre échantillon ont subi la violence physique au cours des 12 derniers mois. Les
auteurs de violence physique, identifiés par les répondants, sont principalement des
membres de la famille (près de la moitié des auteurs pour les répondants hommes) et des
professeurs (un peu moins de la moitié pour les répondants hommes) (voir Tableau 35).
26,0% des femmes et 8,6% des hommes de notre échantillon ont rapporté avoir subi de la
violence sexuelle au moins une fois dans leur vie. Parmi les femmes, 11,3% ont rapporté
avoir subi la violence sexuelle au cours des 12 derniers mois (contre 4,0% des hommes).
Les répondants ont principalement identifié comme auteurs de violence sexuelle un
ami/collègue/voisin (plus de la moitié parmi les répondantes femmes) ou leur
partenaire/mari/petit(e) amie(e) actuels (un tiers parmi les femmes entre 20 et 24 ans).
64
Tableau 34 Violence physique et sexuelle
A subi des
violences
physiques
A subi des
violences
physiques
dans les 12
derniers mois
A subi des
violences
sexuelles
A subi des
violences
sexuelles
dans les 12
derniers mois
Femme
19.1%
5.8%
26.0%
11.3%
742
Homme
32.1%
8.1%
8.6%
4.0%
466
15-19
23.2%
9.6%
15.4%
7.2%
680
20-24
25.8%
2.8%
23.7%
10.0%
528
Aucune
15.9%
4.4%
17.1%
6.7%
149
Primaire
24.9%
8.9%
18.1%
8.3%
598
Secondaire
25.2%
5.1%
18.8%
8.7%
457
Tertiaire
50.0%
0.0%
94.4%
16.7%
4
Jeunes scolarisés
25.6%
5.2%
21.1%
9.5%
434
Jeunes non-scolarisés
25.2%
8.1%
18.2%
8.1%
630
Célibataire
24.8%
7.9%
18.2%
8.2%
837
Marié/concubinage
20.3%
1.3%
19.2%
5.0%
232
En relation
26.2%
5.9%
24.8%
14.2%
127
Divorcé/veuve
21.7%
0.0%
7.2%
7.2%
10
Bururi
24.6%
6.8%
23.3%
8.8%
248
Cankuzo
22.5%
2.9%
17.9%
9.3%
85
Karusi
29.4%
8.9%
21.9%
10.9%
183
Makamba
30.9%
6.5%
19.1%
9.0%
179
Rutana
19.1%
7.7%
12.9%
6.1%
143
Ruyigi
19.7%
4.8%
16.9%
7.3%
153
Gitega
20.6%
7.6%
14.9%
6.5%
168
Mwaro
19.8%
4.9%
19.8%
8.6%
49
287
84
216
95
N
Sexe
Âge
Scolarité
Fréquentation scolaire
Etat civil
Province
N
* définition de la violence sexuelle: rapports sexuels forcés
65
Tableau 35 Auteurs de la violence interpersonnelle
Pourcentage de jeunes ayant subi
des violences physiques
femme
homme
Pourcentage de jeunes ayant subi
des violences sexuelles
femme
homme
N (toutes
violences)
15-19
20-24
15-19
20-24
15-19
20-24
15-19
20-24
Partenaire actuel / épou-se / petit-e ami-e
2.3%
4.1%
3.0%
7.1%
20.4%
35.3%
3.3%
11.2%
Ancien partenaire / épou-se / petit-e ami-e
4.5%
8.1%
2.0%
3.1%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
13
Membre de la famille
63.8%
61.3%
56.8%
40.5%
4.5%
4.7%
0.0%
6.7%
174
67
Ami / collègue / voisin
2.7%
6.1%
6.2%
7.5%
63.1%
49.9%
92.7%
58.4%
139
Enseignant
39.0%
29.9%
40.3%
48.5%
1.3%
4.9%
0.0%
0.0%
117
Employeur / quelqu'un au travail
0.0%
0.0%
0.0%
0.8%
0.0%
1.5%
0.0%
0.0%
2
Police / Militaire
0.0%
1.0%
1.5%
3.1%
1.8%
2.2%
0.0%
0.0%
8
Chef religieux
6.6%
9.6%
14.9%
17.8%
0.0%
0.5%
0.0%
0.0%
39
Autre
4.0%
3.6%
7.9%
10.4%
20.6%
9.6%
4.0%
21.6%
51
81
62
83
61
84
93
17
22
N
Parmi les jeunes qui ont rapporté avoir subi une violence sexuelle, il leur a été demandé si
ils/elles ont parlé de ce qu’il leur est arrivé à quelqu’un. Les réponses pouvaient être
multiples. Parmi les répondants qui ont rapporté avoir subi une violence sexuelle au cours
des 12 derniers mois (N=95), 52,5% ont déclaré avoir parlé à quelqu’un. La grande majorité
(49,5%) a parlé à un ami ou à un membre de la famille, 1,2% a rapporté en avoir parlé à leur
partenaire, et personne n’a déclaré avoir parlé à un professionnel de santé ou un autre
professionnel (association).
Tableau 36 Divulgation d’un acte de violence sexuelle
% qui a parlé à
quelqu'un
N
52.5%
50
49.5%
46
Partenaire
1.2%
2
Professionnel de la santé
0.0%
95
Autre professionnel (association)
0.0%
95
A parlé à quelqu'un
À qui:
Membre de la famille / ami
Croyances liées à la violence interpersonnelle et basée sur le genre
Les normes culturelles et les comportements genrés, telles que l’acceptation de certains
types de violence, contribuent à la perpétuation de la violence aux niveaux du ménage et de
la communauté. Un pourcentage significatif de répondants de la population étudiée a justifié
la violence interpersonnelle ou basée sur le genre dans certaines circonstances.
Violence basée sur le genre
•
Environ un quart de l’échantillon est totalement ou partiellement d’accord pour dire
qu’il y a des moments où une femme mérite d’être battue (F: 25,7%, H: 24,5%). Les
répondants qui n’ont pas bénéficié de scolarité sont d’accord dans une proportion
plus importante que les répondants ayant suivi des études primaires ou secondaires
66
(respectivement 34,5%, 29,4% et 19,2%). Les accords des répondants selon les
provinces vont de 17,9% à Gitega à 37,1% à Cankuzo.
•
48,0% des femmes et 39,2% des hommes ont déclaré qu’une femme devrait tolérer
la violence pour préserver l’unité de sa famille. Il existe des différences selon le
niveau d’études (aucune: 58,4%; études primaires: 53,6%; études secondaires:
32,8%).
•
63,0% des femmes et 56,0% des hommes conviennent qu’il est normal qu’un homme
batte sa femme si elle lui est infidèle. Les différences selon le niveau d’études sont
les suivantes : aucune : 72,5%; études primaires : 65,5%; études secondaires :
52,8%.
•
44,2% des femmes et 32,8% des hommes conviennent qu’un homme peut frapper sa
femme si elle ne veut pas avoir de rapport sexuel avec lui. Les différences selon le
niveau d’études sont les suivantes : aucune: 50,5%; études primaires: 45,4%; études
secondaires: 31,6%.
•
Environ un tiers des répondant(e)s conviennent qu’un homme qui utilise la violence
contre sa femme est une affaire privée qui ne devrait pas être abordée en dehors du
couple (F: 33,2%, H: 28,6%). Il n’y a pas de grandes différences selon le sexe, le
groupe d’âge, le niveau d’études, le statut matrimonial ou les provinces.
Violence intergénérationnelle et interpersonnelle
•
49,7% des femmes et 37,4% des hommes conviennent qu’il est normal qu’un parent
batte une fille si elle tombe enceinte hors mariage. On trouve des variations selon le
niveau d’études des répondants entre ceux qui ne sont jamais allés à l’école et sont
d’accord à 51,4%, les répondants qui ont atteint le niveau primaire et sont d’accord à
52,2%, et ceux qui ont atteint le secondaire et sont d’accord à 36,5%. De même, les
accords des répondants varient selon les provinces de 37,9% à Cankuzo à 60,5% à
Mwaro.
•
Environ un quart de tous les répondants conviennent que si quelqu’un insulte un
homme, celui-ci doit défendre sa réputation avec force si nécessaire (F: 27,2%, M:
26,3%). Il n’y a pas de grandes différences selon le sexe, le groupe d’âge, le niveau
d’études, le statut matrimonial ou les provinces.
•
Environ un tiers de tous les répondants conviennent que si quelqu’un gaspille de
l’argent, il est normal qu’il/elle soit battu(e) (F: 36,4%, H: 33,3%). Les répondants qui
n’ont pas bénéficié d’une scolarité sont d’accord à 48,1% et ceux qui ont atteint le
niveau secondaire à 27,2%. Il n’y a pas de grandes différences selon le sexe, le
groupe d’âge, le niveau d’études, le statut matrimonial ou les provinces.
67
Tableau 37 Croyances liées à la violence interpersonnelle et VBG
Une femme doit
C'est normal
Il ya des fois où
C'est normal
tolérer la violence
qu'un parent batte
une femme
qu'un homme
pour préserver
une fille si elle
mérite d'être
batte sa femme si
l'unité de sa
tombe enceinte
battue
elle lui est infidèle
hors du mariage
famille
Si quelqu'un
insulte un
Une homme peut
battres sa femme homme, il doit
défendre sa
si elle ne veut pas
avoir de rapports réputation par la
sexuels avec lui
force si
nécessaire
Si une personne
gaspille de
l'argent, c'est
normal qu'elle
soit battue
Le fait qu'un homme
fasse usage de
violence contre sa
femme est une
question privée qui ne
doit pas être discutée
hors du couple
N
Sexe
Femme
25.7%
48.0%
63.0%
49.7%
44.2%
27.2%
36.4%
33.2%
731
Homme
24.5%
39.2%
56.0%
37.4%
32.8%
26.3%
33.3%
28.6%
465
15-19
25.5%
44.9%
60.7%
47.4%
39.8%
26.4%
34.2%
29.2%
670
20-24
24.9%
43.9%
59.6%
41.3%
38.9%
27.3%
36.3%
33.8%
526
Aucune
34.5%
58.4%
72.5%
51.4%
50.5%
33.6%
48.1%
37.2%
145
Primaire
29.4%
53.6%
65.5%
52.2%
45.4%
31.2%
40.4%
32.7%
590
Secondaire
19.2%
32.8%
52.8%
36.5%
31.6%
21.2%
27.2%
28.8%
457
Tertiaire
16.7%
0.0%
16.7%
0.0%
0.0%
16.7%
16.7%
16.7%
4
Célibataire
24.4%
42.0%
58.0%
45.4%
39.1%
26.1%
33.6%
31.1%
827
Marié/concubinage
29.1%
55.3%
70.5%
47.8%
37.9%
31.3%
39.8%
32.7%
232
En relation
24.1%
45.5%
59.1%
34.1%
41.3%
24.8%
37.6%
31.2%
125
Divorcé/veuve
50.6%
57.8%
92.8%
79.5%
72.3%
43.4%
57.8%
21.7%
10
26.0%
49.1%
58.6%
48.0%
41.1%
30.3%
38.9%
34.7%
246
Âge
Scolarité
Etat civil
Province
Bururi
Cankuzo
37.1%
41.7%
61.6%
37.9%
40.9%
25.4%
24.5%
29.3%
86
Karusi
28.8%
49.8%
61.9%
44.2%
38.7%
23.6%
35.2%
38.7%
180
Makamba
25.2%
36.7%
55.9%
39.3%
34.5%
24.0%
36.5%
29.9%
178
Rutana
22.8%
41.0%
57.3%
44.4%
41.1%
25.1%
32.2%
25.8%
142
Ruyigi
23.6%
44.4%
60.9%
44.1%
43.1%
31.5%
32.7%
32.4%
150
Gitega
17.9%
43.4%
67.6%
47.3%
36.4%
22.8%
37.1%
21.5%
165
Mwaro
18.5%
47.5%
65.4%
60.5%
39.7%
34.6%
37.0%
33.8%
49
311
553
729
546
414
320
427
376
N
68
5
Résultats de l’enquête auprès des
professionnels de santé
Cette enquête porte sur les niveaux de compétences et connaissances des professionnels
de la santé dans la fourniture de services de SSR ouverts aux jeunes. Elle évalue par
ailleurs la satisfaction au travail et la motivation parmi les professionnels de la santé et leur
capacité à satisfaire les besoins des jeunes. Tous les professionnels interviewés travaillaient
au moment de l’enquête dans une formation sanitaire offrant des services de SSR (critère
d’inclusion).
L’enquête sur les professionnels de la santé a été menée dans huit provinces dont six
appartiennent à la zone d’intervention: Bururi, Rutana, Makamba, Ruyigi, Cankuzo et Karusi
et deux à la zone de contrôle : Gitega et Mwaro.
5.1
Caractéristiques des professionnels de santé
Au total 135 professionnels de santé ont été interviewés dans des établissements de santé
offrant des services de SSR. Il y en a eu 89 dans la zone d’intervention et 46 dans la zone
de contrôle. Dans la zone d’intervention, 82 professionnels de santé ont été interviewés dans
un centre de santé et 7 dans un hôpital. Dans la zone de contrôle, nous en avons interviewé
39 dans un centre de santé et 7 dans un hôpital.
Dans la zone d’intervention 71,4% étaient des hommes et 28,6% étaient des femmes et
dans la zone de contrôle 50% étaient des hommes et 50% des femmes. Cette différence
dans la répartition des sexes entre les zones d’intervention et de contrôle doit être gardée à
l’esprit lors de la présentation des résultats comparant les deux zones car la différence de
sexes peut être à la base des variations. L’âge moyen des répondants est de 33,6 ans (32,1
– 35). La majorité de l’échantillon était marié (70,4%).
Dans la zone d’intervention, il y a moins de professionnels de santé catholiques (50,6%) que
dans la zone de contrôle (71,7%). La majorité des répondants de la zone d’intervention ont
complété le niveau A3 (69,7%) contre 45,7% dans la zone de contrôle ; et ce sont
principalement des infirmier-ère-s (97%). 16,9% des répondants de la zone d’intervention ont
rapporté avoir des tâches supplémentaires en plus de fournir des soins de santé et 8,7%
dans la zone de contrôle.
69
Tableau 38 Caractéristiques des professionnels de santé
Zône d'intervention
%
N
Sexe
Homme
71.4
60
Femme
28.6
24
Missing
5.6
5
Age
15-29
35.9
32
30-39
43.8
39
40-50
17.9
16
50+
2.2
2
État civile
Marié
70.8
63
autre*
29.2
26
Religion
Catholique
50.6
45
Protestant
32.6
29
Pentecôtiste/adventiste
14.6
13
Autre
2.2
2
Education
Niveau A3
69.7
62
Niveau A2
25.8
23
Niveau A1
1.1
1
Niveau Licence
2.2
2
Doctorat
1.1
1
Statut professionnel
Médecin généraliste
1.1
1
Infirmier-ère
97.8
87
Infirmière assistante
0
0
Sage femme
1.1
1
Type FOSA
Centre de santé
92.1
82
Hôpital
7.9
7
Provinces
Bururi
37.1
33
Rutana
21.3
19
Makamba
12.4
11
Ruyigi
14.6
13
Cankuzo
4.5
4
Karusi
10.1
9
Gitega
0
0
Mwaro
0
0
Engagement communautaire (en plus du travail)
Non
83.1
74
Oui
16.9
15
Total
100
89
Zône de contrôle
Total
%
N
%
N
50
50
0
23
23
0
63.8
36.2
3.7
83
47
5
34.8
34.8
26.1
4.3
16
16
12
2
35.6
40.7
20.7
2.9
48
55
28
4
69.6
30.4
32
14
70.4
29.6
95
40
71.7
19.6
6.5
2.2
33
9
3
1
57.8
28.1
11.9
2.2
78
38
16
3
45.7
41.3
0
13
0
21
19
0
6
0
61.5
31.1
0.7
5.9
0.7
83
42
1
8
1
0
95.7
2.2
2.2
0
44
1
1
0.7
97
0.7
1.5
1
131
1
2
84.8
15.2
39
7
89.6
10.4
121
14
0
0
0
0
0
0
63
37
0
0
0
0
0
0
29
17
24.4
14.1
8.1
9.6
3
6.7
21.5
12.6
33
19
11
13
4
9
29
17
91.3
8.7
100
42
4
46
85.9
14.1
100
116
19
135
Dans la zone d’intervention, les professionnels de santé travaillent en moyenne depuis 4,4
années dans un établissement de santé et, dans la zone de contrôle, depuis 5,8 années. En
moyenne, les répondants ont 5,3 années d’expérience professionnelle en SSR.
70
Tableau 39 Nombre d’années moyen d’expérience professionnelle
Zône d'intervention
Années
(IC)
Nb d'années moyennes passées
4.4 (3.2 – 5.5)
dans la FOSA
Nb d'années moyennes d'expérience
4.8 (3.7 -5.8)
dans les services SSR
Zône de control
Total
N
Années
(IC)
N
Années
(IC)
N
89
5.8 (3.4–8.2)
46
4.8 (3.8–6.0)
135
89
6.2 (4.1–8.3)
46
5.3 (4.3-6.2)
135
IC = Intervalle de Confiance 95%
5.2
Services de SSR
Il a été demandé aux professionnels de santé de faire la liste des services liés à la santé
sexuelle et reproductive offerts dans leur établissement de santé. Les réponses sont
désagrégées par zones : zone d’intervention (I) et zone de contrôle (C). De façon générale,
la couverture des services de SSR semble être élevée dans toutes les régions.
•
Plus 90% du personnel de santé ont rapporté fournir les services suivants :
informations et conseils sur la SSR/pratiques sexuelles sans risque; services de
dépistage et de conseils pour le VIH; traitement des IST/IAG; diagnostic de la
grossesse; soins prénataux; accouchement et soins postnataux.
•
L’information et le conseil sur la contraception sont fournis par 87,6% des
établissements de la zone d’intervention et 84,8% de ceux de la zone de contrôle.
L’information et le conseil sur les préservatifs sont offerts par 82,1% des
établissements de la zone d’intervention et 82,9% de la zone de contrôle.
•
Deux tiers des fournisseurs de soins offrent un diagnostic pour les IST/IAG (I: 61,8%;
C: 67,4).
•
Presque tous les établissements ont rapporté fournir des services de dépistage et de
conseil pour les patients VIH (97,8% pour les deux zones) mais seulement la moitié
d’entre eux offrent un traitement et un soutien aux jeunes vivant avec le VIH/SIDA (I:
46,1%; C:52,2%).
•
77,5% des établissements de la zone d’intervention et 81,8% de celle de contrôle
offrent des services de soins post-avortement, qui incluent les avortements
spontanés et provoqués.
•
Environ deux tiers des établissements offrent des services de prise en charge de la
violence physique et sexuelle (violence basée sur le genre) (I: 64,0%; C: 64,4%)
Disponibilité des services: protocoles, conseil aux couples et référence
Pour chaque service qu’offre la formation sanitaire, il a été demandé aux professionnels si
des directives et/ou protocoles étaient disponibles pour ce service, si ce service était offert
aux couples et si ce service était ouvert à chacun (jeunes, adolescent(e)s, femmes non
mariées, etc.). Finalement, lorsque le service n’était pas disponible, il a été demandé au
personnel s’ils référaient leurs patients vers d’autres établissements.
On pourrait s’attendre à des protocoles pour chaque service de santé disponible. Les
résultats montrent que ce n’est pas le cas en moyenne pour un quart des services. Il n’y a
71
pas de grandes différences selon les zones pour la disponibilité des protocoles, sauf pour les
services d’obstétrique où 89% des établissements de la zone d’intervention avaient des
directives pour 67,5% dans la zone de contrôle. La non-disponibilité des protocoles peut être
due à l’ignorance du personnel de santé quant à son existence ou bien à la non-disponibilité
de ce document dans la formation sanitaire.
Presque tous les professionnels de santé ont rapporté que les conseils aux couples étaient
disponibles. Et près de 90% du personnel de santé ont déclaré offrir à tout un chacun les
services respectifs. Presque tous les professionnels de santé ont déclaré référer les patients
dans le cas où ils n’offraient pas le service de soins de santé. Un tiers des répondants ont
déclaré, uniquement pour les services d’avortement, ne pas référer les patients vers un autre
service (I : 34,1% ; C : 28,9%). Les adolescentes toutefois étaient référés (I : 96,7% ; C :
92,3%).
72
Tableau 40 Services disponibles dans les formations sanitaires
% des professionnels de santé qui rapportent,
pour les services listés, que
Services SSR
Zône
Intervention
Contrôle
Intervention
Contrôle
Intervention
Conseils et dépistage du VIH
Contrôle
Soutien et soins aux jeunes personnes vivant avec Intervention
Contrôle
le VIH/SIDA
Intervention
Information et conseils sur la contraception, y
Contrôle
compris la contraception d’urgence
Diagnostic IST/IAR
Intervention
Contrôle
Traitements des IST/IAR
Intervention
Contrôle
Diagnostic de grossesse
Intervention
Contrôle
Soins prénatals
Intervention
Contrôle
Accouchement
Intervention
Contrôle
Soins postnatals
Intervention
Contrôle
Services d'intervention de grossesse (là où ils sont Intervention
Contrôle
légals)
Soins post-avortement
Intervention
Contrôle
VBG
Intervention
Contrôle
Informations et conseils en matière de SSR,
sexualité et de rapports sexuels protégés
Information et conseils sur les préservatifs
% des FOSA qui
offrent ce
service
%
92.1
89.1
82.1
82.9
97.8
97.8
46.1
52.2
87.6
84.8
61.8
67.4
94.4
95.7
97.8
93.5
98.9
91.3
92.1
87
97.8
91.3
1.1
2.2
77.5
81.8
64
64.4
N
89
46
89
46
89
46
89
46
89
46
89
46
89
46
89
46
89
46
89
46
89
46
89
46
89
44
89
44
les
protocoles
sont
disponibles
%
68.3
58.5
55.1
50
78.2
82.2
85.4
95.8
85.9
74.4
87.3
90.3
91.7
93.2
77
69.8
79.5
71.4
89
67.5
74.7
66.7
100
0
75.4
63.9
78.9
65.5
le conseil
le service
pour
est ouvert à
couples est
tous
disponible
%
96.3
95.1
89.9
97.1
96.6
100
100
100
97.4
100
98.2
100
97.6
100
95.4
93
96.6
100
89
95
94.3
92.9
0
0
0
0
0
0
73
%
93.9
95.1
98.6
88.2
96.6
95.6
100
100
94.9
94.9
98.2
96.8
97.6
97.7
96.6
95.3
97.7
95.2
98.8
95
96.6
92.9
0
100
95.7
94.4
98.2
100
Si le service n'est pas offert
Référence
vers une
autre FOSA
pour tous
N
82
41
69
34
87
45
41
24
78
39
55
31
84
44
87
43
88
42
82
40
87
42
1
1
69
36
57
29
%
100
80
100
100
100
100
95.8
90.9
90.9
100
97.1
100
100
100
100
100
100
100
85.7
100
50
100
34.1
28.9
35
75
96.9
93.8
Rérérence
vers une
autre FOSA
pour les
jeunes
%
85.7
100
100
100
100
100
100
100
90
100
100
100
100
100
100
100
100
100
100
100
100
100
96.7
92.3
100
100
100
100
N
7
5
20
12
2
1
48
22
11
7
34
15
5
2
2
3
1
4
7
6
2
4
88
45
20
8
32
16
Perception des connaissances et capacités à fournir des services de SSR
Il a été demandé aux professionnels leur perception des connaissances et capacités à
fournir des services de SSR. Pour chaque service de SSR qu’ils ont déclaré offrir, il leur a
été demandé leur perception des connaissances pour fournir le service aux jeunes; leur
perception des capacités à fournir un examen physique aux patients et leur perception des
capacités de communication envers les jeunes. Il a été demandé aux répondants d’évaluer
sur une échelle de Likert en 5 points s’échelonnant entre « ne pas être confiant » et « être
extrêmement confiant » pour fournir le service respectif. Les pourcentages présentés dans le
tableau en-dessous combinent les réponses « très confiant » et « extrêmement confiant »
pour indiquer l’appréciation « suffisantes ».
Moins de la moitié des répondants ont estimé avoir les connaissances suffisantes pour
fournir le service respectif aux jeunes, avec des proportions moindres pour la prise en
charges des VBG (I: 15,7%; C: 17,4%) et plus élevées pour le diagnostic de la grossesse (I:
65,2%; C: 54,3%). Les connaissances pour fournir information et conseils sur la
SSR/pratiques sexuelles saines ont été perçues comme suffisantes par 34,8% des
professionnels dans la zone d’intervention et 30,4% dans la zone de contrôle. Les
connaissances pour fournir information et conseils sur la contraception aux jeunes ont été
perçues comme suffisantes par 44,9% du personnel dans la zone d’intervention et 39,1%
dans la zone de contrôle.
Les professionnels de santé sont peu nombreux à avoir estimé avoir les capacités
suffisantes pour faire des examens physiques: moins d’un tiers pour le diagnostic IST/IAG,
les soins post avortement et la VBG; et environ la moitié pour le conseil et le dépistage du
HIV, le diagnostic de grossesse, les soins prénataux, l’accouchement et les soins
postnataux.
Les capacités de communication pour fournir des services de SSR ont été perçues comme
suffisantes par environ la moitié des professionnels de santé dans tous les services.
74
Tableau 41 Perception des connaissances et capacités à fournir des services SSR aux jeunes
Connaissances
suffisantes pour
fournir ce service
aux jeunes
%
34.8
30.4
42.7
Informations et conseils en matière de SSR, Intervention
sexualité et de rapports sexuels protégés
Contrôle
Information et conseils sur les préservatifs
Intervention
Contrôle
Conseils et dépistage du VIH
Soutien et soins aux jeunes personnes
vivant avec le VIH/SIDA
Capacités
suffisantes pour
faire un examen
physique aux
jeunes
%
-
Capacités de
communication
avec les jeunes
suffisantes
%
48.3
32.6
46.1
N
82
41
69
34
37
-
37
Intervention
55.1
49.4
52.8
87
Contrôle
41.3
47.8
56.5
45
Intervention
14.6
15.7
20.2
41
Contrôle
23.9
21.7
26.1
24
Information et conseils sur la contraception, Intervention
y compris la contraception d’urgence
Contrôle
Diagnostic IST/IAR
Intervention
Contrôle
Traitements des IST/IAR
Intervention
Contrôle
Diagnostic de grossesse
Intervention
Contrôle
Soins prénatals
Intervention
Contrôle
Accouchement
Intervention
Contrôle
Soins postnatals
Intervention
Contrôle
Services d'intervention de grossesse (là où Intervention
ils sont légals)
Contrôle
Soins post-avortement
Intervention
Contrôle
VBG
Intervention
Contrôle
44.9
-
47.2
78
39.1
31.5
15.2
44.9
34.8
65.2
54.3
52.8
45.7
59.6
41.3
50.6
45.7
0
0
29.2
19.6
15.7
17.4
33.7
23.9
42.7
39.1
60.7
58.7
50.6
41.3
61.8
45.7
50.6
45.7
0
0
29.2
19.6
20.2
15.2
39.1
34.8
34.8
51.7
43.5
65.2
54.3
56.2
50
57.3
41.3
50.6
43.5
0
0
34.8
30.4
25.8
19.6
39
55
31
84
44
87
43
88
42
82
40
87
42
1
1
69
36
57
29
Acceptabilité et qualité des services adaptés aux jeunes
Un tiers des professionnels de la santé ont rapporté avoir été interrompus par quelqu’un
pendant qu’ils offraient leurs services à des jeunes. Aucun des professionnels de la santé n’a
rapporté que les conversations ou séances de conseils avec des jeunes pouvaient être
entendues par d’autres. Plus des deux tiers des professionnels de la santé ont rapporté avoir
des politiques et procédures en place qui garantissent la confidentialité de leurs patients.
La moitié des répondants des centre de santé ont rapporté disposer d’assez de temps pour
les consultations avec des jeunes (I: 57,3%; C: 53,8%). Deux tiers ont rapporté qu’ils
pensent que les jeunes apprécient les services qu’ils leur fournissent, mais un nombre
moindre de professionnels de la santé travaillant dans des centres de santé de la zone
d’intervention ont rapporté croire que la communauté appuie les soins qu’ils donnent aux
jeunes (I: 54,9%; C: 71,8%).
Seulement 70,7% des répondants des centres de santé de la zone d’intervention ont
rapporté être pleinement d’accord avec les buts du Ministère de la santé de fournir des
services de SSR adaptés aux jeunes et encore moins dans la zone de contrôle (61,5%). La
proportion est encore moindre dans le contexte hospitalier (57,1% dans les deux zones).
75
Tableau 42 Acceptabilité et qualité des services adaptés aux jeunes
Zône d'intervention
Centre de
Hôpital
santé
%
%
% du personnel qui rapporte avoir déjà été interrompu par des autres membres
du personnel lors d'une consultation avec un(e) adolescent(e)/jeune
% du personnel qui rapporte que d’autres personnes peuvent entendre les
conversations ou séances de conseils avec des client(e)s
% de politiques ou procédures en place qui garantissent la confidentialité des
jeunes qui viennent dans cette structure sanitaire
% du personnel qui estime disposer de suffisamment de temps pour les
consultations avec les client(e)s adolescent(e)s/jeunes
% du personnel qui estime que les jeunes apprécient les services qui leurs
sont offerts
% du personnel qui estime que la communauté en général soutient le fait que
cette formation sanitaire offre des services SSR aux adolescent(e)s/jeunes
% du personnel qui est entièrement d’accord avec les objectifs du Ministère de
la Santé d’offrir des services SSR adaptés aux jeunes (amis des jeunes)
N
5.3
Zône de contrôl
Centre de
Hôpital
santé
%
%
31.7
28.6
28.2
28.6
0
0
0
0
75.6
71.4
69.2
71.4
57.3
85.7
53.8
57.1
69.5
71.4
71.8
42.9
54.9
71.4
71.8
28.6
70.7
57.1
61.5
57.1
82
7
39
7
Planning familial
Un ensemble de questions ont été posées pour évaluer le niveau de connaissances du
personnel de santé sur le planning familial, les méthodes de PF offertes aux jeunes et leurs
pratiques de conseils en matière de PF.
Connaissances des méthodes de planification familiale
75,3% du personnel de santé de la zone d’intervention ont rapporté connaître les critères
d’éligibilité de l’OMS pour l’utilisation des services de PF et 78,3% pour le groupe de
contrôle3. 87,6% des professionnels du groupe d’intervention ont été capables de citer au
moins 5 méthodes modernes de planning familial pour 80,4% dans le groupe de contrôle.
Les implants, DIU, pilules, préservatifs masculins et injections ont été les méthodes de
planning familial les plus citées par les professionnels de santé.
3
Au Burundi, le Ministère a élaboré son propre guide d’éligibilité pour la PF basés sur les critères de l’OMS.
76
Tableau 43 Connaissances des méthodes de PF parmi les professionnels de santé
Personnel de santé qui connaît les critères
d'éligibilité pour la PF de l'OMS
Personnel de santé qui connaît au moins 1 méthode
moderne de PF
Personnel de santé qui connaît au moins 5 méthodes
modernes de PF
Stérilisation féminine
Zône
d'intervention
%
Zône de
contrôle
%
75.3
78.3
97.5
97.5
87.6
80.4
56.2
52.2
Stérilisation masculine
55.1
50
DIU
94.4
95.7
Injection
82
89.1
Implants
96.6
93.5
Pilule
88.8
89.1
Préservatif masculin
89.9
84.8
82
76.1
Diaphragme
24.7
10.9
Allaitement / aménorrhée
44.9
34.8
Méthode naturelle
51.7
47.8
Retrait (coït interrompu)
24.7
17.4
Contraception d'urgence
33.7
21.7
Préservatif féminin
Abstinence
Autre
N
36
28.3
12.4
17.4
89
46
Méthodes de FP offertes aux adolescent(e)s
Les principales méthodes de planning familial offertes aux adolescent(e)s (15-19 ans) sont le
préservatif masculin (I: 76,4%; C: 71,7%), le préservatif féminin (I: 50,6%; C: 54,3%) et
l’abstinence totale (I: 44,9%; C: 34,8%). Ces méthodes offertes correspondent aux
préférences rapportées par les professionnels de santé. Cependant, dans la zone de
contrôle, plus de méthodes modernes étaient offertes et étaient préférées par les
professionnels de santé pour les adolescent(e)s, comme la pilule (37% l’offrent aux
adolescent(e)s contre 18% dans la zone d’intervention) ; les injections et les implants (10,9%
l’offrent aux adolescent(e)s contre respectivement 7,9% et 4,5% dans la zone d’intervention).
Les résultats concernant la stérilisation (masculine et féminine) sont inattendus, étant donné
que ces méthodes ne devraient en principe pas être préférées ni offertes pour les jeunes
client(e)s puisqu'elles sont irréversibles. Un tel résultat traduit soit de mauvaises
connaissances ou compréhensions de la part des prestataires, soit une erreur de mesure
intervenue lors de la collecte des données.
77
Tableau 44 Méthodes de PF offertes et préférées pour les adolescent(e)s
Stérilisation féminine
Zône d'intervention
Zône de contrôle
Méthode
Méthode
Méthode offerte
Méthode offerte
préférée pour
préférée pour
aux 15-18 ans
aux 15-18 ans
les 15-18 ans
les 15-18 ans
2.2
0
6.5
8.7
Stérilisation masculine
1.1
0
4.3
6.5
DIU
4.5
0
10.9
8.7
Injection
7.9
1.1
10.9
8.7
Implants
4.5
1.1
8.7
8.7
Pilule
18
2.2
37
19.6
Préservatif masculin
76.4
62.9
71.7
63
Préservatif féminin
50.6
32.6
54.3
45.7
Diaphragme
2.2
0
2.2
4.3
Allaitement / aménorrhée
1.1
0
4.3
4.3
Méthode naturelle
1.1
0
6.5
6.5
0
0
0
0
Retrait (coït interrompu)
Contraception d'urgence
1.1
0
2.2
0
Abstinence
44.9
38.2
34.8
32.6
Autre
1.1
1.1
2.2
0
Aucune méthode
N
4.5
89
4.5
89
6.5
46
2.2
46
Conseils en matière de planification familiale
Il a été demandé aux professionnels de santé si, lors de leur conseils en matière de PF, ils
expliquaient comment utiliser la méthode, les effets secondaires qui pouvaient se produire et
la façon de les traiter, les autres méthodes qui existent, et quand venir pour le suivi. Enfin, il
leur a été demandé si, en cas de non disponibilité d’une méthode, ils référaient leurs clients.
A toutes ces questions, le personnel de santé a répondu de façon positive dans des
proportions très élevées dans la zone d’intervention et celle de contrôle. Les rendez-vous
pour un suivi avec les utilisatrices étaient légèrement moins fréquents dans la zone
d’intervention (86,1%) comparé aux autres indicateurs.
78
Tableau 45 Conseils en matière de PF selon les professionnels de santé
Zône d'intervention
Centre de
Hôpital
santé
(%)
(%)
Si vous offrez une méthode de PF à une personne ou un
couple, expliquez-vous au client comment utiliser cette
méthode?
Parlez-vous avec la (le) client(e) des effets secondaires
ou des problèmes qu’elle (il) pourrait rencontrer?
Dites-vous au/à la client(e) ce qu’il/elle doit faire en cas
d’effets secondaires ?
Parlez-vous au/à la client (e) d’autres méthodes de
planification familiale qu’il ou elle pourrait prendre?
Prenez-vous RDV avec le/la client(e) pour faire un suivi ?
Si la méthode demandée par le/la client(e) n’est pas ou
plus disponible, le/la referez-vous vers une autre structure
ou un autre prestataire ?
N
5.4
Zône de contrôle
Centre de
Hôpital
santé
(%)
(%)
97.5
85.7
100
71.4
94.9
85.7
94.6
71.4
94.9
85.7
94.6
71.4
92.4
85.7
100
71.4
86.1
85.7
97.3
57.1
96.3
85.71
97.3
100
79
7
37
7
Formation en SSR
Les professionnels de santé ont été interrogés sur la formation reçue en services de SSR.
40% de tous les répondants ont rapporté avoir reçu une formation sur les services de santé
ouverts aux jeunes au cours des 12 derniers mois ou avant, avec des différences notoires
entre les répondantes femmes (21,3%) et les répondants hommes (50,6%) ; 48,5% ont
rapporté avoir reçu une formation sur les conseils en matière de PF et la contraception (à
nouveau avec des différences selon le sexe du répondant) et 32,3% ont rapporté une
formation sur la gestion de la chaîne d’approvisionnement. Pour toutes ces formations, les
proportions de professionnels qui les ont rapportées sont beaucoup plus élevées dans la
zone d’intervention. La différence dans les réponses entre les professionnels hommes et
femmes est probablement liée à la différence de la distribution entre les répondants hommes
et femmes dans notre échantillon, et de façon générale dans les formations sanitaires.
Tableau 46 Formations reçues
Sexe
Homme
Femme
Type de FOSA
Centre de santé
Hôpital
Zône d'intervention
Zône de contrôle
Total
Services
ouverts aux
jeunes
Conseils en
PF et
contraception
Gestion de la
chaîne
d’approvisionnement
N
50.6
21.3
55.4
36.2
36.2
25.5
83
47
40.5
35.7
49.4
21.8
40
49.6
28.5
55
32.6
48.5
32.2
21.4
38.2
17.4
32.3
121
14
89
46
135
79
Il a été demandé aux professionnels de santé quel sujet de SSR ils aimeraient renforcer à
travers une formation. Les professionnels de santé ont cité le plus souvent Soins et soutien
aux jeunes vivant avec le VIH/SIDA (I: 82% et C: 87%), suivi par Information et conseils sen
matière de SR, de sexualité et de rapports sexuels protégés (I: 79,8% et C: 82,6%), par
Information et conseils sur la contraception (y compris contraception d’urgence) (I: 79,8% et
C: 80,4%), Services de conseils et dépistage du VIH (I:76,4% et C:80,4%), diagnostic
IST/IAG (I : 71,9% et C: 82,6%) et violence basée sur le genre (I: 71,9% et 78,3%).
Tableau 47 Intérêts pour des formations additionnels
Zône
d'intervention
%
Zône de
contrôle
%
Soutien et soins aux jeunes personnes vivant avec le VIH/SIDA
82.0
87.0
Informations et conseils en matière de SR, de sexualité et de
rapports sexuels protégés
79.8
82.6
79.8
80.4
76.4
71.9
71.9
66.3
61.8
59.6
59.6
53.9
44.9
41.6
33.7
89
80.4
82.6
78.3
84.8
78.3
78.3
78.3
73.9
58.7
65.2
39.1
46
Information et conseils sur la contraception, y compris la
contraception d’urgence
Conseils et dépistage du VIH
Diagnostic IST/IAR
VBG
Traitements des IST/IAR
Soins post-avortement
Accouchement
Soins postnatals
Soins prénatals
Diagnostic de grossesse
Information et conseils sur les préservatifs
Services d'intervention de grossesse (là où ils sont légals)
N
5.5
Satisfaction au travail
Les professionnels de santé ont été invités à parler de leur satisfaction globale au travail. La
totalité des répondants (100%) de la zone d’intervention ont rapporté une haute satisfaction
au travail. 24% ont déclaré qu’ils étaient rarement ou jamais éreintés par la charge de
travail ; tandis que 40,2% ont déclaré l’être parfois et 35,4% l’être « souvent » ou « très
souvent ». En dépit de la charge de travail élevée, ils rapportent avoir suffisamment de
temps pour leurs patients. La moitié d’entre eux ont rapporté que leur milieu professionnel
est favorable à leur activité quotidienne et davantage de professionnels de santé de la zone
d’intervention ont rapporté avoir l’appui nécessaire pour fournir des services de santé
adaptés aux jeunes (86,6%), comparé au groupe de contrôle (69,2%). Les professionnels de
santé dans la zone d’intervention ont plus souvent le sentiment que leur performance est
appréciée par leurs collègues (96,3%) que ceux de la zone de contrôle (59%). Les
professionnels de santé ont rapporté plus fréquemment recevoir un feedback une fois par
semaine avec une fréquence plus élevée de feedbacks et conseils liés à la supervision dans
la zone d’intervention que dans la zone de contrôle.
Les professionnels de la santé de la zone d’intervention sont moins satisfaits de leur salaire
(<50%) que ceux de la zone de contrôle (61,6%).
80
Tableau 48 Satisfaction au travail
Zône d'intervention
Centre de
Hôpital
santé
%
%
Personnel de santé rapportant une haute
satisfaction au travail
% du personnel qui rapporte un manque de
capacités à remplir leurs tâches
(très) souvent
Parfois
Rarement / jamais
% du personnel se sentant erreintés par la charge
de travail
(très) souvent
Parfois
Rarement / jamais
Nb de fois où la charge de travail affecte l'attention
portée au patient
(très) souvent
Parfois
Rarement / jamais
% du personnel qui rapporte que l'environnement
de travail est favorable à la fourniture des services
il y a (beaucoup) du soutien
% du personnel qui rapporte que l'environnement
de travail est favorable à la fourniture de services
adaptés aux jeunes
Oui
% du personnel qui rapporte que leurs collègues
de travail apprécient leurs performances
Oui, souvent
Fréquence du feedback reçu par un superviseur
Une fois par mois
Une fois par semaine
Quelque fois
Ne sait pas
% du personnel qui affirme recevoir des conseils
de la part du superviseur pour les cas difficiles
Oui
% du personnel satisfait par son salaire
Très/plutôt satisfait
N
5.6
Zône de contrôle
Centre de
Hôpital
santé
%
%
100
100
97.4
100
7.3
18.3
74.4
0
14.3
85.7
5.2
17.9
76.9
0
0
100
35.4
40.2
24.4
28.6
42.9
28.6
36.8
17.9
34.3
28.6
0
28.6
6.1
23.2
70.8
0
14.3
85.7
10.6
17.9
60.5
14.3
0
71.4
50
14.3
43.6
28.6
86.6
71.4
69.2
71.4
96.3
85.7
59
57.1
42.3
40.8
14.1
2.8
60
20
20
0
44.4
37
18.5
0
80
20
0
0
98.8
100
94.9
57.1
50
82
71.4
7
61.6
38
14.3
7
Croyances et perceptions des professionnels de santé autour
de la SSR
Perceptions et croyances autour de la SSR
Il a été posé aux professionnels de santé les mêmes questions qu’aux jeunes autour des
croyances et perceptions autour de la SSR.
Dans notre échantillon, 98,5% des professionnels de santé ont rapporté que les méthodes
contraceptives étaient utiles pour espacer les naissances et éviter les grossesses, 89,6%
qu’elles sont sûres, la qualité étant contrôlée par les autorités sanitaires, 96,3% que si un
effet secondaire se produit, il peut être géré par un prestataire de santé et 91,1% que la
81
communauté peut faire confiance aux professionnels de santé sur ce qu’ils disent au sujet
des méthodes de contrôle des naissances. Il n’y a pas de différences pour ces résultats
selon le sexe, le groupe d’âge, ou la zone d’intervention/contrôle.
7,4% des répondants ont rapporté croire que les enfants sont un don de Dieu et que
personne ne devrait donc utiliser la contraception, et une proportion encore plus faible a
rapporté que l’utilisation de contraceptifs est un pêché.
Par ailleurs, 22,2% des répondants ont rapporté que les contraceptifs peuvent diminuer la
satisfaction sexuelle, et dans une proportion similaire que l’utilisation des contraceptifs
encourage l’infidélité. Une fois encore, il n’y a pas de différences significatives pour ces
indicateurs selon le sexe, le groupe d’âge ou la zone d’intervention/contrôle.
82
Tableau 49 Perceptions et croyances des professionnels de santé autour de la SSR
Sexe
Homme
Femme
Âge
20-29
30-39
40-50
50+
Zône d'intervention
Zône de contrôle
Total
Les méthodes
contraceptive
s sont utiles
pour espacer
les
naissances et
éviter les
grossesses
Les méthodes
contraceptive
s sont sûres,
la qualité est
contrôlée par
les autorités
sanitaires
Si des effets
secondaires
se produisent,
ils peuvent
être gérés par
un prestataire
de santé
On peut faire
Les enfants L'utilisation
Les
L'utilisation
confiance à ce que
sont un don
de
contraceptifs
de la
contraception les prefessionnels
de Dieu, il ne contraceptifs
peuvent
faut donc pas
est un
diminuer
encourage
de santé de cette
avoir recours
péché.
votre
l'infidélité.
communauté
à la
satisfaction
disent sur les
contraception
sexeulle
méthodes de
contrôle des
naissances
97.6
100
88
95.7
96.4
97.9
6
8.5
2.4
6.4
24.1
17
16.9
21.3
88
97.9
83
47
100
98.6
97.3
100
100
95.7
98.5
90.9
89.2
86.5
100
89.9
89.1
89.6
100
94.6
97.3
100
96.6
95.7
96.3
0
10.8
5.4
0
7.9
6.5
7.4
0
5.4
5.4
0
3.4
6.5
4.4
27.3
23
18.9
23.1
25.8
15.2
22.2
27.3
20.3
13.5
23.1
21.3
15.2
19.3
100
93.2
81.1
100
89.9
93.5
91.1
11
74
37
13
89
46
135
83
N
Perceptions autour de la grossesse des femmes non mariées
Mieux comprendre les perceptions autour de la grossesse des femmes non mariées dans la
communauté parmi les prestataires de soins peut aider à comprendre si et comment les
femmes non mariées qui tombent enceintes accèdent aux services de santé maternelle et au
planning familial et si et comment, au final, elles sont reçues par les prestataires. Il a été
posé aux répondants une série de 7 questions liées à la perception communautaire et
individuelle de la grossesse hors mariage et demandé d’évaluer leur accord sur une échelle
de 1 (accord total) à 5 (désaccord total). Les 7 énoncés qui suivent présentent ce sur quoi
les professionnels sont partiellement ou pleinement d’accord.
•
La moitié des répondants conviennent qu’une femme qui tombe enceinte hors
mariage est considérée comme « femme libre » et perd le respect de la communauté
(49,6%). 11,1% conviennent que si une fille tombe enceinte, c’est de sa propre faute
si elle est rejetée. Il existe des variations selon le sexe, le groupe d’âge et la zone
d’intervention/contrôle à la question : si une fille tombe enceinte, c’est de sa propre
faute si elle est rejetée.
•
La moitié des répondants (54,1%) conviennent qu’engrosser une fille hors mariage
est embarrassant pour la famille du garçon/homme mais seulement 9,6%
conviennent que si une femme de leur famille tombait enceinte hors mariage, ils
voudraient que cette grossesse demeure secrète.
•
33,3% des répondants conviennent que les femmes pauvres non mariées qui ont des
relations sexuelles en échange de nourriture méritent le même respect que n’importe
qui d’autre.
•
Environ 90,4% des répondants conviennent que les hommes qui ont des enfants hors
mariage devraient les soutenir de la même façon que les enfants nés au sein du
mariage.
84
Tableau 50 Perceptions des professionnels de santé autour de la grossesse des femmes non mariées
Les femmes qui
tombent
enceintes sans
être mariées sont
considérées
comme des
femmes libres et
perdent le
respect dans la
communauté.
Si une fille non
Si une femme Mettre une fille
Les femmes
de ma famille
enceinte hors mariées, en cas mariée tombe
enceinte, c'est
tombait
du mariage est
de viol, ne
enceinte sans une cause de
doivent pas en
sa faute si on
être mariée, je honte pour la
parler, surtout
l'évite
souhaiterais
famille du
quand elles ont
que cela reste
garçon /
des enfants et
secret.
homme
que leur mari /
partenaire est
encore en vie
Les femmes non
mariées qui sont
pauvres et qui ont
des rapports
sexuels en
échange de
nourriture ont droit
au même respect
que n'importe qui
d'autre.
Les hommes qui
ont des enfants
hors du mariage
devraient les
soutenir de la
même façon que
les enfants nés au
sein du mariage.
N
Sexe
Homme
Femme
Âge
20-29
30-39
40-50
50+
43.4
59.6
9.6
10.6
50.6
57.4
2.4
4.3
10.8
12.8
36.1
29.8
91.6
87.2
83
47
27.3
47.3
51.4
76.9
27.3
10.8
5.4
0
45.5
54.1
54.1
61.5
9.1
2.7
5.4
0
9.1
10.8
10.8
15.4
54.5
29.7
37.8
23.1
90.9
91.9
89.2
84.6
11
74
37
13
Zône d'intervention
47.2
11.2
53.9
4.5
10.1
29.2
89.9
89
Zône de contrôle
Total
54.3
49.6
6.5
9.6
54.3
54.1
2.2
3.7
13
11.1
41.3
33.3
91.3
90.4
46
135
85
6
Résultats de l’enquête auprès des agents de
santé communautaire
L’enquête auprès des agents de santé communautaire (ASC) a été réalisée dans le but de
mieux comprendre leurs rôles et responsabilités concernant la SSR et de mieux cibler les
interventions futures/possibles. Les thèmes spécifiques traités dans cette section sont :
•
•
•
•
Caractéristiques et profils des agents de santé communautaires
Connaissances et capacités en SSR
Niveau et qualité des services SSR fournis
Distribution des produits de planning familial au niveau communautaire
L’étude a été réalisée dans les huit mêmes provinces. Au total, 114 ASC ont été interviewés,
79 dans la zone d’intervention, et 35 dans la zone de contrôle.
6.1
Caractéristiques des ASC
Dans la zone d’intervention, une majorité des ASC étaient des hommes (H: 66,2%; F:
33,8%), tandis que dans la zone de contrôle une majorité des ASC étaient des femmes (H:
28,6%; F: 71,4%). La différence entre les deux groupes en termes de sexe doit être gardée à
l’esprit au cours des résultats et peut avoir une influence sur leur statut dans la communauté
et donc sur les types de réponses. La majorité des ASC de l’échantillon étaient mariés
(91,3%) et âgés de plus de 30 ans.
La plupart des ASC étaient de religion catholique (I: 62%; C: 85,7%) et avait un niveau
d’étude primaire (I: 68,4% et C 80%). Dans la zone d’intervention, la moitié des ASC
assumaient aussi la fonction de pairs éducateurs.
86
Tableau 51 Caractéristiques des agents de santé communautaire
Zône d'intervention
Sexe
Homme
Femme
Missing
Âge
20-29
30-39
40-49
50+
Religion
Catholique
Protestant
autre
État civile
Marié
autre*
Niveau de scolarité
Pas de scolarité
Primaire
Secondaire ou plus
Statut/rôle de l'ASC
Pas d'autre titre
Pair éducateur
autre
Zône de contrôle
%
N
%
N
33.8
66.2
6.3
25
49
5
71.4
28.6
0
25
10
0
11.4
32.9
27.8
27.8
9
26
22
22
5.7
17.1
42.9
34.3
2
6
15
12
62
17.7
20.3
49
14
16
85.7
8.6
5.7
30
3
2
91.1
8.9
72
7
91.4
8.6
32
3
19
68.4
12.7
15
54
10
11.4
80
8.6
4
28
3
27.8
46.8
25.4
22
37
20
25.7
25.7
48.6
9
9
17
* Cette catégorie regroupe les gens vivant ensemble sans union légale,
divorcés, veuf/veuves, et célibataire
La plupart des ASC ont mentionné avoir une activité économique, une grande majorité étant
dans l’agriculture (I: 75,9%; C: 91,4%). Les années moyennes d’expérience professionnelle
en tant qu’ASC s’élevaient à 7,3 (6,3 - 8,3). Dans les deux zones, une majorité d’ASC
avaient été élus à cette fonction par leur communauté (I: 75,9%; C: 91,4%).
87
Tableau 52 Activités des ASC
Zône
Zône de
d'intervention contrôle
%
%
Exercez-vous une autre profession à côté de votre
rôle de relais communautaire ?
Emploi salarié
Agriculture
Commerce
Aucuneautre profession
Autre
Nombre d'années comme ASC
0-5
6-10
10+
Recrutement comme ASC
J'ai été élu par ma communauté
J'ai été désigné par les autorités locales
J'ai été sélectionné par un projet/une ONG
autre
Qualité des relations*
Votre communauté (en général)
Les jeunes de votre communauté (15-24 ans)
Les autres relais communautaires
Association ASC
COSA (Comité de Santé)
FOSA
CPPS (Dépôt central)
N
6.3
75.9
5.1
6.3
6.3
2.8
91.4
2.8
0
2.8
38
26.6
35.4
34.3
8.6
57.1
75.9
11.4
2.5
10.1
91.4
5.7
2.9
0
94.9
69.6
100
92.4
94.8
97.4
90.4
79
94.4
55.6
100
100
83.3
100
88.6
35
* % des relations jugées positives
Du niveau communautaire à celui de la province, les relations avec les parties prenantes
engagées dans la santé communautaire ont été considérées comme très positives par les
ASC ; à noter que l’appréciation la plus basse a été donnée aux relations avec les jeunes au
sein de la communauté ; la collaboration a été notée comme positive dans 69,6% des cas
pour le groupe d’intervention et 55,6% pour le groupe de contrôle.
6.2
Sensibilisation et fourniture de services de santé
Activités de sensibilisation des ASC
Il a été demandé aux ASC d’évaluer leur niveau d’activité, leur population cible et le type de
promotion de la santé dans lequel ils sont engagés.
Un tiers des répondants mène des visites dans les ménages une fois par semaine (I: 37,9%;
C: 31,4%) tandis que la majorité visite les ménages une fois par mois ou moins. La majorité
des ASC rencontre des membres de la communauté âgés de 24 à 49 ans. Un tiers des ASC
de la zone d’intervention rapportent s’impliquer également auprès des jeunes de 10 à 24
ans.
88
Les suggestions de questions de santé à discuter lors des réunions communautaires sont
d’abord faites par les ASC eux-mêmes (I: 77,2%; C: 68,6%), puis par l’établissement de
santé (I: 29,1%; C: 33,3%).
Tableau 53 Visites et activités de sensibilisation
Zône
d'intervention
%
Zône de
contrôle
%
37.9
31.4
Fréquence des visites dans les ménages
Une fois par semaine
Une fois par mois
36.7
31.4
Tous les 3 mois
12.66
28.6
Tous les 6 mois
8.9
8.6
Homme (24 - 49)
88.6
82.8
Femme (24 - 49)
93.7
100
Jeunes hommes (10-24)
73.4
57.1
Jeunes femmes (10-24)
73.4
65.7
Enfants (0-9 )
6.3
2.8
Gens > 49
Animation de réunions de sensibilisation dans la
communauté
Oui
Fréquence des réunions de sensibilisation dans la
communauté dans le dernier mois
0
44.3
62.8
100
100
3.8
0
1
22.8
5.7
2
27.8
40
3
16.5
28.6
4+
Qui suggère les sujets à traiter pour les réunions de
sensibilisation communautaire? *
L'ASC
29.1
25.7
77.2
68.6
Les membres de la communauté
2.5
0
Le chef du village / les autorités
6.3
2.8
Groupes de population fréquentés le plus souvent *
CHW association
19
11.1
COSA
17.7
2.8
FOSA
29.1
33.3
CPPS (Dépôt central)
3.8
0
NGO
1.3
0
N
79
35
* Réponses multiples possibles
89
Il a été demandé aux ASC de lister spontanément les sujets sur lesquels ils sensibilisent leur
communauté. Les ASC de la zone d’intervention sensibilisent davantage la communauté aux
questions de la SSR en général ainsi qu’à des sujets spécifiques que dans la zone de
contrôle (I:82,3%; C: 68,6%).
Tableau 54 Sujets de sensibilisation
SSR en général
Planification familiale/ contraception
Préservatifs
Contraception d’urgence
Santé de la mère et de l’enfant
VIH/SIDA et autres IST
VBG
Soins post-avortement
Santé infantojuvénile
Nutrition
Vaccination
Paludisme
TB
Pneumonie
Diarrhées
N
Zône
d'intervention
%
82.3
87.3
50.6
29.1
40.5
78.5
29.1
16.5
3.8
38
38
46.8
45.6
55.7
24.1
79
Zône de
contrôle
%
68.6
85.7
45.7
25.7
45.7
85.7
22.9
5.7
8.6
34.3
28.6
62.9
74.3
62.9
28.6
35
Fourniture de services SSR: population cible, directives, protocoles et référence
Il a été demandé aux ASC quels types de services de SSR ils fournissent, à qui ils
fournissent les services respectifs et s’ils ont des directives ou protocoles écrits, du matériel
d’IEC à distribuer et s’ils réfèrent les jeunes vers d’autres établissements de santé.
Une large majorité d’ASC ont déclaré offrir de l’information sur tous les sujets de SSR
énumérés dans le tableau ci-dessous, y compris sur les VBG et les soins post-avortement.
En termes de distribution de médicaments et de produits, les ASC distribuent principalement
des préservatifs, car la nouvelle stratégie de distribution communautaire des produits de PF
en est seulement à sa phase de finalisation et de formation des acteurs.
Dans les services de SSR, les jeunes de moins de 15 ans reçoivent moins d’attention de la
part des ASC que les autres groupes d’âge. Les ASC de la zone d’intervention ciblent
légèrement plus les jeunes que dans la zone de contrôle.
La disponibilité de protocoles écrits pour les ASC varie selon les services. Les ASC de la
zone d’intervention ont moins de matériel d’IEC que ceux de la zone de contrôle. Les ASC
de la zone d’intervention réfèrent légèrement plus les jeunes de moins de 18 ans que ceux
de la zone de contrôle.
90
Tableau 55 Services de SSR fournis par les ASC
Type de service offert
Services SSR offerts par Zône
les ASC
Intervention
Contrôl
Intervention
Planification familiale
Contrôl
Intervention
Distribution de préservatifs
Contrôl
Intervention
Contraception d’urgence
Contrôl
Intervention
Santé mère-enfant
Contrôl
Intervention
VIH/SIDA et ISTs
Contrôl
Intervention
VBG
Contrôl
Intervention
Soins post-avortmenet
Contrôl
SSR
Pourcentage d'ASC offrant des services SSR à:
Sensibilisation Distribution de Adolescents Adolescents
/ information
médicaments /
<15 ans
<18 ans
de produits
100
100
98.6
100
100
100
100
88.9
100
100
100
100
100
75
92.3
100
35.4
41.7
39.1
46.7
85
75
8.7
11.1
3.1
0
50
43.3
17.4
25
0
0
40
12.5
33.3
6.7
40
18.8
56.5
22.2
34.4
12.5
48.4
60
60.9
37.5
23.1
0
67.7
58.3
71
53.3
77.5
75
100
88.9
75
68.8
90.3
86.7
95.7
50
38.5
50
* N correspond au nombre d'ASC qui rapportent offrir des séances de sensibiliation
91
Jeunes
<24 ans
93.8
91.7
92.8
86.7
97.5
100
95.7
100
78.1
93.8
98.4
93.3
100
87.5
76.9
100
Matériel disponible et références
Personnes A déjà reçu des
non
protocoles
mariées
écrits ou du
matériel de
formation
69.2
58.3
62.3
37.7
80
87.5
82.6
77.8
56.3
68.8
75.8
80
87
75
61.5
50
61.5
79.2
60.9
73.3
60
68.8
56.5
66.7
59.4
56.3
62.9
73.3
43.5
50
46.2
50
Matériel
d'IEC
disponible
% des ASC qui
réfèrent pour
ces services
(<18)
33.8
45.8
31.9
46.7
40
43.8
21.7
55.6
25
37.5
33.9
43.3
30.4
62.5
38.5
50
90.8
62.5
81.2
70
90
68.8
91.3
77.8
75
62.5
90.3
83.3
95.7
75
100
50
N*
65
24
69
30
40
16
23
9
32
16
62
30
23
8
13
2
Niveau de confiance perçue pour la fourniture de services SSR aux jeunes
Il a été demandé aux ASC, pour différents sujets de SSR, leur niveau de confiance pour
sensibiliser les jeunes, les référer vers une autre FOSA et communiquer avec eux sur des
questions de SSR. Le tableau rapporte les chiffres sur les ASC qui ont déclaré être « très ou
extrêmement confiants ».
Seule une petite proportion a rapporté se sentir « très ou extrêmement confiants » pour
sensibiliser les jeunes sur différents sujets de SSR. 70% des ASC de la zone d’intervention
se sentent confiants pour distribuer des préservatifs contre 56,3% dans la zone de contrôle.
Le niveau de confiance pour le planning familial est en général faible (I:36,8%; C:30%).
Environ deux tiers des ASC de la zone d’intervention se sentent confiants pour référer les
jeunes vers une autre FOSA. Le niveau de confiance pour communiquer avec les jeunes est
également plutôt faible. Les ASC se sentent surtout à l’aise pour communiquer avec les
jeunes sur la distribution de préservatifs (I:60%; C:62,5%).
Tableau 56 Niveau de confiance des ASC pour la sensibilisation SSR auprès des jeunes
Services SSR
Santé sexuelle et reproductive
Planification familiale
Distribution de préservatifs
Contraception d’urgence
Santé mère-enfant
VIH/SIDA et ISTs
VBG
Soins post-avortmenet
Zône
Intervention
Contrôl
Intervention
Contrôl
Intervention
Contrôl
Intervention
Contrôl
Intervention
Contrôl
Intervention
Contrôl
Intervention
Contrôl
Intervention
Contrôl
Niveau de confiance
pour sensibiliser les
jeunes
36.9
20.8
36.8
30
70
56.3
34.8
0
43.8
37.5
41.9
48.3
30.4
50
38.5
50
Niveau de
confiance pour
référer les jeunes
66.2
45.8
63.8
53.3
80
62.5
52.2
33.3
59.4
50
59.7
56.7
65.2
87.5
69.2
50
Niveau de confiance
pour communiquer
avec les jeunes
48.4
33.3
47.8
40
60
62.5
39.1
12.5
50
37.5
54.8
43.3
47.8
87.5
69.2
50
N*
65
24
69
30
40
16
23
9
32
16
62
30
23
8
13
2
* N correspond au nombre d'ASC qui ont répondu faire des séances de sensibilisation pour les services de SSR respectifs
Il a été demandé aux ASC si les jeunes et les communautés acceptent qu’ils offrent de
l’information/services de SSR aux jeunes. Plus de 80% des ASC de la zone d’intervention
ont rapporté que selon eux les jeunes apprécient leurs services (I:82,3%; C:76%) et 81% ont
dit que les communautés les soutiennent (C:62,9%).
6.3
Formation des ASC en SSR
Il a été demandé aux répondants quel type de formation à la SSR ils avaient reçu dans le
passé. La majorité des ASC ont rapporté une formation à la SSR en général (I:88,6%; C:
82,9%). Il n’y a pas de différences notables entre les ASC du groupe d’intervention et ceux
du groupe de contrôle.
92
Tableau 57 Sujets de santé parcourus lors des formations reçues
Zône
d'intervention
%
Zône de
contrôle
%
88.6
82.9
SSR en général
Planification familiale/ contraception
83.5
88.6
Préservatifs
69.6
82.9
Contraception d’urgence
54.4
48.6
Santé de la mère et de l’enfant
65.8
68.6
VIH/SIDA et autres IST
92.4
97.1
VBG
56.9
54.3
Soins post-avortement
30.4
17.1
Santé infantojuvénile
53.1
68.6
Nutrition
64.6
80
Vaccination
75.9
80
Paludisme
72.2
80
TB
75.9
85.7
Pneumonie
Diarrhées
N
41.8
59.5
79
60
77.1
35
De façon générale, seule une minorité des ASC a rapporté avoir reçu une formation sur les
services de SSR ouverts aux jeunes. De plus, l’accès et la qualité de la formation dans cette
zone varient énormément selon le sexe et l’emplacement de l’ASC. Au cours des 12 derniers
mois, une proportion plus élevée d’ASC a accédé à des formations dans la zone
d’intervention (I : 34,2% ; C : 2,9%). La majorité des répondants ont mentionné qu’ils
pouvaient appliquer dans leur travail ce qu’ils avaient appris lors de ces formations. Plus de
90% des ASC ont été formés à référer les jeunes vers des établissements plus importants
contre 74,3% dans la zone de contrôle.
Tableau 58 Formation des ASC en services adaptés aux jeunes
Formation sur les services adaptés aux jeunes
Formation
sur le
système de
référence
N
Formation
reçue
< 12 mois
Formation
reçue
> 12 mois
Qualité de la
formation
jugée bonne
"Mise en
pratique de la
théorie"
Homme
32.2
11.9
34.6
88.5
91.5
59
Femme
10
0
60
100
80
50
Zône d'intervention
34.2
5.1
38.7
93.5
91.1
79
Zône de contrôle
2.9
8.6
0
75
74.3
35
Sexe
93
6.4
Planning familial
Il a été posé aux ASC plusieurs questions sur les méthodes de planning familial, leur style de
conseils et leurs opinions et attitudes envers les jeunes. Pour s’assurer d’une évaluation
correcte de leur niveau de connaissances, les répondants devaient citer toutes les méthodes
connues sans aide/sondage de l’intervieweur.
Connaissances des ASC en méthodes de planning familial
En général, les connaissances en méthodes de PF sont élevées au Burundi mais
légèrement plus élevées dans les districts de contrôle (peuvent citer au moins 5 méthodes
modernes: I: 87,3%; C: 100%). Dans les deux contextes, le préservatif masculin et les
injections ont été les plus communément cités. Le diaphragme et la contraception d’urgence
ont été les moins cités. En termes de connaissances des méthodes traditionnelles,
l’abstinence périodique et totale sont les méthodes les plus citées, toutefois dans des
proportions moindres que les méthodes modernes les plus citées.
Tableau 59 Connaissances des ASC en méthodes de planning familial
Peut citer au moins 1 méthode moderne
Peut citer au moins 5 méthodes modernes
Connaissance des méthodes modernes
Stérilisation féminine (ligature des trompes)
Stérilisation masculine (vasectomie)
DIU - dispositif intra-utérin en cuivre
Injection
Implants
Pilule
Préservatif masculin
Préservatif féminin
Diaphragme
Contraception d'urgence
Connaissance des méthodes traditionnelles
Méthode des rythmes / abstinence périodique
Méthode de l'allaitement maternel et de l'aménorrhée
Retrait (coït interrompu)
Abstinence totale
Autre méthode traditionnelle
N
Zône
d'intervention
%
100.0
87.3
Zône de
contrôle
%
100.0
100.0
26.6
17.7
88.6
87.3
92.4
94.9
96.2
83.5
13.9
3.8
31.4
37.1
97.1
88.6
100.0
91.4
100.0
82.9
5.7
5.7
19.0
10.1
7.6
38.0
0.0
79
20.0
2.9
0
42.9
2.9
35
Méthodes de planning familial recommandées par les ASC aux adolescent(e)s
Il a été demandé aux ASC quelle méthode contraceptive ils recommanderaient à des
adolescent(e)s âgés de 15 à 19 ans si on leur demandait. Une majorité d’ASC ont mentionné
qu’ils proposeraient au moins un type de méthode moderne aux adolescent(e)s (I : 94,9%; C:
97,2%). Lorsqu’on leur demande quelle méthode ils conseilleraient ou proposeraient, 50,6%
des répondants du groupe d’intervention ont répondu les préservatifs masculins, 36,7%
l’abstinence totale, 32,9% les préservatifs féminins et 20,3% les implants. Les mêmes
94
méthodes ont été proposées ou conseillées par le groupe de contrôle, bien que les injections
aient été mentionnées par 25,7% des ASC.
Tableau 60 Méthodes recommandées par les ASC aux adolescent(e)s
Au moins 1 méthode moderne proposée
Au moins 5 méthodes modernes proposées
Aucune proposée
Stérilisation féminine (ligature des trompes)
Stérilisation masculine (vasectomie)
DIU - dispositif intra-utérin en cuivre
Injection
Implants
Pilule
Préservatif masculin
Préservatif féminin
Diaphragme
Contraception d'urgence
Méthode des rythmes / abstinence périodique
Méthode de l'allaitement maternel et de
l'aménorrhée
Retrait (coït interrompu)
Abstinence totale
Autre méthode traditionnelle
N
Zône
d'intervention
%
94.9
83.5
2.5
0
0
6.3
13.9
20.3
11.4
50.6
32.9
0
0
1.3
Zône de
contrôle
%
97.2
80.2
2.9
0
2.9
5.7
25.7
22.9
17.1
40
25.7
0
0
2.9
0
0
0
36.7
0
79
0
34.3
0
35
Parmi les 71 (sur 114) ASC qui distribuent des produits de PF dans leurs communautés, la
majorité distribuent uniquement des préservatifs masculins (I : 97,6%; C : 94,7%), et des
préservatifs féminins (I : 45,2%; C : 100%).
6.5
Croyances et perceptions des ASC autour de la SSR
Croyances et perceptions autour de la SSR
Il a été posé aux professionnels de la santé les mêmes questions qu’aux jeunes sur les
croyances et perceptions autour de la SSR. Les résultats rendent compte des répondants
qui ont déclaré être d’accord ou pleinement d’accord avec les énoncés.
Une majorité d’ASC (98,2%) ont rapporté que les méthodes contraceptives étaient utiles
pour espacer les naissances et pour éviter les grossesses ; 90,8% conviennent que la
qualité des produits de FP est garantie par le gouvernement ; 95,4% conviennent que si un
effet secondaire se produit, il peut être géré par un fournisseur; pour 94,5% on peut faire
confiance aux professionnels de la santé sur ce qu’ils disent au sujet des méthodes de PF. Il
n’y a pas de différences notables selon le sexe, le groupe d’âge, ni entre la zone
d’intervention et de contrôle.
Dans le domaine de la foi et de l’utilisation de contraceptifs, seulement 5,5% des répondants
ont rapporté croire que comme les enfants sont un don de Dieu, on ne devrait pas utiliser de
contraception. Et moins de 10% ont convenu que l’utilisation de contraceptifs est un pêché.
95
En termes d’utilisation de contraceptifs et de sexualité, 13,8% de l’échantillon ont convenu
que les contraceptifs peuvent diminuer la satisfaction sexuelle. Finalement, 18,3% des ASC
ont convenu que l’utilisation de contraceptifs encourage l’infidélité. Sur cette dernière
question, il y a une différence notable selon le groupe d’âge, les répondants de plus de 40
ans ayant tendance à approuver cet énoncé dans des proportions plus importantes que les
moins de 40 ans.
Tableau 61 Croyances et perceptions des ASC autour de la SSR
Sexe
Homme
Femme
Âge
20-29
30-39
40-49
50+
Zône d'intervention
Zône de contrôle
Total (%)
Les méthodes
contraceptives
sont utiles
pour espacer
les naissances
et éviter les
grossesses
Les méthodes
contraceptive
s sont sûres,
la qualité est
contrôlée par
les autorités
sanitaires
Si des effets
secondaires
se produisent,
ils peuvent
être gérés par
un prestataire
de santé
98.3
98
88.1
94
94.9
96
5.1
6
6.8
12
13.6
14
13.6
24
94.9
94
59
50
100
96.9
97.3
100
97.1
98.7
98.2
100
93.8
86.5
91.2
91.4
91.1
91.2
90.9
96.9
97.3
94.1
94.3
96.2
95.6
9.1
9.4
5.4
0
2.9
6.3
5.3
9.1
12.5
5.4
8.8
5.7
10.1
8.8
9.1
12.5
10.8
23.5
14.3
15.2
14.9
9.1
9.4
27
26.5
25.7
17.7
20.2
100
96.9
91.9
94.1
88.6
97.5
94.7
11
32
37
34
35
79
114
Les enfants L'utilisation
Les
L'utilisation
On peut faire
sont un don
de
contraceptifs
confiance à ce que
de la
de Dieu, il ne contraceptifs
peuvent
contraception les prefessionnels
faut donc pas
est un
diminuer
encourage
de santé de cette
avoir recours
péché.
l'infidélité.
communauté
votre
à la
satisfaction
disent sur les
contraception
sexeulle
méthodes de
contrôle des
naissances
N
Croyances autour de la grossesse des femmes non mariées
Les questions liées aux perceptions communautaires et individuelles sur la grossesse hors
mariage étaient également posées aux agents de santé communautaire.
Plus de la moitié des répondants conviennent que les femmes qui tombent enceintes hors
mariage sont vues de façon négative et perdent le respect de la communauté (68,4%). La
proportion de répondants d’accord avec cet énoncé augmente avec le groupe d’âge et est
légèrement plus élevée également dans la zone d’intervention. 22,8% des ASC sont
d’accord que si une femme non mariée tombe enceinte, c’est sa propre faute si on l’évite
dans la communauté. Cependant, seuls 7,9% ont répondu que si une femme de leur famille
tombait enceinte sans être mariée, ils ou elles voudraient que la grossesse reste un secret.
72,8% conviennent que mettre une fille enceinte hors mariage est embarrassant pour la
famille du garçon/homme. Toutefois, 91,2% des répondants ont déclarés que les hommes
qui ont des enfants hors du mariage devraient apporter un soutien autant qu’aux enfants nés
dans le cadre du mariage.
Finalement, 2,6% des ASC conviennent que des femmes mariées ne devraient pas révéler si
elles ont été violées – en particulier lorsqu’elles ont des enfants ou si le mari/partenaire est
encore vivant. Aucune femme ASC n’est d’accord avec ce dernier énoncé et personne n’a
convenu de cet énoncé dans la zone d’intervention.
Et 21,1% des répondants conviennent que des femmes pauvres non mariées qui ont un
rapport sexuel en échange de nourriture méritent le même respect que n’importe qui d’autre.
96
Tableau 62 Croyances des ASC autour de la grossesse des femmes non mariées
Les femmes qui
tombent
enceintes sans
être mariées
sont
considérées
comme des
femmes libres
et perdent le
respect dans la
communauté.
Sexe
Homme
Femme
Âge
20-29
30-39
40-49
50+
Zône d'intervention
Zône de contrôle
Total (%)
Si une femme Mettre une fille
de ma famille
enceinte hors
tombait
du mariage est
enceinte sans une cause de
être mariée, je honte pour la
souhaiterais
famille du
que cela reste
garçon /
secret.
homme
Les femmes
mariées, en cas
de viol, ne
doivent pas en
parler, surtout
quand elles ont
des enfants et
que leur mari /
partenaire est
encore en vie
Si une fille non Les femmes non Les hommes qui
mariée tombe mariées qui sont ont des enfants
enceinte, c'est pauvres et qui
hors du mariage
sa faute si on ont des rapports
devraient les
l'évite
sexuels en
soutenir de la
échange de
même façon que
nourriture ont les enfants nés au
droit au même
sein du mariage.
respect que
n'importe qui
d'autre.
N
71.2
62
6.8
10
76.3
66
5.1
0
22
22
18.6
26
88.1
94
59
50
45.5
65.6
70.3
76.5
77.1
64.6
68.4
36.4
6.3
2.7
5.9
0
11.4
7.9
63.6
75
73
73.5
77.1
70.9
72.8
0
3.1
0
5.9
0
3.8
2.6
0
25
24.3
26.5
25.7
21.5
22.8
9.1
34.4
13.5
20.6
22.9
20.3
21.1
90.9
87.5
89.2
97.1
91.4
91.1
91.2
11
32
37
34
35
79
114
97
7
Discussion
La présente section reprend certaines des conclusions essentielles de l'enquête et compare
les résultats avec d'autres sources pertinentes telles que l'Enquête démographique et de
santé Burundi 2010 (EDS) et l'enquête menée par le Programme national de santé de la
reproduction (PNSR) sur « l'étendue et les causes d'abandon des méthodes de
contraception et facteurs décisifs d'utilisation des services de planning familial » validée au
mois de novembre 2014. Cette discussion inclut la présentation des limites de l'enquête.
Situation socioéconomique des jeunes au Burundi
La majorité des répondants de notre échantillon âgés entre 15 et 24 ans étaient célibataires
(73,9%) et vivaient avec leur(s) parent(s) ou avec un autre membre de la famille. Les
proportions de jeunes adultes âgés entre 20 et 24 ans qui étaient mariés au moment de
l'enquête (F: 27,6%; M: 6,9%) étaient légèrement inférieures aux conclusions de l'enquête
EDS (F: 36,9%; M: 17,1%). Une raison pouvant expliquer cette différence est le fait que les
jeunes se marient plus tard à notre époque (2014) qu'auparavant, en partie grâce
l'amélioration de l'accès à l'éducation. Plus de la moitié des sujets de l’enquête ont déclaré
être actuellement à l'école.
La vaste majorité bénéficiait d'un certain niveau d'éducation ; cependant, 25 % des femmes
âgées entre 20 et 24 ans ont déclaré ne jamais avoir été à l'école. Par rapport à l'enquête
EDS, notre échantillon semble être mieux loti en matière d'éducation étant donné que 21,1 %
des femmes âgées entre 15 et 19 ans et 41,9 % de celles âgées de 20 à 24 ans (milieux
urbains et ruraux réunis) ont déclaré ne pas avoir fait d'études dans l'enquête EDS. Il peut en
effet s'agir d'une conséquence des améliorations en matière d'accès à l'éducation mises en
œuvre par le pays au cours de la dernière décennie. Cependant, dans notre échantillon,
environ 20 à 26 % des jeunes personnes interrogées ont déclaré avoir interrompu leurs
études car ils ne pouvaient pas en assumer les frais.
Un jeune sur deux de notre échantillon a déclaré posséder un téléphone portable, soit une
proportion plus élevée que celle signalée par l’EDS pour l'ensemble de la population (13%
dans les zones rurales). D'autre part, la proportion des ménages possédant une radio a
augmenté entre 2010 (48,7% pour la zone rurale) et 2014 (environ 62% dans notre panel).
En réalité, 57,7% des jeunes femmes et 72,7% des jeunes hommes de notre échantillon ont
déclaré écouter la radio au moins une fois par semaine, comme cela avait déjà été révélé
par l'enquête EDS.
Généralement célibataires, la majorité des adolescent(e)s et des jeunes adultes interrogés
dépendent toujours de leurs parents ou de leurs tuteurs en matière de dépenses
domestiques et de santé. La perception généralisée de la richesse est égale partout au sein
de la communauté.
Les lieux fréquentés par les jeunes diffèrent selon que ces derniers soient à l’école ou non
au moment de l’enquête, à l'exception des services religieux qui sont fréquentés au moins
une fois par semaine par près de 90% de l’échantillon, indépendamment du fait d’être
scolarisés. Les jeunes qui sont scolarisés fréquentent en grande majorité les clubs de sport
(68%), alors que les jeunes non scolarisés participent en plus grande proportion aux services
du voisinage / de la communauté (44,6%). Les centres jeunes sont fréquentés par seulement
98
14,4% des adolescent(e)s et 7,9% des jeunes adultes. Par conséquent, les lieux les plus
appropriés pour atteindre les jeunes qui ne vont pas à l'école sont les églises, les lieux de
services communautaires et via la radio.
Éducation à la sexualité, informations et connaissances
Sur base des résultats d'enquête, environ la moitié des jeunes interrogés ont bénéficié d'une
éducation à la sexualité (uniquement un tiers au cours des 12 derniers mois), principalement
à l'école, indiquant qu'une grande proportion des jeunes n'ont reçu aucune éducation à la
sexualité officielle. Malgré un certain niveau d'éducation à la sexualité, les connaissances en
la matière se sont révélées assez faibles et inégales. Les jeunes avaient des connaissances
particulièrement faibles concernant les périodes de fécondité des femmes, et légèrement
meilleures concernant les aspects liés au VIH. Les résultats ont souligné l'importance
d'investir dans l'éducation à la sexualité afin d'augmenter son étendue, mais également sa
qualité pour les jeunes à l'école et en dehors de l'école. Outre le manque d'informations de
qualité, le malaise éprouvé par les prestataires de santé pour aborder la sexualité avec les
jeunes constitue également un facteur contribuant à ces lacunes. Le fait qu'un nombre
significatif de jeunes ont déclaré écouter la radio définit celle-ci comme un précieux canal
d'informations et de communication en matière d'éducation. Les connaissances plus élevées
en matière de problèmes liés au VIH peuvent refléter les efforts fournis par les acteurs dans
la lutte contre le VIH et le Sida au cours de ces dernières décennies. De même, il est
fréquent au Burundi que l'église impose un test VIH aux couples avant de les marier, les
jeunes reçoivent ainsi des informations et des conseils sur le VIH et le Sida.
Premières relations sexuelles et activité sexuelle
Parmi les jeunes âgés entre 15 et 24 ans, environ un quart a déclaré avoir déjà eu des
relations sexuelles, la majorité d'entre eux étant mariés. Près de la moitié des jeunes sujets
interrogés engagés dans une relation mais ne vivant pas avec leur partenaire étaient
sexuellement actifs. Les données issues de l'EDS ont indiqué que seuls 12,1% de la
population de célibataires (tous âges confondus) avaient déjà eu des relations sexuelles.
Étant donné que l'EDS s'est basée sur la définition légale de « célibataire » (à savoir des
personnes non mariées légalement), les sujets interrogés engagés dans une relation mais
ne vivant pas sous le même toit sont inclus dans le faible pourcentage. Par conséquent, la
proportion de jeunes sexuellement actifs dans notre échantillon est plus élevée que celle de
l'EDS. Il peut encore une fois s'agir du facteur d'accès amélioré à l'éducation, menant les
jeunes femmes à se marier plus tard, les plaçant ainsi dans une période de transition lors de
laquelle elles sont sexuellement actives mais non mariées.
Dans le groupe des adolescent(e)s, 12,4% des sujets interrogés ont déclaré avoir déjà eu
des relations sexuelles. Ce pourcentage était le même que celui de l'EDS. Les données de
l'enquête ont démontré que les femmes avaient leurs premières relations sexuelles, à l'âge
médian de 19,2 ans, alors que l'âge médian pour les hommes était de 18,9 ans. Les
données de l'EDS ont révélé un âge médian de 19,8 pour les femmes âgées entre 20 et 24
ans. L'âge médian pour les jeunes hommes de ce groupe n'était pas indiqué dans l'enquête
EDS (chiffres trop faibles).
99
Connaissances et utilisation des méthodes modernes de contraception
Au Burundi, les connaissances en matière de méthodes modernes de contraception sont
relativement élevées, avec plus de 93% des jeunes sexuellement actifs capables de nommer
au moins une méthode moderne de PF. Les connaissances étaient légèrement inférieures
parmi les jeunes sexuellement inactifs. Cela s'explique par le fait que la principale source
d'informations en matière de contraception est la formation sanitaire. Les données de l'EDS
ont montré que 97% des femmes âgées entre 15 et 49 ans, et 98,1% des hommes,
connaissaient au moins une méthode moderne. Le rapport du PNSR indique que 95,7% des
sujets interrogés (femmes de 15 à 49 ans) ont déclaré avoir entendu parler d'une méthode
pour espacer ou limiter les naissances. Malgré ces connaissances, l'utilisation de méthodes
de contraception révélée par cette enquête était assez fable, avec 38% des femmes utilisant
une méthode quelconque et 21,3% utilisant une méthode moderne (y compris les
préservatifs), même si les données EDS étaient encore inférieures avec seulement 11,7%
des femmes de 20 à 24 ans utilisant des méthodes modernes de contraception. L'étude du
PNSR a révélé d'importantes différences entre les provinces en matière d'utilisation de
méthodes modernes de contraception par les femmes de 15 à 49 ans, les provinces du sud
ayant des taux plus bas (de 20,7% à Bururi, à 30,8% à Gitega et 55,8% à Ruyigi) en
comparaison aux provinces du nord. La différence entre l'EDS et cette présente enquête
indique une possible amélioration de l'adhésion aux méthodes PF par les jeunes femmes.
De plus, les résultats indiquent que près de la moitié des jeunes sexuellement actifs sont des
utilisateurs potentiels des méthodes de planning familial. Les utilisateurs potentiels n’utilisent
pas de méthodes au moment de l’enquête, mais ils ne sont pas contre leur utilisation dans le
futur. La plupart de ces utilisateurs potentiels font partie du groupe de jeunes célibataires ou
de jeunes engagés dans une relation mais ne vivant pas avec leur partenaire. Ces nonutilisateurs sont exposés aux grossesses non désirées et/ou aux IST, en particulier comptetenu de la faible utilisation d'un préservatif lors du dernier rapport sexuel (un quart des
jeunes hommes et moins de 10% des jeunes femmes) et de l'utilisation de méthodes
naturelles moins fiables comme le compte des jours du cycle de menstruation.
Perceptions et croyances en matière de grossesse chez les femmes non mariées et de PF
Les résultats concernant les attitudes stigmatisantes envers les grossesses hors mariage
montrent que les jeunes ont généralement une vision plus conservatrice que les prestataires
interrogés au cours de l'enquête (professionnels de la santé et agents de santé
communautaires), ou que les jeunes perçoivent leur communauté comme plus conservatrice
qu'elle ne l'est. Par exemple, les proportions de jeunes ayant répondu qu'une femme non
mariée et enceinte est considérée comme une « fille facile » et n'est plus respectée au sein
de la communauté étaient plus élevées en comparaison avec la vision des professionnels de
la santé et des ASC. Cela peut traduire un fossé générationnel en matière de perceptions,
mais aussi que les jeunes sont davantage touchés par les attitudes stigmatisantes à cet
égard, compte-tenu de leur groupe d'âge, et sont donc plus enclins à les signaler.
Cependant, les jeunes sont plus enclins que les adultes à penser que si une fille tombe
enceinte, c'est uniquement de sa faute si elle est rejetée par la communauté.
De même, plus de jeunes que d'adultes ont déclaré partager de fortes valeurs religieuses
allant à l'encontre du planning familial. En fait, plus d'un tiers des jeunes pensent que les
enfants sont un don de Dieu, qu'il ne faut pas avoir recours à la contraception, et que cette
dernière est un péché. Moins de 10% des professionnels de la santé et des ASC partagent
cette vision. Les perceptions impliquant que les contraceptifs diminuent la satisfaction
100
sexuelle et favorise l'infidélité sont davantage partagées par les jeunes que par les adultes
interrogés. Le fait que près de la moitié des jeunes interrogés pensent que l'utilisation de
contraceptifs encourage l'infidélité peut être interprété au regard de leurs capacités perçus à
négocier l'utilisation d'une protection pendant l'acte sexuel, capacités estimées négativement
par un tiers des sujets interrogés. La différence entre jeunes et adultes peut être liée à
l'incompréhension en matière de sexualité: les jeunes véhicules plus facilement les
croyances et les normes depuis leur communauté, tandis que les professionnels de la santé
s'avèrent plus libéraux en raison de leur formation et sensibilisation, et grâce aux rencontres
quotidiennes avec des jeunes vivant dans de telles situations.
Confiance des professionnels de santé pour interagir avec les jeunes en matière de SSR
L'enquête menée parmi les professionnels de la santé a démontré que, malgré que la plupart
des professionnels fournissent des services SSR et connaissent les directives à ce sujet, ils
ne se sentaient pas vraiment informés et aptes à fournir de tels services aux jeunes. De
même, les agents de santé communautaires ont déclaré ne pas se sentir aptes à sensibiliser
les jeunes en matière de SSR et à communiquer avec eux concernant les avantages et les
risques liés à ces services. De plus, l’enquête a révélé que seule la moitié des
professionnels de la santé ont déclaré disposer d'assez de temps pour les consultations
avec les jeunes ; que plus de la moitié d'entre eux ont déclaré penser que les membres de la
communauté étaient en accord avec la fourniture de services SSR pour les jeunes ; et enfin,
que 30% ont déclaré ne pas être d'accords avec les objectifs du ministère de la santé visant
à fournir des services SSR adaptés aux jeunes. Ces dernières données indiquent également
qu'il peut exister des barrières empêchant le personnel de santé de fournir aux jeunes des
services SSR de qualité, en particulier s’ils ressentent que la communauté ne soutient leur
travail.
Conseils en planification familiale
Les résultats des trois sous-enquêtes (communauté, professionnels de santé et agents de
santé communautaire) ont révélé certaines divergences au niveau de la fourniture de
services de PF parmi les professionnels de la santé, les ASC et les jeunes. La vaste majorité
des professionnels de la santé ont déclaré avoir fourni des conseils permettant la prise de
décision éclairée avec leurs clients - au sujet des effets secondaires et problèmes éventuels
liés à la méthode de contraception, et des mesures à prendre le cas échéant. Cependant, à
peine plus de la moitié des jeunes ayant déclaré avoir eu recours aux injections (la méthode
la plus utilisée), et environ 70 % de ceux ayant eu recours aux implants, ont affirmé avoir
reçu suffisamment d'informations pour prendre une décision éclairée. Les chiffres de l’EDS
2010 étaient pourtant bien inférieurs (pour les femmes âgées entre 15 et 49 ans) : 35,3%
des utilisatrices actuelles de méthodes modernes de contraception ont affirmé avoir été
informées des effets secondaires ou des autres problèmes liés à la méthode utilisée ; 34,9%
ont été informées sur les mesures à prendre en cas d'apparition d'effets secondaires ; et
67,9% ont été informées par un professionnel de santé sur les autres méthodes de PF
pouvant être utilisées. L'étude du PNSR a révélé que 30% des femmes âgées entre 15 et 49
ans ayant déclaré avoir déjà abandonné une méthode de contraception ont justifié cet
abandon par l'apparition d'effets secondaires. L'étude du PNSR prévoyait également des
entretiens avec les prestataires de santé, lesquels ont signalé que les trois premières causes
d'abandon étaient les suivantes : (1) les rumeurs entourant les effets secondaires ; (2) les
croyances religieuses ; et (3) l'apparition d'effets secondaires.
101
Les divergences entre les déclarations des professionnels de la santé et des jeunes
utilisateurs doivent être analysées plus en détail grâce à des méthodes alternatives afin de
comprendre si, en réalité, les professionnels de la santé n'expliquent pas complètement les
effets secondaires en raison d'un manque de temps ou de connaissances, ou s'ils
fournissent bien ces informations mais sans se faire bien comprendre des jeunes.
Grossesse chez les adolescentes
Parmi le sous-échantillon des adolescentes (n=407), 6,1% ont signalé une grossesse dans
les 12 derniers mois. Les proportions d'adolescentes ayant déjà vécu une grossesse étaient
plus élevées dans le groupe des jeunes femmes mariées, et elles étaient également plus
élevées dans les provinces plus rurales et éloignées telles que Cankuzo, Ruyigi et Karusi,
indiquant que dans ces zones éloignées, les femmes seraient sexuellement actives à un âge
plus précoce et/ou se marieraient à un âge plus précoce. D'après l'ébauche de la stratégie
nationale pour la santé des adolescent(e)s (2014) et sur base de l’EDS 2010, 11% des
adolescentes avaient déjà entamé leur cycle de reproduction (7% avaient déjà un enfant et
3% portaient leur premier enfant à ce moment). La stratégie se réfère aux études ayant
démontré que la vie sexuelle peut débuter dès 10 à 14 ans, et que l'utilisation de méthodes
de contraception était très faible : 1,3% parmi les 15 à 19 ans.
Violence physique et sexuelle
L'ampleur des actes de violences physiques et sexuelles signalée par les jeunes est très
inquiétante - en particulier chez les jeunes femmes. Un quart des jeunes femmes interrogées
a déclaré avoir subi de la violence sexuelle, et la plupart avait été commise par une
personne de l'entourage de la personne (ami / collègue / voisin ou partenaire actuel). L’EDS
2010 n'a pas collecté d’information concernant les violences sexuelles. La stratégie pour la
santé des adolescent(e)s affirme que la violence basée sur le genre est une réalité au
Burundi, et concerne les adolescent(e)s et les jeunes adultes qui la subissent sous toutes
ses formes (sexuelle, physique, psychologique et économique). D'après la stratégie, la forme
la plus fréquente de VBG est sexuelle et concerne principalement les filles et les jeunes
femmes.
Les niveaux rapportés de violence basée sur le genre peuvent être interprétés au regard de
la perception par les femmes de leur capacité à refuser un acte sexuel. Un tiers des jeunes
femmes estiment ne pas avoir le pouvoir / les capacités nécessaires pour négocier leurs
désirs en matière de relations sexuelles, y compris d'utilisation d'une protection contre la
grossesse et les IST. De plus, l'évaluation des attitudes des jeunes à l'égard de la violence
interpersonnelle et basée sur le genre a permis de révéler des niveaux de tolérance élevés
envers la VBG, même de la part des jeunes femmes elles-mêmes. 44,2% des jeunes
femmes (et 32,8% des hommes) ont admis qu'un homme peut battre sa femme si elle ne
veut pas avoir de rapports sexuels avec lui ; la même attitude se retrouve notamment parmi
les jeunes qui sont mariés (37,9%). Par ailleurs, un tiers des femmes ont estimé qu'une
femme battue par son mari ou son partenaire devait considérer cela comme une affaire de
couple qui doit rester privée. La différence de proportion entre les réponses des jeunes
femmes et des jeunes hommes doit être interprétée avec prudence, en raison de la présence
éventuelle d'un biais de désirabilité poussant les jeunes hommes à ne pas révéler leur
approbation de la violence basée sur le genre. De même, l’EDS en 2010 avait demandé aux
femmes s'il était justifié qu'un mari batte sa femme si elle refusait d'avoir des relations
102
sexuelles avec lui. 41,1% des adolescentes étaient d'accord, ainsi que 45,7% des jeunes
femmes âgées entre 20 et 24 ans. Les jeunes hommes étaient d'accord avec cet énoncé
dans des proportions plus faibles : 29% des 15 à 19 ans et 20,5% des 20 à 24 ans.
Ces chiffres révèlent une certaine tolérance envers la violence interpersonnelle et la violence
basée sur le genre, que les jeunes femmes elles-mêmes ont aussi assimilée. Une telle
tolérance relève de problèmes de santé publique, étant donné que les femmes seraient
moins enclines à rechercher des soins après une agression. Il est donc plus difficile, dans le
cas des femmes nécessitant des soins pour des blessures liées à une agression sexuelle,
d'empêcher une grossesse non désirée ou d'éviter les IST y compris le VIH. Faire appel à
des services de soins de santé pour un problème considéré comme privé peut s'avérer
problématique, ce qui souligne donc la nécessité de garantir le respect de la vie privée et la
confidentialité au sein des services SSR.
7.1
Limites
Cette étude a été menée dans le but de collecter des données de base dans les zones
d'intervention du programme «Génération Future », et dans deux zones de contrôle. Les
données collectées lors de cette enquête ne sont donc pas représentatives sur le plan
national. Le choix des zones d'intervention s'est basé sur des considérations d'ordre
programmatique, ayant influencé d'une certaine façon les critères de sélection du
programme. Les données ont été collectées dans les zones identifiées de façon à garantir la
meilleure représentation possible et réduire toutes tendances éventuelles.
Les questionnaires contenaient légèrement plus de questions que celles analysées pour le
présent rapport. Certains sujets d'intérêt ont été intégrés aux instruments afin d'obtenir, sous
forme d'explications, des données potentiellement pertinentes pour le consortium
«Génération Future», et de collecter des données de base pour les activités tout juste
entamées. Par conséquent, ces questions n'ont pas toutes donné lieu à des résultats
suffisamment convaincants. Les sujets tels les informations détaillées sur l'abandon du
planning familial, ou sur les activités des professionnels de santé et des agents de santé
communautaires, n'étaient souvent pas applicables, ce qui aboutit à très peu d'observations.
Seule l'évaluation finale pourra nous fournir une augmentation significative des observations,
lesquelles seront ensuite analysées et comparées aux données de base. Le présent rapport
n'inclut que les résultats considérablement pertinents.
Plusieurs mesures, résumées plus bas, ont été appliquées afin d'améliorer la qualité et de
limiter les erreurs de mesure et d'échantillonnage. Les résultats présentés dans ce rapport
ont été interprétés en tenant soigneusement compte de ces aspects.
Nous avons décidé d'utiliser des tablettes électroniques pour collecter les données afin de
réduire les erreurs pendant la collecte et la saisie des données. La collecte électronique de
données présente de nombreux avantages en termes de gestion et de qualité des données,
comme pour les contrôles de probabilité automatisés et les instructions de saut de
séquence. Les données sont directement saisies électroniquement par des intervieweurs
qualifiés, contrôlées localement par un superviseur, et téléchargées chaque jour sur un
serveur central, où un membre de l'équipe principale évalue à nouveau la qualité des
données. En principe, ce système permet de contrôler immédiatement la qualité de chaque
entrée enregistrée par une personne indépendante, et de contrôler la cohérence et la
plausibilité des données. En dépit des difficultés logistiques sur le terrain, les données ont
été téléchargées et contre-vérifiées aussi souvent que possible. Les mesures de contrôle de
103
la qualité ont permis de détecter les entrées invalides, lesquelles ont dont pu être
supprimées. Ces difficultés sur le terrain n'ont que très peu compromis la qualité des
données collectées par rapport à l'ensemble des données d'origine. Des incohérences
significatives ont été décelées dans environ 10% des cas, suggérant la persistance de
certaines limites concernant la qualité de l'ensemble de données après la suppression des
données évaluées comme irrégulières.
D'autres erreurs apparues au cours du processus de collecte de données doivent également
être prises en compte. En raison du caractère sensible du thème de la sexualité, la
formulation et la traduction des questions sur le comportement pourraient mener à mal
comprendre certaines questions. Cet inconvénient peut être résolu à l'aide d'un instrument
d'enquête de haute qualité et d'une formation suffisante. Pourtant, à l'instar de toute enquête
sur le comportement humain, il est impossible d'exclure un certain degré d'erreurs de
classification. Par exemple, une personne peut être interrogée sur le moment auquel elle est
devenue sexuellement active, ou sur le moment de ses premiers rapports sexuels. Une
définition, une formulation et une traduction exactes de telles questions sont les clés de
réponses fiables et valides. Même en utilisant les questions standards issues des
instruments d'enquête EDS, les spécificités linguistiques et culturelles propres doivent être
prises en compte. Tous les sujets interrogés ne considèrent pas nécessaire de signaler un
contact sexuel unique ayant eu lieu à un âge précoce. Dans cette étude, 25% des jeunes
sexuellement actifs ont déclaré avoir entamé leur vie sexuelle avant l'âge de 15 ans.
Lorsqu'il s'agit de sexualité, les sujets interrogés peuvent avoir tendance à répondre plutôt
en fonction des conventions sociales que de leur réelle expérience (biais de désirabilité). Si
certains jeunes ne souhaitent pas signaler être sexuellement actifs ni utiliser des
contraceptifs, ces deux facteurs seront alors sous-estimés. Dans le cas de l'utilisation de
contraceptifs, il se peut également que ce facteur soit surestimé si les jeunes déclarent
utiliser les préservatifs, encouragés pour la prévention du VIH, plus qu'en réalité afin de
répondre aux attentes des campagnes d'informations menées par les ONG.
Les erreurs de classification peuvent compromettre les résultats de plusieurs façons. De
manière générale, il se peut que la prévalence de certains comportements soit mal
représentée, entraînant ainsi une sous-estimation ou une surestimation de l'apparition d'un
certain type d'observations. Lorsque deux groupes sont comparés, il faut également définir si
les erreurs de classification sont aléatoires entre les deux groupes. Dans le cas présent, l'on
peut s'attendre à des erreurs de classification aléatoires lorsque l'on compare par exemple
les zones d'intervention et de contrôle. Cependant, lors de la comparaison de catégories
sociales, telles que les personnes mariées et non mariées, l'on peut s'attendre à ce que seul
le groupe de personnes non mariées soit moins enclin à signaler l'activité sexuelle et
l'utilisation des méthodes de planning familial. Dans ce cadre culturel particulier, où les
valeurs morales sont très strictes pour certains groupes au sein de la population, les
différences au niveau des erreurs de classification sont probables, et doivent être
considérées comme des limites de cette étude.
Les erreurs de déclaration peuvent également poser problème lors des entretiens avec les
professionnels de la santé et les agents de santé communautaires. Nous nous attendions à
ces réponses conformes aux règles et directives de travail officielles. Cependant, beaucoup
de prestataires ont fait part de lacunes au niveau de leurs connaissances et compétences,
ce qui suggère que leurs réponses reflètent leur réalité professionnelle. Il a été suggéré,
comme autre explication, que les prestataires pourraient être partiellement intéressés par
une formation supplémentaire et tous les avantages qu'elle comporte, les incitant ainsi à
sous-évaluer leurs connaissances et compétences. De plus, les prestataires de santé au
104
Burundi n'ont pas été suffisamment sélectionnés de façon aléatoire, mais représentaient
partiellement un échantillon pratique.
La conception de l'étude et la stratégie d’échantillonnage sont une autre source importante
de facteurs potentiels pouvant compromettre la représentativité des conclusions pour la
population concernée par l'étude. Après avoir trouvé un équilibre entre les ressources et les
compromis vis-à-vis des besoins de qualité, nous avons adopté la stratégie
d’échantillonnage de l’EDS et utilisé une approche d'échantillonnage en grappes stratifié.
Nous avons eu recours à une approche de segmentation au lieu d'une approche
d'énumération des foyers. Ce type d'échantillonnage permet de davantage mettre en
corrélation les réponses au sein d'une grappe en comparaison avec les individus vivant en
dehors de la zone constituant l’échantillonnage. Toutefois, après comparaison entre cette
étude et une étude similaire menée au Rwanda, pour laquelle la sélection par énumération
de foyers et aléatoire avait été appliquée, les effets du plan d’échantillonnage se sont avérés
similaires. De manière plus générale, un certain regroupement est escompté pour cette
étude étant donné qu'un centre de santé principal a été affecté à chaque grappe. Les
différences au niveau de la fourniture des services auront le même impact sur les sujets
interrogés vivant dans la même zone de couverture de la formation sanitaire, quelles que
soient les différences individuelles. Cet inconvénient peut être résolu grâce à l'utilisation de
techniques d'enquêtes statistiques adéquates, mais au prix d'une part de l'efficacité de
l'enquête.
Nous présentons les effets du plan d’échantillonnage pour certaines variables clés dans
l'ANNEXE A.
105
8
Conclusions
Connaissances et éducation de matière de SSR
La moitié des jeunes interrogés âgés entre 15 et 24 ans ont déclaré avoir bénéficié d'un
certain niveau d'éducation à la sexualité. Cette éducation est principalement dispensée dans
les écoles. Cependant, les questions mesurant les connaissances en matière de sexualité,
de reproduction et de VIH ont démontré que les connaissances sont inégales et globalement
faibles. Les connaissances relatives au VIH et au Sida semblent meilleures, notamment en
raison des derniers efforts combinés en matière de lutte contre le VIH. Tandis que les
connaissances en matière de périodes de fécondité (un faible pourcentage des jeunes savait
qu'une femme pouvait tomber enceinte lors de son premier rapport sexuel) et de moyens de
contraception (un faible pourcentage des jeunes savait que la pilule ne protégeait pas contre
le VIH) demeurent faibles. Les résultats ont également révélé que les jeunes interrogés
évaluaient faiblement leurs capacités à négocier l'utilisation d'une protection pendant l'acte
ou la pratique de l'abstinence avec son partenaire. Ces résultats indiquent des divergences
potentielles entre connaissances et pratiques.
Services adaptés aux jeunes
L'enquête menée parmi les professionnels de santé travaillant dans les services SSR a
démontré que les prestataires ont assez faiblement évalué leurs capacités à fournir des
services SSR aux jeunes. Seul un tiers des prestataires a déclaré avoir suffisamment de
connaissances pour fournir des services de qualité aux adolescent(e)s et aux jeunes adultes;
leurs compétences de communication étaient aussi faiblement autoévaluées ; et environ la
moitié des prestataires pensaient ne pas disposer d'assez de temps pour offrir des services
de qualité aux jeunes. Près d'un tiers des prestataires n'était pas d'accord avec l'objectif du
gouvernement de fournir des services adaptés aux jeunes.
Planification familiale
Malgré une bonne connaissance des méthodes modernes de planification familiale parmi les
adolescent(e)s et les jeunes, l'utilisation de méthodes modernes de contraception est faible.
La faible utilisation de la PF peut être liée aux perceptions et croyances qui l’entourent, étant
mal acceptée en particulier pour les jeunes.
Inégalités de genre et violence basée sur le genre
Les enquêtes ont démontré une tolérance généralisée vis-à-vis des inégalités de genre et de
la violence associée, ainsi que des actes signalés de violences physiques et sexuelles.
L'inégalité de genre menace la prise de décision autonome des femmes concernant leur
santé sexuelle et de la reproduction, ce qui se reflète dans l'enquête communautaire
(capacités personnelles déclarées). Bien que la réponse aux violences sexuelles ait de
multiples dimensions et ait besoin d'inclure les services sanitaires, les services d'assistance
psychosociale et les services juridiques, des mesures préventives doivent être insérées au
niveau de la communauté afin de réduire la tolérance envers les inégalités de genre qui
mènent à ma violence basée sur le genre.
106
9
Références
Bonfrer, I., Soeters, R., van de Poel, E., Basenya, O., Longin, G., van de Looij, F., van
Doorslaer, E., (2013). The effects of performance-based financing on the use and quality of
health care in Burundi: an impact evaluation. The Lancet 381.
Callands, T.A., Sipsma, H.L., Betancourt, T.S., Hansen, N.B., (2013). Experiences and
acceptance of intimate partner violence: associations with sexually transmitted infection
symptoms and ability to negotiate sexual safety among young Liberian women. Cult. Health
Sex. 15, 680–694.
Cleland J, Ingham R, Stone N (2001). Asking young people about sexual and reproductive
behaviours. Illustrative Core Instruments. UNDP, UNFPA, WHO, WB.
Comlan, Edem (2014). La Prise En Compte Des Violences Basées Sur Le Genre Au
Burundi: Analyse Des Perceptions et Obstacles. Impunity Watch.
http://www.impunitywatch.org/docs/IW_Rapport_Final_Violence_basees_sur_le_genre_au_B
1.pdf, accessed July 31, 2014.
Dijkman, Nathalie, Catrien Bijleveld, and Philip Verwimp. (2014). Sexual Violence in Burundi:
Victims, Perpetrators, and the Role of Conflict. 172. HiCN Working Paper. Brighton: Institute
of Development Studies, University of Sussex.
Manca, M.C., Baldini, I., (2013). Enquête CAP (connaissances, aptitudes, pratiques) en
matière de violences sexuelles dans 5 provinces du Burundi. Comitato Collaborazione
Medico, Bujumbura, Burundi.
Morgan, Lindsay. (2012). Can Incentives Strengthen Access to Quality Family Planning
Services? Lessons from Burundi, Kenya, and Liberia. USAID, Health Systems 20/20 project.
Niyonizigiye, D., Le Roux, E., n.d. A View On The Current Situation Regarding Sexual
Violence In Burundi The role of the church and possible avenues for intervention.
Seruka (2013). Rapport Annuel.
Schumacher Ruth. (2007). Préférences contraceptives des femmes au Burundi. Rapport final
sur les résultats qualitatifs de la recherche. GFA.
Sommers, M. (2013). Adolescents and violence: lessons from Burundi.
Ward, J. and M. Marsh (2006). Sexual violence against women and girls in war and its
aftermath: realities, responses, and required resources. Symposium on Sexual Violence in
Conflict and Beyond. 21: 23.
Wilcox, Allen, David Dunson, and Donna Day Baird. (2000). The Timing of the “Fertile
Window” in the Menstrual Cycle: Day Specific Estimates from a Prospective Study. British
Medical Journal 321.
Women and Allies Peacebuilders Network WAP/RAP (2011). Fontaine-ISOKO for Good
Governance and Integrated Development. Security Council Resolution 1325: Civil Society
Monitoring Report.
Zicherman, N. (2007). Addressing sexual violence in post-conflict Burundi. FMR (Forced
Migration Review) Briefs. 27.
107
Appendix A: Effet du plan d’échantillonnage pour quelques indicateurs clés
0.012
95% CI,
low
0.080
95% CI,
upper
0.126
1214
N(weighted
)
1214
0.576
0.027
0.524
0.629
1213
Married
0.148
0.014
0.120
0.176
Owns mobile phone
0.551
0.027
0.499
Has a radio
0.621
0.020
Uses internet
0.022
Poorer than other households
0.231
Result
SE
No education
0.103
Currently at school
N
DEFF
DEFT
1.83
1.35
1213
3.58
1.89
1212
1212
1.98
1.41
0.604
1213
1213
3.51
1.87
0.582
0.660
1213
1213
2.03
1.42
0.006
0.010
0.035
1196
1196
2.19
1.48
0.018
0.195
0.266
1208
1208
2.20
1.48
Has children
0.145
0.013
0.120
0.170
1214
1214
1.58
1.26
Adolescent pregnancy
0.061
0.013
0.036
0.087
407
407
1.22
1.11
Last pregnancy unplanned
Has received sexuality education, last 12
months
Is sexually active
0.444
0.039
0.368
0.520
263
263
1.60
1.26
0.313
0.019
0.276
0.350
1206
1206
1.95
1.40
0.289
0.017
0.255
0.324
1212
1212
1.80
1.34
Has ever used SRH services
Has ever used any method of family
planning
Has ever used a modern contraceptive
0.190
0.015
0.161
0.219
1213
1213
1.73
1.31
0.360
0.026
0.309
0.412
372
372
1.10
1.05
0.191
0.021
0.150
0.233
372
372
1.07
1.03
Has ever used a condom
0.090
0.022
0.048
0.133
372
372
2.09
1.45
Currently using long acting contraceptives
0.051
0.012
0.028
0.074
372
372
1.04
1.02
Currently using short acting contraceptives
0.140
0.020
0.101
0.179
372
372
1.22
1.11
Used modern contraceptive at last sex
0.184
0.020
0.146
0.223
372
372
0.95
0.98
Physical violence, last 12 months
0.067
0.009
0.050
0.084
1208
1208
1.46
1.21
Rape, last 12 months
0.113
0.013
0.088
0.138
744
744
1.24
1.11
108

Documents pareils