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24 octobre : Journée missionnaire mondiale Septembre – Octobre 2004 – N° 5 ŒUVRE PONTIFICALE DE LA PROPAGATION DE LA FOI MISSIO CANADA SOMMAIRE SEPTEMBRE – OCTOBRE 2004, 81 E ANNÉE REVUE D’INFORMATION ET D’ANIMATION MISSIONNAIRE AU SERVICE DE L’ÉGLISE CANADIENNE PUBLIÉE MISSIO CANADA (ŒUVRE PONTIFICALE DE LA PROPAGATION DE LA FOI). PAR Chroniques PRÉSIDENT DES ŒUVRES PONTIFICALES MISSIONNAIRES MGR CLÉMENT FECTEAU 3 DIRECTRICE NATIONALE DES ŒUVRES PONTIFICALES MISSIONNAIRES HUGUETTE LE BLANC SECRÉTAIRE NATIONALE DE LA PROPAGATION DE LA FOI HUGUETTE LE BLANC RÉDACTEUR EN CHEF JEAN GROU COMITÉ DE RÉDACTION ERNST CAZE, JEAN GROU, BENOÎT MUHINDO MATIRI, A.A., ÉVANGÉLINE PLAMONDON, M.I.C. RÉDACTION DE CE NUMÉRO LÉONIE GOULET, S.M.N.D.A., JEAN GROU, HUGUETTE LE BLANC, BENOÎT MUHINDO MATIRI, A.A., ÉVANGÉLINE PLAMONDON, M.I.C. 4 RECHERCHE MÉLANIE TREMBLAY CONCEPTION ET INFOGRAPHIE : CHARLES LESSARD, GRAPHISTE SÉPARATION DE COULEURS : COMPOSITION ORLÉANS INC. IMPRESSION : TRANSCONTINENTAL 36 LA REVUE UNIVERS EST RÉPERTORIÉE DANS L’ARGUS DES COMMUNICATIONS ET EST MEMBRE DE L’ASSOCIATION CANADIENNE DES PÉRIODIQUES CATHOLIQUES ISSN 0381-9876 DÉPÔT LÉGAL : BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DU QUÉBEC ENVOI DE POSTE-PUBLICATIONS-ENREGISTREMENT N° 09585 NUMÉRO DE CONVENTION : 1378147 NOUS REMERCIONS LE GOUVERNEMENT DU CANADA POUR L’AIDE FINANCIÈRE QU’IL NOUS APPORTE POUR NOS DÉPENSES D’ENVOI POSTAL, PAR L’ENTREMISE DU PROGRAMME D’AIDE AUX PUBLICATIONS (PAP). 7 « Oser une nouvelle aventure » par Huguette Le Blanc une entrevue avec Benoît Muhindo Matiri, a.a., et Giovanni Torres Gutiérrez, i.m.c., par Jean Grou En direct de la rédaction 80 ans de presse missionnaire 80 ans de presse missionnaire Intentions missionnaires octobre – novembre 2004 38 39 40 Courrier / Informations Reflets de la vie missionnaire par Benoît Muhindo Matiri, a.a., Évangéline Plamondon, m.i.c., et Jean Grou recherche : Mélanie Tremblay 11 Les sources et fondements de la Mission 13 Les buts de la Mission 15 L’activité missionnaire de l’Église par Léonie Goulet, s.m.n.d.a. CONSEIL D’ADMINISTRATION DE L’ŒUVRE HUGUETTE LE BLANC (PRÉSIDENTE), ANDRÉ BEAUDOIN, C.A., MGR MAURICE COUTURE, S.V., SUZANNE LECLERC, S.C.Q., YVETTE MASSON, C.G.A. UNIVERS MISSIO CANADA (ŒUVRE PONTIFICALE DE LA PROPAGATION DE LA FOI) 360, CHEMIN DE LA CANARDIÈRE QUÉBEC (QUÉBEC) CANADA G1L 2V2 TÉLÉPHONE : (418) 648-1446 SANS FRAIS (CANADA ET ÉTATS-UNIS) : 1 877 448-1446 TÉLÉCOPIEUR : (418) 648-1638 COURRIEL (RÉDACTION) : [email protected] SITE WEB : www.missio.qc.ca Pour faire mémoire par Jean Grou 10 ABONNEMENT 10 $ POUR UN AN - 6 NUMÉROS / 15 $ ABONNEMENT DE SOUTIEN TPS ET TVQ INCLUSES POUR ABONNEMENT TÉLÉPHONE : (418) 648-1446 SANS FRAIS (CANADA ET ÉTATS-UNIS) : 1 877 448-1446 TÉLÉCOPIEUR : (418) 648-1638 COURRIEL (ABONNEMENT) : [email protected] 5 par Jean Grou RÉVISION DES TEXTES ANNE-MARIE GAGNÉ, S.C.Q. COLLABORATION MISSION CHEZ NOUS SUZANNE TREMBLAY, DIRECTRICE TÉL. : (418) 647-6440 – SANS FRAIS : 1 888 280-6440 Le mot de la Directrice nationale Cette soif d’âmes à sauver... Abonnement / Collaboration à l’Œuvre Pages centrales 19 Album souvenir Prière 20 Au fil du temps, avec UNIVERS 22 Le « bagage missionnaire », d’hier à aujourd’hui 80 ans de presse missionnaire 23 Les défis de la Mission 28 La spiritualité missionnaire 32 Laïcs et missionnaires une entrevue avec Yves Bédard et Martine Sansfaçon, par Jean Grou 35 Mission chez nous et UNIVERS : dix ans de collaboration par Jean Grou Cette soif d’âmes Huguette Le Blanc Directrice des Œuvres pontificales missionnaires (secteur francophone) LE MOT DE LA DIRECTRICE NATIONALE à sauver… L’ effort missionnaire de l’Église constitue encore, en ce début du troisième millénaire, une urgence... La Mission est encore bien loin d’être achevée et nous devons donc nous engager de toutes nos forces à son service. Le Peuple de Dieu tout entier, à chaque moment de son pèlerinage dans l’histoire, est appelé à partager la soif du Rédempteur (cf. Jn 19, 28). Cette soif d’âmes à sauver... (Jean-Paul II, Message pour la Journée missionnaire mondiale 2004). Cette soif d’âmes à sauver nous conduit à Bethléem où l’Amour s’est incarné. Elle nous conduit sur les rives du Jourdain où Jésus appela ses premiers disciples : Venez à ma suite et je vous ferai pêcheurs d’âmes. Elle nous conduit en terre de Galilée et au puits de la Samaritaine : J’ai soif... Donne-moi à boire... Si tu savais le don de Dieu... Elle nous conduit sur toutes ces routes où l’Amour cherche à se rendre visible, sur toutes ces routes où l’Amour se fait don. Cette soif d’âmes est, au cœur du Rédempteur, comme une blessure qui ne guérit pas. C’est la blessure du Pasteur véritable, qui ne peut trouver le repos parce que toutes ses brebis ne sont pas rentrées à la bergerie. Cette soif d’âmes est Mission. Elle a ouvert les portes du cénacle... et les multiples routes d’évangélisation de l’Église missionnaire. Allez ! de toutes les nations, faites des disciples... Apprenezleur... (cf. Matthieu 28, 19). Allez ! ouvrez les sillons car un nouveau printemps du christianisme vient, nous dit Jean-Paul II : Je vois se lever l’aube d’une nouvelle ère missionnaire qui deviendra un jour radieux et riche de fruits si tous les chrétiens, et en particulier les missionnaires et les jeunes Églises, répondent avec générosité et sainteté aux appels et aux défis de notre temps (conclusion de Redemptoris Missio). Allez ! annoncez l’Évangile, ouvrez des chemins de dialogue avec les autres chercheurs de Dieu, proclamez la Parole qui est Chemin, Vérité et Vie. Allez ! pèlerins de la foi, marchez au milieu des plus petits et des plus pauvres et faites œuvre de guérison des corps et des cœurs. Allez ! contemplatifs en habits de charité, rendez visible, pour les hommes et les femmes de ce temps, l’avancée du Règne de Dieu. Cette soif d’âmes à sauver est au cœur de la Mission de l’Église, au cœur de sa Mission eucharistique. C’est pourquoi un appel pressant est fait afin que nous, baptisé(e)s dans l’Amour trinitaire, nous partagions cette soif du Christ Rédempteur. Afin que nos paroles soient nourries des paroles de la vie éternelle. Afin que nos vies se fassent pain rompu et sang versé sur l’autel de ce monde. Allez ! Allons ! Ouvrons cette Année de l’Eucharistie, cette année missionnaire, avec un enthousiasme renouvelé. Illuminé(e)s par la rencontre du Thabor, allons servir notre Seigneur et Maître. N’ayons pas peur, le Vivant marche avec nous ! Bonne Journée missionnaire mondiale (24 octobre) à chacun et chacune de vous ! UNIVERS SEPTEMBRE / OCTOBRE 2004 3 L Jean Grou Rédacteur en chef EN DIRECT DE LA RÉDACTION e temps d’une paix, ça vous dit quelque chose ? C’était le titre d’une remarquable et populaire série télévisée produite par Radio-Canada dans les années 1980 et signée Pierre Gauvreau. Comme son nom l’indique, l’action se déroulait entre la Première et la Seconde Guerre mondiale. Discrètement, à cette même époque, naissait, à Québec, une publication qui allait se démarquer dans le milieu missionnaire et, plus largement, dans celui de la presse religieuse. Les Annales de la Propagation de la Foi voyaient le jour en février 80 ans de presse missionnaire 1924 et paraîtront sans interruption jusqu’à aujourd’hui. Son nom allait toutefois changer en 1971 pour devenir UNIVERS. Il est difficile d’imaginer le nombre de personnes qui ont consacré temps et énergie pour faire de ce bimestriel un des magazines missionnaires les plus appréciés au sein de l’Église du Canada francophone. Ses 80 années font de la revue UNIVERS une des plus anciennes publications missionnaires au pays. Chacune de ses parutions se veut le reflet d’une Église vivante et au service de la mission du Seigneur partout à travers la planète. Ses reportages, dossiers, portraits, témoignages et entrevues ont offert à une multitude de chrétiens et de chrétiennes d’ici un accès privilégié aux pays, aux cultures, aux individus des horizons les plus variés. Grâce à UNIVERS, nous avons pu, durant toutes ces années, suivre les pas de nombreuses personnes en mission sur le terrain. Nous avons partagé leurs joies et leurs peines, leurs rêves et leurs désillusions et, surtout, leur enthousiasme pour une évangélisation toujours plus large de ce monde. 4 UNIVERS SEPTEMBRE / OCTOBRE 2004 Sur une note un peu anecdotique, saviezvous qu’une erreur paraissait, jusqu’à aujourd’hui, dans chaque numéro de la revue UNIVERS et ce, depuis plus de 24 ans ? Oh, pas grand-chose… un détail, une petite information sans grande conséquence. Cette erreur se trouvait à la page deux, à l’endos de la page couverture, parmi les données techniques concernant la publication : date de parution, adresse, collaborateurs, etc. Une de ces informations indique l’année de publication. Ainsi, par exemple, en 1971, on lit : 48e année. Or, en passant de 1979 à 1980, on a oublié de modifier cette mention ! En 1980, on lit donc « 56e année », tout comme en 1979. Personne ne s’est rendu compte de l’erreur : au fil des ans, cette anomalie s’est répétée de numéro en numéro. Jusqu’au jour où je l’ai débusquée en effectuant des recherches pour préparer le dossier sur le 80e anniversaire. Les esprits malins diront que la revue UNIVERS est bien coquette d’avoir ainsi menti sur son âge durant tout ce temps ! Quoi qu’il en soit, le moment est approprié pour souligner l’anniversaire de la revue, car celle-ci a bel et bien 80 ans révolus. Au moment où vous lirez ces lignes, la Journée missionnaire mondiale 2004 sera imminente : elle se tiendra le dimanche 24 octobre. Fidèle à ses habitudes et à son mandat, la revue UNIVERS a publié, dans son numéro de juillet-août, un dossier spécial consacré à cette journée. Avec un tel outil en mains, les communautés catholiques d’ici peuvent se préparer à vivre ce grand moment de prière et de solidarité entre les Églises des cinq continents. UNIVERS poursuit ainsi la mission qui est la sienne depuis plus de 80 années : informer les catholiques du Canada francophone sur la Mission, stimuler leur esprit missionnaire et solliciter leur générosité. La lecture évangélique prévue pour la célébration eucharistique du dimanche en question est la parabole de Jésus dite du pharisien et du publicain (Luc 18, 9-14). Que ce récit nous inspire dans nos attitudes de prière, dans nos rapports avec nos frères et sœurs, dans nos gestes d’entraide et d’accueil et dans nos engagements pour la Mission du Christ. AU MOMENT DE SOULIGNER LE DE LA REVUE UNIVERS, 80E ANNIVERSAIRE PRENONS LE TEMPS DE JETER UN REGARD SUR LE CHEMIN PARCOURU 1924, SOUS LE NOM DE PROPAGATION DE LA FOI. DEPUIS SA FONDATION EN ANNALES DE LA 1924 – 2004 Pour faire mémoire p a r J e a n G ro u Les origines L’Œuvre de la Propagation de la Foi naît le 3 mai 1822, sous l’impulsion d’une jeune Lyonnaise, Pauline-Marie Jaricot. Bientôt, l’Œuvre publiera des annales, dont le but est d’informer les bienfaiteurs tout en stimulant l’esprit missionnaire des catholiques, de France principalement. Le 28 février 1836, Mgr Signay obtient du pape Grégoire XVI un décret approuvant l’établissement de l’Œuvre de la Propagation de la Foi dans l’archidiocèse de Québec. Jusqu’en 1923, les Annales de la Propagation de la Foi publiées à Lyon seront acheminées ici et utilisées par la branche nationale de l’Œuvre. Puis, en 1924, l’Église [au Canada] prend conscience de sa vitalité et, sans négliger les missions de son territoire, entre d’emblée sur le théâtre mondial pour y jouer son rôle à côté des autres nations, comme émule de sa mère-patrie, la France, missionnaire incomparable. (N.A. LaBrie, « Nos ANNALES ont trente-cinq ans... », Annales de la Propagation de la Foi, mars-avril 1959, p. 29) Cette Renouveau À la fin des années 1960, la société d’ici traverse une période de profonds changements avec la Révolution tranquille et la sécularisation. Un vent de renouveau souffle sur l’Église dans la foulée du Concile Vatican II. Les responsables de la Propagation de la Foi emboîtent le pas, s’interrogent sur l’avenir de la revue et envisagent certaines transformations. En premier lieu, un nouveau nom s’impose, comme le souligne Mgr LaBrie en 1967 : Au début de l’année nous demandions à nos lecteurs de nous suggérer un nom nouveau. La raison en est que beaucoup n’aiment pas le mot Annales. Des suggestions, nous en avons eues par dizaines et centaines, ordinairement très heureuses. Nous remercions de tout cœur ceux qui ont si bien répondu. Cependant la revue continuera à porter le titre de « PROPAGATION DE LA FOI ». Pas question d’Annales. On remarquera que nous-mêmes ne parlons jamais d’annales mais de « revue », qui est un nom générique de ce genre de publications. (Revue de la Propagation de la Foi, septembre-octobre 1967, p. 143) même année, 1924, voit naître l’édition canadienne-française des Annales de la Propagation de la Foi, qui prendra le nom d’UNIVERS en 1971. Trente-cinq années plus tard… Lisons à nouveau les propos de Mgr LaBrie, alors directeur de la Propagation de la Foi, qui publiait cette réflexion, à l’occasion du trente-cinquième anniversaire des Annales : Trente-cinq ans n’est qu’un début dans une telle œuvre et ce début est déjà tellement beau ! Combien seront-ils à l’œuvre à la fin du siècle ? Leur nombre continuera-t-il à croître ? Oui, il le faut ; on y croit, car la génération montante tourne également ses yeux et son cœur vers un si captivant héroïsme. Mais il faudra que ce même héroïsme inspire ceux qui ne peuvent partir, car ceux qui combattent ont besoin d’être soutenus (idem, p. 31). En 1971, la revue de l’Œuvre pontificale de la propagation de la foi adopte le nom d’UNIVERS. Le père Édouard Otis, o.f.m., alors coordinateur de la rédaction, expliquait ainsi cette nouvelle appellation : La Revue de la Propagation de la Foi se donne un nom. Pourquoi ? Afin de mieux signifier la dimension universelle de l’Église, et en particulier les préoccupations de notre Église canadienne et l’entraide qu’elle apporte aux autres Églises locales. (UNIVERS, janvier-février 1971, liminaire, p. 3) Mgr N.A. LaBrie a présidé la direction nationale de l’Œuvre pontificale de la propagation de la foi de 1957 à 1967, tout en assumant aussi la direction de la revue. Aujourd’hui et demain Entre la télévision, omniprésente, et l’Internet, toujours plus accessible et utilisé, UNIVERS continue de se frayer un chemin dans le paysage médiatique. Si l’époque de la diffusion massive est révolue, l’intérêt pour la presse missionnaire demeure constant. Le nombre d’abonnées et abonnés n’est plus aussi élevé qu’autrefois. Par UNIVERS SEPTEMBRE / OCTOBRE 2004 5 contre, les témoignages d’appréciation et d’attachement à la revue nous assurent de la pertinence du plus ancien magazine missionnaire du Canada francophone. Au cours des âges, UNIVERS a suivi l’évolution de l’Église, du monde et de son lectorat. Le nouveau siècle s’annonce riche en défis pour la mission au nom du Seigneur, ici comme ailleurs : la revue continuera à se faire le reflet de cette vie qui bat au rythme de l’Évangile. Les responsables de la revue Une revue ne se réalise pas toute seule. Elle est le résultat d’un travail dont on ne réalise pas toujours l’ampleur. Toute une équipe de personnes y contribue, le plus souvent dans l’ombre. Et pour coordonner ce travail, il faut compter sur quelqu’un qui saura, tel un capitaine, mener le bateau à bon port. À l’occasion Premier numéro des Annales de la Première page couverture couleur, janvierfévrier 1967. du 80e anniversaire de la revue, nous Propagation de la Foi, février 1924. publions la liste des hommes et des femmes qui en ont été responsables depuis le début. Une façon de leur rendre hommage et de faire un clin d’œil à UNIVERS en évolution Depuis ses débuts, la revue UNIVERS a connu divers l’histoire. changements, dictés par le souci de s’adapter aux goûts du jour et de profiter des nouvelles technologies. Retraçons Chanoine Jos. N. Gignac brièvement les principales étapes de son évolution. février 1924 – mars-avril 1939 Honorius Provost, ptre mai-juin 1939 – juillet-août 1939 Mgr Adjutor Faucher septembre-octobre 1939 – novembre-décembre 1942 Louis Bolduc, ptre janvier-février 1943 – novembre-décembre 1944 Chanoine J.-A. Chamberland janvier-février 1945 – mai-juin 1956 (décès) Mgr N.-A. LaBrie mai-juin 1957 – janvier-février 1968 Mgr Gilles Ouellet, p.m.é. mars-avril 1968 – novembre-décembre 1970 Père Édouard Otis, o.f.m. janvier-février 1971 – septembre-octobre 1972 Janvier-février 1941 : premier changement de format. La revue s’agrandit, passant à 23,5 x 16,5 cm. Au même moment, l’encre couleur fait son apparition, en page couverture et pour les titres des articles. En 1948, la publication s’étirera d’un petit centimètre en longueur, passant à 24,5. Septembre-octobre 1961 : le mot Annales est abandonné pour désigner la revue qui porte désormais le seul titre de Œuvre Pontificale de la Propagation de la Foi. Françoise Noël novembre-décembre 1972 – janvier-février 1973 Novembre-décembre 1964 : la revue change de format (24,5 x 18,5 cm) et abrège son titre qui devient Propagation de la foi. Jean-Louis Brouillé mars-avril 1973 – novembre-décembre 1980 Janvier-février 1967 : apparition de la page couverture et de photographies en couleur. Jean-Denis Tremblay janvier-février 1981 – janvier-février 1984 Père Jean Paré, i.m.c. janvier-février 1984 – novembre-décembre 1989 Huguette Le Blanc février 1990 – juillet-août 2002 6 Février 1924 : Les Annales de la Propagation de la Foi adoptent une forme pratiquement identique à celle des Annales publiées à Lyon. Ses dimensions, 21 x 13 cm, et ses 50 pages lui donnent davantage l’allure d’un petit livre que d’une revue. UNIVERS SEPTEMBRE / OCTOBRE 2004 Janvier-février 1971 : la revue prend un nouveau nom, UNIVERS, et un nouveau format (25 x 19,5 cm). Septembre-octobre 1973 : le format d’UNIVERS passe à 27 x 19 cm. Janvier-février 1999 : la revue grandit légèrement pour atteindre ses dimensions actuelles : 27,5 x 21 cm. Québec Oser « une nouvelle aventure » u n e e n t re v u e a v e c B e n o î t M u h i n d o M a t i r i , a . a . , e t G i o v a n n i To r re s G u t i é r re z , i . m . c . , p a r J e a n G ro u L’UN EST COLOMBIEN, L’AUTRE CONGOLAIS. TOUS DEUX PRÊTRES, À gauche, le père Benoît Muhindo Matiri, a.a., en compagnie du père Giovanni Torres Gutiérrez, i.m.c. ILS RÉSIDENT DEPUIS QUELQUES ANNÉES À QUÉBEC ET COLLABORENT À DIVERS PROJETS PASTORAUX ET MISSIONNAIRES. COMME ÉTRANGERS, « DE MISSION », COMMENT PERÇOIVENT-ILS LEUR PRÉSENCE AU CANADA, QUI A EN PROVENANCE DE PAYS DITS FOURNI TANT DE MISSIONNAIRES À L’AMÉRIQUE LATINE ET À L’AFRIQUE ? QU’EST-CE QUI LES A MARQUÉS DEPUIS LEUR ARRIVÉE ? QU’EST-CE QUE LEUR EXPÉRIENCE DIT DE LA MISSION, SPÉCIALEMENT DE LA MISSION AD GENTES ?1 F évrier 2000, Giovanni Torres Gutiérrez, missionnaire de la Consolata, s’installe à Sainte-Foy, dans la maison de sa communauté. Son mandat : animation missionnaire et promotion vocationnelle dans le diocèse de Québec. Il connaît déjà la région, y ayant séjourné une quinzaine d’années auparavant pour apprendre le français, en vue d’un engagement au Congo. Sourire charmeur, taquin à souhait, Giovanni resplendit de ses racines latino-américaines et s’anime lorsqu’il parle de sa Colombie natale. Benoît Muhindo Matiri, de la République démocratique du Congo, habite Québec depuis trois ans. Prêtre de la communauté des Assomptionnistes, il étudie en missiologie à l’Université Laval pour l’obtention d’un doctorat. En novembre 2002, le père Matiri remporte le prix JaricotBigard, décerné conjointement par Missio Canada, l’Œuvre pontificale Saint-Pierre-Apôtre et l’Université Laval. Je suis ici d’abord comme étudiant. Mais en tant que religieux, appelé et consacré missionnaire, je suis amené aussi à participer à la vie de Le père Matiri collabore aux activités du Montmartre, centre de ressourcement situé à Québec, arrondissement Sillery. UNIVERS SEPTEMBRE / OCTOBRE 2004 7 La résidence de la communauté des Assomptionnistes, où loge le père Matiri, se trouve sur le terrain du Montmartre, en bordure du fleuve Saint-Laurent (Québec). l’Église locale. Je préside des eucharisties au Montmartre, je rencontre des communautés religieuses pour des journées de partage et je suis membre du Comité missionnaire diocésain. Une réalité encore jeune Signe des temps : de plus en plus de missionnaires quittent des régions dites « de mission » pour des pays qui, de tradition, envoient eux-mêmes des missionnaires. On l’a dit et répété : la mission n’est plus à sens unique. Elle devient davantage échange, coopération, collaboration, entraide. Les pères Giovanni et Benoît représentent cette réalité relativement nouvelle de l’Église d’ici. J’avais pour mandat l’animation missionnaire et la promotion vocationnelle, mentionne Giovanni Torres. Mais bientôt, j’ai vu la réalité des immigrants latino-américains ici et j’ai commencé un travail de pastorale avec eux : accueil, accompagnement des familles et insertion dans l’Église locale. De plus, grâce au Comité missionnaire diocésain, j’ai participé à des retraites missionnaires dans des paroisses, avec une équipe d’animation. En 80 années de publication, la revue UNIVERS a fait paraître de nombreuses entrevues avec des missionnaires du Canada. Ils et elles nous parlaient de leur expérience au service du Seigneur à l’étranger. Cependant, les occasions de présenter des hommes et des femmes venus de l’étranger en mission chez nous ont été beaucoup plus rares. C’est pourquoi nous avons tenu à rencontrer les pères Matiri et Torres, pour connaître leur point de vue, à partir de leur propre expérience. Un tout autre visage de l’Église En arrivant au Canada, Giovanni Torres n’en était pas à sa première mission à l’étranger, ayant passé quelques années 8 UNIVERS SEPTEMBRE / OCTOBRE 2004 au Congo. Ses premiers contacts avec l’Église d’ici lui ont néanmoins causé un certain choc. En Amérique latine et au Congo, beaucoup plus de gens participent aux célébrations : enfants, adultes, anciens... Dans chaque village, l’eucharistie est un événement. Ici, il y a moins de monde, peu de jeunes… Mais le diocèse se préoccupe beaucoup de pastorale jeunesse et cela commence à donner des fruits. Benoît Matiri a ressenti la même impression en arrivant ici. Avec le temps, et grâce aux études qu’il poursuit, son regard s’est élargi. Au 19e siècle, des missionnaires partaient de l’Europe occidentale et de l’Amérique du Nord vers nos pays africains. Ils voyageaient dans des contrées où il n’y avait presque rien : il fallait tout commencer. Leur courage, leur soif d’annoncer l’Évangile, de porter le flambeau du Christ sur un autre continent sont admirables. Quand on arrive dans un pays comme ici, terreau de tant de ferveur missionnaire, c’est l’étonnement. Cette Église, autrefois florissante et dynamique, semble manquer d’énergie. Mais l’Esprit de Dieu ne souffle-t-il pas ? Si, comme je le crois, l’Esprit est toujours à l’œuvre, de nouveaux moyens, de nouvelles possibilités, de nouvelles avenues peuvent s’ouvrir. Les premiers missionnaires en Afrique ont relevé le défi de tout commencer. Nous, aujourd’hui, sommes confrontés à celui où il faut tout refaire, autrement. Et c’est avec beaucoup de joie que je participe à cette mission, peu importent les cheveux blancs ou l’absence de jeunes aux célébrations. Originalité, savoir-faire, expérience Tout refaire, autrement… Est-ce à dire qu’ici, c’est le vide total, que le chantier pastoral est désert ? Pas du tout, et nos invités le savent bien. Il s’agit de nous intégrer dans le cheminement du diocèse, souligne le père Giovanni, de collaborer aux projets déjà en place, tout en apportant notre originalité, notre savoir-faire et notre expérience. Et Benoît Matiri de renchérir : Dans une perspective ecclésiale, il faut voir ce qu’il est possible de faire ensemble. Partout l’Église est en recherche. En arrivant ici, nous nous engageons au sein d’une Église locale, avec ses forces et ses faiblesses, avec ses aspirations profondes, avec ce qui la fait vivre. Les souhaits et intentions de nos deux missionnaires sont clairs : participer à la vie de l’Église locale et s’intégrer aux projets diocésains. Encore faut-il qu’on leur ouvre la porte, qu’on leur accorde une place au soleil… Moi, j’ai été très bien accueilli, particulièrement au sein du Comité missionnaire, se réjouit Giovanni Torres. À la première réunion, j’ai dit : « Je vois que vous êtes des missionnaires parce que l’accueil est extraordinaire ! » Le prêtre colombien reconnaît aussi avoir reçu un très bon accueil dans les écoles, ce qui ne va plus de soi au Québec. Benoît Muhindo Matiri, pour sa part, n’a pas retrouvé ici la spontanéité qui caractérise les rapports humains en Afrique. Je trouvais les gens réservés et me disais que le climat du pays expliquait peut-être leur manque de chaleur. Mais progressivement, je découvrais que cette froideur n’était qu’apparence : intérieurement, les personnes sont aussi chaleureuses ici qu’ailleurs. La confiance est parfois longue à gagner. Mais quand elle s’installe, l’accueil peut être total et décisif. Il y a un fond commun d’humanité : le cœur est souvent le même. transmise par nos parents et jamais remise en question. Vivre ici m’a amené à découvrir une foi plus personnelle : je dois d’abord me situer face à Jésus Christ, prendre position pour moi-même, par rapport à lui. Croire est ma décision et non celle de ma famille ou d’une communauté. Ce qui n’enlève rien à la dimension communautaire, essentielle au christianisme. Cette idée d’une foi personnelle, centrée sur le Christ, interpelle le jeune prêtre congolais depuis son arrivée chez nous. Le contexte culturel et ecclésial ambiant l’amène, en effet, à se redéfinir comme croyant et comme prêtre. Partout où je passerai désormais, admet-il, je me questionnerai sur ma foi, sur ma façon de la vivre. L’Église en Afrique est jeune et le prêtre est encore entouré d’un certain prestige. C’est comme si on attendait tout de lui. Or, le rôle du prêtre n’est pas simplement de proposer des choses mais aussi de chercher des voies, des solutions avec toute la communauté. Je l’ai appris davantage ici que dans mon pays. Ça rejoint la réalité de l’Église universelle : travailler conjointement, collaborer, participer à une mission, ensemble. La « nouvelle » Mission ad gentes Avant d’arriver au Québec, Giovanni avait séjourné au Congo et Benoît en Tanzanie. Ainsi va la vie pour les missionnaires : vient le moment de lever l’ancre et de voguer vers d’autres cieux. Pour l’instant cependant, rien ne le laisse présager pour nos deux invités. Giovanni Torres demeure à Sainte-Foy et poursuit ses engagements en Patience et miséricorde de Dieu Découvrir une culture différente, s’intégrer à une autre animation missionnaire et auprès de la communauté société, participer à la vie d’une Église sœur, c’est une latino-américaine. Quant au père Matiri, il continue ses occasion d’apprendre. Apprendre sur l’être humain, sur études à l’Université Laval, tout en participant à la vie communautaire au Montsoi-même, sur Dieu… J’ai martre. Tant qu’on a besoin découvert la patience de de moi, je resterai. Mais je Dieu, confie le père Torres. pourrais être appelé ailleurs, Dieu nous prend tel que pour d’autres responsabinous sommes et selon notre lités. Parfois on est forcé de rythme. Il accompagne nos partir. Il ne faut pas s’accheminements. Et j’ai appris crocher. C’est le risque de la aussi à être patient. Je mission : oser une nouvelle croyais l’avoir appris au aventure. Congo mais j’ai vu qu’ici, Le père Giovanni se il faut savoir se montrer réjouit de pouvoir contiencore plus patient. En nuer à collaborer aux Afrique, comme en Amédivers projets pastoraux rique latine, la foi est et communautaires de sa spontanée, elle vient de soi, région d’adoption. Au fur contrairement à ici. J’ai et à mesure que je m’intègre compris de quelle façon au travail du diocèse, je Jésus Christ a souffert et vois le grand besoin de misjusqu’à quel point il s’est montré patient et miséri- La maison des Missionnaires de la Consolata, à Québec (arrondisse- sionnaires ici. Autrefois, le Canada donnait beaucoup cordieux envers tout le ment Sainte-Foy), où réside le père Giovanni Torres. de missionnaires à l’Église monde. « Il s’étonnait de leur manque de foi », dit l’Évangile (Marc 6, 6). Moi aussi je m’en universelle. Aujourd’hui, c’est la région de Québec qui a besoin étonne. Alors que tout nous parle de Dieu, comment peut-on le de missionnaires. C’est un juste retour. C’est ça la nouvelle mission ad gentes. refuser ? Tout en acquiesçant, le père Matiri apporte des nuances : Nous venons d’une culture de la foi et nous nous retrouvons dans 1. L’expression « mission ad gentes » désigne la mission de l’Église auprès des personnes ou un monde où la foi se cherche. Nous portons une foi spontanée, dans des régions qui n’ont encore jamais été évangélisées. UNIVERS SEPTEMBRE / OCTOBRE 2004 9 Reflets de la vie missionnaire par Benoît Muhindo Matiri, a.a., É v a n g é l i n e P l a m o n d o n , m . i . c . , e t J e a n G ro u re c h e rc h e : M é l a n i e Tre m b l a y AU COURS DE SES 80 ANNÉES D’EXISTENCE, LE MAGAZINE FOIS ACTEURS ET TÉMOINS DE LA MISSION UNIVERS, DE L’ÉGLISE, ICI ET AILLEURS. CETTE RÉALITÉ EN PUISANT DANS LE MATÉRIEL PUBLIÉ TOUT AU LONG Faire mémoire et faire le point Faire mémoire à partir d’extraits d’articles publiés dans UNIVERS sera aussi une façon d’interpeller chacun et chacune sur le présent de la Mission et de réfléchir à son avenir. Pas question ici de se complaire dans la nostalgie : il s’agit bien plutôt de revenir sur 80 ans de presse missionnaire et de se laisser porter par le souffle qui anime la revue depuis ses débuts. Plus qu’un voyage dans le temps, ce regard vers le passé permettra de retracer quelque peu comment la Mission actuelle s’est façonnée et orientée. Nous verrons que certaines préoccupations, opinions, perceptions et méthodes sont devenues désuètes, généralement pour le plus grand bien ! Inversement, nous constaterons aussi jusqu’à quel point le courant de fond demeure le même à travers les années. D’hier à aujourd’hui, les missionnaires portent un ardent désir de faire connaître l’Évangile, de témoigner de l’amour du Père, de bâtir un monde plus juste et d’ouvrir le cœur de leurs frères et sœurs à la transcendance. La revue UNIVERS s’en fait l’écho depuis sa fondation, en 1924, sous le nom d’Annales de la Propagation de la Foi. Des textes en parallèle Afin d’offrir un panorama significatif des 80 années de la revue, nous avons utilisé, comme point de départ, quelques documents officiels de 10 UNIVERS SEPTEMBRE / OCTOBRE 2004 SES ARTISANS ET ARTISANES ONT ÉTÉ À LA LES PAGES QUI SUIVENT VEULENT DE L’HISTOIRE DE LA REVUE. l’Église. De ces documents, nous avons retenu divers passages-clés : • qui présentent des notions essentielles; • qui expriment des préoccupations ecclésiales majeures ; • qui proposent aux fidèles de nouvelles orientations ; • qui indiquent des défis et enjeux cruciaux pour la Mission. Nous avons regroupé ces passagesclés en cinq grandes catégories : 1. les sources et fondements de la Mission ; 2. les buts de la Mission ; 3. l’activité missionnaire de l’Église ; 4. les défis de la Mission ; 5. la spiritualité missionnaire. Nous avons ensuite exploré les archives des Annales de la Propagation de la Foi et d’UNIVERS afin d’y repérer des textes susceptibles d’être mis en lien avec les passages-clés retenus précédemment. Les pages qui suivent mettent en parallèle les extraits des documents de l’Église avec ceux trouvés dans la revue. Nous constatons ainsi comment UNIVERS a su refléter les thèmes, préoccupations, enjeux et défis véhiculés par les sources officielles de l’Église catholique. Les pages de la revue témoignent parfois des échos, suites et retombées concrètes à la suite de la publication d’une encyclique, d’une exhortation ou d’un décret. Souvent, aussi, certaines idées REFLÉTER ou préoccupations apparaissent dans les pages d’UNIVERS avant de faire l’objet d’une publication officielle de l’Église. C’est pourquoi certains extraits de la revue datent d’avant les textes avec lesquels ils sont mis en parallèle. Les documents officiels Nous avons retenu, parmi les documents officiels les plus récents, ceux qui traitent explicitement de l’activité missionnaire de l’Église. En voici la liste, par ordre chronologique : Ad Gentes : • 7 décembre 1965 ; • publié à la suite du Concile Vatican II; • décret sur l’activité missionnaire de l’Église. Evangelii Nuntiandi : • 8 décembre 1975 ; • exhortation apostolique du pape Paul VI sur l’évangélisation dans le monde moderne à l’épiscopat, au clergé et aux fidèles de toute l’Église. Redemptoris Missio : • 7 décembre 1990 ; • encyclique du pape Jean-Paul II sur la valeur permanente du précepte missionnaire. Novo Millennio Ineunte : • 6 janvier 2001 ; • lettre apostolique du pape JeanPaul II à l’épiscopat, au clergé et aux fidèles, au terme du grand Jubilé de l’an 2000. Les sources et fondements de la Mission De sa nature, l’Église, durant son pèlerinage sur terre, est missionnaire, puisqu’elle-même tire son origine de la mission du Fils et de la mission du Saint-Esprit, selon le dessein de Dieu le Père. Il a plu à Dieu d’appeler les hommes à participer à sa vie non pas seulement de façon individuelle, sans aucun lien les uns avec les autres, mais de les constituer en un peuple dans lequel ses enfants, qui étaient dispersés, seraient rassemblés dans l’unité (cf. Jn 11, 52). Ad Gentes, no 2 Deux choses sont essentielles pour être missionnaire : une vie religieuse intense et l’amour du pauvre. La foi naît de l’annonce et toute communauté ecclésiale tire son origine et sa vie de la réponse personnelle de chaque fidèle à cette annonce. De même que l’économie du salut est centrée sur le Christ, de même l’activité missionnaire tend à la proclamation de son mystère. Redemptoris Missio, no 44 Chers amis et associés, en ce beau matin de l’Ascension mil neuf cent quarante-cinq, où nous nous réjouissons de la fin des hostilités en Europe, il nous semble voir tous ces valeureux missionnaires, Évêques en tête, les regards fixés sur Rome, attendre du Vicaire de Jésus-Christ l’aide indispensable à l’accomplissement de leur mission : prêcher l’évangile à toute créature… Oui, ils sont prêts à reprendre leur tâche et à l’intensifier… Mgr N.-A. LaBrie, c.j.m, «Chrétiens de saint Thomas en Inde», mai-juin 1967, p. 73. Foi et prédication Il n’est pas superflu de souligner […] la portée et la nécessité de la prédication. « Comment croire sans l’avoir entendu ? Et comment entendre sans prédicateur ? (...) Car la foi naît de la prédication et la prédication se fait par la parole du Christ » (Romains 10, 14.17). Evangelii Nuntiandi, no 42 De même que l’économie du salut est centrée sur le Christ, de même l’activité missionnaire tend à la proclamation de son mystère. (Redemptoris Missio no 44) MISSIO J.-A. Chamberland, mai-juin 1945, p. 57. La dernière recommandation de Notre Seigneur JésusChrist à ses disciples avait été cet ordre formel : Allez donc, enseignez toutes les nations. Jésus venait d’exprimer clairement qu’elle était la nature de l’Église, représentée en cette circonstance, par les Apôtres. Elle est envoyée, elle est missionnaire. En une autre occasion, leur apparaissant après sa Résurrection, il leur avait dit : Comme mon Père m’a envoyé, ainsi je vous envoie. Donc c’est la mission qu’il a lui-même reçue du Père qu’il leur confie en ce jour de son Ascension. MISSIO L’Église missionnaire Rendre Dieu au monde, apporter Dieu au monde, voilà l’œuvre des missionnaires. Apporter au fond de la brousse, dans les forêts jadis inconnues, dans les îles jadis désertées, apporter la notion d’un Dieu qui n’est pas un Dieu cruel, vengeur, méchant, qui s’assoiffe de sang et de haine, mais le Bon Dieu ; mais le Dieu dont la loi suprême, dont le pouvoir suprême est de pouvoir pardonner sans fin ; le Dieu qui exige de nous seulement, uniquement mais totalement le devoir d’amour ; s’aimer, s’entr’aider, voilà l’œuvre admirable accomplie par les missionnaires dans le monde, l’œuvre à laquelle, silencieux et sublimes, ils se consacrent ces combattants trop méconnus, trop inconnus, dont l’arme est une croix et les batailles des actes de fraternité. Raoul Follereau, « Des missionnaires dans le monde », mai-juin 1957, p. 81. La catéchèse, si importante, si urgente soit-elle pour la mission, n’est pas la parole par excellence. Nous pensons plus ou moins qu’il n’y a rien à faire UNIVERS SEPTEMBRE / OCTOBRE 2004 11 tant qu’on ne peut entreprendre un exposé systématique du contenu de la foi chrétienne. Or le principal c’est le déclenchement du mouvement de foi, c’est l’adhésion globale, encore obscure, à Jésus-Christ, à Dieu qui est et qui donne son sens à notre vie. Père Salün, cité par Julien Harvey, « Les chrétiens et la mission en ’74’ », janvier-février 1974, p. 5. On peut dire que l’Esprit Saint est l’agent principal de l’évangélisation : c’est lui qui pousse chacun à annoncer l’Évangile et c’est lui qui dans le tréfonds des consciences fait accepter et comprendre la Parole du salut. Evangelii Nuntiandi, no 75 Raoul Follereau : s’aimer, s’entr’aider, voilà l’œuvre admirable accomplie par les missionnaires dans le monde. Réjouissez-vous ! Bénissez notre Père céleste! Sa bonté paternelle récompense vos apostoliques générosités… de manière à vous faire peur ! Car le mouvement des conversions dans notre mission de QuiNhon est si puissant et rapide qu’il dépasse totalement… et infiniment nos prévisions… Le Saint-Esprit d’amour, semble-t-il, commence à renouveler chez nous sa fête de Pentecôte. malades. Tandis que là-bas, j’étais l’infirmière, la sage-femme, parfois le dentiste, la travailleuse sociale, la catéchiste, enfin tout. En quittant, j’ai privé, malgré moi, toute une population du seul service qu’elle avait. Elle ajoutait, deux choses sont essentielles pour être missionnaire, même laïc : une vie religieuse intense et l’amour du pauvre. Jean-Paul Pelletier, « Que font-ils là ? », éditorial, mai-juin 1964, p. 57. La rencontre du Christ Mgr P.-M. Pham-Ngoc-Chi, « Deux lettres émouvantes du Viêt-Nam », administrateur apostolique de QuiNhon (Viêt-Nam), mai-juin 1958, p. 74. Celui qui a vraiment rencontré le Christ ne peut le garder pour lui-même, il doit l’annoncer. Novo Millennio Ineunte, no 40 La mission ne peut être comprise et fondée que dans la foi. Redemptoris Missio, no 4 Une jeune infirmière a travaillé pendant des mois dans la jungle péruvienne. […] De retour au pays, cette infirmière nous faisait cette réflexion : quand je pense que dans l’hôpital où je travaille, à présent, au Canada, il y a des salles de chirurgie, des pharmacies bien garnies, des médecins en nombre et des infirmières prêtes à répondre à tous les appels des 12 UNIVERS SEPTEMBRE / OCTOBRE 2004 MISSIO Mission et foi L’Esprit Saint est l’agent principal de l’évangélisation. (Evangelii Nuntiandi no 75) Depuis six mois, un travail d’évangélisation a été fait, non par mes catéchistes, mais par nos chrétiens de Madegole.1 Comme beaucoup de leurs parents habitent ces villages, en les visitant ils se sont mis à les évangéliser. Ils leur ont parlé du christianisme et des avantages qu’ils retireraient de leur conversion. Jusqu’ici, ils ont toujours été comme un troupeau sans pasteur. Après leur baptême, ils auraient un père pour les aimer et les conduire et même, au besoin, pour les défendre. Ils feraient bloc avec nous et, au milieu des persécutions des Hindous, il serait plus aisé de résister à leurs injustices. Lettre de Son Excellence Monseigneur Roussillon (évêque de Vizagapatam, Indes), « Un beau coup de filet », septembre-octobre 1936, p. 197-198. 1. N.D.L.R. Indes MISSIO L’Esprit : agent principal de la mission Les buts de la Mission En effet, la mission renouvelle l’Église, renforce la foi et l’identité chrétienne, donne un regain d’enthousiasme et des motivations nouvelles. La foi s’affermit lorsqu’on la donne ! La nouvelle évangélisation des peuples chrétiens trouvera inspiration et soutien dans l’engagement pour la mission universelle. Redemptoris Missio no 2 La Propagande nous fait savoir que la détresse s’étend à toutes les Missions. Soyons grandement heureux d’apporter notre part de soulagement à ces misères. Dès les premiers jours de mars, par l’intermédiaire de Son Excellence le Délégué Apostolique du Canada, nous avons adressé 150 000 $ aux Missions, d’autres envois suivront. Nous avons ainsi le bonheur de consoler le cœur désolé du Christ, dans la personne vénérée de son représentant sur terre, le Souverain Pontife, d’aider le pauvre missionnaire à soutenir son œuvre d’évangélisation et d’encourager le néophyte à persévérer dans son attachement à l’Église. Sans doute que notre part de contribution ne peut suffire à tous les besoins, mais nous avons la consolation d’offrir quelques soulagements aux souffrances de nos frères. MISSIO Renouveler la foi La foi s’affermit lorsqu’on la donne ! (Redemptoris Missio no 2) Le Saint-Père n’a jamais laissé passer une occasion de louer les catholiques du Canada pour la grande générosité dont ils ont toujours fait preuve envers les missions, mais malheureusement, rares sont les pays où les catholiques peuvent aider matériellement les missions autant qu’ils le désireraient. Le Canada, pays prospère et heureux, contracte à cause des bienfaits reçus, une dette énorme de reconnaissance envers le Seigneur qui l’a tant favorisé. À nous d’acquitter cette dette en mettant la main à la roue pour aider l’Église à bien mener la barque au port. Mgr N.-A. LaBrie, « L’esprit missionnaire et l’esprit catholique sont une seule et même chose », éditorial, juillet-août 1957, p. 86. Adjutor Faucher, « Le mot du Directeur », mars-avril 1943, p. 29. Les jeunes Églises elles-mêmes, précisément « pour que ce zèle missionnaire fleurisse chez les membres de leur patrie », doivent « dès que possible, participer effectivement à la mission universelle de l’Église en envoyant elles aussi des missionnaires pour annoncer l’Évangile par toute la terre, même si elles souffrent d’une pénurie de clergé ». Redemptoris Missio, no 62 Coopérer à la mission veut dire non seulement donner, mais aussi savoir recevoir. Toutes les Églises particulières, jeunes et anciennes, sont appelées à donner et à recevoir pour la mission universelle, et aucune ne doit se refermer sur elle-même. Redemptoris Missio, no 85 Toutes les Églises particulières, jeunes et anciennes, sont appelées à donner et à recevoir pour la mission universelle, et aucune ne doit se refermer sur elle-même. (Redemptoris Missio, no 85) MISSIO Donner et recevoir Arequipa, la deuxième ville du Pérou, en importance, grandit à un rythme vertigineux. Les populations indigènes des Andes – pressées par la faim l’envahissent vraiment. Elle compte présentement 47 banlieues – plusieurs sans eau potable et sans électricité – formant une ceinture de misère… Ces pauvres gens réclament du travail, du pain, des prêtres. – Il y a quelques mois, j’assistais à l’érection d’une paroisse de banlieue confiée à un UNIVERS SEPTEMBRE / OCTOBRE 2004 13 MISSIO seul prêtre et qui compte plus de 40 000 habitants. Je fus particulièrement impressionné par la joie de ces pauvres gens accueillant leur Pasteur. C’est donc surtout auprès de ces Sœurs, qui en Tanzanie-Rulenge, se dépensaient jour et nuit pour les malades et les orphelins, que j’ai découvert ma vocation non seulement religieuse mais aussi missionnaire. Je les ai observées pensant six ans… Leur témoignage d’amour gratuitement donné pour libérer les pauvres m’a servi d’un heureux exemple. À mon tour, je me suis laissée séduire par Jésus-Christ, me consacrant à Lui et à sa Mission. Je suis donc le fruit de la foi, de l’amour et du zèle apostolique de plusieurs missionnaires que le Seigneur a mis sur ma route ! Véronica Ndorimana, m.n.d.a, « Quand l’Afrique évangélisée devient à son tour missionnaire », marsavril 1980, p. 8. Les jeunes Églises des missions participent déjà, et activement, à l’évangélisation d’autres pays, voire d’autres continents. Ils le font à partir de leur 14 UNIVERS SEPTEMBRE / OCTOBRE 2004 MISSIO Ernest Carrier, s.s.s., «Arequipa, un an après», mars-avril 1968, p. 37. pauvreté, à partir de leurs urgences, à partir de leurs nécessités. Ils n’ont pas attendu d’avoir réalisé toutes les étapes de leur implantation. Ils ont encore besoin de missionnaires étrangers et étrangères. Ils les laissent pour évangéliser de larges groupes humains et des régions étendues, dans les limites de leurs propres démarcations diocésaines. Mais tout en même temps, ils se lancent sur les chemins de la mission, conscients de ce qu’a affirmé Jean-Paul II avec tant de fermeté : La foi se fortifie en se propageant. Le peuple de Dieu vivant et visible en toute communauté chrétienne rend témoignage au Christ devant toutes les nations. Manuel de Unciti, « Le ’miracle’ de la tierce Église », mai-juin 1992, p. 5 (source : Tercer Mundo, avril 1991). Dans le passé, nous étions habitués à distinguer entre une Église qui envoie des missionnaires et une Église qui reçoit des missionnaires. L’affirmation de Vatican II, à savoir que l’Église est par nature missionnaire, nous conduit à voir autrement le mouvement missionnaire. Le peuple de Dieu vivant et visible en toute communauté chrétienne, rend témoignage au Christ devant toutes les nations et rayonne de sa charité en tous lieux et auprès de ses propres membres (AG 37). Lorsqu’elle s’ouvre aux besoins des autres, une Église locale est à la fois une Église qui envoie et qui reçoit. La collaboration et la réciprocité entre les Églises locales est source d’enrichissement dans tous les secteurs de la vie ecclésiale (RM, no 64). Les « Églises anciennes » partagent leur force et leur expérience avec les jeunes Églises. Les « jeunes Églises » partagent leur fraîcheur et leur dynamisme avec les Églises anciennes (RM, no 62). Mgr Gilles Cazabon, o.m.i., « Mission ad gentes », janvier-février 2002, p. 15. MISSIO Les jeunes Églises des missions participent déjà, et activement, à l’évangélisation d’autres pays, voire d’autres continents. Coopérer à la mission veut dire non seulement donner, mais aussi savoir recevoir. (Redemptoris Missio, no 85) L’activité missionnaire de l’Église Dans cette activité missionnaire de l’Église, diverses situations se présentent parfois mêlées les unes aux autres : situation d’abord de début ou de plantation, puis de nouveauté ou de jeunesse. Quand tout cela est accompli, l’action missionnaire de l’Église ne cesse pas pour autant : le devoir incombe aux Églises particulières déjà formées, de la continuer et de prêcher l’Évangile à tous ceux qui sont encore au dehors. Ad Gentes, no 6 STANISLAS BRUCHWALSKI Au delà des frontières La communion avec l’Église universelle sera d’une certaine manière consommée lorsque, elles aussi [les Églises particulières], elles participeront activement à l’action missionnaire auprès d’autres nations. Ad Gentes, no 20 Le frère Simon est confiant quant à l’avenir de l’église malawite et quant à celui de l’Afrique en général. Même en supposant que le pire arrive, dit-il, à savoir que tous les missionnaires étrangers doivent partir ou ne soient plus remplacés, je suis assuré que les Africains peuvent, désormais, assumer les destinées futures de leur église. Jean-Louis Brouillé, «Au Malawi, missions vivantes», septembre-octobre 1977, p. 17. Liberté, progrès, fraternité, paix Le Christ, et l’Église qui rend témoignage à son sujet par la prédication évangélique, transcendent tout particularisme de race ou de nation, et par conséquent ils ne peuvent jamais être considérés, ni lui ni elle, comme étrangers nulle part ni à l’égard de qui que ce soit. En toute vérité, dans l’histoire humaine, même au point de vue temporel, l’Évangile fut un ferment de liberté et de progrès, et il se présente toujours comme un ferment de fraternité, d’unité et de paix. Ad Gentes, no 8 En 1977, l’équipe mariste de Mtendere (Malawi). De gauche à droite : Charles E. Tremblay, Léopold Duchesne, frère Dumont, Bertrand Roy. Le mouvement de conversion des émigrés japonais n’a commencé qu’en 1926, et voici comment : Une petite fille brésilienne qui fréquentait le catéchisme de l’église demanda un jour si elle y pouvait conduire des petits japonais non baptisés. Ayant eu une réponse affirmative, l’enfant amena quatorze petits japonais, filles et garçons. Peu après, ce premier groupe augmentait considérablement. Après huit mois, environ, d’instructions religieuses, ces petits savaient bien leur catéchisme et demandaient le baptême. Le Révérend Père directeur du catéchisme se rendit alors chez les parents des enfants, desquels, d’ailleurs, il était bien connu, comme grand ami de leurs petits, et il leur demanda la permission de les baptiser. Tous les parents donnèrent leur consentement. C’est ainsi que le 15 novembre 1926, le Vicaire Général de l’archidiocèse de Sao-Paulo baptisa les premiers quarantehuit fils de Japonais. Le lendemain, ils firent tous leur première communion à la grande édification des assistants. « L’apostolat des émigrés japonais au Brésil », mars-avril 1934, p. 53-54. UNIVERS SEPTEMBRE / OCTOBRE 2004 15 Il faut se rappeler que l’Église catholique n’a ni frontière, ni langue, qu’Elle n’est étrangère à personne. Elle a la mission d’enseigner la vérité. Elle le fait par l’intermédiaire de ses missionnaires, nos mandataires qui, comme saint Paul, doivent être Grecs avec les Grecs, Juifs avec les Juifs, Gentils avec les Gentils, et, selon la formule du Père Vincent Lebbe Chinois avec les Chinois. Lui, plusieurs de ceux qui l’ont précédé et ceux qui l’ont suivi ont compris cette nécessité et se sont mis au diapason du peuple chinois pour vivre du souffle de son âme et de ses aspirations. Jean-Paul Pelletier, « Les Chinois au Canada », janvierfévrier 1954, p. 18. Tous et toutes missionnaires Évangéliser est, en effet, la grâce et la vocation propre de l’Église, son identité la plus profonde. Evangelii Nuntiandi, no 14 En 1954, Jean-Paul Pelletier écrivait que les missionnaires doivent être Grecs avec les Grecs, Juifs avec les Juifs, Gentils avec les Gentils, et […] Chinois avec les Chinois. De par notre baptême, nous sommes tous appelés à être missionnaires. Du dehors ou du dedans. Les missionnaires « du dehors » vont au loin annoncer la Bonne Nouvelle du salut. Les missionnaires « du dedans » restent ici et, par leur parole et surtout par leur comportement, ils deviennent de merveilleux évangélisateurs des gens avec qui ils vivent. Jules Beaulac, ptre, « Le sel et le muguet », janvier-février 1989, p. 14. Vie et prédication MISSIO En elle [la communauté chrétienne] la vie intime – vie de prière, écoute de la Parole etde l’enseignement des Apôtres, charité fraternelle vécue, pain partagé – n’a tout son sens que lorsqu’elle devient témoignage, provoque l’admiration et la conversion, se fait prédication et annonce de la Bonne Nouvelle. Evangelii Nuntiandi, no 15 Un rancho pour Dieu (un rancho para Dios) fut le slogan que le groupe de missionnaires utilisèrent pour unir la communauté du barrio et diverses stations de JovenMission de Valencia et de Caracas. Pendant le mois d’août, du 15 au 31, le barrio fut « envahi » par un groupe de quelque 90 missionnaires dont l’idée était de construire une chapelle, soit le rancho pour Dieu, non seulement dans le sens physique, mais surtout dans son sens spirituel ; faire une chapelle de planches, de carton, etc., tout comme les ranchos du secteur, mais aussi en même temps, faite de personnes vivantes et engagées. José Ramon Munoz, « Un rancho pour Dieu », janvier-février 1988, p. 11. Roger Bédard : Il faut nous convaincre de plus en plus que l’avenir de la Mission passe par l’interculturel et le dialogue interreligieux. 16 UNIVERS SEPTEMBRE / OCTOBRE 2004 Transformer le monde Évangéliser, pour l’Église, c’est porter la Bonne Nouvelle dans tous les milieux de l’humanité et, par son impact, transformer du dedans, rendre neuve l’humanité elle-même : « Voici que je fais l’univers nouveau ! ». Mais il n’y a pas d’humanité nouvelle s’il n’y a pas d’abord d’hommes nouveaux, de la nouveauté du baptême et de la vie selon l’Évangile. Evangelii Nuntiandi, no 18 La formation aux différents ministères était également une de nos priorités. J’ai formé deux personnes pour commenter la Parole de Dieu, les dimanches où nous nous rassemblons sans prêtres. D’autres chrétiens/chrétiennes assurent d’autres ministères dans la paroisse, tels les responsables de la liturgie pour enfants (sans prêtres) ou encore les animateurs de la liturgie des adultes, également sans prêtres. Fernande Lacroix, s.m.n.d.a., « Femmes apôtres », janvier-février 1993, p. 27. Évangéliser par le témoignage Finalement, celui qui a été évangélisé évangélise à son tour. C’est là le test de vérité, la pierre de touche de l’évangélisation : il est impensable qu’un homme ait accueilli la Parole et se soit donné au Règne sans devenir quelqu’un qui témoigne et annonce à son tour. Evangelii Nuntiandi, no 24 Pour les paysans qui voient le missionnaire se dévouer aux pauvres et aux malades et pratiquer avec constance une vie morale supérieure, ces exemples sont la première des prédications, et la plus décisive. Henri Pattyn, s.j., « Universités Catholiques en Chine », août 1930, p. 149. Le nécessaire dialogue Le dialogue n’est pas la conséquence d’une stratégie ou d’un intérêt, mais c’est une activité qui a ses motivations, ses exigences et sa dignité propres : il est demandé par le profond respect qu’on doit avoir envers tout ce que l’Esprit, qui « souffle où il veut », a opéré en l’homme. Redemptoris Missio, no 56 Il faut nous convaincre de plus en plus que l’avenir de la Mission passe par l’interculturel et le dialogue interreligieux. En d’autres mots, le missionnaire ne peut plus se présenter en terre étrangère avec ses gros sabots, comme celui qui sait et à qui on doit obéir. Et cette conversion est d’autant plus difficile à réaliser que les gens vers qui va le missionnaire vivent, encore et souvent, dans la mentalité que le produit étranger est meilleur que le produit national. Roger Bédard, ptre, «Congrès missionnaire canadien», novembre-décembre 2001, p. 4. Les laïcs au cœur de la mission En 1957, trois jeunes laïques (Thérèse Charette, Gilberte Lambert et Élizabeth Lapointe) de l’Association des Oblates missionnaires de l’Immaculée partaient en mission au Laos. L’Évangile ne peut s’enfoncer profondément dans les esprits, dans la vie, dans le travail d’un peuple sans la présence active des laïcs. Ad Gentes, no 21 Le Concile Vatican II a confirmé cette tradition, mettant en lumière le caractère missionnaire de tout le Peuple de Dieu, en particulier l’apostolat des laïcs, et soulignant la contribution spécifique que ceux-ci sont appelés à apporter à l’activité missionnaire. Redemptoris Missio, no 71 Il y a eu dix ans, le 2 février dernier, Sa Sainteté le Pape1, dans sa lettre PROVIDA MATER ECCLESIA, promulguait des constitutions apostoliques pour la création d’Instituts séculiers qui grouperont des laïques qui veulent se livrer totalement au service de l’Église. C’est dans ce but de servir l’Église qu’a été fondée l’Association des Oblates Missionnaires de l’Immaculée […]. L’Association n’a que cinq années d’existence et pourtant elle compte au delà de 500 membres répartis dans 55 maisons, dans 23 diocèses, et dans sept pays, y compris le Laos. Mademoiselle Lambert nous confiait que les demandes d’admission se font si nombreuses qu’il faut freiner… Jean-Paul Pelletier, « Trois missionnaires laïques s’engagent sur la grande voie », mars-avril 1957, p. 36. On parle beaucoup, n’est-ce pas, d’Action Catholique. […] Nos bons néophytes […] font de l’A.C. à la manière dont monsieur Jourdain faisait de la prose, mais il la font, je crois, comme elle doit être faite, […] vivant intensément leur foi, avides de faire partager leurs espérances et rayonnant autour d’eux la charité. Mrg André-Jean Vérineux, « Mon beau voyage à Formose », janvier-février 1954, p. 11. 1. N.DL.R. Pie XII. UNIVERS SEPTEMBRE / OCTOBRE 2004 17 Les jeunes et la mission L’envoi missionnaire et la Montée des Jeunes constituent le temps fort de l’animation missionnaire dans le diocèse de Québec. Son objectif ? En général, faire prendre conscience aux chrétiens de l’Église de Québec de leurs responsabilités missionnaires en regard du monde tout entier. Mais, plus particulièrement, de la solidarité qu’ils doivent afficher à l’endroit des quelques (sic) 950 missionnaires originaires du diocèse de Québec et qui, actuellement, sont répartis aux quatre coins du monde. Parmi ces chrétiens, nous tenons à fournir aux jeunes une occasion de s’impliquer dans un projet collectif et missionnaire. « À Donnacona… les jeunes étaient là », janvier-février 1976, p. 23. MISSIO Que les Églises locales utilisent donc l’animation missionnaire comme élément clé de leur pastorale courante dans les paroisses, les associations et les groupes, surtout de jeunes ! Redemptoris Missio, no 83 Force de frappe La charité des œuvres donne une force incomparable à la charité des mots. Novo Millennio Ineunte, no 50 Si chaque jour apporte ses peines, il apporte aussi ses consolations : la Bienheureuse Catherine semble prendre à cœur le dispensaire que nous venons d’ouvrir à l’Ouest de la ville, à la demande réitérée d’un bon missionnaire qui voudrait étendre le règne de Dieu et qui pense que la charité est l’arme la plus utile, pour attaquer le démon de l’égoïsme, qui domine la plupart des païens. Sœur Marie, fille de la Charité, « Autour d’un dispensaire à Pékin », janvier-février 1936, p. 1. D’un pas alerte Au début de ce nouveau siècle, notre marche doit être plus alerte en parcourant à nouveau les routes du monde. Novo Millennio Ineunte, no 58 Le Chef Harry Lafond rappelait récemment aux évêques, réunis à Rome pour l’Assemblée spéciale du Synode de l’Amérique, que L’Évangile de Jésus Christ, malgré la grâce qu’il a apportée, n’a pas été intégralement annoncé aux Premières nations. À cause des liens souvent inconscients de l’Église avec l’impérialisme européen, les peuples autochtones ont beaucoup perdu au contact de la culture chrétienne aux niveaux de leurs langues, de leurs cultures, de leurs traditions religieuses et de leur vie familiale. Le nouveau millénaire fournit l’occasion pour la réconciliation, la guérison des blessures historiques, et un nouveau cheminement. Le chemin vers le partenariat doit être tracé par l’Évangile du Christ Vivant et marqué par une mutuelle compréhension, un dialogue ouvert et une solidarité pour la justice ». Huguette Le Blanc, « Un même Esprit », éditorial, janvier-février 1998, p. 3. 18 UNIVERS SEPTEMBRE / OCTOBRE 2004 Album de famille POUR REVIVRE UN PEU L’ÉPOPÉE D’UNIVERS À TRAVERS HUIT DÉCENNIES, QUOI DE MIEUX QUE DE FEUILLETER L’« ALBUM PHOTO » ? 1941 1974 1987 Sœur Albertine, en 1941. (d’après RR. PP. Jésuites, « Chevalerie conquérante », septembre-octobre 1941, p. 124-125). Une Sœur vêtue du sari traditionnel et une chrétienne de Mariampura, porteuse d’eau, qui tient en équilibre sur la tête deux récipients superposés. (R.P. E. Gathier, « Qu’est-ce que l’hindouisme ? », mars-avril 1954, p. 32) Parmi les premières photographies couleurs parues dans UNIVERS, celle-ci illustrait un article de Pierre Schontz intitulé « Faut-il encore quêter pour les missions ? » (mai-juin 1968, p. 67-70) 1998 En 1974, cette photo illustrait un article d’Edgard Tremblay intitulé « Safaris d’un québecois (sic) au pays d’amin (sic) ». (septembre-octobre 1974, p. 26-27) « Le 150e anniversaire de présence des Frères des Écoles chrétiennes au Canada » était le titre d’un article signé Rodlophe Saint-Pierre, f.é.c., que cette photo accompagnait. On y voit le frère Hilaire Fortin, f.é.c., s’occupant d’un dispensaire, au Cameroun. 1954 (décembre 1987, p. 5-7) Cette photo illustrait un article de Mgr Denis Croteau, o.m.i. (« L’Église du diocèse de Mackenkie (sic) », janvier-février 1998, p. 20-22) 2002 Sœur Jacqueline David (à droite), rendant visite à la famille de Fatima Lohro Himri. (Louis-Martin Lanthier, « L’Algérie… aimer jusqu’au bout ! », juillet-août 2002, p. 23-26) 1968 2002 Mgr Pierre Blanchard, responsable de la pastorale missionnaire du diocèse de Montréal (à droite), en compagnie de l’abbé Emmanuel Lafont, alors directeur national des Œuvres pontificales missionnaires de France et aujourd’hui évêque du diocèse de Cayenne (Guyane française). (Roger Bédard, « Congrès missionnaire canadien », novembre-décembre 2002, p. 4-6) UNIVERS SEPTEMBRE / OCTOBRE 2004 19 Au fil du temps AU COURS DE SES SA 80 ANNÉES D’EXISTENCE, PAGE COUVERTURE A UNIVERS A CONNU DE NOM TOUJOURS FAIT L’OBJET D’UNE ATTENTIO QUI CONSTITUENT AUTANT DE TÉMOIGNAGES DU DÉSIR DE RENOUV 1945 1989 20 UNIVERS SEPTEMBRE / OCTOBRE 2004 1947 1992 1963 1997 s, avec UNIVERS OMBREUSES TRANSFORMATIONS : FORMAT, COULEUR, TYPE DE PAPIER, ETC. TION TOUTE PARTICULIÈRE. EN FONT FOI CES QUELQUES EXEMPLES UVEAU QUI A CONSTAMMENT HABITÉ SES ARTISANS ET ARTISANES. 1972 1974 1999 1983 2002 2003 UNIVERS SEPTEMBRE / OCTOBRE 2004 21 Le « bagage missionnaire », d’hier à aujourd’hui Et il [Jésus] les envoya proclamer le Royaume de Dieu et faire des guérisons. Il leur dit : « Ne prenez rien pour la route, ni bâton, ni besace, ni pain, ni argent, n’ayez pas non plus chacun deux tuniques » (Luc 9, 2-3) QU’EST-CE Des jeunes adultes suivent un stage missionnaire au Mexique, dans le cadre du programme Agapê-Mission. QU’UNE PERSONNE APPORTE AVEC ELLE AU MOMENT DE PARTIR EN MISSION ? VOICI DEUX LISTES DÉCRIVANT LE « BAGAGE MISSIONNAIRE » : LA PREMIÈRE PRÉPARÉE DANS LES ANNÉES TRENTE, LA SECONDE UTILISÉE AUJOURD’HUI. AU MOMENT DE SOULIGNER SON 80E ANNIVERSAIRE, UNIVERS VOUS OFFRE UN REGARD COMPARATIF ENTRE DEUX ÉPOQUES1. En février 1965, sœur Marie Justine, s.m.n.d.a., Mère provinciale, en compagnie de sœur Marie des Neiges, s.m.n.d.a. (à gauche). DANS LES ANNÉES TRENTE… Sœur Rolande Michaud (alias sœur Cecilius), s.m.n.d.a., originaire de Lévis, a puisé dans ses souvenirs et dans des notes personnelles pour reconstituer son matériel de départ pour la mission. En 1938, elle quittait le Canada en bateau, pour son noviciat à Birmandreis, Alger. À la suite de quoi, elle s’est rendue en Kabylie (Algérie). Sœur Rolande précise que la missionnaire devait partir avec un minimum de bagage ! Le tout accompagné d’enthousiasme, de courage et de joie, avec le désir d’annoncer la Bonne Nouvelle. • • • • • • • • • Poids maximum autorisé: 20 kilos, dans une malle en osier Trousseau réduit au minimum, rien de superflu Le livre des Constitutions de la congrégation Un rosaire2 Une croix suspendue à un cordon rouge3 Un livre de spiritualité L’Imitation de Jésus-Christ Un stylo, quelques crayons, gomme à effacer, etc. Le casque colonial (pour celles qui partaient en Afrique centrale) Arrivée en mission, la missionnaire trouvait sur place ce qui lui manquait… 22 UNIVERS SEPTEMBRE / OCTOBRE 2004 … AUJOURD’HUI Fondé en 1988, le Centre Agapê4 est un lieu de formation pour les jeunes adultes de 18 à 35 ans qui désirent mieux se connaître, approfondir leur foi et participer à une expérience concrète de vie chrétienne. Le programme AgapêMission comprend un séjour de trois mois au Mexique. Avant leur départ, les participants et participantes reçoivent une liste détaillée de matériel recommandé, dont nous reproduisons des extraits. Tenue vestimentaire • • • • • • Sandales, espadrilles, bottes de pluie Pantalons longs légers, chemises à manches courtes 1 jupe longue noire (pour les filles) 1 pantalon noir (pour les garçons) 1 ou 2 chandails chauds • 1 maillot de bain 1 coupe-vent • 1 ceinture-passeport Hygiène et santé • • • • Articles habituels de toilette Crème solaire, baume pour les lèvres Médicaments (analgésiques, immodium, polysporin) Insecticide Matériel scolaire • Mini-dictionnaire français-espagnol • Crayons, stylos, cahier à anneau, agenda • Timbres, enveloppes, papier à lettre Divers • Réveil-matin • Lampe de poche • Lunettes de soleil • Appareil-photo Prière • Livres (Bible, Prions en Église, biographies, etc.) • Chapelet Autres effets personnels • Passeport • Carte d’identité • Carnet de santé • Pesos mexicains • Carte de crédit ou de guichet automatique 1. Merci à sœur Léonie Goulet, s.m.n.d.a., et à Réjean Bernier, directeur adjoint du Centre Agapê, pour leur précieuse collaboration. 2. Le rosaire, caractéristique des Pères blancs et des Sœurs blanches, est un chapelet triple, composé de 17 gros grains et 153 petits. 3. La couleur rouge signifiait que celle qui portait la croix était candidate au martyre… 4. Centre Agapê : 1333, 1ère Avenue, Québec (Québec) G1L 3L2. Téléphone : (418) 648-6737. Courriel : [email protected]. Site Internet : www.centreagape.org. Les défis de la Mission vous voit. Agissez toujours de manière à ce qu’il soit content de vous. » Mon cœur de prêtre, c’est d’abord ma mère qui me l’a donné. Et j’affirme, aujourd’hui, devant vous, que si j’étais mort sans le baptême sacramenttel (sic) mais l’âme ainsi disposée par les enseignements maternels, je suis moralement certain que notre Père à tous m’aurait accueilli dans son Royaume. Connaissance du milieu Le Christ lui-même a scruté le cœur des hommes, et les a amenés par un dialogue vraiment humain à la lumière divine ; de même ses disciples, profondément pénétrés de l’Esprit du Christ, doivent connaître les hommes au milieu desquels ils vivent, engager conversation avec eux, afin qu’eux aussi apprennent dans un dialogue sincère et patient, quelles richesses Dieu, dans sa munificence, a dispensées aux nations (…). Ad Gentes, no 11 Le père Matthias Murumba Nzorega. Jean-Louis Brouillé, « Kivoga », propos du père Matthias Murumba Nzorega, janvier-février 1977, p. 21. MISSIO STANISLAS BRUCHWALSKI Les Pères Blancs m’avaient suggéré de participer à un congrès de missiologie qui se tenait à l’université de Louvain. Je m’y amène, moi pauvre prêtre africain, en soutane, au milieu de ces doctes théologiens européens. Je les écoute discourir. Ils parlent… ils parlent… la discussion porte sur le thème Hors de l’Église point de salut! Que j’en ai entendu, au cours de ces savants exposés des subtilités théologiques ! Ma patience est à bout. Je me lève et je dis au membres de cette assemblée sélecte : Moi qui suis prêtre aujourd’hui et qui suis venu du centre de l’Afrique pour associer votre église locale à un projet de notre jeune mais pauvre église, je suis né en milieu païen. Donc, je sais ce que c’est que d’avoir grandi en milieu, comme vous dites, païen. Eh ! bien, je me dois de vous Les disciples du Christ doivent dire que vous le connaissez connaître les hommes au milieu desquels bien mal ce milieu. Ce ils vivent, engager conversation avec n’est pas vous qui m’avez eux, afin qu’eux aussi apprennent dans d’abord converti. C’est ma un dialogue sincère et patient, quelles mère « païenne » qui dès richesses Dieu, dans sa munificence, ma tendre enfance me dia dispensées aux nations. sait : « Mon fils soyez sage. (Ad Gentes, n 11) Dieu vous entend, Dieu o UNIVERS SEPTEMBRE / OCTOBRE 2004 23 Inculturation Certes, à l’instar de l’économie de l’Incarnation, les jeunes Églises enracinées dans le Christ et construites sur le fondement des Apôtres, assument pour un merveilleux échange toutes les richesses des nations qui ont été données au Christ en héritage (cf. Ps. 2, 8). Elles empruntent aux coutumes et aux traditions de leurs peuples, à leur sagesse, à leur science, à leurs arts, à leurs disciplines, tout ce qui peut contribuer à confesser la gloire du Créateur, mettre en lumière la grâce du Sauveur, et ordonner comme il le faut la vie chrétienne. Ad Gentes, no 22 On lit, dans la mythologie japonaise, que les dieux deviennent des hommes et que les hommes deviennent des dieux… que les hommes peuvent revêtir la forme des animaux comme les animaux peuvent revêtir la forme des hommes, etc. Pour l’Oriental, le monde est un tout continu, et chaque être qui le compose participe en quelque façon à la vie du tout. – On peut donc prévoir que la réalité du Corps Mystique du Christ, qui fait voir dans son ensemble le salut du monde, plaira à ces esprits sociaux beaucoup plus qu’à notre mentalité individualiste. René Groleau, o.p., « Au Japon. Les services religieux », janvier-février 1963, p. 11. À ses deux bras sont attachées des plumes de grand paradisier. Et là, au pied de l’autel, avant l’ordination proprement dite, un guerrier papou en grand costume traditionnel lui passe autour du cou un pendentif en forme de cravate, fait de dents de chiens assemblées : c’est l’insigne des chefs, et c’est la première fois qu’on le remet ainsi liturgiquement à un prêtre. Mais ce n’est pas tout : Peter Miria reçoit ensuite des sorciers, coiffés de plumes de casoars, tout l’attirail magique de leur fonction… bien enfermé, cependant dans un petit sac. Et c’est muni de ces signes inhabituels que le jeune homme est enfin ordonné par Mgr Vangéké. Jean Vogel, « J’ai vu ordonner prêtre un jeune Papou… avec l’accord des chefs et des sorciers », mai-juin 1974, p. 24. Paix, justice, développement, libération C’est pourquoi l’évangélisation comporte un message explicite, adapté aux diverses situations, constamment actualisé, sur les droits et les devoirs de toute personne humaine, sur la vie familiale sans laquelle l’épanouissement personnel n’est guère possible, sur la vie en commun dans la société, sur la vie internationale, la paix, la justice, le développement ; un message particulièrement vigoureux de nos jours sur la libération. Evangelii Nuntiandi, no 29 Un nouveau millénaire s’approche à grands pas… Ce qu’il sera dépend de nous. Le temps est peut-être venu de prendre davantage au sérieux notre baptême et d’annoncer par toute notre vie que Jésus Christ, notre Espérance, est vivant à jamais. Huguette Le Blanc, «Jubilez, peuples d’Évangile!», éditorial, janvier-février 2000, p. 3. MISSIO Les jeunes Églises […] assument pour un merveilleux échange toutes les richesses des nations qui ont été données au Christ en héritage. 24 (Ad Gentes, no 22) UNIVERS SEPTEMBRE / OCTOBRE 2004 Évangélisation et promotion humaine Entre évangélisation et promotion humaine – développement, libération – il y a en effet des liens profonds. […] Comment en effet proclamer le commandement nouveau sans promouvoir dans la justice et la paix la véritable, l’authentique croissance de l’homme ? Nous avons tenu à le signaler Nous-même en rappelant qu’il est impossible d’accepter « que l’œuvre d’évangélisation puisse ou doive négliger les questions extrêmement graves, tellement agitées aujourd’hui, concernant la justice, la libération, le développement et la paix dans le monde. » (Allocution pour l’ouverture de la troisième Assemblée Il existe une forte tentation de nos jours : celle de ne donner comme but à notre apostolat que la seule promotion humaine, économique et sociale. Sans doute, nous ne pouvons rester insensibles aux misères qui affligent notre monde, particulièrement à la différence de l’économique entre les peuples. De fait depuis toujours la promotion chrétienne s’est accompagnée de promotion sociale, culturelle et économique. Dès le début, on voit Saint Paul demander des collectes pour le soulagement des frères de Palestine. Partout et toujours les missionnaires ont apporté, en même temps que la foi et l’espérance, cette charité qui s’étend à tous les ordres de choses. « Le sens missionnaire de Pâques », mars-avril 1968, p. 41. ACDI générale du Synode des Evêques (27 septembre 1974) : AAS 66 (1974), p. 562.) Evangelii Nuntiandi, no 31 Les religions non chrétiennes portent en elles l’écho de millénaires de recherche de Dieu […]. Elles ont appris à des générations de personnes à prier. (Evangelii Nuntiandi, no 53) Dialogue inter-religieux Elles [les religions non chrétiennes] portent en elles l’écho de millénaires de recherche de Dieu, recherche incomplète mais réalisée souvent avec sincérité et droiture de cœur. Elles possèdent un patrimoine impressionnant de textes profondément religieux. Elles ont appris à des générations de personnes à prier. Elles sont toutes parsemées d’innombrables « semences du Verbe » et peuvent constituer une authentique « préparation évangélique ». (Eusèbe de Césarée, Praeparatio Evangelica, I, 1 : PG 21, 26-28 ; cf. Concile œcuménique Vatican II, Constitution dogmatique sur l’Eglise Lumen gentium, n. 16 : AAS 57 (1965), p. 20.) Evangelii Nuntiandi, no 53 Les peuples d’Orient et d’Afrique ne sont pas athées. Ils ne sont pas chrétiens dans l’ensemble, ils professent des religions enrobées de légendes et de superstitions, mais ils croient en la divinité, ils l’aiment et la craignent, reconnaissent sa toute puissance, et la prient avec confiance. Voyez les innombrables temples de l’Inde et les monastères bouddhistes. Intention missionnaire, septembre-octobre 1967, p. 145. Depuis toujours la promotion chrétienne s’est accompagnée de promotion sociale, culturelle et économique. En 1994, sœur Monique Breton, s.m.n.d.a., en donnait une preuve vivante par ses interventions auprès de familles africaines. Les progrès de l’évangélisation chrétienne en Afrique au cours des cent dernières années ont été prodigieux. Des missionnaires de multiples confessions et de multiples pays ont envahi ce continent. Les uns avec plus de tact que les autres. On n’a peut-être pas assez tenu compte du travail de l’Esprit dans les religions africaines traditionnelles. Deux chrétiens un prêtre et un pasteur, m’ont fait une observation identique : Nos ancêtres, dans leur simplicité, adoraient le vrai Dieu. L’Évangile n’a fait qu’enrichir cette foi de base. Iréné Beaubien, s.j., « L’Afrique nous interpelle », mars-avril 1974, p. 13. UNIVERS SEPTEMBRE / OCTOBRE 2004 25 Nouvelles avenues La mission ad gentes n’a pas de limites, en raison du précepte universel du Christ. On peut néanmoins distinguer différents domaines dans lesquels elle s’accomplit, de manière à tracer le tableau réel de la situation. POPOLI (…) Adaptation et créativité Les Églises particulières, profondément amalgamées avec les personnes mais aussi les aspirations, les richesses et limites, les façons de prier, d’aimer, de considérer la vie et le monde qui marquent tel ou tel ensemble humain, ont le rôle d’assimiler l’essentiel du message évangélique, de le transposer, sans la moindre trahison de sa vérité essentielle, dans le langage que ces hommes comprennent, puis de l’annoncer dans ce langage. (cf. N.M.I. 40) Evangelii Nuntiandi, no 63 De fait, l’Islam constitue un défi, au sens étymologique du mot : ce qui provoque notre foi et nous invite à en rendre compte, à nous-mêmes d’abord, mais aussi à tous ceux qui nous demandent raison de l’espérance qui est en nous (2 Pi, 3-15). Ainsi le monothéisme strict de l’Islam nous renvoie à contre-point au mystère trinitaire pour en mesurer la profondeur et la richesse, mais aussi pour nous mettre en garde contre une présentation qui ne ferait pas droit à l’unicité de Dieu. Étienne Renaud, m.afr., « Les chercheurs de Dieu », novembre-décembre 1996, p. 20. 26 UNIVERS SEPTEMBRE / OCTOBRE 2004 Avec la libéralisation de l’espace médiatique africain, les medias sont redevenus des moyens efficaces de témoignage de l’Évangile en Afrique. (Billy Knock, mars-avril 2000) a) Les territoires b) Mondes nouveaux et phénomènes sociaux nouveaux c) Aires culturelles et aréopages modernes Redemptoris Missio, no 37 Avec la libéralisation de l’espace médiatique africain, les medias sont redevenus des moyens efficaces de témoignage de l’Évangile en Afrique. […] Dans de nombreux pays, l’État autorise les retransmissions de célébrations à la télévision. Mais dans le but d’équité à l’égard de toutes les communautés de foi, il hésite à y offrir un espace de visibilité trop grande à l’Église. Dans les sociétés africaines où la transmission orale est une des caractéristiques de la culture, les radios privées ouvrent un champ de réalisations et d’expressions libre au témoignage de foi. […] Conscients de la complexité de la tâche, les responsables de la communication sociale initient des formations à l’utilisation des médias. Billy Knock, « Évangéliser. Une vision africaine », mars-avril 2000, p. 15-16. Respect des personnes et des cultures Les rapports de l’Église avec les autres religions sont inspirés par un double respect : « Respect pour l’homme dans sa quête de réponses aux questions les plus profondes de sa vie, et respect pour l’action de l’Esprit dans l’homme » Redemptoris Missio, no 29 (…) l’Église s’adresse à l’homme dans l’entier respect de sa liberté : la mission ne restreint pas la liberté, mais elle la favorise. L’Église propose, elle n’impose rien : elle respecte les personnes et les cultures, et elle s’arrête devant l’autel de la conscience. À ceux qui s’opposent, sous les prétextes les plus variés, à son activité missionnaire, l’Église répète : Ouvrez les portes au Christ ! Redemptoris Missio, no 39 Situations hostiles, persécutions Nous étions peut-être trop habitués à penser aux martyrs d’une manière un peu lointaine, comme s’il s’agissait d’une catégorie du passé, liée surtout aux premiers siècles de l’ère chrétienne. La mémoire jubilaire nous a ouvert un spectacle surprenant, nous montrant que notre temps est particulièrement riche de témoins qui, d’une manière ou d’une autre, ont su vivre l’Évangile dans des situations d’hostilité et de persécution, souvent jusqu’à donner le témoignage suprême du sang. Novo Millenio Ineuente, no 41 MISSIO Le 14 mai 1936, trois ou quatre cents soldats se présentent devant la Mission de Wassera1, où se trouvaient le R.P. Notre temps est Adalbert et le Frère Benoît. […]Le Père particulièrement Adalbert s’enferme chez lui ; le Frère riche de témoins qui Benoît avec sept enfants se réfugie […] ont su vivre dans l’église où les soldats les pourl’Évangile dans des suivent. […] Le Père Adalbert en situations d’hostilité entendant les cris et les coups de feu et de persécution, sort de sa chambre. Il fait signe qu’il souvent jusqu’à veut parler aux assaillants. Ceux-ci donner le s’arrêtent et paraissent vouloir l’écoutémoignage ter ; mais à ce moment les misérables suprême du sang. qui viennent d’abattre le Frère Benoît, (Novo Millenio Ineuente, n 41) sortent de l’église et voyant le Père Adalbert font feu sur lui. Une première balle lui brise la cuisse et le Père tombe dans l’intérieur de sa chambre ; une seconde balle l’atteint au cœur. […] Heureusement le Frère Benoît n’était pas mort. Claude Champagne, o.m.i., « La mission de l’Église aujourd’hui », juillet-août 1990, p. 10. Depuis le début de l’évangélisation, la réponse des Autochtones a été une réponse vraiment théologique. Même si cette réponse n’a pas encore produit une Église et une théologie vraiment autochtones, elle continue à former la base d’une rencontre intime entre la mystique ancestrale des Autochtones et la figure du Christ qui se trouve au centre de la révélation chrétienne. Il n’est donc pas surprenant de constater que le dialogue naissant entre la religion autochtone traditionnelle et le christianisme se concentre de plus en plus sur la possibilité et les limites de l’inculturation de l’Évangile en milieu autochtone. Achiel Peelman, o.m.i., « Les religions traditionnelles », janvier-février 1998, p. 25. o « Le massacre d’un missionnaire canadien », novembre-décembre 1936, p. 246-247. MISSIO Certes, des missionnaires entrent encore en contact avec des populations de religions traditionnelles, comme en Afrique. Mais la manière de réaliser la proclamation de l’Évangile a changé. Ces populations sont souvent entourées de musulmans. Les missionnaires d’aujourd’hui portent la préoccupation d’entrer en relation positive, en dialogue, avec ces groupes, ce qui n’était pas le cas autrefois. On remarque également un autre élément nouveau : le respect des valeurs des gens, leurs droits, leur dignité. On perçoit l’Évangile davantage comme un accomplissement que comme une rupture. UNIVERS 1. N.D.L.R. Abyssinie (Afrique). SEPTEMBRE / OCTOBRE 2004 27 La spiritualité missionnaire VIVANT UNIVERS Sur la vie religieuse – Ce précepte était nécessaire au commencement, afin de peupler la terre, mais Dieu a fait cesser l’obligation avec la nécessité. – Chez les Arabes, on trouve bon que toutes les filles se marient. – Chez les chrétiens, elles sont libres, et l’on trouve bon que les unes se marient et les autres non. Écoute, Sidi. Un jour, j’ai dit dans mon cœur. Il y a beaucoup d’orphelins qui n’ont ni père ni mère pour les élever, beaucoup de vieillards qui n’ont point d’enfants pour les soutenir, beaucoup de malades dont personne ne panse les plaies, beaucoup d’affligés dont personne ne console les douleurs. Est-ce vrai cela ? – Oui, dit-il avec un soupir, il y en a beaucoup qui pleurent sur la terre ; alors qu’as-tu fait ? – Alors, j’ai dit : Je ne me marierai pas et je n’aurai pas d’autre famille que la grande famille de ceux qui souffrent. Je serai la mère des orphelins, la fille des vieillards abandonnés. Je soignerai les malades, je consolerai les malheureux. Dès la période de l’implantation de l’Église, on doit prendre soin d’introduire la vie religieuse : non seulement elle apporte une aide précieuse et absolument nécessaire à l’activité missionnaire, mais par la consécration plus intime faite à Dieu dans l’Église, elle manifeste aussi avec éclat et fait comprendre la nature intime de la vocation chrétienne. Ad Gentes, no 18 MISSIO Deux religieuses de la Congrégation des Sœurs Blanches voyageaient en Algérie dans la même voiture publique que deux musulmans. […] l’un des disciples de Mahomet, s’adressant à une des religieuses : […] je voudrais que tu m’expliques une chose : les maraboutes comme vous ne se marient pas ; elle croient donc penser mieux que Dieu, qui, au commencement, a dit : « Marie-toi ». En 1998, Mgr Raymond Roussin écrivait : Nous savons, grâce à nos diverses expériences humaines, ce que signifie entrer en relation, mais être en relation avec le Christ, avec Dieu, nous touchera beaucoup plus profondément que toutes les autres relations. « La Religieuse et le Musulman », mai-juin 1936, p. 113-114. Les vocations sacerdotales et religieuses abondent dans les familles qui pratiquent une vie chrétienne admirable ; le nombre des enfants est très considérable : sept par famille, en moyenne, et il n’est point rare de rencontrer des familles où il y a trois ou quatre enfants consacrés ou qui se consacreront au service de Dieu. Gabriel Garant, « Progrès et difficultés de l’Église du Viêt-Nam », septembre-octobre 1958, p. 121. 28 UNIVERS SEPTEMBRE / OCTOBRE 2004 MISSIO Par une vie véritablement évangélique, par une grande constance, par la longanimité, par la douceur, par une charité sans feinte, […] il [le disciple] doit rendre témoignage à son Seigneur. (Ad Gentes, no 24) Une vie selon l’Évangile Par une vie véritablement évangélique, par une grande constance, par la longanimité, par la douceur, par une charité sans feinte (cf. 2 Cor. 6, 4 s.), il [le disciple] doit rendre témoignage à son Seigneur et même, si c’est nécessaire, jusqu’à l’effusion du sang. Ad Gentes, no 24 Dans quelques semaines, Sœur Evelyn quittera à nouveau le Québec pour sa terre d’adoption en vue de continuer son apostolat auprès de la population japonaise, plus particulièrement parmi ses chères élèves qui lui sont bien attachées. Elle entend bien poursuivre encore longtemps son enseignement musical. Si un jour elle devenait écrasée par le poids de la fatigue et des ans, arrivée au crépuscule de sa vie, elle prêtera encore secours aux jeunes qui ambitionnent d’assurer la relève religieuse, elle s’adonnera à la visite des familles pauvres, au travail pastoral en paroisse jusqu’au jour où, à l’instar de sa bienheureuse fondatrice, Marie Rivier, debout face à la fenêtre qui ouvre sur l’horizon, elle entendra l’ultime appel du Seigneur qu’elle aura servi sa vie entière avec tant d’amour et de dévouement. En Bolivie, nous informe Simone Huneault, il y a 6 Oblates boliviennes qu’accompagnent 3 Oblates canadiennes. Pendant que Jeannine Gélinas s’occupe de jeunes filles dans un pensionnat, Doris Trépanier et moi, vivons depuis quelques années, une expérience merveilleuse de « Communautés chrétiennes de base ». Voici comment nous procédons. Ça commence par une invitation lancée à tous les chrétiens de la paroisse pour assister à un cours d’initiation à la Bible. Les intéressés connus, nous les regroupons par 4 ou 5 familles en petites communautés qui se réunissent pour étudier la Parole de Dieu, pour prier ensemble, pour échanger sur leurs problèmes familiaux et sociaux. Personne n’est exclu dans le Peuple de Dieu… tous peuvent y participer : hommes, femmes, jeunes, enfants. Car enfin, ce n’est pas nous mais bien la parole de Dieu qui les convoque, qui les réunit, les transforme et qui suscite des engagements concrets dans leur milieu. Notre objectif ? Les amener à se convertir à JésusChrist par l’amour, et le partage. «Qui dit oblate dit ’universelle’» , mai-juin 1977, p. 13. Vincent Brousseau, « Seigneur, donne-moi à boire ! », entrevue avec sœur Evelyn Westman, s.p.m., juin 1991, p. 25. Ceux qui accueillent avec sincérité la Bonne Nouvelle, par la force de cet accueil et de la foi partagée, se réunissent donc au Nom de Jésus pour chercher ensemble le Règne, le construire, le vivre. Ils constituent une communauté qui est à son tour évangélisatrice. Evangelii Nuntiandi, no 13 MISSIO La foi accueillie et partagée Personne n’est exclu dans le Peuple de Dieu… tous peuvent y participer : hommes, femmes, jeunes, enfants. UNIVERS SEPTEMBRE / OCTOBRE 2004 29 part entière… ces missionnaires demandent qu’à l’avenir nous les considérions comme les membres d’une même famille comprenant eux et nous… Mgr G. J. Deschamps, s.m.m., L’annonce de l’Évangile chez les Papous, mai-juin 1971, p. 11. Refléter le visage du Christ Sœur Mariette Millot, s.a.s.v. : Les petits, les pauvres, les humbles ne sont-ils pas nos maîtres les plus compétents ? (1990) Le témoignage : première forme de la mission L’homme contemporain croit plus les témoins que les maîtres, l’expérience que la doctrine, la vie et les faits que les théories. Première forme de la mission, le témoignage de la vie chrétienne est aussi irremplaçable. Le Christ, dont nous continuons la mission, est le « témoin » par excellence (cf. Ap 1, 5 ; 3, 14) et le modèle du témoignage chrétien. L’Esprit Saint accompagne l’Église dans son cheminement et l’associe au témoignage qu’Il rend au Christ (cf. Jn 15, 26-27). Redemptoris Missio, no 42 Un jour de 1966, trois villages ont décidé de se joindre à l’Église catholique. Je leur dis un mot d’accueil d’une dizaine de minutes. À ma grande surprise, mon interprète papou traduit mon discours en une minute… il n’a choisi que le dernier point, celui qui l’intéresse particulièrement et celui qui exprime le principal motif de leur décision de se joindre à l’Église : L’Église catholique, dit-il, c’est une famille ; les missionnaires sont nos frères et nos sœurs, ils nous accueillent chez eux comme leurs frères à 30 UNIVERS SEPTEMBRE / OCTOBRE 2004 MISSIO On ne peut témoigner du Christ sans refléter son image, qui est rendue vivante en nous par la grâce et par l’action de l’Esprit. Redemptoris Missio, no 87 Être Évangile implique que je sois imprégné de la personne même de Jésus Christ, de son message, de sa vie… de son ÊTRE. Nous savons, grâce à nos diverses expériences humaines, ce que signifie entrer en relation, mais être en relation avec le Christ, avec Dieu, nous touchera beaucoup plus profondément que toutes les autres relations. Nous deviendrons « divin » (sic), tout en restant nous-mêmes. Nous serons transformés en un être nouveau si nous acceptons de devenir ses disciples. Mgr Raymond Roussin, « Sois Évangile », mars-avril 1998, p. 6. Tout à tous C’est à cela que tend la spiritualité du missionnaire : « Je me suis fait faible avec les faibles… Je me suis fait tout à tous, afin d’en sauver à tout prix quelques-uns. Et tout cela, je le fais à cause de l’Évangile… » (1 Co 9, 22-23). Redemptoris Missio, no 88 Les Petites Sœurs de Jésus n’ont qu’un but – c’est de donner l’exemple d’une vie chrétienne authentiquement vécue, dans le monde Elles vont s’installer où elles croient pouvoir faire du bien, elle sont arabes au milieu des arabes, nomades au milieu des nomades, ouvrières au milieu des ouvriers, juives au milieu des juifs et avant tout, humaines au milieu des humains. Cet idéal n’est pas nouveau, c’est celui de saint Paul, Juif aves les Juifs, et c’est surtout celui du Christ, Homme parmi les hommes, vivant la vie commune et ordinaire des gens de sa bourgade et de son pays. Georges Arteau, « Enterrées sans cercueil comme les plus pauvres des Musulmans !... », mars-avril 1950, p. 54. J’ai vu, j’ai entendu, j’ai laissé mon cœur devenir solidaire à leur contact. Les petits, les pauvres, les humbles ne sontils pas nos maîtres les plus compétents ? Je les remercie en les portant auprès de Dieu…, ou plutôt en me laissant porter par eux ! Mariette Millot, s.a.s.v., « Brésil : pays de misère, pays de lutte, pays de foi », avril 1990, p. 30. Le missionnaire est l’homme de la charité : pour pouvoir annoncer à chacun de ses frères qu’il est aimé de Dieu et qu’il peut lui-même aimer, il doit faire preuve de charité envers tous, dépensant sa vie pour son prochain. Le missionnaire est le « frère universel », il porte en lui l’esprit de l’Église, son ouverture et son intérêt envers tous les peuples et tous les hommes, spécialement les plus petits et les plus pauvres. Redemptoris Missio, no 89 Édouard Meilleur, o.m.i., « Missions de la Baie James. Une tournée d’hiver », juin 1924, p. 109-110. Contemplatif en action Le missionnaire doit être « un contemplatif en action ». La réponse aux problèmes, il la trouve à la lumière de la parole divine et dans la prière personnelle et communautaire. (…) Le missionnaire, s’il n’est pas un contemplatif, ne peut annoncer le Christ d’une manière crédible ; il est témoin de l’expérience de Dieu et doit pouvoir dire comme les Apôtres : « Ce que nous avons contemplé..., le Verbe de vie..., nous vous l’annonçons » (1 Jn 1, 1-3). Redemptoris Missio, no 91 Le missionnaire doit être « un contemplatif en action ». (Redemptoris Missio, no 91) En Afrique, l’Assomption1 découvrait plus profondément le sens de sa vocation contemplative propre. Au contact des populations africaines qui ont si fort le sens de l’homme et de la communion silencieuse d’amitié, les Sœurs comprenaient d’une manière nouvelle le silence de leur relation à Dieu, le témoignage que peuvent constituer des heures de prière silencieuse passées près de Quelqu’un parce qu’on L’aime. En même temps, devant la transparence et la vérité de ces hommes, de ces femmes, de ces jeunes qui s’offraient si simplement au contact et à l’amitié, elles découvraient mieux le sens de cette Présence vivante du Christ, cette Présence d’attente qu’affirmait leur Fondactrice. MISSIO […] le sommeil nous gagne. Une fois la prière terminée, chacun s’enveloppe dans sa couverture. Le sac de linge servira d’oreiller. C’est ainsi que sous la tente, en pleine neige recouverte de quelques branches, l’Oblat, Missionnaire du Bon Dieu, reposera ses membres fatigués. Mon petit Indien est à peine couché qu’il dort, en ronflant. Quant à moi, mon âme s’élève encore vers Dieu par la prière. Je pense aux chères âmes vers lesquelles je m’en vais. Oui, c’est uniquement pour Dieu et pour le salut des âmes crées (sic) à sa ressemblance que le Missionnaire voyage au milieu de toutes les difficultés. Ma pensée s’envole aussi vers vous, ô gens qui vivez dans la civilisation et qui, parfois, craignez de souffrir quelque incommodité en vue de l’extension du règne de Dieu ; – vers vous, qui vous vous payez, peut-être, le confort d’une vie facile. Je pense enfin à mes bien-aimés confrères dans le sacerdoce, à mes Frères en religion, à mes bons parents, à mon cher Scolasticat d’Ottawa. Mes yeux même se mouillent de larmes, au souvenir si ému mais réconfortant de l’Alma Mater. Encore un moment, je me prépare à la sainte Messe – que je célébrerai sous la tente, demain. Et, m’en remettant une dernière fois à la divine Providence, je me livre au sommeil… MISSIO La charité d’abord Oui, c’est uniquement pour Dieu et pour le salut des âmes crées (sic) à sa ressemblance que le Missionnaire voyage au milieu de toutes les difficultés. (Édouard Meilleur, o.m.i., 1924) Anne de Viron, r.a., « Marie-Eugénie Millet fondatrice, missionnaire, bienheureuse », juillet-août 1974, p. 26. En contemplant l’action de Jésus, il apparaît clairement que la proclamation de l’Évangile ne suit pas seulement le sentier spirituel et d’autre part qu’on ne peut pas libérer l’homme spirituellement si on ne libère pas aussi humainement. Nous missionnaires, nous ne prétendons pas que le gouvernement éthiopien partage notre foi, mais nous pouvons démontrer, par notre engagement dans le domaine social et pour le développement, les effets humanisants de cette foi. John Bonzanino, i.m.c., «Le testament d’un prophète», mars-avril 1984, p. 21. 1. N.D.L.R. Communauté l’Assomption. UNIVERS religieuse des Sœurs de SEPTEMBRE / OCTOBRE 2004 31 Laïcs et missionnaires Yves Bédard et Martine Sansfaçon, en compagnie de leurs deux filles, Geneviève et Anne-Marie. AU COURS DES DERNIÈRES DÉCENNIES, LA REVUE UNIVERS A ÉTÉ TÉMOIN DE L’ÉMERGENCE ET DE LA CROISSANCE DU LAÏCAT MISSIONNAIRE. DES HOMMES ET DES FEMMES « ORDINAIRES » ONT RÉPONDU À L’APPEL DE SERVIR LA MISSION DU SEIGNEUR AU-DELÀ DE NOS FRONTIÈRES. POUR RENDRE COMPTE DE CETTE RÉALITÉ, NOUS AVONS RENCONTRÉ UN COUPLE QUI A VÉCU UNE TELLE EXPÉRIENCE AU BRÉSIL. u n e e n t re v u e a v e c Yv e s B é d a rd e t M a r t i n e S a n s f a ç o n , p a r J e a n G ro u « Nous voudrions voir la sœur » Dans les premiers temps suivant notre arrivée, des gens viennent frapper à notre porte : « Nous voudrions voir la sœur ». Je leur désigne donc la résidence des religieuses, juste à côté. Mais ils répliquent : « Non ! Nous cherchons la sœur qui joue de la guitare ! » La « sœur-qui-joue-de-la-guitare », c’était bien elle, Martine Sansfaçon, qui raconte, en riant, cette anecdote. Nouvelle mariée, future maman, elle ne s’était pas reconnue comme la « sœur » recherchée. Avec son époux, elle venait d’être présentée à la communauté comme missionnaire, venue s’installer pour un temps en Amazonie. Leur présence, il est vrai, avait de quoi déboussoler le milieu. Les 32 UNIVERS SEPTEMBRE / OCTOBRE 2004 gens ont eu du mal à admettre que nous étions missionnaires sans être prêtre, religieux ou religieuse, se rappelle Martine. Nous avions beau leur expliquer, ils continuaient de nous appeler « père » et « sœur ». Ils disaient : j’aime t’appeler padre (père), j’aime t’appeler irmã, (sœur). Yves Bédard et Martine Sansfaçon n’étaient pourtant pas les premiers laïcs à quitter leur pays pour servir le peuple de Dieu à l’étranger (voir Jean-Paul Pelletier, Trois missionnaires laïques s’engagent sur la grande voie, UNIVERS, mars-avril 1957, p. 36-37). Mais au début des années 1990, dans ce coin de l’Amazonie où ils venaient d’atterrir, ils incarnaient une nouvelle réalité. Au même moment, d’autres chrétiens et chrétiennes laïques, ailleurs dans le monde, s’engageaient pour la mission. D’autres les ont suivis. Le désir de vivre une expérience d’entraide au nom de l’Évangile déborde de plus en plus des réseaux traditionnels. Au cœur de l’Amazonie De 1992 à 1995, Martine et Yves ont séjourné en Amazonie, au Brésil, grâce à une initiative de la Société des MissionsÉtrangères. Se joignant à une équipe de six personnes, composée de prêtres et de laïcs, ils allaient implanter un nouveau projet dans la prélature de Coari. Le groupe allait apporter son soutien aux activités pastorales dans diverses communautés, le long du fleuve Amazone. Martine et moi avons travaillé à deux endroits, souligne Yves : Manaca Puru, une ville de taille moyenne, et Anori, plus petite. Manaca Puru compte environ quatre-vingts communautés en milieu rural et une dizaine en milieu urbain. Comme il y a peu de prêtres en Amazonie, des volontaires sur place prennent la communauté en charge. Notre équipe de pastorale passait une à deux fois par diocèse de Québec, Yves s’occupe des questions missionnaires, sociales et interculturelles. Martine est engagée, entre autre, à Rose du Nord, regroupement de défense des droits des femmes. Elle s’occupe aussi, en paroisse, de l’éveil de la foi des enfants. Bien enraciné à Québec, le couple aurait très bien pu y demeurer pour vivre en chrétienne et chrétien engagés au cœur de la société d’ici. Or, peu après le mariage et avant la venue du premier enfant, il a plutôt choisi de partir. Ma soif de justice, alliée à ma foi en Jésus Christ, ont été déterminantes, précise Martine. Il fallait améliorer les conditions de vie des gens, valoriser ce qu’ils faisaient. J’étais déjà active dans ma communauté chrétienne. Mais les appels à la solidarité venant de l’étranger sont devenus de plus en plus pressants. Yves se reconnaît dans ces propos, compte tenu de son passé dans les mouvements sociaux et humanitaires. Pendant plusieurs années, j’étais animateur en scoutisme. Puis j’ai collaboré à Amnistie Internationale et à Développement et Paix, où Martine et moi avons d’ailleurs fait connaissance. À force de promouvoir Martine Sansfaçon, au centre, participe à une manifestation organisée par le mouvement Rose du Nord, qui travaille à la défense collective des droits des femmes. la solidarité internationale à partir année pour procéder à une évaluation d’ici, on en vient à vouloir la vivre et donner de la formation. Le reste de aussi sur le terrain, avec les gens. l’année, les personnes responsables se Parcours semblables, sensibilités réunissaient tous les dimanches, partacommunes, mêmes préoccupations, geaient la Parole de Dieu, animaient foi partagée, tout convergeait chez les célébrations et donnaient les Yves et Martine pour que germe le catéchèses. rêve de servir l’Église au-delà des Avec leur équipe, Yves et Martine frontières. Nous avons senti cela très ont aussi fait de l’accompagnetôt comme couple. Lorsque nous nous ment auprès des familles, à Anori. sommes mariés, nous savions que Infirmière de formation et diplônous partirions. Nous disions à notre mée en théologie, Martine s’est entourage : « Ne nous donnez pas de occupée plus spécifiquement de pastorale et de prévention en santé Yves et Martine en visite pastorale dans une cadeaux ! Donnez plutôt à un organisauprès des femmes et des jeunes petite communauté en zone rurale amazonienne. me de solidarité, parce que nous, nous partons, c’est sûr. » enfants. Yves, pour sa part, collaborait à des projets de type social ou environnemental, comme la préservation des lacs contre la pêche excessive. Les retombées Le passage du couple Bédard-Sansfaçon a laissé des traces là où il a séjourné en Amazonie. Son profil hors du commun Un couple engagé Tous deux originaires de Québec et habitant encore aujour- provoquait des prises de consciences. Au bout d’un an envid’hui cette région, Martine Sansfaçon et Yves Bédard, ron, se souvient Martine, des gens nous ont dit : « Nous aussi mariés depuis 1990, ont aujourd’hui deux filles : Geneviève, aimerions être missionnaires laïcs à l’étranger. » Au point où 8 ans, et Anne-Marie, 6 ans. Animateur de pastorale pour le nous avons, en équipe, mis sur pied un programme de formation UNIVERS SEPTEMBRE / OCTOBRE 2004 33 Yves Bédard : À force de promouvoir la solidarité internationale à partir d’ici, on en vient à vouloir la vivre aussi sur le terrain, avec les gens. missionnaire. Bientôt, quelques personnes sont effectivement parties en mission, au Honduras et aux Philippines, notamment. C’est un aspect de notre mission que nous n’avions pas prévu : nous avons permis à des personnes de se sentir, comme nous, appelés à une mission à l’étranger. La mission en couple En plus d’être laïcs, Martine et Yves ont vécu leur engagement missionnaire au Brésil en tant que couple. Ainsi, ils se démarquaient encore du modèle traditionnel. Au début, les équipes pastorales ne savaient pas trop quoi faire avec nous, admet Martine. À Anori, au moment d’organiser les tournées en zones rurales, le long de l’Amazone, la religieuse responsable de la paroisse a demandé à François, un prêtre, de prendre part au voyage. Mais il ne lui est pas venu à l’esprit de s’adresser à nous ! J’ai dû intervenir auprès d’elle pour lui signaler que Yves et moi étions aussi intéressés à ce voyage et que nous saurions apporter une contribution valable. Par ailleurs, le fait de former un couple leur a aussi facilité la tâche à l’occasion. Lors de l’année de la famille, se rappelle Martine nous avons reçu le mandat de la pastorale familiale. Nous en avons profité pour insister sur la valeur de la famille, ce qui a eu pour effet de valoriser chacun et chacune. Trop de personnes engagées dans leur communauté ne reçoivent pas la reconnaissance qui leur est due. Être missionnaire, pour moi, c’est valoriser les gens qui sont là, percevoir en eux la présence de l’Esprit Saint et les reconnaître dans ce qu’ils font. Je pense qu’ainsi, nous apportions un témoignage, à notre façon. Et aujourd’hui ? Depuis leur retour du Brésil, Yves et Martine ont continué leur route ensemble, au gré des emplois, des engagements familiaux et sociaux, des projets et des défis. Le couple a fait l’acquisition, il y a quelques années, de la maison dans laquelle Yves a grandi, à Charlesbourg (Québec). Les rives de l’Amazone sont maintenant choses du passé. Mais le fleuve de la Mission, lui, continue de couler… Notre engagement pour la justice est une façon de poursuivre la mission entreprise au Brésil, dit Martine. Nous collaborons à divers groupes ou 34 UNIVERS SEPTEMBRE / OCTOBRE 2004 Martine Sansfaçon : Être missionnaire, pour moi, c’est valoriser les gens qui sont là, percevoir en eux la présence de l’Esprit Saint et les reconnaître dans ce qu’ils font. organismes qui luttent pour les droits humains, comme le Carrefour de pastorale en milieu ouvrier et le Mouvement des travailleurs chrétiens, de continuer Yves. Aujourd’hui, avec la famille, nous avons un point d’ancrage et des obligations qui limitent nos possibilités de séjourner à l’étranger. Mais dans notre esprit, le cheminement missionnaire est plus un état d’esprit qu’un lieu physique. Bien sûr, la mission signifie sortir de quelque part et lorsqu’on choisit de se rendre dans un autre pays, ça va de soi. Mais si on veut une Église qui soit missionnaire, il doit y avoir des personnes qui portent cette dimension, cette préoccupation tout en demeurant ici. L’ouverture au monde est essentielle dans le contexte actuel. L’arrivée d’immigrants multiplie les solidarités possibles et incite à lutter pour une mondialisation plus humaine. La solidarité chez nous est aussi en lien avec ce qui se passe ailleurs. Martine, quant à elle, précise quel sens elle donne à son engagement missionnaire ici : Pour moi, il s’agit avant tout de faire des ponts. Je milite dans les groupes communautaires, populaires et de femmes où la dimension de la foi n’est pas toujours explicite. Mais les gens connaissent mes racines, mes valeurs, et savent d’où je viens. Et ils peuvent m’en parler aussi. Je me situe dans ma foi avec ces femmes, au cœur des luttes pour la justice et la défense des droits. Quel avenir ? L’expérience et le parcours du couple Bédard-Sansfaçon sont uniques, comme est unique chaque personne, chaque couple. Mais sans doute que bon nombre d’hommes et de femmes de chez nous s’y reconnaissent parmi les laïcs qui, au cours des dernières décennies, ont répondu à l’appel de servir la mission du Seigneur à Pour en savoir plus l’étranger. Le laïcat missionnaire est sur le laïcat missionnaire sans contredit une réalité vivante et porteuse d’avenir. Il n’est pas l’unique Le Regroupement modèle d’engagement missionnaire. des missionnaires laïques Mais il en constitue une modalité de 25, rue Jarry Ouest plus en plus pertinente, surtout dans Montréal (Québec) H2P 1S6 un contexte où les vocations sacerTéléphone: (514) 282-2282 dotales et religieuses diminuent Courriel : [email protected] continuellement. Quelle place, quel Site Internet : www.cam.org/rml rôle, notre Église est-elle prête à lui donner ? Mission chez nous et UNIVERS : dix ans de collaboration p a r J e a n G ro u DEPUIS 1990, L’ORGANISME Mission chez nous ENTRETIENT DES LIENS ÉTROITS AVEC UNIVERS. À L’OCCASION DU 80E ANNIVERSAIRE DE LA REVUE DE L’ŒUVRE DE LA PROPAGATION DE LA FOI – MISSIO CANADA, RETRAÇONS LES GRANDES LIGNES D’UN SOLIDE PARTENARIAT. SA CRÉATION EN RENÉ FUMOLEAU Pourquoi Mission chez nous ? Pendant plusieurs décennies, le Grand Nord canadien faisait partie des régions considérées par les autorités ecclésiales comme « terre de mission ». Les diocèses concernés relevaient ainsi de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples. Celle-ci en assurait le développement matériel et spirituel grâce, notamment, à la présence des Oblats de Marie-Immaculée. Puis, au début des années 1990, l’Œuvre de la propagation de la foi décide de réserver ses appuis financiers aux seuls pays reconnus comme en voie de développement. Elle ne peut donc plus subventionner des diocèses qui se trouvent au Canada. Résultat : l’Église d’ici doit désormais voir au financement et au soutien des communautés catholiques autochtones du pays. L’Assemblée des évêques du Québec met alors sur pied un organisme francophone destiné à appuyer les efforts des missionnaires du Grand Nord. Ainsi, en 1993, MISSION CHEZ NOUS fait son apparition sur la scène missionnaire du Canada, aux côtés de Catholic Church Extension, un service de même nature destiné aux milieux anglophones du pays. UNIVERS appuie Mission chez nous Missio Canada a tenu, dès le départ, à appuyer MISSION CHEZ NOUS, notamment par le biais de la revue UNIVERS. Celle-ci publie régulièrement des articles ainsi qu’un dossier annuel consacrés à l’une ou l’autre question touchant les communautés amérindiennes d’ici. Le but de cette collaboration est d’informer et de sensibiliser le lectorat d’UNIVERS quant à la réalité du monde autochtone du Canada. Depuis la fondation de MISSION CHEZ NOUS il y a dix ans, la revue UNIVERS a fait paraître de nombreux articles et dossiers consacrés à la réalité autochtone. Voici, en rafale, quelques-uns des titres de dossiers ou d’articles parus : Solidarité chrétienne avec les Premières Nations (janvier-février 1995) La spiritualité autochtone (mai-juin 1996) ISADORE CHARTERS Pour joindre et appuyer MISSION CHEZ NOUS Suzanne Tremblay, directrice Téléphone :(418) 647-6440 Sans frais : 1 888 280-6440 Courriel : [email protected] Rétrospective Thérèse et les missionnaires du Grand Nord (juillet-août 1996) Le cardinal Tomko rencontre les catéchistes du Grand Nord (mars-avril 1997) Le Centre Emmaüs de Fort Albany (septembre-octobre 1997) Les eaux sacrés : pèlerinage au Lac Sainte-Anne, Alberta (janvier-février 1999) La foi des peuples aborigènes (mars-avril 2002) UNIVERS SEPTEMBRE / OCTOBRE 2004 35 INTENTION MISSIONNAIRE OCTOBRE 2004 par Léonie Goulet, s.m.n.d.a. Pour une présence croissante et toujours plus qualifiée des catholiques dans la vie nationale et dans les médias du continent latino-américain. n ce mois d’octobre, nous célébrons la Journée missionnaire mondiale, soulignant le caractère universel de la proclamation de l’Évangile. Depuis ses tous débuts, l’Église envoie des témoins aux quatre coins du monde en réponse à l’appel du Christ lancé dans la finale de l’Évangile de Matthieu : Allez donc, de toutes les nations faites des disciples (28, 19). L’intention missionnaire mensuelle du pape nous invite à prier plus spécialement pour le continent latino-américain. JeanPaul II souhaite que les catholiques de cette région participent de plus en plus et de mieux en mieux à la vie sociale, surtout dans le domaine des médias. Dans l’Exhortation apostolique postsynodale Ecclesia in America (22 Janvier 1999), le pape déclare : Pour que la nouvelle évangélisation soit efficace, il est fondamental d’avoir une profonde connaissance de la culture actuelle, dans laquelle les moyens de communication sociale ont une grande influence. Il est donc indispensable de connaître et d’utiliser ces moyens, dans leurs formes traditionnelles comme dans les formes plus récentes introduites par le progrès technologique. La réalité d’aujourd’hui exige que l’on sache maîtriser le langage, la nature et les caractéristiques des UNE QUESTION médias. En les utilisant d’une manière correcte et avec comQu’est-ce que je sais des communautés ecclésiales de pétence, on peut réaliser une authentique inculturation de base, phénomène typique de l’Amérique latine ? l’Évangile. (no 72) La tâche confiée aux catholiques, aux missionnaires, aux agents de pastorale, est immense. Avec Internet, les UNE ACTION distances s’estompent : toute nouvelle, toute information, Je m’informe sur le deuxième Congrès de l’Amérique se répand à la vitesse de l’éclair. Aussi, convient-il plus que Missionnaire tenu au Guatemala en novembre 2003. jamais de prier l’Esprit-Saint pour que l’Évangile soit (voir www.missio.qc.ca) connu par un plus grand nombre de personnes. Saint Luc, au début des Actes des Apôtres, rapporte les paroles de Jésus au moment de l’Ascension : Mais vous allez recevoir UNE PRIÈRE une force, celle de l’Esprit Saint qui descendra sur vous. Vous Ô Seigneur, tu es venu nous révéler le projet d’amour serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la de ton Père. Accorde à tous les missionnaires de Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. (1,8) En ce mois révéler, par leur vie, ce projet d’amour. Soutiens-les de la mission, unissons-nous à la prière du Saint-Père dans leur désir de faire connaître l’Église et son pour qu’il en soit ainsi en Amérique latine. Que la force œuvre de salut. Que ton Esprit éclaire les responde l’Esprit anime chaque jour davantage l’Église en sol sables des mass medias. latino-américain. Que l’amour du Christ soutienne les croyants et les croyantes dans leur mission de témoins de l’Évangile. WERELDWIJD E 36 UNIVERS SEPTEMBRE / OCTOBRE 2004 INTENTION MISSIONNAIRE NOVEMBRE 2004 par Léonie Goulet, s.m.n.d.a. Pour tous ceux et celles qui sont au service de la mission, afin qu’ils se rappellent toujours que l’efficacité de l’évangélisation jaillit de la sainteté personnelle et de l’union intime avec le Christ. u moment même où la revue UNIVERS souligne ses 80 ans, cette intention arrive à point. Chaque numéro d’UNIVERS nous entraîne sur les traces de femmes et d’hommes animés par l’Esprit Saint du souffle missionnaire. La variété de leur parcours montre que le Seigneur se plaît à ouvrir de multiples portes sur la sainteté à laquelle il nous convie. En ce mois de novembre, notre prière englobe l’ensemUNE QUESTION ble des agents et agentes de la mission, ici comme aux En quoi la notion de sainteté est-elle de nature à m’inquatre coins du monde. L’énoncé de l’intention établit un terpeller ou à m’inspirer en tant que baptisé, missionlien entre sainteté personnelle et efficacité de l’évangélisanaire du Christ et de son Église ? tion. La sainteté... est-ce un objectif réaliste ? À la lumière des paroles de Jésus, la sainteté signifie d’abord prendre le meilleur guide qui soit pour orienter sa vie : Soyez parfaits UNE ACTION comme votre Père céleste est parfait. (Matthieu 5, 48) De son côté, Je profite des 80 ans de la revue UNIVERS pour la faire l’apôtre Paul écrit, dans sa Lettre aux Colossiens : Puisque connaître à mon entourage : au travail, dans mon vous avez été choisis par Dieu, que vous êtes ses fidèles et ses foyer, dans un comité, etc. bien-aimés, revêtez votre cœur de tendresse et de bonté, d’humilité, de douceur, de patience. Supportez-vous mutuellement, et pardonnez si vous avez des reproches à vous faire. Agissez UNE PRIÈRE comme le Seigneur : il vous a pardonné, faites de même. (3, 12-13) Seigneur Jésus, tu nous invites à marcher à ta suite, à Dans son Message pour la Journée missionnaire monêtre témoins de ta Bonne Nouvelle de paix et de fradiale 2002, Jean-Paul II va dans le même sens : il rappelle ternité. Accorde-nous une vie d’intimité avec toi. Que que le Christ constitue le modèle par excellence. Du même ton Esprit fasse de nous des adorateurs du Père, en souffle, il ouvre de larges horizons car l’évangélisation est esprit et vérité. aujourd’hui appelée à emprunter des chemins variés : Le Christ ressuscité donne la paix à ses disciples. Fidèle au commandement de son Seigneur, l’Église continue à proclamer sa paix et à la répandre. Par l’évangélisation, les croyants aident les hommes à se reconnaître frères et aussi, en tant que pèlerins sur la terre, même si c’est sur des chemins différents, tous en marche vers la Patrie commune que Dieu, par des voies que Lui seul connaît, ne cesse de nous montrer. La voie maîtresse de la mission est le dialogue sincère […]. En définitive, le dialogue est la réalisation d’un élan spirituel qui « tend à la purification et à la conversion intérieure qui, si elles se font dans la docilité à l’Esprit, seront spirituellement fructueuses. » (Redemptoris Missio no 56) Prions l’Esprit de soutenir tous ceux et celles qui, au service de la mission, se laissent guider par la sainteté du Christ dans l’annonce de la Bonne Nouvelle. MISSIO A UNIVERS SEPTEMBRE / OCTOBRE 2004 37 COURRIER INFORMATIONS RESPONSABLES DIOCÉSAIN(E)S DU DOSSIER MISSIONNAIRE Où ira l’argent recueilli lors de la Journée missionnaire mondiale ? par Huguette Le Blanc Une Église solidaire Chaque année, à l’occasion de la Journée missionnaire mondiale, l’Œuvre pontificale de la propagation de la foi invite les baptisés et baptisées d’ici à soutenir, par leur prière et par leurs dons, les catholiques des pays pauvres. Toutes les sommes recueillies ce jour-là dans les différentes églises du monde constituent le Fonds mondial de solidarité. Lorsque ces générosités locales sont mises en commun pour le partage, des merveilles s’accomplissent aux quatre coins de la planète. Des milliers de missionnaires consacrent leur vie à l’annonce de l’Évangile. Des milliers de catéchistes partent évangéliser avec, comme seul bagage, la Parole de Dieu. Des Bibles sont traduites, des églises voient le jour, des petites communautés isolées sont visitées. Un exemple : le Soudan Nous aimerions attirer votre attention plus particulièrement sur le Soudan. Pays d’Afrique peuplé de 31 millions d’habitants, il compte 3 millions de catholiques, répartis en neuf diocèses. En raison de la guerre qui sévit depuis 1955, deux millions de Soudanais ont trouvé la mort et 4 millions se sont déplacés pour fuir les combats. Des pourparlers de paix ont abouti à un accord entre les populations du Sud et celles du Nord. Mais un nouveau foyer de guerre s’est allumé à l’ouest, dans le Darfour, à cause de milices qui s’adonnent à des exactions de diverses natures. Les catholiques du Soudan, qui luttent pour leur survie, ont parfois le sentiment d’être abandonnés par les autres Églises. Ils aimeraient que nous, du Canada, soyons à leurs côtés le 24 octobre prochain, pour prier avec eux pour la paix et pour soutenir leur Église locale, vivante, courageuse et jeune. Des besoins immenses Pour cette Église opprimée, et pour toutes les autres de milieux défavorisés, l’Œuvre pontificale de la propagation de la foi – Missio Canada sollicitera vos dons le 24 octobre prochain. Libre à vous d’y joindre les catholiques de l’Irak, de l’Inde, du Mali, du Congo, du Guatemala, du Sierra Leone, du Grand Nord canadien, etc. Si nos besoins ici sont mesurables, les leurs sont démesurés. Ayons un sursaut d’enthousiasme et d’espérance et faisons en sorte que toute la quête de cette Journée missionnaire mondiale s’en aille, comme la barque des apôtres Pierre et Paul, vers d’autres rives. Alexandria-Cornwall (ON) – Éric Robichaud C.P. 9, Glen Robertson K0B 1H0 – (613) 874-2930 Amos (QC) – Marielle et Luc Barriault 1133, RR no1, Clerval J02 1R0 – (819) 333-2311, poste 2316 Baie-Comeau (QC) – René Théberge, ptre 540, av. Arnaud, Sept-Îles G4R 3B5 – (418) 962-9382 Bathurst (NB) – Lionel Comeau, ptre C.P. 460, succ. Bureau-chef E2A 3Z4 – (506) 546-1420 Chicoutimi (QC) – Richard Pilon 602, rue Racine Est G7H 1V1 – (418) 543-0783, poste 227 Edmundston (NB) – Jeannette Pelletier 60, rue Bouchard E3V 3K1 – (506) 735-5578 Gaspé (QC) – Patricia Le Blanc, m.c.r. 172, rue Jacques-Cartier G4X 1M9 – (418) 368-3611 Gatineau-Hull (QC) – Direction diocésaine 180, boul. Mont-Bleu J8Z 3J5 – (819) 771-8969 Hearst (ON) – Richard Fortin, ptre 83, rue Poupore, C.P. 39, Gogama P0M 1W0 – (705) 894-2093 Joliette (QC) – Jean-Claude Bergeron, m.s.a. 2, rue St-Charles-Borromée Nord J6E 6H6 – (450) 753-7593 Labrador-Schefferville (NF) – Direction diocésaine P.O. Box 545, Station Main, Labrador City A2V 2L3 – (709) 944-2046 Moncton (NB) – Merville Gagnon, f.i.c. 136, rue Bonaccord E1C 5C5 – (506) 389-1052 Mont-Laurier (QC) – Eugène Lapointe, o.m.i. 330, rue des Oblats, Maniwaki J9E 1G7 – (819) 449-7173 Montréal (QC) – Mgr Pierre Blanchard 1335, rue Chabanel Est H2M 2N8 – (514) 925-4309 Moosonee (ON) – Direction diocésaine P.O. Box 40 P0L 1Y0 – (705) 336-2908 Nicolet (QC) – Jacqueline Lemire 341, rue Mélançon, Drummondville J2C 4R7 – (819) 477-2389 Ottawa (ON) – Mgr Gérard St-Denis, p.h. 1247, Place Kilborn K1H 6K9 – (613) 738-5025 Québec (QC) – Yves Bédard 1073, boul. René-Lévesque Ouest, Sillery G1S 4R5 (418) 688-1211, poste 266 Rimouski (QC) – Jacques Ferland 49, rue Saint-Jean-Baptiste Ouest G5L 4J2 – (418) 723-4765 Jacqueline Morin 120, rue d’Auteuil G5L 2W6 – (418) 723-1638 Rouyn-Noranda (QC) – Lucille Vallée, s.a.s.v. 184, rue Gagné J9X 3P5 – (819) 762-6124 Saint-Hyacinthe (QC) – Diane Daneau 1900, rue Girouard J2S 7B4 – (450) 773-8583, poste 233 25 ans pour la Mission Saints-Martyrs Coréens Dans son numéro de novembre-décembre 2002, UNIVERS faisait paraître une entrevue avec l’abbé Pierre Sung, curé de la Mission Saints-Martyrs Coréens, à Montréal. La Mission célèbre cette année son 25e anniversaire de fondation. En 2003, elle a déménagé et occupe maintenant l’église Sainte-Cunégonde, au 2461 rue Saint-Jacques (Montréal). Environ 240 familles, soit près de 700 personnes, entretiennent des liens de diverses natures avec la paroisse coréenne. Emmanuel Lafont nommé évêque Il a été question à quelques reprises de l’abbé Emmanuel Lafont dans la revue UNIVERS. Le 18 juin dernier, le pape Jean-Paul II l’a nommé évêque de Cayenne, en Guyane française (Amérique du Sud). Mgr Lafont avait été prêtre fidei donum en Afrique du Sud de 1983 à 1994, et vice-recteur du Séminaire St Peter’s (Pretoria), de 1994 à 1996. Il occupera, jusqu’en 2002, les fonctions de Directeur national des Œuvres pontificales missionnaires et Secrétaire de la Commission épiscopale de la Mission universelle et du Comité épiscopal pour la coopération missionnaire en France. Avant sa nomination, il était doyen du doyenné Nord-Ouest Touraine et curé de Langeais (archidiocèse de Tours). 38 UNIVERS SEPTEMBRE / OCTOBRE 2004 Saint-Jean-Longueuil (QC) – Yves Lepin 740, boul. Sainte-Foy J4J 1Z3 – (450) 679-1100, poste 280 Saint-Jérôme (QC) – Jocelyne et Richard Dalpé 1830, rue des Copains, Terrebonne J6Y 1B1 – (450) 667-4190 Saint-Paul (AB) – Pastorale missionnaire 4410, 51e Avenue T0A 3A2 – (403) 645-3277 Sainte-Anne-de-la-Pocatière (QC) – René Paradis, ptre 1200, 4e Avenue, C. P. 430 G0R 1Z0 – (418) 856-1811, poste 122 Sherbrooke (QC) – Huguette Filion 78, rue Académie J1H 1M7 – (819) 563-9934 Timmins (ON) – Maurice Blais 65, av. Jubilee Est P4N 5W4 – (705) 267-6224 Trois-Rivières (QC) – Marthe Bellemare, f.j. C.P. 1480, succ. Bureau-chef G9A 5L6 (819) 379-1432 ou 1-800-567-9341 Valleyfield (QC) – Roger Laniel, ptre 167, av. Miron, Saint-Timothée J6S 6L9 – (450) 373-2792 Yarmouth (NS) – Anne-Marie Beaulieu, f.m.a. 43, rue Albert B5A 3N1 – (902) 742-7163 Répondant pour l’Ouest canadien – Édouard Banville, ptre Apt 4, CP 1010, Saint-Malo R0A 1T0 – (204) 347-5445 JE M’ABONNE À Vous pouvez aussi aider l’Œuvre, grâce aux... CERTIFICATS DE DÉPÔT CONDITIONS JE M’ABONNE (s.v.p. écrire en lettres majuscules) • Déposer 1 000 $ ou plus à l’Œuvre pontificale de la propagation de la foi ; • laisser l’intérêt de cette somme au profit des missions ; • ne faire de retrait sur ce capital qu’après un an si nécessaire ; • au décès du déposant ou de la déposante, le capital restant sera remis aux héritiers légaux ou à l’Œuvre pontificale de la propagation de la foi, selon la volonté du signataire du certificat. NOM PRÉNOM ADRESSE VILLE PROVINCE NOM PAYS PRÉNOM CODE POSTAL ADRESSE J’ABONNE UN(E) AMI(E) (s.v.p. écrire en lettres majuscules) CODE POSTAL TÉLÉPHONE ( ) NOM NO D’ASS. SOCIALE PRÉNOM DATE DE NAISSANCE ADRESSE MONTANT DU CAPITAL VILLE CHÈQUE INCLUS PROVINCE SIGNATURE PAYS DATE CODE POSTAL Canada : 1 an (6 numéros) 10 $ 2 ans (12 numéros) 18 $ (TPS et TVQ incluses) Étranger : 1 an (6 numéros) 15 $ (TPS et TVQ incluses) Veuillez trouver ci-joint chèque de mandat-poste au montant de $ PLACEMENTS AVEC INTÉRÊTS À VIE VOUS RECEVREZ un revenu garanti, votre vie durant. La rente payée par nous est souvent plus avantageuse que celle provenant d’un placement ordinaire. UNE PARTIE de la rente reçue n’est pas imposable. Elle est considérée comme un remboursement de prêt et non comme un revenu. C’est pourquoi elle est appelée « Prêt à fonds perdu ». Remplissez dès maintenant ces coupons et retournez-les à : UNIVERS – 360, chemin de la Canardière Québec (Québec) Canada G1L 2V2 Pour plus d’informations sur l’un ou l’autre de ces programmes, communiquez avec le Service d’administration / finances 360, chemin de la Canardière, Québec (Québec) Canada G1L 2V2 Téléphone : (418) 648-1446 ; Télécopieur : (418) 648-1638 Courriel : [email protected] Parce que la vie continue… Avez-vous pensé qu’après avoir assuré le bien-être de vos proches, vous pourriez contribuer à l’œuvre missionnaire de notre Église en faisant un don par testament ? Un legs à un organisme comme le nôtre est un geste du cœur vraiment à votre portée. En hommage à la vie qui continuera après vous, pourquoi ne pas inclure Missio Canada – Œuvre de la propagation de la foi dans votre testament ? Louange à toi Louange à toi, Seigneur, pour notre frère le magazine, porte ouverte sur le monde. Louange à toi pour les rédacteurs, les rédactrices, les journalistes, les photographes, les graphistes… Louange à toi pour tous les professionnels de l’information qui, au prix même de leur vie, couvrent les événements, éveillent les consciences, servent la vérité. D’après « Le journal porte ouverte sur le monde », Œuvres du Seigneur, bénissez le Seigneur !, éditions Paulines, 2002, p. 5. Port de retour garanti UNIVERS 360, chemin de la Canardière Québec (Québec) Canada G1L 2V2 Tél. : (418) 648-1446 Envoi de publication Enregistrement No 09585 Numéro de convention : 40007626