et parfumde terroir - Domaine de la Frênaie

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Écrin bucolique
et parfum de terroir
Dans le Valenciennois, au cœur du petit village d’Estreux, Pascale et Jean-Yves veillent sur leur
petit coin de paradis : le domaine de la Frênaie. Cette ancienne longère typique du Nord offre aux
hôtes un cocon chaleureux où le terroir, la culture et l’histoire sont élégamment mis à l’honneur.
mis deux ans avant de trouver notre bonheur », se rappelle Pascale.
« Nous cherchions une demeure de caractère, dans le Nord-Pas de
Calais, qui puisse accueillir notre projet de chambre d’hôtes. » Car
l’idée trotte dans la tête de Pascale depuis près de dix ans. À force
de fréquenter des chambres d’hôtes d’ici et d’ailleurs, elle trépigne
de passer de l’autre côté et d’accueillir à son tour des visiteurs.
Texte : Claire Devilliers Photos : Jonah Samyn
En franchissant le portail du domaine de la Frênaie, on se rend
compte au premier coup d’œil à quel point Pascale et Jean-Yves
respectent leur région et son patrimoine. Cette ancienne longère
datée de la fin du XIXe siècle et entièrement réhabilitée n’a en effet
rien perdu de son âme. Tout en brique et en pierre blanche, elle
conserve encore aujourd’hui son aspect d’origine. « Nous avons
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Au petit déjeuner, Pascale prépare pour ses hôtes une spécialité de la région : la tarte au sucre. Derrière la table, le meuble est en fait un ancien
comptoir de commerce qui appartenait au père de Jean-Yves, commerçant. « Ce comptoir a au moins cent ans. J’y ai même fait mes premiers
pas ! » se rappelle Jean-Yves en souriant.
« La passion de la déco, le plaisir de recevoir, l’envie de cuisiner,
mes motivations formaient vraiment un ensemble. »
Métamorphose
« Quand j’ai visité les lieux, j’ai eu le coup de cœur. Mon mari par
contre était un peu réticent au début face à l’ampleur des travaux »,
explique Pascale. L’ancienne propriétaire, attachée à ce corps de
ferme devenu maison familiale, est séduite par le projet du couple,
déterminé à respecter l’esprit des lieux. Neuf mois d’intenses travaux plus tard, la Frênaie a fait peau neuve. Je découvre la transformation avec Pascale et Jean-Yves qui m’invitent d’abord au salon.
En cette froide matinée hivernale, le feu de cheminée crépitant le
baigne d’une chaleur bienvenue. Tout en me réchauffant les mains
devant les flammes, je pose mon regard sur cette petite pièce
cosy au style baroque. Sur la table, je remarque pêle-mêle des
magazines de déco, des brochures touristiques et les cartes des
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bons restaurants du coin. « On se fait un plaisir de renseigner les
hôtes sur les attraits de la région, au patrimoine culturel, historique
et architectural riche », estime Jean-Yves, originaire comme son
épouse du Cateau-Cambrésis.
Inspiration régionale
Et justement, c’est bien ce patrimoine qui est au cœur de l’aménagement et de la décoration des quatre chambres d’hôtes. « Il
n’était pas question que l’on parte sur des ambiances exotiques,
genre chambre asiatique ou chambre africaine, sans lien avec
notre territoire », affirme Jean-Yves. « L’idée était bien au contraire
de concevoir chaque chambre comme un clin d’œil à l’histoire ou à
la culture du Nord. » Dans la première chambre, la Clef d’Or, tout
est parti d’une anecdote amusante : « au moment des travaux,
en cassant le plafond, nous avons reçu sur la tête de la paille ! »
raconte Jean-Yves en souriant. Qu’à cela ne tienne, cette chambre
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La Clef d’Or valorise la culture céréalière
avec une ambiance champêtre et des tons pastel
de jaune et de vert tilleul
Les couleurs de la chambre la Clef d’Or rappellent les grandes étendues champêtres et le jaune des blés. Les meubles ont été achetés dans des
endroits différents, brocantes ou vide greniers, mais se combinent harmonieusement.
valorisera donc la culture céréalière avec une ambiance champêtre
et des tons pastel de jaune et de vert tilleul. Le plancher d’origine
accueille des meubles chinés à droite à gauche, qui s’harmonisent
parfaitement.
Passé industriel
De l’autre côté du couloir (attardez-vous sur la collection de photographies de portes prises par Jean-Yves au cours de leurs multiples
voyages…), une tout autre ambiance a été donnée à la chambre la
Clef des Arts. « Ici le noir et le gris évoquent le bassin minier et l’industrie sidérurgique. L’idée est partie de la tête de lit en fer forgé qui
est en réalité un porte plante d’extérieur renversé. Un ferronnier de la
région nous a ensuite fabriqué dans le même esprit les tablettes, le
porte-manteau et le meuble de salle de bains. La petite reproduction
de Matisse au-dessus du lit rappelle quant à elle que le peintre était
originaire du Cateau-Cambrésis, à quelques kilomètres de là.
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Bois flotté et dentelle
Les deux autres chambres ont été aménagées dans le pavillon, une
ancienne dépendance de la ferme. Aménagée dans l’ancienne écurie
de la ferme, la Clef des Champs est peut-être la plus atypique, avec
sa mangeoire d’origine et son imposante tête de lit en bois flotté tout
droit venu de la Slack, un petit fleuve qui se jette dans la Manche près
d’Ambleteuse. « On a sablé le plafond et gardé une partie du toit en
brique pour donner l’idée d’un dôme », ajoute Jean-Yves. La dernière
chambre, la pleine de promesses Clef du Bonheur, donne le ton dès
l’entrée avec un papier peint des plus originaux : un patchwork de coupures de presse apposées sur le mur. « Il s’agit de véritables extraits
du journal ‘Le Dimanche de Roubaix-Tourcoing’ datant d’avant-guerre,
sur lequel j’ai ajouté des photos de mode en surimpression », explique
Jean-Yves. Ici c’est donc l’industrie textile qui est mise à l’honneur :
dentelle de Caudry en guise de rideaux, machine à coudre Singer de la
grand-mère de Pascale dans la salle de bains, petits cintres brodés…
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La chambre la Clé du Bonheur baigne dans l’univers du textile et de la dentelle. La région de Caudry, près du Cateau-Cambrésis, est en effet
célèbre pour sa dentelle. Sur l’un des murs, Jean-Yves a imaginé un papier peint des plus originaux : des coupures de presse d’époque extraites
d’un journal local et des photos de mode ajoutées en surimpression. Dans la salle de bains, on aperçoit une ancienne machine à coudre qui fait
désormais office de meuble.
Cuisine de terroir
Cette valorisation du territoire fait partie d’une démarche plus globale, qui a valu au domaine de la Frênaie d’être la première maison
d’hôtes du Nord labellisée ‘Maison d’hôtes de qualité durable’. Les
critères sont nombreux et visent tout à la fois l’économie locale,
la valorisation du patrimoine ou encore le respect de l’environnement. Côté cuisine, Pascale s’attache donc tout naturellement à
privilégier les produits du terroir et les recettes traditionnelles.
« C’est une cuisine conviviale, familiale et généreuse », confie la
maîtresse de maison, qui privilégie les petits producteurs locaux.
Au dîner, vous dégusterez peut-être une carbonnade flamande,
un poulet au spéculoos, une flamiche au maroilles ou encore
un ragoût de saucisse aux pommes. Pour le petit déjeuner, si la
fameuse tartine de maroilles trempée dans le café ne vous tente
guère, vous devriez céder à la délicieuse tarte au sucre tout juste
sortie du four de Pascale. « Chaque matin, je prends plaisir à
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préparer une jolie table pour les hôtes, avec une petite décoration suivant les saisons et mon inspiration du jour », ajoute cette
maman de deux grands garçons.
Jardin enchanteur
Si en hiver, le salon et son feu de cheminée sont un agréable
refuge, à la belle saison, les hôtes peuvent profiter pleinement de
l’extérieur. Installés dans le petit salon d’été derrière le pavillon ou
sur un banc au fond du jardin, d’autres se laisseront tenter par une
petite baignade dans la piscine ou une partie de tennis. « Le jardin
était en friche et complètement envahi par le lierre », se rappelle
le couple. Aujourd’hui, le parc entretenu avec soin est un ravissement avec ses grands frênes, ses parterres fleuris, ses terrasses
et le poney shetland qui a pris ses quartiers au fond du jardin.
Une petite bulle de nature bucolique qui offre à chaque saison un
visage nouveau…
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