Espérance - Mémorial de Caen

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Espérance - Mémorial de Caen
Espérance
« Fresque historique des années quarante à l’aube du troisième millénaire, plus impressionniste qu’historique, Espérance suggère plutôt qu’il ne raconte.
Tels les morceaux épars d’un puzzle, le monde se fait et se défait en un torrent d’images
bousculé au gré des événements, d’illustrations emblématiques liées au sort de la planète.
En contrepoint, des voix se font entendre, proclamant sans relâche le devoir d’espérance.
Garder la mémoire du passé pour s’ouvrir à "L’Ardente Espérance" de l’avenir, tel est en définitive le propos d’Espérance. » (Jacques Perrin, réalisateur du film).
Jacques Perrin est né en 1941 à Paris. Il est acteur, producteur de cinéma et réalisateur de
documentaires.
Filmographie sélective de Jacques Perrin
Acteur:
 La 317ème section (Pierre Schoendoerffer, 1965)
 Les demoiselles de Rochefort (Jacques Demy, 1967)
 Le crabe-tambour (Pierre Schoendoerffer, 1977)
 L'honneur d'un capitaine (Pierre Schoendoerffer, 1982)
 Cinéma Paradiso (Giuseppe Tornatore, 1989)
 Scènes de crimes (Frédéric Schoendoerffer, 2000)
 Le petit lieutenant (Xavier Beauvois, 2005)
Producteur:
 Etat de siège (Costa-Gavras, 1973)
 La victoire en chantant (Jean-Jacques Annaud, 1976)
 Microcosmos, le peuple de l'herbe (Claude Nuridsany et Marie Pérennou, 1996)
Réalisateur:
 Le peuple migrateur (réalisé avec Jacques Cluzaud et Michel Debats, 2001)
 Océans (réalisé avec Jacques Cluzaud, 2009)
 Le peuple des océans (réalisé avec Jacques Cluzaud, 2011)
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Déroulé du film
00’ : Des élèves allemands chantent une chanson en l’honneur d’Adolf Hitler1 tout en faisant
le salut Nazi.
L’Allemagne se prépare à la guerre, se remilitarise, se rééquipe et embrigade sa jeunesse,
galvanisée par les discours d’Hitler.
Invasion de l’Europe par l’armée du Reich.
Transport des populations juives vers les camps en wagons de transport.
01’ : Winston Churchill2, Premier ministre de Grande-Bretagne, et Franklin Roosevelt3, président des États-Unis viennent saluer leurs troupes avant le départ vers la Normandie.
Evocation du débarquement du 6 juin 1944 à travers les remous de la mer et des bruits de
bataille.
02’ : Mise en parallèle de la campagne normande aujourd’hui et celle de 1944 où y évoluent
GI’s et chars.
02’15 : La libération de Paris se superpose à un extrait du discours du Général De Gaulle4 du
25 août 1944.
« Paris, Paris outragée, Paris brisée, Paris martyrisée mais Paris libérée ! »
Images des combats sur le front de l’Est
03’30 : Images de la conférence de Yalta5 où l’on peut entendre un extrait du discours de
Franklin Roosevelt.
« Yalta fut un tournant de notre histoire, je l’espère, et aussi de l’histoire du monde. Jamais
encore les Alliés n’ont été plus unis non seulement dans la guerre, mais aussi dans la paix. »
Le 25 avril 1945, images de la rencontre entre soldats soviétiques ayant libéré l’est de
l’Europe et soldats des forces Alliées ayant libéré l’ouest du continent à Torgau, ville-point
de jonction.
Images des combats qui ont lieu à Berlin entre avril et mai 1945.
04’ : Mise en parallèle de la signature de l’Armistice le 8 mai 1945 et de scènes de joie populaire.
Images de la découverte des camps de concentration et d’extermination.
Une colombe en plein vol, symbole de la paix.
05’ : Images illustrant la guerre du Pacifique6, les bombardements d’Hiroshima et Nagasaki
et la signature de la capitulation japonaise.
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06’00 : Images du procès de Nuremberg7.
07’ : Création de la charte de l’ONU8 lors de la Conférence de San Francisco, suivie d’un extrait de l’allocution de clôture d’Harry Truman9, président américain.
« Si nous avions eu cette Charte quelques années avant, et la volonté de nous en servir, des
millions de vies auraient été épargnées. Si nous hésitions à l’avenir à nous en servir, nous
aurions des millions de morts. »
07’20 : Images de la guerre de Corée10 et extrait d’un discours d’Harry Truman.
« Notre avance en Corée est un succès. Nous pouvons espérer qu’elle s’étende à l’Asie et à
tout cet hémisphère. »
07’30 : Extraits de discours de Fidel Castro11, chef d’Etat de Cuba et de John Fitzgerald Kennedy12 président des États-Unis, lors de la « Crise de Cuba »13.
« Vive l’amitié entre les peuples soviétiques et le peuple cubain» (F. Castro)
« Nous considérons tout missile nucléaire lancé depuis Cuba contre un pays de l’hémisphère
ouest, comme une attaque de l’URSS contre les Etats-Unis, appelant des mesures de représailles envers l’Union Soviétique. » (J. Kennedy)
08’ : Images de la guerre du Viêt Nam14, mises en parallèle avec des extraits de discours de
Leonid Brejnev15, dirigeant de l’URSS et de Lyndon Johnson16, président des Etats-Unis.
« L’agression américaine au Viêt Nam augmentera l’aide de l’URSS » (L. Brejnev)
« Quand les communistes sauront, comme nous le savons, qu’une solution violente est impossible, alors une solution pacifique s’imposera. » (L. Johnson)
09’ : Extrait d’un discours prononcé par Martin Luther King17 le 4 avril 1967 à New York. Intitulé A time to break silence, ce discours dénonce les violences liées à la guerre du Viêt Nam.
Images de manifestations populaires contre cette guerre.
« Arrêtez les bombes, arrêtez la guerre ! Sauvons notre honneur national ! »
Images du mouvement hippie, courant de contre-culture apparu dans les années 1960 aux
États-Unis rejetaient les valeurs traditionnelles, le mode de vie de la société d’alors ainsi que
la société de consommation.
Mise en parallèle de l’aigle, symbole des Etats-Unis, et de l’ours symbole de l’URSS, rappelant que c’est la confrontation Est-Ouest qui continue à définir les relations internationales.
Images d’enfants soldats dans plusieurs pays du monde.
09’30 : Images de Leonid Brejnev, dirigeant de l’URSS et de Richard Nixon18, président des
États-Unis, lors du sommet de Moscou19 en 1972, mises en parallèle avec un discours de
Georges H. W. Bush20, président américain également.
« Nous pouvons établir une paix durable et transformer les relations Est-Ouest en une coopération véritable. »
Des images de la rencontre entre Mikhaïl Gorbatchev et Richard Nixon mises en parallèle
avec l’extrait d’un discours de Mikhaïl Gorbatchev sur l’égalité des peuples.
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« La vie d’un homme est aussi important en Russie qu’aux Etats-Unis ou dans n’importe quel
autre pays. »
Des images d’une est-allemande criant son désespoir à un soldat gardant le mur de Berlin21.
« J’ai souhaité une fois dans ma vie traverser la porte de Brandebourg. Je n’ai jamais été de
l’autre côté du mur. Est-ce si difficile à comprendre ? »
Images de la chute du mur de Berlin mises en parallèle avec l’extrait d’un discours de Willy
Brandt22 sur Berlin.
« Berlin vivra et le mur tombera. »
10’ : Discours de Winston Churchill en 1947 évoquant pour la première fois le « rideau de
fer ».
« De Stettin, sur la Baltique, à Trieste, sur l’Adriatique, un rideau de fer s’est abattu sur le
pays. »
Des images de Budapest rappellent l’insurrection de la ville en octobre et novembre 1956
contre le régime soviétique alors en place. Cette révolte sera réprimée par la force.
Images extraites d’un discours de Nikita Khrouchtchev23 en faveur du communisme.
« Je représente la nation soviétique qui avance vers le communisme. Vos sifflets ne font que
renforcer notre détermination. »
Images de Berlin en 1948.
10’30 : Images illustrant le Printemps de Prague24 de 1968, suivies de l’extrait d’un discours
de Alexander Dubcek, chef d’Etat tchécoslovaque, invitant ses concitoyens à ne pas continuer la révolte. Hommage à Jan Palach, jeune homme qui s’est immolé par le feu pour protester contre l’invasion des troupes du Pacte de Varsovie dans son pays.
« Mes chers concitoyens, ne faites pas de provocation…Il n’y a plus rien d’autres à faire que
de reprendre le travail. »
11’ : Images de la construction du mur de Berlin et de tentatives d’évasion de Berlinois de
l’Est, mises en parallèle avec le discours de John Kennedy du 26 juin 1963: « Ich bin ein Berliner», prononcé devant l’hôtel de ville de Berlin-Ouest.
« Tout homme, où qu’il soit, est citoyen de Berlin. En tant qu’homme libre, je suis fière de
dire : Ich Bin ein Berliner. Certains disent que l’avenir sera communiste. Laissez-les venir à
Berlin ! »
Images extraites d’un sermon du Père Popieluszko25, mises en parallèle avec des images du
mur de Berlin, d’un homme écrasé par un camion. Images d’un dépôt de fleurs devant le
mur, puis d’une foule acclamant le pape Jean-Paul II.
« Le chemin de la victoire est proche, mais d’autres souffrances sont à venir. »
12’ : Images de la destruction du mur de Berlin en novembre 1989, accompagnées par
« L’hymne à la joie » de Beethoven, hymne officiel européen, et d’un discours de Helmut
Kohl, alors Chancelier fédéral d’Allemagne.
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« L’Allemagne ne sera plus en guerre, mais travaillera activement à la construction de la
paix. »
Images d’un travailleur demandant « La liberté, c’est quoi ? », suivies d’images de prisonniers soviétiques soumis au climat rude de Sibérie.
12’30 : Des images de Mikhaïl Gorbatchev, annonçant que la liberté triomphera avec la Perestroïka26.
« La liberté sera une conséquence de la Perestroïka. »
Images d’un Noël Russe.
13’ : Discours d’Andreï Sakharov27 dénonçant la guerre en Afghanistan28.
« Je n’avais pas l’intention d’insulter l’armée soviétique mais cette guerre est un crime, elle a
couté la vie à 1 million d’Afghans. Nous devons laver cette honte. J’ai protesté contre
l’intervention de l’armée soviétique en Afghanistan. Pour cela j’ai été exilé à Gorki »
Images de l’auteur-compositeur-interprète soviétique Vladimir Vyssotski, opposé à la censure et au pouvoir de son pays, interprétant une de ses chansons, sur fond d’image d’un
gratte-ciel Stalinien de Moscou.
14’ : Signature du décret de dissolution et d’interdiction du Parti communiste de l’Union Soviétique par le Président Russe Boris Eltsine29.
« Je signe la loi interdisant les activités du Parti Communiste »
Evocation de la politique de « nettoyage ethnique » pendant la guerre de BosnieHerzégovine de 1992-1995.
14’30 : Extrait d’un discours de Yasser Arafat30 prônant la paix, suivi de la photo des accords
d’Oslo31 rassemblant Bill Clinton32, président des Etats-Unis, Yitzhak Rabin33, Premier ministre d’Israël et Yasser Arafat, représentant de la Palestine.
« J’ai un rameau d’olivier dans une main, et un fusil de combattant dans l’autre. Ne laissez
pas tomber le rameau d’olivier. »
Extrait d’un discours de Anouar el-Sadate 34, président égyptien, et de Menahem Begin35,
Premier ministre israélien dans le cadre de la signature du traité de paix israélo-égyptien36 le
26 mars 1979.
« La paix appartient à la terre arabe comme à celle d’Israël. » (A. el-Sadate)
« Nos frères n’ont jamais connu un jour de paix. » (M. Begin)
15’ : Fin de l’Apartheid. Images de la poignée de main échangée entre Nelson Mandela37
et Frederik Willem de Klerk38, président de l’Afrique du Sud, suivies d’extraits de discours de
chacun des deux hommes.
« Nous avons combattu la domination des blancs et j’ai combattu la domination des noirs. »
(N. Mandela)
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« Aujourd’hui nous avons refermé le livre de l’apartheid et ce chapitre est définitivement
clos. » (F. W. de Klerk)
Scène de joie populaire parmi les rangs de la population noire d’Afrique du Sud mise en parallèle avec un extrait d’un sermon du Père Desmond-Tutu39.
« Le droit à la liberté pour nous tous ! Pour tous les africains noirs ou blancs ! »
15’30 : Images de la guerre du Golfe40.
Mise en parallèle d’images de pays industrialisés (bourse, gratte-ciel…) et de pays du tiers
monde (famine, misère…)
Images d’enfants de pays d’Afrique victimes de malnutrition et témoignage d’une mère.
« J’ai faim, nos enfants meurent. N’y a-t-il personne pour nous aider ? »
16’ : Extrait d’un discours de Mère Térésa41.
« Comment nous aimer les uns les autres ? Ne pas s’occuper de la nationalité, du riche, du
pauvre. Mon frère, ma sœur… »
Mise en parallèle d’images d’enfants courant sur une plage de Normandie, et d’Afrique, avec
un bref flash back sur le débarquement du 6 juin 1944.
Images vues de l’espace où l’on peut apercevoir un satellite artificiel tourner autour de la
Terre.
17’30 : Images d’une colombe volant au dessus de la mer.
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Notes explicatives
1) Adolf Hitler (1889-1945). Né en Autriche en 1889, il s’engage dans l’ armée allemande
en 1914 et participe à la Première Guerre mondiale. Indigné par l’armistice de 1918 et par le
Traité de Versailles, il adhère à un parti d’extrême-droite qu’il transforme en créant le Parti
national-socialiste des travailleurs allemands (NSDAP) ou parti nazi. En 1923 il organise un
coup d’Etat à Munich qui se solde par un échec. C’est pendant son séjour en prison qu’il rédige Mein Kampf. Excellent orateur, capable d’endoctriner les foules, il se lance à la conquête du pouvoir. Récupérant à son profit la crise économique et politique des année 30, il
développe ses théories racistes et antiparlementaires. Son poids politique grandit et en
1933, il est nommé chancelier. A peine investi dans sa nouvelle fonction, il prend des mesures autoritaires, enferme ses opposants dans les premiers camps de concentration et dissout le parlement. La nazification du pays est en marche. Sa volonté d’expansion territoriale
provoque le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale au cours de laquelle il livrera à
ses adversaires une guerre totale, jusqu’à la défaite du Reich. Il se suicide le 30 avril 1945.
2) Winston Churchill (1874-1965). Homme politique britannique, plusieurs fois ministre de
1906 à 1929, il dénonce très tôt le danger que peut représenter Hitler pour l’Europe. Nommé Premier Ministre du Royaume-Uni le 10 mai 1940, il incarne la farouche résistance des
Britanniques face à l’Allemagne nazie et à la volonté de Hitler d’envahir l’Angleterre. Malgré
sa grande méfiance à l’égard des communistes, il négocie avec Staline, renforçant ainsi
l’unité des Alliés.il joue un rôle de tout premier plan dans les conférences interalliées mais,
remplacé au poste de Premier Ministre par Clement Attlee, il ne participe pas à la rencontre
de Postdam en 1945.
3) Franklin Delano Roosevelt (1882-1945). Elu président des États-Unis en novembre 1932,
handicapé physique, il force l’admiration par son courage, un courage dont les Américains
ont besoin au moment de la crise économique qui touche le pays. Cas unique dans l’histoire
des États-Unis, il est réélu à trois reprises, en 1936, 1940 et 1944. Il joue un rôle considérable
dans les conférences interalliées durant la guerre, mais il meurt avant la fin du conflit, le 12
avril 1945. Ayant eu à faire face à l’entrée des États-Unis dans la guerre en 1941, il obtient de
son pays un effort sans précédent, faisant des États-Unis l’ « arsenal des démocraties ».
4) Charles De Gaulle (1890-1970). Général français, sous-secrétaire d’Etat à la Guerre en juin
1940, il refuse l’armistice avec l’Allemagne et quitte le gouvernement dirigé par Pétain. Il
rejoint Londres d’où il lance son appel à continuer le combat, le 18 juin 1940. C’est à partir
de l’Angleterre qu’il organise la résistance extérieure avant d’être reconnu comme le chef de
l’ensemble de la Résistance, extérieure et intérieure. A ce titre, il oblige les Alliés à le reconnaitre comme le seul représentant de la France où il revient triomphalement en 1944. Chef
du Gouvernement provisoire, il rétablit ainsi l’autorité de la République. Il deviendra par la
suite le premier président de la Ve République, de 1958 à 1969.
5) Conférence de Yalta : Réunissant les « 3 grands », elle s’est tenu du 4 au 11 février 1945
dans la ville de Yalta situé sur les bords de la mer Noire en Crimée. Se réunissent donc en
grand secret Joseph Staline pour l’URSS, Winston Churchill pour le Royaume-Uni, Franklin D.
Roosevelt pour les États-Unis. Trois thèmes sont abordés durant cette conférence :
l’adoption d’une stratégie commune afin de hâter la fin de la guerre, décider du sort de
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l’Europe après la défaite du IIIe Reich inéluctable, et enfin garantir la stabilité du monde ainsi
que le maintien de la paix après la victoire alliée.
6) Guerre du Pacifique : Le déclenchement de la guerre du Pacifique se fait avec l’entrée en
guerre des Etats-Unis en 1941 (suite à l’attaque de la base américaine de Pearl Harbor par le
Japon). Elle a lieu en Extrême-Orient, dans les pays bordant l’océan Pacifique mais aussi sur
ce même océan, d’où le nom de « guerre du Pacifique ». Cette région est le cadre de
l’affrontement entre les Alliés et l’empire du Japon, qui mène depuis les années 1930 une
politique expansionniste à l’instar de l’Allemagne. Cette guerre prendra fin avec les deux
bombardements nucléaires sur les villes japonaises d’Hiroshima et de Nagasaki. Les actes de
capitulation du Japon sont signés le 2 septembre 1945, mettant ainsi un point final au conflit
engagé depuis de longues années.
7) Le procès de Nuremberg : Il a été intenté par les Alliés envers 24 responsables du IIIème
Reich. Jugés par le tribunal militaire international de Nuremberg du 20 novembre 1945 au 1 er
octobre 1946, ils sont accusés de complot, de crime de guerre et, pour la première fois, de
crime contre l’humanité. Douze des accusés sont condamnés à mort, sept autres à des
peines de prison allant jusqu’à la perpétuité, enfin, trois d’entre eux sont acquittés.
8) ONU : L’Organisation des Nation-Unies est créée en 1945 par 51 pays, dans le but de
maintenir la paix et la sécurité internationales, de développer des relations amicales entre
les nations, de promouvoir le progrès social, d’instaurer de meilleures conditions de vie et
d’accroître le respect des droits de l'homme.
9) Harry S. Truman (1884-1972). Vice-président des États-Unis, il succède à Roosevelt après
sa mort le 12 avril 1945. Découvrant alors le projet Manhattan et la mise au point de la
bombe atomique, il décide d’utiliser cette arme contre le Japon pour mettre fin à la guerre. Il
participe activement à la mise en place de l’ONU et lance le plan Marshall en 1947 afin
d’aider économiquement les pays de l’Europe de l’Ouest.
10) Guerre de Corée : En juin 1950, l’armée nord-coréenne soutenue par l’URSS et la Chine
communiste attaque la Corée du Sud pro-américaine. Ce conflit armé qui dure trois ans ne
débouche sur aucune victoire. L’armistice est signé le 27 juillet 1953 à Panmunjom mais
faute de traité de paix, la péninsule coréenne reste aujourd’hui encore techniquement en
guerre. C’est la 2ème crise majeure de la guerre froide, elle fait deux millions de victimes, civiles et militaires.
11) Fidel Castro (1926-). Ancien chef d'État cubain. Il a été un des acteurs principaux de la
révolution cubaine au côté d’Ernesto Guevara (dit le « Che »), et a été Premier ministre de
l'île avant d’en être le chef d’État jusqu’à sa démission pour raisons de santé en février 2008.
Il est depuis remplacé par son frère Raúl Castro.
12) John Fitzgerald Kennedy (1917-1963). Elu trente-cinquième président des États-Unis en
1960, il ne reste qu’un peu plus de deux ans à la tête du pays, victime d’un assassinat lors
d’un voyage officiel à Dallas, le 22 novembre 1963. Président durant la guerre froide, il prône
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une coexistence pacifique. Il s’est efforcé de relancer l’économie de son pays, et s’est également battu contre la ségrégation raciale et a favorisé la conquête spatiale.
13) Crise des missiles de Cuba : Cette période de tension extrême entre les États-Unis et
l’URSS s’est déroulée du 14 au 28 octobre 1962. Dans le contexte de la guerre froide, des
missiles nucléaires soviétiques présents sur le sol de Cuba, allié de l’URSS, sont pointés vers
les Etats-Unis tous proches. Finalement la crise se résout sur un consensus, l’URSS accepte
de retirer ses missiles contre le retrait de missiles américain situés en Turquie et en Italie.
Cet évènement constitue le paroxysme de la guerre froide et de « l’équilibre de la terreur ».
14) Guerre du Viêt Nam : En 1954, le Vietnam est partagé en deux. Au Nord, la République
démocratique du Vietnam dirigée par le communiste Hô Chi Minh, et au Sud la République
du Vietnam, soutenue par les Américains. Des élections nationales sont prévues pour réunifier le pays mais en 1955, les Etats-Unis installent au pouvoir Ngô Dinh Diêm dans le Vietnam
du Sud. Celui-ci est renversé par un coup d’état en 1963. Le pays est plongé dans le chaos et
plusieurs gouvernements se succèdent. Les Vietnamiens du Nord, appelés Viêt-Cong, profitent de ce climat pour renforcer leur pouvoir.
Devant cette situation, le président américain Johnson intervient de manière plus intensive
en 1964. Plus de 185 000 GI’s sont envoyés sur place et des bombardements ont lieu tant au
Nord qu’au Sud. Mais c’est un échec, les Viêt-Cong restant supérieurs dans les opérations
terrestres.
Les photos de civils morts brûlés vifs devant les soldats américains vont avoir un immense
impact sur la population. L’opinion publique réclame le retrait des troupes au Vietnam. Le
27 janvier 1973, les Accords de Paris établissent un cessez-le-feu et prévoient le retrait total
des troupes étrangères du Vietnam.
15) Léonid Ilitch Brejnev (1906-1982). Homme politique soviétique, secrétaire général du
Parti communiste de l'Union soviétique de 1964 à 1982. Face aux manifestations à Prague il
fait intervenir en 1968 les troupes de cinq pays membres du pacte de Varsovie. Parallèlement, il poursuit la politique de détente avec l'Occident. Lors du sommet de Moscou en
1972, il signe avec le président Richard Nixon un accord intérimaire sur la limitation des armements stratégiques.
16) Lyndon Baines Johnson (1908-1973). Homme d'État américain, vice-président des ÉtatsUnis sous Kennedy (1961-63), il en devient le président (1963-1969) suite à l’assassinat de ce
dernier. Il conçoit durant sa présidence un programme politique dit « Great Society », qui
comprend des lois qui soutiennent les droits civiques, la protection de l'environnement,
l'aide à l'éducation... Il doit également faire face durant son mandat au déclenchement de la
guerre du Viêt Nam.
17) Martin Luther King (1929-1968). Né en 1929 au cœur de l’Amérique ségrégationniste, il
meurt assassiné le 4 avril 1968. Pasteur et militant non-violent pour les droits civiques, il
s’engage dans la lutte contre la ségrégation raciale aux Etats-Unis jusque dans les années
1960. Il prône une lutte non-violente pour les droits civiques mais aussi pour la paix et
contre la pauvreté. Le 28 août 1963 à Washington, durant la Marche pour l'emploi et la liberté, il prononce un discours célèbre: I have a dream.
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18) Richard Nixon (1913-1994). Homme politique américain, vice-président des États-Unis
de 1953 à 1961 et président de 1969 à 1974. Sa présidence fut marquée par l'apogée de la
guerre du Viêt Nam et le début de la Détente avec l'URSS. Son mandat de président fut
écourté par le scandale du Watergate, qui l’obligea à démissionner.
19) Sommet de Moscou : Alexander Brejnev et Richard Nixon concluent l'accord intérimaire
sur la limitation des armements stratégiques (SALT I).
20) George Bush (1924-). C’est le 41ème président des États-Unis, de 1989 à 1993. Républicain, il poursuivit la politique menée par son prédécesseur, Ronald Reagan, surtout en matière de politique étrangère.
21) Mur de Berlin : Construit dans la nuit du 12 au 13 août 1961, il sépare la ville en deux. Il
a été voulu par le gouvernement de la RDA (République Démocratique d’Allemagne), pour
empêcher les Berlinois de l’est de fuir vers l’ouest et la RFA (République Fédérale
d’Allemagne). Sous la pression de la population, le mur tombe le 9 novembre 1989, annonçant la réunification de l’Allemagne.
22) Willy Brandt (1913-1992). Homme politique ouest-allemand, il fut chancelier fédéral de
1969 à 1974. Sa politique a ouvert une nouvelle ère dans les relations entre la RDA et la RFA,
et lui a valu le prix Nobel de la paix en 1971.
23) Nikita Khrouchtchev (1894-1971). Il dirigea l'URSS de 1953 à 1964, onze années au cours
desquelles il joua un rôle majeur dans le processus de déstalinisation, dans le développement du programme spatial soviétique et dans la mise en place de réformes au sein du pays.
Les autres dirigeants du parti s'arrangèrent pour l'écarter du pouvoir en 1964.
24) Printemps de Prague : Cette page de l’histoire de la République socialiste tchécoslovaque se déroule de janvier à août 1968. Le parti communiste tchécoslovaque introduit alors
le « socialisme à visage humain » avec l'arrivée au pouvoir d’Alexander Dubcek. Ce dernier
introduit la liberté de la presse, d’expression et de circulation et entame une décentralisation de l’économie. Le printemps de Prague se termine par l’invasion du pays par les troupes
du Pacte de Varsovie.
25) Jerzy Popiełuszko (1947-1984). Prêtre catholique polonais, il s’est fait connaître pour
avoir mené des Messes pour la Patrie au cours desquelles il prononce des sermons condamnant le régime soviétique alors en place en Pologne.
Considéré comme dangereux pour le gouvernement en place, il sera la victime d’un assassinat organisé, le 19 octobre 1984. Son corps ne sera découvert par des plongeurs que plusieurs jours plus tard, grâce aux aveux des trois officiers de la police politique l’ayant enlevé
et torturé. Il a été béatifié le 6 juin 2010 à Varsovie.
26) Perestroïka : Ce terme, qui signifie « reconstruction » ou « restructuration » en russe, est
le nom donné aux réformes économiques et sociales menées par Gorbatchev en URSS de
1985 à 1991. Les mesures mises en place sont entre autres la restitution de la terre aux paysans, l’autorisation pour les particuliers de créer des entreprises, mais aussi la diminution du
rôle du Parti.
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27) Andreï Sakharov (1921-1989). Physicien nucléaire russe, il fut l’un des pères de la bombe
atomique soviétique avant de rentrer en dissidence et de militer pour les droits de l’Homme,
les libertés civiques mais aussi pour réformer son pays, l’URSS. Il obtient le prix Nobel de la
paix en 1975.
28) Guerre d’Afghanistan : En décembre 1979, l’URSS envahit l’Afghanistan. Face à la détermination des « Moudjahidines » afghans armés par les USA, la puissante armée Rouge
s’enlise bientôt dans un conflit long de dix ans, dont la défaite soviétique marquera la chute
du Bloc de l’Est.
29) Boris Eltsine (1931-2007). Homme d’Etat russe, en 1990 il devient le premier président
non communiste arrivé à la tête d’une nation soviétique. Quelques mois après son élection,
la dissolution de l'Union soviétique est prononcée. Il devient ensuite le premier président de
la Fédération de Russie. Il est réélu pour un second mandat en 1996 mais affaibli par la maladie, il démissionne le 31 décembre 1999. Vladimir Poutine, qu'il a nommé président du
gouvernement quelques mois auparavant, lui succède au Kremlin.
30) Yasser Arafat (1929-2004). Homme d’Etat palestinien, il fonde le Fatah en 1959 puis dirige l’Organisation de Libération de la Palestine de 1969 à sa mort en 2000. Il représente les
Palestiniens dans les différentes négociations de paix et signe les accords d'Oslo en 1993. Il
devient ensuite le premier président de la nouvelle Autorité palestinienne et reçoit le prix
Nobel de la Paix en 1994.
31) Accords d’Oslo : Signés en 1993, ils sont le résultat de négociations menées entre Israéliens et Palestiniens afin d’essayer de résoudre le conflit israélo-palestinien. Cette tentative
de processus de paix, largement soutenue par la communauté internationale, sera mise en
difficulté entre 1996 et 1999 suite au durcissement des positions de part et d'autre, notamment lorsque seront abordés les thèmes cruciaux du statut de Jérusalem, du problème des
réfugiés palestiniens ou de la lutte contre le terrorisme. Les positions les plus extrêmes s'expriment dans les années qui suivent, lors de l'assassinat de Yitzhak Rabin en 1995 par un
étudiant israélien d'extrême-droite, et devant la multiplication des attentats menés par le
Hamas et le Jihad islamique. Le processus d'Oslo ne pourra plus être relancé après 2000, au
déclenchement de la seconde Intifada.
32) Bill Clinton (1946-). Il fut président des États-Unis de 1993 à 2001. Son mandat est marqué par la ratification de l'ALENA (Accord de libre échange nord-américain), par l'intervention de l'armée américaine en Haïti, par les accords d'Oslo, ou encore par l'intervention des
troupes de l'OTAN dans la guerre du Kosovo.
33) Yitzhak Rabin (1922-1995). Militaire et homme d'État israélien, il devient le 5ème Premier
ministre d'Israël de 1974 à 1977, puis à nouveau de 1992 jusqu'à son assassinat par un extrémiste juif en 1995. Il reçoit le prix Nobel de la paix en 1994, notamment pour son rôle
actif dans la signature des accords d’Oslo.
34) Anouar el-Sadate (1918-1981). Homme d’état égyptien, président de l'Assemblée du
peuple, vice-président de la République puis Premier ministre, il occupe la fonction de prési11
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dent de la République d’Egypte de 1970 jusqu'à son assassinat, en 1981. Il reçoit le prix Nobel de la paix en 1978, après les accords de Camp David, au cours desquels il joue un rôle
essentiel.
35) Menahem Begin (1913-1992). Homme d'État israélien, il est le Premier ministre d'Israël
de 1977 à 1983. Il reçoit également le prix Nobel de la paix en 1978, suite aux accords de
Camp David.
36) Traité de paix israélo-égyptien : Il est signé le 26 mars 1979, après la signature des accords de Camp David par le président égyptien Anouar el-Sadate et le Premier Ministre israélien Menahem Begin, sous la médiation du président américain Jimmy Carter. L’Egypte est le
premier pays à reconnaître alors officiellement l’état d’Israël.
37) Nelson Mandela (1918-2013). Homme d'État sud-africain, il a été l’acteur le plus reconnu de la lutte contre l’apartheid.
Il commence sa carrière politique en entrant au Congrès national africain en 1944 afin de
lutter contre la domination politique de la minorité blanche et la ségrégation raciale menée
par celle-ci. En août 1962, il est arrêté, puis condamné à la prison et aux travaux forcés à
perpétuité. Après 27 années d'emprisonnement, il est relâché en février 1990. En 1993, il
reçoit le prix Nobel de la Paix pour son action.
Il devient président de la République d'Afrique du Sud de 1994 à 1999, à la suite des premières élections nationales non raciales de l'histoire du pays.
38) Frederik Willem Klerk (1936-). Homme d’Etat sud-africain, il a été député puis ministre
avant de devenir président de la République d’Afrique du Sud. Il mène alors des réformes qui
mettent fin à la politique d'apartheid en 1991, ainsi que des négociations constitutionnelles
avec le Congrès national africain, aboutissant au premier gouvernement multiracial du pays.
En 1993, il reçoit le prix Nobel de la paix conjointement avec Nelson Mandela.
39) Desmond Tutu (1931-). Archevêque sud-africain, il a reçu le prix Nobel de la paix en 1984
pour son combat pacifiste contre l’apartheid. En 1995, il devient président de la « Commission de la vérité et de la réconciliation » créée sous la présidence de Nelson Mandela et
chargée de faire la lumière sur les crimes et les exactions politiques commis durant l'apartheid.
40) Guerre du Koweït : Aussi appelée Guerre du Golf, elle a lieu en 1990-1991. Ce conflit
oppose l’Irak avec à sa tête Saddam Hussein, qui a envahi le Koweït, à une coalition de 34
états soutenu par l’ONU. Elle se termine sur la victoire de la coalition qui réussi à libérer le
Koweït de l’invasion irakienne.
41) Mère Térésa, née le 26 août 1910 et morte le 5 septembre 1997, est une religieuse catholique. Elle fonde sa propre congrégation en 1950 « Les missionnaires de la Charité ». Elle
œuvre alors accompagnée d’autres religieuses auprès des plus démunis. Pendant plus de 40
années elle consacre sa vie aux plus pauvres, aux malades, aux enfants laissés-pourcompte… Elle reçoit le prix Nobel de la paix en 1979. Elle est béatifiée le 19 octobre 2003 par
le pape Jean-Paul II.
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