Le diamètre des têtes fémorales des PTH de première
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Le diamètre des têtes fémorales des PTH de première
37 Le diamètre des têtes fémorales des PTH de première intention Prosthetic head diameter for primary total hip arthroplasty J. Girard J. Girard Résumé Abstract Depuis les premières implantations, les configurations des arthroplasties totales de hanche n'ont cessé d'évoluer. Le diamètre de la tête est l'une des variables de leur dessin, à l'origine de nombreuses spécificités. Il est désormais clairement établi que plus le diamètre de la tête est important et plus le risque de luxation est faible. Mais audelà de la problématique de la stabilité, de nombreux autres paramètres sont liés à ce diamètre : usure, effets came, amplitudes articulaires, restauration biomécanique, proprioception et douleurs inguinales. L'introduction du polyéthylène réticulé ainsi que des couples durdur ont permis l'implantation de têtes de grand diamètre (plus de 36 mm) avec un risque de luxation quasi nul. Le corollaire a été l'acceptation d'inserts de plus en plus minces. Jusqu'à un diamètre de 36 mm, les gains d'amplitudes articulaires, de retard à l'effet came et de réduction du risque de luxation sont clairement établis. En revanche, les grands diamètres (au-delà de 36 mm) ne procurent plus d'amélioration significative. Si l'on veut adopter une approche « écologique » de l'arthroplastie de hanche, c'est-à-dire qui respecte le diamètre fémoral natif, il faut pratiquer le resurfaçage de hanche à couple métal-métal. Les prothèses conventionnelles à tête de grand diamètre comportent des incertitudes sur leur fiabilité à long terme. Le couple céramique-céramique semble être potentiellement exposé aux mêmes problèmes que le couple métal-métal pour les têtes de grand diamètre : douleurs inguinales, « squeaking », rigidité accrue, lubrification discontinue, descellement acétabulaire et friction majeure au niveau du cône morse. Ceci incite donc à la plus grande prudence pour l'utilisation des prothèses à tête de plus de 36 mm. The configuration of total hip arthroplasty (THA) implants has constantly evolved since they were first introduced. One of the key components of THA design is the diameter of the replacement femoral head. It has well established that the risk of dislocation is lower as the head diameter increases. But head diameter impacts other variables beyond joint stability: wear, cam-type impingement, range of motion, restoration of biomechanics, proprioception and groin pain. The introduction of highly cross-linked polyethylene and hard- on-hard bearings has allowed surgeons to implant large-diameter heads (greater than 36 mm) that almost completely eliminate the risk of dislocation. But the consequence is that cup liners have become thinner. With femoral head diameters up to 36 mm, the improvement in joint range of motion, delay in cam-type impingement and reduction in dislocation risk have been clearly demonstrated. Conversely, large-diameter heads (greater than 36 mm) do not provide any additional improvements. If an “ecologically sound” approach to hip replacement is embraced (e.g. keeping the native femoral head diameter), hip resurfacing with a metal-on-metal bearing must be carried out. The reliability of large-diameter femoral heads in the longer term is questionable. Large-diameter ceramic-on-ceramic bearings may be plagued by the same problems as metal-on-metal bearings: groin pain, squeaking, increased stiffness, irregular lubrication, acetabular loosening and notable friction at the Morse taper. These possibilities require us to be extra careful when using femoral heads with a diameter greater than 36 mm. Key words: Dislocation. – Large-diameter femoral head. - Hip resurfacing. – Aseptic loosening. Mots clés : Luxation. – Tête de grand diamètre. – Resurfaçage de hanche. – Descellement. Conférences d'enseignement 2014 © 2014, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés 0002187073.INDD 37 10/8/2014 11:48:49 AM J. Girard Introduction Les têtes de grand diamètre se sont, au fil des années, imposées dans le paysage orthopédique, avec une utilisation de plus en plus fréquente. Ainsi, dans le Registre National Anglo-Gallois, on constate une augmentation significative de l'utilisation des têtes de 36 mm qui représentaient 5 % des prothèses totales de hanche (PTH) en 2005, 26 % en 2009 et 35 % en 2011 [1]. L'une des raisons principales de cette tendance est évidemment la diminution du risque de luxation liée à l'augmentation de la « jumping distance » et de l'amplitude du débattement prothétique. Ceci est parfaitement démontré dans ce même Registre Anglo-Gallois, avec une diminution du taux de luxation de 1,12 % à 0,86 % entre 2005 et 2009 [1]. Cette diminution du risque d'instabilité prend toute son importance en raison de la volonté actuelle de réduire les coûts des complications des PTH. En France, les révisions pour instabilité après PTH représentaient 10 % de l'ensemble des révisions en 2012 [2]. En Amérique du Nord, le taux de luxation était dans une étude plus ancienne de 3,9 % dans la population « Medicare » après seulement 6 mois postopératoire [3]. Au-delà de la réduction de l'instabilité, d'autres avantages liés au grand diamètre de la tête et à l'optimisation du ratio tête-col se sont révélés comme étant très attractifs, avec une augmentation des amplitudes articulaires et une diminution du risque d'effet came col-cupule. Tous ces avantages ont logiquement conduit à l'utilisation massive de têtes prothétiques de diamètre de plus en plus grand. Cependant, l'histoire de la prothèse totale de hanche n'est pas en faveur des grands diamètres de tête, avant tout en raison du risque d'usure majorée du polyéthylène (PE) conventionnel, qui a été le matériau le plus utilisé pendant de nombreuses années. Et c'est, très logiquement, le développement relativement récent des couples dur/dur et l'introduction du PE réticulé qui ont permis la réintroduction de ce concept. Le but de cette conférence est d'analyser au travers de la littérature l'état de l'art actuel sur le diamètre des têtes prothétiques des prothèses totales de hanche. Nous démembrerons le concept des « grands diamètres » afin d'en apprécier les avantages et inconvénients et d'évaluer leurs risques. Approche « écologique » de l'arthroplastie totale de la hanche Concept et définition Il n'existe à l'heure actuelle aucun consensus sur la limite entre une tête « de petit diamètre » et une 0002187073.INDD 38 « grosse tête ». Nous proposons de stratifier le diamètre des têtes prothétiques de la manière suivante : • « petit» de 22 à 28 mm inclus ; • « intermédiaire » de 28 à 36 mm inclus ; • « grand » de plus de 36 mm ; • et « anatomique » lorsque le diamètre de la tête prothétique est identique au diamètre de la tête fémorale du patient. Le concept « écologique » implique une vision « anatomique » de la chirurgie prothétique, en essayant de ne modifier aucun facteur biomécanique d'une articulation coxo-fémorale normale : longueur du membre, déport fémoral, transfert des forces au niveau du fémur proximal, proprioception et… diamètre de tête fémorale. Ce concept impose de s'adapter à la morphologie de chaque hanche. Pour le diamètre de la tête, on devra implanter une tête de 53 mm en moyenne pour les hommes et de 49 mm pour les femmes [4]. Seul le resurfaçage de hanche (RTH) à couple de frottement métal-métal peut remplir ce cahier des charges. En effet, les PTH métal-métal (MoM) à tête de grand diamètre ont montré leurs limites, les têtes des PTH céramique-céramique (CoC) ne peuvent atteindre de telles dimensions et les cupules en PE réticulé ne peuvent, en raison d'une épaisseur minimale requise, accepter de têtes de plus de 42 mm. Avantages Luxation, sport et activité quotidienne Le grand diamètre de la tête après RTH a fait la preuve de son efficacité en termes de réduction du taux de luxation. En effet, dans nombre d'études, ce risque est très faible voire nul [1, 2, 4, 5]. Ceci conforte la vision « écologique » d'une tête prothétique qui, en restituant l'anatomie, permet de s'affranchir du risque d'instabilité. Cet avantage couplé à une restitution automatique de la biomécanique coxo-fémorale et à une préservation de la proprioception permet une reprise des activités physiques et sportives à haut impact [5, 6]. Ces divers avantages sont regroupés sous le terme « d'effet grosse tête ». Ainsi, dans une série consécutive de 202 RTH, le taux de retour aux activités sportives était de 98 % [5] et la reprise de la course pied possible dans 91,6 % des cas [6]. Les auteurs insistaient cependant sur le fait que les conséquences de cette reprise de sports intenses sur le devenir des implants (notamment la fixation acétabulaire) étaient inconnues [5, 6]. Proprioception et analyse de marche Il est désormais bien établi que la restitution du diamètre de la tête fémorale permet au patient de retrou- © 2014, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés 38 10/8/2014 11:48:49 AM Le diamètre des têtes fémorales des PTH de première intention ver les mêmes paramètres spatio-temporels de marche que ceux d'un sujet sain [7–10]. Ainsi, dans une étude comparant des sujets porteurs d'un RTH à des sujets sains, Bouffard et al. [7] ont constaté que le centre de masse était identique dans les deux groupes. Ceci a été confirmé par une étude stabilométrique et ce, quel que soit le type de contrainte imposée (appui mono ou bipodal, yeux ouverts ou fermés) [8]. L'analyse de la marche (paramètres spatio-temporels, moment de force et force musculaire) a été étudiée en comparant des patients ayant un RTH à d'autres ayant une PTH. Il en ressortait que les patients ayant eu un RTH retrouvaient de meilleurs paramètres de marche, une meilleure stabilité et une meilleure force de l'appareil d'abduction [9]. Enfin, la stabilité dynamique de la hanche a été analysée à l'aide d'une étude du centre de masse lors de tests en instabilité maximale, qui confirmait la restitution de la dynamique posturale de la marche après RTH [10]. Amplitudes articulaires et effet came © 2014, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés L'effet came est défini par un contact entre deux surfaces qui conduit à une modification de la géométrie d'un système. Après implantation d'une PTH, cet effet came survient lors d'un contact entre le col fémoral et la cupule acétabulaire, lorsque la mobilité du patient dépasse l'amplitude du débattement prothétique. Si le RTH règle le problème de l'effet came « prothétique » entre le col et la cupule, il est en revanche exposé à l'effet came « osseux » entre le col fémoral natif et la cupule. En effet, étant donné son faible ratio tête/col, cet effet came paraît inéluctable après RTH et il devrait en toute logique restreindre les amplitudes articulaires. Celles-ci sont pourtant considérées comme satisfaisantes et identiques à celles obtenues après PTH [11–13]. Inconvénients Le taux de douleurs inguinales apparaît plus important après RTH qu'après PTH. Les causes en sont multiples : infection, descellement, hypersensibilité aux métaux, effets came avec des structures anatomiques avoisinantes, conflit avec le muscle ilio-psoas, irritation capsulaire, ossifications hétérotopiques [14]. Des facteurs de risques ont été avancés tels qu'un jeune âge, un haut niveau d'activité [15], ou le sexe feminin [16]. Après RTH, certaines équipes ont rapporté un taux de douleurs inguinales avoisinant 10 % [16]. Les auteurs soulignaient que la qualité de la technique et le dessin des implants étaient déterminants [16]. Ainsi : 0002187073.INDD 39 39 • une technique rigoureuse, associant une absence de section du tendon du grand fessier au niveau de la ligne âpre, la réalisation d'une capsulotomie non circonférentielle et une optimisation du ratio tête-col, permet de diminuer de façon drastique ce taux de douleurs ; • avec les implants acétabulaires à bords arrondis et dépourvus de macrostructures importantes le taux de douleurs inguinales est très faible et identique à celui des PTH (2,7 % à 2 ans de recul) [17]. Approche « traditionnelle » de l'arthroplastie totale de la hanche Conséquences cliniques des têtes de grand diamètre Luxation Une étude prospective de prothèses totales de hanche avecc trois groupes de diamètre de tête (< 36 mm, 36 mm et > 36 mm) a clairement démontré qu'il n'y avait pas de différence entre les résultats cliniques des 3 groupes mais que le taux de luxation était significativement plus faible dans le groupe avec un diamètre de tête supérieur à 36 mm (0 % dans ce groupe versus 1,25 % dans le groupe < 36 mm) [18]. Ce phénomène est confirmé par de très nombreuses études qui retrouvent toutes un taux de luxation inversement corrélé au diamètre de la tête [18, 19], y compris après révision prothétique [19]. Ceci s'explique par l'augmentation du ratio tête/col et de la « jumping distance » (distance nécessaire pour arriver à la luxation). Ainsi, Crowinshield et al. [20] ont démontré, à l'aide d'une étude en éléments finis, que cette distance passait de 5 mm pour une tête de 22 mm à 23 mm pour une tête de 40 mm. Effet came et amplitudes articulaires L'augmentation du diamètre céphalique va de pair avec une augmentation du ratio tête-col, une diminution du risque d'effet came et une augmentation des amplitudes articulaires. La fréquence des effets cames observés après PTH semble très élevée (51,3 % pour Marchetti et al. [21]). Après PTH à couple de friction « dur/mou », ils exposent surtout à l'instabilité et à l'usure. Après PTH à couple « dur/dur », ils exposent à l'instabilité mais également à des risques de fracture (des pièces en céramique avant tout) et de production anormale de débris d'usure (particules de céramique, ions métalliques…) [22]. Une augmentation du diamètre céphalique de 26 mm à 32 mm, dans deux groupes de patients appariés, procurait une augmentation significative de la flexion, 10/8/2014 11:48:50 AM J. Girard de l'ordre de 10° [23]. Ceci a été confirmé par D'Lima et al. [24] qui retrouvaient une différence de flexion de 11° entre les patients ayant une tête de 32 mm et ceux ayant une tête de 26 mm. Selon la formule mathématique de Yosimine et al. [25], la flexion est de 125° pour une tête de 26 mm et 133° pour une tête de 32 mm. Une optimisation du ratio tête-col procure ainsi plus de facilité pour les activités de la vie quotidienne, telles que enlever ou mettre ses chaussettes, couper ses ongles des pieds, qui nécessitent une flexion d'au moins 120° [26]. Une tête de 32 mm autorise ces activités dans 93,7 % des cas contre 84 % seulement avec une tête de 26 mm [27]. De nombreux auteurs ont affirmé que les têtes de plus de 32 mm de diamètre non seulement procurent de meilleures amplitudes articulaires mais éliminent en outre totalement le risque d'effet came col-cupule [20–27]. Il existe néanmoins un effet seuil à 38 mm, à partir duquel le risque d'effet came devient négligeable [27, 28]. Ce n'est pas en effet le seul diamètre de la tête qui est important mais le rapport entre les diamètres de la tête et du col (ratio tête-col). Les têtes de plus de 36 mm permettent d'élever ce ratio à plus de 2 (pour un col 12/14) et permettent d'éliminer les effets came. Conflit avec les muscles de voisinage Cet avantage est cependant sérieusement mis en balance par le risque de contact entre une grosse tête et le muscle ilio-psoas. En effet, à côté du risque démontré d'irritation de ce muscle par certaines cupules céphaliques de RTH, il existe aussi une possibilité de conflit avec une tête de PTH de grand diamètre par un simple « effet volume ». Ce conflit prédomine au début de la flexion (entre 0° et 30°) car la force d'application du muscle ilio-psoas sur la tête fémorale est alors maximale [15]. Couples de friction utilisant le polyéthylène Pour un diamètre de cupule donné, une tête de grand diamètre augmente le couple de friction et réduit de facto l'épaisseur de polyéthylène (PE). Le choix d'une telle tête va donc à l'encontre de l'un des principes fondateurs de la théorie de la « Low Friction Arthroplasty » : l'utilisation d'une tête de petit diamètre (22,22 mm) pour réduire la friction et avec elle l'usure de l'insert le plus épais possible. Cette usure est en effet directement liée au diamètre de la tête. Une tête de grand diamètre augmente, pour un mouvement d'amplitude donnée, à la fois la dis- 0002187073.INDD 40 tance de glissement (entre tête et insert) mais aussi la vitesse du déplacement de la tête sur l'insert ; il en résulte d'importantes contraintes sur le PE, sources de dégradation mécanique. L'utilisation de têtes de grand diamètre face au PE a ainsi été déconseillée pendant longtemps. L'introduction du PE réticulé permettrait de reconsidérer ce principe. Pour un couple « dur-mou » utilisant du PE réticulé, l'épaisseur minimale de PE pourrait être inférieure à celle des inserts en PE standard. Malheureusement, il existe encore en 2014 des données divergentes sur le sujet. Ainsi, Johnson et al. [29] dans une étude d'usure sur simulateur d'un insert en PE réticulé (X3 Stryker Orthopaedics, Mahwah, NJ, USA) couplé à une tête de 36 mm ont observé une usure d'autant plus importante que le PE était moins épais, ce qui n'incite pas à l'utilisation de têtes de grand diamètre ; l'usure volumétrique était en effet, après 2,4 millions de cycles, de 5 mm3/million de cycles pour un insert de 1,9 mm d'épaisseur, alors qu'elle était de 2,2 mm3/million de cycles [29] pour un insert de 7,9 mm. Il faut toutefois noter que ces taux d'usure, quelle que soit l'épaisseur de l'insert, sont très faibles et bien inférieurs à ceux du PE conventionnel [30]. D'autre part, il existe des interrogations sur la moindre résistance en fatigue du PE réticulé, aggravée pour les très faibles épaisseurs de PE, notamment pour les inserts situés à l'intérieur d'une cupule métallique [29]. Ce constat a été à l'origine de l'introduction relativement récente du PE réticulé avec adjonction de vitamine E. Au final, l'épaisseur minimale recommandée de PE conventionnel, qui était de 6 mm « historiquement », semble pour certains auteurs [29] pouvoir être abaissée à 3,9 mm avec le PE réticulé. Alors qu'il semblait déraisonnable d'utiliser une tête de 36 mm avec une cupule en PE conventionnel de moins de 48 mm de diamètre ou une tête de 32 mm avec un PE de 44 mm, le développement du PE réticulé modifierait cette règle. Une épaisseur minimale de 3,9 mm de PE réticulé autoriserait en effet des têtes de 36 mm pour une cupule de 44 mm et des têtes de 32 mm pour une cupule de 40 mm. Cependant, cette limite de 3,9 mm s'entend pour l'usure seulement, sans tenir compte de la résistance en fatigue et elle ne peut donc être validée actuellement. En outre, ces configurations s'entendent pour une cupule en PE cimentée sans métal-back. Si on utilise une cupule avec métal-back, il faut ajouter l'épaisseur de la cupule métallique (qui est fréquemment de l'ordre de 4 mm), à l'épaisseur minimale de PE pour calculer le diamètre de la plus petite cupule que l'on peut coupler à une tête de diamètre donné. © 2014, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés 40 10/8/2014 11:48:50 AM Le diamètre des têtes fémorales des PTH de première intention Ainsi, au regard des données actuelles en termes d'usure et de résistance en fatigue, et du manque de recul à long terme du PE réticulé, il semble nécessaire de garder raison et de respecter l'épaisseur « historique » de 6 mm même avec le PE réticulé. Il apparaît donc que pour une tête de 36 mm, la plus petite cupule avec métal-back utilisable devrait avoir au moins 56 mm de diamètre. Couple de friction céramique-céramique (CoC) © 2014, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés Cupules modulaires et pré-assemblées Actuellement, les inserts des PTH à couple de frottement CoC peuvent être modulaires ou au contraire être pré-assemblés avec la cupule métallique, afin d'éviter les incertitudes d'un assemblage peropératoire. La céramique la plus utilisée actuellement est une céramique composite avec des grains d'oxyde de zirconium et de strontium qui réduisent le risque de propagation de fissures (céramique Delta). Cette propriété permet, théoriquement, de réduire l'épaisseur de l'insert et d'augmenter ainsi le diamètre de tête. Ces cupules contenant de la céramique Delta sont conçues pour recevoir des têtes de grand diamètre (de 32 à 48 mm selon les fabricants), avec un diamètre externe de la cupule métallique de 14 à 18 mm de plus que la tête fémorale prothétique pour les cupules modulaires. Il est difficile de déterminer une épaisseur minimale à respecter pour la céramique composite. L'épaisseur minimale des cupules pré-assemblées disponibles est de l'ordre de 5 mm. Il est intéressant de noter que leur géométrie est identique à celle des cupules de resurfaçage (épaisseur minimale de cupule, angle d'ouverture réduit de moins de 180°,…) mais que leurs matériaux diffèrent (cupules en titane pour le couple CoC et en chrome-cobalt pour les RTH). L'épaisseur du métal-back des cupules pré-assemblées est de l'ordre de 2 à 2,5 mm selon les modèles. Ce type de cupule permet aux industriels d'autoriser des têtes de grands diamètres avec des inserts fins (jusqu'à 2,5 ou 3 mm). Dans les cupules modulaires, l'épaisseur du métalback est plus importante. Elle se situe aux environs de 4 à 4,5 mm avec une épaisseur de céramique composite minimale de l'ordre de 4 mm pour les cupules disponibles sur le marché (soit une cupule de 52 mm pour une tête de 36 mm). Pour la céramique d'alumine, cette épaisseur minimale est de l'ordre de 6 mm (soit une cupule de 52 mm pour une tête de 32 mm). Cependant, iI faut insister sur le fait que la céramique composite Delta n'a qu'un très faible recul 0002187073.INDD 41 41 (et on s'interroge sur son vieillissement) alors que la céramique d'alumine, qui possède un très long recul, a quasiment disparu… Au final, il semble plus raisonnable de conserver une épaisseur de 6 mm pour les céramiques (qu'elles soient composites ou d'alumine) et de ne pas céder à la tentation d'inserts plus fins. Têtes en céramique de grand diamètre Les têtes en céramique de grand diamètre (> 36 mm) ont comme autre avantage que la réduction de l'instabilité, de se rapprocher le plus possible du concept « écologique » de respect de l'anatomie du patient. Cependant, elles exercent des contraintes élevées à la périphérie de l'insert en céramique, majorées en cas de cupule verticale [30]. De plus, le dessin des cupules couplées à des têtes de grand diamètre expose fortement à la subluxation, étant donné leur angle d'ouverture réduit, avec un risque de délamination de l'insert [27]. L'augmentation de diamètre céphalique expose encore à de nombreuses autres complications pour le couple CoC : « squeaking », fracture de céramique, douleur inguinale… [31]. Ainsi, la cupule en céramique Delta Motion (DePuy, Warsaw, Indiana), qui appartient à la première génération de cupules pré-assemblées, dessinée pour réduire le phénomène de « squeaking » n'a pas atteint son but. L'augmentation du ratio tête-col devait réduire les risques d'effet came et de subluxation et donc les bruits qui en résultent. Dans une série consécutive de 208 cupules Delta Motion, couplées à des têtes de 32 à 48 mm selon le diamètre de la cupule, MacDonnel et al. rapportaient, à 21 mois de recul : 143 hanches silencieuses (69 %), 22 (11 %) avec des bruits autres qu'un grincement, 17 (8 %) avec un grincement non reproductible lors de l'examen clinique et 26 (13 %) avec un grincement reproductible [31]. Le diamètre des têtes des « hanches bruyantes » était en moyenne de 40 mm. Pour les auteurs, c'est la discontinuité du film de lubrification de ces prothèses à tête de grand diamètre qui engendrait une haute friction à l'origine des bruits. Ce phénomène a été confirmé par d'autres travaux [32]. Ainsi, bien que les grands diamètres de tête en céramique aient démontré une amélioration des caractéristiques de friction dans des conditions de lubrification continue, ils sont apparus en même temps beaucoup plus sensibles à un défaut de lubrification. Dans cette éventualité, on retrouve les problèmes de haute friction rencontrés avec les PTH à couple de frottement métal-métal (MoM) à « grosse tête » et ce phénomène est amplifié en cas de débris de céramique qui élèvent la friction, avec un coefficient multiplicateur de 26 par rapport à un fonctionnement normal dans du sérum [32]. 10/8/2014 11:48:50 AM J. Girard La cause principale des échecs des PTH à couple de frottement métal-métal (MoM) en grand diamètre (descellement aseptique et mauvaise fixation des cupules, usure du cône morse) est le fait de moments des forces de friction trop importants, notamment à la jonction entre le cône morse et la tête. Ceux-ci ne semblent pas se limiter à ce couple. Ces phénomènes peuvent en effet survenir avec tous les couples « dur-durs » dès le moment où la lubrification est interrompue. Ainsi, les têtes de grand diamètre du couple CoC exposent aux mêmes risques que celles du couple MoM [33]. Il apparaît même qu'en cas de lubrification inadéquate et à diamètre de tête identique, la friction du couple CoC est deux fois plus importante que celle du couple MoM. Le seul avantage du couple CoC sur le couple MoM en grand diamètre est une meilleure mouillabilité de la céramique, qui lui confère une plus grande protection contre une interruption du film de lubrification. Morlock et al. [32] ont rapporté qu'en cas de mauvaise lubrification, un diamètre de tête en céramique de 48 mm engendre un moment de forces de friction 5 fois plus important que celui d'un couple MoM de même diamètre. Ils en concluaient que, pour le couple CoC, les avantages théoriques du grand diamètre doivent être mis en balance avec leurs inconvénients en cas de lubrification imparfaite. L'apparition de bruits anormaux serait finalement la conséquence d'une lubrification anormale et donc le premier signe d'un dysfonctionnement du couple. Par ailleurs, les capacités de résistance à la torsion entre un cône morse de 12/14 et une tête sont limitées à moins de 10 Nm le long de l'axe du col [33]. Or, un couple CoC à tête de diamètre de 36 mm génère une torsion sur le cône morse de 25 Nm, expliquant les échecs par usure du cône morse par une tête en céramique [34]. Il semble également déraisonnable d'implanter une tête en céramique de grand diamètre sur une tige fémorale courte, en raison de ce même risque de contraintes trop élevées transmises à l'interface tigeimplant [35]. Ainsi, l'augmentation des contraintes à l'interface os-cupule et la génération d'une haute friction sur le cône morse, induite par une grosse tête en céramique, expose à un risque important de descellement aseptique des implants. Enfin, une position inadéquate de la cupule (notamment une inclinaison trop importante) favorise un travail en subluxation et en micro-séparation, avec un risque élevé de fracture ou de délamination de l'insert [34]. 0002187073.INDD 42 Couple de friction métal-métal Les explications précédemment exposées des causes d'échecs des PTH MoM en grand diamètre ont précipité l'arrêt du couple MoM. Il faut cependant noter que c'est la présence d'un couple dur-dur en grand diamètre associé à une tige fémorale qui a posé problème en raison de contraintes excessives de part et d'autre de la tête. L'échec provenait alors soit d'une usure du cône morse, soit d'un descellement aseptique de la cupule, soumise à des contraintes de friction et à une rigidité prothétique trop élevées. La jonction entre le cône morse et la tête, par le biais d'un connecteur ou entretoise entraînait une corrosion massive (majorée en cas d'alliages métalliques différents), une libération de particules métalliques et des reprises pour pseudotumeurs imputables non pas au couple MoM lui-même mais à un trop grand nombre d'interfaces de friction. Ce problème de corrosion métallique était ainsi directement corrélé à l'excès de modularité de ces prothèses. Ce phénomène est parfaitement démontré par la corrélation qui existe entre la longueur de l'entretoise et le taux d'ions. Ainsi, un col court (–4 mm) génère un taux de cobalt sanguin de 0,8 μg/L, un col moyen de 1 μg/L, un col long (+4 mm) de 2,2 μg/L et un col long (+8 mm) de 4,7 μg/L. Cette hausse des taux d'ions est directement liée au faible contact entre l'entretoise et la tête prothétique, observé sur les cols longs ou extralongs. En effet, une faible surface de contact augmente le risque de micromouvements à l'interface, la corrosion et l'abrasion du cône morse [36]. Le problème ne venait donc pas du couple MoM en lui-même, ce qui explique l'absence de ce type de complication avec le RTH où l'absence de tige a permis d'éviter ces déboires ainsi qu'avec les PTH conventionnelles à couple MoM et têtes de 28 ou 32 mm à plus de 15 ans de recul [2]. Il faut rappeler que les PTH MoM en grand diamètre ont été introduits au départ pour faire face aux échecs fémoraux des RTH. Il était alors facile de laisser la cupule en place et d'implanter une tige couplée à une grosse tête en métal. L'usage de ces prothèses aurait donc dû être très limité. Mais devant des résultats cliniques initiaux excellents, avec notamment un taux de luxation extrêmement faible voire nul, et une satisfaction des patients meilleure qu'avec une tête de 28 mm, probablement en rapport avec une meilleure proprioception, un respect de l'anatomie du patient et une absence d'effet came [37], leur diffusion a été très rapide. Ceci a conduit à de très nombreuses implantations de première intention alors que l'on ne disposait pas d'un recul suffisant [37]. Ceci rappelle très étrangement l'introduction massive et rapide des grands diamètres à couple CoC en céramique avec zircone… © 2014, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés 42 10/8/2014 11:48:50 AM © 2014, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés Le diamètre des têtes fémorales des PTH de première intention 43 Conclusion Références Le choix du diamètre de la tête prothétique d'une PTH dépend principalement de la taille du cotyle osseux et non de la « philosophie » trop souvent répandue d'implanter le plus grand diamètre « à tout prix » pour réduire le risque de luxation. Les risques de survenue d'une luxation redoutée par tout chirurgien et d'un effet came pouvant entraîner la faillite des implants ont accéléré l'introduction de diamètres de têtes de diamètres de plus en plus grands par les fabricants. Celle-ci est le résultat d'une conjoncture associant une demande pressante des chirurgiens et l'introduction de nouveaux matériaux (polyéthylène hautement réticulé et céramique de zircone). Les fabricants se sont ainsi adaptés à la demande du marketing et ont mis sur le marché des cupules à insert de plus en plus fins. Il est intéressant de noter que les modifications ont principalement porté sur le versant acétabulaire et non sur le versant fémoral. En effet, il n'y pas eu de modification des tiges et/ou des cônes morses pour d'adapter aux grands diamètres de tête. À l'heure actuelle, il existe peu de recul de ces nouvelles configurations et l'échec des têtes de grand diamètre de PTH MoM incite à une extrême prudence et tend à faire émettre des réserves sur les têtes de grand diamètre de l'autre couple dur-dur (CoC) et du PE hautement réticulé en très faible épaisseur. Il faut, de plus, garder en mémoire que les diamètres qui ont fait la preuve de leurs efficacités sont nettement plus petits que ceux couramment utilisés actuellement (22,2 et 28 mm pour le PE, 32 mm pour la céramique d'alumine et 28 mm pour la céramique composite). Il convient de bien maîtriser la connaissance de l'implant que l'on met en place et notamment l'épaisseur du métal-back afin d'estimer l'épaisseur de l'insert en fonction du diamètre de la tête. Une épaisseur de 6 mm d'insert reste le « gold standard » quel que soit le type de couple de friction choisi. En 2014, mis à part la configuration anatomique des RTH, implanter une tête de grand diamètre couplée à une tige fémorale implique de prendre un risque encore peu évalué d'échec (fixation acétabulaire, rupture de l'insert,…). Il apparaît donc déconseillé d'implanter des têtes de plus de 36 mm avec une PTH (quel que soit le couple de friction choisi). Pour les têtes CoC de plus de 36 mm, un recul plus important est indispensable avant « d'accepter une part d'inconnue pour nos patients » comme le disaient Triclot et Gouin [38]. Déclaration de conflit d'intérêts : J. Girard déclare être consultant pour les sociétés Smith and Nephew et Wright Medical Technology. 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