Babilou mag 4

Transcription

Babilou mag 4
MAGAZINE
Hiver 2012 / 2013- n° 4
Focus
Salariés-parents
et modes d’accueil,
l’enquête
Babilou bouge
Regards pédagogiques
L’accueil en
petite « famille »
Un projet
commun,
des valeurs fortes
Bienvenue
Édito
En 2013, le Groupe Babilou
fêtera ses 10 ans ! Que de
chemin parcouru ensemble
depuis la création de la
première crèche en 2003.
Aujourd’hui Babilou est le premier réseau de crèches d’entreprises
et de collectivités en France avec plus de 200 établissements et près
de 3 000 collaborateurs. Si nous avons grandi, c’est ensemble, grâce
à la confiance de nos clients et partenaires (CAF, Conseils Généraux)
et au travail de nos équipes. Et cette formidable aventure humaine,
sociale, entrepreneuriale s’est construite sur des valeurs fortes et
autour d’un projet d’entreprise fédérateur « Grandir Ensemble »,
ce dont nous sommes fiers.
Ce nouveau numéro de Babilou Magazine témoigne du dynamisme qui continue de nous animer à l’approche de cet anniversaire.
Un développement qui se poursuit, avec l’arrivée des crèches
d’Am Stram Gram au sein du réseau, la confiance de nouveaux
clients et l’ouverture de près de 30 nouvelles crèches cette année !
L’article dédié à notre politique des ressources humaines souligne
également la force de nos engagements et de nos efforts – quelque
650 personnes recrutées cette année ! Des créations de postes qui
sont structurées autour de trois axes forts que sont l’exigence de
qualité, une organisation de proximité et un accompagnement
individualisé, afin que chaque enfant trouve chez Babilou les moyens
de se développer et de grandir… avec nous.
Babilou innove également avec le lancement d’un magazine interne,
Regards croisés, destiné aux professionnels Petite Enfance du
Groupe, une publication semestrielle rédigée par et pour ces
mêmes professionnels.
Sommaire
Babilou bouge
Ressources humaines :
une identité, des valeurs
Quoi de neuf ?
L’actu petite enfance
Focus
Salariés-parents…
Babilou mène l’enquête
p. 4
p. 8
p. 10
La parole à…
CAF des Deux-Sèvres
Un projet innovant
pour les familles en difficultés
Ville de Cholet
Cholet, « amie des enfants »
Sogaris,
ou la logistique des berceaux p. 14
p. 16
p. 18
Regards pédagogiques
L’accueil en petite « famille » p. 20
L’éclairage de Christine Schuhl
p. 23
Dessine-moi
un métier
Médecin en crèche,
un rôle transversal
Ils l’ont dit…
pour de vrai !
p. 24
p. 26
Voilà, autant de messages positifs à partager avec vous en cette fin
d’année… en attendant la prochaine. Bonne lecture à tous !
RODOLPHE et ÉDOUARD CARLE
Fondateurs de Babilou
Le magazine de
3
Babilou bouge
Ressources humaines :
Une identité, des valeurs
Plus de 3 000 collaborateurs : la première force de Babilou c’est son capital humain !
Face à l’enjeu que représente la qualité d’accueil des jeunes enfants et de
leur famille, le Groupe a choisi de développer une politique des Ressources
Humaines de proximité, exigeante, dynamique et surtout porteuse de valeurs.
Valérie Bossard, Directrice des
Ressources Humaines
du Groupe Babilou
Matinée d’intégration et présentation du Projet d’Établissement
du Groupe Babilou. Des petits pas qui comptent…
4
Le magazine de
En pleine croissance, Babilou s’attache tout particulièrement à bâtir
une approche qualitative de ses
pratiques et de l’accompagnement
de ses salariés. Qualité, Proximité
et Développement sont ainsi les
trois maîtres-mots de la politique
Ressources Humaines du Groupe.
Les collaborateurs bénéficient d’une
approche qui place chacun au cœur
de la réussite collective et s’articule
autour de valeurs fortes : la Bienveillance, l’Engagement, l’Esprit
d’équipe, la Diversité et la Qualité !
Qualité, l’affaire de tous !
Babilou mobilise l’intégralité des
salariés autour d’un projet commun : « Grandir Ensemble », qui
positionne notamment la qualité
d’accueil des enfants et des familles
comme une exigence. Chacun est
porteur du projet dans son quotidien, à travers ses pratiques et ses
comportements.
Le dispositif de formation à destination des professionnels de
crèches vise à garantir et développer constamment cette qualité. Il
est pensé chaque année en collaboration entre les Directions des
Ressources Humaines et de la Petite
Enfance. Tous les profils de professionnels sont concernés.
De la sécurité à l’analyse des pratiques,
priorité à la qualité par et pour tous.
La proximité, pierre angulaire
du management
Encourager, responsabiliser et faire
grandir chaque collaborateur : Babilou a choisi pour cela de s’appuyer
sur un management de proximité.
Sur l’ensemble du territoire, chaque
crèche bénéficie ainsi de l’accompagnement d’une équipe dédiée,
composée :
• d’un coordinateur petite enfance,
• d’un responsable gestion,
• d’un référent ressources humaines.
Ce « trinôme », aux compétences
complémentaires, apporte une aide
précieuse aux directeurs de crèches.
Lien privilégié entre les équipes du
siège et les équipes en crèche, il
accompagne chaque structure sur
les problématiques rencontrées au
quotidien afin de faciliter le travail de
tous et de garantir la qualité d’accueil.
« Nous avons fait le choix de mettre
en place un management de proximité. En 2013, nous investissons
dans un programme de développement personnalisé des compétences
managériales pour nos directeurs de
crèche et managers siège » précise
Valérie Bossard, DRH du Groupe
Babilou.
L’accueil de qualité des enfants et de
leurs familles passe notamment par
le bien-être des salariés, lui-même
en lien avec la qualité d’accompagnement des équipes.
Pour cela, les équipes des Ressources
Humaines ont mis en place un référentiel managérial, et déploient un
important programme de formation associé. L’un des axes-clés du
management Babilou est le développement des salariés, et un accompagnement personnalisé de chacun
des collaborateurs.
Se développer pour
grandir ensemble
Babilou souhaite donner à chacun
les moyens de se développer et de
progresser. Chacun doit pouvoir évoluer dans un cadre qui lui permet
d’être reconnu dans son travail et
de développer ses compétences.
• É volutions de carrière : les
collaborateurs sont encouragés
à progresser au sein de l’entreprise. Les équipes sont accompagnées pour grandir, évoluer dans
leurs fonctions ou métiers. Ainsi,
près de 60 % des Coordinatrices
Petite Enfance chez Babilou sont
d’anciennes directrices de crèches.
• M obilité géographique : travailler le plus près possible de
chez soi ou dans une région que
Le magazine de
5
Babilou bouge
60 %
des coordinatrices
Petite Enfance
de Babilou sont
d’anciennes
directrices de crèches.
l’on a choisie, sont des éléments
souvent déterminants pour les
professionnels : « le nombre de
nos structures permet d’offrir à
nos salariés des opportunités de
mobilité. Réconcilier lieu de travail et lieu de résidence constitue
d’ailleurs l’un de nos axes forts »,
souligne Valérie Bossard.
• Formation continue : les parcours
professionnels chez Babilou sont
individualisés et soutenus dans
la durée par des programmes de
formation adaptés. Enrichir les
savoirs, les savoir-faire et les savoir-être passe également par des
temps d’échanges de pratiques et
des réunions entre professionnels.
• F ormation diplômante : en 2012,
Babilou a mis en place des promotions de Validation des Acquis de
l’Expérience (VAE), en s’appuyant
sur des personnes ressources
internes qui accompagnent et
préparent les candidats. La VAE
permet l’obtention d’un diplôme
ou d’un certificat de qualification,
sur la base d’une expérience professionnelle d’au moins 3 ans.
• Stage et apprentissage : en
2012, 15 apprentis auxiliaires
de puériculture et 30 stagiaires
éducateurs de jeunes enfants ont
été accueillis chez Babilou. Ils ont
bénéficié d’un accompagnement
personnalisé, avec un tuteur dédié.
Chaque mois, les nouveaux collaborateurs du Groupe Babilou participent à une matinée d’intégration,
animée par la Direction générale, la Direction Petite Enfance et la Direction des Ressources Humaines.
650 emplois créés en 2012
Le point de vue de…
Si la petite enfance est un secteur qui recrute,
elle peine à trouver du personnel qualifié. Pour Babilou,
la ligne directrice reste une approche qualitative :
• une sélection rigoureuse des professionnels qui
rejoignent le Groupe ;
• un taux d’encadrement cible supérieur à la
réglementation en vigueur dans les crèches ;
• l’implication de tous les salariés autour des cinq valeurs
du Groupe : la bienveillance, l’engagement, l’esprit
d’équipe, la diversité et la qualité.
Pourquoi avoir choisi le secteur de la petite
enfance ?
J’ai toujours été attirée par les métiers du secteur
social et de l’enfance, même s’il est toujours difficile
de savoir ce que l’on veut réellement faire quand on a
17 ans ! J’avais au départ l’idée d’être institutrice, mais
l’université ne m’attirait pas. Après le bac, j’ai passé
le concours pour intégrer une école d’éducatrice de
jeunes enfants. Cette formation de 3 ans m’a vraiment
permis de découvrir ma voie ! Je me suis aussi rendu
compte que l’accueil du jeune enfant est un vrai métier,
contrairement aux clichés qui peuvent parfois être
véhiculés sur cette activité.
Dans sa nouvelle campagne de recrutement, les trois axes
de la politique des Ressources Humaines sont ainsi mis en
avant :
• la priorité absolue donnée à la qualité d’accueil des
enfants et des familles ;
• un modèle de management basé sur la proximité ;
• de vraies possibilités de développement, d’évolution et
de mobilité professionnelle pour tous nos collaborateurs,
dans une volonté d’accompagnement individualisé.
Babilou souhaite donner à chacun les moyens
de se développer et de progresser pour garantir
le bien-être des salariés, des enfants et des familles.
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Le magazine de
Annonce de recrutement
du Groupe Babilou.
Quel a été votre parcours au sein du Groupe ?
En 2005, après avoir obtenu mon diplôme, je cherchais
un premier emploi. J’ai passé plusieurs entretiens avec
Babilou. Une semaine après, le Groupe me proposait
de rejoindre une crèche de 40 berceaux, qui était sur le
point d’ouvrir à Rueil-Malmaison. Après quelques mois,
Babilou m’a donné la possibilité d’épauler la directrice de
la crèche, qui m’a formée à la gestion administrative puis
au rôle de responsable pédagogique
l’année suivante. J’ai donc pu appréhender en interne les deux facettes
du métier de directrice adjointe de
crèche.
Dès mon arrivée chez Babilou, j’avais
précisé mon souhait de pouvoir un jour
travailler à Bordeaux, dont je suis originaire. En 2008, une crèche inter-entreprises
a ouvert dans cette ville et j’ai pu rejoindre cette
nouvelle structure en tant que directrice adjointe. Après
3 ans à ce poste, j’ai pris la direction de cette crèche.
Quelle est selon vous la spécificité de Babilou
en matière de ressources humaines ?
Dès le départ, Babilou m’a fait confiance et m’a vraiment
encouragée à progresser. Directrice de crèche est un
métier auquel je n’avais pas pensé étant plus jeune. Le
Groupe m’a donné la possibilité de relever ce challenge.
J’ai été soutenue et très entourée dans ce parcours et
je dois dire qu’en 7 ans, grâce à Babilou, ma vision de
l’accueil du jeune enfant a considérablement évolué.
Émilie
Chateau,
Directrice de
la crèche « L’île
aux oiseaux »
de Bordeaux
Le magazine de
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Quoi de neuf ?
91 %
La Caisse nationale des allocations familiales
(CNAF) a mis en place un nouvel outil :
le baromètre annuel de l’accueil du jeune
enfant. Présentée en janvier dernier, cette
première enquête nationale a été menée
auprès des familles et des établissements
d’accueil du jeune enfant. Selon cette étude,
le premier mode d’accueil reste l’un des deux
parents, suivi des assistant(e)s maternel(le)s
et des structures d’accueil. Parmi les familles
qui entreprennent des démarches pour
faire garder leur enfant, il s’agit, pour 52 %
d’entre elles, d’une inscription en crèche.
L’enquête a également mesuré l’adéquation
entre les souhaits initiaux des parents et le
mode d’accueil finalement retenu : pour les
familles qui souhaitent une place en crèche,
elle n’atteint pas 50 %. Le mode d’accueil
trouvé satisfait la plupart des parents (82 %
d’entre eux). Ce chiffre grimpe pour les
parents ayant trouvé une place en crèche :
91 % se déclarent « tout à fait satisfaits ».
70 % : tel est le pourcentage des entreprises
convaincues que les actions mises en place pour
mieux concilier vie familiale et vie professionnelle
contribuent à « motiver davantage les salariés ».
C’est ce que révèle la dernière étude* réalisée par
l’observatoire de la parentalité en entreprise (OPE).
Cependant seules 22 % des entreprises consultées
ont initié des formations de leurs responsables
sur ces problématiques à destination de leurs
responsables. Alors qu’aujourd’hui, 4 femmes sur
10 se sentent toujours stressées d’annoncer leur
grossesse à leur supérieur hiérarchique…
* Source : enquête réalisée par l’Observatoire de la parentalité
en entreprise (OPE) auprès de 329 entreprises signataires de la
charte de la parentalité en entreprise.
Babilou s’engage
en faveur de l’ICM
Depuis la rentrée 2011, le Groupe reverse à l’Institut du Cerveau et
de la Moelle Épinière (ICM), la totalité des bénéfices effectués sur
les albums de photographies proposés aux familles au sein de la plupart
des crèches Babilou. Situé à l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, l’ICM
est un centre de recherche de pointe en neurosciences. Sans équivalence dans le monde,
il réunit en un même lieu malades, médecins
et chercheurs. L’objectif est de permettre la
mise au point rapide de traitements pour les
lésions du système nerveux (Alzheimer, Parkinson, autisme, dépression, épilepsie, sclérose en plaques…) et de la moelle épinière
(paraplégie, tétraplégie…).
http://icm-institute.org
Le magazine de
Ce partenariat
national, portant
sur la réservation
de berceaux dans
le réseau 1001
Crèches, a débuté
son déploiement
progressif dans toute la France à
partir du mois de septembre. Pour
le Groupe EDF, l’objectif RH est de
taille, notamment en matière de
recrutement et de fidélisation des
collaborateurs.
© Lionel Pagès
… des parents sondés par
la Cnaf sont satisfaits
8
Ils nous ont rejoints
Parentalité en entreprise :
les chiffres parlent
Cergy se mobilise pour les tout-petits
La nouvelle crèche des Merveilles, troisième partenariat de Babilou avec la mairie de
Cergy a accueilli ses premiers bébés en janvier dernier. Très attendue par les habitants
du quartier des Hauts-de-Cergy, cette structure de 60 berceaux est gérée dans le cadre
d’une délégation de service public (DSP) d’une durée de vingt ans. Ce partenariat
a permis à la ville d’augmenter sa capacité d’accueil dans des délais courts, tout en
garantissant à ses habitants les mêmes conditions tarifaires que pour une crèche
municipale. Cette spacieuse crèche de 785 m² – imaginée, conçue et financée par
Babilou – est aussi à la pointe en matière d’environnement : elle dispose du label « Très
Haute Performance Environnementale » (mur végétalisé, pompe à chaleur, isolation,
orientation du bâtiment, ampoules basse consommation, gestes éco-responsables
inscrits dans le projet pédagogique…). Grâce aux efforts engagés par la ville de Cergy
en matière de petite enfance, plus d’un tiers des 0-3 ans sont désormais accueillis dans
des crèches collectives.
Air Liquide
a signé un
contratcadre avec
1001 Crèches afin de faciliter
l’accès en crèches d’entreprises
aux différentes entités du Groupe.
Depuis juin 2012, cinq entités
du Groupe réservent déjà un total
de 47 places pour leurs salariés :
Air Liquide S.A., Air Liquide France
Industrie, Air liquide Engineering,
Air Liquide Advanced
Technologies et Cryopal.
Un partenariat déjà fort et solide !
Am Stram Gram
avec Babilou !
Am Stram Gram a été pionnier,
depuis 2002, de la halte garderie
privée en France. En 2012, les trois
crèches parisiennes d’Am Stram
Gram ont rejoint le Groupe Babilou.
Les nouvelles familles y sont désormais accueillies comme dans les
autres crèches du réseau, c’est-àdire au barème CNAF, ce qui permet de leur proposer un berceau
aux mêmes conditions tarifaires
que dans une crèche municipale.
Des places sont également ouvertes
pour les entreprises…
Le magazine de
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Focus
Salariés-parents :
Babilou mène l’enquête
Une place en crèche d’entreprise… Quel impact sur la vie quotidienne et familiale
du parent ? Quels bénéfices éventuels pour la vie professionnelle du salarié ?
Quels avantages induits pour l’entreprise ? Des faits et des chiffres éloquents…
du nombre de crèches d’entreprises :
plus de 10 000 places réservées aux
sociétés pour les enfants de leurs salariés en 2011, participe aujourd’hui
significativement au développement
de cette offre d’accueil collectif.
L
e Groupe Babilou a présenté
en avril 2012 les résultats de
son enquête réalisée auprès
d’un échantillon de plus de 1 000
salariés-parents bénéficiaires d’une
place en crèche d’entreprise dans
plusieurs régions : parisienne, lyonnaise, secteur sud-ouest ou encore
Bretagne / Pays de Loire. 69 % des
répondants sont des mères avec une
moyenne d’âge de 34 ans, cadres
dans leur majorité ou agents de maîtrise (66 %), un tiers appartiennent
à la catégorie « employé-ouvrier ».
10
Le magazine de
La place en crèche permet
d’équilibrer la vie familiale
et la vie professionnelle
En France, les places en structures
collectives font cruellement défaut :
seul un enfant de moins de 3 ans sur
dix a accès à une place en crèche. Ce
mode de garde est pourtant privilégié par les familles pour les raisons
suivantes : qualité d’accueil et encadrement par des professionnelles de
la Petite Enfance, projet pédagogique
favorisant l’épanouissement et l’éveil
de chaque enfant. L’augmentation
Une organisation familiale
vraiment facilitée Tout d’abord, pour 74 % des répondants, ce service d’entreprise apparaît comme une solution idéale
pour simplifier la recherche de leur
mode de garde et donc permettre
de meilleures conditions de retour à
l’emploi pour la mère de famille. En
effet, souvent longue et fastidieuse,
cette recherche est source de stress
et s’apparente à un véritable parcours
du combattant : absence de places,
délais trop importants, éloignement
du domicile et /ou du lieu de travail…
autant d’obstacles qui compliquent
le retour de congé maternité.
Les femmes sont donc largement
majoritaires à dire que ce service a
favorisé leur retour à l’emploi et la
plupart des répondants (hommes et
femmes confondus) s’accordent à
reconnaître qu’il permet une bonne
conciliation de la vie familiale et de la
vie professionnelle en autorisant une
souplesse au quotidien.
Ensuite, l’offre réseau permet aux
familles de choisir entre un mode
d’accueil proche de leur lieu de travail
(74 %) ou de leur domicile (26 %) et
3 questions à
Cécile Trinquier
Responsable RH chez Solucom.
Pourquoi Solucom a souhaité réserver des
places en crèche aux enfants de ses salariés ?
Solucom est une société de conseil en management et
systèmes d’information qui comprend 1 200 collaborateurs. Notre population est très jeune (la moyenne d’âge
est de 32 ans) et nous avons donc beaucoup de jeunes
parents et de futurs jeunes parents… Dans notre secteur
d’activité, un véritable enjeu en ressources humaines est
de fidéliser des collaborateurs très courtisés par d’autres
cabinets de conseils et qui, également, envisagent parfois
de changer de métier après quelques années quand le
souhait de fonder une famille s’affirme.
Face à ce double enjeu d’un environnement fortement
concurrentiel et d’un métier exigeant, nous avons entamé
une réflexion interne sur la conciliation de la vie professionnelle et de la vie personnelle. en cherchant quelles
mesures concrètes pouvaient être mises en place ? Ceci
nous à amené à proposer des places en crèche aux
collaborateurs qui seraient intéressés.
Comment se passe le partenariat avec Babilou ?
L’option d’une crèche d’entreprise était délicate car
quantifier le nombre de collaborateurs susceptibles d’être
intéressés n’était pas simple. Nous avons donc été séduits
par la souplesse proposée par Babilou : retenir, au cas
par cas, des places dans des crèches inter-entreprises.
La première année, en 2008, Solucom a uniquement
90 % des répondants se disent satisfaits de la localisation de la crèche qui
permet une organisation équilibrée
entre les conjoints : 59 % des répondants (64 % des cadres et 51 % des
employés / ouvriers) disent partager
les allers-retours de l’enfant sur son
lieu d’accueil avec le conjoint et ce
quotidiennement pour la majorité
d’entre eux.
Enfin, la souplesse horaire est un facteur supplémentaire qui favorise la
conciliation de la vie familiale et de la
vie professionnelle du salarié-parent.
réservé des berceaux à la crèche de la Défense, proche
du siège ; mais nous avons vite pris conscience que
cette offre ne répondait pas aux besoins de tous les
collaborateurs, notamment ceux à forte mobilité géographique : l’offre réseau, qui offrait une plus grande
latitude de choix (proximité du domicile ou du lieu de
travail), nous a paru très adaptée. Qu’ils vivent à
Paris, en région ou encore en province, nous
pouvons ainsi en faire bénéficier tous nos
collaborateurs.
Nous apprécions également la logique
de partenariat dans laquelle s’inscrit
Babilou, qui nous a conseillés sur notre
démarche, de façon pertinente, sans nous
forcer la main et nous a accompagnés sur
nos actions de communication interne :
élaboration de plaquettes explicatives, organisation de réunions d’information…
Quel est votre ressenti en tant que DRH ?
Je trouve qu’il s’agit d’un beau succès car ce service est
très bien perçu, même par les collaborateurs qui n’en
bénéficient pas, car trop âgés ou trop jeunes : tous
en sont fiers et le reconnaissent comme un véritable
avantage. Plus de 75 % des salariés Solucom citent
spontanément le service de place en crèche comme
favorisant la conciliation de la vie professionnelle et de
la vie personnelle… avant tout autre point.
Le bilan global est donc très positif : l’augmentation
du nombre de places réservées au démarrage (22) et
aujourd’hui (33) l’illustre. La conclusion partagée par
notre management et l’équipe ressources humaines
est simple : ce service doit continuer à se développer.
Une majorité des répondants (82 %)
et de leurs conjoints (83 %) travaille
en effet à temps plein et utilise, pour
85 % d’entre eux, la crèche sur une
durée de 4 à 5 jours (seules 15 % des
familles ont recours à la crèche moins
de 4 jours par semaine). L’amplitude
horaire est considérée comme assez
large : 75 % des répondants estiment
que les horaires sont adaptés à leurs
besoins : 78 % laissent leurs enfants
plus de 9 heures par jour et ils sont
moins de 22 % à avoir une durée
d’accueil inférieure à 9 heures. •••
99 %
90
des familles sont satisfaites
de la localisation de
la crèche trouvée grâce
au réseau Babilou.
Le magazine de
11
Focus
96 %
des salariés-parents
sont moins stressés, plus
disponibles et plus souples
dans leur organisation
grâce à une place en crèche.
••• Mais ces réponses sont à moduler en fonction des catégories socioprofessionnelles : l’échantillon des
employés/ouvriers recourt au service
sur un temps d’accueil quotidien et une
durée hebdomadaire plus courts (26 %
font appel à un tiers, leur famille, contre
21 % pour l’ensemble des répondants)
et est davantage concerné par des
horaires atypiques (23 % contre 9 %
dans l’échantillon global).
Des bénéfices induits
également pour l’entreprise !
Les entreprises, soucieuses de favoriser la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle de leurs
79 %
des salariés pensent qu’une
place en crèche proposée
par leur entreprise est un
élément de fidélisation.
12
Le magazine de
salariés, sont de plus en plus nombreuses à prendre en considération
les contraintes liées au mode de
garde de leur personnel… Le service de crèche a une réelle incidence
sur l’implication professionnelle des
salariés-parents : 96 % des répondants se disent moins stressés, plus
souples dans leur organisation ou
plus disponibles contre seulement
4 % qui se considèrent plus productifs. Toutefois la hiérarchisation des
items varie en fonction du sexe et de
la région de résidence : les hommes
privilégient la souplesse de leur organisation professionnelle (29 %) et
ensuite seulement le stress (23 %)
tout comme les parents utilisant une
crèche en région.
La stabilité de cette place en crèche
diminue également l’absentéisme
selon 59 % des salariés-parents.
L es avantages observés
sont non seulement directs
mais aussi indirects
Ce service qui participe au bien-être
du personnel constitue également
une véritable démarche en faveur de
la parité en favorisant le retour de
la mère après son congé maternité
selon 82 % des répondants. 54 %
(hommes ou femmes) considèrent
qu’en l’absence de cette solution ils
auraient dû réduire leur activité ou
prendre un congé parental. Par ailleurs, 34 % des femmes (contre 26 %
de l’échantillon global) considèrent
qu’obtenir une place en crèche peut
avoir une influence positive sur leur
évolution de carrière.
La place en crèche constitue donc un
avantage non négligeable pour les
salariés-parents qui en bénéficient :
il s’agit d’un critère déterminant
dans le choix du futur employeur
pour 69 % des répondants (« oui,
un peu » pour 45 % et « oui, tout
à fait » pour 24 %) mais également
un frein à une éventuelle mobilité externe : 79 % des répondants
reconnaissent que cet avantage
concourt tout à fait (50 %) ou un
peu (29 %) à leur fidélisation à l’entreprise et ce plus particulièrement
dans la population des cadres.
Et enfin le dernier point très positif
pour la politique des ressources humaines est l’impact de ce service sur
l’image de l’entreprise : pour 49 %
des salariés l’image qu’ils avaient de
leur entreprise s’est améliorée grâce
à la place en crèche avec un résultat
plus élevé chez les cadres (56 %).
Le confort psychologique
Au-delà de ses avantages pratiques (facilitation dans
les premiers temps puis simplicité d’organisation au
quotidien), les critères prédominant chez la majorité
des parents disposant d’une place en crèche sont
la qualité et le professionnalisme de l’accueil réservé
à leur enfant et le fait de pouvoir le socialiser.
Cette hiérarchisation des critères se retrouve quelle
que soit la catégorie socio-professionnelle des
répondants.
Pour 95 % des salariés-parents, une place en crèche
est donc, avant tout, synonyme de sérénité et de
tranquillité d’esprit : les trois quarts des répondants
mettent en avant cet avantage, notamment dans
la population des cadres qui le citent à 81 %.
Cet item supplante les aspects organisationnels :
gain de temps (74 %) ou disponibilité (74 %).
Il apparaît donc indéniable, au regard de ces
différentes données, que le « service crèche »
améliore significativement le quotidien des familles.
3 questions à…
Nicolas
Barrier
DRH des établissements
Île-de-France de Renault (deux
crèches dédiées à Guyancourt).
Quelles sont les raisons principales
qui ont conduit Renault à réserver
des places en crèche pour les enfants
de ses salariés ?
Ce projet s’est inscrit dans le cadre d’une réflexion
autour de la qualité de vie au travail et des différentes
actions à mener pour améliorer l’équilibre entre la
vie professionnelle et la vie personnelle de nos salariés : refonte des horaires de travail, optimisation de
l’environnement professionnel…
La crèche correspond à un besoin de nos salariés
(nous recensons 550 naissances par an) et répond à
une véritable demande. La première structure a vu le
jour il y a 18 mois et la seconde il y a 6 mois.
Comment ce service est-il perçu par
vos salariés-parents ?
La perception est excellente : le retour de l’enquête réalisée
par Babilou le mesure très clairement. Tout d’abord, le
nombre de places en crèche proposées : 120 au total,
répond parfaitement à la demande. Par ailleurs, le taux
de satisfaction est très élevé sur les différents items proposés : projet éducatif mis en place, qualité du personnel
encadrant, aménagement de la structure d’accueil…
Votre avis en tant que DRH ?
Ce service est un réel investissement pour Renault
mais il est très positif : c’est une occasion de prise de
parole lors de différents événements (inaugurations,
anniversaires…) qui apporte de la fraîcheur et du
dynamisme à la vie de l’entreprise hors des contraintes
du quotidien. Cet impact positif sur l’image de l’entreprise est un facteur d’attractivité indiscutable lors
des recrutements et participe à la fidélisation de nos
salariés. Ce service est également un facteur d’égalité
professionnelle car il permet l’accès à l’emploi des
2 parents. Enfin, ces 2 crèches ont permis de créer de
l’emploi dans les 2 bassins : 40 postes au total, ce qui
est très positif pour la ville de Guyancourt.
Le magazine de
13
La parole à…
Caisse d’Allocations Familiales des Deux-Sèvres
Un projet innovant
pour les familles en difficulté
Dans le cadre du Plan espoir banlieue lancé en 2008 au niveau national, la CAF des
Deux-Sèvres a mis sur pied un projet expérimental et innovant. L’objectif : favoriser
l’accueil des enfants de familles en difficulté, tout en œuvrant pour leur insertion
sociale et professionnelle. Interview croisée entre trois acteurs du projet.
uel a été le point initial de
Q
ce projet ?
Sylvaine Carreira : En 2009, la
Caisse Nationale des Allocations
Familiales a lancé, dans le cadre
du Plan espoir banlieue, un appel
à projets : « initiatives innovantes
en matière d’accueil des jeunes
enfants dans les territoires politiques de la ville ». La CAF des
Deux-Sèvres a proposé de mener à
bien un projet dans un quartier de
Niort couvert par le Contrat Urbain
de Cohésion Sociale (CUCS), au
Sylvaine Carreira, conseillère technique
plus près des réalités de ce quartier.
enfance jeunesse à la CAF
des Deux-Sèvres
Cette expérimentation, réalisée
auprès d’une dizaine de familles
depuis septembre 2011, est à la croisée des chemins entre
l’accès aux modes d’accueil et l’insertion sociale et professionnelle. Plusieurs objectifs étaient recherchés : permettre
à ces familles fragilisées de pouvoir disposer d’une offre
de garde adaptée à leurs besoins et « démystifier » la
vision que ces parents pouvaient avoir de la crèche (souvent perçue comme un mode de garde inaccessible, alors
que les barèmes de la CAF s’adaptent aux revenus très
modestes). Il s’agissait aussi de mesurer les effets de cet
accompagnement, comme les bénéfices du temps collectif
pour les enfants (l’éveil, la socialisation) et le tremplin vers
une activité professionnelle pour les parents.
Comment s’est-il mis en place ?
SC : Nous avons confié la réalisation technique et le
suivi du projet au Centre socio-culturel du Parc, en lien
14
Le magazine de
avec le relais petite enfance géré par le CCAS de Niort.
Un travail en réseau s’est construit avec l’ensemble
des professionnels concernés : les crèches municipales
du quartier, le multi-accueil Babilou « Les Enfants du
Marais », ainsi que les travailleurs sociaux de la CAF,
du Conseil général, les associations d’aide à domicile,
le centre d’information sur le droit des femmes. Tous
se sont mis autour de la table pour plancher sur une
approche commune. Notre réflexion a également été
axée sur la formation. Les professionnels des structures
ont bénéficié d’une formation spécifique sur l’accueil de
l’enfant, délivrée par l’association « Pickler Lócsy ». En
parallèle, cette association a accompagné les travailleurs
Laurence Favrelière, éducatrice à la Maison départementale
de l’enfance La Tiffardière (service accueil
mères-enfants, pour des mamans connaissant
de grandes difficultés sociales)
sociaux sur l’échange de pratiques et la perception que
chaque acteur pouvait avoir de la famille.
Laurence Favrelière : Le service accueil mères-enfants
de la Tiffardière cherchait depuis longtemps une structure d’accueil pour les enfants. Nous avons dans un
premier temps rencontré les équipes de Babilou, dans
l’idée d’engager un vrai partenariat. Parallèlement à ces
discussions, le projet de mode de garde pour l’insertion
Une véritable dynamique de réseau
entre les partenaires sociaux et les
professionnels de la petite enfance.
porté par la CAF, dans le cadre du Plan Espoir Banlieue,
a vu le jour. Ce projet était l’un des outils éducatifs qui
nous manquaient. Avoir son enfant 24h/24 pouvait
être un vrai frein à l’insertion de ces jeunes femmes, à
la socialisation de leurs enfants et à une relation mèreenfant apaisée. Pour que ces mamans puissent s’ancrer
dans la société, des temps de séparation avec leurs
enfants sont essentiels.
Sylvie Pollet : La crèche « Les Enfants du Marais »
accueille dans le cadre de ce projet une dizaine d’enfants,
par l’intermédiaire de la Maison de l’Enfance La Tiffardière, (qui accueille des mères seules avec leurs enfants)
et du centre socio-culturel. Pour la grande majorité des
familles, c’est un accueil occasionnel qui est pratiqué.
Il faut donc que la crèche s’organise sur les créneaux
horaires disponibles de la semaine. Il faut aussi savoir
gérer l’urgence : nous avons par exemple accueilli l’enfant
d’une jeune maman en difficulté, arrivée par le biais du
Samu social.
Quel bilan en tirez-vous aujourd’hui ?
SC : Cette expérimentation, qui prend fin en décembre 2012, a permis de repérer les besoins de ce
quartier. Ce diagnostic va nous aider à mener une réelle
réflexion sur cet axe double « accueil des enfants / insertion professionnelle des parents » et à proposer des
solutions pour l’avenir. Notre but était aussi de créer
une véritable dynamique de réseau entre les partenaires
sociaux et les professionnels de la petite enfance. S’y sont
joints la Déléguée du Préfet en charge de la politique de
la Ville et le service cohésion sociale de la Communauté
d’Agglomération de Niort qui ont suivi avec intérêt la démarche. Il faut maintenant que cette dynamique perdure.
SP : Je dois dire que cette expérimentation a été très bien
perçue par toute l’équipe de la crèche, très impliquée
dans ce projet. C’est un travail très intéressant sur l’accueil
d’urgence et la diversité sociale. L’accompagnement de
ces mamans et de leurs enfants est un peu différent
de ce que nous connaissons habituellement (le temps
d’adaptation est par exemple plus long), mais lorsque la
confiance est gagnée, les échanges sont très riches. Les
enfants aussi se sont parfaitement bien adaptés. Cela a
aussi permis de construire une relation régulière avec le
centre socio-culturel.
LF : Cette expérimentation est vraiment très intéressante
et nous avons pu en constater les bénéfices : d’abord dans
la relation mère-enfant et ensuite dans les temps que ces
mamans, souvent très jeunes, ont pu libérer pour elles
(formation, sorties…). Au terme de cette expérimentation, notre objectif est de poursuivre ce partenariat avec
Babilou, sur le long terme.
Sylvie Pollet, directrice adjointe de la crèche Babilou
« Les Enfants du Marais »
Le magazine de
15
La parole à…
La ville de Cholet
Cholet, « amie des enfants »
Très active en matière de petite enfance, la ville de Cholet a engagé un
partenariat avec Babilou. Cinq berceaux ont été réservés au sein de la crèche
inter-entreprises « L’Autre Monde ». Entretien avec les acteurs du dossier…
Isabelle Leroy,
adjointe au maire
de Cholet,
en charge des
Solidarités,
de la Santé,
des Familles
et de l’Enfance
Quel est l’enjeu de
la politique petite
enfance dans la
dynamique de la
ville de Cholet ?
Première ville de
Maine-et-Loire à
être labellisée « ville
amie des enfants »,
Cholet place l’enfant et
son bien-être au cœur de
ses préoccupations. La petite
enfance est un axe fort de notre politique. La conciliation entre la vie familiale et la vie professionnelle est pour
nous une priorité, d’autant que le taux
d’activité des femmes est très élevé à
Cholet (près de 80 %).
Ces dernières années, notre capacité
d’accueil a été augmentée : plus de
40 places ont été créées, avec le souci
permanent de la qualité d’accueil. La
ville de Cholet a aussi cette volonté de
mener des actions innovantes, au plus
près des besoins des familles : nous
avons par exemple créé un jardin
d’enfants pour les 2-4 ans ; un point
info famille ; nous réfléchissons aussi
à l’aménagement d’horaires atypiques
dans des structures d’accueil.
Comment le projet de création
d’une crèche Babilou a-t-il été
accueilli ?
Bien avant que ce projet ne voie le
jour, de nombreuses rencontres ont été
organisées entre le Groupe Babilou et
nos services. Ces rencontres régulières
étaient essentielles pour nous, car la
politique petite enfance menée par la
Ville est une priorité, tout comme la
qualité des services offerts aux familles.
Lors de ces échanges, nous avons pu
percevoir le sérieux de la démarche
de Babilou, mais aussi cette volonté
partagée d’apporter un accueil de qualité aux jeunes enfants et une réponse
adaptée aux parents. Nous avons pu
vérifier que nos projets pédagogiques
étaient vraiment proches et s’orientaient autour des mêmes valeurs. Nous
avons aussi constaté la compétence,
la qualification des professionnels de
Babilou et observé leur travail sur les
implantations qui avaient pu être réalisées dans d’autres territoires. Autre
point important : dans ces échanges,
jamais je n’ai senti de démarche commerciale de la part de Babilou.
Pourquoi avoir souhaité
accompagner Babilou dans
cette implantation de crèche
inter-entreprises ?
Grâce aux échanges que nous avons
construits en amont du projet, c’est
vraiment dans un climat de confiance
que nous avons vu éclore cette crèche
inter-entreprises, dans laquelle nous
avons réservé 5 berceaux. Ce projet
s’implantait dans l’un des seuls secteurs géographiques de Cholet qui
n’était pas couvert en matière d’accueil
du jeune enfant. Il permettait donc
un maillage complet de notre territoire, afin d’apporter des réponses
adaptées et de proximité aux familles.
Nous avons aussi voulu montrer à nos
Premier partenariat dans le Maine-et-Loire
Située au cœur de la zone commerciale l’Autre Faubourg, la crèche interentreprises « L’Autre Monde » compte 30 places, pour des enfants âgés de
10 semaines à 4 ans. Trois formules d’accueil y sont proposées : régulier, occasionnel
ou d’urgence, avec la possibilité d’accueillir des enfants porteurs de handicap.
La ville de Cholet y a réservé 5 berceaux. Ces places sont attribuées aux familles
selon les mêmes critères et conditions tarifaires que pour une crèche municipale.
16
Le magazine de
partenaires que nous étions confiants
dans ce projet. Les Choletais savent
combien la Ville est attachée à la petite
enfance et à un accueil de qualité. Il
était tout à fait essentiel pour nous
de mettre en œuvre une cohérence
d’intervention et d’accompagnement
pour les familles.
Je pense également qu’en terme de
« philosophie » de l’accueil du jeune
enfant, la conciliation entre la vie familiale et la vie professionnelle ne doit pas
être qu’une priorité des collectivités.
Parce que l’accueil du jeune enfant
participe au bien-être des salariés, les
entreprises ont aussi le devoir de s’impliquer dans cette démarche, d’autant
qu’aujourd’hui elles sont accompagnées financièrement.
Quel bilan faites-vous de ce
partenariat ?
Un bilan très positif, car ce projet est
en cohérence avec notre politique
L’avis
des parents
Comment s’est
déroulée l’inscription de votre fils ?
En septembre 2010,
Enzo a fait son entrée
à la crèche « L’Autre
Monde », qui venait
tout juste d’ouvrir.
Nous avions effectué les démarches
auprès de la mairie
Enzo, 2 ans, entouré de ses parents
pour obtenir une
place, si possible dans
la crèche municipale où notre fils aîné avait été accueilli. Il n’y
avait pas de disponibilités dans cette crèche. La mairie nous a
donc proposé une place dans cette nouvelle structure Babilou,
que nous ne connaissions pas du tout.
Êtes-vous satisfaits de ce mode d’accueil ?
Nous avons été agréablement surpris ! Ce lieu est un vrai cocon
protecteur pour les tout-petits. L’accueil est très individualisé.
Chaque enfant dispose de son casier, de son porte-manteau
et même d’un cahier de vie, dans lequel on le voit évoluer à la
crèche et que nous prenons plaisir à enrichir pour raconter ce
qu’Enzo fait à la maison. Cela lui fera plein de souvenirs pour
plus tard ! D’autre part, les équipes prennent vraiment le temps
de nous écouter et de nous raconter chaque journée passée à
la crèche, ce que nous apprécions beaucoup.
d’accompagnement des familles.
C’est un partenariat qui s’inscrit
dans la durée avec cette crèche. Audelà des échanges quotidiens avec
Babilou (demandes des familles,
suivi des places etc.), nous avons
la volonté d’associer les équipes de
Babilou, et notamment la directrice
de la structure, dans le fonctionnement du service (commission petite
enfance, bilan contrat enfance jeunesse de la CAF…).
2 questions à…
Maëlle
Pinard
directrice de la crèche
« L’Autre Monde »
Quelles sont les caractéristiques de
cette crèche ?
Le multi-accueil est implanté dans le centre commercial « L’Autre Faubourg ». Je précise qu’il
n’est pas destiné uniquement aux enseignes
présentes dans le centre, mais à toutes les
entreprises qui souhaitent proposer une place
pour leurs salariés. La ville de Cholet y a réservé
5 places pour ses habitants.
Comment êtes-vous associée
à la ville de Cholet ?
En amont du projet, nous avons travaillé avec la
Ville afin d’agir en parfaite cohérence : nos contrats
d’accueil sont par exemple les mêmes que pour les
crèches municipales de la commune. Je suis en lien
régulier avec les services de la mairie. Je participe
notamment aux commissions d’attribution, à la
commission petite enfance qui établit un bilan de
l’année pour toutes les crèches de la commune, et
à d’autres événements comme le séminaire sur la
parentalité organisé par la communauté d’agglomération du Choletais, ou les Journées des droits
de l’enfant, qui ont lieu chaque année à Cholet.
Le magazine de
17
La parole à…
des parents avaient évolué et leurs
demandes de crèches concernaient
désormais des crèches différemment
réparties en Île-de-France. Avec son
réseau 1001 Crèches, le Groupe
Babilou nous a permis de répondre
à la demande accrue des salariés
en proposant, cette fois, des places
en crèches près de leurs domiciles !
Sogaris, ou
la logistique
des berceaux…
L’accès aux crèches du réseau
Babilou est-il un plus pour
vos salariés ?
Totalement, et nous sommes d’ailleurs obligés de limiter à deux le
nombre de berceaux accordés à
chaque foyer par souci d’équité
envers les autres salariés qui ne
pourraient pas accéder à cette
facilité. Nos salariés sont satisfaits
du service proposé par Babilou et
son réseau 1001 Crèches, même
si certaines remontées présentent
les dates fermetures des crèches du
Spécialisée en construction, location,
entretien et maintenance d’entrepôts
logistiques, Sogaris est une société
d’économie mixte dont le siège est situé à
Rungis (Val-de-Marne). Pour ses salariésparents, résidant dans toute l’Île-de-France,
concilier vies privée et professionnelle
peut exiger une véritable… logistique.
Marie-Hélène
Verdier,
Secrétaire
Général
de Sogaris
18
Le magazine de
Comment avez-vous rencontré
le Groupe Babilou ?
Il y a 5 ans, la population de nos
75 salariés, par ailleurs globalement équilibrée dans sa répartition
hommes/femmes, s’est singulièrement modifiée : une
vague de dépar t
d’« anciens » a été
compensée par
l’arrivée d’employés moins
âgés, souvent
en jeunes
ménages. Une
réflexion initiée
fin 2008 à la demande des représentants du comité d’entreprise nous a amenés à étudier
le dossier « politique familiale »
avec pour enjeu des inscriptions
en crèche dès la rentrée de septembre 2009. Outre la profitabilité de son activité, je pense que le
statut d’économie mixte de notre
entreprise, ouvert à une véritable
politique sociale, a influencé l’ad-
hésion de la direction à ce projet.
Surtout, ce dossier a bénéficié
d’une opportunité : l’ouverture de
la crèche Babilou de Thiais, dans
le centre commercial Belle Épine,
situé à 5 minutes de notre siège.
Immédiatement, 3 parents-salariés
ont manifesté leur souhait d’une
place dans cette crèche à proximité
de leur lieu de travail. Après étude
de coût, l’entreprise a donc pris
contact avec Babilou, et rapidement
un accord a été trouvé et maintenu
durant 3 ans, avec quelques fluctuations « naturelles » (nouvelles
naissances, retraits…), autour de
ces 3 berceaux.
Le réseau Babilou a-t-il
répondu à vos attentes ?
Complètement, et ce malgré une
complexification du problème. Fin
2011, en effet, l’entreprise a connu
une importante recrudescence de
naissances : la problématique de la
garde d’enfants prenait une tout
autre importance pour la rentrée
2012. Comme nous étions par
ailleurs confrontés à l’application
du plan égalité professionnelle
hommes/femmes, nous avons réfléchi à un plan d’actions favorisant
la parité. Cette coïncidence nous
a amenés à augmenter le nombre
de berceaux mis à disposition des
personnels et à répondre ainsi aux
3 questions à…
Sylvie D.,
maman d’Emmanuel (3 ans) et d’Alice (1 an)
Cette possibilité de
concilier vie privée et
vie professionnelle est
un vrai plus que nous
mettons en avant dans
notre politique RH et dans
notre bilan social.
besoins et demandes de nos salariés… Nous sommes du fait passé
de 3 à 5 berceaux, en augmentant
légèrement le formalisme engageant
le salarié (délais de prévenance de
3 mois avant prise d’effet de la place
en crèche, accord d’abandon du
contrat en cas de départ de l’entreprise…). Cependant, les demandes
Comment s’est déroulée l’inscription
de votre enfant dans cette crèche ?
Sogaris, l’un des plus importants acteurs économiques
du secteur, s’est rapproché de Babilou alors que notre
comité d’entreprise négociait des places en crèche avec la
direction. La conjonction était idéale ! Immédiatement,
3 salariés furent intéressés. Dernièrement, l’inscription de ma fille (c’est sa deuxième année) s’est très
bien passée. Mais je commence à bien connaître le
fonctionnement de la structure puisque mon premier
enfant y avait déjà été inscrit, à son ouverture, lors de
la rentrée 2009.
Quels sont les avantages pour vous
en tant que salariée ?
Tout d’abord, le coût : une place au prix d’une crèche
municipale est plus avantageuse que l’emploi d’une
réseau Babilou (1 semaine à Noël
et tout le mois d’août) comme une
contrainte… qui doit, je pense, se
retrouver dans d’autres structures
Petite Enfance. La satisfaction est
donc globalement élevée et je dois
dire que cette possibilité de concilier vie privée et vie professionnelle
est un vrai plus que nous mettons
en avant dans notre politique RH
et dans notre bilan social. Cependant, financer la réservation de
cinq berceaux n’est pas neutre. Cet
engagement, que je trouve exemplaire pour une entreprise de notre
taille, est aujourd’hui possible pour
Sogaris grâce à l’accompagnement
fiscal en place (déductibilité de la
charge à l’impôt société et crédit
d’impôt famille). Pour l’heure, qu’ils
soient hommes ou femmes, nos
salariés-parents bénéficiant de ce
partenariat avec Babilou peuvent
donc, comme nous, s’en réjouir.
nounou. Ensuite il est très pratique que cette
place soit à proximité de l’entreprise, notamment pour les parents qui comme
nous n’ont pas de crèches dans leur
quartier de résidence : se rendre à la
crèche exige juste un simple crochet
sur le trajet du travail ! Et puis il
est rassurant de savoir que l’enfant
est à côté, que l’on peut intervenir
rapidement en cas d’urgence… et de
pouvoir le retrouver rapidement après
la sortie du travail.
Et les avantages en tant
que maman ?
Comme nous préférions une solution de garde en
collectivité, qui permet de sociabiliser les enfants très
tôt, le choix a été simple et s’est avéré le bon. Les
enfants sont très entourés à la crèche et de nombreuses
activités sont animées par des professionnelles de la
petite enfance. Des activités auxquelles les parents
sont d’ailleurs parfois conviés, ce qui est très agréable.
Le magazine de
19
Regards pédagogiques
L’accueil en petite « famille »
Dans les crèches Babilou organisées en « petite famille », les enfants vivent
en sections d’âges mélangés. Ce mode de fonctionnement différent,
très présent dans l’Ouest de la France, satisfait les petits comme les grands.
Un peu comme à la maison
Bébés, marcheurs, futurs petits
écoliers… Fini le cloisonnement des
trois sections bébés/moyens/grands.
L’âge n’est plus un critère central dans
les crèches organisées en « petite
famille ».
Premier avantage : la stabilité. Les
années à la crèche s’effectuent tout
en douceur pour l’enfant, avec des
repères fixes : le même espace de vie,
les mêmes professionnels. Cet élément n’est pas anodin, car la notion
de « passage » dans la classe d’âge
supérieure à chaque nouvelle rentrée,
peut parfois être source d’inquiétude
surtout pour les parents (changement
de lieu, de lit, de rythme, de personnel
référent…).
Avant d’être autonome, chaque enfant passe par les étapes nécessaires
20
Le magazine de
à son développement. Il les effectuera
plus ou moins vite par rapport à ses
petits camarades. Par exemple, un
enfant peut être encore « petit » pour
le sommeil, réclamant deux siestes
quotidiennes et déjà « grand » pour
les repas, en mangeant tout seul.
L’organisation en
petite famille permet
d’encourager la
communication « petitsgrands/grands-petits ».
La petite famille génère beaucoup
moins de comparaisons entre enfants
du même âge. Les professionnels
veillent à ce que chacun évolue à
son rythme, selon ses besoins et son
propre développement.
Dans une unité d’âges mélangés,
on partage les espaces : jeux, repos,
repas. Mais cela ne signifie pas être
ensemble en permanence ! L’espace
et le temps sont organisés de telle
sorte que chaque enfant ait à la fois
des moments d’intimité, des moments
d’échanges avec des enfants de son
âge et des temps collectifs.
La richesse des échanges
entre les enfants
L’organisation en petite famille permet d’encourager la communication
« petits-grands/grands-petits ». Qu’il
ait 5 mois, 1 an ou 2 ans, chaque
enfant y trouvera son intérêt. Il parviendra aussi à mieux percevoir ses
propres progrès.
Un bébé évoluant aux côtés des plus
grands, pourra, s’il en éprouve le
besoin, observer et s’imprégner de
leurs activités. De leur côté, les grands
adorent se sentir confortés dans leur
rôle de « grands », sous le regard des
bébés. Ils éprouvent l’envie de les tirer
vers le haut, de les aider. Et pourquoi
pas, de prendre plaisir à retrouver les
jeux des tout-petits !
Ces échanges sont particulièrement
utiles dans l’acquisition et le développement du langage. Très tôt, on
remarque que l’enfant acquiert la
faculté d’adapter son vocabulaire
en fonction de ses interlocuteurs :
adultes, bébés, enfants de son âge.
Vivre au quotidien avec des enfants
d’âges différents est aussi un bon
moyen d’intégrer des notions toutes
simples et pourtant essentielles :
le respect des autres, la confiance
en soi.
progrès et de l’accompagner jusqu’à
l’entrée à l’école !
Cette stabilité se construit aussi
dans la relation avec les parents : les
rapports peuvent s’établir dans la
confiance, sur le long terme.
Une gestion simplifiée
L’organisation en petite famille offre
une certaine souplesse dans la gestion des berceaux. C’est un mode de
fonctionnement moins contraignant,
en particulier sur les âges susceptibles
d’être accueillis dans la crèche : un
enfant d’un an qui quitte la structure
n’est pas obligatoirement remplacé par
un enfant de la même classe d’âge.
La « petite famille » est donc particulièrement adaptée aux multi-accueils,
qui mêlent accueil occasionnel et accueil régulier, ou aux micro-crèches.
On observe que ce mode de fonctionnement est encore peu développé en
région parisienne, où les besoins des
familles s’orientent majoritairement
vers un accueil régulier, à temps plein.
Une méthode de travail enrichissante pour les professionnels
Les professionnels de la petite enfance
évoluant au sein de la « petite famille » côtoient l’ensemble des classes
d’âges, tout au long de l’année. Leurs
journées sont donc rythmées par un
travail varié et dynamique, avec des
activités très différentes.
D’autre part, le personnel encadrant
est lié à un même groupe d’enfants
sur une longue période. C’est un atout
supplémentaire pour ces professionnels car il est très valorisant de voir
grandir chaque enfant, de suivre ses
Des fratries réunies
Le multi-accueil « Pomme d’api » à Plouay (Morbihan),
accueille des enfants de 2 mois et demi à 6 ans, en
petite famille. Des fratries se retrouvent donc dans le
même espace de vie. Par exemple certains enfants, déjà
à l’école, retrouvent avec plaisir la crèche le mercredi et
peuvent câliner leurs petits frères ou petites sœurs !
Le magazine de
21
L’éclairage de Christine Schuhl
L‘accueil dit en
« petite famille »
Le point de vue de…
L’imagin’R à l’aéroport de Toulouse-Blagnac, Brind’ille au centre hospitalier privé de SaintGrégoire : ces deux structures – fonctionnant sur une large amplitude horaire (6 h 30 à 20 h,
et même 21 h 30 pour Brind’ille) – ont choisi l’organisation en petite famille. Explications.
Lorsque les choix pédagogiques d’une institution s’organisent
autour d’un accueil d’enfants d’âges mélangés, il est commun de parler
d’accueil en petite famille. Quels en sont alors les avantages et les limites ?
P
Julie Cloarec, directrice du multi-accueil Brind’ille
Joëlle Ragot, directrice de la crèche L’imagin’R
Pourquoi avoir opté pour ce fonctionnement ?
Julie Cloarec : Nous accueillons des enfants dont les
parents travaillent en milieu hospitalier (horaires décalés,
plannings tournants et multiples). Cela signifie que d’une
journée à l’autre, et même au cours de la journée, les
groupes d’enfants changent. Nous avons donc mis en
place une organisation souple et adaptée à ces besoins,
avec deux unités d’âges mélangés.
Joëlle Ragot : À l’ouverture de la crèche, nous avions
une capacité de 20 berceaux. Cette organisation en inter-âges nous a semblé
plus adaptée à ce petit
nombre de berceaux.
C’était aussi un objectif pédagogique. Nous
souhaitions pouvoir
rassembler des fratries
au sein de la crèche, ce
qui est possible avec
l’organisation en petite
famille.
apprennent ensemble des valeurs fortes : le respect, le
partage… En revanche, il est essentiel que la structure
dispose d’espaces nécessaires pour des activités séparées. Il faut aussi laisser à l’enfant la capacité de pouvoir
évoluer en fonction de son âge.
Du côté des professionnels, nos équipes sont très heureuses de travailler en inter-âges. Jusqu’à l’entrée à
l’école, la confiance s’établit sur la durée entre nos
équipes et les familles. Varier les groupes d’âges durant
l’année permet aussi de prendre davantage de recul et
sans doute d’éviter l’écueil de la routine.
Julie Cloarec : J’y vois plusieurs intérêts majeurs pour
l’enfant. Côtoyer des âges différents permet d’encourager l’éveil et tout simplement d’apprendre la vie en
groupe. Second avantage de taille : selon les souhaits
des parents, des frères et sœurs peuvent être accueillis
dans la même unité.
Autre intérêt : la variation des rythmes au quotidien, avec
des temps en groupe et des temps plus calmes. Cela
nécessite de bien penser en amont la disposition des
locaux. Au cours de leurs journées, les petits apprennent
à gérer ces différences d’intensité, qui sont finalement
le reflet de la vie. Sur le plan pédagogique enfin, ce dispositif permet d’être très à l’écoute du développement
de chaque enfant et de mieux suivre ses acquisitions. Il
n’est pas contraint par exemple de changer de section
d’âge supérieur et de professionnels chaque année.
elon vous, quels en
S
sont les avantages ?
Joëlle Ragot : Des
liens se créent entre les
grands et les petits. Ils
22
Le magazine de
ierre, du haut de ses deux ans et demi, aide le
petit Léo à retirer ses chaussons pour pouvoir
jouer dans la piscine à balles. Marie a bien vu
Léna pleurer sur le tapis, elle lui apporte son doudou pour
calmer son chagrin… Petites scènes de la vie quotidienne
d’une structure d’accueil où les plus grands vont spontanément aider les plus petits et où ces plus petits vont
observer ce que font les plus grands. De la solidarité, à
l’observation de l’autre, de la surprise à l’imitation, petits
et grands apprennent à s’émerveiller ensemble et même
à faire très rapidement quelques bêtises ! La complicité
se met en place sans poser de problème et ces petits
groupes d’enfants d’âges mélangés offrent une diversité
pédagogique et une prise en charge très enrichissante
pour les professionnels. Bien que la présence des plus
grands puisse parfois inquiéter quelque peu les parents
des plus jeunes, il est facile de se rendre compte que
cette inquiétude n’est bien souvent qu’une impression
d’adulte (si légitime soit-elle).
Quelques conditions s’imposent malgré tout
Comme dans tous les choix pédagogiques, certaines
limites s’imposent, pour rendre possible et bienveillant
le quotidien de l’enfant. Le nombre d’enfants ainsi que
la répartition des âges sont des critères très importants
pour construire une véritable dynamique cohérente et
sécurisante pour l’enfant. Il semble difficile de créer
un projet d’accueil en petite famille pour des groupes
dépassant les 12 enfants. La gestion des enfants et la
réponse à chaque besoin étant trop compliqué dans la
réalité du quotidien.
Bien plus, les aménagements des espaces de vie doivent
se penser dans leurs plus petits détails pour qu’ils puissent
se moduler à certains moments de la journée et préserver tant les plus petits que les activités des plus grands.
Enfin, il est très important de pouvoir offrir des espaces de
sommeil différenciés pour les plus petits et les plus grands
car leurs rythmes ne sont que très peu compatibles.
Apprendre à travailler avec des âges différents
Ces accueils offrent cependant aux professionnels une
grande richesse dans la prise en charge de l’enfant. Les
soins du tout-petit peuvent être suivis par des situations
d’apprentissage plus précis auprès des plus grands. Le
nursing côtoie l’éducatif, ce qui ouvre sur une diversité
pédagogique très intéressante pour le professionnel.
Moins de lassitude et davantage de projets semblent
maintenir les équipes dans des questionnements sans
cesse renouvelés. Une tendance qui ouvre sur le respect
de l’accueil en petits groupes où la découverte de l’autre
peut vraiment prendre tout son sens.
Journées petite enfance 2013
Formation pour les professionnels de la petite
enfance, coordonnée et animée par Christine Schuhl
« Le tout-petit au cœur de l’aménagement »
• Les aménagements au service des compétences de
l’enfant
• L’aménagement des espaces de jeux au centre des
pratiques professionnelles
• Ces astuces pédagogiques qui nous accompagnent
1er semestre 2013 : Nantes (14 février), Paris (25 mars),
Lyon (8 avril), Palavas, (16 mai), Avignon (4 juin).
Pour toute information :
www.journee-petite-enfance.fr
E-mail : [email protected]
© Guylène Pinto - guylenepinto.wordpress.com
Regards pédagogiques
Christine Schuhl est formatrice et intervenante auprès des professionnels de la petite enfance. Rédactrice en chef de la revue professionnelle Métiers de
la Petite Enfance, elle a également signé plusieurs ouvrages, dont Vivre en crèche : remédier aux douces violences (éd. Chronique Sociale).
Le magazine de
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Dessine-moi un métier
Médecin en crèche :
un rôle transversal
L
• un rôle en amont
Le premier rôle du médecin en
crèche est d’effectuer les visites d’admission des enfants. Il a ici un rôle préventif de détection des troubles, fondé sur
l’observation. Ces difficultés peuvent être
d‘ordre médical, social ou psychologique et
la mission du médecin est d’accompagner
les familles et de les réorienter vers les bons
interlocuteurs.
Le médecin veille
également à l’accueil des enfants
porteurs de handicaps ou de maladies chroniques. Le
cas échéant, il, met
en place un PAI (protocole accueil individualisé) en lien
avec le médecin traitant de l’enfant,
la directrice et les parents. Il peut
également participer à des réunions de synthèse avec les différents intervenants extérieurs
pour échanger sur l’évolution de
24
Le magazine de
Quel a été votre parcours ?
J’ai commencé par exercer en ville en tant que remplaçante, puis j’ai été médecin de PMI : responsable du secteur du Val-Fourré à Mantes la Jolie en tant que médecin
territorial. J’ai ensuite exercé pendant 10 ans en crèche
à Versailles et parallèlement, j’ai fait une formation de
formateur. Arrivée il y a 3 ans et je suis devenue médecin
référent du Groupe Babilou en avril 2011.
Pouvez-vous nous décrire votre fonction ?
Tout d’abord, j’assure la coordination des médecins :
je participe au processus de recrutement puis à leur
intégration, je les accompagne et je suis leur interlocuteur dans l’exercice de leurs missions.
Je veille à ce qu’il y ait une harmonisation des pratiques
au sein du Groupe : un protocole médical unique,
révisé chaque année, a été élaboré pour toutes les
structures Babilou.
Parallèlement à cela, il m’arrive de réaliser la visite médicale des enfants de moins de 4 mois, valider et mettre
en œuvre les PAI (protocole d’accueil individualisé) et
d’assurer le suivi des situations préoccupantes.
Quels sont les principaux projets que vous avez
mis en place ?
Cette année, nous avons mis en place la Cellule d’Informations Préoccupantes en collaboration avec la
Directrice de la Petite Enfance, Dominique Boursier,
et la coordinatrice pédagogique, Christine Lanternier.
Cette cellule a pour mission de recueillir toutes les
informations préoccupantes de quelque nature que
ce soit : notre rôle est d’accompagner les équipes de
direction dans la conduite à tenir et de les aider à
prendre du recul. Le nouveau projet qui sera mené
l’année prochaine consistera à définir un protocole
pour l’accueil des enfants porteurs de handicap.
Jeanne Payen
Médecin généraliste, Jeanne Payen est arrivée
dans le Groupe Babilou en 2008, où elle occupe
aujourd’hui le poste de Médecin Référent. Sa
mission ? Garantir, impulser et contrôler dans
les domaines sanitaire, médical et paramédical.
Un métier de prévention, d’accueil et d’écoute… Explications.
es missions du médecin en crèche sont réglementées par le décret du 20 février 2007 qui stipule
que les établissements et services d’accueil des
enfants de moins de 6 ans doivent s’assurer du concours
régulier d’un médecin spécialiste ou compétent, qualifié
en pédiatrie, ou à défaut de celui d’un médecin généraliste possédant une expérience particulière en pédiatrie
dénommé médecin de l’établissement ou du service.
Chez Babilou, le médecin est présent un
certain nombre d’heures en fonction
du nombre de berceaux : 8 heures
par mois pour 60 berceaux.
Mais je suis également garante
de l’accompagnement paramédical dans les structures
du Groupe Babilou : je veille à
la diffusion et à l’application
des campagnes de prévention
en cas d’épidémie et je coordonne toutes les actions de santé
publique dans les crèches via les
infirmières.
Enfin, j’effectue un travail important en
transversal avec la Direction de la Petite Enfance,
la Direction des Opérations et les Ressources
Humaines et je travaille régulièrement avec les médecins des PMI.
C’est un poste très polyvalent qui pour le moment ne
couvre géographiquement que l’Île-de-France mais
qui est appelé à s’étendre aux régions.
3 questions à…
l’enfant, les activités et outils à mettre en place… Il doit
également veiller à l’application des mesures préventives
d’hygiène générale et des dispositions à prendre en cas
de maladies contagieuses et d’épidémies. Chez Babilou,
les médecins des différentes structures se réunissent
3 fois par an pour définir les protocoles médicaux dans les
situations d’urgence, réfléchir à différentes thématiques
ou participer à des formations.
• un rôle de formation
Le médecin forme en continu les professionnels et
les équipes aux protocoles médicaux, et
aux gestes d’urgence.
• un rôle d’accueil
et d’écoute auprès
des équipes
Directrice, psychologue, puéricultrice et médecin se concertent en
permanence et veillent à la qualité
de l’accueil de chaque enfant. Le
médecin peut être amené à
échanger avec l’équipe
sur d’éventuels problèmes qu’il aurait
pu déceler et est
responsable de
l’enfance en danger
auprès des familles :
le médecin est toujours
disponible pour répondre aux
interrogations des familles, il
apporte un regard extérieur,
une aide et des conseils et peut
également participer à des réunions de parents.
Jeanne
Payen,
Médecin
Référent de
Babilou
2012 : des garanties de sécurité complémentaires
Répondant aux obligations légales de la loi du 5 mars 2007 préconisant le renforcement
de dispositifs d’alerte et d’évaluation des risques de danger pour l’enfant, le Groupe
Babilou a instauré une Cellule d’Information Situations Préoccupantes, dénommée
CISP-Babilou, placée sous la responsabilité conjointe de Jeanne Payen, médecin référent,
de Dominique Boursier, directrice de la Petite Enfance et de Christine Lanternier,
responsable pédagogique d’Île-de-France. Elle traite les informations et observations
relevant de la protection de l’enfance qui lui sont transmises par les directeurs de crèches,
après dialogue avec d’autres personnes ressources (médecin, psychologue, coordinateur).
La CISP-Babilou, peut transmettre certains cas à la CRIP (cellule d’information préoccupante
du département) bien sûr dans l’intérêt de l’enfant mais aussi dans celui des professionnels
de terrain parfois confrontés à des situations chargées émotionnellement.
Le magazine de
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Ils l’ont dit… pour de vrai !
Chadène (3 ans) explique que
Noé, 3 ans, revient
d’une activité cuisine.
Une professionnelle lui
demande ce qu’il a mis dans
son gâteau et il répond :
« Mes mains !»
Narjis
2 ans et demi,
en pleine discussion avec ses
copains : « Les garçons ont des
zizis, les filles des seins animés. »
sa maman a allumé les radiateurs
car il fait froid : « Maman, elle a
un gladiateur à la maison.
Il est chaud ! »
Au retour
d’une rencontre
intergénérationnelle
au sein de la maison de
retraite, une professionnelle
demande : « Où étiez-vous ? »
« Chez les papis et mamies de
retraite !» répond
,
3 ans.
Au menu : salade de
fruits rouges. Lisa la dévore
et demande « encore des fruits
rouges ».
lui répond :
« Pff, n’importe quoi, ce sont des
fruits noirs ! »
Maxime
Toni
Noah
regarde la carte
à chanter qui représente un éléphant
et une toile d’araignée et dit :
« C’est l’éléphant et la poêle d’araignée. »
Sophia,
2 ans et 5 mois, est
allée chez le médecin hier soir. Une
professionnelle lui demandant ce qu’a dit
le médecin se voit répondre : « Rien, il m’a
donné une sucette
et puis il m’a réparée. »
Contacts
Babilou Magazine est une publication éditée par Babilou,
24, rue du Moulin des Bruyères - 92400 Courbevoie - Tél. : 01 41 49 96 50
Directeur de la publication : Rodolphe Carle • Directeurs de la rédaction :
Olivier Bret, Gwenola Roger • Rédacteur en chef : David Kuhn • Rédaction :
Élodie d’Athis, Isabelle Litty • Coordination éditoriale : Frédéric Rideau •
Secrétariat de rédaction : Gwenaëlle Langlais • Directeur artistique : Matthieu
Rondeau • Conception et mise en pages : agence ipanema (Laurence Baudu)
www.agence-ipanema.fr • Crédits photos : couverture : Shutterstock / Nadejda V.
Kulagina ;Olivier Gascoin (www.photosdumonde.com) p. 10, 13, 18, 20, 22.
• Ont collaboré à ce numéro : Valérie Bossard, Florence Caillet, Véronique Delestre,
Christine Lanternier, Caroline Leix, Gaëlle Herroux, Claire Hubert, Jeannne Payen,
Nathalie Servier, Alice Teyssedou. Merci à Christine Schuhl pour sa collaboration.
Imprimé dans l’Union européenne. ISSN 2109 – 0130 • Dépôt légal : décembre 2012.
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Le magazine de

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