Babilou mag 4
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Babilou mag 4
MAGAZINE Hiver 2012 / 2013- n° 4 Focus Salariés-parents et modes d’accueil, l’enquête Babilou bouge Regards pédagogiques L’accueil en petite « famille » Un projet commun, des valeurs fortes Bienvenue Édito En 2013, le Groupe Babilou fêtera ses 10 ans ! Que de chemin parcouru ensemble depuis la création de la première crèche en 2003. Aujourd’hui Babilou est le premier réseau de crèches d’entreprises et de collectivités en France avec plus de 200 établissements et près de 3 000 collaborateurs. Si nous avons grandi, c’est ensemble, grâce à la confiance de nos clients et partenaires (CAF, Conseils Généraux) et au travail de nos équipes. Et cette formidable aventure humaine, sociale, entrepreneuriale s’est construite sur des valeurs fortes et autour d’un projet d’entreprise fédérateur « Grandir Ensemble », ce dont nous sommes fiers. Ce nouveau numéro de Babilou Magazine témoigne du dynamisme qui continue de nous animer à l’approche de cet anniversaire. Un développement qui se poursuit, avec l’arrivée des crèches d’Am Stram Gram au sein du réseau, la confiance de nouveaux clients et l’ouverture de près de 30 nouvelles crèches cette année ! L’article dédié à notre politique des ressources humaines souligne également la force de nos engagements et de nos efforts – quelque 650 personnes recrutées cette année ! Des créations de postes qui sont structurées autour de trois axes forts que sont l’exigence de qualité, une organisation de proximité et un accompagnement individualisé, afin que chaque enfant trouve chez Babilou les moyens de se développer et de grandir… avec nous. Babilou innove également avec le lancement d’un magazine interne, Regards croisés, destiné aux professionnels Petite Enfance du Groupe, une publication semestrielle rédigée par et pour ces mêmes professionnels. Sommaire Babilou bouge Ressources humaines : une identité, des valeurs Quoi de neuf ? L’actu petite enfance Focus Salariés-parents… Babilou mène l’enquête p. 4 p. 8 p. 10 La parole à… CAF des Deux-Sèvres Un projet innovant pour les familles en difficultés Ville de Cholet Cholet, « amie des enfants » Sogaris, ou la logistique des berceaux p. 14 p. 16 p. 18 Regards pédagogiques L’accueil en petite « famille » p. 20 L’éclairage de Christine Schuhl p. 23 Dessine-moi un métier Médecin en crèche, un rôle transversal Ils l’ont dit… pour de vrai ! p. 24 p. 26 Voilà, autant de messages positifs à partager avec vous en cette fin d’année… en attendant la prochaine. Bonne lecture à tous ! RODOLPHE et ÉDOUARD CARLE Fondateurs de Babilou Le magazine de 3 Babilou bouge Ressources humaines : Une identité, des valeurs Plus de 3 000 collaborateurs : la première force de Babilou c’est son capital humain ! Face à l’enjeu que représente la qualité d’accueil des jeunes enfants et de leur famille, le Groupe a choisi de développer une politique des Ressources Humaines de proximité, exigeante, dynamique et surtout porteuse de valeurs. Valérie Bossard, Directrice des Ressources Humaines du Groupe Babilou Matinée d’intégration et présentation du Projet d’Établissement du Groupe Babilou. Des petits pas qui comptent… 4 Le magazine de En pleine croissance, Babilou s’attache tout particulièrement à bâtir une approche qualitative de ses pratiques et de l’accompagnement de ses salariés. Qualité, Proximité et Développement sont ainsi les trois maîtres-mots de la politique Ressources Humaines du Groupe. Les collaborateurs bénéficient d’une approche qui place chacun au cœur de la réussite collective et s’articule autour de valeurs fortes : la Bienveillance, l’Engagement, l’Esprit d’équipe, la Diversité et la Qualité ! Qualité, l’affaire de tous ! Babilou mobilise l’intégralité des salariés autour d’un projet commun : « Grandir Ensemble », qui positionne notamment la qualité d’accueil des enfants et des familles comme une exigence. Chacun est porteur du projet dans son quotidien, à travers ses pratiques et ses comportements. Le dispositif de formation à destination des professionnels de crèches vise à garantir et développer constamment cette qualité. Il est pensé chaque année en collaboration entre les Directions des Ressources Humaines et de la Petite Enfance. Tous les profils de professionnels sont concernés. De la sécurité à l’analyse des pratiques, priorité à la qualité par et pour tous. La proximité, pierre angulaire du management Encourager, responsabiliser et faire grandir chaque collaborateur : Babilou a choisi pour cela de s’appuyer sur un management de proximité. Sur l’ensemble du territoire, chaque crèche bénéficie ainsi de l’accompagnement d’une équipe dédiée, composée : • d’un coordinateur petite enfance, • d’un responsable gestion, • d’un référent ressources humaines. Ce « trinôme », aux compétences complémentaires, apporte une aide précieuse aux directeurs de crèches. Lien privilégié entre les équipes du siège et les équipes en crèche, il accompagne chaque structure sur les problématiques rencontrées au quotidien afin de faciliter le travail de tous et de garantir la qualité d’accueil. « Nous avons fait le choix de mettre en place un management de proximité. En 2013, nous investissons dans un programme de développement personnalisé des compétences managériales pour nos directeurs de crèche et managers siège » précise Valérie Bossard, DRH du Groupe Babilou. L’accueil de qualité des enfants et de leurs familles passe notamment par le bien-être des salariés, lui-même en lien avec la qualité d’accompagnement des équipes. Pour cela, les équipes des Ressources Humaines ont mis en place un référentiel managérial, et déploient un important programme de formation associé. L’un des axes-clés du management Babilou est le développement des salariés, et un accompagnement personnalisé de chacun des collaborateurs. Se développer pour grandir ensemble Babilou souhaite donner à chacun les moyens de se développer et de progresser. Chacun doit pouvoir évoluer dans un cadre qui lui permet d’être reconnu dans son travail et de développer ses compétences. • É volutions de carrière : les collaborateurs sont encouragés à progresser au sein de l’entreprise. Les équipes sont accompagnées pour grandir, évoluer dans leurs fonctions ou métiers. Ainsi, près de 60 % des Coordinatrices Petite Enfance chez Babilou sont d’anciennes directrices de crèches. • M obilité géographique : travailler le plus près possible de chez soi ou dans une région que Le magazine de 5 Babilou bouge 60 % des coordinatrices Petite Enfance de Babilou sont d’anciennes directrices de crèches. l’on a choisie, sont des éléments souvent déterminants pour les professionnels : « le nombre de nos structures permet d’offrir à nos salariés des opportunités de mobilité. Réconcilier lieu de travail et lieu de résidence constitue d’ailleurs l’un de nos axes forts », souligne Valérie Bossard. • Formation continue : les parcours professionnels chez Babilou sont individualisés et soutenus dans la durée par des programmes de formation adaptés. Enrichir les savoirs, les savoir-faire et les savoir-être passe également par des temps d’échanges de pratiques et des réunions entre professionnels. • F ormation diplômante : en 2012, Babilou a mis en place des promotions de Validation des Acquis de l’Expérience (VAE), en s’appuyant sur des personnes ressources internes qui accompagnent et préparent les candidats. La VAE permet l’obtention d’un diplôme ou d’un certificat de qualification, sur la base d’une expérience professionnelle d’au moins 3 ans. • Stage et apprentissage : en 2012, 15 apprentis auxiliaires de puériculture et 30 stagiaires éducateurs de jeunes enfants ont été accueillis chez Babilou. Ils ont bénéficié d’un accompagnement personnalisé, avec un tuteur dédié. Chaque mois, les nouveaux collaborateurs du Groupe Babilou participent à une matinée d’intégration, animée par la Direction générale, la Direction Petite Enfance et la Direction des Ressources Humaines. 650 emplois créés en 2012 Le point de vue de… Si la petite enfance est un secteur qui recrute, elle peine à trouver du personnel qualifié. Pour Babilou, la ligne directrice reste une approche qualitative : • une sélection rigoureuse des professionnels qui rejoignent le Groupe ; • un taux d’encadrement cible supérieur à la réglementation en vigueur dans les crèches ; • l’implication de tous les salariés autour des cinq valeurs du Groupe : la bienveillance, l’engagement, l’esprit d’équipe, la diversité et la qualité. Pourquoi avoir choisi le secteur de la petite enfance ? J’ai toujours été attirée par les métiers du secteur social et de l’enfance, même s’il est toujours difficile de savoir ce que l’on veut réellement faire quand on a 17 ans ! J’avais au départ l’idée d’être institutrice, mais l’université ne m’attirait pas. Après le bac, j’ai passé le concours pour intégrer une école d’éducatrice de jeunes enfants. Cette formation de 3 ans m’a vraiment permis de découvrir ma voie ! Je me suis aussi rendu compte que l’accueil du jeune enfant est un vrai métier, contrairement aux clichés qui peuvent parfois être véhiculés sur cette activité. Dans sa nouvelle campagne de recrutement, les trois axes de la politique des Ressources Humaines sont ainsi mis en avant : • la priorité absolue donnée à la qualité d’accueil des enfants et des familles ; • un modèle de management basé sur la proximité ; • de vraies possibilités de développement, d’évolution et de mobilité professionnelle pour tous nos collaborateurs, dans une volonté d’accompagnement individualisé. Babilou souhaite donner à chacun les moyens de se développer et de progresser pour garantir le bien-être des salariés, des enfants et des familles. 6 Le magazine de Annonce de recrutement du Groupe Babilou. Quel a été votre parcours au sein du Groupe ? En 2005, après avoir obtenu mon diplôme, je cherchais un premier emploi. J’ai passé plusieurs entretiens avec Babilou. Une semaine après, le Groupe me proposait de rejoindre une crèche de 40 berceaux, qui était sur le point d’ouvrir à Rueil-Malmaison. Après quelques mois, Babilou m’a donné la possibilité d’épauler la directrice de la crèche, qui m’a formée à la gestion administrative puis au rôle de responsable pédagogique l’année suivante. J’ai donc pu appréhender en interne les deux facettes du métier de directrice adjointe de crèche. Dès mon arrivée chez Babilou, j’avais précisé mon souhait de pouvoir un jour travailler à Bordeaux, dont je suis originaire. En 2008, une crèche inter-entreprises a ouvert dans cette ville et j’ai pu rejoindre cette nouvelle structure en tant que directrice adjointe. Après 3 ans à ce poste, j’ai pris la direction de cette crèche. Quelle est selon vous la spécificité de Babilou en matière de ressources humaines ? Dès le départ, Babilou m’a fait confiance et m’a vraiment encouragée à progresser. Directrice de crèche est un métier auquel je n’avais pas pensé étant plus jeune. Le Groupe m’a donné la possibilité de relever ce challenge. J’ai été soutenue et très entourée dans ce parcours et je dois dire qu’en 7 ans, grâce à Babilou, ma vision de l’accueil du jeune enfant a considérablement évolué. Émilie Chateau, Directrice de la crèche « L’île aux oiseaux » de Bordeaux Le magazine de 7 Quoi de neuf ? 91 % La Caisse nationale des allocations familiales (CNAF) a mis en place un nouvel outil : le baromètre annuel de l’accueil du jeune enfant. Présentée en janvier dernier, cette première enquête nationale a été menée auprès des familles et des établissements d’accueil du jeune enfant. Selon cette étude, le premier mode d’accueil reste l’un des deux parents, suivi des assistant(e)s maternel(le)s et des structures d’accueil. Parmi les familles qui entreprennent des démarches pour faire garder leur enfant, il s’agit, pour 52 % d’entre elles, d’une inscription en crèche. L’enquête a également mesuré l’adéquation entre les souhaits initiaux des parents et le mode d’accueil finalement retenu : pour les familles qui souhaitent une place en crèche, elle n’atteint pas 50 %. Le mode d’accueil trouvé satisfait la plupart des parents (82 % d’entre eux). Ce chiffre grimpe pour les parents ayant trouvé une place en crèche : 91 % se déclarent « tout à fait satisfaits ». 70 % : tel est le pourcentage des entreprises convaincues que les actions mises en place pour mieux concilier vie familiale et vie professionnelle contribuent à « motiver davantage les salariés ». C’est ce que révèle la dernière étude* réalisée par l’observatoire de la parentalité en entreprise (OPE). Cependant seules 22 % des entreprises consultées ont initié des formations de leurs responsables sur ces problématiques à destination de leurs responsables. Alors qu’aujourd’hui, 4 femmes sur 10 se sentent toujours stressées d’annoncer leur grossesse à leur supérieur hiérarchique… * Source : enquête réalisée par l’Observatoire de la parentalité en entreprise (OPE) auprès de 329 entreprises signataires de la charte de la parentalité en entreprise. Babilou s’engage en faveur de l’ICM Depuis la rentrée 2011, le Groupe reverse à l’Institut du Cerveau et de la Moelle Épinière (ICM), la totalité des bénéfices effectués sur les albums de photographies proposés aux familles au sein de la plupart des crèches Babilou. Situé à l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, l’ICM est un centre de recherche de pointe en neurosciences. Sans équivalence dans le monde, il réunit en un même lieu malades, médecins et chercheurs. L’objectif est de permettre la mise au point rapide de traitements pour les lésions du système nerveux (Alzheimer, Parkinson, autisme, dépression, épilepsie, sclérose en plaques…) et de la moelle épinière (paraplégie, tétraplégie…). http://icm-institute.org Le magazine de Ce partenariat national, portant sur la réservation de berceaux dans le réseau 1001 Crèches, a débuté son déploiement progressif dans toute la France à partir du mois de septembre. Pour le Groupe EDF, l’objectif RH est de taille, notamment en matière de recrutement et de fidélisation des collaborateurs. © Lionel Pagès … des parents sondés par la Cnaf sont satisfaits 8 Ils nous ont rejoints Parentalité en entreprise : les chiffres parlent Cergy se mobilise pour les tout-petits La nouvelle crèche des Merveilles, troisième partenariat de Babilou avec la mairie de Cergy a accueilli ses premiers bébés en janvier dernier. Très attendue par les habitants du quartier des Hauts-de-Cergy, cette structure de 60 berceaux est gérée dans le cadre d’une délégation de service public (DSP) d’une durée de vingt ans. Ce partenariat a permis à la ville d’augmenter sa capacité d’accueil dans des délais courts, tout en garantissant à ses habitants les mêmes conditions tarifaires que pour une crèche municipale. Cette spacieuse crèche de 785 m² – imaginée, conçue et financée par Babilou – est aussi à la pointe en matière d’environnement : elle dispose du label « Très Haute Performance Environnementale » (mur végétalisé, pompe à chaleur, isolation, orientation du bâtiment, ampoules basse consommation, gestes éco-responsables inscrits dans le projet pédagogique…). Grâce aux efforts engagés par la ville de Cergy en matière de petite enfance, plus d’un tiers des 0-3 ans sont désormais accueillis dans des crèches collectives. Air Liquide a signé un contratcadre avec 1001 Crèches afin de faciliter l’accès en crèches d’entreprises aux différentes entités du Groupe. Depuis juin 2012, cinq entités du Groupe réservent déjà un total de 47 places pour leurs salariés : Air Liquide S.A., Air Liquide France Industrie, Air liquide Engineering, Air Liquide Advanced Technologies et Cryopal. Un partenariat déjà fort et solide ! Am Stram Gram avec Babilou ! Am Stram Gram a été pionnier, depuis 2002, de la halte garderie privée en France. En 2012, les trois crèches parisiennes d’Am Stram Gram ont rejoint le Groupe Babilou. Les nouvelles familles y sont désormais accueillies comme dans les autres crèches du réseau, c’est-àdire au barème CNAF, ce qui permet de leur proposer un berceau aux mêmes conditions tarifaires que dans une crèche municipale. Des places sont également ouvertes pour les entreprises… Le magazine de 9 Focus Salariés-parents : Babilou mène l’enquête Une place en crèche d’entreprise… Quel impact sur la vie quotidienne et familiale du parent ? Quels bénéfices éventuels pour la vie professionnelle du salarié ? Quels avantages induits pour l’entreprise ? Des faits et des chiffres éloquents… du nombre de crèches d’entreprises : plus de 10 000 places réservées aux sociétés pour les enfants de leurs salariés en 2011, participe aujourd’hui significativement au développement de cette offre d’accueil collectif. L e Groupe Babilou a présenté en avril 2012 les résultats de son enquête réalisée auprès d’un échantillon de plus de 1 000 salariés-parents bénéficiaires d’une place en crèche d’entreprise dans plusieurs régions : parisienne, lyonnaise, secteur sud-ouest ou encore Bretagne / Pays de Loire. 69 % des répondants sont des mères avec une moyenne d’âge de 34 ans, cadres dans leur majorité ou agents de maîtrise (66 %), un tiers appartiennent à la catégorie « employé-ouvrier ». 10 Le magazine de La place en crèche permet d’équilibrer la vie familiale et la vie professionnelle En France, les places en structures collectives font cruellement défaut : seul un enfant de moins de 3 ans sur dix a accès à une place en crèche. Ce mode de garde est pourtant privilégié par les familles pour les raisons suivantes : qualité d’accueil et encadrement par des professionnelles de la Petite Enfance, projet pédagogique favorisant l’épanouissement et l’éveil de chaque enfant. L’augmentation Une organisation familiale vraiment facilitée Tout d’abord, pour 74 % des répondants, ce service d’entreprise apparaît comme une solution idéale pour simplifier la recherche de leur mode de garde et donc permettre de meilleures conditions de retour à l’emploi pour la mère de famille. En effet, souvent longue et fastidieuse, cette recherche est source de stress et s’apparente à un véritable parcours du combattant : absence de places, délais trop importants, éloignement du domicile et /ou du lieu de travail… autant d’obstacles qui compliquent le retour de congé maternité. Les femmes sont donc largement majoritaires à dire que ce service a favorisé leur retour à l’emploi et la plupart des répondants (hommes et femmes confondus) s’accordent à reconnaître qu’il permet une bonne conciliation de la vie familiale et de la vie professionnelle en autorisant une souplesse au quotidien. Ensuite, l’offre réseau permet aux familles de choisir entre un mode d’accueil proche de leur lieu de travail (74 %) ou de leur domicile (26 %) et 3 questions à Cécile Trinquier Responsable RH chez Solucom. Pourquoi Solucom a souhaité réserver des places en crèche aux enfants de ses salariés ? Solucom est une société de conseil en management et systèmes d’information qui comprend 1 200 collaborateurs. Notre population est très jeune (la moyenne d’âge est de 32 ans) et nous avons donc beaucoup de jeunes parents et de futurs jeunes parents… Dans notre secteur d’activité, un véritable enjeu en ressources humaines est de fidéliser des collaborateurs très courtisés par d’autres cabinets de conseils et qui, également, envisagent parfois de changer de métier après quelques années quand le souhait de fonder une famille s’affirme. Face à ce double enjeu d’un environnement fortement concurrentiel et d’un métier exigeant, nous avons entamé une réflexion interne sur la conciliation de la vie professionnelle et de la vie personnelle. en cherchant quelles mesures concrètes pouvaient être mises en place ? Ceci nous à amené à proposer des places en crèche aux collaborateurs qui seraient intéressés. Comment se passe le partenariat avec Babilou ? L’option d’une crèche d’entreprise était délicate car quantifier le nombre de collaborateurs susceptibles d’être intéressés n’était pas simple. Nous avons donc été séduits par la souplesse proposée par Babilou : retenir, au cas par cas, des places dans des crèches inter-entreprises. La première année, en 2008, Solucom a uniquement 90 % des répondants se disent satisfaits de la localisation de la crèche qui permet une organisation équilibrée entre les conjoints : 59 % des répondants (64 % des cadres et 51 % des employés / ouvriers) disent partager les allers-retours de l’enfant sur son lieu d’accueil avec le conjoint et ce quotidiennement pour la majorité d’entre eux. Enfin, la souplesse horaire est un facteur supplémentaire qui favorise la conciliation de la vie familiale et de la vie professionnelle du salarié-parent. réservé des berceaux à la crèche de la Défense, proche du siège ; mais nous avons vite pris conscience que cette offre ne répondait pas aux besoins de tous les collaborateurs, notamment ceux à forte mobilité géographique : l’offre réseau, qui offrait une plus grande latitude de choix (proximité du domicile ou du lieu de travail), nous a paru très adaptée. Qu’ils vivent à Paris, en région ou encore en province, nous pouvons ainsi en faire bénéficier tous nos collaborateurs. Nous apprécions également la logique de partenariat dans laquelle s’inscrit Babilou, qui nous a conseillés sur notre démarche, de façon pertinente, sans nous forcer la main et nous a accompagnés sur nos actions de communication interne : élaboration de plaquettes explicatives, organisation de réunions d’information… Quel est votre ressenti en tant que DRH ? Je trouve qu’il s’agit d’un beau succès car ce service est très bien perçu, même par les collaborateurs qui n’en bénéficient pas, car trop âgés ou trop jeunes : tous en sont fiers et le reconnaissent comme un véritable avantage. Plus de 75 % des salariés Solucom citent spontanément le service de place en crèche comme favorisant la conciliation de la vie professionnelle et de la vie personnelle… avant tout autre point. Le bilan global est donc très positif : l’augmentation du nombre de places réservées au démarrage (22) et aujourd’hui (33) l’illustre. La conclusion partagée par notre management et l’équipe ressources humaines est simple : ce service doit continuer à se développer. Une majorité des répondants (82 %) et de leurs conjoints (83 %) travaille en effet à temps plein et utilise, pour 85 % d’entre eux, la crèche sur une durée de 4 à 5 jours (seules 15 % des familles ont recours à la crèche moins de 4 jours par semaine). L’amplitude horaire est considérée comme assez large : 75 % des répondants estiment que les horaires sont adaptés à leurs besoins : 78 % laissent leurs enfants plus de 9 heures par jour et ils sont moins de 22 % à avoir une durée d’accueil inférieure à 9 heures. ••• 99 % 90 des familles sont satisfaites de la localisation de la crèche trouvée grâce au réseau Babilou. Le magazine de 11 Focus 96 % des salariés-parents sont moins stressés, plus disponibles et plus souples dans leur organisation grâce à une place en crèche. ••• Mais ces réponses sont à moduler en fonction des catégories socioprofessionnelles : l’échantillon des employés/ouvriers recourt au service sur un temps d’accueil quotidien et une durée hebdomadaire plus courts (26 % font appel à un tiers, leur famille, contre 21 % pour l’ensemble des répondants) et est davantage concerné par des horaires atypiques (23 % contre 9 % dans l’échantillon global). Des bénéfices induits également pour l’entreprise ! Les entreprises, soucieuses de favoriser la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle de leurs 79 % des salariés pensent qu’une place en crèche proposée par leur entreprise est un élément de fidélisation. 12 Le magazine de salariés, sont de plus en plus nombreuses à prendre en considération les contraintes liées au mode de garde de leur personnel… Le service de crèche a une réelle incidence sur l’implication professionnelle des salariés-parents : 96 % des répondants se disent moins stressés, plus souples dans leur organisation ou plus disponibles contre seulement 4 % qui se considèrent plus productifs. Toutefois la hiérarchisation des items varie en fonction du sexe et de la région de résidence : les hommes privilégient la souplesse de leur organisation professionnelle (29 %) et ensuite seulement le stress (23 %) tout comme les parents utilisant une crèche en région. La stabilité de cette place en crèche diminue également l’absentéisme selon 59 % des salariés-parents. L es avantages observés sont non seulement directs mais aussi indirects Ce service qui participe au bien-être du personnel constitue également une véritable démarche en faveur de la parité en favorisant le retour de la mère après son congé maternité selon 82 % des répondants. 54 % (hommes ou femmes) considèrent qu’en l’absence de cette solution ils auraient dû réduire leur activité ou prendre un congé parental. Par ailleurs, 34 % des femmes (contre 26 % de l’échantillon global) considèrent qu’obtenir une place en crèche peut avoir une influence positive sur leur évolution de carrière. La place en crèche constitue donc un avantage non négligeable pour les salariés-parents qui en bénéficient : il s’agit d’un critère déterminant dans le choix du futur employeur pour 69 % des répondants (« oui, un peu » pour 45 % et « oui, tout à fait » pour 24 %) mais également un frein à une éventuelle mobilité externe : 79 % des répondants reconnaissent que cet avantage concourt tout à fait (50 %) ou un peu (29 %) à leur fidélisation à l’entreprise et ce plus particulièrement dans la population des cadres. Et enfin le dernier point très positif pour la politique des ressources humaines est l’impact de ce service sur l’image de l’entreprise : pour 49 % des salariés l’image qu’ils avaient de leur entreprise s’est améliorée grâce à la place en crèche avec un résultat plus élevé chez les cadres (56 %). Le confort psychologique Au-delà de ses avantages pratiques (facilitation dans les premiers temps puis simplicité d’organisation au quotidien), les critères prédominant chez la majorité des parents disposant d’une place en crèche sont la qualité et le professionnalisme de l’accueil réservé à leur enfant et le fait de pouvoir le socialiser. Cette hiérarchisation des critères se retrouve quelle que soit la catégorie socio-professionnelle des répondants. Pour 95 % des salariés-parents, une place en crèche est donc, avant tout, synonyme de sérénité et de tranquillité d’esprit : les trois quarts des répondants mettent en avant cet avantage, notamment dans la population des cadres qui le citent à 81 %. Cet item supplante les aspects organisationnels : gain de temps (74 %) ou disponibilité (74 %). Il apparaît donc indéniable, au regard de ces différentes données, que le « service crèche » améliore significativement le quotidien des familles. 3 questions à… Nicolas Barrier DRH des établissements Île-de-France de Renault (deux crèches dédiées à Guyancourt). Quelles sont les raisons principales qui ont conduit Renault à réserver des places en crèche pour les enfants de ses salariés ? Ce projet s’est inscrit dans le cadre d’une réflexion autour de la qualité de vie au travail et des différentes actions à mener pour améliorer l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle de nos salariés : refonte des horaires de travail, optimisation de l’environnement professionnel… La crèche correspond à un besoin de nos salariés (nous recensons 550 naissances par an) et répond à une véritable demande. La première structure a vu le jour il y a 18 mois et la seconde il y a 6 mois. Comment ce service est-il perçu par vos salariés-parents ? La perception est excellente : le retour de l’enquête réalisée par Babilou le mesure très clairement. Tout d’abord, le nombre de places en crèche proposées : 120 au total, répond parfaitement à la demande. Par ailleurs, le taux de satisfaction est très élevé sur les différents items proposés : projet éducatif mis en place, qualité du personnel encadrant, aménagement de la structure d’accueil… Votre avis en tant que DRH ? Ce service est un réel investissement pour Renault mais il est très positif : c’est une occasion de prise de parole lors de différents événements (inaugurations, anniversaires…) qui apporte de la fraîcheur et du dynamisme à la vie de l’entreprise hors des contraintes du quotidien. Cet impact positif sur l’image de l’entreprise est un facteur d’attractivité indiscutable lors des recrutements et participe à la fidélisation de nos salariés. Ce service est également un facteur d’égalité professionnelle car il permet l’accès à l’emploi des 2 parents. Enfin, ces 2 crèches ont permis de créer de l’emploi dans les 2 bassins : 40 postes au total, ce qui est très positif pour la ville de Guyancourt. Le magazine de 13 La parole à… Caisse d’Allocations Familiales des Deux-Sèvres Un projet innovant pour les familles en difficulté Dans le cadre du Plan espoir banlieue lancé en 2008 au niveau national, la CAF des Deux-Sèvres a mis sur pied un projet expérimental et innovant. L’objectif : favoriser l’accueil des enfants de familles en difficulté, tout en œuvrant pour leur insertion sociale et professionnelle. Interview croisée entre trois acteurs du projet. uel a été le point initial de Q ce projet ? Sylvaine Carreira : En 2009, la Caisse Nationale des Allocations Familiales a lancé, dans le cadre du Plan espoir banlieue, un appel à projets : « initiatives innovantes en matière d’accueil des jeunes enfants dans les territoires politiques de la ville ». La CAF des Deux-Sèvres a proposé de mener à bien un projet dans un quartier de Niort couvert par le Contrat Urbain de Cohésion Sociale (CUCS), au Sylvaine Carreira, conseillère technique plus près des réalités de ce quartier. enfance jeunesse à la CAF des Deux-Sèvres Cette expérimentation, réalisée auprès d’une dizaine de familles depuis septembre 2011, est à la croisée des chemins entre l’accès aux modes d’accueil et l’insertion sociale et professionnelle. Plusieurs objectifs étaient recherchés : permettre à ces familles fragilisées de pouvoir disposer d’une offre de garde adaptée à leurs besoins et « démystifier » la vision que ces parents pouvaient avoir de la crèche (souvent perçue comme un mode de garde inaccessible, alors que les barèmes de la CAF s’adaptent aux revenus très modestes). Il s’agissait aussi de mesurer les effets de cet accompagnement, comme les bénéfices du temps collectif pour les enfants (l’éveil, la socialisation) et le tremplin vers une activité professionnelle pour les parents. Comment s’est-il mis en place ? SC : Nous avons confié la réalisation technique et le suivi du projet au Centre socio-culturel du Parc, en lien 14 Le magazine de avec le relais petite enfance géré par le CCAS de Niort. Un travail en réseau s’est construit avec l’ensemble des professionnels concernés : les crèches municipales du quartier, le multi-accueil Babilou « Les Enfants du Marais », ainsi que les travailleurs sociaux de la CAF, du Conseil général, les associations d’aide à domicile, le centre d’information sur le droit des femmes. Tous se sont mis autour de la table pour plancher sur une approche commune. Notre réflexion a également été axée sur la formation. Les professionnels des structures ont bénéficié d’une formation spécifique sur l’accueil de l’enfant, délivrée par l’association « Pickler Lócsy ». En parallèle, cette association a accompagné les travailleurs Laurence Favrelière, éducatrice à la Maison départementale de l’enfance La Tiffardière (service accueil mères-enfants, pour des mamans connaissant de grandes difficultés sociales) sociaux sur l’échange de pratiques et la perception que chaque acteur pouvait avoir de la famille. Laurence Favrelière : Le service accueil mères-enfants de la Tiffardière cherchait depuis longtemps une structure d’accueil pour les enfants. Nous avons dans un premier temps rencontré les équipes de Babilou, dans l’idée d’engager un vrai partenariat. Parallèlement à ces discussions, le projet de mode de garde pour l’insertion Une véritable dynamique de réseau entre les partenaires sociaux et les professionnels de la petite enfance. porté par la CAF, dans le cadre du Plan Espoir Banlieue, a vu le jour. Ce projet était l’un des outils éducatifs qui nous manquaient. Avoir son enfant 24h/24 pouvait être un vrai frein à l’insertion de ces jeunes femmes, à la socialisation de leurs enfants et à une relation mèreenfant apaisée. Pour que ces mamans puissent s’ancrer dans la société, des temps de séparation avec leurs enfants sont essentiels. Sylvie Pollet : La crèche « Les Enfants du Marais » accueille dans le cadre de ce projet une dizaine d’enfants, par l’intermédiaire de la Maison de l’Enfance La Tiffardière, (qui accueille des mères seules avec leurs enfants) et du centre socio-culturel. Pour la grande majorité des familles, c’est un accueil occasionnel qui est pratiqué. Il faut donc que la crèche s’organise sur les créneaux horaires disponibles de la semaine. Il faut aussi savoir gérer l’urgence : nous avons par exemple accueilli l’enfant d’une jeune maman en difficulté, arrivée par le biais du Samu social. Quel bilan en tirez-vous aujourd’hui ? SC : Cette expérimentation, qui prend fin en décembre 2012, a permis de repérer les besoins de ce quartier. Ce diagnostic va nous aider à mener une réelle réflexion sur cet axe double « accueil des enfants / insertion professionnelle des parents » et à proposer des solutions pour l’avenir. Notre but était aussi de créer une véritable dynamique de réseau entre les partenaires sociaux et les professionnels de la petite enfance. S’y sont joints la Déléguée du Préfet en charge de la politique de la Ville et le service cohésion sociale de la Communauté d’Agglomération de Niort qui ont suivi avec intérêt la démarche. Il faut maintenant que cette dynamique perdure. SP : Je dois dire que cette expérimentation a été très bien perçue par toute l’équipe de la crèche, très impliquée dans ce projet. C’est un travail très intéressant sur l’accueil d’urgence et la diversité sociale. L’accompagnement de ces mamans et de leurs enfants est un peu différent de ce que nous connaissons habituellement (le temps d’adaptation est par exemple plus long), mais lorsque la confiance est gagnée, les échanges sont très riches. Les enfants aussi se sont parfaitement bien adaptés. Cela a aussi permis de construire une relation régulière avec le centre socio-culturel. LF : Cette expérimentation est vraiment très intéressante et nous avons pu en constater les bénéfices : d’abord dans la relation mère-enfant et ensuite dans les temps que ces mamans, souvent très jeunes, ont pu libérer pour elles (formation, sorties…). Au terme de cette expérimentation, notre objectif est de poursuivre ce partenariat avec Babilou, sur le long terme. Sylvie Pollet, directrice adjointe de la crèche Babilou « Les Enfants du Marais » Le magazine de 15 La parole à… La ville de Cholet Cholet, « amie des enfants » Très active en matière de petite enfance, la ville de Cholet a engagé un partenariat avec Babilou. Cinq berceaux ont été réservés au sein de la crèche inter-entreprises « L’Autre Monde ». Entretien avec les acteurs du dossier… Isabelle Leroy, adjointe au maire de Cholet, en charge des Solidarités, de la Santé, des Familles et de l’Enfance Quel est l’enjeu de la politique petite enfance dans la dynamique de la ville de Cholet ? Première ville de Maine-et-Loire à être labellisée « ville amie des enfants », Cholet place l’enfant et son bien-être au cœur de ses préoccupations. La petite enfance est un axe fort de notre politique. La conciliation entre la vie familiale et la vie professionnelle est pour nous une priorité, d’autant que le taux d’activité des femmes est très élevé à Cholet (près de 80 %). Ces dernières années, notre capacité d’accueil a été augmentée : plus de 40 places ont été créées, avec le souci permanent de la qualité d’accueil. La ville de Cholet a aussi cette volonté de mener des actions innovantes, au plus près des besoins des familles : nous avons par exemple créé un jardin d’enfants pour les 2-4 ans ; un point info famille ; nous réfléchissons aussi à l’aménagement d’horaires atypiques dans des structures d’accueil. Comment le projet de création d’une crèche Babilou a-t-il été accueilli ? Bien avant que ce projet ne voie le jour, de nombreuses rencontres ont été organisées entre le Groupe Babilou et nos services. Ces rencontres régulières étaient essentielles pour nous, car la politique petite enfance menée par la Ville est une priorité, tout comme la qualité des services offerts aux familles. Lors de ces échanges, nous avons pu percevoir le sérieux de la démarche de Babilou, mais aussi cette volonté partagée d’apporter un accueil de qualité aux jeunes enfants et une réponse adaptée aux parents. Nous avons pu vérifier que nos projets pédagogiques étaient vraiment proches et s’orientaient autour des mêmes valeurs. Nous avons aussi constaté la compétence, la qualification des professionnels de Babilou et observé leur travail sur les implantations qui avaient pu être réalisées dans d’autres territoires. Autre point important : dans ces échanges, jamais je n’ai senti de démarche commerciale de la part de Babilou. Pourquoi avoir souhaité accompagner Babilou dans cette implantation de crèche inter-entreprises ? Grâce aux échanges que nous avons construits en amont du projet, c’est vraiment dans un climat de confiance que nous avons vu éclore cette crèche inter-entreprises, dans laquelle nous avons réservé 5 berceaux. Ce projet s’implantait dans l’un des seuls secteurs géographiques de Cholet qui n’était pas couvert en matière d’accueil du jeune enfant. Il permettait donc un maillage complet de notre territoire, afin d’apporter des réponses adaptées et de proximité aux familles. Nous avons aussi voulu montrer à nos Premier partenariat dans le Maine-et-Loire Située au cœur de la zone commerciale l’Autre Faubourg, la crèche interentreprises « L’Autre Monde » compte 30 places, pour des enfants âgés de 10 semaines à 4 ans. Trois formules d’accueil y sont proposées : régulier, occasionnel ou d’urgence, avec la possibilité d’accueillir des enfants porteurs de handicap. La ville de Cholet y a réservé 5 berceaux. Ces places sont attribuées aux familles selon les mêmes critères et conditions tarifaires que pour une crèche municipale. 16 Le magazine de partenaires que nous étions confiants dans ce projet. Les Choletais savent combien la Ville est attachée à la petite enfance et à un accueil de qualité. Il était tout à fait essentiel pour nous de mettre en œuvre une cohérence d’intervention et d’accompagnement pour les familles. Je pense également qu’en terme de « philosophie » de l’accueil du jeune enfant, la conciliation entre la vie familiale et la vie professionnelle ne doit pas être qu’une priorité des collectivités. Parce que l’accueil du jeune enfant participe au bien-être des salariés, les entreprises ont aussi le devoir de s’impliquer dans cette démarche, d’autant qu’aujourd’hui elles sont accompagnées financièrement. Quel bilan faites-vous de ce partenariat ? Un bilan très positif, car ce projet est en cohérence avec notre politique L’avis des parents Comment s’est déroulée l’inscription de votre fils ? En septembre 2010, Enzo a fait son entrée à la crèche « L’Autre Monde », qui venait tout juste d’ouvrir. Nous avions effectué les démarches auprès de la mairie Enzo, 2 ans, entouré de ses parents pour obtenir une place, si possible dans la crèche municipale où notre fils aîné avait été accueilli. Il n’y avait pas de disponibilités dans cette crèche. La mairie nous a donc proposé une place dans cette nouvelle structure Babilou, que nous ne connaissions pas du tout. Êtes-vous satisfaits de ce mode d’accueil ? Nous avons été agréablement surpris ! Ce lieu est un vrai cocon protecteur pour les tout-petits. L’accueil est très individualisé. Chaque enfant dispose de son casier, de son porte-manteau et même d’un cahier de vie, dans lequel on le voit évoluer à la crèche et que nous prenons plaisir à enrichir pour raconter ce qu’Enzo fait à la maison. Cela lui fera plein de souvenirs pour plus tard ! D’autre part, les équipes prennent vraiment le temps de nous écouter et de nous raconter chaque journée passée à la crèche, ce que nous apprécions beaucoup. d’accompagnement des familles. C’est un partenariat qui s’inscrit dans la durée avec cette crèche. Audelà des échanges quotidiens avec Babilou (demandes des familles, suivi des places etc.), nous avons la volonté d’associer les équipes de Babilou, et notamment la directrice de la structure, dans le fonctionnement du service (commission petite enfance, bilan contrat enfance jeunesse de la CAF…). 2 questions à… Maëlle Pinard directrice de la crèche « L’Autre Monde » Quelles sont les caractéristiques de cette crèche ? Le multi-accueil est implanté dans le centre commercial « L’Autre Faubourg ». Je précise qu’il n’est pas destiné uniquement aux enseignes présentes dans le centre, mais à toutes les entreprises qui souhaitent proposer une place pour leurs salariés. La ville de Cholet y a réservé 5 places pour ses habitants. Comment êtes-vous associée à la ville de Cholet ? En amont du projet, nous avons travaillé avec la Ville afin d’agir en parfaite cohérence : nos contrats d’accueil sont par exemple les mêmes que pour les crèches municipales de la commune. Je suis en lien régulier avec les services de la mairie. Je participe notamment aux commissions d’attribution, à la commission petite enfance qui établit un bilan de l’année pour toutes les crèches de la commune, et à d’autres événements comme le séminaire sur la parentalité organisé par la communauté d’agglomération du Choletais, ou les Journées des droits de l’enfant, qui ont lieu chaque année à Cholet. Le magazine de 17 La parole à… des parents avaient évolué et leurs demandes de crèches concernaient désormais des crèches différemment réparties en Île-de-France. Avec son réseau 1001 Crèches, le Groupe Babilou nous a permis de répondre à la demande accrue des salariés en proposant, cette fois, des places en crèches près de leurs domiciles ! Sogaris, ou la logistique des berceaux… L’accès aux crèches du réseau Babilou est-il un plus pour vos salariés ? Totalement, et nous sommes d’ailleurs obligés de limiter à deux le nombre de berceaux accordés à chaque foyer par souci d’équité envers les autres salariés qui ne pourraient pas accéder à cette facilité. Nos salariés sont satisfaits du service proposé par Babilou et son réseau 1001 Crèches, même si certaines remontées présentent les dates fermetures des crèches du Spécialisée en construction, location, entretien et maintenance d’entrepôts logistiques, Sogaris est une société d’économie mixte dont le siège est situé à Rungis (Val-de-Marne). Pour ses salariésparents, résidant dans toute l’Île-de-France, concilier vies privée et professionnelle peut exiger une véritable… logistique. Marie-Hélène Verdier, Secrétaire Général de Sogaris 18 Le magazine de Comment avez-vous rencontré le Groupe Babilou ? Il y a 5 ans, la population de nos 75 salariés, par ailleurs globalement équilibrée dans sa répartition hommes/femmes, s’est singulièrement modifiée : une vague de dépar t d’« anciens » a été compensée par l’arrivée d’employés moins âgés, souvent en jeunes ménages. Une réflexion initiée fin 2008 à la demande des représentants du comité d’entreprise nous a amenés à étudier le dossier « politique familiale » avec pour enjeu des inscriptions en crèche dès la rentrée de septembre 2009. Outre la profitabilité de son activité, je pense que le statut d’économie mixte de notre entreprise, ouvert à une véritable politique sociale, a influencé l’ad- hésion de la direction à ce projet. Surtout, ce dossier a bénéficié d’une opportunité : l’ouverture de la crèche Babilou de Thiais, dans le centre commercial Belle Épine, situé à 5 minutes de notre siège. Immédiatement, 3 parents-salariés ont manifesté leur souhait d’une place dans cette crèche à proximité de leur lieu de travail. Après étude de coût, l’entreprise a donc pris contact avec Babilou, et rapidement un accord a été trouvé et maintenu durant 3 ans, avec quelques fluctuations « naturelles » (nouvelles naissances, retraits…), autour de ces 3 berceaux. Le réseau Babilou a-t-il répondu à vos attentes ? Complètement, et ce malgré une complexification du problème. Fin 2011, en effet, l’entreprise a connu une importante recrudescence de naissances : la problématique de la garde d’enfants prenait une tout autre importance pour la rentrée 2012. Comme nous étions par ailleurs confrontés à l’application du plan égalité professionnelle hommes/femmes, nous avons réfléchi à un plan d’actions favorisant la parité. Cette coïncidence nous a amenés à augmenter le nombre de berceaux mis à disposition des personnels et à répondre ainsi aux 3 questions à… Sylvie D., maman d’Emmanuel (3 ans) et d’Alice (1 an) Cette possibilité de concilier vie privée et vie professionnelle est un vrai plus que nous mettons en avant dans notre politique RH et dans notre bilan social. besoins et demandes de nos salariés… Nous sommes du fait passé de 3 à 5 berceaux, en augmentant légèrement le formalisme engageant le salarié (délais de prévenance de 3 mois avant prise d’effet de la place en crèche, accord d’abandon du contrat en cas de départ de l’entreprise…). Cependant, les demandes Comment s’est déroulée l’inscription de votre enfant dans cette crèche ? Sogaris, l’un des plus importants acteurs économiques du secteur, s’est rapproché de Babilou alors que notre comité d’entreprise négociait des places en crèche avec la direction. La conjonction était idéale ! Immédiatement, 3 salariés furent intéressés. Dernièrement, l’inscription de ma fille (c’est sa deuxième année) s’est très bien passée. Mais je commence à bien connaître le fonctionnement de la structure puisque mon premier enfant y avait déjà été inscrit, à son ouverture, lors de la rentrée 2009. Quels sont les avantages pour vous en tant que salariée ? Tout d’abord, le coût : une place au prix d’une crèche municipale est plus avantageuse que l’emploi d’une réseau Babilou (1 semaine à Noël et tout le mois d’août) comme une contrainte… qui doit, je pense, se retrouver dans d’autres structures Petite Enfance. La satisfaction est donc globalement élevée et je dois dire que cette possibilité de concilier vie privée et vie professionnelle est un vrai plus que nous mettons en avant dans notre politique RH et dans notre bilan social. Cependant, financer la réservation de cinq berceaux n’est pas neutre. Cet engagement, que je trouve exemplaire pour une entreprise de notre taille, est aujourd’hui possible pour Sogaris grâce à l’accompagnement fiscal en place (déductibilité de la charge à l’impôt société et crédit d’impôt famille). Pour l’heure, qu’ils soient hommes ou femmes, nos salariés-parents bénéficiant de ce partenariat avec Babilou peuvent donc, comme nous, s’en réjouir. nounou. Ensuite il est très pratique que cette place soit à proximité de l’entreprise, notamment pour les parents qui comme nous n’ont pas de crèches dans leur quartier de résidence : se rendre à la crèche exige juste un simple crochet sur le trajet du travail ! Et puis il est rassurant de savoir que l’enfant est à côté, que l’on peut intervenir rapidement en cas d’urgence… et de pouvoir le retrouver rapidement après la sortie du travail. Et les avantages en tant que maman ? Comme nous préférions une solution de garde en collectivité, qui permet de sociabiliser les enfants très tôt, le choix a été simple et s’est avéré le bon. Les enfants sont très entourés à la crèche et de nombreuses activités sont animées par des professionnelles de la petite enfance. Des activités auxquelles les parents sont d’ailleurs parfois conviés, ce qui est très agréable. Le magazine de 19 Regards pédagogiques L’accueil en petite « famille » Dans les crèches Babilou organisées en « petite famille », les enfants vivent en sections d’âges mélangés. Ce mode de fonctionnement différent, très présent dans l’Ouest de la France, satisfait les petits comme les grands. Un peu comme à la maison Bébés, marcheurs, futurs petits écoliers… Fini le cloisonnement des trois sections bébés/moyens/grands. L’âge n’est plus un critère central dans les crèches organisées en « petite famille ». Premier avantage : la stabilité. Les années à la crèche s’effectuent tout en douceur pour l’enfant, avec des repères fixes : le même espace de vie, les mêmes professionnels. Cet élément n’est pas anodin, car la notion de « passage » dans la classe d’âge supérieure à chaque nouvelle rentrée, peut parfois être source d’inquiétude surtout pour les parents (changement de lieu, de lit, de rythme, de personnel référent…). Avant d’être autonome, chaque enfant passe par les étapes nécessaires 20 Le magazine de à son développement. Il les effectuera plus ou moins vite par rapport à ses petits camarades. Par exemple, un enfant peut être encore « petit » pour le sommeil, réclamant deux siestes quotidiennes et déjà « grand » pour les repas, en mangeant tout seul. L’organisation en petite famille permet d’encourager la communication « petitsgrands/grands-petits ». La petite famille génère beaucoup moins de comparaisons entre enfants du même âge. Les professionnels veillent à ce que chacun évolue à son rythme, selon ses besoins et son propre développement. Dans une unité d’âges mélangés, on partage les espaces : jeux, repos, repas. Mais cela ne signifie pas être ensemble en permanence ! L’espace et le temps sont organisés de telle sorte que chaque enfant ait à la fois des moments d’intimité, des moments d’échanges avec des enfants de son âge et des temps collectifs. La richesse des échanges entre les enfants L’organisation en petite famille permet d’encourager la communication « petits-grands/grands-petits ». Qu’il ait 5 mois, 1 an ou 2 ans, chaque enfant y trouvera son intérêt. Il parviendra aussi à mieux percevoir ses propres progrès. Un bébé évoluant aux côtés des plus grands, pourra, s’il en éprouve le besoin, observer et s’imprégner de leurs activités. De leur côté, les grands adorent se sentir confortés dans leur rôle de « grands », sous le regard des bébés. Ils éprouvent l’envie de les tirer vers le haut, de les aider. Et pourquoi pas, de prendre plaisir à retrouver les jeux des tout-petits ! Ces échanges sont particulièrement utiles dans l’acquisition et le développement du langage. Très tôt, on remarque que l’enfant acquiert la faculté d’adapter son vocabulaire en fonction de ses interlocuteurs : adultes, bébés, enfants de son âge. Vivre au quotidien avec des enfants d’âges différents est aussi un bon moyen d’intégrer des notions toutes simples et pourtant essentielles : le respect des autres, la confiance en soi. progrès et de l’accompagner jusqu’à l’entrée à l’école ! Cette stabilité se construit aussi dans la relation avec les parents : les rapports peuvent s’établir dans la confiance, sur le long terme. Une gestion simplifiée L’organisation en petite famille offre une certaine souplesse dans la gestion des berceaux. C’est un mode de fonctionnement moins contraignant, en particulier sur les âges susceptibles d’être accueillis dans la crèche : un enfant d’un an qui quitte la structure n’est pas obligatoirement remplacé par un enfant de la même classe d’âge. La « petite famille » est donc particulièrement adaptée aux multi-accueils, qui mêlent accueil occasionnel et accueil régulier, ou aux micro-crèches. On observe que ce mode de fonctionnement est encore peu développé en région parisienne, où les besoins des familles s’orientent majoritairement vers un accueil régulier, à temps plein. Une méthode de travail enrichissante pour les professionnels Les professionnels de la petite enfance évoluant au sein de la « petite famille » côtoient l’ensemble des classes d’âges, tout au long de l’année. Leurs journées sont donc rythmées par un travail varié et dynamique, avec des activités très différentes. D’autre part, le personnel encadrant est lié à un même groupe d’enfants sur une longue période. C’est un atout supplémentaire pour ces professionnels car il est très valorisant de voir grandir chaque enfant, de suivre ses Des fratries réunies Le multi-accueil « Pomme d’api » à Plouay (Morbihan), accueille des enfants de 2 mois et demi à 6 ans, en petite famille. Des fratries se retrouvent donc dans le même espace de vie. Par exemple certains enfants, déjà à l’école, retrouvent avec plaisir la crèche le mercredi et peuvent câliner leurs petits frères ou petites sœurs ! Le magazine de 21 L’éclairage de Christine Schuhl L‘accueil dit en « petite famille » Le point de vue de… L’imagin’R à l’aéroport de Toulouse-Blagnac, Brind’ille au centre hospitalier privé de SaintGrégoire : ces deux structures – fonctionnant sur une large amplitude horaire (6 h 30 à 20 h, et même 21 h 30 pour Brind’ille) – ont choisi l’organisation en petite famille. Explications. Lorsque les choix pédagogiques d’une institution s’organisent autour d’un accueil d’enfants d’âges mélangés, il est commun de parler d’accueil en petite famille. Quels en sont alors les avantages et les limites ? P Julie Cloarec, directrice du multi-accueil Brind’ille Joëlle Ragot, directrice de la crèche L’imagin’R Pourquoi avoir opté pour ce fonctionnement ? Julie Cloarec : Nous accueillons des enfants dont les parents travaillent en milieu hospitalier (horaires décalés, plannings tournants et multiples). Cela signifie que d’une journée à l’autre, et même au cours de la journée, les groupes d’enfants changent. Nous avons donc mis en place une organisation souple et adaptée à ces besoins, avec deux unités d’âges mélangés. Joëlle Ragot : À l’ouverture de la crèche, nous avions une capacité de 20 berceaux. Cette organisation en inter-âges nous a semblé plus adaptée à ce petit nombre de berceaux. C’était aussi un objectif pédagogique. Nous souhaitions pouvoir rassembler des fratries au sein de la crèche, ce qui est possible avec l’organisation en petite famille. apprennent ensemble des valeurs fortes : le respect, le partage… En revanche, il est essentiel que la structure dispose d’espaces nécessaires pour des activités séparées. Il faut aussi laisser à l’enfant la capacité de pouvoir évoluer en fonction de son âge. Du côté des professionnels, nos équipes sont très heureuses de travailler en inter-âges. Jusqu’à l’entrée à l’école, la confiance s’établit sur la durée entre nos équipes et les familles. Varier les groupes d’âges durant l’année permet aussi de prendre davantage de recul et sans doute d’éviter l’écueil de la routine. Julie Cloarec : J’y vois plusieurs intérêts majeurs pour l’enfant. Côtoyer des âges différents permet d’encourager l’éveil et tout simplement d’apprendre la vie en groupe. Second avantage de taille : selon les souhaits des parents, des frères et sœurs peuvent être accueillis dans la même unité. Autre intérêt : la variation des rythmes au quotidien, avec des temps en groupe et des temps plus calmes. Cela nécessite de bien penser en amont la disposition des locaux. Au cours de leurs journées, les petits apprennent à gérer ces différences d’intensité, qui sont finalement le reflet de la vie. Sur le plan pédagogique enfin, ce dispositif permet d’être très à l’écoute du développement de chaque enfant et de mieux suivre ses acquisitions. Il n’est pas contraint par exemple de changer de section d’âge supérieur et de professionnels chaque année. elon vous, quels en S sont les avantages ? Joëlle Ragot : Des liens se créent entre les grands et les petits. Ils 22 Le magazine de ierre, du haut de ses deux ans et demi, aide le petit Léo à retirer ses chaussons pour pouvoir jouer dans la piscine à balles. Marie a bien vu Léna pleurer sur le tapis, elle lui apporte son doudou pour calmer son chagrin… Petites scènes de la vie quotidienne d’une structure d’accueil où les plus grands vont spontanément aider les plus petits et où ces plus petits vont observer ce que font les plus grands. De la solidarité, à l’observation de l’autre, de la surprise à l’imitation, petits et grands apprennent à s’émerveiller ensemble et même à faire très rapidement quelques bêtises ! La complicité se met en place sans poser de problème et ces petits groupes d’enfants d’âges mélangés offrent une diversité pédagogique et une prise en charge très enrichissante pour les professionnels. Bien que la présence des plus grands puisse parfois inquiéter quelque peu les parents des plus jeunes, il est facile de se rendre compte que cette inquiétude n’est bien souvent qu’une impression d’adulte (si légitime soit-elle). Quelques conditions s’imposent malgré tout Comme dans tous les choix pédagogiques, certaines limites s’imposent, pour rendre possible et bienveillant le quotidien de l’enfant. Le nombre d’enfants ainsi que la répartition des âges sont des critères très importants pour construire une véritable dynamique cohérente et sécurisante pour l’enfant. Il semble difficile de créer un projet d’accueil en petite famille pour des groupes dépassant les 12 enfants. La gestion des enfants et la réponse à chaque besoin étant trop compliqué dans la réalité du quotidien. Bien plus, les aménagements des espaces de vie doivent se penser dans leurs plus petits détails pour qu’ils puissent se moduler à certains moments de la journée et préserver tant les plus petits que les activités des plus grands. Enfin, il est très important de pouvoir offrir des espaces de sommeil différenciés pour les plus petits et les plus grands car leurs rythmes ne sont que très peu compatibles. Apprendre à travailler avec des âges différents Ces accueils offrent cependant aux professionnels une grande richesse dans la prise en charge de l’enfant. Les soins du tout-petit peuvent être suivis par des situations d’apprentissage plus précis auprès des plus grands. Le nursing côtoie l’éducatif, ce qui ouvre sur une diversité pédagogique très intéressante pour le professionnel. Moins de lassitude et davantage de projets semblent maintenir les équipes dans des questionnements sans cesse renouvelés. Une tendance qui ouvre sur le respect de l’accueil en petits groupes où la découverte de l’autre peut vraiment prendre tout son sens. Journées petite enfance 2013 Formation pour les professionnels de la petite enfance, coordonnée et animée par Christine Schuhl « Le tout-petit au cœur de l’aménagement » • Les aménagements au service des compétences de l’enfant • L’aménagement des espaces de jeux au centre des pratiques professionnelles • Ces astuces pédagogiques qui nous accompagnent 1er semestre 2013 : Nantes (14 février), Paris (25 mars), Lyon (8 avril), Palavas, (16 mai), Avignon (4 juin). Pour toute information : www.journee-petite-enfance.fr E-mail : [email protected] © Guylène Pinto - guylenepinto.wordpress.com Regards pédagogiques Christine Schuhl est formatrice et intervenante auprès des professionnels de la petite enfance. Rédactrice en chef de la revue professionnelle Métiers de la Petite Enfance, elle a également signé plusieurs ouvrages, dont Vivre en crèche : remédier aux douces violences (éd. Chronique Sociale). Le magazine de 23 Dessine-moi un métier Médecin en crèche : un rôle transversal L • un rôle en amont Le premier rôle du médecin en crèche est d’effectuer les visites d’admission des enfants. Il a ici un rôle préventif de détection des troubles, fondé sur l’observation. Ces difficultés peuvent être d‘ordre médical, social ou psychologique et la mission du médecin est d’accompagner les familles et de les réorienter vers les bons interlocuteurs. Le médecin veille également à l’accueil des enfants porteurs de handicaps ou de maladies chroniques. Le cas échéant, il, met en place un PAI (protocole accueil individualisé) en lien avec le médecin traitant de l’enfant, la directrice et les parents. Il peut également participer à des réunions de synthèse avec les différents intervenants extérieurs pour échanger sur l’évolution de 24 Le magazine de Quel a été votre parcours ? J’ai commencé par exercer en ville en tant que remplaçante, puis j’ai été médecin de PMI : responsable du secteur du Val-Fourré à Mantes la Jolie en tant que médecin territorial. J’ai ensuite exercé pendant 10 ans en crèche à Versailles et parallèlement, j’ai fait une formation de formateur. Arrivée il y a 3 ans et je suis devenue médecin référent du Groupe Babilou en avril 2011. Pouvez-vous nous décrire votre fonction ? Tout d’abord, j’assure la coordination des médecins : je participe au processus de recrutement puis à leur intégration, je les accompagne et je suis leur interlocuteur dans l’exercice de leurs missions. Je veille à ce qu’il y ait une harmonisation des pratiques au sein du Groupe : un protocole médical unique, révisé chaque année, a été élaboré pour toutes les structures Babilou. Parallèlement à cela, il m’arrive de réaliser la visite médicale des enfants de moins de 4 mois, valider et mettre en œuvre les PAI (protocole d’accueil individualisé) et d’assurer le suivi des situations préoccupantes. Quels sont les principaux projets que vous avez mis en place ? Cette année, nous avons mis en place la Cellule d’Informations Préoccupantes en collaboration avec la Directrice de la Petite Enfance, Dominique Boursier, et la coordinatrice pédagogique, Christine Lanternier. Cette cellule a pour mission de recueillir toutes les informations préoccupantes de quelque nature que ce soit : notre rôle est d’accompagner les équipes de direction dans la conduite à tenir et de les aider à prendre du recul. Le nouveau projet qui sera mené l’année prochaine consistera à définir un protocole pour l’accueil des enfants porteurs de handicap. Jeanne Payen Médecin généraliste, Jeanne Payen est arrivée dans le Groupe Babilou en 2008, où elle occupe aujourd’hui le poste de Médecin Référent. Sa mission ? Garantir, impulser et contrôler dans les domaines sanitaire, médical et paramédical. Un métier de prévention, d’accueil et d’écoute… Explications. es missions du médecin en crèche sont réglementées par le décret du 20 février 2007 qui stipule que les établissements et services d’accueil des enfants de moins de 6 ans doivent s’assurer du concours régulier d’un médecin spécialiste ou compétent, qualifié en pédiatrie, ou à défaut de celui d’un médecin généraliste possédant une expérience particulière en pédiatrie dénommé médecin de l’établissement ou du service. Chez Babilou, le médecin est présent un certain nombre d’heures en fonction du nombre de berceaux : 8 heures par mois pour 60 berceaux. Mais je suis également garante de l’accompagnement paramédical dans les structures du Groupe Babilou : je veille à la diffusion et à l’application des campagnes de prévention en cas d’épidémie et je coordonne toutes les actions de santé publique dans les crèches via les infirmières. Enfin, j’effectue un travail important en transversal avec la Direction de la Petite Enfance, la Direction des Opérations et les Ressources Humaines et je travaille régulièrement avec les médecins des PMI. C’est un poste très polyvalent qui pour le moment ne couvre géographiquement que l’Île-de-France mais qui est appelé à s’étendre aux régions. 3 questions à… l’enfant, les activités et outils à mettre en place… Il doit également veiller à l’application des mesures préventives d’hygiène générale et des dispositions à prendre en cas de maladies contagieuses et d’épidémies. Chez Babilou, les médecins des différentes structures se réunissent 3 fois par an pour définir les protocoles médicaux dans les situations d’urgence, réfléchir à différentes thématiques ou participer à des formations. • un rôle de formation Le médecin forme en continu les professionnels et les équipes aux protocoles médicaux, et aux gestes d’urgence. • un rôle d’accueil et d’écoute auprès des équipes Directrice, psychologue, puéricultrice et médecin se concertent en permanence et veillent à la qualité de l’accueil de chaque enfant. Le médecin peut être amené à échanger avec l’équipe sur d’éventuels problèmes qu’il aurait pu déceler et est responsable de l’enfance en danger auprès des familles : le médecin est toujours disponible pour répondre aux interrogations des familles, il apporte un regard extérieur, une aide et des conseils et peut également participer à des réunions de parents. Jeanne Payen, Médecin Référent de Babilou 2012 : des garanties de sécurité complémentaires Répondant aux obligations légales de la loi du 5 mars 2007 préconisant le renforcement de dispositifs d’alerte et d’évaluation des risques de danger pour l’enfant, le Groupe Babilou a instauré une Cellule d’Information Situations Préoccupantes, dénommée CISP-Babilou, placée sous la responsabilité conjointe de Jeanne Payen, médecin référent, de Dominique Boursier, directrice de la Petite Enfance et de Christine Lanternier, responsable pédagogique d’Île-de-France. Elle traite les informations et observations relevant de la protection de l’enfance qui lui sont transmises par les directeurs de crèches, après dialogue avec d’autres personnes ressources (médecin, psychologue, coordinateur). La CISP-Babilou, peut transmettre certains cas à la CRIP (cellule d’information préoccupante du département) bien sûr dans l’intérêt de l’enfant mais aussi dans celui des professionnels de terrain parfois confrontés à des situations chargées émotionnellement. Le magazine de 25 Ils l’ont dit… pour de vrai ! Chadène (3 ans) explique que Noé, 3 ans, revient d’une activité cuisine. Une professionnelle lui demande ce qu’il a mis dans son gâteau et il répond : « Mes mains !» Narjis 2 ans et demi, en pleine discussion avec ses copains : « Les garçons ont des zizis, les filles des seins animés. » sa maman a allumé les radiateurs car il fait froid : « Maman, elle a un gladiateur à la maison. Il est chaud ! » Au retour d’une rencontre intergénérationnelle au sein de la maison de retraite, une professionnelle demande : « Où étiez-vous ? » « Chez les papis et mamies de retraite !» répond , 3 ans. Au menu : salade de fruits rouges. Lisa la dévore et demande « encore des fruits rouges ». lui répond : « Pff, n’importe quoi, ce sont des fruits noirs ! » Maxime Toni Noah regarde la carte à chanter qui représente un éléphant et une toile d’araignée et dit : « C’est l’éléphant et la poêle d’araignée. » Sophia, 2 ans et 5 mois, est allée chez le médecin hier soir. Une professionnelle lui demandant ce qu’a dit le médecin se voit répondre : « Rien, il m’a donné une sucette et puis il m’a réparée. » Contacts Babilou Magazine est une publication éditée par Babilou, 24, rue du Moulin des Bruyères - 92400 Courbevoie - Tél. : 01 41 49 96 50 Directeur de la publication : Rodolphe Carle • Directeurs de la rédaction : Olivier Bret, Gwenola Roger • Rédacteur en chef : David Kuhn • Rédaction : Élodie d’Athis, Isabelle Litty • Coordination éditoriale : Frédéric Rideau • Secrétariat de rédaction : Gwenaëlle Langlais • Directeur artistique : Matthieu Rondeau • Conception et mise en pages : agence ipanema (Laurence Baudu) www.agence-ipanema.fr • Crédits photos : couverture : Shutterstock / Nadejda V. Kulagina ;Olivier Gascoin (www.photosdumonde.com) p. 10, 13, 18, 20, 22. • Ont collaboré à ce numéro : Valérie Bossard, Florence Caillet, Véronique Delestre, Christine Lanternier, Caroline Leix, Gaëlle Herroux, Claire Hubert, Jeannne Payen, Nathalie Servier, Alice Teyssedou. Merci à Christine Schuhl pour sa collaboration. Imprimé dans l’Union européenne. ISSN 2109 – 0130 • Dépôt légal : décembre 2012. Pour toutes remarques ou pour recevoir Babilou Magazine, envoyez vos nom, prénom et adresse postale par mail à [email protected] Retrouvez ce numéro sur le site Internet www.babilou.com SIège 24, rue du Moulin des Bruyères 92400 Courbevoie Tél. : 01 41 49 96 50 Fax : 01 55 63 94 34 [email protected] NICE Tél. : 04 93 65 52 08 [email protected] LILLE Tél. : 06 78 10 10 84 [email protected] STRASBOURG Tél. : 06 45 78 59 93 [email protected] LYON Tél. : 04 72 07 01 48 [email protected] TOULOUSE Tél. : 05 34 25 43 62 [email protected] RENNES Tél. : 02 99 23 92 39 [email protected] www.babilou.com 26 Le magazine de