Mise en œuvre de l`évaluation environnementale et sociale pour le

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Mise en œuvre de l`évaluation environnementale et sociale pour le
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Contribution au développement durable du système énergétique,
au moyen de l’aménagement hydroélectrique par pompage-turbinage au Cameroun
Luc PODIE
Ingénieur Général Énergéticien et environnementaliste / Coordonnateur du Projet de Renforcement des Capacités
Environnementales et Sociales pour le Secteur de l’Énergie (PRECESSE)
Cameroun
Mesmin TCHINDJANG
Géomorphologue et Environnementaliste, Enseignant à l’Université de Yaoundé I
Cameroun
Thomas TAMO TATIESE
D. Ing (Genie Civil) et Professeur titulaire des Universités
1. Introduction
Les pays en développement ont besoin de ressources énergétiques plus abondantes et moins polluantes pour faire
reculer la pauvreté et s’engager sur la voie d’une croissance soutenue. Le débat sur l’avenir de l’énergie mondiale
tourne autour de la question de savoir comment développer les ressources et élargir l’accès des pauvres à
l’énergie, de manière à répondre aux besoins de la génération actuelle et de toutes les générations futures (Banque
mondiale, 2009).
1.1. Contexte et justification
La crise énergétique des années 2000 a amené le Cameroun à repenser l’organisation de son secteur de l’énergie,
notamment le sous-secteur de l’électricité. Les principales restructurations ont porté entre autres sur :
 L’adoption de la loi n° 98/022 du 24 décembre 1998 libéralisant le segment de la production, qui ouvre la
voie aux sociétés de droit privé à investir dans le sous-secteur des infrastructures électriques;
 L’aménagement du cadre institutionnel portant création d’un Ministère de l’Énergie et de l’Eau;
 La privatisation de la Société Nationale d’Électricité (SONEL) par la cession de 56 % à AES Corp., ce qui a
conduit à la création de la société AES SONEL avec une franchise de 1000MW;
 La création d’une Agence de Régulation du Secteur de l’Électricité (ARSEL);
 La création de l’Agence d’Électrification Rurale (AER);
 La création de la Société Electricity Development Corporation (EDC) chargée de la gestion des
infrastructures (patrimoine) de l’État et de la construction des ouvrages de régulation comme
l’aménagement de Lom Pangar.
3
Cet aménagement hydroélectrique aura une capacité de 6-7 milliards de m avec une usine de production de
30MW au pied du barrage pour l’électrification de la région de l’Est. D’autres projets sont annoncés notamment le
projet hydro Mekin sur le Dja (12MW) et le projet de construction de l’aménagement hydroélectrique de
Memvé’Ele (200MW) sur le Ntem. Il va sans dire que la puissance totale générée, par les projets listés ci-dessus
dans la phase de production, ne couvrira pas les besoins prévisionnels de 3000-10000MW envisagés dans le Plan de
Développement du Secteur de l’Électricité à l’horizon 2030 (PDSE 2030) pour combler le déficit énergétique en
perspective.
Cette demande est générée par un développement économique soutenu, basé entre autres, sur une croissance du
secteur industriel gros consommateur d’énergie électrique (industrie aluminière en particulier et le développement
à venir de la métallurgie) sans oublier l’exportation de l’énergie aux pays de la sous région. Afin de répondre à cette
demande, il a été décidé de s’appuyer sur les très importantes ressources énergétiques du Cameroun caractérisées
par :
 un potentiel hydroélectrique considérable, dont moins de 3 % sont valorisés à ce jour;

une importante réserve de gaz naturel offshore, nécessaire pour le développement économique du pays
sur le long terme, à condition que la mise en valeur soit méthodique et rationnelle.
Dans la suite, le site de l’aménagement hydroélectrique du Noun Wouri qui a le plus important potentiel
hydroélectrique 3000MW, a retenu notre attention. Le choix de cet aménagement est non seulement dicté par
l’économie d’échelle, mais surtout le souci de concentrer les efforts pour atteindre la cible en puissance installée et
en énergie à partir d’un site hydroélectrique le mieux disant sur le plan de la durabilité environnementale. Sans
l’apport d’un important ouvrage comme l’aménagement hydroélectrique du Noun Wouri (1200-3000MW) ou de
Songmbengue (1000MW), le déficit entre l’offre de l’énergie et la demande sera encore croissant à l’horizon 2020
hypothéquant, à n’en pas douter, la réalisation et la mise en œuvre de la stratégie pour la croissance et l’emploi qui
est la feuille de route du Gouvernement pour cette décennie.
1.2. Problématique
La production, le transport et la distribution de l’énergie électrique ont été confiés à une société privée dans un
partenariat stratégique avec l’État du Cameroun. Le patrimoine appartient à l’État, et cette société est chargée de
la production et l’exploitation des installations dans le réseau interconnecté Sud (RIS), qui comprend deux centrales
hydroélectriques au fil de l’eau que sont Edéa et Song Loulou couplées aux barrages réservoir dans le bassin
3
9
versant du fleuve Sanaga dont les capacités en mètre cube (m ) sont : (i) Bamendjin (1,8.10 ), (ii) Mbakaou (2,6.
9
9
10 ) et (iii) la Mape (3,6.10 ). Elle assure aussi la commercialisation de l’énergie produite.
En outre, elle exploite également un réseau interconnecté dans la partie septentrionale avec comme base
énergétique, la centrale hydroélectrique de Lagdo, sans compter quelques centrales thermiques isolées dans des
localités éloignées. Le retard pris dans la mise en œuvre de nouveaux projets de centrales identifiés dans le Plan de
Développement du Secteur de l’Électricité à long terme (PDSE 2030) est venu accentuer le déséquilibre entre l’offre
et la demande d’énergie.
De ce qui précède, il découle que l’avenir énergétique national devra se reposer encore sur l’hydroélectricité. Dans
ces conditions, que pourrait être l’apport de l’EES pour la facilitation de la décision de mise en œuvre et de
développement de certaines centrales hydroélectriques, notamment l’aménagement du Noun-Wouri? Ce
questionnement est d’autant nécessaire que dans sa configuration actuelle, ce projet va nécessiter le transfert
d’une partie de la rivière du Noun, de son bassin hydrographique de la Sanaga vers le bassin hydrographique du
fleuve Wouri.
Ce transfert comporte, en n’en pas douter, des enjeux environnementaux et sociaux importants aussi bien dans le
bassin émetteur que dans le bassin récepteur. Aussi la question centrale, à laquelle se grève une question
subsidiaire de recherche, est de savoir :
 Comment l’évaluation environnementale régionale de l’aménagement du Noun-Wouri, peut-elle faciliter
la décision de sa mise en œuvre pour doter le Cameroun d’une base énergétique stable et fiable axée sur
l’hydroélectricité sans compromettre l’objectif du développement durable?
 Enfin, comment s’assurer que les principaux acteurs de la filière énergétique au Cameroun ont la maîtrise
de cet outil (EES) et peuvent l’intégrer avec succès dans la programmation et le montage des projets
relevant de leur domaine de compétence?
Deux objectifs, au moins, sous-tendent la présente étude. Il s’agit de l’objectif global et des objectifs spécifiques.
1.3. Objectif global
Il s’agit de faire le diagnostic de l’aménagement hydroélectrique du Noun Wouri tel qu’il ressort des études de
préfaisabilité réalisées en 1983 au moyen de l’évaluation environnementale et sociale stratégique. En bref, ce
diagnostic facilitera, nous osons l’espérer, la réflexion des décideurs sur les conséquences de leurs actes (OCDE,
2006).
1.4. Objectifs spécifiques
De cet objectif global découlent trois objectifs spécifiques, à savoir :
 sonder les niveaux de connaissance des parties prenantes du secteur de l’électricité en matière
d’évaluation environnementale stratégique;
 orienter le Gouvernement sur les actions utiles de vulgarisation de cet important outil de décision ;
 améliorer la reconfiguration de l’aménagement hydroélectrique du Noun Wouri, à l’aide de l’outil de
l’évaluation environnementale et sociale stratégique pour satisfaire aux objectifs de développement
durable.
1.5. Principaux résultats attendus
À l’aide des résultats d’enquêtes obtenus à l’issue du présent travail, nous devrons être capables de :
 apprécier le niveau de maîtrise, même théorique, de l’EES par les parties prenantes du secteur;
 proposer des actions et moyens concrets pour remédier aux carences éventuellement constatées;
 suggérer la reconfiguration du projet de l’aménagement du Noun Wouri qui tient compte des incidences
environnementales majeures décelées au cours du diagnostic.
2. Approche méthodologique
Cette approche méthodologique est fondée sur la collecte d’informations primaires et secondaires. Dans la phase
de collecte d’informations secondaires, nous avons non seulement exploité les publications antérieures, mais aussi
administré des enquêtes. Cette phase a été complétée par la descente sur le terrain pour la collecte des
informations primaires.
2.1. Enquêtes
Les enquêtes ont été organisées en commençant par l’échantillonnage, puis les questionnaires ont été élaborés
avant d’être adressés aux intéressés.
Échantillonnage
Une sélection a été opérée, par sondage, en privilégiant les structures publiques et parapubliques du secteur de
l’énergie ensuite les organisations de la société civiles (OSC)/ONG ont été consultées à travers leurs réseaux. Les
cadres des administrations (ministères chargés respectivement de l’Énergie et de l’Environnement) ont été
enquêtés. Une moyenne de 20 fiches a été adressée à chaque structure, en se servant au besoin des hauts cadres
et sous directeurs desdites structures. Les réactions ont été diverses et les résultats de dépouillement sont donnés
dans le tableau 2.1 ci-dessous. Soixante-quatre (64) réponses sur cent quatre-vingt-dix (190) questionnaires ont
été reçues, soit un taux de 30 %.
Tableau 2.1 : Résultats du dépouillement des fiches d’enquête
Structures
Administration
Sociétés sous tutelles (SST)
ONG/OSC
Communautés Urbaines (CU)
Total
Effectifs
24
29
8
3
64
Pourcentage
37.5 %
45.3 %
12.5 %
4.7 %
100.0 %
Le dépouillement des enquêtes a montré que sur près de cent quatre-vingt-dix questionnaires administrés aussi
bien aux structures étatiques qu’aux organisations de la société civile, soixante-quatre réponses ont été reçues.
Mais en matière de communication, le silence constitue également une réponse.
2.2. Collecte des données sur le terrain de l’aménagement Noun Wouri
Cette collecte des données a eu lieu au cours des (02) descentes, respectivement du 17 au 19 décembre 2008 et 20
au 23 novembre 2010, sur le terrain à Sanki (zone devant abriter le barrage-réservoir) et les localités de Babitchoua
et Bandounga. Parmi les descentes sur le terrain, il convient de citer celle du 19 au 23 novembre 2010, complétée
par une descente supplémentaire à Babitchoua qui s’est déroulée le 11 mars 2011. Elle a eu pour but de procéder,
par simulation dans le cadre d’un exercice académique, aux consultations publiques. Aussi avons-nous rencontré :
 les autorités administratives camerounaises;
 les autorités traditionnelles proches des sites du projet;
 quelques groupements de populations de la région concernée.
Dans cette phase, les rencontres faites avec les autorités administratives, traditionnelles et les populations des
zones du projet visaient à mesurer l’adhésion de toutes les autres parties prenantes au projet, notamment les
populations des zones affectées.
2.3. Collecte des données secondaires sur l’aménagement Noun Wouri
Les données secondaires ont été collectées dans les recherches bibliographiques, notamment les documents du
Plan Énergétique National (1990), le Plan du Développement du Secteur de l’Électricité (PDSE 2030) publié en 2005,
les documents du Comité de Pilotage de l’Énergie, etc.
La méthodologie du travail a consisté à collecter les informations sur les projets Noun Wouri (discussion avec les
experts, littérature/publications sur papiers et publications électroniques, rapports d’études techniques disponibles
et rapports d’évaluation environnementale là ou il est disponible, scruter les images satellitaires).
Certaines informations relatives au schéma d’aménagement et les informations sur la géologie et l’hydrologie des
sites du barrage à Sanki et de la centrale hydroélectrique à Babitchoua, ont été collectées, auprès du ministère en
charge de l’Énergie et les archives de la Société Nationale d’Électricité (SONEL). Cette société a été le bras séculier
de l’État, elle était opératrice sur le terrain et c’est elle qui a supervisé les études techniques relatives au secteur de
l’Énergie, notamment l’hydroélectricité. Les études de préfaisabilité de l’aménagement hydroélectrique du Noun
Wouri ont été réalisées par EDF en 1983. Les copies disponibles ont été exploitées. Toutefois, les récentes
descentes sur le terrain offrent la possibilité de proposer de nouveaux schémas d’aménagement qui tiennent
compte des contraintes de l’heure, entre autres, l’obligation d’intégrer l’évaluation environnementale et les
paramètres de durabilité économique du projet.
Les images satellitaires notamment les images Google Earth Pro des sites du Noun Wouri ont également fourni des
informations utiles pour nos travaux, notamment une vue d’ensemble sur les différents sites pour permettre de
faire les premières appréciations des enjeux environnementaux probables.
2.4. Présentation du Projet aux autorités traditionnelles et aux riverains (consultation publique)
La deuxième mission de sensibilisation sur le terrain avait été conduite du 20 au 23 novembre 2010 pour recueillir
les appréciations des populations installées en amont et en aval de la zone du projet dans la vallée du Noun au
village de Sanki et surtout dans la zone de la réalisation de l’hydrocentrale à Babitchoua, en plus de la première qui
s’était déroulée en décembre 2008 dans la phase de reconnaissance du terrain et de l’information des riverains des
sites du projet.
Fort des informations collectées et exploitées, il devient plus clair de procéder à l’examen du projet sous l’optique
de montrer que, si les enjeux environnementaux sont de nature à remettre en cause le schéma d’aménagement
classique, alors on pourrait envisager une alternative qui est le projet hydroélectrique à circuit fermé, basé sur le
principe de pompage/turbinage. Dans cette partie, les résultats nous ont renseignés sur la maîtrise ou non de l’EES
par les parties prenantes. Enfin, les enseignements tirés permettront de proposer aux pouvoirs publics les mesures
utiles qui s’imposent, pour rectifier le tir si nécessaire. La dernière partie est consacrée au diagnostic sectoriel par la
mise en œuvre de l’EES qui a conduit à la reconfiguration du projet de l’aménagement hydroélectrique du Noun
Wouri.
3. Présentation des résultats
Sur un effectif de 64 réponses, la répartition des résultats par structure est donnée dans la figure 3.1 ci-dessous.
Elle montre : (a) une réactivité presque égale entre les administrations centrale et locales (CU) et les sociétés sous
tutelles; (b) la différence entre les genres est également peu sensible (3 %) aussi bien dans l’administration que
dans les sociétés sous tutelles due au niveau de l’éducation (Enseignement supérieur).
Fig. 3.1 : (a) Répartition des répondants en fonction des structures
Fig 3.1 : (b) Répartition des répondants en fonction du genre
3.1. Appréciation du niveau de connaissance de l’EES
Il ressort du graphique que moins de personnes ont entendu parler de l’EES que ceux qui connaissent les raisons de
réalisation de l’EES. Les graphiques de réponses montrent une certaine incohérence, à première vue. Toutefois, ces
réponses peuvent justifier aussi que certains de ceux qui connaissant la raison, l’ont peut-être apprise dans le cadre
des informations et de la culture générale. On comprend alors pourquoi la majorité (92 % & 7 %) reste sans
opinions sur l’importance de cet outil.
Fig. 3.2 : Appréciation du niveau de connaissance de l’EES
3.2. Importance de l’EES
Le graphique montre que 92 % des enquêtes sont sans opinion. Ceci montre l’ignorance de cet outil. Il y a
manifestement un besoin de vulgarisation des connaissances. En effet, cette discipline est uniquement enseignée
nd
dans certaines filières d’enseignement supérieur et seulement dans le 2 cicle. Il y a lieu d’envisager de
déconcentrer en adaptant les programmes de formation dans cette discipline. D'ailleurs, un récent recrutement, le
22 septembre 2011, de quarante (40) environnementalistes dans la fonction publique camerounaise montre une
prédominance des cadres, titulaires d’une licence, venant des universités anglo-saxonnes.
Fig. 3.3 : Réaction sur l’importance de l’EES
3.3. Répartition des avis par rapport à la disponibilité de la ressource humaine au MINEP
Cette figure montre que 4 3% des enquêtés présument que le MINEP a des ressources nécessaires pour conduire
une EES, contre 35 % de réaction négative, tandis que 22 % ne savent pas. On peut conclure que suivant l’opinion
publique, MINEP bénéficie d’une présomption favorable.
Fig. 3.4 : Opinions des répondants sur la capacité du MINEP
Toutefois, la loi n°96/012 du 8 août 1996, portant Loi-Cadre relative à la gestion de l’environnement n’a pas inclus
les provisions relatives à l’évaluation environnementale stratégique. Ce manque de vision traduit un problème de
disponibilité de cadre compétent, pour faire la conception de cet outil. Aussi les données statistiques qui
présument le MINEP de 43% d’avis favorable résultent de la non-maîtrise de la situation de ressources humaines
disponibles dans ce département ministériel.
3.4. Discussion
Il ressort des résultats des enquêtes que l’EES est peu connue du grand public et même des administrations.
nd
L’expérience montre aussi que cette discipline est encore dispensée seulement au 2 cycle professionnel dans
certaines universités. Or la préservation de l’environnement et la protection de la nature, pour réussir, doivent être
une affaire de tous et surtout elle doit être vulgarisée parmi les populations. Il découle des observations
susmentionnées les propositions suivantes :
 prendre des mesures, sur le plan administratif, pour décentraliser la veille environnementale au niveau de
l’administration locale avec le transfert des flux financiers correspondants;
 inscrire la formation relative à la préservation de l’environnement dans les programmes scolaires dès
l’école primaire et dans l’enseignement secondaire;
 créer les diplômes d’enseignement professionnel de fin de formation dans les collèges et lycées sur les
sciences de l’environnement;
 créer le poste de technicien en environnement dans les administrations locales, notamment dans les
communes et au niveau des Régions, indépendamment des structures déconcentrées de l’État.
En résumé, les données primaires ont été collectées au moyen d’une enquête doublée de plusieurs descentes sur
les sites de Noun-Wouri. Des fiches d’enquête ont été distribuées aux institutions et parties prenantes et les
résultats ont été dépouillés suivant les méthodes statistiques représentées dans les graphiques ci-dessus.
4. Proposition de reconfiguration du projet
Le Cameroun, dont l’énergie électrique produite atteint 4500Gwh/an depuis 2007, pour une puissance totale
installée de l’ordre de 1000MW, a connu une période de crise énergétique sans précédent de 2001-2004. Ce
déficit, qui a impacté tous les sous-secteurs énergétiques, notamment l’électricité et les produits pétroliers, avait
coûté deux (02) points de croissance par an, en moyenne, à l’économie nationale. Pour pallier le déficit, l’État a
conduit une politique de réforme du secteur de l’électricité, qui a culminé avec la libéralisation du segment de la
production, dans le souci bien compris d’attirer des investisseurs dans ce secteur. Certes, l’opérateur AES SONEL a
consenti des investissements appréciables notamment le relèvement du niveau des tensions dans les stations de
transformation par l’introduction des condensateurs utiles pour la compensation de la puissance réactive, la
rénovation et l’installation de nouvelles centrales d’appoint dans les réseaux interconnectés.
Mais les problèmes subsistent encore : le niveau de perte technique est tombé à près de 15 % alors que la norme
acceptable oscille autour de 5-10 %. Le développement de la demande est croissant sous le double effet de la
croissance économique et démographique. De plus, l’acte de concession impose à l’opérateur de connecter
annuellement 50 000 nouveaux abonnés. La prévision montre qu’à la fin de la concession en 2020, près de 1 million
d’abonnés seront connectés contre 600 000 abonnés dénombrés à ce jour, d’où la nécessité d’anticiper l’offre de
l’énergie pour satisfaire cette demande prévisionnelle dans le secteur public (consommation domestique et petites
industries).
Parmi les projets ayant retenu l’attention des producteurs indépendants potentiels, il y a l’aménagement
hydroélectrique du Noun Wouri, dont les centrales souterraines seront construites dans les contreforts de la
dénivellation naturelle entre la plaine côtière du littoral et les hautes terres de l’Ouest, dans un site situé au sudouest de Tonga.
4.1 Projet de l’aménagement hydroélectrique du Noun Wouri
Ce projet est avant tout une solution au moindre impact environnemental, si l’on compare cet aménagement aux
sites concurrents non consignés par les auto-producteurs dont le nouveau projet de loi sur l’Électricité vient de
renforcer leurs positions.
4.1.1. Justification du projet
La demande en énergie électrique progresse de près de 6 % annuellement dans le secteur public et culmine à près
de 900MW à l’horizon 2020. Elle est de près de 5 % dans le secteur industriel auquel il faut ajouter la demande des
alumineries, le tout estimé à 2500 MW en 2020. La demande totale prévisionnelle se chiffre à près de 3400MW,
entraînée pour l’essentiel par le secteur industriel. Pour pallier le défit prévisionnel, l’État a ouvert le segment de la
production et des promoteurs se sont manifestés pour des ouvrages suivants : Nachtigal, Songmbengue, Lom
Pangar et Noun-Wouri. Ce dernier projet a d’autant retenu l’attention que son potentiel de production est élevé.
4.1.2. Bien-fondé du projet
Ce projet, avec son productible estimé à 5550 Gwh/ an dans sa phase opérationnelle, permettra de juguler le
déficit énergétique du Cameroun tout en dégageant l’excédent pour l’exportation. Il renforcera du même coup
l’indépendance énergétique nationale pour la prochaine décennie. De plus, sa contribution sera indéniable au
déclassement des centrales thermiques vétustes dont les sous-produits de combustion dégagent les gaz à effet de
serre.
4.1.3. Acquis du projet
Cet important projet, une fois réalisé, représentera plus de 50 % de l’énergie disponible et conférera à son
promoteur un rôle important dans la stratégie de l’industrialisation du Cameroun. De plus, il dégagera un flux
financier capable de rembourser les prêts consentis pour sa construction et rémunérer les capitaux investis. Elle
contribuera de fait à l’établissement d’une base d’industrie lourde au Cameroun.
S’agissant de l’aménagement hydroélectrique du Noun Wouri, l’apport de cet aménagement dans l’économie
nationale porte entre autres sur :
o l’approvisionnement de l’économie en énergie à la hauteur de 1200-3000 MW de puissance installée avec
un productible garanti de l’ordre de 5500MWH/an;
o dans l’hypothèse de vente à un grand compte au tarif proche de celui qui lie ALUCAM à AES SONEL, soit
près de 10-13 FCFA/KWh, le chiffre d’affaires s’élèvera à près de 55-65 milliards FCFA par an.
Sans l’apport de ce projet de Noun Wouri dans le bouquet énergétique camerounais, à l’horizon 2020, le Cameroun
pourrait ne pas atteindre la cible de 3 000MW de puissance installée, visée dans le PDSE, si la tendance actuelle
encore timide, de réaliser des ouvrages hydroélectriques de moyenne importance, se poursuit dans des différents
sites à savoir :
 aménagement hydroélectrique de Memvé’Ele 200MW;
 aménagement hydroélectrique de Mekin 12MW;
 centrale thermique à gaz de Kribi 216 MW;
3
 le barrage de retenue de Lom Pangar (6 à 7Milliards m ) et une usine de 30MW.
La puissance totale en cours de réalisation s’élèvera à 458MW à la fin desdits projets, et portera la puissance totale
à 1458MW environ au Cameroun. Ceci restera inférieur au besoin prévisionnel en énergie électrique pour satisfaire
la demande du secteur industriel et domestique.
L'identification des sites de production et des sites de régularisation équitables a été basée sur les études
antérieures, et plus particulièrement sur l'inventaire exhaustif réalisé en 1983 par les sociétés EDF et SONEL.
Toutefois, 30 ans après, une actualisation de cette liste s’impose. Certes les conditions géomorphologiques n’ont
pas varié, mais les conditions climatiques et la contrainte de prendre en compte l’environnement sont de nature à
faire actualiser les données antérieures. Le choix de l’aménagement du Noun Wouri, quant à lui, est dicté par
l’économie d’échelle et surtout le souci de concentrer les efforts pour atteindre la cible en puissance installée à
partir d’un site hydroélectrique le mieux disant sur le plan environnemental, du développement durable et de
l’aménagement du territoire.
4.2 Enjeux et conséquences de l’aménagement Noun Wouri sur l’environnement
4.2.1. Description de la configuration « du fleuve » Noun Wouri
Il s’agit de détourner une partie du cours de la rivière Noun pour transférer dans le bassin versant du Wouri créant
une chute artificielle de 600m de hauteur. Ce transfert de l’eau du bassin de la Sanaga vers celui du Wouri va
permettre de créer de centrales hydroélectriques souterraines en cascade d’une puissance totale installée de 3 000
MW en phase finale. Tout en nous basant sur l’expérience des autres, nous nous efforcerons d’apporter notre
contribution à la solution de la problématique environnementale posée, à savoir : la conséquence
environnementale du transfert d’une partie de la rivière du Noun de son bassin hydrographique de la Sanaga vers
le bassin hydrographique du fleuve Wouri. Ce projet comportera des enjeux environnementaux et sociaux aussi
bien dans le bassin versant de la Sanaga (émetteur) que dans celui du Wouri (récepteur).
Fig. 4.1 : Localisation des enjeux environnementaux dans les bassins emetteurs et récepteurs (Genivar, 2010)
Il s’agit de la réalisation d’une évaluation environnementale régionale (EER) qui se divise en deux phases : une
phase de conception et une phase de réalisation de l’étude. Il s’agira de :
 faire un diagnostic environnemental pour ressortir les principales incidences environnementales pertinentes
sur les bassins versants respectifs des deux cours d’eau et surtout sur les cours inférieurs desdits fleuves
jusqu’au niveau de leurs embouchures respectives;
 proposer, au besoin, une nouvelle reconfiguration de cet important projet pour le rendre plus compatible
avec son milieu récepteur de manière à contribuer à atteindre l’objectif du Cameroun, de devenir une
économie émergente à l’horizon 2035, tout en préservant nos ressources naturelles pour un développement
durable.
4.3. Profil environnemental
Le profil environnemental régional comporte deux parties principales, à savoir :
 un diagnostic, qui s’appuie sur les caractéristiques majeures de l’environnement (forces et faiblesses,
tendances évolutives et les objectifs de référence);
 les enjeux environnementaux et les orientations stratégiques, complétés d’indicateurs des principaux
enjeux environnementaux qui sont :
 alluvionnement rapide du port de Douala, rendant coûteux l’opération de dragage;
 drain naturel des déchets industriels de Douala vers la haute mer;
 menace sur l’écosystème de mangrove et violation des conventions de Ramsar, CITES ainsi que la
pollution marine du fond du Golfe de Guinée;




introduction de nouvelles espèces de la biodiversité d’un bassin à l’autre;
inondation des plaines de la vallée du Wouri en montant vers Yabassi avec pour conséquence le
déplacement involontaire des populations;
perte des biens et du patrimoine culturel;
reprise de la navigation dans le cours supérieur du Wouri et désenclavement de la région de Yabassi
(impact positif).
4.4. Évaluation de l’incidence environnementale de l’envasement du chenal et de l’estuaire du Wouri
Une évaluation d’incidence de l’envasement ou de l’alluvionnement du chenal du fleuve sera examinée ci-dessous
avec une grille de caractérisation à titre indicatif.
4.4.1. Description des phénomènes d’envasement
Dans le bassin versant du fleuve Wouri, force a été de constater un phénomène naturel d’érosion et
d’alluvionnement rapide du port de Douala, rendant coûteuse l’opération de dragage.
En effet, dans des plaines où la vitesse de circulation de l’eau est brisée, voir ralentie, il se passe un phénomène de
décantation : les débris et boues se déposent au fond des rivières, c’est l’envasement. Dans la partie aval du Wouri,
sous les doubles influences des marées et de l’obstruction du chenal amont entre le pont du Wouri et Yabassi, la
vitesse d’écoulement de l’eau a été freinée par la construction des digues centrales du pont. Cette situation est
aujourd’hui aggravée par la suppression de la deuxième branche (deuxième bras du fleuve) du côté de Deido qui
servait d’exutoire supplémentaire au fleuve en crue.
Cet étranglement volontaire du fleuve a laissé se former en amont des zones d’inondation chronique, entraînant le
déplacement involontaire des populations et les pertes de biens. Qu’en sera-t-il avec la mise en service de
l’aménagement hydroélectrique du Noun Wouri dont l’apport en volume de matière transportée va augmenter
3
ainsi que le débit du fleuve grossi de près de 200m /s en continu? Il découle de ces inconvénients, que
l’acceptation du projet dans sa configuration classique devient incertaine, d’où la nécessité d’envisager une
solution alternative qui sera exposée dans la dernière partie, au paragraphe 4.8.2.
4.4.2. Incidence environnementale de l’apport hydrique du projet Noun Wouri
Il convient de prendre en compte l’apport hydrique supplémentaire dans le lit majeur de la rivière Nihep. Ceci
s’accompagnera d’une forte érosion des berges et du transport desdits matériaux vers l’estuaire du fleuve. Cet
apport de matériaux supplémentaires va obstruer le chenal du Wouri, induire un accroissement des coûts d’activité
de dragage comme énoncé précédemment. Il s’agit d’un des problèmes à caractère environnemental le plus crucial
à juguler dans la vallée du Wouri. C’est cet envasement du fleuve qui a conduit à l’arrêt de la navigation fluviale sur
le cours amont du Wouri et partant accélérer l’enclavement et le déclin de la région de Yabassi.
4.4.3. Drain naturel des déchets industriels de Douala vers la haute mer
Deux principales sources génératrices de déchets liquides et solides de types industriels ont été identifiées. Il s’agit
de :
 des sels d’engrais et de pesticides drainés dans le Wouri à partir des plantations industrielles des
départements du Moungo et de Nkam;
 des déchets liquides drainés dans le Wouri par les rivières affluentes qui drainent à longueur d’année les
zones industrielles de Douala.
Ces déchets liquides ont fait du fleuve Wouri un véritable dépotoir des déchets des industries.
L’arrivée de l’eau douce supplémentaire des bassins versants pourrait accélérer le refoulement desdits déchets vers
la zone de mangrove dans l’estuaire et en haute mer. Si l’apport de l’eau supplémentaire dans le lit du Wouri
conduisait à polluer le fond du golfe de Guinée par nos déchets, alors le Cameroun pourrait être indexé de violer la
convention de Ramsar dont il est partie.
4.4.4. Menace sur l’écosystème des mangroves et violation des conventions de Ramsar, CITES ainsi que la
pollution marine du fond du Golfe de Guinée
Les produits chimiques et autres déchets industriels charriés et repoussés dans l’estuaire auront des impacts
négatifs sur la biodiversité des mangroves, qui est un habitat critique. Ces mangroves constituent des zones de
frayère et la destruction des alevins par des produits toxiques appauvrit des eaux sur le plan de la pêche et par
conséquent la population de la zone. De plus, la présence des sels minéraux (l’ammonium) entraîne le
développement de la jacinthe d’eau, signe de l’eutrophisation du milieu aquatique.
4.4.5. Perte des biens et de patrimoines culturels
Les inondations qui entraînent le déplacement involontaire des populations, causent la perte de biens et de riches
patrimoines culturels comme les tombes des êtres chers, les lieux de culte, les sites archéologiques et même les
forêts sacrées. L’alluvionnement et la pollution du fleuve dus aux rejets des industries causent le développement
des jacinthes d’eau douce.
4.5. Analyse des enjeux prévisibles, dus à l’aménagement hydroélectrique de Noun Wouri, dans le chenal et
l’estuaire du Wouri
Les fiches et matrices dans le processus d’audit interviennent au moment de procéder à une évaluation détaillée
afin de prévoir les caractéristiques des principaux impacts potentiels. Cette étape, appelée l’analyse d’impact, peut
être divisée en trois phases qui se recoupent partiellement à savoir l’identification des impacts liés à chaque phase
du projet et aux activités réalisées, la révision de la nature, l’ampleur, l’étendue et la durée des principaux impacts
et la détermination de l’importance des impacts. Dans cette section, il est important d’utiliser les grilles
d’évaluation environnementale nouvelle (voir le tableau 4.1 ci-dessous).
4.6. Méthode d’analyse des incidences
Il s’agit d’établir une appréciation des effets environnementaux des actions envisagées au regard des enjeux
environnementaux déterminés dans le cadre du profil environnemental.Ci-dessous est donnée la formule du
principe de calcul d’incidences. Les notes individuelles sont ensuite additionnées, en respectant les signes, pour
connaître la note pour le grand projet.
 Principe de calcul d’incidences
Note = probabilité de Incidence × Incertitude × Echelle

Addition des notes individuelles pour connaître la note pour le grand projet
NB : le qualitatif compte tout autant
Des résultats consignés dans le tableau 4.1 ci-dessous, on peut en déduire que l’aménagement hydroélectrique du
Noun Wouri aura un impact significatif en aval dans le chenal et l’estuaire du Wouri. Il convient donc d’explorer les
alternatives. Toutefois, la contrainte de la demande prévisionnelle de 3000-10000MW et la saturation des sites
concurrents, conduit à envisager la reconfiguration du même site pour espérer juguler les incidences
environnementales majeures relevées dans le tableau 4.1 de l’évaluation.
Alluvionnement
1
2
3
-3
-2
1
2
3
3
2
1
Probable
Très probable
Fortement négatif
Négative
Neutre
Positive
Très positive
élevée
Forte
faible
Incertitude
Peu probable
Échelle
0
Probabilité
Pas du tout probable
Enjeux
environnementaux
Modalités
Note
Tableau 4.1 : Fiche de calcul des incidences environnementales modifié (Planète Publique, 2008)
X
X
R1= [3× (-2) × 3]= - 18
Inondations
X
X
R2= [2× (-2) × 2]= - 8
Écosystème des mangroves
X
X
R3= [2× (-2) × 2]= - 8
Violation conventions de Ramsar
X
X
R4= [2× (-2) × 4]= - 12
Navigation dans le cours supérieur du Wouri
X
X
R5= [2× 2 × 2]= 8
désenclavement de la région de Yabassi
X
X
R6= [3× 1 × 3]= 9
patrimoines culturels
X
X
R7= [2× (-2) × 2]= - 8
Perte des biens
X
X
R8= 1× 1 × 2]= 2
Résultat de l’évaluation (Re) = (-18) + (-8) + (-8) + (-12) + 8 + 9 + (-8) + 2= -35
X
X
X
X
X
X
X
X
Il ressort de ce tableau que les incidences environnementales seront sévères et que si le projet devait être
poursuivi en l’état, il faudra envisager des mesures complémentaires de protection de l’environnement. Il devient
d’intérêt public d’envisager une solution alternative basée sur la reconfiguration dudit projet. La solution la plus
adaptée à la configuration du site est l’aménagement hydroélectrique par pompage turbinage.
4.8. Principe d’un aménagement hydroélectrique à circuit fermé de pompage/turbinage
Ce principe d’aménagement consiste à mettre à profit les deux reliefs dénivelés de 600m et les cuvettes naturelles
propices à la formation des réservoirs amont et aval, reliés entre eux par des galeries souterraines comme deux
vases communicants et qui pourraient abriter une série de centrales en cascade. Le principe de fonctionnement
est de turbiner les eaux du réservoir amont pour générer l’électricité à injecter dans le réseau interconnecté en cas
de besoin, et de pouvoir prendre l’énergie électrique du réseau pour pomper l’eau du réservoir aval vers le
réservoir Amont, ce qui équivaudrait à stocker l’énergie électrique sous forme d’énergie potentielle de l’eau.
4.8.1. Exemples de centrales de configuration (analogue) à travers le Monde.
Il existerait plus d’une centaine de centrales construites à travers la planète. Elle a été utilisée pour la première fois
en Suisse et en Italie dans les années 1890. Dans les années 2000 elle atteint une puissance installée mondiale de
90 GW. Deux centrales sont déjà fonctionnelles en Afrique du Sud, en particulier celle de Drakensberg dont la
puissance totale installée de 1000MW. Une troisième est en cours de réalisation. Ce principe permet de stocker
l’énergie électrique sous sa forme d’énergie potentielle basée sur le principe de fonctionnement décrit ci-dessous.
4.8.2. Option de la reconfiguration du projet
Cette nouvelle configuration limite les préoccupations environnementales en ce sens que les effets
environnementaux les plus significatifs seront confinés dans l’espace constitué de la rivière Ndé, l’escarpement de
Babitchoua et la vallée proche du confluent des rivières Bikokeut et le Nihep. L’influence de la construction d’un
barrage de retenue sur le Noun à Sanki est annulée ainsi que les conséquences des inondations et de l’envasement
de l’estuaire du Wouri. Le Cameroun disposera d’une base énergétique crédible pour ses ambitions de devenir un
pays émergent en 2035. Mais cette option fait appel à une technique tout à fait nouvelle et innovante dans le
contexte camerounais, mais qui a été éprouvée ailleurs dans le monde et plus particulièrement en Afrique du Sud.
Il s’agit de mettre à profit la configuration exceptionnelle du site de la centrale et l’existence de deux cours d’eau
(le Ndé et le Nihep) qui sont distants l’un de l’autre d’environ 5 Km à vol d’oiseau et sur deux plans géographiques
d’un dénivelé de 600m pour créer une centrale hydroélectrique qui fonctionne sur le principe de pompage
turbinage.
Les plans d’eau pourraient être source d’évaporation dont l’ampleur est de l’ordre de 5%, si on fait une certaine
analogie avec les observations faites dans le réservoir de Bamendjin, de plus cette zone est généralement couverte
de brouillard pendant plusieurs jours durant, ce qui a pour effet d’atténuer l’intensité de l’évapotranspiration.
3
Cette évaporation sera partiellement compensée par l’apport hydrique de la rivière Ndé (8m /s) et des petites
rivières dites des Cascades sans oublier une partie de la rivière Nihep.
Les avantages qui découlent d’une centrale par pompage/turbinage sont indéniables. Parmi ces avantages, il faut
citer la Compatibilité environnementale acceptable, car ces impacts seront confinés dans un espace réduit autour
de la rivière Ndé et la rivière Nihep qui coule en contre bas de l’escarpement de Babitchoua. S’agissant des
avantages de ce mode de production, il convient de souligner que de même que le risque zéro n’existe pas, de
même il n’existe pas d’impact zéro pour toute action anthropique sur le développement.
L’évaluation environnementale a pour finalité de limiter les impacts négatifs de toute action anthropique et de
bonifier ses effets positifs. Dans la recherche de solutions de moindre coût environnemental du projet Noun Wouri,
on est amené à proposer la solution susmentionnée pour pouvoir stocker l’excédent d’énergie produite aux heures
creuses par les centrales de base et le distribuer lorsque la demande l’exige. En somme, il s’agit de recycler la
ressource hydraulique qui est aussi une ressource naturelle rare. De manière implicite, la compatibilité
environnementale s’entend comme cette action anthropique dont le coût de production plus le coût des
externalités sont au minimum.
Les autres avantages se déclinent ainsi :
 la biodiversité d’origine de chaque cours d’eau sera préservée puis qu’ils n’entrent plus dans la relation de
transfert interbassin;
 L’existence d’une centrale hydroélectrique qui régule le réseau interconnecté régional avec possibilité de
déclasser les centrales thermiques. En effet, cette centrale reprendra la demande en énergie aux heures
de pointe. Cette demande est le plus souvent couverte par les centrales thermiques qui dégagent les
produits de combustion qui sont des gaz à effet de serre.
Dans cette optique de configuration de la centrale sur le principe de pompage turbinage, la mise en œuvre du PDSE
2030 est une condition indispensable, notamment les projets à grande capacité de production comme les sites de
Songmbengue, de Kikot et de Grand Eweng avec la régulation de Lom Pangar. Compte tenu des lourds
investissements à consentir pour le développement de cette base énergétique, l’État devrait devenir l’acteur
majeur et se réapproprier les moyens pour la construction de sa base énergétique stratégique. Ceci est d’autant
nécessaire que, l’expérience de la privatisation qui a cours aujourd’hui n’est pas encourageante.
Il convient en outre de signaler que le secteur énergétique a toujours été le monopole public dans beaucoup des
pays industriels. À titre d’illustration, en France, la société EDF est un établissement public à caractère industriel et
commercial de l’État français et c’est à travers elle que la France a développé son secteur d’électricité. Dans la
figure 4.2 ci-dessous, est illustré le schéma d’une hydrocentrale par pompage turbinage, une vue de la centrale de
Drankesberg en Afrique du Sud.
Fig. 4.2: (a) Schéma d’une hydrocentrale électrique par pompage/turbinage ; (b) vue d’une centrale
analogue en service en Afrique du Sud (ESKOM 2008).
De même, les schémas repris dans les figures 4.3 et 4.4 montrent les coupes des cavernes taillées dans les flancs
des escarpements pour loger les centrales souterraines.
Longueur : 138m
Volume : 170 000m3
Cavité en béton pour installation d’un
turbo-alternateur dans le cadre de
l’extension de la centrale
Fig. 4.3 : coupe longitudinale de la centrale (centrale de Dance, adaptée)
Groupes turboalternateurs
Portiques
Cave des
transformateurs
Turboalternateur
Turbomachine
Galerie de fuite
Hauteur : 52m
Largeur : 32m
Fig. 4.4 : Coupe transversale de la centrale (centrale de Dance, adaptée)
4.8.3. Qu’est-ce donc cette technique de pompage-turbinage?
Le pompage-turbinage est une technique de stockage de l'énergie électrique. Elle repose sur le principe de pomper
de l'eau pour la stocker dans des bassins d'accumulation, c'est la phase du pompage, afin de turbiner cette eau plus
tard pour faire de l'électricité, c'est la phase du turbinage.
Le pompage-turbinage consiste à produire de l'électricité avec une centrale hydroélectrique ayant la particularité
d'être réversible. L'énergie potentielle de l'eau est : soit utilisée (turbinage), soit stockée (pompage). Dans la phase
de pompage, l'électricité est consommée par des moteurs actionnant des turbines pompes pour déplacer l'eau d'un
niveau inférieur à un niveau supérieur, tandis que dans la phase du turbinage, l'eau qui descend du niveau
supérieur vers le niveau inférieur actionne les turbines reliées aux alternateurs qui génèrent de l'électricité.
Un cycle de pompage-turbinage occasionne une perte d'énergie d'environ 15 à 30 %. Le pompage-turbinage est
aussi fait pour des utilisations plus complexes disposant de plusieurs barrages d'accumulation. Quand l'électricité
est excédentaire sur le réseau, elle est utilisée pour pomper l'eau des barrages d'accumulation à plus basse altitude
vers celui à haute altitude. Quand la demande d'électricité est plus forte, le barrage d'accumulation à plus haute
altitude turbine l'eau en vallée et produit de l'électricité. L'eau est ainsi turbinée à un autre endroit qu'elle n'est
pompée.
4.9. Apport de la rivière Ndé dans la formation du complexe hydroélectrique par pompage/ turbinage
3
En barrant la rivière Ndé à Babitchoua, on créerait une retenue de 100hm utile régularisant à 90 % les apports de
cette rivière qui pourrait être turbinée. À ce réservoir s’ajoute celui des cascades fermées par 13 digues d’une
3
capacité de 26hm (Sonel, 1983).
Ces plans d’eau vont constituer le siège d’évaporation. Toutefois, dans la grande zone déprimée, le brouillard est
persistant et ne disparaît pratiquement pas au cours de certaines journées (Tchindjang, 1985). Il découle de ce qui
précède que la présence des nuages peut atténuer l’intensité de l’évaporation, aussi l’estimation prévoit une perte
de réserve en eau de l’ordre de 5% directement compensée par l’apport des rivières NDE et NIHEP.
Une analyse comparée de la géomorphologie du site permet de déceler ce qui suit :
 La rivière Ndé située en altitude sur le plateau, qui coulait autrefois vers le Noun, dotée d’une cuvette sous
forme d’un doigt de gang (voir la carte de la retenue (b) ci-haut) ainsi qu’une cuvette fermée par 13
digues sur la rivière des cascades (a);
 la rivière Nihep qui coule au pied du plateau, dans la zone de l’extension de la plaine du littoral, constituée
d’une vallée encaissée, susceptible d’aménagement d’un réservoir;
 un escarpement entre les deux rivières d’une hauteur de près de 600m.
Un calcul rapide des caractéristiques techniques de cette cuvette située en aval a un périmètre de 22 770m environ
2
et une surface de 26 365 380m . Si l’on considère une profondeur moyenne de 5m, la capacité utile sera de 130
3
millions de m .
Réservoir inferieur de
la future hydrocentrale
L’aménagement judicieux de ce site permettra de créer un bassin énergétique exceptionnel, par la construction et
l’exploitation d’une hydrocentrale électrique à accumulation. La particularité de ce type d’aménagement permet de
doter le Cameroun d’une infrastructure énergétique qui :
 s’adapte au changement climatique;
 minimise les risques hydrologiques;
 ne perturbe pas les grands équilibres des écosystèmes des bassins hydrographiques de la Sanaga et du
Wouri;
 supprime ou minimise la répercussion directe sur le consommateur du surcoût du combustible dans les
centrales thermiques et;

met l’énergie électrique à la portée du consommateur à un prix acceptable.
4.9.1. Description du principe de fonctionnement de la centrale réversible
Il s’agit d’un système d’utilisation multiple du fluide hydraulique à circuit fermé. Le réservoir amont contient de
l’eau, qui une fois lâchée, va actionner les turbines comme dans toutes les centrales classiques qui laissent couler le
fluide, à travers un canal de fuite dans le lit naturel de la rivière. Mais ici, la différence réside dans le fait que l’eau
est retenue après la centrale, dans le réservoir aval et sera refoulée en amont par le pompage, à l’aide des turbines
devenues réversibles. L’énergie qui sert à actionner la turbine réversible est tirée du réseau.
Il convient toutefois de signaler que la puissance nécessaire pour entraîner lesdites turbines/pompes sera
supérieure de 20-30 % à la puissance nominale de chaque agrégat.
4.9.2. Économie des variantes des projets.
En comparant les deux variantes à savoir : la variante de barrage sur le Noun, l’hydrocentrale à Babitchoua et la
restitution dans le Nihep et la variante de l’hydrocentrale par pompage/turbinage, à circuit fermé, on constate,
toute chose restant égale par ailleurs, les économies suivantes :
 sur le plan quantitatif, les travaux de génie civil du barrage sur le Noun et les autres ouvrages d’art
jusqu’au siphon du Ndé, seront supprimés;
 sur le plan environnemental, le Cameroun fera l’économie d’une évaluation environnementale et sociale
très coûteuse sur le plan de mise en œuvre du PGES, s’agissant de la création d’un lac de retenue sur le
3
Noun qui couvrira une superficie de 80Km2 avec un volume utile de 560hm , sans compter les impacts
cumulatifs dans la région de Yabassi et de Douala ainsi que sur les mangroves de l’estuaire du Wouri;
 étant donné que l’énergie à produire est caractérisée de renouvelable et propre, le Cameroun sera éligible
au crédit carbone.
4.9.3. Autres avantages d’une centrale hydroélectrique par pompage/turbinage
Ce mécanisme permet d’acheter de l’énergie à moindre coût pendant la période creuse (23H-4H) sur la courbe de
charge (a) ci-dessous et de la replacer au tarif de pointe (7H-17H et 18H-23H) de la courbe (b) ci-dessous,
dégageant une plus-value, tout en valorisant l’énergie potentielle de l’eau. Il convient de relever que la période de
pompage coïncide avec la période de basse demande d’énergie dans le secteur public. C’est l’excédent de l’énergie
produite par les centrales fonctionnant en régime de base qui est récupéré par ce système pour reconstituer
l’énergie potentielle. Dans la courbe (b) annexée à celle de charge de la figure 4.5 (b) ci-dessous, la zone verte
montre la période de pompage et la zone rouge dénote la production de l’énergie électrique. Les plages horaires
sont données sous les courbes.
Enfin, l’économie substantielle dégagée par rapport à la première variante dite aménagement du Noun-Wouri,
permettra de réaliser les gros œuvres de la centrale de Grand Eweng, situé au fil de l’eau de la Sanaga et dont
l’impact environnemental et social sera du même ordre que celui de l’aménagement hydroélectrique de Nachtigal.
Figure 4.5 : (a) Courbe de charge journalière du RIS (AES SONEL) ; (b) Cycle journalier de fonctionnement
d’une centrale de pompage/turbinage (Wikipedia, 2010)
5.
Offre d’énergie et de puissance de pointe
La centrale appellera de la puissance et de l’énergie du réseau électrique aux heures creuses pour le pompage.
Cette centrale livrera de l’énergie dans le réseau, au régime de base et aux heures de pointe. En effet, il faut deux
(2) à trois (3) minutes pour mettre un groupe hydroélectrique en service et le faire synchroniser au réseau tandis
qu’il faudra plusieurs heures pour une centrale thermique de puissance équivalente démarrée à froid.
2
De plus, le débit à turbiner étant d’environ 200m /s, il faudra près de neuf (09) jours de fonctionnement continu
pour vider le volume utile du réservoir amont sur le la rivière Ndé, ce qui fait dire que la centrale fonctionnera
presque en régime de base. Dans la figure 4.6 ci-dessous, on distingue deux images virtuelles de fonctionnement de
la centrale (a) et (b). L’image (a) décrit la situation de turbinage et l’énergie est injectée dans le réseau comme
indique la flèche. L’image (b) décrit la situation de pompage et l’énergie est récupérée du réseau pour se faire. La
courbe (c) quant à elle, indique la courbe hebdomadaire de remplissage du réservoir, transformant ainsi l’énergie
électrique en énergie potentielle de l’eau.
De cette courbe, on peut déduire que le réservoir sera rempli partiellement tous les jours aux heures creuses, mais
que le grand remplissage complet s’effectue en fin de semaine pour ramener le niveau à son volume utile maximal
et le cycle recommence.
Dans l’hypothèse où la puissance nominale de chaque groupe est de 200MW, en phase de pompage chaque pompe
absorbera au moins 225-250 MW pour refouler l’eau dans le réservoir amont, soit une puissance totale estimée à
1350MW. Le seul site capable de garantir cette puissance disponible est le site de Grand Eweng sur la Sanaga.
Compte tenu de sa puissance installée de 1200MW, cette centrale sera à mesure de prendre toute la puissance de
pointe au niveau national et même au niveau régional, déclassant du même coup les centrales thermiques dont le
coût de production est évalué à près de 100FCFA/KWh et le coût de la défaillance estimée à 700F/KW (AES SONEL).
a
c
a
b
Figure 4.6 : situation de turbinage (a) ; situation de pompage (b) et Courbe hebdomadaire de
remplissage du réservoir (c). (ESKOM, 2008)
Conclusion
Au cours de cette étude, le point relatif à la maîtrise de l’évaluation environnementale par les parties prenantes du
secteur de l’énergie a été fait, à travers une enquête statistique. Il ressort que les acteurs du secteur ont eu des
contacts professionnels avec les experts en étude d’impact environnemental, mais très peu d’acteurs savent ce
qu’est une évaluation environnementale stratégique. Il s’agit d’un outil important de planification stratégique des
politiques, des plans et de programmes aussi bien sectoriels que du document de stratégie du Gouvernement.
Notre proposition est qu’une large diffusion de cet outil d’aide à la décision soit faite dans les administrations
publiques, à travers des ateliers de formation.
L’application de l’EES, notamment la sous-composante d’évaluation environnementale régionale, au projet
d’aménagement hydroélectrique du Noun Wouri dont les implications environnementales régionales sont avérées,
montre que les effets cumulatifs sont importants dans le chenal et l’estuaire du fleuve Wouri. Toutefois, une
reconfiguration dudit projet dans le même site permettra de tirer tous les bénéfices qu’offre cette configuration
exceptionnelle des reliefs du Cameroun. Des exemples de ce type d’aménagements abondent à travers le monde. Il
s’agit de centrales hydroélectriques par pompage turbinage qui régulent des réseaux interconnectés et conduisent
à l’utilisation efficiente des ressources énergétiques et à la protection de l’environnement. Enfin, les
enseignements tirés permettront de proposer aux pouvoirs publics les mesures utiles qui s’imposent, pour rectifier
le tir si nécessaire.
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