subway les franchises crient famine

Entreprises
Ghezsubway,
les franchlsés
crlent famlne
Aupays du jambon-beurre, le géant
américain du sandwich àla demande
multiplie ses boutiques comme des petits
pains. Mais les gérants tirent la langue.
183 millions d'euros de volume
d'affaires. «100% de notre parc
Cachan,
er banlieue sud de
Paris. « Rej oign ezune équipe
gagne»,
qui
lit-on sur la brochure
posée sur les tables de la salle
de réunion, où une énergique
recruteuse entame sa présentation. Devenir franchisé ? Deux
heures de séance PowerPoint
plus tard, les prétendants sem-
blent dubitatifs. «Elle n'a pas
répondu à mes questions sur le
business plan réel d'un restaurant et la rentabilité, s'étonnê le
chauffeur de taxi. J'hésite.»
Eh bien,
il a raison: difficile
fortune en beurrant les
sandwichs Subway. Capital a
de faire
fait le calcul. Parmi les quelque
200 franchisés ayant déposé
leurs comptes ces deux dernières années, 35% sont en
perte. «Chez les concurrents de
est franchisé, poursuit Marc
Kreder, et il y a des personnes
avec qui la fusion ne se fait pas.»
Ce sera son dernier mot. La
chaîne a beau ouvrir des boutiques
à
tous les coins de rue, elle
n'aime guère communiquer.
Aux Etats-Unis, où elle a été
fondée en 1965, ses restaurants
se sont multipliés comme des
petits pains dès les années
1990. Son fondateur et
toujours président, Fred
Deluca, 65 ans, a imaginé un fast-food
plus ,
léger que le burger.
Le concept: le client
fait composer son
sandwich comme #'
il 1'entend (au
choix, de 15 ou 30
légume s, etc.
Bilan: 12 milliards
on compte 5 à
de dollars de chif-
d'unités
"!i:.
boiteuses, c'est bien le bout du
fre d'affaires l'an
monde», analyse Bernard
Boutboul, directeur de Gira
dernier rien qu'aux
Etats-Unis, 102 pays
d'implantation " et
1'
Conseil. Un tiers de restaurants
dans le rouge ? «Peut-être, je
40 000
n'ai pas regardé les chiffres»,
que McDo). En France, le
répond Marc Kreder, directeur
Europe de Subway, tout en reconnaissant «une chute assez
52
CAPITAL o OCTOBRE 2013
4g
centimètres), avec
ou sans sauce,
viande, frômage,
la restauration rapide, quand
7%o
I
restaurants (plus
parc est ainsi passé de
35o/o ETAIENT
DANS LE ROUGE
EN
20ll-2012
ROYALTIESSOilTDU
AU FRANGHISEUR
Dans la sandwicherie,
la redevance
reoevance est re
le pr
olus
souvent de 5 à70/o
cien contrôleur de ges-
d'information de Subway à
nos informations
rapide, la moyenne est
plutôt de 60lo
importante de I'activité en
France au dernier trimestre
2012>>. Résultat de l'année:
sont venus assister à Ia réunion
Un ratio qui ne se serait
pas amélioré depuis, selon
Dans Ia restauration
n jeune chauffeur de
taxi, un ex-gérant de
supérette et un an-
tion... Ce mercredi de septembre, seuls trois candidats
Æio/oOilTCÉOÉ
IEUR AFFAIRE
DE 2008 À ZOlo
u*,
moins de 100 à 500 unités en
Suite page 54
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[l'i
Les contrats sont régis par le droit néerlandais
)
contrat de franchise, Subway
Suite de la page 52
cinq ans. Un score toutefois
loin de l'objectif de 1400 res-
annonce clairement la couleur
taurants en 2015, qui a dû être
d'emplacements offrent les
meilleures chances de réus-
largement revu
à la
baisse.
Car la greffe a du mal
à
«Nous ignorons quels types
site.» Un franchisé
prendre au pays du jambon-
qui a ouvert
beurre. Manger un sandwich
ZÛfi dans une ville
isolée du Midi té-
frais et équilibré paraît chez
en
nous moins exotique qu'outre-
moigne avoir «sim-
Atlantique. Subway, avec ses
pains mous à l'américaine, tebute en outre certains clients.
plement compté le
nombre de passants pendant une
Las,lamarque
se refuse àpasser
la baguette, préférant plaquer
le même modèle partoutdans le
monde, alors qu'un McDonald's
a appris à adapter son concept
journée». Si bien
à
que sa sandwiche-
aux mæurs locales. Quant au
prix, il ne se distingue pas de la
concurrence, à 4 euros le petit
gent. On comprend
sandwich, 6,50Ie gros, et 8,90le
menu avec soda et cookie. De
plus, Subway peine à attirer le
client en dehors de l'heure de
pointe, à midi. «Il nous manque
une vraie offre de desserts, avec
des glaces, des viennoiseries»,
avance un franchisé.
Cela n'empêche pas l'enseigne d'ouvrir à tour de bras.
Et, surprise, sans réaliser
d'étude de marché. Dans son
:
rie, pourtant ouverte sept jours sur
exclusivité sur leur zoîe de
chalandise. C'est ainsi que
plusieurs membres historiques du réseau, dont l'affaire
était très rentable (ça arrive
bien sûr), ont vu
leur activité plon-
7VYo
des clients en
France choisissent
le grand
format
poser», déplore l'un
d'eux. Sans trouver
B0ÿo
d'oreille à qui parler. Au siège, les dix
petit format
-
-l
-t
CJ
sept, perd de l'ar-
U
1
rants ont changé de
mains entre 2008 et
2010. Et des repreneurs, onentrouve,
§
d'autant que le
mité. «]e n'ai aucun
moyen de m'y op-
des clients
en France
préfèrent le
mieux pourquoi
45To des restau-
E
g)
I
Estimations Capital
d'entrée, autour de 70 000 euros,
est bas. Pas de friteuse ou de
gros équipements à acheter.
Attention toutefois: les franchisés ne bénéficient d'aucune
salariés renvoient
systématiquement
vers l'agent régional. Lequel (ils sont
seize pour toute la
France) est souvent
débordé. En cas de
-
concept exige peu de compétences culinaires et que le ticket
ger dès l'ouverture
d'un rival à proxi-
problèffie, Subway
invite ses membres
à relire [e manuel
du bon franchisé.
Plutôt discret dans l'accompagnement de ses ouailles,
Subwayn'en réclame pas moins
L2,5Vo de royalties, prélevées
chaque semaine. Bien plus que
l'usage dans le secteur: Brioche
dorée est à 5To, Paul à
6To,
Pomme de Pain à7To.Un tiers de
cette redevance sert à financer
la publicité. Soit 7 millions
d'euros l'an dernier, à comparer
aux Z}Bmillions investis par
McDo. Evidemment, c'est dur
de se faire entendre. Du coup,
Subway se concentre sur les étudiants, pourlesquels la chaîne a
par exemple créé une application smartphone, délaissant les
30-40 ans. Une cible plus stratégique selon certains franchisés
décidément agacés.
De là à exprimer publiquement leur mécontentement, il y
a un pas qu'ils n'osent franchir.
«Le contrat de franchise Subwây
est élaboré pour étouffer tout
contentieux potentiel», soupire
l'avocat d'un de ces rebelles qui
envisage d'en découdre. Tout
litige doit en effet être réglé en
anglais... par un arbitre newyorkais. Pourtant, le contrat de
franchise est régi par le droit des
Pays-Bas, où se trouve le siège
européen de Subway. Lequel
tire sa licence de marque d'une
société immatriculée au Liech-
tenstein. Un sandwich juridique pas très digeste donc.
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