Programme du colloque PREAC AC2015

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Programme du colloque PREAC AC2015
COLLOQUE ORGANISÉ PAR LE PÔLE DE RESSOURCES POUR
L’ÉDUCATION ARTISTIQUE ET CULTURELLE ART CONTEMPORAIN
Pratiques artistiques et transmission :
comment la culture numérique fait-elle
évoluer les usages ?
Vendredi 20 novembre 2015
Salle de conférences
Les Champs Libres
10, cours des Alliés
35000 Rennes
9h30 - 13h
14h30 - 17h
Le développement des technologies numériques a bouleversé
tous les aspects de notre quotidien. Les informations n’ont
jamais circulé en si grande quantité et si rapidement. Depuis
sa démocratisation et en à peine plus de 15 ans, le réseau
Internet a renouvelé le rapport des visiteurs aux œuvres et plus
largement les modalités de transmission des connaissances.
Les possibilités offertes par les dispositifs in situ (tableaux
numériques, dispositifs multimédias), les outils mobiles
(tablettes, smartphones, applications) ou Internet sont
immenses et ne cessent de se multiplier, de se diversifier, et
paraissent illimitées. Ils bousculent les pratiques du public, des
médiateurs et du monde enseignant.
À travers quelques grands axes d’analyse, le rapport entre
réel et virtuel, temps et espace, individuel et collectif, le
déplacement des processus cognitifs, cette journée a pour but
d’offrir des pistes de réflexion quant à l’évolution des usages
induite par de nouveaux outils dans les pratiques de médiation
et d’enseignement.
Coordination : 40mcube
INFORMATIONS / INSCRIPTIONS
40mcube
128, av. du Sergent Maginot
35000 Rennes
T. 02 90 09 64 11
[email protected]
Rectorat - DAAC
96, rue d’Antrain
35000 Rennes
T. 02 23 21 74 10
[email protected]
PROGRAMME
9h30
Accueil – foyer bas de la salle de conférence
10h00
Jean-Jacques Le Roux, président d’A.C.B. - Ouverture de la journée
10h15
Emmanuel Mahé
Mise en perspective critique de la révolution numérique
11h00
Jean-Paul Fourmentraux
Net art : création artistique et critique numérique
11h45
Synthèse de la matinée par Emmanuel Mahé, modérateur
Échanges avec la salle
13h00
Pause déjeuner
14h30
Florence Andreacola
L’expérience de visite à l’époque de la culture numérique
15h15
Nicolas Thély
Réel / Virtuel : les robots dans les musées
16h00
Synthèse de la journée par Emmanuel Mahé
Échanges avec la salle
17h00
Fin de la journée
INTERVENANTS
Emmanuel Mahé
Docteur en Sciences de l’Information et de la Communication spécialisé en art et design,
Emmanuel Mahé est directeur de la recherche de l’ENSAD et vice doyen de Paris Sciences &
Lettres Research University. Auteur de publications scientifiques et chargé de cours pour les
universités Rennes 2 et Paris 8, il est associé au LABS (programme Leonardo du MIT à Boston,
The International Society for the Arts, Sciences and Technologies).
Jean-Paul Fourmentraux
Sociologue et critique d’art, professeur à l’université Aix-Marseille - Directeur de recherche
(HDR Sorbonne) au Laboratoire de Sciences des arts (LESA - Aix en Provence) et au Centre
Norbert Elias (UMR-CNRS 8562) de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS).
Ses recherches interdisciplinaires (sociologie, esthétique, communication) portent sur les
interfaces entre arts, sciences et cultures numériques.
Florence Andreacola
Membre de l’équipe Culture et Communication du Centre Norbert Elias. Elle enseigne les
sciences de l’information et de la communication option muséologie à l’Université d’Avignon
et des Pays de Vaucluse, elle prépare actuellement une thèse portant sur les technologies
numériques, l’interaction sociale et le partage dans le contexte muséal.
Nicolas Thély
Professeur en arts, esthétiques et humanités numériques. Ses recherches portent notamment
sur l’esthétique des réseaux sociaux et l’analyse du discours de la critique (XXe-XXIe). Il anime
à l’Université Rennes 2 le groupe de recherche MONADE (méthodes et outils numériques pour
la recherche en art, design et esthétique) et le séminaire Humanités Numériques à la Maison
des Sciences de l’Homme en Bretagne (MSH-B).
Samuel Bianchini, All Over, dispositif sur internet et installation, 2009.
Production : Jeu de Paume. Courtesy de l’artiste.
EMMANUEL
MAHÉ
Ecole Nationale
Supérieure des Arts
Décoratifs, Paris.
Universités Rennes 2
et Paris 8.
MIT, Boston.
Mise en perspective critique de la révolution numérique
Il s’agit de mettre en perspective critique la notion de «révolution
numérique» pour sortir des débats entre technophobes et
technophiles. S’il est important de se dégager du modèle « techno
push » prédominant, il ne s’agira pas pour autant de nier les créations
en lien fort avec les technologies. Cette mise en perspective de
la révolution dite numérique sera un prétexte pour critiquer en
réalité les explications de type causal : les discours plaçant à
l’endroit imaginaire une cause (ici « le numérique ») des mutations
contemporaines.
Un propos en deux parties : une approche méthodologique inspirée
de Foucault (très concrète) et une analyse de cas d’études issus des
arts et du design contemporains.
1) Une méthode « diagrammatique » pour penser les mutations
contemporaines.
2) Pratiquer les mutations avec les arts et les sciences.
Illustations :
« Surexposition » de Samuel Bianchini, EnsadLab, PSL, partenariat
avec Orange Labs (cf. l’article « Temps réel, vraiment ? »).
« Images vivantes » de Lia Giraud, EnsadLab, doctorat SACRe PSL
(cf. l’article sur SACRe, revue Hermès).
Références bibliographiques
MAHÉ Emmanuel, « Pour une recherche combinatoire. Enjeux de la recherche en art: le doctorat SACRe
comme cas d’étude», in: L’artiste-chercheur Création et rationalisation, revue Hermès, Paris, 2015.
MAHÉ Emmanuel, « Le temps réel, vraiment ? » conférence inaugurale, in : Image & Temps réel, actes du
colloque, Observatoire des pratiques de création de l’image numérique, Villa Méditerranée, Marseille, (à paraître
en décembre 2015).
MAHÉ Emmanuel, « Les pratiqueurs », in : L’Ère post-média Humanités digitales et Cultures numériques,
ouvrage «collectif, dir. J.-P. Fourmentraux, Editions Hermann, Coll. Cultures Numériques, Paris juin 2013
MAHÉ Emmanuel, «Les intangibles», in: Simulation technologique et matérialisation artistique. Une exploration
transdisciplinaire arts/sciences, ouvrage collectif, dir. S. Bianchini, N. Delprat, C. Jacquemin, Ed. L’Harmattan, 2012.
MAHÉ Emmanuel, « Les opérateurs de mobilité temporelle », in : No(s) Futur(s), Technology Review, numéro
spécial, mai 2008.
MAHÉ Emmanuel, «Artistic Deviance and Innovation in Use», in : Everyday Innovators, Researching the role
of users in shaping ICT’s, Edited by Leslie Haddon, Springer, Netherland.
MAHÉ Emmanuel (interview), « Les chercheurs de R&D doivent davantage intégrer l’art », Libération,
supplément imprimé Ecran, juillet 2007.
MAHÉ Emmanuel, « Transparence et régimes de visibilité. L’invisibilité comme forme du visible », in : Transparence et
communication, MEI, n° premier semestre 2006, sous la direction J.-J. Boutaud, Paris.
JEAN-PAUL
FOURMENTRAUX
Université AixMarseille, LESA
Centre Nobert Elias
(UMR-CNRS 8562),
EHESS, Paris
Net art : création artistique et critique numérique
Art en réseau, détournement médiatique, hacktivisme, virus artistique,
informatique libre, image programmée, média praticable, identité
virtuelle, avatar, piratage, partage, auteur distribué, copyleft…
Depuis la seconde moitié des années 1990, les artistes du Net guident
ces mutations technologiques en déjouant les conventions propres
à la création artistique ou à l’expérience médiatique. Le Net art
s’est développé à l’écart du monde réel, parodiant les institutions
médiatiques et les modes de diffusion et de réception de l’art
contemporain. Ses manifestations et inscriptions sur Internet ont
promu des modes inédits de monstration et de propagation des
œuvres. Au croisement de l’anthropologie des techniques et des
sciences de l’art, ma conférence propose de questionner ces pratiques
numériques et leurs modes relationnels dans un contexte où la mise
en œuvre d’art - indissociable de la pratique amateur - est articulée
à une réflexion politique et critique sur les technologies numériques.
Il s’agira de décrire les ressorts et dilemmes de cette « contre culture
» : les modes d’occupation du réseau, les modes de circulation
virale des œuvres, les stratégies médiatiques et les dispositifs de
détournements artistiques qui ont contribué à l’émergence du Net
art. L’enjeu consiste également à montrer comment Internet bouscule
les processus de définition d’une activité ou d’une œuvre comme «
artistique » et les manières dont les créateurs et internautes y vivent,
y façonnent et y affirment leur identité.
Références bibliographiques
CARDON Dominique et GRANJON Fabien, Médiactivistes, Paris, Les Presses de Sciences-Po,
2010.
FLICHY Patrice, Le sacre de l’amateur, Paris, Seuil, 2010.
FOURMENTRAUX, Jean-Paul. Art et Internet. Les nouvelles figures de la création. Paris CNRS
éditions, 2010.
FOURMENTRAUX Jean-Paul (dir.), L’Ère Post-Média. Humanités digitales et cultures
numériques. Paris Hermann, 2012.
FOURMENTRAUX Jean-Paul. L’œuvre Virale. Net art et Culture Hacker, Bruxelles, La Lettre volée, 2013.
FOURMENTRAUX Jean-Paul (dir), Identités numériques. Expressions et traçabilité, Paris CNRS
éditions, 2015.
HARTMANN Florence, Lanceurs d’alertes. Les mauvaises consciences de nos démocraties, Don Quichotte, 2014.
JEZO-VANNIER Steven, Contre-culture(s). Des Anonymous à Prométhée, Le mot et le reste,
2013.
LEVY Steven, L’éthique des Hackers, Globe, 2013.
PIRATES !, Numéro Spécial de la revue Critique, vol. 733-734, Juin-Juillet 2008.
TURNER Fred, Aux sources de l’utopie numérique. De la contre-culture à la cyberculture, C&F éditions, 2012.
FLORENCE
ANDREACOLA
Université
d’Avignon,
Equipe Culture et
Communication
du Centre Norbert
Elias (UMR 8562),
FR Agorantic (FR
CNRS 3621)
L’expérience de visite à l’époque de la culture numérique
Quelle est la pertinence pour un musée de développer une stratégie
numérique forte dont une des composantes s’appuie notamment
sur la volonté de diffuser des contenus conçus par le musée sur
des plateformes participatives en ligne ? Étant donné l’existence
des contraintes que soulève le développement d’une stratégie de
participation informatique, les musées n’ont pas nécessairement
intérêt à agir directement sur ces leviers et peuvent opter pour
une externalisation de ce type de diffusion. Dans le cadre de cette
intervention, nous interrogerons le rôle que peut jouer la participation
informatique dans la relation que les visiteurs nouent entre eux et
avec le musée.
1. Introduction
2. La participation informatique de l’usager du musée
2.1 Enregistrer des traces, pour les analyser et pour adapter les contenus
2.2 Que nous dit Facebook de la participation ?
3. Plus de contenus ? Interroger l’image d’Internet comme un réservoir de contenus
4. Partout et tout le temps ? Processus de concrétisation de la visite
5. Par tous ? Adapter et recommander à partir de quelles données ?
5.1 Photographier : le punctum pour matérialiser le punctum de l’expérience de visite
5.2 Appropriation matérielle de l’exposition : emporter des morceaux avec soi
6. Conclusion
Références bibliographiques
ANDREACOLA, F., SANJUAN, E., POLI, M.-S., « Méthodologie d’analyse de la participation informatique de l’usager d’un musée », Revue canadienne des sciences de l’information et de bibliothéconomie, vol 39 (3), à paraître.
ANDREACOLA, F., POLI, M.S., SANJUAN, E., « La participation informatique de l’usager d’un musée
» dans I. SALEH, V. CARAYOL, et al. (coord.), H2PTM 2015. Le numérique à l’ère de l’Internet des
objets, de l’hypertexte à l’hyper-objet, ISTE éditions, 2015, p. 331-345.
ANDREACOLA, F., « Musée et numérique. Enjeux et mutations » dans la Revue française des Sciences
de l’Information et de la Communication, n° 5, Juillet 2014.
En ligne : https://rfsic.revues.org/1056
ANDREACOLA, F., POLI, M.-S., SANJUAN, E., « Musée et numérique. Quelles visions du participatif? »
dans les Actes du colloque Ludovia. Imaginaire(s) du numérique, Ax-les-Thermes, 2014. En ligne :
http://culture.numerique.free.fr/publications/ludo13/Andreacola_Poli_Sanjuan_Ludovia_2013.pdf
NICOLAS
THÉLY
Des robots dans les musées
Université Rennes 2,
MONADE, Novembre 2013, un robot de visite, nommé Norio, fait son
Humanités Numériques apparition à l’étage du Château d’Oiron. Quelques mois plus tard,
(MSH-B) à la Tate Britain, le projet After Dark se tient pendant cinq nuits
au sein du musée pour des visites nocturnes numériques. Ces
nouveaux dispositifs et matériels qui investissent les institutions
deviennent conférenciers et guides interactifs ou permettent de
parcourir à distance les expositions. Ces robots permettent alors
une nouvelle accessibilité de l’art à un public plus large. Cependant
leurs présences interrogent sur les conditions de fréquentation de
l’art et de la culture héritée.
1. PRÉAMBULE
1.1 Contexte de l’intervention / 1.2 Robots et espaces d’exposition
1.3 Sorcellerie numérique et engouement robotique / 1.4 Esthétique
et approche anthropologique / 1.5 Les virtuels et les objets d’art
2. DE NOUVEAUX OPÉRATEURS
2.1 Des robots d’accueil / 2.2 Des robots conférenciers/ 2.3 Des robots
de téléprésence / 2.4 Des robots pour modéliser / 2.5 Des robots
mouchards
3. NOUVELLES CONFIGURATIONS
3.1 Nouvelles relations entre musées et industries / 3.2 Internet des
objets et applications / 3.3 Nouveaux emplois
4. NOUVELLES ESTHÉTIQUES
4.1 Un nouveau pacte anthropomorphique / 4.2 Le mythe de l’offre
personnalisée / 4.3 Nouvelles subjectivité et nouveaux discours /
4.4 La téléprésence comme expérience esthétique / 4.5 Le statut de
l’oeuvre d’art à l’époque de la téléprésence
Références bibliographiques
BAUDELLE Guy, KRAUSS Gerhard et POLO Jean-François (dir.), Musées d’art et
développement territorial, PUR, Rennes, 2015.
CAUQUELIN Anne, Fréquenter les incorporels. Contribution à une théorie de l’art
contemporain, PUF, Paris, 2006.
KAMBOUCHNER Denis, MIRIEZ Philippe, STIEGLER Bernard, GAUTIER Julien, VERGNE
Guillaume, L’école, le numérique et la société qui vient, Editions Mille et une nuits, Paris, 2012.
VIDAL Denis et GRIMAUD Emmanuel, “Robots étrangement humains”, revue Gradhiva
n°15, Musée du Quai Branly, Paris, 2012.
LE PÔLE DE RESSOURCES POUR L’ÉDUCATION ARTISTIQUE ET CULTURELLE
ART CONTEMPORAIN
Depuis 2002, le Pôle a pour vocation de fournir des ressources
et des outils pour le développement de l’éducation artistique et
culturelle. Il met notamment en place des temps de rencontre,
de réflexion et de formation sur des problématiques liées à la
transmission des savoirs dans le domaine de l’art contemporain.
Il associe des acteurs régionaux de la culture et de l’éducation
nationale : 22 structures culturelles membres d’Art Contemporain
en Bretagne, des représentants du Ministère de la culture et de
la communication - DRAC Bretagne, du Ministère de l’éducation
nationale – Rectorat de l’Académie de Rennes, de Canopé et de
l’ESPE de Bretagne.
ART CONTEMPORAIN EN BRETAGNE
Art Contemporain en Bretagne est un réseau professionnel
regroupant plus de 40 lieux d’art contemporain situés en région.
Ces structures contribuent à la diffusion de l’art contemporain,
en étant des lieux de production, d’exposition, d’événement,
d’édition, de collection, d’archive, de formation, alimentant une
réflexion constante sur l’art, dans une relation permanente avec
les publics et les territoires. L’association reçoit le soutien du
Ministère de la culture et de la communication - DRAC Bretagne,
du Conseil régional et du Conseil départemental du Finistère.
www.artcontemporainenbretagne.org