le recalcitrant - lesrecalcitrants.be

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le recalcitrant - lesrecalcitrants.be
Belgique - Belgie
Janvier 2012 - n° 78
P.P.
7130 BINCHE
6/1589
BINCHE 1 (P501381)
LE RECALCITRANT
Revue trimestrielle de la société Royale «Les Récalcitrants»
Editeur responsable :
Henri Deprez
Mont de la Justice 1
7130 Binche
2012
LE MOT DU PRÉSIDENT
Mes chers Récalcitrants.
Au nom du Comité, c’est avec grand plaisir et émo:on que je vous souhaite à vous tous et à toutes celles et ceux qui vous sont chers, de très bonnes fêtes de fin d’année et une très bonne année 2012. Une excellente santé…
Que 2012 réponde à vos vœux les plus « oultre ». Que Carnaval 2012 soit, avec force, bonheur et sagesse, une grande parenthèse d’ami:é partagée, de complicité et de fraternité. Que notre 113ème soit l’occasion, comme de coutume, de montrer à notre bonne grande ville de Binche, que ses enfants « Récalcitrants », dans l’amusement mais aussi en toutes circonstances, témoignent de leur grande maturité pour le bien-­‐être et l’équilibre solide de notre si belle famille.
Gilles, baQerie, musique, nous ne faisons qu’un. Un solide rempart « central », fiers de notre folklore, fiers de notre passé et très fiers de notre avenir. Allez les Jeunes.
Allez les Gilles, tambours.
Vive les Récalcitrants, vive le Carnaval, vive Binche.
Henri.
ps : www.lesrecalcitrants.be ; surfez sans modéra:on. Le site a fait peau neuve. Merci à Frédéric Ansion pour ce travail.
[1]
Sommaire n° 78 - janvier 2012
Le Mot du Président,
Binche...1200 kms,
Banquet 2012,
Champagne,
Belote, Rebelote,
A propos des airs traditionnels,
Au fil des affiches,
p.1
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p.4
p.4
p.5
p.8
Nous les suivîmes dans la ville parmi les «accompagnants». (Ils étaient accueillants mais s’interrogeaient d’une présence aussi «cadencée» à cet endroit.)
Nous fûmes «démasqués» quand ma femme expliqua le pourquoi nous avions payé un verre aux gilles mais ne voulions pas acheter une statueQe au nom de leur société. (Entre gilles : un carnaval au pas:s, vu la bière «pas fameuse», c’est pas l’idéal). Binche.... 1200 kms
Plus intégrés après quelques bistros, mon «chef» passa l’inspec:on détaillée des gilles et décréta qu’ils étaient bien habillés et se tenaient bien. A 1200 KM DU NID, IL Y AVAIT DES GILLES.....
En vacances dans le Var, SURPRISE ! Après un pe:t «rondeau» (très applaudi) sur la place, les gilles étaient reçus à la mairie pour un repas à la Gauloise dans les jardins et le groupe se disloqua.
Lors de fêtes à Le Luc (la ville voisine), des gilles étaient au programme. On n’allait pas rater ça !
Nous voila donc à Le Luc vers onze heure, et parmi les flonflons et défilés « à la française » que voit-­‐on arriver ? UNE VINGTAINE DE NOS «P’TIS GARS» en costume de mardi gras. Ils étaient flamboyants ! Ils enluminaient même le soleil provençal.
C’était pas mal, mais je vois d’ici le «raffut» si Binche s’était déplacé.
Mais çà, on ne le verra (sans doute) jamais. [2]
Yvon et Suzy Lévêque [3]
BANQUET 2012
CHAMPAGNE, CUVÉE 2012
Pensez à réserver
votre champagne !
BELOTE ET REBELOTE
Ce samedi 15 octobre s'est déroulé notre désormais traditionnel tournoi de belote. Depuis sa création, il n'avait jamais connu un aussi large
succès à la fois en nombre d'équipes (30) qu'en sympathisants non-beloteurs. Cette année, nous avons aussi proposé en parallèle, en plus
du "jeu du clou", une soirée "jeux de société".
La force de notre concours est qu'à peu près toutes les équipes inscrites se connaissent directement ou bien possède un ami commun.
Chaque partie est donc un moment privilégié pour mieux se connaître et créer des liens entre nous, augmenter la cohésion de notre
groupe, entre générations notamment. Certains ont participé à leur premier tournoi, d'autres ont pu mettre en pratique 52 semaines
d'entrainement au Central. Les vainqueurs du tournoi ont réalisé un sans-faute mais l'ensemble du tournoi a été assez équilibré puisque 28
des 30 équipes ont au minimum gagné une manche.
Une fois le tournoi "officiel" terminé et le voyage au Pays de Mickey attribué, s'en est suivi un deuxième, officieux, où les cadres de notre
société se sont affrontés au "jeu du clou" particulièrement disputé! Malheureusement, tous les appareils photos étaient rangés et les
souvenirs resteront gravés uniquement dans notre mémoire, pas sur papier glacé. Gravées aussi, seront les 3 lettres C.T.S. qui malgré elle
nous ont détourné de notre cible à maintes reprises.
Allez Christian, plus possible de le cacher, cette année, le costume de ta cagnotte est connu, vous serez déguisés en Claude François :
"Si j'avais un marteau
Je cognerais le jour
Je cognerais la nuit
J'y mettrais tout mon cœur..." Je voudrais aussi remercier tous nos partenaires binchois pour leur générosité. Grâce à eux nous avons pu vous proposer des lots de
qualité : BT Tours, La Ferme de la Princesse, Chocolatier Fauconnier, Molle Sa, Binche Boisson, Christian Bara, Vitalité, Planet Soleil, Les
Jardins de la Beauté (Beaumont), Axa Agence Ansion-Collignon, Bnp Paribas Fortis (Chapelle-lez-Herlaimont), Adam Bois, Intertoys, Yves
Rocher, le restaurant "L'industrie", "Coiffure Philippart", Les Vins Leroy-Prévost.
Je vous donne rendez-vous sur notre site pour consulter les photos de la soirée et l'année prochaine pour de nouvelles aventures...
François Bouffioulx
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A PROPOS DE NOS AIRS TRADITIONNELS .
C’est le jour des folies....
par Frédéric ANSION
«In air dès Dgille, pou nous autes Binchous, c’èst l’paradis d’sus tèrre, c’èst no «Marseillaise», c’èst no «Brabançonne» ! In air dès Dgille pou nous autes, c’est la «patrie», c’èst l’plaisi d’vivre, c’est l’gaieté.» René Légaux.
Sans nos airs tradi:onnels, notre Carnaval ne serait pas ! Si on analyse les airs de Gilles, on constate que la plupart sont ultérieurs à la seconde moi:é du XVIII ème siècle. L’un de ces airs vient d’une chanson populaire à l’époque de la Révolu:on Brabaçonne, chanson patrio:que d’ailleurs et qui s’in:tulait Lion Belgique. Lion Belgique
Au coeur ardent
Quand on te pique
Tu sais montrer les dents.
Mais serait-­‐il impossible qu’au cours du temps, les airs n’aient pas évolué ? Ne changeons-­‐nous pas constamment les airs que nous chantons ?
Notre répertoire carnavalesque se compose de 26 airs auxquels nous ajouterons l’avant-­‐dînner. C’est à la fin du XIXème siècle que l’on voit apparaître les premiers recueils des airs de gilles. Le notaire Paulin Gaillard en 1897 publie un recueil complet pour piano. Jules Adant (1869-­‐1936) musicien binchois renommé a lui aussi pris l’heureuse ini:a:ve de retranscrire l’ensemble de ces airs. Son recueil complet des airs de gilles -­‐ également publié pour la première fois en 1897 -­‐ est des:né pour instruments seuls, clarineQe, cornet à piston et bugle. Ce recueil est vendu au prix de 1 franc chez l’auteur sur la Grand’Rue. Pour la plupart, ces airs sont issus d’arguedène, l’arguedène au sens strict désigne des morceaux composés suivant un canevas bien précis et qui ne comportent que des airs de style (mazurkas, valses, polkas, schouschs...). Il y a une cinquantaine d’années, nombreux étaient encore les improvisateurs d'arguedènes pour qui chaque morceau était unique, composé par eux sur-­‐le-­‐champ et n'était jamais joué qu'une seule fois, suivant l'inspira:on et l'ambiance du moment. Pris au sens large, le mot arguedène désigne également des airs connus (anciens ou actuels) réharmonisés par des accompagnements improvisés. Autrement dit, ce sont des airs ou des arieQes, connus ou composés sur-­‐le-­‐champ par un soliste, complétés par des accompagnements improvisés. Notre ville, florissante en musiciens des différentes fanfares locales, n’a eu nulle difficulté à voir créer nos airs de gilles devenus tradi:onnels.
[5]
En 1897, le Notaire Paulin Gaillard men:onne en guise d’introduc:on de son recueil que l’on retrouvera certains mo:fs d’airs qui ne sont pas de Binche, tels entre autre que Fanfan la Tulipe, Mère Tant Pis, Le Doudou, TrompeQe des Cent Gardes. Il en est de même de l’Air des Conspirateurs, importé à Binche en 1884 par quelques musiciens de la célèbre Harmonie de Mariemont engagés par une société d’Incroyables (1) dont on garde le meilleur souvenir. Ces airs se sont ainsi implantés à Binche et font maintenant par:e intégrante de notre répertoire carnavalesque.
Il y indique aussi que presque tous les autres airs sont d’origine binchoise. Le dernier en date fut composé par Emile Deneuyourg : l’Air des Marins qu’il écrivit en 1877 à l’occasion de la forma:on d’une société de Marins.
Le Pe9t Jeune Homme de Binche, est une adapta:on de «Fanfan La Tulipe», la célèbre chanson de Paul Emile. CeQe chanson n’a pas été publiée avant 1819. Mais elle date de la fin de l’Empire et en 1815 déjà, elle avait servi de :mbre pour une chanson de Gabriel Brouer (1785 -­‐ 1840) in:tulée «Le Sep%ème de Lance». L’air de ceQe chanson n’est autre que celui de la «Ronde de Thibaut de Champagne».
Tant que nous boirons, larireGe !
Tant que nous boirons, larira !
L’adapta:on binchoise a aussi quant à elle évolué, et elle semble trouver son origine à une farce faite à un certain François dit Colas. Il-­‐avoût in-­‐nome à Binche
qui s’apèlout Colas (ou variante qui s’apèlout Françwas)
i’ travayoût ‘ne sèmène
i’s’èrpoûsout in mwas.
Le pePt jeune homme de Binche
Il dépense en une semaine
Son revenu d’un an
En avant Fanfan la Tulipe
Mille millions d’une pipe, en avant.
« Les Djins de L’Estènes».
Les fiyes dè Lestènes
ont mau leû boudène
à mindjî dè l’poréye
lès fiyes dè Lestènes
ont maû leû boudène
à mindjî dè l’poréye as-­‐oulènes.
«Em’ grand mère».
Em’grand mère a mis s’roudje cote,
èle radodine, èle radodine
m’grand mère a mis s’roudje cote,
èle radodine, el radodine
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Le Pos9llon de Longjumeau
D’jai vu l’pépéte de m’matante Zowé
Le Pos:llon de Longjumeau est le :tre d’un opéra comique en trois actes, composé en 1836 par Adolphe Adam (1803-­‐1856), compositeur.
L’Air Classique des Gilles est une adapta:on de l’air «Binche» de Paul Gilson.
nom dè Dieù qué afère
D’jai vu l’pépéte de m’matante Zowé
non dè Dieù qu’i sent mé.
L’air qui est joué en premier lors de toutes les sor:es se nomme : «Air Classique des Gilles». Chaque rondeau doit se terminer respec:vement par les deux airs suivants : Le Pas de Charge et Le Pe:t Jeune Homme de Binche. Les Récalcitrants ont également quelques tradi9ons qu’il n’est pas inu9le de rappeler ici.
Tradi:onnellement lors du passage devant le local «Le Central» lors des cortèges du mardi-­‐gras pour se rendre sur la Grand’Place, la musique joue l’air «Les Paysans s’en vont à la ville». La tradi:on orale nous a laissé l’explica:on suivante : cet air faisait «plaisir» à Auguste, «El Gus du Central»(2), patron du café, lequel en sa qualité de binchois n’avait que mépris pour les «paysans» et de ce fait, se re:rait au fond de son café lorsque l’on jouait cet air en son honneur !
Entre les deux cortèges, la société, après un arrêt au Central, emprunte la Rue des Trois Escabelles, puis la Rue du Cerf. C’est là qu’à hauteur de la rue de la poissonnerie Saint-­‐Ursmer, où se trouve niché le buste du «Saint-­‐Patron» de la ville, la musique joue «Le Pe:t Jeune Homme de Binche».
(1) Cette société était en effet costumée en Conspirateurs suite à l’actualité politique du moment et des rivalités entre les catholiques et les
libéraux binchois. L’Air des Conspirateurs n’est plus repris à Binche aujourd’hui.
(2) Auguste Deliège né à Binche le 17/01/1877 époux de Félicie Gilson, cordonnière, née à Binche le 24/07/1878
Orientation bibliographique :
- Le Folklore Belge, Albert Marinus.
- Cafés et enseignes à Binche, Alain Graux
- Paroles populaires mises sur des airs de Gilles, Robert Dascotte et Roger Pinon
- Binche et le Carnaval, Adelson Garin.
- T’Avau Binche, René Légaux.
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