SPB 3-09 Cover1 - Fédération Royale des Corps de Sapeurs
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SPB 3-09 Cover1 - Fédération Royale des Corps de Sapeurs
Bureau de dépôt : EUPEN 1 BELGIQUE · BELGIË P.P. 4700 EUPEN 1 9/348 FÉDÉRATION ROYALE DES CORPS DE SAPEURS-POMPIERS DE BELGIQUE AILE FRANCOPHONE – GERMANOPHONE a.s.b.l. PÉRIODIQUE TRIMESTRIEL – N° 3/2009 Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2009 3 Sommaire LE MOT DU PRÉSIDENT ..................................................................................................... 4 ÉDITORIAL .......................................................................................................................................... 5 LA VIE DE LA FÉDÉRATION 85e année N° 3 – 2009 COSI : compte-rendu de la réunion du 30 avril 2009 ................................ 6 COSI : compte-rendu de la réunion du 27 mai 2009 ................................. 7 COSI : compte-rendu de la réunion du 25 juin 2009 .................................. 8 MANIFESTATION Site web : www.frcspb.be Le 3 octobre : 1er colloque du SRI de Beloeil Quand Solidarité rime avec Pompiers Rédacteur en Chef Michel MÉAN Rue de Charleroi 556 · 6140 Fontaine-l’Évêque GSM : (0475) 44 25 72 E-mail : [email protected] E-mail : [email protected] Éditeur responsable : Marc GILBERT Rue des Vignes 2 · 5060 Sambreville Tél. : (071) 26 99 50 · Fax : (071) 26 99 56 GSM : (0495) 35 41 12 E-mail : [email protected] Publicité Daniel REQUETTE Chaussée de Namur 28 · 5310 Éghezée Tél. : (081) 81 18 14 · Fax : (081) 81 14 58 E-mail : [email protected] 10 LA VIE DES UNIONS Siège Administratif Secrétariat de rédaction : Isabelle SAUSSEZ E-mail : [email protected] ................................................. ...... 12 AU SERVICE DU SAPEUR Nouvel A.R. définissant les mesures de prévention contre l’incendie et l’explosion auxquelles les bâtiments industriels nouveaux doivent satisfaire (1e partie) ..................................... 14 L’annexe 6 des « Normes de base » ....................................................................... Nouvelle organisation des centres 112 ................................................................ 19 23 À L’ÉTRANGER .................... 26 ....................................................................................................................... 38 La Défense Civile du Royaume Hachémite de Jordanie Abonnement : 15 € à verser sur le compte n° 001-2349927-81 de Sapeur-Pompier Belge Chaussée de Namur 28 · 5310 Éghezée avec communication : Abonnement + nom + prénom et adresse Imprimé par Imprimerie KLIEMO s.a. Hütte 53 · 4700 Eupen Tél. (087) 59 50 00 · Fax (087) 55 57 81 E-mail : [email protected] Tous les articles de cette édition n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs. MISCELLANÉES Changement d’adresse – Adresse incorrecte Prière de renvoyer l’étiquette de la présente revue corrigée à : Michel MÉAN Rue de Charleroi 556 · 6140 Fontaine-l’Évêque GSM : (0475) 44 25 72 E-mail : [email protected] E-mail : [email protected] LE SAPEUR-POMPIER EN BALADE Le sapeur-pompier en balade à Enghien ........................................................... Notre couverture : Incendie dans les Entrepôts « STOC » à Lodelinsart en janvier 2008 (photo JDC PICTURES). 40 4 Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2009 Le mot du président Chers Collègues, Chers Amis, À l’heure où sonne la rentrée, me revient à nouveau l’avantage de m’exprimer en votre nom. Le sujet du jour me demanderez-vous ? La Réforme, bien sûr, notre réforme, celle que nous attendons toutes et tous, comme la Madeleine de Proust. Où en est notre réforme ? Où en est son état d’avancement ? Telles sont les questions que vous devez tous vous poser très légitimement, j’en conviens. À ce jour, les Task Forces ont enfin pu être mises en place et le travail colossal d’étude et d’analyse est en cours d’exécution. Le processus suit donc son cours tout à fait normalement. De nombreuses craintes subsistent pourtant. En effet, suite au premier remaniement du gouvernement Van Rompuy, nous nous retrouvons dotés d’un – d’une en l’occurrence – troisième Ministre de l’Intérieur en moins d’un an. Vous comprendrez aisément que la stabilité est loin d’être garantie. Quelles seront les décisions et prises de position de Madame Turtelboom par rapport à nos revendications ? Nous n’en savons encore rien. Gageons qu’elle aura à cœur de défendre notre cause et qu’elle y mettra toute sa détermination. La seconde crainte est quant à elle d’ordre financier. Nous traversons une période de crise très grave pour l’économie. Les caisses des communes sont vides, l’État cherche vainement à boucler son budget. Dès lors, où trouver l’argent nécessaire pour la concrétisation de nos projets ? Des solutions existent. Le tout est d’avoir la volonté de les dégager et de les activer. Une des pistes réside dans la rétrocession d’un pourcentage des primes d’assurance incendie et RC voitures. Cette rétrocession serait un juste retour des choses puisqu’elle représenterait une sorte de compensation ou de dédommagement pour la limitation des dégâts avérés au cours d’un sinistre suite à l’intervention de nos services. Une simulation laisse apparaître que 4 % du montant global de ces primes suffirait à combler les besoins financiers engendrés par la réforme. La proposition serait de prélever une redevance sur les primes dont le montant serait versé sur un fonds à créer, qui financerait nos futures zones de secours. La grande question est de savoir si nos responsables politiques iront jusqu’au bout de leurs engagements. Lorsqu’une catastrophe survient, nous venons encore de le constater à Melle lors de l’incendie d’une maison de repos, ils sont nombreux à se rendre sur les lieux pour de beaux discours et de belles promesses. Encore faut-il que celles-ci ne restent pas vaines ! Cinq ans se sont passés depuis Ghislenghien. Le 15 mai 2007 la loi organisant la réforme des services de la sécurité civile a été votée. Nous sommes en septembre 2009 et nous sommes toujours en attente des moyens pour appliquer cette loi sur le terrain. Notre patience est grande, nous l’avons démontré en suffisance mais cette fois, la coupe est pleine. Si rien ne se dégage dans les quelques semaines qui vont suivre nous devrons enfin nous faire entendre auprès de la population, d’une manière dure s’il le faut ! Bonne rentrée à toutes et à tous. LE PRÉSIDENT, CDT. MARC GILBERT Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2009 5 Éditorial Bonjour à toutes, bonjour à tous, L’été s’achève et pour tous (ou presque) la reprise a déjà eu lieu. Pour ceux qui vont seulement prendre leurs vacances, nous leur souhaitons plein de bonnes choses. Les mois ensoleillés de cet été ont permis à nombre d’entre nous de se dépayser à l’étranger ou encore chez nous, à la côte belge ou dans nos magnifiques forêts ardennaises. D’autres encore ont simplement profité de leur terrasse, à l’ombre d’un parasol, aux senteurs parfumées d’un barbecue, un verre à la main. Pour quelquesuns, cela a peut-être été l’occasion d’emménager dans un nouveau logis. Il est vrai que certains déménagent plus fréquemment et plus rapidement que les ministres de l’Intérieur ces derniers temps. Ils (les pompiers déménageurs, pas les ministres) ont mis à profit les chaudes journées d’été pour repeindre, tapisser ou effectuer tous autres travaux avant de rentrer dans leur nouveau nid. À ceux-là, nous leur demandons instamment de nous communiquer leur nouvelle adresse afin qu’ils continuent à recevoir régulièrement leur « Sapeur-Pompier Belge » à leur nouveau domicile. Pour cela, nous leur demandons de retourner la feuille adresse, se trouvant au-devant du magazine, en y mentionnant leur nouvelle adresse. En effet, plus de cent cinquante envois nous sont retournés, chaque trimestre, par la poste, avec la mention « adresse inconnue », ou « ne reçoit plus de courrier à l’adresse indiquée ». Si vous êtes dans le cas, si, bien qu’étant affilié, vous ne recevez plus votre « Sapeur-Pompier Belge » ou si vous connaissez un collègue dans le cas, merci d’être attentif à nous communiquer l’adresse exacte afin d’avoir le plaisir renouvelé de suivre, votre revue favorite entre les mains, la vie de la Fédération Royale des Corps de Sapeur-Pompier de Belgique (aile francophone et germanophone). À tous, nous vous souhaitons une bonne reprise et les meilleures choses pour les mois et années avenir. LT. MICHEL MÉAN, RÉDACTEUR EN CHEF 6 Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2009 La vie de la Fédération COSI Compte-rendu de la réunion du 30 avril 2009 Présents Y. STORDEUR, Y. VANDERDONCKT, M. DEDONCKER, P. MINNAERT, Q. GREGOIRE, X. LAMBIN, Ph. BOULANGER, R. LANDRAIN Excusés S. GYDE, H. DePOORTERE, P. DEGEEST, C. MARCHAL, D. PARIS, F. DEFFENSE, T. FIERENS 1. Approbation du dernier CR de la réunion du 26 mars 2009 Suivant le Mail de X. Lambin, les groupes B et M au niveau provincial devraient être disponibles pour les manques de disponibilités de groupes au niveau zonal. Tous les participants estiment qu'il est indispensable de passer à une coordination au niveau zonal, cependant, il n'existe qu'un seul groupe zonal de coordination multidisciplinaire au niveau zonal. 2. Présentation et résumé des travaux du CCU par J.P. CHARLIER 3. En l'absence de F. Deffense, JP Charlier présente les dernières modifications en matière de mise en services des mâts bloc II et III 4. Projet de simplification du fleetmapping 4.1. En ce qui concerne le fleetmapping. La simplification des groupes est recherchée l'idée d’utiliser les groupes coordination mono et multidisciplinaires, et catastrophes au quotidien est émise. Ainsi, il ne faudrait pas faire la différence entre le quotidien et la catastrophe. Ceci permettrait de simplifier les coordinations lors de catastrophes. 4.2. On propose la présentation Plan Rouge du Brabant Wallon à réaliser lors d’une future réunion COSI. 4.3. Dans chaque province, le CIC écoute-t-il la coordination provinciale activement ? La question sera posée. Cela serait fort intéressant pour la sécurité des intervenants. 4.4. Lidée d’attribution des groupes de communication à chaque intervention implique que le dispatching zonal connaisse les disponibilités des postes et envoie les moyens. Il s’agit d’une volonté zonale pour laquelle des moyens sont nécessaires. 4.5. Au sein du dispatching, attention au problème de correspondance entre dispatcher et call taker – Il faut tirer parti de l'avantage de la proximité pour transmettre l’ambiance du message d’annonce. De plus, lors de la transmission du message reçu en audio via des data, il y a perte d’informations parfois importantes. Il importe que le dispatching soit doté de moyens techniques performants afin de profiter de l'écoute simultanée et de la transmission rapide des événements du calltaker au dispatcher. 5. La prochaine réunion est fixée le 28 mai 2009 à 14 heures à Éghezée Ordre du jour : – Projet de procédure d'utilisation du fleetmapping multidisciplinaire sur base zonale et provinciale. – Procédure radio interne à la zone lorsque deux envois sont nécessaires. – Communication sur l'état des lieux en matière de couverture radio. Prochaines réunions Le 28 mai et le 25 juin à 14 heures à ÉGHEZÉE. Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2009 7 La vie de la Fédération COSI Compte-rendu de la réunion du 27 mai 2009 Présents Y. STORDEUR, M. DEDONCKER, D. PARIS, F. DEFFENSE, P. MINNAERT, X. LAMBIN, Ph. BOULANGER, R. LANDRAIN Excusés financement fédéral Fauvillers, les travaux débutent en juillet Dohan sera construit en 2009 Les représentants du Luxembourg signalent de problèmes opérationnels importants pour la zone de Rendeux et Hotton afin de passer cette zone en priorité élevée. Y. VANDERDONCKT, S. GYDE, H. De POORTERE, P. DEGEEST, C. MARCHAL, T. FIERENS, Q. GREGOIRE 3.5. Namur : Anhée sera opérationnel mi-juin et Viroinval et Floreffe en attente du supplément de financement fédéral 1. Le CR de la dernière réunion sera revu à la réunion de juin 4. Le Cdt Charlier demande, en plus de la liste 2. Présentation et résumé des travaux du CCU par J.P. CHARLIER des problèmes de couverture, de bien les motiver par des considérations opérationnelles (dancing très fréquenté, nombre d'interventions, usines SEVESO ou à risques, etc.) 5. Un souci de fonctionnement des passerelles 3. Présentation F. DEFFENSE 3.1. Brabant Wallon : Pour Grez-Doiceau, la couverture nécessite un deuxième site car le deuxième choix choisi par l'autorité ne permet pas une couverture optimale. Ce site est de toute façon en attente du supplément de financement fédéral. Nivelles est opérationnel et Lasnes est en attente du permis de bâtir. 3.2. Hainaut : Sirault est en attente du mât MOBISTAR, Rumes est en attente du permis pour un mât PROXIMUS, Celles est en attente du permis d'urbanisme et du supplément de financement fédéral, Mouscron et Braine-le-Comte sont opérationnels, Ham sur Heure fonctionne sur un mât temporaire. 3.3. Liège : Wanze est en attente du supplément de financement fédéral, Jalhay et Aywaille sont opérationnels, Theux, Trooz, Plombières et Lierneux en attente du supplément de financement fédéral. Sprimont est opérationnel. 3.4. Luxembourg : St-Hubert est en construction, Bomal sera intégré en juin, Muno : la construction débute, Houffalize, Bertogne et Bastogne sont opérationnels Manhay, BASE se retire du mât dossier en attente Leglise, Vaux-sur-Sure sont opérationnels St-Ode, Libramont-Chevigny, Orval, Suxy sont en attente en attente du supplément de est signalé. Il est demandé de remonter ces problèmes en donnant la liste des options programmées dans les terminaux ainsi que leur version software. Il est rappelé que l'appel à l'ASC d'ASTRID pour intervention d'une équipe d'intervention (FIT) est possible. 6. Un rappel est effectué sur le suivi des versions software des terminaux. Un article est disponible sur le sujet : http://telecomastrid. over-blog.com 7. M. Deffense fait une présentation de la Release 5 du réseau et de ses options 8. Une présentation des problèmes de fontionnement et de couverture paging sera faite lors de la réunion de juin 9. Projet de simplification du fleetmapping 9.1. La discussion s'oriente vers une solution zonale : Les groupes de projet seraient exclusivement zonaux et attribués par type d'intervention, soit prédéterminée, soit allouée au départ par un dispatching. Dans le mnémonique, le préfixe GI serait supprimé. 9.2. Les groupes de coordination sont insuffisants au niveau zonal : on propose de garder le groupe zonal de coordination SIZON C (XXX000) pour le multidisciplinaire en général et les neuf groupes multidisciplinaires aupa- 8 Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2009 La vie de la Fédération ravant locaux (XXXX00) deviendraient des groupes de coordination pour les interventions sur la zone. Leur mnémonique serait adaptée en SIZON MULTI X. 9.3. On trouverait donc les groupes projets en mnémoniques SIZON 01, 02, … et le groupe routine en SIZON ROUTINE. 9.4. Pour le niveau province, on préconise un seul groupe de coordination « monodisciplinaire » pour le mnémonique PROV CO1, qui se rapproche plus de la dénomination en provincial et DMO. COSI 10. La prochaine réunion est fixée le 25 mai 2009 à 14 heures à Éghezée Ordre du jour : – couverture : état des plaintes – projet de procédure d'utilisation du fleetmapping multidisciplinaire sur base zonale et provinciale. – le paging : état des lieux Prochaines réunions Le 25 juin à 14 heures à ÉGHEZÉE. Compte-rendu de la réunion du 25 juin 2009 Présents Y. STORDEUR, Y. VANDERDONCKT, D. PARIS, F. DEFFENSE, X. LAMBIN, Ph. BOULANGER, H. De POORTERE, Q. GREGOIRE Excusés S. GYDE, P. DEGEEST, C. MARCHAL, T. FIERENS, M. DEDONCKER, P. MINNAERT, R. LANDRAIN 1. Les CR des deux dernières réunions sont approuvés 2. Présentation et résumé des travaux du CCU par J.P. CHARLIER. Les problèmes de couverture qui ont été signalés à la S.A. ASTRID pourraient avoir une solution dans 90 % des cas. Mais cela demande des implantations de mâts supplémentaires et, à fortiori, une augmentation du budget de fonctionnement. Cette augmentation a été bloquée par le gouvernement. La SA est donc dans l'impossibilité de construire ces mâts complémentaires sans hypothéquer leur entretien ou son avenir financier. Les démarches des utilisateurs auprès de la S.A. sont donc sans effet et le Ministre de l'Intérieur ne répond pas aux sollicitations. Visiblement, les plaintes aboutissant à la S.A., le gouvernement n'a pas l'air de se rendre compte que c'est son attitude qui bloque l'évolution d'ASTRID et que les usagers sont mécontents. nancement fédéral, la construction de tous nouveaux mâts du Blok III est bloquée à l'obtention du permis d'urbanisme. Les actions techniques pour la construction ne pourra débuter que lorsque le gouvernement aura débloqué la demande de budget supplémentaire. 3.2. Cas particulier: Lasnes. Les négociations ont tourné court. Le permis de construire s'oriente vers un refus. Il faudra étudier d'autres solutions vers Grez-Doiceau mais pas avant septembre. Pour Rosières, le déplacement de l'implantation du mât avait pour conséquence la perte de réseau dans le site de SKB, les autorités politiques étaient au courant mais ont avalisé ce choix. 4. La présentation des problèmes de fonctionnement et de couverture paging sera faite lors de la prochaine réunion 5. Projet de simplification du fleetmapping 5.1. Voici la proposition de COSI: Annexe 1 6. La prochaine réunion est fixée le 24 septembre 2009 à 14 heures à Eghezee Ordre du jour: – couverture: état des plaintes – (sous réserve) projet 112 avec Mr Vandedrinck et GT2 (groupe de travail dispatching) – le paging: état des lieux par M. Deffense 3. Présentation F. DEFFENSE 7. Les prochaines réunions 3.1. Pas de changements dans la situation des mâts. En dehors de décision au niveau du fi- 24 septembre, 29 octobre, 26 novembre et 17 décembre à 14 heures à Eghezee. Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2009 La vie de la Fédération Annexe 1 9 10 Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2009 Manifestation Le 3 octobre: 1er Colloque du SRI de Beloeil Le sapeur pompier, au cœur de la formation des missions à risques complexes 8 h 30 Accueil 9 h 00 Le mot du Bourgmestre : Monsieur Alain Carion 9 h 15 Présentation et animation du colloque : Le Commandant Chef de service Jean-Claude Mondo 9 h 30 École du feu de Jurbise. Développement d’un centre de formation pratique à Bauffe. Directeur de l’Institut de formation des services de secours (IPF) : Le Capitaine Philippe Staquet 9 h 50 L’Assurance qualité en intervention ? L’intérêt de l’ISO 9000 pour les services d’incendie. Lieutenant Philippe De Wergifosse du service DRH du SIAMU de Bruxelles. Service incendie de BELOEIL Rue de la Forgette, 2 7972 Beloeil Cpt-Cdt G. CLAROT Tél. Urgences : 069/68.95.59 Tél. Administration : 069/68.99.94 Fax : 069/68.71.37 E-Mail : [email protected] 10 h 10 Les risques lors des interventions en présence de gaz. Michel Di Silvestro, Capitaine Chef de service d’Ath et Chièvres. 10 h 30 Pause café 10 h 45 Le Conseiller en prévention, l’allié des pompiers dans l’entreprise. Yves Croquet, Lieutenant du SRI de Soignies. 11 h 10 Explosion de Lanoline Stella (Mouscron). Gestion de la situation de crise. Lieutenant Olivier Lowagie du SRI de Mouscron. 11 h 30 Intervention des services de secours sur les voies ferrées. Lieutenant Eric Stasik du SRI de Leuze-en-Hainaut 11 h 50 Question-time. 12 h 10 Repas 13 h 20 Reprise et animation du colloque par Pol Lowagie, Chef de service du SRI de Mouscron et président de l’Union provinciale des services d’incendie du Hainaut. 13 h 30 Feu en milieu clos & Science du Feu. Frank Dubois Capitaine du SDIS 95 13 h 50 La recherche des causes et circonstances d’incendie. De l’opérationnel à l’enquête. Jean-Philippe Desprez, Ingénieur pompier du SRI de Tournai. 14 h 10 Le Centre de formation européen au Fort de Domont (Paris) comprenant le NFPA 921 et 1033. Elkhazen Hedy, Capitaine du SDIS 95, directeur du centre de formation. 14 h 30 Le Bureau d’enquête incendie (BEI) et le plateau technique. Elkhazen Hedy, Capitaine du SDIS 95, Francis Bertonnière, Major du SDIS 77 et Karine Leconte, Technicienne RCCV (SVP SDIS 60) 15 h 10 Pause café 15 h 30 Le droit comparé en Europe. Exemple du service départemental d’incendie du Val d’Oise. Jean-Luc Cartault, Lieutenant-colonel SDIS 95 (SPP), Expert Judiciaire prés la Cour d’appel de Lyon. 15 h 50 Intervention sur les véhicules hybrides. Lieutenant Daie M. M. du SRI de Beloeil 16 h 10 Question-time 17 h 00 Fin du Colloque : Monsieur Alain Carion, Bourgmestre. 12 Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2009 La vie des Unions Quand Solidarité rime avec Pompiers Les enfants étaient très attentifs aux explications. Ce lundi 10 août dernier, les pompiers de Charleroi ont été choqués à la lecture d’un article paru dans l’édition de Charleroi de « La Nouvelle Gazette ». Cet article nous apprenait que : Toute la journée, ils squattent un parc de Marcinelle. Ils ont perdu leur appartement à Namur début juillet et ont atterri à Charleroi voici quelques jours. Sans logement et sans espoir. La nuit, ils sont abrités au Triangle. Le jour, ils squattent un espace vert à Marcinelle. Ils attendent… Sandrine Duchâteau, 28 ans, a les traits tirés : « Mes enfants ont des coups de soleil : on traîne Déjà des « Pro’s » dans ce parc depuis une semaine et c’est la canicule… Mais dimanche passé, il a plu toute la journée et, là, on était trempés et transis de froid. Je n’en peux plus et je vois mes enfants dépérir : ça fait huit jours qu’ils n’ont pas eu un repas chaud. Ils ne mangent que des tartines ». La famille est à la recherche d’un toit. Pour loger Kelly (10 ans), Max (9 ans), Baptiste (il a fêté son 8e anniversaire dans la rue dimanche passé), Mathis (6 ans), Noah (5 ans), Clara (2 ans) et Kenza (10 mois). Les deux plus jeunes sont dans leur poussette du matin au soir… Les ARI n’ont plus de secret pour ces pompiers en herbe. Naufragés urbains « Le soir à 21 heures, on est accueillis au Triangle. Le temps de prendre la douche, les enfants vont au lit vers 22 ou 23 heures. Le matin à 7 heures, ils n’ont pas assez dormi. Ils sont claqués quand il faut quitter les lieux à 8 h 30. Alors on vient jusqu’au square et on attend le soir » explique Sandrine. Elle épluche sans relâche les annonces du Vlan, « mais sans GSM, ce n’est pas simple. Et avec 2 poussettes et 5 enfants qui nous accompagnent partout à pied, les démarches sont ardues ». À Marcinelle, la présence de la famille émeut et dérange : Ils étaient tous fiers avec leur casque offert par l’amicale des pompiers carolo. Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2009 13 La vie des Unions À la demande du chef de service faisant fonction, le Major Michel Chavée, les hommes de la première compagnie, de garde ce jour-là, décident d’accueillir cette famille en détresse. Un repas chaud leur sera servi au poste avancé de Jumet, à l’issue d’une visite de la caserne centrale. Le Major Chavée est un vrai papa poule. L’incontournable pêche aux canards. Les rafraîchissements sont les bienvenus. « On nous apporte de l’eau, des langes mais je sais que notre présence gêne. Pourtant, la seule chose que nous désirons, c’est un toit : dès que nous sommes logés, que les enfants vont à l’école ou à la crèche, Jonathan et moi pourrons chacun reprendre une formation » insiste Sandrine. « Ici ou ailleurs, l’important, c’est d’aider nos enfants ! » La foire de Charleroi battant son plein, les forains seront même sollicités pour permettre aux 7 enfants de profiter, gratuitement évidement, des nombreuses attractions foraines. C’est avec enthousiasme que le représentant des forains accueille notre initiative. Rendez-vous est donc fixé pour 16 heures l’après-midi même sur le champ de foire. C’est donc à 15 heures que nous prévoyons d’aller chercher toute la famille dans « son » parc. Malheureusement, en début d’après-midi, nous apprenons que les sept enfants et leurs parents ont été emmenés par la police. Contact est pris avec l’officier de garde de la police de Charleroi pour savoir ce qu’il en est. Sa réponse laisse pantois. En effet, cet officier de police n’est pas au courant de cette affaire. Il nous suggère de nous tourner vers la police de proximité. Chose que nous faisons. Effectivement, après quelques communications téléphoniques, nous apprenons que la petite famille se trouve au commissariat de Marcinelle. C’est donc là que nous prendrons en charge les infortunés. Le programme peut donc être respecté. Arrivée à la caserne où une petite collation leur est servie. Viennent, ensuite, la visite des lieux et la découverte des nombreux véhicules. Les enfants sont fous de joie et pour les combler d’avantage, ils reçoivent, chacun, des jouets et un casque de pompier en plastique, venant du stock de la Saint Nicolas de nos enfants de pompiers. De la caserne, direction les attractions foraines. Les enfants ne savent plus où donner du regard. Ils veulent tout essayer et tout goûter. Plus de deux heures d’amusement leur ont permis de s’adonner aux manèges enfantins, de monter sur de véritables poneys, de savourer qui des « granitas » qui des célèbres croustillons ou encore de s’élancer sur la piste des scooters miniatures, sans oublier la pêche aux canards et ses cadeaux. C’est les yeux pleins d’étoiles et les rires illuminant leurs petites frimousses que nos sept protégés et leurs parents prennent la direction du poste avancé de Jumet, où les attend un véritable « festin ». Au menu, rôti, pommes de terre, variété de légumes et desserts. Sans oublier l’apéritif fait de jus de fruit et divers amusebouches. Le tout préparé par l’équipe de garde. C’est le cœur gros et les larmes aux yeux que nous avons pris congé de nos protégés en nous promettant de les soutenir dans leurs actions et démarches. Le lendemain, la quatrième compagnie n’a pas pu les recevoir comme nous l’aurions souhaité mais le jeudi un souper leur était, de nouveau, servi, à la caserne centrale par le personnel de la troisième compagnie qui avait été sensibilisé à la misère que traversait cette famille. Que soit remercié, au nom de la famille Noppe-Duchâteau, tout le personnel de la première et de la troisième compagnie. Aux dernières nouvelles, la petite tribu a été relogée en urgence par les bons soins des services sociaux de la ville de Charleroi. Happy end. TEXTE : LT MICHEL MÉAN PHOTOS : D. GAUVAIN 14 Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2009 Au service du sapeur Nouvel A.R. définissant les mesures de prévention contre l’incendie et l’explosion auxquelles les bâtiments industriels nouveaux doivent satisfaire Première partie – Introduction rence dans sa mission légale de contrôle principalement l’article 52 du R.G.P.T., les dispositions du Code sur le Bien Être au Travail ainsi que les conditions générales, sectorielles et intégrales relatives aux permis d’environnement. Ce 15 juillet 2009, à la suite de plusieurs années de réflexions sur le sujet, a été publié l’A.R. du 1er mars 2009 modifiant l’arrêté royal du 7 juillet 1994 fixant les normes de base en matière de prévention contre l’incendie et l’explosion, auxquelles les bâtiments nouveaux doivent satisfaire. 2. Objectifs de la réglementation 1. Historique La législation de base en matière de prévention des incendies et des explosions est la loi du 30 juillet 1979 relative à la prévention des incendies et des explosions ainsi qu’à l’assurance obligatoire de la responsabilité civile dans ces mêmes circonstances. L’A.R. définit les conditions auxquelles doivent répondre la conception, la construction et l’aménagement des bâtiments industriels afin de : a) prévenir la naissance, le développement et la propagation d’un incendie b) assurer la sécurité des personnes c) faciliter de façon préventive l’intervention du service d’incendie Celle-ci stipule que, dans un but de prévention des incendies et des explosions, le Roi détermine, par arrêté délibéré en Conseil des ministres, les normes de prévention de base communes à une ou plusieurs catégories de constructions, indépendamment de leur destination. C’est ce qui a été fait lors de la publication de l’A.R. du 7 juillet 1994 fixant les normes de base en matière de prévention contre l’incendie et l’explosion auxquelles les bâtiments nouveaux doivent satisfaire. Cette réglementation, dite « Normes de Base », classe les bâtiments en 3 catégories, à savoir les bâtiments bas, moyens et élevés, et s’applique à tous les bâtiments nouveaux à 3 exceptions près, à savoir : • Les bâtiments industriels • Les maisons unifamiliales • Les petits bâtiments ayant au maximum deux niveaux et une superficie totale inférieure ou égale à 100 m2 En ce qui concerne les bâtiments industriels, le préventionniste utilisait comme cadre de réfé- Feu de bâtiment industriel. Importance de l’accessibilité aux façades du bâtiment. 3. Domaine d’application Le nouveau texte réglementaire s’applique à tous les bâtiments industriels à construire et aux extensions de bâtiments industriels existants pour lesquels la demande de permis d’urbanisme est introduite à partir de l’entrée en vigueur ce dernier. Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2009 15 Au service du sapeur Elle ne s’appliquera pas aux cas suivants : • Aux bâtiments industriels n’ayant qu’un seul niveau et dont la superficie totale est inférieure ou égale à 100 m2 • Aux installations et aux activités industrielles qui ne sont pas situées dans des bâtiments • Aux parties de bâtiments industriels dans lesquelles il n’y a pas d’activité industrielle et où la superficie totale des niveaux par compartiment est supérieure à 100 m2. Un bâtiment industriel est avant tout un bâtiment dont la définition est donnée dans l’annexe 1 des Normes de base : toute construction qui constitue un espace couvert accessible aux personnes, entouré totalement ou partiellement de parois. La définition d’un bâtiment industriel est la suivante : Un bâtiment ou une partie de bâtiment qui, en raison de sa construction ou de son aménagement sert à des fins de transformation ou de stockage industriel de matériaux ou de biens, de culture ou de stockage industriel de plantations ou d’élevage industriel d’animaux. Les lieux couverts ouverts vers l’extérieur (par ex. stockage sous auvents) sont comptés dans la superficie totale du bâtiment. Les halls de stockage font donc partie de la réglementation. Il y a dans les prescriptions une différence dans la taille des compartiments entre les bâtiments industriels de production et les halls de stockage (1) qui tient compte du nombre plus limité des sources d’inflammation possibles dans les halls de stockage par rapport aux bâtiments de production et donc de la probabilité plus faible d’avoir une naissance de feu. La définition d’un entrepôt a été ajoutée à l’annexe 1 – Terminologie. Celle-ci est la suivante : Un entrepôt est un ensemble couvert, qui est principalement utilisé pour l’entreposage, le transbordement et/ou la distribution des biens et ce, quelle que soit la durée, et qui est constitué d’un ou plusieurs bâtiments et des éventuels auvents et/ou constructions qui en font partie. 4. Classement des bâtiments industriels Les bâtiments industriels seront répartis en différentes classes, en fonction du risque présent. Comment classer le risque dans ce type de bâtiments ? On peut considérer que les paramètres suivants sont déterminants pour évaluer le risque d’incendie (naissance, développement et propagation) dans un bâtiment industriel : • La quantité de matières inflammables présentes • La réaction au feu (facilité d’inflammation) de ces matières • Le potentiel calorifique de ces matières (énergie dégagée par une quantité unitaire de matière lors de la combustion totale de celle-ci) • La disposition de ces matières (rayonnage, compactage, rapport hauteur/volume,…) • Le débit calorifique de ces matières • La ventilation possible du foyer • L’inertie thermique des parois • La quantité de sources de chaleur ou d’énergie calorifique •… Au même titre que les facteurs ci-dessus peuvent augmenter le risque d’incendie, d’autres facteurs peuvent jouer en faveur de la diminution de ce risque, par exemple : • L’information et la formation du personnel • La présence d’une équipe interne d’équipiers de première intervention • Les mesures de sécurité passive présentes (réaction au feu des matériaux, compartimentage, dimensionnement et protection de la structure portante, nombre et implantation des issues de secours) • Les mesures de sécurité active présentes (système d’alerte/alarme, détection incendie, moyens de lutte, désenfumage,…) • Présence d’un plan interne d’urgence •… On le voit et les sapeurs-pompiers le savent : les facteurs déterminant le risque sont extrêmement variés et difficiles à évaluer. En ce qui concerne cette nouvelle réglementation, c’est principalement le critère de la charge calorifique caractéristique qui est pris en considération. On connaît déjà la notion de charge calorifique mais peut-être moins celle de « charge calorifique caractéristique ». 5. Rappel de quelques notions élémentaires 5.1 Potentiel calorifique Le potentiel calorifique est l’énergie calorifique totale par unité de masse (J/kg) qui peut être dégagée par la combustion complète d'un matériau. Bombe calorimétrique (schéma théorique) 16 Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2009 Au service du sapeur Ce potentiel peut être évalué par un essai suivant la norme NBN-EN-ISO 1716 (2) : Essais de réaction au feu des produits de construction Détermination de la chaleur de combustion. Comment évaluer la densité de charge calorifique présente dans un compartiment ou dans un bâtiment ? On peut trouver dans l’Eurocode (3) 1 partie 1-2 (4) une liste des pouvoirs calorifiques inférieurs Hu [MJ/kg] de matériaux combustibles. Ceux-ci serviront pour le calcul de charges calorifiques dans les compartiments ou dans les bâtiments industriels. 1. Soit on possède des tables qui permettent de déterminer la densité de charge calorifique par type d’occupation. Un exemple de table est donné dans l’Eurocode 1 (9) mais celle-ci ne nous sera pas utile car elle ne tient malheureusement pas compte des occupations de type industrielles. On peut y lire par exemple qu’une classe d’école possède une densité de charge calorifique moyenne de 285 MJ/m2. On peut y lire notamment que le bois a un potentiel calorifique inférieur de 17,5 MJ/kg et le polystyrène de 40 MJ/kg. 5.2 Charge calorifique La charge calorifique est la somme des énergies dégagées par la combustion de tous les matériaux combustibles dans un espace (5) : le contenu des bâtiments (ou charge calorifique mobilière) et éléments de construction (ou charge calorifique immobilière). On peut donc écrire la formule suivante : Charge calorifique = ⌺i Mi Hui Mi : représente la masse [kg] du matériau i Hui : représente le potentiel calorifique net [MJ/kg] du matériau i (NBN EN ISO 1716 : 2002) Hui = Hu0i (1 - 0,01 u) – 0,025 u (u est l’humidité [%] en pourcentage du poids) où Hu0i représente le pouvoir calorifique inférieur du matériau i à l’état sec. La charge calorifique immobilière peut être négligeable (ou non négligeable) par rapport à la charge calorifique mobilière. Dans ce dernier cas, elle devra être prise en considération dans le calcul. Le rapport au Roi, accompagnant l’Annexe 6, propose une valeur seuil de 100 MJ/m2 (6) en dessous de laquelle la charge calorifique immobilière peut être considérée comme négligeable. 5.3 Densité de charge calorifique (7) (ou charge calorifique dans le texte de l’A.R.) La densité de charge calorifique est une mesure de l’énergie libérée maximale par unité de surface au sol. Deux possibilités existent : 2. Dans les cas où les classes d'occupation ne sont pas clairement déterminées, ce qui est le cas pour les bâtiments industriels, les densités de charge calorifique peuvent être déterminées spécifiquement pour un projet particulier. On devra donc faire une étude des charges calorifiques en fonction des caractéristiques et de l’activité du bâtiment en question. Il faudra à ce moment estimer les charges calorifiques (10) et leur localisation, en tenant compte de l'usage prévu, du mobilier et des installations, des types de parois et revêtements, des produits entreposés et des changements prévisibles dans le temps. Il est repris dans l’A.R. que la charge calorifique s’exprime de la manière suivante : qfi,k = ⌺i Mi Hui ⌿i / A Mi : représente la masse [kg] du matériau i ⌿i : Facteur optionnel permettant de tenir compte du caractère protégé du matériau i contre l’incendie (exemple : matériau stocké dans une armoire Rf : ⌿i = 0) A : Surface totale du compartiment (m2) ou une superficie partielle de 1000 m2 Il est à noter que pour déterminer la surface au sol A, on ne tient pas compte de la superficie des planchers ouverts situés au-dessus du sol qui laissent la voie libre aux flammes et à la fumée (il faut au minimum 25 % des ouvertures régulièrement réparties), mais bien de la charge calorifique qui se trouve sur ces planchers. Cette charge calorifique est par conséquent comptée pour le plancher inférieur (qfi,k augmenté). La répartition de la densité de charge calorifique peut varier dans l’espace ! Exemple d’une densité de charge calorifique de 700 MJ/m2 (8) Il est possible que la densité de charge calorifique ne soit pas répartie de manière égale sur l’ensemble de la superficie du sol (voir photo ci-dessous), et que cette dernière pour une quelconque superficie partielle rectangulaire de 1000 m2 soit supérieure à 50 % de la densité de charge calori- Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2009 17 Au service du sapeur fique de la superficie totale. Dans ce cas, la densité de charge calorifique est assimilée à celle qui est la plus élevée pour une quelconque superficie partielle rectangulaire de 1000 m2 dont le rapport largeur/longueur dépasse 70 % (B/L > 0.7) – donc on ne prend pas en considération de longs rectangles étroits. Si une charge calorifique élevée est présente localement, il peut être intéressant de prévoir un compartimentage tel que des prescriptions sévères ne doivent s’appliquer qu’à cette zone déterminée au lieu de devoir s’appliquer à l’ensemble du bâtiment. • Classe A : qfi,d ⭐ 350 MJ/m2 (ou un équivalent de 20 kg de bois/m2) • Classe B : 350 MJ/m2 < qfi,d ⭐ 900 MJ/m2 • Classe C : 900 MJ/m2 < qfi,d Bâtiment industriel composé de plusieurs parties Un bâtiment industriel peut se composer d’une ou de plusieurs parties. Chaque partie/compartiment ne peut être classé séparément que dans le cas où ces parties forment des compartiments distincts. Exemple de plusieurs classes au sein d’un même bâtiment Le classement des bâtiments industriels (ou des compartiments de ces bâtiments) en différentes classes permet de ne pas figer un bâtiment en fonction d’une activité spécifique mais pour un groupe d’activités. Cette classification reste valable tant que la charge calorifique de l’activité ne dépasse pas les valeurs prévues pour cette classe. Exemple d’entrepôt – Disposition de la charge calorifique non uniforme 5.4 Densité de charge calorifique caractéristique (ou charge calorifique dans le texte de l’A.R.) La densité de charge calorifique caractéristique est égale à la charge calorifique qfi,k par m2 de superficie du sol, adaptée en fonction de la combustion. En effet, la majorité des matériaux ne brûlent pas de façon complète et donc ceux-ci ne libèrent pas l’entièreté de l’énergie qu’ils contiennent. On peut ainsi multiplier la densité de charge calorifique caractéristique par un coefficient de réduction m compris entre 0 et 1. Dans le cadre de l’A.R., ce facteur est égal à 0,8 pour les matériaux principalement cellulosiques. Ce chiffre est inspiré de l’Eurocode 1 partie 1-2 annexe E (11) point 3. qfi,d = qfi,k · m Ce qui donne pour le bois un qfi,d de : 17,5 x 0,8 = 14 MJ/kg C’est donc le paramètre de la densité de charge calorifique caractéristique qui a été pris en compte pour le classement des bâtiments industriels suivant les classes suivantes : Une modification des activités dans un bâtiment industriel ou dans un compartiment de celui-ci, conduisant à une charge calorifique supérieure au seuil autorisé, n’est autorisée que si le bâtiment industriel ou le compartiment dans celui-ci répond, après la réalisation ou non de travaux d’adaptation, aux prescriptions de la classe correspondante. Ces prescriptions seront détaillées lors d’un prochain article. Il est possible de concevoir des bâtiments sur mesure ! Il est également possible de concevoir un bâtiment sur mesure pour cette densité de charge calorifique caractéristique. Le résultat de cette conception sera différent du résultat obtenu sur base de la répartition en classe. Ceci pourra être un avantage dans la mesure où un optimum économique peut être atteint mais cela présentera l’inconvénient de n’avoir aucune flexibilité sur la variation de la densité de charge calorifique pour l’exploitation. La charge calorifique dans un bâtiment peut varier dans le temps ! La nouvelle réglementation ne se réfère pas à la charge calorifique maximale pouvant être présente dans un bâtiment mais à une valeur correspondant au fractile à 80 %. Que cela signifie-t-il ? 18 Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2009 Au service du sapeur qfi (fractile) / qfi (moyenne) Cela veut dire concrètement que l’on se référera non pas à la charge calorifique maximale pouvant être stockée mais à la charge calorifique totale qui n’est pas dépassée durant 80 % du temps sur une période déterminée (au contraire par exemple de la réglementation SEVESO qui demande de tenir compte de la quantité maximale de produits dangereux pouvant être stockée). Lorsque l’on disposera de valeurs de référence par type d’activité industrielle, la valeur donnée pour la charge calorifique (ou densité de charge calorifique dans l’Eurocode 1) de chaque type d’entreprise ne sera pas la valeur moyenne mais la valeur correspondant au fractile à 80 %. Autrement dit : les valeurs de charges calorifiques relevées pour des entreprises de même type étant ordonnées par ordre croissant, cela correspondra à la valeur de charge calorifique qfi,k en dessous de laquelle se situent 80 % des entreprises considérées. fractile pour des bâtiments abritant un même type d’activité (ex. menuiseries) Exemples de densités de charge calorifique (MJ/m2) par type d’activité (12) Type d’occupation Moyenne Logement Hôpital (chambre) Hôtel (chambre) Bibliothèque 780 230 310 1.500 Fractile à 80% 948 280 377 1.824 6. Conclusion Ce premier article a pour but de présenter le contexte du nouvel A.R. ainsi que les notions sous-jacentes de classification du risque d’incendie dans les bâtiments industriels. Il n’est pas facile d’expliquer cette nouvelle réglementation car elle fait appel à des concepts nouveaux pour les officiers de sapeurs-pompiers techniciens en prévention de l’incendie, notamment les Eurocodes qui sont un ensemble important de règles techniques harmonisées pour le dimensionnement des ouvrages tenant compte des sollicitations thermiques sur les structures et du comportement de ces dernières. Elles font également appel non seulement à des aspects déterministes mais aussi à des aspects probabilistes (13) en matière de probabilité de ruine des structures. Cette réglementation est donc basée sur des notions de « fire engineering » qu’il faudra intégrer de façon à rester performant dans notre mission de contrôle de l’ensemble des réglementations relatives à la prévention de l’incendie et l’explosion. Une suite à cet article donc est prévue prochainement pour aller plus loin dans ce nouveau texte qui constitue sans aucun doute une charnière entre l’« ancienne approche » de la prévention incendie constituée de mesures dites « prescriptives » et la « nouvelle approche » qui intègre des notions performantielles qui apparaissent progressivement dans notre métier de préventionniste. Celle-ci présentera les notions bien connues dans les autres réglementations que sont l’accessibilité aux véhicules des services d’incendie, la résistance au feu de la structure portante qui fera également appel à un concept novateur, mais aussi le compartimentage et les mesures de prévention actives dont l’importance se fait sentir, notamment le désenfumage, les systèmes d’alerte/ alarme et de détection incendie ainsi que la possibilité d’incorporer un système de sprinklage qui conditionnera la taille des compartiments de même que la résistance au feu de la structure portante dans une certaine mesure. CPT. ING. F. HENRY SERVICE INCENDIE DE CHARLEROI (1) Voir point 3.3 de l’A.R. : Solutions type – Tableau 2 – Superficie autorisée en m2 pour les bâtiments industriels n’ayant qu’un seul niveau ou des compartiments qui en font partie. (2) Le but de cet essai est de déterminer le pouvoir calorifique supérieur d’un produit ou son énergie de combustion complète dans les conditions extrêmes d’une combustion vive et forcée reproduite dans une enceinte sous pression d’oxygène (bombe calorimétrique). Les classes européennes A1, A2, A1Fl et A2Fl sont évaluées sur la base de ce potentiel calorifique et d’un essai complémentaire de non-combustibilité décrit dans la norme NBN EN ISO 1182. (3) Les Eurocodes constituent une série de normes indispensables pour démontrer que les ouvrages de construction Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2009 19 Au service du sapeur constitués de produits portant la marque CE suivant la Directive Produits de Construction satisfont dans leur globalité aux exigences essentielles. Ainsi, les Eurocodes facilitent la mise en place du marché unique en faisant disparaître les barrières naissant des différentes méthodes de conception utilisées à travers toute l’Europe. (4) NBN EN 1991-1-2 – Annexe E (informative) : Densités de charge calorifique – Tableau E.3 – Pouvoirs calorifiques inférieurs Hu [MJ/kg] de matériaux combustibles pour le calcul de charges calorifiques. (5) Source : NBN EN 1991-1-2 : 2003 (6) Il n’est pas clairement précisé s’il s’agit de m2 de surface au sol ou de m2 de surface de paroi. (7) NBN EN 1991-1-2 : Actions sur les structures au feu – Partie 1-2 : Actions générales – 1.5 Termes et définitions – Densité de charge calorifique : charge calorifique par unité de surface rapportée à la surface du plancher (qf) ou à la surface totale de l'enceinte, y compris les ouvertures (qt). (8) Mais cette définition classique n'a pas été reprise par la définition du point 6.1 de l'annexe 1 qui désigne ces MJ/m2 sous le vocable de « charge calorifique » qui s'écarte de la définition conventionnelle. (9) NBN EN 1991-1-2 : Actions sur les structures au feu – Partie 1-2 : Actions générales – Actions sur les structures exposées : Annexe E – Tableau E.4 – Densités de charge calorifique qf,k [MJ/m2] selon différents types d’occupation. (10) Un groupe de travail est actuellement actif au S.P.F. Intérieur afin d’établir les données relatives aux charges calorifiques pour pouvoir appliquer l’A.R. (11) NBN EN 1991-1-2 : Actions sur les structures au feu – Partie 1-2 : Actions générales – Actions sur les structures exposées : Annexe E point 3 : Conditions de combustion. (12) NBN EN 1991-1-2 : Actions sur les structures au feu – Partie 1-2 : Actions générales – Actions sur les structures exposées : Annexe E – Tableau E.4 – Densités de charge calorifique qf,k [MJ/m2] selon différents types d’occupation. (13) NBN EN 1990 – Eurocodes structuraux – Eurocodes : Bases de calcul des structures. L’annexe 6 des « Normes de base » ne représente qu’une partie de la législation qui s’applique à l’exploitant d’un bâtiment industriel L’annexe 6 de l’arrêté royal du 7 juillet 1994, généralement désigné sous la dénomination de « Normes de base » et qui a pour objet de « fixer les conditions auxquelles doivent répondre la conception, la construction et l’aménagement des bâtiments industriels », a été publiée au Moniteur belge du 15 juillet 2009 (1). Cette publication a été accompagnée par un complément à l’annexe 1 de ces mêmes « Normes de base » qui définit de nouvelles notions. Qu’en pense l’industriel qui devra construire un bâtiment ? S’agissant de bâtiments industriels, il faut bien se dire que celui qui prend l’initiative de construire un tel bâtiment a pour objectif d’entreprendre une activité rentable ; une activité qui devra lui rapporter de l’argent ; qui devra lui apporter un bénéfice financier. Car sans ce bénéfice financier, son initiative d’industriel de construire un bâtiment, lui sera funeste. Son objectif de rentabilité financière sera donc, dès le départ, en conflit d’intérêt avec les autorités qui poursuivent un autre objectif sociétal de protection des vies, des biens et de l’environnement. De plus, cet arrêté royal n’est qu’une partie de toutes les obligations légales auxquelles cet industriel devra se conformer tout au long de la vie de son futur « bâtiment industriel ». Car l’objet de cette annexe se limite aux « conditions auxquelles la conception, la construction et l’aménagement » de son bâtiment devront répondre. L’exploitant doit avoir la responsabilité de maintenir, dans le temps, la conformité de son bâtiment industriel avec les prescriptions de l’annexe 6. L’exploitant doit avoir la responsabilité de maintenir, dans le temps, la conformité de son bâtiment industriel avec les prescriptions de l’annexe 6. Dans son futur « bâtiment industriel », il y aura des travailleurs, il y aura des machines et autres installations dites à risques. Cette annexe 6 ne représente donc qu’une partie des prescriptions légales qu’il devra respecter pour exploiter 20 Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2009 Au service du sapeur son activité. Il n’y a pas que la seule charge calorifique qui représente le risque. Cette charge calorifique n’intervient que pour déterminer un niveau de résistance au feu de la structure et des compartiments de son bâtiment. Le choix initial de la bonne classe du bâtiment ou du compartiment sera critique, à moins de ne considérer que le cas le plus défavorable. Ce qui serait économiquement pénalisant et contraire à l’objectif financier de l’industriel. Conformité à la législation européenne existante Le bâtiment est un ouvrage qui doit respecter la directive européenne 89/106/CEE produits de construction qui a été transposée en droit belge par une loi et différents règlements (2). Cette directive a fait l’objet d’un Document interprétatif n° 2 (3), édité uniquement en anglais, qui définit, entre autres, la charge calorifique qui se rapporte à « all the combustible materials in a space, including the facings of the walls, partioning, floors and ceilings » (4) alors que le rapport au Roi précise « il ne faut pas tenir compte des éléments de construction combustibles, tant que leur quantité est négligeable par rapport à la charge calorifique des biens et des installations (par ex. < 100 MJ/m2)». Ce n’est qu’un détail mais un écart plus important se retrouve dans l’objet de l’annexe 6 qui s’énonce comme suit : La présente annexe fixe les conditions auxquelles doivent répondre la conception, la construction et l’aménagement des bâtiments industriels afin de : a) prévenir la naissance, le développement et la propagation d’un incendie ; b) assurer la sécurité des personnes ; c) faciliter de façon préventive l’intervention du service d’incendie. Ce qui ne correspond ni au texte de la directive 89/106/CEE ni à celui de l’AR du 19 août 1998 (5) concernant les produits de construction qui transpose la directive en droit belge qui s’énoncent comme suit : L’ouvrage doit être conçu et construit de manière que, en cas d’incendie : – la stabilité des éléments porteurs de l’ouvrage puisse être présumée pendant une durée déterminée, – I’apparition et la propagation du feu et de la fumée à I’intérieur de l’ouvrage soient limitées, – I’extension du feu à des ouvrages voisins soit limitée, – les occupants puissent quitter l’ouvrage indemnes ou être secourus d’une autre manière, – la sécurité des équipes de secours soit prise en considération. L’annexe 6 est beaucoup plus restrictive et, dans la dernière phrase, se limite à la protection du service d’incendie alors que la législation européenne s’étend à tous ceux qui peuvent intervenir lors des secours : équipiers d’intervention, sauveteurs volontaires, ambulanciers, protection civile, personnel des sociétés de distribution de gaz, l’électricité, d’eau,… L’exploitant et la protection active L’exploitant n’apparaît que deux fois, à la fin de l’annexe 6 au point 8.2.1 Moyens d’extinction et au point 8.3 pour les plans d’intervention. Alors qu’il aurait principalement dû apparaître au début du point 5 qui traite de toute la protection active contre l’incendie. La protection active tient, à juste titre, une place fort importante dans l’annexe 6. Elle précise clairement, dès le départ, au point 5.1, les différentes étapes qui conditionnent une protection active : conception, exécution, usage et contrôle. Il manque toutefois l’obligation d’une fréquente inspection visuelle par l’exploitant et l’entretien périodique par le fournisseur. L’annexe 6 a un objet qui se limite à « fixer les conditions auxquelles doivent répondre la conception, la construction et l’aménagement des bâtiments industriels ». C’est une obligation du maître de l’ouvrage et de ses maîtres d’œuvre éventuels qui se termine dès la remise du bâtiment à son utilisateur. Cet objet, clairement défini, est vérifiable lors de la demande de permis d’urbanisme. Les installations de protection active ne seront efficaces que si elles sont toutes conçues, réalisées, réceptionnées, inspectées, entretenues et contrôlées dans un concept de gestion dynamique des risques. Autre chose est l’usage qui sera fait du bâtiment et de son aménagement (dont les installations de protection active) par son utilisateur, l’exploitant cité. Ce dernier pourra être un employeur et ses travailleurs qui seront soumis à une autre législation très structurée qui a pour nom la loi et le code du bien-être au travail. Les installations de protection active ne seront efficaces que si elles sont toutes conçues, réalisées, réceptionnées, inspectées, entretenues et contrôlées dans un concept de gestion dynamique des risques qui est une des bases de la Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2009 21 Au service du sapeur politique de l’autre législation dite du bien-être au travail. Toute protection active est conditionnée par une réaction humaine. Une réaction des travailleurs et de leur ligne hiérarchique qui devra se structurer et s’organiser conformément à cette législation du bien-être au travail. Vu l’importance accordée à la protection active, l’annexe 6 aurait également dû débuter par la formule bien connue : « Sans préjudice des autres dispositions légales ou réglementaires en la matière,…» qu’on retrouve notamment au début de l’art 52 du RGPT. Cette formule a souvent été très utile en pratique. Dans la situation actuelle, on a un bâtiment conforme à l’annexe 6, on dispose d’un papier rédigé par un organisme accrédité pour n’importe quoi, puisé sur le marché européen… et on est « en ordre » sans aucune référence à l’exploitant qui doit avoir la responsabilité de maintenir, dans le temps, la conformité de son bâtiment industriel avec les prescriptions de l’annexe 6. Car l’annexe 6 ne précise pas le niveau de compétence, le scope de l’accréditation requise par le règlementeur. Cette formulation opère un transfert de responsabilité de l’utilisateur-exploitant-employeur, seul responsable à l’amont, vers un organisme tiers dont le scope de compétence n’est pas défini. Le rapport au Roi Vu que le Rapport au Roi n’est signé, en page 49388 du Moniteur, que par le seul ministre et non également par le Roi, seuls le texte de l’arrêté du 1er mars 2009, qui modifie l’annexe 1 de l’arrêté royal du 7 juillet 1994 et le texte de l’annexe 6 de cet arrêté qui sont signés par le ministre et par le Roi respectivement aux pages 49390 et 49397, sont légalement d’application à l’exclusion du contenu de ce Rapport au Roi qui n’est pas un « acte du Roi » (6). De plus, n’ayant probablement pas été notifié à la Commission européenne, ce rapport n’est ni une loi ni un règlement et il ne peut donc pas être opposé à un tiers ni être utilisé par les servies incendie (7). Le texte de ce rapport au Roi ne fait donc pas partie de la législation applicable lors des contrôles effectués par les services incendie. Il peut tout au plus être utilisé comme base de leur appréciation des mesures proposées par les impétrants. Conclusion L’annexe 6 présente une importante avancée de notre législation qui passe de formulations belgo-belges héritées de la norme NBN 713010 vers des concepts d’ingénierie de l’incendie qui se structurent très progressivement, par les eurocodes et les documents ISO (8) et qui sont déjà appliqués pour les ouvrages importants en Belgique et à l’étranger. Mais l’annexe 6 n’aura pas intégré la culture, les textes et le langage européen qui sera dorénavant le langage du secteur de la construction. L’annexe 6 permettra déjà de penser autrement. Mais son principal défaut est de ne pas être univoque : chacun l’interprétera à sa manière selon sa formation et le recours à des procédures de dérogations ne résoudront pas le problème sur un plan économiquement acceptable par le marché. La seule solution est que les auteurs de cette annexe 6 publient un document interprétatif de cette annexe, signé par le ministre, sans en laisser le soin aux acteurs du marché qui en donneront des interprétations variées et inciteront leurs auditeurs à faire appel à leurs services à finalités commerciales de contrôles, inspections, certifications et autres attestations privées de conformité. L’interprétation doit être univoque, neutre, écrite et définie sous la seule responsabilité de l’autorité qui a rédigé l’arrêté royal. (1) http://www.ejustice.just.fgov.be/mopdf/2009/07/ 15_2.pdf#Page26 (2) http://www.previ.be/previlex/index.cfm?action= SearchByKeywords&motCle=241&language= FR&Incendie_Prevention=1 (3) http://ec.europa.eu/enterprise/construction/internal/ intdoc/idoc2.htm (4) http://www.previ.be/dic/public/detail.cfm?MotID=2530 (5) http://www.ejustice.just.fgov.be/mopdf/1998/09/ 11_1.pdf#Page4 (6) La Constitution belge définit les compétences royales comme suit : Art. 106 – Aucun acte du Roi ne peut avoir d’effet, s’il n’est contresigné par un ministre, qui, par cela seul, s’en rend responsable. – Art. 108 – Le Roi fait les règlements et arrêtés nécessaires pour l’exécution des lois, sans pouvoir jamais ni suspendre les lois ellesmêmes, ni dispenser de leur exécution. – Art. 109 – Le Roi sanctionne et promulgue les lois (7) Le rapport au Roi cite en ces termes, au point 5.2, la norme NBN S 21-100 qui a déjà subi les foudres de la Commission : « Comme prescrit au point 5.1, l’installation de détection incendie doit satisfaire aux normes et règles de l’art en vigueur. Il s’agit en premier lieu de la norme belge NBN S 21-100 ». Si le rapport au Roi était appliqué par les services incendie, il serait considéré comme règle technique au sens de l’article 1er de la directive 83/189, prévoyant une procédure d’information dans le domaine des normes et réglementations techniques et devrait être notifié à la Commission européenne. (8) http://www.previ.be/previnor/public/resultats/ action_mot_form.cfm?IDmot=2114 H. ARESU DE SEUI E EX XC CL LU US SI IE F F OFFRE SPECIALE - SPECIALE AANBIEDING SORTIE OFFICIELLE NOVEMBRE 09* OFFICIELE UITGAVE NOVEMBER 09* ©WWW.BOSILO.NET / image non contractuelle-niet-contractuele afbeelding Livres bilingues français et néerlandais De boeken zijn tweetalig: Frans en Nederlands Format - Formaat : 24,5 x 28 cm 144 Pages couleur - 144 pagina’s in kleur Ces deux superbes ouvrages présentent pour la première fois en Voici les premiers livres sur les pompiers Belgique les fabuleux métiers de Sapeur-pompier et d’agent de la Protection civile. Du volontaire au professionnel, sur tout le et la Protection civile de Belgique territoire belge. Ces livres retracent l’histoire de leur métier, fort DE EERSTE BOEKEN OVER DE BRANDWEER de ses innovations, de ses avancées techniques et surtout de EN DE CIVIELE BESCHERMING IN BELGIE l’expérience acquise tant au niveau national qu’international. 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Beaucoup d’entre vous se demandent ce que devient le projet 112 depuis la création, en 2004, de l’agence 112. En 2004, pour répondre à une décision de l’Union européenne, le conseil des ministres a été décidé de mettre en œuvre le numéro 112 unique européen pour les appels urgents aux services de secours. Le numéro 112 sera implémenté de manière multidisciplinaire, avec une scission du calltaking et du dispatching et sur base des CADAstrid. Cette décision a été coulée dans la loi programme du 9 juillet 2004. Le Conseil des ministres de ce 17 juillet a approuvé la nouvelle organisation proposée par les ministres L. ONKELINX et G. DE PADT, entre-temps remplacé par A. TURTELBOOM. Cette approche est réaliste et pragmatique et constitue une étape importante dans la réalisation du numéro 112. Sur base de la décision du gouvernement, un projet de loi et 2 projets arrêtés royaux sont en préparation. Après les étapes habituelles, en ce compris la négociation syndicale, cette nouvelle organisation deviendra une réalité pour chacun d’entre nous, et surtout apportera un meilleur service au public. Depuis lors, que s’est-il passé ? 1. Des calltakers neutres ont été recrutés au SPF Intérieur et travaillent dans les CIC 101. Il y a 231 aujourd’hui et il y en aura 262 à la fin de cette année ; 2. La migration technique du centre 100 de la Flandre Orientale a été réalisée en 2007. C’était un projet pilote important qui a permis de bien préparer les migrations suivantes. Pour rappel, le centre 100 de Louvain sera migré à l’automne ; 3. En 2007, le parlement a décidé de « fédéraliser » les préposés des centres 100 dans le cadre de la réforme de la sécurité civile ; 4. Le SPF Santé publique a mis à disposition de chaque centre 100 au moins un infirmier régulateur et édité des protocoles de régulation médicale. Beaucoup reste à faire. La mise en œuvre du numéro 112 et l’amélioration du traitement des appels aux services de secours sont, malgré les limitations financières que nous connaissons, une priorité du gouvernement. La migration technique des centres 100 vers les CAD Astrid Parallèlement et sans attendre cette réorganisation, les 9 centres de secours 100 qui n’ont pas encore migré vers la technologie CAD-Astrid vont le faire à une cadence accélérée : l’objectif est de réaliser la migration de 3 centres par an jusqu’en 2012. Dans certains cas, une solution définitive de cohabitation avec le CIC 101 a été trouvée, dans les autres cas, le déménagement est provisoire en attendant la construction d’un bâtiment plus adéquat. Provinces Planning des migrations Anvers Printemps 2010 (localisation définitive) Limbourg Printemps 2010 (localisation provisoire) Namur Automne 2010 (localisation provisoire) Hainaut Printemps 2011 (localisation définitive) Flandre occidentale Printemps 2011 (localisation définitive) Luxembourg Automne 2011 (localisation provisoire) 24 Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2009 Au service du sapeur Pour les provinces de Liège et du Brabant wallon ainsi que pour l’arrondissement administratif de Bruxelles capitale, les solutions pour une cohabitation des CIC et des centres 100 ne sont pas encore identifiées. C’est pour cela que ces migrations sont programmées pour 2012. La fédéralisation des préposés et des centres 100 La migration est essentielle et complexe, mais ce n’est qu’une étape dans le projet 112 qui exige la mise en place d’un calltaking neutre pour les 3 disciplines. De nombreuses voix se sont élevées pour dire qu’il faut revoir l’organisation des centres 100, uniformiser les structures hiérarchiques et revoir leur financement. Dans ce cadre, le Parlement a décidé lors de la discussion de la réforme de la sécurité civile, que les préposés des centres 100 seront « fédéralisés ». Cette modification importante du statut de ces personnels communaux est donc couplée à une réorganisation majeure du traitement des appels aux services de secours. Les centres 112 Une fois les textes en vigueur, les centres 112 regrouperont les CIC 101 et les centres 100. Dans les centres 112 vont donc cohabiter 2 fonctionnalités : le calltaking et le dispatching, et 3 disciplines : l’aide médicale urgente, la police et les services de pompiers le tout sous la responsabilité et le financement partagés de l’Intérieur et de la Santé publique. Le dispatching policier ne va pas changer et le dispatching de l’aide médicale urgente et le dispatching des services d’incendie resteront – comme maintenant – organisés dans un dispatching intégré. Par contre, les missions du dispatching pompier vont devenir plus importantes pour offrir un soutien opérationnel adapté et performant aux zones de secours, tandis que le dispatching de l’aide médicale urgente va élargir son offre de service en installant par exemple les conseils à l’appelant, la « phone CPR », etc… Le personnel affecté au calltaking et au dispatching Il n’y a pas de changement pour les dispatchers policiers qui resteront gérés par la police intégrée. Les call-takers neutres restent au SPF Intérieur, mais avec une cogestion du SPF Santé publique pour les aspects liés à l’exécution des missions de l’AMU. C’est aussi auprès du SPF Intérieur que seront « fédéralisés » les préposés des centres 100 avec une cogestion du SPF Santé publique pour les aspects liés à l’exécution des missions de l’AMU. Cette cogestion de la Santé publique est la conséquence logique du principe de l’autorité fonctionnelle dans chaque discipline : la ministre de la Santé publique est le patron fonctionnel du call-taking et dispatching de l’aide médicale urgente, et le ministre de l’Intérieur est le patron fonctionnel pour ce qui concerne le call-taking et le dispatching de la police et des services d’incendie. Que devient l’agence 112 dans tout cela ? La décision de 2004 de créer un parastatal pour gérer les calltakers est abandonnée pour des raisons budgétaires. Cela ne signifie pas que l’agence 112 ne verra pas le jour. Elle change de configuration pour devenir la clé de voute du 112 sous la forme d’un organe paritaire de supervision des centres 112 (intérieur, santé publique, aide médicale urgente, police et incendie). Cela change quoi pour moi ? Rappel : il faut d’abord que la loi 112 soit votée et que les conditions d’entrée en vigueur soient réunies, en particulier les règles pour la fédéralisation des préposés. Tout cela va prendre du temps : préparation des textes, approbation du budget et de la fonction publique fédérale, négociations syndicales, avis du conseil d’État,… Je suis call-taker a. je reste statutaire ou contractuel au SPF Intérieur ; b. le calltaking neutre multidisciplinaire est enfin en vue : au plus tard en 2011 dans les centres 100 migrés ; c. mon horizon professionnel et mes possibilités de carrière s’élargissent au dispatching de l’AMU et des zones de secours, moyennant la formation nécessaire. Je suis préposé dans un centre 100 a. je connais la date probable de la migration de mon centre 100, je pourrai avoir une vue précise de mon futur environnement de travail ; Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2009 25 Au service du sapeur b. je saurai dans quelques mois dans quelles conditions (salaire, ancienneté, temps de travail, ligne hiérarchique, cercle de développement,…) je pourrai être « fédéralisé » au SPF Intérieur en 2010 ; c. dans ce cas je rejoindrai les 260 call-takers du SPF Intérieur avec de nouvelles possibilités de formation continuée, de mobilité et de carrière, en plusieurs étapes dès l’entrée en vigueur des textes : 1) en attendant la migration de mon centre 100 vers le CAD-Astrid, je resterai préposé et je travaillerai sur l’environnement Citygis, mais sous l’autorité et le financement du fédéral ; 2) à partir de la fédéralisation j’exécuterai mes missions sous l’autorité et le financement du fédéral ; 3) au moment du démarrage du calltaking neutre multidisciplinaire, je pourrai devenir, après formation, calltaker neutre ou rester dispatcher pour l’AMU ou l’incendie ; 4) en attendant les migrations, des programmes de formation seront poursuivis notamment au niveau du dispatching de l’AMU afin d’augmenter mes compétences ; d. quand je traiterai un appel AMU comme dispatcher, j’appliquerai les protocoles du SPF Santé publique sous la direction fonctionnelle d’un directeur médical adjoint, c'est-à-dire un infirmier régulateur. Un directeur médical veillera à la qualité du dispatching de l’AMU ; e. quand je traiterai un appel « incendie » comme dispatcher, j’assurerai non seulement la transmission de l’intervention au service d’incendie, mais aussi le suivi et le soutien opérationnel de l’intervention, en appliquant le principe de l’aide adequate la plus rapide, les protocoles du SPF Intérieur et les décisions des zones de secours. d. je participerai au comité de direction du centre 112 et je rendrai compte de certains aspects de mon boulot à l’agence 112. Je suis dispatcher policier a. je reste fonctionnaire de police sous l’autorité de ma hiérarchie actuelle b. j’exerce mes missions dans un cadre multidisciplinaire : le centre 112 Je suis infirmier régulateur a. je reste sous contrat avec le SPF Santé publique et je poursuis mes missions telles que prévues par arrêté royal, avec un accent tout particulier pour le développement des compétences des préposés 100 ; b. je participe activement à la réalisation des migrations des centres 100 c. en fonction de mes ambitions et de mes aptitudes, je pourrai me porter candidat comme directeur-adjoint du dispatching de l’aide médicale urgente. Voila les informations que nous voulions vous donner immédiatement après la décision du Conseil des ministres. Vous aurez certainement beaucoup de questions à poser, faites-le à vos responsables hiérarchiques. S’il ne peut vous répondre, Il transmettra. Nous vous informerons au fur et à mesure de l’avancement du dossier. JÉRÔME GLORIE, DIRECTEUR GÉNÉRAL Je suis responsable d’un service 100 a. je continue d’assumer mes missions actuelles de direction du centre 100 jusqu’à la mise en place de la réorganisation ; b. à ce moment, mes missions vont changer : en fonction de mes ambitions et de mes aptitudes, je pourrai me porter candidat comme directeur du dispatching de la sécurité civile ou comme coordinateur du dispatching intégré ; c. j’exercerai ces responsabilités dans une organisation fédérale tout en conservant mon statut d’officier pompier ; Date de publication : juillet 2009 Éditeur responsable : Jérôme Glorie – Directeur général 26 Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2009 À l’étranger La Défense Civile du Royaume Hachémite de Jordanie Un jeune pays à l’histoire mouvementée La Jordanie est une magnifique porte sur l’Orient arabe, ce qui malheureusement entrainera, pendant plus de 50 ans, beaucoup de convoitises territoriales par les états voisins. Les civilisations successives y ont laissé de splendides vestiges de toutes natures (Romains, Iduméens, Nabatéens, Byzantins et musulmans). À l’origine sous mandat français, puis, créé par les Britanniques en 1921 sous mandat de la Société des Nations (SDN), l’émirat de Transjordanie acquiert son indépendance en 1946. Le Roi Abdulhah II de Jordanie, chef suprême de la défense civile. Le royaume de Jordanie est constitué en 1949 par la réunion du royaume hachémite de Transjordanie et de la Cisjordanie, qui faisait déjà partie de l’État arabe prévu par le plan de partage de la Palestine de 1947. En 1952, le Roi Husayn accède au pouvoir ce qui entraînera, quatre ans plus tard, la démission du Britannique Glubb Pacha du commandement de la légion arabe. En effet, vu la constitution d’un état stable et autonome, la légion arabe n’avait plus de raison d’être. En 1967, la Jordanie est engagée, bien malgré elle, dans la 3e guerre Israélo-arabe, au cours de laquelle Israël occupe Jérusalem-Est et la Cisjordanie. Suite à cela, un pouvoir palestinien armé concurrence l’autorité royale du pays, ce qui provoquera de nombreux problèmes de gouvernance pour la Couronne jordanienne. Trois ans plus tard, en 1970, les troupes royales interviennent contre le pouvoir palestinien et celui-ci sera expulsé vers le Liban et la Syrie, tandis qu’en 1978, suite aux accords de Camp David entre Israël et l’Égypte, la Jordanie se rapproche à nouveau des Palestiniens. Ce ne sera qu’en 1988, suite à une rupture des liens légaux et administratifs entre la Jordanie et la Cisjordanie, prononcée par le Roi Husayn, que le royaume de Jordanie acquiert ses frontières actuelles en rétrocédant intégralement les terres de Cisjordanie aux Palestiniens. Malgré l’expansion de l’industrie et du tourisme à grande échelle, la Jordanie continue de vivre de l’aide internationale et le niveau de vie y est peu élevé. L’isolement du royaume hachémite, enclavé entre des pays en continuels conflits, ne favorise pas son développement économique, mais au contraire, les conditions de vie se dégradent de jour en jour. Vue générale de la cour intérieure de l’État-major de la défense civile au centre d’Amman. La population jordanienne se partage entre Transjordaniens et réfugiés palestiniens, essentiellement installés dans les zones urbaines du Nord du pays, tandis que les Bédouins, en diminution constante, conti- Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2009 27 À l’étranger nuent de sillonner les déserts de l’Est ainsi que le « Wadi Rum » au Sud du pays. Autopompe IVECO Magirus 4x4 Eurotrakker avec citerne de 4 500 litres et pompe Magirus HPB. Un treuil avant complète l’équipement. Avec une identité culturelle et religieuse pluraliste, le royaume de Jordanie est ouvert sur le monde, tout en conservant ses brillantes traditions. Avec ses 5 millions et demi d’habitants, dont déjà plus d’un million rien que pour la capitale Amman, le pays est gouverné par une monarchie parlementaire. L’actuel Roi Abdullah II, fils du défunt roi Husayn et de la ravissante reine Nür, gouverne le pays avec beaucoup de diplomatie et parvient à perpétuer les traditions propres à un état arabe ouvert sur le monde. Une géographie très contrastée Camion groupe électrogène GEN-PRO de 50 kVA sur châssis Toyota Dyna 250 4x2. Ambulance 4x2 Mercedes-Benz 210 équipée par la société allemande Binz. Bulldozer Komatsu WA 250 de la section catastrophe et logistique (Caserne principale de la province d’Amman). Majoritairement désertique, le pays, surtout peuplé au Nord et autour d’Amman, est bordé par 5 pays limitrophes (Syrie, Iraq, Arabie Saoudite, Israël et la Cisjordanie) et s’étend sur une superficie de 88.778 km2. La Jordanie est le point de jonction géologique entre les grandes plaques continentales. Elle a pour frontière Ouest, la faille du Grand Rift située sur la dépression du fleuve Jourdain et prolongée par le Golf d’Aqaba au sud du pays. Au centre du pays se trouve le plateau montagneux transjordanien, prolongé à l’est par le désert (dont le désert de Syrie) qui occupe 75 % de la surface totale du territoire. Au Sud, les reliefs rocheux du « Wadi Mousa », dont se trouve le point culminant à 1 754 m le mont Djebel Ram, puis du « Wadi Rum » qui annoncent l’arrivée vers la mer Rouge, se partagent le reste du territoire. Jouissant d’un climat très sec à l’Est et au Sud, tempéré et plus humide au Nord et à l’Ouest, la Jordanie se divise en deux zones ou le temps peut être très frais, voire même très froid sur les massifs et devient brûlant dans les zones désertiques. Il n’est d’ailleurs pas rare de voir de la neige en hiver à Amman ou sur les massifs montagneux. Dans la vallée du Jourdain, plusieurs exploitations constituent, pour un tiers des ressources nationales, les parties vitales du pays, fournissant du blé, de l’orge, des vins (raisin) et de l’huile d’olive, tandis que les peuples nomades de la partie orientale du pays assurent les élevages ovins et caprins (chèvres). Les ressources minières font partie du second tiers de l’économie du pays. Principale industrie, l’extraction du phosphate trouve ses quartiers dans le sud, en plein désert, le long de la frontière avec l’Arabie saoudite. La production de ces mines est transportée pour être transformée en produits semifinis et finis par l’unique ligne de chemin de fer vers Amman et la Syrie, tandis que l’autre partie de la production est envoyée en Asie, par bateau, via les installations portuaires d’Aqaba. Le dernier tiers de l’économie du pays est assuré par le tourisme. En effet, les sites majestueux tels que la cité troglodytes de Pétra, la ville Romaine de Jarash, la mer morte et le Mont Nébo (802 m) où l’on peut distinguer Jérusalem au loin, sont les points forts du tourisme dans le pays. Bien que traversée par de nombreux « Pipe-lines » la Jordanie ne dispose pas de champs d’extraction pétrolifère sur son territoire. La seule raffinerie située au Nord d’Amman, permet un approvisionnement pour le pays, alors que les oléoducs assurent le transport du pétrole brut de l’Arabie saoudite et de l’Iraq vers les côtes syriennes. La visite de la Jordanie est un véritable bonheur, les habitants et l’accueil y sont chaleureux à 28 Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2009 À l’étranger souhait. Bien que très surveillé par les forces de police omniprésentes, la Jordanie jouit d’un véritable climat de sécurité. Le touriste bénéficie d’un réel respect de la population et des autorités. Comme la Thaïlande, la Jordanie peut également porter le qualificatif de pays du sourire. Camion pour les plongeurs sur châssis IVECO Eurocargo 4x4 équipé par les ateliers Magirus. Ce véhicule transport un bateau de type Zodiac sur son toit. Une grue de type Hiab permet la mise à l’eau du bateau. La table y est variée et insolite. Beaucoup de légumes et de viandes (volaille, mouton mais pas de porc), tandis que le vin et la bière agrémentent chaque repas. C’est pourtant un pays arabe, mais tous n’y sont pas musulmans pour autant. La Direction Générale de la Défense Civile Camion de sauvetage déblaiement Man 4x2 10-183 construit par la firme EMPL. Camion de secours lourd avec grue, type RW3 Mercedes-Benz 4x2 1234 réalisé par la firme suédoise Bronto Saurus. La défense civile du Royaume Hachémite de Jordanie est organisée et régie selon la nouvelle loi n° 18 promulguée en 1999 par le gouvernement et signée par le Roi. Son organisation tant opérationnelle, que logistique et financière relève intégralement de la tutelle du Ministre de l’intérieur, de la fonction publique, des municipalités, de la ruralité et de l’environnement jordanien. Elle est structurée de façon nationale avec un seul commandement et une seule ligne de conduite valable pour toutes les entités réparties sur le territoire du pays. Il faut également noter, que le Roi Abdullah II est le chef de corps de la défense civile, au même titre qu’il est le chef de l’armée jordanienne. Tout le personnel administratif, opérationnel et logistique qui compose l’effectif de la défense civile est professionnel et dispose d’un statut d’agent de l’état. Camion d’éclairage Mercedes Sprinter 317 D 4x4 / Bronto-Saurus équipé de 8 projecteurs de 500 Watt chacun. Son fonctionnement est très comparable à une structure militaire avec hiérarchie pyramidale. Les missions Les missions principales de la défense civile font partie d’une charte conclue entre le Roi jordanien et le ministre de l’intérieur, celles-ci sont donc les suivantes : • Organiser et conduire toutes les opérations de lutte contre le feu, de sauvetage et de secours sanitaires ; • Préparer et informer la population en matière de protection civile ; • Fournir les bâtiments et l’équipement nécessaire aux différentes entités et groupement d’intervention opérationnels ; • Mener toutes les études en matières d’analyse de risques sur le territoire ; • Préparer les systèmes d’alarme contre les raids aériens et les catastrophes et s’assurer de leur bon fonctionnement ; • S’assurer de la disponibilité et du ravitaillement des abris à tout moment ; • Repérer les explosifs, baliser les terrains minés en vue de les désamorcer ; • Contribuer à repérer les fuites chimiques ou radioactives ; • Approuver et attribuer les permis de construction aux stations de distribution et de stockage d’hydrocarbures selon les normes de sécurité ; • Définir les mesures de prévention, de protection et les règles de sécurité ainsi que l’attribution des permis en vue de la manipulation et le stockage d’explosifs, des feux d’artifice, des produits chimiques et des matières dangereuses ; • Étudier et approuver la construction des bâtiments à plusieurs étages à usage commercial, industriel ou touristique selon toutes les normes en vigueur ; Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2009 29 À l’étranger Caserne de Al Faya dans la province de Amman. • Assurer le contrôle continu de l’application des règles de sécurité édictées pour les bâtiments ; • Assurer un contrôle continu pour vérifier le bon fonctionnement des systèmes d’alarme et d’extinction dans les établissements commerciaux, touristiques et l’industrie ; • Représenter le Royaume lors de conférences internationales relatives à la protection civile / défense civile ; • Former et équiper les groupes de volontaires destinés à la réserve opérationnelle ; • Entreprendre toute autre mission confiée par le Ministre de l’intérieur et de la fonction publique. Les sections Les différentes tenues portées par les agents de la défense civile jordanienne. Veste en Nomex III, casque Dräger/Gallet F1 ou type britannique « Cromwell ». La défense civile jordanienne est, suivant son organigramme et ses besoins, composée de différentes sections spécialisées en fonction des risques rencontrés sur le territoire du pays. Celles-ci sont au nombre de sept et sont les suivantes : • Opération, personnel et répression (gestion des interventions, des plans d’urgence, des analyses de risques, du personnel, de l’éthique et de la discipline) ; • Recrutement et formation (organisation des concours de sélection et de la formation continue du personnel opérationnel) ; • Appui technique et logistique (traite de toutes les matières relevant du matériel et des bâtiments de la défense civile – achats, constructions et entretiens) ; • Catastrophes (traite de la gestion complète lors de catastrophes, raids aériens, abris et déminage) ; • Planning, exécution et budget ; • Prévention, normalisation, réglementation et contrôle ; • Investigation (traite de toutes les matières judiciaires liées à l’investigation lors d’incendie, d’accidents, de pollution, d’explosion, etc..) ; La formation La direction générale de la défense civile organise tout au long de l’année différentes formations pour le maintien et le développement des compétences de son personnel opérationnel. Ces formations ont lieu dans un centre spécialisé situé au nord de la capitale (quartier de Tabarbür) et portent principalement sur les 7 modules suivants : • Communication ; • Lutte contre l’incendie ; • Sauvetage catastrophe ; • Secours sanitaire et réanimation (ambulance) ; • Remise en condition physique ; • Prévention ; • Cursus préalables aux examens de promotion. 30 Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2009 À l’étranger Auto-échelle 4x2 Magirus-Deutz 170 D de 30 mètres (Réserve nationale à Amman). Autopompe BULL mixte élévateur IVECO Eurotrakker 380C11 6x6 Magirus avec citerne de 5 000 litres, le bras élévateur est de 18 mètres, (Caserne de Aqaba). Camion élévateur Mercedes Benz 1820 4x2 Bronto Skylift F24HDT de 24 mètres (Caserne de Wadi Mousa). Crash-tender Chubb Protector 6x6 avec citerne de 9 000 litres (Aéroport Queen Alya). Les formations liées aux explosifs et au déminage sont organisées par la section formation des fonctionnaires civils de l’armée jordanienne. Chaque membre des équipes opérationnelles réparties sur tout le territoire du pays, reçoit, outre les formations continues réalisées lors des journées de garde en caserne, un minimum de sept jours ouvrables de formation par an. Ces formations et/ou recyclages annuels sont obligatoires et sont organisés selon un programme continu pour chaque module. Les sept jours de formation sont souvent, pour des raisons d’organisation, effectués en une ou deux cessions de plusieurs jours par an. La structure sur le terrain L’état-major de la défense civile se situe au centre d’Amman, sur le boulevard « Queen NÜR » dans le quartier Al‘Abdali. Cet énorme complexe de bâtiments, qui se présente sous forme d’une caserne avec une très vaste cour intérieure, abrite tous les services de la direction générale ainsi que la direction de toutes les sections organiques de la défense civile. La section logistique ainsi que la réserve des véhicules pour tout le pays sont également abritées dans ce complexe. En effet, une très grande quantité de véhicules lourds d’intervention, ne laisse pas beaucoup de place à la section opérationnelle également abritée dans cette caserne et assurant les secours pour une bonne partie du centre et du sud de la capitale. La section catastrophe, trouve également ses quartiers à l’étatmajor. Des locaux sous haute surveillance sont dévolus pour y entreposer tout le matériel lourd NBC, de déminage et de commandement destinés à intervenir sur tout le territoire du pays. Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2009 31 À l’étranger Ce camion est un composant de l’unité NBC de la défense civile. Sur châssis Mercedes-Benz 2631 6x6 de la section nationale pour les catastrophes. Ce véhicule transporte une unité de décontamination et de purification de l’eau. Camion dépanneur 6x4 Steyr 32 S 32 équipé par la firme autrichienne EMPL (Caserne principale de la province d’Amman). Camion-citerne de 10 000 litres MAN 6x4 33.373. La citerne est une construction locale (Caserne principale de la province d’Amman). Ces engins spécialisés sont très particuliers d’ailleurs et sont les seuls de la défense civile à être en livrée de camouflage, (couleur sable, désert oblige). Le royaume compte 12 provinces, avec dans chaque cheflieu une caserne principale de la défense civile. Ces casernes en question sont souvent très vastes et abritent une représentation de toutes les sections organiques de la défense civile ainsi que tous les engins spéciaux pour la province. On y trouve dès lors, des espaces de bureau pour le commandement et les agents administratifs de chaque section, des salles de réunion et/ou de conférence, toutes les réserves de petit matériel, des ateliers prévus pour les petites réparations et les entretiens, les locaux de vie des agents opérationnels (dortoirs, salle de prière, salle à manger, cuisines, salle de repos, douches, etc.), un centre provincial d’appel d’urgence (souvent un bureau avec deux téléphones et une radio), de nombreux garages, ainsi qu’un équipement lourd destiné à intervenir en renfort ou en support sur tout le territoire de la province, avec au minimum : • Une autopompe de grande capacité, (minimum 6 000 litres par min) ; • Deux camions citernes de grande capacité (minimum 10 000 litres) ; Camion Nissan Diesel UD 8x4 avec grue TADANO TL-300 de 30 tonnes (Caserne principale de la province de Maan). • Une auto-échelle ou un autoélévateur ; • Un camion dépanneur lourd pour voitures et camions ; • Un camion de secours lourd avec grue ; • Un camion-grue de 20 tonnes au minimum ; • Un bulldozer ; • Un camion groupe électrogène du 50 kva ; 32 Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2009 À l’étranger • Un camion de sauvetage et déblaiement avec étançonnage ; • Un camion pour les équipes spécialisées (plongeurs, grimp, etc.) si nécessaire ; • Une camionnette d’éclairage ; • Un camion ou une camionnette PC mobile pour le commandement local ; • Plusieurs ambulances 4x2 ou 4x4 de réserve ; • Plusieurs camions benne pour le transport divers ; • Plusieurs voitures pick-up 4x4 pour la logistique et le transport des officiers et du personnel ; • Un minibus ou autocar selon les cas. Chaque province est également divisée en plusieurs secteurs d’intervention. Ces secteurs sont définis selon l’analyse des risques (si elle existe) et/ou selon le nombre d’habitants. Pour chacun de ces secteurs (plus de 150), une caserne y est établie afin d’assurer les premiers secours. Celles-ci sont alarmées via le centre provincial d’appel d’urgence situé dans chaque caserne principale. Attention, dans certaines provinces, ces centres d’appels sont parfois jumelés avec ceux de la police et ne se trouvent pas à la caserne de la défense civile. Chaque caserne en service dans les secteurs d’intervention, ne se situe jamais dans les centres villes. En effet, vous rencontrerez ces casernes le long des routes principales, souvent en plein désert. Mais dans un souci de centralité visà-vis du secteur et d’un temps d’intervention le plus court possible, la direction générale de la défense civile a opté pour cette solution. De plus, les centres urbains des villes sont souvent très denses avec une circulation toujours chaotique, de sorte qu’il est plus facile d’entrer dans les villes que d’en sortir. Opérationnellement, cela repré- sente un sérieux gain de temps, surtout pour les nombreuses missions ambulance. Toutes ces casernes sont relativement petites et abritent un minimum de locaux de vie constitués d’un petit dortoir (10 lits superposés), une cuisine, deux douches, une petite salle de vie avec la radio et/ou le téléphone et un bureau pour l’officier. Dans le fond du ou des garages, une petite réserve de matériel, tels que quelques coupes de tuyaux, un bidon de mousse, et un jerrycan de diesel y sont entreposés. Tous professionnels, les agents de la défense civile sont organisés en deux équipes et sont de garde 48, 72, 96 ou 120 heures d’affilées selon les provinces ou les secteurs, avec un temps de repos équivalent au temps de garde presté. Beaucoup de ces agents préfèrent d’ailleurs prester de longues périodes en une fois, car beaucoup n’habitent pas dans les environs des casernes, mais souvent à 100, 200 ou 300 kilomètres. De la sorte, ils peuvent alors profiter de plusieurs jours d’affilée dans leur famille sans devoir multiplier les longs et fatigants voyages en transports en commun. (Attention, tous les agents de l’état jordanien bénéficient de la gratuité totale de tous les services publics, eau, électricité, bus, soins médicaux, etc. par contre, l’unique ligne de chemin de fer ne transporte pas de passagers, mais uniquement des marchandises). Toujours de garde en équipe de minimum 6 à 8 agents, en vue d’armer simultanément : une autopompe (1 ou 2 hommes + 1 chauffeur), une ambulance (2 hommes), et un véhicule de désincarcération (2 hommes), ce personnel est toujours encadré par un officier présent en journée à la caserne. Cet officier est responsable des interventions, mais aussi de la gestion de tout le personnel, du matériel et du casernement. Selon les cas, certaines casernes disposent, en plus des trois véhicules de base, d’un élévateur et/ou d’un camion-citerne. Alors là, l’effectif total par jour obligatoirement prévu sera de 8 à 10 agents. Dans quelques casernes également, (mais c’est assez rare), un ou deux véhicules de réserve peuvent y être entreposés, ceci afin de décharger les parkings des casernes principales dans les chefs lieux de provinces. Les interventions, sont régulières, surtout pour l’ambulance. Il n’est pas rare de constater que pour chaque caserne, 5 à 7 missions ambulance sont à comptabiliser par 24 heures, tandis qu’une, deux ou trois missions pour incendie ou pour accident de la circulation complètent les statistiques journalières. Les feux les plus courants sont domestiques, chez les habitants, puis dans l’industrie, mais vu le paysage désertique, l’absence de feux de broussailles ou de forêts parait une évidence. Par contre, les accidents de la circulation sont fréquents et trop souvent mortels. Comme dans beaucoup de pays méditerranéens et du moyen orient, les conducteurs sont très peu disciplinés, conduire mal semble être un véritable sport dans ces pays, souvent malheureusement au détriment de la vie des conducteurs, des passagers et plus grave encore des piétons. (Vous avez dit feu rouge au carrefour, quel feu rouge ?). Un matériel d’intervention moderne et spécial La défense civile jordanienne totalise un charroi de plus de 1 800 véhicules de tous types. Selon les types d’engins ou de leurs utilisations dans le parc 34 Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2009 À l’étranger Autopompe TLF 28/40-5 sur châssis Mercedes-Benz LAF 1113 4x4 Ziegler avec citerne de 4 000 litres et pompe de 2 800 l/min. (Caserne principale de la province de Karak). TLF 24/50 Mercedes-Benz 4X4 Ziegler avec citerne de 5 000 litres et pompe de 2 400 l/min (Caserne de Madaba). Camion-citerne Man 6x4 32-281 de 12 000 litres (Aéroport de Queen Alya). Ambulance Mercedes-Benz Sprinter 317 4x2 équipée par la société C. Miesen. Camion-citerne 4x2 de 9 000 litres sur châssis Nissan Diesel de type KY des pompiers du port d’Aqaba. Camion avec installation à poudre AJAX (Pays-Bas) BC de 750 kg sur châssis Magirus Deutz 130-16 4x2 des pompiers du port d’Aqaba. Autopompe Mercedes-Benz Ecoliner 1124 4x4 Sides (Caserne de Al Faya). Jeep Toyota 4x4 pick-up Hilux équipé par les ateliers centraux de la défense civile pour la désincarcération (Caserne de Al Faya). Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2009 35 À l’étranger Ambulance 4x4 Nissan Patrol Binz (Caserne de Wadi Mousa / Pétra). Camion PMA sur châssis Steyr 10 S 18 4x4 de la section nationale pour les catastrophes. Ce véhicule a également été construit par la firme autrichienne EMPL. Ambulance VW transporter de type 3 (Réserve nationale). Camion dépanneur Toyota 1981 (Caserne principale de la province Karak). Camion-citerne de 10 000 litres sur châssis Nissan Diesel L5 Turbo 250 UD CW 450 6x4. Camion dépanneur 6x4 Man 33-373 équipé par la firme allemande EMPL (Caserne principale de la province de Maan). Autopompe International 4x4 de série S avec équipement E-One et pompe de 1 000 gallons par minute (Aéroport d’Aqaba). Crash-tender Simon Protector 6x6 avec citerne de 9 000 litres (Aéroport d’Aqaba). Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2009 36 À l’étranger Autopompe à mousse Mitsubishi / Volcan avec citerne de 4 500 litres et pompe de 4 800 l/min des pompiers de la raffinerie de pétrole d’Amman. des véhicules, ceux-ci ont un code de couleur bien établi, à savoir : • les engins de couleur blanche : ambulances, véhicules de désincarcération et véhicules logistiques, PMA ; • les véhicules de couleur rouge pour la lutte contre l’incendie, le secours et le sauvetage ; • le jaune pour les véhicules techniques, d’éclairage, les grues et dépanneuses ; Camion de secours lourd 4x4 Ford F-700 (Aéroport de Queen Alya). RIV Chevrolet Pick-up 4x4 Simon (Aéroport de Queen Alya). Autopompe BULL lourde à mousse IVECO Eurotrakker 380 C 11 Magirus avec citerne de 8 000 litres et pompe de 4 500 l/min des pompiers de la Jordan Phosphate Mines & Co. • les véhicules camouflés de couleur sable pour le déminage, NBC et le commandement. Le charroi de la défense civile comptait principalement dans les années 50 et 60 uniquement des châssis de véhicules américains. Dodge, Chevrolet, et International ont fait la part belle de l’équipement de secours jordanien. Mais depuis les années 70, les grandes marques européennes ont été choisies pour uniformiser le charroi. L’autopompe Mercedes-Benz / Ziegler TLF 28-40/5 sur châssis LAF 1113 B/36 4x4 a été certainement l’engin fourni en plus grand nombre. Ce type de véhicule avec une citerne de 4 000 litres et une pompe Ziegler FP 28/8-1H est encore aujourd’hui l’engin le plus répandu dans les casernes de tout le pays. La plupart de ceux-ci sont en parfait état, et existent en version simple ou double cabines. Tous les véhicules de transport à ridelles ainsi que certains camions de sauvetage déblaiement sont également sur châssis Mercedes 1113 en version 4x4 ou 4x2 et toujours en service. Quelques engins Magirus-Deutz ont équipé certaines casernes principales avec des camions de secours de type RW3 et des auto-échelles 170-D de 30 mètres. Tous ces véhicules existent encore, mais sont en réserve. Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2009 37 À l’étranger Man, Steyr et Iveco sont les châssis qui se partagent actuellement tous les nouveaux marchés de véhicules, bien que quelques véhicules Nissan Diesel et Mitsubishi ont également été acquis via le marché japonais. Tous les grands constructeurs et équipementiers européens sont également présents en Jordanie. Rosenbauer, Ziegler, Mezzi Speciali (Magirus Italie) et Bronto se partagent l’équipement des autopompes, des auto-élévateurs, des véhicules d’éclairage, des véhicules spéciaux, tandis que toutes les citernes et véhicules de désincarcération sont équipés par les ateliers centraux de l’état-major de la défense civile. Dernièrement, la firme française Sides a procédé à la fourniture de 30 autopompes rurales sur châssis Mercedes Ecoliner 4x4 et 4x2. Ces engins, essentiellement destinés à équiper les petites casernes doivent petit à petit remplacer les autopompes 1113 Mercedes Ziegler en bout de vie. En ce qui concerne les ambulances, c’est Mercedes qui est majoritaire, avec un équipement allemand Binz. Des modèles de série 300 - 305 D, puis Sprinter 314 - 316 4x2 et 4x4 équipent toutes les casernes, tandis que Caserne de Al Mazar dans la province de Karak. pour certains secteurs (le site archéologique de Pétra par exemple), des ambulances sur châssis jeep 4x4 Nissan ou Mercedes complètent l’équipement. Les casernes principales disposent également d’un camion catastrophe médical (PMA) 4x4 sur châssis Steyr. Les pompiers d’aviation et privés La Jordanie compte plus d’une dizaine d’aérodromes répartis sur le territoire du pays. Ces aérodromes sont des lieux stratégiques et se situent souvent au bord des routes nationales qui traversent le désert, ce dans le but de permettre un déploiement militaire relativement facile. Aucun de ceux-ci ne dispose d’un service d’incendie, puisqu’en temps de paix, seuls quelques monomoteurs y font mouvement. Par contre, les aéroports internationaux d’Aqaba et « Queen Alya » au sud d’Amman, ainsi que l’aéroport régional « Al Matar » d’Amman disposent tous d’un corps de pompiers professionnels. Sous la tutelle de la direction des transports (section aérienne) du Ministère du même nom, ces pompiers sont de garde 24 heures sur 24 tout au long de l’année. Fonctionnant en 3 équipes de 8 heures, ces pompiers se partagent les gardes à raison d’une semaine le matin, une semaine le soir, une semaine la nuit et une semaine de repos. Tous ces aéroports sont équipés des mêmes types d’engins, en nombre suffisant pour répondre aux catégories 7 et 9 définies par l’OACI. Des camions crash-tenders Chubb Protector 6x6 (3 ou 4 par aéroport selon le cas), des RIV Chevrolet/Simon 4x4 (1 par aéroport), plusieurs camions citernes MAN (2 ou 3 par aéroport), des autopompes International ou Mercedes (1 ou 2 par aéroport), des camions de secours lourd 4x4 Bedford et Ford (1 par aéroport), des ambulances Dodge ou Mercedes (2 par aéroport), sont les engins principaux destinés à assurer toutes les interventions en cas d’accident sur les aéroports et dans un rayon de deux kilomètres autour de ceux-ci. L’industrie lourde est très peu présente en Jordanie. Seule la raffinerie de pétrole située au nord d’Amman dispose d’un service d’incendie (3 véhicules et 16 pompiers volontaires) et deux usines d’extraction de phosphate au sud du pays. Vu que les activités d’extraction peuvent provoquer des effondrements et des explosions, une équipe permanente de pompiers est présente jour et nuit lors des phases de production et de chargement des trains de marchandises. Équipé de trois engins de lutte contre l’incendie Mercedes et IVECO, d’un camion étançonnage, ainsi que de deux ambulances, ce service de secours doit malheureusement répondre beaucoup trop souvent pour des accidents de tous types en zone de production souterraine. Bien que les règles de sécurité soient relativement strictes, cer- 38 Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2009 À l’étranger taines procédures très ou trop lourdes ne sont pas toujours scrupuleusement suivies. Une remise en question des normes et des règles de sécurité n’est pas non plus suffisamment fréquente, ce qui entraîne une banalisation des gestes et dès lors une multiplication des accidents. Les installations portuaires d’Aqaba disposent également d’un service d’incendie administré par la direction générale des transports (section maritime) du Ministère du même nom. Fort de 80 hommes, tous professionnels et équipés de 12 engins tels que autopompes à mousse, camions poudre, auto-échelle, camions citernes, ambulances, camions plongeurs, etc. Ceux-ci assurent la sécurité à l’intérieur de l’enceinte du port ainsi que sur les navires qui sont à quai. Conclusion Bien que relativement limitée économiquement, la Jordanie est un pays sûr disposant d’une organisation de défense civile très développée. Manifestement, la protection des biens, de la population et des quelques sites industriels est considérée sérieusement. Aucune place au niveau sécurité n’est laissée au hasard et chaque année, le gouvernement fait des efforts importants pour développer l’outil de défense civile dont ils disposent. TEXTE ET PHOTOS : SERGE AMORES Y MARTINEZ AMORÉ Remerciements M. le Général Hasan Al-Bakheet, Directeur général de la défense civile ; M. le Colonel Omar Al-Tarawneh, Directeur de la zone sud (province de Maan) ; M. le Major Akram Al-Tarawneh, Directeur de la section catastrophe à Amman ; M. le Major Mohad Abed Awadedh, Directeur de la section appui technique et logistique à Amman ; M. le Capitaine Munther Mohd Salem, Officier de la caserne de Wadi Mousa (Site archéologique de Pétra) ; M. le Capitaine Abed Al-Karak, Officier des pompiers de l’aéroport international Queen Alya ; M. l’Ingénieur Talat Y. Zureikat, Directeur des pompiers de la Jordan Phosphate Mines & Co ; M. l’ingénieur Zakar S. Al-Moumen, Directeur des pompiers du port d’Aqaba. Miscellanées Naissances Info du SPF Travail Nous sommes heureux de vous annoncer la naissance, le 8 juillet 2009, de Laura, fille du sapeur professionnel Fabian DE PLAEN du service d’incendie de Wavre. Nous vous informons par la présente que la Division du contrôle des risques chimiques organisera le 26 novembre 2009 son 11e symposium « Prévention des accidents majeurs » et ce à Charleroi Expo. Une partie importante du programme sera consacrée au « Business Continuity Planning ». Plus de détails et les formalités d'inscription suivront prochainement. Le service d’incendie de Wavre annonce également la naissance de Gabrielle, Juliette et Charline, filles de Monsieur Thomas DEGAND, sapeur pompier volontaire dans ce service. Nouvelles recrues Liste des nouvelles recrues entrées en fonction ce 1er septembre au service d’incendie de Charleroi : Jean Audry – Georges Blaise – Jérôme Bogaert – André Bougart – Olivier Collet – Mathias Dandoy – Axel Dejean – Christophe Joris – Geoffrey Mayor – Romain Berti – Jean-Philippe Chapelle – Thibaut Collart – Frédéric Debroek – Rémy Decock – Johan Gobert – Ludovic Godaux – Kevin Goessens – Cédric Goffin – David Jonet – Christophe Labilloy – Yves Lepage – Benoît Lequeux – Jérôme Michaux – Frédéric Pazdziorko – David Petitjean – Fabien Renquet – Johan Streels – Colin Van Lierop Division du contrôle des risques chimiques du SPF Emploi, travail et Concertation Sociale – Rue E. Blerot, 1 – 1070 Bruxelles – e-mail : [email protected] – www.emploi.belgique.be/drc.aspx Décès Nous avons la tristesse de vous faire part du décès du : Lieutenant au service d’incendie de Soignies, Jacques JENNEBAUFFE (pompier professionnel au Shape) 40 Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2009 Le Sapeur-Pompier en balade Le sapeur-pompier en balade à Enghien Enghien, situé dans le Hainaut occidental, constitue avec les communes de « Marcq » et « Petit-Enghien » l’entité. La superficie de cette entité est de 4 002 ha, et la population y est chaque année grandissante. Il y a bien longtemps qu’Enghien a acquis son statut de ville. Elle a toutefois gardé, en grande partie, son caractère de cité médiévale. Son passé, très riche au moyen âge, lui a permis de continuer à se développer à travers les siècles jusqu’à nos jours. La ville ne manquant pas d’attrait et grâce aux commerces nombreux et variés, les nouveaux habitants sont en augmentation constante, venant s’installer dans les zones très aérées nouvellement construites, que l’on pourrait qualifier de « campagne dans la ville », bénéficiant ainsi d’une quiétude et douceur d’y vivre, exceptionnelle aux portes de Bruxelles. De plus, la ville est très attentive à la protection de l’environnement. Ces nouveaux habitants y trouvent de nombreux avantages. Bien que la ville puisse paraître paisible, de nombreuses animations y sont organisées. Un centre nautique « NAUTISPORT » installé à l’extrémité sud de la ville dans le parc du château, à proximité de l’autoroute, est très fréquenté non seulement par les habitants des environs mais aussi et surtout de zones très éloignées. Ce lieu immense abrite des salles multisports dans lesquelles plusieurs disciplines sportives sont pratiquées. Les Cadets sapeurs-pompiers y vont aussi régulièrement lors des séances de natation prévues dans le programme d’instruction. Un immense parc, une merveille de 182 ha, classé « Patrimoine Majeur de Wallonie » ancien domaine de la famille d’Arenberg et du château Empain, de style Louis XVI, accueille à la fois des animations régulières et présente plusieurs circuits de belles promenades (Circuit Parc, Nature ou Jardin). Le circuit « Jardin » vous fait découvrir la roseraie, le jardin des fleurs et le conservatoire européen du dahlia. Annuellement, des promenades découvertes, en Montgolfières, sont organisées au départ du Parc d’Enghien. Circuit aléatoire en fonction de la direction des vents. Une expérience exceptionnelle à vivre au moins une fois dans sa vie. D’autre part, la Foire annuelle de jardin (Fleurs et plantes) y fut organisée cette année du 3 au 5 avril 2009. D’autres visites et découvertes intéressantes sont proposées à Enghien et environs : Château et parc d’Enghien (découverte par audio guidage), pont de la Dodane, certaines ruelles dans la ville, bordés de bâtiments du XVIe et XVIIIe siècles. Sur la Grand-Place, l’Église SaintNicolas se visite. Elle détient un magnifique retable anversois du XVe siècle, triptyque religieux en bois noble caractéristique de la culture flamande présenté dans la chapelle Notre-Dame de Messines. Bien que l’église a subi quelques incendies, elle fut à chaque fois reconstruite et présente le corps majestueux de sa tour de style gothique brabançon qui fait résonner régulièrement son carillon, l’un des plus anciens de Belgique, qui ne compte pas moins de 51 cloches, dont la plus ancienne date de 1566. Demeure du XIIe siècle, la légendaire Maison Jonathas, autrefois donjon roman, accueille aujourd’hui le Musée de la Tapisserie qui rassemble plusieurs œuvres du XVIe siècle. Enfin, le Couvent des Capucins, édifice de 1615, cache les trésors de la famille d’Arenberg et le mausolée de Guillaume de Croy. Musée des œuvres d’Art du C.P.A.S. PetitEnghien : Église St-Sauveur, Ferme Langhendries, Château ferme de Warelles. Marcq : Église St-Martin, vieux cimetière, chapelle Notre-Dame au beurre. Moulin à eau sur la Marcq. Église du Couvent des Capucins. Un bâtiment imposant retient également l’attention, celui du collège St-Augustin, situé, à la fois, sur la chaussée d’Ath et en bordure du parc du château. Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2009 41 Le Sapeur-Pompier en balade Côté pratique, Enghien dispose d’une gare et l’autoroute A8E429 (Hal-Tournai et inversement) passant à proximité. De plus Enghien n’est situé qu’à trente km de Bruxelles. Tout comme la ville d’Enghien (services bilingues), son service d’incendie et son personnel (également bilingue) offrent au regard de tous une vision enthousiasmante d’un ensemble tourné vers l’avenir. Réputé pour la qualité de l’enseignement. Une renommée qui dépasse les frontières car un certain nombre d’étudiants français fréquente cet établissement. Chaque année plus de 1 500 élèves y sont inscrits. Pour les mélomanes les « Rencontres Musicales d’Enghien » ont lieu la 2e quinzaine d’août. Il faut aussi compter sur plus de 120 associations culturelles, folkloriques, patriotiques, artisanales, économiques, sportives, écologiques, historiques, … qui font vivre l’entité au quotidien ! La gastronomie est aussi présente à Enghien. Et pour les amateurs de bière (à savourer avec modération), la double d’Enghien (brune ou blonde) est étonnante par son goût prononcé de caramel (cette bière est brassée avec du malt caramélisé) qui adoucit sa teneur en alcool à 8°. La « Blonde », elle, est moins forte (7,5°), et à l’image de son arôme, son goût est un orchestre amer bien dirigé avec doigté mais sans sévérité, présentant des rondeurs là où elles sont nécessaires en milieu et en fond de bouche. La Ville d’Enghien, reconnue comme ville d’art et d’histoire, accueille en son sein une asbl active dans le domaine des produits du terroir et de l’artisanat en général. Sous l’impulsion de l’Agence de Développement Local, de nombreux partenaires actifs dans des domaines aussi variés que la production de bière, miel, chocolat, pain, travail du bois, dentelle, cannage, arts floraux,... se sont fédérés autour d’une bannière commune « Terroir et Artisanat d’Enghien ». Pour les amateurs de promenades à vélo, il existe un circuit, utilisé par « Le beau vélo de RAVel » en 2007. Le S.R.I. de catégorie Z, sous la conduite de son Officier chef de service, compétent, sympathique et d’une extrême gentillesse, a propagé, comme une maladie contagieuse, cette jovialité à l’ensemble de son personnel. Lors de journées portes ouvertes ou lors d’une visite vous êtes accueillis avec le sourire et une boisson de bienvenue vous est offerte. Chaque samedi, il est possible de voir le personnel s’occuper des Cadets minimes (12 à 14 ans) et Juniors (15 à 18 ans) pour former ces jeunes au futur métier de sapeur-pompier. Ce qui fait de ce corps un modèle à suivre. Cette année encore, comme chaque année, la démonstration des Cadets (futurs sapeurspompiers) a eu lieu dans le parc du château à côté des installations sportives « NAUTISPORT ». Les exercices de désincarcérations et interventions sur feux gigantesques ont rencontré un énorme succès. Chaque année aussi, des collègues bruxellois participent également à cette manifestation avec véhicules, personnel et matériel dont des collègues artificiers qui animent de manière spectaculaire la mise à feu de maquettes grandioses simulant des incendies de bâtiments, de réservoirs d’essence lors de la campagne de Tobrouk ou d’un porte avion. L’on se croirait dans l’enceinte de plateaux de cinéma avec des décors qui font vrais ! 42 Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2009 Le Sapeur-Pompier en balade correspond à 1 445 sorties sur l’année. Si la qualité des services rendus à la population a augmenté de manière significative, le nombre de sapeurs-pompiers volontaires a diminué proportionnellement. En 2007, le service d’incendie d’Enghien par rapport à l’année 2000 comptabilisait un déficit de 18 pompiers sur un total actuel de 47 fonctionnant en trois équipes. Parallèlement, le nombre d’ambulanciers a également diminué de manière inquiétante. Seuls 22 ambulanciers, disposant du brevet, peuvent répondre à l’appel, ce qui est nettement insuffisant pour assurer deux départs simultanés en tout temps. Pour remonter dans le temps et comprendre l’évolution de la ville et de la création du service d’incendie, l’on peut se référer au récit d’un passionné d’histoire. Il est impossible de reprendre l’entièreté de son œuvre dans ces pages, seuls quelques éléments en sont extraits. Celui-ci relève, notamment, un incident anecdotique, qui détruisit le clocher de l’église la nuit du premier janvier 1668. C’est donc la nuit de l’an nouveau que les veilleurs de nuit, installés dans le clocher de l’église, surveillant les débuts d’incendie, y mirent le feu accidentellement en renversant le brasero. Tout au long de l’histoire jusqu’à nos jours, la ville connut encore bien d’autres tourments. La naissance du S.R.I. et de Secours d’Enghien remonte à bien longtemps. Celui-ci, situé aux confins du Hainaut occidental, à la limite de la région flamande (au coin de la rue), dépendait pour les interventions de secours de 4 centres 100/112 (Bruxelles, Gand, Louvain et Mons). Il est actuellement englobé dans la zone d’intervention du « Centre », qui comprend cinq services d’in- cendie dont : Binche, Braine-leComte, Enghien, La Louvière et Soignies. Le S.R.I. d’Enghien assure également les missions de secours sur les territoires (régions flamande et wallonne) de PetitEnghien, Marcq, Hoves, Hellebecq, Biévène (Bever), Akrenbos, Herne, Saint-Pierre-Capelle (Sint-Pieters-Kapelle) et Herfelingen. Pour ce faire il dispose d’un charroi pouvant faire face, momentanément, aux interventions en croissance, chaque année, plus importante. En se référant à une activité basée sur 10 années, l’on constate une hausse globale de 45 % ce qui Ainsi, l’augmentation constante des interventions, liée en partie à l’augmentation des populations mais aussi en raison de la réforme des services d’incendie et donc de la multiplicité des missions de secours effectuées dans d’autres zones, permet de constater une plus grande efficacité pour cette dernière, en terme de rapidité et de moyens engagés, seuls les services d’incendie restent souvent en sous-effectifs qui n’ont pas suivi le rythme des chiffres à la hausse. L’actuelle réforme de la sécurité civile fait souffler un vent d’espoir sur ce corps très engagé. J-JACQUES URBAIN