SPB 3-09 Cover1 - Fédération Royale des Corps de Sapeurs

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SPB 3-09 Cover1 - Fédération Royale des Corps de Sapeurs
Bureau de dépôt : EUPEN 1
BELGIQUE · BELGIË
P.P.
4700 EUPEN 1
9/348
FÉDÉRATION ROYALE DES CORPS DE
SAPEURS-POMPIERS DE BELGIQUE
AILE FRANCOPHONE – GERMANOPHONE a.s.b.l.
PÉRIODIQUE TRIMESTRIEL – N° 3/2009
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 3/2009
3
Sommaire
LE MOT DU PRÉSIDENT
.....................................................................................................
4
ÉDITORIAL .......................................................................................................................................... 5
LA VIE DE LA FÉDÉRATION
85e année
N° 3 – 2009
COSI : compte-rendu de la réunion du 30 avril 2009
................................
6
COSI : compte-rendu de la réunion du 27 mai 2009
.................................
7
COSI : compte-rendu de la réunion du 25 juin 2009
..................................
8
MANIFESTATION
Site web :
www.frcspb.be
Le 3 octobre : 1er colloque du SRI de Beloeil
Quand Solidarité
rime avec Pompiers
Rédacteur en Chef
Michel MÉAN
Rue de Charleroi 556 · 6140 Fontaine-l’Évêque
GSM : (0475) 44 25 72
E-mail : [email protected]
E-mail : [email protected]
Éditeur responsable :
Marc GILBERT
Rue des Vignes 2 · 5060 Sambreville
Tél. : (071) 26 99 50 · Fax : (071) 26 99 56
GSM : (0495) 35 41 12
E-mail : [email protected]
Publicité
Daniel REQUETTE
Chaussée de Namur 28 · 5310 Éghezée
Tél. : (081) 81 18 14 · Fax : (081) 81 14 58
E-mail : [email protected]
10
LA VIE DES UNIONS
Siège Administratif
Secrétariat de rédaction :
Isabelle SAUSSEZ
E-mail : [email protected]
.................................................
......
12
AU SERVICE DU SAPEUR
Nouvel A.R. définissant les mesures de prévention
contre l’incendie et l’explosion auxquelles les bâtiments
industriels nouveaux doivent satisfaire (1e partie) ..................................... 14
L’annexe 6 des « Normes de base »
.......................................................................
Nouvelle organisation des centres 112
................................................................
19
23
À L’ÉTRANGER
....................
26
.......................................................................................................................
38
La Défense Civile du Royaume Hachémite de Jordanie
Abonnement : 15 €
à verser sur le compte n° 001-2349927-81
de Sapeur-Pompier Belge
Chaussée de Namur 28 · 5310 Éghezée
avec communication :
Abonnement + nom + prénom et adresse
Imprimé par
Imprimerie KLIEMO s.a.
Hütte 53 · 4700 Eupen
Tél. (087) 59 50 00 · Fax (087) 55 57 81
E-mail : [email protected]
Tous les articles de cette édition n’engagent
que la responsabilité de leurs auteurs.
MISCELLANÉES
Changement d’adresse – Adresse incorrecte
Prière de renvoyer l’étiquette
de la présente revue corrigée à :
Michel MÉAN
Rue de Charleroi 556 · 6140 Fontaine-l’Évêque
GSM : (0475) 44 25 72
E-mail : [email protected]
E-mail : [email protected]
LE SAPEUR-POMPIER EN BALADE
Le sapeur-pompier en balade à Enghien
...........................................................
Notre couverture :
Incendie dans les Entrepôts « STOC » à Lodelinsart
en janvier 2008 (photo JDC PICTURES).
40
4
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 3/2009
Le mot du président
Chers Collègues,
Chers Amis,
À l’heure où sonne la rentrée, me revient à nouveau l’avantage de m’exprimer en
votre nom.
Le sujet du jour me demanderez-vous ? La Réforme, bien sûr, notre réforme, celle
que nous attendons toutes et tous, comme la Madeleine de Proust.
Où en est notre réforme ? Où en est son état d’avancement ? Telles sont les
questions que vous devez tous vous poser très légitimement, j’en conviens.
À ce jour, les Task Forces ont enfin pu être mises en place et le travail colossal
d’étude et d’analyse est en cours d’exécution. Le processus suit donc son cours tout à
fait normalement.
De nombreuses craintes subsistent pourtant. En effet, suite au premier
remaniement du gouvernement Van Rompuy, nous nous retrouvons dotés d’un – d’une
en l’occurrence – troisième Ministre de l’Intérieur en moins d’un an. Vous comprendrez
aisément que la stabilité est loin d’être garantie. Quelles seront les décisions et prises
de position de Madame Turtelboom par rapport à nos revendications ? Nous n’en
savons encore rien. Gageons qu’elle aura à cœur de défendre notre cause et qu’elle y
mettra toute sa détermination.
La seconde crainte est quant à elle d’ordre financier. Nous traversons une période
de crise très grave pour l’économie. Les caisses des communes sont vides, l’État
cherche vainement à boucler son budget. Dès lors, où trouver l’argent nécessaire pour
la concrétisation de nos projets ?
Des solutions existent. Le tout est d’avoir la volonté de les dégager et de les
activer. Une des pistes réside dans la rétrocession d’un pourcentage des primes
d’assurance incendie et RC voitures.
Cette rétrocession serait un juste retour des choses puisqu’elle représenterait une
sorte de compensation ou de dédommagement pour la limitation des dégâts avérés au
cours d’un sinistre suite à l’intervention de nos services.
Une simulation laisse apparaître que 4 % du montant global de ces primes suffirait
à combler les besoins financiers engendrés par la réforme. La proposition serait de
prélever une redevance sur les primes dont le montant serait versé sur un fonds à
créer, qui financerait nos futures zones de secours.
La grande question est de savoir si nos responsables politiques iront jusqu’au bout
de leurs engagements. Lorsqu’une catastrophe survient, nous venons encore de le
constater à Melle lors de l’incendie d’une maison de repos, ils sont nombreux à se
rendre sur les lieux pour de beaux discours et de belles promesses. Encore faut-il que
celles-ci ne restent pas vaines !
Cinq ans se sont passés depuis Ghislenghien. Le 15 mai 2007 la loi organisant la
réforme des services de la sécurité civile a été votée. Nous sommes en septembre
2009 et nous sommes toujours en attente des moyens pour appliquer cette loi sur le
terrain. Notre patience est grande, nous l’avons démontré en suffisance mais cette fois,
la coupe est pleine.
Si rien ne se dégage dans les quelques semaines qui vont suivre nous devrons
enfin nous faire entendre auprès de la population, d’une manière dure s’il le faut !
Bonne rentrée à toutes et à tous.
LE PRÉSIDENT, CDT. MARC GILBERT
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 3/2009
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Éditorial
Bonjour à toutes,
bonjour à tous,
L’été s’achève et pour tous (ou presque) la reprise a déjà eu lieu. Pour ceux qui
vont seulement prendre leurs vacances, nous leur souhaitons plein de bonnes choses.
Les mois ensoleillés de cet été ont permis à nombre d’entre nous de se dépayser
à l’étranger ou encore chez nous, à la côte belge ou dans nos magnifiques forêts
ardennaises. D’autres encore ont simplement profité de leur terrasse, à l’ombre d’un
parasol, aux senteurs parfumées d’un barbecue, un verre à la main. Pour quelquesuns, cela a peut-être été l’occasion d’emménager dans un nouveau logis. Il est vrai que
certains déménagent plus fréquemment et plus rapidement que les ministres de
l’Intérieur ces derniers temps. Ils (les pompiers déménageurs, pas les ministres) ont
mis à profit les chaudes journées d’été pour repeindre, tapisser ou effectuer tous
autres travaux avant de rentrer dans leur nouveau nid. À ceux-là, nous leur
demandons instamment de nous communiquer leur nouvelle adresse afin qu’ils
continuent à recevoir régulièrement leur « Sapeur-Pompier Belge » à leur nouveau
domicile. Pour cela, nous leur demandons de retourner la feuille adresse, se trouvant
au-devant du magazine, en y mentionnant leur nouvelle adresse.
En effet, plus de cent cinquante envois nous sont retournés, chaque trimestre, par
la poste, avec la mention « adresse inconnue », ou « ne reçoit plus de courrier à
l’adresse indiquée ».
Si vous êtes dans le cas, si, bien qu’étant affilié, vous ne recevez plus votre
« Sapeur-Pompier Belge » ou si vous connaissez un collègue dans le cas, merci d’être
attentif à nous communiquer l’adresse exacte afin d’avoir le plaisir renouvelé de suivre,
votre revue favorite entre les mains, la vie de la Fédération Royale des Corps de
Sapeur-Pompier de Belgique (aile francophone et germanophone).
À tous, nous vous souhaitons une bonne reprise et les meilleures choses pour les
mois et années avenir.
LT. MICHEL MÉAN, RÉDACTEUR EN CHEF
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Le Sapeur-Pompier Belge
n° 3/2009
La vie de la Fédération
COSI
Compte-rendu de la
réunion du 30 avril 2009
Présents
Y. STORDEUR, Y. VANDERDONCKT,
M. DEDONCKER, P. MINNAERT, Q. GREGOIRE,
X. LAMBIN, Ph. BOULANGER, R. LANDRAIN
Excusés
S. GYDE, H. DePOORTERE, P. DEGEEST,
C. MARCHAL, D. PARIS, F. DEFFENSE,
T. FIERENS
1. Approbation du dernier CR
de la réunion du 26 mars 2009
Suivant le Mail de X. Lambin, les groupes B et M
au niveau provincial devraient être disponibles
pour les manques de disponibilités de groupes au
niveau zonal.
Tous les participants estiment qu'il est indispensable de passer à une coordination au niveau zonal, cependant, il n'existe qu'un seul groupe zonal
de coordination multidisciplinaire au niveau zonal.
2. Présentation et résumé des
travaux du CCU par J.P. CHARLIER
3. En l'absence de F. Deffense,
JP Charlier présente les dernières
modifications en matière de mise en
services des mâts bloc II et III
4. Projet de simplification du fleetmapping
4.1. En ce qui concerne le fleetmapping. La simplification des groupes est recherchée l'idée
d’utiliser les groupes coordination mono et
multidisciplinaires, et catastrophes au quotidien est émise. Ainsi, il ne faudrait pas faire la
différence entre le quotidien et la catastrophe. Ceci permettrait de simplifier les coordinations lors de catastrophes.
4.2. On propose la présentation Plan Rouge du
Brabant Wallon à réaliser lors d’une future réunion COSI.
4.3. Dans chaque province, le CIC écoute-t-il la
coordination provinciale activement ? La
question sera posée. Cela serait fort intéressant pour la sécurité des intervenants.
4.4. Lidée d’attribution des groupes de communication à chaque intervention implique que le
dispatching zonal connaisse les disponibilités des postes et envoie les moyens. Il s’agit
d’une volonté zonale pour laquelle des
moyens sont nécessaires.
4.5. Au sein du dispatching, attention au problème de correspondance entre dispatcher
et call taker – Il faut tirer parti de l'avantage
de la proximité pour transmettre l’ambiance
du message d’annonce. De plus, lors de la
transmission du message reçu en audio via
des data, il y a perte d’informations parfois
importantes. Il importe que le dispatching
soit doté de moyens techniques performants
afin de profiter de l'écoute simultanée et de la
transmission rapide des événements du calltaker au dispatcher.
5. La prochaine réunion est fixée
le 28 mai 2009 à 14 heures à Éghezée
Ordre du jour :
– Projet de procédure d'utilisation du fleetmapping multidisciplinaire sur base zonale et provinciale.
– Procédure radio interne à la zone lorsque deux
envois sont nécessaires.
– Communication sur l'état des lieux en matière
de couverture radio.
Prochaines réunions
Le 28 mai et le 25 juin à 14 heures à ÉGHEZÉE.
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 3/2009
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La vie de la Fédération
COSI
Compte-rendu de la
réunion du 27 mai 2009
Présents
Y. STORDEUR, M. DEDONCKER, D. PARIS,
F. DEFFENSE, P. MINNAERT, X. LAMBIN,
Ph. BOULANGER, R. LANDRAIN
Excusés
financement fédéral
Fauvillers, les travaux débutent en juillet
Dohan sera construit en 2009
Les représentants du Luxembourg signalent
de problèmes opérationnels importants pour
la zone de Rendeux et Hotton afin de passer
cette zone en priorité élevée.
Y. VANDERDONCKT, S. GYDE,
H. De POORTERE, P. DEGEEST, C. MARCHAL,
T. FIERENS, Q. GREGOIRE
3.5. Namur : Anhée sera opérationnel mi-juin et
Viroinval et Floreffe en attente du supplément
de financement fédéral
1. Le CR de la dernière réunion
sera revu à la réunion de juin
4. Le Cdt Charlier demande, en plus de la liste
2. Présentation et résumé des
travaux du CCU par J.P. CHARLIER
des problèmes de couverture, de bien les motiver par des considérations opérationnelles
(dancing très fréquenté, nombre d'interventions, usines SEVESO ou à risques, etc.)
5. Un souci de fonctionnement des passerelles
3. Présentation F. DEFFENSE
3.1. Brabant Wallon : Pour Grez-Doiceau, la couverture nécessite un deuxième site car le
deuxième choix choisi par l'autorité ne permet pas une couverture optimale. Ce site
est de toute façon en attente du supplément
de financement fédéral. Nivelles est opérationnel et Lasnes est en attente du permis de
bâtir.
3.2. Hainaut : Sirault est en attente du mât MOBISTAR, Rumes est en attente du permis
pour un mât PROXIMUS, Celles est en attente du permis d'urbanisme et du supplément de financement fédéral, Mouscron et
Braine-le-Comte sont opérationnels, Ham
sur Heure fonctionne sur un mât temporaire.
3.3. Liège : Wanze est en attente du supplément
de financement fédéral, Jalhay et Aywaille
sont opérationnels, Theux, Trooz, Plombières
et Lierneux en attente du supplément de financement fédéral. Sprimont est opérationnel.
3.4. Luxembourg : St-Hubert est en construction,
Bomal sera intégré en juin,
Muno : la construction débute,
Houffalize, Bertogne et Bastogne sont opérationnels
Manhay, BASE se retire du mât dossier en
attente
Leglise, Vaux-sur-Sure sont opérationnels
St-Ode, Libramont-Chevigny, Orval, Suxy
sont en attente en attente du supplément de
est signalé. Il est demandé de remonter ces
problèmes en donnant la liste des options programmées dans les terminaux ainsi que leur
version software. Il est rappelé que l'appel à
l'ASC d'ASTRID pour intervention d'une
équipe d'intervention (FIT) est possible.
6. Un rappel est effectué sur le suivi des
versions software des terminaux. Un article est
disponible sur le sujet : http://telecomastrid.
over-blog.com
7. M. Deffense fait une présentation de la
Release 5 du réseau et de ses options
8. Une présentation des problèmes de
fontionnement et de couverture paging
sera faite lors de la réunion de juin
9. Projet de simplification du fleetmapping
9.1. La discussion s'oriente vers une solution zonale : Les groupes de projet seraient exclusivement zonaux et attribués par type d'intervention, soit prédéterminée, soit allouée au
départ par un dispatching. Dans le mnémonique, le préfixe GI serait supprimé.
9.2. Les groupes de coordination sont insuffisants au niveau zonal : on propose de garder
le groupe zonal de coordination SIZON C
(XXX000) pour le multidisciplinaire en général
et les neuf groupes multidisciplinaires aupa-
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Le Sapeur-Pompier Belge
n° 3/2009
La vie de la Fédération
ravant locaux (XXXX00) deviendraient des
groupes de coordination pour les interventions sur la zone. Leur mnémonique serait
adaptée en SIZON MULTI X.
9.3. On trouverait donc les groupes projets en
mnémoniques SIZON 01, 02, … et le groupe
routine en SIZON ROUTINE.
9.4. Pour le niveau province, on préconise un seul
groupe de coordination « monodisciplinaire »
pour le mnémonique PROV CO1, qui se rapproche plus de la dénomination en provincial
et DMO.
COSI
10. La prochaine réunion est fixée
le 25 mai 2009 à 14 heures à Éghezée
Ordre du jour :
– couverture : état des plaintes
– projet de procédure d'utilisation du fleetmapping multidisciplinaire sur base zonale et provinciale.
– le paging : état des lieux
Prochaines réunions
Le 25 juin à 14 heures à ÉGHEZÉE.
Compte-rendu de la
réunion du 25 juin 2009
Présents
Y. STORDEUR, Y. VANDERDONCKT, D. PARIS,
F. DEFFENSE, X. LAMBIN, Ph. BOULANGER,
H. De POORTERE, Q. GREGOIRE
Excusés
S. GYDE, P. DEGEEST, C. MARCHAL,
T. FIERENS, M. DEDONCKER, P. MINNAERT,
R. LANDRAIN
1. Les CR des deux dernières réunions
sont approuvés
2. Présentation et résumé des travaux du CCU
par J.P. CHARLIER. Les problèmes de couverture qui ont été signalés à la S.A. ASTRID pourraient avoir une solution dans 90 % des cas.
Mais cela demande des implantations de mâts
supplémentaires et, à fortiori, une augmentation du budget de fonctionnement.
Cette augmentation a été bloquée par le gouvernement. La SA est donc dans l'impossibilité
de construire ces mâts complémentaires sans
hypothéquer leur entretien ou son avenir financier. Les démarches des utilisateurs auprès de
la S.A. sont donc sans effet et le Ministre de
l'Intérieur ne répond pas aux sollicitations.
Visiblement, les plaintes aboutissant à la S.A.,
le gouvernement n'a pas l'air de se rendre
compte que c'est son attitude qui bloque
l'évolution d'ASTRID et que les usagers sont
mécontents.
nancement fédéral, la construction de tous
nouveaux mâts du Blok III est bloquée à l'obtention du permis d'urbanisme. Les actions
techniques pour la construction ne pourra débuter que lorsque le gouvernement aura débloqué la demande de budget supplémentaire.
3.2. Cas particulier: Lasnes. Les négociations
ont tourné court. Le permis de construire
s'oriente vers un refus. Il faudra étudier
d'autres solutions vers Grez-Doiceau mais
pas avant septembre. Pour Rosières, le déplacement de l'implantation du mât avait
pour conséquence la perte de réseau dans le
site de SKB, les autorités politiques étaient
au courant mais ont avalisé ce choix.
4. La présentation des problèmes de
fonctionnement et de couverture paging
sera faite lors de la prochaine réunion
5. Projet de simplification du fleetmapping
5.1. Voici la proposition de COSI: Annexe 1
6. La prochaine réunion est fixée le 24
septembre 2009 à 14 heures à Eghezee
Ordre du jour:
– couverture: état des plaintes
– (sous réserve) projet 112 avec Mr Vandedrinck
et GT2 (groupe de travail dispatching)
– le paging: état des lieux par M. Deffense
3. Présentation F. DEFFENSE
7. Les prochaines réunions
3.1. Pas de changements dans la situation des
mâts. En dehors de décision au niveau du fi-
24 septembre, 29 octobre, 26 novembre et
17 décembre à 14 heures à Eghezee.
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 3/2009
La vie de la Fédération
Annexe 1
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10
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 3/2009
Manifestation
Le 3 octobre: 1er Colloque du SRI de Beloeil
Le sapeur pompier, au cœur de la formation
des missions à risques complexes
8 h 30
Accueil
9 h 00
Le mot du Bourgmestre : Monsieur Alain Carion
9 h 15
Présentation et animation du colloque :
Le Commandant Chef de service Jean-Claude Mondo
9 h 30
École du feu de Jurbise. Développement d’un centre
de formation pratique à Bauffe. Directeur de l’Institut de
formation des services de secours (IPF) : Le Capitaine
Philippe Staquet
9 h 50
L’Assurance qualité en intervention ? L’intérêt de l’ISO
9000 pour les services d’incendie. Lieutenant Philippe
De Wergifosse du service DRH du SIAMU de Bruxelles.
Service incendie
de BELOEIL
Rue de la Forgette, 2
7972 Beloeil
Cpt-Cdt G. CLAROT
Tél. Urgences : 069/68.95.59
Tél. Administration :
069/68.99.94
Fax : 069/68.71.37
E-Mail :
[email protected]
10 h 10 Les risques lors des interventions en présence de gaz.
Michel Di Silvestro, Capitaine Chef de service d’Ath et Chièvres.
10 h 30 Pause café
10 h 45 Le Conseiller en prévention, l’allié des pompiers dans l’entreprise.
Yves Croquet, Lieutenant du SRI de Soignies.
11 h 10 Explosion de Lanoline Stella (Mouscron). Gestion de la situation de crise.
Lieutenant Olivier Lowagie du SRI de Mouscron.
11 h 30 Intervention des services de secours sur les voies ferrées.
Lieutenant Eric Stasik du SRI de Leuze-en-Hainaut
11 h 50 Question-time.
12 h 10 Repas
13 h 20 Reprise et animation du colloque par Pol Lowagie, Chef de service du SRI de Mouscron
et président de l’Union provinciale des services d’incendie du Hainaut.
13 h 30 Feu en milieu clos & Science du Feu. Frank Dubois Capitaine du SDIS 95
13 h 50 La recherche des causes et circonstances d’incendie. De l’opérationnel à l’enquête.
Jean-Philippe Desprez, Ingénieur pompier du SRI de Tournai.
14 h 10 Le Centre de formation européen au Fort de Domont (Paris) comprenant le
NFPA 921 et 1033. Elkhazen Hedy, Capitaine du SDIS 95, directeur du centre de formation.
14 h 30 Le Bureau d’enquête incendie (BEI) et le plateau technique.
Elkhazen Hedy, Capitaine du SDIS 95, Francis Bertonnière, Major du SDIS 77 et
Karine Leconte, Technicienne RCCV (SVP SDIS 60)
15 h 10 Pause café
15 h 30 Le droit comparé en Europe. Exemple du service départemental d’incendie du Val d’Oise.
Jean-Luc Cartault, Lieutenant-colonel SDIS 95 (SPP), Expert Judiciaire prés la Cour d’appel
de Lyon.
15 h 50 Intervention sur les véhicules hybrides. Lieutenant Daie M. M. du SRI de Beloeil
16 h 10 Question-time
17 h 00 Fin du Colloque : Monsieur Alain Carion, Bourgmestre.
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Le Sapeur-Pompier Belge
n° 3/2009
La vie des Unions
Quand Solidarité rime avec Pompiers
Les enfants étaient très attentifs aux explications.
Ce lundi 10 août dernier, les
pompiers de Charleroi ont été
choqués à la lecture d’un article
paru dans l’édition de Charleroi
de « La Nouvelle Gazette ». Cet
article nous apprenait que :
Toute la journée, ils squattent
un parc de Marcinelle.
Ils ont perdu leur appartement à
Namur début juillet et ont atterri
à Charleroi voici quelques jours.
Sans logement et sans espoir.
La nuit, ils sont abrités au
Triangle. Le jour, ils squattent un
espace vert à Marcinelle. Ils attendent…
Sandrine Duchâteau, 28 ans, a
les traits tirés : « Mes enfants ont
des coups de soleil : on traîne
Déjà des « Pro’s »
dans ce parc depuis une semaine et c’est la canicule…
Mais dimanche passé, il a plu
toute la journée et, là, on était
trempés et transis de froid. Je
n’en peux plus et je vois mes enfants dépérir : ça fait huit jours
qu’ils n’ont pas eu un repas
chaud. Ils ne mangent que des
tartines ».
La famille est à la recherche
d’un toit. Pour loger Kelly (10
ans), Max (9 ans), Baptiste (il a
fêté son 8e anniversaire dans
la rue dimanche passé), Mathis
(6 ans), Noah (5 ans), Clara
(2 ans) et Kenza (10 mois). Les
deux plus jeunes sont dans leur
poussette du matin au soir…
Les ARI n’ont plus de secret pour ces pompiers en herbe.
Naufragés urbains
« Le soir à 21 heures, on est accueillis au Triangle. Le temps de
prendre la douche, les enfants
vont au lit vers 22 ou 23 heures.
Le matin à 7 heures, ils n’ont pas
assez dormi. Ils sont claqués
quand il faut quitter les lieux à
8 h 30. Alors on vient jusqu’au
square et on attend le soir » explique Sandrine. Elle épluche
sans relâche les annonces du
Vlan, « mais sans GSM, ce n’est
pas simple. Et avec 2 poussettes
et 5 enfants qui nous accompagnent partout à pied, les démarches sont ardues ».
À Marcinelle, la présence de
la famille émeut et dérange :
Ils étaient tous fiers avec leur casque offert par l’amicale
des pompiers carolo.
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 3/2009
13
La vie des Unions
À la demande du chef de service faisant fonction, le Major
Michel Chavée, les hommes de
la première compagnie, de
garde ce jour-là, décident d’accueillir cette famille en détresse.
Un repas chaud leur sera servi
au poste avancé de Jumet, à
l’issue d’une visite de la caserne centrale.
Le Major Chavée est un vrai papa poule.
L’incontournable pêche aux canards.
Les rafraîchissements sont les bienvenus.
« On nous apporte de l’eau, des
langes mais je sais que notre
présence gêne. Pourtant, la
seule chose que nous désirons,
c’est un toit : dès que nous
sommes logés, que les enfants
vont à l’école ou à la crèche,
Jonathan et moi pourrons chacun reprendre une formation »
insiste Sandrine. « Ici ou ailleurs, l’important, c’est d’aider
nos enfants ! »
La foire de Charleroi battant son
plein, les forains seront même
sollicités pour permettre aux 7
enfants de profiter, gratuitement
évidement, des nombreuses attractions foraines. C’est avec
enthousiasme que le représentant des forains accueille notre
initiative. Rendez-vous est donc
fixé pour 16 heures l’après-midi
même sur le champ de foire.
C’est donc à 15 heures que
nous prévoyons d’aller chercher
toute la famille dans « son »
parc. Malheureusement, en début d’après-midi, nous apprenons que les sept enfants et
leurs parents ont été emmenés
par la police. Contact est pris
avec l’officier de garde de la police de Charleroi pour savoir ce
qu’il en est. Sa réponse laisse
pantois. En effet, cet officier de
police n’est pas au courant de
cette affaire. Il nous suggère de
nous tourner vers la police de
proximité. Chose que nous faisons. Effectivement, après
quelques communications téléphoniques, nous apprenons
que la petite famille se trouve au
commissariat de Marcinelle.
C’est donc là que nous prendrons en charge les infortunés.
Le programme peut donc être
respecté.
Arrivée à la caserne où une petite collation leur est servie.
Viennent, ensuite, la visite des
lieux et la découverte des nombreux véhicules. Les enfants
sont fous de joie et pour les
combler d’avantage, ils reçoivent, chacun, des jouets et un
casque de pompier en plastique, venant du stock de la
Saint Nicolas de nos enfants de
pompiers.
De la caserne, direction les attractions foraines. Les enfants
ne savent plus où donner du
regard. Ils veulent tout essayer
et tout goûter. Plus de deux
heures d’amusement leur ont
permis de s’adonner aux manèges enfantins, de monter sur
de véritables poneys, de savourer qui des « granitas » qui des
célèbres croustillons ou encore
de s’élancer sur la piste des
scooters miniatures, sans oublier la pêche aux canards et
ses cadeaux.
C’est les yeux pleins d’étoiles et
les rires illuminant leurs petites
frimousses que nos sept protégés et leurs parents prennent la
direction du poste avancé de
Jumet, où les attend un véritable « festin ».
Au menu, rôti, pommes de terre,
variété de légumes et desserts.
Sans oublier l’apéritif fait de
jus de fruit et divers amusebouches. Le tout préparé par
l’équipe de garde.
C’est le cœur gros et les larmes
aux yeux que nous avons pris
congé de nos protégés en nous
promettant de les soutenir dans
leurs actions et démarches.
Le lendemain, la quatrième
compagnie n’a pas pu les recevoir comme nous l’aurions souhaité mais le jeudi un souper
leur était, de nouveau, servi, à la
caserne centrale par le personnel de la troisième compagnie
qui avait été sensibilisé à la misère que traversait cette famille.
Que soit remercié, au nom de la
famille Noppe-Duchâteau, tout
le personnel de la première et
de la troisième compagnie.
Aux dernières nouvelles, la petite tribu a été relogée en urgence par les bons soins des
services sociaux de la ville de
Charleroi.
Happy end.
TEXTE : LT MICHEL MÉAN
PHOTOS : D. GAUVAIN
14
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 3/2009
Au service du sapeur
Nouvel A.R. définissant les mesures de prévention
contre l’incendie et l’explosion auxquelles les
bâtiments industriels nouveaux doivent satisfaire
Première partie – Introduction
rence dans sa mission légale de contrôle principalement l’article 52 du R.G.P.T., les dispositions
du Code sur le Bien Être au Travail ainsi que les
conditions générales, sectorielles et intégrales relatives aux permis d’environnement.
Ce 15 juillet 2009, à la suite de plusieurs années
de réflexions sur le sujet, a été publié l’A.R. du
1er mars 2009 modifiant l’arrêté royal du 7 juillet
1994 fixant les normes de base en matière de prévention contre l’incendie et l’explosion, auxquelles les bâtiments nouveaux doivent satisfaire.
2. Objectifs de la réglementation
1. Historique
La législation de base en matière de prévention
des incendies et des explosions est la loi du
30 juillet 1979 relative à la prévention des incendies et des explosions ainsi qu’à l’assurance obligatoire de la responsabilité civile dans ces
mêmes circonstances.
L’A.R. définit les conditions auxquelles doivent
répondre la conception, la construction et l’aménagement des bâtiments industriels afin de :
a) prévenir la naissance, le développement et la
propagation d’un incendie
b) assurer la sécurité des personnes
c) faciliter de façon préventive l’intervention du
service d’incendie
Celle-ci stipule que, dans un but de prévention
des incendies et des explosions, le Roi détermine, par arrêté délibéré en Conseil des ministres, les normes de prévention de base communes à une ou plusieurs catégories de
constructions, indépendamment de leur destination.
C’est ce qui a été fait lors de la publication de
l’A.R. du 7 juillet 1994 fixant les normes de
base en matière de prévention contre l’incendie
et l’explosion auxquelles les bâtiments nouveaux
doivent satisfaire. Cette réglementation, dite
« Normes de Base », classe les bâtiments en 3
catégories, à savoir les bâtiments bas, moyens et
élevés, et s’applique à tous les bâtiments nouveaux à 3 exceptions près, à savoir :
• Les bâtiments industriels
• Les maisons unifamiliales
• Les petits bâtiments ayant au maximum deux
niveaux et une superficie totale inférieure ou
égale à 100 m2
En ce qui concerne les bâtiments industriels, le
préventionniste utilisait comme cadre de réfé-
Feu de bâtiment industriel. Importance de
l’accessibilité aux façades du bâtiment.
3. Domaine d’application
Le nouveau texte réglementaire s’applique à tous
les bâtiments industriels à construire et aux extensions de bâtiments industriels existants pour lesquels la demande de permis d’urbanisme est introduite à partir de l’entrée en vigueur ce dernier.
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 3/2009
15
Au service du sapeur
Elle ne s’appliquera pas aux cas suivants :
• Aux bâtiments industriels n’ayant qu’un seul niveau et dont la superficie totale est inférieure ou
égale à 100 m2
• Aux installations et aux activités industrielles qui
ne sont pas situées dans des bâtiments
• Aux parties de bâtiments industriels dans lesquelles il n’y a pas d’activité industrielle et où
la superficie totale des niveaux par compartiment est supérieure à 100 m2.
Un bâtiment industriel est avant tout un bâtiment
dont la définition est donnée dans l’annexe 1 des
Normes de base : toute construction qui constitue
un espace couvert accessible aux personnes, entouré totalement ou partiellement de parois.
La définition d’un bâtiment industriel est la suivante :
Un bâtiment ou une partie de bâtiment qui, en raison de sa construction ou de son aménagement
sert à des fins de transformation ou de stockage
industriel de matériaux ou de biens, de culture ou
de stockage industriel de plantations ou d’élevage
industriel d’animaux.
Les lieux couverts ouverts vers l’extérieur (par ex.
stockage sous auvents) sont comptés dans la superficie totale du bâtiment.
Les halls de stockage font donc partie de la
réglementation. Il y a dans les prescriptions une
différence dans la taille des compartiments entre
les bâtiments industriels de production et les halls
de stockage (1) qui tient compte du nombre plus
limité des sources d’inflammation possibles dans
les halls de stockage par rapport aux bâtiments
de production et donc de la probabilité plus faible
d’avoir une naissance de feu.
La définition d’un entrepôt a été ajoutée à l’annexe 1 – Terminologie. Celle-ci est la suivante :
Un entrepôt est un ensemble couvert, qui est
principalement utilisé pour l’entreposage, le transbordement et/ou la distribution des biens et ce,
quelle que soit la durée, et qui est constitué d’un
ou plusieurs bâtiments et des éventuels auvents
et/ou constructions qui en font partie.
4. Classement des
bâtiments industriels
Les bâtiments industriels seront répartis en différentes classes, en fonction du risque présent.
Comment classer le risque dans ce type de bâtiments ?
On peut considérer que les paramètres suivants
sont déterminants pour évaluer le risque d’incendie (naissance, développement et propagation)
dans un bâtiment industriel :
• La quantité de matières inflammables présentes
• La réaction au feu (facilité d’inflammation) de
ces matières
• Le potentiel calorifique de ces matières (énergie
dégagée par une quantité unitaire de matière
lors de la combustion totale de celle-ci)
• La disposition de ces matières (rayonnage,
compactage, rapport hauteur/volume,…)
• Le débit calorifique de ces matières
• La ventilation possible du foyer
• L’inertie thermique des parois
• La quantité de sources de chaleur ou d’énergie
calorifique
•…
Au même titre que les facteurs ci-dessus peuvent
augmenter le risque d’incendie, d’autres facteurs
peuvent jouer en faveur de la diminution de ce
risque, par exemple :
• L’information et la formation du personnel
• La présence d’une équipe interne d’équipiers
de première intervention
• Les mesures de sécurité passive présentes (réaction au feu des matériaux, compartimentage,
dimensionnement et protection de la structure
portante, nombre et implantation des issues de
secours)
• Les mesures de sécurité active présentes (système d’alerte/alarme, détection incendie,
moyens de lutte, désenfumage,…)
• Présence d’un plan interne d’urgence
•…
On le voit et les sapeurs-pompiers le savent : les
facteurs déterminant le risque sont extrêmement
variés et difficiles à évaluer.
En ce qui concerne cette nouvelle réglementation, c’est principalement le critère de la charge
calorifique caractéristique qui est pris en considération.
On connaît déjà la notion de charge calorifique
mais peut-être moins celle de « charge calorifique
caractéristique ».
5. Rappel de quelques
notions élémentaires
5.1 Potentiel
calorifique
Le potentiel calorifique est
l’énergie calorifique totale
par unité de masse (J/kg)
qui peut être dégagée par
la combustion complète
d'un matériau.
Bombe calorimétrique
(schéma théorique)
16
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 3/2009
Au service du sapeur
Ce potentiel peut être évalué par un essai suivant
la norme NBN-EN-ISO 1716 (2) : Essais de réaction au feu des produits de construction Détermination de la chaleur de combustion.
Comment évaluer la densité de charge
calorifique présente dans un
compartiment ou dans un bâtiment ?
On peut trouver dans l’Eurocode (3) 1 partie 1-2 (4)
une liste des pouvoirs calorifiques inférieurs Hu
[MJ/kg] de matériaux combustibles. Ceux-ci serviront pour le calcul de charges calorifiques dans
les compartiments ou dans les bâtiments industriels.
1. Soit on possède des tables qui permettent de
déterminer la densité de charge calorifique par
type d’occupation. Un exemple de table est
donné dans l’Eurocode 1 (9) mais celle-ci ne
nous sera pas utile car elle ne tient malheureusement pas compte des occupations de type
industrielles.
On peut y lire par exemple qu’une classe
d’école possède une densité de charge calorifique moyenne de 285 MJ/m2.
On peut y lire notamment que le bois a un potentiel calorifique inférieur de 17,5 MJ/kg et le polystyrène de 40 MJ/kg.
5.2 Charge calorifique
La charge calorifique est la somme des énergies
dégagées par la combustion de tous les matériaux combustibles dans un espace (5) : le contenu
des bâtiments (ou charge calorifique mobilière) et
éléments de construction (ou charge calorifique
immobilière).
On peut donc écrire la formule suivante :
Charge calorifique = ⌺i Mi Hui
Mi : représente la masse [kg] du matériau i
Hui : représente le potentiel calorifique net [MJ/kg] du matériau i (NBN EN ISO 1716 : 2002)
Hui = Hu0i (1 - 0,01 u) – 0,025 u (u est l’humidité [%] en
pourcentage du poids) où Hu0i représente le pouvoir calorifique inférieur du matériau i à l’état sec.
La charge calorifique immobilière peut être négligeable (ou non négligeable) par rapport à la
charge calorifique mobilière. Dans ce dernier cas,
elle devra être prise en considération dans le calcul. Le rapport au Roi, accompagnant l’Annexe 6,
propose une valeur seuil de 100 MJ/m2 (6) en dessous de laquelle la charge calorifique immobilière
peut être considérée comme négligeable.
5.3 Densité de charge calorifique (7) (ou
charge calorifique dans le texte de l’A.R.)
La densité de charge calorifique est une mesure
de l’énergie libérée maximale par unité de surface
au sol.
Deux possibilités existent :
2. Dans les cas où les classes d'occupation ne
sont pas clairement déterminées, ce qui est le
cas pour les bâtiments industriels, les densités
de charge calorifique peuvent être déterminées
spécifiquement pour un projet particulier. On
devra donc faire une étude des charges calorifiques en fonction des caractéristiques et de
l’activité du bâtiment en question.
Il faudra à ce moment estimer les charges calorifiques (10) et leur localisation, en tenant
compte de l'usage prévu, du mobilier et des
installations, des types de parois et revêtements, des produits entreposés et des changements prévisibles dans le temps.
Il est repris dans l’A.R. que la charge calorifique
s’exprime de la manière suivante :
qfi,k = ⌺i Mi Hui ⌿i / A
Mi : représente la masse [kg] du matériau i
⌿i : Facteur optionnel permettant de tenir compte du caractère protégé du matériau i contre l’incendie (exemple :
matériau stocké dans une armoire Rf : ⌿i = 0)
A : Surface totale du compartiment (m2) ou une superficie
partielle de 1000 m2
Il est à noter que pour déterminer la surface au
sol A, on ne tient pas compte de la superficie des
planchers ouverts situés au-dessus du sol qui
laissent la voie libre aux flammes et à la fumée
(il faut au minimum 25 % des ouvertures régulièrement réparties), mais bien de la charge calorifique qui se trouve sur ces planchers. Cette
charge calorifique est par conséquent comptée
pour le plancher inférieur (qfi,k augmenté).
La répartition de la densité de charge
calorifique peut varier dans l’espace !
Exemple d’une
densité de
charge
calorifique de
700 MJ/m2 (8)
Il est possible que la densité de charge calorifique
ne soit pas répartie de manière égale sur l’ensemble de la superficie du sol (voir photo ci-dessous), et que cette dernière pour une quelconque
superficie partielle rectangulaire de 1000 m2 soit
supérieure à 50 % de la densité de charge calori-
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 3/2009
17
Au service du sapeur
fique de la superficie totale. Dans ce cas, la densité de charge calorifique est assimilée à celle qui
est la plus élevée pour une quelconque superficie
partielle rectangulaire de 1000 m2 dont le rapport
largeur/longueur dépasse 70 % (B/L > 0.7) – donc
on ne prend pas en considération de longs rectangles étroits.
Si une charge calorifique élevée est présente
localement, il peut être intéressant de prévoir un
compartimentage tel que des prescriptions sévères ne doivent s’appliquer qu’à cette zone
déterminée au lieu de devoir s’appliquer à l’ensemble du bâtiment.
• Classe A : qfi,d ⭐ 350 MJ/m2
(ou un équivalent de 20 kg de bois/m2)
• Classe B : 350 MJ/m2 < qfi,d ⭐ 900 MJ/m2
• Classe C : 900 MJ/m2 < qfi,d
Bâtiment industriel composé
de plusieurs parties
Un bâtiment industriel peut se composer d’une
ou de plusieurs parties. Chaque partie/compartiment ne peut être classé séparément que dans
le cas où ces parties forment des compartiments
distincts.
Exemple de plusieurs classes
au sein d’un même bâtiment
Le classement des bâtiments industriels (ou des
compartiments de ces bâtiments) en différentes
classes permet de ne pas figer un bâtiment en
fonction d’une activité spécifique mais pour un
groupe d’activités. Cette classification reste valable tant que la charge calorifique de l’activité ne
dépasse pas les valeurs prévues pour cette
classe.
Exemple d’entrepôt – Disposition de la charge
calorifique non uniforme
5.4 Densité de charge calorifique
caractéristique (ou charge
calorifique dans le texte de l’A.R.)
La densité de charge calorifique caractéristique
est égale à la charge calorifique qfi,k par m2 de
superficie du sol, adaptée en fonction de la combustion.
En effet, la majorité des matériaux ne brûlent pas
de façon complète et donc ceux-ci ne libèrent
pas l’entièreté de l’énergie qu’ils contiennent. On
peut ainsi multiplier la densité de charge calorifique caractéristique par un coefficient de réduction m compris entre 0 et 1.
Dans le cadre de l’A.R., ce facteur est égal à 0,8
pour les matériaux principalement cellulosiques.
Ce chiffre est inspiré de l’Eurocode 1 partie 1-2
annexe E (11) point 3.
qfi,d = qfi,k · m
Ce qui donne pour le bois un qfi,d de : 17,5 x 0,8 =
14 MJ/kg
C’est donc le paramètre de la densité de charge
calorifique caractéristique qui a été pris en
compte pour le classement des bâtiments industriels suivant les classes suivantes :
Une modification des activités dans un bâtiment
industriel ou dans un compartiment de celui-ci,
conduisant à une charge calorifique supérieure au
seuil autorisé, n’est autorisée que si le bâtiment
industriel ou le compartiment dans celui-ci répond, après la réalisation ou non de travaux
d’adaptation, aux prescriptions de la classe correspondante. Ces prescriptions seront détaillées
lors d’un prochain article.
Il est possible de concevoir
des bâtiments sur mesure !
Il est également possible de concevoir un bâtiment sur mesure pour cette densité de charge calorifique caractéristique. Le résultat de cette
conception sera différent du résultat obtenu sur
base de la répartition en classe. Ceci pourra être
un avantage dans la mesure où un optimum économique peut être atteint mais cela présentera
l’inconvénient de n’avoir aucune flexibilité sur la
variation de la densité de charge calorifique pour
l’exploitation.
La charge calorifique dans un
bâtiment peut varier dans le temps !
La nouvelle réglementation ne se réfère pas à la
charge calorifique maximale pouvant être présente dans un bâtiment mais à une valeur correspondant au fractile à 80 %.
Que cela signifie-t-il ?
18
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 3/2009
Au service du sapeur
qfi (fractile) / qfi (moyenne)
Cela veut dire concrètement que l’on se référera
non pas à la charge calorifique maximale pouvant
être stockée mais à la charge calorifique totale qui
n’est pas dépassée durant 80 % du temps sur
une période déterminée (au contraire par exemple
de la réglementation SEVESO qui demande de tenir compte de la quantité maximale de produits
dangereux pouvant être stockée).
Lorsque l’on disposera de valeurs de référence
par type d’activité industrielle, la valeur donnée
pour la charge calorifique (ou densité de charge
calorifique dans l’Eurocode 1) de chaque type
d’entreprise ne sera pas la valeur moyenne mais
la valeur correspondant au fractile à 80 %.
Autrement dit : les valeurs de charges calorifiques
relevées pour des entreprises de même type
étant ordonnées par ordre croissant, cela correspondra à la valeur de charge calorifique qfi,k en
dessous de laquelle se situent 80 % des entreprises considérées.
fractile pour des bâtiments abritant un même type d’activité (ex. menuiseries)
Exemples de densités de charge
calorifique (MJ/m2) par type d’activité (12)
Type d’occupation
Moyenne
Logement
Hôpital (chambre)
Hôtel (chambre)
Bibliothèque
780
230
310
1.500
Fractile
à 80%
948
280
377
1.824
6. Conclusion
Ce premier article a pour but de présenter le
contexte du nouvel A.R. ainsi que les notions
sous-jacentes de classification du risque d’incendie dans les bâtiments industriels.
Il n’est pas facile d’expliquer cette nouvelle réglementation car elle fait appel à des concepts nouveaux pour les officiers de sapeurs-pompiers
techniciens en prévention de l’incendie, notamment les Eurocodes qui sont un ensemble important de règles techniques harmonisées pour le
dimensionnement des ouvrages tenant compte
des sollicitations thermiques sur les structures et
du comportement de ces dernières. Elles font
également appel non seulement à des aspects
déterministes mais aussi à des aspects probabilistes (13) en matière de probabilité de ruine des
structures.
Cette réglementation est donc basée sur des
notions de « fire engineering » qu’il faudra intégrer
de façon à rester performant dans notre mission
de contrôle de l’ensemble des réglementations
relatives à la prévention de l’incendie et l’explosion.
Une suite à cet article donc est prévue prochainement pour aller plus loin dans ce nouveau texte
qui constitue sans aucun doute une charnière
entre l’« ancienne approche » de la prévention incendie constituée de mesures dites « prescriptives » et la « nouvelle approche » qui intègre des
notions performantielles qui apparaissent progressivement dans notre métier de préventionniste.
Celle-ci présentera les notions bien connues dans
les autres réglementations que sont l’accessibilité
aux véhicules des services d’incendie, la résistance au feu de la structure portante qui fera également appel à un concept novateur, mais aussi
le compartimentage et les mesures de prévention
actives dont l’importance se fait sentir, notamment le désenfumage, les systèmes d’alerte/
alarme et de détection incendie ainsi que la possibilité d’incorporer un système de sprinklage qui
conditionnera la taille des compartiments de
même que la résistance au feu de la structure
portante dans une certaine mesure.
CPT. ING. F. HENRY
SERVICE INCENDIE DE CHARLEROI
(1) Voir point 3.3 de l’A.R. : Solutions type – Tableau 2 –
Superficie autorisée en m2 pour les bâtiments industriels
n’ayant qu’un seul niveau ou des compartiments qui en font
partie.
(2) Le but de cet essai est de déterminer le pouvoir calorifique
supérieur d’un produit ou son énergie de combustion complète dans les conditions extrêmes d’une combustion vive
et forcée reproduite dans une enceinte sous pression
d’oxygène (bombe calorimétrique). Les classes européennes A1, A2, A1Fl et A2Fl sont évaluées sur la base de
ce potentiel calorifique et d’un essai complémentaire de
non-combustibilité décrit dans la norme NBN EN ISO 1182.
(3) Les Eurocodes constituent une série de normes indispensables pour démontrer que les ouvrages de construction
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 3/2009
19
Au service du sapeur
constitués de produits portant la marque CE suivant la
Directive Produits de Construction satisfont dans leur globalité aux exigences essentielles. Ainsi, les Eurocodes
facilitent la mise en place du marché unique en faisant disparaître les barrières naissant des différentes méthodes de
conception utilisées à travers toute l’Europe.
(4) NBN EN 1991-1-2 – Annexe E (informative) : Densités de
charge calorifique – Tableau E.3 – Pouvoirs calorifiques inférieurs Hu [MJ/kg] de matériaux combustibles pour le calcul de charges calorifiques.
(5) Source : NBN EN 1991-1-2 : 2003
(6) Il n’est pas clairement précisé s’il s’agit de m2 de surface
au sol ou de m2 de surface de paroi.
(7) NBN EN 1991-1-2 : Actions sur les structures au feu –
Partie 1-2 : Actions générales – 1.5 Termes et définitions –
Densité de charge calorifique : charge calorifique par unité
de surface rapportée à la surface du plancher (qf) ou à la
surface totale de l'enceinte, y compris les ouvertures (qt).
(8) Mais cette définition classique n'a pas été reprise par la définition du point 6.1 de l'annexe 1 qui désigne ces MJ/m2
sous le vocable de « charge calorifique » qui s'écarte de la
définition conventionnelle.
(9) NBN EN 1991-1-2 : Actions sur les structures au feu –
Partie 1-2 : Actions générales – Actions sur les structures exposées : Annexe E – Tableau E.4 – Densités de
charge calorifique qf,k [MJ/m2] selon différents types d’occupation.
(10) Un groupe de travail est actuellement actif au S.P.F.
Intérieur afin d’établir les données relatives aux charges
calorifiques pour pouvoir appliquer l’A.R.
(11) NBN EN 1991-1-2 : Actions sur les structures au feu –
Partie 1-2 : Actions générales – Actions sur les structures exposées : Annexe E point 3 : Conditions de combustion.
(12) NBN EN 1991-1-2 : Actions sur les structures au feu –
Partie 1-2 : Actions générales – Actions sur les structures
exposées : Annexe E – Tableau E.4 – Densités de charge
calorifique qf,k [MJ/m2] selon différents types d’occupation.
(13) NBN EN 1990 – Eurocodes structuraux – Eurocodes :
Bases de calcul des structures.
L’annexe 6 des « Normes de base »
ne représente qu’une partie de la législation
qui s’applique à l’exploitant d’un bâtiment industriel
L’annexe 6 de l’arrêté royal du 7 juillet 1994, généralement désigné sous la dénomination de
« Normes de base » et qui a pour objet de « fixer
les conditions auxquelles doivent répondre la
conception, la construction et l’aménagement
des bâtiments industriels », a été publiée au
Moniteur belge du 15 juillet 2009 (1). Cette publication a été accompagnée par un complément
à l’annexe 1 de ces mêmes « Normes de base »
qui définit de nouvelles notions.
Qu’en pense l’industriel
qui devra construire un bâtiment ?
S’agissant de bâtiments industriels, il faut bien
se dire que celui qui prend l’initiative de
construire un tel bâtiment a pour objectif d’entreprendre une activité rentable ; une activité qui
devra lui rapporter de l’argent ; qui devra lui apporter un bénéfice financier. Car sans ce bénéfice financier, son initiative d’industriel de
construire un bâtiment, lui sera funeste. Son
objectif de rentabilité financière sera donc, dès
le départ, en conflit d’intérêt avec les autorités
qui poursuivent un autre objectif sociétal de
protection des vies, des biens et de l’environnement.
De plus, cet arrêté royal n’est qu’une partie
de toutes les obligations légales auxquelles
cet industriel devra se conformer tout au long
de la vie de son futur « bâtiment industriel ». Car
l’objet de cette annexe se limite aux « conditions auxquelles la conception, la construction et
l’aménagement » de son bâtiment devront
répondre.
L’exploitant doit avoir la responsabilité de
maintenir, dans le temps, la conformité de
son bâtiment industriel avec les prescriptions
de l’annexe 6.
L’exploitant doit avoir la responsabilité de
maintenir, dans le temps, la conformité de son
bâtiment industriel avec les prescriptions de
l’annexe 6.
Dans son futur « bâtiment industriel », il y aura
des travailleurs, il y aura des machines et autres
installations dites à risques. Cette annexe 6 ne
représente donc qu’une partie des prescriptions légales qu’il devra respecter pour exploiter
20
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 3/2009
Au service du sapeur
son activité. Il n’y a pas que la seule charge calorifique qui représente le risque. Cette charge
calorifique n’intervient que pour déterminer un
niveau de résistance au feu de la structure et
des compartiments de son bâtiment. Le choix
initial de la bonne classe du bâtiment ou du
compartiment sera critique, à moins de ne
considérer que le cas le plus défavorable. Ce
qui serait économiquement pénalisant et
contraire à l’objectif financier de l’industriel.
Conformité à la législation
européenne existante
Le bâtiment est un ouvrage qui doit respecter la
directive européenne 89/106/CEE produits de
construction qui a été transposée en droit belge
par une loi et différents règlements (2).
Cette directive a fait l’objet d’un Document interprétatif n° 2 (3), édité uniquement en anglais,
qui définit, entre autres, la charge calorifique qui
se rapporte à « all the combustible materials in a
space, including the facings of the walls, partioning, floors and ceilings » (4) alors que le rapport
au Roi précise « il ne faut pas tenir compte des
éléments de construction combustibles, tant que
leur quantité est négligeable par rapport à la
charge calorifique des biens et des installations
(par ex. < 100 MJ/m2)».
Ce n’est qu’un détail mais un écart plus important se retrouve dans l’objet de l’annexe 6 qui
s’énonce comme suit :
La présente annexe fixe les conditions auxquelles doivent répondre la conception, la
construction et l’aménagement des bâtiments
industriels afin de :
a) prévenir la naissance, le développement et la
propagation d’un incendie ;
b) assurer la sécurité des personnes ;
c) faciliter de façon préventive l’intervention du
service d’incendie.
Ce qui ne correspond ni au texte de la directive
89/106/CEE ni à celui de l’AR du 19 août 1998
(5) concernant les produits de construction qui
transpose la directive en droit belge qui s’énoncent comme suit :
L’ouvrage doit être conçu et construit de manière que, en cas d’incendie :
– la stabilité des éléments porteurs de l’ouvrage
puisse être présumée pendant une durée déterminée,
– I’apparition et la propagation du feu et de la fumée à I’intérieur de l’ouvrage soient limitées,
– I’extension du feu à des ouvrages voisins soit
limitée,
– les occupants puissent quitter l’ouvrage indemnes ou être secourus d’une autre manière,
– la sécurité des équipes de secours soit prise
en considération.
L’annexe 6 est beaucoup plus restrictive et,
dans la dernière phrase, se limite à la protection
du service d’incendie alors que la législation européenne s’étend à tous ceux qui peuvent intervenir lors des secours : équipiers d’intervention,
sauveteurs volontaires, ambulanciers, protection civile, personnel des sociétés de distribution de gaz, l’électricité, d’eau,…
L’exploitant et la protection active
L’exploitant n’apparaît que deux fois, à la fin de
l’annexe 6 au point 8.2.1 Moyens d’extinction et
au point 8.3 pour les plans d’intervention. Alors
qu’il aurait principalement dû apparaître au début du point 5 qui traite de toute la protection
active contre l’incendie. La protection active
tient, à juste titre, une place fort importante
dans l’annexe 6. Elle précise clairement, dès le
départ, au point 5.1, les différentes étapes qui
conditionnent une protection active : conception, exécution, usage et contrôle. Il manque
toutefois l’obligation d’une fréquente inspection
visuelle par l’exploitant et l’entretien périodique
par le fournisseur.
L’annexe 6 a un objet qui se limite à « fixer les
conditions auxquelles doivent répondre la
conception, la construction et l’aménagement
des bâtiments industriels ». C’est une obligation
du maître de l’ouvrage et de ses maîtres
d’œuvre éventuels qui se termine dès la remise
du bâtiment à son utilisateur. Cet objet, clairement défini, est vérifiable lors de la demande de
permis d’urbanisme.
Les installations de protection active ne
seront efficaces que si elles sont toutes
conçues, réalisées, réceptionnées, inspectées, entretenues et contrôlées dans un
concept de gestion dynamique des risques.
Autre chose est l’usage qui sera fait du bâtiment et de son aménagement (dont les installations de protection active) par son utilisateur,
l’exploitant cité. Ce dernier pourra être un employeur et ses travailleurs qui seront soumis à
une autre législation très structurée qui a pour
nom la loi et le code du bien-être au travail. Les
installations de protection active ne seront efficaces que si elles sont toutes conçues, réalisées, réceptionnées, inspectées, entretenues et
contrôlées dans un concept de gestion dynamique des risques qui est une des bases de la
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 3/2009
21
Au service du sapeur
politique de l’autre législation dite du bien-être
au travail.
Toute protection active est conditionnée par
une réaction humaine. Une réaction des travailleurs et de leur ligne hiérarchique qui devra
se structurer et s’organiser conformément à
cette législation du bien-être au travail.
Vu l’importance accordée à la protection active,
l’annexe 6 aurait également dû débuter par la
formule bien connue : « Sans préjudice des
autres dispositions légales ou réglementaires en
la matière,…» qu’on retrouve notamment au
début de l’art 52 du RGPT. Cette formule a souvent été très utile en pratique.
Dans la situation actuelle, on a un bâtiment
conforme à l’annexe 6, on dispose d’un papier
rédigé par un organisme accrédité pour n’importe quoi, puisé sur le marché européen… et
on est « en ordre » sans aucune référence à l’exploitant qui doit avoir la responsabilité de maintenir, dans le temps, la conformité de son bâtiment industriel avec les prescriptions de
l’annexe 6.
Car l’annexe 6 ne précise pas le niveau de compétence, le scope de l’accréditation requise par
le règlementeur. Cette formulation opère un
transfert de responsabilité de l’utilisateur-exploitant-employeur, seul responsable à l’amont,
vers un organisme tiers dont le scope de compétence n’est pas défini.
Le rapport au Roi
Vu que le Rapport au Roi n’est signé, en page
49388 du Moniteur, que par le seul ministre et
non également par le Roi, seuls le texte de l’arrêté du 1er mars 2009, qui modifie l’annexe 1
de l’arrêté royal du 7 juillet 1994 et le texte de
l’annexe 6 de cet arrêté qui sont signés par le
ministre et par le Roi respectivement aux pages
49390 et 49397, sont légalement d’application
à l’exclusion du contenu de ce Rapport au Roi
qui n’est pas un « acte du Roi » (6). De plus,
n’ayant probablement pas été notifié à la
Commission européenne, ce rapport n’est ni
une loi ni un règlement et il ne peut donc pas
être opposé à un tiers ni être utilisé par les servies incendie (7).
Le texte de ce rapport au Roi ne fait donc pas
partie de la législation applicable lors des
contrôles effectués par les services incendie. Il
peut tout au plus être utilisé comme base de
leur appréciation des mesures proposées par
les impétrants.
Conclusion
L’annexe 6 présente une importante avancée
de notre législation qui passe de formulations
belgo-belges héritées de la norme NBN 713010 vers des concepts d’ingénierie de l’incendie qui se structurent très progressivement, par
les eurocodes et les documents ISO (8) et qui
sont déjà appliqués pour les ouvrages importants en Belgique et à l’étranger. Mais l’annexe
6 n’aura pas intégré la culture, les textes et le
langage européen qui sera dorénavant le langage du secteur de la construction. L’annexe 6
permettra déjà de penser autrement.
Mais son principal défaut est de ne pas être univoque : chacun l’interprétera à sa manière selon
sa formation et le recours à des procédures de
dérogations ne résoudront pas le problème sur
un plan économiquement acceptable par le
marché. La seule solution est que les auteurs de
cette annexe 6 publient un document interprétatif de cette annexe, signé par le ministre, sans
en laisser le soin aux acteurs du marché qui en
donneront des interprétations variées et inciteront leurs auditeurs à faire appel à leurs services
à finalités commerciales de contrôles, inspections, certifications et autres attestations privées de conformité. L’interprétation doit être
univoque, neutre, écrite et définie sous la seule
responsabilité de l’autorité qui a rédigé l’arrêté
royal.
(1) http://www.ejustice.just.fgov.be/mopdf/2009/07/
15_2.pdf#Page26
(2) http://www.previ.be/previlex/index.cfm?action=
SearchByKeywords&motCle=241&language=
FR&Incendie_Prevention=1
(3) http://ec.europa.eu/enterprise/construction/internal/
intdoc/idoc2.htm
(4) http://www.previ.be/dic/public/detail.cfm?MotID=2530
(5) http://www.ejustice.just.fgov.be/mopdf/1998/09/
11_1.pdf#Page4
(6) La Constitution belge définit les compétences royales
comme suit : Art. 106 – Aucun acte du Roi ne peut avoir
d’effet, s’il n’est contresigné par un ministre, qui, par
cela seul, s’en rend responsable. – Art. 108 – Le Roi fait
les règlements et arrêtés nécessaires pour l’exécution
des lois, sans pouvoir jamais ni suspendre les lois ellesmêmes, ni dispenser de leur exécution. – Art. 109 – Le
Roi sanctionne et promulgue les lois
(7) Le rapport au Roi cite en ces termes, au point 5.2, la
norme NBN S 21-100 qui a déjà subi les foudres de la
Commission : « Comme prescrit au point 5.1, l’installation de détection incendie doit satisfaire aux normes et
règles de l’art en vigueur. Il s’agit en premier lieu de la
norme belge NBN S 21-100 ». Si le rapport au Roi était
appliqué par les services incendie, il serait considéré
comme règle technique au sens de l’article 1er de la directive 83/189, prévoyant une procédure d’information
dans le domaine des normes et réglementations techniques et devrait être notifié à la Commission européenne.
(8) http://www.previ.be/previnor/public/resultats/
action_mot_form.cfm?IDmot=2114
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Le Sapeur-Pompier Belge
n° 3/2009
23
Au service du sapeur
Nouvelle organisation des centres 112
Numéro d’urgence 112 : Le conseil des ministres
valide la nouvelle organisation des centres 112
Où en est-on ?
Beaucoup d’entre vous se demandent ce que devient le projet 112 depuis la création, en 2004, de
l’agence 112.
En 2004, pour répondre à une décision de l’Union
européenne, le conseil des ministres a été décidé
de mettre en œuvre le numéro 112 unique européen pour les appels urgents aux services de
secours. Le numéro 112 sera implémenté de manière multidisciplinaire, avec une scission du calltaking et du dispatching et sur base des CADAstrid. Cette décision a été coulée dans la loi
programme du 9 juillet 2004.
Le Conseil des ministres de ce 17 juillet a
approuvé la nouvelle organisation proposée
par les ministres L. ONKELINX et G. DE
PADT, entre-temps remplacé par A. TURTELBOOM. Cette approche est réaliste et
pragmatique et constitue une étape importante dans la réalisation du numéro 112.
Sur base de la décision du gouvernement,
un projet de loi et 2 projets arrêtés royaux
sont en préparation. Après les étapes habituelles, en ce compris la négociation syndicale, cette nouvelle organisation deviendra
une réalité pour chacun d’entre nous, et surtout apportera un meilleur service au public.
Depuis lors, que s’est-il passé ?
1. Des calltakers neutres ont été recrutés au SPF
Intérieur et travaillent dans les CIC 101. Il y a
231 aujourd’hui et il y en aura 262 à la fin de
cette année ;
2. La migration technique du centre 100 de la
Flandre Orientale a été réalisée en 2007. C’était
un projet pilote important qui a permis de bien
préparer les migrations suivantes. Pour rappel,
le centre 100 de Louvain sera migré à l’automne ;
3. En 2007, le parlement a décidé de « fédéraliser » les préposés des centres 100 dans le
cadre de la réforme de la sécurité civile ;
4. Le SPF Santé publique a mis à disposition de
chaque centre 100 au moins un infirmier régulateur et édité des protocoles de régulation médicale.
Beaucoup reste à faire. La mise en œuvre du numéro 112 et l’amélioration du traitement des appels aux services de secours sont, malgré les limitations financières que nous connaissons, une
priorité du gouvernement.
La migration technique des centres 100
vers les CAD Astrid
Parallèlement et sans attendre cette réorganisation, les 9 centres de secours 100 qui n’ont pas
encore migré vers la technologie CAD-Astrid vont
le faire à une cadence accélérée : l’objectif est
de réaliser la migration de 3 centres par an
jusqu’en 2012.
Dans certains cas, une solution définitive de
cohabitation avec le CIC 101 a été trouvée, dans
les autres cas, le déménagement est provisoire
en attendant la construction d’un bâtiment plus
adéquat.
Provinces
Planning des migrations
Anvers
Printemps 2010 (localisation définitive)
Limbourg
Printemps 2010 (localisation provisoire)
Namur
Automne 2010 (localisation provisoire)
Hainaut
Printemps 2011 (localisation définitive)
Flandre occidentale Printemps 2011 (localisation définitive)
Luxembourg
Automne 2011 (localisation provisoire)
24
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 3/2009
Au service du sapeur
Pour les provinces de Liège et du Brabant wallon
ainsi que pour l’arrondissement administratif de
Bruxelles capitale, les solutions pour une cohabitation des CIC et des centres 100 ne sont pas encore identifiées. C’est pour cela que ces migrations sont programmées pour 2012.
La fédéralisation des préposés
et des centres 100
La migration est essentielle et complexe, mais
ce n’est qu’une étape dans le projet 112 qui exige
la mise en place d’un calltaking neutre pour les
3 disciplines.
De nombreuses voix se sont élevées pour dire
qu’il faut revoir l’organisation des centres 100,
uniformiser les structures hiérarchiques et revoir
leur financement. Dans ce cadre, le Parlement a
décidé lors de la discussion de la réforme de la
sécurité civile, que les préposés des centres 100
seront « fédéralisés ».
Cette modification importante du statut de ces
personnels communaux est donc couplée à une
réorganisation majeure du traitement des appels
aux services de secours.
Les centres 112
Une fois les textes en vigueur, les centres 112 regrouperont les CIC 101 et les centres 100. Dans
les centres 112 vont donc cohabiter 2 fonctionnalités : le calltaking et le dispatching, et 3 disciplines : l’aide médicale urgente, la police et les
services de pompiers le tout sous la responsabilité et le financement partagés de l’Intérieur et de
la Santé publique.
Le dispatching policier ne va pas changer et le
dispatching de l’aide médicale urgente et le dispatching des services d’incendie resteront –
comme maintenant – organisés dans un dispatching intégré. Par contre, les missions du dispatching pompier vont devenir plus importantes pour
offrir un soutien opérationnel adapté et performant aux zones de secours, tandis que le dispatching de l’aide médicale urgente va élargir son
offre de service en installant par exemple les
conseils à l’appelant, la « phone CPR », etc…
Le personnel affecté au calltaking
et au dispatching
Il n’y a pas de changement pour les dispatchers
policiers qui resteront gérés par la police intégrée.
Les call-takers neutres restent au SPF Intérieur,
mais avec une cogestion du SPF Santé publique
pour les aspects liés à l’exécution des missions
de l’AMU.
C’est aussi auprès du SPF Intérieur que seront
« fédéralisés » les préposés des centres 100 avec
une cogestion du SPF Santé publique pour les
aspects liés à l’exécution des missions de l’AMU.
Cette cogestion de la Santé publique est la
conséquence logique du principe de l’autorité
fonctionnelle dans chaque discipline : la ministre
de la Santé publique est le patron fonctionnel
du call-taking et dispatching de l’aide médicale
urgente, et le ministre de l’Intérieur est le patron
fonctionnel pour ce qui concerne le call-taking
et le dispatching de la police et des services
d’incendie.
Que devient l’agence 112 dans tout cela ?
La décision de 2004 de créer un parastatal pour
gérer les calltakers est abandonnée pour des raisons budgétaires. Cela ne signifie pas que
l’agence 112 ne verra pas le jour. Elle change de
configuration pour devenir la clé de voute du 112
sous la forme d’un organe paritaire de supervision
des centres 112 (intérieur, santé publique, aide
médicale urgente, police et incendie).
Cela change quoi pour moi ?
Rappel : il faut d’abord que la loi 112 soit votée et
que les conditions d’entrée en vigueur soient réunies, en particulier les règles pour la fédéralisation des préposés. Tout cela va prendre du
temps : préparation des textes, approbation du
budget et de la fonction publique fédérale, négociations syndicales, avis du conseil d’État,…
Je suis call-taker
a. je reste statutaire ou contractuel au SPF
Intérieur ;
b. le calltaking neutre multidisciplinaire est enfin
en vue : au plus tard en 2011 dans les centres
100 migrés ;
c. mon horizon professionnel et mes possibilités
de carrière s’élargissent au dispatching de
l’AMU et des zones de secours, moyennant la
formation nécessaire.
Je suis préposé dans un centre 100
a. je connais la date probable de la migration de
mon centre 100, je pourrai avoir une vue précise de mon futur environnement de travail ;
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 3/2009
25
Au service du sapeur
b. je saurai dans quelques mois dans quelles
conditions (salaire, ancienneté, temps de travail, ligne hiérarchique, cercle de développement,…) je pourrai être « fédéralisé » au SPF
Intérieur en 2010 ;
c. dans ce cas je rejoindrai les 260 call-takers du
SPF Intérieur avec de nouvelles possibilités de
formation continuée, de mobilité et de carrière,
en plusieurs étapes dès l’entrée en vigueur des
textes :
1) en attendant la migration de mon centre 100
vers le CAD-Astrid, je resterai préposé et je
travaillerai sur l’environnement Citygis, mais
sous l’autorité et le financement du fédéral ;
2) à partir de la fédéralisation j’exécuterai mes
missions sous l’autorité et le financement du
fédéral ;
3) au moment du démarrage du calltaking
neutre multidisciplinaire, je pourrai devenir,
après formation, calltaker neutre ou rester
dispatcher pour l’AMU ou l’incendie ;
4) en attendant les migrations, des programmes de formation seront poursuivis notamment au niveau du dispatching de l’AMU
afin d’augmenter mes compétences ;
d. quand je traiterai un appel AMU comme dispatcher, j’appliquerai les protocoles du SPF
Santé publique sous la direction fonctionnelle
d’un directeur médical adjoint, c'est-à-dire un
infirmier régulateur. Un directeur médical veillera à la qualité du dispatching de l’AMU ;
e. quand je traiterai un appel « incendie » comme
dispatcher, j’assurerai non seulement la transmission de l’intervention au service d’incendie,
mais aussi le suivi et le soutien opérationnel
de l’intervention, en appliquant le principe de
l’aide adequate la plus rapide, les protocoles
du SPF Intérieur et les décisions des zones de
secours.
d. je participerai au comité de direction du centre
112 et je rendrai compte de certains aspects
de mon boulot à l’agence 112.
Je suis dispatcher policier
a. je reste fonctionnaire de police sous l’autorité
de ma hiérarchie actuelle
b. j’exerce mes missions dans un cadre multidisciplinaire : le centre 112
Je suis infirmier régulateur
a. je reste sous contrat avec le SPF Santé publique et je poursuis mes missions telles que
prévues par arrêté royal, avec un accent tout
particulier pour le développement des compétences des préposés 100 ;
b. je participe activement à la réalisation des
migrations des centres 100
c. en fonction de mes ambitions et de mes aptitudes, je pourrai me porter candidat comme
directeur-adjoint du dispatching de l’aide médicale urgente.
Voila les informations que nous voulions
vous donner immédiatement après la
décision du Conseil des ministres.
Vous aurez certainement beaucoup de
questions à poser, faites-le à vos responsables hiérarchiques. S’il ne peut vous
répondre, Il transmettra.
Nous vous informerons au fur et à mesure
de l’avancement du dossier.
JÉRÔME GLORIE, DIRECTEUR GÉNÉRAL
Je suis responsable d’un service 100
a. je continue d’assumer mes missions actuelles
de direction du centre 100 jusqu’à la mise en
place de la réorganisation ;
b. à ce moment, mes missions vont changer : en
fonction de mes ambitions et de mes aptitudes, je pourrai me porter candidat comme directeur du dispatching de la sécurité civile ou
comme coordinateur du dispatching intégré ;
c. j’exercerai ces responsabilités dans une organisation fédérale tout en conservant mon statut
d’officier pompier ;
Date de publication : juillet 2009
Éditeur responsable :
Jérôme Glorie – Directeur général
26
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 3/2009
À l’étranger
La Défense Civile du Royaume
Hachémite de Jordanie
Un jeune pays à l’histoire mouvementée
La Jordanie est une magnifique porte sur l’Orient arabe,
ce qui malheureusement entrainera, pendant plus de 50 ans,
beaucoup de convoitises territoriales par les états voisins.
Les civilisations successives y ont laissé de splendides
vestiges de toutes natures (Romains, Iduméens, Nabatéens,
Byzantins et musulmans).
À l’origine sous mandat français, puis, créé par les Britanniques en 1921 sous mandat de
la Société des Nations (SDN),
l’émirat de Transjordanie acquiert son indépendance en
1946.
Le Roi Abdulhah II de Jordanie,
chef suprême de la défense civile.
Le royaume de Jordanie est
constitué en 1949 par la
réunion du royaume hachémite
de Transjordanie et de la Cisjordanie, qui faisait déjà partie
de l’État arabe prévu par le plan
de partage de la Palestine de
1947.
En 1952, le Roi Husayn accède
au pouvoir ce qui entraînera,
quatre ans plus tard, la démission du Britannique Glubb
Pacha du commandement de la
légion arabe. En effet, vu la
constitution d’un état stable et
autonome, la légion arabe
n’avait plus de raison d’être.
En 1967, la Jordanie est engagée, bien malgré elle, dans
la 3e guerre Israélo-arabe, au
cours de laquelle Israël occupe
Jérusalem-Est et la Cisjordanie.
Suite à cela, un pouvoir palestinien armé concurrence l’autorité royale du pays, ce qui provoquera de nombreux problèmes de gouvernance pour la
Couronne jordanienne.
Trois ans plus tard, en 1970, les
troupes royales interviennent
contre le pouvoir palestinien et
celui-ci sera expulsé vers le Liban
et la Syrie, tandis qu’en 1978,
suite aux accords de Camp
David entre Israël et l’Égypte, la
Jordanie se rapproche à nouveau
des Palestiniens.
Ce ne sera qu’en 1988, suite à
une rupture des liens légaux et
administratifs entre la Jordanie
et la Cisjordanie, prononcée par
le Roi Husayn, que le royaume
de Jordanie acquiert ses frontières actuelles en rétrocédant
intégralement les terres de Cisjordanie aux Palestiniens.
Malgré l’expansion de l’industrie et du tourisme à grande
échelle, la Jordanie continue de
vivre de l’aide internationale et
le niveau de vie y est peu élevé.
L’isolement du royaume hachémite, enclavé entre des pays en
continuels conflits, ne favorise
pas son développement économique, mais au contraire, les
conditions de vie se dégradent
de jour en jour.
Vue générale de la cour intérieure de l’État-major de la défense civile au centre d’Amman.
La population jordanienne se
partage entre Transjordaniens
et réfugiés palestiniens, essentiellement installés dans les
zones urbaines du Nord du
pays, tandis que les Bédouins,
en diminution constante, conti-
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 3/2009
27
À l’étranger
nuent de sillonner les déserts
de l’Est ainsi que le « Wadi
Rum » au Sud du pays.
Autopompe IVECO Magirus 4x4 Eurotrakker
avec citerne de 4 500 litres et pompe Magirus HPB.
Un treuil avant complète l’équipement.
Avec une identité culturelle et
religieuse pluraliste, le royaume
de Jordanie est ouvert sur le
monde, tout en conservant ses
brillantes traditions. Avec ses
5 millions et demi d’habitants,
dont déjà plus d’un million rien
que pour la capitale Amman, le
pays est gouverné par une monarchie parlementaire. L’actuel
Roi Abdullah II, fils du défunt roi
Husayn et de la ravissante reine
Nür, gouverne le pays avec
beaucoup de diplomatie et parvient à perpétuer les traditions
propres à un état arabe ouvert
sur le monde.
Une géographie
très contrastée
Camion groupe électrogène GEN-PRO de 50 kVA
sur châssis Toyota Dyna 250 4x2.
Ambulance 4x2 Mercedes-Benz 210 équipée
par la société allemande Binz.
Bulldozer Komatsu WA 250 de la section
catastrophe et logistique
(Caserne principale de la province d’Amman).
Majoritairement désertique, le
pays, surtout peuplé au Nord et
autour d’Amman, est bordé par
5 pays limitrophes (Syrie, Iraq,
Arabie Saoudite, Israël et la
Cisjordanie) et s’étend sur une
superficie de 88.778 km2.
La Jordanie est le point de jonction géologique entre les grandes plaques continentales. Elle
a pour frontière Ouest, la faille
du Grand Rift située sur la dépression du fleuve Jourdain et
prolongée par le Golf d’Aqaba
au sud du pays. Au centre du
pays se trouve le plateau montagneux transjordanien, prolongé à l’est par le désert (dont
le désert de Syrie) qui occupe
75 % de la surface totale du territoire. Au Sud, les reliefs rocheux du « Wadi Mousa », dont
se trouve le point culminant à
1 754 m le mont Djebel Ram,
puis du « Wadi Rum » qui annoncent l’arrivée vers la mer Rouge,
se partagent le reste du territoire.
Jouissant d’un climat très sec à
l’Est et au Sud, tempéré et plus
humide au Nord et à l’Ouest, la
Jordanie se divise en deux
zones ou le temps peut être très
frais, voire même très froid sur
les massifs et devient brûlant
dans les zones désertiques. Il
n’est d’ailleurs pas rare de voir
de la neige en hiver à Amman
ou sur les massifs montagneux.
Dans la vallée du Jourdain, plusieurs exploitations constituent,
pour un tiers des ressources nationales, les parties vitales du
pays, fournissant du blé, de
l’orge, des vins (raisin) et de
l’huile d’olive, tandis que les
peuples nomades de la partie
orientale du pays assurent les
élevages ovins et caprins
(chèvres).
Les ressources minières font
partie du second tiers de l’économie du pays. Principale industrie, l’extraction du phosphate trouve ses quartiers dans
le sud, en plein désert, le long
de la frontière avec l’Arabie
saoudite. La production de ces
mines est transportée pour être
transformée en produits semifinis et finis par l’unique ligne de
chemin de fer vers Amman et la
Syrie, tandis que l’autre partie
de la production est envoyée en
Asie, par bateau, via les installations portuaires d’Aqaba.
Le dernier tiers de l’économie
du pays est assuré par le tourisme. En effet, les sites majestueux tels que la cité troglodytes de Pétra, la ville Romaine
de Jarash, la mer morte et le
Mont Nébo (802 m) où l’on peut
distinguer Jérusalem au loin,
sont les points forts du tourisme
dans le pays.
Bien que traversée par de nombreux « Pipe-lines » la Jordanie
ne dispose pas de champs
d’extraction pétrolifère sur son
territoire. La seule raffinerie située au Nord d’Amman, permet
un approvisionnement pour le
pays, alors que les oléoducs assurent le transport du pétrole
brut de l’Arabie saoudite et de
l’Iraq vers les côtes syriennes.
La visite de la Jordanie est un
véritable bonheur, les habitants
et l’accueil y sont chaleureux à
28
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 3/2009
À l’étranger
souhait. Bien que très surveillé
par les forces de police omniprésentes, la Jordanie jouit d’un
véritable climat de sécurité. Le
touriste bénéficie d’un réel respect de la population et des autorités. Comme la Thaïlande, la
Jordanie peut également porter
le qualificatif de pays du sourire.
Camion pour les plongeurs sur châssis IVECO Eurocargo 4x4 équipé par les ateliers Magirus. Ce véhicule
transport un bateau de type Zodiac sur son toit. Une
grue de type Hiab permet la mise à l’eau du bateau.
La table y est variée et insolite.
Beaucoup de légumes et de
viandes (volaille, mouton mais
pas de porc), tandis que le vin et
la bière agrémentent chaque repas. C’est pourtant un pays
arabe, mais tous n’y sont pas
musulmans pour autant.
La Direction
Générale de la
Défense Civile
Camion de sauvetage déblaiement Man 4x2 10-183
construit par la firme EMPL.
Camion de secours lourd avec grue, type RW3
Mercedes-Benz 4x2 1234 réalisé par la firme
suédoise Bronto Saurus.
La défense civile du Royaume
Hachémite de Jordanie est organisée et régie selon la nouvelle loi n° 18 promulguée en
1999 par le gouvernement et signée par le Roi.
Son organisation tant opérationnelle, que logistique et financière relève intégralement
de la tutelle du Ministre de l’intérieur, de la fonction publique,
des municipalités, de la ruralité
et de l’environnement jordanien.
Elle est structurée de façon nationale avec un seul commandement et une seule ligne de
conduite valable pour toutes les
entités réparties sur le territoire
du pays. Il faut également noter,
que le Roi Abdullah II est le chef
de corps de la défense civile, au
même titre qu’il est le chef de
l’armée jordanienne.
Tout le personnel administratif,
opérationnel et logistique qui
compose l’effectif de la défense
civile est professionnel et dispose d’un statut d’agent de
l’état.
Camion d’éclairage Mercedes Sprinter 317 D 4x4 /
Bronto-Saurus équipé de 8 projecteurs de
500 Watt chacun.
Son fonctionnement est très
comparable à une structure militaire avec hiérarchie pyramidale.
Les missions
Les missions principales de la
défense civile font partie d’une
charte conclue entre le Roi jordanien et le ministre de l’intérieur, celles-ci sont donc les suivantes :
• Organiser et conduire toutes
les opérations de lutte contre
le feu, de sauvetage et de secours sanitaires ;
• Préparer et informer la population en matière de protection
civile ;
• Fournir les bâtiments et l’équipement nécessaire aux différentes entités et groupement
d’intervention opérationnels ;
• Mener toutes les études en
matières d’analyse de risques
sur le territoire ;
• Préparer
les
systèmes
d’alarme contre les raids aériens et les catastrophes et
s’assurer de leur bon fonctionnement ;
• S’assurer de la disponibilité et
du ravitaillement des abris à
tout moment ;
• Repérer les explosifs, baliser
les terrains minés en vue de
les désamorcer ;
• Contribuer à repérer les fuites
chimiques ou radioactives ;
• Approuver et attribuer les permis de construction aux stations de distribution et de
stockage d’hydrocarbures selon les normes de sécurité ;
• Définir les mesures de prévention, de protection et les
règles de sécurité ainsi que
l’attribution des permis en vue
de la manipulation et le stockage d’explosifs, des feux
d’artifice, des produits chimiques et des matières dangereuses ;
• Étudier et approuver la construction des bâtiments à plusieurs étages à usage commercial, industriel ou touristique selon toutes les normes
en vigueur ;
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 3/2009
29
À l’étranger
Caserne de Al Faya dans la province de Amman.
• Assurer le contrôle continu de
l’application des règles de sécurité édictées pour les bâtiments ;
• Assurer un contrôle continu
pour vérifier le bon fonctionnement des systèmes
d’alarme et d’extinction dans
les établissements commerciaux, touristiques et l’industrie ;
• Représenter le Royaume lors
de conférences internationales relatives à la protection
civile / défense civile ;
• Former et équiper les groupes
de volontaires destinés à la
réserve opérationnelle ;
• Entreprendre toute autre mission confiée par le Ministre de
l’intérieur et de la fonction publique.
Les sections
Les différentes tenues portées par les agents de
la défense civile jordanienne. Veste en Nomex III,
casque Dräger/Gallet F1 ou type britannique
« Cromwell ».
La défense civile jordanienne
est, suivant son organigramme
et ses besoins, composée de
différentes sections spécialisées en fonction des risques
rencontrés sur le territoire du
pays.
Celles-ci sont au nombre de
sept et sont les suivantes :
• Opération, personnel et répression (gestion des interventions, des plans d’urgence, des analyses de
risques, du personnel, de
l’éthique et de la discipline) ;
• Recrutement et formation (organisation des concours de
sélection et de la formation
continue du personnel opérationnel) ;
• Appui technique et logistique
(traite de toutes les matières
relevant du matériel et des bâtiments de la défense civile –
achats, constructions et entretiens) ;
• Catastrophes (traite de la gestion complète lors de catastrophes, raids aériens, abris et
déminage) ;
• Planning, exécution et budget ;
• Prévention, normalisation, réglementation et contrôle ;
• Investigation (traite de toutes
les matières judiciaires liées à
l’investigation lors d’incendie,
d’accidents, de pollution,
d’explosion, etc..) ;
La formation
La direction générale de la défense civile organise tout au
long de l’année différentes formations pour le maintien et le
développement des compétences de son personnel opérationnel.
Ces formations ont lieu dans un
centre spécialisé situé au nord
de la capitale (quartier de
Tabarbür) et portent principalement sur les 7 modules suivants :
• Communication ;
• Lutte contre l’incendie ;
• Sauvetage catastrophe ;
• Secours sanitaire et réanimation (ambulance) ;
• Remise en condition physique ;
• Prévention ;
• Cursus préalables aux examens de promotion.
30
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 3/2009
À l’étranger
Auto-échelle 4x2
Magirus-Deutz
170 D de
30 mètres
(Réserve
nationale à
Amman).
Autopompe
BULL mixte
élévateur IVECO
Eurotrakker
380C11 6x6
Magirus avec
citerne de
5 000 litres, le
bras élévateur
est de 18 mètres,
(Caserne de
Aqaba).
Camion élévateur
Mercedes Benz
1820 4x2 Bronto
Skylift F24HDT
de 24 mètres
(Caserne de
Wadi Mousa).
Crash-tender
Chubb Protector
6x6 avec citerne
de 9 000 litres
(Aéroport
Queen Alya).
Les formations liées aux explosifs et au déminage sont organisées par la section formation
des fonctionnaires civils de l’armée jordanienne.
Chaque membre des équipes
opérationnelles réparties sur
tout le territoire du pays, reçoit,
outre les formations continues
réalisées lors des journées de
garde en caserne, un minimum
de sept jours ouvrables de formation par an. Ces formations
et/ou recyclages annuels sont
obligatoires et sont organisés
selon un programme continu
pour chaque module. Les sept
jours de formation sont souvent, pour des raisons d’organisation, effectués en une ou
deux cessions de plusieurs
jours par an.
La structure sur le terrain
L’état-major de la défense civile
se situe au centre d’Amman, sur
le boulevard « Queen NÜR »
dans le quartier Al‘Abdali. Cet
énorme complexe de bâtiments, qui se présente sous
forme d’une caserne avec une
très vaste cour intérieure, abrite
tous les services de la direction
générale ainsi que la direction
de toutes les sections organiques de la défense civile.
La section logistique ainsi que
la réserve des véhicules pour
tout le pays sont également
abritées dans ce complexe. En
effet, une très grande quantité
de véhicules lourds d’intervention, ne laisse pas beaucoup de
place à la section opérationnelle
également abritée dans cette
caserne et assurant les secours
pour une bonne partie du centre
et du sud de la capitale.
La section catastrophe, trouve
également ses quartiers à l’étatmajor. Des locaux sous haute
surveillance sont dévolus pour y
entreposer tout le matériel lourd
NBC, de déminage et de commandement destinés à intervenir sur tout le territoire du pays.
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 3/2009
31
À l’étranger
Ce camion est un
composant de
l’unité NBC de la
défense civile.
Sur châssis
Mercedes-Benz
2631 6x6 de
la section
nationale pour
les catastrophes.
Ce véhicule
transporte une
unité de
décontamination
et de purification
de l’eau.
Camion
dépanneur 6x4
Steyr 32 S 32
équipé par
la firme
autrichienne
EMPL (Caserne
principale de la
province
d’Amman).
Camion-citerne
de 10 000 litres
MAN 6x4 33.373.
La citerne est
une construction
locale (Caserne
principale de la
province
d’Amman).
Ces engins spécialisés sont très
particuliers d’ailleurs et sont les
seuls de la défense civile à être
en livrée de camouflage, (couleur sable, désert oblige).
Le royaume compte 12 provinces, avec dans chaque cheflieu une caserne principale de la
défense civile. Ces casernes en
question sont souvent très
vastes et abritent une représentation de toutes les sections organiques de la défense civile
ainsi que tous les engins spéciaux pour la province.
On y trouve dès lors, des espaces de bureau pour le commandement et les agents administratifs de chaque section,
des salles de réunion et/ou de
conférence, toutes les réserves
de petit matériel, des ateliers
prévus pour les petites réparations et les entretiens, les locaux de vie des agents opérationnels (dortoirs, salle de
prière, salle à manger, cuisines,
salle de repos, douches, etc.),
un centre provincial d’appel
d’urgence (souvent un bureau
avec deux téléphones et une radio), de nombreux garages,
ainsi qu’un équipement lourd
destiné à intervenir en renfort ou
en support sur tout le territoire
de la province, avec au minimum :
• Une autopompe de grande
capacité, (minimum 6 000
litres par min) ;
• Deux camions citernes de
grande capacité (minimum
10 000 litres) ;
Camion Nissan
Diesel UD 8x4
avec grue
TADANO TL-300
de 30 tonnes
(Caserne
principale de la
province de
Maan).
• Une auto-échelle ou un autoélévateur ;
• Un camion dépanneur lourd
pour voitures et camions ;
• Un camion de secours lourd
avec grue ;
• Un camion-grue de 20 tonnes
au minimum ;
• Un bulldozer ;
• Un camion groupe électrogène du 50 kva ;
32
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 3/2009
À l’étranger
• Un camion de sauvetage et
déblaiement avec étançonnage ;
• Un camion pour les équipes spécialisées (plongeurs,
grimp, etc.) si nécessaire ;
• Une camionnette d’éclairage ;
• Un camion ou une camionnette PC mobile pour le commandement local ;
• Plusieurs ambulances 4x2 ou
4x4 de réserve ;
• Plusieurs camions benne pour
le transport divers ;
• Plusieurs voitures pick-up 4x4
pour la logistique et le transport des officiers et du personnel ;
• Un minibus ou autocar selon
les cas.
Chaque province est également
divisée en plusieurs secteurs
d’intervention. Ces secteurs
sont définis selon l’analyse des
risques (si elle existe) et/ou selon le nombre d’habitants. Pour
chacun de ces secteurs (plus de
150), une caserne y est établie
afin d’assurer les premiers secours. Celles-ci sont alarmées
via le centre provincial d’appel
d’urgence situé dans chaque
caserne principale. Attention,
dans certaines provinces, ces
centres d’appels sont parfois
jumelés avec ceux de la police
et ne se trouvent pas à la caserne de la défense civile.
Chaque caserne en service
dans les secteurs d’intervention, ne se situe jamais dans les
centres villes. En effet, vous
rencontrerez ces casernes le
long des routes principales,
souvent en plein désert. Mais
dans un souci de centralité visà-vis du secteur et d’un temps
d’intervention le plus court possible, la direction générale de la
défense civile a opté pour cette
solution. De plus, les centres urbains des villes sont souvent
très denses avec une circulation
toujours chaotique, de sorte
qu’il est plus facile d’entrer
dans les villes que d’en sortir.
Opérationnellement, cela repré-
sente un sérieux gain de temps,
surtout pour les nombreuses
missions ambulance.
Toutes ces casernes sont relativement petites et abritent un
minimum de locaux de vie
constitués d’un petit dortoir (10
lits superposés), une cuisine,
deux douches, une petite salle
de vie avec la radio et/ou le téléphone et un bureau pour l’officier. Dans le fond du ou des garages, une petite réserve de
matériel, tels que quelques
coupes de tuyaux, un bidon de
mousse, et un jerrycan de diesel
y sont entreposés.
Tous professionnels, les agents
de la défense civile sont organisés en deux équipes et sont de
garde 48, 72, 96 ou 120 heures
d’affilées selon les provinces ou
les secteurs, avec un temps de
repos équivalent au temps de
garde presté. Beaucoup de ces
agents préfèrent d’ailleurs prester de longues périodes en une
fois, car beaucoup n’habitent
pas dans les environs des casernes, mais souvent à 100, 200
ou 300 kilomètres. De la sorte,
ils peuvent alors profiter de plusieurs jours d’affilée dans leur
famille sans devoir multiplier les
longs et fatigants voyages en
transports en commun. (Attention, tous les agents de l’état
jordanien bénéficient de la gratuité totale de tous les services publics, eau, électricité,
bus, soins médicaux, etc. par
contre, l’unique ligne de chemin
de fer ne transporte pas de passagers, mais uniquement des
marchandises).
Toujours de garde en équipe
de minimum 6 à 8 agents,
en vue d’armer simultanément :
une autopompe (1 ou 2 hommes
+ 1 chauffeur), une ambulance
(2 hommes), et un véhicule de
désincarcération (2 hommes),
ce personnel est toujours encadré par un officier présent en
journée à la caserne. Cet officier
est responsable des interventions, mais aussi de la gestion
de tout le personnel, du matériel
et du casernement.
Selon les cas, certaines casernes disposent, en plus des
trois véhicules de base, d’un
élévateur et/ou d’un camion-citerne. Alors là, l’effectif total par
jour obligatoirement prévu sera
de 8 à 10 agents.
Dans quelques casernes également, (mais c’est assez rare), un
ou deux véhicules de réserve
peuvent y être entreposés, ceci
afin de décharger les parkings
des casernes principales dans
les chefs lieux de provinces.
Les interventions, sont régulières, surtout pour l’ambulance. Il n’est pas rare de constater que pour chaque caserne,
5 à 7 missions ambulance sont
à comptabiliser par 24 heures,
tandis qu’une, deux ou trois
missions pour incendie ou pour
accident de la circulation complètent les statistiques journalières.
Les feux les plus courants
sont domestiques, chez les habitants, puis dans l’industrie,
mais vu le paysage désertique,
l’absence de feux de broussailles ou de forêts parait une
évidence. Par contre, les accidents de la circulation sont
fréquents et trop souvent mortels. Comme dans beaucoup
de pays méditerranéens et du
moyen orient, les conducteurs
sont très peu disciplinés, conduire mal semble être un véritable sport dans ces pays, souvent malheureusement au détriment de la vie des conducteurs,
des passagers et plus grave encore des piétons. (Vous avez dit
feu rouge au carrefour, quel feu
rouge ?).
Un matériel d’intervention
moderne et spécial
La défense civile jordanienne
totalise un charroi de plus de
1 800 véhicules de tous types.
Selon les types d’engins ou de
leurs utilisations dans le parc
34
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 3/2009
À l’étranger
Autopompe TLF 28/40-5 sur châssis Mercedes-Benz LAF
1113 4x4 Ziegler avec citerne de 4 000 litres et pompe de
2 800 l/min. (Caserne principale de la province de Karak).
TLF 24/50 Mercedes-Benz 4X4 Ziegler avec citerne de
5 000 litres et pompe de 2 400 l/min (Caserne de Madaba).
Camion-citerne Man 6x4 32-281 de 12 000 litres
(Aéroport de Queen Alya).
Ambulance Mercedes-Benz Sprinter 317 4x2 équipée
par la société C. Miesen.
Camion-citerne 4x2 de 9 000 litres sur châssis Nissan
Diesel de type KY des pompiers du port d’Aqaba.
Camion avec installation à poudre AJAX (Pays-Bas)
BC de 750 kg sur châssis Magirus Deutz 130-16 4x2
des pompiers du port d’Aqaba.
Autopompe Mercedes-Benz Ecoliner 1124 4x4 Sides
(Caserne de Al Faya).
Jeep Toyota 4x4 pick-up Hilux équipé par les ateliers
centraux de la défense civile pour la désincarcération
(Caserne de Al Faya).
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 3/2009
35
À l’étranger
Ambulance 4x4 Nissan Patrol Binz
(Caserne de Wadi Mousa / Pétra).
Camion PMA sur châssis Steyr 10 S 18 4x4 de la section
nationale pour les catastrophes. Ce véhicule a également
été construit par la firme autrichienne EMPL.
Ambulance VW transporter de type 3 (Réserve nationale).
Camion dépanneur Toyota 1981
(Caserne principale de la province Karak).
Camion-citerne de 10 000 litres sur châssis Nissan Diesel
L5 Turbo 250 UD CW 450 6x4.
Camion dépanneur 6x4 Man 33-373 équipé par la firme allemande EMPL (Caserne principale de la province de Maan).
Autopompe International 4x4 de série S avec
équipement E-One et pompe de 1 000 gallons par minute
(Aéroport d’Aqaba).
Crash-tender Simon Protector 6x6 avec citerne
de 9 000 litres (Aéroport d’Aqaba).
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 3/2009
36
À l’étranger
Autopompe à
mousse
Mitsubishi /
Volcan avec
citerne de
4 500 litres et
pompe de
4 800 l/min des
pompiers de la
raffinerie de
pétrole d’Amman.
des véhicules, ceux-ci ont un
code de couleur bien établi, à
savoir :
• les
engins
de
couleur
blanche : ambulances, véhicules de désincarcération et
véhicules logistiques, PMA ;
• les véhicules de couleur rouge
pour la lutte contre l’incendie,
le secours et le sauvetage ;
• le jaune pour les véhicules
techniques, d’éclairage, les
grues et dépanneuses ;
Camion de
secours lourd
4x4 Ford F-700
(Aéroport de
Queen Alya).
RIV Chevrolet
Pick-up
4x4 Simon
(Aéroport de
Queen Alya).
Autopompe
BULL lourde à
mousse IVECO
Eurotrakker 380
C 11 Magirus
avec citerne de
8 000 litres et
pompe de
4 500 l/min
des pompiers
de la Jordan
Phosphate
Mines & Co.
• les véhicules camouflés de
couleur sable pour le déminage, NBC et le commandement.
Le charroi de la défense civile
comptait principalement dans
les années 50 et 60 uniquement
des châssis de véhicules américains. Dodge, Chevrolet, et
International ont fait la part belle
de l’équipement de secours jordanien. Mais depuis les années
70, les grandes marques européennes ont été choisies pour
uniformiser le charroi.
L’autopompe Mercedes-Benz /
Ziegler TLF 28-40/5 sur châssis
LAF 1113 B/36 4x4 a été certainement l’engin fourni en plus
grand nombre. Ce type de véhicule avec une citerne de 4 000
litres et une pompe Ziegler FP
28/8-1H est encore aujourd’hui
l’engin le plus répandu dans les
casernes de tout le pays. La
plupart de ceux-ci sont en parfait état, et existent en version
simple ou double cabines.
Tous les véhicules de transport
à ridelles ainsi que certains camions de sauvetage déblaiement sont également sur châssis Mercedes 1113 en version
4x4 ou 4x2 et toujours en service.
Quelques engins Magirus-Deutz
ont équipé certaines casernes
principales avec des camions
de secours de type RW3 et
des auto-échelles 170-D de 30
mètres. Tous ces véhicules existent encore, mais sont en réserve.
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 3/2009
37
À l’étranger
Man, Steyr et Iveco sont les
châssis qui se partagent actuellement tous les nouveaux marchés de véhicules, bien que
quelques véhicules Nissan
Diesel et Mitsubishi ont également été acquis via le marché
japonais.
Tous les grands constructeurs
et équipementiers européens
sont également présents en
Jordanie. Rosenbauer, Ziegler,
Mezzi Speciali (Magirus Italie) et
Bronto se partagent l’équipement des autopompes, des
auto-élévateurs, des véhicules
d’éclairage, des véhicules spéciaux, tandis que toutes les citernes et véhicules de désincarcération sont équipés par les
ateliers centraux de l’état-major
de la défense civile.
Dernièrement, la firme française
Sides a procédé à la fourniture
de 30 autopompes rurales sur
châssis Mercedes Ecoliner 4x4
et 4x2. Ces engins, essentiellement destinés à équiper les petites casernes doivent petit à
petit remplacer les autopompes
1113 Mercedes Ziegler en bout
de vie.
En ce qui concerne les ambulances, c’est Mercedes qui est
majoritaire, avec un équipement
allemand Binz. Des modèles de
série 300 - 305 D, puis Sprinter
314 - 316 4x2 et 4x4 équipent
toutes les casernes, tandis que
Caserne de Al Mazar dans la province de Karak.
pour certains secteurs (le site
archéologique de Pétra par
exemple), des ambulances sur
châssis jeep 4x4 Nissan ou
Mercedes complètent l’équipement. Les casernes principales disposent également d’un
camion catastrophe médical
(PMA) 4x4 sur châssis Steyr.
Les pompiers d’aviation
et privés
La Jordanie compte plus d’une
dizaine d’aérodromes répartis
sur le territoire du pays. Ces aérodromes sont des lieux stratégiques et se situent souvent au
bord des routes nationales qui
traversent le désert, ce dans le
but de permettre un déploiement militaire relativement facile. Aucun de ceux-ci ne dispose d’un service d’incendie,
puisqu’en temps de paix, seuls
quelques monomoteurs y font
mouvement.
Par contre, les aéroports internationaux d’Aqaba et « Queen
Alya » au sud d’Amman, ainsi
que l’aéroport régional « Al
Matar » d’Amman disposent
tous d’un corps de pompiers
professionnels.
Sous la tutelle de la direction
des transports (section aérienne) du Ministère du même
nom, ces pompiers sont de
garde 24 heures sur 24 tout au
long de l’année. Fonctionnant
en 3 équipes de 8 heures, ces
pompiers se partagent les
gardes à raison d’une semaine
le matin, une semaine le soir,
une semaine la nuit et une semaine de repos.
Tous ces aéroports sont équipés des mêmes types d’engins,
en nombre suffisant pour répondre aux catégories 7 et 9
définies par l’OACI.
Des camions crash-tenders
Chubb Protector 6x6 (3 ou 4 par
aéroport selon le cas), des RIV
Chevrolet/Simon 4x4 (1 par
aéroport), plusieurs camions
citernes MAN (2 ou 3 par aéroport), des autopompes International ou Mercedes (1 ou 2
par aéroport), des camions de
secours lourd 4x4 Bedford et
Ford (1 par aéroport), des ambulances Dodge ou Mercedes
(2 par aéroport), sont les engins
principaux destinés à assurer
toutes les interventions en cas
d’accident sur les aéroports et
dans un rayon de deux kilomètres autour de ceux-ci.
L’industrie lourde est très peu
présente en Jordanie. Seule la
raffinerie de pétrole située au
nord d’Amman dispose d’un
service d’incendie (3 véhicules
et 16 pompiers volontaires) et
deux usines d’extraction de
phosphate au sud du pays.
Vu que les activités d’extraction
peuvent provoquer des effondrements et des explosions,
une équipe permanente de
pompiers est présente jour et
nuit lors des phases de production et de chargement des trains
de marchandises. Équipé de
trois engins de lutte contre l’incendie Mercedes et IVECO,
d’un camion étançonnage, ainsi
que de deux ambulances, ce
service de secours doit malheureusement répondre beaucoup
trop souvent pour des accidents de tous types en zone de
production souterraine.
Bien que les règles de sécurité
soient relativement strictes, cer-
38
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 3/2009
À l’étranger
taines procédures très ou trop
lourdes ne sont pas toujours
scrupuleusement suivies. Une
remise en question des normes
et des règles de sécurité n’est
pas non plus suffisamment fréquente, ce qui entraîne une banalisation des gestes et dès lors
une multiplication des accidents.
Les installations portuaires
d’Aqaba disposent également
d’un service d’incendie administré par la direction générale des
transports (section maritime) du
Ministère du même nom. Fort
de 80 hommes, tous professionnels et équipés de 12 engins
tels que autopompes à mousse,
camions poudre, auto-échelle,
camions citernes, ambulances,
camions plongeurs, etc. Ceux-ci
assurent la sécurité à l’intérieur
de l’enceinte du port ainsi que
sur les navires qui sont à quai.
Conclusion
Bien que relativement limitée
économiquement, la Jordanie
est un pays sûr disposant d’une
organisation de défense civile
très développée. Manifestement, la protection des biens,
de la population et des quelques
sites industriels est considérée
sérieusement. Aucune place au
niveau sécurité n’est laissée au
hasard et chaque année, le gouvernement fait des efforts importants pour développer l’outil
de défense civile dont ils disposent.
TEXTE ET PHOTOS :
SERGE AMORES Y
MARTINEZ AMORÉ
Remerciements
M. le Général Hasan Al-Bakheet, Directeur général de la défense civile ;
M. le Colonel Omar Al-Tarawneh, Directeur de la zone sud (province de Maan) ;
M. le Major Akram Al-Tarawneh, Directeur de la section catastrophe à Amman ;
M. le Major Mohad Abed Awadedh, Directeur de la section appui technique et logistique à Amman ;
M. le Capitaine Munther Mohd Salem, Officier de la caserne de Wadi Mousa (Site archéologique de Pétra) ;
M. le Capitaine Abed Al-Karak, Officier des pompiers de l’aéroport international Queen Alya ;
M. l’Ingénieur Talat Y. Zureikat, Directeur des pompiers de la Jordan Phosphate Mines & Co ;
M. l’ingénieur Zakar S. Al-Moumen, Directeur des pompiers du port d’Aqaba.
Miscellanées
Naissances
Info du SPF Travail
Nous sommes heureux de vous annoncer la naissance,
le 8 juillet 2009, de Laura, fille du sapeur professionnel
Fabian DE PLAEN du service d’incendie de Wavre.
Nous vous informons par la présente que la
Division du contrôle des risques chimiques
organisera le 26 novembre 2009 son 11e
symposium « Prévention des accidents majeurs »
et ce à Charleroi Expo. Une partie importante du
programme sera consacrée au « Business
Continuity Planning ». Plus de détails et les
formalités d'inscription suivront prochainement.
Le service d’incendie de Wavre annonce également la
naissance de Gabrielle, Juliette et Charline, filles de Monsieur
Thomas DEGAND, sapeur pompier volontaire dans ce service.
Nouvelles recrues
Liste des nouvelles recrues entrées en fonction ce
1er septembre au service d’incendie de Charleroi :
Jean Audry – Georges Blaise – Jérôme Bogaert – André
Bougart – Olivier Collet – Mathias Dandoy – Axel Dejean –
Christophe Joris – Geoffrey Mayor – Romain Berti –
Jean-Philippe Chapelle – Thibaut Collart – Frédéric Debroek –
Rémy Decock – Johan Gobert – Ludovic Godaux –
Kevin Goessens – Cédric Goffin – David Jonet –
Christophe Labilloy – Yves Lepage – Benoît Lequeux –
Jérôme Michaux – Frédéric Pazdziorko – David Petitjean –
Fabien Renquet – Johan Streels – Colin Van Lierop
Division du contrôle des risques chimiques du
SPF Emploi, travail et Concertation Sociale –
Rue E. Blerot, 1 – 1070 Bruxelles –
e-mail : [email protected] –
www.emploi.belgique.be/drc.aspx
Décès
Nous avons la tristesse de vous faire part
du décès du :
Lieutenant au service d’incendie de Soignies,
Jacques JENNEBAUFFE
(pompier professionnel au Shape)
40
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 3/2009
Le Sapeur-Pompier en balade
Le sapeur-pompier en balade à Enghien
Enghien, situé dans le Hainaut occidental, constitue avec les communes
de « Marcq » et « Petit-Enghien » l’entité. La superficie de cette entité est de
4 002 ha, et la population y est chaque année grandissante.
Il y a bien longtemps qu’Enghien
a acquis son statut de ville. Elle
a toutefois gardé, en grande
partie, son caractère de cité médiévale. Son passé, très riche
au moyen âge, lui a permis de
continuer à se développer à
travers les siècles jusqu’à nos
jours.
La ville ne manquant pas d’attrait et grâce aux commerces
nombreux et variés, les nouveaux habitants sont en augmentation constante, venant
s’installer dans les zones très
aérées nouvellement construites, que l’on pourrait qualifier de « campagne dans la
ville », bénéficiant ainsi d’une
quiétude et douceur d’y vivre,
exceptionnelle aux portes de
Bruxelles. De plus, la ville est
très attentive à la protection de
l’environnement.
Ces nouveaux habitants y trouvent de nombreux avantages.
Bien que la ville puisse paraître
paisible, de nombreuses animations y sont organisées. Un
centre
nautique
« NAUTISPORT » installé à l’extrémité
sud de la ville dans le parc du
château, à proximité de l’autoroute, est très fréquenté non
seulement par les habitants des
environs mais aussi et surtout
de zones très éloignées. Ce lieu
immense abrite des salles multisports dans lesquelles plusieurs disciplines sportives sont
pratiquées. Les Cadets sapeurs-pompiers y vont aussi régulièrement lors des séances
de natation prévues dans le
programme d’instruction.
Un immense parc, une merveille
de 182 ha, classé « Patrimoine
Majeur de Wallonie » ancien domaine de la famille d’Arenberg
et du château Empain, de style
Louis XVI, accueille à la fois
des animations régulières et
présente plusieurs circuits de
belles promenades (Circuit Parc,
Nature ou Jardin). Le circuit
« Jardin » vous fait découvrir la
roseraie, le jardin des fleurs et
le conservatoire européen du
dahlia.
Annuellement, des promenades
découvertes, en Montgolfières,
sont organisées au départ du
Parc d’Enghien. Circuit aléatoire
en fonction de la direction des
vents. Une expérience exceptionnelle à vivre au moins une
fois dans sa vie. D’autre part, la
Foire annuelle de jardin (Fleurs
et plantes) y fut organisée cette
année du 3 au 5 avril 2009.
D’autres visites et découvertes
intéressantes sont proposées à
Enghien et environs : Château
et parc d’Enghien (découverte
par audio guidage), pont de la
Dodane, certaines ruelles dans
la ville, bordés de bâtiments du
XVIe et XVIIIe siècles. Sur la
Grand-Place, l’Église SaintNicolas se visite. Elle détient un
magnifique retable anversois du
XVe siècle, triptyque religieux
en bois noble caractéristique de
la culture flamande présenté
dans la chapelle Notre-Dame
de Messines. Bien que l’église
a subi quelques incendies, elle
fut à chaque fois reconstruite
et présente le corps majestueux
de sa tour de style gothique
brabançon qui fait résonner régulièrement son carillon, l’un
des plus anciens de Belgique,
qui ne compte pas moins de 51
cloches, dont la plus ancienne
date de 1566. Demeure du
XIIe siècle, la légendaire Maison
Jonathas, autrefois donjon roman, accueille aujourd’hui le
Musée de la Tapisserie qui rassemble plusieurs œuvres du
XVIe siècle. Enfin, le Couvent
des Capucins, édifice de 1615,
cache les trésors de la famille
d’Arenberg et le mausolée de
Guillaume de Croy. Musée des
œuvres d’Art du C.P.A.S. PetitEnghien : Église St-Sauveur,
Ferme Langhendries, Château
ferme de Warelles. Marcq :
Église St-Martin, vieux cimetière, chapelle Notre-Dame au
beurre. Moulin à eau sur la
Marcq. Église du Couvent des
Capucins.
Un bâtiment imposant retient
également l’attention, celui du
collège St-Augustin, situé, à la
fois, sur la chaussée d’Ath et en
bordure du parc du château.
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 3/2009
41
Le Sapeur-Pompier en balade
Côté pratique, Enghien dispose
d’une gare et l’autoroute A8E429 (Hal-Tournai et inversement) passant à proximité. De
plus Enghien n’est situé qu’à
trente km de Bruxelles.
Tout comme la ville d’Enghien
(services bilingues), son service
d’incendie et son personnel
(également bilingue) offrent au
regard de tous une vision enthousiasmante d’un ensemble
tourné vers l’avenir.
Réputé pour la qualité de l’enseignement. Une renommée qui
dépasse les frontières car un
certain nombre d’étudiants
français fréquente cet établissement. Chaque année plus de
1 500 élèves y sont inscrits.
Pour les mélomanes les « Rencontres Musicales d’Enghien »
ont lieu la 2e quinzaine d’août.
Il faut aussi compter sur plus
de 120 associations culturelles,
folkloriques, patriotiques, artisanales, économiques, sportives, écologiques, historiques,
… qui font vivre l’entité au quotidien !
La gastronomie est aussi présente à Enghien. Et pour les
amateurs de bière (à savourer
avec modération), la double
d’Enghien (brune ou blonde) est
étonnante par son goût prononcé de caramel (cette bière
est brassée avec du malt caramélisé) qui adoucit sa teneur en
alcool à 8°. La « Blonde », elle,
est moins forte (7,5°), et à
l’image de son arôme, son goût
est un orchestre amer bien dirigé avec doigté mais sans sévérité, présentant des rondeurs
là où elles sont nécessaires en
milieu et en fond de bouche.
La Ville d’Enghien, reconnue
comme ville d’art et d’histoire,
accueille en son sein une asbl
active dans le domaine des produits du terroir et de l’artisanat
en général. Sous l’impulsion de
l’Agence de Développement
Local, de nombreux partenaires
actifs dans des domaines aussi
variés que la production de
bière, miel, chocolat, pain, travail du bois, dentelle, cannage,
arts floraux,... se sont fédérés
autour d’une bannière commune « Terroir et Artisanat
d’Enghien ».
Pour les amateurs de promenades à vélo, il existe un circuit,
utilisé par « Le beau vélo de
RAVel » en 2007.
Le S.R.I. de catégorie Z, sous
la conduite de son Officier chef
de service, compétent, sympathique et d’une extrême gentillesse, a propagé, comme une
maladie contagieuse, cette jovialité à l’ensemble de son personnel. Lors de journées portes
ouvertes ou lors d’une visite
vous êtes accueillis avec le
sourire et une boisson de bienvenue vous est offerte. Chaque
samedi, il est possible de voir
le personnel s’occuper des
Cadets minimes (12 à 14 ans) et
Juniors (15 à 18 ans) pour former ces jeunes au futur métier
de sapeur-pompier. Ce qui fait
de ce corps un modèle à suivre.
Cette année encore, comme
chaque année, la démonstration des Cadets (futurs sapeurspompiers) a eu lieu dans le
parc du château à côté des
installations sportives « NAUTISPORT ». Les exercices de désincarcérations et interventions
sur feux gigantesques ont rencontré un énorme succès.
Chaque année aussi, des collègues bruxellois participent
également à cette manifestation
avec véhicules, personnel et
matériel dont des collègues artificiers qui animent de manière
spectaculaire la mise à feu de
maquettes grandioses simulant
des incendies de bâtiments, de
réservoirs d’essence lors de la
campagne de Tobrouk ou d’un
porte avion. L’on se croirait
dans l’enceinte de plateaux de
cinéma avec des décors qui
font vrais !
42
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 3/2009
Le Sapeur-Pompier en balade
correspond à 1 445 sorties sur
l’année.
Si la qualité des services rendus
à la population a augmenté de
manière significative, le nombre
de sapeurs-pompiers volontaires a diminué proportionnellement. En 2007, le service d’incendie d’Enghien par rapport à
l’année 2000 comptabilisait un
déficit de 18 pompiers sur un
total actuel de 47 fonctionnant
en trois équipes.
Parallèlement, le nombre d’ambulanciers a également diminué
de manière inquiétante. Seuls
22 ambulanciers, disposant du
brevet, peuvent répondre à l’appel, ce qui est nettement insuffisant pour assurer deux départs
simultanés en tout temps.
Pour remonter dans le temps et
comprendre l’évolution de la
ville et de la création du service
d’incendie, l’on peut se référer
au récit d’un passionné d’histoire. Il est impossible de reprendre l’entièreté de son
œuvre dans ces pages, seuls
quelques éléments en sont extraits. Celui-ci relève, notamment, un incident anecdotique,
qui détruisit le clocher de
l’église la nuit du premier janvier
1668. C’est donc la nuit de l’an
nouveau que les veilleurs de
nuit, installés dans le clocher de
l’église, surveillant les débuts
d’incendie, y mirent le feu accidentellement en renversant le
brasero.
Tout au long de l’histoire jusqu’à
nos jours, la ville connut encore
bien d’autres tourments.
La naissance du S.R.I. et de
Secours d’Enghien remonte à
bien longtemps. Celui-ci, situé
aux confins du Hainaut occidental, à la limite de la région
flamande (au coin de la rue),
dépendait pour les interventions de secours de 4 centres 100/112 (Bruxelles, Gand,
Louvain et Mons). Il est actuellement englobé dans la zone
d’intervention du « Centre », qui
comprend cinq services d’in-
cendie dont : Binche, Braine-leComte, Enghien, La Louvière et
Soignies.
Le S.R.I. d’Enghien assure également les missions de secours sur les territoires (régions
flamande et wallonne) de PetitEnghien, Marcq, Hoves, Hellebecq, Biévène (Bever), Akrenbos, Herne, Saint-Pierre-Capelle
(Sint-Pieters-Kapelle) et Herfelingen.
Pour ce faire il dispose d’un
charroi pouvant faire face, momentanément, aux interventions en croissance, chaque année, plus importante. En se
référant à une activité basée sur
10 années, l’on constate une
hausse globale de 45 % ce qui
Ainsi, l’augmentation constante
des interventions, liée en partie
à l’augmentation des populations mais aussi en raison de la
réforme des services d’incendie
et donc de la multiplicité des
missions de secours effectuées
dans d’autres zones, permet
de constater une plus grande
efficacité pour cette dernière,
en terme de rapidité et de
moyens engagés, seuls les services d’incendie restent souvent en sous-effectifs qui n’ont
pas suivi le rythme des chiffres
à la hausse. L’actuelle réforme
de la sécurité civile fait souffler
un vent d’espoir sur ce corps
très engagé.
J-JACQUES URBAIN

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