EXPOSITION itinérante LA BRETAGNE DES
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EXPOSITION itinérante LA BRETAGNE DES
La Bretagne des Canaux Chers visiteurs, Soyez les bienvenus et partons ensemble à la découverte de la Bretagne des canaux ! Invention de la Renaissance, conception du siècle des Lumières, réalisation du siècle de l’Industrie, les canaux de Bretagne nous invitent à tous les voyages à travers l’espace et le temps. Mais déjà dans leur propre histoire, ils portaient les germes de leur futur. Nous avons voulu, au fil de cette exposition, partager avec vous cette conviction intime que ce beau patrimoine a un avenir durable dans notre belle Bretagne. Au fil du temps et des usages, les canaux ont laissé leur indélébile empreinte, toujours vivante, sur cette terre d’Armorique comme dans notre mémoire collective. A la fois élément d’aménagement de territoire avant l’heure, facteur d’attractivité de la Bretagne d’aujourd’hui, patrimoine fluvial avant tout, de bief en bief, d’écluse en écluse, de Saint-Malo à Arzal, de Nantes à Brest, de Pontivy à Lorient, la Bretagne des canaux et des rivières s’en va mêler ses murmures aux éclats des vagues de nos côtes... Les chemins de halage rejoignent alors les sentiers des douaniers pour la fusion entre Argoat et Armor... Le Comité des Canaux Bretons et Voies Navigables de l’Ouest - 2007 Nos remerciements à : • Laure Christien • Emilie Jeanneau • Nelly Landais • Marie Moreau Étudiantes en Master “ Gestion des patrimoines architecturaux, artistiques et culturels ” - UBO de Quimper • Éric Vighetti, tuteur d’université et directeur de l’OT de Quimper • Charly Bayou, responsable du Musée de la Batellerie de l’Ouest de Redon • Institution d’Aménagement de la Vilaine • Institution du Canal d’Ille-et-Rance Manche Océan Nord • Syndicat Mixte d’Aménagement Touristique de l’Aulne et de l’Hyères Avec la participation et le soutien de : et de nos communes adhérentes réalisation : Comité des Canaux Bretons et Voies Navigables de l’Ouest 6 rue de Lourmel 56300 PONTIVY 02 97 25 38 24 [email protected] www.canaux-bretons.net Carte d’identité des canaux Pourquoi des canaux en Bretagne ? L’utilisation des voies d’eau en Bretagne est très ancienne, le cartulaire de Redon (1160) mentionne déjà une navigation sur la Vilaine. Il faut attendre l’avènement de Napoléon 1er sous l’Empire pour que débute la réalisation de l’ensemble du système de navigation intérieure. Deux raisons expliquent ces grands travaux : Un motif stratégique. Afin de déjouer les blocus maritimes anglais, Napoléon veut relier les ports par voies d’eau intérieures pour assurer sans danger l’approvisionnement des trois arsenaux : Indret (Nantes), Lorient, Brest. Un motif économique. L’objectif est aussi d’améliorer le transport des marchandises et de développer le commerce en Bretagne. La province est un territoire isolé en raison des voies de communications terrestres insuffisantes et mal entretenues. Les canaux favorisent ainsi de nouveaux échanges entre l’intérieur des terres et les ports du littoral. Les canaux deviennent un atout majeur dans le développement de la Bretagne. C A R T E Nom : D ’ I D E N T I T É LE CANAL DE NANTES À BREST C A R T E D ’ I D E N T I T É Objet : il relie Nantes à Brest en passant par Redon et Pontivy, assure la jonction de 4 bassins fluviaux (Loire, Vilaine, Blavet, Aulne) en reliant 8 rivières : l’Erdre, l’Isac, l’Oust, le Blavet, le Kergoat, le Doré, l’Hyères et l’Aulne. Nom : Début des travaux : 1804 Début des travaux : 1804 sous Napoléon Ier Ouverture à la navigation : 1836 pour les sections Nantes-Redon et Carhaix-Brest, 1842 la liaison est possible entre Nantes et Brest 1854 mise en service de la dérivation de l’Oust à Redon (fin réelle des travaux) LE CANAL D’ILLE-ET-RANCE Objet : il relie Rennes à la Manche en passant par Dinan. Ouverture à la navigation : 1832 Longueur : 84,8 km Nombre d’écluses : 48 Longueur : 364 km Nombre d’écluses : 237 Réalisation : P. MERIENNE Signe particulier : depuis 1930 en amont de Pontivy, le barrage hydro-électrique de Guerlédan empêche toute navigation entre Nantes et Brest en coupant le canal en deux. C A R T E D ’ I D E N T I T É LE BLAVET CANALISÉ Objet : il prend sa source dans les Côtes d’Armor et rejoint l’océan Atlantique à Lorient en passant par Pontivy et Hennebont Début des travaux : 1803 sous Napoléon Bonaparte Longueur : 60 km Nombre d’écluses : 28 C A R T E D ’ I D E N T I T É LA VILAINE CANALISÉE Nom : Objet : elle prend sa source en Mayenne et relie Rennes à l’océan Atlantique en passant par Messac et Redon. Début des travaux : 1540 suite à l’autorisation par François Ier par lettres patentes Ouverture à la navigation : 1542 le 1er bateau venant de Redon arrive à Rennes 1783 -1789 de nombreux travaux de réaménagement, les écluses à sas remplacent les premières écluses. Longueur : 137 km Nombre d’écluses : 13 Bonjour ! Je m’appelle Dourgi ! Je suis une loutre et j’habite au bord des rivières de Bretagne. Viens avec moi découvrir les canaux de notre région … Tout au long du chemin, nous pourrons jouer ensemble !! illustrations : J.-L. Hiettre Ouverture à la navigation : 1825 réalisation : Nom : La Belle Époque des canaux A quand remontent les premiers projets ? Musée Les premiers projets d’aménagement de la Vilaine remontent au règne de François Ier (1539). Après une étude de François-Joseph de Kersauzon, les Etats de Bretagne créent en 1783 une Commission de la Navigation Intérieure, dont le rôle est de préciser et d’organiser un système général de navigation dans la province. La complexité des travaux et la période révolutionnaire freinent les réalisations. Pendant le premier Empire de 1804 à 1815, Napoléon 1er, conscient du rôle stratégique des canaux, entreprend des travaux mais limite leur financement au profit de ses campagnes militaires. Les chantiers cessent puis reprennent en 1822 grâce aux emprunts contractés auprès de la nouvelle Compagnie des Canaux de Bretagne. de la Bat ellerie patent es en fo rme d’ édit Qui réalise les canaux ? Maison du Canal d’Ille-et-Rance, Hédé Grâce au savoir-faire des ingénieurs et au courage des ouvriers, les projets finissent par aboutir. Les ingénieurs redoublent d’habileté pour domestiquer la nature malgré des outils rudimentaires. La main d’œuvre est en partie composée de la population locale, attirée par ce travail en période de misère. Au regard des témoignages, Coupe d’une baraque de bagnards les conditions de vie sont déplorables entraînant maladies, malnutrition, accidents, épuisement parfois jusqu’à la mort. La paye est dérisoire, pourtant Le saviez-vo us ? l’arrêt des travaux est vécu comme un vrai Face à l’amp drame par tous ceux qui en vivent. leur de la tâc Archives Départementales des Côtes d’Armor on est, Red de l’Ou Lettres he, pour la construct ion des can aux, on fai aussi appe t l aux solda ts, condamn prisonniers és, et déserteu rs de guerr vivent dans e. Ils des camps aux condit déplorables ions et sont sur veillés continuelle ment. Ils sub issent égale l’hostilité de ment s population s locales. Diorama d’un chantier de construction du canal Quelles activités animent les canaux ? Musée de la Batellerie de l’Ouest, Redon Les canaux jouent un rôle fondamental dans le développement de l’industrie et dans l’amélioration des pratiques agricoles. La batellerie s’installe ; la construction de chalands et le transport de marchandises s’organisent sur les voies navigables. Les bateliers chargent, déchargent puis repartent avec un nouveau fret, les retours à vide sont rares. Le chargement se compose de : - denrées alimentaires : céréales, vins, sucre, sel... - matières premières pour l’industrie et la construction : bois, sable de Loire, ardoise, tuffeau angevin, houille pour les forges de Loudéac... - engrais agricoles : chaux du Maine-et-Loire, sable calcaire... - produits divers : charbon, cire, chanvre, lin... Saint Nicolas de Redon, Port de la digue Comment vivent les mariniers ? Musée de la Batellerie de l’Ouest, Redon Les mariniers travaillent et vivent en famille sur leurs bateaux. Le logement est aménagé à l’arrière du chaland et l’avant regroupe les marchandises. Leur journée commence vers 4-5 heures du matin par une longue préparation du cheval. Les marchandises chargées, le voyage commence, rythmé par le passage des écluses et la dînée en milieu de journée qui permet avant tout au cheval de récupérer et à l’équipage de déjeuner. Le cheval détermine le rythme de marche et de repos puisqu’il tire le bateau depuis le chemin de halage. La vitesse moyenne est alors de 2 km/heure en charge. Avec l’arrivée du chaland motorisé, les déplacements deviennent alors un peu plus rapides. La famille Pénot à bord de l’ancien Pacifique Pourquoi le trafic commercial décline-t-il sur les canaux ? Depuis leur construction, les bateaux utilisent les canaux pour transporter des marchandises. A ton avis, lesquels de ces objets n’ont jamais été transportés à bord des bateaux qui utilisaient les canaux ? A chaque époque, des hommes ont participé à la vie des canaux. Pour chacun de ces personnages, peux-tu retrouver les objets qu’il utilise ? 3 - Bagnard 2 - Marinier 4 - Plaisancier 1 - Ingénieur c - Instruments de mesure b - Bateau habitable a - Outils illustrations : J.-L. Hiettre 25 t. - 450 cv - 70-80 km/h Les voies d’eau n’ont jamais atteint la performance espérée par les ingénieurs. Les aléas naturels (crue, gel, sécheresse) rendent le trafic irrégulier. Le réseau souffre du faible gabarit, de la perte de temps due aux trop nombreux passages d’écluses, de l’irrégularité du tirant d’eau (hauteur d’eau). Les canaux sont rapidement concurrencés par le chemin de fer à partir des années 1850, puis par le transport routier au 20e siècle. Avec ces nouveaux modes de transport, la circulation des marchandises se fait plus largement et plus rapidement. La motorisation des bateaux dans les années 1930 ne suffira pas à la survie de la batellerie. d - Péniche réalisation : 250 t. - 150 cv - 6 km/h La navigation sur les canaux de Bretagne Quels bateaux naviguent sur les canaux bretons ? Le réseau des canaux, particulier en Bretagne, mêle trois types de navigation : navigation d’estuaire, fluviale et maritime. Les chantiers navals du 19e siècle conçoivent alors des bateaux propres à chaque rivière canalisée : le bateau d’Hennebont sur le Blavet, les pénettes et le cahotier sur la Vilaine, le chaland nantais sur le canal de Nantes à Brest et le chaland de Rance sur le fleuve du même nom. Musée de Aujourd’hui, les embarcations que l’on peut voir sur les canaux sont essentiellement des bateaux de plaisance motorisés, des voiliers (à condition qu’ils soient démâtés), des canoës et des kayaks. la Batellerie de l’Ouest, Pont-Réan Musée de Musée de la Batellerie de l’Ouest, Redon Redon Cahotier de la Batellerie Bateau d’Hennebont L’un des exe mples les plu s originaux est app Vilaine. Il s’ag aru sur la it de Redon. Deu des pénettes x demi bateau mis bout à x bout l’embarcation composent . Ce systèm e permet de les désolidariser afin de fair e demi-tour dans les cours d’ea u Aff, Don). Ce étroits (Arz, bateau d’en viron 25 m ne pos sède pas de voile, seulement un mât de halage . de l’Ouest, Redon tais Chaland de Rance Musée de la Batellerie de l’Ouest, Redon Musée de la Batellerie de l’Ouest, Redon Chaland nan Pénette de Redon au premier plan Comment les bateaux parcourent-ils les canaux ? Avant l’apparition du moteur, les bateaux qui naviguent sur les canaux sont halés. Des chevaux, mais aussi parfois des hommes à l’aide d’une large sangle appelée bricole, tirent les embarcations depuis un chemin aménagé sur la berge : le chemin de halage. Musée de la La voile de canal plus étroite que celle utilisée en Loire ne sert essentiellement que par vent arrière et contraint à de nombreuses manœuvres aux passages des ponts et des écluses. Batellerie de l’Ouest, Redon ge Musée de la Batellerie de l’Ouest, Redon Scène de hala Si les premiers moteurs à explosion apparaissent vers 1907, ce n’est réellement que dans les années 1930 que leur utilisation se généralise, laissant entrevoir de nouvelles perspectives aux mariniers. Toutefois, cette modernisation ne suffit pas pour faire face à la concurrence du chemin de fer et de la route. Halage à la bricole Le gabarit Freycinet : longueur des sas d’é cluse : 39 largeur : m 5,20 m tonnage des pénic hes : 300 t à 350 t. Quelles contraintes techniques freinent la navigation ? Contrairement aux autres canaux français, le réseau breton n’a pas adopté en 1879 le gabarit ” Freycinet “. Cette norme qui régit la dimension des écluses leur aurait permis d’accueillir des embarcations de plus grande taille. Le gabarit Breton : longueur des sas d’é cluse : 27 largeur : m 4,70 m tonnage des pénic hes : 100 t à 150 t. Barrage de Guerlédan, usine électrique K. Benferhat La centrale hydroélectrique et le barrage de Guerlédan ont été construits entre 1924 et 1930 sur le Blavet, aux confins du Morbihan et des Côtes d’Armor pour, à l’origine, alimenter en électricité les lignes du réseau SNCF. Aujourd’hui infranchissable, il isole les parties costarmoricaine et finistérienne du reste des canaux. Le Lac asséché, vestige d’écluse Quel entretien pour les canaux ? Le saviez-vous ? Le chômage est la période pendant laquelle les voies de navigation sont fermées pour être entretenues. Les portes d’écluses peuvent être réparées, voire changées. Les biefs qui ne bénéficient que d’un effet de chasse minime sont nettoyés afin d’éviter l’envasement - c’est ce que l’on appelle le désenvasement. C’est aussi l’occasion de consolider les berges, de nettoyer les biefs des plantes aquatiques envahissantes. A l’époque de la batellerie, la période de chômage avait lieu logiquement durant l’été, lorsque le niveau des eaux était le plus bas. Désormais, elle débute à la fin de la saison touristique : de septembre à mars, on fait du tourisme fluvial. Peinture au black des portes d’écluse en bois réalisation : ICIRMON Dragage d’un chenal de navigation ICIRMON Musée de la Batellerie de l’Ouest, Redon Le nombre d’écluses, les ressources en eau des rivières, le rail, la route et la construction quelques années plus tard du barrage de Guerlédan ont été les principaux obstacles à cette volonté d’uniformisation. Des canaux pour relier les rivières Le canal de Nantes à Brest, le Blavet, la Vilaine et le canal d’Ille-et-Rance forment le réseau de canaux de Bretagne. Qu’est ce qu’un canal ? K. Benferhat C’est un cours d’eau aménagé pour la navigation. Il existe deux sortes de canaux : Le canal de Nantes à Brest emprunte le lit de 8 rivières : l’Erdre, l’Isac, l’Oust, le Blavet, le Doré, le - le canal latéral qui suit le lit d’une rivière après avoir Kergoat, l’Hyères et l’Aulne. Trois canaux de jonction ont été construits : • Bief de partage de Bout de Bois pour la liaison Erdre-Isac (alt. 19 m - étang-réservoir de Vioreau) été rectifié et aménagé ; c’est le cas de la Vilaine, du • Bief de partage d’Hilvern pour la liaison Oust-Blavet (alt. 128 m - étang-réservoir de Bosméléac) Blavet et de l’Oust. • Bief de partage de Glomel pour la liaison Blavet-Aulne (alt. 184 m - étang-réservoir de Corong) - le canal de jonction ou canal à “ point de partage ” : ouvrage entièrement artificiel reliant deux vallées La liaison Manche Océan emprunte les lits de la Vilaine, de l’Ille et de la Rance. • Bief de partage de Tanouarn pour la liaison Rance-Ille (alt. 65 m - étangs-réservoirs de Boulet, fluviales par un “ bief de partage ” situé au sommet des de Hédé, de Bazouges, de la Bézardière et d’Ouée) bassins versants et des échelles d’écluses. Chaque rivière coule dans une vallée. Le canal de jonction doit donc passer par-dessus le relief qui sépare les deux vallées. Le point culminant de ce relief est appelé ligne de partage des eaux. Le réseau de canaux est ainsi constitué de rivières aménagées reliées entre elles par des canaux de jonction artificiels. En Bretagne, on compte 4 canaux de jonction. Rigole d’Hilvern serpentant entre Côtes d’Armor et Morbihan d’après Charles Berg D’où provient l’eau qui alimente les canaux de jonction ? Creuser un canal est une chose, le remplir en est une autre ! On pourrait croire que l’eau de deux rivières que l’on relie entre elles se déverserait dans la partie de canal qui assure la jonction. Impossible ! L’eau coule toujours de l’amont vers l’aval (du haut vers le bas) et de part et d’autre de la ligne de partage de eaux en direction des deux rivières à relier. C’est pourquoi un canal de jonction est alimenté principalement par le haut. Des rigoles d’alimentation et des étangs-réservoirs permettent un approvisionnement en eau. Ces deux sources artificielles ont été construites par l’homme et compensent la perte d’eau due à l’évaporation, aux infiltrations et au fonctionnement des écluses. P. Evrard, CDT 44 Schéma d’un canal de jonction à bief de partage Etang-réservoir et barrage de Corong Comment les bateaux franchissent les écluses ? Un canal de jonction n’est pas un long fleuve tranquille. Il ressemble à un escalier dont la partie horizontale des marches est appelée bief. Lorsqu’un bateau passe d’un bief à un autre, il franchit un palier. Cette opération est possible grâce aux écluses. Véritable Fonctionnement d’une écluse conventionnelle pour un bateau qui se dirige vers l’amont outil de navigation, l’écluse est habituellement composée d’un bassin étanche appelé sas servant à élever ou abaisser le niveau de l’eau selon le besoin. Des portes étanches installées aux deux extrémités Au niveau inférieur, le bateau On ferme alors les portes et les vannes inférieures formant ainsi Lorsque le niveau de l’eau dans permettent aux embarcations pénètre dans l’écluse. un sas étanche. l’écluse correspond à celui de d’entrer et de sortir du sas. Les On ouvre ensuite les vannes supérieures, ce qui permet à l’eau la partie amont du canal, on de pénétrer dans l’écluse par gravité et d’élever l’embarcation. ouvre les portes supérieures et portes sont actionnées par divers l’embarcation poursuit sa route systèmes : hydraulique, électrique ou vers l’amont. manuel, selon le canal. Manipuler une écluse nécessite un véritable savoir-faire. C’est le métier de l’éclusier. Mais aujourd’hui sur certains secteurs, les écluses sont automatisées laine , la Vi Apigné n°3 d’ es - Renn “ Ce n’est pas rien d’être éclusier… ” L’éclusier, personnage associé de facto à la plaisance fluviale, est logé dans de petites maisons éclusières datant de l’époque de la construction des canaux, aux architectures différentes selon la région. Appelé aussi agent d’exploitation des voies navigables, il est chargé de la régulation du trafic de bateaux sur la voie d’eau. Responsable du fonctionnement de son écluse et soucieux du cadre de vie dans lequel il travaille, il n’hésite pas à aménager les pourtours de l’écluse et de la maison éclusière pour que le plaisir soit partagé avec plaisanciers et promeneurs. Aujourd’hui, l’éclusier joue un rôle fondamental d’accueil des usagers qu’ils soient mariniers ou touristes car il est l’interlocuteur privilégié pour toute personne pratiquant le canal. Il est l’animateur incontournable de toute cette vie autour du canal. e, le Blavet - Pluméliau Ecluse n°10 de la Couard Ecluse Villemor in, le ca nal d’Ille -et-Ran ce - Gu ipel Comme tu le sais, le passage d’une écluse se fait en plusieurs étapes. Les images ci-dessous illustrent ces différentes étapes. A toi de les replacer dans le bon ordre … b a n°20 de illustrations : J.-L. Hiettre d c réalisation : Ecluse Ecluse n°22 de Rieux, l’Oust - St-Congard Un patrimoine naturel fragile Les canaux sont-ils des écosystèmes * ? La construction des canaux, il y a bientôt 200 ans, a constitué une modification pour les milieux naturels d’origine. La nature s’est donc adaptée à ce changement et des écosystèmes nouveaux se sont créés dans les eaux et sur les berges des canaux. On parle alors de “ milieux naturels anthropiques ” (modifiés sous l’action de l’homme) avec une faune et une flore, dont une partie n’était pas initialement présente sur le territoire L’équilibre de ces écosystèmes est-il menacé ? breton, mais qui y cohabitent désormais. Les écosystèmes des canaux sont fragiles. L’introduction d’espèces non indigènes D’un point de vue écologique, l’eau des perturbe son équilibre biologique. Ces espèces, jugées inoffensives, ont été biefs se rapproche des eaux stagnantes introduites par l’homme dans les eaux et sur les rives des canaux depuis le 19e siècle. d’un étang. Cependant, l’eau n’y stagne Aujourd’hui, on s’aperçoit qu’elles n’ont pas d’autre prédateur que l’homme. Elles pas totalement puisque l’on observe un prolifèrent au détriment des espèces endémiques et deviennent ainsi “ nuisibles ”. écoulement continu mais très lent. Une espèce endémique est une espèce qui était répartie de façon bien définie et très limitée sur une certaine zone géographique. Mais quelles sont ces espèces animales venues d’ailleurs ? A la fin du 19e siècle, des poissons d’eau douce et des mammifères originaires du continent américain et d’Europe centrale ont été introduits. Parmi les poissons, on trouve surtout le poisson-chat, le silure glane, la perche soleil et le blackbass. Ces poissons, appelés parfois “ dents du canal ”, s’attaquent aux espèces autochtones et occupent leurs habitats. Carnassiers, ils se nourrissent des oeufs et des alevins des autres espèces. Il est important de préciser que ces espèces ne sont pas présentes dans les eaux de tous les canaux. La perche soleil Elle change de couleur en fonction du temps. Le poisson-chat Il doit son nom à ses 8 barbillons qui font penser aux moustaches du chat. Le principal mammifère introduit est le myocastor mieux connu sous le nom de ragondin. Ce rongeur a été importé en France au 19e siècle pour sa fourrure. La population prolifère rapidement : les femelles ragondins ont deux à trois portées par an, de cinq à six petits. Le ragondin peuple les berges où il creuse des galeries qui les fragilisent. Végétarien, il provoque des dégâts dans les champs et les cultures maraîchères à proximité des canaux. La flore peut-elle aussi devenir envahissante ? Le silure glane Il peut atteindre 1.50m. Le savi ez-vou s? La juss ie est un e d’Amér ique du plante aquati que or la déco Sud qu iginaire e l’on rati a im tapis de on des aqua riums et portée pour ns certaine e qu’elle form de s espèce e sur le s bassins. Le de se no s s de se dévelo berges empê ur pper et ch victimes rir. Les anim les oise e aux ne puisqu au so e pêcheu rs, les ac la jussie gêne nt pas les seul x es La mei tivités égalem lleure nautiq en t les maniè ues et d’arrach re de touris er man uellem l’éradiquer es tiques. ent ses t racines. ICIRMON Parmi les espèces introduites, certaines plantes colonisent les eaux des canaux. On trouve ainsi des plantes microscopiques comme les diatomées (algues vertes), mais aussi des plantes macroscopiques – que l’on peut voir à l’œil nu – telles la jussie, l’élodée, l’égéria ou encore la renouée du Japon. ICIRMON ICIRMON Envahissement par la jussie / Arrachage manuel Le saviez-vous ? Les arbres qui long ent les canaux définiss ent le Domaine Public Fluvial, limitent l’évapora tion des eaux du cana l surtout en période estiv ale. Ils permettent éga lement de lutter contre l’effondrement des berges et matérialisent les canaux. Les principales esse nces sont : l’aulne, le frêne commun, le saul e blanc, le peuplier noir et l’érable. * Écosystème ; n. m. réalisation : illustrations : J.-L. Hiettre unité écologique, constituée par un ensemble d’êtres vivants exploitant un milieu naturel précis. Cet ensemble est fonctionnel (reproduction, alimentation...) et équilibré grâce à deux types d’échanges : les espèces entre elles et ces espèces avec leur milieu de vie. Des écosystèmes à protéger Les canaux sont-ils écologiquement utiles ? Bien sûr ! Au début des années 1970, suite à la cessation de la navigation de commerce, le réseau des canaux bretons a failli disparaître. Cependant, très vite, on s’est aperçu que les canaux sont une fabuleuse réserve d’eau potable. Aujourd’hui, de nombreuses stations de pompage sont installées en bordure du canal et approvisionnent les riverains en eau. Le maintien de la qualité de l’eau des canaux est donc un enjeu majeur Pourquoi parle t-on de “ corridor ” biologique ? tant pour les hommes que pour les Les eaux et berges des canaux sont appelées ainsi car elles abritent de espèces animales et végétales qui nombreuses espèces, qui se déplacent d’une zone à une autre selon leurs les peuplent. besoins : habitat, alimentation, reproduction. Tout corridor biologique doit être protégé afin de conserver une nature vivante et dynamique, preuve de la bonne santé du milieu. C’est ce à quoi travaillent les professionnels de l’environnement dans le cadre du programme européen Natura 2000. Mais quelles sont les principales espèces protégées ? Il y a une grande diversité de POISSONS dans les canaux. Ils peuvent être présentés selon trois catégories : migrateurs, omnivores, carnassiers. La présence des espèces protégées est garante de l’équilibre biologique. • Les migrateurs vivent alternativement en eau douce et dans l’eau salée des océans. Le saumon atlantique, l’anguille, l’alose, la lamproie et la truite de mer utilisent les rivières comme voie de communication pour rejoindre leurs zones de reproduction. Pour faciliter leur migration, des passes à poissons et des rampes de reptation pour les anguilles ont été installées sur les canaux au niveau de certaines écluses. Le saviez-vous ? Le saumon est un poisson ana drome : il naî en eau douce t et descend jusq u’à la mer où il reste pendan t plusieurs ann ées avant de retourner dan s la rivière dan s laquelle il est né pour frayer puis mourir. L’anguille réa lise le cycle inv erse en se reproduisant en mer, c’est un poisson catadrome. Saumon et ang uille changent de couleur en fonction des eaux dans lesq uelles ils évoluent. Le saumon atlantique L’anguille • Les poissons blancs, omnivores ou herbivores, sont de ceux qui s’acclimatent bien aux conditions de vie des canaux. Une des espèces les plus communes est la carpe. Elle fouille dans la vase pour se nourrir de débris végétaux, de vers, de mollusques et de petits crustacés : il s’agit d’un poisson fouisseur. Le brochet Il peut même dévorer ses congénères. • Les carnassiers tels que le brochet, la perche et le sandre, sont les espèces les plus courantes dans nos canaux. Ils s’attaquent aux petits poissons (brèmes, gardons, ablettes…) et aux poissons malades, malformés ou blessés. Le brochet, armé de 700 dents, est comparé à un requin d’eau douce ! Les zones de frayère des brochets et des sandres sont rigoureusement protégées. Grand rhinolophe Son nez porte un appendice en forme de fer à cheval. Le martin-pêcheur Pour pêcher, il se poste sur une branche, guette les poissons et plonge pour les attraper. Parmi les MAMMIFERES, deux espèces retiennent particulièrement l’attention des scientifiques et naturalistes. La loutre et certaines espèces de chauve-souris dont le grand rhinolophe sont régulièrement observés par le Groupe Mammologique Breton. La loutre Elle vit aussi bien dans l’eau que sur terre, fait sa tanière (appelée “ catiche ”) entre les racines des arbres qui poussent le long des cours d’eau et marque son territoire en laissant sur les souches et les pierres des déjections que l’on appelle épreintes. Les berges des canaux accueillent de nombreuses espèces d’OISEAUX comme la poule d’eau, le canard colvert, la bergeronnette des ruisseaux, le busard des roseaux, la marouette, le cormoran, la foulque ou encore le héron cendré et le martin-pêcheur. L’interdiction de chasser aux abords des canaux permet de manière indirecte la protection de ces espèces. Le héron cendré Il peut vivre jusqu’à 25 ans. Dans la nature, chaque espèce a sa place et son rôle. Et chacune d’entre elles a besoin des autres pour vivre. Dans le dessin cidessous, si tu trouves qui mange qui, tu reconstitueras ce qu’on appelle la chaîne alimentaire. Lorsque tu marches dans la neige ou sur le sable, tes pas laissent des traces que l’on peut suivre. Pour les animaux, c’est pareil. Voyons si tu es un bon pisteur et retrouve à qui appartiennent ces empreintes A - Loutre Gardon B - Ragondin Algues microscopiques 1 3 Pêcheur illustrations : J.-L. Hiettre C - Héron 2 réalisation : Brochet Les canaux, haut lieu du tourisme intérieur é (ICIRMON) e écluses. Héd Site des Onz La Vilaine, frontière naturelle. Guipry-Messac (CRT Bretagne) Port de plai Maison du Canal d’Ille-et-Rance. sance. Red on Hédé Port de Dinan (K. Benferhat) La Vilaine surgissant, larguons les amarres vers l’océan (K. Benferhat) Barrage d’Arzal (IAV) Quelle image de la Bretagne intérieure découvre-t-on au fil des canaux ? Pontivy, première écluse sur le Blavet (P. Evrard, CDT 44) La Bretagne intérieure possède un patrimoine riche et varié que l’on peut découvrir et apprécier grâce au réseau des voies navigables bretonnes. Véritables infrastructures économiques qui ont aménagé le territoire, les canaux ont marqué de leur empreinte architecturale la Bretagne intérieure. Maisons éclusières, ponts, écluses, réservoirs d’eau sont à découvrir au cours de balades sur l’eau ou le long des canaux. Plusieurs structures chargées de l’aménagement des voies d’eau proposent des espaces pédagogiques, des expositions, des explications sur le fonctionnement des canaux et sur leur écosystème. des Capitainerie 3 Ports. Nant es Le méandre du Blavet. Bieu zy-les-Eaux (PAT Vallée du Blavet - H. Cohonner) Chapelle Saint-Gildas encastrée dans la roche (PAT Vallée du Blavet ) Les Rendez-vous de l’Erdre. Nantes Manoir de l’Erdre (CRT Bretagne) L’Erdre, la “plus belle rivière de Fran ce” selon Fran çois 1 er (EDEN Le long des canaux, châteaux, manoirs, chapelles, abbayes, moulins sont autant de témoins des riches pages d’histoire de la Bretagne. Les forges, ardoisières et barrages soulignent le dynamisme de l’activité industrielle. Le passage des écluses permet de découvrir des paysages multiples : landes, prairies, bois, marais, reliefs escarpés. Les villes traversées par les canaux sont l’occasion d’escales appréciées. Certaines ont acquis un label, gage de la qualité de leurs animations culturelles : Villes d’Art et d’Histoire, Petites Cités de Caractère, Villes Historiques, Communes du Patrimoine Rural de Bretagne. Festivals, foires, musées, parcs botaniques, pardons… donnent un souffle nouveau à la vie locale. ) four des voies Redon, carre navigables de l’ouest Le saviez-vous ? Depuis 1969, le Parc Naturel Régional d’Armorique recouvre la partie finistérienne du canal de Nantes à Brest au niveau de l’Aulne maritime. Il assure la protection, la mise en valeur, la transmission des patrimoines naturels et culturels et participe au développement économique et social du territoire. Site naturel classé de l’Ile aux pies, Basse vallée de l’Oust La perle de l’Oust Malestroit . Abbaye de Bon-Repos (Les Compagnons de Bon-Repos) Echelle d’écl uses de Sain t-Gérand ( M. Langle) Chapelle de Bonne Encontre. Rohan (M. Langle) l La Tranchée de Glome (P. Evrard, CDT 44) Le chaland Victor situé au Pont de Ty Men. Gouézec (SMATAH) Chapelle de la Pitié. Mellionnec (PAT Guerlédan-Argo at) Centre d’Interprétation de la vie éclusière, maison éclusière n°224 de Rosvéguen (SMATAH) e du canal de Dernière éclus ) Guily Glaz (CG29 t. Nantes à Bres réalisation : Dernière écluse avant le lac de Guerlédan Les canaux aujourd’hui Comment navigue-t-on aujourd’hui sur les canaux ? Crown Blue Line Aujourd’hui, la navigation de plaisance prend le relais de la navigation commerciale. Dans les ports de Dinan (22), Nantes, Sucé-sur-Erdre, Nort-sur-Erdre (44), Messac, Redon (35), Glénac (56), Châteauneuf du Faou (29), des loueurs proposent des bateaux habitables et faciles à manœuvrer. Des compagnies proposent également des croisières découvertes, accompagnées de guides. Escapade en bateau... Comment a-t-on adapté les canaux aux activités de loisirs ? SMATAH Canoës et kayaks Les chemins de halage entretenus, les maisons éclusières restaurées et voilà les randonneurs qui arpentent de plus en plus les abords des canaux. Les gestionnaires des voies d’eau (le SMATAH, l’ICIRMON, l’IAV ou les conseils généraux) ont donc adopté une politique d’aménagement et de valorisation à l’intention des randonneurs, mais aussi des plaisanciers avec la mise en place d’une signalétique, d’aires de pique-nique, de repos ou encore de pontons… SMATAH Le saviez-vous ? “ Escales d’une rive à l’autre ” est une démarche de qualité et de valorisation des sites remarquables au bord des voies d’eau en Bretagne. Les communes se sont engagées à sauvegarder leur patrimoine fluvial et à respecter des critères d’accueil du public. Ainsi, les visiteurs, qu’ils viennent par l’eau ou par la terre, sont assurés de trouver sur place un riche patrimoine architectural ou paysager, ainsi que de nombreuses possibilités de loisirs et de randonnées. Les communes des sites homologués sont regroupées en association. Aménagements réalisés sur les canaux ICIRMON Maison du Canal de Pont-Miny et son gîte d’étape. Fégréac Qui utilise le chemin de halage ? Le chemin de halage est emprunté par les marcheurs, les cyclotouristes et les cavaliers. Certaines communes riveraines ont mis en place de nombreuses balades à thème et sentiers d’interprétation : “ Le sentier des mariniers ” à Saint-Martin-sur-Oust (56), “ Au fil du courant, au fil du temps, l’âme d’un canal ” de St-Congard aux Forges (56). Nos chemins de halage se font Voies Vertes : l’ensemble des chemins de halage des voies d’eau de Bretagne, inscrit dans le schéma régional et interdépartemental, permettra aux adeptes de la randonnée de découvrir notre région, de Roscoff à Nantes (Voie 1), de Saint-Malo à Arzal (Voie 2), de Saint-Brieuc à Lorient (Voie 8)… Les usagers des canaux (cyclo, marcheurs) Les pêcheurs profitent eux aussi des rives. La pêche, autorisée toute l’année mais avec quelques restrictions durant la période de frai, bénéficie d’aménagements : passes à anguilles, à poissons, parkings, postes de pêche adaptés pour les personnes à mobilité réduite… PAT Vallée du Blavet SMATAH Passe à poissons à l’écluse n°26 du Grand Barrage Le canal accessible à tous. Poste de pêche adapté ICIRMON Passe à anguilles à l’écluse n° 48 du Châtelier Quel avenir pour les canaux? Aventure humaine et socioéconomique, témoin vivant d’une des belles pages d’histoire de la Bretagne, notre patrimoine fluvial redevient un atout incontournable pour le développement de notre région à travers un tourisme plus riche, plus diversifié : celui de l’eau et du bord de l’eau. Nous sommes tous mobilisés aujourd’hui afin que sa préservation passe par sa vocation originelle : la navigation. D’écluse en écluse, au fil de l’eau ou le long des berges sur le chemin de halage, c’est avec vous que nos canaux retrouveront vie, animation et, surtout, avenir. réalisation : CNPAKB Afin d’accueillir au mieux les usagers des canaux, des aménagements ont été réalisés sur l’eau et au bord de l’eau. Les rivières et les plans d’eau sont équipés de bases de loisirs nautiques proposant de nombreuses activités : canoës, kayaks, aviron, pédalo…Pour la pratique du canoë et du kayak, certaines écluses sont équipées de glissières permettant le passage des embarcations. Enfin, énagée canoë am la Bretagne intérieure dispose de zones de baignade et de Glissière à al sur le can plages artificielles.