UFR Science du langage TICE ET SYNTHESE REFLEXIVE

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UFR Science du langage TICE ET SYNTHESE REFLEXIVE
Vera Cruz Fernandes Arisete
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UFR Science du langage
TICE ET SYNTHESE REFLEXIVE
Projet FORTTICE
Thierry Soubrié
Master 1 FLE professionnel
Année universitaire 2010/2011
SYNTHESE REFLEXIVE
Sommaire
Introduction
Le public
Les objectifs visés et déroulement du travail
2
Observer et analyser les écarts
Conclusion
Annexes
SYNTHESE REFLEXIVE
Introduction
Le travail réflexif se porte sur le scénario « A VOUS PUBS ». Il s’agit d’un scénario qui
s’adresse aux apprenants participant aux ateliers de français proposés par le Centre Culturel
Français d’Amman. Il a été conçu spécialement pour cette classe. En effet, nous avons tenu à
respecter les objectifs de cet atelier qui sont : « échanger sur des thèmes variés dans le but
de développer leurs idées, débattre et confronter leurs opinions », c’est pourquoi notre
scénario repose principalement sur le développement de la communication orale.
Néanmoins, il peut s’adapter à d’autres publics à condition de modifier certains aspects de la
tâche finale (promouvoir un plat de votre pays à la place de promouvoir un plat jordanien).
Cependant la tâche finale n’a pas été à la hauteur de nos objectifs.
Le scénario relevait plus d’un contrat de fiction que de réalité. Nous avons voulu que les
apprenants réfléchissent sur un concept de publicité promouvant un produit Jordanien et
ainsi à se placer en « publicitaire d’un jour ». Leur tâche était fictive, les apprenants
devraient jouer leur propre rôle mais la situation de communication est inventée.
Ils devraient se retrouver donc dans une situation de simulation.
Le scénario devrait suivre une démarche basée sur la progression. Chaque étape amène les
apprenants à construire leur projet en leur donnant les outils dont ils auront besoin. La
réalisation de la tâche finale se fait donc pas-à-pas. Or, d’après les échanges avec
l’enseignant la progression s’est déroulée selon la motivation de la classe.
Le travail de groupe nous a semblé être un paramètre essentiel puisque les apprenants
partagent des connaissances malgré leurs écarts d’âge et n’ayant pas les mêmes
compétences ils peuvent se compléter. De plus les échanges, les confrontations de point de
vue améliorent, construisent et ouvrent la réflexion. De ce fait ma réflexion se porte sur
l’organisation de travail de l’enseignant par apport à notre organisation dans la fabrication
du scénario. Comment est-ce que le nombre d’apprenant
prévu initialement pour le
scénario a dû baisser ? Pourquoi sont-ils partis ? Est-ce que l’enseignant n’a pas su bien
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mener le Scenario avec ses apprenants ? Nous allons dans un premier temps parler du public
visé pour notre scénario, ensuite des objectifs qui devraient être atteint et finalement nous
allons analyser les échanges par phase, concernant la modalité de travail
pour le bon
accomplissement de notre scénario.
1. Le public
Pour notre scénario le niveau prévu était B1 essentiellement composé d’un mixage de
nationalités notamment la Jordanie, l’Irak, la Tunisie, et l’Allemagne. Tous ayant des
motivations diverses. Certains pour le travail, pour pouvoir venir étudier en France et
d’autres pour le plaisir d’apprendre la langue française « les élèves du centre culturel
français apprennent le français pour plusieurs raisons. Certains pour du travail, ils travaillent
avec des français, d'autres pour partir en France (principalement les militaires des forces
spéciales en cours au centre , j'en ai deux) et enfin la grande majorité pour le plaisir et la
beauté de la langue (surnommé ici "la langue des oiseaux". c’est jolie non ?)Donc les
motivations sont plutôt variés mais ne vous inquiétez pas de ca je les connais. Vous seriez
surprises de voir comment les hommes parlent facilement d'amour en Jordanie »
En fait toutes les informations données au début de nos échanges nous ont emmenés dans
un autre univers d’élaboration du scénario. L’enseignant ajoute encore en disant que le
public composé essentiellement des hommes et des femmes ont une ouverture d’esprit,
puisqu’ils peuvent parler de plusieurs sujet considérés comme « tabou »s dans leurs pays.
Je cite :
«...mes groupes sont composés de femmes et d'hommes... c'est la Jordanie, ici il y a une
relative égalité entre les hommes et les femmes…mais retenez que mes élèves sont parmi le
plus ouverts en Jordanie »
D’après l’enseignant, le contexte du scénario devrait tenir compte de l’aspect conversation
en classe pour faire en sorte que les apprenants arrivent à développer leurs idées, à débattre
et à confronter leurs opinions, ainsi que l’aspect humour en classe.
Nous avons dû faire le choix d’un travail en groupe dès le début du scénario, puisque
l’enseignant dispose de deux niveaux d’enseignement de FLE : « lundi soir pour le niveau A2
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de 18h30 jusqu'à 21H et le niveau B1 de 16h à 18h30. A vous de choisir avec quel groupe
vous voulez travailler mais si je peux vous conseiller le groupe B1 est plus dynamique et plus
varié. »
Nous lui avons répondu que « Nous allons suivre [son] conseil et partir sur le projet de
travailler avec le groupe B1. Nous avons encore quelques questions pour mieux cerner ce
groupe et pour ainsi mieux orienter nos idées :
- Travaillerons-nous avec le même groupe jusqu'à la fin ? Ou y a-t ‘il un changement de
groupe par rapport aux sessions ? »
Donc, nous avons exprimé notre inquiétude dès lors que nous avons su que l’enseignant
avait deux groupes.
Les objectifs prévus dans notre scénario étaient élaborés en fonction de la classe (nombre
d’apprenants, diversité culturelle, âge, l’heure d’enseignement et le pays).
2. Les objectifs
Deux grands objectifs ont été définis au début de notre scénario :
Compétences générales :
 Culture générale: publicité et cultures francophone et française
 Savoir socioculturel: influence d’une publicité selon la société, codes/normes/valeurs
culturels caractéristiques de la culture française et francophone
 Prise de conscience interculturelle: médiation
Compétences communicatives langagières :
 Production orale et interaction: débat, argumentation, échanges
 Production écrite: argumentation, description/ présentation, jeux de mots
 Compréhension orale: visionnage de publicités, jeux de mots
 Compréhension écrite: recherches d’informations, réception des messages
publicitaires francophones, les slogans et phrases accrocheuses des publicités
 Compétence interculturelle : médiation entre la culture française et/ou francophone
et la culture jordanienne
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Nous n’avons pas eu suffisamment des informations sur chaque étape de notre scénario, vu
que les apprenants n’ont pas travaillé selon notre plan de déroulement du scénario. La
séquence pédagogique s’est déroulée comme un cours classique avec la version papier du
scénario et dans une classe presque vide.
3. Observer et analyser les écarts
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Au départ, nous pensions travailler avec une grande classe et un publique varié et très
dynamique comme nous l’avons dit l’enseignant. Ensuite, nous avons trouvé un thème pas
facile à traiter, mais en même temps créatif, afin de faire parler et dynamiser la classe.
Finalement tout est devenu plus claire mais le nombre d’étudiant a baissé. Nous allons donc
observer les échanges de chaque phase concernant au public visé du scénario et essayer de
comprendre l’abaissement de nombre d’étudiant à la fin du scenario. Voici les échanges de
la première phase où nous avons cru que nous allons avoir une grande classe et pouvoir
faire un travail de groupe.
a) Phase 1 : Présentation
« Je m'appelle Anael, je suis français et professeur de FLE à Amman en Jordanie,
dans le cadre d'un stage MAE…. concernant mes étudiants…vous allez travailler
avec les seconds. Ceux sont des étudiants de niveau A2 B1, ils sont 15 et ont entre
23 et 40 ans. c'est un public très diversifié composé d'étudiants à l'université qui
viennent pour progresser dans la langue ou des personnes actives qui viennent par
plaisir, parler et perfectionner leur français. Ils sont très ouverts et sont toujours
prêts à participer…. ils aiment discuter de sujets diverses tel que la culture, la
politique, la mode... et qui traitent de l'actualité. Ils aiment rire et débattent entre
eux.
A partir de ce moment, nous avons consacré notre peu de temps à fabriquer des activités
pour travailler en groupe. Etant donné que l’enseignant avait deux groupe nous nous
sommes posés des questions sur quel niveau nous allons travailler. En ce moment
l’enseignant nous dit ceci : « alors sinon les cours ont lieu le lundi soir. Pour le niveau A2 à
SYNTHESE REFLEXIVE
18h30 jusqu'à 21H et le niveau B1 de 16h à 18h30. À vous de choisir avec quel groupe vous
voulez travailler mais si je peux vous conseiller le groupe B1 est plus dynamique et plus varié.
Nous nous sommes mises d’accord et nous l’avons répondu « Nous allons suivre ton conseil
et partir sur le projet de travailler avec le groupe B1. Nous avons encore quelques questions
pour mieux cerner ce groupe et pour ainsi mieux orienter nos idées ».
Pour la phase 1 tout était claire : mettre en place un scénario pour un public B1, un classe
variée des nationalités, âgé de 23 à 40 ans , aimant discuter en classe. Alors nous sommes
passés à la phase2.
b) Phase 2 : Brainstorming
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La phase de brainstorming consiste à se mettre d'accord sur les grandes orientations des
scénarios. Nous avons donc trouvé un thème bien précis et voici la réaction de l’enseignant :
J’adore !! J’en ai parlé donc déjà avec les étudiants ils sont à fond derrière vous.
Alors oui nous pourrions faire la publicité d'un produit jordanien à l’ intention des
français. Il y a vraiment énormément de choses qui pourrait servir.
Avez-vous une petite idée ? moi oui, par exemple la nourriture ou les sites
touristiques majeures (ce n'est pas ce qui manque, deux merveilles du monde dans
ce pays (mer morte et Petra) .
Après on peut tourner la chose en humour en utilisant un peu d'ironie. Par
exemple, le mensaf plat traditionnel jordanien est vraiment gras... on pourrait en
faire la publicité et transmettre le message que, si par exemple tu veux grossir il
faut en manger.
ou encore la boue de la mer morte qui donne la peau douce (c'est vrai) mais qui
aussi couvre de ridicule tous les touristes qui se mettent de la boue sur la plage.
Enfin des idées comme ça, les étudiants, je pense aimeraient plus travailler sur un
ton un peu sarcastique. Ils aiment l'humour ! Et je sais que ça les motive plus.
La phrase 2 le thème nous a semblé plaire à l’enseignant et ses apprenants. Effectivement
l’enseignant était toujours très motivant et à l’écoute de nos questions.
Le travail de réflexion continue et nous avons annoncé ceci à l’enseignant :
SYNTHESE REFLEXIVE
Bonjour Anaël,
Notre réflexion avance et nous voulons partager avec toi nos nouvelles idées.
Récapitulons :
Tout d'abord, nous n'avions pas précisé que nous pensions faire travailler les
étudiants par groupe de 5 pour la réalisation du scénario.
- Pour que nous puissions choisir des supports pertinents et ainsi créer notre "corpus", il
nous faudrait nous mettre d'accord sur un domaine particulier : alimentation? Esthétique?
Vêtement? Voyage? Voiture?...
- Ensuite chaque groupe choisirait un produit Jordanien de ce domaine et réfléchirait à
une pub (sur le ton de l'humour) promouvant ce produit et en écrirait le scénario.
- Une nouvelle idée (à voir avec toi) : pour que les groupes puissent partager leurs
scénarios entre eux, nous voulions leur faire présenter à l'oral leur scénario de la même
manière que dans cet extrait de " 99 francs"
Notre participation au projet s'arrêterait là, notre scénario serait donc une étape
intermédiaire :
- La tâche finale du projet serait la réalisation des vidéos mais notre question :
penses-tu que la réalisation de 5 vidéos est possible (une vidéo publicitaire dure
en moyenne 30 secondes)? Nous avions pensé à faire une sélection d'un seul
script à mettre en vidéo mais cela instaure une compétition dans la classe et
pourrait être un problème!
Le mieux serait de se skyper, nous nous adapteront à tes disponibilités.
Bonne journée,
A très bientôt,
les Créatices
Notre objectif était donc de travailler avec B1 et par groupe de cinq et l’enseignant nous
répond ceci : « … j'aime beaucoup votre idée de groupes dois attendre 15 jours pour voir
combien d'étudiants j'aurai. Selon les estimations je devrai avoir un groupe de 15 max.
Une bonne nouvelle pour nous que l’enseignant apprécie notre idée de travail de groupe, en
revanche le nombre d’étudiant pour notre scénario n’était plus clair, parce que l’enseignant
devrait commencer une nouvelle session et avoir des nouveaux apprenants. Entre temps
nous avons passé à la phase conception.
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c) Phase 3 : Conception
Dans la phase conception nous avons commencé à écrire le scenario. Une période assez
difficile. Rappelons qu’il s’agit de l’élaboration d’activités en vue de travailler des
compétences de CECR avec des apprenants avec qu’il n’y a pas de face à face. Notre travail,
dans ce projet avait pour objectif principal de proposer un mini enseignement –tutorat, un
stage pourrait-on dire avec l’aide de l’enseignante en question.
Si les TICE se définissent selon Maguy Pothier (2003, p. 81) comme « un ensemble de
procédures diverses d’enseignement et/ou d’apprentissage, incluant moyens et supports,
construit en fonction d’un public *...+, d’objectifs et de conditions de travail particuliers »
dont les buts « sont de répondre au mieux à des demandes variées et d’individualiser le
travail grâce à la flexibilité du système ainsi qu’à la variété des supports (utilisation des TICE)
et des modalités (travail personnel, tutorat, séances en groupe) en cela nous avons essayé
de nous conformer avec l’élaboration de ce scénario avec quelques contraintes au niveau
d’utilisation de Moodle1 toutefois.
Malgré les moyens technologiques mis à notre disposition pour favoriser l’échange, internet
essentiellement et via Skype, nous avons vécu des périodes angoissantes provenant du
silence de l’enseignant à propos de ses apprenants.
A la fin de la phase de conception, nous devions rentrer la liste définitive des apprenants,
mais sans succès. Voice nos échanges :
...Les effectifs varient d'une session à l'autre. Le 27 mars c'est le début de la
nouvelle session .donc ne vous inquiétez pas vous garderez les mêmes étudiants
tout au long de la réalisation du projet.
Pour la constitution des groupes. Moi je vous propose qu'ils travaillent par pas
plus de 3. Les grands groupes ça ne marche jamais bien, puis il y a des contraintes
culturelles ici (le soit il leur ai presque impossible de se voir à cause du couvre-feu
imposé par les familles aux filles, ou les obligations familiales, le weekend end
c'est toujours sans exception en famille.) donc un petit groupe aura plus de facilité
de se retrouver qu'un gros groupe si ils ont des recherche à faire...
1
Moodle est une plateforme d'apprentissage en ligne (e-learning en anglais) sous Licence libre servant à créer
des communautés d'apprenants autour de contenus et d'activités pédagogiques.
SYNTHESE REFLEXIVE
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…Donc nous allons focaliser sur un sujet. Les groupes vont donc réfléchir sur le même
projet et partager leurs idées pour arriver un consensus, c'est ça ? Alors il y a 99% de
chance que ça soit un niveau B1 même supérieur. Ne vous inquiétez pas sur ça !
Le nombre d'élèves et les horaires ne devrait pas changer. Le nombre d'élève est de
minimum 9 jusqu'a 15. Les horaires ne devraient pas changer non plus. Si j'ai plus de
10 élèves nous divisons la classe pour des raisons de commodité, des lors la deuxième
horaire est le mardi. Mais ça ce n'est pas un problème car ça permet de déjà faire des
grands groupes que je peux diviser en petits groupes….
Cela nous a rassurés, mais pas complètement, étant donné que nous étions dans Moodle il
était indispensable d’avoir la liste des apprenants définitive rentrer les informations des
apprenants afin qu’ils puissent avoir accès au scénario en ligne.
…Nous sommes sur Moodle et il faudra que nous rentrions très rapidement la liste des
élèves détaillée pour les fichiers CSV Mr Soubrié t'en a peut-être parlé: nous avons
besoin des noms et prénoms de chacun.
Nous rendons le scénario le 1er avril (vendredi) tu devrais donc pouvoir le consulter
plusieurs jours avant la mise en route.
Quelques jours après suite à ce message nous avons reçu une liste comprenant 19
apprenants la voici :
- Sukaina Krishn
-hadeel Salem
- Numan al habdan
- heba al guanamen
- razan al amad
- hiba qatarneh
- dana al aroury
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10
- alice mcgrath
- francisco hernandez
- rebecca chen
- numan el amadie
- rania saleh
- sama al shawi
- adam styprekowski
- laith ibrahim
11
- sara merie
- rasha abdeljalil
- ruba hamtini
- muhammad samir
La liste des apprenants était la bienvenue, mais elle était incomplète. Alors l’enseignant
nous a envoyé une autre liste avec les noms, les prénoms et les adresses email. Cette fois
nous avons reçu à peine 13 apprenants :
sukaina krishan : [email protected]
- hadeel salem : [email protected]
- numan al habdan : [email protected]
- razan al amad : [email protected]
- zaid asfour : [email protected]
- hiba qatarneh : [email protected]
- rania saleh : [email protected]
- sama al shawi : [email protected]
- adam styprekowski : [email protected]
- laith ibrahim : [email protected]
- sara merie : [email protected]
- rasha abdeljalil : [email protected]
SYNTHESE REFLEXIVE
- ruba hamtini : [email protected]
Cependant le scénario était accompli et nous avons voulu un entretien avec l’enseignant via
Skype et la liste des emails des apprenants restants mais ce n’était pas possible.
Bonjour,
Nous espérons que tout va bien pour toi car nous t'avons attendu sur Skype comme
prévu.
En attendant que tu découvres le scénario, il devient assez urgent que nous rentrions
les étudiants avant de commencer le scénario, nous aurions donc besoin des
adresses mail restantes.
N'hésite pas à nous faire part de tes impressions.
Bonne journée,
Les Créatices
Toute ma réflexion se trouve dans la phase 4. Comment se fait-il qu’après l’accomplissement
du scénario les apprenants diminuent ? Que s’est-il passé ? Pourquoi sont-ils partis ?
d) Phase 4 : Expérimentation
La phase d’expérimentation nous a semblé être la phase moins déstressante, dans la
mesure, où le scénario était déjà accompli. Nous attendions les résultats de la part de
l’enseignant et des apprenants.
…comme je vous l'ai déjà dit, j'ai commencé l'expérimentation de votre scénario.
Je dois dire que c'est vraiment bien fait, très clair et très accessible. Beaucoup de
vidéos et d'explication.
Mais certaines phrases sont trop compliquées pour les apprenants. Alors pas les
vidéo ca elles sont très bien mais c'est plutôt les phrases de transitions. Mais
franchement c'est un détail.
Voilà lundi je commence avec un groupe et je continu mardi avec l'autre groupe.
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Auparavant l’enseignant nous a dit qu’il allait travailler avec un seul groupe de niveau B1 et
nous avons préparé les activités correspondant au CECR niveau B1. « Peut comprendre les
points essentiels quand un langage clair et standard est utilisé et s'il s'agit de choses
familières dans le travail, à l'école, dans les loisirs, etc. Peut se débrouiller dans la plupart des
situations rencontrées en voyage dans une région où la langue cible est parlée. Peut produire
un discours simple et cohérent sur des sujets familiers et dans ses domaines d'intérêt. Peut
raconter un événement, une expérience ou un rêve, décrire un espoir ou un but et exposer
brièvement des raisons ou explications pour un projet ou une idée. » (CECR, 2000, p.25)
Ensuite nous avons reçu une liste comprenant 19 apprenants, puis 13 apprenants avec leurs
emails et quelques jours plus tard 4 nouveaux emails. Au total nous avons préparé 5
tableaux pour la tâche finale (voir annexe I) pour 5 groupes de 3 et le sixième groupe de 4.
Nous avions donc manifesté notre inquiétude concernant aux groupes de travail après son
message :
Bonjour Anael,
Merci pour les nouvelles... super contentes que le scénario te plaise et plaise aux
étudiants.
Petites questions : du coup tu travailles avec le scénario avec deux groupes? Les deux
sont B1? la liste de noms que tu nous avait envoyé correspond à un groupe ou à
l'ensemble des apprenants des deux groupes ????? Parce que s'il y a de nouveaux
noms il faut qu'on les entre dans Moddle.
Petit récapitulatif des apprenants entrés dans Moddle (apprenants qui peuvent déjà se
connecter) : zaid asfour,hiba qatarneh, rania saleh, sama al shawi, adam
styprekowski, laith ibrahim, sara merie, rasha abdeljalil, ruba hamtini….
Ceux pour qui ont a des problèmes (problèmes pas graves): sukaina krishan, hadeel
salem, numan al habdan, razan al amad
Ceux pour qui on attend les adresses mails : heba alghanamen, dana mo'otaz, alice Mc
grath, francisco hernandez, rebecca chen, muhammad samir taifour
Donc ce qu'on va faire c'est dès qu'on a les adresses mails manquantes, on inscrit tout
le monde dont les 4 pour qui on a des problèmes.
SYNTHESE REFLEXIVE
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L’enseignant nous confirme alors, qu’il a 2 groupes effectivement et les noms qu’il nous a
envoyé correspondaient aux deux groupes « alors oui j'ai deux groupes et les noms que vous
avez sont pour les deux groupes. So don't worry !! »
Malheureusement nous sommes restées dans le doute jusqu’au moment que nous avons eu
l’entretien via Skype (annexe audio) avec l’enseignant et il nous a dit ceci « Malgré le
nombre d’étudiants que j’ai, il y a quelqu’un qui ne viennent plus, donc je vous ferai la liste et
donc du coup j’ai que 4 groupes et pas 6. Mais c’est des groupes de 4 ils n’ont pas voulu
travailler à 3 parce que ils savent très bien qu’il y a parmi eux quelqu’un qui va être
absent… »
En analysant toutes nos échanges, quatre possibilités peuvent être la cause de non réussite
totale de nos objectifs :
1. La démotivation des apprenants
Initialement l’enseignant nous a dit que les apprenants étaient très motivés et le thème les
intéressé beaucoup. Mais peut être que au fur et à mesure qu’ils ont découvert le scénario
la motivation n’était plus la même. La classe entant hétérogène, faire la publicité d’un
produit locale pour un public français ne correspondait pas à leurs attentes.
2. Mauvaise connexion
La connexion n’était pas un problème au départ mais l’enseignant nous a fait comprendre
que le centre à Aman avait quelques problèmes de connexion, mais qu’il pouvait trouver des
solutions telle que : téléchargé les vidéos, imprimer les activités pour les apprenants.
Les TICE regroupent un ensemble d’outils conçus et utilisés pour produire, traiter,
entreposer, échanger, classer, retrouver et lire des documents numériques à des fins
d'enseignement et d'apprentissage. Alors avec la faible connexion et parfois sans connexion
les apprenants se sont démotivés.
L’enseignant dans un échange dit ceci : « … sinon, comme je l'ai dit à MR Soubrié, le centre
culturel ne sais pas où ils ont mis leur mot de passe WIFI............. complétement débile
parfois. Donc la conséquence est que seul deux de mes étudiants peuvent se connecter via la
3G qui comme vous l'imaginer n'est pas génial. Franchement de se coté là je galère et du
coup je branche mon ordi sur la TV de la classe et nous faisons tout à partir de mon PC. je leur
envoi le tutoriel par mail en espérant qu'ils se connectent de chez eux. Mais le travail en
groupe se fera via mon PC. je sais ce n'ai pas l'idéal mais voilà nous n'avons pas de choix. »
3. Surcharge de la part de l’enseignant
L’enseignant nous a fait comprendre qu’il avait d’autres occupations pendant la phase 4
d’expérimentation, «… je suis vraiment désolé de vous avoir mis dans la merde d'une
SYNTHESE REFLEXIVE
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certaine manière. J’ai eu un gros problème internet et je faisais passé le DELF ce qui m'a pris
énormément de temps. »
4. Notre scénario
Enfin à la question de savoir en réalité si tout s’est bien passé et si le faite que le produit
utilisé « Mensaf 2», soit un produit Jordanien, et que les apprenants soient une partie
étrangère, cela à créer une démotivation en classe ? Il faut dire que ces apprenants
étrangers ont des bonnes raisons pour apprendre la langue française dans un milieu
hétéroglotte, parce que ce sont des cas assez rare.
En ce qui concerne la vidéo d’après l’enseignant « Il aurait peut-être été bien de varier les
vidéos, car cet effet de répétition a un petit peu agacé les élèves. Effectivement nous avons
eu beaucoup d’hésitation, parce que on croyait qu’en mettant plusieurs publicités, ils
allaient se perdre, alors que en mettant peu de publicité c’est devenu épuisant.
Conclusion
En conclusion, le scénario n’a pas déroulé comme on a prévu, ni comme l’enseignant le
souhaitait.
Nous avons élaboré un questionnaire (voir annexe III) pour les apprenants et pour les
enseignants et voici le résultat : Parmi les 19 apprenants seulement 6 ont rempli le
questionnaire et son arrivé à la fin. Nous avons eu un entretien (annexe audio et le résumé
écrit) via Skype avec l’enseignant et il paressait très satisfait avec le produit final.
Ce travail à mon avis a été fut un bel exemple de construction de notre personnalité, de se
découvrir des capacités à gérer un travail à distance et de construire notre future identité de
professeur.
2
Mensaf c’est un plat typique jordanien
SYNTHESE REFLEXIVE
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1. Annexe : Tableau personnel de chaque groupe
TABLEAU PERSONNEL
Produit
Qu'est ce qu'on
veut vendre
Cible
A qui veut-on
vendre ce
produit?
Arguments :
"achetez ce
produit car..."
Quels-sont les
arguments pour
convaincre qu'il
faut acheter ce
produit?
Slogan
la phrase à la fin
"qui fait vendre"
Description du
spot
16
TABLEAU PERSONNEL groupe Alice
Précision : Votre trouverez au-dessous du tableau un espace “Bloc-notes”. Vous pourrez y
rassembler toutes vos idées avant de les reformuler définitivement dans le tableau.
Produit
Cible
Qu'est ce
qu'on veut
vendre
A qui veut-on
vendre ce
produit?
Arguments :
"achetez ce
produit car..."
Quels-sont les
arguments pour
convaincre qu'il
faut acheter ce
Slogan
la phrase à la
fin "qui fait
vendre"
Description du
spot
SYNTHESE REFLEXIVE
produit?
Le mensaf
nous pensons
que c’est bien de
pouvoir offrir se
produit à un
grand nombre de
personnes. le
cœur de cible
sera donc le
français qui a
déjà un intérêt
pour la
nourriture du
moyen orient ou
du moins qui n’a
pas de préjuges
contre cette
nourriture.
- grâce à mensaf ,
il fait chaud en
hivers
- grâce a mensaf
on n’a pas besoin
d’utiliser les
couverts c’est
amusant pour les
enfants
17
quand tu rentres
a la maison du
travail c rapide
de préparer le
mensaf.
- libère tes
instincts
primitifs, mange
le mensaf !
-mensaf jamais
tu peux en avoir
une poignée
TABLEAU PERSONNEL groupe Atef
Précision : Votre trouverez au-dessous du tableau un espace “Bloc-notes”. Vous pourrez y
rassembler toutes vos idées avant de les reformuler définitivement dans le tableau.
Produit
Cible
Qu'est-ce
A qui veut-on
Arguments :
"achetez ce
Slogan
la phrase à la
Description du
spot
SYNTHESE REFLEXIVE
qu'on veut
vendre
vendre ce
produit?
produit car..."
Le mensaf
pour tout le
monde, mais en
particulier les
personnes qui
n’ont pas
beaucoup de
temps pour
cuisiner.
- on achète le
mensaf car c
facile de nettoyer
un plat a la place
de beaucoup
mais nous
voulons mettre
en avant le fait
que le mensaf
est un plat de
fête, donc un
plat du
dimanche.
Quels-sont les
arguments pour
convaincre qu'il
faut acheter ce
produit?
fin "qui fait
vendre"
18
- les hommes et
les femmes sont
facile a faire le
mensaf
- grâce au mensaf
tout le monde est
content
le mensaf est un
plat économique.
- pour le bouffer
vous ne
regretterez pas
- vous ne pouvez
pas lui résister
parce qu’il est
comme la drogue.
-si vous le manger
vous travaillerez
comme un
taureau
-vous le prenez
jusqu’à être
bombé
- le mensaf est un
SYNTHESE REFLEXIVE
plat économique
car les ingrédients
ne sont pas chers
TABLEAU PERSONNEL groupe Laith
19
Précision : Votre trouverez au-dessous du tableau un espace “Bloc-notes”. Vous pourrez y
rassembler toutes vos idées avant de les reformuler définitivement dans le tableau.
Produit
Cible
Qu'est-ce
qu'on veut
vendre
A qui veut-on
vendre ce
produit?
Le mensaf
pour tout le
monde
Arguments :
"achetez ce
produit car..."
Slogan
la phrase à la fin
"qui fait vendre"
Description du
spot
Quels-sont les
arguments pour
convaincre qu'il
faut acheter ce
produit?
partager et
découvrir la
tradition
essayer quelque
chose de
nouveau
une expérience
nouvelle
une aventure
le sang du
désert
le mensaf, le
gout de la
Jordanie
tu as faim ?
Mange Sans Fin
(MANSAF)
SYNTHESE REFLEXIVE
TABLEAU PERSONNEL groupe Sama
Précision : Votre trouverez au-dessous du tableau un espace “Bloc-notes”. Vous pourrez y
rassembler toutes vos idées avant de les reformuler définitivement dans le tableau.
Produit
Cible
Qu'est-ce
qu'on veut
vendre
A qui veut-on
vendre ce
produit?
Le mensaf
Arguments :
"achetez ce
produit car..."
Quels-sont les
arguments pour
convaincre qu'il
faut acheter ce
produit?
pour les jeunes
plat de fête
sans cholestérol...
essayer la
humour !
culture
jordanienne
Slogan
la phrase à la
fin "qui fait
vendre"
Description du
spot
20
le mensaf, un
risque
agréable.
plat de famille
garder la
tradition
jordanienne
SYNTHESE REFLEXIVE
Annexe II : Entretien
Un CD avec les 2 entretiens
Le 13 /04/2011
Le 4/05/2011
Un compte rendu à l’écrit de l’entretien 4/05/2011
COMPTE-RENDU DE L’ENTRETIEN SKYPE AVEC ANAËL AMINOT :
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RETOUR SUR L’EXPERIMENTATION DU SCENARIO
Entretien effectué le 04 mai 2011
Nombre de questions-réponses : 17
Durée : 23 minutes et 46 secondes
Objet : Retour sur l’enseignement et l’apprentissage vécu lors de l’expérimentation
du scénario « À vos pub ! »
Groupe : Les Créatices, composé d’Angeline Betemps, Arisete Vera-Cruz, et Charline
Gradowicz
Restitution : sous forme de questions-réponses, à la manière d’un compte-rendu
d’entretien
1. Comment vous avez vécu le scénario ? Est-ce que vous avez eu des difficultés ?
Avantages
R : En effet j’en ai eu des difficultés mais surtout de l’ordre matériel la connexion
était mauvaise, et sur l’exercice des slogans ça m’a pris une demi-heure pour charger
chaque vidéo, par contre le Project était agréable à utiliser et vous avez sans doute
réussi à monter un scénario à faire parler, malgré le nombre d’heure prévu. A la place
de 6h 30 j’ai fait 10h environ.
2. Avez-vous eu le besoin du guide pour mieux vous orienter ?
R : Non, presque pas, j’ai lu mais je n’ai pas eu besoin puisque en même temps avec
mes expériences de l’année précédente je sais faire les TICE. Vous avez été bien
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guidée par Mr Soubrié comme d’habitudes et donc je sais comment marche les
scénarios avec lui.
3. Le faite de s’adresser directement à eux ça leur a plu ?
R : Oui ça les a beaucoup plu. Que ça soit en vidéo de présentation comme les
vouvoiements et tutoiements ça les a beaucoup plu. Mais c’est surtout le sujet qu’ils
ont plus aimé. Ils étaient tous motivés d’aller pas par pas, de vidéo par vidéo
4. Par apport à la tâche est-ce qu’ils se sont posé des questions concernant aux
destinateurs ?
R : Oui, bien sûr mais après ils ont prix ça comme un jeu. C’est vrai qu’ils se
demandaient est ce que les français mangent le Mensaf.
5. Au niveau de la cohérence du scénario qu’est-ce que vous en pensez ?
R : Oui, ça était très bien emmener mais avec un peu de répétition. Il aurait fallu
varier un peu des vidéos entre les slogans et les arguments sachant qu’ils parlent
bien français, mais en même temps on ne les perd pas.
6. Est-ce qu’il y a eu des moments d’échanges interculturels ? Est-ce que tu as pu
expliquer aux apprenants les habitudes alimentaires de la plupart des français ?
R : Il y a eu énormément d’échanges pour monter les arguments. Ils ont tout de suite
compris qu’un argument devait être percutant pour une population et donc ils m’ont
demandé comment s’organisaient les repas en France. Par exemple, ils m’ont dit que
le Mensaf était un plat d’enterrement alors je leur ai précisé qu’en France on ne
s’amusait à manger pendant les enterrements, ce n’est vraiment pas notre culture.
Donc voilà, ils m’ont demandé quand est ce que les familles mangeaient ensemble,
combien de temps les français avaient pour manger. Ils se sont beaucoup focalisés
sur le combien de temps parce que le Mensaf, ça prend environ une heure et demi
pour le préparer, ce qui est long pour eux et pas spécialement long pour les français
au final.
7. Est-ce que tu trouvais que le scénario faisait ressortir ce côté interculturel ou est ce
qu’il était trop focalisé sur une culture et une autre sans qu’il y ait de liens, de
connexions entre les deux cultures ?
R : C’était très focalisé sur la culture, pas trop sur l’interculturel. L’interculturel était à
créer en classe en confrontant une publicité possible sur le Mensaf avec les publicités
que vous aviez. Les publicités que vous aviez étaient vraiment françaises, francofrançaises. L’interculturel aurait été difficile, il aurait fallu prendre des publicités
d’autres nationalités mais à ce moment-là on n’était plus en français.
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Oui l’interculturel c’était plutôt en classe avec le travail que je faisais avec le scénario.
Vous leur avez posé plusieurs questions sur ce qu’ils pensaient de ça et donc on en
parlait.
8. Et ce qui concerne la grammaire, elle était bien intégrée ?
R : Oui oui c’était bien réintégrée, les explications étaient bien faites. C’était bien
expliqué, c’était même simple, ils sont vite passés dessus, ils connaissaient déjà, il
fallait juste une piqûre de rappel, c’est le but de ce que vous aviez écrit.
9. Par rapport à la compréhension du scénario, est ce que tu as du intervenir souvent
pour expliquer ce qu’on voulait dire ou est ce qu’ils s’en sortaient tous seuls ?
R : Alors la compréhension…je vous avais déjà fait la remarque…certaines consignes
étaient un peu difficiles à comprendre donc j’ai du intervenir oui. J’ai du simplifier un
peu, mais c’était au début et après c’était bien. Le tout début était un peu compliqué,
je pense que c’était le temps qu’ils se mettent dans le bain.
10. La dernière fois tu nous as dit que tu étais obligé de ne pas faire étape par étape
comme on l’avait prévu pour essayer de les motiver
R : c’est sûr que vu que ça prenait un peu de temps, c’était dur de le faire faire tout le
temps que ça. Ça les aurait un peu ennuyés, donc il a fallu que je fasse une heure et
demie et puis une heure d’autre chose, tu vois ? Des choses comme ça. Mais ça je
pense, c’est plutôt la personnalité des jordaniens…ils ont du mal à se concentrer et
puis on ne leur demande pas beaucoup à la fac. Une réalité, les étudiants en Master
Français Langue Etrangère ne savent pas faire une dissertation parce qu’on ne leur
demande jamais un travail qui prend plus d’une heure…donc ils n’ont pas l’habitude
de se concentrer sur quelques chose pendant plusieurs heures d’affilée. Mais ça c’est
vraiment plutôt le système éducatif jordanien.
11. Tu avais un jour évoqué le fait que des problèmes de connexion Internet étaient
fréquents au centre culturel. Comment as-tu procédé pour t’approprier dans un
premier temps le scénario pour ensuite l’utiliser en classe avec tes élèves ?
R : Tout d’abord, il faut savoir que nous avons beaucoup fonctionné par papier à
cause des problèmes de connexion et le fait que les étudiants ne travaillaient pas
chez eux. J’ai utilisé le logiciel WinHTTrack, qui fonctionne comme un aspirateur de
site web. Grâce à cet outil, j’ai pu télécharger votre scénario sur mon ordinateur pour
ensuite l’imprimer entièrement. Ainsi, les étudiants avaient effectivement le scénario
sous les yeux durant le cours, mais en version papier, car j’ai dû m’adapter avec les
moyens dont je disposais.
Pour exploiter votre scénario, je lisais dans un premier temps la partie que j’allais
aborder en classe avec mes étudiants afin de m’en imprégner. Puis j’arrivais le jour
de la séance en sachant exactement ce que j’allais faire.
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Je commençais ensuite chaque séance en partant de ce que nous avions déjà fait, je
faisais un résumé, et je leur expliquais ensuite ce qu’il allait se passer. J’expliquais
aussi le scénario sans le formuler par étapes comme vous l’aviez construit.
12. Comment le scénario a-t-il été reçu par tes étudiants ?
R : Ils ont beaucoup aimé travailler dessus. Ils l’ont trouvé intéressant et ont pu
partager leurs points de vue sur leur propre culture et échanger avec les quelques
étudiants non natifs qui faisaient partie de la même classe. Le rire a souvent été au
rendez-vous, et ils ont également eu l’occasion de revoir les points de grammaire que
nous proposions.
13. Comment décrirais-tu tes étudiants, quelles-sont les différences avec les attitudes
observées en France ?
R : Si l’on compare à ce qui est observé en France, les pratiques d’apprentissages sont
différentes, nous pourrions dire qu’il y a des avantages et des inconvénients, mais
tout étroitement lié avec la culture.
Concernant les points positifs, ils sont beaucoup plus dynamiques et n’ont nullement
peur de parler devant le reste de la classe. Les échanges se font spontanément, il n’y
a pas besoin de les relancer. Ils sont intéressants et intéressés, plein de bonne
volonté et géniaux.
En revanche, une fois la séance terminée, il est difficile de rester en contact avec eux
le reste de la semaine, et ils n’ont pas comme habitude de travailler chez eux ce qui
rend la progression différente car tout se fait essentiellement en classe. En effet, une
personne ne connaissant pas le mode de vie d’ici prendrait ces étudiants comme
désinvoltes, et fainéants, car ils ne sont pas non plus très assidus comme en France.
Mais l’on se rend compte après que ce n’est rien de tout cela, que c’est propre à leur
culture d’être plus détendu et de ne pas ressentir la pression des cours ni l’obligation
de présence.
Ainsi, les effectifs varient beaucoup d’une séance à une autre, mais je ne me vexe pas
du tout car je sais que ce n’est pas contre le cours, et que l’étudiant avait sans doute
autre chose à faire, ou qu’il avait envie de profiter du beau temps. Le climat est
également très chaud, ce qui rend la concentration difficile. Les pratiques de la
société se retrouvent donc aussi en classe, par exemple les femmes vont s’effacer
pour laisser parler les hommes. Ils restent cependant des bon élèves, qui ont un
niveau de vie assez élevés, intéressés par beaucoup de choses, cultivés et intelligents.
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14. Tu nous as effectivement parlé d’étudiants non natifs, d’où viennent-ils et
comment se sont-ils intégrés au reste de la classe ?
R : Oui, tout à fait, il y avait cinq étudiants non jordaniens et non issus de culture
arabe : un Allemand, un Mexicain, un Polonais, une Chinoise et une États-Unienne.
Ils ont trouvé une place très rapidement, ils sont très à l’aise et parlent beaucoup. Ils
ont même tendance à se mettre en avant. Bien sûr, lors de ce scénario, ils
participaient dans la mesure où le sujet le leur permettait, car pour des personnes
issues de cultures différentes, il est difficile de parler du Mansa. Les jordaniens
échangeaient eux aussi sur des sujets dans lesquels ils étaient à l’aise.
15. Il y avait donc un mexicain, comment a-t-il réagi en voyant le spot publicitaire Ol
Del Paso présentant leur kit pour Fajitas ?
R : Il a dit que ça n’avait pas l’air très bon car les crêpes doivent être fraîches et non
sous plastique ! Mais cela fait partie de l’exportation des cuisines du monde, des
adaptations sont faites afin que le plat soit préparé et consommé dans d’autres pays.
Par exemple, en France nous connaissons le kebab avec du pain et de la viande
décongelés, alors qu’ici en Jordanie le pain est fait devant nous, tout est frais.
16. As-tu d’autres remarques par rapport à cette expérience Forttice ?
R : Il aurait peut-être été bien de varier les vidéos, car cet effet de répétition a un
petit peu agacé les élèves.
Mais mis à part tout ce que je vous ai déjà dit, j’ai trouvé le scénario très bien
construit. Vous avez fait un bon travail, j’ai le sentiment qu’il y a eu beaucoup de
travail pour arriver à ce produit fini car le scénario est très long. D’ailleurs cela m’a
pris du temps pour l’imprimer !
17. Tu as suivi la même formation que nous l’année dernière, et cette année tu es
passé d’étudiant concepteur à enseignants utilisateur pédagogique, quel recul astu pris par rapport à ton expérience personnelle ?
R : J’ai beaucoup comparé votre scénario avec le travail que j’avais fait dans le cadre
du projet Forttice, et lorsque je le découvrais je me suis dit à plusieurs reprises
« tiens, c’est pas mal, j’aurais dû faire ceci comme cela ! ». Je mer appelle
notamment combien il avait été dur de partir de rien pour arriver à une production
élaborée, et j’ai trouvé vos idées très intéressantes. Néanmoins, je trouve nettement
plus agréable d’être de mon côté, c’est-à-dire
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