Le seul magazine au Québec dédié uniquement à la boxe

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Le seul magazine au Québec dédié uniquement à la boxe
Le seul magazine au Québec
dédié uniquement à la boxe
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Magazine La Zone de Boxe
7ième année – numéro 35
Janvier, 2012
Numéro 35
Photo Vincent Ethier
- Entretien avec Michel Hamelin
- Nos prix Régis 2011
- Nos prix La Zone 2011
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Magazine La Zone de Boxe
7ième année – numéro 35
Magazine La Zone de Boxe
2755 Clermont
Mascouche (Québec) J7K 1C1
[email protected]
Éditeur
François Picanza
Rédacteur en chef
Pascal Roussel
Collaborateurs
Jean-Luc Autret
François Couture
Richard Cloutier
Martin Laporte
Mathieu Normand
03 – L’Éditorial
3 – L’Éditorial
4 – Le mot du rédac format géant
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7 – Les prix « La Zone » 2011
10 – Entretien avec Michel Hamelin
Correcteur/Réviseur
François Couture
Véronique Lacroix
Pascal Lapointe
15 – Les prix « Régis » 2011
Monteur
Martin Laporte
18 – L’effet décolleté
photographes
Vincent Ethier
Stéphane Lalonde
Robert Levesque
20 – Flashback : Filière roumaine
Le magazine la Zone de boxe fut fondé en 2004 à Mascouche par
François Picanza. Ce magazine est maintenant offert gratuitement
sur le web.
La Zone de Boxe magazine
7e année, numéro 35
Janvier 2012
23 – Galerie des photographes
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Magazine La Zone de Boxe
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année – numéro 35
L’Éditorial
Le magazine que vous lisez présentement marque la fin d’une belle et longue série d’articles qui furent publiés sous le
règne de Pascal Roussel. Notre rédac format géant tire sa révérence en tant que rédacteur en chef pour le magazine La
Zone de boxe.
La vie évolue et comme ce fut le cas pour moi-même il y a quelques années, Pascal passera bientôt à autre chose. Je
crois bien que je ne serai pas le seul à vouloir lui dire merci beaucoup pour ce dur labeur de bénévole qu’il faisait avec
brio de parution en parution.
Il s’en est fallu de peu pour que l’annonce du présent numéro ne soit : « Ne manquez par le numéro 35 du magazine, ça
pourrait être votre dernier! ». Rassembler des gens pour publier des articles dans le magazine est un boulot colossal et je
craignais bien que nous ne puissions trouver quelqu’un désirant reprendre le flambeau.
Heureusement, un de nos collaborateurs, Jean-Luc Autret, a quelques idées sur la façon dont le magazine pourrait
évoluer en 2012. Pour ceux qui seraient moins familier avec le travail de Jean-Luc, il est l’instigateur de l’excellente série
d’articles « Bilan 2011 et prévisions 2012 » sur le site web de La Zone de boxe. Jean-Luc a des idées neuves et il
recherche du sang neuf. Donc, si vous avez le goût de participer à cette belle aventure, je vous invite à communiquer
avec lui à l’adresse suivante : [email protected]. Il pourra discuter avec vous de ce qu’il envisage pour la
version 2.0 du magazine.
Je termine en disant de nouveau un gros merci à Pascal Roussel pour son excellent boulot de rassembleur et je lui
souhaite bonne chance dans toutes ses initiatives.
Bonne boxe à tous!
Francois Picanza
Éditeur Magazine La Zone de Boxe
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Magazine La Zone de Boxe
7ième année – numéro 35
Le mot du rédac format géant
Contenu de ce numéro :
La régie pour les nuls
À chaque gala de boxe (ou de MMA) au Québec, il y a ce qu’on appelle plus simplement la
régie. La régie des sports de combat du Québec. Le vrai titre est trop compliqué et trop
facile à oublier de toute façon! Et cette dite régie, que fait-elle? C’est quoi son rôle? Merci
à notre collaborateur régulier Jean-Luc Autret de démystifier tout cela. Ce texte sur la
régie est le premier d’une série qui en comptera au moins deux, peut-être dès le prochain
numéro, reste à voir.
Les Prix de La Zone
Nous y avons pris goût. Pour une seconde année, le magazine La Zone de Boxe et ses
amis ont sélectionnés pour vous les récipiendaires de différents prix, par exemple le boxeur de l’année, la surprise de
l’année, etc. Nous croyons que nous sommes les mieux placés pour remettre ces récompenses pour la boxe québécoise.
Et que je n’en vois pas un croire l’inverse!
Les Régis 2011
Nous y avons pris goût. Pour une seconde année, le magazine La Zone de Boxe et ses amis ont sélectionnés pour vous
les récipiendaires de différents prix un peu moins traditionnels, mais tout aussi marquants et essentiels! Nous croyons
que nous sommes les mieux placés pour remettre ces récompenses pour la boxe québécoise. Et que je n’en vois pas un
croire l’inverse! Nos réflexions se sont fait autour d’une table du Beaubien Déli où nous avons tous partager une assiette
de smoked meat en l’honneur de Régis. Malheureusement, lors de notre réunion, Régis n’était pas là, car il était parti en
tournée avec Ti-Guy. On se reprend l’an prochain.
Top 10 livre pour livre québécois
C’est devenu presque une coutume : à chaque six mois, nous revenons avec notre classement livre pour livre québécois.
Tant de choses se sont passées au cours des six derniers mois sur notre scène de boxe québécoise (des surprises, des
retours, des défaites inattendues) qu’il était absolument nécessaire de faire une mise à jour. Dix collaborateurs du
magazine ont accepté de nous livrer leur classement afin qu’on puisse en faire un savant mélange et vous offrir ce qu’on
croit le plus juste et réaliste.
Flashback : au tour de la filière roumaine
Lors de la dernière parution du magazine, notre collaborateur régulier Richard Cloutier nous avait offert un texte sur
l’arrivée de la filière camerounaise au Québec (Lontchi, Ngoudjo et cie). Dans le même ordre d’idées, il nous présente
cette fois-ci un texte sur une autre arrivée de boxeurs qui a marqué notre scène québécoise : les roumains. Vous
apprendrez de quelle façon sont débarqués au Québec les Dorin, Bute, Diaconu et cie.
Distraction et conséquence
Les juges de boxe sont souvent en âge pour être les pères des boxeurs qui s’affrontent sur le ring! Si j’étais très baveux,
je dirais parfois même les grands-pères! Mais je ne suis pas du genre à dire des choses comme ça. Heureusement, il y a
quelques juges plus jeunes qui permettent d’abaisser la moyenne d’âge des juges de boxe professionnelle. Et même à ces
jeunes juges (c’est vraiment bizarre de mettre ces deux mots consécutivement dans une même phrase), il peut arriver
des choses qui les distraient… Mais qui a eu cette idée de placer des « card girls » habillées de façon sexy autour du ring!
Pas facile la vie de juge. Allez lire ce texte de Martin Laporte et comprenez comment une si légère distraction peut avoir
des répercussions énormes.
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année – numéro 35
Les commentaires du rédac
Au revoir
Pour un hockeyeur qui se retire, l'expression « il accroche ses patins » est très connue. Alors, dans le même ordre
d'idées, je vous annonce que je dépose mon crayon ou que je range mon clavier.
De février 2007 à janvier 2012, je fus à la tête de 22 parutions du magazine. Je crois avoir contribué à plusieurs éditions
du magazine qui ont frôlé la perfection. Mais aujourd’hui, la passion n’est plus aussi présente et les 2-3 derniers numéros
furent difficiles à livrer. J’ai l’impression d’avoir fait le tour du jardin et de ne pas pouvoir amener le magazine plus loin.
Ce fut une extraordinaire aventure et je m’en souviendrai toujours. Être le rédacteur en chef du magazine m’a permis de
vivre de grandes joies et de grandes fiertés. Ce fut un honneur d’être à la tête de cette belle équipe de bénévoles
passionnés de boxe et je vous en remercie. Je remercie les soldats du début, et les soldats qui se sont joints vers la fin de
mon aventure.
Cette édition du magazine est la plus courte que j'ai livrée et cela me peine un peu. Par contre, la qualité de ces 25 pages
n'a rien à envier à celle des 21 numéros précédents que j'ai dirigés.
Mon intérêt pour la boxe elle-même ne diminuera pas pour autant. Ceux qui me connaissent sur le forum de discussion
de la Zone de boxe m'y verront encore avec ma verve habituelle.
Bute : l’homme, l’athlète
J’ai eu comme plusieurs d’entre vous l’occasion d’écouter à TVA Sports la série intitulée « Lucian Bute, l’homme,
l’athlète ». Je veux souligner la qualité exceptionnelle de cette série. La qualité visuelle n’avait absolument rien à envier
aux séries semblables sur les grands réseaux américains comme HBO ou Showtime. Les moments qui m’ont fait le plus
vibrer furent lorsque la caméra et les micros étaient dans les coins des boxeurs durant les combats. Jamais auparavant
nous n’avions pu vivre l’intensité de la minute de repos des boxeurs et entendre les commentaires des équipes de coin
pendant les combats. C’était entre autres plutôt amusant d’entendre Stephan Larouche laisser aller des « ostis! » quand il
s’adressait à Bute. « Envoye-zi un osti de crochet au corps! » Félicitations à TVA Sports et à la maison de production
Tungsten Visuel pour ce bijou télévisuel. Pas besoin d’être un fan de Bute pour apprécier à sa juste valeur ce grand
moment de télévision.
Alcine le saboteur
Joachim Alcine avait été choisi
pour être l’agneau sacrifié. Celui
qui devait être la victime facile
avec un bon nom et une bonne
fiche pour le retour de David
Lemieux sur le chemin de la
victoire. Mais Alcine a joué un
tour à tous : à Lemieux, à Yvon
Michel et son équipe, et à tous
les gens qui avaient fait des
prédictions sur les tribunes
sportives. Moi le premier, j’avais
mentionné lors d’une chronique à
NRJ Sherbrooke qu’Alcine finirait
dans la troisième rangée. C’est
un collègue de la Zone qui avait
dit en premier cette phrase et
comme je l’avais trouvé bien
drôle, j’avais eu la brillante idée
de la reprendre en ondes. C’était
plutôt « safe » comme prédiction
Joachim Alcine aura fait mal paraître bien des gérants d’estrade…
(Photo Vincent Ethier)
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Magazine La Zone de Boxe
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que je me disais. À 14 jours de Noël, personne n’avait prévu la résurrection d’Alcine. Car c’est exactement cela qui est
arrivé. Tout le monde le croyait mort et enterré d’avance. Le Joachim qu’on a vu sur le ring ce soir-là était
méconnaissable. Il boxait avec émotion, avec hargne et avec un menton résistant. Alors Joachim, je te lève ma tuque (je
n’ai pas de chapeau). Si on m’avait dit en 2010 qu’un jour, Joachim aurait fait la page couverture du magazine avec une
gueule de gagnant pour la revue de l’année, j’aurais répondu « bien sûr, et moi je vais gagner le Pulitzer en 2012 ».
Le chemin du retour pour Lemieux
Si vous étiez promoteur, vous feriez quoi avec Lemieux maintenant? Quel chemin prendre? On recule de trois cases pour
mieux revenir? D’une seule case? Pas évident. Le chemin idéal serait de redonner confiance à David en lui trouvant 2 ou 3
combats contre des gars solides qui vont lui donner des rounds. Par contre, ce chemin est extrêmement difficile à trouver!
C’est le chemin que GYM a cherché pour David pendant très longtemps! Ces Ayala du monde de la boxe coûtent très cher.
Et soit ils tombent trop vite (Ayala), soit ils causent des surprises (Alcine). Le seul qui a bien fait son boulot dans ces
circonstances fut Jason Naugler. Alors le bon chemin n’existe pas selon moi. GYM va redonner un chemin à Lemieux et
croiser les doigts pour que le hasard fasse que plus tard, on dira que cette décision-là était la bonne! Il y a trop de
données qui vont influencer le résultat possible. Je crois qu’il faut juste qu’il remonte sur un ring rapidement, quitte à ce
que ce soit contre un faire-valoir. Question simplement qu’il se recouche le soir avec une victoire dans sa tête. Parce
qu’en 2011, David fut blanchi. La dernière victoire de Lemieux fut contre Purnell Gates, et lui a trois victoires en 2011! Je
sais, ce n’est pas la même chose …
Pascal Roussel
Rédacteur en chef format géant
Quel sera le chemin du retour pour David Lemieux et
son entraîneur Marc Ramsay? (Photo Vincent Ethier)
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Magazine La Zone de Boxe
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année – numéro 35
Les Prix de La Zone de Boxe 2011
Par l’équipe de La Zone de Boxe
Textes rédigés par Mathieu Normand
Pour une deuxième année, La Zone de Boxe tient
à souligner le meilleur de la boxe au Québec. Une
vingtaine d’intervenants des médias et du milieu
ont donc pris le temps de scruter toutes les
possibilités avant de choisir les candidats méritants
dans les différentes catégories. Voici leur verdict
pour l’année 2011 :
Le boxeur de l’année : Lucian Bute
L’honneur revient à notre Roumain d’adoption qui
a engrangé trois victoires dominantes en 2011,
que ce soit en envoyant de multiples uppercuts au
corps (Brian Magee, K.-O. technique 10) ou un
puissant crochet de gauche (Jean-Paul Mendy, K.O. 4), ou encore en utilisant de nombreux
mouvements défensifs pour éluder les coups de
son adversaire avant de contre-attaquer (Glen
Johnson, décision unanime). Pour la prochaine
année, les attentes sont élevées, autant du côté
du clan Bute que des amateurs, tous voulant voir
le champion affronter les meilleurs de sa catégorie
maintenant que le Super Six est chose du passé.
Mention spéciale : Adonis Stevenson
Le combat de l’année : Bernard HopkinsJean Pascal II
Le panel a accordé sa faveur au combat retour
entre Jean Pascal et Bernard Hopkins, mais le vote
a été extrêmement serré, d’autres combats
mémorables ayant aussi marqué l’année 2011.
L’attention médiatique de la planète boxe était
entièrement concentrée sur cet affrontement, avec
le lot de controverses qui l’avait précédé. L’aspect
historique de ce combat au Centre Bell, devant
une foule record de 16 988 spectateurs, a permis
Le combat de l’année : Bernard Hopkins contre Jean
de faire de Montréal, pour une soirée du moins, le
Pascal II. (Photo Vincent Ethier)
centre mondial de la boxe avec HBO en prime.
Malgré la défaite, Jean est sorti grandi de cette expérience où il s’est frotté à un grand de l’histoire de la boxe.
Mentions spéciales : Joachim Alcine-David Lemieux, Samuel Vargas-Ahmad Cheikho et Steve Molitor-Sébastien Gauthier
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Magazine La Zone de Boxe
7ième année – numéro 35
L’ascension de l’année : Pier-Olivier Côté
Difficile de passer à côté de l’année de Côté,
ponctuée de quatre victoires, dont trois où
l’adversaire n’a pas entendu la dernière cloche. Côté
a notamment gagné à Las Vegas en sous-carte du
gala Pacquiao-Mosley, réduisant Aris Ambriz en
poussière. Puis, il a conclu l’année en demi-finale du
gala Showtime qui mettait en vedette Lucian Bute,
pulvérisant Jorge Luis Teron en moins de deux
reprises. Cette excellente année lui a permis
d’obtenir la chance d’être la vedette principale d’un
Shobox en février prochain alors qu’il affrontera
Mauricio Herrera au Pavillon de la Jeunesse à
Québec.
Mentions spéciales : Adonis Stevenson et Kevin Bizier
Le gala de l’année : Lucian Bute-Glen Johnson
au Colisée Pepsi (5 novembre)
Le KO de l’année : Pier-Olivier Côté sur Jorge Luis
Teron. (photo Stéphane Lalonde)
Côté qui gagne de manière spectaculaire après que
Sébastien Gauthier et Sébastien Demers nous en
eurent donné pour notre argent dans des défaites
fort honorables : c’est la qualité des combats
préliminaires qui a permis à ce gala de soutirer le
titre. Certains juges voulaient souligner le fait que le
gala Hopkins-Pascal II avait réussi à mettre au même
programme les trois meilleurs boxeurs à 175 livres
mais une sous-carte qui laissait à désirer a fait
pencher la balance en faveur de la soirée d’Interbox.
Mention spéciale : Bernard Hopkins-Jean Pascal II au
Centre Bell (21 mai)
Le K.-O. de l’année : Pier-Olivier Côté sur Jorge Luis Teron
Dès la première reprise, Côté a ébranlé Teron pour ensuite subir le même sort avant la cloche. Tout cela nous annonçait
une fin brutale; celle-ci est arrivée le round suivant alors que Teron a visité le plancher une première fois sur une belle
combinaison gauche-droite. Réussissant à se relever assez rapidement malgré un nez ensanglanté, Teron est retourné
tout de go au plancher, gracieuseté d’un terrible crochet de gauche de Côté au menton qui l’envoyait s’effondrer dans les
câbles. Les Américains ne cessent depuis de parler d’«Apou» et de son spectaculaire K.-O.
Mention spéciale : Lucian Bute sur Jean-Paul Mendy
Le round de l’année : Samuel Vargas-Ahmad Cheikho, 1er round
D’aucuns avanceront que la 2e ou la 4e reprise de ce combat aurait tout autant pu se mériter l’honneur. Toujours est-il
que l’on voit un Cheikho amorcer le combat en lion, lançant des bombes à répétition vers un Vargas qui choisit la
mauvaise tactique en restant devant son adversaire pour échanger. Alors que l’on s’attend à voir Vargas au sol dans la
seconde, c’est plutôt Cheikho, à la suite d’un coup au corps, qui s’écroule momentanément avant de reprendre ses esprits
pour finir en force ce premier assaut. La suite du combat n’allait pas être en reste, nous offrant un classique de 2011.
Que dire du menton de Vargas qui a encaissé un nombre effarant de crochets de gauche.
Mention spéciale : Steve Molitor-Sébastien Gauthier 10e round
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Magazine La Zone de Boxe
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année – numéro 35
Le prospect de l’année : Eleider Alvarez
Après une longue pause en Colombie due à quelques tracasseries de la bureaucratie canadienne, Eleider Alvarez est
reparti sur les chapeaux de roues en 2011. En 4 combats, il a démontré tout le talent qu’il possède, augmentant la
difficulté de la tâche à chaque fois. Jean Pascal ne tarit pas d’éloges à l’égard du prospect de l’année ayant fait des
rounds d’entraînement avec lui. Après sept combats, Alvarez se retrouve avec la ceinture NABO des mi-lourds et son
plafond semble être très haut. 2012 devrait nous en dire plus sur «Storm».
La surprise de l’année : la victoire de Joachim Alcine sur David Lemieux
On savait que Lemieux avait besoin d’un combat facile, mais quand Yvon Michel a annoncé larencontre avec Alcine, on
croyait que le promoteur avait encore une dent contre Ti-Joa. En se basant sur les dernières performances de l’ancien
champion du monde, il y avait là matière à croire à une conclusion expéditive en faveur de Lemieux. Ce fut plutôt une
démonstration d’expérience et de détermination de la part d’Alcine qui lui a permis, contre toute attente, de s’attirer la
faveur de deux des trois juges. De nouveaux chemins s’ouvrent pour Joachim alors que les questions sont de plus en plus
nombreuses pour Lemieux.
La meilleure performance dans le cadre d’une défaite : Sébastien Gauthier contre Steve Molitor
Plusieurs pensent que Sébastien Gauthier aurait dû gagner son combat contre l’Ontarien Steve Molitor grâce à une
agressivité soutenue. Gauthier a boxé avec l’énergie du désespoir, forçant Molitor à tout donner lors du dernier round afin
de s’assurer de la décision. Mais la plus grande précision de l’Ontarien l’a fait prévaloir sur la carte de pointage des juges.
Ce fut une bataille de tous les instants à tel point que l’on pourrait remettre cela en 2012, cette fois-ci dans la cour de
Molitor.
Le prospect de l’année : Eleider Alvarez. 2012 devrait
nous en dire plus sur « Storm ». (photo Vincent Ethier)
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Magazine La Zone de Boxe
7ième année – numéro 35
La régie sous toutes ses coutures
Par Jean-Luc Autret
Lors de chaque gala de boxe, les amateurs ont sûrement remarqué la présence de nombreux hommes portant un veston
bleu royal. Il s’agit des représentants de la section des sports de combat professionnels de la Régie des alcools, des
courses et des jeux. À la suite d’une rencontre avec son responsable, Michel Hamelin, il me fait plaisir de vous offrir un
portrait de cette organisation gouvernementale qui nous permet d’avoir des galas qui respectent les règles du noble art.
Un peu d’histoire
La section des sports de combat professionnels a évolué avant d’être ce qu’elle est aujourd’hui. Jusqu’au 1er juillet 1987,
ce sont des commissions athlétiques municipales qui étaient responsables de la tenue des galas. Plusieurs événements
durant les années 80 amèneront de profonds changements.
Tout d’abord, à la suite du décès du Montréalais Cleveland Denny lors de son combat face à Gaétan Hart au stade
olympique le 20 juin 1980, une étude sur la boxe professionnelle au Québec est menée par Gilles Néron, le président de
la toute nouvelle Régie de la sécurité dans les sports au Québec (RSSQ).
Le rapport, déposé le 14 mai 1981, vise à sanctionner les pratiques abusives dans les sports de combat. Parmi ses
principales recommandations figurent la création d'un carnet du boxeur, la réglementation de l’obtention des permis et un
meilleur suivi médical.
Le rapport Néron recommande aussi la
création
d'une
fédération
de
boxe
professionnelle (FBPQ). Avant 1980, aucune
norme n'encadrait la pratique de la boxe.
Seules trois commissions athlétiques existaient
au Québec, soit à Montréal, Sherbrooke et
Québec. Ces organismes municipaux étaient
chargés de contrôler la qualité des combats et
de recruter le personnel encadrant les matchs
– juges, arbitres, médecins. L'absence de
moyens et de règles limitait leur pouvoir déjà
territorialement restreint.
En 1984, la commission athlétique de Montréal
demande au ministre de la Justice de mener
une commission d’enquête sur l’infiltration du
crime organisé dans la boxe. Deux ans plus
tard, le rapport dirigé par le juge Raymond
Bernier expose neuf recommandations, la
principale étant celle d’abolir les commissions
athlétiques municipales et de former une
commission provinciale sous la responsabilité
de la RSSQ.
L’arbitre Marlon Wright et Michel Hamelin, responsable de
la section des sports de combat professionnels de la Régie
des alcools, des courses et des jeux du Québec (photo
Robert Levesque)
Le 1er juillet 1987, le juge Bernier devient le président de la RSSQ et la boxe professionnelle québécoise est maintenant
sous la responsabilité de Mario Latraverse. En octobre 1997, le ministre Rémy Trudel dépose un projet de loi visant à
abolir la RSSQ et à intégrer la section des sports de combat au sein de la Régie des alcools, des courses et des jeux
(RACJ). Cette nouvelle réglementation, entrée en vigueur le 1er avril 1998, est toujours en application à ce jour.
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année – numéro 35
Les legs de Mario Latraverse
Le bâtisseur de cette organisation est sans conteste Mario Latraverse. Un portrait de la section des sports de combat sans
parler un peu de lui serait tout simplement incomplet. Policier à la ville de Montréal pendant 29 ans, il est responsable de
la lutte contre la mafia lors du gala du 20 mai 1980. Il assiste à l’événement sur invitation de la commission athlétique de
Montréal; sa présence rassure et est utile au point où il devient consultant pour la commission.
Lors de la commission sur l’infiltration du crime
organisé dans le monde de la boxe, l’expérience
tant
judiciaire
que
pugilistique
amène
Mario Latraverse à y siéger. Au terme de ce mandat,
le juge Bernier demande à M. Latraverse de
prendre en charge la section des sports de combat
lors de sa création le 1er avril 1987.
Pendant plus de vingt-et-un ans, Mario Latraverse
est responsable de la gestion des sports de combat
et de la bonne tenue de 311 cartes de boxe, ce qui
représente 1 193 combats de boxe en plus de 138
combats de kick-boxing et 614 combats ultimes.
À travers toutes ces années, il bâtit un large réseau
dans le monde de la boxe. Il devient membre des
comités administratifs de la WBC et de la NABF, des
organismes mondiaux et nord-américains. Il a aussi
pris la direction de la Trans America Boxing (TAB),
ce qui causera sa retraite quelques années plus tard.
À la pesée des boxeurs, les gens de la régie sont présents
pour s’assurer que les poids sont respectés.
(photo Vincent Éthier)
De son propre aveu, Mario Latraverse considère que l’une de ses plus importantes contributions à la boxe a été
l’établissement d’une réglementation sévère qui a redonné ses lettres de noblesse à la boxe québécoise. Ce changement
a progressivement amené bien des gens à s’intéresser à ce sport. Ainsi, avec les années, un important changement au
niveau de la clientèle s’est effectué.
En avril 2008, le député Sylvain Simard soupçonne Latraverse d’être en conflit d’intérêts. Le gouvernement libéral est
dans l’obligation de le suspendre de son poste et de faire les vérifications nécessaires. Après cinq mois, l’enquête n’étant
toujours pas complétée, Mario Latraverse choisit de prendre sa retraite, et ce, sans qu’aucune accusation ne soit déposée
contre l’ancien lieutenant-détective.
Une équipe dévouée à son sport
La section des sports de combat de la RACJ peut paraître une grosse organisation gouvernementale lors des soirs de gala,
mais ce n’est pas vraiment le cas. En fait, il n’y a que trois employés qui y travaillent à temps plein. Michel Hamelin
occupe le poste de responsable de la section depuis la fin du mois de septembre 2009. Employé civil à la police de
Montréal pendant 28 ans, il a succédé à Richard Renaud qui a occupé ce poste durant douze mois après la retraite de
Mario Latraverse.
Michel Hamelin est appuyé par deux techniciennes administratives, Sylvie Guay et Manon Champagne. Avant d’occuper le
poste de responsable des sports de combat, Michel a été inspecteur lors des galas pendant neuf ans; ainsi, il a pris de
l’expérience en occupant chacun des postes possibles pour un inspecteur.
La section des sports de combat professionnels, comme son titre l’indique, est uniquement en charge des affrontements
entre professionnels. Depuis six ans, le nombre d’événements impliquant cette branche gouvernementale est assez
stable. À travers la province, c’est de 30 à 35 galas qui sont organisés par les différents promoteurs.
Lors des soirées de boxe, il y a entre 20 et 30 contractuels qui s’assurent de l’application des règles. En général, il y a 3
arbitres, de 4 à 6 juges, un inspecteur par chambre, un responsable des bracelets, un responsable des gants, deux
chronométreurs, 2 médecins et 4 membres du personnel administratif.
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Magazine La Zone de Boxe
7ième année – numéro 35
La priorité de tous ces gens est avant tout la sécurité
des boxeurs. Ces hommes et ces femmes sont des
passionnés; un inspecteur comme un juge reçoit
105 $ pour une soirée de travail. Pour un arbitre, le
montant augmente à 138 $. Il va sans dire que ces
gens sont là avant tout pour leur amour du sport et
non pour en faire une profession.
Un inspecteur de la régie est présent dans le vestiaire
tout au long de la pose des bandages.
(photo Vincent Ethier)
Lors des combats de championnats internationaux et
mondiaux, les honoraires des arbitres et des juges
augmentent substantiellement. Selon Guy Jutras, un
combat impliquant un titre nord-américain rapporte
quelques centaines de dollars aux officiels impliqués
selon l’association qui sanctionne le combat. Pour un
combat de championnat du monde, ce montant
atteindra au maximum deux mille cinq cents dollars.
Contrairement au Québec, certains états américains,
tels que le Nevada et New York, remettent aux
officiels des cachets calculés en pourcentage des
bourses remises aux boxeurs.
Les dédales de la règlementation
Deux documents permettent de prendre connaissance du fonctionnement des sports de combat québécois. Les
règlements sur les permis contiennent soixante-dix articles. Les règlements sur les sports de combat quant à eux
représentent 32 pages et 195 articles.
Évidemment, il est inutile de reprendre chacun de ces articles. Les plus passionnés d’entre nous prendront peut-être le
temps de les lire; pour les autres, voici un sommaire des règles les plus marquantes.
Tout d’abord, commençons par les règles qui concernent les équipements. Le ring peut avoir une dimension qui joue
entre 16 pieds × 16 pieds et 20 pieds × 20 pieds (article 55). Il est aussi possible de voir un ring de 24 × 24 à l’étranger.
Plusieurs facteurs vont influencer le choix du ring, tel que la dimension de la salle et bien sûr la préférence stratégique du
promoteur.
Évidemment, le ring doit compter quatre câbles qui doivent être d’une épaisseur de un pouce et enveloppés d’un matériel
non rugueux (article 55). Certains observateurs ont probablement remarqué que dans les dernières années, il y a eu une
augmentation de l’enveloppe des câbles; ceci n’est pas règlementé et permet d’offrir une visibilité additionnelle à des
commanditaires.
Les gants sont d’un poids de huit onces pour les boxeurs pesant 154 livres et moins. Les gants passent à dix onces pour
les pugilistes évoluant chez les poids moyens et plus (article 59). Durant sa préparation d’avant-combat, le boxeur
recevra la visite de l’arbitre qui lui donnera ses directives pour l’affrontement. De plus, un inspecteur sera présent dans le
vestiaire tout au long de la pose des bandages (article 64).
Bien qu’habituellement elle ait lieu sur l’heure du dîner la veille des combats, la pesée doit se tenir de 8 à 30 heures avant
le début de ceux-ci (article 73). À l’exception des combats de championnats, les boxeurs n’ont droit à aucun délai pour
faire le poids (article 77). Par contre, la balance doit être disponible deux heures avant le début de la pesée.
En cas d’un poids supérieur désigné au contrat, le boxeur fautif se voit retirer 20 % de sa bourse et ce montant est remis
à son opposant (article 168). Il est important de mentionner que ce règlement est une innovation de la régie; une fois
implanté, plusieurs autres commissions, comme le Nevada, l’on reprit.
L’arbitre est très important dans un combat de boxe. Il a le droit d’arrêter un combat s’il considère que l’un des boxeurs
ou les deux ne font pas leur possible pour l’emporter (article 99). Il est en droit de déduire un point si un boxeur rejette
intentionnellement son protecteur buccal; en cas de récidive, il doit le disqualifier (article 97).
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année – numéro 35
L’arbitre doit arrêter le combat lorsque le médecin l’avise qu’un boxeur n’est plus apte à poursuivre l’affrontement (article
102). Un boxeur est déclaré « knock-down » lorsqu’une partie de son corps, outre ses pieds, touche le tapis ou lorsque
les câbles l’empêchent de chuter (article 105). Ce boxeur reçoit un compte de huit (article 107) et perd automatiquement
un point.
L’arbitre peut avertir un boxeur, le
pénaliser
ou le
disqualifier
sans
avertissement préalable selon la nature,
les conséquences et l’aspect intentionnel
des fautes commises (article 113). En fait,
l’arbitre décide de toutes les questions
qui surviennent lors d’un combat (article
114).
Les trois juges doivent faire une
évaluation à chaque round, basée sur
quatre points précis qui sont classés par
ordre d’importance (article 127) :
1. La répétition et la puissance des
coups permis;
2. L’agressivité par le fait qu’un
boxeur soutient l’attaque pendant
le round au moyen du plus grand
nombre de charges;
3. Le contrôle évident dans le ring,
c'est-à-dire l'habilité à prendre
avantage rapidement de toutes
les opportunités offertes, la
capacité de s'adapter à toutes les
situations qui se présentent, de
prévoir et de neutraliser les
attaques de l'adversaire et
d'adopter un style avec lequel
celui-ci n'est pas particulièrement
à l'aise;
4. La défensive par des esquives et
des parades habiles.
L’arbitre décide de toutes les questions qui surviennent lors d’un
combat; ici, on aperçoit l’arbitre Alain Villeneuve en fonction.
(photo Stéphane Lalonde)
Comme mentionné à l’article 114, c’est l’arbitre qui décide durant un combat; les juges doivent donc déduire un ou
plusieurs points selon les commandes de l’arbitre (article 128).
La carte des juges doit toujours comporter un score de 10 points. Si le gagnant du round se fait retirer un point par
l’arbitre, les juges doivent additionner ce point à la fiche du perdant. En cas de round nul, les deux boxeurs ont droit à
une note de 10 (article 130).
Les boxeurs sont sur haute surveillance durant un combat; l’arbitre peut sévir à leur endroit sous de nombreuses
justifications. Pas moins de 23 comportements peuvent leur valoir une faute qui entraîne un avertissement ou la perte
d’un point (article 131). Le perdant d’un round peut avoir un pointage qui varie entre 6 et 9 points (article 130).
Après son combat, le boxeur reçoit la visite du médecin qui s’assure de son état de santé et qui l’informe de la durée de
sa suspension. Que ce soit en cas de victoire ou de défaite, une période de repos de 7 jours doit s'écouler entre 2
combats pour un boxeur qui a livré un combat de 4 rounds. Cette période est de 14 jours s’il a livré un combat de 6
rounds, de 21 jours s'il a livré un combat de 8 rounds et de 30 jours s'il a livré un combat de 10 rounds et plus (article
154).
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Magazine La Zone de Boxe
7ième année – numéro 35
En ce qui concerne le contrat entre un boxeur et un promoteur, il y a cinq articles qui régissent son contenu (articles 168
à 172). Il est à noter que le promoteur ne peut exiger plus de 10 % de la bourse s’il lui fournit les services d’un
entraîneur.
Pour les contrats à long terme entre un gérant et un boxeur, le maximum de temps est de trois ans. Le pourcentage
d’honoraires versés au gérant ne peut excéder 20 % des bourses du boxeur; s’il est aussi son entraîneur, ce pourcentage
augmente à 30 % (article 173).
Cette section ne peut être complète sans vous révéler le coût d’un permis pour l’organisation d’un gala de boxe. Les
droits exigibles sont d’un minimum de 2 540 $ et ils évoluent selon les revenus provenant de la vente des billets et des
droits de diffusion. Le maximum que la régie peut percevoir est 131 434 $. Un tel coût est lié à un événement qui
rapporte plus de 1,5 million en vente de billets et 2,5 millions en droit de diffusion (article 35).
Beaucoup de visibilité internationale en peu de temps
Depuis son entrée en fonction, Michel Hamelin gère une équipe qui était déjà rodée. Il a aussi appris à négocier avec des
promoteurs étrangers tels que Don King, Top Rank, Gary Shaw et Golden Boy Promotion, en plus des diffuseurs
américains Showtime et HBO qui ont été de passage dans la belle province à sept reprises en un peu plus de deux ans.
Ces nombreuses expériences lui ont confirmé que son organisation se compare aux meilleures sur la planète.
Lors des combats internationaux, la procédure est comme suit : une fois que la régie a accepté la tenue du combat, une
liste d’officiels est suggérée par l’association qui sanctionne l’affrontement. De cette liste, la régie favorise toujours un
minimum de 50 % provenant du Québec, que ce soit un arbitre et un juge ou deux juges.
Il y a peu de différence pour la régie
entre un événement international et
un gala devant mille personnes. L’une
des rares demandes imposées par la
télé américaine est au niveau de la
présence d’une deuxième ambulance.
Après chaque gala, un retour est fait
sur la soirée en compagnie des
officiels québécois. Les décisions
douteuses et les cartes de pointage à
contresens sont abordées lors d’une
séance d’information. Constamment à
l’affut d’amélioration, la régie a
modifié
ses
équipements
de
chronométrage à la suite de l’incident
du 10e round lors du combat entre
Herman Ngoudjo et Juan Urango.
Maintenant, un ordinateur portable
muni d’un signal sonore évite que l’on
dépasse les trois minutes.
Les boxeurs sont sur haute surveillance durant un combat, même
lorsqu’ils sont dans leurs coins entre les rounds.
(photo Vincent Ethier)
En conclusion, il est bon de mentionner que face aux associations mondiales, c’est toujours la régie qui a le dernier mot.
Par exemple, la recommandation de la WBC quant à l’« open scoring » (dévoilement des cartes des juges après les 4e et
8e rounds) n’est pas appliquée au Québec.
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Magazine La Zone de Boxe
ième
7
année – numéro 35
Les Prix Régis 2011
Une fois de plus cette année, La Zone de Boxe remet ses Prix Régis… question de se rappeler d’une manière loufoque
quelques faits marquants de l’année qui vient de se terminer!
Le prix «Pippa Middleton» (ou comment voler la
vedette quand ce n'est pas supposé être ta soirée)
Joachim Alcine, lors de son combat contre David Lemieux
version 2.0.
Le prix «Gérard Depardieu et le vol Paris-Dublin»
(pas le meilleur endroit pour faire ça)
Interbox, qui souhaite organiser un combat de Lucian Bute
au PEPS de l'Université Laval de Québec, le 11 août prochain.
On comprend évidemment l'intérêt financier que représente
ce combat en plein air, mais l'emplacement et l'angle des
petits gradins du PEPS rendraient peu attrayant la vue sur le
ring pour la grande majorité des 25 000 spectateurs
anticipés.
Joachim Alcine qui a volé la vedette à David
Lemieux. (photo Vincent Ethier)
Le prix «Picasso fait maintenant de la peinture à
numéro» (ou l'art de gaspiller son talent)
Felix Diaz. Le médaillé d'or des derniers Jeux olympiques, au mode de vie regrettable, a encore prouvé qu'il n'avait pas la
discipline requise pour évoluer chez les professionnels. L'entente de trois ans signée l'été dernier avec GYM et Golden Boy
Promotions n'aura donc duré que le temps d'un combat, puisque ces derniers ont pu minimiser leur erreur en mettant
rapidement terme au contrat.
Le prix «Papi n'était encore prêt pour les résidences
Soleil» (ou l'art de faire taire les gens)
Bernard Hopkins, qui s'est même permis de faire des pompes
durant le second combat contre Jean Pascal.
Le prix «Samantha Ardente» (pour avoir un nom vendeur
pour son métier… mais aussi pour une grande aptitude à
faire rire de soi)
Phil Lo Greco. Difficile de le prendre au sérieux dans ses
démarches pour obtenir un gros combat payant quand on sait
qu'il est le plus frileux des boxeurs à être passé chez nos
promoteurs dans les dernières années... et qu'en plus, il n'a pas
plus le statut ou les performances pour appuyer son attitude…
Papi Hopkins se permettant de faire des
Le prix «Transformers» (la transformation physique de
pompes durant le combat contre Jean
l'année)
Pascal. (photo Vincent Ethier)
David Lemieux, à la pesée de son combat face à Joachim Alcine.
Jamais on ne l'avait vu aussi découpé musculairement! Tout un contraste avec ce qu'on avait encore vu sur les dernières
photos de lui, au camp de Sergio Martinez.
Le prix «Harper et la Reine» (ou «Sacre-nous patience avec ça!»)
Jean-Marc Émond, pour ses étonnantes tentatives d'obtenir un permis à Tommy Morrison, pourtant vieillissant et déclaré
séropositif par la Commission athlétique du Nevada, afin de le faire boxer au Québec.
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Magazine La Zone de Boxe
7ième année – numéro 35
Le prix «Call-TV» (ou l’argument de promotion très douteux)
Stéphan Larouche, qui a notamment essayé de nous vendre Kelly Pavlik
l'été dernier en insistant sur la règle de trois selon laquelle il a vaincu
Jermain Taylor à deux reprises, qui lui a fait de même contre un certain
Bernard Hopkins… mais sans mentionner que ce dernier a servi une
leçon de boxe à Pavlik ultérieurement!
Le prix «Loto-Québec Célébration 2011»
Pour une seconde année consécutive, le récipiendaire est Pier-Olivier
Côté, pour son envol sur les câbles à la suite de son K.-O. spectaculaire
contre Jorge Luis Teron.
Le prix «Parti Québécois 2011» (ou «Tu appelles ça une
opposition, toi?»)
Leonard Collier, qui a été mis hors de combat lorsque que son visage a
été effleuré par un coup de Didier Bence. Le pire adversaire de l'année
au Québec!
Le prix «Justin Trudeau» (ou on n’aurait jamais entendu parler
de lui si ce n'était de sa famille)
Frank Cotroni Jr, le petit-fils du dernier parrain calabrais à avoir régné
sur Montréal, qui a profité de l'année pour faire ses débuts
professionnels… et ensuite se faire mettre en prison lorsqu’arrêté pour
production de cannabis…
David Lemieux, avec sa nouvelle
forme physique, remporte le prix
«Transformers».
(photo Vincent Ethier)
Le prix «Lyne-la-pas-fine» (ou ce ne sont pas toujours les
gentils qui gagnent)
Amanda Rodrigues, qui hérite de la fortune restante d'Arturo Gatti… à
moins qu’un complément d’enquête exigé récemment par une
procureuse brésilienne n’apporte de nouveaux éléments sur les
circonstances de la mort de Gatti…
Le prix «Shakespeare contre Vigneault» (ou quand
deux clans de boxeurs font une joute verbale)
Le duel de déclarations médiatiques entre les clans Froch et
Bute, qui dure depuis quelques mois; duel où, à un
moment donné, Stéphan Larouche lança un élégant «Froch
est peut-être bipolaire».
Le prix «Supplice de la goutte d'eau» (pour la
destruction à petit feu)
Lucian Bute, qui a mis dix rounds pour démolir – lentement
mais sûrement – Brian Magee.
Le prix «Le conseil d'ami» (ou «Moi, je veux juste
ton bien, tu sais!»)
Le sage «Be careful what you're doing, that motherfucker’s
violent!» venant de l'entraîneur d'Aaron Pryor Jr, au beau
milieu de son duel contre Adonis Stevenson.
Lucian Bute démolissant, tranquillement mais
sûrement, le visiteur Brian Magee.
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Magazine La Zone de Boxe
ième
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année – numéro 35
Le prix «face-à-face entre une voiture et un original» (ou on l'avait vraiment pas vu venir celle-là!)
Ex-aequo : le divorce professionnel entre Marc Seyer et Sébastien Demers, ainsi que celui de David Lemieux et Russ
Anber.
Le prix «Les Mayas se sont trompés : pas de fin du monde en 2012!» («Ah? ce n'était pas un fait
indéniable?»)
La force de frappe de David Lemieux, que plusieurs voyaient comme une arme de destruction massive contre laquelle il
était impossible de survivre.
Le prix «Lave ton linge sale en famille!» (ou «Mêle-toi de tes affaires, bonhomme!»)
Jean Pascal et David Lemieux, qui se lancent des flèches via les médias à la suite du commentaire de Pascal qui donnait
son opinion sur la séparation Anber-Lemieux.
Le prix «Glucosamine Adrien Gagnon» (pour les problèmes d'ar..ticu..la..tion)
Le quadragénaire Stéphane Ouellet et l'annonce de son xième retour.
Le prix «La vengeance est un plat qui se mange froid»
Michel Hamelin, de la Régie de la sécurité dans les sports du Québec, pour sa revanche envers Gary Shaw. Plus tôt dans
l'année, Shaw avait durement critiqué les juges et arbitres du Québec; or, en vue du combat entre le protégé de Shaw,
Chad Dawson, et Adrian Diaconu, Hamelin a choisi délibérément tous les officiels qui avaient été critiqués pour être les
juges et arbitres du combat. Quin toé!
Le prix «Trop c’est comme pas assez»
(ou «on avait compris la première fois»)
Jean Pascal, qui lors de la pesée a lancé sa
désormais célèbre tirade «Take the test, take
the test, take the test...» à l'infini. Il est
même entré sur le ring avec un t-shirt sur
lequel on pouvait lire I Believe In Clean
Sports, Are You Willing To Take The Test?
Le prix «National Geographic»
Au matchmaker Stéphane Loyer, qui a trouvé
un territoire non encore exploité pour
dénicher des nouveaux adversaires fairevaloir : l'Europe de l'Est! Dans le cas du
Mexique, nous étions rendus à recevoir des
chauffeurs de taxi!
Jorge Luis Teron et son regrettable coupe-gorge…
(photo Showtime/ Tom Casino)
Le prix «Alzheimer» («Coudonc, ont-ils oublié ce qui s'était passé la première fois?»)
Jo Jo Dan contre Selcuk Aydin, en Turquie.
Le prix «Langue sur du métal gelé» (ou «Je vais regretter ce geste idiot par la suite»)
Jorge Luis Teron, pour avoir mimé le coupe-gorge envers Pier-Olivier Côté, lors de la pesée officielle.
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Magazine La Zone de Boxe
7ième année – numéro 35
L’effet décolleté d’une ring card girl
Par Martin Laporte
L’uchronie est un style d’écriture où le lecteur est transporté dans un univers parallèle. Les différences de cet univers
parallèle sont attribuables à un événement quelconque, ajouté ou modifié à partir du monde réel. Plus le temps passe
après cet événement, plus ses effets sont importants et plus l’univers parallèle devient différent du nôtre. Habituellement,
l’uchronie sert de prévention afin d’éviter des tournures non désirables dans l’avenir. Dans ce texte, je tenterai d’explorer
de façon ludique ce type d’écriture dans l’univers parfois folklorique de la boxe.
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Nous sommes le soir du 17 octobre 2009 et un combat opposant deux boxeurs de renommée internationale a lieu : Carl
Froc affrontera André Durrel en phase préliminaire d’un important tournoi appelé Ultra 6, rassemblant six des meilleurs
boxeurs de la planète. Cette phase comporte trois combats et seul les quatre meilleurs combattants pourront se rendre
en phase éliminatoire. Le combat de ce soir est le premier du tournoi pour les deux compétiteurs. Son résultat aura très
certainement des répercussions importantes, puisque la pression augmentera fortement pour le perdant.
Le duel débute et les deux adversaires sont de force égale : chaque round est difficile à départager et la soirée de travail
des juges s’annonce ardue. L’un d’eux, Daniel Von Big Wheel, est d’ailleurs incapable de trancher lors du troisième round,
ce qui pourrait modifier l’issue du combat. Tout va bien jusque-là.
Serait-ce la Crystal de notre texte?
À partir du septième round, une des ring card
girls de la soirée (Crystal, de son nom de
danseuse nue) a soudainement très soif. Trois
rounds plus tard, elle cherche toujours
désespérément de l’eau... Elle voit finalement un
pichet à côté d’un des juges, ce cher Von Big
Wheel. Elle se précipite alors et boit l’eau
directement du pichet, faute de verre disponible.
Elle en renverse un peu dans son généreux
décolleté, vu son empressement à assouvir cette
terrible soif. Poussé par une terrible montée de
testostérone, Daniel ne peut s’empêcher de
regarder ce ravissant spectacle pendant environ
cinq secondes. Malheureusement pour Carl Froc,
c’est pendant ce temps qu’il porte son meilleur
coup – coup qui lui aurait permis de gagner le
round, aux yeux de Daniel, si ce dernier l’avait
vu.
La cloche annonçant la fin du douzième round retentit et on annonce ensuite les pointages. Le premier juge rend une
carte de 115-113 en faveur de Froc; le deuxième juge penche pour un 115-113 en faveur de Durrel. La carte de Daniel
s’avère donc décisive : son score est de 115-114 pour le gagnant : André Durrel! Malheureusement pour Froc,
l’intervention innocente de Crystal a causé sa défaite!
Une année passe. Froc dispute son troisième et dernier combat de la phase préliminaire. Il a perdu son deuxième combat
de façon tout aussi serrée mais heureusement, il a toujours son destin entre ses mains : il va affronter, sur les plaines
d’Abraham de Québec, un terrible cogneur : Arthur Roy. Roy a obtenu une seule victoire par K.-O. lors de ses deux
précédents affrontements et si Froc le bat par K.-O., il pourrait ainsi lui ravir sa place à l’étape éliminatoire. La tâche
s’annonce ardue : Froc a clairement les aptitudes pour dominer Roy aux points, mais pour gagner par K.-O., il devra
prendre beaucoup de risques et cela pourrait bien se retourner contre lui.
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Magazine La Zone de Boxe
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Au début du combat, tout va bien pour Froc, il neutralise son adversaire grâce à son jab. Il met de plus en plus de
pression à mesure que les rounds se succèdent. Au septième, il comprend qu’il doit vraiment intensifier ses attaques pour
espérer stopper Roy avant la fin. Il augmente alors le tempo et réussit à ébranler Roy au neuvième. Il poursuit à une
cadence d’enfer au dixième, mais la défensive de Roy lui permet de tenir le coup. Au onzième engagement, Froc est
épuisé. Il devrait prendre un round de repos, mais il ne s’en donne pas le droit car il doit absolument vaincre son
adversaire par mise hors de combat. Ralenti par l’épuisement, Froc attaque les mains trop basses. L’erreur est fatale : on
n’expose pas son menton impunément face à un cogneur de la trempe de Roy. Une solide droite et Froc va au tapis! Il ne
se relèvera pas…
Aujourd’hui, Froc est un boxeur qui a sombré dans l’oubli. Pourtant, il avait tout pour atteindre la finale de ce tournoi. Si
Crystal n’avait pas eu si soif, il aurait remporté deux combats lors de la phase préliminaire et ainsi pu profiter d’un sort
avantageux en demi-finale. Malheureusement pour lui, ce ne fut pas le cas.
La morale de cette histoire? On doit engager des waterboys pour assouvir les désirs de toutes les Crystal assoiffées de ce
monde. J’ajoute que je suis prêt à prendre le job.
Plus sérieusement, j’ai plutôt écrit ce petit texte parce que plusieurs jugements plus ou moins douteux sont survenus en
2011. Ces décisions peuvent avoir d’importantes répercussions sur les carrières des boxeurs. Alors messieurs les juges, en
2012, faites-nous le cadeau d’être à 100 % dédiés à votre tâche, afin d’éviter toute forme d’injustice. La boxe ne pourra
que mieux s’en porter.
P.-S. : Ce texte est une fiction et toute ressemblance avec la réalité n’est que le pur fruit du hasard.
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Magazine La Zone de Boxe
7ième année – numéro 35
Flashback : La filière roumaine
par Richard Cloutier
Dans le cadre de sa chronique Flashback, La Zone de boxe s’intéresse cette fois au parcours de boxeurs issus de la
Roumanie. Si l’on connaît bien Lucian Bute, Adrian Diaconu et Leonard Dorin, ils ne sont pas les seuls pugilistes roumains
à avoir évolué sur les rings de Montréal. Les noms de Jo Jo Dan, Victor Lupo et Claudio Rasco sont souvent apparus sur
les cartes du Groupe Yvon Michel et d’InterBox.
Ce qu’il faut comprendre, c’est que ces boxeurs n’ont pas nécessairement suivi le même chemin afin d’aboutir à Montréal.
Voici donc un bref coup d’œil sur ces guerriers venus d’Europe.
La venue de Lucian Bute
À tout seigneur, tout honneur : Lucian Bute, qui deviendra éventuellement champion du monde IBF des super-moyens,
est arrivé à Montréal à l’automne 2003. Il avait alors 23 ans et venait de s’incliner en championnat du monde à Bangkok.
Une défaite mettant fin à son rêve olympique.
C’est à Bernard Barré, alors recruteur-chef de la firme de promotion Groupe Interbox, que l’on doit la venue de Bute à
Montréal. Barré l’observe depuis des mois et il se trouve à Bangkok lorsque Bute se fait stopper par Gennady Golovkin du
Kazakhstan. Il le convainc alors de venir travailler comme partenaire d’entraînement d’Éric Lucas pour une période de
deux mois.
Lucas prépare alors un combat revanche face à l’Allemand Markus Beyer, qui lui a soutiré sa couronne WBC des supermoyens le 5 avril 2003, en Allemagne. Toutefois, le combat n’a jamais lieu : Lucas affronte plutôt Danny Green… on
connaît la suite. Quant à Lucian Bute, il débute sa carrière professionnelle le 22 novembre 2003, au Centre Bell.
La filière roumaine nourrit la renaissance d’Interbox et la création du Groupe Yvon Michel
Le 12 juillet 2004 est une date qui marquera l’histoire de la boxe au Québec : c’est ce jour-là que l’ancien champion du
monde Éric Lucas annonce qu’il prend les rennes du Groupe Interbox, après sa mise en faillite par l’ancien propriétaire et
fondateur, Hans-Karl Mühlegg. La nouvelle compagnie se bâtira autour de Lucas, certes, mais aussi de Lucian Bute.
En parallèle, Yvon Michel, Bernard Barré et différents partenaires financiers fondent une seconde firme de promotion :
GYM. Rapidement, plusieurs pugilistes d’origine roumaine commencent à évoluer sur la scène canadienne. À Montréal, les
amateurs peuvent notamment suivre les succès de Claudio Rasco et de Victor Lupo. Sous contrat avec Adrian Teodorescu
comme l’était Jo Jo Dan, ils se battent régulièrement dans les galas présentés par le Groupe Yvon Michel, notamment aux
casinos de Montréal et de Gatineau.
Bernard Barré, dans le cadre d’une entrevue inédite tenue le 16 février 2011, raconte l’historique de cette fameuse filière
roumaine. «Il y a d’abord eu Leonard Dorin1. Ensuite, après Sydney, il y a eu Adrian Diaconu et Crinu Olteanu2. On avait
ramené le duo. Malheureusement, Olteanu n’a pas été capable d’adapter sa boxe olympique à la boxe professionnelle. Il a
fait un combat qu’il a gagné3, puis il est retourné chez lui. Il est revenu quelques années plus tard pour être entraîneur au
Centre Claude-Robillard.» «Diaconu, pour sa part, est un succès. Peu importe ses futurs accomplissements, sa carrière est
un succès4. Cette filière-là est intéressante, mais lorsqu’on parle de boxeurs comme Victor Lupo, Jo Jo Dan, Claudio Rasco,
Rocky Floriano et d’autres, ce n’est pas passé par nous mais par la filière d’Adrian Teodorescu, qui est de Toronto.
1
Leonard Dorin a disputé son premier combat professionnel le 24 avril 1998 au Palais des sports Léonard-Drolet de Shebrooke.
Les Jeux olympiques de Sydney, en Australie, se sont déroulés en 2000. Adrian Diaconu a disputé son premier combat professionnel
le 2 mars 2001 au Centre Molson de Montréal.
3
Le 5 juin 2001, Crinu Olteanu défait l’Albertain Matt Shindruk par décision unanime au Pavillon de la jeunesse à Trois-Rivières. Il
s’agit de son seul combat professionnel.
4
Adrian Diaconu est devenu champion du monde WBC intérimaire des mi-lourds le 19 avril 2008, à la suite d’une victoire sur
l’Américain Chris Henry à Bucarest, en Roumanie. Il a ensuite été confirmé champion du monde lorsque le titulaire de la couronne,
l’Américain Chad Dawson, eut refusé de l’affronter.
2
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année – numéro 35
Adrian «The Shark» Diaconu s’est joint à Interbox après les Olympiques de Sydney, en 2000.
D’ailleurs, il était à Bangkok, en Thaïlande, avec moi. Il était là comme entraîneur de l’équipe du Canada et il avait déjà
ces gars-là dans sa mire pour les amener aux rangs professionnels. Moi, à l’époque, après avoir vu Jo Jo Dan à Bangkok,
en Thaïlande, j’avais quelques réserves. Il lui manquait un petit quelque chose, un petit côté spectaculaire.»
«De toute façon, on avait décidé de se concentrer sur un seul boxeur, parce que ça coûtait quand même de l’argent, tout
ça. J’avais Marcos Maidana en haut de ma liste à ce moment-là. Il n’avait pas gagné de médaille mais je voyais bien qu’il
était capable de réveiller tout le monde dans la place. On a finalement choisi Lucian Bute.»
Dans le cadre d’une entrevue publiée par La Zone de Boxe en février 2007, Jo Jo Dan raconte plus spécifiquement sa
venue au Canada : «En 2003, je suis allé en Thaïlande pour les championnats mondiaux. J'y ai rencontré Adrian
Teodorescu, qui accompagnait l'équipe canadienne (d'origine roumaine, M. Teodorescu est l'un des entraîneurs les plus
réputés du Canada, ayant contribué à former Lennox Lewis, Egerton Marcus et Steve Molitor, entres autres). Il m'a
demandé si je voulais déménager au Canada pour boxer professionnellement. À la fin de l'été, il est venu en Roumanie et
a fait signer des contrats à trois boxeurs : Victor Lupo, Claudio Rasco et moi.»
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Magazine La Zone de Boxe
7ième année – numéro 35
Le parcours de chacun
On sait tous que Lucian Bute est l’actuel champion du
monde IBF de super-moyens. Pour les autres, la réalité
est peut-être moins connue : dans le cas d’Adrian
Diaconu, son contrat est actuellement partagé entre
Interbox (50 %), GYM (25 %) et Golden Boy Promotions
(25 %) depuis sa défaite aux mains de Chad Dawson. Il
est aujourd’hui question d’un éventuel combat entre lui
et Nicholson Poulard, dans le cadre d’un gala de la série
«Rapides et Dangereux».
En ce qui a trait à Jo Jo Dan (29-2-0), il a débuté sa
carrière professionnelle le 21 avril 2004 à Toronto. En
septembre de la même année, il livrait son premier
combat à Montréal. Il a rapidement boxé dans des galas
GYM, puis dans ceux d’Interbox, à la demande de Lucian
Bute. En octobre 2007, il met la main sur une première
ceinture (NABA des super-légers), face à Paul Delgado. Il
Victor Lupo, lorsqu’il était un protégé d’Interbox,
la défendra à trois reprises, notamment contre Raul Balbi.
le 30 novembre 2007 à Drummondville.
Jo Jo Dan livre plusieurs combats en Roumanie, où il met
(photo Pascal Roussel)
d’ailleurs la main sur le titre WBC Continental des
Amériques. En juin 2010, il subit en Turquie une défaite controversée face à Selcuk Aydin. En juillet 2011, à Trinité-etTobago, il remporte les titres UBO et CABOFE, puis a l’occasion de venger sa défaite lorsque le WBC ordonne un nouveau
combat entre Aydin et lui. Le duel, qui compte pour le titre WBC Silver, a lieu le 26 novembre 2011. Dan s’y fait fracturer
la mâchoire et s’incline par décision unanime des juges.
Concernant Victor Lupo (19-2-2), on a pu le voir sur le ring du Colisée Pepsi, à Québec, le 17 décembre dernier. Lupo
s’est incliné devant Antonin Décarie par décision unanime, dans le cadre d’un combat comptant pour le titre WBC
International. Lupo a débuté sa carrière en avril 2004, au Canada, comme plusieurs de ses compatriotes. Il est devenu
champion du Québec et du Canada (intérimaire) en défaisant Adam Green lors d’un combat disputé au Métropolis de
Montréal, le 2 novembre 2005. Il s’est ensuite emparé de la ceinture WBA Fedecentro en avril 2006, au Royal York Hotel
de Toronto. Après une pause entre 2008 et 2010, Lupo a signé une entente avec Hennessy Canada. On l’a alors revu en
action au Casino de Montréal, en prévision d’un éventuel affrontement entre lui et Kevin Bizier, mais le duel n’a jamais eu
lieu. Toutefois, Victor Lupo a défait l’ancien champion du monde Junior Witter en février 2011, le propulsant au statut
d’aspirant obligatoire au titre WBC International.
Claudio Rasco (10-3-0) a boxé chez les professionnels entre avril 2004 et juin 2006. Il a notamment enregistré une
victoire aux dépends de David Cadieux, qui amorçait alors sa carrière professionnelle. Rasco a perdu en championnat
canadien en mai 2005 face à Troy Ross, au Casino du Lac Leamy. Il s’est aussi incliné en janvier 2006 (par K.-O. au
septième round) à Berlin, devant Marco Huck. Quant à Constantin Florescu, qui boxait sous le nom de Rocky Floriano, il a
cumulé une fiche professionnelle de (11-2-1) au cours d’une carrière débutée en 2001 et qui a vu son terme en 2008.
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