Rapport Alternatif 2005 sur les OMD au Bénin

Transcription

Rapport Alternatif 2005 sur les OMD au Bénin
Objectifs du Millénaire pour le Développement
PARTICIPATION DE LA SOCIETE CIVILE
A LA REVUE DU SOMMET DU MILLENAIRE AU BENIN
PREMIER RAPPORT ALTERNATIF
DES ORGANISATIONS DE LA SOCIETE CIVILE
SOCIAL WATCH BENIN
SOMMAIRE
Acronymes
ii
Remerciements
iv
Introduction
1
Méthodologie
2
Objectif 1 : Eliminer l'extrême pauvreté et la faim
3
Objectif 2 : Assurer une éducation primaire pour tous
9
Objectif 3 : Promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes
12
Objectif 4 : Réduire la mortalité des enfants de moins de 5 ans
17
Objectif 5 : Améliorer la santé maternelle
19
Objectif 6 : Combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d'autres maladies
21
Objectif 7 : Assurer un environnement durable
27
Objectif 8 : Mettre en place un partenariat mondial pour le développement
34
Conclusion
37
Références bibliographiques
38
Annexes
v
i
ACRONYMES
AGeFIB
AGR
CAGED
CALS
CAO
CCLS
CDLS
CEA
CN/ IFD
CNLS
CRS
CVLS
DPP
DSRP
EPT
FASNAS
FONAC
GIRE
GRAPAD
HOMEL
ICF
IDH
IDISA
IEC
IMF
INFRE
IST
J.O
MFPSS
MSF
NPE
OAL
OMC
OMD
ONG
OSC
PADIB
PAG II
PAM
PAO
Agence de Financement des Initiatives de Base
Activités Génératrices de Revenus
Centre Africain pour le Genre et le Développement
Comité d'Arrondissement de Lutte contre le Sida
Centre Afrika Obota
Comité Communal de Lutte contre le Sida
Comité Départemental de Lutte contre le Sida
Commission Economique pour l'Afrique
Commission Nationale pour l'Intégration de la Femme au Développement
Comité National de Lutte contre le Sida
Catholic Relief Service
Comité Villageois de Lutte contre le Sida
Direction de la Planification et de la Prospective
Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté
Education Pour Tous
Fonds d'Appui à la Solidarité Nationale et l'Action Sociale
Front des Organisations Nationales Anti - Corruption
Gestion Intégrée des Ressources en Eau
Groupe de Recherche et d'Action pour la Promotion de l'Agriculture et du Développement
Hôpital de la Mère et de l'Enfant Lagune
Indice de Condition de la Femme
Indice de Développement Humain
Indice de Développement des Inégalités entre les Sexes en Afrique
Information Education Communication
Institut de Micro Finance
Institut National de la Formation et la Recherche en Education
Infections Sexuellement Transmissibles
Journal Officiel
Ministère de la Famille, de la Protection Sociale et de la Solidarité
Médecins Sans Frontières
Nouveau Programme d'Enseignement
Organisme d'Appui au Lancement du projet de lutte contre le Sida
Organisation Mondiale du Commerce
Objectifs du Millénaire pour le Développement
Organisation Non Gouvernementale
Organisation de la Société Civile
Programme d'Appui au Développement des Initiatives à la Base
Programme d'Action du Gouvernement II
Programme Alimentaire Mondial
Publication Assistée par Ordinateur
ii
PASNAREP Programme d’Appui à la Stratégie Nationale de Réduction de la Pauvreté
PDC
Plan de Développement Communal
PEV
Programme Elargi de Vaccination
PNLP
Programme National de Lutte contre le Paludisme
PNLT
PNPF
PNUD
PPLS
PVV
RFUS
RIFONGA
RNPSF
SIDA
SNV
SONE
SONEB
SONU
SRP
SUO
TBS
TS
UAC
UNFPA
VIH
WILDAF
Programme National de Lutte contre la Tuberculose
Politique Nationale de Promotion de la Femme
Programme des Nations Unies pour le Développement
Projet Plurisectoriel de Lutte contre le Sida
Personne Vivant avec le VIH
Registre Foncier Urbain Simplifié
Réseau pour l'Intégration des Femmes des ONG et Associations Africaines
Réseau National pour la Promotion de la Scolarisation des Filles
Syndrome d'Immunodéficience Acquise
Organisation Néerlandaise d'Assistance au Développement
Soins Obstétricaux Néonatals Essentiels
Société Nationale d'Eau du Bénin
Soins Obstétricaux Néonatals d'Urgence
Stratégie de Réduction de la Pauvreté
Sœurs Unies à l’Oeuvre
Taux Brut de Scolarisation
Travailleuse de Sexe
Université d'Abomey Calavi
Fonds des Nations Unies pour la Population
Virus d'Immunodéficience Acquise
Women In Law and Development in Africa
iii
REMERCIEMENTS
Le Premier Rapport de la Société Civile sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement, vient de paraître. Ce document a pu être réalisé grâce à la bienveillance et
l'assistance technique et financière de nos partenaires, en particulier le PNUD et la
SNV, que nous tenons à remercier sincèrement.
Nos remerciements vont particulièrement à l'endroit de Messieurs Moustapha Soumaré,
Coordonnateur Résident des Activités Opérationnelles du Système des Nations Unies,
Quirin Laumans, ancien Directeur National de la SNV et Amagoin Kéita, Directeur
National de la SNV qui ont soutenu par de louables efforts ce projet jusqu'à sa réalisation.
Nous tenons à exprimer tout aussi spécialement notre gratitude à Mesdames Mikiko Sasaki (PNUD), Caroline Wildeman (SNV) et Cécilia Faingnaert (PNUD), Messieurs Michel Ahohounkpanzon (PNUD), Pierre Kouhèvi (PNUD), Sef Slootweg
(SNV), Edouard Fagnon (SNV) et Kouassi Dégboé (Ministère du Plan), qui ont œuvré sans relâche pour que ce rapport soit d'une qualité appréciable.
Nous exprimons notre gratitude aux membres des Organisations de la Société Civile qui
ont bien voulu nous faire part de leurs observations et suggestions pour la réussite de
cette noble œuvre.
Nous manifestons notre reconnaissance aux organismes internationaux, aux diverses institutions de l'Etat en l'occurrence la Commission Nationale de Développement et de Lutte
contre la Pauvreté (CNDLP) et l'Observatoire du Changement Social (OCS), qui ont
soutenu la rédaction de ce Rapport.
La production du Rapport Alternatif n'aurait pas été possible sans l'appui et l’expertise
des membres de la Coordination de Social Watch Bénin et de son Secrétariat Exécutif
qui ont soutenu avec enthousiasme et détermination le présent projet.
iv
INTRODUCTION
Depuis la Déclaration du Millénaire adoptée
par 191 pays en septembre 2000 par
l’Assemblée Générale des Nations Unies à
New York, les Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD) sont devenus la base
prioritaire du partenariat entre les bailleurs et
les pays en voie de développement. Les OMD
devraient dès lors être intégrés dans toutes les
Stratégies de Réduction de la Pauvreté (SRP)
du gouvernement du Bénin et faire partie des
Plans de Développement Communaux (PDC)
dans le cadre du processus de décentralisation.
Cette nouvelle approche permet de mesurer
précisément les progrès enregistrés entre 1990
et 2015, de mobiliser l'ensemble des partenaires nationaux et internationaux autour d'objectifs précis, et d'assurer l'identification des priorités et des besoins au niveau national. Les
OMD offrent ainsi une grande opportunité de
réduction de la pauvreté et d'appui aux secteurs
sociaux.
Leur mise en œuvre efficace requiert un partenariat national entre le gouvernement et les
structures décentralisées, les acteurs du secteur
privé et ceux de la société civile.
En effet, la société civile joue déjà un rôle de
prestataire de services sociaux. Elle travaille
également à mobiliser l'opinion publique et à
suivre la mise en œuvre des stratégies de réduction de la pauvreté.
Au Bénin, la société civile a pris sur elle l'engagement de s'impliquer désormais dans le
processus de contrôle citoyen de l'action publique. Mais elle ne dispose pas de compétences
suffisantes à cet effet. C'est pourquoi, il a été
initié le projet « Participation de la Société
Civile à la Revue du Sommet du Millénaire
au Bénin ».
Piloté par l'ONG SUO, il est mis en œuvre
avec la collaboration de cinq autres organisations (WILDAF, CAO, RIFONGA, Réseau
GLEGBENU et GRAPAD) qui constituent
avec elle, un Comité Technique chargé de sa
réalisation intellectuelle. Ce projet a été entrepris grâce à l'appui financier, technique et logistique de la SNV et du PNUD.
Cette initiative vient à point nommé pour ren-
forcer les capacités des Organisations de la
Société Civile (OSC) pour la compréhension et
l'appropriation des OMD. Ces OSC ont également besoin de s'informer et de se former sur
le Document de Stratégie de Réduction de la
Pauvreté (DSRP). Le projet s’est déroulé en
trois grandes phases :
- Première Phase (du 13 octobre 2004 au 19
janvier 2005) : Formation des formateurs
membres du Comité Technique sur les OMD,
le DSRP et les Techniques de Plaidoyer en vue
de la sensibilisation et de la formation des Personnes Ressources membres des Organisations
de la Société Civile sur toute l'étendue du territoire. A cet effet, les membres de cent vingt
(120) OSC, ont été formés dans les zones Sud,
Centre et Nord.
- Deuxième Phase (du 15 au 18 mars 2005) :
Atelier National de concertation entre les OSC
et les Partenaires au développement en vue de
l'adoption d'une stratégie de suivi de la mise en
œuvre des OMD par la société civile dans le
creuset du Point Focal National du Réseau
Social Watch, conformément aux activités
issues des réflexions de la Première phase.
- Troisième Phase (du 20 avril au 30 octobre
2005) : Elaboration et diffusion du présent
Rapport des OSC sur les OMD.
L'objectif visé par ce Rapport qui paraîtra chaque année, est de vérifier si le gouvernement se
conforme ou non aux engagements pris lors du
Sommet du Millénaire, en vue de l'atteinte des
OMD à bonne échéance. Le Rapport rend
compte de la situation actuelle au sujet de la
mise en œuvre des huit (8) objectifs et des
douze (12) cibles retenues par le Bénin. Il met
en exergue :
- la situation et la tendance observées au
niveau des OMD,
- les progrès réalisés,
- les défis à relever et les obstacles rencontrés,
- les axes prioritaires de coopération,
- les recommandations.
1
METHODOLOGIE
La réalisation de ce Rapport s’est déroulée en
deux principales phases : la phase de collecte
et d’analyse de données et la phase de rédaction.
I-
LA PHASE DE COLLECTE
DONNEES SUR LES OMD
DE
1- Les huit Objectifs et les douze cibles associées retenues par le Bénin, ont été regroupés
en six thèmes dans le cadre de la collecte de
données préliminaires à la rédaction du Rapport Alternatif des OSC sur les OMD.
2- Des termes de référence (TDR) ont été
élaborés pour sélectionner six personnes ressources chargées de la collecte de données sur
le terrain.
3- Une séance de briefing a été organisée
pour mieux informer les personnes ressources
recrutées sur leur mission d’enquêtes.
4- Ces personnes ressources ont disposé de
seize jours au total pour déposer le premier
draft de leurs travaux de collectes et d’analyse
des informations.
5- Ces travaux ont été remis à un comité de
lecture pour correction et amendement à apporter aux documents des personnes ressources.
6- Un atelier de restitution de cet ensemble de
travaux a été organisé en présence des membres du Comité technique, du comité de lecture
et des personnes ressources, pour harmoniser
les points de vue sur la teneur des rapports
produits sur la base des données collectées.
7- Les personnes ressources chargées de la
collecte de données ont procédé aux modifications requises en vue de transmettre à Social
Watch Bénin les documents finalisés.
II- LA PHASE DE REDACTION DU
RAPPORT
8- D’autres TDR ont été élaborés en vue de la
sélection d'un consultant pour la rédaction du
Rapport Alternatif des OSC sur les OMD.
9- Un Panel de quatre personnes ressources
membre du Comité Technique, a été constitué
pour la rédaction du Rapport Alternatif.
10- Un Comité de lecture a été mis en place
pour corriger et amender le premier draft du
Rapport Alternatif.
11- La mise en page et les travaux de PAO ont
été exécutés.
12- Un atelier de validation a permis de recueillir les observations des partenaires au
développement, des acteurs des secteurs public
et privé et des membres des OSC, sur le Rapport.
13- Un comité technique restreint a été constitué pour intégrer les amendements et revoir la
forme générale du Rapport avant les travaux
d’imprimerie.
Toutes ces activités, coordonnées par le Responsable Chargé des Etudes, la Coordonnatrice
Nationale et le Secrétaire Exécutif de Social
Watch Bénin, ont été exécutées avec l’appui de
la SNV et du PNUD.
2
Le Bénin a élaboré une politique de développement qui s’est illustrée aux plans institutionnel et stratégique par :
- l’adoption du scénario dit "Alafia" en 2001,
issu des Etudes Nationales de Perspectives à
Long Terme sur la vision du développement au
Bénin d’ici à 2025 ;
- l’adoption du DSRP en mars 2003 pour la
période 2003-2005 ;
- la mise en place en février 2004 d’un dispositif national de suivi-évaluation du DSRP,
nommé Observatoire du Changement Social
(OCS) dont la mission principale est de mesu-
rer les progrès accomplis dans la lutte contre la
pauvreté ;
- la mise en place de la Commission Nationale pour le Développement et la Lutte contre
la Pauvreté au Bénin (CNDLP);
- la mise en œuvre du Programme d’Appui à
la Stratégie Nationale de Réduction de la Pauvreté (PASNAREP).
Force est de constater qu’en dépit de tout cet
arsenal institutionnel et de ces politiques, le
visage de la pauvreté s’est davantage renfrogné.
Cible 1 : Réduire de 50%, la proportion de la population béninoise vivant en
dessous du seuil de pauvreté en faisant passer l'indice de pauvreté à
15% d'ici à 2015
SITUATION ET TENDANCE
L'institutionnalisation des structures décentralisées n'est pas encore une réalité dans
certaines communes au BENIN.
L'analyse des différentes études ou rapports
réalisés sur la pauvreté et les constats sur le
terrain montrent que la situation et la tendance
nationales par rapport à cet OMD, sont critiques. En effet, l'institutionnalisation des structures décentralisées n'est pas encore une réalité
dans certaines communes. Les organes techniques qui doivent aider à la réalisation des
OMD tels que les Comités Communaux de
Suivi des Stratégies de Lutte contre la Pauvreté
ne sont pas encore installés, et les structures
décentralisées de l'administration territoriale
manquent cruellement de cadres compétents
pour leur fonctionnement.
En somme, l'atteinte des OMD ne saurait se
réaliser sans un bon renforcement des capacités
des collectivités territoriales décentralisées.
Le renforcement de la bonne gouvernance et
du dialogue social est ralenti par les difficultés de transfert de compétences et de ressources.
Le transfert de compétences en faveur des
communes, qui devait se faire avec un accompagnement en ressources financières, n'est pas
encore effectif. En effet, le constat malheureux
sur le terrain est que les communes ne disposent pas encore d'une bonne capacité d'autofi-
nancement pour promouvoir leur développement. La société civile, malgré l'appui de certains partenaires, n'est pas encore suffisamment outillée pour assurer le contrôle et le
suivi-évaluation des politiques mises en œuvre
dans les communes. Par ailleurs les gouvernants ne perçoivent pas encore l’obligation de
rendre compte aux communautés qu'ils dirigent, ce qui entrave la bonne gouvernance des
biens publics et le contrôle citoyen de l'action
publique. Malgré les grognes et les multiples
dénonciations, les actes d'incivisme fiscal demeurent impunis.
Des politiques de développement essentiellement basées sur des considérations macroéconomiques et des priorités mal cernées.
L’élaboration des politiques de réduction de la
pauvreté au Bénin ayant précédé la mise en
marche effective du processus de décentralisation, elle n’a pas pris en compte les projets et
programmes inscrits dans les Plans de Développement des Communes (PDC) en sorte que
les actions menées sont en déphasage avec les
aspirations des populations locales. Bien que
l’agriculture soit reconnue comme secteur
prioritaire du développement économique, les
multiples projets exécutés dans ce secteur
n’augurent pas d’une véritable croissance dans
le secteur pour une économie nationale prospère.
PROGRES REALISES
3
La lutte contre la pauvreté, définie dans le
DSRP (Document de stratégie de réduction de
la pauvreté), repose sur quatre piliers :
l’amélioration du cadre macroéconomique à
moyen terme, le développement du capital
humain et la gestion de l’environnement, le
renforcement de la gouvernance et de la participation des pauvres au processus de décision
et à la production.
• Cependant,
d’après
les
rapports
d’avancement de la mise en oeuvre du DSRP,
les progrès en terme de réduction de la pauvreté sont lents. La preuve est que selon le dernier
Rapport sur l’IDH, publié le lundi 5 septembre
2005, le taux de pauvreté a connu une nette
augmentation au Bénin, passant de 37% de la
population en 2001 à 59% en 2005.
• Les efforts enregistrés n’ont en fait permis
que la régression de la pauvreté en milieu urbain, tandis que dans le milieu rural, elle s’est
significativement accrue. La proportion des
hommes pauvres est supérieure à celle des
femmes, mais la pauvreté de celles-ci demeure
plus sévère.
Il faut dire que les rapports précités de mise en
œuvre du DSRP admettent qu’un palliatif n’a
pu être trouvé aux aléas liés aux chocs économiques extérieurs notamment, l’évolution des
cours du pétrole et du coton, principal produit
d’exportation du Bénin. Les performances
souhaitées, n’ont donc pas été réalisées. Pour
tout dire le Bénin, classé au niveau mondial
158ème sur 174 pays en 2000, par rapport à
l’IDH défini par le PNUD, est passé en 2004
au 162ème, ce qui est une indication claire que
la pauvreté s’est rendue plus pernicieuse.
Ce que l’on peut globalement déplorer, c’est la
faiblesse des taux d’exécution des budgets
programmes rattachés à la mise en œuvre du
DSRP au niveau des ministères prioritaires.
Ces taux oscillent entre 21 et 47%. Il est donc
difficile de réduire sensiblement la pauvreté à
une telle cadence.
DEFIS A RELEVER
Beaucoup de défis à relever pour l'amélioration de l'accès des ménages au crédit dans le
monde rural.
Les Institutions de Micro Finances (IMF) sont
fortement représentées dans les départements,
mais pour le moment, elles sont surtout localisées dans les chefs-lieux des communes. Si
pour les populations urbaines l'accès au crédit
s'améliore grâce à une certaine floraison des
(IMF), pour la plupart des ménages ruraux, la
situation ne semble guère s'améliorer. Certes,
quelques ONG locales servent de relais pour
faire bénéficier des micro-crédits aux Associations et autres Initiatives d'Economie Sociale.
Les activités agricoles bénéficient de très peu
de crédit de la part des IMF et des Banques. Le
gouvernement, par le biais du Ministère de la
Famille, de la Protection Sociale et de la Solidarité, a octroyé des crédits à des groupements
villageois dans plusieurs zones rurales du Bénin. Mais le recouvrement de ces crédits rencontre quelques difficultés dues principalement
à la défaillance dans la gestion de ces fonds.
Femmes vendeuses au marché de Cobly (Photo SNV
Bénin)
Une agriculture peu développée, caractérisée
par une faible diversification de la production
et des exportations insuffisantes.
L'agriculture béninoise qui occupe environ
70% de la population active est caractérisée
par le faible encadrement des producteurs, le
manque de systèmes de stockage et de conservation, l'enclavement des zones de production,
la faiblesse de la mécanisation et de la maîtrise
de l'eau, la petite taille des superficies emblavées, les problèmes récurrents du foncier et
l'absence d'un financement adéquat.
Beaucoup de projets et programmes onéreux
ont été élaborés et exécutés ces cinq dernières
années tant sur financements extérieurs que sur
fonds d’investissements publics mobilisant
plusieurs dizaines de milliards de francs CFA
dans le but de réduire la pauvreté des populations. Mais ces actions n’ont eu aucun impact
positif sur la misère des masses laborieuses
béninoises. La preuve est que le prix des produits alimentaires cultivés au Bénin ont doublé
voire triplé sur les marchés locaux dans la période de juin à septembre 2005; le gari est passé de 75F à 250F la mesure malgré la mise en
œuvre du « Projet Manioc » et du « Projet de
Développement des Racines et Tubercules »
(PDRT), le maïs est passé de 100F à 200F et le
niébé de 125F à 400F la mesure.
Cette situation est aggravée par le fait que le
4
taux d’exécution des travaux d’aménagement
des pistes prévu au DSRP n’a été que de 30%,
ce qui continue de limiter les ouvertures des
marchés ruraux vers les marchés urbains. Il est
indispensable de consolider le micro-crédit qui
est la source principale de financement des
micro-entreprises du secteur informel qui sont
délaissées par le financement institutionnel.
Par ailleurs les subventions massives des EtatsUnis et de l’Europe au secteur du coton et
l’effondrement subséquent des prix sur le marché international anéantissent la capacité de
production du Bénin, qui a chuté de 15,43%,
ce qui influence tout le secteur de l’agriculture.
Tout ceci a un impact significatif sur le revenu
des ménages et des autres agents économiques,
ce qui bien sûr aggrave la pauvreté.
Des pays comme le Bénin ont une si faible
influence sur les prix internationaux du coton
que la compensation qu’il revendique avec les
autres pays africains producteurs ont peu de
chance d’améliorer la compétitivité des exportations cotonnières, d’où l’urgence de la diversification des cultures de rente.
Un secteur informel prépondérant mais qui
occasionne un important manque à gagner
au fisc.
La part du secteur informel est estimée à 80%
des emplois en zone urbaine. Mais ces entreprises considèrent la réglementation officielle
comme contraignante et complexe. S’il est vrai
que l’informel constitue une solution quoique
précaire à l’inadéquation du système éducatif
béninois, une bonne partie des activités économiques qui s’effectuent par ce canal constitue un réel manque à gagner pour le budget
national. L’Etat tolère l’informel pour des raisons qui relèvent plus de la nécessité politique
que de la fonctionnalité économique.
Le développement des infrastructures communautaires de base (routes, eau, électricité,
téléphone) reste à promouvoir.
C'est sans doute le défi où beaucoup d'actions
pertinentes restent à faire. Le réseau routier
n'est pas à la hauteur des besoins des populations et ralentit considérablement le développement de plusieurs communes. Quant à l'accès à l'eau potable, l'électricité et la téléphonie,
il relève du luxe pour certaines communes
malgré les efforts déployés par les autorités.
L’approche sexospécifique du développement.
Elle n’est pas encore ancrée dans les mentalités
autant des gouvernants que de la société en
général. Or il est établi que la promotion de
mesures en faveur d’un accès plus égalitaire
aux services et aux ressources productives, à la
vie économique et politique, est un facteur de
développement. L’on peut remarquer la détermination des autorités politiques et des ONG
locales et internationales à assurer l'ascension
sociale des femmes. Ainsi, la scolarisation des
filles a connu un accroissement alors que les
femmes organisées en groupement bénéficient
de l'alphabétisation et de beaucoup plus d'appuis financiers, institutionnels et techniques.
Une organisation féminine (Photo SNV Bénin).
Les femmes deviennent de plus en plus autonomes et peuvent intervenir financièrement
dans le foyer, et se positionner sur le plan politico administratif, même en milieu rural. Toutefois, le code des personnes et de la famille est
encore très peu vulgarisé dans le pays et son
contenu peu connu même en milieu urbain.
Malgré sa promulgation par l’Etat, certaines
autorités administratives ne font aucun cas de
ce code pour légiférer dans leurs actes officiels.
L’avenir des enfants hypothéqué par un trafic
criminel de plus en plus dramatique.
Le trafic et le placement des enfants en vue de
leur exploitation dans les familles urbaines
comme domestiques, vendeurs ambulants, ou
dans les champs et les carrières à l’étranger,
prennent une ampleur inquiétante. Les parents,
sous les effets contraignants de la pauvreté,
sont obligés de sacrifier l’éducation de leurs
enfants pour des gains immédiats de peu de
valeur ou pour simplement réduire leurs charges familiales.
La misère a pris une ampleur inquiétante ces
cinq dernières années.
La restriction des transactions commerciales en
direction du Nigeria, la chute des cours du
coton sur le marché international aggravée par
5
la perturbation dans cette filière de production
au Bénin suite au désengagement de l’Etat, ont
eu des répercussions néfastes sur le pouvoir
d’achat des populations béninoises. Ces difficultés économiques ont accentué le niveau de
souffrance des béninois. A cette misère sans
précédent dans laquelle les béninois se débattent ces cinq dernières années, viennent se
greffer la montée accélérée des prix des hydrocarbures, des produits vivriers, de l’eau et
bientôt de l’électricité, des matériaux de construction et par conséquent du loyer. Même si
les coûts des télécommunications sont en diminution au niveau des différents opérateurs de
ce secteur d’activité, ils demeurent toutefois
parmi les plus élevés de la sous région.
La réduction des inégalités entre pauvres et
non pauvres.
On remarque au sein de la population, une
couche sociale qui s'appauvrit de plus en plus
surtout avec les difficultés que connaissent les
zones de forte production du coton, à coté
d'une frange de la population qui devient de
plus en plus riche dans les zones urbaines surtout.
L'accélération des mécanismes de la mise en
place des registres fonciers urbains simplifiés
(RFUS) et de la réforme foncière.
L'insécurité de la propriété foncière au Bénin
est un handicap important pour le développement aussi bien en milieu urbain qu'en zone
rurale. Elle ne favorise pas les investissements
à long terme par les occupants des terres.
L'Etat éprouve de grandes difficultés pour résoudre ce problème presque sur toute l'étendue
du territoire. Il lui incombe aujourd'hui d'accélérer la mise en place du Registre Foncier Urbain Simplifié dans les grandes villes.
AXES PRIORITAIRES DE
COOPERATION
Les partenaires au développement doivent être
sollicités pour appuyer le gouvernement du
Bénin dans les domaines prioritaires ci-après:
l'élaboration d'un DSRP participatif basé
sur les OMD prenant en compte les besoins des
populations à la base.
l’estimation des coûts des OMD d’ici à l’an
2015 en vue d’une conception plus réaliste des
différents budgets et programmes de l’Etat
orientés vers l’atteinte des OMD en 2015.
l'amélioration de l'accès des populations
aux services sociaux essentiels.
le désenclavement des zones par la réalisation des pistes de desserte rurale.
le renforcement de réseau d'exportation des
produits agricoles ;
le développement du tourisme, notamment
dans l'Alibori et l'Atacora (parcs nationaux), à
Ganvié, la Route des pêches et l’aménagement
des plages ;
l'amélioration de l'accès au crédit surtout en
milieu rural.
RECOMMANDATIONS
Pour réduire sensiblement la proportion de la
population vivant en dessous du seuil de pauvreté, il faut :
que toutes les personnes, quelle que soit
leur couche sociale, participent à la recherche
de solutions à leurs problèmes ; que tous les
groupes sociaux marginalisés, les jeunes, les
femmes, les personnes âgées, les différents
groupes ethniques, les différentes religions ou
croyances et les pauvres aient la possibilité de
participer au processus d’élaboration et de
mise en œuvre des stratégies de réduction de la
pauvreté ;
relancer l’économie nationale en mettant
une priorité particulière sur le secteur agricole ;
établir un véritable partenariat entre les
Communes, le Secteur Privé et la Société Civile, pour la réussite de la mise en œuvre et du
suivi des OMD et des SRP en tenant compte
des projets et programmes inscrits dans les
PDC ;
informer les populations béninoises sur les
projets et programmes inscrits dans les PDC et
dans le budget de l’Etat, les sensibiliser et les
former au concept de contrôle citoyen de
l’action publique en vue de promouvoir la
bonne gouvernance à tous les niveaux et la
nécessité pour les dirigeants de rendre compte
de leur gestion ;
veiller à l’installation, au renforcement des
capacités et à l’opérationnalisation des structures techniques décentralisées de lutte contre la
pauvreté au niveau local, (CCLP) incluant la
participation des OSC pour l’élaboration et le
suivi évaluation des SRP dans chaque commune ;
doter les communes de moyens humains et
matériels adéquats et accélérer le processus de
transfert de compétences conformément aux
textes en vigueur ;
6
associer les OSC spécialisées dans la micro
finance au niveau local à la gestion des fonds
alloués aux groupements villageois par le Ministère de la Famille, de la Protection Sociale
et de la Solidarité ;
mener des actions vigoureuses pour
contraindre le gouvernement et les acteurs
privés à veiller à la baisse des prix des produits
de première nécessité, des produits pétroliers et
des télécommunications ;
faire évaluer les coûts des OMD sur la base
des différents modèles de calcul élaborés par
les structures des Nations Unies en tenant
compte des paramètres liés au développement
du Bénin dans chaque secteur ministériel prioritaire. Ceci permettra de définir des SRP ambitieuses à la hauteur des objectifs à atteindre
d’ici à 2015 ;
initier une étude nationale sur l’extrême
richesse au Bénin.
Cible 2 : Réduire de 50% le nombre de personnes souffrant de malnutrition
d'ici à 2015.
SITUATION ET TENDANCE
PROGRES REALISES
La malnutrition affecte la plus grande partie
de la population, en particulier les enfants de
moins de 5 ans.
D’après les résultats d’enquêtes, près de 22
pour cent de la population béninoise souffriraient d’insuffisance alimentaire, conséquence
de l’extrême pauvreté. Cette tendance s’est
d’autant plus aggravée à cause de la détérioration du pouvoir d’achat et des difficultés actuelles de la filière coton qui ont fragilisé les
populations rurales.
La malnutrition est un phénomène structurel au
Bénin et touche surtout les enfants de moins de
5 ans. Elle frappe plus les zones rurales que les
zones urbaines et les garçons en sont les principales victimes.
Il existe au Bénin un programme national de
lutte contre la malnutrition au profit des enfants depuis 2000.
Parmi les principales actions menées par le
Gouvernement béninois, nous pouvons citer le
renforcement de la surveillance nutritionnelle
des mères et surtout des enfants.
Une multitude d’organisations de la société
civile (ONG, et structures confessionnelles,…)
interviennent dans le secteur de la nutrition
sous divers axes d’activités. Toutefois, ces
mesures ne sont pas suffisantes pour atteindre
cette cible.
Producteurs de coton à Matéri (Photo SNV Bénin).
DEFIS A RELEVER
Amélioration du système de gestion des stocks
de produits vivriers.
Généralement, la malnutrition est liée à la durée des périodes de soudure et aux difficultés
de stockage et de conservation des produits
vivriers.
L'amélioration du pouvoir d'achat des ménages.
Les populations ont vu leur pouvoir d'achat se
détériorer ces dernières années, avec l'augmentation des prix des produits de base, l'augmentation du nombre des sans emplois, la crise de
la filière cotonnière et la chute de la croissance
économique.
La promotion et l’amélioration des techniques de production et de transformation.
L'agriculture béninoise est caractérisée par un
retard technologique très important. Elle continue d'utiliser des méthodes et équipements de
travail rudimentaires. Le gouvernement doit
7
consentir des efforts importants pour la mécanisation de l'agriculture et l’amélioration des
techniques de transformation.
Champ d'igname à Natitingou (Photo SNV Bénin).
L’amélioration de l’hygiène et des pratiques
alimentaires en particulier chez les femmes et
les enfants.
Plusieurs actions d’IEC sont menées pour sensibiliser les femmes en matière de lutte contre
la malnutrition, et parfois des compléments
alimentaires leurs sont accordés. Ces efforts
méritent d’être entretenus voire renforcés si
l’on souhaite atteindre cette cible d’ici à 2015.
AXES PRIORITAIRES DE
COOPERATION
Les partenaires au développement doivent être
sollicités pour appuyer le gouvernement du
Bénin dans les domaines prioritaires ci-après:
l'amélioration de l'accès des populations
aux services sociaux essentiels ;
le développement et le renforcement au
niveau communal de l'information, de l'éducation et de la communication pour un changement de comportement en matière de nutrition
des enfants de moins de 3 ans ;
le renforcement et la diversification des
cultures vivrières et l'aménagement des basfonds ;
l'amélioration de l'accès à l'eau potable ;
l'amélioration de l'accès, surtout des femmes, au crédit.
RECOMMANDATIONS
La situation de la malnutrition au Bénin reste
préoccupante et à moins de revoir et de reformuler la Stratégie de Réduction de la Pauvreté, cette cible ne pourra être atteinte d'ici à
2015.
A cet effet, il faudra :
que le développement agricole soit désormais la priorité dans les investissements du
gouvernement, et qu'une politique participative
de production vivrière soit initiée et exécutée ;
que les acteurs de la Société Civile renforcent leurs interventions aux côtés des autorités
pour le développement de l'Information, de
l'Education et de la Communication pour un
changement de comportement en matière de
nutrition des enfants de moins de cinq ans ;
impliquer les populations rurales dans
l’élaboration des projets de développement
agricole afin que leurs besoins et aspirations y
soient pris en compte ;
sensibiliser les producteurs agricoles au
changement de techniques culturales en vue
d’une production de qualité ; promouvoir un
véritable programme de mécanisation de
l’agriculture puis d’amélioration des techniques de stockage en vue de réduire la pénibilité du travail, augmenter la production et le
revenu des populations rurales et rendre
l’agriculture plus attrayante pour les jeunes ;
promouvoir l’installation des banques à
vocation agricoles et demander à l’Etat
d’assainir la filière coton ;
réorganiser et non démanteler le secteur
informel dans le cadre de ses propres réalités
en vue d’en tirer le maximum de profit pour
l’Etat ;
promouvoir la lutte contre le trafic et le
placement des enfants en participant à la prise
en charge de l’éducation des enfants des familles démunies des zones rurales et à la création
des centres de réinsertion professionnelle des
enfants déscolarisés ;
initier une étude sur l’extrême richesse au
Bénin ;
appuyer toutes les interventions des OSC
et du secteur public en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle par un processus de
coordination et de suivi évaluation des divers
programmes et projets au niveau national et
communal.
8
Cible 3 : Assurer l’instruction primaire à tous les enfants en âge d'aller à
l'école d'ici à 2015
sage dans le cycle primaire.
Les données statistiques officielles attestent
que les chances d'assurer une instruction à tous
les enfants en 2015 sont réelles et passent par
une amélioration de la qualité de l'enseignement avec le maintien des enfants à l'école
jusqu'à la fin du cycle primaire, tout en œuvrant à la réduction de la disparité filles / garçons.
Les objectifs du gouvernement relatifs à l'instruction primaire de tous les enfants en âge
d'aller à l'école pour 2005 sont atteints selon
les prévisions du DSRP. Ainsi, on note une
légère amélioration de l'accès et du maintien
des enfants à l'école (cf. Tableaux 1 et 2) et
une évolution sensible du taux d'alphabétisation des jeunes et des adultes (cf. Tableau 3)
avec, cependant, des disparités flagrantes entre
garçons et filles, et femmes et hommes.
SITUATION ET TENDANCE
Ecoliers devant les salles de classe en matériaux précaires à Cobly (Photo SNV Bénin).
La principale réussite du système éducatif
béninois a été une croissance soutenue et
rapide des taux d'inscription à tous les niveaux d’enseignement. Sa principale faiblesse concerne la qualité peu envieuse des
enseignements et des résultats d'apprentis-
Tableau 1 : Indicateurs des progrès dans l'enseignement primaire au Bénin entre 1990 et 2003
Indicateurs
Taux brut d'admission
Effectifs des élèves
Effectifs par sexe
G
F
Taux brut de scolarisation
1990
56,65%
418 272
276 441
141 831
49,66%
Situation
2002
75,30%
Observations
2003
Augmentation de l'accès d'environ 20 points sur la période
1 233 214 Croissance moyenne annuelle de 8,67%
717 077
516 137
98,30% Ecart absolu de 48,64 points sur la période
Source : Etude documentaire, juillet 2004 in, INFRE : 2004
Tableau 2 : Statistiques des inscriptions au CEP de 2003 à 2004 par programme
N° de
centres
Statistiques globales
448
Statistiques programmes intermédiaires
365
Statistiques NPE
83
Ensemble du Bénin
Inscrits en 2004
Total
Dont
filles
142 348 54 909
130 632 49 968
11716 4 941
Inscrits en 2003
Total
Dont
filles
132 213 49 308
123 953 45 936
8 260 3 372
Accroissement %
Total
Dont filles
07,66%
05,38%
41,84%
11,35%
08,77%
46,53%
Source : Extrait de INFRE : 2004
Tableau 3 : Evolution du taux d'alphabétisation des jeunes et adultes de 1979 à 2002
TAUX
RGPH 1 (1979)
RGPH 2 (1992)
RGPH 3 (2002)
Total H
F
Total H
F
Total H
F
Taux d'Alpha (15 ans et +) 23 % 33% 14% 28,6% 38,7% 19,2% 32,6% 45% 21%
Source : Etude documentaire in, (INFRE : 2004)
PROGRES REALISES
Croissance du taux de scolarisation grâce à
l'application de mesures de réduction des
frais de scolarité pour les filles en zones rurales.
En se référant aux Etats Généraux de l'Educa-
tion organisés en 1990 au Bénin et au Cadre
d'action de Dakar sur l'Education Pour Tous
(EPT) d'Avril 2000, le Bénin a élaboré 25
plans d'actions dont ceux relatifs à l'accès et
l'équité à l'école. Au nombre des diverses actions menées, on peut retenir :
• la création du Réseau National pour la
9
Promotion de la Scolarisation des Filles
(RNPSF) en 1997 ;
• la subdivision du Ministère de l'Education
Nationale en trois ordres d'enseignement ;
• la mise en œuvre des Nouveaux Programmes d'Enseignement (NPE) ;
• l'exonération systématique des frais de
scolarité pour toutes les filles du cours primaire public en milieu rural ;
• la création de six (6) foyers de jeunes filles
(Porto-Novo, Ouidah, Lokossa, Abomey, Parakou, et Natitingou) ;
• la création de cantines scolaires gouvernementales (cantines autogérées, PAM, CRS) ;
• l'évolution du taux brut de scolarisation au
Bénin à tous les niveaux d'enseignement est
passée de 59,5% en 1992 à 94,3% en 2002 ;
• le Taux Brut de Scolarisation (TBS) des
enfants au cours primaire est passé de 71% en
1992 à 81% en 1999 et à 96% en 2004. Pour
les filles, ce taux est passé de 33% en 1992 à
84,26% en 2004. Ces statistiques nous permettent de dire que les prévisions du DSRP 20032005 par rapport au TBS sont atteintes «faire
passer le TBS de 84% à 91% au cours de la
période ».
Notons que le Taux Net de Scolarisation dans
le primaire est passé de 59,3 % en 1997 à
80,56 % en 2004. Le taux d’achèvement du
primaire est de 50 %. Mais des écarts persistent entre les taux de scolarisation des garçons
et des filles en faveur des garçons.
Ces statistiques ne tiennent pas compte de la
multitude des enfants victimes de trafic et de
placement qui travaillent dans les familles
comme domestiques, vendeurs ou dans les
champs et carrières en dehors de leur localité.
Dans les communes où les enquêtes ont été
réalisées, les efforts du Gouvernement relatifs
aux subventions scolaires sont reconnus mais
les populations déplorent la mise à disposition
tardive des fonds qui parviennent trois mois
environ après la rentrée scolaire.
Les progrès remarquables enregistrés au niveau de l'éducation primaire au Bénin sont dus
aux nombreux efforts consentis par le Gouvernement béninois, aux appuis techniques et
financiers de divers partenaires au développement, à la contribution des ONG et du secteur
privé, à l'implication des organisations internationales et nationales dans l'accompagnement
des bénéficiaires à la base et à la prise d'initiatives communautaires de promotion de la scolarisation par les populations à la base. Compte
tenu de ce qui précède, il y a eu certes des progrès importants dans l'éducation primaire mais
des goulots d’étranglement subsistent toujours,
qui sont à la base du faible niveau de connaissance des élèves qui est constaté de nos jours
dans l’éducation primaire :
• la pauvreté des parents, l'ignorance des
bienfaits de la scolarisation et le poids de la
tradition ;
• la mise en application du Nouveau Programme d’enseignement au Bénin encore mal
assimilé par les enseignants eux-mêmes et qui
ne permet pas un suivi des enfants à la maison ;
• le recrutement dans certaines écoles
d’enseignants communautaires non qualifiés.
Il y a donc beaucoup de défis à relever en 10
ans pour maintenir les performances actuelles
et évoluer vers l'atteinte de ce second Objectif
du Millénaire pour le Développement.
DEFIS A RELEVER
Ecoliers de CI passant le midi à l'école de
Koutchatahongou (Photo SNV Bénin).
Les défis évoqués en 2003 dans le premier
rapport OMD au Bénin pour l'accès universel
à l'éducation primaire en 2015 demeurent
actuels.
Il convient entre autres de :
o élaborer un système de management fondé
sur une bonne gouvernance ;
o harmoniser les stratégies d'intervention des
divers partenaires au développement ;
o intensifier les actions de promotion de la
scolarisation des filles ;
o étendre l'exonération des frais de scolarité
des filles au niveau de l'enseignement secondaire ;
o œuvrer à l'application stricte des textes
réprimant le harcèlement sexuel ;
10
o revaloriser la fonction enseignante ;
o renforcer les capacités et améliorer le cadre
de vie du personnel ;
o recruter un personnel enseignant qualifié et
en nombre suffisant ;
o construire des infrastructures scolaires dans
les zones qui en ont besoin ;
o identifier les pesanteurs socioculturelles et
les pratiques traditionnelles défavorables à la
promotion de la femme notamment à la scolarisation des filles et y remédier progressivement ;
o lutter contre le trafic et le placement des
enfants, le mariage forcé des filles et les grossesses précoces ;
o soutenir les parents indigents à travers
l'appui aux activités génératrices de revenus ;
o développer l'éducation non formelle des
adultes (Français et langues locales) ;
o faire fonctionner les centres de formation
des adultes par la formation de personnel qualifié ;
o revoir la stratégie de mise en œuvre du
Nouveau Programme d’Enseignement en y
associant les acteurs impliqués dans le système ;
o évaluer par les services de statistiques du
Ministère des enseignements primaire et secondaire la qualité des données relevées par les
structures à la base.
Salle de classe deCM1 à Cobly (Photo SNV Bénin).
AXES PRIORITAIRES DE
COOPERATION
Plusieurs partenaires au développement ainsi
que des organisations internationales et nationales appuient le Bénin dans la réalisation
des progrès obtenus.
Ces appuis aussi bien techniques, matériels que
financiers demeurent nécessaires pour :
la construction et la réfection de salles de
classes dans certaines localités ;
le renforcement du recrutement et de la
formation des enseignants ;
la répartition géographique judicieuse des
écoles et des enseignants ;
le renforcement de la scolarisation des en-
fants notamment celle des filles ;
la poursuite de la subvention relative à la
gratuité de l'inscription des enfants au cours
primaire public et la création d'un fonds de
soutien aux écoles privées ;
le renforcement et/ou l'extension des cantines scolaires ;
le renforcement du système éducatif non
formel, (alphabétisation, apprentissage) ;
renforcer le système de statistique du Ministère des enseignements primaire et secondaire pour s’assurer de la bonne qualité des
données.
RECOMMANDATIONS
renforcer la sensibilisation des populations
en ce qui concerne la scolarisation des enfants
et des filles en particulier en y impliquant les
leaders d’opinion, les chefs traditionnels, les
groupements et les associations au niveau local, en décentralisant les activités du Réseau
National pour la Promotion de la Scolarisation
des Filles ;
veiller à la bonne qualité des stratégies de
collectes des données statistiques dans le secteur de l’éducation ;
suivre plus rigoureusement la qualité de
l’enseignement et des enseignants impliqués
dans le système éducatif ;
veiller à l’assiduité des enseignants, surtout en milieu urbain ;
initier un atelier de réflexion et
d’évaluation sur le Nouveau Programme
d’Enseignement qui aboutira à une meilleure
appropriation des atouts de ce projet par les
acteurs de ce secteur ;
doter
la
Direction
Nationale
d’Alphabétisation de moyens logistiques et
financiers dans l’accomplissement de sa mission.
renforcer la politique d’électrification rurale dans les localités éloignées de manière à
aider les élèves à disposer de la lumière pour
mieux étudier à la maison.
11
Cible 4 : Eliminer les disparités entre les sexes dans les enseignements primaire et secondaire d'ici à 2005 et à tous les niveaux de l'enseignement en 2015 au plus tard.
SITUATION ET TENDANCE
Tableau 4 : Evolution du nombre d'étudiants par sexe à l'UAC de
1996 à 2003
Années Effectifs
Masculin Féminin Total F / M
1996
9115
2047 11162 0,225
1997
11342
2652 13994 0,234
1998
11708
2807 14515 0,240
1999
12882
3341 16223 0,259
2000
15034
3719 18753 0,247
2001
17931
5102 23033 0,285
2002
20401
5771 26172 0,283
2003
24277
5830 30107 0,240
Source : SSS / Rectorat / UAC 2003 in, (CEA, CAGED : 2004)
Des filles allant vendre du bois au marché (Photo SNV
Bénin).
Les écarts entre filles et garçons dans le domaine de l'éducation primaire décrits au niveau de l'objectif 2 n'augurent pas de l'élimination des disparités entre les sexes dans tous
les ordres d'enseignement pour 2015.
En effet, de 1992 à 2002, l'indice de parité
dans l'enseignement secondaire est passé de
0,42 à 0,47 ; ce qui traduit une diminution
timide de l'écart de fréquentation entre filles et
garçons en 10 ans. La différence en 2002 entre
les taux masculin (28,66%) et féminin
(13,67%) de fréquentation dans le secondaire
est encore très importante (environ 15%). Dans
l'enseignement supérieur, le nombre des filles
demeure très peu significatif et ne constitue
que le reflet de la situation observée dans le
secondaire. A l'Université d'Abomey-Calavi
(UAC), le pourcentage des garçons était de
81,75% contre 18,25% pour les filles au cours
de l'année académique 1995-1996. Ces pourcentages sont passés à 77,83% pour les garçons
et 22,17% pour les filles en 2001 (INFRE :
2004). L'évolution du nombre d'étudiants par
sexe de 1996 à 2003 à l'UAC est présentée
dans le tableau 4.
Pour l'ensemble des ordres d'enseignement
au Bénin en 2002, le taux brut de scolarisation des garçons est de 110,46% contre 78,1%
pour les filles, soit un écart considérable de
32,36% (Rapport 2003 sur les OMD au Bénin).
En conséquence, l'élimination des disparités
entre les sexes dans tous les ordres de l'enseignement au Bénin reste un problème qui dépasse d'ailleurs les limites de ce secteur.
Ainsi, l'évolution de 2000 à 2002 par sexe des
effectifs de la fonction publique est illustrative
et présentée dans le tableau 5, avec une proportion de femmes ne dépassant pas 28%. De
même, la proportion de femmes dans la fonction publique a chuté de 2 points au cours de la
période ; elle est passée de 28% en 2000 à 26%
en 2001 et est restée statique jusqu'en 2002.
Tableau 5 : Evolution des effectifs de la fonction publique
par sexe de 2000 à 2002
Année
2000
2001
2002
Effectifs
Masculin
19856
(72%)
22172
(74%)
23866
(74%)
Féminin
7660
(28%)
7830
(26%)
8474
(26%)
Total
27516
(100%)
30002
(100%)
32340
(100%)
Source : Tableau de bord sur les APE / MFPRA in,
(CEA, CAGED : 2004)
En ce qui concerne les femmes membres du
Parlement, de 1990 jusqu'aux dernières élections législatives de 2002, le pourcentage de
femmes parlementaires n'a jamais dépassé 8%.
12
Tableau 6 : Pourcentage des femmes membres du parlement
béninois entre 1990 et 2002
Années Nombre de députés
Fem.
Hom. Total
1990
3
61
64
1994
4
78
83
1999
5
77
83
2002
5
79
84
Pourcentage
Fem. Hom.
4,5% 95,5%
4,8% 93,7%
7,3
92,7
6,0
94,0
Source Rapport national sur le développement humain
PNUD-Bénin, 2001, JO : 2000 : in, (CEA, CAGED : 2004)
Quant aux nominations au sein du Gouvernement, les femmes n'ont jamais dépassé le nombre de 5 de 1990 à 2005 comme le montre le
tableau 7 ci-dessous.
Tableau 7 : Répartition de 1990 à 2005 des ministres
par sexe dans les gouvernements
Année Effectifs des ministres
Femmes Hommes Total F / H
1990
2
12
14 0,17
1991
2
18
20 0,11
1992
2
18
20 0,11
1993
3
16
19 0,19
1994
3
17
20 0,18
1995
4
16
20 0,25
1996
1
16
17 0,06
1997
1
16
17 0,06
1998
3
15
18 0,20
1999
2
17
19 0,12
2001
2
20
22 0,10
2005
5
16
21 0,24
Source : Journal officiel de la République du Bénin
in, (CEA, CAGED : 2004)
Au niveau des collectivités locales, après les
premières élections municipales de décembre
2002, 43 femmes contre 1191 hommes sont
membres des conseils communaux et sur les
77 Maires de communes, trois sont des femmes.
En dépit des quelques progrès insignifiants
enregistrés, les données officielles sur les disparités entre les sexes dans les divers domaines, notamment dans tous les ordres d'enseignement, la fonction publique, le parlement, le
gouvernement, les conseils communaux, les
maires,) ne laissent pas présager l'atteinte aisée
de l'OMD 3 en 2015.
Selon les témoignages, toutes les catégories
de personnes interviewées estiment que parler
d'«Eliminer les disparités entre sexes » est
utopique et qu'il faut relever des défis et
prendre des mesures adéquates, les mettre en
application, les suivre et les évaluer parce
qu'il s'agit de changement de comportement,
une œuvre de longue haleine.
De plus en plus ce changement de comportement s'opère timidement et il faudra davantage
faire comprendre aux communautés par la
sensibilisation et la formation :
* les avantages indéniables et les bienfaits de
la scolarisation ;
* le principe universel de l'égalité fille / garçon;
* le concept genre, son approche et son intégration dans les activités quotidiennes et dans
les plans, programmes et projets de développement.
PROGRES REALISES
Dans le domaine spécifique de l'éducation,
les actions engagées dans le cadre de l'Objectif 2 ont aussi visé la réduction des inégalités
entre les sexes.
Un plan décennal unique pour l'éducation au
Bénin est en cours d'élaboration. En attendant,
chaque ordre de l'enseignement dispose d'un
plan stratégique. Au niveau de l'enseignement
supérieur, le plan stratégique 2002-2007 élaboré, n'a jamais été mis en œuvre selon les personnes ressources interviewées. C'est un budget programme qui a été conçu autour du diagnostic global fait.
Dans le domaine de la promotion de la
femme, depuis février 1990, la volonté de
promouvoir les femmes s'est davantage réaffirmée.
Plusieurs illustrations confirment cet engagement dont :
• l’organisation en 1992 d'un colloque sur
l'intégration de la femme au développement ;
• la création en 1993 de la Commission Nationale pour l'Intégration de la Femme au Développement (CN / IFD) ;
• l'engagement du gouvernement en 1995 au
Programme d'Action de Beijing recommandant
l'effectivité de la promotion de la femme ;
• la création en 1998 d'un ministère chargé de
la promotion de la femme, devenu en mai
2001, Ministère de la Famille, de la Protection
Sociale et de la Solidarité (MFPSS) ;
• le Programme d'Action du Gouvernement
(PAG II) 2001-2006 qui a affirmé cette volonté
de promotion de la femme ;
• la Politique Nationale de Promotion de la
Femme (PNPF) adoptée le 31 janvier 2001 qui
met l'accent sur l'éducation et la formation de
la femme, le renforcement de son pouvoir éco13
nomique, l'amélioration de ses conditions sociales et de son statut juridique ;
• le plan d'action multisectoriel est adopté en
2002 pour la mise en œuvre de la PNPF pour la
période (2002-2006), avec l'appui technique et
financier de l’UNFPA. Des actions et stratégies sont élaborées pour permettre de réduire
les écarts entre les hommes et les femmes et de
maximiser l'implication de tous les agents de
développement dans quatorze secteurs clés de
développement que sont : l'Education, la santé,
la communication, l'emploi, l'agriculture, la
pêche, l’élevage, l'industrie et le commerce,
l’environnement et le tourisme, l'hydraulique,
l’énergie, la législation, le contrôle et la prise
de décision, le sport et les loisirs.
En outre, le MFPSS appuie les femmes à la
base grâce à des fonds que sont :
• le Fonds d'Appui au Développement des
Initiatives à la Base (FADIB / MFPSS), ancien
Fonds de Soutien à l'Action Sociale créé en
1996 pour l'amélioration des Activités généra-
trices de revenus (AGR) ;
Femme de Tanguiéta dans une sensibilisation du
MFPSS (Photo SNV Bénin).
• le Fonds d'Appui à la Solidarité Nationale
et l'Action Sociale (FASNAS) est mis en place
depuis 2003 au profit des femmes, hommes et
groupements ;
• enfin, la mise en œuvre du Programme
d'Action de Beijing dont les résultats ont fait
ressortir les nombreux efforts et progrès accomplis par tous les acteurs (Gouvernement,
ONG locales, nationales et internationales, et
les partenaires au développement) dans chacun
des 12 domaines identifiés par la Conférence
de Beijing en 1995.
Les efforts sont remarquables dans tous les
domaines, particulièrement en ce qui
concerne le cadre juridique de la promotion
de la femme, les mécanismes institutionnels
de promotion de la femme et la réduction de
la pauvreté. La plupart des actions de plaidoyers et de sensibilisation ont été menées par
les ONG et associations.
DEFIS A RELEVER
Au plan politique et institutionnel, les mécanismes institutionnels de promotion de la
femme ont connu une évolution notable avec
les actions en matière d'approche de formation et de renforcement des capacités, de suivi
évaluation et de mobilisation sociale en faveur de l'amélioration des conditions de vie
de la femme.
La réduction de la pauvreté a également enregistré des progrès mais les défis restent énormes et concernent les douze domaines.
Toutes les catégories interviewées reconnaissent que les pesanteurs culturelles et socioéconomiques constituent les obstacles majeurs
à l'élimination des disparités entre les sexes.
Ainsi, il a été reconnu que les disparités commencent déjà dans le ménage ou la famille,
avec l'assignation des tâches spécifiques aux
filles et aux garçons. L'école constitue le
deuxième cadre qui cultive les disparités entre
les sexes en raison de la faible inscription des
filles à l'école. Cette situation se répercute au
niveau des enseignements secondaire et supérieur puis dans la sphère publique, civile et
politique.
Ainsi, les défis à relever visent beaucoup plus
les changements de mentalité et de comportement des béninoises et béninois.
L'article 26 de la constitution proclame en effet
l'égalité des béninois des deux sexes. De ce
fait, le défi majeur devrait être :
o l’information et la formation des hommes
et des femmes sur les droits fondamentaux du
citoyen ainsi que sur le concept genre, son
approche et son intégration dans les actions
quotidiennes, politiques, programmes et projets
en référence aux différents textes juridiques y
compris le Code des Personnes et de la Famille
(1031 articles, 144 pages) adopté en juin
2004 ;
o l’application effective des textes juridiques
adoptés dans le cadre de la promotion de la
femme ;
14
la promotion de la scolarisation effective
des filles autant que des garçons ;
o la prise et l'adoption de mesures politiques
d'incitation à la participation des femmes au
Gouvernement, à l'animation des partis politiques, à l'inscription sur les listes de candidats
aux élections ;
o la prise en compte de la dimension genre
dans les planifications ministérielles ;
o la mise en place de mécanismes efficaces
de formation des femmes en techniques de
gestion en vue du remboursement des crédits
octroyés par l'Etat dans le cadre de la promotion des AGR.
o
AXES PRIORITAIRES DE
COOPERATION
La volonté politique est déjà un acquis en
matière de promotion de la femme, avec un
cadre juridique favorable mais il convient
de prendre les dispositions nécessaires
pour sa mise en pratique, son suivi et son
évaluation. Pour ce faire, le Bénin a besoin
d'être soutenu par les partenaires au développement dans les domaines suivants :
la vulgarisation et l'application des textes et
lois en faveur de la promotion de la femme
(Code des personnes et de la famille, loi sur la
répression des mutilations génitales féminines);
la création de l'observatoire de la femme et
de l'enfant ;
le renforcement des activités du réseau pour
la promotion de la scolarisation des filles ;
l'appui à la formation sur le genre et développement au profit des cadres de planification
des ministères (DPP), des institutions de l'Etat
et des collectivités locales ;
l'élaboration d'indicateurs de mesure de la
promotion des femmes au Bénin en rendant
plus opérationnel l'indice de développement
des inégalités entre les sexes en Afrique
(IDISA), l'indice de condition de la femme
(ICF) ;
la systématisation de l'élaboration des données statistiques désagrégées par sexe dans
tous les domaines et à tous les niveaux.
L'objectif de l'effectivité de la promotion de
l'égalité des sexes et l'autonomisation des
femmes ne paraît pas aisé à atteindre en 2015
en raison de leur transversalité et de leur
complexité ainsi que de la perception de la
femme qu’ont les communautés. La réalisation de cet Objectif prend nécessairement en
compte les besoins spécifiques de l'homme et
de la femme assortis surtout de changement
de mentalité.
Une volonté politique très forte en matière de
promotion de la femme et soutenue par un
cadre juridique favorable existe. Mais les
moyens financiers font cruellement défaut.
Dans les enseignements primaire et secondaire
au Bénin, l'élimination des disparités entre les
sexes prévue pour 2015 est peu sûre d’être
atteinte. Certes les dispositions et la disponibilité de l'Etat devraient accélérer le processus de
la promotion de la femme mais la tendance
n'est pas favorable à une ELIMINATION des
disparités entre les sexes d'ici à 2015 ou ne
sera qu'une réduction mitigée des écarts si
l'Etat et les autres acteurs ne prennent pas de
sérieuses dispositions.
Dans la mise en œuvre des Objectifs 2 et 3, de
nombreux efforts sont consentis par le Gouvernement, les partenaires au développement,
les ONG béninoises, le secteur privé et les
populations à la base mais les défis à relever
sont encore multiples et divers. En plus des
politiques, programmes et stratégies pertinentes à mettre en œuvre pour la réalisation des
OMD, la disponibilité adéquate et prompte du
financement nécessaire ainsi que l'adhésion de
la communauté à la prise en compte des intérêts spécifiques des hommes et des femmes
pourraient présager de l'atteinte ou non des
OMD.
C'est à cette condition assortie entre autres
d'une bonne gouvernance qu'une éducation
primaire pour tous ainsi que la promotion de
l'égalité des sexes et l'autonomisation des
femmes pourrait être une réalité. Aussi, faudrait-il que tous les acteurs du développement
et les communautés puissent adhérer au principe d'égalité des sexes, œuvrer avec détermination dans ce sens, comprendre et harmoniser
leurs visions et stratégies de réduction de la
pauvreté.
Tanguiéta : La Parole aux femmes (Photo SNV Bénin)
15
RECOMMANDATIONS
La société civile doit se mobiliser en collaboration avec le Ministère de la Famille, de la Protection Sociale et de la Solidarité pour :
s’approprier effectivement des diverses
politiques de promotion de la femme en faisant
l’état des lieux des institutions nationales et
internationales, des politiques, résolutions et
plans d’actions élaborés dans le cadre de la
promotion féminine ;
faire l’évaluation de la mise en œuvre de
ces politiques, résolutions et Plans d’Action
sur le terrain en vue de les rendre plus visibles ;
élaborer et exécuter un véritable plan de
communication autour des actions menées
dans le cadre de la promotion de la femme et
sensibiliser l’opinion publique à adhérer à
l’implication des femmes au développement du
pays ;
rendre dynamiques et opérationnelles toutes les structures impliquées dans la promotion
de la femme dans tous les secteurs d’activité et
dans toutes les localités du pays.
Au niveau de l'Etat, une attention particulière à accorder à l'application diligente du
contenu de la Politique Nationale de Promotion
de la Femme ainsi que du Plan d'Action Multisectoriel avec la mise à disposition des fonds
adéquats en dotant surtout les Centres de Promotion Sociale en ressources humaines, matérielles et financières suffisantes.
Au niveau des partenaires au développement et de la société civile, un renforcement de leur soutien, leur appui institutionnel,
technique et financier à une plus grande visibilité de leurs actions pour une meilleure habilitation de la femme.
16
Cible 5 : Réduire le taux de mortalité infanto-juvénile de 166.5 pour mille
en 1996 à 90 pour mille en 2015.
SITUATION ET TENDANCE
DEFIS A RELEVER
La tendance au Bénin montre que le taux de
mortalité infanto-juvénile connaît globalement une baisse et est passé de 166,5 en 1996
à 146,4 en 2002.
Le département du Borgou affiche le taux de
mortalité infantile le plus bas soit 117,5 pour
mille en 2002.
Dans les départements de l'Atlantique et du
Littoral, on observe par contre une variation en
dents de scie de ce taux qui est passé de 172.3
pour mille en 1996 à 149 pour mille en 2001
avant de remonter à 159,3 pour mille en 2002.
Dans le Littoral (Cotonou), l'on a constaté une
détérioration de ce taux qui est passé de 89
pour mille en 2001 à 119,4 pour mille en 2002
malgré le nombre et la qualité des infrastructures sanitaires, l'effectif du personnel soignant,
l'activité importante des ONG et des médias.
Pour ce qui concerne la mortalité des enfants
de moins d'un an, la moyenne nationale est de
90 pour mille.
Notons aussi que le taux de mortalité infantile
est plus élevé chez les garçons que chez les
filles et les zones rurales sont plus touchées
que les zones urbaines.
Les principales causes de mortalité infantile
sont le paludisme, la rougeole et la malnutrition.
Pour réduire à 90 pour mille en 2015 le taux de
mortalité des enfants de moins de 5 ans, il faut:
o une alimentation adéquate des enfants ;
o une facilité d'accès des populations rurales
à l'éducation, à la santé, à l'eau potable, à l'assainissement, et autres services sociaux de
base;
o redynamiser la lutte contre le paludisme
en direction des femmes et des enfants des
couches vulnérables ;
o prendre en charge les malades du Sida et
les enfants orphelins dus à cette maladie ;
o intensifier le suivi médical des enfants de
moins de 5 ans en insistant sur leurs vaccinations ;
o impliquer davantage les OSC dans l'élaboration, la mise en œuvre et le suivi évaluation
des programmes de santé publique.
PROGRES REALISES
Le Bénin, grâce aux actions des ONG, des
Partenaires au développement et du Gouvernement, a déployé des efforts en vue de la réduction de la mortalité infanto-juvénile. Le
Programme Elargi de Vaccination et la mise en
œuvre de stratégies de surveillance nutritionnelle des mères et des enfants, ont été des facteurs favorisant ces progrès. Toutefois les résultats encourageants enregistrés ont vu leurs
impacts réduits à cause d’autres affections.
L'implication efficace des structures sanitaires déconcentrées jusqu'au niveau des villages dans les politiques nationales de décentralisation de la pyramide sanitaire pourrait
améliorer considérablement la qualité des
services de santé.
Mais il incombe à l'Etat de pourvoir ces centres d'un personnel compétent en nombre suffisant et de subvenir à leurs besoins matériels et
logistiques pour un bon fonctionnement.
Les OSC doivent se professionnaliser afin
d'activer la réalisation de cet objectif en jouant
surtout un rôle de veille sociale dans l'élaboration et le suivi des politiques gouvernementales
de santé publique dans le cadre d'un système
intégré de suivi, de veille sociale et d'évaluation.
Le Gouvernement doit solliciter l'appui des
partenaires au développement en vue d'un investissement important pour lancer des mesures produisant des gains rapides telles que la
distribution gratuite et massive de moustiquaires et de médicaments de lutte contre le paludisme dans les zones endémiques déshéritées,
la gratuité des soins de santé essentiels, le renforcement de la surveillance nutritionnelle des
mères et des enfants de 0 à 5 ans, la vaccina-
17
tion intégrale des mères et des enfants jusqu'à
5 ans au moins, l'intensification de la formation des travailleurs communautaires dans le
but d'assurer dans chaque collectivité, des
connaissances spécialisées en santé publique,
équipement et gestion de l'environnement.
AXES PRIORITAIRES DE
COOPERATION
Les domaines prioritaires dans lesquels la société civile a besoin d’être appuyé sont :
la mise en place de programmes nutritionnels communautaires (fourniture de micronutriments supplémentaires, l’accès à des compléments alimentaires produits localement) à
l’intention des enfants de moins de cinq ;
la formation en grand nombre, dans les
villages, des agents sanitaires ;
l’élimination des droits payés dans les services de soins de santé de base pour les enfants
de moins de cinq, ceux-ci devront être financés
par une partie des aides consacrées à la santé
publique ;
la distribution gratuite des moustiquaires
traitées avec des insecticides de longue durée ;
RECOMMANDATIONS
L'analyse des tendances statistiques indique
que, pour atteindre le niveau de réduction du
taux de mortalité infanto-juvénile que le Bénin s'est fixé pour 2015, beaucoup d'efforts
d'organisation et d'investissement restent à
fournir par tous les acteurs de développement
du pays.
Le Bénin doit redéfinir une stratégie sanitaire
qui implique effectivement les partenaires au
développement, les acteurs de la société civile
et du secteur privé.
Pour cela ; il faudra :
faire un plaidoyer pour la promotion de la
récupération nutritionnelle des enfants malnutris ainsi que la prise en charge des maladies de
l’enfance ;
sensibiliser et éduquer les populations,
surtout celles des zones rurales et des bidonvilles périurbains sur les causes de la mortalité
infanto-juvénile ;
renforcer la sensibilisation des mères sur
les soins sanitaires et alimentaires des enfants
et sur une meilleure fréquentation des centres
de santé ;
évaluer la pertinence des diverses politiques de réduction du taux de mortalité infanto
juvénile mise en œuvre au Bénin pour en déduire des recommandations pour une amélioration de ces politiques.
18
Cible 6 : Réduire le taux de mortalité maternelle de 498 en 1996 à 390 pour
cent mille naissances vivantes en 2015.
SITUATION ET TENDANCE
Le taux de mortalité maternelle demeure effrayant. Toutefois, dans le département du
Littoral qui abrite le seul hôpital de référence
du pays (le Centre National Hospitalier et Universitaire) et une maternité de grande envergure (l'Hôpital de la Mère et de l'Enfant HOMEL-) ce taux est de 601 décès pour cent
mille, à cause de la multitude des cas désespérés qui y sont acheminés.
L'accès aux soins prénatals connaît de façon
globale une évolution à la hausse sauf dans les
départements du Zou-Collines où il est passé
de 86,4% à 79,6% entre 1996 et 2001. Les
départements de l’Alibori, de l’Atacora, du
Borgou, de la Donga, du Mono et du Couffo
connaissent une situation moins bonne par
rapport à l'assistance à l'accouchement. Le coût
de l'assistance aux femmes enceintes par un
personnel médical devient de plus en plus
exorbitant pour les usagers à cause des multiples analyses prénatales et les ordonnances de
produits pharmaceutiques souvent très onéreux. L'accueil réservé aux femmes dans les
centres de santé par le personnel médical est
souvent déplorable malgré les efforts fournis
par les autorités pour remédier à ces maux qui
ralentissent la fréquentation de ces structures
par les femmes enceintes.
PROGRES REALISES
Le taux de mortalité maternelle au Bénin paraît
se réduire compte tenu des efforts déployés ces
dernières années par le gouvernement.
Le gouvernement du Bénin a initié plusieurs
politiques et programmes dans le but d'améliorer la santé de la reproduction. Presque tous les
projets/programmes de santé publique mettent
un accent particulier sur les femmes et les enfants, notamment, le renforcement de la surveillance nutritionnelle des mères, du développement des Soins Obstétricaux Néonatals
d'Urgence (SONU), des Soins Obstétricaux
Néonatals Essentiels (SONE), du Projet
d’Appui au Développement des Services de
Santé, du Programme Elargi de Vaccination
(PEV), du Programme National de Lutte contre
le Paludisme (PNLP), sans oublier les projets
de l'Association Béninoise de Planning Familial et de façon plus spécifique à Cotonou dans
le département du Littoral, le Projet de Réhabilitation et Equipement de la Maternité Lagune.
DEFIS A RELEVER
Des défis non moins importants sont à relever
pour maîtriser le taux de mortalité maternelle.
Il s'agit de :
o la réduction des coûts et la facilitation de
l'accès des pauvres aux services de santé de la
reproduction ;
o l'augmentation des investissements publics
en matière de soins obstétricaux d'urgence ;
o l'amélioration de la qualité des services
publics en matière de santé de la reproduction ;
o l'augmentation de la production de données
statistiques sur la mortalité maternelle ;
o Le renforcement des actions de planning
familial et la lutte contre les grossesses précoces.
AXES PRIORITAIRES DE
COOPERATION
Il s'agira de développer un partenariat entre le
gouvernement, le secteur privé et la société
civile en vue de renforcer le cadre économique
pour la mobilisation des ressources intérieures
et la mise en œuvre d'une stratégie de suivi
participatif des politiques d'amélioration de la
santé maternelle. Les partenaires au développement devraient aider à promouvoir la santé
maternelle. Ainsi :
les capacités des OSC doivent être renforcées pour contribuer activement à la formulation des politiques, à la fourniture des services
et au suivi des progrès accomplis ;
les OSC ont besoin d’être appuyées dans
leurs actions de plaidoyer en vue d’accroître
l’intérêt que les pouvoirs publics portent aux
besoins des femmes et l’accès inadéquat à
l’information et aux services de soins de santé
19
de la sexualité et de la procréation, en particulier aux soins obstétricaux d’urgence ;
les entreprises et organismes du secteur
privé devraient contribuer activement à la
conception et au financement des politiques
dans le cadre des partenariats publics-privés ;
les donateurs internationaux devraient mobiliser une aide suffisante pour répondre aux
besoins des populations béninoises en facilitant
l'accès des services publics aux technologies
nécessaires à l'amélioration de la santé maternelle ;
l'aide internationale devrait servir à renforcer les activités d'Information, d'Education et
de Communication ainsi que les programmes
d'alphabétisation des femmes et des adolescentes.
RECOMMANDATIONS
L'analyse des indicateurs montre que la mortalité maternelle est en baisse au Bénin. Elle
est passée de 498 décès pour 100 000 naissances vivantes en 1996 à un taux de
474,4 en 2002 soit une baisse de moins de 25
points en six ans pour l'ensemble du pays. Si
les efforts déployés par les autorités béninoises avec l'appui des partenaires nationaux et
internationaux sont intensifiés, l'on pourra
espérer approcher voire atteindre 390 décès
pour 100 000 naissances vivantes en 2015.
Au rythme actuel, en 2015, on serait encore audelà de 400 décès maternels pour 100 000
naissances vivantes ;
Pour cela, il faut :
l'implication de la société civile dans les
actions de veille sociale pour le suivi des politiques et des résolutions prises en matière de
protection des mères ;
l'implication de la société civile dans des
activités de communication pour un changement de comportement du personnel de santé
et des femmes enceintes dans le but d'améliorer la santé maternelle ;
le renforcement de la promotion des services d'assurance santé par la multiplication des
mutuelles de santé au sein des communautés à
la base.
20
Cible 7 : Réduire la prévalence des IST/VIH-SIDA
SITUATION ET TENDANCE
Des Politiques et programmes sont mis en
œuvre mais le mal persiste.
Le Bénin a adopté une politique nationale de
lutte multisectorielle contre le SIDA, mise en
œuvre prioritairement à travers le Programme
National de Lutte contre le Sida (PNLS) et le
Projet Plurisectoriel de Lutte contre le SIDA
(PPLS) appuyé par les partenaires au développement, les OSC, les secteurs privé et public
avec des structures déployées sur toute l'étendue du territoire.
Le Comité National de Lutte contre le SIDA
(CNLS) est l'instance de coordination nationale
de tous les programmes de lutte contre le SIDA
au Bénin. Le CNLS est décentralisé au niveau
départemental (CDLS), au niveau de la Commune (CCLS), de l'Arrondissement (CALS) et
même du village (CVLS).
Les tendances en matière d'évolution de la
question du SIDA au Bénin.
Les statistiques en la matière ne sont pas très
fiables mais, à en croire les acteurs de terrain
que sont les responsables des ONG et les personnels médicaux, la tendance est à l'augmentation de la prévalence du VIH/SIDA en raison:
- de la persistance des comportements à risque d'infection en milieu communautaire ;
- du déni de l'existence du sida ;
- du mauvais suivi sanitaire et social des séropositifs.
La situation est extrêmement grave pour les
cibles comme les élèves et les enseignants pour
lesquelles les actions ne sont pas encore bien
menées.
Paradoxalement, cette tendance va de pair avec
une connaissance grandissante du VIH/SIDA
et des IST, une augmentation du nombre de
personnes volontaires au dépistage et de malades pris en charge.
L'environnement du suivi-évaluation des
actions de lutte contre le sida.
Le suivi-évaluation des actions de lutte contre
le sida se heurte à un environnement peu favorable pour recueillir des données statistiques
fiables. Les institutions formelles du suivi au
niveau local ne sont pas fonctionnelles.
Les ONG n'ont souvent pas les ressources matérielles et techniques nécessaires pour la capitalisation des actions.
Cependant, une bonne coordination se fait
entre le PPLS, l'AGeFIB et les ONG du projet.
Dans ce cadre, quelques données sont communiquées de façon hebdomadaire ou mensuelle
au PPLS.
PROGRES REALISES
L'information sur le SIDA est parvenue dans
toutes les communautés béninoises, quelle que
soit leur position géographique, grâce aux réunions de sensibilisation, aux multiples campagnes médiatiques avec l'appui des OSC et
des communautés elles-mêmes. Ces stratégies
ont permis d'atteindre des résultats assez satisfaisants :
• l’accroissement du niveau de connaissance
des modes de transmission et de prévention du
sida ;
• l’accroissement de la demande d'accès au
dépistage ;
• la connaissance accrue de l'utilisation du
préservatif par les jeunes hommes et quelquefois par les femmes ;
• la réduction de l'incidence des grossesses
non désirées en milieu scolaire et dans les centres d'apprentissage des jeunes filles.
Implication des Personnes Vivant avec le
VIH/SIDA (PVV) dans le processus de lutte :
Toutes les ONG impliquées dans les programmes de sensibilisation aux côtés du PPLS ont
été contraintes, selon les termes de leur contrat,
à recruter une PVV comme animateur.
Au niveau de l'Unité de Gestion du Projet à
Cotonou, une PVV a été recrutée comme
consultant en matière de prise en charge.
Avec le travail des PVV recrutées par les
OAL, beaucoup de personnes acceptent le
dépistage volontaire. Dans le département de
l'Ouémé/Plateau plus de 35.000 personnes se
sont inscrites pour le dépistage volontaire dans
les deux Communes d'Adjarra et de Kétou en
fin 2004.
21
Dans le Couffo, à Dogbo, Médecins Sans
Frontières (MSF) a dû limiter à 50 le nombre
de personnes à dépister par jour, vu l'affluence
des volontaires pour le dépistage.
La plupart des sous projets d'Activités Génératrices de Revenus financés au profit des associations des PVV ont fait l'objet de mauvaise
gestion.
DEFIS A RELEVER
Dans la plupart des communautés villageoises, l'achat du préservatif est encore un tabou
en particulier pour les femmes.
Les difficultés les plus courantes rencontrées
sont :
Pour les ONG nationales :
o la faible capacité dans les techniques de
Communication pour un Changement de Comportement ;
o la mauvaise gestion des ressources humaines au niveau des ONG qui favorise les départs
réguliers d'animateurs formés pour la sensibilisation ;
o la mauvaise gestion et le détournement des
ressources allouées aux ONG.
Au niveau des communautés on peut remarquer :
o la faible capacité de mobilisation de la
contrepartie financière de 5% du budget des
plans d'action élaborés ;
o la faible appropriation des plans d'action
qui compromet leur bonne exécution et leur
suivi ;
o la mauvaise gestion des microprojets de
lutte contre le sida par certaines OSC ;
o l'insuffisance de suivi des activités au niveau local par les instances appropriées
(CCLS, CALS, CVLS) peu opérationnelles sur
le terrain ;
o la prolifération d’ONG « fantômes » et
opportunistes qui profitent des financements
dans le cadre de la lutte contre le sida.
Les défis du mouvement associatif des
PVV : Les premières associations de PVV sont
nées en 1996 dans le but de contribuer à prévenir les IST et le VIH et à améliorer la prise
en charge des PVV.
o La plupart des associations sont initiées par
les ONG ou les hôpitaux confessionnels ;
o L'augmentation des effectifs au sein des
associations pourrait faciliter la constitution de
grands réseaux pour la défense des intérêts des
PVV.
La prise en charge des PVV se heurte en général aux difficultés suivantes :
o le retard dans le dépistage ;
o la clandestinité exigée par ces personnes ;
o les abandons de traitement ;
o l'insuffisance de Centres de Prise en
Charge ;
o certaines PVV font de leur maladie un
fonds de commerce ;
o le manque de sincérité dans les discours
tenus par certains malades ;
o la persistance d'une stigmatisation encore
très forte pour les PVV.
Par ailleurs, plusieurs ONG nationales et internationales s'occupent du devenir des orphelins
et de tous les enfants rendus vulnérables au
VIH. Mais dans ce cadre aussi des difficultés
se font signaler telles que :
o la méconnaissance des causes de décès
dans plusieurs cas ;
o la crainte des parents au sujet de la stigmatisation de ces enfants ;
o les enfants eux-mêmes ne sont pas dans
les conditions favorables au suivi des conseils
de la prise en charge ;
o certaines familles d'hébergement des orphelins utilisent les biens distribués à d'autres
fins.
Les autres groupes vulnérables au VIH/SIDA
sont les Travailleuses de Sexe (TS), les migrants, les conducteurs de véhicules, les élèves
et écoliers âgés de 15 à 24 ans. Quelques ONG
organisent des sensibilisations à leur égard.
Le projet Corridor vise à prévenir et à traiter le
VIH/SIDA sur les grands axes routiers transfrontaliers au profit des usagers de tout genre.
Au niveau des ONG Internationales on peut
souligner :
o des interventions souvent non coordonnées
de différentes ONG Internationales dans une
même zone géographique, créant un amalgame
d’actions du même genre dans certaines régions alors que d’autres en sont presque lésées.
o Le manque d’adoption de solutions efficaces durables pouvant être pérennisées, avec la
participation des bénéficiaires.
AXES PRIORITAIRES DE
COOPERATION
Le renforcement des moyens d'action reste la
seule possibilité pour les communautés et les
ONG de s'approprier réellement la lutte. Ce
renforcement consistera à l'appui matériel et
22
aux formations dans le domaine de l'éducation sanitaire, du changement des comportements et de la gestion des ressources humaines.
Le soutien souhaité se décrit comme suit :
renforcer les campagnes de Plaidoyer, de
sensibilisation et de formation par tous les
moyens de communication existant dans les
localités visées en vue d’un changement effectif de comportement pour renverser la tendance
actuelle ;
appuyer la prise en charge des PVV en facilitant l’accès du plus grand nombre de malades
aux anti-rétroviraux ;
appuyer les activités de dépistage de la
maladie en fournissant les équipements et les
réactifs nécessaires ;
renforcer les capacités en matière de Communication pour un Changement de Comportement des ONG impliquées dans la lutte
contre les IST/VIH-SIDA ;
appuyer la création et l’alimentation d’une
base de données statistiques centralisées pour
suivre à tous les niveaux l'évolution des indicateurs de contrôle de la lutte contre les
IST/VIH-SIDA.
renforcer et dynamiser le cadre de concertation des partenaires au développement et des
OSC locales sous l’égide du Groupe Thématique ONUSIDA en vue d’harmoniser les interventions des différents acteurs sur le terrain.
RECOMMANDATIONS
Pour améliorer les tendances et rendre plus
efficaces les interventions, les OSC doivent :
identifier et impliquer davantage des leaders charismatiques au niveau local dans la
communication pour le changement des comportements par rapport aux IST/VIH-SIDA aux
cotés des ONG ;
affiner leurs stratégies de communication
et passer de l'information de masse à la communication interpersonnelle au niveau des
ménages et des personnes ressources ;
promouvoir les textes légaux sur les droits
des PVV et leur protection contre la stigmatisation à tous les niveaux (famille, milieu de
travail, rue…) ;
initier et mener des actions rigoureuses
pour empêcher les personnes contaminées de
répandre la maladie autour d’elles ;
concevoir et animer officiellement et régulièrement un programme d'IEC en milieu scolaire et dans les centres d'apprentissage ;
veiller en permanence à la performance des
indicateurs d'impact afin de mieux apprécier
l’efficacité du financement des actions ;
faire des associations de PVV de véritables
instruments d'intervention en leur offrant des
capacités institutionnelles plus élevées ;
mettre en place des centres d'écoute et de
conseils des jeunes pour suppléer à la communication défaillante entre les parents et leurs
enfants en matière de santé de la reproduction
et du sida en milieu rural et dans la plupart des
cas en milieu urbain ;
continuer et développer le marketing aussi
bien des préservatifs masculin que féminin en
vue d’accroître leur accessibilité géographique
et financière ;
renforcer le plaidoyer pour l'utilisation des
préservatifs en milieu confessionnel ;
renforcer le plaidoyer pour une disponibilité des anti-rétroviraux pour le plus grand nombre de malades ;
prendre en considération les acquis de la
médecine traditionnelle dans la lutte contre les
maladies opportunistes.
Renforcer les capacités des OSC en ce qui
concerne les techniques de communication en
général et le Marketing Social en particulier.
23
Cible 8 : D'ici à 2015, avoir maîtrisé le paludisme et d'autres grandes maladies, et avoir commencé à inverser la tendance actuelle.
SITUATION ET TENDANCE
Il n'existe aucune réelle décentralisation des
structures de prévention et de prise en charge.
En conséquence, plusieurs communautés
ignorent encore la cause du paludisme.
La politique nationale de lutte contre le paludisme qui se situe à la fois aux niveaux préventif et curatif, est pilotée par le Ministère de la
Santé Publique à travers le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) avec
l'appui du Ministère de l'Environnement, de
l'Habitat et de l'Urbanisme pour les actions
d'assainissement.
Quelques ONG intervenant dans le domaine de
la santé communautaire, en partenariat avec le
PNLP organisent aussi des actions de sensibilisation dans le cadre de la prévention, mais
l'environnement institutionnel est très pauvre.
Les autres maladies citées comme ayant une
forte incidence sont les Infections Respiratoires Aigues (IRA), les infections digestives et
les maladies cibles du Programme Elargi de
Vaccination (PEV).
Des efforts considérables sont à signaler par
rapport à la lutte contre ces maladies, en particulier en ce qui concerne la tuberculose, la
méningite et la poliomyélite.
La prévalence de la tuberculose est en nette
progression avec l'incidence du VIH/SIDA.
Quant à la poliomyélite, la maladie a presque
disparu au Bénin. La stratégie nationale en
matière de lutte contre la polio consiste surtout
en de grandes campagnes de mobilisation sociale. Ces journées nationales de vaccination
contre la polio sont organisées au moins deux
fois par an.
La méningite est aussi un grand problème de
santé des populations jusqu'en ce moment.
Malgré les vaccinations, 51 cas de méningite
ont été décelés dans la zone sanitaire de Natitingou en 2002.
En matière d'efficacité des soins, on peut noter
que :
− la plupart des formations sanitaires n'ont
pas le plateau technique nécessaire pour une
bonne prise en charge des malades ;
− les ressources humaines et matérielles sont
très insuffisantes en nombre et en qualité ;
− les stratégies sanitaires sont coûteuses, mal
analysées et ne tiennent pas compte des revenus des couches sociales pauvres malgré la
promotion des médicaments génériques;
− la capacité d'accueil des services de santé
est encore très faible. Les salles d'hospitalisation sont encombrées et augmentent la vulnérabilité des malades.
PROGRES REALISES
De réelles difficultés existent encore en matière de lutte contre le paludisme.
Le PNLP s’efforce à faire la promotion des
moustiquaires imprégnées et des techniques
d'imprégnation. Cependant, au niveau de plusieurs communautés, la moustiquaire est encore peu utilisée, très mal connue ou inaccessible. S'agissant de la prise en charge des femmes enceintes, la plupart des femmes en milieu
rural ne vont pas en consultations prénatales.
Certaines parmi celles qui se font consulter, ne
consomment pas les médicaments même s'ils
sont gratuits, alors que d'autres n'arrivent pas à
s'acheter les médicaments prescrits ou ne suivent pas les posologies indiquées.
Le Programme National de Lutte contre la
Tuberculose (PNLT) travaille en partenariat
avec certaines OSC et le Fonds Mondial des
Nations Unies pour la lutte contre le Sida, le
Paludisme et la Tuberculose et appuie la prise
en charge médicale des malades.
Le Bénin a déjà presque atteint le stade
d’éradication de la poliomyélite. En effet, aucun cas de maladie n’a été détecté en 20012002, seulement 2 cas en 2003 et 6 en 2004 ont
été recensés. Ces cas proviennent des migrations de populations en provenance du Nigeria,
pays dont la couverture vaccinale est plus faible que celle du Bénin.
Le Bénin a institué un système de financement
communautaire basé sur l’achat des médicaments essentiels afin de réduire les coûts des
traitements. Ces médicaments génériques font
l’objet d’une promotion intense au sein de la
population.
24
DEFIS A RELEVER
Les problèmes liés à la stratégie de lutte
contre le paludisme se résument en ces termes:
o la très faible implication des organisations
de la société civile ;
o la réticence de certaines personnes par
rapport à l'utilisation de la moustiquaire ;
o la pauvreté des ménages ;
o l’inaccessibilité géographique aux moustiquaires ;
o selon plusieurs témoignages concordants,
des moustiquaires imprégnées, achetées dans
des centres de santé ou dans des pharmacies ne
seraient pas efficaces, en sorte que des moustiques se poseraient sur elles sans subir les effets
du produit d’imprégnation ;
o le manque de données statistiques sur le
paludisme dû à l'absence de test pour la plupart
des malades à cause des coûts élevés de ces
tests au niveau communautaire et au niveau
des ONG ;
Les difficultés liées à la prise en charge de la
tuberculose sont les suivantes :
o la nécessité de garder le patient dans le
centre de santé pour s'assurer la qualité du
traitement. Cela engendre un coût d'opportunité pour le malade lorsqu'il n'est pas grabataire ;
o les abandons de certains patients dès qu'ils
sentent des améliorations ;
o l'infection à VIH/SIDA chez certains malades.
Les difficultés liées à la lutte contre la polio
restent essentiellement :
o la réticence de certains groupes ethniques
aux vaccinations
o les migrations transfrontalières.
La stratégie vaccinale de lutte contre la méningite rencontre de nombreuses difficultés :
o le vaccin, au lieu d'être administré tous les
trois ans, est repris chaque année. Ceci est
peut-être dû à la qualité des vaccins qui, bien
qu’administrés ne protègent pas suffisamment
les populations. La périodicité de la vaccination est alors incomprise par les populations, et
peu maîtrisée par le personnel soignant.
o la campagne de vaccination est souvent
organisée avec retard ;
o les mauvaises perceptions de la maladie.
En ce qui concerne les autres maladies,
o la rupture de stock de certains médicaments essentiels à la Centrale d’Achat des
Médicaments Essentielles (CAME) et dans ses
annexes,
o le non respect de la hiérarchie des structures sanitaires et pharmaceutiques par les usagers.
AXES PRIORITAIRES DE
COOPERATION
Les axes de coopération pour notre pays dans
le cadre de l’atteint de cette cible doivent prioritairement contribuer à :
appuyer les formations sanitaires à renforcer leur plateau technique pour une bonne prise
en charge des malades ;
accompagner le renforcement des ressources humaines et matérielles en nombre et en
qualité au niveau des centres de santé et des
ONG intervenant dans le secteur ;
appuyer la prise en charge des coûts des
interventions sanitaires trop coûteuses par rapport aux revenus des couches sociales pauvres
de la population ;
appuyer le renforcement de la capacité
d'accueil des services de santé par la construction et l’équipement des salles d'hospitalisation
des malades ;
appuyer le système de collecte de données
statistiques sanitaires ;
appuyer la prise en charge des tests du paludisme pour une meilleure appréciation de
l’incidence de cette maladie au sein de la population ;
appuyer l’opérationnalisation de la nouvelle
technique des tests rapides du paludisme afin
que les statistiques des résultats soient tenues
et exploitées.
Appuyer les OSC à renforcer la sensibilisation des populations à connaître et respecter les
circuits de référence de la hiérarchie sanitaire
Appuyer les services de santé à actualiser la
liste des médicaments génériques et à les rendre disponibles sur toute l’étendue du territoire.
RECOMMANDATIONS
Les recommandations faites à travers les entretiens ont rapport aux stratégies en général
et à l'implication des communautés en particulier. Il s'agira de :
impliquer les OSC dans la surveillance
épidémiologique et la sensibilisation pour la
lutte contre les diverses des maladies ;
faire un plaidoyer pour l’opérationnalisa25
tion des zones sanitaires en vue d’un appui
important en ressources humaines, en équipements, en frais de fonctionnement, etc.
renforcer au niveau de toutes les localités,
la promotion des mesures d’assainissement et
d’hygiène sanitaire, ainsi que les capacités
volontaires des jeunes et des femmes afin de
leur permettre de participer à l’éducation des
populations en matière d’hygiène sanitaire, de
santé familiale et d’assainissement ;
améliorer les systèmes de collecte de données statistiques sanitaires pour un bon suivi
évaluation des actions menées dans ce secteur ;
faire des études pour éclairer les perceptions et la gestion du paludisme au niveau des
groupes ethniques pour identifier des stratégies
pertinentes et adéquates de lutte adaptées ;
utiliser les radios communautaires pour
l'organisation d'émissions par les communautés
elles-mêmes sur le paludisme au sein du
PNLP ;
organiser la destruction systématique des
gîtes larvaires dans les milieux les plus touchés ;
veiller à la bonne qualité de l’imprégnation
des moustiquaires mises à la disposition des
populations ;
renforcer la vulgarisation des moustiquaires imprégnées, les rendre disponibles dans
toutes les localités et sensibiliser les populations à la réimprégnation dans les délais requis ;
vulgariser au niveau des centres de santé la
nouvelle technique de test rapide du paludisme
afin que les statistiques des résultats soient
tenues et exploitées ;
veiller et continuer la vaccination de routine en ce qui concerne la poliomyélite pour
prévenir les cas provenant des immigrations ;
réexaminer la qualité des vaccins utilisés
au Bénin contre la méningite et renforcer
l’information et la sensibilisation sur sa périodicité en vue d’une adhésion massive des populations aux diverses campagnes de vaccinations ;
faire un plaidoyer en direction de la CAME
en vue du renforcement et du bon suivi de la
stratégie d’approvisionnement afin que les
médicaments essentiels soient toujours disponibles sur le terrain ;
sensibiliser les utilisateurs des services de
santé à connaître et respecter les circuits de
référence de la hiérarchie sanitaire pour les
soins et les approvisionnements en médicaments génériques.
26
L’environnement est une composante dont les
interactions et incidences ne sont ni toujours
prises en compte dans les politiques de développement, ni bien connues dans les activités
humaines.
La méconnaissance de l'interaction et des incidences de toutes leurs activités sur les composantes de l'environnement, en raison de l'insuffisance d'informations au niveau des diverses
couches sociales béninoises, a conduit à des
problèmes environnementaux importants ayant
pour noms :
− la dégradation des ressources naturelles en
raison de leur utilisation et exploitation abusives;
− la pollution, la décomposition, la détériora-
tion des composantes environnementales, la
perturbation et la manipulation des conditions
naturelles.
L'examen du degré d'intégration de l'environnement dans les politiques de développement
permet de cerner le niveau d'appropriation des
différents outils de gestion de l'environnement
par les décideurs politiques, la Société Civile,
le Secteur Privé, les populations et les chercheurs. Il permet aussi d'identifier les obstacles
en termes de contraintes intrinsèques, sociales,
institutionnelles et naturelles. De ces évaluations découlent des recommandations pour un
meilleur affinement des stratégies opérationnelles pour atteindre les résultats escomptés.
Cible 9 : Intégrer les principes du développement durable dans les politiques nationales et inverser les tendances actuelles.
SITUATION ET TENDANCE
L'un des principaux problèmes environnementaux au Bénin, est la dégradation des
ressources naturelles. Celle-ci, multiforme,
menace à terme le potentiel de production et
risque de compromettre le développement
durable.
A ce titre, l'on peut retenir d'une manière générale :
− la dégradation des infrastructures socioéconomiques ;
− la dégradation continue des ressources
naturelles nécessaires à la production économique et culturelle (érosion, désertification,
déboisement, perte de biodiversité, appauvrissement des terres de culture, etc.) ;
− la perte de productivité des différents écosystèmes (lacs, lagunes, etc.) accompagnée
d'un appauvrissement dû à une exploitation
excessive des ressources encore disponibles ;
− l'érosion côtière et l'intrusion saline dans
les écosystèmes humides ;
− la spéculation foncière accrue notamment
dans les zones périurbaines et dans les espaces
agricoles fertiles ;
− une occupation non planifiée de l'espace
accompagnée d'un gaspillage foncier ;
− une croissance urbaine non maîtrisée due à
l'absence ou au non respect du Schéma Directeur d'Aménagement du Territoire ;
un très faible
ronnementale, la
l'incivisme etc. ;
− l'inadéquation
ques d'utilisation
mentales.
−
niveau de conscience envipauvreté, l'analphabétisme,
des technologies et technides ressources environne-
Partout, c'est la dégradation des composantes
de l'environnement qui marque le paysage.
Cette dégradation résulte d'un ensemble de
facteurs complexes dont les principaux peuvent être classés en deux catégories à savoir :
- facteurs climatiques (sécheresse, baisse de la
pluviométrie, assèchement des cours et plans
d'eau entraînant une fragilisation des écosystèmes) ;
- facteurs anthropiques (forte croissance démographique entraînant des pressions sur les
ressources naturelles, système de production
extensif inadapté, feux de brousse,) etc.
La situation paraît plus alarmante dans le centre et le nord du Bénin en raison des pratiques
agricoles non écologiques en vigueur.
Un autre facteur de la dégradation de l'environnement est la mauvaise gestion des déchets.
Ces déchets se composent essentiellement de :
− déchets biodégradables que sont les restes
d'aliments, les débris végétaux, les tissus, etc. ;
− déchets non dégradables regroupant les
boîtes de conserve, les sachets plastiques et les
métaux rouillés ;
27
déchets toxiques ou polluants comme les
piles et les batteries usagers.
−
PROGRES REALISES
Le Bénin déploie d’appréciables efforts pour
renverser la tendance actuelle de la dégradation de l’environnement. A cet effet on peut
citer :
• le Centre National de Gestion des Réserves
Fauniques (CENAGREF) est créé pour la mise
en œuvre d’un Programme de Conservation et
de Gestion des Parcs Nationaux
• plusieurs études et structures ont privilégié
les problèmes de l’environnement telles que :
l’Agenda 21 National, la Stratégie Nationale
de Lutte contre la Pollution Atmosphérique, la
Police de l’environnement, l’Agence Béninoise
pour l’Environnement, etc.
• les actions de lutte contre la pollution atmosphérique qui comptent à leur actif la journée mensuelle pour un environnement sain (les
derniers samedis du mois), les contrôles coercitifs des émissions de gaz d’échappement.
• la
création
d’une
police
de
l’environnement.
Mais plusieurs de ces actions menées dans la
protection de l’environnement rencontrent
des difficultés de mise en œuvre auprès des
populations.
Si la gestion des déchets est plus ou moins
structurée dans certaines cités urbaines béninoises, il n'en est pas de même dans les milieux ruraux.
Au nombre des méthodes de gestion pratiquées, on peut citer :
• la création des décharges publiques. Elles
prolifèrent dans tous les milieux et sont situées
aux abords des places publiques ;
• l'enfouissement : cette pratique est surtout
développée en milieu périurbain par les populations pauvres ;
• l'incinération, un mode de gestion des ordures très utilisé en milieu urbain et en milieu
rural ; elle est très facile et ne nécessite pas
beaucoup d'efforts mais constitue un grand
facteur de pollution atmosphérique.
DEFIS A RELEVER
Le problème environnemental le plus remarquable est l'insalubrité liée à la gestion des
déchets solides.
Ces ordures s'entassent sur des immondices,
constituant des dépotoirs sauvages, des décharges publiques intermédiaires ou définitives
aux abords des places publiques, des marchés
ou le long des rues et des artères des cités et
des centres ruraux. Les ordures sont parfois
déversées dans des trous à l'intérieur même des
habitations, proches des écoles, des dispensaires ou des puits.
En ce qui concerne l'évacuation des excréta, il
faut noter l'absence presque totale de latrines
en milieu rural en dehors de quelques lieux
publics (marchés, écoles, etc.). Les populations
pratiquent encore dans les 75% des cas, la
défécation sauvage. Face à de tels comportements, certaines associations et organisations
non gouvernementales travaillent dans le cadre
de la gestion de l'environnement et de la conscientisation des populations béninoises.
Photo 1 : Bac à ordure dans le quartier Foun-Foun à Porto-Novo.
(Source : Cliché Whannou, juillet 2005).
A l'échelle nationale, les eaux usées ménagères
(vaisselle, cuisson, etc.) et les eaux issues des
activités économiques sont généralement déversées aux alentours des concessions sur des
surfaces non drainées qui, à la longue, se transforment en de véritables mares verdâtres, gîtes
de moustiques et autres espèces nuisibles à la
santé humaine.
Dans le domaine des ressources en eau, le
même processus de dégradation s'observe. Par
exemple, les déboisements fragilisent les berges des cours et plans d'eau en raison du transport massif des charges solides et entraînent
leur comblement.
S'agissant des ressources fauniques, elles
connaissent un amenuisement substantiel. En
effet, le gibier devient de plus en plus rare.
Ceci s'explique par un braconnage très développé et par un commerce florissant mais clandestin lorsqu'il s'agit de gros gibiers.
En ce qui concerne les ressources forestières,
28
force est de noter que certaines forêts classées
ont vu leur superficie sérieusement réduite à
cause des habitations, des pratiques agricoles
peu appropriées, des feux de brousse, de la
transhumance, de l'extraction de bois de
chauffe et de charbon.
En outre, face à la pénurie d'essences ligneuses
pour la fabrication du charbon de bois, les
fabricants de charbon ont commencé par grignoter les pourtours des îlots forestiers existants et des galeries forestières.
La dégradation de l'environnement est aussi
due à la pollution atmosphérique et sonore. La
pollution atmosphérique est générée en grande
partie par les gaz d'échappement des taxis motos communément appelés Zémidjan, des automobiles (photo 2 & 3) dont les trois quart
sont constitués de véhicules d'occasion ainsi
que des micro-industries (huilerie, scierie,
usines d'égrenage, etc.) mais aussi par l'utilisation de bois et de charbon de bois pour la cuisson.
ses du fait de divers facteurs à savoir :
o les défrichements non contrôlés à des fins
agricoles ;
o les feux de végétation liés à l'agriculture,
l'élevage et la chasse ;
o la transhumance notamment étrangère,
caractérisée par le surpâturage ;
o une exploitation forestière irrationnelle :
fraude, utilisation des ressources ne tenant
aucunement compte du potentiel existant, emploi de matériel inadapté ;
o la faiblesse relative de l'intérêt des populations pour le reboisement et le niveau de l'incivisme environnemental ;
o la contamination des écosystèmes par les
engrais chimiques et les pesticides ;
o l'érosion côtière, etc.,
Seules des stratégies forestières et environnementales élaborées intégrées dans les politiques économiques globales du pays pourront
inverser le processus de dégradation de l'environnement.
AXES PRIORITAIRES DE
COOPERATION
Photo 2 : Zémidjan et pollution à Cotonou
Les axes prioritaires de coopération pour lesquels le Bénin a besoin d’être appuyé sont :
la mise en place d’une base de données
environnementales ;
le développement et la mise en œuvre d’une
politique de transport en commun en zones
urbaines ;
le reboisement et la politique d’accès au gaz
domestique ;
la lutte contre l’érosion côtière ;
l’information et la sensibilisation des populations sur la protection de l’environnement.
RECOMMANDATIONS
Photo 3 : Zémidjan et pollution à Cotonou
(Source : Cliché, Imorou, juin 2005).
La police environnementale bien que créée par
les pouvoirs publics n'est pas réellement fonctionnelle, et l'on assiste à la montée de l'incivisme dans la société béninoise.
Dans la zone littorale, la pression humaine et
l'extraction du sable marin favorisent l'érosion
côtière et la fragilisation des écosystèmes littoraux.
Les ressources naturelles se dégradent sensiblement dans les différentes régions béninoi-
Pour atteindre cet Objectif du Millénaire pour
le Développement, des actions ambitieuses
méritent d'être menées à plusieurs niveaux :
une politique de généralisation de l'usage
du gaz domestique par les ménages afin de
réduire la pression sur les ressources forestières et la pollution atmosphérique ;
l’organisation des campagnes d'éducation,
de sensibilisation et d'information des populations par des bulletins, des documentaires sur
les chaînes de télévision et de radio qui sont de
bons vecteurs de l'information ;
29
la promotion des moyens de transport adéquats et l’assainissement du transport par taximoto ;
l’amélioration du système de gestion des
déchets (solides et liquides) par le renforcement de la capacité de gestion des structures de
collecte à travers la mise à disposition de
moyens humains, matériels et financiers adéquats par les pouvoirs publics ;
les initiatives privées telles que les ONG
de collecte des ordures ménagères, le recyclage
et la réutilisation pour l’agriculture ou
l’artisanat des déchets transformés sont à en-
courager ;
un renforcement de la capacité des services
de la voirie notamment dans les centres urbains;
une installation des latrines et urinoirs publics, de bacs à ordures dans les localités paraît
indispensable ;
accroître la sensibilisation des communautés sur la législation environnementale en vue
d’une application judicieuse de celle-ci de
concert avec les autorités administratives décentralisées et la police environnementale.
Cible 10 : Réduire de moitié, d’ici à 2015, le pourcentage de la population
qui n'a pas accès de façon durable à un approvisionnement en
eau potable.
points d'eau en 2004. Dans les régions rurales
du pays, si les points d'eau potable existent
parfois, les distances à parcourir et l'état des
pistes compliquent et limitent les possibilités
d'approvisionnement.
En 2004, 1010 nouveaux points d’eau ont été
réalisés contre 431 en 2003. Le taux d’accès de
la population est passé alors de 66,1% en 2002
à 66,3% en 2004. Les départements de
l’Alibori, du Borgou et du Zou ont été les plus
servis. Mais cette évolution reste inférieure à la
valeur cible de 2004 (72,3%) soit un déficit de
6 points.
Les données des réalisations actuellement en
cours placent le Département des Collines en
tête (figure 1)
SITUATION ET TENDANCE
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Total nouveau
Réhabilitation
Zou
Plateau
Ouémé
Mono
Donga
Couffo
Collines
Borgou
Atlantique
Atacora
Total global PE
Alibori
Taux de réalisation
Les pouvoirs publics déploient des efforts
dans le sens d'améliorer l'accès à l'eau potable sur l’ensemble du territoire national. En
dépit de ces efforts déployés par les autorités,
les réalités sur le terrain présente encore des
cas dramatiques de besoin en eau potable.
L'existence d'une inégalité en matière de couverture et d'accès à l'eau potable entre cités
urbaines et agglomérations rurales béninoises
en est une des difficultés majeures.
Dans les villes comme dans les campagnes,
l'essentiel des sources en eau potable est constitué de puits modernes, forages, pompes et
l'eau de la SONEB. Le Bénin comptait 11.950
Figure 1: Réalisations globales en cours. NB : PE = Point d’eau (Source : Direction de l’Hydraulique : 2004).
La mauvaise gestion et les pannes récurrentes
au niveau de certains ouvrages initialement
installés limitent les satisfactions qu'on pourrait manifester au regard de ces réalisations
évoquées supra et certaines populations conti-
nuent d'utiliser et de consommer l'eau insalubre des rivières.
PROGRES REALISES
30
La garantie de l’accès des populations à l’eau
potable constitue une priorité pour le Gouvernement béninois et se traduit par les actions
telles que :
• le projet d’assistance au développement du
secteur de l’alimentation en eau potable et de
l’assainissement en milieu rural
• la réalisation de forage équipé de pompe à
motricité humaine
• le forage de puis moderne
• la réhabilitation des pompes
• l’amélioration du taux de raccordement des
populations au réseau d’eau potable.
Photo 4 : Approvisionnement et usage
direct de l'eau dans les rivières à Ikpéjilè (Source : Whannou, juillet 2005).
DEFIS A RELEVER
En dépit des efforts déployés par les autorités,
la réalité indique :
o l'existence d'une inégalité en matière de
couverture et d'accès à l'eau potable entre cités
urbaines et agglomérations rurales béninoises ;
o que la capacité des ménages à disposer d'un
robinet demeure encore faible : 60% des ménages urbains ont encore recours à l'achat d'eau
de robinet chez le voisin, et parfois il faut parcourir entre 100m et 3km pour son approvisionnement ;
o que les sources d'eau potable, lorsqu'elles
existent, sont insuffisantes et que la couverture
nationale reste en deçà du taux nécessaire pour
satisfaire les besoins des populations ;
o que parfois les populations sont obligées,
notamment en saison sèche de parcourir des
kilomètres pour aller à une source d'eau ;
o que pour une importante frange de la population béninoise, l'accès à l'eau potable continue
d'être un luxe.
En conséquence, les populations sont obligées
de faire recours aux sources telles que les riviè-
res, les mares, etc. pour s'approvisionner en
eau. Cette eau, forcément, reste impropre à la
consommation et est source de maladies hydriques qui fragilisent l'état de santé et l'intégrité
psychique des populations.
En conséquence, pour une majorité des populations les efforts déployés par les pouvoirs publics ne sont pas suffisamment visibles en dépit de tout ce qui est investi dans ce secteur.
AXES PRIORITAIRES DE
COOPERATION
Le Bénin a besoin de l’appui des partenaires
pour :
la formation et le recyclage des communautés sur la gestion des équipements hydrauliques
et la mise en place d’un mécanisme de maintenance des ouvrages ;
le renforcement des capacités de couverture
des besoins en eau potable des populations par
le financement des travaux de forage ;
la mise en place d’un conseil supérieur de
l’eau ;
le suivi du réseau hydrométrique du Bénin
par un abonnement au système du satellite
ARGOS.
RECOMMANDATIONS
Pour atteindre cette cible, le Bénin devra :
développer un programme opérationnel
d'IEC afin de sensibiliser les populations et les
autorités locales à une meilleure gestion des
points d'eau dans les milieux ruraux et urbains;
élaborer rapidement son plan de Gestion
Intégrée des Ressources en Eau (GIRE)
conformément aux recommandations du Sommet de Johannesburg de 2002. Ce plan est
considéré comme une condition pour atteindre
la cible 10 de l'objectif 7 des OMD ;
procéder continuellement et de façon renforcée à la mobilisation des ressources pour la
réalisation de grandes infrastructures et au
renforcement des capacités des différents acteurs de GIRE. Le Bénin pourra bénéficier de
l'expertise du partenariat national pour l'Eau en
matière de mobilisation nationale et de renforcement des capacités ;
impliquer davantage les populations dans
tout le processus de la GIRE.
31
Cible 11 : Réussir, d’ici à 2015, à améliorer sensiblement la vie d'au moins
2/3 des béninois vivant dans des taudis.
SITUATION ET TENDANCE
Dans les grandes villes béninoises en particulier Cotonou, Porto-Novo, Bohicon, Parakou,
etc., le problème d'existence des taudis reste et
demeure préoccupant.
En somme, la question des bidonvilles est une
réalité dans certains quartiers des villes béninoises. Selon une approche définitionnelle de
l’ONU Habitat, il faut entendre par bidonvilles ou taudis toute entité humaine ou groupe
de personnes vivant sous le même toit, ne
bénéficiant pas de l'une des conditions à savoir : l'accès à l'eau potable, l'accès à l'assainissement, la sécurité de l'occupation, un
logement durable et une surface habitable
suffisante.
En la matière, la situation est préoccupante à
Cotonou (photo 5) dans le secteur du chenal de
Djidjè, du lac Nokoué, de Ganhi, etc.
ce phénomène dans la ville de Cotonou et
dans les localités situées sur le rebord du plateau d'Abomey-Calavi ?
Mise à part la faible capacité de rétention d'eau
des sols, les populations elles-mêmes créent les
conditions favorables à l'inondation en procédant au remblai des réceptacles, lieux naturels
de stagnation des eaux torrentielles. Les zones
basses de Cotonou sont occupées par certaines
couches sociales pauvres, limitant ainsi leur
fonction de réceptacle. A cela, il faut ajouter le
fait que les populations bloquent la circulation
des eaux pluviales en construisant des habitations sur les exutoires naturels. En outre, l'absence de caniveaux d'évacuation des eaux de
ruissellement et la dynamique de l'occupation
du sol viennent s'ajouter aux facteurs précédemment évoqués pour aggraver et amplifier
les manifestations des inondations dans certains quartiers de la ville de Cotonou, de Togoudo, de Cococodji, Cocotomey, etc.
PROGRES REALISES
Photo 5 : Les taudis dans la ville de Cotonou (Source : Clichés
Lecrede et Ogouwalé 2005).
Le Bénin à l’instar de 27 pays du monde a
bénéficié en septembre 2004, de l’implantation
d’un bureau de ONU Habitat, dont l’un des
objectifs est d’améliorer les conditions de vie
des Béninois habitant dans des taudis.
Le Gouvernement a mené aussi des actions qui
laissent espérer une réforme foncière et
l’adoption d’une nouvelle politique de promotion immobilière. La Banque de l’habitat est
également devenue une réalité. En dépit de ces
efforts, beaucoup restent à faire par le gouvernement, la société civile et le secteur privé
pour offrir un cadre d’habitation décent à chaque béninois.
Photo 6 : Envahissement d'une devanture et d'une concession
par les eaux à Cotonou (Source : Cliché Ogouwalé, mai 2005).
La photo 6 montre des personnes à moitié ensevelies par les eaux de pluie stagnantes. L'état
de santé des populations vivant dans ces milieux, notamment des enfants, est affecté par la
résurgence des maladies diarrhéiques et gastrointestinales.
Mais quels sont les facteurs amplificateurs de
32
DEFIS A RELEVER
En terme de défis, il faudra lutter contre les
facteurs générateurs des taudis dans le contexte
béninois qui sont entre autres :
o l'occupation des zones insalubres et impropres à l'habitation en raison d'une absence de
stratégie d'aménagement du territoire ;
o la dégradation continue du cadre de vie (la
pollution de l'air, les inondations, les mauvaises conditions d'hygiène et d'assainissement)
notamment dans les grandes agglomérations
urbaines ;
o l'absence d'analyse prospective et de planification stratégique en amont de toute action
(politique, plan, programme et projet) de développement tant au niveau sectoriel que global ;
o l'intensification de la pauvreté ;
o la surcharge ou le trop plein dans certaines
de nos villes ;
o l'exode rural ;
o l'absence d'une politique de l'habitat.
AXES PRIORITAIRES DE
COOPERATION
Pour atteindre la réalisation de cette cible, les
organisations de la société civile demandent
l’appui des partenaires au développement
pour :
le développement des projets de construction de logements sociaux ;
soutenir ses initiatives et actions allant dans
le sens de la réhabilitation des bidonvilles. Les
pouvoirs publics ont la responsabilité particulière de veiller à ce que la société civile ait bien
la liberté nécessaire pour exprimer son avis, et
qu'elle puisse participer à l'organisation et à
l'examen des stratégies reposant sur l'objectif 7
des OMD, notamment sa cible 11 ;
initier des campagnes pour la bonne gouvernance urbaine, de réhabilitation des quar-
tiers urbains défavorisés ;
créer des observatoires urbains et locaux ;
la mise en œuvre de projets d’aménagement
de voirie, de drainage des eaux pluviales, de
constructions d’équipements socio-collectifs,
de création d’association de développement de
quartier.
RECOMMANDATIONS
L'incapacité des pauvres à entrer dans les logiques de production du logement moderne, a
généré la prolifération de solutions précaires
telles l'invasion des terrains, la multiplication
des habitats précaires sur des terrains envahis
sans aucun titre de propriété et sur lesquels des
baraques de planches, de tôle et de cartons sont
érigées.
Ces habitats spontanés ne bénéficient pas suffisamment d'attention de la part des pouvoirs
publics béninois.
Afin de limiter la création ou l'intensification
des taudis et l'occupation des zones inhabitables il faut entre autres :
l’application des textes réglementant l'occupation du sol et l'interdiction formelle de
l'aménagement des zones marécageuses et
autres secteurs impropres ou déclarés inhabitables ;
l'accélération des processus de lotissement
et de recasement avant l'installation des populations.
Il s'agira également :
d'engager une sensibilisation des populations sur les risques qu'elles courent à vivre
dans les quartiers insalubres ;
d’améliorer la sécurité d'occupation des
terres et viabiliser les zones de taudis si le Bénin veut atteindre l'objectif 7, notamment sa
cible 11.
33
Cible 12 : S’attaquer aux besoins des petits pays les moins avancés
SITUATION ET TENDANCE
Une aide internationale mal orientée, peu
adaptée au développement souhaité et très
faiblement consommée.
L'inventaire des aides publiques au développement dont le Bénin a bénéficié depuis la
mise en œuvre des OMD révèle qu'en cinq ans,
62 programmes et projets ont été initiés.
L'examen des objectifs poursuivis par ces programmes et projets révèle que la majorité de
ces initiatives n'œuvre que pour le développement macroéconomique du pays. Les considérations microéconomiques figurent, pour le
moment, au second plan. Cette option pourrait
constituer une entrave à la réalisation des
OMD.
Mauvaise gestion des affaires publiques, aggravée par le manque de ressources.
La gestion des affaires publiques est hypothéquée par le laxisme de ceux qui en ont la
charge. La gabegie et la corruption y sévissent
en toute impunité. Cette situation, aggravée par
le manque de ressources dû au sousdéveloppement, se déteint sur la répartition des
ressources nationales. Ces dysfonctionnements
résultent d'anomalies observées dans la gestion
des institutions de la République.
Un secteur privé peu performant, disparate et
moins organisé.
Interpellées sur la participation des entreprises
au développement du pays, les populations ont
fustigé leur manque de performance. Elles ont
souligné l'importance du secteur informel dans
la création des richesses et ont souhaité que
l'Etat crée un cadre incitatif pour l'action des
entreprises.
Une culture partenariale très peu développée
Au sein du noyau familial ou de la communauté locale, des associations, des groupements et
autres formes d'entraide existent, mais ne visent pas des objectifs ambitieux pour le développement. L'individualisme gagne du terrain
sur la culture d'échange et de partage des idées
et des ressources.
Les Groupes d'Intérêts Economiques au sein
des opérateurs économiques sont pratiquement
inexistants en sorte que l'industrie et le commerce sont surtout constitués d'une multitude
de petites et moyennes entreprises que l'Etat
soutient par des programmes spécifiques.
PROGRES REALISES
Promesses non tenues des pays du Nord
Cinq années se sont déjà écoulées depuis
l'adoption des OMD et pourtant l'Aide Publique au Développement reste faible par rapport
aux attentes. Il se pose pour le pays un problème d'affectation des ressources financières
qui induit la difficulté d'absorption des fonds
mobilisés. L'on remarque une forte concentration des ressources mobilisées dans certains
secteurs ou dans certains départements au détriment d'autres.
Marginalisation des pays sous développés au
sein du système commercial multilatéral
Le Bénin subit comme tous les autres pays
africains, une marginalisation dans le régime
commercial international.
Cette marginalisation s'est répercutée sur l'aptitude à augmenter la croissance. Les pauvres
performances en matière d'exportation du coton et d'autres produits sur le marché international, sont venues s'y ajouter et retarder la
capacité du gouvernement à réduire le niveau
de l'extrême pauvreté.
DEFIS A RELEVER
Mobiliser les ressources intérieures et extérieures pour le financement des OMD
Financer les OMD est de loin la plus importante des difficultés opérationnelles qu'aura à
surmonter le gouvernement du Bénin, si l'on
considère la fragilité de l'économie nationale.
Les pays développés doivent largement contribuer à ce financement conformément aux engagements internationaux pris. Une augmentation de l'aide publique au développement allouée aux pays pauvres est impérative dès
2005, pour que l’atteinte des OMD puisse être
envisagée en 2015.
Une autre solution, plus durable, réside dans
34
l'établissement d'une économie domestique
forte, dynamique et viable dans laquelle des
ressources intérieures peuvent être mobilisées
en permanence pour financer le développement
et promouvoir la croissance économique.
AXES PRIORITAIRES DE
COOPERATION
Explorer le chantier de la diversité culturelle
pour atteindre les OMD
Il importe de souligner que les OMD ont observé un silence sur la question de la culture.
Le troisième millénaire est celui de la mondialisation culturelle et par conséquent celui de
l'Afrique, compte tenu de ses immenses richesses culturelles.
Une bonne culture démocratique, gage de la
paix pour la sécurité des investissements.
Au Bénin, le respect des règles de la démocratie et des droits de l'homme ainsi que la stabilité sociopolitique et macroéconomique auxquels s'ajoute l'avantage de sa localisation, sont
des atouts et des potentialités qui garantissent
quelque peu la sécurité des investissements.
Les libertés de presse et d'expression sont des
réalités dans le pays et la société civile s'engage de plus en plus dans des actions de
contrôle citoyen pour promouvoir la bonne
gouvernance dans la gestion publique.
Une approche du partenariat à travers la
promotion culturelle n’est pas prise en
compte par les OMD
La culture constitue une porte de sortie pour le
développement du partenariat avec le reste du
monde. L'identification culturelle et la promotion des valeurs socio- culturelles peuvent
constituer un facteur de rapprochement, de
partenariat et un ciment entre les hommes et
les femmes partageant un même espace.
L'animation culturelle permet donc à un peuple
de consolider les liens séculaires de promotion
de la solidarité, de l'amour et par ricochet de la
paix. Un partenariat axé sur le développement
intégré fondé sur la culture de chez nous en
priorité et celle d'ailleurs est souhaitable pour
construire notre pays. La promotion culturelle
peut être une source de revenus pour le Bénin,
à condition d'avoir un projet bien professionnel, sans dénaturer la valeur culturelle traditionnelle de nos sites, notre artisanat et nos
circuits touristiques.
RECOMMANDATIONS
Les principales suggestions formulées se présentent comme suit :
mener des actions de plaidoyer auprès des
partenaires internationaux en vue de la mobilisation des fonds pour le financement effectif
des OMD dans le cadre des engagements pris
par les pays développés d’investir à hauteur de
0,7% de leur PIB pour cette cause ;
demander le soutien des OSC des pays
développés pour faire pression sur leur gouvernement en vue du respect de ces engagements ;
mener des actions de plaidoyer afin de
mettre en valeur l'intégration des pays africains
à l'économie globale, en sorte que pays développés et pays africains adhèrent aux mécanismes de libres échanges commerciaux adoptés par l'OMC ;
mener des actions pour garantir la bonne
gouvernance au niveau des pays en développement en améliorant le cadre juridique pour
rendre opérationnel le contrôle citoyen de
l’action public en vue de la redistribution équitable des richesses de l’Etat entre les régions,
entre hommes et femmes et entre riches et
pauvres ;
vulgariser les OMD au profit des populations à travers une campagne de proximité afin
que les populations les exploitent comme un
baromètre d'appréciation de l'amélioration de
leur condition de vie en vue d’impliquer les
populations dans l'élaboration des SRP afin
que celles-ci puissent refléter de façon intrinsèque les réalités vécues par les communautés
à la base ;
renforcer le partenariat secteur public, secteur privé, société civile, populations et partenaires au développement autour de chacune
des douze (12) différentes cibles en vue de
l’élaboration et du suivi des stratégies sectorielles pour atteindre les OMD ;
améliorer un environnement favorable au
développement des initiatives du secteur privé
par l’élaboration et la mise en œuvre de politiques agricoles, industrielles et commerciales
qui concourent à des initiatives fédératrices au
niveau des acteurs ;
exiger désormais l’implication de la société
civile aux négociations sur les aides publiques
au développement et le compte rendu de leur
utilisation ;
rallier et sensibiliser les acteurs du secteur
privé afin qu’ils jouent un rôle important dans
35
la consolidation de la stabilité macroéconomique pour engendrer la croissance économique en vue de la mobilisation des ressources internes pour le financement des OMD
dans le but d’atteindre à terme une autonomie
budgétaire nationale ;
prendre en compte au niveau de l'OMD 8,
les indicateurs spécifiques suivants : la culture,
la paix, la qualité des institutions et le renforcement du secteur privé. Dans ce cadre, il est
souhaitable que des études appropriées soient
commanditées pour approfondir ces aspects
qui ont un impact sur les questions de développement.
36
CONCLUSION
Pour atteindre les OMD, les autorités bénien ce qui concerne l'utilisation des invesnoises doivent tenir compte de ces objectissements et des aides reçues dans le cadre
tifs dans l'élaboration de toutes les politides OMD
ques de réduction de la pauvreté inscrites
Le secteur privé doit s'informer afin de
dans les DSRP.
s'approprier de son rôle dans le cadre du
Il est clair que beaucoup d'efforts restent à
financement des OMD. Il lui revient de
fournir
dans
renforcer
ses
tous les sec- Atteindre les Objectifs du Millénaire pour capacités et de
teurs d'activités
réfléchir sur la
le Développement, c'est possible. C'est
pour atteindre
mise en place
une question de volonté politique.
les OMD.
d'un partenariat
L'atteinte de ces objectifs exige que les
interne entre opérateurs économiques pour
partenaires au développement manifestent
créer des ensembles puissants pour investir
davantage une certaine bonne volonté visefficacement dans le développement.
à-vis des engagements internationaux pris
La société civile doit renforcer son rôle de
au Sommet du Millénaire, en augmentant
veille sociale et de contrôle citoyen de l'acconsidérablement les investissements et
tion publique dans tous les secteurs et jusl'aide public au développement à notre
qu'au niveau des communes et même des
pays tout en assouplissant particulièrement
villages.
les conditionnalités liées aux dons et aux
Si chaque partie joue convenablement son
crédits.
rôle, atteindre les OMD c'est possible.
Notre pays doit quant à lui, développer
Pourvu que la volonté politique soit manidavantage sa capacité d'absorption des
feste.
fonds mobilisés et bien définir ses priorités
Plusieurs des grandes associations comme Action Aid, Bread for the World, Civicus,
DATA, DAWN, FIPF, Médecins Sans Frontières, InterAction, Oxfam, Results International
et Social Watch, sont parmi les nombreuses organisations de la société civile qui mènent
une action remarquable avec un grand dévouement et qui ont puissamment contribué
aux progrès réalisés dans le monde en matière de développement. Et les stratégies nationales de réalisation des OMD n’aboutiront pas sans leur engagement actif et sans la
participation d’autres grandes associations.
Les organisations de la société civile peuvent sensibiliser l’opinion publique et la classe
politique aux objectifs poursuivis, préserver une pression constructive sur les gouvernements pour les amener à respecter leurs propres engagements. Elles peuvent contribuer
à la conception de stratégies de réduction de la pauvreté basées, sur le plan national, sur
les OMD, faire en sorte que les stratégies d’investissement répondent bien aux besoins
de régions, de groupes et de grandes questions traditionnellement oubliées. Nombreuses
sont celles qui peuvent également accomplir des tâches essentielles dans la fourniture
des services publics, en particulier par une formation de personne à personne, dans des
systèmes locaux, ou en mobilisant les jeunes. Dans le suivi des progrès, ces organisations peuvent jouer un rôle important comme observateurs vigilants de l’action publique,
assurer la transparence des programmes d’investissement et veiller à l’obligation de rendre des comptes dans la gestion budgétaire.
Sur le plan international, les organisations de la société civile peuvent mobiliser un appui
parmi les jeunes, mais aussi parmi d’autres milieux, afin d’exercer des pressions sur les
dirigeants mondiaux pour les inciter à respecter leurs engagements politiques.
Millenium Project, Investir dans le Développement. Plan pratique pour réaliser
les objectifs du millénaire pour le développement, p. 22
37
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39
v
EQUIPE DE REDACTION DU RAPPORT ALTERNATIF DE LA SOCIETE CIVILE
SUR LES OBJECTIFS DU MILLENAIRE POUR LE DEVELOPPEMENT
Partenaires
M. Moustapha Soumaré
Coordonnateur des activités opérationnelles du système des Nations Unies au Bénin
M. Amagoin Kéita
Directeur National de la SNV Bénin
Coordination technique de la rédaction
Huguette Akplogan Dossa
Coordonnatrice Nationale Social Watch
Aurélien Atidégla
Responsable Chargé des études de Social Watch
Dieudonné Houinsou
Secrétaire Exécutif de Social Watch
Personnes Ressources chargées des collectes de données sur les OMD au Bénin
Fidel A. Bossou
Objectif 1
Maurice Anselme Sossou
Objectifs 2 et 3
Emmanuel N. Sambiéni
Objectif 6
Euloge Ogouwalé
Objectif 7
Léopold Toton
Objectif 8
Comité de lecture des Rapports des collectes de données
Aurélien Atidégla
GRAPAD
Serge Houndolo
Centre Afrika Obota
Innocentia Guèdègbé
RIFONGA
Léontine Idohou
RIFONGA
Jeanne Adjibodou Makoutodé RIFONGA
Bertille Onambélé Agueh
Ligue pour la Défense des Consommateurs
François Agossou
OMS
Marcellin Aïgbè
Jeunesse Sans Frontière
Gustave Assah
Réseau Glégbénu Chantier Jeunes
José Tonato
ONU Habitat
Sef Slootweg
SNV
Edouard Fagnon
SNV
Soulé Salami
SNV
Charles Ligan
ORTB
Cécilia Faingnaert
PNUD
Michel Ahohounkpanzon
PNUD
Ignace Allagnon
CNDLP
André Kpadonou Ayi
OCS
Panel de rédaction du rapport final
Gustave Assah
Réseau Glégbénu
Jeanne Adjibodou Makoutodé RIFONGA
Dieudonné Houinsou
Secrétaire Exécutif Social Watch
Huguette Bokpè Gnacadja
WILDAF
Comité de lecture du rapport final
Samuel Assogba
GRAPAD
Marino de Souza
CAO
Léontine Idohou
RIFONGA
Eliane Monoté
Sœurs Unies à l'œuvre (SUO)
Jean-Pierre Dégué
Chargé de programmes Social Watch
Huguette Akplogan Dossa
Coordonnatrice Nationale Social Watch
Comité de correction du rapport final validé
Huguette Akplogan Dossa
Coordonnatrice Nationale Social Watch
Jeanne Makoutodé Adjibodou RIFONGA
Dieudonné Houinsou
Secrétaire Exécutif Social Watch
Gustave Assah
Réseau Glégbénu
Jean-Pierre Dégué
Chargé de programmes Social Watch
Travaux de PAO et impression
Jean-Pierre Dégué
Chargé de programmes Social Watch
Huguette Akplogan Dossa
Coordonnatrice Nationale Social Watch
Stanislas AMOUSSOU
Imprimerie COPEF
vi
Social Watch est un réseau international formé d'ONG, d'Institutions, ou
de Groupes de citoyens nationaux,
ayant pour but de participer, au niveau de la Société civile, au contrôle
et au suivi de la mise en œuvre de
certains engagements pris à l'échelle
internationale notamment lors des
Sommets de Copenhague (mars
1995), de Beijing (septembre 1995)
etc. Ces engagements concernent
pour la plupart l'éradication de la
pauvreté et l'égalité des sexes.
Le but des ONG et Associations
membres, est de développer des approches pour créer des espaces pour
le dialogue et l'échange et de promouvoir les efforts de plaidoyer, d'influencer les politiques de développement social et de provoquer un
changement positif. Ceci se traduit
par l'organisation de larges coalitions, le renforcement de mouvements à la base, le développement
de processus de consultation des
ONG, etc. Social Watch International
est doté d'un point focal dans chaque
pays, qui a la responsabilité de réaliser au plan national les objectifs du
réseau, et principalement l'établissement d'un rapport sur le progrès
ou la régression observés dans la
mise en œuvre des engagements
internationaux précités.
les fonts baptismaux le 18 mars
2005 au terme de l'atelier national
organisé par l'ONG Sœurs Unies à
l'Oeuvre, en collaboration avec le
PNUD et la SNV, sur la participation
de la Société civile à la revue du
sommet du Millénaire.
Il a pour objectif de façon générale
de capitaliser les capacités de lobbying et de plaidoyer des Organisations de la société civile en vue
d’influencer au niveau local et national les décisions des gouvernements,
les actions des partenaires au développement, afin de provoquer des
changements dans les politiques et
en faveur du développement social.
De façon plus spécifique :
- la publication d’un rapport annuel
visant à vérifier si le Gouvernement se conforme aux engagements du Sommet Mondial pour
le Développement Social et les
domaines prioritaires de préoccupation de la plate-forme d’action
de Beijing ;
- Au niveau local le suivi évaluation
de la mise en œuvre des PDC par
les communes par ses cellules locales de Social Watch ;
- Et le suivi évaluation de la mise
en œuvre du DSRP et des OMD
par le Gouvernement au niveau
national par la Coordination Nationale.
Le point focal national a été porté sur
vii
LA COORDINATION NATIONALE DE SOCIAL WATCH
Coordonnatrice
ONG SUO représentée par
Mme AKPLOGAN DOSSA Huguette.
Coordonnatrice adjointe
WILDAF, représentée par
Mme BOKPE GNACADJA Huguette.
Trésorier
Centre Afrika Obota, représenté par
M. HOUNDOLO Serge.
Trésorière adjointe
ONG GSAT, représentée par
Mme BABONI Mèmouna.
Responsable chargé des études
ONG GRAPAD, représentée par
M. ATIDEGLA Aurélien
Responsable chargé de l'information
et la communication
Réseau des Journalistes Béninois pour le
Développement à la Base (RJBDB) représenté, par
M. KITI Bonaventure.
Responsable chargé de la mobilisation sociale, du lobbying et du plaidoyer
Réseau GLEGBENU, représenté par
M. ASSAH Gustave.
Deux responsables chargés de la
liaison avec la zone Centre
ONG CEBEDES, représentée par
M. ASSOGBA K. Jean-Louis.
ONG GRAIB, représentée par
M. ZOGO André.
Deux responsables chargés de la
liaison avec la zone Sud
ONG RACINES, représentée par
Mme MIGNAWANDE Denise.
CAEB représenté par
Mme CODJO Albertine.
Deux responsables chargés de la
liaison avec la zone Nord
LARES, représenté par
M. ABOUDOU Ramanou.
VICTORY WAY, représentée par
Mlle AMOUSSOU Nicole.
Deux responsables du groupe thématique sur la lutte contre la pauvreté
Réseau JEB, représenté par
M. GBETOENONMON Abel.
ONG JSF, représentée par
M. AIGBE Marcellin.
Deux responsables du groupe thématique sur le genre
RIFONGA BENIN, représenté par
Mme GUEDEGBE Innocentia.
ROBS, représenté par
Mme ADAMON Sidikatou.
02 BP 937 Cotonou BENIN
Tél. + (229) 21 32 74 54 Cel. + (229) 95 95 90 28
E-mail : [email protected]
Site Web : www.swbenin.ca.tc
Groupe de discussion : http://fr.groups.yahoo.com/group/social_watch_benin
L'ONG Sœurs Unies à l'Oeuvre (SUO) assure actuellement
la Coordination du point focal.
viii
Les Membres du Comité Technique
Objectif 1 : Eliminer l’extrême pauvreté et la faim
Cible 1 : Réduire de 50%, la proportion de la population béninoise vivant en dessous du seuil
de pauvreté en faisant passer l’indice de pauvreté à 15% d’ici à 2015
Responsable : CAO (Serges HOUNDOLO)
Cible 2 : Réduire de 50% le nombre de personnes souffrant de malnutrition d’ici à 2015 Responsable : SUO (Hyacinthe DOVONOU, ONG Le Rural)
Objectif 2 : Assurer une éducation primaire pour tous
Cible 3 : Assurer l’instruction primaire à tous les enfants en âge d’aller à l’école d’ici à 2015
Responsable : GRAPAD (Samuel ASSOGBA)
Objectif 3. Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes
Cible 4 : Éliminer les disparités entre les sexes dans les enseignements primaire et secondaire d’ici à 2005 et, à tous les niveaux de l’enseignement en 2015 au plus tard
Responsable : RIFONGA (Jeanne MAKOUTODE ADJIBODOU)
Objectif 4 : Réduire la mortalité des enfants de moins de 5 ans
Cible 5 : Réduire le taux de mortalité infanto-juvénile de 166,5 pour mille en 1996 à 90 pour
mille en 2015
Responsable : WILDAF (Charles QUENUM)
Objectif 5 : Améliorer la santé maternelle
Cible 6 : Réduire le taux de mortalité maternelle de 498 en 1996 à 390 pour cent mille naissances vivantes en 2015
Responsable : RIFONGA (Innocentia GUEDEGBE)
Objectif 6 : Combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d’autres maladies
Cible 7 : Réduire la prévalence des IST/VIH/SIDA
Responsable : SUO (Huguette AKPLOGAN-DOSSA)
Cible 8 : Avoir maîtrisé le paludisme et d’autres grandes maladies, et avoir commencé à inverser la tendance actuelle d’ici à 2015
Responsable : CAO (Marino De SOUZA)
Objectif 7 : Assurer un environnement durable
Cible 9: Intégrer les principes du développement durable dans les politiques nationales et
inverser la tendance actuelle à la déperdition des ressources environnementales
Responsable : RESEAU GLEGBENU (Gustave ASSAH)
Cible 10 : Réduire de moitié, d’ici à 2015, le pourcentage de la population qui n’a pas accès
de façon durable à un approvisionnement en eau potable
Responsable : GRAPAD (Aurélien ATIDEGLA)
Cible 11 : Réussir, d’ici à 2015, à améliorer sensiblement la vie d’au moins 2/3 des béninois
vivant dans des taudis
Responsable : RESEAU GLEGBENU (Dieudonné HOUINSOU)
Objectif 8 : Mettre en place un partenariat mondial pour le développement
Cible 12: S’attaquer aux besoins particuliers des pays les moins avancés.
Responsable : WILDAF (Huguette BOKPE-GNACADJA)
ix