Bibliographie « Latin et latinité dans l`œuvre d`André Gide

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Bibliographie « Latin et latinité dans l`œuvre d`André Gide
Latin et latinité dans l’œuvre d’André Gide
Journée d’étude organisée à l’Université de Bologne
par Stéphanie Bertrand et Enrico Guérini, 27 octobre 2016
Gide possède une culture latine vaste et plurielle, qui ne saurait se résumer à la
connaissance scolaire des grands auteurs de la littérature latine, ni à la pratique, certes patiente
et récurrente, de la version et du thème. Ce rapport personnel aux auteurs latins et à la langue
latine, cultivé toute sa vie durant (certains poètes comme Virgile l’accompagneront jusqu’à
son lit de mort), se manifeste dans son œuvre de plusieurs manières : citations, allusions,
reprises de motifs ou de personnages (Ménalque, Tityre, Corydon, etc.) témoignent du statut
multiple de la culture latine, entre « principe créateur1 » de l’œuvre et instrument de pensée, à
fonction ludique, satirique ou éthique.
Si les modalités et les enjeux de cette intertextualité latine, déjà bien défrichés par
Patrick Pollard notamment, pourront être (ré)interrogés (en particulier dans leur écart avec les
usages naturalistes et décadents), la journée d’études se propose de questionner plus
précisément deux aspects de la « latinité » gidienne : celle de sa langue et celle de sa pensée.
Gide et la langue latine
-
-
Quelles représentations Gide cultive-t-il de la langue latine ?
Dans quelle mesure l’écriture gidienne est-elle redevable, dans sa syntaxe, dans son
lexique, dans son rythme aussi, à la langue latine ? Quels latinismes son écriture
manifeste-t-elle et pourquoi ?
Gide affectionne les expressions et citations latines : comment comprendre ces
manifestations d’« impureté » linguistique ?
Gide et la latinité
-
-
Si la « latinité » désigne généralement « le monde latin » et la représentation que s’en
construit dès lors l’écrivain à travers ses figures historiques ou mythiques
(représentation au cœur des réponses adressées à la revue du même nom, en 1931, lors
de l’enquête relative à l’influence de Gide2), il s’agira pourtant de ne pas se limiter à
cette dimension symbolique, pour s’intéresser aux enjeux idéologiques.
Au tournant du siècle en effet, la « latinité » renvoie aussi aux « races latines », en tant
que « représentation imaginaire d[e] communautés supranationales3 ». Comment
l’idée de « latinité » a-t-elle influencé la pensée gidienne de la littérature et de
l’homme ? Quel rôle joue la notion de « latinité » chez un écrivain soucieux de définir
la/sa littérature par rapport à la notion (problématique) de « race4 » ?
Pierre Masson, « Production – reproduction : l’intertextualité comme principe créateur dans l’œuvre d’André
Gide », in SIEPE Hans T. et THEIS Raimund (éds.), Le Plaisir de l’intertexte : formes et fonctions de
l’intertextualité, roman populaire, surréalisme, André Gide, nouveau roman, Frankfurt am Main-Berne-New
York, Peter Lang, 1986, p. 209-226.
2
Réponses disponibles à l’URL : http://www.gidiana.net/latin.htm.
3
Sarah Al-Matary, « Une réponse de Normand : la contribution de Remy de Gourmont à la polémique sur les
'races latines' », Nouvelle imprimerie gourmontienne, n° 4, automne 2013, p. 146.
4
À ce sujet, voir Jean-Michel Wittmann, « Gide, du 'génie des races' à la 'culture européenne' », in Martina Della
Casa (éd.), André Gide l’Européen, à paraître aux éditions Classiques Garnier.
1
Comité scientifique
Pierre Masson, Professeur émérite, Université de Nantes
Patrick Pollard, Professeur émérite, Birkbeck College, Londres
Peter Schnyder, Professeur émérite, Université de Haute-Alsace
Anna Soncini, Professeur des universités, Université de Bologne
David H. Walker, Professeur émérite, Université de Sheffield
Jean-Michel Wittmann, Professeur des universités, Université de Lorraine
Bibliographie « Latin et latinité dans l’œuvre d’André Gide »
I.
Critique gidienne
Angelo Anne-Sophie, « Ménalque aux multiples visages : intertextualité virgilienne, poétique
gidienne et pratique de la lecture », in Debard Clara, Masson Pierre et Wittmann JeanMichel (éds.), André Gide et la réécriture. Colloque de Cerisy, Lyon, Presses
Universitaires de Lyon, « André Gide – Textes et correspondances », 2013, p. 237-251.
Cazentre Thomas, Gide lecteur. La Littérature au miroir de la lecture, Paris, Kimé, 2003.
Mallard Adeline, Les Premières œuvres d’André Gide et « Les Bucoliques » de Virgile :
enjeux d’une intertextualité filée, mémoire de master, Université de Metz, 2008.
Pollard Patrick, « André Gide et le latin », in Arland Marcel et Mouton Jean (éds.), Entretiens
sur André Gide, Paris, Éditions Mouton & Co, 1967, p. 167-170.
Pollard Patrick, « Littérature latine », in Masson Pierre et Wittmann Jean-Michel (éds.),
Dictionnaire Gide, Paris, Classiques Garnier, « Dictionnaires et synthèses », 2011, p. 234237.
II.
La langue latine
1. Ouvrages d’époque
France Anatole, Le Génie latin, Paris, A. Lemerre, 1913.
Frary Raoul, La Question du latin, Paris, Cerf, 1885.
Gourmont Remy de, Le Latin mystique. Les Poètes de l'antiphonaire et la symbolique au
Moyen Âge [1892], préface de Pierre Laurens, Paris, Les Belles Lettres, 2009.
Heinrich Guillaume-Alfred, Le Procès du latin : observations sur le livre de Raoul Frary,
Paris, E. Leroux, 1886.
2.
Critique contemporaine
Cesbron Georges et Richer Laurence (éds.), La Réception du latin du XIXe siècle à nos jours,
actes du colloque d'Angers des 23 et 24 septembre 1994, Angers, Presses de l'Université
d'Angers, 1996.
Galand-Hallyn Perrine (éd.), Les Décadents à l'école des Alexandrins, actes du colloque
organisé à l'Université de Valenciennes les 30 novembre et 1er décembre 1996,
Valenciennes, Presses universitaires de Valenciennes, 1996.
Jalabert Romain, Les Vers latins en France au XIX siècle, thèse de doctorat soutenue en 2015
à l’Université de Paris IV sous la direction d’André Guyaux.
Leonhardt Jürgen, La Grande histoire du latin, Paris, CNRS, 2015.
David Marie-France, Antiquité latine et décadence, thèse de doctorat soutenue en 1999 à
l’Université Paris-Sorbonne sous la direction de Jean de Palacio.
David Marie-France, Reviviscences romaines : la latinité au miroir de l'esprit fin-de-siècle,
Bern, Peter Lang, 2005.
David-de Palacio Marie-France, « Le professeur de latin en France et en Allemagne entre
1850 et 1918 », in Alexandre-Bergues Pascale et Guérin Jeanyves (éds.), Savoirs et savants
dans la littérature (Moyen-Âge - XX siècle), Paris, Classiques Garnier, 2010, p. 273-291.
Stroh Wilfried, Le Latin est mort, vive le latin ! Petite histoire d’une grande langue, traduit de
l’allemand et du latin par Sylvain Bluntz, Paris, Les Belles lettres, 2008.
e
e
Waquet Françoise, Le Latin ou l’empire d’un signe : XVI -XX siècle, Paris, Albin Michel,
1998.
e
III.
e
La latinité
Al-Matary Sarah, Idéalisme latin et quête de « race » : un imaginaire politique, entre
nationalisme et internationalisme : France-Amérique hispanique, 1860-1933, thèse de
doctorat soutenue en 2008 à l’Université de Lyon 2 sous la direction de René-Pierre Colin.
Al-Matary Sarah, « Du caractère national à l’identité supranationale : le messianisme latin,
une voie inexplorée du préfascisme français », Les Cahiers de Psychologie politique, nº 11,
2007, p. 169-177.
Barthe Roger, L’Idée latine, Toulouse, Institut d’études occitanes, 1962.
Giladi Amotz, Écrivains étrangers à Paris et construction identitaire supranationale : le cas
de la panlatinité, 1900-1939, thèse de doctorat soutenue en 2010 à l’EHESS sous la
direction de Gisèle Sapiro (thèse d’histoire).
Poupault Christophe, « Les voyages d’hommes de lettres en Italie fasciste. Espoir du
rapprochement franco-italien et culture de la latinité », Vingtième siècle, vol. 104, nº 4,
2009, p. 67-79.
Traimond Bernard, « L’idée latine : l’invention d’un projet », in La Latinité en question,
Paris, L’Institut des hautes études de l’Amérique latine et l’Union latine, 2004, p. 172-180.
IV.
Études consacrées au sujet chez d’autres écrivains
Bruley Pauline, Rhétorique et style dans la prose de Charles Péguy, Paris, Honoré Champion,
2010.
Domenget Jean-François, « La langue de l’exil : Montherlant et le latin », in Cesbron Georges
et Richer Laurence (éds.), La Réception du latin du XIXe siècle à nos jours, actes du
colloque d'Angers des 23 et 24 septembre 1994, Angers, Presses de l'Université d'Angers,
1996.
Duroisin Pierre, Montherlant et l’Antiquité, Paris, Les Belles-Lettres, 1987.
Duroisin Pierre, « Les Élégiaques latins chez Henry de Montherlant et Gabriel Matzneff », in
Poignault Rémy (éd.), Présence de Catulle et des Élégiaques latins, actes du colloque de
Tours du 28 au 30 novembre 2002, Clermont-Ferrand, Centre de Recherches A. Piganiol,
2005.
Duroisin Pierre, « Montherlant et le latin », Disciplina, n° 18, Bruxelles, 2006, p.
Giladi Amotz, « Guillaume Apollinaire et la “latinisation” des avant-gardes parisiennes durant
la Première Guerre mondiale », COnTEXTES [En ligne], Varia, disponible à l’URL :
http://contextes.revues.org/5045 ; DOI : 10.4000/contextes.5045.
Guyot Gaëlle, Latin et latinité chez Léon Bloy, Paris, Honoré Champion, 2003.
Toffoli Ian de, La Réception du latin et de la culture antique dans l’œuvre de Claude Simon,
Quignard et Jean Sorrente, Paris, Honoré Champion, 2015.
Viellard Delphine (éd.), Valery Larbaud – Domaine antique, Cahiers Valéry Larbaud,
Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise Pascal, n° 50, 2014.

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