la d - CHU de Nice
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UE 1.1 Histoire et Anthropologie Histoire de l’anesthésie et de la profession d’IADE 1 PLAN 1. « Pré » histoire de l’antiquité à l’ère moderne De la pierre de Memphis à la révolution industrielle 2. Histoire des médicaments d’anesthésie et d’urgence De l’éponge soporifique au Fluothane 3. Histoire des techniques Du spectacle anesthésique à la péridurale 4. Histoire du monitorage De Laennec à Hellige 5. Les médecins anesthésistes réanimateurs De Snow à Kern et Vourch 6. Les infirmiers anesthésistes De Alice Magaw à Anne Decasamajor 2 « Pré » histoire • L’anesthésie, en tant que pratique, est née au milieu du XIXe siècle 1844. • Cependant, en tant que savoir, elle est bien plus ancienne et on peut la tracer depuis le Moyen Âge par les écrits grecs qui avaient été traduits en arabe et sont parvenus au monde chrétien par une double traduction. • Durant les croisades en Terre Sainte, on relate l’emploi sur les champs de bataille des éponges soporifiques ou somnifères que l’Antiquité avait connues et qui avaient été décrites par Dioscoride (50 après JC). 3 « Pré » histoire • Ces connaissances sont arrivées à Montpellier (1289) d’où elles se sont répandues dans le reste de l’Europe et à Paris en 1295 • les documents qui relatent différentes compositions d’une préparation anesthésique appliquée tantôt à travers un tissu ou éponge placée sur la figure, principalement sur le nez ou même instillée dans le nez connu sous le nom d’éponge soporifique • Durant plusieurs siècles la chirurgie est rejetée hors de la médecine savante ecclésiastique par le concile de Tours de 1163 4 « Pré » histoire • En 1686, Louis XIV ouvre de nouveau la voie aux chirurgiens après la courageuse action du chirurgien Félix qui traita avec succès la fistule anale du roi • Louis XV en 1724 créa le collège de chirurgie par lettre patente, qui deviendra en 1731 par le Maréchal Lapeyronie l’académie royale de chirurgie.. • Deux innovations essentielles pour la chirurgie au XIXe siècle : l’anesthésie et l’asepsie font passer les chirurgiens d'un rôle secondaire au rang prédominant dans la hiérarchie médicale. 5 Technique anesthésie • AG : • Les Assyriens 700 avant JC obtiennent un sommeil artificiel anesthésique en comprimant fortement le cou, peut-être par ischémie des centres nerveux, par compression des carotides ou même par simple étouffement. De nombreuses années après, Fleming, médecin anglais, prouvera que, par ce moyen, il est possible d'endormir profondément des sujets qui se réveillent dès que la compression cesse. • Hérodote historien grec, cite vers 500 ans avant JC, les anciens Scythes (Asie centrale) avaient l'habitude de respirer la fumée produite par une certaine qualité de chanvre 6 Technique anesthésie • AG : • Dioscoride, fameux médecin grec du Ier siècle après Jésus-Christ, décrit que les racines d'« atropa mandragore », bouillies dans du vin, calment les douleurs ; en utilisant cette propriété, on emploie cette infusion pour diminuer les souffrances au cours des interventions chirurgicales. • Au XIIIe siècle, Hugues de Lucca prépare une huile soporifique à base d'opium, ciguë, mûre verte, jusquiame, de feuilles de mandragore, de feuilles de lierre sauvage, de graines de salade. De Lucca utilise avec succès ce mélange pour anesthésier ses patients. Il peut ainsi faire de petites opérations douloureuses ; pour les réveiller, il applique sous le nez de ses patients une éponge imbibée de vinaigre. 7 Technique anesthésie • AG : inhalée • Giambatista Porta, chirurgien de Naples, commence à employer en 1589 une méthode personnelle d'anesthésie générale par inhalation, toujours à base de drogues soporifiques les plus connues. Il fait bouillir dans un récipient un mélange de jusquiame, solanum, coquelicot et belladone ; la vapeur de cette infusion est respirée par le patient, qui s endort profondément et ne se souvient plus, en se réveillant, de ce qu'on lui a fait. 8 Technique anesthésie • AG : inhalée • Joseph Priestley, en 1772, découvre le protoxyde d'azote mais il ne lui reconnaît aucune importance ni utilité. En 1800 Humphrey Davy l’utilise pour soulager les migraines et pour extraire sans douleur une de ses dents cariées. En 1805, il publie à Londres un livre sur ses travaux sur le protoxyde d'azote 9 Technique anesthésie • AG : inhalée • Mikael Faraday est le premier à soupçonner les qualités anesthésiques de l'éther sulfurique. En 1818, il publie un article dans lequel il signale que « lorsque la vapeur de l'éther est respirée mélangée avec l'air courant, elle produit des effets très similaires à ceux occasionnés par le protoxyde d'azote • A Athènes, (Géorgie) le 30 mars 1842 Crawford Williamson Long utilisa l’éther comme anesthésique dans une intervention chirurgicale 10 Technique anesthésie • AG : inhalée • William Thomas Greene Morton au Massachusetts General Hospital convainc John Warren de tenter une nouvelle expérience qui aura lieu le 16 octobre 1846 opérer le jeune Gilbert Abbott, qui souffrait pourtant atrocement d'un abcès du maxillaire. • Antoine-Joseph Jobert De Lamballe : médecin français emploie l'éther pour effectuer la première anesthésie réalisée en France le 26 décembre 1846.. 11 Technique anesthésie • AG : inhalée • Le chloroforme avait été découvert en 1831 par Eugène Soubeiran en France, Liebig en Allemagne et Cuthrie aux États-Unis ; Dumas l'avait étudié et décrit en 1835, sans toutefois l'employer comme anesthésique. • En 1848 James Young Simpson endort au chloroforme la reine Victoria pour un accouchement et dès lors, le « chloroforme à la reine » et l'anesthésie chirurgicale avec cette drogue, se répandent dans le monde avec une rapidité étonnante. 12 Technique anesthésie • AG : inhalée La machine à anesthésier de Raphaël Dubois 1885 Ricard, Dupuy de Frenel, Dufau 13 Technique anesthésie • AG : inhalée • 1908 Louis OMBREDANNE premier inhalateur à éther permettant le contrôle de la fraction inspirée. Les qualités de l'appareil d'Ombrédanne ont contribué à retarder l'anesthésie moderne en France 14 Technique anesthésie • AG : inhalée • 1926 premier circuit fermé Model A DRAGER 15 Technique anesthésie • Les appareils délivrant et calibrant les gaz d’anesthésie (le Spiropulsator de Paul Frenckner et Crafoord,1933 de la société AGA • les appareils américains de Foreggerer ou d’ Heidbrinck munis de rotamètres pour délivrer un mélange protoxyde d’azote-oxygène, d’un bac à éther et de canisters à chaux sodée, en France le Pulmomoteur de R.Alluaume) 16 Technique anesthésie • AG : inhalée • L'éthylène (gaz de charbon), employé comme anesthésique général à l'Hôpital Presbytérien de Chicago. Le 27 avril 1923, Luckhard et Carter publient un rapport sur les 100 premiers cas opérés • le cyclopropane découvert par August von Freund en 1882, est expérimenté en 1928 par Lucas et Henderson qui découvrent que c'est un anesthésique aussi puissant que l'éther, agréable, d'action rapide, inoffensif et facile à manier. • Ralph Waters, professeur et Chef du Département d'Anesthésie de l'Université de Wisconsin, applique le cyclopropane à l'homme pour la première fois en 1930 17 Technique anesthésie • AG : inhalée • Larsen, synthétise en 1948, le méthoxyflurane (Penthrane®). • Un halogénoalcane, le fluoroxène (Fluoromar®), fut administré pour la première en avril 1953 à l'université d'Illinois. • L'halothane (Fluothane®) est une molécule synthétisée pour la première fois en 1951 par Charles Suckling et utilisé en anesthésie à partir de 1956 • L'enflurane ( Ethrane® ) a été développé en 1963 et utilisé pour la première fois en 1966 18 Technique anesthésie • AG inhalée : Les vaporiseurs Oxford Boyle Mark 19 Technique anesthésie Contrôle des VAS • Sir Ivan Whiteside Magill est l’inventeur de l’intubation naso trachéale à l’aveugle proprement dite dans les années 1920 et de la pince de Magill • William James et Charles Horace (Frères) Mayo inventeurs de la canule oro pharyngée qui sera améliorée par Guédel • Arthur E. Guedel était un médecin anesthésiste américain à Los Angeles, décrit les stade de Guedel AG à l’éther – Mayo -- Guedel 20 Technique anesthésie Contrôle des VAS • Guedel en 1926, introduit l’usage de la sonde trachéale et met au point la sonde à ballonnet que nous utilisons de nos jours. • 1940, le laryngoscope de Robert Reynolds Macintosh banalise le contrôle des voies aériennes supérieures et ouvre enfin la voie à l'anesthésie moderne 21 Technique anesthésie Perfusions et transfusion : • Julien César Legallois entrevoit en 1809 la technique de réanimation par l'injection intraveineuse de sang et de liquides susceptibles de le remplacer • 1832 Thomas Aitchison Latta jeune médecin écossais injecte avec la seringue de Read 3 litres d'eau additionnée de chlorure de muriate et de sous carbonate de soude afin de compenser les pertes hydro électrolytiques due au choléra • Le professeur Émile Laforgue à la fin du XIXe siècle, avait émis l'hypothèse selon que le rétablissement de la volémie pouvait éviter un désamorçage cardiaque particulièrement au décours des hémorragies mortelles du post-partum 22 Technique anesthésie Solutés : • En Angleterre, Ringer en 1880 enrichit ses solutions saline de bicarbonate de soude, de sels de chaux ou de potasse. • En France, la solution saline la plus employée est celle qui découle de la formule du Dr Georges Hayem 1884 : chlorure de sodium 5 g, sulfate de soude 10 g, eau distillée 1000 grammes • À partir des années 50, la réanimation adapte l'apport électrolytique à l'état du patient : sous forme d'ampoules injectables d’ions dans les solutés de base chlorure de sodium et de glucose avant la pause de la perfusion. 23 Technique anesthésie Solutés : • Les premières injections intraveineuses de sucre sont signalées en 1872 par Moutard-Martin et Richet • Dans la pharmacopée française 1926 : le soluté de glucose à 5 % qualifiés d'isotoniques et le soluté de glucose à 30 % hypertonique . • En 1944 les solutés glucosés à 10 % sont utilisés dans les hôpitaux • Première solution alcalinisante, de bicarbonate, apparaissent dans l'édition de la pharmacopée de 1937 à la concentration de 1,25 %. 24 Technique anesthésie Perfusion et aseptie • En 1890,Schilmmel-Busch relate de nombreux cas d'infection dues à des solutions non stériles ou à des injections pratiquées d'une façon non aseptique • À partir de 1908 l'emploi de l’autoclave à 110° pendant 10 minutes améliore la technique de stérilisation des solutés • En 1923, le Dr Florence Seibert à Philadelphie donne le nom de pyrogènes à des substances issues de bactéries Gram négatif qui résistent à la chaleur 25 Technique anesthésie Perfusion • La chambre compte goutte, inventée par le Dr Haillon élève de Hayem a été incorporée au tube de caoutchouc qui prendre le nom de tubulures de perfusion • La société Baxter aux États-Unis commercialise en 1931 le premier flacon pour perfusion à bouchon en caoutchouc transperçable (1945 en France) • La tubulure de perfusion équipée d'une prise à air est à usage unique partir de 1950 par l'emploi du polychlorure de vinyl(PVC) • en 1971 avec la commercialisation aux États-Unis de la poche en polychlorure de vinyle Viaflex par les laboratoires Baxter 26 Technique anesthésie • AG : Injectable • Johann Sigmund Elsholtz avait déjà eu l'idée, en 1665, d'injecter une solution de laudanum (teinture d'opium) dans la veine d'un malade afin de l'insensibiliser, au moyen d'une plume d'oiseau qui servait de cathéter. • Invention de la seringue hypodermique Edimbourg par Alexander Wooa 1853, et à Lyon par Charles-Gabriel Pravaz • En 1872, Pierre Cyprien Oré à Bordeaux, obtint l‘anesthésie générale par voie intra-veineuse, injectant une solution d'hydrate de chloral (Synthétisée par Justin Liebig in 1832) , mais il abandonne après quelques cas malheureux 27 Technique anesthésie • AG : Injectable • En 1910, Kummel essaie avec un certain succès l'injection intraveineuse d'Hédonal (solution d'urétane dans du sérum physiologique). Peu de temps après, Federow, de SaintPétersbourg, publie plus de 500 anesthésies avec cette méthode • Après la guerre 1914-18, on commence à nouveau à utiliser en France l'anesthésie intraveineuse, utilisant des dérivés barbituriques Bardet expérimente en 1920 le somnifène 28 Technique anesthésie • AG : Injectable • en 1932 les Allemands Kropp et Taub font connaître l'évipansodique, donnant un grand essor à l'anesthésie intraveineuse, qui se répand dans le monde entier. Après l'évipan, une infinité de barbituriques sont lancés sur le marché dans des buts analogues. • Le thiopental sodique a été découvert en 1931 par Ernest H. Volwiler et Donalee L. Tabern, qui travaillaient pour des laboratoires Abbott. Sa première utilisation sur l'homme date du 8 mars 1934. 29 Technique anesthésie • AG : Injectable • 1946, La promethazine (phénergan®) 1er anti histaminique • d'autres dérivés N-substitues comme le methohexital (Brietal®), synthétise par Doran pour Eli Lilly, en 1956 • GHB Gamma OH découverte par le professeur Henri Laborit en 1961 • La kétamine a été synthétisée par Calvin Stevens en 1962, en 1966. Parke-Davies a breveté la kétamine pour l’anesthésie 30 Technique anesthésie • AG : Analgésie morphinique • • • • • • • Le chimiste Friedrich Wilhelm Sertürner découvre en 1816 l’alcaloïde le plus puissant de l’opium : la morphine en 1925 que la structure moléculaire complexe de la morphine est établie par le chimiste britannique Robert Robinson 1937, l’industriel allemand Hoechst synthétise la Péthidine (Dolosal) l’oxycodone (Eubine - 1928). la mépéridine (1943), À partir de 1952, il était possible de synthétiser chimiquement la morphine ou ses dérivés la dextromoramide (1957) le fameux Palfium 1965 la Phénopéridine R1406…Fentanyl, Alfentanil…par Jansen 31 Technique anesthésie • AG : Curares Injectable • Lors d’une expédition en Guyane Lawrence Keymis mentionna vers 1596 un poison appelé curares • C'est Charles Marie de La Condamine qui en rapporta les premiers échantillons connus, en 1745. • 1856 Claude Bernard découvre que le curare agit sur la jonction neuromusculaire entraînant une paralysie et une baisse du tonus musculaire : sous l'effet du curare, 32 Technique anesthésie • AG : Curares Injectable • Harold Randall Griffith et Enid Johnson utilisent en 1942, l'intocostrin, préparation commerciale à base de Chondodendron tomentosum , pour provoquer un relâchement musculaire lors d'une anesthésie générale. 33 Technique anesthésie • AG : Curares Injectable • 1943, Oscar Wintersteiner et James Dutcher isolèrent la dtubocurarine de cette même plante. • En 1946, Daniel Bovet et ses collaborateurs aboutirent à l'Institut Pasteur, dans le laboratoire d'Ernest Fourneau, au premier curarisant de synthèse7, le 2559 F ou triiodoéthylate de gallamine, breveté sous le nom de Flaxedil • 1946 S. Courvoisier, R. Ducrot et R. Horclois qui introduisirent le succicurarium • 1951, c'est la succinylcholine qui était proposée 34 Technique anesthésie • ALR: • Les Grecs et les Romains savent provoquer l'anesthésie locale. Ils l'obtiennent en plaçant sur la partie qu'ils désirent anesthésier, la pierre de Memphis, trempée auparavant dans du vinaigre. La pierre de Memphis composée de carbonates, au contact d'un acide (vinaigre) mettait en liberté du CO2, qui anesthésiait par refroidissement • Au début du XVIIe siècle, Valverdi utilise une sorte d'anesthésie régionale par la compression des nerfs et des vaisseaux sanguins de la région qui doit être opérée ; il renouvelle ainsi la coutume assyrienne de comprimer les veines avant la circoncision. 35 Technique anesthésie • ALX: • découverte en I795 Par plusieurs chimistes hollandais du chlorure d'éthyle dont les propriétés anesthésiques n‘ont été découvertes que bien des années plus tard par Meret et Lens, en 1830. Il fut alors essayé comme anesthésique local par divers expérimentateurs, parmi lesquels Flourens, qui l'avait mélangé au chloroforme, et Heyfelder, à qui l'on doit la première application de cette drogue à l'homme. • La cocaïne avait été découverte en 1859, Albert Niemann, à Gottingen, l'a purifié pour obtenir la cocaïne en 1860 et 3 ans tard Schraff décrit ses propriétés anesthésiques locales sur la langue. 36 Technique anesthésie • ALR: • Après la communication de Koller en 1884 sur l’ALR topique de la cornée par la cocaïne, les centres chirurgicaux entreprennent une vaste expérimentation de la cocaïne et les anesthésies par blocage nerveux se développent • En 1894, le neurologiste Leonardo Corning, emploie a New York l'injection de cocaïne en intra médullaire • August Bier, chirurgien allemand de Kiel , est le père de deux techniques d'anesthésie locorégionale : la rachi anesthésie et l’ALRIV 37 Technique anesthésie • ALR: • August Bier, Le 16 août 1898 injecte dans le canal rachidien 3 centimètres cubes d'une solution de cocaïne à 0,5 % ; 20 minutes plus tard l’anesthésie rachidienne est un succès • Bier était l’élève d'Esmach, l'inventeur de la bande éponyme servant à la fois de compression et de garrot pour opérer un territoire exsangue, ce qui vaudra à Bier en 1908, d'inventer l'anesthésie loco-régionale intraveineuse 38 Technique anesthésie • ALR: • En 1911, Kulenkampf décrivit le bloc sus-claviculaire, puis le bloc axillaire fut décrit en 1912 par Hirschel • En 1926, un chirurgien allemand, von Perthes décrivit le premier neurostimulateur applicable aux blocs périphériques. • l'anesthésie péridurale exclusivement réservé à l'abord par le hiatus sacré (caudale), connut grâce aux travaux de l'espagnol Fidel Pages en 1921 • En 1931 les travaux de l'italien Dogliotti qui le premier repérait l'espace péridural par la perception du ressaut du au franchissement du ligament jaune par la technique dite de perte de résistance en utilisant un mandrin à l'air. 39 Technique anesthésie • ALX: • ses premiers dérivés de synthèse, la Stovaïne d'Ernest Fourneau (1904) • La procaïne 1905 Novocaïne d'Alfred Einhorn. • 1932 tetracaine • 1943 en Suède Lofgren et Lundvist isolèrent la Lidocaïne qui sera commercialisée en 1948 • 1955 chloroprocaine • 1957 mepivacaine; 1963 bupivacaine 40 Sécurité en anesthésie • En France • on peut lire en 1848 dans la presse médicale : «Un médecin de Boulogne, voulant opérer une jeune fille d'une tumeur à la cuisse, lui fit respirer du chloroforme répandu sur un linge. L'insensibilité se produisit rapidement ; l'opération dura deux minutes à peine. Lorsque l'on enleva l'appareil de la bouche de la jeune fille, on s'aperçut qu'elle était morte. » • de nombreux décès par arrêt cardiaque surviennent : syncopes blanches. • Des "syncopes bleues" (par asphyxie) sont également observées lors de l'utilisation de l'éther, lorsque les sécrétions ou le contenu de l'estomac viennent obstruer les voies aériennes 41 Sécurité en anesthésie • Médicaments d’urgence • L'atropine est un alcaloïde tropanique présent dans diverses plantes de la famille des solanaceae, comme la belladone, le datura, la jusquiame et la mandragore, elle est souvent utilisée en tant qu'antidote • 1809, le chimiste français Vauquelin en isola une forme impure, • 1897, sa structure chimique fut déterminée correctement par Willstätter. 42 Sécurité en anesthésie • Médicaments d’urgence • L’adrénaline 1897John Abel a isolé le dérivé mono benzoyl de l’hormone plutôt que le principe actif lui-même. • 1900 Jockichi Takamine a isolé l’hormone, bien qu’il ait été montré plus tard que le produit naturel est un mélange de deux substances, l’épinéphrine et la norépinéphrine. • Finalement, c’est en 1901 Thomas Aldrich qui a eu le mérite de déterminer la formule chimique correcte de l’épinéphrine. a été utilisée comme bronchodilatateur au début des années 1920 • Walter Bradford Cannon en 1931, découvre la sympathine ou noradrénaline 43 Sécurité en anesthésie • Médicaments d’urgence • 1942 par le laboratoire allemand Boehringer-lngelheim synthétise l'isoprénaline ou isoproterenol • Les premiers diurétiques de synthèse ont été des composés mercuriels. Le Novasurol®, ou mercuricoxyacétobarbital, produit par Bayer en 1917 • la théophylline, extraite des feuilles de thé en 1888 par le médecin allemand Albrecht Kossel • La néostigmine, synthétisée pour la première fois en 1931 par Aeschlimann et Reinert 44 Monitorage • Monitorage ECG • En 1887 le premier électrocardiogramme humain est publié par Augustus D. Waller. • En 1895 Willem Einthoven met en évidence les cinq déflexions P, Q, R, S et T1, il utilise le galvanomètre à cordes en 1901, prix Nobel en 1924 45 Monitorage • Monitorage cardiaque • 20 mai 1962, au Bethany Hospital de Kansas City, Dr Hughes Day Cardiologue inaugure un USIC (4 lits), où l’ECG est monitoré en continu avec une alarme audible de la fréquence cardiaque • 1966 Dr Herbert S. Shubin & Dr Max Harry Weil introduisent un ordinateur dans une unité de soins intensif à Los Angeles • Le cathéter pulmonaire de Swan-Ganz (Henry Swan et William Ganz.) Los Angeles 1970 46 Monitorage • Monitorage TA • en 1628 que William Harvey découvrit la circulation du sang • en 1730 que la pression sanguine fut mesurée pour la première fois par S. Hales sur un cheval 47 Monitorage • Monitorage TA • En 1880, le professeur viennois Siegfried RITTER von BASCH (1837-1905) invente le premier sphygmomanomètre qui permet de mesurer la pression sanguine en méthode non invasive • En 1889, le professeur à PARIS Pierre Carl Edouard POTAIN, améliore le sphygmomanomètre de Siegfried von BASCH 48 Monitorage • Monitorage TA • Monitorage TA : Le premier sphygmomanomètre à brassard pneumatique par Scipione RIVA-ROCCI (1863-1939), interne et pédiatre italien, mis au point en 1896 • Le brassard pneumatique, inventé par DUNLOP, • La méthode courante en pratique clinique a été inventée en 1905 par P. Korotkow 49 Monitorage • Monitorage CO2 et SpO2 • 1950 : James Elam et Max Liston introduisent le monitoring du CO2 expiré par absorption de l’infra rouge. • 1954 : Stow invente l’électrode sanguine CO2 • 1972 Takao Aoyagi inventeur de la SpO2 qui sera commercialisé par Minolta en 1978 50 Technique anesthésie • Ventilation : Soufflet de Vésale • Andreas Vesalius (1515–1564) démontra expérimentalement l’intérêt de la ventilation manuelle au soufflet chez le porc • James Leroy d'Etiolles (1798 1860) souligna vers 1828 la notion d'urgence mettant en garde contre l'usage de trop grands volumes susceptibles de provoquer un pneumothorax, il décrivit le volotraumatisme et recommanda l'usage d'un soufflet gradué en fonction de la taille du patient. 51 Technique anesthésie • Ventilation : Le poumon d’acier Les frères Drinker, Cécil, le physiologiste et Philip l’ingénieur, qui avec l’aide de Louis Shaw proposèrent en 1929 un tank respirator qui deviendra plus tard l’iron lung • Lord Nuffield constructeur d’automobile et généreux donateur, qui consacra sa fortune milliardaire à équiper en « iron lung » tous les hôpitaux des USA pour faire face à une épidémie de polio 52 Technique anesthésie • Ventilation : • En 1907, Heinrich Dräger imagina un appareil de ventilation alimenté par une bouteille d’air comprimé, Le Pulmotor est l’ancêtre de tous les ventilateurs. Par la suite on parlera de ventilateurs barométriques, volumétriques ou à fréquence fixe 53 Technique anesthésie • Ventilation : • l’Engström 150 inaugura l’ère moderne de la ventilation mécanique séparant le circuit malade du circuit machine en utilisant le principe du « bag in the box » 1952 qui permis de faire face à l’épidémie de polio en Scandinavie 54 Technique anesthésie • Ventilation : Fabius 1956 Spiromat 1959 55 Technique anesthésie • Ventilation : • Le SF4 disposait d’une alarme sonore sur la pression de fin d’insufflation • le Bennet MA1™ (PuritanBennet 1967) qui proposa le premier une alarme sur le VT mesuré par un spiromètre de type «à cloche» 56 Infirmier Anesthésiste • USA : • sœur Mary Bernard, 1ère infirmière anesthésiste documentée qui a pris ses fonctions à l'hôpital de St. Vincent, en Pennsylvanie, en 1887. • la plus connu infirmière anesthésiste du XIXe siècle, Alice Magaw, a travaillé à l'hôpital St. Mary (plus tard la clinique Mayo) publia ses résultats entre 1899 et 1906, dans un article rapportant plus de 14 000 anesthésies sans un seule complication attribuable à l'anesthésie. 57 Infirmier Anesthésiste • USA : • En 1909, Agnes McGee a créé le premier programme éducatif formel de l'hôpital de St. Vincent de Portland, Oregon. • L’infirmière anesthésiste Agatha Hodgins de Cleveland, se rend en France en 1914 avec l'Ambulance américaine, elle enseigna l’anesthésie aux médecins et infirmières d'Angleterre et de France • À son retour, Hodgins établit officiellement l'école d'anesthésie de Cleveland et crée l'Association américaine des anesthésistes infirmière qui deviendra (AANA) en 1939. 58 Infirmier Anesthésiste En France : • 1939 : Anesthésie 13 leçons (février-mars) + 4 semaines Stage • 1946 : Technicien ..auxiliaire anesthésiste • 1947 : Enseignement universitaire de l’anesthésie à la Faculté de médecine de Paris « Binôme médecin /infirmier » MAR + SF & IA • 1949 :1ère Ecole IA St Germain en Laye = 12 mois • 1951 Anne de Casamajor fonde le Syndicat national des infirmiers aides anesthésistes (SNIAA). • 1961 : 18 mois 59 Infirmier Anesthésiste En France : 1957 à 1972 : Formation dispensée à la Faculté de médecine de Paris = 24 mois Attestation I A A • 1964 : Spécialité = Infirmier Aide Anesthésiste 8 écoles = 300 élèves • 1972 nouveau programme d'études qui voit le jour en. Création de nouvelles école en région ……. Nice • Fin de la formation par la Faculté de médecine de Paris en 1972 reprise par APHP 60 Infirmier Anesthésiste En France : • 1972 : Arrêté du 24 janvier : IAA Direction des écoles Pr agrégé ou maître de conférence, chef du département d’anesthésie Enseignement théorique 89 heures + TP • 1988 : 23 écoles délivrent un Certificat d’aptitude ISAR Direction ISAR+ Pr Université MAR ↑ 505 heures Enseignement théorique • 1991 : Diplôme d’Etat IADE • 2002 : ↑ 700 heures • 2012 : IADE +grade Master 910 heures 61 Médecin anesthésiste • John SNOW (Anglais) 1846: 1er médecin spécialisé en anesthésie, publie son livre sur l’anesthésie à l’éther. Il décrit avant GUEDEL les principaux signes de l’anesthésie à l’éther. Il pratiquera également l’anesthésie au chloroforme (5000 anesthésies sans accident) • Les médecins pratiquant l'anesthésie se font désormais appeler anesthésistes et pratiquent dans plusieurs hôpitaux, attachés aux chirurgiens les plus célèbres En France • En France ce travail d’« assistance opératoire » revient à n’importe quelle personne disponible : chauffeur, étudiant externe, garçon de salle ou religieuse, jusqu’à la Seconde Guerre mondiale • En 1940, on dénombre en France moins de 20 médecins indépendants pratiquant l’anesthésie générale. 62 Médecin anesthésiste • Création de la «Société d’Études sur l’ anesthésie et l’analgésie» par des chirurgiens en 1934 (4% de MAR) • Création d’un CES d’Anesthésiologie en 1948. • La 1ère Chaire d’Anesthésiologie crée e à Paris en 1958 était attribuée à un chirurgien (Jean BAUMANN). Le nombre des MAR inscrits à l’Ordre, en France, en 1958, était de tait 141 • 1965 création des postes de PU et PH d’anesthésie et réanimation dans les hôpitaux Français • La Chaire d’Anesthésiologie à PARIS est attribuée à anesthésiste réanimateur en 1966 ( Guy VOURCH) 63 Médecin anesthésiste • 1934 : création de la Société d'Etudes sur l'Anesthésie et l'Analgésie (SEAA) • 1957 : Société Française d'Anesthésie, d'Analgésie et de Réanimation (SFAAR) • 1960 : scission et création de l'Association des Anesthésiologistes Français (AAF) • 1976 : fédération de la SFAAR, de l'AAF et du SNARF: UFAR • 1982 : fusion de la SFAAR et de l'AAF en SFAR 64 Médecin anesthésiste Des divergences assez profondes dans les courants de pensée entre les écoles d’anesthésie françaises : – d’un côté, celles animées par le courant anglo-saxon, par Jean lassner, Ernest Kern et Jean Valletta, promu dès 1953 dans les cahiers d’anesthésiologie – de l’autre, celles inspirées par les théories défendues par Henri Laborit et véhiculées par Pierre Huguenard, revue de la SFAAR devaient aboutir à l’éclatement de la SFAAR en 1960 et conduire à la création d’une deuxième société, l’Association des anesthésiologistes français AAF. 65