GAB EnQuete

Transcription

GAB EnQuete
CMJN
JEUDI 10 MAI 2012
NUMÉRO 277
www.enqueteplus.com
100 F
L’EX-DIRCAB DE KADHAFI ENCOMBRANT POUR SARKOZY
ISSN • 2230-133X
EL HADJ MALICK GUÈYE (PDS)
La bombe Saleh
refilée à Macky
“La déclaration de
patrimoine est un
faux-débat”P.3
REPORTAGE À THIÈS
La galère des
Thiantacounes P.6
Wade lui avait offert un passeport diplomatique
DÉCÈS DE SEYDINA INSA WADE
La musique pleure
un pionnier P.7-8
P. 2
LA CHRONIQUE DE MAGUM KËR
La Françafrique de gauche
L
BOCANDÉ ET LA GÉNÉRATION 86
De la gloire
à l’indifférence
P.12
a victoire aux urnes en France de François
Hollande exalte l’espoir d’une résurgence de
la gauche en Afrique et certainement au
Sénégal. Abdoulaye Wilane du Parti socialiste (PS) et
Moussa Sarr de la Ligue démocratique (LD) ont la candeur de leur jeunesse quand il conjugue cette victoire
avec les retrouvailles de la gauche sénégalaise. Cette
assertion de par trop optimiste prend de l’épaisseur
quand l’analyse du Professeur Massaër Diallo lui
apporte le crédit de son érudition et d’une certaine
pratique militante, mais n’en est pas moins discutable.
Le rééquilibrage du rapport des forces internes en
faveur de la gauche sénégalaise et africaine ne saurait
découler de facteurs externes…
SUITE P.2
COULISSES
LA CHRONIQUE DE
MAG UM K ËR
(suite)
La Françafrique
de gauche
Certes, le premier pas de politique
étrangère du président sénégalais Macky
Sall, un faux-pas peut-être, vers le régime
finissant de la droite sarkozienne, ne peut
occulter le départ entre les relations
d’État à État et celles entre partis frères.
Victime consentante d’une ruse électorale de dernière heure d’un président sortant qui voulait marquer l’esprit de l’électorat du rôle de la France dans la
préservation des valeurs universelles de la
démocratie, Macky Sall reste d’autant
l’interlocuteur incontournable de son
successeur François Hollande, qu’il semble avoir assis durablement son hégémonie politique sur les diverses gauches
sénégalaises.
Cette logique tient du poids de l’histoire dans notre rapport à la France : la
gauche non communiste française a été
de toutes les aventures coloniales, de la
conquête à la défense des positions perdues contre le mouvement d’émancipation des peuples, y compris par les armes
en Indochine, au Cameroun et en
Afrique du Nord. Alors que c’est la droite
qui a procédé à la décolonisation en douceur de la quasi-totalité des possessions
françaises outre-mer. En cela, les cartes se
sont trouvées brouillées, et le Parti socialiste au pouvoir au Sénégal, par exemple,
avait de meilleures relations avec la droite
gaulliste avant son affiliation à
l’Internationale socialiste.
La répercussion aussi simultanée d’une
mutation politique en France sur nos
affaires intérieures aurait par ailleurs une
signification peu glorieuse. Or, les échos
de la dispute suscitée par la fameuse insinuation du président Sarkozy que
l’Afrique n’était pas suffisamment rentrée
dans l’histoire ne se sont pas encore
estompés. Le vœu pieux de nos commentateurs ponctuels de la victoire de
François Hollande sur Nicolas Sarkozy
induit une certaine nostalgie de l’époque
coloniale quand l’avènement du Front
populaire avait comme par miracle
gommé toutes les divergences entre les
partis de la gauche en métropole comme
dans les colonies.
Cet esprit du Front populaire, qui
marqua fort le souvenir de ma grandmère : “Nous avions toutes des mouchoirs de tête rouges et nous avions fait
bloc !”, marqua en effet dans les colonies
une période d’accalmie dans les rivalités
politiques de nos diverses gauches, car
dans les colonies, tous les partis qui
comptent étaient de gauche. Ce qui
n’était pas le cas en métropole où le Front
populaire était né précisément de la
menace de l’axe Rome-Berlin.
L’Allemagne nazie avait quitté la Société
des nations et s’étant réarmée, avait récupéré la Sarre et réoccupé la Rhénanie.
Elle s’était alliée à l’Italie qui agressait
l’Éthiopie et toutes deux se tenaient fermement aux côtés de l’Espagne où le fascisme armé avait vaincu la république
démocratique.
La France de gauche d’aujourd’hui
hérite d’une politique d’hégémonie atlan-
page 2
tiste menée par une droite de laquelle les
socialistes prochainement au pouvoir ne
se sont pas démarqués, hormis sur la
question ponctuelle de désengagement
de ses troupes d’Afghanistan. Les débris
du socialisme sénégalais et les diverses
gauches qui leur collent aux basques ne
se sont pas tous démarqués du nouveau
régime libéral. Le nouveau président de
l’Hexagone François Hollande n’a pas la
fibre d’un Jean-Pierre Chevènement ou
d’un Michel Rocard et n’envisage peutêtre pas d’associer ses alliés électoraux à
l’élaboration d’une politique africaine
qui nous sortirait de la Françafrique.
Que les thuriféraires de la résurgence
et de l’unification de la gauche rejettent
donc leurs illusions françaises ! Le
monde est sorti du grand schisme entre
le camp socialiste d’Europe de l’Est et les
pays du traité de l’Atlantique Nord qui
se disputaient des zones d’influence dans
le tiers-monde. Aujourd’hui, la seule
superpuissance mondiale mobilise contre
le terrorisme enturbanné, les dictateurs
enracinés et les révolutionnaires
indomptés. Nos leaders de gauches
diverses, dont l’épopée politique n’a pas
eu à ce jour un retentissement national,
ne doivent pas compter sur le président
français pour rentrer dans l’Histoire.
Sahara occidental,
ABC réaffirme sa “marocanité”
Le gouvernement de Macky Sall
plus que jamais en phase avec le
Maroc sur la question du Sahara occidental. “La souveraineté marocaine
est incontestable sur la partie sud de
son territoire”, a affirmé à ce propos
le ministre des Affaires étrangères,
Alioune Badara Cissé, en visite
depuis quelques jours au royaume
chérifien. Selon le site cocas.com
visité hier par EnQuête, le chef de la
diplomatie sénégalaise, dans une
déclaration à la presse, lundi, à l’issue de ses entretiens avec son homologue macocain, Saad Dine El
Otmani, ainsi que les présidents des
deux Chambres du Parlement, Karim
Ghellab (représentants) et Mohamed
Cheikh Biadillah (conseillers), a réaffirmé que “c’est une position tranchée (du Sénégal) qui date de tous
les jours”. D'après la même source,
ABC a ajouté que son déplacement
au Maroc s’inscrivait dans le cadre de
“la confirmation de la position” du
nouveau pouvoir sénégalais sur cette
question. En outre, M. Cissé a souligné l'importance du Maroc à l'échelle
africaine, soutenant que “sans le
Maroc, l'Union africaine n'est pas
elle-même. C'est un corps dont une
partie manque et qui ne peut pas aller
ou voir loin”.
Pape Diop :
“Je n’ai pas peur d’être audité”
Le président du Sénat sénégalais,
Pape Diop, a fait part, hier à Dakar,
de la sérénité qui l’habite quant aux
audits annoncés sur la gestion des
pouvoirs publics sous le régime du
président sortant, Abdoulaye Wade.
“J’ai pas du tout peur d’être audité
par le nouveau régime. Qu’il vienne
et on verra”, a-t-il déclaré, d'après
l'APS, en marge d’une remise d’un
don d’un appareil échographie cardiaque au centre de santé municipal de Ouakam. Le nouveau président de la République Macky Sall a
déclaré depuis l’installation de son
gouvernement, début avril, son
intention de mener des audits de
gestion économique et financière
des deniers publics. Mardi, Serigne
Mbacké Ndiaye, porte-parole de
l’ancien
président
de
la
République, a indiqué que Me
Abdoulaye Wade était disposé à être
audité. “[Wade] demande également que son régime subisse le
même sort et ceci de 2000 à
2012”, a-t-il affirmé. “Après le président de République et son gouvernement (donc tous les ministres),
l’Assemblée nationale, le Sénat et
le Conseil économique et social
devraient suivre”, a-t-il dit. Divers
responsables de la majorité et de
l’opposition sont concernés par
cette remarque.
Patrimoine de Macky Sall,
la Coordination des femmes
Macky 2012 en bouclier...
Les femmes militantes de la
coalition Macky 2012 à la rescousse de leur leader Macky Sall
dont la déclaration de patrimoine
fait jaser. Dans un communiqué
reçu hier, la Coordination des
femmes de la coalition Macky 2012
s'est félicitée de la déclaration de
patrimoine, estimant que cet “acte
posé traduit tout le respect que le
Président accorde à la charte fondamentale du Sénégal”. Pour les
camarades de Adji Mergane
Kanouté, coordinatrice des Femmes
Macky 2012, “à ceux qui demandent l’origine de la fortune du président Macky, nous les renvoyons à
l’article 37 de ladite constitution,
qui implicitement ou explicitement
n’a pas accordé d’importance à
l’origine ou à la provenance de la
fortune d’un président de la
République”.
…Wade sommé de “quitter la
scène politique pour la scène
théâtrale”
En outre, les femmes supportrices de Macky Sall invitent le président Abdoulaye Wade à “quitter la
scène politique pour la scène théâ-
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DEVENU ENCOMBRANT EN FRANCE
Bachir Saleh se serait réfugié
au Sénégal
ebondissement dans l'affaire Bachir Saleh, exdirecteur de cabinet de
Kadhafi. Selon la RFM citant,
hier, le journal satirique français
Le Canard enchaîné, l'ex-influent
homme de l'ombre du guide
libyen serait exfiltré de France
vers le Sénégal où il se serait
réfugié en passant par le Mali voisin. Saleh est mêlé à la polémique en France sur le présumé
financement de la campagne de
Nicolas Sarkozy lors de la présidentielle française de 2007.
Ancien président d'un fonds d'investissement libyen en Afrique,
Bachir est considéré comme la
porte d'entrée chez Kadhafi
réputé financièrement généreux
avec ses amis. Et le site Mediapart a publié il y a quelques jours un document - une note en fait – où il est question d'un supposé financement
libyen de la campagne de Sarkozy. Un document qui aurait été adressé le
10 décembre 2006 à l'ex-proche de Kadhafi. Mais Bachir Saleh avait
démenti l'information. A en croire Le Canard enchaîné, il aurait bénéficié
de l'aide de la France pour fuir la Libye, en passant par le Niger, et notamment du soutien d'Alexandre Djouhri, homme d'affaires supposé proche de
l'Élysée sous Sarkozy.
Encore en séjour à Paris la semaine dernière, M. Saleh est sur une
“notice rouge” d'Interpol, c'est-à-dire un avis international de recherche, en
vue de son extradition vers la Libye où il est recherché pour “fraude”.
Embarrassé par la polémique en pleine campagne électorale, le présidentcandidat Sarkozy avait promis début mai de faire arrêter l'hôte encombrant
“s'il est recherché par Interpol”. En fait, l'ancien dignitaire libyen est recherché sous le nom de Bashir Al-Shrkawi avec une photo qui lui ressemble à
merveille.
En outre, Bachir Saleh détenait un passeport diplomatique nigérien qui
lui aurait été retiré par la suite. Mais EnQuête avait révélé, il y a bientôt un
an, qu'il était détenteur d'un passeport diplomatique sénégalais que lui
avait délivré le régime de Wade alors en bons termes avec Kadhafi, avant
que le premier ne trahisse le second de la manière que l'on sait. M. Saleh
est-il toujours détenteur de ce document sénégalais - puisqu'il détiendrait
une douzaine de passeports diplomatiques, selon Jeune Afrique ? Sarkozy
aurait-il demandé à son ami Macky Sall de “protéger” Bachir Saleh ?
Pour l'heure, “du côté du gouvernement (sénégalais), c'est silence radio”,
selon RFM.
R
trale”. Elles avancent que “ses
'contre feux' ne pourraient pas discréditer le Président Macky Sall
dont il a été le premier à saluer les
mérites, compétences, loyauté et
crédibilité. Si le Président
Abdoulaye Wade cherche à rendre
ce pays “ingouvernable”, il trouvera
les femmes de la coalition Macky
2012 sur son chemin”.
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numéro 277 • jeudi 10 mai 2012
POLITIQUE
page 3
SAIGNÉE AU FSD-BJ DE BAMBA DIÈYE
ÉLECTIONS LÉGISLATIVES
Entre le Maroc, la France et le Sénégal, une dizaine de responsables du Fsd/Bj ont claqué l
a porte de leur parti en mettant en doute la sincérité du discours public de Cheikh Bamba Dièye.
La coalition Salam
veut un “nouveau
type de parlementaire”
Des responsables dénoncent
une “entreprise individuelle”
ASSANE MBAYE
es anges de la division ont frappé
hier le Front pour le socialisme et
la démocratie/Benno jubël
(Fsd/Bj) de Cheikh Bamba Dièye avec le
départ de dix responsables établis au
Sénégal, au Maroc et en France. Pour la
section Fsd/Bj Sénégal, il s'agit de Nafissatou Wade, coordonnatrice des Femmes
de Dakar, Lala Aïcha Fall, Balla Gaye et
Pape Abdoulaye Fall (Fsd/Bj Hlm), Tacko
Fall (Fsd/Bj Bopp).
Au Maroc, la fronde est dirigée par
Magatte Fall. Et en France, les dissidents
L
sont Cheikh Moubarack Wade, Bathie
Ndiaye, Jean Abdoulaye Godonou (Fsd/Bj
Nice) et Abdou Khadre Diouf,
responsable de la cellule Saint-Denis
(banlieue parisienne).
Dans une lettre de démission collective
rendue publique hier et dont copie est
parvenue à EnQuête, ces responsables
du Fsd/Bj ont justifié leur acte. Selon leur
porte-parole, Nafissatou Wade, cette dissidence n'a rien à voir avec les
investitures. C'est la “démarche solitaire”
de Cheikh Bamba Dièye qui est en cause,
notamment dans les prises de décisions.
Leur compagnonnage avec leur leader “a
EL HADJI MALICK GUÈYE (DÉPUTÉ PDS)
“Si Wade m’avait écouté…”
PAR DAOUDA GBAYA
Hier (l'entretien a eu lieu mercredi),
au cours d'une conférence de
presse, vous avez accusé vos frères
de parti d’être à l’origine de la
défaite de Wade. Comment ?
J’ai toujours dénoncé les mauvaises
pratiques qui avaient cours dans mon
parti, les Sénégalais peuvent en
témoigner. Si Wade m’avait écouté, il
n’aurait pas subi cette défaite. Mais à
chaque fois que je dénonçais certaines
pratiques, on me diabolisait auprès du
président. On m’avait accusé de travailler
pour quelqu’un d’autre (NDRL : Idrissa
Seck). C’était une manière de m’éloigner
du président. On m’a combattu de la
manière la plus farouche dans le Pds. Or,
je suis le seul dans le parti à pouvoir dire
que je n’ai rien obtenu avec tout ce que
j’y ai investi. Ceux qui ont bouffé l’argent
du pays pour construire des châteaux,
peuvent aujourd’hui quitter le parti
puisqu’ils ont planqué beaucoup
d’argent. Et d'après la presse, il y en a
même parmi eux à qui on a volé 500 millions de francs Cfa, de l’or... Parce que si
on garde un demi-milliard chez soi, cela
veut dire qu’on en a planqué à suffisance.
Le chef de l'Etat a décidé de réactiver la Cour de répression contre
toujours été marqué par des points d’interrogation sur la sincérité de ses
différents discours qui ne reflètent guère
la réalité qu'ils vivent au sein du parti et
qui ne ressemble à rien d’autre qu’à une
entreprise individuelle”. “De la constitution du directoire de campagne (présidentielle), au choix d’aller seul ou en
coalition aux législatives en passant par
la constitution des listes (législatives),
(Cheikh Bamba Dièye) n'a jamais cessé
de poser des actes antidémocratiques”,
affirme Nafissatou Wade. Dans le document remis à EnQuête, le groupe
s'adresse directement à son désormais
les hommes qu’il faut à la place qu’il faut.
C’est pourquoi j’ai demandé qu’on sanctionne les listes du PDS.
l’enrichissement illicite. Votre commentaire ?
Est-ce que vous ne risquez pas
d’être sanctionné par votre parti ?
C’est très pertinent. Je rappelle qu’on
l’avait commencé avec Macky Sall. Je ne
le dis pas pour le défendre, mais ces
gens-là (ses frères libéraux) avaient voulu
le diaboliser en l’accusant de
blanchiment d’agent. Il n’en était rien.
C’est Abdoulaye Wade lui-même qui l’a
blanchi finalement. C’est pourquoi j‘attire
l’attention de Macky Sall pour qu'il se
méfie à son tour des personnes qui lui
racontent des mensonges, uniquement
pour préserver leurs intérêts. Il a été très
bien élu comme jamais un président du
Sénégal ne l'a été. Donc, il a une
légitimité incontestable.
Me sanctionner moi ? Non. Je suis le
moteur du PDS. Si je ne les sanctionne
pas, ils ne peuvent pas le faire à mon
encontre.
Que dites-vous de la déclaration de
patrimoine du président de la
République ?
C’est un faux débat. Le gens veulent
semer le doute dans l’esprit des Sénégalais. Ils ne ménageront aucun effort pour
ternir son image.
En quoi êtes-vous le moteur du
parti ? Vous ne contrôlez que
Latmingué
Ce que j’ai investi dans le parti et
durant la présidentielle, Abdoulaye Wade
le sait. Je suis le seul responsable à avoir
gagné chez moi au premier tour. Abdoulaye Wade m’avait nommé vice-président
de l’Assemblée nationale, mais Doudou
Wade (président du groupe parlementaire
libéral et démocratique) et le Premier
ministre Souleymane Ndéné Ndiaye s’y
sont opposés.
Pourquoi ?
Nous avons de bonnes relations.
Macky Sall me connaît bien et me respecte bien. Il sait que je n’ai pas ma
langue dans la poche. On a vécu au Pds
et je ne lui ai jamais tressé des lauriers.
Ils ne voulaient pas que j’en sorte renforcé politiquement. Me Abdoulaye Wade
m’a révélé que c’est le Premier ministre
qui lui a dit : “Je ne suis pas d’accord avec
la nomination de Malick Guèye comme
vice-président de l’Assemblée nationale.”
C’est ce dernier qui, aujourd’hui, me dispute ce poste de député. Il occupe une
bonne position et me place à une position
défavorable. Ils veulent que nous nous
battions pour eux. Je ne l’accepterai pas.
Vous avez appelé à ne pas voter
pour les listes du PDS où vous
occupez la 23e position. C'est de la
rébellion ?
Vous avez aussi déclaré que les
listes du PDS et de Bokk Gis Gis
sont un “complot” contre les
Sénégalais.
Je ne peux pas comprendre que vous
soyez ministre pendant 10 ans, Premier
ministre pendant plusieurs années, président du Sénat, président de
l’Assemblée nationale, et aujourd’hui
qu’on a perdu le pouvoir, vouloir devenir
député. Je ne peux pas l’accepter (il
hausse le ton). Pourquoi ils ne veulent pas
être investis sur les listes départementales ? De quoi ont-ils peur ? S’ils veulent
être logiques avec eux, ils doivent mettre
Oui, c’est un complot. Ils ont divisé les
listes pour ratisser large. Tout le monde
sait que si Pape Diop est devenu ce qu’il
est aujourd’hui, c’est grâce à Abdoulaye
Wade. Je ne peux pas comprendre qu’on
vous nomme président du Sénat, et
qu’une fois le pouvoir perdu, vous vouliez
créer votre propre parti. C’est inconcevable. Leur (Bokk Gis Gis) objectif, c’est de
barrer la route à Macky Sall en ayant la
majorité à l’Assemblée nationale.
Quelles sont vos relations avec
Macky Sall ?
www.enqueteplus.com
ex-leader : “Nous ne sommes pas
contents de votre façon de diriger, de
prendre des décisions solitaires. Nous ne
sommes pas contents de la façon dont
vous traitez les responsables qui ont
été démocratiquement élus. Nous ne
sommes pas contents de votre démarche
consistant à écarter tous les responsables
qui ont eu le mérite de travailler dur et
sans condition pour le parti”, disent-ils.
“Nous ne nous sommes pas battus contre
le régime de Wade pour accepter après
les mêmes pratiques au sein de notre
parti”, lit-on dans la note.
Les animateurs de Bokk Gis Gis
accusent Wade de vouloir remettre
le parti à son fils ?
Ils ont voulu se servir de ça comme
argument pour justifier leur démarche.
Mais ils savent pertinemment que c’est
inexact. C’est pourquoi je dis que c’est un
complot.
Vous avez annoncé une rencontre le
samedi prochain avec votre base.
Allez-vous démissionner du PDS ?
Je ne dis pas que je vais quitter le PDS,
je compte faire une importante déclaration. Le contenu de cette déclaration
dépendra de ma base. Je suis à son
écoute.
Si elle vous demande de quitter le
PDS ?
“Proposer un nouveau type de parlementaire où les élus, de la même
manière qu’ils se dresseront farouchement contre toute forme de déviation
du pouvoir exécutif, encourageront et
soutiendront en toute honnêteté ses
entreprises de développement positives”. Telle est l’ambition de la coalition “Salam” en allant à l’assaut des
suffrages des électeurs sénégalais aux
législatives du 1er juillet prochain.
“Nous voulons servir loyalement le
Sénégal et non nous servir du
Sénégal. Nous voulons lutter contre
l’injustice sociale et l’impunité que
nous combattions dans le cadre du M
23 (mouvement du 23 juin)”, a
déclaré, hier, Abdou Samat Mbacké,
tête de liste de ladite coalition.
Faisant siennes les conclusions des
Assises nationales, Salam compte
avoir la “majorité absolue” à
l’Assemblée pour “imposer la cohabitation au président de la République,
ou tout au moins obtenir un groupe
parlementaire”. A ce propos, le marabout, leader du Mouvement africain
pour la rénovation sociale (MARS),
ne manque pas de courage : “Nous ne
voulons pas être des gens qui exercent
un chantage sur Macky Sall, bien que
nous l’ayons soutenu au second tour.
Mais nous serons incontournables
dans les prises de décision.”
La rencontre a été l’occasion de présenter les membres de la coalition (17
partis et mouvements politiques dont
certains sont issus de la CAP 21,
proche du défunt régime). Le directoire de campagne est conduit par
Bassirou Sarr, ex - général de Aj/Pads
et compagnon historique de Landing
Savané, aujourd'hui leader du parti
And Jarin Senegaal - Servir le peuple
(AJS-SLP).
DAOUDA GBAYA
Je le ferai. Si on parle de leader, c’est
à cause de sa base.
LÉGISLATIVES 2012
“TAXAW” parle
d'engagements et d'innovations
AMADOU THIAM
“Nous voulons une Assemblée nationale digne de ce nom”, a dit Mamadou
Bamba Ndiaye du MPS-SELAL lors de la conférence de presse de la coalition
“TAXAW” organisée hier à Dakar. Elle est composée du Parti de la Réforme (Pr)
de Abdourahim Agne, du Front National de Ali Guèye (Fn) et du Mouvement And
Liguey Senegaal. Ne se définissant pas comme une alliance électorale occasionnelle, elle compte mettre en place des engagements pour une participation
citoyenne parlementaire, mais aussi des innovations pour une revalorisation du
contrôle au sein de l'hémicycle. Cette ambition est d'ailleurs rassemblée dans
une charte éthique appelée “5+5”.
Parmi ces engagements et innovations, on peut citer l'organisation d'une
créance citoyenne de compte-rendu du mandat par les députés, unae consultation
des citoyens sur les lois sensibles relativement à l'éthique, entre autres. La liste
nationale de cette coalition est dirigée par Abdourahim Agne, et elle sera présente
dans 13 régions.
Pour rappel, Abdourahim Agne, Mamadou Bamba Ndiaye et Ali Guèye appartenaient à l'ancienne mouvance présidentielle de l'ex-président de la République
Abdoulaye Wade. Ce dernier, après sa défaite du 25 mars, avait “libéré” les partis
politiques qui le soutenaient depuis son arrivée au pouvoir en 2000.
numéro 277 • jeudi 10 mai 2012
ECO / SOCIAL
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NAGUÈRE VILLE FERROVIAIRE
Jadis “Cité du rail”, Thiès est aujourd’hui à la recherche de son passé perdu de ville ferroviaire qui
accueillait jusqu’à 56 trains par jour. Dans cette ville où le train s'arrêtait deux fois, les cheminots
se battent pour réhabiliter cet outil de transport dont ils pensent qu'il peut contribuer au
développement économique et social du Sénégal.
Thiès perd sa locomotive
NDÈYE FATOU NIANG
(Correspondante, Thiès)
l’entrée de la gare de Thiès, le
visiteur est tout de suite
frappé par le calme qui règne
sur les lieux. Après 127 ans d’existence, le chemin de fer vit des
moments difficiles. Réduit presque à
néant par une mauvaise gestion de
l’État, au point d'entraîner sa privatisation. L'entreprise est aujourd'hui
confrontée à des difficultés liées à
une demande supérieure à l’offre.
Ndèye Ké Sène, la chargée de communication de la société Transrail
Sénégal, explique : “Nous avons
beaucoup de tonnages qui se trouvent
dans le port. On ne peut pas transporter du fait du vieillissement de la voie
ferrée”.
Pour Cheikh Ahmed Tidiane Sow,
chargé de mission à la Direction générale de l'entreprise, “il n'y a pas de
secret, il faut investir et motiver le personnel”. Deux exigences que Transrail
n'arrive pas à satisfaire. Il ajoute que
la privatisation de la société, entrée en
vigueur il y a 9 ans, n'a pas donné les
résultats escomptés. “Le retard de
Transrail, c’est le manque d’investissements ; le système capitaliste qui a
détruit les chemins de fer parce qu’il
veut gagner à moindre frais, c’est la
politique du gagner de l’argent puis
partir”, dit-il.
Les localités de Darah Djolof,
Louga, Linguère, Tambacounda,
Kidira, Thiès, Guinguinéo, Diourbel,
Bambey, ont connu une grande activité économique à la faveur du chemin de fer. Le constat est qu'aujourd'hui, toutes ces gares secondaires ont été fermées, le train voyageur liquidé. “Les privés n'ont maintenu que les gares qui étaient favorables à la bonne marche du Corridor
Dakar-Bamako, c’est cynique”, ajoute
M. Sow.
A
mesures, une renégociation de la privatisation et une révision de la politique des infrastructures. Ndèye Ké
Sène souhaite “vivement que le chemin redevienne le pôle économique
social et culturel qu’il a toujours
représenté pour les deux Etats, le
Sénégal et le Mali”.
Créé en octobre 2003, Transrail
résulte d’une fusion entre la Société
nationale des chemins de fer du
Sénégal (SNCS) et de la régie des
chemins de fer du Mali. L’État du
Sénégal, conscient que les chemins
de fer coûtent plus cher que les
routes, a dû privatiser la société au
profit de repreneurs canadiens qui,
selon Cheikh Ahmed Tidiane Sow, ont
gagné “par magouille parce que le
groupe français Bolloré avait fait la
meilleure offre”. “Ils (les Français de
Bolloré) avaient proposé 50 milliards
pour 5 ans alors que les Canadiens
avaient mis sur la table 15 milliards
pour la même période”, explique M.
Sow. Il ajoute : “il y avait quelque
chose de pas clair. Ce sont les dossiers
tordus de Karim Wade, fortement aidé
par son père et d’autres que je ne veux
pas nommer parce qu’ils sont près de
Macky Sall”.
Senghor “l'inintelligence”
et Wade “le plus grand échec”
En termes de transport de masse,
aucun moyen de transport ne peut
concurrencer le chemin de fer avec la
capacité de tractation des wagons. Il a
été le pionnier du mouvement syndical africain avec des grandes grèves
en 1919 en ex-AOF (Afrique occidentale française), et en 1938. Celle de
1947, a été un sujet majeur du roman
de Sembène Ousmane, “Les Bouts de
bois de Dieu”. “C'est pourquoi, poursuit Cheikh Ahmed Tidiane Sow, il fallait créer une certaine concurrence en
développant la route de façon
déloyale alors que le chemin de fer
avait le monopole d’un certain nombre de transports dans certaines
zones. Et Senghor a été l’investigateur
du projet. Il a eu l’inintelligente idée
de tuer les chemins de fer à petit feu
en supprimant les investissements et
certaines gares rentables. Ainsi le
chemin de fer a décliné petit à petit.”
Le cheminot estime que c'est le
régime d’Abdoulaye Wade qui a
connu “le plus grand échec” dans la
gestion des chemins de fer, relevant
qu'avant l'alternance intervenue en
mars 2000, il circulait 56 trains par
jour sur l’axe Dakar-Bamako, alors
qu'aujourd'hui, “on ne peut pas faire
plus un train par jour parce que
Abdoulaye Wade nous a pris la gare de
Dakar”. “Ce n’est pas un hasard si la
gare s’est installée au cœur de Dakar
parce qu’elle était à proximité du pôle
sud où devaient être stockées les marchandises en partance pour Bamako,
raconte Cheikh Ahmed Tidiane Sow.
La gare obéissait donc à des considérations économiques et géographiques. Wade a été épaté par ce lieu
qu'il a pris pour y installer le Parc culturel et déplacer la gare à Bel-Air.”
Cette décision présidentielle a fait
que les revenus du Petit Train de
Banlieue (PTB) sont passés de 20 à 2
millions de francs Cfa. Sow explique :
“Quand tu arrivais à l’ex-gare, tu marchais jusqu’au centre-ville. Mais
maintenant avec la gare de Bel-Air, les
voyageurs sont obligés de payer deux
fois plus le billet du train pour arriver
au centre-ville, c’est pourquoi ils se
font rare”.
Solution à la crise
casamançaise
Les cheminots et autres amoureux
du train son formels : le chemin de fer
a une capacité d’intégration qu’aucun
autre moyen de transport ne détient.
“Si la Casamance avait bénéficié d’infrastructures ferroviaires, cela aurait
contribué au décloisonnement de la
région, selon Cheikh Ahmed Tidiane
Sow. Elle constitue le grenier économique. Les fruits y pourrissent et cela
est une perte pour l'économie nationale. Pire, les fruits que le Sénégal
importe existent en quantité en
Casamance.” Le train est aussi vu
comme solution à la crise qui sévit
depuis une trentaine d'années en
Casamance, avec les conditions d'un
brassage qu'il peut favoriser.
RECASEMENT DES MARCHANDS AMBULANTS
“Le site sera livré d'ici fin août”
“Villes mortes”
Résultat : Malème Hoddar,
Kothiary, Kébémer, Mbacké, Diourbel,
Dangalma sont devenues “des villes
mortes”. Plus de 700 jeunes cheminots ont été licenciés sans droits en
2003 avec comme seule prime 230
000 F Cfa, d’autres sont partis sur la
base du “départ volontaire”. Samba
Fall, chaudronnier suspendu par l’entreprise depuis 2003, n’arrive toujours pas à entrer dans ses droits,
aujourd’hui encore. Il fait partie d'un
groupe de plus de 700 travailleurs
vivant la même situation alors que des
retraités de la maison déplorent, eux,
leurs faibles pensions.
Comme solution, Cheikh Ahmed
Tidiane Sow préconise un retour à la
case de départ avec, entre autres
ALIOU NGAMBY NDIAYE
ientôt les marchands ambulants de Dakar vont
trouver un refuge. Le complexe commercial de
recasement des marchands ambulants sera livré
avant la fin du mois d'août. “D'ici la fin du mois d'août, le
projet sera bouclé”, confie Assane Fall, directeur du
MADS, promoteur du projet. Une réunion d'évaluation
s'est tenue hier à l'hôtel de ville, entre les marchands
ambulants, le promoteur et la mairie, pour discuter sur
l'état d'avancement de la construction. “L'objectif de la
ville de Dakar est de terminer tous les projets de marchands avant la fin de l'année 2012. La ville de Dakar a
acheté un terrain qu'il a mis à la disposition des ambulants. Comme ces derniers n'ont pas les moyens, ils ont
choisi leur promoteur et leur fournisseur qui peuvent leur
livrer des cantines à bon prix”, avance le deuxième adjoint
au maire de Dakar, Pape Seck.
Le complexe commercial est situé au centre-ville. Il
B
www.enqueteplus.com
comprend quatre blocs de tabliers (2115) et 200 Box.
Après un apport de 25% que les marchands ambulants
doivent verser, les tabliers et les box sont cédés sur un
bail payable en deux ans.
Mais, il faut dire que la réunion s'est tenue dans l'informel. Venus en masse répondre à l'appel des autorités, certains marchands ambulants n'ont pas accepté
les décisions des autorités. “Rien n'est clair”, “ils veulent nous manipuler”, disaient certains marchands qui
jugent la somme demandée très lourde. “Les 25% doivent être diminués. C'est trop pour un marchand ambulant”, s'insurge, Arona Niang du collectif des marchands ambulants de la SIMAT. Pour Mohamet Thiam,
du collectif des marchands ambulants de Sandaga, ils
n'ont pas été bien écoutés pendant la mise en place du
projet. “Aucun marchand ne peut décaisser une
somme de 300 000 F Cfa. Nous devons discuter pour
tomber d'accord sur une somme”, dénonce, Mohamet
Thiam.
FRAUDE SUR LES ASSURANCES OU
“ASSURANCES GOANA”
2 milliards de perte
pour les compagnies
“Assurances Goana” ou plutôt “assurances débrouillées” font perdre chaque
année aux compagnies d’assurances 2 milliards Cfa. Les victimes sont depuis 3 jours
à Thiès pour les besoins de leur campagne
de sensibilisation et de vulgarisation de la
nouvelle attestation d’assurance. En effet,
la gare routière de Thiès, principale lieu de
vente après les régions de Diourbel, Kaolack, Matam, Ourossogui, Tambacounda, est prise d’assaut par le pool de
coassurances pour y démarrer leur campagne d’information.
Selon le directeur de TPV, Ousmane
Sy, les fraudes sur les cartes d’assurance est
un phénomène qui dure depuis
longtemps et s’est accentué au fil du temps.
Ce qui les amène d’ailleurs “à concevoir
une nouvelle attestation d’assurance en
remplacement de celle qui était commercialisée depuis la création du pool en
1999”. La nouvelle attestation était bleue
maintenant elle verte et est revêtue d’un
hologramme in-détachable et infalsifiable,
d’après Ousmane Sy.
Les agences d’assurances implantées à
Thiès se plaignent du phénomène et soulignent que les assurés disent souvent que
les tarifs sont trop chers et qu’ils peuvent
obtenir mieux au niveau de la gare
routière. Avec ces attestations fausses, selon
Ousmane Sy, “les gens se retrouvent souvent sans assurance puisque nous ne
sommes pas engagés”. Et cela a des conséquences dommageables, des accidents qui
sont quelquefois très graves. Etant donné
que la victime n’est pas assurée, elle se
retrouve donc sans assistante médicale,
déplore M. Sy.
MÉCONTENTS DU PRIX FIXÉ PAR L’ÉTAT
Les commerçants
de Thiès ne se
sucrent plus
Plus de sucre dans les boutiques. Les
commerçants de Thiès ont décidé de ne
plus s’approvisionner de cette denrée
encore moins d’en vendre. Face aux journalistes, hier, ils ont pris la décision de boycotter la vente du sucre qui, fustigent-ils,
représente une perte s’ils s’en tiennent à la
mesure de l’Etat qui leur demande de vendre le Kg à 570 Fcfa. “Le gouvernement a
décidé de fixer des prix sur le sucre, qu’on
ne va pas suivre. Les autorités nous exigent
de le vendre à 570 F le kilo, alors que le sac
coûte 28250 F. Si on vend le sac par détail,
on n’aura que 750 F de bénéfice. Ce qui
nous pousse à boycotter le sucre jusqu’à ce
qu’on ait de leur part une meilleure proposition”, annonce Cheikh Ndiaye, coordinateur des commerçants de Thiès.
Pourtant disent-ils, l’Etat du Sénégal
après les avoir consulté avant la baisse des
prix, a pu trouver un terrain d’entente.
“L’accord consistait à avoir un bénéfice de
40f sur le kilo, ce qui ferait 585f”. Mais cet
accord n’a duré que le temps d’une rose car
“les autorités sont venues, du jour au lendemain, nous annoncer que maintenant
c’est 25 F de bénéfice sur le kilo”. Selon les
commerçants massés hier à la chambre de
commerce de Thiès, le problème ne se
situe pas au niveau du grossiste ni du demi
grossiste encore moins du détaillant, “c’est
l’usine qui fixe le prix et on l’achète, maintenantc’estleprixfixéparlegouvernement
qu’on devrait revoir”.
PAR N. F. NIANG
(Correspondante, Thiès)
numéro 277 • jeudi 10 mai 2012
ECO / SOCIAL
page 5
CONCOURS D’ENTRÉE A L’ENA 2011
L’arrêté du 8 mars 2012 fixant la liste des candidats admis à l’Ecole nationale d’administration (ENA) diffère de par son contenu d’avec celui classé par le service de la législation de la Primature. Une irrégularité qui exaspère des “ayants droit” qui crient à la
fraude et indexent la direction de l’école.
Micmacs
sur la liste des admis
question sensé modifier celui
du 8 mars affiché à l’école
présente des vices de forme.
Il est constaté sur le contenu
du nouvel arrêté qu’il a été
mentionné : “au lieu de lire
Abdoul Khafor Diop, lire Aly
Ndiaye”, puis “au lieu de lire
Tabouré Agne, lire Adama
Diallo”.
Pape Diop et Alioune
Touré Seck déposent un
recours auprès de la Cour
suprême et saisissent le
Médiateur de la République.
La Cour suprême et le Médiateur
de la République saisis
AMADOU NDIAYE
Ecole nationale d’administration (ENA) encore
éclaboussée par une affaire de contestation
des résultats du concours d’entrée 2011.
Après l’affaire Pape Diop et Alioune Touré Seck qui accusaient l’administration de l’école d’avoir annulé arbitrairement leur admission au concours, voici que Khafor
Diop et Tabouré Agne respectivement 3e sur les listes
diplomatie et administration générale contestent à leur
tour les résultats affichés.
Tout part et revient à un arrêté signé le 8 mars et pour
le moins nébuleux. Il s’agit de l’arrêté 002418 du 8 mars
2012 fixant la liste des candidats admis à la session
2011 des concours directs et professionnels d’entrée au
cycle A de l’ENA. Le même arrêté daté du même jour,
signé par le même Premier ministre (Souleymane Ndéné
Ndiaye, NDRL) fixant le même objet diffère, bizarrement
dans son contenu, de celui enregistré à la Primature.
Khafor Diop et Tabouré Agne, restent convaincus que
l’arrêté du 8 mars affiché à l’ENA est falsifié. Encore qu’il
existe un nouvel arrêté numéroté 3468 PM/ENA daté
du 24 avril affiché présentement à l’école. L’arrêté en
L’
Le problème, c’est que dans l’arrêté du 8 mars affiché
à l’ENA, les noms d’Abdoul Khafor Diop et de Tabouré
Agne n’y figurent pas. Cela veut dire que le nouvel arrêté
du 24 avril ne modifie pas celui du 8 mars affiché à
l’ENA mais cible plutôt un autre arrêté signé le 8 mars
avec le même numéro que celui affiché à l’ENA, sauf
que celui-ci n’est pas à l’école. En plus clair, l’arrêté
N002418 PM/ENA du 8 mars 2012, fixant la liste des
candidats admis à la session 2011 des concours directs
et professionnels d’entrée au cycle A de l’ENA, affiché à
l’école est différent de celui classé par le service de la
législation de la Primature. En ce sens que l’arrêté exclut
les sieurs Pape Massaer Diop, secrétaire d’administration, adjoint au préfet de Saint-Louis et Alioune Touré
Seck, Chancelier des Affaires étrangères alors que l’arrêté
enregistré à la Primature exclut aussi bien les sieurs Diop
et Seck que les sieurs Aly Ndiaye admis à la section diplomatie et Adama Diallo admis à la section Administration
générale.
L’on comprend aisément que les sieurs Pape Diop et
Alioune Seck ont pu être éliminés, même s’ils contestent
toujours cette élimination et ont saisi la Cour suprême et
le Médiateur de la République pour annuler l’arrêté du
8 mars. De même qu’Aly Ndiaye et Adama Diallo
devraient également l’être pour permettre à leurs remplaçants directs sur la liste d’attente en l’occurrence Khafor Diop et Tabouré Ndiaye de jouir de leur droit d’être
reçus au concours.
Le directeur de l’ENA,
Mamadou Tall s’en explique
Interpellé sur la question, le directeur de l’ENA a soutenu s’être trop penché sur la question et qu’il ne voudrait
plus revenir sur ça. Il nous a renvoyés à une réponse donnée dans les colonnes de journaux dont L’Observateur.
Voici ce que Mamadou Tall a entre autres dit : “Un candidat qui a intérêt à agir après la publication des résultats
a introduit un recours gracieux auprès de l’autorité compétente. (…) C’est pour cela que nous avons pu rétablir
le droit au requérant et déclarer les dossiers des sieurs
Diop et Seck comme étant non conformes. Par conséquent, leur admission ne peut plus être valable. Nous
avons suivi la liste d’attente comme cela est prévu par la
réglementation. Si la commission chargée de statuer sur
les candidatures n’a pas pris la peine de bien vérifier les
dossiers des candidats avant le concours, c’est lié au fait
que le nombre de candidats était très élevé. Il y avait
18 000 candidats à concourir. Ensuite, il est de rigueur
dans de pareilles situations au niveau de cet établissement, que même les examens se déroulant après la proclamation des résultats, le Directeur général a la
possibilité de regarder les dossiers des admis pour voir
si ce sont des dossiers conformes. (…)”, disait-il dans
les colonnes de L’Observateur. Sauf que cette réponse
ne concerne que les cas Pape Massaer Diop et Alioune
Touré Seck, pas celui de Khafor Diop et de Tabouré Agne.
Un avocat commis, la RADDHO
et le Forum civil seront saisis
Ces derniers, d’ailleurs n’entendent pas laisser les
choses ainsi, eux qui soutiennent être prêts à aller
jusqu’au bout de leurs efforts pour rentrer dans leurs
droits. C’est dans ce cadre qu’ils ont saisi la Rencontre
africaine pour la défense des droits de l’Homme (RADDHO) et entendent en faire autant avec le Forum civil.
Déjà un avocat a été commis en ce sens, informent-ils.
Khafor Diop et Tabouré Agne souhaitent en savoir plus
sur l’arrêté du 8 mars affiché à l’ENA. Leur conviction,
c’est qu’il est falsifié et qu’en réalité, le vrai arrêté serait
celui classé par le service de la législation de la
Primature. Ils se désolent de constater de telles irrégularités qui ne font que témoigner du “laxisme” avec
lequel est traitée une question aussi sensible que l’admission au concours de l’ENA, “avec les sacrifices que
cela inclus”.
GESTION NÉBULEUSE ET SABOTAGE SYSTÉMATIQUE À LA POSTE
Les travailleurs exigent le départ
de Mamadou Lamine Thior
Le comité directeur du Syndicat national des travailleurs des postes et télécommunications (SNTP)
a alerté hier le gouvernement sur les dangers qui guettent la poste et la Sonatel. Une occasion est saisie
par les postiers pour réclamer à nouveau le départ de Mamadou Lamine Thior de la tête de l'entreprise.
VIVIANE DIATTA
e Syndicat national des travailleurs des postes et télécommunications (SNTPT) a
sonné l'alerte hier. Les syndicalistes
ont tenu hier une conférence de
presse pour informer sur la gestion
nébuleuse et le favoritisme au sein
des entreprises La Poste et la
SONATEL. Ces postiers réclament à
nouveau le départ de Mamadou
Lamine Thior, Directeur général de
la poste, qu'ils accusent de sabo-
L
tage systématique de l'entreprise.
Selon Mamadou Diallo, Secrétaire général du SNTPT, ils veulent
juste et dans l'urgence changer la
gouvernance de la poste et bien la
changer. “La poste est devenue un
no man's land juridique. Seul le
pouvoir discrétionnaire d'un individu prévaut sur tout. La Direction
générale a bafoué les règles élémentaires du dialogue social.
Malgré toute la publicité diffusée
pour accréditer une bonne santé de
l'entreprise, la réalité économique
et financière est différente et très
inquiétante”, a expliqué M. Diallo.
Avant de poursuivre : “La masse
salariale est passée de 6 à 10 milliards de francs Cfa. Cela est dû à
un recrutement inconsidéré. Des
recrutements où les personnes ne
savent pas lire. Des contrats à
durée déterminée sont passés à des
contrats à durée indéterminée. Des
personnes qui perçoivent des
salaires et ne sont jamais présents
parce qu’ils sont des étudiants”, at-il fustigé. Ibrahima Sarr va plus
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loin. “Il est temps de balayer Thior.
Il fait du clientélisme son modèle
de gestion. Il fait ce qu'il veut dans
l'entreprise. C'est de la vraie
pagaille. Nous ne pouvons pas, avec
des baisses drastiques de recettes
budgétaires de 51% surtout dans
les centres de recettes les plus
importants, faire des dépenses inutiles”, fulmine-t-il.
De son côté, le trésorier du secteur comité Sonatel dénonce la
mainmise de la multinationale
France Télécom sur une entreprise
chargée de missions de service
public au Sénégal. “Le ressort fondamental de France Télécom est la
recherche de profit. L’État du
Sénégal a voulu faire passer la participation de cet opérateur dans le
capital sénégalais de 42,3% à
52,2%. Inutile de souligner le
caractère citoyen et patriotique de
notre position tellement les enjeux
sont importants. C'est pour toutes
ces raisons que nous menons cette
lutte”, a signalé M. Diagne.
SPOLIATION FONCIÈRE AU CICES
Les travailleurs
dénoncent le
“braquage”
de leurs terres
D
es bâtiments en construction, des murs terrassés.
C'est le décor que montre
le Centre international du commerce
extérieur du Sénégal (CICES). Une
situation que les agents du CICES
considèrent comme un “braquage
foncier qui ne dit pas son nom”. Avec
des brassards rouges, ils ont marché à
l'intérieur du CICES, pour montrer
la gravité de la situation. Parmi ces
bâtisses, se trouve un parking de 1000
m2, appartenant à El Hadj Ndiaye, le
patron de la 2STV. “El Hadj Ndiaye
bénéficie d'un parking de 1000 m2
au moment où le CICES a des problèmes d'espace. A chaque édition de
la foire, il nous le loue à hauteur de 10
millions de F Cfa”, souligne Badara
Gadiaga, membre des délégués.
Après un mouvement d'humeur en
novembre 2011, pour alerter la direction sur les constructions à l'intérieur
du CICES, le collège des délégués
décide de passer à la vitesse supérieure pour l'arrêt système de la spoliation. “La direction du CICES que
nous avons rencontrée tout dernièrement, ne nous a rien clarifié. Mais
nous disons que ces bâtisses appartiennent au foncier du CICES. Lors
de la distribution des terrains, que
l'ancien président Abdoulaye Wade
attribuait aux agents du CICES, il
avait dit que le foncier du CICES
était terminé et qu'il ne pouvait plus
octroyer des terrains. Mais jusqu'à
présent, des constructions sont toujours en cours”, informe, le Secrétaire
général du collège des délégués, Jean
Claude Ngom. “La direction n'a rien
fait pour régler le problème. Tous les
jours, des promoteurs privés
construisent et nous avons surpris un
entrepreneur avec un plan de lotissement daté de janvier 2011”, dénonce
Badara Gadiaga. Accusant le régime
d'Abdoulaye Wade d'être à l'origine
de la spoliation foncière au CICES,
qui a pris des proportions inquiétantes, les délégués demandent au
président Macky Sall de régler le problème.
Après le foncier, le Centre international du commerce extérieur du
Sénégal est confronté à un problème
financier. Selon Jean Claude Ngom,
le COSEC doit 3 milliards de francs
de subventions au CICES. “Depuis
plusieurs années, le CICES court
derrière une dette conséquente de 3
milliards du COSEC. Le COSEC
devrait octroyer chaque année une
subvention de 400 millions au
CICES. Malheureusement, depuis
plusieurs années, le CICES ne reçoit
plus cette subvention”, dénonce, Jean
Claude Ngom. C'est à cette manne
financière que s'ajoutent les 120 millions que l’État octroie au CICES, en
terme de subvention.
ALIOU NGAMBY NDIAYE
numéro 277 • jeudi 10 mai 2012
CMJN
société
SOCIÉTÉ
page 6
LE MINISTRE AUGUSTIN TINE AU CAMP DIAL DIOP
QUERELLE AUTOUR DE LA GESTION
DU FORAGE DE DIAGALY
Le ministre des Forces armées, en visite hier à l’état-major général des armées, a révélé
que le gouvernement met tout en œuvre pour la libération des sept soldats détenus
en Casamance.
Le président du
comité de gestion
atterrit en prisons
L'État négocie pour libérer les 07
militaires capturés par le MFDC
ANTOINE DE PADOU
u terme de sa visite, le ministre des Forces
armées Augustin Tine a assuré que Macky
Sall et son gouvernement font le nécessaire
pour régler les “quelques petits problèmes au sud”.
Sans entrer dans les détails, le ministre a confirmé
que des “tractations très importantes” sont en
cours pour libérer les soldats détenus, depuis
décembre dernier, par des combattants du
Mouvement des forces démocratiques de
Casamance (MFDC). “Notre armée a subi des
pertes, ces dernières années. Mais il semble que
depuis un certain temps, les rebelles se tournent
vers la prise d’otages”, des soldats en particulier,
dira le ministre Tine. Des soldats qui, selon lui,
appartiennent à une armée “vaillante et plus professionnelle”.
Par ailleurs, le ministre s'est montré très enthousiaste sur ce qu'il a vu au camp Dial Diop. “On a eu
A
MAMADOU NDIAYE (Linguère)
C
une discussion fructueuse avec les hauts responsables et hauts gradés. Je suis très content et je suis
surpris de l'organisation extraordinaire de notre
armée”, a fait savoir Augustin Tine dont la visite,
dira-t-il, épouse la vision du chef de l’État dont la
première sortie a été consacrée aux soldats blessés,
à l’Hôpital militaire de Ouakam, “afin de relever le
moral des troupes”. Cette visite de Macky Sall,
assure-t-il, a suscité beaucoup d'espoir au sein de
l'armée et a été très appréciée par les militaires en
Casamance.
“Des subventions
aux militaires blessés”
D'ailleurs, le ministre a annoncé que “le président a décidé de faire en sorte que des subventions
soient données aux militaires blessés et à ceux qui
sont décédés sur les théâtres d’opération”. Le
ministre des Forces armées a ainsi assuré qu'un
décret de régularisation va être signé dans les plus
brefs délais. Au cours de la visite, Augustin Tine a
reçu les honneurs lors d'une prise d'armes et a
assisté à une présentation des forces armées sénégalaises. Il a aussi eu droit à une visite guidée du
mémorial du cinquantenaire, attaché au patrimoine
historique des armées, qui marque l'évolution des
armées en 50 ans d'existence. Il y fera un dépôt de
gerbe de fleurs avant de parapher le livre d'or du
mémorial du souvenir.
AFFAIRE BÉTHIO THIOUNE
Le calvaire des Thiantacounes à Thiès
Les jours se suivent et ne se ressemblent pas pour les Thiantacounes qui s'enlisent à Thiès
et tombent de plus en plus dans la précarité. Voilà plusieurs jours qu'ils squattent dans la capitale
du Rail dans l'espoir que leur guide soit élargi. Toutefois, cette situation commence à peser pour
des talibés qui ont du mal à trouver la pitance quotidienne.
tre de faire face à leurs besoins. Car
nombre d'entre eux ont de plus en
plus de mal à assurer la popote.
Ayant trouvé refuge chez des
condisciples, ils y survivent difficilement, alors que les conditions
d'hébergement se compliquent.
Cheikh Bamba Diop habite à
Kaolack. Croisé devant la mairie de
Thiès, il s'explique sur les difficultés qu'il rencontre chez un camarade qui a accepté de l'héberger à
Kawsara Fall. “Nous sommes 07
“Thiantas” à partager une petite
chambre, dans une maison où le
chef de famille arrive difficilement
à joindre les deux bouts”. Parfois,
la situation devient presque invivable, car renseigne-t-il, “certains
parmi nous reçoivent la visite de
leurs épouses, les week-ends”.
“Même si le Cheikh est
transféré au milieu du désert,
nous irons l’y rejoindre”
Des militants de Cheikh Béthio aux mains de la Police alors que d’autres squattent les rues de Thiès
NDÈYE FATOU NIANG (Thiès)
es disciples de Cheikh
Béthio Thioune ont élu domicile à Thiès, depuis l’arrestation de leur guide. Venus des quatre
coins du Sénégal, pour apporter leur
soutien à leur Cheikh, ils résident
dans les quartiers populaires, dont
la plupart se situent dans les zones
périphériques. Étant entendu qu’ils
sont indésirables aux alentours de la
L
Maison d’arrêt et de correction de
Thiès, les Thiantacounes ont pris
d'assaut les quartiers tels que
Takhikao, Keur Cheikh, Kawsara
Fall, Médina Fall et Hersent. Ainsi,
pour donner le change, en attendant
le dénouement de cette affaire, les
disciples de Cheikh Béthio Thioune
se sont réfugiés dans les Cànt
(séances religieuses) qu'ils organisent tous les soirs, à travers les
artères de la cité du Rail.
“Nous sommes 07 “Thiantas”
dans une chambre”
Toutefois, cette situation commence à peser, car les talibés sont
rattrapés
par
la
précarité.
Aujourd'hui, pour survivre, les disciples du Cheikh n’hésitent pas à
interpeller les gens qu’ils croisent
dans les rues, dans l’espoir de bénéficier d’une aide financière (200 F,
300 F) susceptible de leur permet-
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Cependant, la condamnation à
2 mois de prison ferme des 44
thiantacounes ne semble aucunement ébranler la conviction des
talibés du cheikh. Ils considèrent
qu'il s'agit d'une “djihad” (guerre
sainte). “Serigne Saliou les payera
dans l’au-delà”, martèle Abdou
Mbow venu de Médinatou Salam.
“Je ne peux pas rester à Mbour,
alors que le Cheikh est ici en prison. Nous resterons tant que le
Cheikh
sera
incarcéré
ici.
Nous sommes prêts à y laisser notre
vie”, poursuit-il. Cette détermination est partagée par Badara Sylla,
domicilié à Fatick. “Même si le
Cheikh est transféré au milieu du
désert, assure-t-il, nous irons l’y
rejoindre.”
Toutefois, la présence massive des
heikh Gory Dia est enseignant à Diagaly, dans la
région de Linguère. Depuis
mardi, il est détenu à la Maison d'arrêt
et de correction de Linguère pour
«injures publiques, menaces et
outrage» à un agent de l'État. Et
pourtant, rien au départ ne laissait
présager d'une issue aussi cruelle pour
cet enseignant qui venait d'être élu
président du comité de gestion du
forage de Diagaly, aux dépens de
Mamadou Sow, le président sortant.
Il faut dire que cette élection intervenue le 21 septembre 2011 lui aura
porté malheur. Car, non content du
déroulement du scrutin et ne voulant
pas céder le poste, Mamadou Sow va
introduire un recours auprès de
Amadou Wagué, sous-préfet de
Barkédji. Dans ce document, il
dénonce des irrégularités dans le
déroulement du vote, notamment
dans le choix des délégués. Afin de
résoudre le différend entre les deux
parties, l'inspecteur départemental de
l'éducation de Linguère prend la
décision d'affecter Cheikh Gory Dia
à Darou Nahim, un patelin situé à 7
km de Diagaly. Jugeant cette décision
arbitraire, Gory Dia refuse de rejoindre son nouveau poste. Et dans sa
rébellion considérée comme justifiée,
il est soutenu par ses collègues, au
point de faire revenir l'inspecteur sur
sa mesure d'affectation.
Interpellé, le sous-préfet de
Barkédji reconnaît des erreurs dans le
déroulement du vote et décide de
faire reprendre le scrutin. Ce que
refuse le camp de Cheikh Gory Dia,
déterminé à se faire reconnaître définitivement sa victoire. C'est dans ces
circonstances que le sous-préfet et le
chef de service départemental de
l'Hydraulique se rendent, le 02 mai
dernier, chez Gory Dia pour tenter
une nouvelle fois de décanter la situation, en jouant les bons offices.
Cependant, au sortir de cette visite,
le chef de service départemental de
l'Hydraulique reprochant à l'enseignant d'avoir tenu des propos injurieux à son endroit a déposé une
plainte pour injures publiques,
menaces et outrage à un agent
de l'État. Interpellé et soumis à un
interrogatoire, Cheikh Gory Dia a
rejeté les allégations du plaignant en
dénonçant une cabale contre sa personne. Néanmoins, il a été déféré à la
prison de Linguère, en attendant son
jugement.
Thiantacounes dans la ville n'est pas
pour rassurer les habitants.
L'inquiétude gagne les rares
Thiessois qui ont voulu se prononcer
sur cette affaire. Notamment, la
commerçante Awa Diop qui interpelle les autorités et les engage à
remédier à cette situation. 'Il s’agit
d’un problème de sécurité”, peste-telle. En attendant, les Thiantacounes se promènent dans la ville de
Thiès sans leur “jël” (collier à l’effigie du marabout) pour, disent-ils, ne
pas attirer l’attention.
numéro 277 • jeudi 10 mai 2012
CMJN
EN VUE
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SEYDINA INSA WADE DÉCÉDÉ HIER
L'empreinte du pionnier
L'auteur-compositeur sénégalais Seydina Insa Wade, considéré comme le père de la musique folk
sénégalaise, est décédé lundi à Dakar à l'âge de 63 ans, des suites d'une longue maladie.
Pendant presque un demi-siècle de carrière, son engagement n'a jamais faibli.
Dans le documentaire qu'il
consacre au retour de Seydina Insa
Wade à Dakar (2003), le cinéaste
Ousmane William Mbaye choisit
justement d'ouvrir le film sur un
hommage de l'artiste à… Oumar
Diop Blondin, aux tirailleurs de
Thiaroye, fusillés par l’armée française alors qu’ils réclamaient leurs
pécules, et aux femmes de Ndeer,
qui ont préféré s’immoler par le feu
plutôt que de subir l’esclavage. Ce
film sur le pionnier de la musique
folk au Sénégal, un précieux document à revoir, témoigne, au-delà du
fait auquel il s'intéresse, le retour
au bercail d'un artiste, d'une
époque où se mêlaient ardent désir
de liberté et de création et affirmation d'une identité. Seydina Insa
Wade y apparaît simple, ouvert, sincère, entier.
Poète engagé
BIGUÉ BOB
l y a un peu plus d'un mois, le
1er avril 2012, une soirée de
solidarité avait été organisée à
la Maison de la Culture Douta Seck,
à l'initiative des Frères Guissé, pour
venir en aide à Seydina Insa Wade,
gravement malade. Il y avait là des
amis de longue date, des mélomanes avertis, conscients de ce
que la musique sénégalaise doit à
cet artiste au talent immense,
d'une générosité qui faisait de lui
un trait d'union entre acteurs culturels de différentes générations.
Au cours de cette soirée balayée
par un vent frais, Seydina Insa
Wade avait fait montre d'une forte
envie de vivre, de surmonter
l'épreuve de la maladie qui l'avait
affaibli. Au point de se saisir de la
guitare et de jouer quelques morceaux de son répertoire, d'abord
seul, puis avec Cheikh Tidiane Tall
et Idrissa Diop, les deux amis avec
qui il avait monté le Xalam 1 en
1968. Depuis cette année, marquée à Dakar par une révolte estudiantine et sociale, Wade est
devenu le pionnier de la musique
folk sénégalaise, une version imposée en langue wolof dans un
contexte où il n'était pas bien vu de
ne pas chanter en espagnol ou en
français.
I
Tradition spirituelle
Et dire que la pratique de la
musique a été pour lui le résultat
d'une transgression : dans le quartier populaire de la Médina, à
Dakar, où il est né et a grandi, il
étudie le Coran, mais, à l'insu de
son père imam, il devient, en
1964, contrebassiste d’un groupe
du quartier, le Rio Sextet. De sa
famille où la religion est un axiome
de base, Seydina Insa Wade hérite
d'une tradition spirituelle dans
laquelle l'artiste qu'il est devenu va
s'ancrer.
Parce que porté par sa passion
de la musique, il passe outre la
désapprobation de son père et
fabrique, à l’âge de seize ans
(1964), sa première guitare et tient
au sein du “Rio Sextet” le rôle du
contrebassiste. En 1966, c'est un
Seydina Insa Wade presque
inconnu du grand public qui se
révèle en participant, en 1966, au
premier Festival mondial des Arts
nègres à Dakar. Un rendez-vous
culturel au cours duquel il se fait
remarquer avec un style à la fois
nouveau pour le commun des
Sénégalais et controversé, un folk
chanté en wolof.
Il devient ensuite le guitariste du
“Negro Star”, l’orchestre du salsero
Pape Seck, avant d'intégrer le
Tropical Jazz de Mady Konaté.
Après “Le Sahel”, où il joue au
début des années 1970, Sidi, son
surnom pour les intimes, équipé de
sa guitare, de sa voix et de ses
textes, se produit dans des clubs de
la capitale sénégalaise. Avec “Le
Sahel”, Wade et ses amis ont enregistré l'album Bamba, sur lequel
les influences de jazz et de soul,
combinées aux percussions traditionnelles sénégalaises posent les
bases du mballax.
Affirmation politique
Il enregistre un premier 45 tours,
Tablo Ferraye, extrait de la musique
du film Xew Xew, de Cheikh Ngaïdo
Bâ, dans lequel il est acteur.
Accompagné par Idrissa Diop (percussions) et Oumar Sow (guitare,
basse, synthétiseur), il s’exprime et
fait entendre un folk soutenu par
un mbàlàx épuré et s’appuyant sur
des chants tirés des rites, contes et
musiques populaires. Mais, se sentant quelque peu à l’étroit, il s’en
va à Paris, vers le milieu des
années 1980.
Seydina Insa Wade double son
désir d'une affirmation culturelle
d'un engagement politique marqué
à gauche. Dans Afrik, le musicien
dit sa douleur après la mort dans
des circonstances mystérieuses,
dans une prison à Gorée, du jeune
opposant de gauche, Oumar
Blondin Diop (mai 1973), et
évoque une révolte de femmes
léboues lors de la seconde guerre
mondiale.
Discographie
• 1977 - Gorgui
• 1985 - Yoff
• 1990 - Hélène et Sidi
• 1994 - Yawaale
• 1996 - Libasse
• 1998 - Mamadou
• 2004 - Xalima (avec Oumar Sow)
• 2010 - Reene
Filmographie
• 1977 : compose la musique de
Safrana ou le droit à la parole, de
Sidney Sokhona (Mauritanie)
• 1997 : compose la musique de
Dakar Blues, de David Pierre Fila
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Dans sa démarche artistique, le
musicien a toujours été guidé par
son souci des métissages entre la
tradition qu'il porte et les sonorités
d'ailleurs. En 1988, à la mort du
batteur et leader du Xalam 2,
Abdoulaye Prosper Niang, pour qui
il compose un magnifique hommage, Jambaar, Seydina Insa Wade
rejoint le groupe. Il y restera 6 ans.
Après cette parenthèse, il a poursuivi, parallèlement à ses expériences au théâtre, sa carrière en
duo avec la violoncelliste Hélène
Billard, est devenu ensuite “Wade
Quartet” en 2009 avec le percussionniste Gillian Mombo et le
multi-instrumentiste
Solen
Imbeaud.
Les textes de Seydina Insa Wade
sont enracinés dans la tradition. Ils
abordent des thèmes forts, la
sécheresse (Bekkoor), l'amitié
(Mbokki Mbaar) et porte un regard
critique et révolté sur la société
sénégalaise et ses travers (l’exploitation
des
domestiques
Mbindaan, la tartufferie des religieux (Alaaji). Il a aussi composé,
en 2005, la musique du spectacle
Elf la pompe Afrique de Nicolas
Lambert, où son chant dénonce les
pratiques de la Françafrique. En
France, il a participé à des cinécontes avec Mamadou Diallo
(aujourd'hui décédé) ainsi qu’à des
spectacles pour enfants avec
Hélène Billard.
(Sénégal)
• 2003 : Xalima la plume, documentaire de Ousmane William
Mbaye consacré à Seydina Insa
Wade. Prix du film documentaire
Festival cinéma Africano de Milan
en 2004
Théâtre
• 1998-2007 : co-écrit avec
Hélène Billard et participe à la
pièce L’île où se sont mariées les
musiques.
• 2005-2009 : compose la
musique et participe à la pièce Elf
la pompe Afrique de Nicolas
Lambert.
Une musique
qui ne ressemble
à aucune autre
M
aam booy dem naa !
Comme quelques années auparavant son ami
Tommy Diallo qu’il chantait, Seydina
dem naa, il s’en est allé, nous a laissés
seuls, orphelins de sa musique qui ne
ressemble à aucune autre, de son
visage resté enfantin jusqu’au bout, ce
visage tellement expressif, où chacun
des traits semblait accompagner la
voix et la guitare, les yeux malicieux, le
sourire songeur, la tête presque toujours couverte d’un de ces chapeaux
qu’il aimait tant. Orphelins de sa poésie dans un wolof pur et succulent, de
ses accords accompagnés des paroles
d’un “vieux” sage qu’il n’était pas, d’un
érudit, à sa façon, d’un boy Médina
(Gueule tapée) grandi entre Soumbédioune et l’école coranique, entre la
musique folk dont il fut le premier,
longtemps le seul, et le meilleur
représentant sénégalais, et le rock
occidental.
“Mbokki Mbaar”
Enfant de la rue 31, de passage pendant longtemps à Paris, celui qu’on
appelait avec tendresse et complicité
“maam booy”, depuis longtemps, mit
du temps à maîtriser la langue française, mais son talent charma rapidement les Français qui, sans comprendre un mot de ce qu’il chantait, se
laissaient bercer au son de la guitare,
de la flûte et du violoncelle de l’amie
Hélène. Sa voix qui zozotait légèrement, bégayait même parfois, devenait limpide lorsqu’il se mettait à
chanter, le sourire toujours aux lèvres,
les yeux coquins, heureux de son art,
heureux seulement par et avec sa
musique.
Il était mon ami depuis presque 20
ans, je l’avais croisé dans cette jungle
chaleureuse du “Ndumbelaan” à
Paris, en 1994, et plus quitté depuis,
connaissant par cœur chacune ou
presque de ses chansons ; il m’avait
inspiré un personnage de Boy Dakar,
j’avais appelé ma société de production “Mbokki Mbaar” en hommage à
ce chant dédié à l’amitié, au compagnonnage. C’est un ami de longue
date qui me quitte, qui nous laisse
seuls aujourd’hui, après être resté
digne jusqu’à la fin de cette longue et
terrible maladie qui l’avait tant diminué, mais contre laquelle jamais il ne
dit un mot. Mes pensées vont à Chita,
l’amie et la compagne de 21 ans.
PAR LAURENCE GAVRON*
*Journaliste, cinéaste, écrivain
numéro 277 • jeudi 10 mai 2012
EN VUE
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DAK'ART 2012
SEYDINA INSA WADE DÉCÉDÉ HIER
Macky Sall présidera
la cérémonie d'ouverture
BIGUÉ BOB
ouverture officielle de la 10e édition de la
Biennale internationale de l’art africain,
Dak'Art 2012, aura lieu le vendredi 11 mai à
10 heures, au Grand Théâtre, sous la présidence du
chef de l'Etat Macky Sall, indique un communiqué du
ministère de la Culture reçu à EnQuête.
Cette 10e édition qui se poursuivra jusqu'au 10 juin,
est placée sous le thème : “Créativité contemporaine et
dynamiques sociales”. Au programme du Dak’Art
2012, l’exposition internationale au Musée Théodore
Monod avec 42 artistes issus de 21 pays d’Afrique et
de l’Ile de la Réunion.
Il est aussi prévu des expositions hommage à Papa
Ibra Tall à la Place du Souvenir Africain et à Joe
Ouakam à la rue Jules Ferry, une exposition d’artistes
invités à la Galerie nationale d’art, une exposition sur le
thème de la créativité de femmes à la Maison de la
Culture Douta Seck, les rencontres échanges au village
de la biennale. Le “Off”, constitué par des manifestations spontanées et autonomes, s’organisera autour de
l’événement central à Dakar et dans les régions.
L'
RÉACTIONS. . . RÉACTIONS. . . RÉACTIONS
Youssou Ndour salue l'ancrage dans
''le plus profond des valeurs africaines''
Le ministre de la Culture et du
Tourisme, Youssou Ndour, a qualifié
de ''grande perte'' la disparition de
l'auteur-compositeur Seydina Insa
Wade, décédé hier à Dakar, saluant la
mémoire d'un artiste qui s'est illustré
par ''son originalité, le caractère spécifique qu'il donnait à sa voix, par son
ancrage dans le plus profond des
valeurs africaines et sa maîtrise parfaite de l'art musical''.
''Nous le savions très malade. Le
ministère y a travaillé ces dernières
semaines. C'est véritablement une grande perte pour la musique sénégalaise, pour la
communauté artistique et culturelle nationale'', a déclaré M. Ndour dont le témoignage a été rapporté à EnQuête par son conseiller Abdoulaye Racine Senghor.
''Le ministre exprime sa sympathie à l'endroit de la famille de Seydina Insa Wade,
au nom du gouvernement et de la communauté artistique et culturelle'', a-t-il dit.
Youssou Ndour a ajouté, selon M. Senghor : ''Dans des circonstances pareilles, nous
sommes abattus et nous formulons des prières pour le repos de son âme. Youssou
Ndour salue sa mémoire et le donne en exemple à tous les artistes, particulièrement
aux jeunes.''
CHEIKH TIDIANE TALL
''Des moments magiques ensemble''
EXPOSITIONS
L’institut français
a son calendrier “Off”
Institut français Léopold
Sédar Senghor de Dakar
(ex-Ccf) ne veut pas être
en reste pour la 10e édition de la
Biennale de l'art africain contemporain (Dak’Art). C’est ainsi qu’il a
initié une série d’activités dans le
calendrier “Off” de cette rencontre.
Dans un souci de briser les frontières et de créer des interfaces
entre artistes, des duos ont été initiés. Avec la galerie sud-africaine
Stevenson, l’institut monte l’exposition de Serge Alain Nitegeka. Ce
L’
dernier travaille sur du bois qu’il
peint lui-même en noir, blanc ou
des fois du rouge. Cela reflète son
vécu d’exilé. “Nitegeka est né au
Burundi, habite en Afrique du Sud
et voyage avec un passeport du
Mozambique”, s’est étonnée
Delphine Calmettes, directrice de
la Galerie Le Manège de l'institut.
Parallèlement à cette exposition, il
est prévu une autre montée par le
projet lettera 27 d'Atwork en collaboration avec Moleskine et
Afropixel. Son vernissage est prévu
demain à 20 h à la galerie Manège.
A l'instar du secrétariat général
de la Biennale, l'Institut français
lui aussi rend aussi hommage à Joe
Ouakam et au vidéaste Goddy Leye.
Pour le dernier nommé, sont prévues une projection de ses productions et une installation dénommée
“The Voice”. Pour le second, il est
programmé une projection d’un
film réalisé par des Allemands sur
“La cour de Joe Ouakam”.
Les
photographes
Youri
Lenquette Antoine Tempé, Fabrice
Monteiro et Viktor Diop ainsi que
Judith Quax ont aussi leurs places
dans ce calendrier “Off”. Tout
comme les tables rondes et autres
conférences sur différents thèmes :
réalités de la création africaine,
regards d'artistes voyageurs, parole
B. BOB
aux femmes...
“Seydina Insa Wade est un vieil ami. On s’est connus dans les années 1960. Nous
avons partagé des moments au Xalam 1. On s’est retrouvés par la suite avec Idrissa
Diop, Tanor Dieng, Pape Djiby Bâ, Thierno Konaté, Djiby Diabaté, etc. On formait
une équipe, une bande de copains. Et on a passé des moments magiques ensemble,
de grands moments il faut le dire. Avec son décès, on a perdu aujourd’hui une partie
de nous-mêmes. C’est Dieu qui a le destin des hommes entre Ses Mains. On ne peut
maintenant que prier pour le repos de son âme. Cette perte est douloureuse et lourde
pour la musique. On est les initiateurs de beaucoup de choses et les pionniers du folk.
Les Frères Guissé ont d’ailleurs rendu hommage à Insa récemment (le 1er avril dernier). Cela nous a vraiment fait plaisir.”
IDRISSA DIOP
''On a révolutionné la musique ensemble''
“La nouvelle du décès de Seydina
nous a attristés. On a partagé avec lui
des moments magiques. On a tout
partagé ensemble au moment où la
musique n’était pas comme cela.
L’esprit de famille prévalait. On ne
faisait rien pour de l’argent. Sa disparition nous attriste et nous affecte.
C’est Dieu qui décide et l’on se
résigne. L’homme ne peut que se
taire dans ces circonstances-là... Je ne
peux même pas parler. Je me rappelle aujourd’hui tout ce qu’on a partagé.... On a
révolutionné la musique ensemble. Nous sommes les premiers à allier musique traditionnelle et musique moderne. Aujourd’hui, tous les groupes sont dans cet esprit
de melting-pot. On en est contents. Je me souviens de nos moments de rigolade, de
création et de vie de famille. On était souvent chez lui. On mangeait du poisson grillé
avec du citron chez lui tous les jours. On est très tristes d’avoir perdu un frère.”
DJIBY GUISSÉ (DES FRÈRES GUISSÉ)
''Très dur de savoir qu’aujourd’hui,
il n’est plus''
“C'était quelqu’un de très humble. Il n’était pas intéressé par l’argent. Ce qui lui faisait plaisir, ce n’était pas de s’enrichir dans la musique mais de se faire plaisir et de se
sentir bien. Il est le précurseur de la musique acoustique. Il nous a beaucoup influencés. Depuis qu’on est entrés en contact en 1995, on ne s’est jamais quittés. Quand on
a su qu’il était malade, on a senti un besoin de l’aider car il n’existe pas une sécurité
sociale pour les artistes... C’est ainsi qu’on s’est organisés pour lui venir en aide en
tenant un concert hommage dont les fonds lui ont été reversés. C’est très dur de
savoir qu’aujourd’hui, il n’est plus. Je ne m’attendais pas à cela. Son décès est un peu
brutal pour moi, même si je savais qu’il était malade. C’est la vie quand même. C’est
un fait naturel qui vient de survenir. On ne peut que prier pour lui maintenant.”
PAR B.BOB
www.enqueteplus.com
numéro 277 • jeudi 10 mai 2012
SERVICES & LOISIRS
page 9
MOTS FLÉCHÉS • N°264 (FORCE 2)
Numéros Utiles
Humour
C'est une blonde et une
brune qui se promènent.
La blonde dit à la brune :
- T'as vu les cheval là-bas ?
La brune dit :
- Ce ne sont pas des
cheval, mais des
chevaux...
La blonde répond :
- De loin, on aurait cru
des cheval.
Ça se passe à Dakar
BALAJO
Jeu 10 mai : Gospel Music
(21h - 23h30)
Ven 11 mai : Folk (21h - 22h30) Cool Sessions spécial Marley
(23h30 -3h)
DUPLEX
Jeu 10 mai : Discothèque
Ven 11 mai : Discothèque
DANIEL SORANO
Ven 11 mai : Ensemble lyrique avec
Soda Mamma Fall
JUST4U
Jeu 10 mai : Pape Niang
Ven 11 mai : Daara J Family
en hommage à Marley
MUST
Jeu 10 mai : Pape & Cheikh
Ven 11 mai : le Sahel Salsa
(Idrissa Diop/Thierno Kouyaté...)
CABANA CLUB
Sam 12 mai : Discothèque
Dim 13 mai : Discothèque
VERTIGO
Sam 12 mai : Discothèque
Dim 13 mai : Discothèque
MADISON
Jeu 10 mai : Ives Niang
Ven 11 mai : Pape Diouf
Envoyer vos programmes à l'adresse
e-mail : [email protected]
SECURITE
Gendarmerie Nationale :
800 00 20 20
Police secours : 17
Sapeurs Pompiers : 18
TELEPHONE
Renseignements Annuaire :
1212
Service Dérangements :
1213
Service Clients : 1441
EAU - SDE
Service dépannage
& Renseignements
800.00.11.11
(appel gratuit)
ONAS
Egoûts, collecteurs
NUMERO ORANGE
81 800.10.12
(appel gratuit)
SENELEC
Service Dépannage :
33 867.66.66
TRANSPORTS
Société nationale de
Chemins de Fer du Sénégal
(SNCS): 33 823.31.40
Aéroport Léopold S. Senghor
de Yoff : 33 869.22.01 / 02
Port Autonome de Dakar
(24H/24) : 33 849.45.45
Heure non ouvrable
Capitainerie : 33 849.79.09
Pilotage : 33 849.79.07
URGENCES :
S.U.M.A : 33 824 24 18
SUMA-MEDECIN :
33 864 05 61
33 824 60 30
S.O.S MEDECINS :
33 889 15 15
HOPITAUX
Principal : 33 839.50.50
Le Dantec : 33 889.38.00
Abass Ndao : 33 849.78.00
Fann : 33 869.18.18
HOGGY (ex-CTO) :
33 827.74.68 / 33 825.08.19
MOTS MELÉS • N°216
Travail à l’aiguille
Citations
SUDOKU N°213
“Les grandes fortunes sont
faites d'infamies, les petites
de saletés.”
HENRY BECQUE
“Dès que tu as fait à Satan la concession de discuter avec lui, tu peux être
sûr qu'il te bat en dialectique et te
convainc.”
Prières
LUCIAN BLAGA
HEURES DE MESSE
• Cathédrale : 7H
• Martyrs de l'Ouganda :
6H30-18H30
• Saint Joseph :
6h30 - 18h30
HEURES DE PRIERES
MUSULMANES
• Fadiar :
05:44
• Tisbar :
14:15
• Takussan :
17:00
• Timis :
19:34
• Guéwé :
20:34
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numéro 277 • jeudi 10 mai 2012
LIBRE PAROLE
page 10
Si le Président de la République veut
réussir sa politique de l’emploi...
ous avons encore le souvenir d’un François MITTERRAND, à la fin de son
second mandat, avouant devant le
peuple de France et à la face du
monde, son échec notable face au
chômage surtout celui des jeunes.
Pourtant, quel bâtisseur !
Ce constat peut être fait
aujourd’hui en France si l’on sait
que le chômage frappe plus de dix
pour cent de la population active
alors qu’elle était déjà jugée insupportable à 5%, au début du mandat
du Président Sarkozy.
La politique de l’emploi est
entrain de devenir la ruine des
chefs d’Etat.
Ce constat nous conduit à prendre la plume et à inviter tous les
citoyens à le faire afin d’éviter cet
aboutissement au Président de la
République, à tous les partis qui le
soutiennent mais surtout à notre
jeunesse qui attend.
Le devoir aujourd’hui appelle à la
contribution citoyenne.
La bataille pour l’emploi est l’affaire de tous et aucun parti ne saurait se la réserver en exclusive
encore moins, renvoyer ses idées à
plus tard.
Il faut des politiques hardies,
essayant d’autres moyens et idées
hors des chantiers battus, pour arriver à créer des emplois divers, en
nombre et qualitatifs, afin que tous
les types de demandeurs puissent
s’y retrouver.
Le Gouvernement a à sa disposition quatre leviers à court terme :
nous développons ici le tout premier uniquement en signalant
d’avance que nous avons déjà travaillé sur sa modélisation.
Le premier levier consiste à
débusquer tous les assujettis fiscaux potentiels, convenir de leur
assiette fiscale réelle et mieux liquider l’impôt dû sans pénalité. Nous
allons créer un nouveau métier !
N
Grande réforme
Conduire une grande réforme fiscale (débusquer les assujettis
potentiels, notifier au fisc leur existence pour lui permettre de déterminer leur assiette fiscale de façon
consensuelle et liquider l’impôt
dû) afin d’asseoir les conditions
d’une économie moderne, c’est à
dire une économie dont les principes et mécanismes fiscaux sont
compréhensibles, accessibles à la
grande masse des acteurs économiques qui y adhèrent ; une politique fiscale dont la philosophie, la
moralité et les buts sont compris,
partagés. Une politique qui crée ce
qu’on pourrait dénommer ; l’impôt
consensuel pour tous les petits
acteurs économiques. Dans ce type
d’économie, l’acteur se dévoile à
l’administration ou est révélé à
celle-ci. Pour cela, il y a trois
niveaux d’interventions.
La première étape consiste à
avoir une maîtrise de tous les
espaces géographiques où s’exerce
une activité économique (durable
ou épisodique) ; reconnaître les
acteurs et évaluer avec eux leur performance
économique.
Vous
conviendrez avec nous que l’administration fiscale n’a pas les moyens
humains pour ce travail et notre
pays n’a aucun intérêt à recruter de
nouveaux fonctionnaires pour ces
tâches.
L’administration fiscale se réfère
aujourd’hui aux fichiers des créations d’entreprises qui sont de
moins en moins fiables quant à
l’effectivité de l’exercice d’une
activité encore moins sur l’adresse.
L’administration fiscale ainsi que
les mairies et communautés rurales
du Sénégal, ont besoin d’un intermédiaire non fonctionnaire qui va
pouvoir effectuer ce type de travail
pour leur compte.
Ce type de travail consistera à :
• recenser l’existant c’est à dire
les acteurs économiques actifs qui
sont dans les marchés, les quartiers
et sur les façades des grandes avenues ; dans chaque commune et
communauté rurale ; débusquer
tous ceux qui sont économiquement actifs même ceux qui interviennent de façon périodiques ;
maîtriser chaque espace où se
développent des activités économiques ;
• Pister les activités existantes,
continues ou périodiques dans leur
circonscription et vérifier si elles
ont été déclaré et dans le cas
contraire, conseiller vivement leur
inscription au registre du commerce
et en informer les autorités fiscales
de droit;
Préparer avec chaque acteur économique une offre de détermination
de son assiette fiscale à proposer au
fisc ;
• S’occuper désormais de préparer les dossiers des créateurs d’activités avant de les diriger vers les
greffes afin de procéder à la déclaration de constitution;
• Donner une assistance comptable à toutes les micro-entreprises
qui acceptent d’entrer dans ce nouveau cadre et leur accorder le statut
d’impôt consenti et en prime des
réductions ou abattements ;
• Les avantages fiscaux ainsi que
leur impôt est négocié sous l’encadrement de leur conseil;
• Assurer la notification auprès
des services fiscaux et des recettes
des mairies et communautés
rurales et peut être, veiller auprès
des clients sur le paiement effectif
de l’impôt dû ;
• conseiller les entreprises,
notamment sur leurs relations avec
les banques et la douane ainsi que
les autres partenaires ;
• la seconde étape consiste à
accorder à ces agents économiques
nouveaux, tout le métier de contrôle
autrefois effectué par les services
du contrôle économique notamment le contrôle de l’effectivité de
l’application des accords sur les
prix dans le commerce.
Ce type de travail sera confié
au gérant d’une BOUTIQUE DE
GESTION.
Ce gérant qui est un chef d’entreprise, sera rémunéré par ses
clients et motivés par les différentes
Administrations dont il assure l’interface selon les résultats acquis
dans la gestion de son portefeuille.
Ainsi, l’Administration fiscale qui
désormais va avoir des informations
plus précises de la réalité de l’activité économique de plus d’assujettis, pourra asseoir un impôt plus
correct et convenu avec le payeur.
Le gouvernement pourra ainsi
disposer d’un gisement d’informations statistiques de qualité sur
l’économie réelle et ses acteurs.
Vous reconnaîtrez qu’il y’a là, des
recettes nouvelles d’une quantité
que personne ne peut évaluer
aujourd’hui tant beaucoup d’acteurs économiques échappent
encore à l’impôt. Ainsi d’une pierre,
on fait deux coups.
Mais, pour l’exercice de l’activité
de gérant d’une boutique de gestion, il faut associer à leur formation
et encadrement, les cabinets d’experts comptables et leur ordre ainsi
que les chambres de commerce qui
commenceront par produire un programme unique pour l’ensemble du
territoire.
Seuls les agents formés par la
chambre de commerce de leur
département d’installation pourront exercer au niveau local sous le
contrôle des cabinets d’expertises
comptables. Ainsi ceux qui souhaiteraient s’installer dans une région
donnée, iront se former sur place.(
la formation permettra de relancer
les chambres de commerce des
régions qui vont aussi recruter des
formateurs).
Rémunération
Pour la formation comme pour
l’installation de ces agents de BG,
l’Etat mettra en place un dispositif
de crédit de formation remboursable par le gérant dès le début de
son activité.
Les rémunérations de ces agents
de BG dépendront, en ce qui
concerne les clients de leur chiffre
d’affaires prévisionnel, mensuel,
semestriel ou annuel et doit être
encadrés c’est à dire varier de 5000
fcfa par mois à 25 000 fcfa peut
être plus.( plancher et plafond à
définir).
Les gérants de BG vont comme
les notaires, recevoir cette charge,
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être ou pas assermenté, obtenir un
secteur d’intervention bien délimitée et un portefeuille clients plafonné par BG à 100 clients afin de
faire de la place aux autres. Ce qui
leur garantit des revenus moyens
mensuels du côté des clients suivis,
supérieurs à 500 000 fcfa/mois.
A cette rémunération s’ajouterait
La part de L’administration fiscale
et des mairies pouvant être largement supérieure puisqu’elle est liée
aux résultats.( avec la charge de
veille sur les prix, l’Etat pourrait
offrir aussi une motivation).
Ces gérants, par l’intensité de
leur activité, seront obligés à leur
tour de recruter chacun au moins
un assistant, des opératrices ou
opérateurs de saisies des données
fournies mensuellement par les
clients.
Ainsi, toutes les activités économiques existantes seront connues
et celles non déclarées, seront
dévoilées, révélées,
prises en
compte fiscalement en dehors de
toute intention de redressement fiscal.
L’impôt,
une contribution citoyenne
Par ce système, on développe
également la vraie philosophie de
l’impôt consensuel qui n’est pas
une pénalité, encore moins une
astreinte
-car on le perçoit
aujourd’hui comme tel- mais, une
contribution sociale et citoyenne
de l’acteur économique qui réussit
pour le développement de son pays.
L’autre intérêt est que la relation
collecteurs et payeurs devient apaisée ; le pourvoyeur d’impôts et de
taxes considéré et respecté, encadré et suivi.
Pour assurer la gérance de ces
BG, le gouvernement pourra résorber le chômage des diplômés qui
ont un niveau licence et plus quelle
que soit leur formation d’origine et
déclencher par ricochet le recrutement de tous ceux qui ont une qualification à un niveau inférieur.
Cependant, pour obtenir ce résultat, il faut réunir autour d’une table
les différents acteurs cités et planifier sur cinq ans la formation et
l’installation des gérants de boutiques de gestion.
L’adhésion à une boutique de
gestion sera libre mais ceux qui
acceptent bénéficieront d’avantages fiscaux attrayants ce qui
serait incitatif pour les autres.
Le Sénégal compte à ce jour, 113
communes et 46 communes d’arrondissement ainsi que 370 communautés rurales. Soit en tout 528
entités administratives où il faudra
installer un gérant de boutique de
gestion pour environ 100 micro
entreprises assujettis à gérer. Il y a
là une superbe niche d’emplois et
des recettes nouvelles pour le pays.
C’est là que l’on pourra créer en
moyenne plus de 1000 emplois par
an.
IBRAHIMA DÈME
Administrateur de société, Pdt de ARIFAFrance, [email protected]
JULES BOCANDÉ
A l’étoile filante
du sud !
C’
est une après midi
comme toutes les
autres, pense ai-je.
Sous un soleil déclinant ses rayons
dans le terroir du couchant, une
sensation de lourdeur et de torpeur
envahit mon corps. L’émergence
mélancolique d’une nostalgie de
ma terre natale convoqua mes souvenirs d’enfance dans ma belle et
verte Casamance.
Soudain, la voix insistante de ma
chère épouse m’appela : “Viens voir
la télé, tu as perdu un parent”. Me
précipitant dans le salon sans me
poser de questions, j’entendis la télé
speakerine annoncer l’inimaginable
nouvelle : “Jules François Bertrand
BOCANDE est décédé ce jour...”
Comme un coup de foudre, électrifiant mon corps, du fond de mes
entrailles, s’expulsèrent des cris de
douleurs. Le lion est mort, Essamaï
! Mon frère guerrier n’est plus. Je
sentis, au tréfond de mon être, dans
une transcendance osmique à nul
autre pareil, le tressaillement des
caïlécédrats géants du Sud.
J’entendis au creux de mes
oreilles, comme une berceuse, le
chant endeuillé des femmes kagnalénes gardiennes des traditions
ancestrales. Je ressentis, aussi, les
sanglots des vagues de notre fleuve
natal aux mille affluents, qui me
confièrent dans un long murmure
leurs déchirantes douleurs.
Émergeant de ma lourde torpeur,
je compris toute la gravité du
moment. Accablé de chagrins, le
cœur meurtri, comme dans un état
second, je m’abandonnai à mes souvenirs afin de me ressourcer de
l’énergie de tes prouesses qui ont
éclaboussé de joie et fait danser
tout un peuple et tes fans à travers
le monde.
Par tous les sacrifices, en ce pourquoi DIEU dans sa miséricorde t’a
élu, tu as, dans un engagement et
une abnégation sans mesure, transcendant la sanction qui aurait pu te
conduire au renoncement de ta
destiné, combler, par tes exploits
historiques sur tous les stades
d’Afrique et d’Europe, notre terre
natale la CASAMANCE et ta
nation le SENEGAL.
Fier d’être fils de Lion, la crinière
au vent, oh mon frère ! Par des
coups de pâtes de maître portant en
bandoulière la devise sacrée du
Djambar : “On nous tue ; mais on
ne nous déshonore pas”, tu as su
rappeler ton attachement atavique
au drapeau, à l’hymne et à la profession de foi de ta nation “Un peuple,
Un but, Une foi”.
Le Sénégal, ton peuple, au très
profond de son moi, pleure un de
ses fils dont le mérite ne se conte
plus. Marquant à jamais la
mémoire des générations témoins,
nous ne cesserons de te conter aux
générations à venir, pour que la
flamme héroïque qui enflamma les
stades par la grâce de tes exploits,
reste à jamais éternelle et continue
de guider nos pas futurs.
Ave Césars !!! Que la grâce et la
miséricorde de DIEU te comble au
quintuple de bonheur et d’honneur.
BERNARD OUSMANE NDIAYE
Pikine, le 8 Mai 2012,
[email protected]
numéro 277 • jeudi 10 mai 2012
SPORTS
page 11
EUROPA LEAGUE - FINALE
Vainqueur de l'épreuve 2010, l'Atletico Madrid a une nouvelle fois
remporté la Ligue Europa aux dépens de l'Athletic Bilbao (3-0),
mercredi soir. Falcao a inscrit un doublé.
Falcao hisse
l'Atletico au sommet
jeudi ''pour voir si on peutle retrouver
dans le groupe après Evian'', a précisé
Rémi Garde avant l'entraînement à huis
clos de mercredi. Le technicien lyonnais
recense trois autres absents dans songroupe : Dejan Lovren, John Mensah et
Ederson. Quant à Clément Grenier, il
s'est échauffé à part avec un préparateur
physique avant de s'entraîner avec la
réserve. Garde avait pourtant affirmé qu'il
n'y avait pas de souci physique concernant
son jeune milieu de terrain. Le souci pourrait être d'une autre teneur.
MAN CITY
Un salaire en or
pour Mancini ?
Manchester City n'est plus qu'à un
match du titre de champion d'Angleterre.
Les dirigeants mancuniens seraient toutefois déjà prêts à récompenser leur entraîneur Roberto Mancini. Selon The Sun, le
technicien italien pourrait recevoir prochainement une offre de prolongation de
4 ans assorti d'un salaire annuel de 7 millions d'euros ! Un contrat en or pour le
coach des Citizens, qui deviendrait le
manager le mieux payé de Premier League
si l'information se confirme...
a Ligue Europa lui va si bien.
Après avoir hissé Porto au
sommet l'an passé, Falcao a
encore été l'acteur principal du sacre
de l'Atletico Madrid aux dépens de
l'Athletic Bilbao (3-0), mercredi soir.
L'attaquant colombien n'a pas fait
aussi bien que lors de la précédente
édition lorsqu'il avait battu le record
de buts inscrits en une saison (17).
Mais son doublé en finale - ses
onzième et douzième buts en quinze
matches - a rappelé pourquoi Marca
l'a récemment élu ''meilleur transfert
du 21e siècle''. Et ce malgré la
somme de 40 millions d'euros
déboursés par le club colchoneros
pour l'arracher au FC Porto l'été dernier. Le match dans le match qui l'opposait à Fernando Llorente a largement et très vite tourné en sa faveur.
Les défenseurs de Bilbao connaissaient le danger. Rien n'y a fait. À
l'image d'Amorebieta, impliqué sur
les trois buts concédés par son
équipe, les joueurs de Marcelo Bielsa
se sont montrés trop perfectibles derrière pour espérer stopper le natif de
Santa Marta. Auteur d'un doublé
face à ces mêmes Basques le 21
mars dernier en championnat (2-1),
Falcao n'a eu besoin que de sept
minutes pour mettre son équipe sur
de bons rails. De trente-quatre pour la
mettre à l'abri. Avec à la clef, deux
buts superbes : une frappe du gauche
dans la lucarne d'Iraizoz après s'être
joué d'Amorebieta. Un tir à bout portant après avoir éliminé son vis-à-vis
d'une talonnade inspirée pour se mettre sur son bon pied. Sur une contreattaque, l'international colombien est
passé tout proche du triplé, mais sa
frappe a été repoussée par le poteau
d'Iraizoz (80e).
Battu une troisième fois sur un
exploit individuel de Diego (85e),
l'Athletic Bilbao n'est jamais parvenu
à retrouver le niveau qui lui avait
notamment permis de sortir
Manchester United (3-2, 2-1) en hui-
L
tièmes de finale. La faute, il est vrai,
à la solide organisation mise en place
par Diego Simeone. Llorente a été
muselé - parfois à la limite du correct
(9e) - et a dû patienter la 79e minute
pour peser offensivement. Quant à
Muniain (24e), Susaeta (79e) et
autre Ibai Gomez - qui a échoué sur la
barre transversale de Courtois
(90e+3) -, ils ont été les symboles
d'une formation volontaire, mais terriblement inefficace. En pleurs,
Muniain semblait inconsolable
lorsque les Rojiblancos ont soulevé la
deuxième Ligue Europa de l'histoire
du club. Elle porte le sceau de
Falcao.
(LEQUIPE.FR)
REVUE TOUT TERRAIN
MARSEILLE
Saison terminée
pour Nkoulou
Giroud se verrait
bien au Bayern
Le président de Montpellier, Louis
Nicollin, a indiqué dernièrement que son
attaquant Olivier Giroud resterait cet été
si le club héraultais terminait au moins à la
2e place du championnat. En attendant,
l'international français se renseigne sur les
clubs intéressés et ne cache pas son intérêt
pour le Bayern Munich. "Je n'ai pas discuté personnellement avec le Bayern
Munich, mais mon agent oui. (...) Je me
suis renseigné auprès de Ribéry sur la
Bundesliga, les fans, les stades pleins et la
qualité de vie allemande. Et nous avons
évidemment évoqué le championnat allemand qui est très attrayant pour les attaquants avec un jeu tourné vers l'offensive",
a expliqué le Montpelliérain dans les
colonnes du quotidien allemand Bild,
indiquant au passage être prêt à faire face à
la concurrence de Mario Gomez.
REAL
Touché au genou gauche lundi,
contre Saint-Etienne (0-0), Nicolas
Nkoulou souffre d'une importante
contusion au niveau du tibia et d'une
distension sans rupture du ligament
croisé, selon le site de l'Olympique de
Marseille. Le défenseur central camerounais passera une IRM jeudi matin
afin d'en savoir plus sur sa durée d'indisponibilité, pour l'instant évaluée à
quatre semaines.
LYON
Fin de saison
pour Bastos ?
TRANSFERT
Michel Bastos aurait-il déjà déjà terminé sa saison ?Absent depuis le 18 avril
(défaite 3-0 à Toulouse) et encore forfait
pour ledéplacement à Annecy jeudi soir
(contre Evian-Thonon-Gaillard en match
en retard de la 34e journée), le Brésilien
souffre de douleurs récurrentes au dos. Il
doit passer des examens dans la journée de
Ce sera 25 millions
d'euros pour Kaka
Même si le joueur clame son envie de
rester au sein du Real Madrid, Kaka ne
sera pas retenu à tout prix pour le club
madrilène qui d’après le journal AS
aurait même fixé un montant minimum concernant un possible transfert.
Le quotidien espagnol nous apprend
que le champion d’Espagne 2012 avait
déboursé la somme de 67 millions d’euros en 2009 pour s’attacher les services
du meneur de jeu du Milan AC. Trois
ans après et la plupart du temps à l’infirmerie, la côte de l’international brésilien n’a cessé de baisser et se chiffrerait
aujourd’hui aux alentours de 25 millions d’euros. Alors que le club du Paris
Saint Germain s’est montré intéressé à
maintes reprises, ce montant ne devrait
pas être un problème pour le club de la
capitale qui dispose d’une enveloppe
bien fournie pour faire son mercato
estival.
www.enqueteplus.com
JUVE
Van Persie, “la cerise
sur le gâteau”
Alors que son contrat avec Arsenal se
termine en juin 2013, l'attaquant Robin
van Persie n'est toujours pas sûr de rester
au sein du club londonien cet été. Son
manager Arsène Wenger devra notamment composer avec un intérêt de plus en
plus pressant de la Juventus Turin. "C'est
un grand joueur et il est complet. Il a
encore une année de contrat avec les
Gunners. Mais oui, on va essayer de mettre la cerise sur le gâteau avec lui cet été", a
confié le directeur général turinois,
Giuseppe Marotta, au Guardian.
TRANSFERT
Sessegnon,
priorité d'Arsenal ?
Auteur d'une belle saison sous les couleurs de Sunderland, le milieu offensif
Stéphane Sessegnon serait l'une des priorités d'Arsenal, révèle l'Equipe ce mercredi.
Selon des sources anglaises, les Black Cats
demanderaient pas moins de 22 millions
d'euros aux dirigeants des Gunners. Un
tarif pour l'instant rédhibitoire pour
Arsenal. Des négociations devraient se
poursuivre prochainement. L'ancien
joueur du Mans et du PSG serait également dans le viseur de Manchester City,
prêt à passer à l'offensive en cas d'échec du
dossier Eden Hazard.
JUSTICE
Ennuis judiciaires pour
Makelele?
L'entraîneur-adjoint du PSG Claude
Makelele est cité à comparaître jeudi
devant le tribunal correctionnel de
Versailles par une ex-petite amie, qui lui
reproche des violences au cours d'une dispute en 2010. La jeune femme britannique a engagé une citation directe contre
le sportif pour ''violences volontaires'' et
''vol'', a ainsi précisé son avocate, confirmant une information du Parisien.fr.
ALGÉRIE
Yahia et Belhadj
arrêtent la sélection
Anthar Yahia (30 ans) et Nadir Belhadj
(29 ans) ne porteront plus jamais le
maillot de la sélection algérienne. Les
deux joueurs ont fait part de leur intention à leur fédération, qui en a ''pris acte''
mardi. ''C'est là le fruit de décisions personnelles, respectables et argumentées par
les intéressés, a annoncé la Fédération
algérienne (FAF) dans un communiqué.
Tout en respectant leur choix, la FAF
tient à les féliciter pour avoir honoré le
maillot national, tout au long de leur parcours en équipe nationale qui a duré plusieurs années faites d'engagement sans
failles et de loyaux et bons services''.
ÉQUIPE DE FRANCE
Blanc tacle Ancelotti
Alan Pardew milite pour Ben Arfa,
Carlo Ancelotti fait de même pour
Jallet. Et au final, ces entraîneurs qui
font la pub pour leurs joueurs auprès
des sélectionneurs agacent Laurent
Blanc. Ce dernier n’a pas hésité à le dire
et à gentiment tacler l’entraîneur du
Paris Saint-Germain. ''Les entraîneurs
militent pour leurs joueurs, que dire de
plus ? Mais si tout le monde s’y met, ça
devient un peu pénible. Ce que j’ai
trouvé un peu moyen, c’est que Carlo
Ancelotti ait parlé de Jallet, samedi dernier, avant que Sagna ne se fracture le
péroné. S’il l’avait fait après, il n’était
pas illogique de penser que Jallet pouvait postuler à ce poste d’arrière droit.
Mais bon, quand Ancelotti dit qu’il ne
veut pas se mettre à la place du sélectionneur, il s’y met quand même… En
fait, dans mon esprit pour l’Euro, j’allais devoir en choisir deux parmi Sagna,
Debuchy et Réveillère, des joueurs qui
ont prouvé chez les Bleus. Après, oui,
Jallet arrivera peut-être bientôt en
équipe de France. Il était d’ailleurs dans
une large pré-liste de cinquante
joueurs'', a commenté Blanc dans les
colonnes de L’Equipe.
MALI
Giresse quitte
la sélection
Alain Giresse ne prolongera pas avec le
Mali. Sous contrat jusqu'à la fin du mois
de mai, le sélectionneur des Aigles n'a pas
trouvé un terrain d'entente pour poursuivre l'aventure débutée en 2010 en dépit
d'une belle et étonnante troisième place à
la CAN au Gabon et en Guinée en février.
Il explique depuis Bamako : ''On m'a proposé un contrat qui entravait mon indépendance. Il fallait que je donne ma liste
des joueurs pour approbation et le staff
médical n'était plus sous ma direction. Ce
n'est pas acceptable. Je vais donc m'en
aller. Je pensais qu'on chercherait à améliorer le fonctionnement de l'équipe, mais
pas de cette manière.” Cette décision l'a
touché tant il avait tissé des liens forts avec
les joueurs. “J'en ai eu au téléphone et ça
fait mal car humainement, je m'étais
investi beaucoup, on avait des belles relations...''.
JO
La flamme olympique
pour Drogba !
Auteur d’une belle fin de saison avec
Chelsea, Didier Drogba ne sait toujours
pas de quoi son avenir en club sera fait.
Une chose est sure cependant, il sait où il
sera le 19 mai prochain. L’attaquant des
Blues fait partie d’une liste de 400 personnes désignées pour porter la torche
durant le parcours de celle-ci en GrandeBretagne rapporte ce jour les tabloïds
anglais. Selon toutes vraisemblances, il
devrait être l’un des derniers à la porter.
NBA
Les Bulls restent
en course
Les Bulls, vainqueurs de Philadelphie
(77-69) mardi, reviennent à 3-2 dans leur
série du 1er tour des play-offs de
Conférence Est. Les Bulls restent debout.
Privés de Derrick Rose et Joakim Noah, ils
ont pu compter sur Luol Deng (24
points) et Carlos Boozer, auteur d'un double-double (19 pts, 13 rbds), pour décrocher un match 6 à Philadelphie, jeudi.
Philadelphie, mené de 9 points à la pause
(35-26), qui n'est jamais parvenu à refaire
son retard malgré un bon Spencer Hawes
(11 pts, 14 rbds, 3 passes).
numéro 277 • jeudi 10 mai 2012
CMJN
SPORTS
page 12
BOCANDÉ ET LA GÉNÉRATION 86
Le décès de Jules Bocandé remet en lumière le destin de certaines anciennes gloires
de la génération 1986. Riches et adulés au sommet de leur art, oubliés et appauvris
des années après leur retraite.
De la gloire à l’indifférence
NDIASSÉ SAMBE
C’
est un temps que les moins
de vingt ans ne connaissent
pas. Une période que trentenaires se remémorent avec délectation,
mais également avec tristesse depuis le
décès de Bocandé. C’est le temps où por-
ter le titre de Sénef (Sénégalais de
France) était un visa pour la renommée,
la gloire et l’argent. Jules François
Bocandé a été l’incarnation de cette
génération à jamais accolée à la CAN 86
en Égypte. Mais jusqu’à la fin, Bocandé
a symbolisé le destin de certains de ses
anciens coéquipiers qui n’ont pas (ou
mal) préparé leur retraite. L’ancien capitaine des Lions a été assisté par ses amis
messins dans sa lutte pour retrouver sa
santé, loin des yeux inquisiteurs des
Sénégalais. Une situation que beaucoup
n’arrivent toujours pas à comprendre.
Comment un joueur qui émargeait à 25
millions Cfa en 1986 (une fortune à
l’époque) s’est-il retrouvé en difficultés
financières après sa retraite ? Dans la biographie que lui a consacrée le journaliste
Abdoulatif Diop, une explication majeure
est donnée. “Jules avait un manager
luxembourgeois du nom de Gaston Zais
qui jouait le rôle d’agent de joueur à
l’époque, écrit le journaliste. C’est lui qui
a coordonné ses transferts durant toute
sa carrière. C’était en quelque sorte son
homme de confiance, son bras droit. (…
) Il le chargeait même de payer ses taxes
pour l’Etat français. “Ce qu’il n’a jamais
fait. Il bouffait tout le temps l’argent à
mon insu”, se plaint Bocandé”. Conséquence : L’ancien joueur de Metz a dû
rembourser le fisc français à la fin de sa
carrière en payant plus de 200 millions
Cfa. “Cela m’a complètement affaibli
financièrement”, s’était lamenté
Bocandé.
Donner sans compter…
Mais “l’oubli fiscal” n’est toujours pas
la seule raison d’une après carrière déli-
cate. Pour le cas de Bocandé, le quotidien
français L’Equipepense que son transfert
au PSG en 1986 a beaucoup joué dans
sa carrière et sa santé financière. “Peu
utilisé, Bocandé se réfugie dans l’ivresse
des nuits parisiennes”, écrit le journal qui
révèle également que le joueur était capable “de donner 50 000 francs (2,5 millions) à un clochard qui le connaissait.
“Donner sans compter était aussi le
péché de la génération 86. Thierno Youm
“était la générosité personnifiée”, révèle
Marcel Desailly dans son autobiographie
“Capitaine”. Mais l’ancien joueur sénégalais de Nantes aurait “été abusé (financièrement) pas ses proches”, écrit l’exinternational français. Peut-être, comme
Bocandé, Roger Mendy et tant d’autres,
il pensait que la source ne tarirait jamais,
oubliant que leur talent ne survivrait pas
avec le temps. “On gagnait jusqu’à 200
000 francs français, 300 000, et même
jusqu’à 500 000 francs français (50 millions F Cfa)”, révéla un jour Oumar Guèye
Sène, passé par le PSG notamment.
Aujourd’hui, chez les ex-Sénef, “certains vivent bien, convenablement, d’autres ont le minimum, certains souffrent
carrément”, confie l’un d’eux. Personne
ne connaît l’opulence de ses années de
gloire, ajoute-t-il. “Je ne tends la main à
personne, martelait Oumar Guèye Sène
dans une interview au magazine Weekend. A Dakar, je ne vais jamais dans le
centre-ville ni dans aucun bureau. Je
viens au Sénégal, je reste en famille et à
la fin de mes vacances, je reprends mon
avion pour rentrer en France. Personne
ne me paie le billet ni ne vient à mon
secours. Donc je suis heureux.” Certains
de ses ex-coéquipiers ne peuvent pas en
dire autant…
3 “L'année du titre…”
QUESTIONS À… ABDOU KARIM MANÉ, COACH DE DAKAR UNIVERSITÉ CLUB (L1)
Coach, le Duc est à une victoire des play-offs,
comment analysez-vous cette performance ?
C'est une bonne performance pour nous et cela
montre l’opiniâtreté des joueurs pour se hisser au
sommet. La dynamique de groupe s'est transformée en dynamique de victoires cette année. Notre
place de leader n'est pas volée, ce n'est pas une
surprise car c'est un travail longuement mené par
tout le groupe (encadrement technique, joueurs et
dirigeants). Vu notre début de championnat avec
deux revers et revenir à hauteur de Diambars qui
avait 9 points de plus que nous, c'est une performance qui mérite d'être saluée. Nous avions un
objectif principal au début de la saison, basé sur
trois étapes. Premièrement, le maintien ; deuxièmement, faire partie des quatre premiers ; et
enfin, chercher quelque chose (un trophée). Et si
maintenant nous sommes au sommet de notre
groupe (A), je pense que c'est logique car nous
avons un groupe capable d'arriver à ce stade.
Parce que c'est une équipe qui a une durée de vie
de trois ans et qui a progressé de façon exponentielle. C'est une suite logique d'un travail effectué
aussi bien sur tous le plan technico-tactique que
mental. Les vertus du football mondial moderne
recommandent un bon mental du joueur avant
tout. Nous ne sommes pas euphoriques, nous
prendrons les matches comme ils viendront. Et
pas de pression face à l'enjeu qui se présente
devant nous. On va jouer notre dernier match
comme à l'accoutumée, jouer crânement notre
chance.
“La pression sera du côté de l'Uso”
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“En souvenir de Jules, je crois que ce
serait bien que l'État organise un match
France-Sénégal pour la mémoire de Jules
et que les recettes reviennent à sa famille.
Ce serait un grand cadeau pour ce sportif
et je pense que, du ciel, il serait tellement
fier et heureux qu'on lui fasse ce don. Si on
n'a pas réussi à le faire pendant qu'il était de
son vivant, qu'on le fasse maintenant qu'il
est au ciel. Ce serait quelque chose d'important pour sa famille. Ce match serait
quelque chose de grand, en son honneur,
faire un match France-Sénégal de 2002 et
organiser auparavant un autre entre le
Casa Sport et des amis de Jules. Je pense
que ce serait une fête pour le public sénégalais en hommage à Jules”.
HOMMAGE
Le Centre de Toubab
Dialaw pourrait porter
le nom de Bocandé
Le président de la Fédération
sénégalaise de football (FSF), Augustin
Senghor, a laissé entendre qu’il serait légitime de baptiser le Centre technique de
Toubab Dialaw du nom de Jules
Bocandé. “Pour ce qu’il a fait et ce qu’il a
représenté dans le football sénégalais, on
peut imaginer donner son nom à une
infrastructure ou une compétition”, a
déclaré Me Augustin Senghor, qualifiant
le décès de l’ancien capitaine des Lions de
grande perte pour le football sénégalais et
africain. Me Senghor a annoncé que la
question sera posée à la prochaine réunion
du Comité exécutif de la FSF. Il réagissait
au décès de Jules Bocandé, sur la Télévision
publique (RTS). Le centre technique de
Toubab Dialaw, en phase de finition, est
co-financé par la FIFA et l’État du Sénégal. Le centre, appelé le Clairefontaine
sénégalais, devrait accueillir à termes les
regroupements des sélections nationales.
Le Sénégal fait
du surplace
La contre performance des Lions à la
dernière CAN 2012, trois matches trois
défaites, suit toujours le Sénégal. Mais
cette fois-ci, à défaut de reculer, les Lions
font du surplace au classement FIFA.
Après la forte dégringolade, le Sénégal
reste sur son 77e rang mondial de mai
publié hier. Sur le plan continental aussi,
le finaliste de la Can 2002 est toujours
scotché la 17e place. En Afrique, la Côte
d’Ivoire (15e mondial) occupe toujours la
première place continentale au moment
où l'Espagne demeure toujours indétrônable à la tête du classement mondial.
NÉCROLOGIE
Votre équipe croisera le champion en titre,
l'Uso, pour un match à quitte ou double en vue
des play-offs...
(Il hésite). L'Uso est championne en titre, donc
la pression se situera à son niveau. Nous allons
nous faire plaisir en jouant notre football, nous
n'allons pas nous focaliser sur l'Uso car c'est en
jouant notre football que nous pouvons espérer
quelque chose. L'enjeu ne poussera pas à changer
notre aptitude et notre système de jeu. Nous allons
nous préparer en conséquence en corrigeant nos
lacunes et en renforçant nos acquis pour sortir de
ce match la tête haute. Nous sommes des adeptes
du jeu offensif qui nous permet de tirer profit de
notre qualité quand l'enjeu est de taille. Nous
allons nous battre sur tous les plans en attendant
le résultat que nous accepterons avec philosophie.
Metsu pour un match
France-Sénégal
CLASSEMENT FIFA
Abdou Karim Mané est un coach heureux. Leader du groupe A pour la première fois de la saison, le technicien du Dakar Université
Club (Duc) et ses hommes sont à un point des play-offs. A trois jours de la dernière journée, Abdou Karim Mané revient sur ce qui
fait la force des Étudiants et parle aussi de l'enjeu du dernier match contre Uso..
PAR MAMADOU LAMINE SANÉ
HOMMAGE À BOCANDÉ
Doudou Diongue
n’est plus
Après avoir assuré le maintien, quel nouvel
objectif visez-vous actuellement ?
L'appétit vient en mangeant comme je l'ai dit
précédemment. Aujourd'hui, nous ne sommes pas
loin du titre. Pour cela, nous allons jouer à fond
nos chances. Nous avons effectué un travail cohérent et bien structuré allant dans ce sens. Donc, je
pense que l'équipe du Duc est en train de montrer
qu'elle a envie de victoires. Et sur ce, on peut
espérer que c'est l'année du titre.
Deux jours après le décès de Jules
Bocandé, un de ses illustres aînés en équipe
nationale du Sénégal, Doudou Diongue,
est rappelé à Dieu, ce mercredi matin à
Paris, a appris l’APSauprès de ses proches.
“Nous avons appris son décès ce matin”, a
expliqué Abdoulaye Diaw, chroniqueur
à la radio privée RFM (Radio futurs
médias) rappelant que Diongue vivait
depuis 1968 en France. C’est depuis son
retour de la Coupe d’Afrique des nations
d’Asmara (alors province de l’Ethiopie et
actuelle capitale de l’Erythrée), que Doudou Diongue s’est installé en France, a précisé l’un des doyens de la presse sénégalaise.
numéro 277 • jeudi 10 mai 2012

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