Un nouvel espace Marcel Duchamp

Transcription

Un nouvel espace Marcel Duchamp
Musée des Beaux-Arts de Rouen
Un nouvel espace
Marcel Duchamp
À partir du 1er avril 2007
Dossier d’accompagnement à la visite
réalisé par le service des publics et le service éducatif des musées de la ville de Rouen
Cette exposition s’adresse à tous les niveaux d’enseignement général, technique et
professionnel et parcourt un grand champ de disciplines (lettres, philosophie, histoire des
arts, arts plastiques, musique, anglais, etc).
Ce dossier propose des pistes pédagogiques adaptables à tous les niveaux scolaires, de la
maternelle à l’enseignement supérieur.
1. Un nouvel espace Marcel Duchamp
1.1 Marcel Duchamp
1.1.1 Biographie
1.1.2 Liste des œuvres présentées dans la salle
1.2 André Raffray
1.2.1 Biographie
1.2.2 Marcel Duchamp en douze images et Chez Arensberg
1.3 Création sonore de Paul D. Miller alias Dj Sopooky That Subliminal Kid
1.4 Des outils de médiation
p. 3
p. 3
p. 3
p. 5
p. 6
p. 6
p. 7
p. 8
p. 9
2. Pistes pédagogiques
2.1 Marcel Duchamp dans l’histoire de l’art
2.2 La famille Duchamp
2. 3 « La Vie illustrée de Marcel Duchamp » d’André Raffray
2.4 Duchamp et les mots « exquis »
2.5 Dadaïsme et surréalisme
2. 6. À la recherche de Marcel Duchamp à Rouen
2.6.1 La terre natale
2.6.2 Les « axes duchampiens » à Rouen
2.6.3 La ville de Rouen rend hommage à la famille Duchamp
p. 11
p. 11
p. 12
p. 12
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p. 13
p. 15
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p. 17
3. Ressources complémentaires
3.1 Bibliographie
3.2 Sites Internet
3.3 Annexe
3.3.1 Présentation du projet de Dj Spooky en anglais
3.3.2 Les titres des morceaux de Drawn At Random
3.3.3 Partition Drawn at Random
3.3.4 Plan de Rouen
p. 18
p. 18
p. 19
p. 20
p. 20
p. 20
p. 21
p. 25
4. Visiter l’exposition avec sa classe
p. 26
5. Autour de l’exposition
p. 27
6. Renseignements pratiques
p. 28
2
1. Un nouvel espace Marcel Duchamp
En matière d’échanges éducatifs, sept projets portant sur les collections permanentes des
musées de FRAME (French Regional & American Museum Echange) et financés par la
Fondation Annenberg ont été retenus pour 2006. Le musée des Beaux-Arts, en collaboration
avec le Denver Art Museum et le Dallas Museum of Art, a proposé un projet autour de
Marcel Duchamp.
À cette occasion, une nouvelle salle permanente met en regard les œuvres de Marcel
Duchamp et le cycle d’André Raffray illustrant sa vie. Dans cet espace le visiteur peut
s’installer confortablement pour consulter des documents visuels et sonores.
La collaboration entre les trois musées partenaires se traduit également par une création
musicale commandée à Paul D. Miller alias Dj Spooky that Subliminal Kid, auteur et artiste
conceptuel vivant à New York.
1.1 Marcel Duchamp
1.1.1 Biographie
1887
1902
1904
1905
1911
1912
1913
1914
1915
28 juillet naissance à Blainville-Crevon (Seine-Maritime), Marcel est le troisième
d’une fratrie de 6 enfants. Son père est notaire et maire du village.
Premières peintures.
Après des études secondaires au lycée Corneille à Rouen, rejoint à Paris ses
deux aînés, le peintre Jacques Villon et le sculpteur Raymond Duchamp-Villon ;
s’inscrit à l’académie Julian.
La famille s’installe à Rouen, 71, rue Jeanne d’Arc.
Diplôme d’ouvrier d’Art à l’imprimerie de la rue de La Vicomté à Rouen, suivi
d’un an de service militaire.
Dessins humoristiques pour Le Courrier français et Le Rire jusqu’en 1910.
Peintures marquées par de multiples influences post-impressionnistes,
cézanniennes, symbolistes ou fauves (Portrait du docteur Ferdinand Tribout,
1910). Participe depuis 1909 chez ses deux frères au groupe cubiste de
Puteaux, dit groupe de la Section d’Or.
Intérêt croissant pour le cubisme et la représentation du mouvement.
Le Nu descendant un escalier (n°2) est retiré du Salon des Indépendants, puis
exposé à Barcelone et enfin au Salon de la Section d’Or à Paris.
Voyage décisif à Munich pendant l’été, premières peintures et notes préparant
La Mariée mise à nu par ses célibataires, même ou Grand Verre.
Amitié avec Picabia et Apollinaire.
Bibliothécaire à la bibliothèque Sainte-Geneviève à Paris.
Le Nu descendant un escalier (n° 2) connaît un succès de scandale lors de son
exposition à l’Armory Show de New York.
Premier ready-made : Roue de Bicyclette
Travail expérimental sur le hasard : 3 stoppages étalon, Erratum musical.
Début des travaux du Grand Verre.
Boîte de 1914, première édition de notes sur le Grand Verre.
Premier voyage à New York, rencontre Louise et Walter Arensberg, ses amis et
principaux collectionneurs jusqu’à leur mort en 1954. Amitié avec Man Ray.
Invente le terme de ready-made.
3
1917
Fountain est retirée du Salon inaugural des Artistes Indépendants de New York
dont Marcel Duchamp est cofondateur, démission de sa part suivi de celle des
Arensberg. À cette occasion, publication avec ses amis Henri-Pierre Roché et
Béatrice Wood des revues Blind Man (2 numéros) et Rongwrong (1 numéro).
1918
Tu m’… dernière peinture de Marcel Duchamp pour K. Dreier. Séjour de 9 mois
à Buenos-Aires, intérêt croissant pour les échecs.
1919
Retour à Paris en juin, Marcel Duchamp est proche du milieu Dada parisien,
L.H.O.O.Q., ready-made rectifié emblématique du dadaïsme.
1920
À New York, cofondateur avec Man Ray et K. Dreier de la Société Anonyme
pour la promotion et la constitution d’une collection d’art moderne.
Naissance de Rrose Sélavy, alter ego féminin de Marcel Duchamp.
Premières expériences optiques et mécanistes : Rotative plaques de verre
1921
Publication de New York Dada avec Man Ray, ready-made Belle Haleine, Eau
de Voilette en couverture.
1923
Le Grand Verre est laissé dans un état d’ « inachèvement définitif » ; semble
désormais avoir abandonné l’art pour les échecs.
1924
Champion d’échecs de Haute-Normandie
Emission des Obligation pour la roulette de Monte-Carlo.
Joue dans le film Entr’acte et le spectacle Cinésketch de René Clair et Francis
Picabia.
1925
Poursuite des expériences optiques : Rotative demi-sphère.
1926
Anemic Cinema, film réalisé en collaboration avec Man Ray et Marc Allégret.
1927
Mariage avec Lydie Sarrazin-Levassor et divorce 6 mois plus tard.
1932
Publie avec V. Halberstadt un traité d’échecs sur d’improbables fins de parties :
L’Opposition et les cases conjuguées sont réconciliées.
1934
Publication de notes sur le Grand Verre : La Mariée mise à nu par ses
célibataires, même ou Boîte Verte.
1935
Les Rotoreliefs (disques optiques) sont exposés au concours Lépine à Paris.
1936-1941 Après 5 ans de préparation minutieuse Marcel Duchamp commence l’édition de
la Boîte-en-valise.
1937
Première exposition personnelle à l’Arts Club de Chicago.
1938
Exposition Internationale du Surréalisme à Paris, organisée par André Breton et
Paul Eluard. Marcel Duchamp est le « générateur-arbitre » de la galerie
principale (installation de 1200 sacs à charbon au plafond)
1939
Publication du recueil de contrepèteries et jeux verbaux Rrose Sélavy .
1942
Rejoint New York, organise avec André Breton l’exposition First Papers of
Surrealism
1944
Première esquisse de son ultime grand projet Étant donnés : 1° la chute d’eau,
2° le gaz d’éclairage… qui l’occupe secrètement pendant les 20 années
suivantes.
1947
Marcel Duchamp et André Breton présentent la deuxième exposition
internationale du Surréalisme à Paris, Marcel Duchamp exécute la couverture
du catalogue Prière de toucher ornée d’un sein en caoutchouc mousse.
1953
Organise et réalise l’affiche–catalogue de l’exposition Dada 1916-1923 à la
galerie Sydney Janis à New York.
Promu satrape par le collège de Pataphysique à Paris.
1954
Se marie avec Alexina Sattler, dite Teeny.
Premier achat par les musées nationaux français d’une peinture de Marcel
Duchamp : Les Joueurs d’échecs (1911).
Ouverture au Philadelphia Museum of Art de la collection Arensberg contenant
43 œuvres de Marcel Duchamp.
4
1955
1958
1959
1963
1964
1966
1968
1969
Devient citoyen américain.
Marchand du Sel, premier recueil des écrits de Marcel Duchamp.
Monographie de Robert Lebel Sur Marcel Duchamp.
Première rétrospective de son œuvre au Pasadena Art Museum en Californie
By or of Marcel Duchamp or Rrose Sélavy.
Édition de treize ready-mades en multiple de huit exemplaires par la galerie
d’Arturo Schwarz à Milan.
Première rétrospective en Europe : The Almost Complete Works of Marcel
Duchamp à la Tate Gallery de Londres.
Fin des travaux d’Étant donnés.
Publication de notes relatives au Grand Verre : À l’Infinitif ou Boîte blanche
Décède le 2 octobre d’une embolie. Ses cendres son transférées à Rouen au
cimetière du Monumental dans le caveau familial. Sur la pierre tombale est
gravée cette épitaphe qu’il avait lui-même choisie : « D’ailleurs c’est toujours les
autres qui meurent ».
Étant donnés : 1° la chute d’eau, 2° le gaz d’éclai rage… est montée et exposée
en permanence au Philadelphia Museum of Art.
1.1.2 Liste des œuvres présentées
- Portrait du docteur Ferdinand Tribout
1910
Huile sur carton
55 x 45 cm
- Deux nus
1910
Huile sur toile
Dépôt du musée national d’art moderne, 1998
- Boîte-en-valise
série F, 1966
Don de Mme Marcel Duchamp, 1969
80 items
41,5 x 38,5 x 9,9 cm
- La Mariée mise à nu par ses célibataires, même (Boîte verte)
1934
Boîte coffret contenant 93 documents, notes, photographies
33,2 x 28 x 2,5 cm
- Trois disques optiques
1925
Crayon, encre et gouache sur papier
Les disques optiques sont présentés sur un plateau qui en actionnant le bouton au sol
tournent, produisant des illusions optiques, un effet hypnotique de profondeur.
5
1.2 André Raffray
1.2.1 Biographie
1925
Naît le 18 juillet à Nonancourt, dans l'Eure.
1941-1945
Travaille pendant la durée de la guerre avec ses parents, dans leur studio de
photographie et, parallèlement, suit les cours par correspondance de l'École
A.B.C. de dessin.
1946
À Paris, entre dans l'atelier de dessin animé d'André Rigal.
1953
Est engagé dans le service Animation de la Société Gaumont dont il deviendra
plus tard le responsable jusqu'en 1982.
1967
Expose à « La Palette Bleue » (Galerie Romanet rive gauche) une série
d'aquarelles : La Mer et les Marais.
1970
Exécute sa première toile relative à l'histoire de l'art : Meissonnier peignant la
retraite de Russie.
1973-1976
Peint cinq Fenêtres (huiles sur toile) dont certaines sont présentes à ARS 74
(Helsinki) et à la Biennale de Venise de 1976.
1973-1982
Rencontre en 1973 le metteur en scène Victor Vicas pour lequel il va réaliser
des centaines de gouaches, illustrant jusqu’en 1982 les épisodes de la célèbre
série Les Brigades du Tigre.
1977
Expose au Musée de Brest la série des Fenêtres, les gouaches de La vie de
Marcel Duchamp, ainsi que les notes et dessins réalisés à Philadelphie
d’après Duchamp.
1977-1978
Pour illustrer l'émission télévisée de Claude-Jean Philippe L'Encyclopédie
audiovisuelle du Cinéma Français, réalise une série de gouaches dont le
tournage et les trucages de prise de vue sont effectués par son atelier.
1981
Expose au Centre Georges Pompidou les dix premières toiles des Paysages
recommencés.
1982
Quitte Gaumont et le cinéma pour se consacrer uniquement à la peinture.
1984
Exposition
personnelle
au
Mönchengladbach : Drei Motive.
1988
Expose la série des Diptyques (quinze dessins et une gravure) au musée des
Arts Décoratifs à Paris.
1990
Expose le Nu descendant un escalier N° 2 et Les Demoiselles d'Avignon dans
l'exposition de Pontus Hulten Le Territoire de l'Art, Musée d'État Russe, Saint
Pétersbourg.
1992
Participe à Territorium Artis exposition inaugurale de la Kunst und
Ausstellungshalle des Bundesrepublik Deutschland à Bonn (Allemagne) dans
laquelle figure le triptyque Duchamp - Matisse - Picasso.
Städtisches
Museum
Abteiberg,
6
1993
Pour l'exposition Marcel Duchamp à Venise, dessine sur les cimaises du
Palazzo Grassi les ombres éphémères de La Roue de bicyclette et du Portebouteilles, qui accompagnent son esquisse du Grand Verre recommencée.
1996-1998
Présente un panorama de ses œuvres au Musée d'Art Moderne et
Contemporain de Genève (Mamco) : André Raffray. Rudiments d'un musée
possible. Rétrospective en feuilleton.
1999
Rétrospective André Raffray Lob den Anderen - Éloge des autres à la Kunst
und Ausstellungshalle der Bundesrepublik Deutschland, Bonn (Allemagne).
À cette occasion, le réalisateur Horst Brandenburg tourne un film-reportage
qui sera projeté pendant la durée de l'exposition André Raffray. Pendler
zwischen den Zeiten.
Exposition personnelle, Éloge des autres, Galerie Baudoin Lebon, Paris.
2000
Exposition André Raffray. Hommage à l'Art, Achim Moeller Fine Art,
New-York.
2001
Exposition André Raffray, Un musée Imaginaire, Galerie Beaubourg, Château
Notre-Dame des Fleurs, Vence.
Publication du livre André Raffray. Un musée imaginaire, aux Éditions de la
Différence.
2005
Exposition personnelle Brooklyn Bridge (diptyques et dessins), Achim Moeller
Fine Art, New York.
Exposition André Raffray ou la peinture recommencée, musée d’Art et
d’Histoire de Saint-Brieuc du 25 juin au 25 septembre, au musée des BeauxArts de Rouen du 19 octobre 2005 au 16 janvier 2006, coproduction avec le
FRAC Bretagne/musée des Beaux-Arts de Rouen
1.2.2 Marcel Duchamp en douze images et Chez Arensberg
- Marcel Duchamp en douze images
2001
12 tirages-numériques sur films polyester rétro-éclairés
100 x 80 cm chacun
Dépôt du Fonds national d’art contemporain, 2005
Cette série, composée de 12 images, illustre 12 moments de la vie de Marcel Duchamp. Ces
images, issues de gouaches de petit format, ont été commandées pour l’exposition
inaugurale « L’Œuvre de Marcel Duchamp » du Centre Georges Pompidou en 1977. À cette
occasion, elles ont été placées comme des vitraux d’église dans une halle normande.
En 2001, les douze tirages numériques sur film polyester rétro-éclairés ont été présentés
comme des tableaux lumineux à l’exposition au château Notre-Dame-des-Fleurs à Vence,
par Marianne et Pierre Nahon.
Chacune de ces images a un titre :
1902. Marcel Duchamp peignant l’église de Blainville-Crevon
1907. Au vernissage du premier salon des artistes humoristes, Marcel Duchamp en
compagnie d’Adolphe Willette, Jacques Villon, Charles Léandre et Abel Faivre
1912. Suite à la requête des cubistes, Marcel Duchamp retire du Salon des Indépendants
son Nu descendant un escalier
7
1912. Au théâtre Antoine, Marcel Duchamp, en compagnie de Gabrielle et Francis Picabia et
de Guillaume Apollinaire, assiste à une représentation d’Impressions d’Afrique de Raymond
Roussel
1912. Devant la vitrine du chocolatier Gamelin, Marcel Duchamp admire la broyeuse qu’il
utilisera, transposée, dans la composition de son Grand Verre
1914. Au Bazar de l’Hôtel de Ville, Marcel Duchamp achète le porte-bouteilles qui deviendra
plus tard l’un de ses célèbres ready-made
1922. Robert Desnos interrogé par André Breton lors d’une séance de télépathie à laquelle
participe Marcel Duchamp sous les traits de « Rrose Sélavy »
1924. Sur la terrasse du Théâtre des Champs-Élysées, René Clair et Francis Picabia dirigent
le tournage d’une scène du film Entr’acte, dans laquelle figurent Marcel Duchamp et Man
Ray jouant aux échecs.
À gauche de la composition : Erik Satie
1935. Au concours Lépine, Henri Pierre Roché examine les Rotoreliefs que présente Marcel
Duchamp
1936. Penché sur son Grand Verre, La Mariée mise à nu par ses célibataires, même, brisé
lors d’un transport, Marcel Duchamp tente de le réparer
1938. À l’Exposition Internationale du Surréalisme, Marcel Duchamp accroche au plafond
des sacs de charbon, en compagnie de Max Ernst, Salvador Dali et Man Ray
1968. Dans son atelier de New York, Marcel Duchamp près d’Étant donnés, son œuvre
posthume…
- Chez Arensberg
2001
Tirage numérique sur film polyester rétro-éclairé
100 x 180 cm
En 1984, Francis Naumann (détenteur des gouaches du cycle de la vie de Duchamp)
commande à André Raffray une nouvelle gouache afin de symboliser la vie américaine de
Marcel Duchamp. Cette image montre les familiers du salon des Arensberg, appelé entre
1915 et 1920 the Arensberg Circle, à côté d’œuvres très célèbres. Un tirage numérique
rétro-éclairé de cette gouache a aussi été réalisé en 2001.
1.3 Création sonore de Paul D. Miller alias DJ Spooky That Subliminal Kid
La collaboration entre les trois musées partenaires (musée des Beaux-Arts de Rouen,
Denver Art Museum et Dallas Museum of Art) s’est concrétisée par la commande d’une
création sonore à Paul D. Miller alias Dj Spooky that Subliminal Kid.
Éléments biographiques
Diplômé du Bowdoin College, Paul D. Miller alias DJ Spooky est un auteur, artiste et
musicien qui vit à New York. Son premier livre Rythm Science a été publié au MIT Press en
2004 et son travail a été présenté dans plusieurs musées à travers le monde – il a fait des
performances dans des lieux et des contextes très variés dont la Tate Modern, le
Guggenheim et le théâtre de l’Acropole en Grèce.
Considéré comme auteur et artiste conceptuel, Paul D. Miller est probablement plus connu
sous le surnom de DJ Spooky that Subliminal Kid. Miller a mixé et enregistré des disques
avec de nombreux artistes allant de Steve Reich à Killah Priest et a fait des performances
dans de nombreux lieux à travers le monde. Son dernier disque, une compilation de
morceaux classiques de reggae, s’appelle In fine style, DJ Spooky Presents 50 000 Volts of
Trojan Records !!!! Les autres récents albums sont : Drums of Death, avec Dave Lombardo
8
de Slayer et Chuck D. de Public Ennemy ; Optometry ; remix d’artistes aussi divers que
Steve Reich, Yoko Ono et Bob Marley. Son livre Rythm Science a été publié chez MIT
Press. Il tourne régulièrement à travers le monde, notamment, avec sa performance DJ
Spooky’s Rebirth of A Nation.
Présentation du projet Drawn at Random
« Paul D. Miller alias Dj Spooky a spécialement créé un cd compilant plusieurs
interprétations de la composition Erratum Musical (1913) de Marcel Duchamp. Ce cd qu’il a
composé est une sorte d’instantanné tiré des diverses stratégies compositionnelles
exprimées par Duchamp quand il commença le jeu d’Errata Musical. Pour Duchamp,
« Errata… » fut prévu à l’origine comme un jeu sonore pour amener le public d’une
improvisation à une création. Le travail de Miller en tant qu’artiste se concentre sur le rapport
complexe entre l’art et l’artefact. Son œuvre tend vers un rapport décalé entre la façon dont
les objets d’art sont produits (il emploie un logiciel) et comment ils sont déployés dans le
paysage culturel contemporain. Pour lui, comme pour Duchamp, la musique illustre l’idée
d’un réseau fondé sur qu’on appelle « l’économie du don » - c’est l’idée que l’art n’est pas un
produit de consommation, mais qu’il relève de l’échange d’information et de la façon dont les
personnes perçoivent la difficulté de définir les qualités de ce que la critique d’art Lucy
Lippard appelle l’ « objet d’art dématérialisé ». Pour Miller, la musique n’est pas de la
musique mais de l’information qui circule dans un monde où le sampling a hérité autant de
l’attitude Duchampienne de l’« objet trouvé » (les disques sont des objets trouvés !) que de la
nouvelle attitude de la jeune génération qui trouve dans le média numérique une extension
naturelle de la production culturelle quotidienne. Son projet « Drawn at Random » met
l’accent sur cet aspect de la culture digitale. C’est un autoportrait acoustique qui utilise le son
comme ingrédient principal de sa palette sonore. »
« J’ai pensé que ce serait amusant de présenter la réflexion de Duchamp sur l’art et la
créativité à travers le filtre du hip hop et du mix basé sur le concept de « ready made »
(« étant donnés » ou « tout fait » en français). Cela donne une composition appelée « Drawn
At Random ». J’ai même créé une partition de piano librement inspirée des relations de
Duchamp avec la composition de John Cage « Music for Marcel Duchamp » écrite en
1947. »
Sa démarche par rapport à l’œuvre de Duchamp
* Dans ces concerts expérimentaux, comme à Tours pour le festival Extensions (autour du
cinéma autrement), il mixe parfois avec des musiciens, parfois seul, et projette des
« collages », des images d’œuvres de Méliès, de Duchamp, de Man Ray, etc.
* Errata Erratum – Remix des œuvres visuelles et des compositions musicales de Duchamp,
commande du MOCA de Los Angeles en 2002 d’une performance mise en ligne sur leur site.
Cette vidéo est un « collage » d’images et de sons.
Voir ses notes sur cette performance (en ligne)
http://www.djspooky.com/articles/erattaeranFrench.html
1.4 Des outils de médiation
Une nouvelle forme de médiation est expérimentée dans cette salle consacrée à Marcel
duchamp. Pour accompagner le visiteur dans sa découverte de l’œuvre de Marcel Duchamp,
sont mis à la disposition une bibliothèque dont le contenu s’enrichira au fil du temps
(interviews, écrits, ouvrages de référence, etc), un jeu d’échecs et bientôt un ensemble de
jeux : un jeu de l’oie permettant une promenade à travers l’œuvre de Duchamp, un jeu de
9
memory et un jeu de 7 familles qui aborde différentes facettes de l’artiste : Duchamp et les
échecs, Duchamp et le hasard, Duchamp et le mouvement, etc.
Enfin, la création sonore de Dj Spooky peut être écoutée dans la salle avec un casque.
* Des ouvrages
Sur André Raffray
- André Raffray ou la peinture recommencée, 240 p., textes de Bernard Blistène, Thierry
Dufrêne, Catherine Elkar, Laurent Salomé, Isabelle Sobelman, André Raffray, Éditions de la
Différence/musée des Beaux-Arts de Rouen/Frac Bretagne, M. et P. Nahon, 2005 ;
Les écrits ou interviews de Marcel Duchamp
- DUCHAMP Marcel, Duchamp du signe, Flammarion, 2002.
- DUCHAMP Marcel, Lettres sur l'art et ses alentours, L'échoppe, 2006 ;
- DUCHAMP Marcel, Le Processus créatif, L'échoppe, 1987 ;
- DUCHAMP Marcel, MIRO, Demande d'emploi, L'échoppe, 2002 ;
- DUCHAMP Marcel, EGLINGTON Laurie, SUQUET Jean, Marcel Duchamp de retour en
Amérique répond à Laurie Eglington, L'échoppe, 2004 ;
- DUCHAMP Marcel, Deux interviews new-yorkaises, L'échoppe, 1996.
- COLLIN, M. Duchamp parle de ses ready-made, L'échoppe, 1998 ;
Sur Marcel Duchamp
- APPOLINAIRE Guillaume, Marcel Duchamp 1910 -1918, L'échoppe, 1994 ;
- ASHTON, Rencontre avec Duchamp, L'échoppe, 1996 ;
- BELLONY, M. Duchamp, Greenwich Village, L'échoppe, 2001 ;
- CABANNE Pierre, Les 3 Duchamp : Jacques Villon, Raymond Duchamp-Villon, Marcel
Duchamp, Bibliothèque des arts, 1975 ;
- DELVAILLE, Duchamp libre, L'échoppe, 2006 ;
- MARCADE B., Laisser pisser le Mérinos, la paresse de Marcel Duchamp, L'échoppe,
2006 ;
- MINK Janis, Duchamp, Taschen, 2004 ;
- NAUMANN F., Marcel Duchamp, l'art à l'ère de la reproduction mécanisée, Hazan, 1999 ;
- NAUMANN Francis, Etant donnés 1°Maria Martins 2° Marcel Duchamp, L'échoppe, 2004 ;
- NAUMANN Francis, L'argent sans objet, L'échoppe, 2004 ;
- OTTINGER, Duchamp sans fin, L'échoppe, 2000 ;
- SUQUET Jean, In vivo, in vitro, L'échoppe, 1994 ;
- SUQUET Jean, Epanouissement ABC, L'échoppe, 2001 ;
- FRAC Languedoc-Roussillon, Chauffe Marcel, isthme éditions, 2006 ;
- Étant donné, n° 4 Duchamp et l'humour, Association pour l'étude de M. Duchamp, 2002 ;
Sur Dada
- sous la direction de Laurent Le Bon, catalogue de l’exposition Dada, 5 octobre 2005 - 9
janvier 2006, Centre Pompidou, Édtions du Centre Pompidou, Paris, 2005 ;
Référence littéraire de Marcel Duchamp
- ROUSSEL Raymond, Impressions d'Afrique, Flammarion, 2005 ;
Ouvrages pour le jeune public
- CVACH Milos, Duchamp, porte-chapeau, Centre Georges Pompidou, 1992 ;
- HOUCK Véronique et Aurore, Bibou et le monde des échecs, Circonflexe, 2006
10
2. PISTES PÉDAGOGIQUES
2.1 Marcel Duchamp dans l’histoire de l’art.
D’abord peintre, Marcel Duchamp traverse différents mouvements : impressionnisme,
fauvisme, cubisme et même futurisme à travers le Nu descendant l’escalier, et sa traduction
du mouvement. Il assimile rapidement les codes visuels pour mieux les détourner. C’est à
travers sa remise en cause de l’« art rétinien » qu’il aura la plus grande influence sur l’art du
XXe siècle. Son œuvre s’impose comme une source incontestable pour les jeunes
générations à partir des années 60.
Tout d’abord, à travers cette volonté de créer un écart quasi systématique avec les codes
esthétiques en vigueur, regard analytique et transgressif sur l’histoire de l’art. Mais l'œuvre
de Duchamp se caractérise surtout par une attitude conceptuelle radicalement nouvelle.
Le ready-made :
En anglais, le terme signifie « tout-fait ». Il s’agit d’objets manufacturés, auxquels l’artiste
accorde le statut d’œuvre d’art. Il s’agit d’une remise en cause du statut de l’œuvre unique,
fabriquée par la main de l’artiste, de l’esthétique et du bon goût en art.
« La réplique d’un ready-made transmet le même message que le ready-made lui-même ».
Cependant, l’objet n’est pas présenté « à nu », Duchamp intervient dans sa présentation, par
exemple l’urinoir est basculé. Il peut intervenir parfois sur l’objet, par assemblage (Roue de
bicyclette plus tabouret), préfigurant les futurs objets surréalistes et par un travail d’écriture
(Fountain, In Advance of the Broken Arm).
L’usage de l’écrit :
On connaissait les mots dans la peinture, les collages cubistes, Duchamp a donné à
l’écriture le même statut qu’à ses œuvres en volume ou peintes. Ainsi, la Boîte verte
regroupe l’ensemble des textes liés à l’élaboration de La Mariée mise à nu par ses
célibataires, même...
Sur la pelle, il écrit le titre « en prévision du bras cassé ». Selon Marcel Duchamp, « il ne
s’agit pas de décrire l’objet, mais d’emporter l’esprit du spectateur vers d’autres régions plus
verbales ». Ces deux exemples illustrent son idée d’un art non rétinien, son influence sur l’art
conceptuel et sur le surréalisme. Aujourd’hui, l’écrit fait partie intégrante du langage des arts
plastiques, c’est parfois même l’unique matériau.
Le mouvement :
Duchamp a décliné tout au long de son œuvre le principe du mouvement.
Sorte d’obsession (il se disait « rotomane »), l’idée de rotation se retrouve dans des œuvres
comme Moulin à café, Broyeuse de chocolat, Roue de bicyclette, Anemic cinéma, et dans
les Rotoreliefs, qui préfigurent l’art cinétique.
Le réel, le virtuel :
D’une certaine manière, Duchamp aborde de façon anticipée l’idée d’espace virtuel. Le
Grand verre projette une perspective dans l’espace réel, sans pour autant le matérialiser.
Ce type de jeu optique se retrouve par exemple dans l'œuvre de Fellice Varini installée dans
les deux escaliers du musée des Beaux-Arts de Rouen.
Réplique / miniature :
La réplique est une autre remise en cause du statut d’œuvre d’art, fortement liée au concept
d’anti-art développé par Duchamp, Dans la Boîte-en-valise, Duchamp rassemble selon les
éditions de 68 à 80 reproductions de ses œuvres, et précise : « Tout ce que j’ai fait
d’important tient dans une valise ». Il invente la notion de musée portatif. Il s’agit donc de
désacraliser l'œuvre d’art unique, d’exercer un contrôle sur son œuvre. Il est essentiel
d’appréhender l’humour et le regard distancié de Duchamp sur son propre travail.
11
Hétérogénéité :
L’un des apports majeur de l’artiste sur l’art du XXe siècle, est, de façon générale, la remise
en cause de l’unité esthétique ou du médium exclusif. Duchamp a bousculé et élargi le
vocabulaire de l’artiste. Son œuvre se compose de peintures, d’objets, d’écrits, de films, et
de ce que l’on nommerait aujourd’hui, d’installations. De nombreux artistes contemporains
revendiquent cette forme d’hétérogénéité.
Le hasard :
Cette notion est au cœur de la démarche de nombreux artistes, Paul Klee parle lui
d’accident. Cependant, Duchamp en fait le sujet principal de certaines de ces œuvres
comme 3 stoppages étalons. Il cherche alors à piéger le hasard, et réalise en quelque sorte
du « hasard en conserve », selon ses propres mots.
2.2 La famille Duchamp
Raymond Duchamp-Villon :
Un peu éclipsé par son frère Marcel Duchamp, le sculpteur Duchamp-Villon a lui aussi sa
place dans l’histoire de l’art. Également novateur, il est l’un des premiers à intégrer dans l’art
l’esthétique de la machine et le mouvement.
Le Cheval majeur nous montre comment l’artiste essaie de donner à la sculpture une
dynamique temporelle. L’ensemble des œuvres du musée nous permet d’appréhender toute
la richesse de d'œuvre de Duchamp-Villon, depuis les sculptures influencées encore par
Rodin jusqu’à l’esthétique futuriste.
Jacques Villon :
Peintre et graveur, frère de Marcel Duchamp et Raymond Duchamp-Villon, il est d’abord
attiré par le cubisme, puis par le futurisme et les formes en mouvement. Il formera le groupe
de Puteaux, avec Metzinger, Gleizes, Léger, Delaunay...qui deviendra la Section d’or.
L’œuvre de Villon évolue parfois vers l’abstraction de façon progressive, la couleur se
trouvant toujours structurée par la ligne, mais se libérant progressivement du référent
figuratif.
L’œuvre entière laisse apparaître à la fois un goût pour une certaine rigueur formelle et une
géométrisation de l’espace.
De nombreuses œuvres des frères Duchamp sont exposées au musée des Beaux-Arts de
Rouen.
2. 3 « La vie illustrée de Marcel Duchamp » d’André Raffray :
L’œuvre d’André Raffray reprend des épisodes importants de la vie de Duchamp artiste.
Outre l’occasion qui est donnée de s’intéresser à cet artiste majeur de l’art moderne, on
pourrait envisager un travail sur la biographie en partant de la question : « pourquoi avoir
choisi d’illustrer ces moments-là plutôt que d’autres dans la vie de Duchamp ? », pour faire
ensuite choisir les douze illustrations qui viendraient représenter la vie d’un écrivain ou d’un
peintre dont les élèves auraient fait la biographie.
En arts plastiques, une mise en image pourra être réalisée à partir des textes des élèves du
primaire au lycée.
2.4 Duchamp et les mots « exquis »
« Il y a une explosion dans le sens de certains mots : ils valent plus que ce qu’ils veulent dire
dans le dictionnaire. » dit Duchamp dans un entretien avec Pierre Cabanne (in Marcel
Duchamp, ingénieur du temps perdu).
12
Cette importance du mot chez Duchamp se retrouve dans son œuvre, à travers les titres qu’il
donne mais aussi dans ses jeux de mots.
On peut les classer en différents types :
- Les homophonies : consistent à transformer un groupe de mots par un autre, en
s’appuyant uniquement sur les ressemblances sonores qui permettent de reconnaître le
premier groupe quand on lit le deuxième.
Ex : Objet-Dard ; Lits et ratures.
- Les paronymies : consistent à créer des couples de mots phonétiquement voisins à un ou
deux phonèmes près.
Ex : Fresh Widow et French Window ; Fermentation et ferme intention ; Coup de gueule et
Good girl ; sacre du printemps, crasse du tympan…
- Les calembours : jeux de mots fondés sur des homonymes et utilisant la polysémie. En
clair, le calembour repose sur la différence de sens entre des mots ou groupes de mots qui
se prononcent de la même façon. Molière le considérait comme un « ramassé parmi les
boues des Halles et de la place Maubert » et Victor Hugo, dans les Misérables parle de
« fiente de l’esprit qui vole ». Le calembour a pourtant eu ses défenseurs, dont certains l’ont
élevé à un tel niveau qu’on aurait peut-être tort de la considérer comme un sous-genre.
Duchamp lui-même ne disait-il pas : « le grand ennemi de l’art est le bon goût »!
Ex : Belle haleine et eau de violette ; do shit again douche it again ; chapeau en peau de
chat ; petits tests ou testicules…
- Les contrepèteries : phrases à partir de laquelle on peut obtenir, en permutant certaines
lettres ou certaines syllabes, une nouvelle phrase.
Ex : À charge de revanche, à verge de rechange ; champs de coton, temps de cochon…
- Les allitérations : jeux sur les échos de sonorités à l’intérieur d’un mot, d’une phrase…
Ex : « Sa robe est noire, disait Sarah Bernardt » ; notaire de tonnerre, éclair de tonnerre et
clerc de notaire ; la plus belle des poubelles ; paroi parée de paresse de paroisse…
- Les anagrammes : mots formés en changeant de place les lettres d’un mot
Ex : « Etrangler l’étranger » ; silent et listen ; Daily laidy…
- La phonétique ou les jeux de mots syllabiques
Ex : LHOOQ (elle a chaud au cul) ; DHA (des achats) ; AJT (agiter) ; LAOBI (elle a obéi)…
On trouvera de nombreux autres exemples de ces mots « exquis » dans l’œuvre de
Duchamp. À partir de leur observation, il sera aisé à tout âge de proposer des exercices
d’écriture de jeux sur les mots aussi variés que ludiques mais toujours poétiques ! De plus
on rejoint facilement les préoccupations des élèves notamment dans la maîtrise qu’ils ont du
langage SMS. Il pourra être facile de transcrire un texte en sms ou inversement.
Dans la même veine, les titres de Duchamp sont souvent révélateurs de cet esprit de jouer
avec les mots. Il disait d’ailleurs « il existe une tension entre mes titres et mes tableaux. Les
titres ne sont pas des tableaux et vice et versa, il s’agit d’une action réciproque. Les titres
ajoutent une nouvelle dimension, ils fonctionnent comme des couleurs nouvelles ou
ajoutées, ou mieux encore, on peut les comparer à un vernis à travers lequel l’image
apparaît amplifiée. » (dans Qu’y t-il dans un mot ? de Arturo Schwarz, opus international
n° 49, mars 1974, p. 34)
On pourra en recenser les plus révélateurs (les rechercher permettra un parcours intéressant
dans l’œuvre de Duchamp), et s’interroger sur la couleur qu’ils apportent à l’œuvre. De plus
les titres anglais, qui sont nombreux, pourront faire l’objet d’un travail de traduction en
anglais. Comment rendre le mieux ce que Duchamp voulait faire passer ?
2.5 Dadaïsme et surréalisme :
À partir de « La vie illustrée de Marcel Duchamp » d’André Raffray, les élèves pourront
rechercher les différentes figures du dadaïsme et du surréalisme dans les différentes
images. En enquêtant sur chacun d’eux, on fera une belle visite dans cette époque.
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- Dans le quatrième tableau, « 1912. Au théâtre Antoine, Marcel Duchamp, en compagnie de
Gabrielle et Francis Picabia et de Guillaume Apollinaire, assiste à une représentation
d’Impressions d’Afrique de Raymond Roussel »
o
o
Francis Picabia (1879-1953)
Guillaume Apollinaire (1880-1918
- Dans le septième tableau « 1922. Robert Desnos interrogé par André Breton lors d’une
séance de télépathie à laquelle participe Marcel Duchamp sous les traits de « Rrose
Sélavy »
o
o
André Breton (1896-1966)
Robert Desnos (1900-1945)
- Dans le huitième tableau « Sur la terrasse du Théâtre des Champs-Elysées, René Clair et
Francis Picabia dirigent le tournage d’une scène du film Entr’acte, dans laquelle figurent
Marcel Duchamp et Man Ray jouant aux échecs. À gauche de la composition : Erik Satie. »
o
o
Man Ray (1890-1976)
Erik Satie (1866-1925)
- Dans le onzième tableau « À l’exposition Internationale du Surréalisme, Marcel Duchamp
accroche au plafond des sacs de charbon, en compagnie de Max Ernst, Salvador Dali et
Man Ray » :
o
o
Max Ernst (1891-1976)
Salvador Dali (1904-1989)
On pourra constater avec les élèves que ces mouvements artistiques ont touché tous les
arts et qu’il est bien difficile de les appréhender sans en avoir une idée d’ensemble tant les
liens entre les artistes, écrivains ou peintres, photographes ou cinéastes… cités sont
imbriqués dans un même souffle créateur.
- L’écriture automatique
Il sera intéressant aussi d’élargir leurs connaissances avec la lecture de poètes surréalistes
comme Aragon ou Éluard, faisant appréhender aux élèves leur démarche qui vise à s’évader
de la raison, à libérer l’imagination. La poésie comme arme de défense contre le réel. Avec
l’écriture automatique elle devient : « Dictée de la pensée, en l’absence de tout contrôle
exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale » (Breton dans
Manifeste du surréalisme, 1924).
On pourra alors tenter de les soumettre aux conditions de l’écriture automatique que les
surréalistes affectionnaient. Elle consiste à se mettre dans un état de réceptivité et de
disponibilité psychique totales, entre le rêve et la veille, et à noter au fil de la plume le
courant des mots qui jaillit. « Ecrivez vite, recommande Breton, sans sujet préconçu, assez
vite pour ne pas retenir et ne pas être tenté de vous relire ». Le but est de se laisser porter
au gré des associations, par le flux des images.
Malgré l’interdiction du sujet préconçu on pourra aider les élèves en les plaçant devant une
œuvre qui les inspire. Ils créeront un texte dans ce sens ou de retour en classe, en partant
des souvenirs que leur aura laissés leur visite.
- Le cadavre exquis
On pourra s’adonner avec eux (et ce à n’importe quel âge !) au cadavre exquis qui est un jeu
que les surréalistes se sont appropriés à partir de 1925. Il consiste à faire écrire par un
premier joueur le premier élément d’une phrase sur une feuille qu’il plie et qu’il passe au
joueur suivant. Lequel propose un deuxième élément (sans connaître le premier). Et ainsi de
suite jusqu’à ce que la phrase soit complète. Le dernier joueur déplie la feuille et procède à
« la toilette du mort » (il règle les accords grammaticaux) et lit la phrase à haute voix, la
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phrase réserve des surprises sur le plan sémantique. On peut utiliser la même méthode pour
réaliser un dessin.
- L’oulipo (ouvroir de littérature potentielle)
Marcel Duchamp est entré à l’Oulipo le16 mars 1962 comme correspondant américain du
groupe. Il comptera parmi les premiers artistes à accorder le statut d'œuvre à ses notes de
travail, publiées sous forme de fac-similés dans trois boîtes (La Boîte de 1914, La Boîte
verte, et la Boîte blanche).
Cette appartenance permettra de travailler sur les techniques d’écriture comme la méthode
« S + 7 ». Il s’agit de remplacer, dans un texte donné, chaque substantif (s) par le septième
trouvé après lui dans le dictionnaire. On recrée ainsi un texte. Cet exercice peut être soumis
à de nombreuses variantes comme Verbe + 7…
2. 6. À la recherche de Marcel Duchamp à Rouen
Rouen semble jouer un rôle non négligeable dans la production artistique de Marcel
Duchamp. Sur cette thématique, on pourra travailler deux questions avec les élèves :
- Quels sont les liens entre Marcel Duchamp et Rouen : dans ses références, son
imaginaire, sa formation, ses œuvres et leur gestation ?
- Quelles actions ont été mises en place par la ville de Rouen pour célébrer Marcel
Duchamp et sa famille ?
2.6.1 La terre natale
Marcel Duchamp naît à Blainville–Crevon, petit village situé au cœur de la vallée du Crevon,
en Normandie, à 20 kilomètres au nord-est de Rouen. La maison familiale, une confortable
demeure bourgeoise, est aujourd’hui une propriété privée et ne peut se visiter.
2.6.2 Les « axes duchampiens » à Rouen
Certains lieux fréquentés par Marcel Duchamp, lorsqu’il vivait à Rouen, ont disparu
aujourd’hui. On pourra cependant travailler à partir d’une carte en localisant les lieux en
question puis imaginer un « parcours duchampien », dans lequel on peut distinguer trois
secteurs, déterminés par une proximité géographique et/ou thématique (se reporter à la
carte en annexe). Les élèves découvriront ainsi les lieux disparus ou non, sur lesquels ils
devront effectuer quelques recherches et envisageront un reportage photographique à
exploiter par la suite en classe.
D’autres parcours sont également envisageables, l’un chronologique ou encore un autre à
partir des sources potentielles de la production de Marcel Duchamp.
- Secteur 1 : l’environnement proche :
- le 71 rue Jeanne d’Arc : (n° 1 sur le plan)
Il s’agit de la maison familiale habitée par les parents Duchamp de 1905 à 1925.
- le Square Verdrel : (n° 2 sur le plan)
Auparavant « jardin Solférino », ce jardin public, face à la maison familiale, est un espace
romantique, séparé de la ville par une enveloppe végétale, où s’écoule une cascade le long
d’une rocaille. Accueillant des cygnes (Duchamp du Signe, titre donné aux écrits de Marcel
Duchamp par M. Sanouillet, édition Flammarion, 1975), cette chute d’eau et ce jardin,
éclairés au gaz baignaient dans une lumière verte.
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Ont-ils inspiré l’artiste dans son œuvre posthume Etant donnés : 1) La chute d’eau, 2) Le gaz
d’Eclairage, 1946-1966 ?
- la gare de la rue Verte : (n° 3 sur le plan)
À partir de 1904, Marcel Duchamp s’installe à Paris et multiplie les allers-retours entre
Rouen et Paris. Il connaît les deux gares de la rive droite : celle de la rue Verte datant de
1847 puis celle de l’architecte Dervaux, de style Art Nouveau, à partir de 1928.
Les trajets nourrissent certaines de ses œuvres comme Jeune homme triste dans un train
(1911) ou Pharmacie en (1914).
- les rues
En 1887, les Rouennais découvrent le gaz. Les immeubles dans lesquels sont installés l’eau
et le gaz proclament leur modernité sur de petites plaques émaillées bleues : « gaz dans la
cour », « gaz à tous les étages », « gaz et eau »… Duchamp fera faire en 1958 une réplique
de ces plaques et élèvera la réplique au rang de « readymade imité ».
- Secteur 2 : Habitudes rouennaises :
- La brasserie de l’Opéra : (n° 4 sur le plan)
Marcel Duchamp fréquente les cafés, notamment la brasserie de l’Opéra, monument Art
nouveau, construit en 1904, situé derrière le théâtre des Arts et disparu sous les
bombardements en 1944. C’est sur un papier à entête de cette brasserie que Marcel dessine
l’un des projets des fameux « tamis », éléments du Grand Verre (1915-1923).
- Les grands Magasins Dewatcher : (n° 5 sur le plan)
Situés au 8-10 place de la cathédrale et disparus aujourd’hui, ces magasins présentaient un
escalier sur lequel s’étageaient neuf mannequins sans visage toutes les deux marches. Une
source d’inspiration pour Nu descendant l’escalier (1912) ?
- La chocolaterie Gamelin : (n° 6 sur le plan)
La Broyeuse de chocolat n°2 (1914) et la broyeuse représentée dans Le Grand Verre (19151923): thème né du souvenir que Marcel Duchamp avait conservé des broyeuses placées
dans la vitrine de la chocolaterie Gamelin, commerce se situant aux n°11 et 13 de la rue
Beauvoisine. Duchamp invente une nouvelle broyeuse, en ajoutant une troisième meule et
en substituant aux lourds encadrements en fonte des éléments ultra légers.
- La foire St Romain : (n° 7 sur le plan)
Le point de départ du thème du Grand verre (1915-1923) est établi : il s’agit de jeux de
massacre installés à la foire St Romain alors que Marcel Duchamp était élève au lycée
Corneille : « Le thème de la Mariée m’avait été inspiré par ces baraques foraines qui
pullulaient à l’époque, où des mannequins figurant souvent les personnages d’une noce
s’offraient à être décapités grâce à l’adresse des lanceurs de boules » (Interview avec Jean
Shuster ; Marcel Duchamp, vite in Le Surréalisme, même, Paris, n°2, printemps, 1957).
Ces personnages traditionnels en bois, la mariée et sa suite, sont à l’origine du thème
général de l’œuvre et plus précisément des neuf « moules Mâlic » à l’extrême gauche de la
partie basse du Grand verre.
- Secteur 3 : Des rencontres :
- École Bossuet : (n° 8 sur le plan)
Située au 41-43 route de Neufchâtel, l’école Bossuet était une pension pour les élèves du
lycée Corneille. Marcel y réalise les premiers travaux graphiques que nous connaissons, en
particulier La Suspension (Bec Auer – 1903-1904)), inspiré par un appareil d’éclairage au
gaz, thématique parcourant l’œuvre duchampienne.
16
- La fontaine Sainte-Marie: (n° 9 sur le plan)
Inaugurée le 20 octobre 1879, cette fontaine monumentale visait à dissimuler le plus vaste
des réservoirs d’eau de la ville. Au sommet de la composition une allégorie de la ville de
Rouen tient dans sa main un flambeau et surplombe une chute d’eau qui s’écoule sur des
bassins successifs. Croisée quotidiennement pour se rendre au lycée, cette fontaine réunit
deux des éléments d’Étant donnés (1946-1966) : la chute d’eau et le feu d’où surgit la
lumière.
- Le Muséum : (n° 10 sur le plan)
Le Muséum d’histoire naturelle est crée en 1828 par Félix-Archimède Pouchet, un savant
naturaliste rouennais. Au 3e étage, une collection d’oiseaux est présentée dans un diorama
(« environnement » réalisé avec des matériaux divers et au besoin des toiles peintes,
généralement sans bords visibles, le tout ménageant des effets de profondeur et de
perspective) que l’on peut comparer à celui d’Etant donnés (1946-1966).
- Le lycée Corneille : (n° 11 sur le plan)
De 1897 à 1904, Marcel Duchamp étudie au lycée Corneille et fréquente Raymond
Dumouchel et Ferdinand Tribout dont il réalise les portraits en 1910 -1911 mais aussi Pierre
Dumont et Robert-Antoine Pinchon, deux peintres de l’École de Rouen.
2.6.3 La ville de Rouen rend hommage à la famille Duchamp
- Le musée des Beaux - Arts de Rouen : (n°12 sur le plan)
En 1967 une rétrospective sur les « 4 Duchamps » est organisée au musée des Beaux-Arts
de Rouen. En plus des œuvres de Marcel Duchamp, le musée conserve des sculptures et
dessins de Raymond Duchamp –Villon ( Les joueurs de football (1906), Le cheval majeur) et
des peintures de Jacques Villon (La baie du petit salon (1923), Camille Renault (1944),
Autoportrait (19).
- Renommer l’espace public :
Au 71 de la rue Jeanne d’Arc on trouve une plaque commémorative inaugurée en 1967
indiquant les dates de naissance et de mort des 4 Duchamp sauf pour Marcel qui semble
être éternel !
La municipalité décide également de rebaptiser deux lieux aux noms de Jacques Villon pour
la rue desservant la bibliothèque qui prend le même nom et de Raymond Duchamp-Villon
pour un espace théâtral de la rive gauche de Rouen. C’est en apprenant cette nouvelle que
Marcel Duchamp s’écria : « Moi, j’aurai seulement un jour à mon nom des toilettes publiques
ou des waters en sous-sol ».
C’est pourtant l’esplanade située devant le musée des Beaux-Arts qui, en 1996, prend son
nom.
- Le cimetière monumental : (n° 13 sur le plan)
Marcel Duchamp meurt le 2 octobre 1968 à Neuilly et ses cendres sont transférées dans la
tombe familiale au cimetière monumentale de Rouen. Sur la pierre tombale est gravée une
épitaphe qui laisse perplexe le passant et lui laisse le soin de réfléchir à son interprétation :
« D’ailleurs, c’est toujours les autres qui meurent ».
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3. RESSOURCES COMPLÉMENTAIRES
3.1 Bibliographie
Tous ces ouvrages sont consultables au service des publics, à la documentation des
musées ou dans la salle Marcel Duchamp.
Sur André Raffray
André Raffray ou la peinture recommencée, 240 p., textes de Bernard Blistène, Thierry Dufrêne,
Catherine Elkar, Laurent Salomé, Isabelle Sobelman, André Raffray, Éditions de la Différence/musée
des Beaux-Arts de Rouen/Frac Bretagne, M. et P. Nahon, juin 2005 ;
Les écrits ou interviews de Marcel Duchamp :
DUCHAMP Marcel, Duchamp du signe, Flammarion, 2002.
DUCHAMP Marcel, Lettres sur l'art et ses alentours, L'échoppe, 2006 ;
DUCHAMP Marcel, Le Processus créatif, L'échoppe, 1987 ;
DUCHAMP Marcel, MIRO, Demande d'emploi, L'échoppe, 2002 ;
DUCHAMP Marcel, EGLINGTON Laurie, SUQUET Jean, Marcel Duchamp de retour en Amérique
répond à Laurie Eglington, L'échoppe, 2004 ;
DUCHAMP Marcel, Entretiens avec Georges Charbonnier), André dimanche éditeur, 1994 ;
DUCHAMP Marcel, Deux interviews new-yorkaises, L'échoppe, 1996.
COLLIN, M. Duchamp parle de ses ready-made, L'échoppe, 1998 ;
Les références littéraires de Marcel Duchamp :
ALLAIS, Œuvres anthumes, Robert Laffont, 1989 ;
APOLLINAIRE, Les peintres cubistes, Berg international, 1986 ;
BRISSET Jean-Pierre, Œuvres complètes, les presses du réel, 2001 ;
JARRY, Le surmâle, Mille et une nuits, 1996 ;
LAUTREAMONT, Les chants de Maldoror, Pocket, 1992 ;
LAFORGUE, Les complaintes, Gallimard, 2004 ;
LAFORGUE, L'Imitation de Notre-Dame la Lune, Gallimard, 2002 ;
MALLARME, Igitur, Divagations, Un coup de dés, Gallimard, 2006 ;
PAWLOWSKI, Voyage au pays de la quatrième dimension, Images modernes, 2004 ;
POINCARE, La science et l'hypothèse, Flammarion, 2004 ;
ROUSSEL Raymond, Impressions d'Afrique, Flammarion, 2005 ;
STIRNER, L'Unique et sa propriété, Labor, 2006.
Biographies :
HOUSEZ Judith, Marcel Duchamp, biographie, Grasset, 2007 ;
MARCADE Bernard, Marcel Duchamp, Flammarion, 2007.
Ouvrages critiques :
APPOLINAIRE Guillaume, Marcel Duchamp 1910 -1918, L'échoppe, 1994 ;
ASHTON, Rencontre avec Duchamp, L'échoppe, 1996 ;
BELLONY, M. Duchamp, Greenwich Village, L'échoppe, 2001 ;
CABANNE Pierre, Les 3 Duchamp : Jacques Villon, Raymond Duchamp-Villon, Marcel Duchamp,
Bibliothèque des arts, 1975 ;
CABANNE Pierre, Les 3 Duchamp, Galerie Tokoro, 1984 ;
CABANNE Pierre, Duchamp & Cie, Terrail, 1997 ;
CHALUMEAU Jean-Luc, Duchamp, Cercle d'art, 1995 ;
CLAIR Jean, Sur Marcel Duchamp et la fin de l'art, Gallimard, 2005 ;
DUVE (de) Thierry, Résonances du ready made, Hachette, 2006 ;
DECIMO Marc, La bibliothèque de Marcel Duchamp, peut-être, Les presses du réel, 2002 ;
DECIMO Marc, Marcel Duchamp mis à nu, à propos du processus créatif, les presses du réel, 2004 ;
DECIMO Marc, Le Duchamp facile, Les presses du réel, 2005 ;
DECIMO Marc, Marcel Duchamp Rrose Selavy, MBA d'Orléans, 2005 ;
DELVAILLE, Duchamp libre, L'échoppe, 2006 ;
HILL Anthony, Marcel Duchamp : passim, a Marcel Duchamp anthology, G + B Arts international
limited, 1994 ;
JANG Young-girl, L'Objet duchampien, L’Harmattan, 2001 ;
18
MARCADE Bernard, Laisser pisser le Mérinos, la paresse de Marcel Duchamp, L'échoppe, 2006 ;
MINK Janis, Duchamp, Taschen, 2004 ;
NAUMANN Francis, Marcel Duchamp, l'art à l'ère de la reproduction mécanisée, Hazan, 1999 ;
NAUMANN Francis, Étant donnés 1°Maria Martins 2° Marcel Duchamp, L'échoppe, 2004 ;
NAUMANN Francis, L'argent sans objet, L'échoppe, 2004 ;
OTTINGER, Duchamp sans fin, L'échoppe, 2000 ;
PARTOUCHE, Marcel Duchamp, Al dante eds, 2005 ;
PERRET Catherine, Marcel Duchamp, le manieur de gravité (1 livret, 24 diapos), cndp, 1998 ;
SUQUET Jean, In vivo, in vitro, L'échoppe, 1994 ;
SUQUET Jean, Epanouissement ABC, L'échoppe, 2001 ;
THENOT, 100 lectures de Marcel Duchamp, Yellow now, 2006 ;
FRAC Languedoc-Roussillon, Chauffe Marcel, isthme éditions, 2006 ;
Ouvrages pour le jeune public :
CVACH Milos, Duchamp, porte-chapeau, Centre Georges Pompidou, 1992 ;
Dada n°71, Les années Pop, Mango presse, 2001 ;
Dada n°80, Dada, Mango presse, fevrier 2002 ;
Dada n°81, La révolution surréaliste, Mango presse, mars 2002 ;
Dada n°110, L'art cinétique, Mango presse, mai 2005 ;
Dada n°113, Dada, Mango presse, octobre 2005 ;
Le Petit Léonard n°35, dossier Le Surréalisme, éditions Faton, mars 2000 ;
Le Petit Léonard n°96, dossier Dada, éditions Faton, octobre 2005.
CD et DVD :
DUCHAMP Marcel, Erratum musical performed by Stéphane Ginsburgh, Sub rosa, 2000;
DACHY Marc, Marcel Duchamp, The creative act, sub rosa ;
JAUBERT Alain, De Duchamp au pop art, Arte video, 2001 ;
DJ SPOOKY, Rhythm science, sub rosa, 2003 ;
ZORN John, Duras : Duchamp, Tzadik, 1997.
Revues :
TDC n°767, L'art et l'objet, Scéren CNDP, janvier 1999 ;
TDC n°901, Dada, Scéren CNDP, octobre 2005.
Étant donné, n°1, Association pour l'étude de Marcel Duchamp, 1999 ;
Étant donné, n°2 Dossier Pierre de Massot, Association pour l'étude de Marcel Duchamp, 2001 ;
Étant donné, n°3 Dossier Etant donnés, Association pour l'étude de Marcel Duchamp, 2001 ;
Étant donné, n°4 Duchamp et l'humour, Association pour l'étude de Marcel Duchamp, 2002 ;
Étant donné, n°5 Duchamp et Salvador Dali, Association pour l'étude de Marcel Duchamp, 2003 ;
Étant donné, n°6 Duchamp et John Cage, Association pour l'étude de Marcel Duchamp, 2005 ;
Étant donné, n°7 Duchamp, Robert Lebel, Isabelle Waldberg, Patrick Waldberg, Association pour
l'étude de Marcel Duchamp, 2007.
3.2 Sites Internet
www.centrepompidou.fr/education : rubrique Dossiers pédagogiques Dada
Dossier pédagogique de l’exposition Dada au Centre Georges Pompidou
www.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-Duchamp/ENS-duchamp.htm
dossier sur Marcel Duchamp et les œuvres conservées à Beaubourg.
www.djspooky.com
Site de Dj Spooky That Subliminal Kid
Rubrique Art puis Drawn at Random : descriptif du projet pour la salle Duchamp
Rubrique Art puis Errata Erratum :projet et notes d’Errata Erratum réalisé en 2002 pour le
Museum of Contemporay Art de Los Angeles
http://www.zumbazone.com/duchamp/
Site très intéressant sur Duchamp
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3.3 Annexe
3.3.1 Présentation du projet de Dj Spooky en anglais
Drawn At Random:
A Studio Sound Project by Paul D. Miller for the Denver Art Museum and Musées de
Rouen
For The Denver Art Museum and Musées de Rouen, Paul D. Miller aka Dj Spooky has
especially created a mix CD compiled of many of his interpretations of Marcel Duchamp's
infamous 1913 composition "Erratum Musical". Miller has worked with artists as diverse as
Mariko Mori, Steve Reich, Yoko Ono, Kronos Quartet, Phillip Glass, Metallica, Public Enemy,
Ryuichi Sakamoto, and others. The Duchamp mix CD he has composed is a kind of snap
shot of the various compositional strategies Duchamp expressed when he started the game
of Errata Musical: for Duchamp, "Errata..." was originally intended as a game of song to pull
people into an improvisational approach to creativity. The update Miller's work as an artist
focuses on the intricate relationship between art and artifact - his ouevre points to an uneasy
relationship between how art objects are produced (he uses software for everything), to how
they are deployed in the contemporary cultural landscape. For him, like Duchamp, music
epitomizes the approach of a network based on what he likes to call "the gift economy" - its a
place where art isn't about commodities, its about cultural growth, the exchange of
information, and how people place value on the hard to define qualities of what art critic Lucy
Lippard once called "the dematerialized art object." For Miller, music isn't music - its
information: it traverses a world where sampling has inherited as much from Marcel
Duchamps critique of "found objects (records are found objects!), to an entire generation of
global youth culture that finds digital media to be a natural extension of the everyday
production of culture. His project, "Drawn At Random" on Marcel Duchamp would focus on
this aspect of digital culture: the mix CD's of his music and collaborations will be "given
away" during the Biennial's open hours, and will also be available online from his website as
a limited edition. It's an acoustic self portrait of an artist who uses sound as the main
ingredients for his creative pallette.
3.3.2 Les titres des morceaux de Drawn At Random
1. Errata Erratum 2007 - Sketch 1
2. Erratum Musical (Score drawn at Random)
3. Dj Tool
4. Ahn Trio "My Funny Valentine" (Dj Spooky remix)
5. Piano Interstitial (the 88 notes of the piano played in a random order)
6. Marcel Duchamp "The Creative Act" April 1957 - Sketch 2
7. Erratum Musical (Score for 3 Voices)
8. Tout-Fait 1
9. Ahn Trio "Song of The Land" (Dj Spooky remix)
10. Piano interstitial (the 88 notes of the piano played in a random order)
11. Ahn Trio "Heart asks Pleasure First" (remix)
12. Tout-Fait 2
13. Ahn Trio "Dies Irae" mixed with Duchamp "A L'infinitif" 1967
14. Piano Interstitial (the 88 notes of the piano played in a random order)
15. Errata Erratum 2007 - Sketch 1
16. Tout-Fait 3
17. Errata Erratum 2007 - Sketch 2
18. Marcel Duchamp - La Mariée mise à nu par ses célibataires, même accompanied by Dj
Spooky on piano
Remerciements particuliers à Sub Rosa Records. Les morceaux 2, 6, 7 et 18 ont été réalisés à partir
d’enregistrements de Sub Rosa Records.
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3.3.2 Partition
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3.3.4 Plan de Rouen
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4. VISITER L’EXPOSITION AVEC SA CLASSE
Le service des publics et le service éducatif (sur rendez-vous le mercredi de 14h30 à 16h30)
sont à votre disposition pour tout projet spécifique, toute demande particulière. N’hésitez pas
à prendre contact au 02 35 52 00 62.
Pour le confort et la bonne organisation de la venue des groupes, il est nécessaire de
réserver auprès du service des publics au 02 35 52 00 62 au moins trois semaines à
l’avance.
● Visites et ateliers autour de l’exposition
Visite libre de l’exposition (durée à définir)
L’enseignant ou l’accompagnateur des enfants conduit lui-même la visite de l’exposition.
30 enfants maximum
Entrée gratuite
Visite commentée avec un conférencier des musées (1h)
30 enfants maximum
Tarif : 30,50 €
Entrée gratuite
Une visite dans l’exposition peut être prolongée par un atelier de pratique artistique. Un
groupe (maximum 15 enfants) suit la visite de l’exposition pendant que l’autre est en atelier
et inversement.
Visites ateliers
Durée 2h : 1h de visite et 1h d’atelier
Tarif pour 15 enfants maximum : 68,65 € (matériel fourni)
Entrée gratuite
Tarif pour une classe de 30 enfants maximum : 137,30 € (matériel fourni)
Entrée gratuite
Atelier (1h)
Sur une carte postale reproduisant La Belle Zélie de Ingres, il sera proposer dans l’esprit de
Marcel Duchamp d’intervenir sur celle-ci graphiquement.
(primaire, collège, lycée)
« Jeux d’ombre »
À partir de l’ombre portée du porte-bouteilles de Marcel Duchamp réalisée par André
Raffray, il sera proposé de revisiter par un jeu d’ombres portées, un objet, une sculpture, la
Boîte en valise…
Par le biais de ce procédé, à la fois simple et accessible, le dessin ainsi obtenu permettra
d’appréhender toute la subtilité et la finesse du travail d’André Raffray.
(primaire, collège, lycée)
« La Boite en valise »
À partir des éléments photocopiés en couleur de la Boite en valise, il sera proposé de
réaliser un livre cube.
(primaire, collège, lycées)
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5. AUTOUR DE L’EXPOSITION
VISI TES COMMENTÉES
Midi-musées (45’)
Jeudis 7 et 14 juin et vendredis 8 et 15 juin à 12h30
Tarif : 3,80 € ; gratuit pour les moins de 18 ans
Musées en famille : Viens jouer avec Marcel ! Dimanche 13 mai à 16h (1h15)
Tarif : 3,80 € + entrée à tarif réduit ; gratuit pour les moins de 18 ans
Sur inscription préalable au 02 35 52 00 62
CINÉM A-M USÉES
Mardi 3 avril, 19h
Marcel Duchamp, Le temps spirale d’Alain Jaubert
Marcel Duchamp dans ses propres mots de Lewis Jacob
Mardi 15 mai, 19h
Jeu d’échecs avec Marcel Duchamp de Jean-Marie Drot
Auditorium du musée des Beaux-Arts
Entrée libre
JOURNÉE D’ÉTUDE, 9h30 – 17h
Vendr edi 6 avril
Restauration et non-restauration en art contemporain
Répliques et restitutions… autour de Marcel Duchamp
Organisée par l’école supérieure des beaux-arts de Tours, cycle conservation-restauration
des œuvres sculptées, sous la direction de Marie-Hélène Breuil et de l'ensemble de l'équipe
enseignante
Auditorium du musée des Beaux-Arts - Entrée libre
CONFÉRENCES
Vendr edi 6 avril, 17h
« Je crois que la peinture meurt, comprenez-vous… » par Nathalie Leleu, attachée de
conservation, musée national d’art moderne / Centre de création industrielle, centre Georges
Pompidou
Jeudi 12 avril, 19h
Duchamp et les expositions par Caroline Cros, conservateur, Délégation aux arts plastiques /
Ministère de la Culture et de la Communication
Jeudi 10 mai, 19 h
Chauffe, Marcel ! ou l’art de s’amuser avec Duchamp par Emmanuel Latreille, directeur du
Fonds régional d’art contemporain Languedoc-Roussillon
Jeudi 14 jui n, 19 h
L’œuvre musicale de Duchamp sous les platines de DJ Spooky : quelques éléments pour
une analyse de la culture mixte par Dr Sophie Stévance, Phd, faculté de musique Université de Montréal
Auditorium du musée des Beaux-Arts
Entrée libre
ATELI ERS DE PR ATIQUE ARTI STIQUE POUR LES 6 – 12 ANS
Stage du 18 au 20 avril, 14h - 16h ( Inscriptions à partir du 19 mars au 02 35 52 00 62)
Stage du 11 au 13 juillet, 10h - 12h ( Inscriptions à partir du 4 juin au 02 35 52 00 62)
Tarif des stages : 22,95 € (matériel fourni)
At elier ponctuel lundi 27 août, 10h - 12h ( Inscriptions à partir du 4 juin au 02 35 52 00
62)
Tarif : 7,65 € (matériel fourni)
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6. RENSEIGNEMENTS PRATIQUES
Musée des Beaux-Arts
Esplanade Marcel Duchamp
76000 Rouen
Tél. : 02 35 71 28 40 - Fax : 02 35 15 43 23
Ouvert de 10h à 18h sauf mardi et jours fériés
Tarifs
Musée
Entrée gratuite pour les groupes scolaires, les moins de 18 ans
Visite libre
Durée à préciser (30 élèves maximum)
Entrée gratuite - Réservation obligatoire
Visite commentée
Durée : 1h (30 élèves maximum)
Tarif : 30,50 € - Entrée gratuite
Visites-ateliers
Durée 2h : 1h de visite et 1h d’atelier
Tarif pour 15 enfants maximum : 68,65 € (matériel fourni) - Entrée gratuite
Tarif pour une classe de 30 enfants maximum : 137,30 € (matériel fourni) - Entrée gratuite
Atelier
Durée : 1 h
Tarif pour 15 enfants maximum : 38,15 € (matériel fourni)
Durée : 2 h
Tarif pour 15 enfants maximum : 76,30 € (matériel fourni)
• Réservations et renseignements
Pour le confort et la bonne organisation de la venue des groupes, il est nécessaire de
réserver auprès du service des publics au 02 35 52 00 62 au moins trois semaines à
l’avance.
Service des publics
Esplanade Marcel Duchamp - 76000 Rouen
Tél. : 02 35 52 00 62 - fax : 02 32 76 70 90 - mail : [email protected]
Service éducatif
N’hésitez pas à contacter Alain Boudet, professeur d’arts plastiques, Marion Laude,
professeur d’histoire géographie et Sabine Morel, professeur de lettres et pour tout projet
pédagogique au 02 35 52 00 62 (sur rendez-vous le mercredi de 14h30 à 16h30).
Esplanade Marcel Duchamp - 76000 Rouen
Tél : 02 35 52 00 62
Mail : [email protected] ; [email protected] ; [email protected]
Actualité sur le site : http/ac-rouen.fr, chapitre « ressource pédagogique », rubrique « action
culturelle »
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