La Belle au bois dormant

Transcription

La Belle au bois dormant
DOSSIER PÉDAGOGIQUE
La Belle au bois dormant
De Charles Perrault.Chorégraphie Béatrice Massin
Création 2015 – danse baroque
Au Théâtre Montansier
Credits François Stemmer
Tout public Mardi 7 octobre 20h30 – mercredi 8 octobre à 15h00 – vendredi 10 octobre
20h30
Matinées scolaires jeudi 9 octobre à 10h00 et 14h00 – vendredi 10 octobre à 14h00
Distribution :
Chorégraphie et mise en scène Béatrice Massin
La Belle au bois dormant Lou Cantor
Le Père – le Prince Olivier Bioret
La méchante fée – la nourrice Corentin Le Flohic
Coproduction Théâtre Montansier de Versailles, Théâtre National de Chaillot, Centre Chorégraphique National de Créteil et du Val de Marne – Compagnie Kafig, Opéra National de
Bordeaux, Compagnie Fêtes galantes
Durée du spectacle : 1h
Recommandations
 Soyez présents 30 minutes avant le début de la représentation, le placement de tous les
groupes ne peut se faire en 5 minutes !
 Le placement est effectué par les ouvreurs, d’après un plan établi au préalable selon
l’ordre de réservation. Nous demandons aux groupes scolaires de respecter ce placement.
 En salle, nous demandons également aux professeurs d’avoir l’amabilité de se disperser
dans leur groupe de manière à encadrer leurs élèves et à assurer le bon déroulement de
la représentation.
Lou Cantor dans le rôle de La Belle au
bois dormant.
Théâtre Montansier, Versailles
© F. Stemmer
Parcours musical de la Belle au bois dormant …
Pour découvrir les compositeurs, les morceaux de musique et leur univers avant le spectacle.
Extraits des sonates pour violon d'Elisabeth Jacquet de la Guerre
(enregistrement de Florence Malgoire)
L'entrée d'Apollon, Lully
Le sommeil, ATYS, Lully
Chaconne en Rondo, Marin Marais
Menuet, Symphonie n°40, W.A. Mozart
La Symphonie des jouets, Léopold Mozart
Air de Chérubin, Les Noces de Figaro, W.A. Mozart
Duo Zerlina - Don Giovanni "Là ci darem la mano", Don Giovanni, W.A. Mozart
La Belle au bois dormant
Pourquoi la création de La Belle
au bois dormant ?
- Pour emporter nos jeunes spectateurs dans un voyage
imaginaire où chacun peut rêver son propre conte.
- Pour être à la hauteur de la fulgurance d’une émotion
d’enfant et de sa nécessité de découverte, donc concevoir
un spectacle, d’une grande qualité.
- Pour penser un spectacle destiné aux enfants afin de
leur faire découvrir le monde artistique baroque.
- Pour s’adresser à un public scolaire et familial.
Redonner au conte de Perrault
son contexte historique
Charles Perrault est un écrivain contemporain de
Louis XIV. La cour qu’il décrit dans ses contes est
proche de celle du roi de France.
Louis XIV, né le 5 septembre 1638 à Saint-Germain-enLaye et meurt le 1er septembre 1715 à Versailles.
La danse est au centre de la vie à la cour de Louis XIV.
Les corps sont toniques et entrainés à la pratique de
l’art chorégraphique.
Bals et ballets rythment la vie autour du roi lorsqu’il
n’est pas à la guerre.
«… Nous pouvons dire à la gloire de notre nation qu’elle
a le véritable goût de la belle Danse. Presque tous les
étrangers loin d’en disconvenir, viennent depuis près d’un
siècle admirer nos danses, se former dans nos spectacles
et dans nos écoles; même il n’y a point de Cour dans
l’Europe qui n’ait un maître à danser de notre nation.
Le règne de Louis le Grand sera toujours regardé avec
justice, comme le règne des hommes les plus illustres.
Entre tous les arts qui se sont perfectionnés sous les yeux
et par les libéralités d’un si puissant monarque, la danse
a fait les plus rapides progrès; tout semblait y contribuer.
Ce prince qui avait reçu des mains de la nature une figure
noble et majestueuse, avait aimé dès son enfance tous
les exercices du corps, et avait ajoutés aux dons naturels
toutes les grâces qui peuvent s’acquérir.
Le goût qu’il avait pour la danse l’engageait dans les
moments paisibles de son règne, à donner de ces ballets
magnifiques, où ce souverain ne dédaignait pas de
paraître lui-même avec les princes & les seigneurs de
son royaume. Quelle émulation ne ressentait pas tous
les jeunes courtisans dans l’espérance d’être admis aux
plaisirs d’une cour si brillante? …»
Préface du Maître à danser, Pierre Rameau - 1725
La Belle au bois dormant est un conte du XVIIème siècle.
Les personnages de cette histoire sont les contemporains
de Louis XIV et de Charles Perrault.
Un conte dansé d’hier et
d’aujourd’hui
Charles Perrault, né le 12 janvier 1628 à Paris où il est
mort le 16 mai 1703, est un homme de lettres français,
célèbre pour ses Contes de ma mère l’Oye. Auteur de
textes religieux, chef de file des Modernes dans la
Querelle des Anciens et des Modernes, Charles Perrault
est l’un des grands auteurs du XVIIème siècle. Il est l’un
des formalisateurs du genre littéraire écrit du conte
merveilleux.
A l’image de tout le travail de la compagnie Fêtes
galantes depuis plus de vingt ans, la Belle au bois
dormant est un voyage entre hier et aujourd’hui.
Ce conte est un chemin initiatique qui décrit le passage
d’un temps à un autre temps.
L’initiation vers un autre monde et la découverte d’un
nouvel univers.
La découverte du baroque de la première partie cède la
place à un monde beaucoup plus proche de nous, que le
public peut identifier comme étant le sien.
Notre Belle s’endort chez Lully et chez Louis XIV et se
trouve projetée à son réveil dans un monde qui ressemble
étrangement à notre quotidien.
La chorégraphie se joue des matériaux corporels
baroques et de la métamorphose vers un corps plus
contemporain.
3
L’abstraction au service de la
narration
La Belle danse (la danse noble du XVIIème siècle) se
construit et évolue sur l’énergie, le dynamisme, l’espace,
la relation très étroite à la musique. Elle est une danse qui
n’est jamais illustrative.
En 1700 Feuillet publie des notations chorégraphiques qui
témoignent de cette conception abstraite et très actuelle
de la danse.
Comme les illustrations des contes de Perrault par Warja
Lavater qui mettent en jeu des symboles permettant de
dérouler la narration, notre Belle au bois dormant suggère
plus qu’elle ne raconte.
Légende des illustrations de Warja Lavater
Extrait de la chorégraphie de la Savoye – danse de bal
5
La Belle monte l’escalier
Mariage de La Princesse et du Prince
L’IMAGINAIRE ET
LE JEU AVEC LES
SOURCES
Les lignes directrices du
spectacle et les options
choisies : de Versailles à
Prague, un voyage dans
le temps et dans
l’Europe
Mais qui est la Belle au bois
dormant ?
« Cependant les fées commencèrent à faire leurs dons
à la princesse. La plus jeune lui donna pour don qu’elle
serait la plus belle personne du monde, celle d’après
qu’elle aurait de l’esprit comme un ange, la troisième
qu’elle aurait une grâce admirable à tout ce qu’elle ferait,
la quatrième qu’elle danserait parfaitement bien…. »
La Belle au bois dormant, Charles Perrault
Et si cette Belle n’était autre que la Duchesse de
Bourgogne (1685 – 1712)
Mais qui est la Duchesse de Bourgogne ?
Cette Belle aimée de tout son entourage, se rapproche de
façon troublante de la toute jeune Duchesse de
Bourgogne qui a touché le cœur de Louis XIV déjà âgé.
Dans cette cour De France vieillissante, la fraîcheur de
Marie-Adélaïde a apporté un rayon de soleil et de joie.
Fontainebleau, le 22 octobre 1698.
«… Mon Dieu! Qu’à mon avis on élève donc mal la
duchesse de Bourgogne! Cette enfant me fait pitié. En
plein dîner elle se met à chanter, elle danse sur sa chaise,
fait semblant de saluer le monde, fait les grimaces les
plus affreuses, déchire de ses mains les poulets et les
perdrix dans les plats, fourre les doigts dans les sauces;
bref, il est impossible d’être plus mal élevée et ceux qui
se tiennent derrière elle s’écrient: «Ah! Qu’elle a de grâce,
qu’elle est jolie!» Elle traite son beau-père d’une façon
irrespectueuse et le tutoie. Lui s’imagine alors qu’il est en
faveur et en est tout joyeux. Elle traite dit-on le roi avec
plus de familiarité encore…»
Extrait des lettres de la Princesse Palatine
Versailles, le 8 novembre 1696.
«… Il faut que je vous parle un peu de la future duchesse
de Bourgogne, qui est enfin arrivée lundi dernier à
Fontainebleau.
… Elle n’est pas précisément très grande pour son âge,
mais elle a une jolie taille fine comme une vraie petite poupée, de beaux cheveux blonds et en abondance, des yeux
noirs, des cils et des sourcils très longs et très beaux,
la peau très fine, mais pas très blanche, un petit nez
qui n’est ni joli ni laid, une grande bouche et de grosses
lèvres.
… Elle marche bien, a bonne tournure, de la grâce dans
ce qu’elle fait, est très sérieuse pour une enfant de son
âge, et terriblement politique. Elle fait peu cas de son
beau-père, et nous regarde à peine, mon fils et moi; mais
dès qu’elle aperçoit Mme de Maintenon, elle lui sourit et va
se jeter dans ses bras. Elle en fait autant lorsqu’elle aperçoit la princesse de Conti. Vous voyez par là déjà combien
elle est politique. Ceux qui lui parlent disent qu’elle a
beaucoup d’esprit…Tout le monde redevient enfant…»
Extrait des lettres de la Princesse Palatine
7
Excellente danseuse, plusieurs danses de bal
composées pour Marie-Adelaïde de Savoie, Duchesse
de Bourgogne, nous sont parvenues. Elles ont été
publiées grâce à la notation Feuillet inventée en 1700.
Elles sont dansées dans la première partie de La Belle au
bois dormant par les trois protagonistes, la belle, le père et
la nourrice.
La Duchesse de Bourgogne, devenue dauphine et âgée
d’à peine 27 ans décède subitement en 1712, trois ans
avant le roi terriblement attristé.
«…En perdant la charmante dauphine, Louis XIV perdit
tout le plaisir et l’amusement de sa vie; c’était la seule qu’il
avait jamais eu de famille, qui eu su s’apprivoiser avec lui
et l’apprivoiser avec elle; ainsi avec elle tout lui manqua
pour l’adoucissement de ses malheurs et de sa vieillesse.
Ce fut la seule qu’il aima et regretta toujours...
Les amusements intérieurs que Madame de Maintenon
substitua tant qu’elle put au vide de la Dauphine, apportait
bien quelques délassements, mais nulle liberté, nulle joie;
la tristesse y surnageait toujours.»
Saint Simon au sujet du décès
de la Duchesse de Bourgogne
On peut imaginer que si cela avait été en son pouvoir il
aurait ordonné à la cour de s’endormir avec la Dauphine…
« Tout est mort ici, la vie est ôtée : cette princesse animait
tout, nous charmait tous ; nous sommes encore comme
enivrés et étourdis de notre perte. »
Témoignage de la Comtesse de Caylus.
Les musiques d’Elisabeth Jacquet de la Guerre, femme
française compositrice (1665 – 1729), de Lully (1632
– 1687) entre autres soutiennent ce premier volet du
spectacle où notre ravissante belle se prépare à son
premier bal sous les regards attendris de son père et de
sa nourrice.
Et à qui ressemble le Prince ?
Un jeune Wolfgang Amadeus Mozart (1756 – 1791)
d’aujourd’hui.
La personnalité de Mozart, sa formidable énergie inventive
et aventureuse, qui en fait un musicien européen, permet
de partager aujourd’hui l’optimisme essentiel du XVIIIème
et de le fondre totalement et volontairement avec notre
monde contemporain.
La seconde partie de notre Belle au bois dormant se
structure autour des musiques de Mozart.
Extraits de la Symphonie des Jouets de Léopold Mozart,
le père.
Extraits d’airs d’Opéra et de la 40ème symphonie de
Wolfgang Mozart.
Le chant apparait dans le montage musical avec la
découverte de ce nouvel univers.
Le passage du temps est en effet fondamental dans le
conte. Et ce changement de siècle, pour notre adaptation,
saute allégrement jusqu’à aujourd’hui, en s’appuyant sur
ce siècle des Lumières, début de la construction d’une
pensée moderne.
« … Il règne une grand confusion. Le nuage de poussière
est si épais que l’on ne voit plus la Belle. Le Prince recule
encore vers le fond de la salle, où il disparaît dans le
nuage gris…»
La Belle au bois, Philippe Beaussant
« Le Prince alors aida la princesse à se lever; elle était
toute habillée et fort magnifiquement, mais il se garda
bien de lui dire qu’elle était habillé comme mère-grand
et qu’elle avait un collet monté; elle n’en était pas moins
belle»
« … Les discours du prince furent mal rangés, ils en
plurent d’avantage: peu d’éloquence, beaucoup d’amour.
Il était plus embarrassé qu’elle, et l’on ne doit pas s’en
étonner: elle avait eu le temps de songer à ce qu’elle
aurait à lui dire, car il y a apparence (l’histoire n’en dit
pourtant rien) que la bonne fée, pendant ce si long
sommeil, lui avait procuré le plaisir des songes
agréables.»
Olivier Bioret dans le rôle du Prince
La Belle au bois dormant, Charles Perrault
La liberté loin des convenances
On peut envisager une autre lecture de cette Belle au bois
dormant comme étant un itinéraire vers la conquête de la
liberté loin des convenances.
Ce voyage initiatique du XVIIème au XXIème siècle en
passant par le XVIIIème contient en filigranne un
cheminement vers la liberté ?
C’est de cette façon qu’il peut être intéressant de regarder
la dramaturgie de la Belle au bois dormant.
- Au XVIIème, la Duchesse de Bourgogne, même si elle a
un comportement qui semble libre à la cour de Louis XIV
devient la Dauphine de France et tient alors le rôle de
reine durant quelques années.
- Mozart, lui se revendique comme le premier musicien
libre, loin des cours, refusant de rester au service d’un
prince ou d’un archiduc il assumera sa place de
compositeur indépendant contre une certaine société.
Son choix de devenir franc-maçon le rend acteur du siècle
des lumières.
- Qu’en est-il aujourd’hui et où nous positionnons-nous ?
Le grand monologue de Figaro chez Beaumarchais, mis
en musique par Mozart dans les Noces de Figaro est
encore bien actuel :
«Parce que vous êtes un grand seigneur, vous vous
croyez un grand génie!… Noblesse, fortune, un rang, des
places, tout cela rend si fier! Qu’avez-vous fait pour tant
de biens? Vous vous êtes donné la peine de naître, et rien
de plus.
…Tandis que moi, morbleu! perdu dans la foule obscure,
il m’a fallu déployer plus de science et de calculs pour
subsister seulement...»
Le Mariage de Figaro, Beaumarchais
Métro de Prague
C’est à Prague que Mozart s’est senti enfin libre.
On peut imaginer que notre seconde partie de La Belle au bois dormant se stiue dans cet environnement contemporain
fait de lumière électrique.
10
Qui est la nourrice ?
La nourrice est un personnage bienveillant et tendre, qui
saura protéger sa Belle comme la prunelle de ses yeux.
Le couple complice formé par elle et le père de la Belle
dans la première partie explose lors de la seconde partie.
Elle n’est pas forcément bienveillante envers ce jeune et
beau prince.
Elle est la constante de cette adaptation chorégraphique
de La Belle au bois dormant.
Qui est la sorcière, la méchante
fée ?
Cette méchante fée est le négatif de la nourrice. Elle est
interprétée par la même personne. Ce jeu contraire entre
la luminosité de la nourrice et le sombre de la sorcière est
au centre de notre Belle au bois dormant.
Pourquoi jouer du travestissement pour le rôle de la nourrice et
de la méchante fée ?
A la cour de Louis XIV, les femmes ne dansent pas
sur scène. La danse est un art masculin et ce sont les
hommes qui dansent les rôles féminins.
Il est donc normal à cette époque que le roi, lui même,
danse des rôles de femme.
Plus tard, lorsque les danseuses vont apparaître sur
scène, et qu’elles vont interpréter les rôles féminins, les
sorcières et les furies resteront le domaine des hommes.
La survivance de ces travestissements demeure une
tradition du ballet ainsi que de l’opéra. Les mères, les
nourrices, les Carabosse sont presque toujours encore
aujourd’hui interprétées par des hommes.
Un homme interprète la mère de La Fille mal gardée
dans son grand numéro de sabots
Statue du commandeur de Don Giovanni
Prague
Carabosse dans La Belle au bois
dormant, interprétée par un homme
qui monte même des pointes.
Louis XIV en Libellule
Au XVIIème on imagine, dans le cadre des ballets de
cour, des chorégraphies pour des Androgynes :
Louis XIV en Furie
Les sorcières du XVIIème, interprétées par des hommes :
12
Lire, regarder, écouter …
Autour de la Belle au bois dormant
Lire
-
-
-
-
-
-
-
Charles Perrault - Les contes – livre de poche
Philippe Beaussant – La Belle au bois - Gallimard
Bruno Bettelheim – Psychanalyse des contes de fées – Pocket
Warja Lavater – La Belle au Bois dormant – Adrien Maeght Editeur
Lettres de la princesse Palatine - 1672/1722 – Mercure de France
Olivier Chaline - L’année des quatre dauphins – Champs histoire
Wolfgang Amadeus Mozart, Brigitte et Jean Massin - Les indispensables de la musique – Fayard
Ecouter
-
Elisabeth Jacquet de la Guerre - Sonates pour violon & basse continue - Florence Malgoire et Les Dominos – Ricercar
-
Lully - Atys, extraits – Les Arts Florissants - coll. Musique d’abord Harmonia Mundi
-
Leopold Mozart - Symphonie des jouets - Ton Koopman –
-
Wolgang Amadeus Mozart – Les différents opéras – Direction : Arnold Östman
Voir
-
-
-
-
La Danse baroque proposée par Béatrice Massin – réalisation Marie-Hélène Rebois – Chiloe productions
Amadeus - Milos Forman (Réalisateur)
GoodBye Lenin ! – Wolfgang Becker (réalisateur)
Blancanieves – Pablo Berger (réalisateur)
DVD La Danse baroque proposée par Béatrice Massin
Un outil interractif en vente dans le commerce (Fnac, Amazon...)
et sur le site internet de la compagnie :
www.fetes-galantes.com - rubrique «boutique»
13
Charles Perrault (1628-1703)
Drôle
de personnalité que Charles Perrault, contemporain de la Bruyère et de
Jean de la Fontaine, connu pour être à l’origine de la
querelle des Anciens et des Modernes. Fils d’un parlementaire parisien, sa famille est dans les bonnes grâces
de Louis XIV. Brillant étudiant littéraire au Collège de
Beauvais à Paris, il obtient une licence en droit et s’inscrit au barreau en 1651.
Plus tard, il devient contrôleur général des bâtiments du roi ainsi que membre de la Commission des
inscriptions publiques. Il est élu à l’Académie française
en 1671.
Ecrivain et conteur célèbre, il est celui qui relance le genre littéraire des contes de fées. Son œuvre
est réputée même si elle courte : Contes de ma mère
l’Oye et Histoires et Contes du Temps Passé publiés
en 1697 ou encore un recueil de huit contes merveilleux. Par ses écrits, il transmet l’univers
légendaire et traditionnel des contes en reprenant l’imaginaire médiéval, chevaleresque et
courtois sans oublier les textes narratifs de la Renaissance italienne.
Charles Perrault s’est inspiré de contes appartenant à la littérature orale, il réécrit
ainsi Le Petit Chaperon Rouge et Cendrillon. Charles Perrault les adapte pour les lecteurs
de son temps, on peut ainsi citer La Barbe Bleue, Le Petit Poucet, La Belle au bois dormant
…
Ecrivain sérieux, Charles Perrault s’est cependant essayé à d’autres genres : parodique avec L'Enéide Burlesque en 1648 ; Les Murs de Troie ou l'Origine du burlesque en
1649, galant avec Dialogue de l'Amour et de l'Amitié en 1660 et Le Miroir ou la Métamorphose d'Orante en1660. On peut aussi ajouter Le Siècle de Louis le Grand en 1687 ou bien
encore Parallèle des Anciens et des Modernes entre 1688 et 1692.
La Belle au bois dormant en particulier
Le conte de Perrault connu de tous par l’intermédiaire des nombreuses adaptations donne
de nombreux thèmes à étudier :
1/ d’une part, l’univers visuel imaginé par Gustave Doré
2/ d’autre part, les thèmes symboliques du conte
3/ le passage du conte au ballet
1/ L’univers visuel imaginé par Gustave Doré :
Paul Gustave Louis Christophe Doré dit Gustave Doré est un illustrateur, graveur,
peintre et sculpteur français, (1832-1883).
Autodidacte, Gustave Doré révèle dès enfant une prédisposition pour le dessin, en
particulier ses caricatures qui dès le collège le font remarquer. Quand il a douze ans, un
imprimeur local reproduit ses premières lithographies consacrées aux Travaux d’Hercule.
Puis c’est l’éditeur parisien, Charles Philipon, qui lui propose de s’installer à Paris en 1847.
Il est alors étudiant au lycée Charlemage. Continuant à dessiner des caricatures dans Le
Journal pour rire de Philipon dès 1848. Gustave Doré est célèbre de son vivant, en 1848 il
fait ses débuts officiels au Salon avec deux dessins à la plume.
Personnage exubérant, il illustre entre 1852 et 1883 plus de cent vingt volumes qui
paraissent France, en Angleterre, Allemagne et Russie. On peut citer L'Histoire de la Sainte
Russie, deux versions des Œuvres de Rabelais (1854, 1873), Les Cent Contes drolatiques
d'Honoré de Balzac (1855), La Bible (1866) et L’Enfer de Dante.
Sa production est prolifique : sculpture religieuse, tableaux (par exemple les grands
tableaux de Dante et Virgile dans le neuvième cercle de l’Enfer conservé au musée de Brou,
L’Enigme conservée au Musée d’Orsay ou Le Christ quittant le prétoire conservé au Musée
d’art moderne et contemporain de Strasbourg) ou encore dessins et illustrations en tous
genres (fantastique, portraits-charges, caricature).
Il illustre les contes de Charles Perrault en 1867 : Les Contes de ma mère l'Oye (La
Barbe bleue, Cendrillon, Le Chat botté, Le Petit Chaperon rouge, Le Petit Poucet, Riquet à
la houppe, Les Fées, La Belle au bois dormant, Peau d'Âne). L’ensemble de ces gravures
sont passionnantes car, outre le talent artistique de Gustave Doré, il apporte un univers
visuel très riche aux contes.
Pistes à explorer en classe :
Par exemple, les procédés de l’eau forte sont les suivants … Cette mé-
- Les techniques de la gravure :
thode apparait au XVIème siècle, cette technique de gravure consiste à
par exemple la gravure au burin, la
attaquer avec un mordant (type acide citrique) une plaque de métal (zinc
ou cuivre) dont les seuls dessins sont laissés à découvert quand le reste
gravure à la pointe sèche, la ma-
est protégé par un vernis. Le mordant creuse les lignes et les points non
nière noire, l’eau forte, l’aquatinte,
vernis de telle sorte que les creux obtenus font, une fois chargé d’encre
la lithographie …
- au contact du papier humidifié et sous la pression des rouleaux, reproduire le dessin de l’artiste. L’avantage de cette technique est dans la
grande liberté d’expression laissée à l’artiste.
- Les gravures de Gustave Doré consacrées au conte de La Belle au bois dormant :
ces gravures sont de véritables tableaux à la délicate précision. Gustave Doré suit le texte
du conte.
« Cette bonne femme n’avait point ouï parler des
défenses que le roi avait faites de filer au fuseau. »
« Le fils du roi qui régnait alors demanda ce
que c’était que ces tours qu’il voyait au-dessus d’un grand bois fort épais. »
« À peine s'avança-t-il vers le bois, que
tous ces grands arbres, ces ronces et
ces épines s'écartèrent d'elles-mêmes
pour le laisser passer: il marche vers le
Château qu'il voyait au bout d'une
grande avenue où il entra. »
« Il entra dans une grande avantcour où tout ce qu'il vit d'abord
était capable de le glacer de
crainte : c'était un silence affreux, l'image de la mort s'y présentait partout, et ce n'était que
des corps étendus d'hommes et
d'animaux, qui paraissaient
morts. »
« Il reconnut pourtant bien au nez
bourgeonné et à la face vermeille
des Suisses, qu'ils n'étaient qu'endormis, et leurs tasses où il y avait
encore quelques gouttes de vin
montraient assez qu'ils s'étaient
endormis en buvant. »
« Il entre dans une chambre toute dorée,
et il vit sur un lit, dont les rideaux étaient
ouverts de tous côtés, le plus beau spectacle qu'il eût jamais vu : une Princesse
qui paraissait avoir quinze ou seize ans, et
dont l'éclat resplendissant avait quelque
chose de lumineux et de divin. Il s'approcha en tremblant et en admirant, et se mit
à genoux auprès d'elle. »
2/ Les thèmes symboliques du conte :
En fonction du niveau de la classe, cette partie s’adapte. Pour le grand collège et lycée,
on peut se référer à l’ouvrage Psychanalyse des contes de fées de Bruno Bettelheim.
- les fées marraines : « On donna pour Marraines à la petite Princesse toutes les
Fées qu'on pût trouver dans le Pays »
Perrault indique que les fées sont au nombre de sept et qu’elles sont conviées
au repas rituel, celui du baptême. Les six premières offrent un don à la princesse, la
septième amoindrit la malédiction lancé par la vieille fée, irritée de n’avoir pas été
conviée. Le nombre sept renvoie aux sept jours de la création du monde dans la Bible
et est un chiffre symbolique de perfection.
Dans la version des frères Grimm, elles sont douze (comme les mois de l’année ou les signes du zodiaque). Walt Disney dans son adaptation, n’en conserve que
trois par référence à la Trinité (le chiffre trois peut aussi renvoyer au symbole de
l’esprit et de l’alchimie médiévale : sel, souffre, mercure). Dans chacun des cas, les
auteurs ont pris soin de choisir un chiffre porteur d’une valeur symbolique forte dans
les contes et la superstition populaire.
- les dons : Les six fée-marraines attribuent chacune un don à la princesse :
beauté, esprit, grâce, parfaite maîtrise de la danse et du chant comme des instruments de musique.
La jeune princesse incarne un idéal de perfection et se dessine comme la femme
parfaite.
- la mauvaise fée : elle est la version maléfique des fées marraines, décrite comme
vieille, laide et méchante, elle punit le roi et la reine de leur affront en reportant sa
violence contre l’enfant innocent. Elle est la marraine hostile à l’enfant et représente
la mère abusive.
- la malédiction : « La fille du roi, dans sa quinzième année, se piquera à un fuseau
et tombera morte. ». Ce don funeste est atténué par la dernière fée qui commue la
mort en sommeil de cent ans dont le prince arrivant jusqu’à elle la délivrera en lui
donnant un baiser.
Si l’on suit l’analyse de Bruno Bettelheim, cette malédiction symbolise la transmission
des changements physiologiques féminins à l’adolescence. La goutte de sang du
fuseau faisant référence au cycle de la femme.
- le sommeil : phase de latence voire de léthargie (let mort, lêthé oubli, argos oisif)
est une apparence de mort dénuée de mémoire consciente. La princesse attend
d’être réveillée par le prince pour devenir femme. La particularité est que tout le
château est endormi, même le feu sous les broches est endormi, le temps est
comme suspendu. Le temps devient protecteur : des affres du temps et de la trop
prime jeunesse de la princesse.
- la forêt : obstacle entre le prince et le château, elle symbolise l’épreuve. Formée
d’arbres, d’épines et de ronces, elle interdit l’accès au château mais s’ouvre quand
elle reconnait le légitime prince.
On peut travailler la récurrence de ces thèmes dans les contes de Perrault comme dans les
autres contes. Ils assument une fonction précise : celle de servir le propos du conte et les
valeurs morales défendues sous le couvert d’un imaginaire et d’une histoire enfantine.
Comme les récits de la mythologie.
3/ le passage du conte au ballet :
Il s’agit dans un premier temps d’interroger sur le passage du conte textuel au ballet sans
parole.
- adaptation du texte : quels sont les éléments retenus et pourquoi ? Quels sont les
personnages retenus et pourquoi ?
- adaptation visuel du conte : description et travail des costumes (origines, inspirations et influence, couleurs …) et du décor.
- analyse des partitions musicales choisies pour le conte
- l’abstraction et la narration ou comment faire dire des choses à son corps sans avoir
recours au langage verbal. Jouer à danser un personnage.
Il s’agit dans un deuxième temps de travailler les spécificités de la danse baroque.
- découverte de la danse baroque : contexte politique, culturel et artistique
- le corps baroque, un volume dans un espace musical
- les différences entre les personnages, la Belle au bois dormant et son lien avec la duchesse de Bourgogne, le Prince et sa relation avec Wolfgang Mozart
- signes et gestes : les notations chorégraphique à partir de la feuille de notation Feuillet
Cette partie peut être présentée et animée par un membre de
la Compagnie Fêtes Galantes.
Interventions dans vos classes et en fonction du niveau des élèves sur demande – [email protected] ou [email protected]
Sur les pas de la Belle au bois dormant
Interventions & ateliers pédagogiques
Règles de jeu pour toute intervention pédagogique:
Notre engagement
- Toutes ces propositions seront encadrées par le collège d’intervenants de l’Atelier baroque. Les artistes-pédagogues
de la compagnie Fêtes galantes, ont préparé leurs interventions dans le cadre de l’Atelier baroque. Interprètes ou non de
La Belle au bois dormant, ils connaissent le contenu de la pièce et ses options.
- les artistes intervenants sont le lien entre l’Atelier baroque et la structure qui les reçoit. Ils rendent compte de leur
intervention à la compagnie sous la forme d’une fiche d’évluation interne qui permet à la compagnie de participer aux
bilans et aux évaluations à partir d’éléments objectifs précis.
Nos attentes vis à vis des partenaires et structures pédagogiques
- Un atelier dans une école ou dans un théâtre prend son sens s’il s’inscrit dans une démarche plus large qui définit un
certain nombre d’objectifs à partir desquels une co-construction peut se mettre en place avec les intervenants missionés.
Tout document rédigé sur un projet pédagogique qui intègre l’intervention artistique ou qui repose sur celle-ci doit être
fourni à la compagnie avant la mise en place des actions.
- Une intervention isolée ou un cycle d’ateliers s’ils se déroulent dans un cadre scolaire ou dans un cadre d’Ecole de
Musique ou de Danse doivent s’imaginer avec une réelle collaboration des enseignants. C’est un vrai duo qui doit
se construire entre l’enseignant et l’artiste qui intervient dans la classe. Chaque intervention est donc préparée et les
besoins anticipés (matériels, logistique, personnels accompagnants présents et actifs etc)
- Ces propositions pédagogiques sont liées à la représentation de la Belle au bois dormant auquel le public concerné
devra assister.
- Une rencontre entre les artistes et le jeune public après une représentation est possible sur demande faite
suffisamment en amont des représentations.
- Toute intervention dans le cadre d’un cycle ou d’un projet pédagogique spécifique doit prévoir un temps de bilan avec
les intervenants et, dans la mesure du possible, un membre de l’équipe permanente de Fêtes Galantes.
Interventions et ateliers à partir de la Belle au bois dormant adressés
à différents publics :
Toutes les propositions d’ateliers peuvent se décliner aux publics suivants :
PUBLIC FAMILIAL
Public familial d’un théâtre ou d’une
association.
Une attention particulière sera alors
portée vers la relation familiale
parent-enfant.
PUBLIC SCOLAIRE
Une classe école ou collège encadrée
par ou des enseignants.
Un projet peut répondre à un objectif
commun à plusieurs enseignants.
PUBLIC D’ENSEIGNANTS
Groupe de formateurs et d’enseignants pour
leur permettre d’encadrer la
découverte de la Belle au bois dormant et
les perspectives ouvertes par le spectacle.
PUBLIC AMATEUR DANSE OU MUSIQUE
Groupe d’amateurs danse ou musique d’un conservatoire ou d’une école
de musique et de danse.
Le temps de rencontre se tournera vers l’étroite relation entre les deux
arts si spécifique à la période baroque.
PUBLIC AVANCÉ
DANSE OU MUSIQUE
Groupe de jeunes artistes en formation pour mieux saisir les spécificités
de ces deux arts et le contexte culturel dans lequel ils s’inscrivent à la
période baroque
PUBLIC EN SITUATION DE HANDICAP
Groupe de personnes en situation de handicap, moteur ou psychique.
Découverte ludique d’une danse qui porte avec elle une simplicité
physique qui permet très vite le jeu.
16
Différentes interventions autour des représentations de
la Belle au bois dormant :
Heureux ceux qui s’instruisent en se divertissant (Télémaque, liv. 12)
ATELIER DÉCOUVERTE / 1 séance isolée
Durée suivant l’âge des participants :
=> de 1h (moins de 10 ans) à 1h30 (entre 10 et 12 ans) à 2h (à partir de 12ans), voire 3h ou 4h.
•
Approche avant tout ludique des diverses étapes de la Belle au bois dormant.
•
Découverte de la danse baroque de son contexte politique, culturel et artistique.
•
La danse baroque, visualisation de l’espace de la musique.
•
Que raconte un corps ou l’art de devenir un personnage par le jeu de qualités données au mouvement ?
•
Inventer, imaginer ses propres personnages de conte
CYCLE D’ATELIERS / plusieurs séances
Ces cycles d’ateliers peuvent se dérouler sur un temps serré, deux ou trois interventions.
Ils peuvent aussi s’inscrire sur une durée beaucoup plus longue, voir une année scolaire et permettre ainsi
la réalisation d’un vrai projet spécifique.
Ils doivent s’imaginer en fonction des propositions des structures, des enseignants, des âges des groupes.
Ils sont avant tout un temps ludique autour du spectacle de la Belle au bois dormant et doivent permettre à chaque
participant de découvrir son propre plaisir et de le partager avec le groupe.
Voici quelques pistes d’approches et d’études possibles qui doivent toutes permettre de développer le plaisir
des participants.
•
Des thématiques proposées par un collectif d’enseignants peuvent être la base de ce cycle d’ateliers.
•
La relation de la danse baroque avec l’histoire, la littérature, les arts doit nourrir un certain nombre
d’interventions.
Le corps baroque, un volume dans un espace musical et ses différences ou ses ressemblances avec un corps •
contemporain.
•
Les différences entre nos deux personnages centraux, la Belle et son lien avec la Duchesse de Bourogne,
le Prince et sa relation avec Wolfgang Mozart et son incroyable modernité.
•
La métamorphose et la transformation au service du jeu du travestissement.
•
L’abstraction et la narration, ou comment faire dire des choses à son corps sans avoir recours au langage
verbal. Jouer à danser un personnage
•
Signes et gestes: les notations chorégraphiques à partir de l’exemple de la notation Feuillet
•
La mémoire, l’oralité peuvent se questionner aussi bien dans la transmission de la danse et des histoires.
Ainsi un conteur peut intervenir pour une séance.
•
Des présentations du résultat des échanges peuvent se concevoir.
CONFÉRENCE / Le monde de la Belle au bois dormant
Une chorégraphe parle de son travail et des étapes de la création.
Cette présentation du travail de création et de réalisation peut s’adresser à des publics d’âges différents dans
différents contextes. Le discours et les iconographies sont toujours repensés en tenant compte de ces paramètres.
Béatrice Massin aime à raconter les points de départ de son travail, les appuis historiques du tout début, les sources
d’inspiration, le cheminement du projet, la rencontre et l’échange avec les artistes interprètes du projet…
Elle aime aussi présenter un large choix d’iconographies qui sont pour elle comme des appuis de son imagination et de
la création.
Elle raconte volontiers le choix musical qui a structuré la Belle au bois dormant, la naissance des personnages en complicité avec les interprètes.
GRAND BAL DES PRINCES ET PRINCESSES / durée 1 heure
Tout le monde vient pour danser et participer à cette grande fête.
Un maître à danser, un couple de danseurs, un ou plusieurs musiciens invitent les enfants (et les parents) à venir
danser dans le grand bal des princes et princesses.
•
Pour cela tout le monde doit être déguisé ou au moins masqué.
Des ateliers de préparation des masques peuvent se mettre en place avant le bal pour que les participants fabriquent eux-mêmes leur masque.
•
Des ateliers peuvent aussi avoir lieu pour préparer les enfants danseurs aux différentes propositions.
Le grand bal peut aussi être la conclusion et la restitution du résultat de plusieurs cycles d’ateliers entrepris avec plusieurs classes ou plusieurs groupes.
•
Ce moment festif doit permettre de partager en groupe le plaisir de danser et de présenter des moments
chorégraphiques plus spécifiques s’ils ont été préparés par des petits groupes participants.
18

Documents pareils

la Belleau bois dormant

la Belleau bois dormant Bals et ballets rythment la vie autour du roi lorsqu’il n’est pas à la guerre. «… Nous pouvons dire à la gloire de notre nation qu’elle a le véritable goût de la belle Danse. Presque tous les étran...

Plus en détail