Piloti Nouvelles a chutes 2015
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Piloti Nouvelles a chutes 2015
Aylin Beygo et Defne Karul, 1LESA - Café littéraire « Le rouge et le noir », Stendhal Piloti 2015 La revue des élèves du Lycée Pierre Loti - Istanbul Chu t !! ! S+7 page 3 Aventures poétiques page 4 Le Cluedo médiéval page 8 À la découverte... page 16 Dossier Nouvelles à chute page 20 Paroles de presse Gratuit page 40 Sur le prix et la valeur des choses page 44 Bonus page 48 LE MOT DE LA PROVİSEURE Ce nouveau numéro de Piloti, Piloti 2015, est encore une fois le témoignage des nombreux talents de nos élèves que leurs enseignants ont incités à s’exprimer. Ecrire, dessiner, photographier, jouer au détective, peut-être même se découvrir une vocation de futur économiste : beaucoup d’entre eux ont participé. Qu’ils en soient remerciés ainsi que leurs enseignants et maintenant chut ! Bonne lecture… Dominique Cornil, Proviseure EDİTORİAL Cette année 2014-2015 est une nouvelle fois placée sous le signe de la diversité créatrice : poèmes, nouvelles, jeux, témoignages et enquêtes agrémentent ce nouveau numéro du Piloti. Lancés par leurs professeurs dans de nombreux ateliers d’écriture, nos élèves ont su faire rebondir les mots sur leurs pages blanches, à la rencontre d’univers extrêmement variés : à la fois apprentis poètes talentueux, aventuriers du Moyenâge, détectives en herbe, journalistes d’un jour, écrivains aux multiples facettes et auteurs de nouvelles pleines de mystères, les élèves de Pierre Loti nous Ece Gürkan, 5D - Défi lecture « Sans-Atout. Le cadavre fait le mort », Boileau-Narcejac 2 livrent des trésors d’imagination dans un numéro particulièrement coloré. Les créations artistiques des défis lecture et des cafés littéraires, enrichies par les réalisations des CM2, jury du concours de nouvelles à chute, illustrent richement tout le magazine. De plus, les élèves de cinquième nous font partager leur version inédite du cluedo transposé à l’époque médiévale, à découper. Voici donc venu le moment de vous plonger avec délices dans votre Piloti 2015 pour revivre avec les élèves de l’établissement quelques traces de cette année scolaire bien remplie. Sophie Atay 3 S+7 La méthode S+7 consiste à remplacer chaque substantif (S), d’un texte préexistant par le septième substantif, trouvé après lui dans un dictionnaire (S+7) donné. Jean Lescure en est l’inventeur : il expose la méthode du S+7 lors d’une des premières réunions de l’OuLiPo (Ouvroir de la littérature potentielle), le 13 février 1961. En 1973, Raymond Queneau propose ainsi une réécriture de la « Cigale et la Fourmi » de Jean de La Fontaine : La cimaise et la fraction Les élèves de 6eB et A suivant un PPRE ont réécrit à leur tour la fable « La grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf » La cimaise ayant chaponné Tout l’éternueur Se tuba fort dépurative Quand la bixacée fut verdie : Pas un sexué pétrographique morio De moufette ou de verrat. Elle alla crocher frange Chez la fraction sa volcanique La processionnant de lui primer Quelque gramen pour succomber Jusqu’à la salanque nucléaire. « Je vous peinerai, lui discorda-t-elle, Avant l’apanage, folâtrerie d’Annamite ! Interlocutoire et priodonte. » La fraction n’est pas prévisible : C’est là son moléculaire défi. « Que ferriez-vous au tendon cher ? Discorda-t-elle à cette énarthrose. - Nuncupation et joyau à tout vendeur, Je chaponnais, ne vous déploie. - Vous chaponniez ? J’en suis fort alarmante. Eh bien ! Débagoulez maintenant. » Une gribouille voltige sur un boisseau Qui lui serina de bénéfique tangence. Elle, qui n’étuvait pas en tout comme un office, Eparse, s’étire, et s’enfume et tremble, Pour égrapper l’ankylostome en grume, Discréditant : « Réglez bien ma solanacée ; Étuvé-je assez ? Discréditez-moi ; étuvé-je encore ? - Nenni - M’y voici donc ? Point du tout. - M’y voilà ? - Vous n’arabisez point. La chic pédogénèse S’enfuma si bien qu’elle croupit. Le monitorat est plein de gentlemans qui ne sont pas plus saignants : Tout bourrage veut becqueter comme les granuleux sélecteurs, Tout prisme peureux bafoue des amnésiques, Tout marteau veut bafouer des paladins. Raymond Queneau Dilara Yapar, Ipek Alp, 6B et Alev Stephenson, 6A Esma Biçgel, 6A Erden Hocaoğlu et Can Demirtaş, 3D - Café littéraire « Au bonheur des ogres », Daniel Pennac Une gribouille qui veut se faire aussi guérissable que le boisseau 4 AVENTURES POÉTIQUES Avant propos : Poèmes d’élèves de 5B réalisés sous la direction de Gisèle Durero-Köseoğlu Pierre Loti Professeurs sont les rois Imposent trop de règles Enfance passée à l’école Rédiger des rédactions Rigolo parfois les cours Encore des devoirs Les éleves bavards Observations à ne pas prendre Trop d’évaluations Impressionnante cette poésie non ? Alexandra Degand et Karim Diallo, 5B Kınalıada La plus petite des îles d'Istanbul Quand tu pars là-bas t'attend une grande foule Sans chevaux que des bicyclettes Chaque nuit, il n'y a que des fêtes Tu te régales de glaces et de gaufres Tu dévores Kumpir et autres Ta caméra se remplit de photos Tu es content de plonger dans l'eau La nuit tu te prépares à rentrer en bateau Je me sens comme une princesse qui laisse son château La lune sort, on est presque arrivé On rentre à la maison heureux et fatigué Ferial Ben Makhlouf et Laeticia Didiş, 5B Vacances Voir toujours les mêmes personnes, Aux mêmes heures dès que la cloche sonne. Commencer la journée, terminer celle-ci, Au point d’avoir le soir un repos garanti. Nul ne voit le temps passer mais un jour, Commenceront ces joies dès la fin des cours, Et les élèves, fatigués de ces journées, Se reposeront enfin d’un moment limité. Eugénie Alekperov, 5B Internet Youtube pour les vidéos Où l'on apprend à se faire belle Où des chats imitent les crapauds Internet, le monde parallèle ! Wikipedia, source d'information L'expo de SVT C'est du copié-collé Si t'es grillé, OBSERVATION Facebook le monde numérique Comme son nom l'indique Tu es un livre ouvert Même pour ta mère La classe de 5B La classe de 5B est comme toutes les autres La seule différence est que l’on s’entend tous les uns, les autres Que l’on s’aide dans tous les moments Comme le dit notre devise, l’union fait la force Nous sommes comme des soldats Fiers et victorieux de leurs combats Pour les photos Snapchat Envoies-en une de ton chat Ou de ton frère Qui s'est peint en vert Selim Beghe Sönmez, 5B Kyle karakurt, 5B Lal Kumla et Karen Özcan, 4B - Café littéraire « Le K » Dino Buzzati 5 Les crapauds Les crapauds ne sont pas très beaux, Ils ont quand même un beau dos, Et quand ils font dodo, Ils rêvent de beaux veaux. Ils se réveillent à Saint-Malo Dans un beau château Ils mangent des noix de cocos Avec leurs potes les dodos Les beaux crapauds Profs de philo Se retrouvent sur des plateaux Mangés par des beaux bonobos Les beaux crapauds Jouent du piano Et ils sont forts au judo Mais pas de quiproquos Entre crapauds Ils écoutent la radio En mangeant des abricots Sur de petits rafiots Bande de petits zozos ! Dit madame Durero Arrêtez votre chaos ! On n’est pas un zoo ! Certes nous ne sommes pas Victor Hugo Mais une bande de petits zigotos Mes zoziaux Canaris bavards comme des pies, gais comme des pinsons Ils font un bel essaim de pigeons Nichent en D huit battant des ailes Queues-grises, perroquets, hirondelles Urubus humoristes, savantes bergeronnettes Ibis curieux, colombes coquettes Etourdis tels des étourneaux Malicieux comme des moineaux Et voilà mes zoziaux préférés Bengalis de la Cinquième B Gisèle Durero-Köseoğlu Anselme Michel, Thomas Vaserman, Müge Kara et Ben Hohlmann, 5B Être amis, c'est le lien qui nous unit, Des amis, on s’en fait beaucoup quand on sourit, De vrais amis, on n’en a pas beaucoup dans la vie, Les amis nous aident quand on a un souci Des amis, on en a partout, dans tous les pays, Nos amis nous accompagnent tout au long de notre vie, Quand on est entre amis, on s’amuse et on sourit, Être amis, c’est aussi travailler les cours ensemble, du français à la physique-chimie La vie c’est génial quand on est entouré d'amis, Mais sans amis, on a l'impression que c'est toujours la nuit, Avoir des ennemis, c'est plus facile que d'avoir des amis, Être amis c'est tous les jours le paradis, Et c'est le lien qui nous unit. Elisa Roos, Mira Kartaloğlu et Larissa Aynaz, 5B Yasmine Serena, 4A - Café littéraire « Arsène Lupin, gentleman cambrioleur » Maurice Leblanc Les amis 6 Avant propos : Poèmes d’élèves de 4A et 4B réalisés sous la direction de Thomas Mercier Je suis joyeux aujourd’hui mais Je suis malheureux la pleine nuit. L’homme heureux comme un enfant Qui joue aux jeux passionnément Derrière un sourire, de la peine. Le matin je vois le soleil. Derrière une larme, la joie, L’air marin n’a rien de pareil. Oh, que de chance d'être ici, Mon corps envahit par la joie. Je suis contente de ma vie Tout en beaucoup pensant à toi. Quand je t’ai vue dans la forêt, Encore seule encore fatiguée, Tu avais une peau dorée, Le matin je bois du café. L’âme terrifiée, telle une proie, Larme coupante comme un rasoir. La peur profonde qui est en moi Tortionnaire ce désespoir. La peur froide comme la nuit Vint en moi et me prit la vie. Dans le bois noir j’étais parti Et c’est la mort que je surpris. Le grincement de la porte Me montre que ma mère est morte. Les mots fugaces s’évadent fuient, Le sentiment tenace nous suit Mes pleurs résonnent dans ta tête, Mes yeux se perdent dans tes yeux. Tout ça à cause d’une fête, La mort nous a eu tous les deux. Le stress et la tristesse d’un arbre, Le sentiment de la vapeur. La fatigue, encore avoir peur, Les feuilles rythmiques et harmoniques, L’amour illogique qui me couvre, Ton cœur dur comme une pierre précieuse. Quand je te vois mon dur cœur s’ouvre Et puis me voila amoureuse. J’aime tes yeux comme des cieux Ils me rendent jeune et joyeux. Ton sourire timide précieux Dans l’horizon je vois tes yeux. Je vois la tristesse dans tes yeux Ils sont orgueilleux et joyeux. La peur te rend encore plus fort La panique te donne la mort. Classe de 4A Pauline Pauline, de la beauté tu es la déesse, Regorgeant de gentillesse et de sagesse, Ce comte, tu croyais l’aimer, Mais en vérité, tu étais simplement charmée. Tu as été si courageuse, Dans ce monde qui t’a offert Tant de misères, Et qui t’a rendu si malheureuse. Vous êtes partis pour l’Angleterre, Tu ne pouvais plus te taire. Tu lui as raconté ce que tu avais sur le coeur : Ton histoire, tes souffrances, tes malheurs. Dès le début entre Alfred et toi, C’étais une amitié naissante, crois-moi. Mais si tu avais compris qu’il t’aimait avant, Tu aurais été épargné de tant de tourments... Pierre de Benelet, 5A - Défi lecture « Vasco. La byzantine », Gilles Chaillet Célestine Alekperov, 3B D’après « Pauline » d’Alexandre Dumas Poème réalisé dans le cadre d’un « Café littéraire » La mort nous a eu Le son perdu d’un méchant rire, Maximilien Robespierre, La guillotine tue les victimes, L’horreur l’impression de mourir. 7 I L’amour naissant La gloire joyeuse d’un pays : Entre eux une amitié profonde. Une vengeance la poursuit, Moi qui suis attiré dans l’onde. La douceur chaude de sa peau, L’amour est à portée de main... L’amour, réconfortant et beau, La tristesse en est encore loin. Ses lèvres : douceur infinie, La chaleur tropicale humide ; Ses lèvres qui me rendent vie. Les oiseaux, des animaux libres. La gentillesse de Mustafa, Les étoiles scintillent comme tes yeux, Qui me fait rire comme mon papa Dans le ciel noir et silencieux. III Sombrer dans l’ombre Le cri strident d’un écureuil : Je vois tout noir aucun espoir. La tendresse n’est pas en deuil ; Qu’un vide complet je ne peux voir. La vitesse du vent hurlant, Le temps qui passera toujours. La sagesse, un beau sentiment : Vivre entre ses parents, toujours. Son affection chaleureuse, Le dragon qui souffle la mort ; Sa tendresse majestueuse : Le tigre, qui fait peur au corps. Tels les beaux octosyllabes L’amour rend mon cœur très sensible, La beauté m’arrive en kebab, Un carambar rose mou, risible. Ege Eren et Serra Yılmaz, 3D Café littéraire « Le parfum » Patrick Süskind SUBLIMINAL Classe de 4B II Une larme froide L’amour, d’un aspect pastoral, Un voyage dans un grand canal. Le soleil arrive il fait beau, Les gens nagent comme des égaux. La lune fixe dans le ciel Le bonheur éternel d’une fleur. Les étoiles, telles un pot de miel ; Le printemps, saison des couleurs. Une larme froide d’une île, Gloire extrême d’une patrie. Triste, pour toujours, pour ma ville, La joie ultime d’un pays. Lara Elle était là, à marcher dans le noir, Donnant à tout homme une illusion d'espoir. Voleuse d'attention avec son regard, Elle n’avait pas de temps pour les bavards. L'oublier prendrait des lustres, Aucun sentiment n'illustre Ces moments à ses côtés. A faire tout sauf papoter. S'amusant en faisant du mal, Elle n'avait pas l'air anormal. Dans ses yeux bleus tu pouvais lire Sa dépression et ses délires. Elle n'était pas que spéciale, Pouvant être d'un coup glaciale. Son réservoir de savoir Lui procurait son pouvoir. Berfay Hunalp, 1L Poème réalisé sous la direction de Gisèle Durero-Köseoğlu Les larmes tristes de mes yeux, Le soleil brille, chauffe mon cœur ! Le chagrin, dans mon cœur vieux L’amour innocent, le bonheur ! 8 LE CLUEDO MÉDIÉVAL Tels des visiteurs du XXIe siècle, les élèves de 5C se sont retrouvés plongés au cœur d’une cité médiévale agitée dans laquelle ils se sont transformés en enquêteurs. Ainsi, nos détectives en herbe ont résolu de nombreuses énigmes grâce au Cluedo médiéval qu’ils ont créé de toutes pièces, partageant même quelques enquêtes avec leurs camarades de CM1c venus les épauler durant quelques interrogatoires bien compliqués… « Qui a tué le roi, son messager, le marchand Paul et même la reine, avec quelle arme et en quel lieu ? »… autant d’énigmes qu’ils vous racontent dans les lignes qui suivent avant de vous offrir leur Cluedo complet qui, nous l’espérons, vous tiendra en haleine cet été… A vous de jouer ! (Matériel non fourni : 4 figurines ou pion et un dé) Sophie Atay La fourche La hache Le miroir Les ciseaux L’épée Le couteau Présentation de la cité médiévale Devant moi se dressait la cité LGB. De loin, on pouvait facilement l’apercevoir grâce à ses hauts remparts qui la protégeaient en cas de danger. On pouvait entrer par quatre ponts différents. Quand on pénétrait par l’entrée principale, le gardien nous faisait payer l’entrée. Ensuite, on remarquait le gigantesque château qui se trouvait juste au centre de la cité. Des gardes protégeaient et surveillaient l’entrée du château constamment. Près de l’entrée, se dressait une église parfaitement décorée où le prêtre organisait la messe. A proximité de l’église, s’élevait la cathédrale avec tous ses vitraux de toutes les couleurs. Derrière l’église, se trouvait le grand marché, où, tous les artisans vendaient toutes sortes de 9 marchandises pour nourrir la population de la cité. Les maisons étaient placées à côté du marché et derrière le château. L’école et l’université se trouvaient devant l’entrée du premier pont. Les maisons urbaines étaient éparpillées aux quatre coins de la cité. Le monastère et la bibliothèque étaient situés l’un près de l’autre juste devant le deuxième pont. Deux moulins étaient placés près des ponts. Ceuxci enjambaient la rivière qui serpentait dans la forêt. Cette dernière bordait les remparts de la cité. Les nuances de couleurs des arbres étaient très impressionnantes et agréables à voir… bien qu’elle renfermait beaucoup de mystères… Lila Ülker, Gisel Türkkanlı et Bleuenn Mace, 5C L’enquête des chevaliers du roi Louis Un crime horrible a eu lieu dans le cité ‘Da Vinci’ Le roi Louis a été assassiné dans la cuisine : Il a été poignardé dans la gorge. Les chevaliers ont trouvé la meurtrière. C’est bien la cuisinière Jasmine qui a tué le Roi. Elle va être exécutée dimanche matin à côté du marché. D’abord, la cuisinière n’a pas accepté qu’elle avait tué le roi et les chevaliers n’avaient aucune preuve. La cuisinière a enfin avoué que les seigneurs de la cité voisine l’avaient payée. La ville ‘Da Vinci’ a démarré la guerre contre la cité ‘Connor’. Il y a eu beaucoup de morts mais la cité ‘Da Vinci’ a gagné les combats. Le seigneur de la cité ‘Connor’ a été exécuté comme la cuisinière Jasmine. Le nouveau roi a été nommé : c’est le fils du roi Louis, Arthur IV. Oza Tepiroğlu, Barış Engin et Şan Karapınar, 5C Une gourmandise qui tue Dans la cité du Gaelant, un terrible meurtre a eu lieu dans la cuisine royale. Notre bon roi Jason a été assassiné. Les agents du roi ont trouvé un couteau appartenant à une de nos cuisinières. Les dernières activités du roi furent le grignotage… Il s’était faufilé dans la cuisine pour terminer le dernier fromage, selon un témoin. Une de nos cuisinières croyant qu’un voleur avait l’intention de dérober la porcelaine en or du roi, s’est précipitée avec un couteau et a poignardé notre pauvre malheureux roi. Elle sera condamnée au gibet. Toute la cité sera présente pour son exécution. Jasmine Duclos, Selen Kam, Kayla Tetik Narin et Deniz Ayaz, 5C Une hache un peu trop tranchante Cette semaine a été une semaine de deuil pour la cité de Kand. Un meurtre est survenu: le célèbre marchand Paul a été assassiné. Les enquêteurs du Roi ont étudié cette affaire, finalement classée. La princesse Katia a assassiné l'adoré de tous, le marchand Paul. En quelques jours, les enquêteurs du Roi ont retrouvé l'arme du crime qui avait été enterrée dans la forêt. La princesse a tué le marchand Paul car, pour nourrir sa famille, il avait volé une de ses joailleries pour ensuite la revendre dans une autre cité. Pour prouver son innocence, la princesse avait utilisé une hache, une arme qui n'était pas destinée à une personne de son rang. La cuisine, idéale! Car si sa victime résistait, malgré tout elle avait de quoi l'achever. Pour la punir de son acte, on a condamné la princesse au bucher, le matin même. Zeynep Gümüşkaya, Marie Quenet, Jeanne Picard et Ana Saignol, 5C 10 Le Monastère Le Moulin Une auberge Le château-fort La forêt L’église La cuisine La forge Le marché 11 12 Mystère à la cour Cette semaine fut une semaine de deuil pour la cité de Kand, un drame était survenu : l’assassinat du marchand Paul. Les enquêteurs du roi se chargèrent donc de l’affaire : Le marchand Paul avait été achevé dans la cuisine du château. D’après les enquêteurs, il serait venu manger en plein milieu de la nuit car, c’était bien connu, le marchant était extrêmement gourmand. Le crime avait été commis dans la nuit du vendredi 28 mars 1254 et il inquiétait particulièrement les habitants car un meurtrier était parmi eux et dès à présent, il fallait redoubler de vigilance. Le cadavre fut retrouvé dans la cuisine du château : la première coupable évidente était donc la cuisinière. Lors de son interrogatoire, la cuisinière affirma qu’elle était rentrée à son domicile la nuit de l’assassinat. Elle appela aussi un témoin qui était son voisin, il dit aux enquêteurs qu’il l’avait vue rentrer chez elle cette nuit-là et qu’il ne l’avait à aucun moment vue ressortir. La cuisinière était donc hors de cause mais elle affirma lors de son interrogatoire qu’elle avait remarqué depuis plusieurs jours que le bûcheron avait une attitude quelque peu suspecte. Les enquêteurs se dépêchèrent donc de se rendre à la cabane du bûcheron pour lui aussi le soumettre à un interrogatoire. Arrivés à sa cabane, ils se rendirent compte qu’il n’y était pas. Pour le moins découragés, ils partirent à sa recherche dans toute la ville. Un des enquêteurs finit enfin par le trouver : il était chez le guérisseur de la cité. Les enquêteurs se rejoignirent chez le guérisseur pour questionner le bûcheron, celui-ci leur dit qu’il avait la grippe depuis une semaine et qu’il n’était pas sorti de chez le guérisseur depuis. A la suite de cet interrogatoire, le guérisseur témoigna que le bûcheron se comportait bizarrement à cause des plantes guérisseuses qu’il lui avait administrées. Après ce témoignage, les enquêteurs abandonnèrent donc la piste du bûcheron mais pas pour autant l’enquête. Ils raisonnèrent par logique et se souvinrent que l’artisane avait plus de dettes envers le marchand que d’argent et que le tuer aurait été la fin de ses problèmes. Ils allèrent donc à son atelier pour savoir ce qu’elle avait fait cette nuit-là. Lorsqu’ils arrivèrent, ils se dépêchèrent de la prendre à part pour la soumettre à l’interrogatoire car la nuit ne tarderait pas à tomber. Malheureusement, encore une fois, l’éventuel coupable ne se trouva pas être le meurtrier. Cette nuit -là, l’artisane affirma qu’elle était dans la cité voisine pour récupérer des outils qu’on ne trouvait pas à Kand mais sans lesquels elle ne pouvait pas travailler. Les enquêteurs lui demandèrent donc de montrer ces fameux outils et elle fut ravie de les leur présenter. Elle leur montra également la calèche qui était devant son atelier avec laquelle elle était partie dans la cité voisine. Le lendemain, les enquêteurs étaient plus motivés que jamais pour chercher l’assassin du marchand Paul si aimé de tous. Ce matin-là, ils se rappelèrent du passage secret qui joignait le monastère au château, ils se mirent donc à penser que le meurtrier pouvait être un des moines. Ils se souvinrent alors que le moine saint-Oza n’appréciait pas tellement le marchand car depuis quelques générations leurs deux familles étaient en conflit. Ce jour–là, les enquêteurs croisèrent le moine qui sortait de son potager. Ils s’empressèrent donc d’aller à sa rencontre pour lui poser les questions nécessaires. Après plus d’une heure de discussion avec le moine, les enquêteurs du roi savaient à présent que le moine ne pouvait en aucun cas être le meurtrier car il avait un alibi irréfutable. La nuit du crime fut une nuit qu’il passa à prier avec ses confrères comme chaque dernier vendredi du mois. Il avait aussi de nombreux témoins : tous ses frères. Quelques-uns vinrent témoigner de l’innocence du moine Saint-Oza et cela suffit pour ne pas l’inculper. Au fur et à mesure qu’avançait l’enquête, les chercheurs devinrent de plus en plus désespérés mais ils avaient l’ordre du roi de continuer à chercher l’assassin du marchand. Ils soupçonnèrent ensuite le chevalier qui était de garde cette nuit-là. Mais une fois encore, il avait un alibi car il avait dû s’occuper d’un voleur qui essayait d’entrer chez le roi par effraction, cet argument les enquêteurs ne pouvait pas le nier car tous les villageois ne parlaient plus que de cela ainsi que du crime du marchand. Le chevalier fut alors lui aussi tiré d’affaire. Les enquêteurs commençant à se lasser de l’enquête, décidèrent de retourner sur le lieu du crime afin de trouver des indices. Arrivés sur place, ils se mirent rapidement au travail et essayèrent de trouver le maximum d’indices. Après avoir fouillé le lieu de fond en comble, ils trouvèrent sous un meuble un ruban de soie qui ne pouvait provenir qu’uniquement d’une dame de haut rang. Ils continuèrent donc l’enquête en ciblant leurs recherches sur les dames de hauts rangs. Après avoir interrogé toutes les dames à propos du ruban : elles avaient toutes été persuasives pour leur prouver qu’elles n’étaient pas les auteurs du crime, il restait bien une dame que personne n’aurait soupçonné : la princesse. Les enquêteurs ne croyaient pas une seconde que la princesse était leur coupable mais dans l’obligation de leur métier ils allèrent l’interroger. 13 Pendant l’interrogatoire les enquêteurs demandèrent à la princesse si elle avait une robe au tissu semblable au ruban de soie. Voyant qu’elle avait un comportement embarrassé, ils regardèrent ses robes de soie et de satin. Soudain, tout au fond de la grande armoire de la princesse, ils découvrirent la robe de soie dont le tissu correspondait au ruban du crime. Tout à coup, le teint de la princesse se mit à pâlir. Les enquêteurs prolongèrent donc son interrogatoire pour lui demander ce qu’elle faisait la nuit du crime, elle répondit alors qu’elle jouait aux cartes avec son amie l’artisane Catherine. A partir de ce moment- là, les enquêteurs découvrirent donc qu’elle mentait puisque l’artisane n’était pas en ville cette nuit-là. Les enquêteurs avaient récolté enfin assez d’indices pour l’emprisonner. Elle fut amenée de force au cachot en attendant qu’elle avoue son crime. Pendant ce temps-là, les Enquête policière au Moyen-âge Des chevaliers retrouvèrent le messager du roi mort dans la cuisine, un matin. Sa gorge avait été tranchée par une épée. Le roi décida de former une équipe d’enquêteurs. Le lendemain, les chevaliers chargés de cette mission allèrent interroger les habitants. Ils commencèrent par la cuisinière qui affirma qu’elle était dans les cuisines du château pour préparer le repas préféré du roi. La princesse était partie se promener dans la forêt avec des serviteurs. Le moine priait. Le bûcheron était allé fournir du bois à la forge. L’artisane vendait ses poteries dans le marché. Les chevaliers étaient déçus de leur enquête alors ils décidèrent d’interroger aussi les leurs même s’ils étaient sûrs que ce n’était pas l’un d’eux. Un des habitants se demandaient ce qui se passait au château. La princesse prit son temps pour avouer son crime mais après avoir compris que de toute façon on allait l’exécuter, elle avoua. La princesse avait tué le marchand qui, pour nourrir sa famille, lui avait un jour volé un précieux diamant. Il avait comme objectif de revendre ce diamant et d’en tirer un bon prix, jusqu'à ce que la princesse s’en rende compte et qu’elle prémédite ce crime. A la suite de ses aveux, elle fut condamnée au bûcher, et sa sœur cadette reprit sa place de princesse de Kand. Quant à la famille du marchand, elle bénéficia de toute la fortune de l’ancienne princesse, Katia. La vie reprit son cours et le crime du marchand ne fut plus qu’un souvenir lointain. Jeanne Picard, 5C William Crochot enquêteurs remarqua que le chevalier Şan n’était pas à côté de ses amis vers ces heures-là et en plus son épée était pleine de sang. Les chevaliers étaient tristes que ce soit leur ami mais ils durent quand même l’accepter. Ils interrogèrent Şan, le chevalier se défendit en disant que c’était parce que le messager lui avait volé une bourse d’or. Le meilleur ami du criminel était vraiment triste et ne comprenait pas comment son meilleur camarade avait pu commettre un acte aussi horrible surtout lui qui était si calme et intelligent pour prendre des décisions. Le roi et les chevaliers chargés de l’enquête enfermèrent le chevalier Şan dans le cachot à vie. Lila Ülker, 5C 14 Le bûcheron Simon Bolive est un bûcheron, il mesure 1m80. Il est grincheux et il n'est pas très sociable. Il habite dans une grande forêt en France. Il a de longs cheveux bruns qui brillent comme le soleil. Il a de grands yeux marron et un nez en trompette. Le chevalier Arthur venait de se faire adouber par le seigneur du château du Mali. C’était un grand chevalier musclé avec une force inouïe. Il avait un air charmeur avec ses beaux yeux bleus et sa belle chevelure châtain. Il était vêtu d’une armure couleur argent. Arthur était un chevalier très courageux, vaillant qui impressionnait toutes les jeunes filles de la cité. L’artisane, Catherine Catherine était l'artisane de la cité. Elle était magnifique c'était l'une des plus belles femmes de la cité. Sa silhouette était élancée et elle était aussi d'une finesse incroyable. Catherine était d'une bonté incroyable et unique mais elle étaittout de même têtue et légèrement autoritaire. Et ses défauts la menaient toujours au bout de ses idées, ce qui faisait d'elle la plus travailleuse du royaume Le moine de Saint-Oza Le Moine du monastère de Saint-Oza était trapu et hargneux. Son visage était joufflu et surmonté d'une tonsure ébouriffée avec un nez aquilin. Ses yeux de couleur marron brillaient au soleil et il avait des lèvres bien dessinées. Il portait une soutane couleur marron entourée par une ceinture rouge au niveau du bassin et des sandales couleur noire. Il était désagréable et grognon. La princesse La princesse du château avait de beaux cheveux noirs épais qui glissaient dans son dos tels une rivière qui serpentait entre les arbres fleuris d’été. Ses beaux yeux sombres et charmeurs en amandes s’étiraient sur son visage qui la rendait encore plus belle, et son nez long mais harmonieux, donnait du caractère à son visage d’ange. C’était une personne amicale, fidèle et de toute confiance mais elle pouvait être jalouse et arrogante. La cuisinière Dans la cité se trouvait une jeune fille à la silhouette élancée. Elle possédait un visage magnifique ornée de taches de rousseur sur ses belles joues roses. Elle avait des yeux en amandes d’un vert émeraude qui éblouissaient le regard de chacun. Sa chevelure brune brillait dès les premiers rayons de soleil. Elle était dotée d’une robe d’un bleu clair dont les pointes trempaient dans la rosée du matin. C’était une fille douce et gentille qui ne pouvait laisser échapper de la colère. Règles du jeu Nom de la cité médiévale : But du jeu : le but du jeu est de trouver qui a tué .........................................., où et avec quelle arme. Mise en place : Au début de la partie, on classe les cartes en faisant trois tas : Personnages, armes, et lieux. Après avoir mélangé chaque tas, on prend sans regarder une carte personnage, lieu et arme et on les met dans l'enveloppe secrète ; Ce seront les cartes du crime que chaque détective (joueur) devra découvrir. Jeu : cartes du crime). Puis le jeu commence, le premier joueur est celui qui a le chiffre le plus grand au lancer de dé. 2. Il lance son dé et avance du nombre de cases indiquées sur le dé. Il se place dans un lieu et peut faire une hypothèse sur le crime en s'adressant au joueur qu'il choisit. Si celui-ci possède une des cartes demandées, il la lui montre et le premier joueur, note l'alibi sur son carnet (une seule carte doit être montrée). 3. Celui qui découvre le criminel, le lieu du crime et l'arme en premier émet une hypothèse et la vérifie en regardant dans l'enveloppe (s'il a raison, il a gagné ; mais s'il a fait une faute, le jeu continue sans lui). Puis on distribue équitablement aux joueurs les cartes qui restent (les cartes en trop sont retournées et les joueurs peuvent noter les indices dans leur carnet N.B. : « Le carnet d'enquête » est un tableau qui d'enquête). permet de noter les indices trouvés. 1. Chaque joueur note sur son carnet d'enquête les Yehann Berthat, 5C cartes qu'il a dans son jeu (qui ne peuvent pas être les 15 Carnet d’enquêtes Colonne1 Qui ? L'artisane La princesse Le moine la cuisinière Le bûcheron Le chevalier Avec quels outils ? La fourche La hache Les ciseaux Le couteau L'épée Le miroir Où se trouve t’il ? L'église La cuisine Le château La forêt Le marché L'auberge La forge Monastère Colonne2 Colonne3 Colonne4 Colonne5 Colonne6 16 À LA DÉCOUVERTE... Les élèves de 4D se sont lancés dans un projet d’écriture d’un roman racontant les difficultés d’adaptation mais aussi les merveilleuses découvertes d’un adolescent, qui, comme beaucoup d’entre eux, a dû quitter un pays, une famille et des amis pour partir à la découverte d’une civilisation étrangère, d’une langue inconnue et d’un univers à conquérir. Voici quelques-uns de leurs récits, extraits de leur roman. Sophie Atay Le livre de Romain Je m’appelle Romain, j’ai 12 ans. Je suis né le 11 Septembre 2001. Un jour étrange pour des jumeaux. Mon frère jumeau se prénomme Stanislas et mes parents Stéphane et Sandrine. Je mesure 1m60 et j’ai les yeux marron hérités de ma mère. J’habite en région parisienne, à Courbevoie. Je suis en 5ème au collège Saint-Geneviève dans la région parisienne. Mes passions sont la natation et le tennis mais surtout tout ce qui touche à l’informatique. Mes deux meilleurs amis sont Clément (un fan d’équitation) et Léa (joueuse de guitare). Au mois de Février, au retour de mon voyage scolaire en Angleterre, ma mère vint me chercher Gare du Nord et m’annonça que nous allions déménager en Turquie, à Istanbul. Elle m’annonça que, dans le cadre de ses activités professionnelles mon père partait en expatriation et que nous allions l’accompagner. Cela fut une surprise ! J’allai lui raconter mon voyage scolaire. Je lui demandai d’abord si mes grands-parents étaient au courant, elle me répondit d’un signe positif. Ensuite, je demandai si nous avions trouvé un logement, ma mère me répondit par un signe négatif. Cette nuit-là, je dormis peu en raison de cette soudaine annonce qui allait bouleverser ma vie et ma scolarité. Quelques semaines après cette annonce, nous eûmes à annoncer cette nouvelle à nos amis et nos proches qui furent surpris, étonnés, mais ravis de cette nouvelle. Ils allaient pouvoir venir nous voir !!! Trois mois avant notre départ pour Istanbul, nous commençâmes à préparer nos cartons. Nous pûmes emmener 40 cartons mais pas de meubles ce qui est peu par rapport à nos affaires. Nous laissâmes donc certaines affaires chez mes grands-parents. Nous vendîmes nos meubles sur internet, quelle aventure ! Que d’épiques négociations… Nous stockâmes nos dernières affaires dans un garde-meuble au centre de Paris. Et vint le fameux dernier jour d’école. Ce fameux dernier jour où je fis mes adieux à ma classe. Je fus très triste de quitter mes amis mais on ne peut rien y faire. Pour eux, la vie continuait ; pour moi ; il s’agissait d’un bouleversement. Les dernières embrassades furent tout aussi joyeuses que tristes. Mes parents m’ont toujours dit que j’allais tirer profit de cette expérience à l’étranger. Courant Juillet, mon frère et moi partîmes séparément pour deux semaines dans un collège anglais proche de Londres. Nous dûmes nous retrouver avec différentes nationalités, allemande, espagnole, russe et même turc… L’objectif était de pratiquer l’anglais ainsi que des activités sportives et culturelles. Londres était une ville très dynamique culturellement proche de Paris. Mais Istanbul… Comment était Istanbul ? A mon retour, mes parents m’annoncèrent qu’avant de partir habiter à Istanbul, nous allions passer deux semaines en famille à New-York. NYC, la ville dont je rêvais, Manhattan, Broadway, Central Park, et Time Square et toutes ses enseignes lumineuses. Mes parents, mon frère et moi prîmes donc l’avion quelques jours après notre retour et visitâmes New-York. Nous fîmes même le survol de New-York en hélicoptère. Ce fut magique ; que dis-je féérique ! Mais, Istanbul m’attendait, et j’étais prêt à faire le grand saut ; cet immense saut vers l’inconnu. Le jour de notre départ, nous appelâmes deux taxis pour nous emmener (ainsi que nos innombrables valises…) à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle et nous nous enregistrâmes pour le vol AF3215. Quarante-cinq minutes avant notre départ, nous entrâmes dans l’avion et nous nous assîmes. A ce moment-là, commença notre périple vers cette ville située sur deux continents ; l’Europe et l’Asie et son majestueux fleuve, le Bosphore. A l’aéroport Atatürk d’Istanbul, nous fûmes surpris par cette température du mois d’Août, excédent les 35°. Durant la traversée de l’aéroport au parking, plusieurs personnes voulurent nous aider pour tirer nos chariots. Ce fut ma première et pas la dernière, expérience d’embouteillage à Istanbul. A ma grande surprise, je découvris des marchands ambulants sur l’autoroute proposant des mouchoirs, de l’eau, des écouteurs ainsi qu’une spécialité turque, le célèbre simit ; et ce au péril de leur vie. Après notre trajet jusqu’à notre habitation, nous découvrîmes notre appartement composé de deux étages. Nous habitions un duplex à Paris mais sans court de tennis ou de piscine. Nous fûmes agréablement surpris par la vue sur le Bosphore depuis le salon ainsi que de certaines chambres. Mais il fallut découvrir les alentours. Le lendemain, nous visitâmes le quartier prénommé Tarabya avec son petit port. Nous vîmes donc notre école, le célèbre Lycée Pierre Loti nom d’un navigateur très attaché à la Turquie. Ce lycée où j’allais poursuivre ma scolarité. Etrange atmosphère mêlant la beauté d’un parc où les collégiens ne peuvent se promener aux bâtiments préfabriqués. Et pourtant, j’avais eu tellement de mal à y être inscrit. 17 Le premier jour d’école, je fus stressé de découvrir mes nouveaux camarades, mes nouveaux professeurs et cette nouvelle école. Je pris donc mon courage à deux mains et j’y fus allé. Le service (transport scolaire) fut un réel avantage pour nous, collégiens, sachant qu’il nous prenait en charge en bas de chez nous. Je vis ma nouvelle classe, la quatrième D ainsi que les locaux. Je fus content de l’existence d’un hall que je n’avais pas auparavant mais plus déçu de la cantine et de certains locaux. Je fis la connaissance de camarades dans d’autres classes et sympathisai avec eux car dans ma classe, tout le monde parlait turc, ce qui m’étonna. J’étais dans un lycée français, donc les collégiens devaient parler français. Mais ce ne fut pas le cas et je fus fort déçu voire désemparé. Mais la décision s’imposa. Même s’ils devaient faire un effort, je fis le premier pas et j’appris le turc à l’école. Ce problème prit du temps… beaucoup de temps, mais j’étais sûr d’aller dans la bonne direction. Le service à domicile en Turquie est développé car nos produits du quotidien tel que l’eau potable, la nourriture, les médicaments pouvaient être livrés à domicile, à notre porte. Ce fut le cas pour l’eau. Un appel, une touche sur le clavier et la bonbonne était livrée. Çok güzel !!! Je n’étais pas vraiment familiarisé à cette nouvelle vie qui bouleversait mon quotidien mais j’étais dans la bonne voie grâce à mes parents et à certains de mes camarades. Mes parents furent présents durant les moments de blues et réparèrent certains problèmes lorsqu’ils étaient à leur portée. Mes camarades furent présents durant notre vie à l’école et m’acceptèrent comme je suis. Mon frère et mes parents, se familiarisèrent à cette nouvelle vie et profitèrent de cette ville. Les collègues de mon père sont, je pense, présents dans cette adaptation. Même si je n’étais pas vraiment familiarisé à cette nouvelle vie, j’allai dans le bon sens en apprenant le turc et en partageant certains moments tels que des rencontres culturelles et amicales. Je souhaitais visiter la Turquie ainsi que les pays aux alentours pour avoir de beaux souvenirs de ce pays. Mon frère et mes parents voulaient également visiter la Turquie mais la vraie Turquie, moins touristique. Je comprenais mieux pourquoi c’était un enrichissement pour un adolescent de partir vivre à l’étranger et je savais que le jour où je quitterais la Turquie, je saurais mieux aborder ma vie future. Mais pour le moment, j’étais stambouliote et je comptais bien en profiter. Romain Talleneau, 4D Müge Karan, 5B - Défi lecture « Vers des terres inconnues », Karen Hesse Puis vint ma première expérience du métro (étrange atmosphère où je ne comprenais rien de ce qui se disait), les supermarchés, les restaurants, les centres commerciaux ainsi que beaucoup d’autres choses. Le centre commercial le plus proche était « Istinye Park », il regroupait magasins, restaurants, cinéma, salles de sport… C’était un centre commercial qui répondait donc à nos attentes. Mais Istanbul regorgeait de sites à découvrir et quelques jours après, nous commençâmes à visiter les attractions touristiques telles que Sainte-Sophie, la Mosquée-bleue, le Grand Bazar ainsi que les quartiers tels qu’Ortaköy, Levent, Beyoğlu... Le Grand Bazar fût une expérience spéciale car nous eûmes à marchander nos emplettes. Pour cette occasion, nous apprîmes du vocabulaire turc tel que « Ҫok pahalı » qui signifie « trop cher » en français !!! Pour y aller, nous prîmes des taxis et nous fûmes surpris du manque de ceinture ainsi que de leur vitesse sur la route. « Yavaş » peut donc s’avérer utile… Nous goûtâmes également la cuisine turque avec ses simits, ses loukoums, ses baklavas… 18 Je m’appelle Alex Hernandez Je m’appelle Alex Hernandez. Je suis de Madrid. J’ai 13 ans. Ma mère travaille pour Seat, tandis que mon père travaille pour le ministère de la justice. Ma mère a un poste important dans la marque Seat, qui est une marque d’automobiles. Moi, je vais au Lycée Français de Madrid, depuis que je suis tout petit. représentaient le grand bazar, la mosquée bleue, les bateaux qui circulaient dans le Bosphore… Elle disait que les coutumes étaient différentes. Elle m’expliqua que les Turcs étaient des gens accueillants, et généralement très gentils. Elle me disait qu’il y avait des plats traditionnels comme le kebap, les mantı ou le riz… A Madrid, j’avais un ami turc, dans mon ancienne école, il s’appelait Mert. J’ai plein d’amis et quelques membres de ma famille à J’avais donc déjà une petite idée sur la Turquie. Madrid. Un jour, j’appris une nouvelle qui allait changer ma vie pour un temps : Ma mère nous dit, que son entreprise J’eus mes premières impressions lors de l’atterrissage de l’envoyait à Istanbul, pour y travailler comme l’avion. J’avais aperçu, qu’Istanbul devait être une ville représentante de la marque Seat en Turquie. Elle devait y immense, par le nombre d’immeubles que je voyais. Je vis aller pour une durée de 6 ans. Mon père et moi nous aussi, les minuscules voitures qui circulaient lentement sur fûmes choqués pendant un certain temps. Mon père devait les routes. Quand je sortis de l’aéroport, j’entendis les gens alors rester à Madrid. J’étais très triste. Mais je savais que parler le turc à une vitesse que je ne pouvais pas je devais accompagner ma mère. Au contraire, elle serait imaginer ! Je pensais qu’ils gesticulaient plus lentement ! très seule, là-bas. Mais j’essayais de comprendre, peu à peu… Ce que j’avais Ma mère commença à faire les préparatifs pour le grand aimé le plus, était le simit. C’était une spécialité départ. Quand tout fut prêt nous allâmes chez mes grands- stambouliote composée de graines de sésame. C’était parents pour leur dire au revoir. Quand le jour arriva, nous délicieux ! À Istanbul, il y avait beaucoup de centres allâmes à l’aéroport, mon père et ma mère ne pouvaient commerciaux, contrairement à Madrid… Je m’étonnais des retenir leurs larmes. Après ce douloureux moment, nous choses que J’avais rencontrées jusqu’à maintenant. Je me embarquâmes dans l’avion. dis que je voulais découvrir ce pays grâce à ma curiosité. Pendant le voyage, ma mère m’expliqua ce qu’il y avait à La Turquie est un pays avec plein de détails à découvrir ! Istanbul. Elle me montra différentes photos qui Jordi Akçay, 4D Chapitre 1 Je m’appelle Lucie Evanno, j’ai 13 ans. Je viens de finir mon année de 5e. J’habite près de Lyon. J’ai fait ma 5e et ma 6e à Tassin la demi-lune dans un collège appelé SaintJoseph. J’ai les cheveux blonds foncés avec des yeux bleus et je suis assez grande. Ma mère est hollandaise et mon père est français. J’ai un frère qui a presque 15 ans. Il s’appelle Loïc. Un jour, j’étais revenue de ma dernière journée de collège, c’était le début des vacances. Mon père était revenu de son travail assez anxieux. Il se dirigea vers moi et me dit : « Peux-tu aller chercher Loïc ? J’ai une chose très importante à vous dire ! ». Avec mon frère, nous descendîmes et mon père commença à nous parler. Il nous montra un film sur Istanbul. Nous nous demandâmes pourquoi il souhaitait nous montrer ce film. Mon frère lui demanda si nous allions partir en vacances à Istanbul. Il répondit : « Nous allons y aller mais pas simplement pour de longues vacances. Nous allons, en fait, déménager à Istanbul pour mon travail ». Je fus très surprise et très triste. Des larmes commencèrent à couler le long de mes joues. Je pensais à tous les amis que j’allais devoir quitter. Un mois après, la maison était vide et les meubles étaient partis. J’étais triste de partir mais c’était pour le travail de mon père car il avait eu une offre pour devenir directeur de la filiale du Groupe SEB à Istanbul. Le jour du départ, j’étais anxieuse mais j’avais envie de découvrir ce nouveau pays, la Turquie. J’attendais à l’aéroport de Lyon et j’entendis : « Le vol pour Istanbul est en phase d’embarquement ». Nous prîmes l’avion et arrivâmes à Istanbul alors qu’il faisait déjà nuit. Je voyais toutes les lumières de la ville. J’avais hâte de découvrir et de visiter ma nouvelle ville. Nous arrivâmes à l’aéroport. J’entendis un nouveau langage, une langue que je ne comprenais pas. C’était du turc. Dans la voiture, je découvris des mosquées le long de la route, j’étais étonnée par la forme qui était ronde. Il y avait aussi plusieurs minarets. Soudain, j’entendis le muezzin chanter. Je ne l’avais jamais entendu auparavant. Nous arrivâmes à l’hôtel qui était en face du Bosphore, beaucoup de bateaux naviguaient dans ce détroit. Quelques jours après, je découvris quelques monuments d’Istanbul comme la mosquée Sainte Sophie qui fût une église autrefois mais qui avait été rebâtie en mosquée. Je trouvais très intéressant de la visiter. Le jour de la rentrée des classes, je pus découvrir mes nouveaux professeurs. Le lendemain, nous allâmes marcher à Istiklal, la grande rue près de Taksim. Dans la rue, je découvris des petits pains ronds avec de petites pépites, les simit. J’en goûtai un. C’était très bon. Une année passa. Je m’étais fait de nouveaux amis. Je m’étais habituée à ce pays. Je voyais maintenant Istanbul d’un autre œil, une ville que nous avions pu explorer, découvrir… J’avais découvert de nouveaux plats, comme des pide ou le mantı. Je savais parler un tout petit peu turc mais la langue était compliquée. Par exemple à l’écrit, il y avait un i sans point. Même si la France me manquait un peu, j’aimais vivre à Istanbul. Je découvrais ce nouveau pays. J’avais des amis de différentes nationalités. Nous voyageâmes avec mes parents dans différentes régions de la Turquie : au sud vers Antalya et à l’ouest le long de la côte de la mer Egée. C’était une nouvelle expérience, très différente de ma vie en France. Lucie Evanno, 4D Le déménagement en Turquie nous voulions aller, nous montâmes dans le taxi et nous découvrîmes cette ville magnifique et immense. Une fois arrivés chez nous, nous nous installâmes. La nuit fut très agitée avec tous les bruits dehors ; je pus à peine fermer l’œil. Le lendemain, ma mère me demanda d’aller acheter des fruits au petit magasin qui se trouvait au-dessus de notre rue. J’allai donc chercher les fruits, quand ce fut le moment de payer, je ne comprenais pas ce que me disait le vendeur, il me prit l’argent des mains et sur les 30TL que j’avais, il ne me rendit que 5TL. Je crus qu’il m’arnaquait. Je demandai à ma mère pourquoi il m’avait rendu si peut, elle m’expliqua qu’ici 1 € était égal à 2TL. Le jour de la rentrée, j’avais peur de cette nouvelle école. Quand j’arrivai au collège, je vis presque tout le monde qui parlait en Turc, cela me choqua. Mais un petit groupe de Françaises m’accueillit gentiment, et au bout d’une semaine, je me sentis mieux. Finalement grâce à ce petit groupe de Françaises, je me sens de mieux en mieux à l’école. Je me suis assez bien intégrée. Grâce au cours de Turc, je me sens plus à l’aise quand je me promène dans Istanbul. Je me sens bien à Istanbul depuis un an que j’y suis. Je n’ai pas de projet dans ce pays, mais il est très agréable à vivre. Je peux me balader, faire du shopping avec mes amis. Même si je suis très heureuse en Turquie, l’envie de retourner en France est énorme. Albane Chevillard, 4C Yehan Berthet, 5C - Défi lecture « Vers des terres inconnues », Karen Hesse Je m’appelle Albane Chevillard, je suis blonde aux yeux bleus verts et je viens de finir le CM2 dans mon petit village (le Brûlat) proche de Toulon dans le Sudest de la France. J’ai 2 frères et des parents formidables. Un jour tout à fait normal, mon père rentrait du travail et ma mère préparait à manger. Ils nous appelèrent, mon frère et moi, et ma mère commença : « Les enfants, votre père et moi-même avons quelque chose de très important à vous dire », mon père reprit : « En effet, nous allons déménager en Turquie, à Istanbul plus précisément ». Mon frère et moi nous nous regardâmes, tous les deux aussi tristes. Quand ce fut l’heure du dîner, ma mère avait fait un bon plat, histoire d’oublier la mélancolie. A table, il n’y avait pas un bruit, nous étions tous pensifs à l’idée de quitter notre famille et nos amis, mais nous n’avions pas le choix, c’était pour le travail de mon père. Cette nuit-là, je n’arrivai pas à m’endormir, l’angoisse du futur m’en empêchait. Je pensais à ma famille et mes amis et je commençai à pleurer. Mais j’avais quand même hâte de découvrir ce nouveau pays. Une fois les cartons fermés, nous allâmes vivre chez ma grand-mère pour le dernier mois qui nous restait à passer en France. Quand nous arrivâmes à Istanbul, nous prîmes un taxi, mais il y avait un souci, le chauffeur ne parlait pas Français. Mon père commença à lui parler en Anglais mais il ne parlait pas cette langue non plus. Quand nous arrivâmes enfin à lui faire comprendre où 19 20 DOSSIER : NOUVELLES À CHUTES Face à l’intérêt du premier concours de nouvelles à chute en 2014, les professeurs de français de 3 e, Mme Atay et Mme Demirkan, ont décidé cette année de renouveler l’expérience. Rappelons le principe : il s’agissait d’inventer une histoire dans laquelle l’identité du héros (objet, animal, végétal ou minéral) ne serait dévoilée que dans les derniers mots. Pour constituer le jury 2015, nous avons sollicité les élèves de CM2. Après une présélection de huit nouvelles dans chaque classe de troisième, nos élèves ont été accueillis par les CM2 qui ont assisté à la mise en scène des lectures afin de sélectionner les deux récits à suspense qu’ils avaient préférés. Les quatre professeurs des écoles ont ensuite demandé à leurs élèves d’illustrer les deux nouvelles sélectionnées pour chaque classe de troisième. Enfin, les dessins transmis ont été l’objet d’un vote de nos élèves (Certains de ces dessins vous sont présentés dans les pages suivantes). Cette expérience a beaucoup plu à tous les participants et a permis de mettre en valeur les talents littéraires et artistiques de chacun. A vous de les découvrir à présent… Florence Demirkan Emre Acarsoy, CM2b - illustration de la nouvelle « L’attaque militaire » de Sinan Shala, 3C Je me sentais seule, tout le monde était déjà parti mais personne n’avait trouvé important de me réveiller. L’obscurité remplissait la pièce et la solitude m’envahit. Normalement, ma vieille amie Meg me réconfortait, elle savait bien que j’étais mal à l’aise dans le noir, seule dans ma chambre. Mais cette fois-là, encore, elle était partie. Elle était la favorite, tout le monde souhaitait être vu avec elle. Elle était la plus populaire du quartier. Nous nous contentions de l’admirer de loin ou de rester derrière elle, dans son ombre. Meg avait la passion de se pavaner avec un air hautain, mais cela ne l’empêchait pas d’être parfois, privée de sortie. Et dans ces moments-là, il fallait mieux ne pas être sur son chemin. Elle nous lançait des regards meurtriers de ses yeux luisants. Mais malgré son caractère, c’était une bonne amie et elle m’aidait dans les moments difficiles. Ce matin-là, encore, personne ne me regardait. Comme si j’avais trahi un de leurs secrets. Moi je les suppliais du regard, mais apparemment, j’étais toujours punie et privée de sortie. Je ne savais plus quoi faire pour être vue du bon côté. Mes amies d’autrefois avaient honte de moi, ils faisaient comme si ils ne me connaissaient pas et continuaient leurs chemins sans même me regarder. C’étaient des moments comme ça qui me faisaient le plus mal. Nous avions quand même passé de bons moments ensemble. Je me souviens encore quand nous étions tous allés à la plage. Malgré ma phobie de l’eau, je m’étais beaucoup amusée. Certains me lançaient un regard de temps à autre en se rappelant toutes les fois où nous avions ri. Je me souviens encore, quand j’écoutais ce que les autres disaient. J’avais toujours eu peur de m’exprimer, la timidité était toujours la plus forte. On m’avait souvent mis dans la classe « réservée », pour que les gens ne perdent plus de temps à essayer de me parler. Mais je n’avais jamais réussi à changer d’attitude, donc les autres pensaient que ce qu’ils disaient ne m’importait guère à cause de mon cœur d’acier, dur comme de la pierre. Je me souviens quand je sortais et que je pleurais, je me contentais de dire que c’était la pluie et j’effaçais les larmes d’un mouvement qui était devenu mécanique. Parfois aussi, les gens me reprochaient certains actes et on disait que je faisais des choses « étranges » (c’est ce qu’ils disaient à leurs parents quand ils ne voulaient pas m’inviter à leurs sorties). Dans la catégorie des choses étranges on me reprochait mes ronronnements bruyants, ma lenteur presque exagérée quand je marchais et mes yeux éteints qui avait l’air de dire que je m’ennuyais. Les plus anciens de mes amis, eux, me regardaient tendrement en se rappelant nos fugues dans les moments difficiles et me tapotaient tendrement le dessus de la tête. Le soleil se coucha et enfin quelqu’un me salua. Ce « quelqu’un » je le reconnus immédiatement, il avait une place dans mon cœur et j’en avais une dans le sien. Je ne lui avais encore jamais avoué mes sentiments, apeurée qu’il ne ressente rien pour moi. Soudainement, un vibrement familier me parcourut et j’entendis mon amie dire : « Ma belle Megan peut rester à l’intérieur aujourd’hui, ce soir ce n’est que toi et moi ma petite deux-chevaux » « Une amie délaissée », Mirabelle de Ladoucette, 3D 21 Laura Esin, CM2b - illustration de la nouvelle « L’attaque militaire » de Sinan Shala, 3C La porte était ouverte. J’entrai sans bruit. La salle était grande, avec des affiches collées aux murs, et remplie d’élèves. Personne n’avait remarqué ma présence, pas même le professeur. Je me collai au mur, par anxiété, je suppose. Quelques secondes passèrent, sans que je ne bouge ; je décidai alors d’avancer vers le professeur. J’avais déjà remarqué ce dernier a mon arrivée dans cet établissement, il y avait peu de cela. Alors que j’essayais de me faire entendre, il ne me jeta pas même un coup d’œil. J’avais l’habitude. Les gens passaient, sans me voir, ne me remarquaient jamais, jusqu’à ce que l’un d’entre eux tourne la tête vers moi et lance le signal d’alerte. Pourquoi lançaientils un signal d’alerte en me voyant ? Etais-je hideux à ce point ? Qu’avais-je fait pour mériter toutes ces injures ? Personne ne me respectait jamais ici, comme partout ailleurs. J’avais fini par me faire à l’idée : Les gens étaient cruels avec moi, et c’était de ma faute, pas la leur. Pourtant j’essayais en vain de me faire accepter et de paraitre gentil, inoffensif… J’étais à présent près du tableau. Mais je ne pouvais plus rester là, à réfléchir au pourquoi du comment. Le tout n’était pas de penser, mais d’agir. Alors j’agis. Sans me poser plus de questions, j’avançai vers la première rangée. Je frôlai alors la paume d’une fille. Cette fille était la plus belle que je n’avais jamais vue, dans cet établissement du moins. J’avais essayé de me faire remarquer, mais elle me repoussait toujours, comme tous les autres de son groupe. Nous n’étions pas pa- reil, j’en étais conscient, j’étais diffèrent, dans ma manière d’agir, je présume. Mais est-ce-que cela faisait de moi un monstre ? Elle tourna alors la tête vers moi, et d’un coup vif, dégagea sa main, avant de décaler sa chaise vers sa voisine, qui lui lança : « Et bah toi alors ! Il n’y a que ceux-là que tu attires on dirait ! », Avant de ricaner bêtement. Elle se moquait de moi, et de tous les autres pareils à moi, qui se sentaient indésirés et repoussants. J’en avais remarqué quelques-uns, qui, j’imagine, me ressemblaient, sachant qu’on nous classait dans la même catégorie. Mais je ne me mêlais pas à eux. Je refis une tentative d’approche, calme est douce, voulant lui montrer ma gentillesse, mais cette fois ci, la fille cria : « Mais arrête donc de me coller toi ! ». Et de nouveau, elle me repoussa avec sa main. Le garçon derrière elle voulut s’en mêler, et ricana en disant : « Ne t’inquiète pas, il va arrêter de t’embêter, tu vas voir ! » Il prit alors son livre, et me donna des coups avec, des coups violents, en me traitant comme un chien ; il se leva de sa chaise, en continuant de m’envoyer son livre en pleine figure, jusqu’à ce que je fus collé au mur. La dernière chose que j’entendis fut la voix de cette belle jeune fille prononçant : « C’est bon, tu l’as tué, ce bourdon ?! ». « Discrimination incomprise », Jeanne Meunier, 3D J’avais une vie merveilleuse. Une vie dont le monde était jaloux. J’avais une famille nombreuse et riche. Nous étions au-dessus de tout le monde. J’étais content. Jusqu’à ce jour. Je devins paralysé à cause d’une pomme et du vent. Mais je ne pouvais pas savoir que la branche était si faible. La chute était éternelle. Elle ne finissait pas. Je volais. J’avais eu du temps pour penser mais je ne me rappelais de rien. Pourquoi étais-je sur arbre ? Où étais-je avant ? Mais je savais que ma vie ne serait plus pareille. Je n’avais pas eu de chance ce jour-là. Je tombai sur le dos sur une pierre pointue. Je criai comme si on me brûlait vif. Tout ça m’avait arrivé à cause du vent et de ma gourmandise. Soudain ma peine disparut. Toutes mes émotions, mes sentiments s’évanouirent. Je ne pouvais plus bouger. J’essayai d’appeler de l’aide, je mourais… Per- sonne ne répondait. Je regardais autour de moi ; les gens couraient, parlaient, pique-niquaient comme si je n’étais pas tombé de l’arbre ; Ils étaient de la taille d’une fourmi de là où j’habitais, maintenant, ils étaient des géants qui ignoraient ma présence. Je hurlai, je criai mais personne ne m’entendais. J’étais camouflé dans l’environnement ou même je faisais partie de l’environnement. La nuit tombait et je perdis conscience. Je m’étais endormi. Je vis quelque chose de ma taille allongée près de mes pieds. Il ne bougeait pas et était sec et fragile. Je connaissais ce visage, c’était ma sœur ! Le cadavre de ma sœur. J’étais choqué. Je tournai les yeux et… Il y avait des cadavres partout. Toute ma famille était morte et était tombée du même arbre. C’était l’Automne… Je courais avec toute la force que mes jambes épuisées me donnaient. Derrière moi, six fusils me tiraient des rafales de munition. J’avais vu ces objets juste quelques jours auparavant mais je n’en connaissais point leur intérêt. Maintenant, je le savais. C’étaient des outils de chasse d’une espèce intelligente ressemblant aux singes. Une autre balle passa juste à côté de ma tête, frôlant le bas de mon œil. Ces personnes voulaient me manger, me dévorer, et ils se servaient de leurs outils diaboliques pour tenter de me capturer. Mais pourquoi moi ? J’étais un des derniers de mon espèce ! Je ne méritais pas une mort si atroce ! J’entendis un des prédateurs crier : « Tirez sur ses g’noux ! » Malgré n’avoir rien compris de leur langage, je saisis qu’ils me voulaient en vie : ils avaient commencé à viser mes jambes. J’étais très confus. Quel prédateur voudrait capturer sa proie vive au lieu de la tuer et la dévorer ? Cette espèce de prédateurs intelligents m’était trop étrangère. Ni leur nature, ni leur apparence ne m’étaient familières. J’étais chanceux. La chasse se passait dans une forêt dense. Les prédateurs avaient commencé à ralentir. Ils semblaient discuter entre eux avec leur langage étrange. Je profitai de ce moment pour laisser aux moins soixante mètres entre mes poursuivants et moi avant de me cacher dans un mince passage souterrain, espérant qu’ils ne sentiraient pas mon odeur. La sensation de sécurité commençait à m’envahir et mon épuisement à se dissiper. Les prédateurs n’arrêtèrent pas leur petite chasse. Ils s’étaient séparés en trois groupes de deux, d’après ce que je pouvais voir de ma cachette plutôt inconfortable. Je ne m’étais pas rendu compte que la faim m’enva- hissait. Après tout, j’étais un être sauvage et j’avais besoin de manger et de boire tous les jours. Mais aujourd’hui, la peur ne m’avait rien laissé avaler. Soudain, une odeur magnifique entra dans mes narines. C’était celle d’un lapin, juste devant ma cachette ! Si j’étais assez rapide, je pourrais l’attraper et la manger pour dissiper cette faim abominable qui me hantait depuis des heures ! Je me précipitai vers l’animal, mais la bête me vit au dernier instant et s’échappa. Je laissai échapper un hurlement de désespoir ; le lapin était entré dans un arbre par un de ses trous. La terreur remplaça mon désespoir quand je sentis l’odeur de ces singes armées. Je me retournai et vis deux prédateurs s’approcher. Ils ne m’avaient pas vu. Malheureusement, ma joie instantanée fut vaine car j’entendis un de ces prédateurs crier juste derrière moi : « J’lai trouvé ! J’lai trou… » Le chasseur finit sa phrase avec un cri de terreur. L’instinct de survie avait remplacé mon désespoir. Je me lançai brusquement vers ma proie et plantai mes griffes acérées dans son cou. Il n’eut même pas le temps de dresser son arme. Je sentis derrière moi ses deux compagnons s’approcher. Pris d’une fureur extrême, je me lançai vers eux, donnant un fort coup avec ma queue à l’un tandis que je déchiquetais l’autre avec mes dents acérées. Enfin, je poussai un cri de victoire, ma queue écaillée en l’air et mes yeux reptiliens fixant le soleil. J’étais content d’avoir le même instinct de survie que mes ancêtres reptiliens de deux cents millions d’années… « La chute », Can Demirtaş, 3D Enza Morvant, CM2c llustration de la nouvelle « La Peste » de Kayla Hadatoğlu, 3A 22 « La chasse », Ege Balkan, 3A 23 Nous étions dans une ère de colonisation. Sur ce nouveau continent nos ouvriers, nos chasseurs et nos éclaireurs travaillaient sans répit et étant le conseillé de sa majesté, c’est à moi que nos patrouilles faisait leurs rapports. Ce jour-là, ce fut les éclaireurs du 57 ème régiment qui vinrent me voir. D’après eux, des indigènes vivraient sur ce continent. Je fus très frustré par cette nouvelle, et leurs descriptions étaient extrêmement intéressantes, mais je devais diriger la construction de la nouvelle tour de guet comme me l’avait ordonnée sa Majesté. Je fis donc un détour pour voir le général qui, pendant ses temps libres, prenait plaisir à s’occuper du bétail. Je le trouvai à côté du 17ème troupeau, je lui expliquai donc la situation puis je m’éclipsai du même chemin. Ce que le conseiller de sa Majesté m’annonça ne m’étonna pas. Certaines de mes patrouilles avaient effectivement été agressées durant ces dernières semaines, mais les informations qu’il m’apportait attirèrent mon attention et pourraient nous permettre d’éradiquer cette nouvelle menace. Nous savons désormais que les indigènes sont de petites tailles d’une intelligence médiocre mais sont très nombreux. Leur peau était rouge et ils sont extrêmement féroces. Je décidai de rassembler une audience ou j’invitai les 180 généraux de la 1256ème légion, la seule étant disponible pour l’instant. Mon attente fut de courte durée, bientôt nous fûmes tous rassemblés dans la salle de commandement. Je fus le premier à prendre la parole, je fus bref et efficace : « - Il faut à tout prix enterrer cette ignoble civilisation, si on peut l’appeler ainsi, qui empêche notre cité de prospérer. Mon plan est simple un de nos plus valeureux soldats infiltre la base ennemi et assassine leur chef ! Dis-je. - Et quel est votre plan ? - Si nous réussissons à cacher notre odeur avec les plantes environnantes ces rustres ne remarqueront pas l’assassin ! » Malgré l’accord du conseil de la légion je ne puis convaincre le commandant du 65ème régiment, mais qu’importe il ne pouvait plus rien faire pour changer l’avis du conseil. Nous commençâmes donc à discuter le candidat le plus apte pour mener à bien la mission. Certains conseillèrent un soldat du 32ème régiment qui selon eux avait prouvé qu’il était assez compétant durant ses précédentes missions. D’autres optèrent pour Le rappeler de son exil. Je leur fis comprendre que moi vivant, il ne reviendrait pas. Ce traître avait peut-être du talent, mais son caractère était trop instable, ce qui le rendait très dangereux. Il n’était donc rien d’autre qu’un fléau conspirateur, un danger pour Sa Majesté. Malheureusement, nous ne pouvions plus rien faire. La peur se lisait dans les yeux de tous. Une rébellion allait éclater et plus d’une fourmi allait succomber. « Une cité troublée », Kaan Burakçin, 3A Enna Hohlmann, CM2c - llustration de la nouvelle « La Peste » de Kayla Hadatoğlu, 3A 24 Maya Göksel, CM2d - illustration de la nouvelle « Coincée à jamais » de Ariana Kalumenos, 3B Je n’avais jamais aimé quelqu’un autant que Paul. Je m’étais toujours sentie oppressée, soumise, inférieure a mon compagnon, dans une relation amoureuse. Je n’avais jamais réussi à prendre le dessus, et à me faire obéir ni comprendre par la personne que je considérais comme ma moitié. Tout cela amenait très vite à une séparation et je me retrouvais encore toute seule. Certes, je ne manquais pas de prétendants, beaux, riches, musclés et sportifs, mais aucun ne me correspondaient parfaitement. Je leur trouvais toujours un air niais et bête. Mais avec Paul, c’était différent. Sa présence m’apaisait et me calmait, sa gentillesse me faisait chavirer et ses yeux bleus me faisaient craquer. Je sentais que nous nous complétions parfaitement, et que j’avais enfin, après de longues années de recherches, trouvé ma moitié. Moi, Barbara, j’avais de longs cheveux blonds, de grands yeux bleus, une taille de guêpe, de très longues jambes et une poitrine opulente. Ma peau était blanche comme de la cire et mes joues parsemées de rose. J’étais mannequin et connue du monde entier, ce qui m’amenait souvent à côtoyer les plus grands comme Chanel, Dior et Yves Saint Laurent. Paul, lui, était un grand homme brun avec de grands et tendres yeux bleus, semblables aux miens, et très musclé. Il était champion du monde de surf et donc très bronzé. Il était aimé de tous et connu pour sa joie de vivre, sa serviabilité et son charme. Paul et moi nous étions rencontrés lors de la Fashion Week. Alors que je m’apprêtais à défiler pour une nouvelle marque grandissante, on m’annonça que Paul défilerait avec moi. A ce moment-là, nos regards se croisèrent et ce fut le véritable coup de foudre. Au fur et à mesure que le temps passait, nous découvrîmes que nous partagions les mêmes centres d’intérêt. Il adorait comme moi, créé de nouvelles tenues et de nouvelles modes pour se démarquer des autres. Il possédait un énorme dressing qui faisait presque la taille du mien. Nous étions décrits dans la presse people, comme le couple idéal, beau, riche, et puissant. En effet, Paul et moi avions une grande influence sur le monde qui nous entourait. Lorsque toutes les personnes de notre ville découvrirent la somptueuse villa que nous avions fait construire, avec sa façade rose, ma couleur préférée, son salon de beauté, sa salle de défilé, et aussi et surtout, le grands massif fleuri en forme d’escarpins, ma chaussure préférée, elles se mirent toutes à peindre leur façade en rose et à tailler des massifs en forme de talons aiguilles. Un jour, en plein hiver, au mois de Décembre, me souvins-je, alors qu’il neigeait dehors, que le chauffage de notre somptueuse demeure tournait à son maximum, et que mon compagnon et moi présentions, chez nous, à la presse, les dernières pièces de la collection printemps-été, de notre nouvelle marque, une énorme main de géant prit Paul et l’emmena loin de moi… Depuis quelques temps, j’avais souvent entendu dire que plusieurs personnes se faisaient enlever par des géants et disparaissaient à jamais, Mais je n’avais jamais imaginé que cela puisse arriver à des personnes comme nous, si parfaites et si riches. La seule parole, du kidnappeur de mon homme, que j’entendis et réussi à comprendre, fut : « Madame, voici la nouvelle poupée Ken, elle coûte 15,99 €. Voulezvous aussi sa fiancée, Barbie, qui va avec ? » « Un amour parfait, mais brisé », Camille Tournand, 3B J’étais arrivée à l’orphelinat depuis très peu de temps. Mes frères et sœurs et moi avions fait un long voyage en voiture. Ce jour-là, on m’adoptait, m’emmenant loin de tout. La famille où j’allais était très gentille. Ils avaient deux enfants, Marguerite et Etienne. Je m’assis à l’arrière de la voiture entre Marguerite et Etienne. Ils ne disaient que du bien de moi. « Elle est géniale » s’écria Marguerite. « Je l’adore » disait Etienne. Mais comment pouvaient-ils dire tout ça ? Ils ne me connaissaient à peine. Arrivée à la maison, je commençai à chanter, pour le plaisir de ma nouvelle famille. « Cette chanson est superbe ! » s’exclama Etienne. Alors ils me demandaient de chanter toujours les mêmes chansons : leurs préférées. Une fois je restais dans la chambre d’Etienne, une fois dans celle de Marguerite. Parfois, ils chantaient avec moi, c’était très amusant. J’allais de temps en temps voir ma mère, et je la regardais cuisiner. Nous chantions ensemble. Ces moments étaient très agréables. Il y a quelque temps, Marguerite invita une de ses amies à la maison. Je restai avec elles deux pendant toute l’après-midi. Elles discutaient de tout et de rien, de l’école. J’aimerais tellement pouvoir aller à l’école avec elles. Mais cela était impossible. « C’est vraiment dommage qu’on ne puisse pas l’emmener. »dit Marguerite à son amie. Ensuite, nous chantâmes toutes les trois. Nous passâmes un très bon moment. Un jour, Maman demanda à Etienne de descendre avec moi. Mais pendant que nous descendions les es- Defne Teknebulut, CM2d - illustration de la nouvelle « Coincée à jamais » de Ariana Kalumenos, 3B caliers, je tombai. Etienne essaya de me rattraper, 25 mais il était trop tard. Je dévalai l’escalier sous les yeux horrifiés d’Etienne et de Maman. Ma chute prit fin et mon dos se fracassa sur le sol. Marguerite accourut et cria : « Que s’est-il passé ?! » Et quand elle me vit, étendue sur le sol, elle s’écria : - Etienne ! Qu’as-tu fait ? Oh non ! - Je suis désolé, Marguerite, je ne l’ai pas fait exprès… Maman me prit dans ses bras et me caressa le dos. Je me reposai pendant toute la soirée dans la chambre de Maman. Le lendemain matin, Marguerite vint me chercher et me demanda si j’arrivais toujours à chanter. J’essayai avec une de ses chansons préférées, mais ma voix était aiguë et désagréable, en plus j’avais oublié des paroles. Impossible de retrouver ma voix ou de me souvenir du refrain. Marguerite était très triste et déçue. A partir de ce moment-là, on me laissa dans mon coin et on m’ignora. Ni Maman, ni Marguerite, ni Etienne ne me demandaient de chanter, ou ne passaient du temps avec moi. Qu’était-il arrivé ? Je n’en avais pas la moindre idée… Une semaine plus tard, Etienne vint me chercher et il m’emmena dans le jardin. C’était bien triste, mais la dernière chose que j’entendis fut : « De toutes façons, je commençais à en avoir marre de ses chansons. » Et Etienne lança le CD cassé dans la poubelle. « La chanteuse », Célestine Alekperov, 3B Berfin Berber, 2C - Café littéraire « La cantatrice chauve », Ionesco 26 Ezgi Ertuğrul, 2C - Café littéraire « La cantatrice chauve », Ionesco 27 28 J’étais seul. Tellement seul. Je regardais les enfants jouer, je les voyais s’amuser. Mais moi, j’étais seul. Personne ne me parlait, ni ne me regardait. Ils ne me voyaient peut-être pas ? Ou bien ils m’ignoraient tout simplement. J’étais bien trop fier pour pleurer mais ma solitude m’attirait vers le néant. Je n’avais pas de place dans ce monde. Je n’ai jamais su pourquoi, mais c’était ainsi. Les enfants passaient à côté de moi sans même tourner leur regard vers moi. Et cela depuis dix ans. Un beau jour ensoleillé, je vis quelqu’un s’approcher de moi. Je fus incapable d’identifier cette personne; mes paupières étaient bien trop lourdes pour cela à cette heure-ci du matin. Elle se baissa, me regarda avec ses beaux yeux scintillants puis sourit. Et là… Elle me parfuma d’une odeur savoureuse. Je ne pus m’arrêter de l’absorber dans mes poumons. Mes narines se dilatèrent désirant à tout prix posséder cette magnifique odeur. Je compris alors que c’était Madame Dutreux qui m’avait parfumé. Cette belle jeune femme aux yeux bleus et aux cheveux blonds que je voyais tous les jours, elle ne prêtait jamais attention à ma présence. Pourtant ce jour-là, elle me fit connaître le bonheur pur, m’arracha de ma solitude. Pour la première fois depuis dix ans, je n’étais pas seul, j’étais heureux. Ada Özalp, CM2c - llustration de la nouvelle « La Peste » de Kayla Hadatoğlu, 3A Une semaine plus tard, je vis à nouveau quelqu’un s’approcher de moi. Cette fois-ci, c’était un enfant. Celui qui jouait avec ses amis, celui qui m’ignorait. Il se baissa lui aussi et dilata ses narines. Il ferma les paupières et sourit. Il devait sentir l’odeur somptueuse dont m’avait parfumée Madame Dutreux. Puis juste quand il allait se retourner pour partir, sa main frôla brusquement ma joue. Je tombai brutalement par terre. Mon cœur et mes membres se brisèrent en mille morceaux. Ma tête tourna et ma conscience commença à s’évader de mon esprit. La dernière chose que je vis avant de quitter ce monde fut une fleur. *** Madame Dutreux qui entendit ce fracas, se rendit à toute vitesse dans le salon où elle vit Maxime pleurer. Elle s’avança vers lui et demanda: « Qu’y a-t-il, Max ? » Maxime répondit d’une voix sanglotante : « J’ai cassé le vase de mamie… - Ne t’inquiète pas chaton, cela arrive parfois. Va chercher un balai et un pelle pour que je puisse nettoyer » répondit Madame Dutreux en lui faisant un baiser sur le front. « Mille morceaux », Melissa Logie, 3A 29 Clothilde Flateau, CM2b - llustration de la nouvelle « Une vie qui ne changera jamais », de Mariana Hayaloğlu, 3C Cela faisait six mois que j’avais été kidnappée et que je n’avais pas revu mes amies et ma famille. Je vivais paisiblement, entourée par des gens qui me ressemblaient étonnamment. Tout était bien, nous étions heureux de l’endroit où nous nous trouvions. Mais un jour, un homme me prit et m’enferma dans un sac dans lequel je restai quelques heures dans l’obscurité, et il me ressortit quelques heures plus tard. Je mis du temps à m’habituer à la lumière du jour qui m’éblouissait. Je me trouvais dans une pièce au sol orange avec des bandes blanches collés au sol et entourée de murs en pierres, avec un toit. De nombreuses lumières éclairaient la salle. Mon kidnappeur me prit et alla à un bout de la pièce, un homme se tenait à l’autre extrémité lorsque, soudain, un coup de force inouï me frappa d’une incroyable violence, mais avant que je puisse deviner ce qui venait de me frapper ainsi, je reçus un second coup de force égale, un Comme tous les soirs, les habitants ennuyeux du village s’endormaient déjà. Ici, on vivait dans le calme et la tranquillité. Personne ne se connaissait vraiment et cela rendait mon métier plus facile à exercer. Dans le village, les lumières s’éteignaient petit à petit et il ne restait plus que quelques fenêtres éclairées. Je m’approchai d’une maison et inspectai les lieux. Pas de fenêtres ouvertes, ni de cheminées. Il n’y avait aucune entrée possible pour moi. Je m’éloignai désespérément. Quelques immeubles plus loin, j’aperçus une petite maison avec un petit jardin, tout comme je le voulais. L’atmosphère y était parfaite : les lumières étaient éteintes et le silence régnait. Je franchis la clôture du jardin et me faufilai à l’intérieur par la fenêtre entrouverte du salon. Mon métier nécessitait prudence et habileté. Je pouvais déjà sentir ma victime. Je fis le tour des pièces et m’arrêtai devant la chambre du bébé, d’où se dégageait un doux parfum mielleux, une odeur irrésistible. J’entendais les battements de son cœur et cela m’excitait de plus en plus. Je m’approchai de ma victime. Ses joues douces comme deux boules de coton sur son visage innocent me rappelèrent mon enfance et la mort cruelle de mes parents. Je m’énervai. Je devais absolument accomplir ma mission ce soir. J’étais si proche du bébé que je pouvais sentir son autre et encore un autre. Une petite minute de repos et les coups reprirent. Pendant près de deux heures, ce fut la même torture. Puis, l’homme me remit dans un sac, je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. Le lendemain matin, après m’être remise des coups et des blessures de la veille, encore la même chose ! Près de deux heures de torture, d’intenses douleurs. Et ce fut de même le lendemain et le surlendemain. Puis, j’eus enfin quatre jours de repos. J’avais compris qu’il était difficile d’espérer mieux. Plus le temps passait, et plus j’avais l’impression que les coups étaient moins violents, ce qui était sans doute dû au fait que je m’habituais. Mais un jour, je reçus un coup d’une telle force que je me tordis de douleur et m’écroulai par terre. L’homme me ramassa et alla vers son père en lui disant : « Papa, je viens de casser ma raquette. » « La torture », Ronaldo Vuciadu, 3C souffle sur mon visage. Sa poitrine bougeait au fur et à mesure qu’il respirait. Soudain, il se réveilla et se mit à pleurer. Alors la lumière du couloir s’alluma. Je pouvais entendre les pas pressés d’un adulte. Il fallait que je me cache. Ça, je savais très bien le faire. Je jetai un coup d’œil rapide autour de moi et aperçus les rideaux. C’était la meilleure option. La maman arriva et prit son bébé dans ses bras. Celuici se tut immédiatement. Elle le reposa dans son lit et s’en alla. Quand la lumière du couloir s’éteignit, je sortis de ma cachette et m’approchai encore une fois tout près de ma victime. C’était le moment le plus excitant de ma routine nocturne. Je sortis mon aiguille d’un geste habile et la plantai soigneusement dans le cou de ma victime. Ce moment de plaisir dura plusieurs minutes. J’avais enfin atteint mon but. Je ne savais pas combien de temps s’était écoulé depuis mon arrivée. Quand je retrouvai mes esprits, je compris qu’il fallait partir. Ce soir, j’étais satisfait. Je retirai doucement mon arme du cou de ma victime et m’envolai avec un bourdonnement joyeux par la fenêtre d’où j’étais entré. Je m’évanouissais dans l’obscurité de la nuit. « Le tueur », Berin Bengin Özdemir, 3D 30 J’avais perdu tout espoir. Personne ne viendrait jamais me chercher et pourtant j’avais tort. Il était arrivé, ce grand homme brun, élégant et svelte. Il m’avait regardé avec ses lunettes noires et rondes et avait dit aux quelques hommes qui se tenaient derrière lui : « On l’emmène ». Ce jour-là, toute ma vie a basculé, tous mes repères se sont égarés, tous mes souvenirs ont été chamboulés. Cet homme, avait redonné un nouveau souffle à la triste existence à laquelle j’essayais péniblement de survivre. Il a dû avoir comme une étincelle de bonté ou de pitié, je n’en suis pas sure. On m’a emmenée dans une grande salle et une dizaine de dames se sont occupées de moi : on m’a revêtu, on m’a rendu beau. Cette transformation a pris beaucoup de temps mais j’étais fin prêt. Je suis monté dans une énorme machine métallique et le paysage a commencé à défiler. Je ne me lassais pas de ses vibrations mais nous sommes enfin arrivés devant un établissement en briques jaunes. Des centaines de petits enfants s’agitaient et criaient ; moi, on m’emmena dans un bâtiment puis on me fit monter des escaliers interminables avant de me faire entre dans une salle remplie de tables blanches. Tous les regards étaient braqués sur moi, pour la première fois de ma vie. Des jours, des mois et des années passèrent. La femme, l’homme puis encore la femme qui parlaient toute la journée en montrant un tableau vert et en y écrivant, me passionnaient. Je me sentais importante et utile jusqu’au jour où la cloche retentit. Les élèves se précipitèrent vers moi mais la femme s’exclama : « Ne touchez pas à la porte ! » « Sans racines », Lâl Aydın, 3C Verda Samanlı et Uçansu Eren, 1LES-A - Café littéraire « Tartuffe » Molière Toujours tout seul. Personne ne m’a jamais adressé la parole. Personne n’a jamais fait attention à moi. Jamais personne. On m’avait placé dans cette ruelle sombre. C’est tout. Je n’avais pas mon mot à dire. Parfois des passants mouvementaient un peu le silence morbide qui y régnait mais ce n’était que de courte durée. Le peu de lumière qu’on pouvait apercevoir était celle qui s’échappait d’une allée beaucoup plus large que la mienne où l’on ne pouvait pas entendre nos pensées. Les rares personnes qui passaient avaient peut-être pensé que passer par ce chemin pour éviter le brouhaha de celui d’à côté était une bonne idée ou peut-être allaient-ils voir leurs parents ? J’ai souvent entendu ce terme avant d’en comprendre le sens. Puis je me suis rendu compte que je n’en avais pas. On ne m’avait jamais demandé si j’en possédais, si j’en avais besoin ou s’ils me manquaient. Parfois on venait me parler. Tout mon monde s’illuminait avant de me rendre compte que la personne avait pris l’étrange substance qu’un groupe s’échangeait tous les vendredis. Puis ils vomissaient sur mes pieds. 31 C’étaient de charmantes jeunes filles issues d’une famille nombreuse. Ces deux jumelles étaient tout à fait identiques. Elles étaient toujours ensemble, presque inséparables. Un jour, les deux jumelles prirent la décision de jouer à cache-cache. Elles invitèrent tous leurs amis un mercredi après-midi et commencèrent à s’amuser comme des folles pendant des heures et des heures. Les jumelles étaient toujours les chats qui essayaient de trouver les autres et elles prirent la décision, à leur tour, de se cacher. Et là, problème ! Personne n’arriva à les retrouver. Ce n’était qu’après deux semaines qu’on les avait récupérées, mais on les avait kidnappées !!! On les avait jetées dans une boite. C’était sale, ça sentait mauvais et ce n’était pas confortable. Il y avait d’autres malchanceux là-bas comme elles. Les deux jumelles avaient l’impression d’aller à la mort. Elles ne savaient pas comment elles s’étaient trouvées dans une situation pareille. Elles avaient peur. D’un coup, on les plaça dans une cage métallique très sombre, il faisait noir, et il y avait d’autres individus. Les deux jumelles étaient toujours ensemble. La cage était énorme, mais comment s’en échappée? Et là. D’un coup, un tremblement de terre, mais pas comme les autres, commença. C’était si fort que même les murs tremblaient, on aurait dit la fin du monde. Après quelques minutes les voix de deux personnes retentirent : « Mamannnnn ! Où sont mes chaussettes préférées ?!? - Elles sont dans le lave-linge ma chérie, je les ai trouvées hier sous ton lit. » J’étais vêtue de ma plus belle robe rouge que la lumière illuminait par ce beau temps du doux mois de Mai. L’air était frais mais le soleil me réchauffait. C’était une belle journée paisible et agréable. En moi, se libérait une sensation de légèreté et je savais que ce jour aller être moins monotone que les derniers. Je dansais dans le vent, ma robe scintillait, brillait de mille feux et je riais. Plus rien ne m’importai, je me sentais bien car ce temps magnifique m’avais redonné le sourire et l’envie de vivre. Les nuages de la veille m’ennuyaient et me rendaient malheureuse. Peu à peu, le premier nuage grisâtre, de la journée arriva et se plaça devant le soleil en absorbant les rayons que celui-ci m’offrait depuis le levé du jour. Le sol trembla, comme si d’énormes masses venaient de s’écrouler, si fort qu’on aurait pu croire qu’une pluie de météorites tombait aux environs. Et ce vacarme continua. Les bruits furent de plus en plus assourdissent. Je fus prises d’une peur incontrôlable, je paniquai mais tout en restant figée, je ne bougeai pas, j’en étais incapable. La peur me saisit de plus en plus fort autant que les bruits lourds s’écrasaient sur le sol en s’approchant encore et encore. Je sentis une présence derrière moi qui se rapprochait, mais je préférai rester ignorante. J’étais morte de peur. Quand soudain les bruits finirent de retentir. Je pensai alors que ce cauchemar était terminé, du moins je priais pour que la lumière réapparaisse. Tout à coup, je ressentis un mal, un mal si puissant que je faillis m’évanouir. On me porta !? Je ne voyais rien. Je sentis mon buste se détacher de mes jambes, elles étaient au sol et mon buste montait de plus en plus haut, comme attiré par une force étrange. Je souffrais, comme jamais avant. On me levait, bien au-dessus du sol, mon cœur faillit s’arrêter, mon âme disparaitre. Il y avait d’autres personnes. Puis je réussis à en distinguer encore d’autres, toutes habillées de la même façon que moi. L’air devint humide et lourd, il commençait à pleuvoir. Et mon cœur s’arrêta de battre… « Julien rentre à la maison, il pleut ! - J’arrive maman ! Je t’ai cueilli des coquelicots ! » Berkan Yoloğlu et Renç Uzan, 2D - Café littéraire « La moustache » Emmanuel Carrère « Les jumelles », Destina Aydoğdu, 3B « La robe rouge », Louise Godelle, 3D 32 Maria del Rocio Gutierrez et Celine Cailliau, 4C Café littéraire « Le cas étrange du Dr Jekyll et de Mr Hyde » Robert Louis Stevenson Je me sentais très seul. Je n’avais aucun ami. Depuis que j’étais tout petit, j’étais seul dans mon espace unique. Les personnes qui passaient devant moi faisaient comme si je n’étais pas là. Cela me déplaisait beaucoup. Un jour, une fille vint à côté de moi, elle commença à me parler. Je ne pus lui répondre. Chaque jour, en retournant de l’école, elle me racontait sa journée. J’étais tout le temps dans des rêves pour pouvoir être comme elle. Ma couleur préférée était le vert, j’étais habillé en vert. Je me réveillais au lever du soleil. Celui-ci me donnait de l’énergie. J’aimais bien la terre. Mon seul problème était mon ennui. Je ne pouvais rien faire dans la journée. La fille qui venait me voir s’appelait Marie. Elle avait neuf ans. Nous étions comme deux meilleurs amis. Elle non plus n’avait personne à part moi. Elle était seule, comme moi. J’essayais de lui répondre chaque fois qu’elle me parlait mais je n’y arrivais pas. Je la comprenais très bien. Je voulais l’aider. Je ne pouvais même pas bouger. Un jour, elle voulut me toucher. Elle ne m’avait jamais touché. Elle se rapprocha de moi lentement et mit sa main sur moi. Soudain, elle la tira. Je n’en avais pas compris la raison. Elle m’avait apporté sa montre puis m’expliqua à quoi cela servait. Elle me dit que chaque jour, à quatre heures et demie précise, elle reviendrait. C’était notre première heure de rencontre. Elle restait environ deux heures à me raconter sa journée. Elle avait tellement de choses à me raconter. Pendant ces deux heures, elle parlait sans arrêt, elle ne se taisait même pas une minute. Moi, j’étais au bord d’une fenêtre, c’était ma place fixe. Je me réveillais avec le soleil et me couchais avec le coucher du soleil. Sans celui-ci, je ne pouvais pas vivre. L’eau était ma seule nourriture. Je n’avais pas de parents. Je n’avais jamais sentis le sentiment d’être un enfant, avoir une mère, un père. Ma seule famille était Marie. Elle était comme une maitresse pour moi. J’ai passé une vie très ennuyeuse. Personne ne s’est rapproché dans ma vie en dehors de Marie. Pour vous dire la vérité, être un cactus est très difficile. Tout le monde s’amuse, a des amis… Mais moi, je suis seul, au bord d’une fenêtre, toute ma vie. J’ai été planté quelques années auparavant, j’ai été arrosé chaque jour puis j’ai grandi. Je n’ai servi à rien d’autre qu’une décoration. « Une vie qui ne changera jamais », Mariana Hayaloğlu, 3C Melissa Logie et Defne Elver, 3A Café littéraire « Le parfum » Patrick Süskind 33 Ce soir-là, il faisait très froid. Je ne pus trouver quelqu’un qui voudrait bien m’accueillir chez lui. J’étais seul, petit et détesté par tout le monde. Mon père avait été tué par l’homme qui nous avait hébergés il y a quelques heures auparavant. Je m’enfuis assez vite mais mon pauvre père n’eut pas la même chance. Toujours sous le choc, je courus dans toute la ville afin de trouver un lieu où le froid serait remplacé par la chaleur du feu sur de grandes bûches. Je ne sus pas combien de temps passa, mais je réussis à trouver une petite maison à quelques kilomètres de la ville. Les lumières étaient éteintes donc je passai par la porte arrière qui était légèrement ouverte et je me faufilai sans faire de bruit dans une pièce toute sombre. C’était la cuisine et cela me suffisait. Je me mis dans un coin et m’endormis aussitôt que mes paupières se fermèrent. Il faisait encore sombre dehors et les hiboux chantonnaient dans la nuit. Je fus réveillé par un bruit provenant d’une autre pièce. C’était les gendarmes. Je le sus car j’entendis la fusillade qui avait éclaté. Seule la gendarmerie possédait de tels fusils. En faisant attention, je me rapprochai de la pièce où toute l’action se passa. Un petit garçon était allongé sur le sol, je vis la lumière quitter ses yeux et une larme s’échappa des miens. Pendant ce temps, la mère en sanglots avait été retenue par les gendarmes et le père inconscient était sur le cheval de ces derniers. Après l’avoir pris, ils partirent, sûrement vers la seule prison dans cette petite ville, perdue dans le Royaume Uni. Je quittai cette maison aussitôt que le drame fût fini. J’étais allé en direction de la petite détention pénitentiaire pour retrouver l’homme qui m’avait aidé. Même si il ne savait pas qu’il m’avait secouru, je voulais lui exprimer toute ma gratitude. Je m’étais bizarrement attaché à cet homme. J’arrivais vers la prison et je vis « Prison de notre gracieuse Reine Victoria ». Madame Victoria était la reine de ce pays, « c’était une femme éblouissante » me disait mon père quand j’étais jeune. Une fois dans la prison, je vis mon sauveur derrière les barreaux. Moi aussi j’avais été emprisonné dans une cage de même sorte. Il me vit. J’avançai tout doucement vers cet homme intriguant sans que les gardes ne me repèrent. Il était assis sur le sol froid et me pris dans la main. Il me caressa la queue et toucha gentiment mon museau. Je compris ce qu’il ressentait, car moi aussi j’étais aperçu comme une chose ignoble. J’avais tué de nombreuses personnes en apportant une maladie mortelle dans ce pays. J’étais la cause de leur souffrance, le porteur de La Peste. « La Peste », Kayla Hadatoğlu, 3A 34 J’attendis dans l’endroit fermé, cela faisait plusieurs jours que la porte s’ouvrait, le monstre choisissait un de mes amis, l’emportais et refermais la porte. Je ne savais pas ce qui nous attendait dehors, est-ce qu’il allait nous tuer ? Je ne pouvais pas être sûre. A chaque fois que la porte s’ouvrait, je commençais à paniquer, mon cœur battait à une vitesse incroyable. Je n’oublierais jamais le jour où un de mes meilleurs amis, Tom, avait été choisi : « Tu ne vas plus jamais me voir mon amie ; j’espère que le monstre te laissera vivre tranquillement, que tu ne seras pas choisie. Bonne vie Pauline, au revoir. - Tom, au revoir. » Il avait eu raison, c’était la dernière fois que je l’avais vu. Trois jours après, j’étais encore enfermée dans cet espace métallique, je me sentais horrible. Ce fut malheureusement le jour où je fus choisie. En voyant le monstre mettre sa tête dans l’espace, je retenais ma respiration, espérant qu’il n’allait pas me voir mais cela ne marcha pas, j’étais terrorisée, c’était la fin pour moi. Après avoir été tirée de mon confinement métallique, je fus jetée sur quelque chose de dur. Je vis le monstre remplir un bassin d’eau et s’approcha de moi, je restai pétrifiée à ma place, j’eus l’idée de m’échapper seulement une fois que le monstre m’eut prise. Il me jeta violemment dans l’eau gelée, m’étouffant ; il me tourna vers la droite, vers la gauche puis à l’envers avant de me lâcher. Je flottai rapidement à la surface et remerciai Dieu que j’étais encore vivante. Le géant me reposa délicatement sur l’endroit dur, j’essayai de respirer profondément pour me calmer, mais ça ne servait à rien. Je fus horrifiée en voyant le monstre vider le bassin et le remplir encore une fois d’eau. Tout mon espoir disparu quand il me reprend et me poussa sous l’eau froid, j’essayai de m’échapper mais le géant me tenait avec beaucoup de force. Après ce que je pensais être une éternité, il me retira de l’eau et me reposa sur l’espace dur. Cette fois je le vis vider le bassin et le laisser. Il s’approcha de moi, cette fois avec une serviette dans sa main ; il me sécha et me posa doucement sur la serviette. Je sentis ma respiration redevenir normale. En voyant le monstre s’approchait de moi avec un grand couteau dans la main, je paniquai ; il me plaça sur un endroit différent et reprit le couteau. Je savais que la fin était inévitable, quoi que je fasse. Soudainement, un bruit retentit dans la maison, on entendit la vois de Mme. Jacqueline. « Charles, j’espère que tu es prêt pour sortir ! ditelle en entrant dans la cuisine. Mais qu’est-ce que tu fais ? - J’allais me couper une pomme avant de sortir, je l’ai déjà lavée. » « Coincée à jamais », Ariana Kalumenos, 3B Daphne Esin, 4B - Café littéraire « Nouvelles histoires extraordinaires », Edgar Allan Poe 35 du coca cola. Cela m’avait donné faim et je m’étais décidé d’entrer dans cette maison et me nourrir. Ils étaient trop occupés à regarder la télévision et leurs parents dormaient. Je cherchais la porte de la maison et d’un coup, je vis derrières les branches d’arbre, la porte d’entrée de la maison. J’entrai tout doucement, la porte se ferma toute seule. J’avançai dans le couloir devant la porte d’entrée et je vis à ma gauche une porte unique toute blanche avec une poigné dont la couleur était grise et sa forme était ronde. La porte se trouvait devant les escaliers qui menaient au deuxième étage. Je l’ouvris tout lentement et je vis une lumière qui changeait à chaque fois de couleurs. Je poussais bien la porte mais en fait cette lumière était la lumière de l’écran de la télévision. J’entrai tout lentement et j’observai les deux petits jeunes hommes. Ils étaient tellement occupés qu’ils ne me voyaient pas. Je continuais à avancer et j’accélérai d’un coup j’entendis un bruit d’interrupteur, c’était les spots qui s’allumèrent. Le petit jeune homme me frôla avec un coussin, je tombai par terre et j’entendis une voix crier : « Maman j’ai tué le moustique ! » « Le petit cambrioleur », Tolga Kaya, 3B Lisa Merkel et Pia de la doucette, 3B Café littéraire « Bel ami » Maupassant Voilà, bah moi, c’est Jack. J’aimais beaucoup l’été. C’était le mois d’août où tout le monde était dehors, soit en train de jouer, soit en train de se baigner ou soit en train de se promener. Le soleil brillait, lamer était toute bleue. Elle avait pris la couleur du ciel. Où j’étais ? C’était en Turquie, plus précisément à Antalya. J’étais, moi aussi, venu passer mes vacances comme tout le monde. Il y avait beaucoup de touristes. D’un coup, j’entendis des gens parler en arabe, de l’autre côté en anglais, mais bon il y avait des personnes qui étaient arrivés de partout dans le monde. La nuit tombait et tout le monde entrait un par un chez soi mais il y avait des personnes qui restaient dehors jusqu’à minuit ou bien même jusqu’à deux heures ou trois heures du matin. Moi aussi j’étais fatigué comme les autres, j’avais très faim surtout les soirs, mais bon, je trouvais de quoi me nourrir. C’était un jour où la nuit était tombée, j’étais épuisé mais moi en fait, je n’avais pas de foyer donc j’étais un peu seul. Quand je me promenais, d’un coup je vis toutes le lumières jaunâtres s’éteindre les unes après les autres. J’étais dans la rue mais quoi donc ? Je vis deux petits garçons derrière la fenêtre d’une maison. Ils étaient tout joufflus, très gras en train de déguster des chips et boire Kayla Hadatoğlu, 3A - Café littéraire « Stupeurs et tremblements », Amélie Nothomb 36 Depuis deux mois, je vivais dans la maison de Max. Le premier mois, nous n’étions pas amis, il n’avait pas pu s’habituer à moi. Mais depuis un mois, depuis le vingt et un février, nous étions devenus très bons amis. Je pensais qu’il m’aimait beaucoup maintenant, nous étions presque meilleurs amis et il était habitué à moi. J’étais toujours auprès de lui. Parfois, en voulant et parfois sans le vouloir, je me trouvais par terre avec un de ses coups. Il était très fort et grand par rapport à moi. Le vingt et un mars, comme chaque matin, je me réveillais à six heures et je criai pour que Max se réveillât. Il me détestait parfois parce que je poussais des cris assourdissants quand je me réveillais et il était obligé de se lever.Enfin ! Max se réveilla à six heures trente-huit. Je regardais toujours à la montre, j’adorais le temps et vivait avec le temps. Après son réveil, il s’habilla et alla se brosser les dents. Moi, je restais dans sa chambre en attendant son retour de l’école qui était à dix-sept heures. Jusqu’à son retour, je comptais les minutes une par une, comme tous les jours. Finalement, il retourna à la maison ; ce jour-là, il fut un peu en retard, il revint à dix-sept heures dix-sept. Puis il mangea une pomme auprès de moi, en se couchant sur son lit. Il était un peu triste, quand je le vis comme cela me faisait de la peine. Je commençai à lui faire écouter de la musique pour qu’il redevienne heureux. Mais non… Je ne savais pas quoi faire, si je lui faisais écouter de la musique, il me faisait taire. Normalement, écouter de la musique le rendait heureux. Je devais essayer une autre fois, une dernière fois, avec sa chanson préférée. Je commençai, il me frappa plusieurs fois. Je l’avais beaucoup énervé, il avait raison. Puis il me prit et me montra à son père. Il dit : « Papa, mon réveil est cassé ». C’était un de ces jours où je devais rentrer à la maison et me sentir en sécurité. Mais au contraire, je me sentais seule et perdue. Je criais mais personne ne m’entendait. Pour la première fois de ma vie, j’étais toute seule. J’avais l’impression d’être abandonnée. Le même soir, j’avais compris que tout le monde m’avait laissé tomber. Jusqu’au moment où j’entendis la porte de la classe s’ouvrir et deux hommes avec des sacs en plastique entrèrent. J’étais sous la table donc je pensais qu’ils ne me voyaient pas. Juste quand ils allaient sortir, je sentis une main qui me releva. Un des hommes me tenait entre ces mains et me jeta dans l’armoire sans se rendre compte qu’il me faisait mal. C’était le soir le plus désagréable de ma vie. J’étais restée dans cette armoire qui était fermée et noire. Je n’avais pas d’autre choix que d’attendre pour que quelqu’un vienne m’aider pour que je puisse m’échapper de ce monde du silence et de l’obscurité. Le lendemain matin, j’entendis des pas de personnes qui s’approchaient de plus en plus. Les chaises de la classe grincèrent. Le bruit était très dérangeant. Alors que je perdais de plus en plus l’espoir, la lumière de la classe rentra dans l’armoire. Je voyais quelqu’un devant moi. C’était elle qui avait ouvert l’armoire. Elle m’attrapa et j’entendis une autre voix familière qui ressemblait à quelqu’un que je connaissais qui disait : « Léa, merci d’avoir retrouvé ma gomme ! J’ai cru que je l’avais perdue. » « Une amitié ponctuelle », Alp Tırpançeker. 3C « La mystérieuse disparition », Selina Yacoub, 3C Bala Yalman et Eric Kapısız, 4A - Café littéraire « Les robots », Isaac Asimov 37 Je vivais depuis un an dans cet endroit, l’Ardèche. Je fus abandonné dès ma naissance, je ne sais pas ce que devinrent mes parents, je ne sais pas si j’avais des frères et sœurs. Je me débrouillai, je ne sais pas comment, mais je vécus dans le domaine d’un couple qui louait des maisons, dans ce même domaine. Le couple se nommait Rahouette, et ils accueillaient beaucoup de personnes comme moi. Tous les autres orphelins mangeaient ensemble, à chaque repas, et moi, on pouvait dire que j’étais rejeté, ou alors c’était moi qui ne voulais pas avoir d’amis, en tout cas, je restais à l’écart des autres. Pendant la journée, j’essayais de rentrer en contact avec les gens qui louaient une maison du domaine. Une fois je restai avec une famille pendant une semaine, car généralement, les gens restaient ce délai, mais je n’allais les voir que le matin, parfois l’aprèsmidi, mais seulement. Les membres de cette famille me trouvaient très gentil, adorable, et commencèrent à penser à m’emmener avec eux. Si j’avais bien compris, ils habitaient en Bretagne. Cela me tentait beaucoup de partir avec eux, bien que personne n’écoutait mon avis. Il ne manquait plus que l’accord des Rahouette, et ils furent partant ; j’étais tellement heureux que je courais partout, et jouais comme un fou avec le petit dernier de la famille, je m’étais juste contenté de rester avec eux, et je compris qu’ils ne par- laient pas la même langue que moi. Cela n’avait pas d’importance pour moi, et je me préparai à partir. Le jour du départ, ils renoncèrent finalement à m’emmener avec eux, pour je ne sais quelle raison. Le lendemain quand la première famille fut partit, une autre arriva. Ils avaient l’air sympathique, donc tous les matins, j’allais les voir. La semaine passa vite, et eux aussi voulurent m’emmener. Les Rahouette étaient d’accord. Cette famille habitait en région parisienne, mais celle-ci m’emmena vraiment avec eux. Une fois arrivé, ils me firent visiter leur maison, qui était la mienne maintenant. Elle était constituée d’un étage et d’un sous-sol, la famille était composée de deux adultes et cinq enfants, la chambre des parents était en bas, ainsi que le salon, la salle à manger et la cuisine. Les cinq enfants me firent visiter leurs chambres, et j’allais dans le jardin, je vis beaucoup de fleurs et de haies bien taillées, je compris que le père aimait jardiner, et que les enfants jouaient beaucoup dehors. Je commençai à marquer mon territoire, et je sentis une odeur ennemie, les voisins aussi avaient récupéré quelqu’un comme moi. La famille arriva et me dit : « Nous allons t’appeler Bobby, ta litière est dans le garage et tes croquettes dans la salle à manger. » Je me mis à ronronner. « L’adopté », Guillaume Freté, 3A 38 J’avais passé plusieurs semaines dans les rues. Je n’avais pas trouvé d’abris, je ne savais pas quoi faire de ma vie, j’étais seul et perdu. Mais le vrai problème n’était pas là ; Le vrai problème, la vraie raison pour laquelle ma vie avait été un calvaire, c’était la faim. Je ne trouvais pas de nourriture, ne savais pas quoi manger, ma famine était devenue telle que je dus commencer à mendier. Malheureusement, c’était très mal vu. Les passant me regardait mal, changeaient de côté de trottoir en me voyant, suppliaient leur enfants de ne pas s’approcher de moi, certains me regardaient avec pitié, d’autres me donnaient des coups pour que je m’enfui, mais rare étaient ceux qui me donnaient de quoi manger. On ne m’avait jamais dit à quel point la vie pouvait être difficile. Ma mère ne m’avait jamais expliquée comment le monde réel fonctionnait. La vie était belle avant. Ma mère s’occupait de tout, était toujours là pour moi. Mais elle n’avait pas eu le temps de me préparer à la vie, j’étais si jeune! Et puis il y eut l’accident de voiture et tout avait changé. Je m’étais retrouvé seul et sans abris. Au début, j’étais resté dans la cabane que j’avais partagée avec ma mère, mais ne trouvant rien à manger, je m’étais mis en route vers la ville, puis vers la campagne. C’est ainsi que je m’étais retrouvé sous le porche d’une maison, au milieu de nulle part. La maison en question était habitée par une vielle dame qui, prise de pitié, me laissait là. De plus, elle me donnait de quoi me nourrir et de l’eau. Certes, la nourriture avait un goût écœurant mais c’était déjà mieux que rien. Après les horribles semaines que j’avais passées dans la ville, cet endroit était le paradis. Je passais en général mes journées à paresser, parfois j’allais me promener dans les rues, mais les voitures me terrifiaient, le souvenir de l’accident était encore trop présent dans mon esprit et me hantait encore la nuit. Lorsque j’étais dans la grande ville, avant de trouver la maison de la vieille dame, j’en avais trouvé d’autres comme moi, des sans-abris, tout aussi affamés et tous avaient perdu des proches, beaucoup avaient perdu l’esprit, mais ils étaient tous prêts à aider. Ils me manquaient parfois, ils m’avaient permis de me sentir moins seul, et bien que la vielle femme était très sympathique, je ne comprenais pas un mot à ce qu’elle me racontait, le langage humain était un mystère pour et je voyais bien qu’elle ne comprenait pas mes aboiement, après tout, je n’étais qu’un pauvre chien des rues. « Le sans-abri », Mina Tayla, 3A Nil Üçbaşaran, et Marie Colette 1LES-A - Café littéraire « Les hirondelles de Kaboul» Yasmina Khadra 39 Veronika Okçuoğlu et Irem Epikmen, 4B - Café littéraire « De la Terre à la Lune », Jules Verne J’étais à la première ligne de mon armée. Nous avancions dans le territoire ennemi. Nous étions organisés. Les ennemis sortaient de leur cachette et nous faisaient face. Ils n’étaient pas placés au hasard, ils avaient tous une position précise. Ils avaient aussi le sens de l’organisation. Nous nous regardions pendant un long moment, chacun d’entre nous réfléchissait et planifiait. Le silence fut interrompu au moment où je lançai l’assaut. L’ennemi restait en défense. Ils n’étaient pas nombreux, nous avions l’avantage. J’attaquai le premier adversaire que je rencontrai et le tuai à coups de pattes. Je n’avais aucune pitié pour mes adversaires, et mes alliés non plus. Alors que le nombre de morts augmentait brusquement chez les ennemis, nous continuions à pousser l’assaut. Nous étions sûrs de gagner. Cependant, les renforts ennemis rejoignirent le combat. Ils étaient maintenant plus nombreux. Je regardai mes alliés se faire massacrer. Je faisais de mon mieux pour rester en vie, je me défendais avec mes pattes. Un ennemi me fit tomber à terre. Je me retrouvai au milieu des cadavres, j’en devins fou. Je me relevai et, remplis de rage, je déchiquetai le crâne de mon adversaire avec ma puissante mâchoire. Heureusement, nos renforts aussi arrivèrent. Nous massacrions les ennemis sur notre chemin. Les survivants se cachaient dans les trous qu’ils avaient creusés auparavant. Ces trous menaient à la base de nos ennemis, là où toutes leurs ressources. Avec les renforts, je sautai dans les trous et attaquai les derniers ennemis. Ils ne faisaient plus le poids face à nous. Alors que mes camarades faisaient face aux derniers ennemis en vie, je rentrai dans la base des ennemis. A l’intérieur de la base, je trouvai le roi des adversaires. Il était très puissant. Sans hésitation ni peur, j’attaquai le roi avec un coup de patte au crâne. Il bloqua le coup et me mit à terre. Il voulut se mettre sur moi afin de m’étrangler mais je le poussai et me relevai. J’attrapai une de ces nombreuses pattes et l’arrachai. Le roi recula avec douleur mais je m’approchai vite. Je lui mis un coup de patte à l’abdomen. Je m’approchai encore plus du roi et déchiquetai son cou avec ma mâchoire. Que serais-je sans mes nombreuses pattes et ma mâchoire ? Le roi tombait à terre, il était mort. Je ne pouvais en croire mes yeux. J’avais tué un roi. Après un moment, mes alliés pénétrèrent dans la base. Nous avions gagné la bataille et les ressources nous appartenaient. Nous trouvâmes un énorme bout de fromage délicieux. Nous le mordions et le tirions jusqu’à notre base. Nous avancions sur du goudron noir, la même couleur que celle de notre peau, donc nous étions invisibles aux prédateurs. Nous pénétrions dans notre base et nous nous préparions pour le festin. Nos deux petites antennes vibraient. Nous passions toute la nuit à déguster ce gros morceau de fromage, dans notre fourmilière. « L’attaque militaire », Sinan Shala, 3C 40 PAROLES DE PRESSE Les élèves de 3B et de 2D, avec le soutien de leurs professeurs Mmes Atay, Findeling, MM. Chazelet et Fourreau, ont rédigé un portrait journalistique et ont participé au concours d’écriture « Paroles de presse » organisé par l’AEFE. Harun Simavi, un journaliste nouvelle génération Le lundi 16 mars 2015, nous avons accueilli Harun Simavi, un ancien élève de notre lycée. Il a crée son propre journal via Internet, nommé « Diken » qui signifie « épine » en turc. Voilà comment il justifie ce nom : « Alors que l’on veut transformer notre pays en jardin de roses, nous voulons être l’épine des médias. » C’est un personnage plutôt charismatique au regard d’un bleu rêveur et au chic décontracté qui a envoûté notre classe. Ce sympathique jeune homme se définit en deux mots : « journaliste » et « honnête » qui lui correspondent totalement. En effet, nous avons ressenti à l’unanimité son engagement et sa passion pour son métier et sa volonté d’écrire la Turquie telle qu’elle est aujourd’hui. Nous avons voulu découvrir cette personnalité intéressante… Il part ensuite, en Suisse où il passe un bac scientifique, puis il s’envole pour les Etats-Unis où il obtient un diplôme d’ingénieur informatique, en abandonnant son rêve d’enfance : « devenir pilote de Formule 1 » ! Un retour aux sources Une enfance baignée dans la francophonie Harun Simavi est issu d’une famille francophone, grâce à laquelle il a appris le français dès son plus jeune âge. Son arrière grand-père, francophone lui-aussi, fonda le célèbre quotidien national turc « Hürriyet » en 1948 et lança sa famille dans le journalisme ; comme le dit Harun Simavi : « Je suis la 4ème génération d’une famille de journaliste. » Comme son fils aujourd’hui, Harun a suivi une éducation francophone en commençant par l’école Pierre Loti, nommée « Papyon » à l’époque, où il a fait ses études jusqu’à l’obtention de son brevet. Comme toute sa famille, il apprécie beaucoup la culture et les méthodes d’apprentissage françaises basées sur la liberté d’expression et de pensée et sur la formation d’une personnalité. C’est pourquoi il pense que nous avons énormément de chance d’être dans cette école aujourd’hui ! Illustration : Portrait de Harun Simavi (© Gasya Arapoğlu) Harun Simavi (© Tolga Kaya) Après l’obtention de son diplôme, notre voyageur décide de revenir vivre en Turquie. Il commence à travailler dans un quotidien turc en tant qu’assistant informatique : il s’occupe de la mise en forme du site internet du journal. Et c’est à ce moment-là que sa vie bascule et qu’il comprend qu’il est un journaliste dans l’âme… 41 Il pense que les libertés individuelles sont en danger en Turquie et veut lutter pour les préserver. Un journal pas comme les autres Comme nous l’avons dit précédemment, M. Simavi a créé un journal plutôt original, consultable sur Internet. Il a fait ce choix car il nous a expliqué qu’un journal sur Internet est moins coûteux qu’un journal sur papier. L’équipe de son journal comporte une vingtaine de personnes. Leur bureau est ouvert 24 heures sur 24 car se relaient une équipe de jour et une équipe de nuit. M. Simavi supervise le journal, mais ce n’est pas lui qui s’occupe directement de la rédaction. De plus, il est conscient qu’Internet représente le futur et il a plus de liberté d’expression sur le web. Malgré cela, il n’est pas libre de dire toujours ce qu’il pense… En effet, son journal qui est majoritairement politique est souvent critique dans ses articles et n’est pas du tout apprécié par le gouvernement. Harun essaye pourtant d’être le plus objectif possible... Si une nouvelle ne plaît pas au gouvernement, elle est supprimée d’internet sans qu’on ne le prévienne, et on peut aussi lui envoyer une lettre qui le rappelle à l’ordre. D’ailleurs, son journal est actuellement poursuivi par la justice, ce qui n’arrête cependant pas notre journaliste justicier ! La classe de 3eB (© Jean Can Colin) Bien qu’une nouvelle exclusive lui coûte à peu près 10 000 TL (environ 3300 euros au cours actuel), son journal ne lui rapporte pratiquement rien car il est pour l’instant gratuit. Après avoir trouvé son public, il pense toutefois passer à un journal par abonnement. Une passion ! Harun Simavi (© Tolga Kaya) Mais M. Simavi nous a expliqué que c’est un métier où il ne faut pas compter son temps, qui peut être dangereux quand on s’attaque à certains intérêts, et qu’il ne faut pas exercer ce métier pour gagner de l’argent, mais par passion. Célestine Alekperov et Camille Tournand, 3B 42 Roueda Hobeika Matin, une femme dynamique incarnant la joie de vivre Souriante, chaleureuse, bien habillée, Roueda Hobeika Matin, 43 ans, nous rend visite pour une conférence-métier. Cette femme à l’allure imposante nous raconte comment de son enfance agitée, elle a pu accéder à une vie qu’elle semble encore vouloir défier. « Je suis prête à surmonter n'importe quel échec, je n'ai pas peur de me perdre. Et j'ai réussis grâce à ça ! » Nous affirme-elle avec un sourire qu’elle gardera généreusement toute l’heure. Roueda Hobeika est donc une battante aussi bien professionnellement que d’un point de vue affectif. La belle téméraire est née au Liban en 1970. Quelques années plus tard, elle doit quitter son pays natal pour la Turquie. Cette séparation est difficile d’autant plus que les raisons qui poussent à ce départ ont vu jour avec la guerre. C’est ainsi que la jeune fille intègre en 1985 le Lycée Français Pierre Loti d’Istanbul, en classe de 3e. C’est une élève médiocre qui se voit comme le cancre de la famille. Elle est toutefois soutenue par ses parents, ce qui est sans doute à l’origine de sa philosophie de vie : toujours relativiser, et remercier la vie pour ce qu’elle nous offre. Elle réussit à décrocher son bac en 1988 et après une année sabbatique pour apprendre le turc, Roueda est admise à l'université de Marmara où elle étudie la sociologie des organisations. Elle enchaîne les stages et décide finalement de suivre son premier amour, aujourd’hui son mari, aux Etats-Unis. C’est alors un nouveau monde qui s’ouvre à elle. Là-bas, Roueda devient secrétaire dans une entreprise de textile à Los Angeles. Elle garde alors cet aspect enfantin que l’on trouve encore chez elle ; elle nous confie s’être amusée à deviner l'apparence des clients selon la voix qu'elle entendait au téléphone. Elle laisse place également au sérieux, au challenge et nous affirme encore aujourd’hui être à la recherche de nouveaux postes dans le secteur du luxe dont elle a toujours été proche, comme pour assouvir sa soif d’apprendre : « On peut apprendre pour un but puisque tout ce qu’on apprend on l’utilise un jour, moi j’apprends pour le plaisir » nous affirme-t-elle d’une voix mûre. Aux Etats-Unis, Roueda découvre les plaisirs du métier. Un mot revient systématiquement : Sourire. Il semble régir toute sa vie, et elle nous le présente même comme un remède à tous les maux. Roueda Hobeika Matin (© Frederic Gerard) 43 Lucie Rouxel et la classe de 2D Roueda Hobeika Matin (© Frederic Gerard) A son retour à Istanbul, c’est une jeune femme comblée. Elle intègre rapidement Louis Vuitton qui connait alors de grosses difficultés, travaille là-bas pendant neuf ans en tant que directrice générale et a pour rôle d'améliorer les ventes de la marque. Néanmoins, elle décide de quitter l’entreprise aujourd’hui à succès, pour s’orienter vers d’autres entreprises de luxe tels que Chanel ; Prada ; MiuMiu ; Dogas ; Armani etc. Elle juge y avoir accompli son devoir, et part ensuite « vers de nouvelles aventures ». Elle est pleine de vie et est prête à prendre des risques en se fiant à sa positivité impressionnante. Elle est également pleine de création et ne semble jamais s’ennuyer : « On décide lorsque l'on s'ennuie, chaque projet a ses merveilleux côtés ! » nous dit-elle à propos de son travail. Toute l'heure, elle garde un sourire, un rire sincère, et c'est, les yeux pétillants, qu'elle nous confie: « J'ai toujours voulu être femme d'affaire heureuse avec une famille. J'ai eu confiance et je l'ai fait ! ». Mariée avec son premier amour, mère de deux garçons, elle nous avoue ne pas réaliser qu'elle a 43 ans. Lorsque nous lui demandons ce qu'elle fait de son temps libre, elle évoque la lecture, le sport, la fête, la philosophie, le temps passé avec ses enfants… « Quand ils le veulent bien ! » ajoute-elle dans un rire. Aujourd’hui, elle donne des conférences de marketing à des étudiants afin de les guider et de les aider, ce qui nous étonne à peine. On la découvre généreuse dans son métier, dans son amour, et surtout dans son merveilleux sourire. 44 SUR LE PRIX ET LA VALEUR DES CHOSES « Car la valeur est moins dans la chose que dans l’estime que nous en faisons, et cette estime est relative à notre besoin : elle croît et diminue comme notre besoin croît et diminue lui-même. » Etienne Bonnot de Condillac, Le commerce et le gouvernement considérés relativement l’un à l’autre, 1776. Les élèves de seconde, dans le cadre d’un Enseignement d’exploration en SES, ont réalisé une enquête dans leur classe visant à révéler leurs préférences pour deux produits donnés. Après avoir collecté l’information sur leur disposition à payer pour chacun des produits dans deux contextes différents (scénario 1 et 2 ci-dessous), ils ont représenté graphiquement les courbes de demande, pour chaque produit, dans chaque contexte. L’objectif était double : d’une part, de vérifier la loi de la demande selon laquelle quantité demandée et prix d’un bien varient en sens inverse et d’autre part, de montrer que les préférences et leur évolution ont un impact sur le prix des biens. Bénédicte Coestier Rédaction de la synthèse de l’enquête sur les tube de paracétamol à la pharmacie car l’infirmerie du préférences réalisée en classe lycée est fermée, une barre chocolatée à la boulangerie. • On fait l’hypothèse, peu réaliste mais nécessaire Les hypothèses de départ (Scénario 1) : compte tenu du modèle théorique auquel nous nous référons (modèle de l’offre et de la demande), que leur • Chaque élève de la classe souffre d’un fort mal de tête prix change chaque jour. et d’une petite faim. • On pose comme condition à la réalisation de l’enquête Question : Quelle est le prix maximal qu’un élève est que deux produits sont à même de répondre au mieux prêt à payer pour ces deux produits ? aux besoins et sont disponibles à proximité du lycée : un Prix 0,50 € 0,80 € 1€ 2€ 3€ 4€ 5€ 8€ 10 € nd 2 A 21 20 20 20 20 20 19 15 6 Tube de paracétamol 2nd B 2nd C 2nd D 19 20 19 19 20 17 18 20 17 18 20 17 18 20 17 16 20 15 13 20 13 2 17 12 0 11 0 nd 2 A 21 21 21 21 19 7 6 1 1 Barre chocolatée 2nd B 2nd C 19 20 18 20 18 20 12 19 7 17 2 12 2 10 1 8 0 7 2nd D 18 17 15 15 11 3 3 1 1 De nouvelles hypothèses (Scénario 2) : • En revanche, on décide que les hypothèses concernant la disponibilité des produits et la variation des • On postule maintenant que le mal de tête de chaque prix demeurent identiques à celles précédemment élève a beaucoup diminué, mais que leur faim a posées. beaucoup augmenté. • Le contexte ayant changé, cela modifie la nature des Question : Quelle est le prix maximal qu’un élève est besoins, et donc probablement aussi le prix que vous êtes prêt à payer pour ces deux produits ? prêts à payer pour accéder à l’un et l’autre produits. Prix 0,50 € 0,80 € 1€ 2€ 3€ 4€ 5€ 8€ 10 € 2nd A 17 16 16 15 9 8 5 3 1 Tube de paracétamol 2nd B 2nd C 2nd D 19 15 17 16 15 14 16 14 14 14 11 13 8 11 8 3 10 1 1 10 1 0 7 0 0 3 0 2nd A 19 19 19 18 17 13 13 9 6 Barre chocolatée 2nd B 2nd C 19 18 19 18 19 18 18 16 18 16 16 15 12 15 5 13 1 11 2nd D 18 18 18 18 17 16 14 6 3 45 Courbes de demande (2A) Dilek Özaslan, Lara Raquin et Suphi Baykam, 2A Courbes de demande (2C) Stephania Kotam, 2C 46 Courbes demande (2nde B) et prix des produits Courbes de de demande €12,00 Barre de chocolat1 €10,00 €8,00 Tube de paracétamol 2 €6,00 Barre de chocolat 2 €4,00 €2,00 offre(identique pour chaque produit) €0,00 0 5 10 15 20 Quantités Tiphaine Pierre, 2B Conclusion : Dans le cas du scénario 1, les courbes de demande du paracétamol et du chocolat sont décroissantes (plus le prix baisse, plus la demande augmente). Et nous constatons que le chocolat est plus élastique que le paracétamol. Courbes de Tube paracétamol 1 Dans le cas du scénario 2, les deux courbes de demande (chocolat et paracétamol) sont décroissantes. Nous remarquons que le paracétamol est plus élastique que le chocolat. Dans le premier scenario, quand les élèves avaient plus mal à la tête mais avaient un peu faim, la priorité de la classe donnait plus d’argent au tube de paracétamol qu’à la barre chocolatée. demande (2D) Dans le deuxième scenario, quand les élèves avaient trop faim mais un peu mal à la tête, la priorité de la classe donnait plus d’argent à la barre chocolatée qu’au tube de paracétamol. On remarque que lors d’une grande faim et d’un gros mal de tête, les élèves sont prêts à payer très chers pour avoir ces produits. Lors d’une grande faim, ou d’un grand mal de tête, les élèves seront, à peu près, prêts à payer la même somme d’argent pour du chocolat et du paracétamol. Donc, nous pouvons conclure que le prix dépend de la rareté mais aussi du besoin. Melis Sarıoğlu, 2D Derin Güvenç et Amaïa Etchebarne, 2D Café littéraire « Le hussard sur le toit », Jean Giono 47 Dilek Özaslan et Melissa Kıraç, 2A Café littéraire « L’école des femmes », Molière 48 BONUS Victorian times, bullying, Mars Attacks!... Discover the jaw-dropping assignments written by five students in 4B and 4C. Maya and Sena have put themselves in Frederick Abbeline’s shoes, the Scotland Yard detective in charge of stopping Jack the Ripper’s murderous spree. Laura is Oliver Twist, a poor Victorian boy asking his boss – on behalf of all his coworkers - for more justice. Karen is a New York Times journalist, writing a few hours after a Martian invasion. And last but not least, Tessa reflects upon bullying and the ways to prevent or at least reduce it. Enjoy! E. Dutheil London, 18 August 1888, My dear friend, I write you this letter because I am in desperate need of your help. Your problem -solving skills and attention to detail will be very helpful to me for this case, which I have to solve for the sake of this city. My colleagues and I are investigating as much as we can with the little information that we have. I know you are the best. That is why I turn to you. So many people wrote us letters pretending they were the killer. In fact two letters written by the same person were actually sent by the murderer! We know that for sure because one of the letters was accompanied by half a kidney, the writer saying he had eaten the other half. And the day before, a murder had been committed and the victim didn’t have a kidney. We carried out an autopsy. It turned out the kidney was the victim’s. The writer signed those letters “Jack the Ripper” that is where the name comes from. We have interrogated the prostitutes to see if they know anything. There were in fact few witnesses, who weren’t really helpful either. We patrolled the districts, we searched for footprints, but none of that worked. We have no clues. The killer is still out there searching for his next victim. I don’t know what else I can do, thus I feel helpless. We only know that the killer is left-handed. I hope to solve this case with your help. I also hope that no one else will get hurt, and the murders in the city will stop. Thank you for your concern, Sincerely, Frederic Abbeline Maya İpekçi, 4B Leyla Akçura et Emilie Akdağ, 2A - Café littéraire « L’étranger », Albert Camus Let me put you on track and then you can give me your opinion and guide me through the investigation. There is a serial killer in the city named Jack the Ripper. He kills prostitutes by slitting their throats. He has killed three women so far. It has to stop before it gets any further. We understand that he approaches his victims by offering to pay for sex, then takes them to an isolated place to kill them. 49 women because the next minute all of my neighbors were at my doorstep telling me to shut up and to go back to sleep. Friday, 13th October 1888 Dear Patrick, It’s me, your friend, Frederick. So I went back to sleep. I mean I tried. Yesterday I got a very strange letter from the killer who likes to call himself Jack the Ripper. But first I decided to light a few candles to calm my nerves and help me go back to sleep. He explained to me how he had sliced a poor woman’s kidney, fried it and would send me half of it! When I reached out for the matchbox, another hand was already there! It grabbed my hand but it instantly let it go. When I looked down, blood was on the hand that had just been grabbed. God, Patrick I’m terrified! Well today, I woke up to the sound of a knock on my door. It was still dark outside; I figured it was around 5am. I had blown out all of my candles the night before so it was all dark around me. Remember when years ago a lone chair appeared in the middle of the basement, and no matter how many times I put it back in the corner it always found a way back to the middle? As I walked to my doorstep I got the chills, as if bad things were going to happen. I opened my door and on my doorstep was a box, quite a small one actually. I opened it and I couldn’t believe my eyes! Patrick, inside that box was a fresh bloody human kidney! I must have screamed like a Strange things are happening, again, and I’m not sure I can go through this again... Please, Patrick, help me catch him. Him. Jack. Jack the Ripper. Then I shall find peace. Yours truly, Frederick Abbeline Lara Çulpan et Defne Kenanoğlu, 4D - Café littéraire « La lettre déchirée », Ella Balaert Sena Süzer, 4C 50 I am writing to you about our living conditions in the workhouse. We are underfed and we are slapped every day. We would like to have more food because we are starving. We work for hours and hours and we don’t sleep enough. I would like these things to change. We would also like to have free time because we never have free time. We always work and eat very little. We would like to walk the streets, chat with our friends and be treated correctly. We are very unhappy. We are like street children. Our clothes are so filthy and we never get to have a shower or to get new clothes. You have nice clothes, food… and we have nothing. We work hard and we don’t receive enough money. If you continue to disregard those rules, we will protest in the streets, burn your workhouse down, fight against you till our demands are met. We will also quit this workhouse and if you still won’t react, we will go and report you to the police. But if you can change and respect our rules and make a better workhouse, we will be very thankful, happy and we will work harder and a lot better. We would also appreciate to have a glass of water and a bottle in our dormitory for each of us. Thank you for reading this letter from all of us written by me. Oliver Twist Laura Negrin, 4C Dilan Gerede-Erkaya et Arda Yalman, 3A - Café littéraire « Cannibale » Didier Daeninckx Dear Director, London, January 17th, 1837 Bullying Bullying is a severe common issue all around the world: three out of ten kids are bullied at school on a regular basis. This sensitive and important subject is not addressed enough and people need to know more about the problems of the young generation and the roots of these problems. Bullying may have serious consequences, which can even be fatal in some extreme cases. Many kids who suffer from bullying exercise self-mutilation and fall into deep depression. Moreover, as it sadly happened to Amanda Todd, it can lead to suicides. Amanda Todd was a thirteen -year-old girl who suffered from violent and intense bullying; she posted a video on YouTube two weeks before she hung herself at her house. In her video, she talked about how she was bullied, the awful things she had to endure and how this abuse affected her entire life; she even showed her mutilation scars to the camera while recounting these events. tims, then they will be less likely to participate in bullying. Furthermore, schools need to identify bullying as soon as possible; because when they find out about it, it is usually too late and the victim is at a stage where he or she refuses to get help. If the school intervenes too late, then the victim starts to think that help is useless, and nothing is going to fix his or her case. With proper family education, I think we can prevent bullying. You are not born a bully, but you are made one if you are subject to incompetent education or are bullied yourself. Being raised in a healthy home environment is essential for a child’s development. Parents have to make sure that their children know the right manners and don’t witness any verbal or non-verbal abusive acts at home. Because if one is bullied by a family member, then one will be more tempted to bully others in an act of revenge. In conclusion, I believe that if we raise awareness with regards to bullying through education and take the right The question is: why aren’t schools taking enough action measures to prevent it, then, we can protect future gento prevent bullying and inform students about this serious erations. matter? Indeed, if the students understand the psychoTessa Mack, 4B logical and sometimes physical impacts of bullying on vic- Earth: An Invaded Planet New York Times, 15 June 2025 We did not know about the existence of life on other planets until our president made contact with Martians. As the novelist C.S Lewis once wrote: ‘’You never know how much you really believe anything until its truth or falsehood becomes a matter of life and death to you‘’. As we all know, the Martians arrived last Saturday. They said that they came in peace but they have brought nothing but war, destruction, pain and misery. When they landed in the Nevada desert, they started killing every human being they saw. They have made a lot of casualties by blowing up the Empire State Building and burning down Central Park. They have eradicated a large number of monuments from the face of Earth: The Eiffel Tower, The Statue of Liberty, The Colosseum, Big Ben, and The Leaning Tower of Pisa… We have learned from sources that the presidents have convened a meeting and decided to strike back and fight until the last man alive. They have deployed armed forces. Tonight the president is going to address the nation and talk about our military forces which are now all around the world, ready to fight back. After an interview that we made with Kyle Pemberton, a NASA expert, we now know that the Martians may plan to establish a permanent settlement on Earth, They may plan to enslave humans. He also thinks that they may intend to carry out experiments on human beings. As we know, Earth is a fine place to live. We have water, sunshine and plenty of other things they may not have. We should protect Earth because it is our home after all. And I don’t think that anyone would want to live without their home. Let us hope that the people of Earth will finally win this war. Karen Özcan, 4B Neslin Karaköse et Tom Pezin, 4B - Café littéraire « Vipère au poing » Hervé Bazin 51 Jordi Akçay, 4D - Café littéraire « Une lettre dans la mer de Gaza » Valérie Zenatti Elvire Cheviron, 6B - Défi lecture « Ne vous disputez jamais avec un spectre » Gudule Lycée français Pierre Loti PK 164 Beyoğlu 34433 Istanbul - Turquie Tél : 0090.212.2999400 [email protected] Directrice de la publication : Dominique CORNIL Textes : Élèves du Lycée français Pierre Loti Dessins et maquettes : Élèves du Lycée français Pierre Loti Coordination : Frédéric GERARD, Nathalie CORNUAILLE, Sophie ATAY, Pierre CHAZELET, Bénédicte COESTIER, Florence DEMIRKAN, Gisèle DURERO, Eric DUTHEIL, Virginie FINDELING, Marc FOURREAU, Thomas MERCIER et Amandine NOVARINA Lara Raquin et Selin Arpalı, 2A - Café littéraire « Le dernier jour d’un condamné », Victor Hugo Antonio Saignol, 3C - Café littéraire « Frankenstein », Mary Shelley Ozan AKsoy, 4C - Café littéraire « Frankenstein », Mary Shelley Édition et mise en page : Frédéric GERARD