Piloti Nouvelles a chutes 2015

Transcription

Piloti Nouvelles a chutes 2015
Aylin Beygo et Defne Karul, 1LESA - Café littéraire « Le rouge et le noir », Stendhal
Piloti 2015
La revue des élèves
du Lycée Pierre Loti - Istanbul
Chu
t !!
!
S+7
page 3
Aventures
poétiques
page 4
Le Cluedo
médiéval
page 8
À la découverte...
page 16
Dossier
Nouvelles
à chute page 20
Paroles
de presse
Gratuit
page 40
Sur le prix et la
valeur des choses
page 44
Bonus
page 48
LE MOT DE LA PROVİSEURE
Ce nouveau numéro de Piloti, Piloti 2015, est encore une fois le témoignage des
nombreux talents de nos élèves que leurs enseignants ont incités à s’exprimer.
Ecrire, dessiner, photographier, jouer au détective, peut-être même se découvrir
une vocation de futur économiste : beaucoup d’entre eux ont participé.
Qu’ils en soient remerciés ainsi que leurs enseignants et maintenant chut ! Bonne
lecture…
Dominique Cornil, Proviseure
EDİTORİAL
Cette année 2014-2015 est une
nouvelle fois placée sous le signe de la
diversité créatrice : poèmes, nouvelles,
jeux,
témoignages
et
enquêtes
agrémentent ce nouveau numéro du
Piloti.
Lancés par leurs professeurs dans de
nombreux ateliers d’écriture, nos élèves
ont su faire rebondir les mots sur leurs
pages blanches, à la rencontre d’univers
extrêmement variés : à la fois apprentis
poètes talentueux, aventuriers du Moyenâge, détectives en herbe, journalistes
d’un jour, écrivains aux multiples facettes
et auteurs de nouvelles pleines de
mystères, les élèves de Pierre Loti nous
Ece Gürkan, 5D - Défi lecture « Sans-Atout.
Le cadavre fait le mort », Boileau-Narcejac
2
livrent des trésors d’imagination dans un
numéro particulièrement coloré.
Les créations artistiques des défis
lecture et des cafés littéraires, enrichies
par les réalisations des CM2, jury du
concours de nouvelles à chute, illustrent
richement tout le magazine. De plus, les
élèves de cinquième nous font partager
leur version inédite du cluedo transposé à
l’époque médiévale, à découper.
Voici donc venu le moment de vous
plonger avec délices dans votre Piloti
2015 pour revivre avec les élèves de
l’établissement quelques traces de cette
année scolaire bien remplie.
Sophie Atay
3
S+7
La méthode S+7 consiste à remplacer chaque substantif (S), d’un texte préexistant par le
septième substantif, trouvé après lui dans un dictionnaire (S+7) donné. Jean Lescure en est
l’inventeur : il expose la méthode du S+7 lors d’une des premières réunions de l’OuLiPo (Ouvroir de
la littérature potentielle), le 13 février 1961. En 1973, Raymond Queneau propose ainsi une
réécriture de la « Cigale et la Fourmi » de Jean de La Fontaine :
La cimaise et la fraction
Les élèves de 6eB et A suivant un PPRE ont réécrit à
leur tour la fable « La grenouille qui veut se faire aussi
grosse que le bœuf »
La cimaise ayant chaponné
Tout l’éternueur
Se tuba fort dépurative
Quand la bixacée fut verdie :
Pas un sexué pétrographique morio
De moufette ou de verrat.
Elle alla crocher frange
Chez la fraction sa volcanique
La processionnant de lui primer
Quelque gramen pour succomber
Jusqu’à la salanque nucléaire.
« Je vous peinerai, lui discorda-t-elle,
Avant l’apanage, folâtrerie d’Annamite !
Interlocutoire et priodonte. »
La fraction n’est pas prévisible :
C’est là son moléculaire défi.
« Que ferriez-vous au tendon cher ?
Discorda-t-elle à cette énarthrose.
- Nuncupation et joyau à tout vendeur,
Je chaponnais, ne vous déploie.
- Vous chaponniez ? J’en suis fort alarmante.
Eh bien ! Débagoulez maintenant. »
Une gribouille voltige sur un boisseau
Qui lui serina de bénéfique tangence.
Elle, qui n’étuvait pas en tout comme un office,
Eparse, s’étire, et s’enfume et tremble,
Pour égrapper l’ankylostome en grume,
Discréditant : « Réglez bien ma solanacée ;
Étuvé-je assez ? Discréditez-moi ; étuvé-je encore ?
- Nenni - M’y voici donc ? Point du tout. - M’y voilà ?
- Vous n’arabisez point. La chic pédogénèse
S’enfuma si bien qu’elle croupit.
Le monitorat est plein de gentlemans qui ne sont pas plus saignants :
Tout bourrage veut becqueter comme les granuleux sélecteurs,
Tout prisme peureux bafoue des amnésiques,
Tout marteau veut bafouer des paladins.
Raymond Queneau
Dilara Yapar, Ipek Alp, 6B et Alev Stephenson, 6A
Esma Biçgel, 6A
Erden Hocaoğlu et Can Demirtaş, 3D - Café littéraire
« Au bonheur des ogres », Daniel Pennac
Une gribouille qui veut se faire
aussi guérissable que le boisseau
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AVENTURES POÉTIQUES
Avant propos : Poèmes d’élèves de 5B réalisés sous la direction de Gisèle Durero-Köseoğlu
Pierre Loti
Professeurs sont les rois
Imposent trop de règles
Enfance passée à l’école
Rédiger des rédactions
Rigolo parfois les cours
Encore des devoirs
Les éleves bavards
Observations à ne pas prendre
Trop d’évaluations
Impressionnante cette poésie non ?
Alexandra Degand et Karim Diallo, 5B
Kınalıada
La plus petite des îles d'Istanbul
Quand tu pars là-bas t'attend une grande foule
Sans chevaux que des bicyclettes
Chaque nuit, il n'y a que des fêtes
Tu te régales de glaces et de gaufres
Tu dévores Kumpir et autres
Ta caméra se remplit de photos
Tu es content de plonger dans l'eau
La nuit tu te prépares à rentrer en bateau
Je me sens comme une princesse qui laisse son château
La lune sort, on est presque arrivé
On rentre à la maison heureux et fatigué
Ferial Ben Makhlouf et Laeticia Didiş, 5B
Vacances
Voir toujours les mêmes personnes,
Aux mêmes heures dès que la cloche sonne.
Commencer la journée, terminer celle-ci,
Au point d’avoir le soir un repos garanti.
Nul ne voit le temps passer mais un jour,
Commenceront ces joies dès la fin des cours,
Et les élèves, fatigués de ces journées,
Se reposeront enfin d’un moment limité.
Eugénie Alekperov, 5B
Internet
Youtube pour les vidéos
Où l'on apprend à se faire belle
Où des chats imitent les crapauds
Internet, le monde parallèle !
Wikipedia, source d'information
L'expo de SVT
C'est du copié-collé
Si t'es grillé, OBSERVATION
Facebook le monde numérique
Comme son nom l'indique
Tu es un livre ouvert
Même pour ta mère
La classe de 5B
La classe de 5B est comme toutes les autres
La seule différence est que l’on s’entend tous
les uns, les autres
Que l’on s’aide dans tous les moments
Comme le dit notre devise, l’union fait la force
Nous sommes comme des soldats
Fiers et victorieux de leurs combats
Pour les photos Snapchat
Envoies-en une de ton chat
Ou de ton frère
Qui s'est peint en vert
Selim Beghe Sönmez, 5B
Kyle karakurt, 5B
Lal Kumla et Karen Özcan, 4B - Café littéraire « Le K » Dino Buzzati
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Les crapauds
Les crapauds ne sont pas très beaux,
Ils ont quand même un beau dos,
Et quand ils font dodo,
Ils rêvent de beaux veaux.
Ils se réveillent à Saint-Malo
Dans un beau château
Ils mangent des noix de cocos
Avec leurs potes les dodos
Les beaux crapauds
Profs de philo
Se retrouvent sur des plateaux
Mangés par des beaux bonobos
Les beaux crapauds
Jouent du piano
Et ils sont forts au judo
Mais pas de quiproquos
Entre crapauds
Ils écoutent la radio
En mangeant des abricots
Sur de petits rafiots
Bande de petits zozos !
Dit madame Durero
Arrêtez votre chaos !
On n’est pas un zoo !
Certes nous ne sommes pas Victor Hugo
Mais une bande de petits zigotos
Mes zoziaux
Canaris bavards comme des pies, gais comme des pinsons
Ils font un bel essaim de pigeons
Nichent en D huit battant des ailes
Queues-grises, perroquets, hirondelles
Urubus humoristes, savantes bergeronnettes
Ibis curieux, colombes coquettes
Etourdis tels des étourneaux
Malicieux comme des moineaux
Et voilà mes zoziaux préférés
Bengalis de la Cinquième B
Gisèle Durero-Köseoğlu
Anselme Michel, Thomas Vaserman,
Müge Kara et Ben Hohlmann, 5B
Être amis, c'est le lien qui nous unit,
Des amis, on s’en fait beaucoup quand on sourit,
De vrais amis, on n’en a pas beaucoup dans la vie,
Les amis nous aident quand on a un souci
Des amis, on en a partout, dans tous les pays,
Nos amis nous accompagnent tout au long de notre vie,
Quand on est entre amis, on s’amuse et on sourit,
Être amis, c’est aussi travailler les cours ensemble, du
français à la physique-chimie
La vie c’est génial quand on est entouré d'amis,
Mais sans amis, on a l'impression que c'est toujours la nuit,
Avoir des ennemis, c'est plus facile que d'avoir des amis,
Être amis c'est tous les jours le paradis,
Et c'est le lien qui nous unit.
Elisa Roos, Mira Kartaloğlu et Larissa Aynaz, 5B
Yasmine Serena, 4A - Café littéraire « Arsène Lupin,
gentleman cambrioleur » Maurice Leblanc
Les amis
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Avant propos : Poèmes d’élèves de 4A et 4B réalisés sous la direction de Thomas Mercier
Je suis joyeux aujourd’hui mais
Je suis malheureux la pleine nuit.
L’homme heureux comme un enfant
Qui joue aux jeux passionnément
Derrière un sourire, de la peine.
Le matin je vois le soleil.
Derrière une larme, la joie,
L’air marin n’a rien de pareil.
Oh, que de chance d'être ici,
Mon corps envahit par la joie.
Je suis contente de ma vie
Tout en beaucoup pensant à toi.
Quand je t’ai vue dans la forêt,
Encore seule encore fatiguée,
Tu avais une peau dorée,
Le matin je bois du café.
L’âme terrifiée, telle une proie,
Larme coupante comme un rasoir.
La peur profonde qui est en moi
Tortionnaire ce désespoir.
La peur froide comme la nuit
Vint en moi et me prit la vie.
Dans le bois noir j’étais parti
Et c’est la mort que je surpris.
Le grincement de la porte
Me montre que ma mère est morte.
Les mots fugaces s’évadent fuient,
Le sentiment tenace nous suit
Mes pleurs résonnent dans ta tête,
Mes yeux se perdent dans tes yeux.
Tout ça à cause d’une fête,
La mort nous a eu tous les deux.
Le stress et la tristesse d’un arbre,
Le sentiment de la vapeur.
La fatigue, encore avoir peur,
Les feuilles rythmiques et harmoniques,
L’amour illogique qui me couvre,
Ton cœur dur comme une pierre précieuse.
Quand je te vois mon dur cœur s’ouvre
Et puis me voila amoureuse.
J’aime tes yeux comme des cieux
Ils me rendent jeune et joyeux.
Ton sourire timide précieux
Dans l’horizon je vois tes yeux.
Je vois la tristesse dans tes yeux
Ils sont orgueilleux et joyeux.
La peur te rend encore plus fort
La panique te donne la mort.
Classe de 4A
Pauline
Pauline, de la beauté tu es la déesse,
Regorgeant de gentillesse et de sagesse,
Ce comte, tu croyais l’aimer,
Mais en vérité, tu étais simplement charmée.
Tu as été si courageuse,
Dans ce monde qui t’a offert
Tant de misères,
Et qui t’a rendu si malheureuse.
Vous êtes partis pour l’Angleterre,
Tu ne pouvais plus te taire.
Tu lui as raconté ce que tu avais sur le coeur :
Ton histoire, tes souffrances, tes malheurs.
Dès le début entre Alfred et toi,
C’étais une amitié naissante, crois-moi.
Mais si tu avais compris qu’il t’aimait avant,
Tu aurais été épargné de tant de tourments...
Pierre de Benelet, 5A - Défi lecture
« Vasco. La byzantine », Gilles Chaillet
Célestine Alekperov, 3B
D’après « Pauline » d’Alexandre Dumas
Poème réalisé dans le cadre d’un « Café littéraire »
La mort nous a eu
Le son perdu d’un méchant rire,
Maximilien Robespierre,
La guillotine tue les victimes,
L’horreur l’impression de mourir.
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I
L’amour naissant
La gloire joyeuse d’un pays :
Entre eux une amitié profonde.
Une vengeance la poursuit,
Moi qui suis attiré dans l’onde.
La douceur chaude de sa peau,
L’amour est à portée de main...
L’amour, réconfortant et beau,
La tristesse en est encore loin.
Ses lèvres : douceur infinie,
La chaleur tropicale humide ;
Ses lèvres qui me rendent vie.
Les oiseaux, des animaux libres.
La gentillesse de Mustafa,
Les étoiles scintillent comme tes yeux,
Qui me fait rire comme mon papa
Dans le ciel noir et silencieux.
III
Sombrer dans l’ombre
Le cri strident d’un écureuil :
Je vois tout noir aucun espoir.
La tendresse n’est pas en deuil ;
Qu’un vide complet je ne peux voir.
La vitesse du vent hurlant,
Le temps qui passera toujours.
La sagesse, un beau sentiment :
Vivre entre ses parents, toujours.
Son affection chaleureuse,
Le dragon qui souffle la mort ;
Sa tendresse majestueuse :
Le tigre, qui fait peur au corps.
Tels les beaux octosyllabes
L’amour rend mon cœur très sensible,
La beauté m’arrive en kebab,
Un carambar rose mou, risible.
Ege Eren et Serra Yılmaz, 3D
Café littéraire « Le parfum » Patrick Süskind
SUBLIMINAL
Classe de 4B
II
Une larme froide
L’amour, d’un aspect pastoral,
Un voyage dans un grand canal.
Le soleil arrive il fait beau,
Les gens nagent comme des égaux.
La lune fixe dans le ciel
Le bonheur éternel d’une fleur.
Les étoiles, telles un pot de miel ;
Le printemps, saison des couleurs.
Une larme froide d’une île,
Gloire extrême d’une patrie.
Triste, pour toujours, pour ma ville,
La joie ultime d’un pays.
Lara
Elle était là, à marcher dans le noir,
Donnant à tout homme une illusion d'espoir.
Voleuse d'attention avec son regard,
Elle n’avait pas de temps pour les bavards.
L'oublier prendrait des lustres,
Aucun sentiment n'illustre
Ces moments à ses côtés.
A faire tout sauf papoter.
S'amusant en faisant du mal,
Elle n'avait pas l'air anormal.
Dans ses yeux bleus tu pouvais lire
Sa dépression et ses délires.
Elle n'était pas que spéciale,
Pouvant être d'un coup glaciale.
Son réservoir de savoir
Lui procurait son pouvoir.
Berfay Hunalp, 1L
Poème réalisé sous la direction
de Gisèle Durero-Köseoğlu
Les larmes tristes de mes yeux,
Le soleil brille, chauffe mon cœur !
Le chagrin, dans mon cœur vieux
L’amour innocent, le bonheur !
8
LE CLUEDO MÉDIÉVAL
Tels des visiteurs du XXIe siècle, les élèves de 5C se sont
retrouvés plongés au cœur d’une cité médiévale agitée dans
laquelle ils se sont transformés en enquêteurs.
Ainsi, nos détectives en herbe ont résolu de nombreuses
énigmes grâce au Cluedo médiéval qu’ils ont créé de toutes
pièces, partageant même quelques enquêtes avec leurs
camarades de CM1c venus les épauler durant quelques
interrogatoires bien compliqués…
« Qui a tué le roi, son messager, le marchand Paul et
même la reine, avec quelle arme et en quel lieu ? »… autant
d’énigmes qu’ils vous racontent dans les lignes qui suivent
avant de vous offrir leur Cluedo complet qui, nous l’espérons,
vous tiendra en haleine cet été… A vous de jouer ! (Matériel
non fourni : 4 figurines ou pion et un dé)
Sophie Atay
La fourche
La hache
Le miroir
Les ciseaux
L’épée
Le couteau
Présentation de la cité médiévale
Devant moi se dressait la cité LGB. De loin, on
pouvait facilement l’apercevoir grâce à ses hauts
remparts qui la protégeaient en cas de danger.
On pouvait entrer par quatre ponts différents.
Quand on pénétrait par l’entrée principale, le
gardien nous faisait payer l’entrée.
Ensuite, on remarquait le gigantesque château qui
se trouvait juste au centre de la cité. Des gardes
protégeaient et surveillaient l’entrée du château
constamment.
Près de l’entrée, se dressait une église parfaitement
décorée où le prêtre organisait la messe.
A proximité de l’église, s’élevait la cathédrale avec
tous ses vitraux de toutes les couleurs.
Derrière l’église, se trouvait le grand marché, où,
tous les artisans vendaient toutes sortes de
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marchandises pour nourrir la population de la cité.
Les maisons étaient placées à côté du marché et
derrière le château. L’école et l’université se
trouvaient devant l’entrée du premier pont. Les
maisons urbaines étaient éparpillées aux quatre
coins de la cité.
Le monastère et la bibliothèque étaient situés l’un
près de l’autre juste devant le deuxième pont.
Deux moulins étaient placés près des ponts. Ceuxci enjambaient la rivière qui serpentait dans la forêt.
Cette dernière bordait les remparts de la cité. Les
nuances de couleurs des arbres étaient très
impressionnantes et agréables à voir… bien qu’elle
renfermait beaucoup de mystères…
Lila Ülker, Gisel Türkkanlı et Bleuenn Mace, 5C
L’enquête des chevaliers du roi Louis
Un crime horrible a eu lieu dans le cité ‘Da Vinci’
Le roi Louis a été assassiné dans la cuisine : Il a été
poignardé dans la gorge. Les chevaliers ont trouvé la
meurtrière. C’est bien la cuisinière Jasmine qui a tué
le Roi. Elle va être exécutée dimanche matin à côté
du marché.
D’abord, la cuisinière n’a pas accepté qu’elle avait
tué le roi et les chevaliers n’avaient aucune preuve.
La cuisinière a enfin avoué que les seigneurs de la
cité voisine l’avaient payée.
La ville ‘Da Vinci’ a démarré la guerre contre la
cité ‘Connor’. Il y a eu beaucoup de morts mais la
cité ‘Da Vinci’ a gagné les combats. Le seigneur de la
cité ‘Connor’ a été exécuté comme la cuisinière
Jasmine. Le nouveau roi a été nommé : c’est le fils du
roi Louis, Arthur IV.
Oza Tepiroğlu, Barış Engin et Şan Karapınar, 5C
Une gourmandise qui tue
Dans la cité du Gaelant, un terrible meurtre a eu
lieu dans la cuisine royale. Notre bon roi Jason a été
assassiné.
Les agents du roi ont trouvé un couteau
appartenant à une de nos cuisinières. Les dernières
activités du roi furent le grignotage… Il s’était faufilé
dans la cuisine pour terminer le dernier fromage,
selon un témoin.
Une de nos cuisinières croyant qu’un voleur avait
l’intention de dérober la porcelaine en or du roi, s’est
précipitée avec un couteau et a poignardé notre
pauvre malheureux roi. Elle sera condamnée au
gibet. Toute la cité sera présente pour son exécution.
Jasmine Duclos, Selen Kam,
Kayla Tetik Narin et Deniz Ayaz, 5C
Une hache un peu trop tranchante
Cette semaine a été une semaine de deuil pour la cité
de Kand. Un meurtre est survenu: le célèbre
marchand Paul a été assassiné.
Les enquêteurs du Roi ont étudié cette affaire,
finalement classée. La princesse Katia a assassiné
l'adoré de tous, le marchand Paul. En quelques jours,
les enquêteurs du Roi ont retrouvé l'arme du crime
qui avait été enterrée dans la forêt. La princesse a tué
le marchand Paul car, pour nourrir sa famille, il avait
volé une de ses joailleries pour ensuite la revendre
dans une autre cité.
Pour prouver son innocence, la princesse avait utilisé
une hache, une arme qui n'était pas destinée à une
personne de son rang. La cuisine, idéale! Car si sa
victime résistait, malgré tout elle avait de quoi
l'achever.
Pour la punir de son acte, on a condamné la
princesse au bucher, le matin même.
Zeynep Gümüşkaya, Marie Quenet,
Jeanne Picard et Ana Saignol, 5C
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Le Monastère
Le Moulin
Une auberge
Le château-fort
La forêt
L’église
La cuisine
La forge
Le marché
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12
Mystère à la cour
Cette semaine fut une semaine de deuil pour la cité
de Kand, un drame était survenu : l’assassinat du
marchand Paul. Les enquêteurs du roi se chargèrent
donc de l’affaire : Le marchand Paul avait été achevé
dans la cuisine du château.
D’après les enquêteurs, il serait venu manger en
plein milieu de la nuit car, c’était bien connu, le
marchant était extrêmement gourmand. Le crime
avait été commis dans la nuit du vendredi 28 mars
1254 et il inquiétait particulièrement les habitants
car un meurtrier était parmi eux et dès à présent, il
fallait redoubler de vigilance.
Le cadavre fut retrouvé dans la cuisine du château :
la première coupable évidente était donc la
cuisinière. Lors de son interrogatoire, la cuisinière
affirma qu’elle était rentrée à son domicile la nuit de
l’assassinat. Elle appela aussi un témoin qui était son
voisin, il dit aux enquêteurs qu’il l’avait vue rentrer
chez elle cette nuit-là et qu’il ne l’avait à aucun
moment vue ressortir. La cuisinière était donc hors
de cause mais elle affirma lors de son interrogatoire
qu’elle avait remarqué depuis plusieurs jours que le
bûcheron avait une attitude quelque peu suspecte.
Les enquêteurs se dépêchèrent donc de se rendre à
la cabane du bûcheron pour lui aussi le soumettre à
un interrogatoire. Arrivés à sa cabane, ils se
rendirent compte qu’il n’y était pas. Pour le moins
découragés, ils partirent à sa recherche dans toute la
ville. Un des enquêteurs finit enfin par le trouver : il
était chez le guérisseur de la cité. Les enquêteurs se
rejoignirent chez le guérisseur pour questionner le
bûcheron, celui-ci leur dit qu’il avait la grippe depuis
une semaine et qu’il n’était pas sorti de chez le
guérisseur depuis. A la suite de cet interrogatoire, le
guérisseur témoigna que le bûcheron se comportait
bizarrement à cause des plantes guérisseuses qu’il lui
avait administrées.
Après ce témoignage, les enquêteurs
abandonnèrent donc la piste du bûcheron mais pas
pour autant l’enquête. Ils raisonnèrent par logique et
se souvinrent que l’artisane avait plus de dettes
envers le marchand que d’argent et que le tuer aurait
été la fin de ses problèmes. Ils allèrent donc à son
atelier pour savoir ce qu’elle avait fait cette nuit-là.
Lorsqu’ils arrivèrent, ils se dépêchèrent de la
prendre à part pour la soumettre à l’interrogatoire
car la nuit ne tarderait pas à tomber.
Malheureusement, encore une fois, l’éventuel
coupable ne se trouva pas être le meurtrier. Cette nuit
-là, l’artisane affirma qu’elle était dans la cité voisine
pour récupérer des outils qu’on ne trouvait pas à
Kand mais sans lesquels elle ne pouvait pas
travailler. Les enquêteurs lui demandèrent donc de
montrer ces fameux outils et elle fut ravie de les leur
présenter. Elle leur montra également la calèche qui
était devant son atelier avec laquelle elle était partie
dans la cité voisine.
Le lendemain, les enquêteurs étaient plus motivés
que jamais pour chercher l’assassin du marchand
Paul si aimé de tous. Ce matin-là, ils se rappelèrent
du passage secret qui joignait le monastère au
château, ils se mirent donc à penser que le meurtrier
pouvait être un des moines. Ils se souvinrent alors
que le moine saint-Oza n’appréciait pas tellement le
marchand car depuis quelques générations leurs
deux familles étaient en conflit.
Ce jour–là, les enquêteurs croisèrent le moine qui
sortait de son potager. Ils s’empressèrent donc d’aller
à sa rencontre pour lui poser les questions
nécessaires. Après plus d’une heure de discussion
avec le moine, les enquêteurs du roi savaient à
présent que le moine ne pouvait en aucun cas être le
meurtrier car il avait un alibi irréfutable. La nuit du
crime fut une nuit qu’il passa à prier avec ses
confrères comme chaque dernier vendredi du mois.
Il avait aussi de nombreux témoins : tous ses frères.
Quelques-uns vinrent témoigner de l’innocence du
moine Saint-Oza et cela suffit pour ne pas l’inculper.
Au fur et à mesure qu’avançait l’enquête, les
chercheurs devinrent de plus en plus désespérés
mais ils avaient l’ordre du roi de continuer à
chercher l’assassin du marchand. Ils soupçonnèrent
ensuite le chevalier qui était de garde cette nuit-là.
Mais une fois encore, il avait un alibi car il avait dû
s’occuper d’un voleur qui essayait d’entrer chez le roi
par effraction, cet argument les enquêteurs ne
pouvait pas le nier car tous les villageois ne parlaient
plus que de cela ainsi que du crime du marchand. Le
chevalier fut alors lui aussi tiré d’affaire.
Les enquêteurs commençant à se lasser de
l’enquête, décidèrent de retourner sur le lieu du
crime afin de trouver des indices. Arrivés sur place,
ils se mirent rapidement au travail et essayèrent de
trouver le maximum d’indices. Après avoir fouillé le
lieu de fond en comble, ils trouvèrent sous un
meuble un ruban de soie qui ne pouvait provenir
qu’uniquement d’une dame de haut rang. Ils
continuèrent donc l’enquête en ciblant leurs
recherches sur les dames de hauts rangs.
Après avoir interrogé toutes les dames à propos du
ruban : elles avaient toutes été persuasives pour leur
prouver qu’elles n’étaient pas les auteurs du crime, il
restait bien une dame que personne n’aurait
soupçonné : la princesse. Les enquêteurs ne
croyaient pas une seconde que la princesse était leur
coupable mais dans l’obligation de leur métier ils
allèrent l’interroger.
13
Pendant
l’interrogatoire
les
enquêteurs
demandèrent à la princesse si elle avait une robe au
tissu semblable au ruban de soie. Voyant qu’elle avait
un comportement embarrassé, ils regardèrent ses
robes de soie et de satin. Soudain, tout au fond de la
grande armoire de la princesse, ils découvrirent la
robe de soie dont le tissu correspondait au ruban du
crime. Tout à coup, le teint de la princesse se mit à
pâlir. Les enquêteurs prolongèrent donc son
interrogatoire pour lui demander ce qu’elle faisait la
nuit du crime, elle répondit alors qu’elle jouait aux
cartes avec son amie l’artisane Catherine. A partir de
ce moment- là, les enquêteurs découvrirent donc
qu’elle mentait puisque l’artisane n’était pas en ville
cette nuit-là. Les enquêteurs avaient récolté enfin
assez d’indices pour l’emprisonner.
Elle fut amenée de force au cachot en attendant
qu’elle avoue son crime. Pendant ce temps-là, les
Enquête policière
au Moyen-âge
Des chevaliers retrouvèrent le messager du roi mort
dans la cuisine, un matin. Sa gorge avait été tranchée
par une épée. Le roi décida de former une équipe
d’enquêteurs.
Le lendemain, les chevaliers chargés de cette
mission allèrent interroger les habitants. Ils
commencèrent par la cuisinière qui affirma qu’elle
était dans les cuisines du château pour préparer le
repas préféré du roi. La princesse était partie se
promener dans la forêt avec des serviteurs. Le moine
priait. Le bûcheron était allé fournir du bois à la
forge. L’artisane vendait ses poteries dans le marché.
Les chevaliers étaient déçus de leur enquête alors ils
décidèrent d’interroger aussi les leurs même s’ils
étaient sûrs que ce n’était pas l’un d’eux. Un des
habitants se demandaient ce qui se passait au
château. La princesse prit son temps pour avouer son
crime mais après avoir compris que de toute façon on
allait l’exécuter, elle avoua.
La princesse avait tué le marchand qui, pour
nourrir sa famille, lui avait un jour volé un précieux
diamant. Il avait comme objectif de revendre ce
diamant et d’en tirer un bon prix, jusqu'à ce que la
princesse s’en rende compte et qu’elle prémédite ce
crime.
A la suite de ses aveux, elle fut condamnée au
bûcher, et sa sœur cadette reprit sa place de princesse
de Kand. Quant à la famille du marchand, elle
bénéficia de toute la fortune de l’ancienne princesse,
Katia. La vie reprit son cours et le crime du
marchand ne fut plus qu’un souvenir lointain.
Jeanne Picard, 5C
William Crochot
enquêteurs remarqua que le chevalier Şan n’était pas
à côté de ses amis vers ces heures-là et en plus son
épée était pleine de sang. Les chevaliers étaient tristes
que ce soit leur ami mais ils durent quand même
l’accepter. Ils interrogèrent Şan, le chevalier se
défendit en disant que c’était parce que le messager
lui avait volé une bourse d’or.
Le meilleur ami du criminel était vraiment triste et
ne comprenait pas comment son meilleur camarade
avait pu commettre un acte aussi horrible surtout lui
qui était si calme et intelligent pour prendre des
décisions. Le roi et les chevaliers chargés de l’enquête
enfermèrent le chevalier Şan dans le cachot à vie.
Lila Ülker, 5C
14
Le bûcheron
Simon Bolive est un bûcheron, il mesure 1m80. Il est
grincheux et il n'est pas très sociable. Il habite dans une
grande forêt en France. Il a de longs cheveux bruns qui
brillent comme le soleil. Il a de grands yeux marron et
un nez en trompette.
Le chevalier
Arthur venait de se faire adouber par le seigneur du
château du Mali. C’était un grand chevalier musclé avec
une force inouïe. Il avait un air charmeur avec ses beaux
yeux bleus et sa belle chevelure châtain. Il était vêtu
d’une armure couleur argent. Arthur était un chevalier
très courageux, vaillant qui impressionnait toutes les
jeunes filles de la cité.
L’artisane, Catherine
Catherine était l'artisane de la cité. Elle était magnifique
c'était l'une des plus belles femmes de la cité. Sa silhouette
était élancée et elle était aussi d'une finesse incroyable.
Catherine était d'une bonté incroyable et unique mais elle
étaittout de même têtue et légèrement autoritaire. Et ses
défauts la menaient toujours au bout de ses idées, ce qui
faisait d'elle la plus travailleuse du royaume
Le moine de Saint-Oza
Le Moine du monastère de Saint-Oza était trapu et
hargneux. Son visage était joufflu et surmonté d'une
tonsure ébouriffée avec un nez aquilin. Ses yeux de
couleur marron brillaient au soleil et il avait des lèvres
bien dessinées. Il portait une soutane couleur marron
entourée par une ceinture rouge au niveau du bassin et
des sandales couleur noire. Il était désagréable et
grognon.
La princesse
La princesse du château avait de beaux cheveux noirs
épais qui glissaient dans son dos tels une rivière qui
serpentait entre les arbres fleuris d’été. Ses beaux yeux
sombres et charmeurs en amandes s’étiraient sur son
visage qui la rendait encore plus belle, et son nez long
mais harmonieux, donnait du caractère à son visage
d’ange. C’était une personne amicale, fidèle et de toute
confiance mais elle pouvait être jalouse et arrogante.
La cuisinière
Dans la cité se trouvait une jeune fille à la silhouette
élancée. Elle possédait un visage magnifique ornée de
taches de rousseur sur ses belles joues roses. Elle avait des
yeux en amandes d’un vert émeraude qui éblouissaient le
regard de chacun. Sa chevelure brune brillait dès les
premiers rayons de soleil. Elle était dotée d’une robe d’un
bleu clair dont les pointes trempaient dans la rosée du
matin. C’était une fille douce et gentille qui ne pouvait
laisser échapper de la colère.
Règles du jeu
Nom de la cité médiévale :
But du jeu : le but du jeu est de trouver qui a
tué .........................................., où et avec quelle arme.
Mise en place :
Au début de la partie, on classe les cartes en faisant
trois tas : Personnages, armes, et lieux.
Après avoir mélangé chaque tas, on prend sans regarder
une carte personnage, lieu et arme et on les met dans
l'enveloppe secrète ; Ce seront les cartes du crime que
chaque détective (joueur) devra découvrir.
Jeu :
cartes du crime).
Puis le jeu commence, le premier joueur est celui qui a
le chiffre le plus grand au lancer de dé.
2. Il lance son dé et avance du nombre de cases
indiquées sur le dé.
Il se place dans un lieu et peut faire une hypothèse sur
le crime en s'adressant au joueur qu'il choisit. Si celui-ci
possède une des cartes demandées, il la lui montre et le
premier joueur, note l'alibi sur son carnet (une seule carte
doit être montrée).
3. Celui qui découvre le criminel, le lieu du crime et
l'arme en premier émet une hypothèse et la vérifie en
regardant dans l'enveloppe (s'il a raison, il a gagné ; mais
s'il a fait une faute, le jeu continue sans lui).
Puis on distribue équitablement aux joueurs les cartes
qui restent (les cartes en trop sont retournées et les
joueurs peuvent noter les indices dans leur carnet N.B. : « Le carnet d'enquête » est un tableau qui
d'enquête).
permet de noter les indices trouvés.
1. Chaque joueur note sur son carnet d'enquête les
Yehann Berthat, 5C
cartes qu'il a dans son jeu (qui ne peuvent pas être les
15
Carnet d’enquêtes
Colonne1
Qui ?
L'artisane
La princesse
Le moine
la cuisinière
Le bûcheron
Le chevalier
Avec quels
outils ?
La fourche
La hache
Les ciseaux
Le couteau
L'épée
Le miroir
Où se
trouve t’il ?
L'église
La cuisine
Le château
La forêt
Le marché
L'auberge
La forge
Monastère
Colonne2
Colonne3
Colonne4
Colonne5
Colonne6
16
À LA DÉCOUVERTE...
Les élèves de 4D se sont lancés dans un projet d’écriture d’un roman racontant les difficultés d’adaptation
mais aussi les merveilleuses découvertes d’un adolescent, qui, comme beaucoup d’entre eux, a dû quitter un
pays, une famille et des amis pour partir à la découverte d’une civilisation étrangère, d’une langue inconnue
et d’un univers à conquérir.
Voici quelques-uns de leurs récits, extraits de leur roman.
Sophie Atay
Le livre de Romain
Je m’appelle Romain, j’ai 12 ans. Je suis né le 11
Septembre 2001. Un jour étrange pour des jumeaux.
Mon frère jumeau se prénomme Stanislas et mes
parents Stéphane et Sandrine. Je mesure 1m60 et j’ai
les yeux marron hérités de ma mère. J’habite en région
parisienne, à Courbevoie. Je suis en 5ème au collège
Saint-Geneviève dans la région parisienne. Mes passions
sont la natation et le tennis mais surtout tout ce qui
touche à l’informatique. Mes deux meilleurs amis sont
Clément (un fan d’équitation) et Léa (joueuse de
guitare).
Au mois de Février, au retour de mon voyage scolaire
en Angleterre, ma mère vint me chercher Gare du Nord
et m’annonça que nous allions déménager en Turquie, à
Istanbul. Elle m’annonça que, dans le cadre de ses
activités professionnelles mon père partait en
expatriation et que nous allions l’accompagner. Cela fut
une surprise ! J’allai lui raconter mon voyage scolaire. Je
lui demandai d’abord si mes grands-parents étaient au
courant, elle me répondit d’un signe positif. Ensuite, je
demandai si nous avions trouvé un logement, ma mère
me répondit par un signe négatif. Cette nuit-là, je
dormis peu en raison de cette soudaine annonce qui
allait bouleverser ma vie et ma scolarité. Quelques
semaines après cette annonce, nous eûmes à annoncer
cette nouvelle à nos amis et nos proches qui furent
surpris, étonnés, mais ravis de cette nouvelle. Ils allaient
pouvoir venir nous voir !!!
Trois mois avant notre départ pour Istanbul, nous
commençâmes à préparer nos cartons. Nous pûmes
emmener 40 cartons mais pas de meubles ce qui est
peu par rapport à nos affaires. Nous laissâmes donc
certaines affaires chez mes grands-parents. Nous
vendîmes nos meubles sur internet, quelle aventure !
Que d’épiques négociations… Nous stockâmes nos
dernières affaires dans un garde-meuble au centre de
Paris.
Et vint le fameux dernier jour d’école. Ce fameux
dernier jour où je fis mes adieux à ma classe. Je fus très
triste de quitter mes amis mais on ne peut rien y faire.
Pour eux, la vie continuait ; pour moi ; il s’agissait d’un
bouleversement. Les dernières embrassades furent tout
aussi joyeuses que tristes. Mes parents m’ont toujours
dit que j’allais tirer profit de cette expérience à
l’étranger.
Courant Juillet, mon frère et moi partîmes séparément
pour deux semaines dans un collège anglais proche de
Londres. Nous dûmes nous retrouver avec différentes
nationalités, allemande, espagnole, russe et même
turc… L’objectif était de pratiquer l’anglais ainsi que des
activités sportives et culturelles. Londres était une ville
très dynamique culturellement proche de Paris. Mais
Istanbul… Comment était Istanbul ?
A mon retour, mes parents m’annoncèrent qu’avant de
partir habiter à Istanbul, nous allions passer deux
semaines en famille à New-York.
NYC, la ville dont je rêvais, Manhattan, Broadway,
Central Park, et Time Square et toutes ses enseignes
lumineuses. Mes parents, mon frère et moi prîmes donc
l’avion quelques jours après notre retour et visitâmes
New-York. Nous fîmes même le survol de New-York en
hélicoptère. Ce fut magique ; que dis-je féérique ! Mais,
Istanbul m’attendait, et j’étais prêt à faire le grand
saut ; cet immense saut vers l’inconnu.
Le jour de notre départ, nous appelâmes deux taxis
pour nous emmener (ainsi que nos innombrables
valises…) à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle et nous
nous enregistrâmes pour le vol AF3215. Quarante-cinq
minutes avant notre départ, nous entrâmes dans l’avion
et nous nous assîmes. A ce moment-là, commença notre
périple vers cette ville située sur deux continents ;
l’Europe et l’Asie et son majestueux fleuve, le Bosphore.
A l’aéroport Atatürk d’Istanbul, nous fûmes surpris par
cette température du mois d’Août, excédent les 35°.
Durant la traversée de l’aéroport au parking, plusieurs
personnes voulurent nous aider pour tirer nos chariots.
Ce fut ma première et pas la dernière, expérience
d’embouteillage à Istanbul. A ma grande surprise, je
découvris des marchands ambulants sur l’autoroute
proposant des mouchoirs, de l’eau, des écouteurs ainsi
qu’une spécialité turque, le célèbre simit ; et ce au péril
de leur vie.
Après notre trajet jusqu’à notre habitation, nous
découvrîmes notre appartement composé de deux
étages. Nous habitions un duplex à Paris mais sans
court de tennis ou de piscine. Nous fûmes agréablement
surpris par la vue sur le Bosphore depuis le salon ainsi
que de certaines chambres. Mais il fallut découvrir les
alentours.
Le lendemain, nous visitâmes le quartier prénommé
Tarabya avec son petit port. Nous vîmes donc notre
école, le célèbre Lycée Pierre Loti nom d’un navigateur
très attaché à la Turquie. Ce lycée où j’allais poursuivre
ma scolarité. Etrange atmosphère mêlant la beauté d’un
parc où les collégiens ne peuvent se promener aux
bâtiments préfabriqués. Et pourtant, j’avais eu tellement
de mal à y être inscrit.
17
Le premier jour d’école, je fus stressé de découvrir
mes nouveaux camarades, mes nouveaux professeurs
et cette nouvelle école. Je pris donc mon courage à
deux mains et j’y fus allé. Le service (transport
scolaire) fut un réel avantage pour nous, collégiens,
sachant qu’il nous prenait en charge en bas de chez
nous.
Je vis ma nouvelle classe, la quatrième D ainsi que
les locaux. Je fus content de l’existence d’un hall que
je n’avais pas auparavant mais plus déçu de la cantine
et de certains locaux. Je fis la connaissance de
camarades dans d’autres classes et sympathisai avec
eux car dans ma classe, tout le monde parlait turc, ce
qui m’étonna. J’étais dans un lycée français, donc les
collégiens devaient parler français. Mais ce ne fut pas
le cas et je fus fort déçu voire désemparé. Mais la
décision s’imposa. Même s’ils devaient faire un effort,
je fis le premier pas et j’appris le turc à l’école. Ce
problème prit du temps… beaucoup de temps, mais
j’étais sûr d’aller dans la bonne direction.
Le service à domicile en Turquie est développé car
nos produits du quotidien tel que l’eau potable, la
nourriture, les médicaments pouvaient être livrés à
domicile, à notre porte. Ce fut le cas pour l’eau. Un
appel, une touche sur le clavier et la bonbonne était
livrée. Çok güzel !!!
Je n’étais pas vraiment familiarisé à cette nouvelle vie
qui bouleversait mon quotidien mais j’étais dans la
bonne voie grâce à mes parents et à certains de mes
camarades. Mes parents furent présents durant les
moments de blues et réparèrent certains problèmes
lorsqu’ils étaient à leur portée. Mes camarades furent
présents durant notre vie à l’école et m’acceptèrent
comme je suis. Mon frère et mes parents, se
familiarisèrent à cette nouvelle vie et profitèrent de
cette ville. Les collègues de mon père sont, je pense,
présents dans cette adaptation.
Même si je n’étais pas vraiment familiarisé à cette
nouvelle vie, j’allai dans le bon sens en apprenant le
turc et en partageant certains moments tels que des
rencontres culturelles et amicales. Je souhaitais visiter
la Turquie ainsi que les pays aux alentours pour avoir
de beaux souvenirs de ce pays. Mon frère et mes
parents voulaient également visiter la Turquie mais la
vraie Turquie, moins touristique. Je comprenais mieux
pourquoi c’était un enrichissement pour un adolescent
de partir vivre à l’étranger et je savais que le jour où je
quitterais la Turquie, je saurais mieux aborder ma vie
future. Mais pour le moment, j’étais stambouliote et je
comptais bien en profiter.
Romain Talleneau, 4D
Müge Karan, 5B - Défi lecture
« Vers des terres inconnues », Karen Hesse
Puis vint ma première expérience du métro (étrange
atmosphère où je ne comprenais rien de ce qui se
disait), les supermarchés, les restaurants, les centres
commerciaux ainsi que beaucoup d’autres choses.
Le centre commercial le plus proche était « Istinye
Park », il regroupait magasins, restaurants, cinéma,
salles de sport… C’était un centre commercial qui
répondait donc à nos attentes.
Mais Istanbul regorgeait de sites à découvrir et
quelques jours après, nous commençâmes à visiter les
attractions touristiques telles que Sainte-Sophie, la
Mosquée-bleue, le Grand Bazar ainsi que les quartiers
tels qu’Ortaköy, Levent, Beyoğlu... Le Grand Bazar fût
une expérience spéciale car nous eûmes à marchander
nos emplettes. Pour cette occasion, nous apprîmes du
vocabulaire turc tel que « Ҫok pahalı » qui signifie
« trop cher » en français !!! Pour y aller, nous prîmes
des taxis et nous fûmes surpris du manque de ceinture
ainsi que de leur vitesse sur la route. « Yavaş » peut
donc s’avérer utile… Nous goûtâmes également la
cuisine turque avec ses simits, ses loukoums, ses
baklavas…
18
Je m’appelle Alex Hernandez
Je m’appelle Alex Hernandez. Je suis de Madrid. J’ai 13
ans. Ma mère travaille pour Seat, tandis que mon père
travaille pour le ministère de la justice. Ma mère a un
poste important dans la marque Seat, qui est une marque
d’automobiles. Moi, je vais au Lycée Français de Madrid,
depuis que je suis tout petit.
représentaient le grand bazar, la mosquée bleue, les
bateaux qui circulaient dans le Bosphore… Elle disait que
les coutumes étaient différentes. Elle m’expliqua que les
Turcs étaient des gens accueillants, et généralement très
gentils. Elle me disait qu’il y avait des plats traditionnels
comme le kebap, les mantı ou le riz… A Madrid, j’avais un
ami turc, dans mon ancienne école, il s’appelait Mert.
J’ai plein d’amis et quelques membres de ma famille à
J’avais donc déjà une petite idée sur la Turquie.
Madrid. Un jour, j’appris une nouvelle qui allait changer ma
vie pour un temps : Ma mère nous dit, que son entreprise J’eus mes premières impressions lors de l’atterrissage de
l’envoyait à Istanbul, pour y travailler comme l’avion. J’avais aperçu, qu’Istanbul devait être une ville
représentante de la marque Seat en Turquie. Elle devait y immense, par le nombre d’immeubles que je voyais. Je vis
aller pour une durée de 6 ans. Mon père et moi nous aussi, les minuscules voitures qui circulaient lentement sur
fûmes choqués pendant un certain temps. Mon père devait les routes. Quand je sortis de l’aéroport, j’entendis les gens
alors rester à Madrid. J’étais très triste. Mais je savais que parler le turc à une vitesse que je ne pouvais pas
je devais accompagner ma mère. Au contraire, elle serait imaginer ! Je pensais qu’ils gesticulaient plus lentement !
très seule, là-bas.
Mais j’essayais de comprendre, peu à peu… Ce que j’avais
Ma mère commença à faire les préparatifs pour le grand aimé le plus, était le simit. C’était une spécialité
départ. Quand tout fut prêt nous allâmes chez mes grands- stambouliote composée de graines de sésame. C’était
parents pour leur dire au revoir. Quand le jour arriva, nous délicieux ! À Istanbul, il y avait beaucoup de centres
allâmes à l’aéroport, mon père et ma mère ne pouvaient commerciaux, contrairement à Madrid… Je m’étonnais des
retenir leurs larmes. Après ce douloureux moment, nous choses que J’avais rencontrées jusqu’à maintenant. Je me
embarquâmes dans l’avion.
dis que je voulais découvrir ce pays grâce à ma curiosité.
Pendant le voyage, ma mère m’expliqua ce qu’il y avait à La Turquie est un pays avec plein de détails à découvrir !
Istanbul. Elle me montra différentes photos qui
Jordi Akçay, 4D
Chapitre 1
Je m’appelle Lucie Evanno, j’ai 13 ans. Je viens de finir
mon année de 5e. J’habite près de Lyon. J’ai fait ma 5e et
ma 6e à Tassin la demi-lune dans un collège appelé SaintJoseph. J’ai les cheveux blonds foncés avec des yeux bleus
et je suis assez grande. Ma mère est hollandaise et mon
père est français. J’ai un frère qui a presque 15 ans. Il
s’appelle Loïc.
Un jour, j’étais revenue de ma dernière journée de
collège, c’était le début des vacances. Mon père était
revenu de son travail assez anxieux. Il se dirigea vers moi
et me dit : « Peux-tu aller chercher Loïc ? J’ai une chose
très importante à vous dire ! ». Avec mon frère, nous
descendîmes et mon père commença à nous parler. Il nous
montra un film sur Istanbul. Nous nous demandâmes
pourquoi il souhaitait nous montrer ce film. Mon frère lui
demanda si nous allions partir en vacances à Istanbul. Il
répondit : « Nous allons y aller mais pas simplement pour
de longues vacances. Nous allons, en fait, déménager à
Istanbul pour mon travail ». Je fus très surprise et très
triste. Des larmes commencèrent à couler le long de mes
joues. Je pensais à tous les amis que j’allais devoir quitter.
Un mois après, la maison était vide et les meubles
étaient partis. J’étais triste de partir mais c’était pour le
travail de mon père car il avait eu une offre pour devenir
directeur de la filiale du Groupe SEB à Istanbul. Le jour du
départ, j’étais anxieuse mais j’avais envie de découvrir ce
nouveau pays, la Turquie. J’attendais à l’aéroport de Lyon
et j’entendis : « Le vol pour Istanbul est en phase
d’embarquement ». Nous prîmes l’avion et arrivâmes à
Istanbul alors qu’il faisait déjà nuit. Je voyais toutes les
lumières de la ville. J’avais hâte de découvrir et de visiter
ma nouvelle ville.
Nous arrivâmes à l’aéroport. J’entendis un nouveau
langage, une langue que je ne comprenais pas. C’était du
turc. Dans la voiture, je découvris des mosquées le long de
la route, j’étais étonnée par la forme qui était ronde. Il y
avait aussi plusieurs minarets. Soudain, j’entendis le
muezzin chanter. Je ne l’avais jamais entendu auparavant.
Nous arrivâmes à l’hôtel qui était en face du Bosphore,
beaucoup de bateaux naviguaient dans ce détroit.
Quelques jours après, je découvris quelques monuments
d’Istanbul comme la mosquée Sainte Sophie qui fût une
église autrefois mais qui avait été rebâtie en mosquée. Je
trouvais très intéressant de la visiter.
Le jour de la rentrée des classes, je pus découvrir mes
nouveaux professeurs. Le lendemain, nous allâmes
marcher à Istiklal, la grande rue près de Taksim. Dans la
rue, je découvris des petits pains ronds avec de petites
pépites, les simit. J’en goûtai un. C’était très bon.
Une année passa. Je m’étais fait de nouveaux amis. Je
m’étais habituée à ce pays. Je voyais maintenant Istanbul
d’un autre œil, une ville que nous avions pu explorer,
découvrir… J’avais découvert de nouveaux plats, comme
des pide ou le mantı. Je savais parler un tout petit peu turc
mais la langue était compliquée. Par exemple à l’écrit, il y
avait un i sans point. Même si la France me manquait un
peu, j’aimais vivre à Istanbul. Je découvrais ce nouveau
pays. J’avais des amis de différentes nationalités. Nous
voyageâmes avec mes parents dans différentes régions de
la Turquie : au sud vers Antalya et à l’ouest le long de la
côte de la mer Egée. C’était une nouvelle expérience, très
différente de ma vie en France.
Lucie Evanno, 4D
Le déménagement en Turquie
nous voulions aller, nous montâmes dans le taxi et
nous découvrîmes cette ville magnifique et immense.
Une fois arrivés chez nous, nous nous installâmes. La
nuit fut très agitée avec tous les bruits dehors ; je pus
à peine fermer l’œil. Le lendemain, ma mère me
demanda d’aller acheter des fruits au petit magasin qui
se trouvait au-dessus de notre rue. J’allai donc
chercher les fruits, quand ce fut le moment de payer,
je ne comprenais pas ce que me disait le vendeur, il
me prit l’argent des mains et sur les 30TL que j’avais,
il ne me rendit que 5TL. Je crus qu’il m’arnaquait. Je
demandai à ma mère pourquoi il m’avait rendu si peut,
elle m’expliqua qu’ici 1 € était égal à 2TL.
Le jour de la rentrée, j’avais peur de cette nouvelle
école. Quand j’arrivai au collège, je vis presque tout le
monde qui parlait en Turc, cela me choqua. Mais un
petit groupe de Françaises m’accueillit gentiment, et
au bout d’une semaine, je me sentis mieux.
Finalement grâce à ce petit groupe de Françaises, je
me sens de mieux en mieux à l’école. Je me suis assez
bien intégrée.
Grâce au cours de Turc, je me sens plus à l’aise
quand je me promène dans Istanbul. Je me sens bien
à Istanbul depuis un an que j’y suis. Je n’ai pas de
projet dans ce pays, mais il est très agréable à vivre.
Je peux me balader, faire du shopping avec mes amis.
Même si je suis très heureuse en Turquie, l’envie de
retourner en France est énorme.
Albane Chevillard, 4C
Yehan Berthet, 5C - Défi lecture
« Vers des terres inconnues », Karen Hesse
Je m’appelle Albane Chevillard, je suis blonde aux
yeux bleus verts et je viens de finir le CM2 dans mon
petit village (le Brûlat) proche de Toulon dans le Sudest de la France. J’ai 2 frères et des parents
formidables.
Un jour tout à fait normal, mon père rentrait du
travail et ma mère préparait à manger. Ils nous
appelèrent, mon frère et moi, et ma mère commença :
« Les enfants, votre père et moi-même avons quelque
chose de très important à vous dire », mon père
reprit : « En effet, nous allons déménager en Turquie,
à Istanbul plus précisément ». Mon frère et moi nous
nous regardâmes, tous les deux aussi tristes.
Quand ce fut l’heure du dîner, ma mère avait fait un
bon plat, histoire d’oublier la mélancolie. A table, il n’y
avait pas un bruit, nous étions tous pensifs à l’idée de
quitter notre famille et nos amis, mais nous n’avions
pas le choix, c’était pour le travail de mon père.
Cette nuit-là, je n’arrivai pas à m’endormir, l’angoisse
du futur m’en empêchait. Je pensais à ma famille et
mes amis et je commençai à pleurer. Mais j’avais
quand même hâte de découvrir ce nouveau pays. Une
fois les cartons fermés, nous allâmes vivre chez ma
grand-mère pour le dernier mois qui nous restait à
passer en France.
Quand nous arrivâmes à Istanbul, nous prîmes un
taxi, mais il y avait un souci, le chauffeur ne parlait
pas Français. Mon père commença à lui parler en
Anglais mais il ne parlait pas cette langue non plus.
Quand nous arrivâmes enfin à lui faire comprendre où
19
20
DOSSIER : NOUVELLES À CHUTES
Face à l’intérêt du premier concours de nouvelles à chute en 2014, les professeurs de français de 3 e, Mme Atay et
Mme Demirkan, ont décidé cette année de renouveler l’expérience.
Rappelons le principe : il s’agissait d’inventer une histoire dans laquelle l’identité du héros (objet, animal, végétal
ou minéral) ne serait dévoilée que dans les derniers mots.
Pour constituer le jury 2015, nous avons sollicité les élèves de CM2. Après une présélection de huit nouvelles dans
chaque classe de troisième, nos élèves ont été accueillis par les CM2 qui ont assisté à la mise en scène des lectures
afin de sélectionner les deux récits à suspense qu’ils avaient préférés.
Les quatre professeurs des écoles ont ensuite demandé à leurs élèves d’illustrer les deux nouvelles sélectionnées
pour chaque classe de troisième. Enfin, les dessins transmis ont été l’objet d’un vote de nos élèves (Certains de ces
dessins vous sont présentés dans les pages suivantes).
Cette expérience a beaucoup plu à tous les participants et a permis de mettre en valeur les talents littéraires et
artistiques de chacun. A vous de les découvrir à présent…
Florence Demirkan
Emre Acarsoy, CM2b - illustration de la nouvelle
« L’attaque militaire » de Sinan Shala, 3C
Je me sentais seule, tout le monde était déjà parti
mais personne n’avait trouvé important de me réveiller.
L’obscurité remplissait la pièce et la solitude m’envahit.
Normalement, ma vieille amie Meg me réconfortait, elle
savait bien que j’étais mal à l’aise dans le noir, seule
dans ma chambre. Mais cette fois-là, encore, elle était
partie. Elle était la favorite, tout le monde souhaitait
être vu avec elle. Elle était la plus populaire du quartier. Nous nous contentions de l’admirer de loin ou de
rester derrière elle, dans son ombre. Meg avait la passion de se pavaner avec un air hautain, mais cela ne
l’empêchait pas d’être parfois, privée de sortie. Et dans
ces moments-là, il fallait mieux ne pas être sur son chemin. Elle nous lançait des regards meurtriers de ses
yeux luisants. Mais malgré son caractère, c’était une
bonne amie et elle m’aidait dans les moments difficiles.
Ce matin-là, encore, personne ne me regardait.
Comme si j’avais trahi un de leurs secrets. Moi je les
suppliais du regard, mais apparemment, j’étais toujours
punie et privée de sortie. Je ne savais plus quoi faire
pour être vue du bon côté. Mes amies d’autrefois
avaient honte de moi, ils faisaient comme si ils ne me
connaissaient pas et continuaient leurs chemins sans
même me regarder. C’étaient des moments comme ça
qui me faisaient le plus mal. Nous avions quand même
passé de bons moments ensemble. Je me souviens encore quand nous étions tous allés à la plage. Malgré ma
phobie de l’eau, je m’étais beaucoup amusée. Certains
me lançaient un regard de temps à autre en se rappelant toutes les fois où nous avions ri.
Je me souviens encore, quand j’écoutais ce que les
autres disaient. J’avais toujours eu peur de m’exprimer,
la timidité était toujours la plus forte. On m’avait souvent mis dans la classe « réservée », pour que les gens
ne perdent plus de temps à essayer de me parler. Mais
je n’avais jamais réussi à changer d’attitude, donc les
autres pensaient que ce qu’ils disaient ne m’importait
guère à cause de mon cœur d’acier, dur comme de la
pierre.
Je me souviens quand je sortais et que je pleurais, je
me contentais de dire que c’était la pluie et j’effaçais les
larmes d’un mouvement qui était devenu mécanique.
Parfois aussi, les gens me reprochaient certains actes et
on disait que je faisais des choses « étranges » (c’est ce
qu’ils disaient à leurs parents quand ils ne voulaient pas
m’inviter à leurs sorties). Dans la catégorie des choses
étranges on me reprochait mes ronronnements
bruyants, ma lenteur presque exagérée quand je marchais et mes yeux éteints qui avait l’air de dire que je
m’ennuyais.
Les plus anciens de mes amis, eux, me regardaient
tendrement en se rappelant nos fugues dans les moments difficiles et me tapotaient tendrement le dessus
de la tête.
Le soleil se coucha et enfin quelqu’un me salua. Ce
« quelqu’un » je le reconnus immédiatement, il avait
une place dans mon cœur et j’en avais une dans le sien.
Je ne lui avais encore jamais avoué mes sentiments,
apeurée qu’il ne ressente rien pour moi.
Soudainement, un vibrement familier me parcourut et
j’entendis mon amie dire :
« Ma belle Megan peut rester à l’intérieur aujourd’hui,
ce soir ce n’est que toi et moi ma petite deux-chevaux »
« Une amie délaissée », Mirabelle de Ladoucette, 3D
21
Laura Esin, CM2b - illustration de la nouvelle
« L’attaque militaire » de Sinan Shala, 3C
La porte était ouverte. J’entrai sans bruit. La salle
était grande, avec des affiches collées aux murs, et
remplie d’élèves. Personne n’avait remarqué ma présence, pas même le professeur. Je me collai au mur,
par anxiété, je suppose. Quelques secondes passèrent,
sans que je ne bouge ; je décidai alors d’avancer vers
le professeur. J’avais déjà remarqué ce dernier a mon
arrivée dans cet établissement, il y avait peu de cela.
Alors que j’essayais de me faire entendre, il ne me
jeta pas même un coup d’œil. J’avais l’habitude. Les
gens passaient, sans me voir, ne me remarquaient
jamais, jusqu’à ce que l’un d’entre eux tourne la tête
vers moi et lance le signal d’alerte. Pourquoi lançaientils un signal d’alerte en me voyant ? Etais-je hideux à
ce point ? Qu’avais-je fait pour mériter toutes ces injures ? Personne ne me respectait jamais ici, comme
partout ailleurs. J’avais fini par me faire à l’idée : Les
gens étaient cruels avec moi, et c’était de ma faute,
pas la leur. Pourtant j’essayais en vain de me faire
accepter et de paraitre gentil, inoffensif…
J’étais à présent près du tableau. Mais je ne pouvais
plus rester là, à réfléchir au pourquoi du comment. Le
tout n’était pas de penser, mais d’agir. Alors j’agis.
Sans me poser plus de questions, j’avançai vers la première rangée. Je frôlai alors la paume d’une fille. Cette
fille était la plus belle que je n’avais jamais vue, dans
cet établissement du moins. J’avais essayé de me faire
remarquer, mais elle me repoussait toujours, comme
tous les autres de son groupe. Nous n’étions pas pa-
reil, j’en étais conscient, j’étais diffèrent, dans ma manière d’agir, je présume. Mais est-ce-que cela faisait
de moi un monstre ?
Elle tourna alors la tête vers moi, et d’un coup vif,
dégagea sa main, avant de décaler sa chaise vers sa
voisine, qui lui lança : « Et bah toi alors ! Il n’y a que
ceux-là que tu attires on dirait ! », Avant de ricaner
bêtement. Elle se moquait de moi, et de tous les
autres pareils à moi, qui se sentaient indésirés et repoussants. J’en avais remarqué quelques-uns, qui,
j’imagine, me ressemblaient, sachant qu’on nous classait dans la même catégorie. Mais je ne me mêlais pas
à eux.
Je refis une tentative d’approche, calme est douce,
voulant lui montrer ma gentillesse, mais cette fois ci,
la fille cria : « Mais arrête donc de me coller toi ! ». Et
de nouveau, elle me repoussa avec sa main. Le garçon
derrière elle voulut s’en mêler, et ricana en disant : «
Ne t’inquiète pas, il va arrêter de t’embêter, tu vas
voir ! »
Il prit alors son livre, et me donna des coups avec,
des coups violents, en me traitant comme un chien ; il
se leva de sa chaise, en continuant de m’envoyer son
livre en pleine figure, jusqu’à ce que je fus collé au
mur.
La dernière chose que j’entendis fut la voix de cette
belle jeune fille prononçant : « C’est bon, tu l’as tué,
ce bourdon ?! ».
« Discrimination incomprise », Jeanne Meunier, 3D
J’avais une vie merveilleuse. Une vie dont le monde
était jaloux. J’avais une famille nombreuse et riche.
Nous étions au-dessus de tout le monde. J’étais content. Jusqu’à ce jour.
Je devins paralysé à cause d’une pomme et du vent.
Mais je ne pouvais pas savoir que la branche était si
faible. La chute était éternelle. Elle ne finissait pas. Je
volais. J’avais eu du temps pour penser mais je ne me
rappelais de rien. Pourquoi étais-je sur arbre ? Où
étais-je avant ? Mais je savais que ma vie ne serait
plus pareille. Je n’avais pas eu de chance ce jour-là. Je
tombai sur le dos sur une pierre pointue. Je criai
comme si on me brûlait vif. Tout ça m’avait arrivé à
cause du vent et de ma gourmandise.
Soudain ma peine disparut. Toutes mes émotions,
mes sentiments s’évanouirent. Je ne pouvais plus bouger. J’essayai d’appeler de l’aide, je mourais… Per-
sonne ne répondait. Je regardais autour de moi ; les
gens couraient, parlaient, pique-niquaient comme si je
n’étais pas tombé de l’arbre ; Ils étaient de la taille
d’une fourmi de là où j’habitais, maintenant, ils étaient
des géants qui ignoraient ma présence. Je hurlai, je
criai mais personne ne m’entendais. J’étais camouflé
dans l’environnement ou même je faisais partie de
l’environnement. La nuit tombait et je perdis conscience. Je m’étais endormi. Je vis quelque chose de
ma taille allongée près de mes pieds. Il ne bougeait
pas et était sec et fragile. Je connaissais ce visage,
c’était ma sœur ! Le cadavre de ma sœur. J’étais choqué. Je tournai les yeux et… Il y avait des cadavres
partout. Toute ma famille était morte et était tombée
du même arbre. C’était l’Automne…
Je courais avec toute la force que mes jambes épuisées me donnaient. Derrière moi, six fusils me tiraient
des rafales de munition. J’avais vu ces objets juste
quelques jours auparavant mais je n’en connaissais
point leur intérêt. Maintenant, je le savais. C’étaient
des outils de chasse d’une espèce intelligente ressemblant aux singes.
Une autre balle passa juste à côté de ma tête, frôlant
le bas de mon œil. Ces personnes voulaient me manger, me dévorer, et ils se servaient de leurs outils diaboliques pour tenter de me capturer. Mais pourquoi
moi ? J’étais un des derniers de mon espèce ! Je ne
méritais pas une mort si atroce ! J’entendis un des
prédateurs crier : « Tirez sur ses g’noux ! »
Malgré n’avoir rien compris de leur langage, je saisis
qu’ils me voulaient en vie : ils avaient commencé à
viser mes jambes. J’étais très confus. Quel prédateur
voudrait capturer sa proie vive au lieu de la tuer et la
dévorer ? Cette espèce de prédateurs intelligents
m’était trop étrangère. Ni leur nature, ni leur apparence ne m’étaient familières.
J’étais chanceux. La chasse se passait dans une forêt
dense. Les prédateurs avaient commencé à ralentir.
Ils semblaient discuter entre eux avec leur langage
étrange. Je profitai de ce moment pour laisser aux
moins soixante mètres entre mes poursuivants et moi
avant de me cacher dans un mince passage souterrain, espérant qu’ils ne sentiraient pas mon odeur.
La sensation de sécurité commençait à m’envahir et
mon épuisement à se dissiper. Les prédateurs n’arrêtèrent pas leur petite chasse. Ils s’étaient séparés en
trois groupes de deux, d’après ce que je pouvais voir
de ma cachette plutôt inconfortable.
Je ne m’étais pas rendu compte que la faim m’enva-
hissait. Après tout, j’étais un être sauvage et j’avais
besoin de manger et de boire tous les jours. Mais aujourd’hui, la peur ne m’avait rien laissé avaler.
Soudain, une odeur magnifique entra dans mes narines. C’était celle d’un lapin, juste devant ma cachette ! Si j’étais assez rapide, je pourrais l’attraper et
la manger pour dissiper cette faim abominable qui me
hantait depuis des heures !
Je me précipitai vers l’animal, mais la bête me vit au
dernier instant et s’échappa. Je laissai échapper un
hurlement de désespoir ; le lapin était entré dans un
arbre par un de ses trous.
La terreur remplaça mon désespoir quand je sentis
l’odeur de ces singes armées. Je me retournai et vis
deux prédateurs s’approcher. Ils ne m’avaient pas vu.
Malheureusement, ma joie instantanée fut vaine car
j’entendis un de ces prédateurs crier juste derrière
moi : « J’lai trouvé ! J’lai trou… »
Le chasseur finit sa phrase avec un cri de terreur.
L’instinct de survie avait remplacé mon désespoir. Je
me lançai brusquement vers ma proie et plantai mes
griffes acérées dans son cou. Il n’eut même pas le
temps de dresser son arme. Je sentis derrière moi ses
deux compagnons s’approcher. Pris d’une fureur extrême, je me lançai vers eux, donnant un fort coup
avec ma queue à l’un tandis que je déchiquetais
l’autre avec mes dents acérées. Enfin, je poussai un
cri de victoire, ma queue écaillée en l’air et mes yeux
reptiliens fixant le soleil.
J’étais content d’avoir le même instinct de survie que
mes ancêtres reptiliens de deux cents millions d’années…
« La chute », Can Demirtaş, 3D
Enza Morvant, CM2c
llustration de la nouvelle
« La Peste » de Kayla
Hadatoğlu, 3A
22
« La chasse », Ege Balkan, 3A
23
Nous étions dans une ère de colonisation. Sur ce nouveau continent nos ouvriers, nos chasseurs et nos
éclaireurs travaillaient sans répit et étant le conseillé de
sa majesté, c’est à moi que nos patrouilles faisait leurs
rapports. Ce jour-là, ce fut les éclaireurs du 57 ème régiment qui vinrent me voir. D’après eux, des indigènes
vivraient sur ce continent. Je fus très frustré par cette
nouvelle, et leurs descriptions étaient extrêmement
intéressantes, mais je devais diriger la construction de
la nouvelle tour de guet comme me l’avait ordonnée sa
Majesté. Je fis donc un détour pour voir le général qui,
pendant ses temps libres, prenait plaisir à s’occuper du
bétail. Je le trouvai à côté du 17ème troupeau, je lui
expliquai donc la situation puis je m’éclipsai du même
chemin.
Ce que le conseiller de sa Majesté m’annonça ne
m’étonna pas. Certaines de mes patrouilles avaient
effectivement été agressées durant ces dernières semaines, mais les informations qu’il m’apportait attirèrent mon attention et pourraient nous permettre d’éradiquer cette nouvelle menace. Nous savons désormais
que les indigènes sont de petites tailles d’une intelligence médiocre mais sont très nombreux. Leur peau
était rouge et ils sont extrêmement féroces.
Je décidai de rassembler une audience ou j’invitai les
180 généraux de la 1256ème légion, la seule étant disponible pour l’instant. Mon attente fut de courte durée,
bientôt nous fûmes tous rassemblés dans la salle de
commandement. Je fus le premier à prendre la parole,
je fus bref et efficace :
« - Il faut à tout prix enterrer cette ignoble civilisation, si on peut l’appeler ainsi, qui empêche notre cité
de prospérer. Mon plan est simple un de nos plus valeureux soldats infiltre la base ennemi et assassine leur
chef ! Dis-je.
- Et quel est votre plan ?
- Si nous réussissons à cacher notre odeur avec les
plantes environnantes ces rustres ne remarqueront pas
l’assassin ! »
Malgré l’accord du conseil de la légion je ne puis convaincre le commandant du 65ème régiment, mais qu’importe il ne pouvait plus rien faire pour changer l’avis du
conseil. Nous commençâmes donc à discuter le candidat le plus apte pour mener à bien la mission. Certains
conseillèrent un soldat du 32ème régiment qui selon eux
avait prouvé qu’il était assez compétant durant ses
précédentes missions. D’autres optèrent pour Le rappeler de son exil. Je leur fis comprendre que moi vivant, il ne reviendrait pas. Ce traître avait peut-être du
talent, mais son caractère était trop instable, ce qui le
rendait très dangereux. Il n’était donc rien d’autre
qu’un fléau conspirateur, un danger pour Sa Majesté.
Malheureusement, nous ne pouvions plus rien faire.
La peur se lisait dans les yeux de tous. Une rébellion
allait éclater et plus d’une fourmi allait succomber.
« Une cité troublée », Kaan Burakçin, 3A
Enna Hohlmann, CM2c - llustration de la nouvelle « La Peste » de Kayla Hadatoğlu, 3A
24
Maya Göksel, CM2d - illustration de la nouvelle
« Coincée à jamais » de Ariana Kalumenos, 3B
Je n’avais jamais aimé quelqu’un autant que Paul.
Je m’étais toujours sentie oppressée, soumise, inférieure a mon compagnon, dans une relation amoureuse. Je n’avais jamais réussi à prendre le dessus, et à
me faire obéir ni comprendre par la personne que je
considérais comme ma moitié. Tout cela amenait très
vite à une séparation et je me retrouvais encore toute
seule. Certes, je ne manquais pas de prétendants,
beaux, riches, musclés et sportifs, mais aucun ne me
correspondaient parfaitement. Je leur trouvais toujours
un air niais et bête.
Mais avec Paul, c’était différent. Sa présence m’apaisait et me calmait, sa gentillesse me faisait chavirer et
ses yeux bleus me faisaient craquer. Je sentais que
nous nous complétions parfaitement, et que j’avais enfin, après de longues années de recherches, trouvé ma
moitié.
Moi, Barbara, j’avais de longs cheveux blonds, de
grands yeux bleus, une taille de guêpe, de très longues
jambes et une poitrine opulente. Ma peau était blanche
comme de la cire et mes joues parsemées de rose.
J’étais mannequin et connue du monde entier, ce qui
m’amenait souvent à côtoyer les plus grands comme
Chanel, Dior et Yves Saint Laurent.
Paul, lui, était un grand homme brun avec de grands
et tendres yeux bleus, semblables aux miens, et très
musclé. Il était champion du monde de surf et donc
très bronzé. Il était aimé de tous et connu pour sa joie
de vivre, sa serviabilité et son charme.
Paul et moi nous étions rencontrés lors de la Fashion
Week. Alors que je m’apprêtais à défiler pour une nouvelle marque grandissante, on m’annonça que Paul défilerait avec moi. A ce moment-là, nos regards se croisèrent et ce fut le véritable coup de foudre.
Au fur et à mesure que le temps passait, nous découvrîmes que nous partagions les mêmes centres d’intérêt. Il adorait comme moi, créé de nouvelles tenues et
de nouvelles modes pour se démarquer des autres. Il
possédait un énorme dressing qui faisait presque la
taille du mien.
Nous étions décrits dans la presse people, comme le
couple idéal, beau, riche, et puissant. En effet, Paul et
moi avions une grande influence sur le monde qui nous
entourait. Lorsque toutes les personnes de notre ville
découvrirent la somptueuse villa que nous avions fait
construire, avec sa façade rose, ma couleur préférée,
son salon de beauté, sa salle de défilé, et aussi et surtout, le grands massif fleuri en forme d’escarpins, ma
chaussure préférée, elles se mirent toutes à peindre
leur façade en rose et à tailler des massifs en forme de
talons aiguilles.
Un jour, en plein hiver, au mois de Décembre, me
souvins-je, alors qu’il neigeait dehors, que le chauffage
de notre somptueuse demeure tournait à son maximum, et que mon compagnon et moi présentions, chez
nous, à la presse, les dernières pièces de la collection
printemps-été, de notre nouvelle marque, une énorme
main de géant prit Paul et l’emmena loin de moi…
Depuis quelques temps, j’avais souvent entendu dire
que plusieurs personnes se faisaient enlever par des
géants et disparaissaient à jamais, Mais je n’avais jamais imaginé que cela puisse arriver à des personnes
comme nous, si parfaites et si riches.
La seule parole, du kidnappeur de mon homme, que
j’entendis et réussi à comprendre, fut : « Madame, voici la nouvelle poupée Ken, elle coûte 15,99 €. Voulezvous aussi sa fiancée, Barbie, qui va avec ? »
« Un amour parfait, mais brisé », Camille Tournand, 3B
J’étais arrivée à l’orphelinat depuis très peu de temps.
Mes frères et sœurs et moi avions fait un long voyage
en voiture. Ce jour-là, on m’adoptait, m’emmenant loin
de tout.
La famille où j’allais était très gentille. Ils avaient deux
enfants, Marguerite et Etienne. Je m’assis à l’arrière de
la voiture entre Marguerite et Etienne. Ils ne disaient
que du bien de moi. « Elle est géniale » s’écria Marguerite. « Je l’adore » disait Etienne. Mais comment
pouvaient-ils dire tout ça ? Ils ne me connaissaient à
peine.
Arrivée à la maison, je commençai à chanter, pour le
plaisir de ma nouvelle famille. « Cette chanson est superbe ! » s’exclama Etienne. Alors ils me demandaient
de chanter toujours les mêmes chansons : leurs préférées. Une fois je restais dans la chambre d’Etienne,
une fois dans celle de Marguerite. Parfois, ils chantaient avec moi, c’était très amusant.
J’allais de temps en temps voir ma mère, et je la regardais cuisiner. Nous chantions ensemble. Ces moments étaient très agréables.
Il y a quelque temps, Marguerite invita une de ses
amies à la maison. Je restai avec elles deux pendant
toute l’après-midi. Elles discutaient de tout et de rien,
de l’école. J’aimerais tellement pouvoir aller à l’école
avec elles. Mais cela était impossible. « C’est vraiment
dommage qu’on ne puisse pas l’emmener. »dit Marguerite à son amie. Ensuite, nous chantâmes toutes les
trois. Nous passâmes un très bon moment.
Un jour, Maman demanda à Etienne de descendre
avec moi. Mais pendant que nous descendions les es-
Defne Teknebulut, CM2d - illustration de la nouvelle
« Coincée à jamais » de Ariana Kalumenos, 3B
caliers, je tombai. Etienne essaya de me rattraper, 25
mais il était trop tard. Je dévalai l’escalier sous les yeux
horrifiés d’Etienne et de Maman. Ma chute prit fin et
mon dos se fracassa sur le sol. Marguerite accourut et
cria : « Que s’est-il passé ?! » Et quand elle me vit,
étendue sur le sol, elle s’écria :
- Etienne ! Qu’as-tu fait ? Oh non !
- Je suis désolé, Marguerite, je ne l’ai pas fait exprès…
Maman me prit dans ses bras et me caressa le dos. Je
me reposai pendant toute la soirée dans la chambre de
Maman.
Le lendemain matin, Marguerite vint me chercher et
me demanda si j’arrivais toujours à chanter. J’essayai
avec une de ses chansons préférées, mais ma voix
était aiguë et désagréable, en plus j’avais oublié des
paroles. Impossible de retrouver ma voix ou de me
souvenir du refrain. Marguerite était très triste et déçue.
A partir de ce moment-là, on me laissa dans mon coin
et on m’ignora. Ni Maman, ni Marguerite, ni Etienne
ne me demandaient de chanter, ou ne passaient du
temps avec moi. Qu’était-il arrivé ? Je n’en avais pas la
moindre idée…
Une semaine plus tard, Etienne vint me chercher et il
m’emmena dans le jardin. C’était bien triste, mais la
dernière chose que j’entendis fut : « De toutes façons,
je commençais à en avoir marre de ses chansons. » Et
Etienne lança le CD cassé dans la poubelle.
« La chanteuse », Célestine Alekperov, 3B
Berfin Berber, 2C - Café littéraire « La cantatrice chauve », Ionesco
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Ezgi Ertuğrul, 2C - Café littéraire « La cantatrice chauve », Ionesco
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28
J’étais seul. Tellement seul. Je regardais les enfants
jouer, je les voyais s’amuser. Mais moi, j’étais seul.
Personne ne me parlait, ni ne me regardait. Ils ne me
voyaient peut-être pas ? Ou bien ils m’ignoraient tout
simplement. J’étais bien trop fier pour pleurer mais ma
solitude m’attirait vers le néant. Je n’avais pas de place
dans ce monde. Je n’ai jamais su pourquoi, mais c’était
ainsi. Les enfants passaient à côté de moi sans même
tourner leur regard vers moi. Et cela depuis dix ans.
Un beau jour ensoleillé, je vis quelqu’un s’approcher
de moi. Je fus incapable d’identifier cette personne;
mes paupières étaient bien trop lourdes pour cela à
cette heure-ci du matin. Elle se baissa, me regarda
avec ses beaux yeux scintillants puis sourit. Et là… Elle
me parfuma d’une odeur savoureuse. Je ne pus m’arrêter de l’absorber dans mes poumons. Mes narines se
dilatèrent désirant à tout prix posséder cette magnifique odeur. Je compris alors que c’était Madame Dutreux qui m’avait parfumé. Cette belle jeune femme
aux yeux bleus et aux cheveux blonds que je voyais
tous les jours, elle ne prêtait jamais attention à ma
présence. Pourtant ce jour-là, elle me fit connaître le
bonheur pur, m’arracha de ma solitude. Pour la première fois depuis dix ans, je n’étais pas seul, j’étais
heureux.
Ada Özalp, CM2c - llustration de la nouvelle
« La Peste » de Kayla Hadatoğlu, 3A
Une semaine plus tard, je vis à nouveau quelqu’un
s’approcher de moi. Cette fois-ci, c’était un enfant. Celui qui jouait avec ses amis, celui qui m’ignorait. Il se
baissa lui aussi et dilata ses narines. Il ferma les paupières et sourit. Il devait sentir l’odeur somptueuse
dont m’avait parfumée Madame Dutreux. Puis juste
quand il allait se retourner pour partir, sa main frôla
brusquement ma joue. Je tombai brutalement par
terre. Mon cœur et mes membres se brisèrent en mille
morceaux. Ma tête tourna et ma conscience commença
à s’évader de mon esprit. La dernière chose que je vis
avant de quitter ce monde fut une fleur.
***
Madame Dutreux qui entendit ce fracas, se rendit à
toute vitesse dans le salon où elle vit Maxime pleurer.
Elle s’avança vers lui et demanda:
« Qu’y a-t-il, Max ? »
Maxime répondit d’une voix sanglotante :
« J’ai cassé le vase de mamie…
- Ne t’inquiète pas chaton, cela arrive parfois. Va
chercher un balai et un pelle pour que je puisse nettoyer » répondit Madame Dutreux en lui faisant un baiser sur le front.
« Mille morceaux », Melissa Logie, 3A
29
Clothilde Flateau, CM2b - llustration de la nouvelle « Une
vie qui ne changera jamais », de Mariana Hayaloğlu, 3C
Cela faisait six mois que j’avais été kidnappée et que
je n’avais pas revu mes amies et ma famille. Je vivais
paisiblement, entourée par des gens qui me ressemblaient étonnamment. Tout était bien, nous étions heureux de l’endroit où nous nous trouvions.
Mais un jour, un homme me prit et m’enferma dans
un sac dans lequel je restai quelques heures dans
l’obscurité, et il me ressortit quelques heures plus tard.
Je mis du temps à m’habituer à la lumière du jour qui
m’éblouissait. Je me trouvais dans une pièce au sol
orange avec des bandes blanches collés au sol et entourée de murs en pierres, avec un toit. De nombreuses lumières éclairaient la salle. Mon kidnappeur
me prit et alla à un bout de la pièce, un homme se
tenait à l’autre extrémité lorsque, soudain, un coup de
force inouï me frappa d’une incroyable violence, mais
avant que je puisse deviner ce qui venait de me frapper ainsi, je reçus un second coup de force égale, un
Comme tous les soirs, les habitants ennuyeux du village s’endormaient déjà. Ici, on vivait dans le calme et la
tranquillité. Personne ne se connaissait vraiment et cela
rendait mon métier plus facile à exercer.
Dans le village, les lumières s’éteignaient petit à petit et
il ne restait plus que quelques fenêtres éclairées. Je
m’approchai d’une maison et inspectai les lieux. Pas de
fenêtres ouvertes, ni de cheminées. Il n’y avait aucune
entrée possible pour moi. Je m’éloignai désespérément.
Quelques immeubles plus loin, j’aperçus une petite maison avec un petit jardin, tout comme je le voulais. L’atmosphère y était parfaite : les lumières étaient éteintes
et le silence régnait.
Je franchis la clôture du jardin et me faufilai à l’intérieur
par la fenêtre entrouverte du salon. Mon métier nécessitait prudence et habileté.
Je pouvais déjà sentir ma victime. Je fis le tour des
pièces et m’arrêtai devant la chambre du bébé, d’où se
dégageait un doux parfum mielleux, une odeur irrésistible. J’entendais les battements de son cœur et cela
m’excitait de plus en plus. Je m’approchai de ma victime.
Ses joues douces comme deux boules de coton sur son
visage innocent me rappelèrent mon enfance et la mort
cruelle de mes parents. Je m’énervai. Je devais absolument accomplir ma mission ce soir.
J’étais si proche du bébé que je pouvais sentir son
autre et encore un autre. Une petite minute de repos
et les coups reprirent. Pendant près de deux heures,
ce fut la même torture. Puis, l’homme me remit dans
un sac, je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. Le lendemain matin, après m’être remise des coups et des
blessures de la veille, encore la même chose ! Près de
deux heures de torture, d’intenses douleurs.
Et ce fut de même le lendemain et le surlendemain.
Puis, j’eus enfin quatre jours de repos. J’avais compris
qu’il était difficile d’espérer mieux.
Plus le temps passait, et plus j’avais l’impression que
les coups étaient moins violents, ce qui était sans
doute dû au fait que je m’habituais.
Mais un jour, je reçus un coup d’une telle force que je
me tordis de douleur et m’écroulai par terre.
L’homme me ramassa et alla vers son père en lui disant : « Papa, je viens de casser ma raquette. »
« La torture », Ronaldo Vuciadu, 3C
souffle sur mon visage. Sa poitrine bougeait au fur et à
mesure qu’il respirait.
Soudain, il se réveilla et se mit à pleurer. Alors la lumière du couloir s’alluma. Je pouvais entendre les pas
pressés d’un adulte. Il fallait que je me cache. Ça, je
savais très bien le faire. Je jetai un coup d’œil rapide
autour de moi et aperçus les rideaux. C’était la meilleure
option.
La maman arriva et prit son bébé dans ses bras. Celuici se tut immédiatement. Elle le reposa dans son lit et
s’en alla. Quand la lumière du couloir s’éteignit, je sortis
de ma cachette et m’approchai encore une fois tout près
de ma victime. C’était le moment le plus excitant de ma
routine nocturne. Je sortis mon aiguille d’un geste habile
et la plantai soigneusement dans le cou de ma victime.
Ce moment de plaisir dura plusieurs minutes. J’avais
enfin atteint mon but.
Je ne savais pas combien de temps s’était écoulé depuis mon arrivée. Quand je retrouvai mes esprits, je
compris qu’il fallait partir. Ce soir, j’étais satisfait. Je retirai doucement mon arme du cou de ma victime et m’envolai avec un bourdonnement joyeux par la fenêtre d’où
j’étais entré. Je m’évanouissais dans l’obscurité de la
nuit.
« Le tueur », Berin Bengin Özdemir, 3D
30
J’avais perdu tout espoir. Personne ne viendrait
jamais me chercher et pourtant j’avais tort. Il était
arrivé, ce grand homme brun, élégant et svelte. Il
m’avait regardé avec ses lunettes noires et rondes
et avait dit aux quelques hommes qui se tenaient
derrière lui : « On l’emmène ». Ce jour-là, toute ma
vie a basculé, tous mes repères se sont égarés,
tous mes souvenirs ont été chamboulés. Cet
homme, avait redonné un nouveau souffle à la
triste existence à laquelle j’essayais péniblement de
survivre. Il a dû avoir comme une étincelle de bonté
ou de pitié, je n’en suis pas sure. On m’a emmenée
dans une grande salle et une dizaine de dames se
sont occupées de moi : on m’a revêtu, on m’a rendu beau. Cette transformation a pris beaucoup de
temps mais j’étais fin prêt. Je suis monté dans une
énorme machine métallique et le paysage a commencé à défiler. Je ne me lassais pas de ses vibrations mais nous sommes enfin arrivés devant un
établissement en briques jaunes. Des centaines de
petits enfants s’agitaient et criaient ; moi, on m’emmena dans un bâtiment puis on me fit monter des
escaliers interminables avant de me faire entre
dans une salle remplie de tables blanches. Tous les
regards étaient braqués sur moi, pour la première
fois de ma vie.
Des jours, des mois et des années passèrent. La
femme, l’homme puis encore la femme qui parlaient
toute la journée en montrant un tableau vert et en
y écrivant, me passionnaient. Je me sentais importante et utile jusqu’au jour où la cloche retentit. Les
élèves se précipitèrent vers moi mais la femme
s’exclama : « Ne touchez pas à la porte ! »
« Sans racines », Lâl Aydın, 3C
Verda Samanlı et Uçansu Eren, 1LES-A - Café littéraire « Tartuffe » Molière
Toujours tout seul. Personne ne m’a jamais adressé la parole. Personne n’a jamais fait attention à
moi. Jamais personne. On m’avait placé dans cette
ruelle sombre. C’est tout. Je n’avais pas mon mot à
dire. Parfois des passants mouvementaient un peu
le silence morbide qui y régnait mais ce n’était que
de courte durée. Le peu de lumière qu’on pouvait
apercevoir était celle qui s’échappait d’une allée
beaucoup plus large que la mienne où l’on ne pouvait pas entendre nos pensées. Les rares personnes
qui passaient avaient peut-être pensé que passer
par ce chemin pour éviter le brouhaha de celui d’à
côté était une bonne idée ou peut-être allaient-ils
voir leurs parents ? J’ai souvent entendu ce terme
avant d’en comprendre le sens. Puis je me suis rendu compte que je n’en avais pas. On ne m’avait
jamais demandé si j’en possédais, si j’en avais besoin ou s’ils me manquaient. Parfois on venait me
parler. Tout mon monde s’illuminait avant de me
rendre compte que la personne avait pris l’étrange
substance qu’un groupe s’échangeait tous les vendredis. Puis ils vomissaient sur mes pieds.
31
C’étaient de charmantes jeunes filles issues d’une famille nombreuse. Ces deux jumelles étaient tout à fait
identiques. Elles étaient toujours ensemble, presque
inséparables.
Un jour, les deux jumelles prirent la décision de jouer
à cache-cache. Elles invitèrent tous leurs amis un mercredi après-midi et commencèrent à s’amuser comme
des folles pendant des heures et des heures. Les jumelles étaient toujours les chats qui essayaient de
trouver les autres et elles prirent la décision, à leur
tour, de se cacher.
Et là, problème ! Personne n’arriva à les retrouver. Ce
n’était qu’après deux semaines qu’on les avait récupérées, mais on les avait kidnappées !!!
On les avait jetées dans une boite. C’était sale, ça
sentait mauvais et ce n’était pas confortable. Il y avait
d’autres malchanceux là-bas comme elles. Les deux
jumelles avaient l’impression d’aller à la mort. Elles ne
savaient pas comment elles s’étaient trouvées dans
une situation pareille. Elles avaient peur.
D’un coup, on les plaça dans une cage métallique très
sombre, il faisait noir, et il y avait d’autres individus.
Les deux jumelles étaient toujours ensemble. La cage
était énorme, mais comment s’en échappée? Et là.
D’un coup, un tremblement de terre, mais pas comme
les autres, commença. C’était si fort que même les
murs tremblaient, on aurait dit la fin du monde.
Après quelques minutes les voix de deux personnes
retentirent :
« Mamannnnn ! Où sont mes chaussettes préférées ?!?
- Elles sont dans le lave-linge ma chérie, je les ai trouvées hier sous ton lit. »
J’étais vêtue de ma plus belle robe rouge que la lumière illuminait par ce beau temps du doux mois de
Mai. L’air était frais mais le soleil me réchauffait.
C’était une belle journée paisible et agréable.
En moi, se libérait une sensation de légèreté et je
savais que ce jour aller être moins monotone que les
derniers. Je dansais dans le vent, ma robe scintillait,
brillait de mille feux et je riais. Plus rien ne m’importai,
je me sentais bien car ce temps magnifique m’avais
redonné le sourire et l’envie de vivre. Les nuages de la
veille m’ennuyaient et me rendaient malheureuse.
Peu à peu, le premier nuage grisâtre, de la journée
arriva et se plaça devant le soleil en absorbant les
rayons que celui-ci m’offrait depuis le levé du jour. Le
sol trembla, comme si d’énormes masses venaient de
s’écrouler, si fort qu’on aurait pu croire qu’une pluie de
météorites tombait aux environs.
Et ce vacarme continua. Les bruits furent de plus en
plus assourdissent.
Je fus prises d’une peur incontrôlable, je paniquai
mais tout en restant figée, je ne bougeai pas, j’en étais
incapable. La peur me saisit de plus en plus fort autant
que les bruits lourds s’écrasaient sur le sol en s’approchant encore et encore.
Je sentis une présence derrière moi qui se rapprochait, mais je préférai rester ignorante. J’étais morte
de peur. Quand soudain les bruits finirent de retentir.
Je pensai alors que ce cauchemar était terminé, du
moins je priais pour que la lumière réapparaisse.
Tout à coup, je ressentis un mal, un mal si puissant
que je faillis m’évanouir. On me porta !? Je ne voyais
rien. Je sentis mon buste se détacher de mes jambes,
elles étaient au sol et mon buste montait de plus en
plus haut, comme attiré par une force étrange. Je souffrais, comme jamais avant.
On me levait, bien au-dessus du sol, mon cœur faillit
s’arrêter, mon âme disparaitre. Il y avait d’autres personnes. Puis je réussis à en distinguer encore d’autres,
toutes habillées de la même façon que moi.
L’air devint humide et lourd, il commençait à pleuvoir.
Et mon cœur s’arrêta de battre…
« Julien rentre à la maison, il pleut !
- J’arrive maman ! Je t’ai cueilli des coquelicots ! »
Berkan Yoloğlu et Renç Uzan, 2D - Café
littéraire « La moustache » Emmanuel Carrère
« Les jumelles », Destina Aydoğdu, 3B
« La robe rouge », Louise Godelle, 3D
32
Maria del Rocio Gutierrez et
Celine Cailliau, 4C
Café littéraire « Le cas étrange
du Dr Jekyll et de Mr Hyde »
Robert Louis Stevenson
Je me sentais très seul. Je n’avais aucun ami. Depuis
que j’étais tout petit, j’étais seul dans mon espace
unique. Les personnes qui passaient devant moi faisaient
comme si je n’étais pas là. Cela me déplaisait beaucoup.
Un jour, une fille vint à côté de moi, elle commença à
me parler. Je ne pus lui répondre. Chaque jour, en retournant de l’école, elle me racontait sa journée. J’étais
tout le temps dans des rêves pour pouvoir être comme
elle. Ma couleur préférée était le vert, j’étais habillé en
vert. Je me réveillais au lever du soleil. Celui-ci me donnait de l’énergie. J’aimais bien la terre. Mon seul problème était mon ennui. Je ne pouvais rien faire dans la
journée. La fille qui venait me voir s’appelait Marie. Elle
avait neuf ans. Nous étions comme deux meilleurs amis.
Elle non plus n’avait personne à part moi. Elle était seule,
comme moi. J’essayais de lui répondre chaque fois qu’elle
me parlait mais je n’y arrivais pas. Je la comprenais très
bien. Je voulais l’aider. Je ne pouvais même pas bouger.
Un jour, elle voulut me toucher. Elle ne m’avait jamais
touché. Elle se rapprocha de moi lentement et mit sa
main sur moi. Soudain, elle la tira. Je n’en avais pas compris la raison. Elle m’avait apporté sa montre puis m’expliqua à quoi cela servait. Elle me dit que chaque jour, à
quatre heures et demie précise, elle reviendrait. C’était
notre première heure de rencontre. Elle restait environ
deux heures à me raconter sa journée. Elle avait tellement de choses à me raconter. Pendant ces deux heures,
elle parlait sans arrêt, elle ne se taisait même pas une
minute. Moi, j’étais au bord d’une fenêtre, c’était ma
place fixe. Je me réveillais avec le soleil et me couchais
avec le coucher du soleil. Sans celui-ci, je ne pouvais pas
vivre. L’eau était ma seule nourriture. Je n’avais pas de
parents. Je n’avais jamais sentis le sentiment d’être un
enfant, avoir une mère, un père. Ma seule famille était
Marie. Elle était comme une maitresse pour moi. J’ai passé une vie très ennuyeuse. Personne ne s’est rapproché
dans ma vie en dehors de Marie.
Pour vous dire la vérité, être un cactus est très difficile.
Tout le monde s’amuse, a des amis… Mais moi, je suis
seul, au bord d’une fenêtre, toute ma vie. J’ai été planté
quelques années auparavant, j’ai été arrosé chaque jour
puis j’ai grandi. Je n’ai servi à rien d’autre qu’une décoration.
« Une vie qui ne changera jamais »,
Mariana Hayaloğlu, 3C
Melissa Logie et Defne Elver, 3A
Café littéraire « Le parfum » Patrick Süskind
33
Ce soir-là, il faisait très froid. Je ne pus trouver
quelqu’un qui voudrait bien m’accueillir chez lui.
J’étais seul, petit et détesté par tout le monde. Mon
père avait été tué par l’homme qui nous avait hébergés il y a quelques heures auparavant. Je m’enfuis
assez vite mais mon pauvre père n’eut pas la même
chance. Toujours sous le choc, je courus dans toute
la ville afin de trouver un lieu où le froid serait remplacé par la chaleur du feu sur de grandes bûches.
Je ne sus pas combien de temps passa, mais je
réussis à trouver une petite maison à quelques kilomètres de la ville. Les lumières étaient éteintes donc
je passai par la porte arrière qui était légèrement
ouverte et je me faufilai sans faire de bruit dans une
pièce toute sombre. C’était la cuisine et cela me suffisait. Je me mis dans un coin et m’endormis aussitôt
que mes paupières se fermèrent.
Il faisait encore sombre dehors et les hiboux chantonnaient dans la nuit. Je fus réveillé par un bruit
provenant d’une autre pièce. C’était les gendarmes.
Je le sus car j’entendis la fusillade qui avait éclaté.
Seule la gendarmerie possédait de tels fusils. En faisant attention, je me rapprochai de la pièce où toute
l’action se passa. Un petit garçon était allongé sur le
sol, je vis la lumière quitter ses yeux et une larme
s’échappa des miens. Pendant ce temps, la mère en
sanglots avait été retenue par les gendarmes et le
père inconscient était sur le cheval de ces derniers.
Après l’avoir pris, ils partirent, sûrement vers la
seule prison dans cette petite ville, perdue dans le
Royaume Uni.
Je quittai cette maison aussitôt que le drame fût
fini. J’étais allé en direction de la petite détention
pénitentiaire pour retrouver l’homme qui m’avait
aidé. Même si il ne savait pas qu’il m’avait secouru,
je voulais lui exprimer toute ma gratitude. Je m’étais
bizarrement attaché à cet homme.
J’arrivais vers la prison et je vis « Prison de notre
gracieuse Reine Victoria ». Madame Victoria était la
reine de ce pays, « c’était une femme éblouissante »
me disait mon père quand j’étais jeune. Une fois
dans la prison, je vis mon sauveur derrière les barreaux. Moi aussi j’avais été emprisonné dans une
cage de même sorte. Il me vit. J’avançai tout doucement vers cet homme intriguant sans que les gardes
ne me repèrent. Il était assis sur le sol froid et me
pris dans la main. Il me caressa la queue et toucha
gentiment mon museau. Je compris ce qu’il ressentait, car moi aussi j’étais aperçu comme une chose
ignoble. J’avais tué de nombreuses personnes en
apportant une maladie mortelle dans ce pays.
J’étais la cause de leur souffrance, le porteur de La
Peste.
« La Peste », Kayla Hadatoğlu, 3A
34
J’attendis dans l’endroit fermé, cela faisait plusieurs
jours que la porte s’ouvrait, le monstre choisissait un
de mes amis, l’emportais et refermais la porte. Je ne
savais pas ce qui nous attendait dehors, est-ce qu’il
allait nous tuer ? Je ne pouvais pas être sûre. A
chaque fois que la porte s’ouvrait, je commençais à
paniquer, mon cœur battait à une vitesse incroyable.
Je n’oublierais jamais le jour où un de mes meilleurs
amis, Tom, avait été choisi :
« Tu ne vas plus jamais me voir mon amie ; j’espère
que le monstre te laissera vivre tranquillement, que
tu ne seras pas choisie. Bonne vie Pauline, au revoir.
- Tom, au revoir. »
Il avait eu raison, c’était la dernière fois que je
l’avais vu. Trois jours après, j’étais encore enfermée
dans cet espace métallique, je me sentais horrible.
Ce fut malheureusement le jour où je fus choisie. En
voyant le monstre mettre sa tête dans l’espace, je
retenais ma respiration, espérant qu’il n’allait pas me
voir mais cela ne marcha pas, j’étais terrorisée, c’était
la fin pour moi. Après avoir été tirée de mon confinement métallique, je fus jetée sur quelque chose de
dur. Je vis le monstre remplir un bassin d’eau et s’approcha de moi, je restai pétrifiée à ma place, j’eus
l’idée de m’échapper seulement une fois que le
monstre m’eut prise.
Il me jeta violemment dans l’eau gelée, m’étouffant ; il me tourna vers la droite, vers la gauche puis
à l’envers avant de me lâcher. Je flottai rapidement à
la surface et remerciai Dieu que j’étais encore vivante. Le géant me reposa délicatement sur l’endroit
dur, j’essayai de respirer profondément pour me calmer, mais ça ne servait à rien.
Je fus horrifiée en voyant le monstre vider le bassin
et le remplir encore une fois d’eau. Tout mon espoir
disparu quand il me reprend et me poussa sous l’eau
froid, j’essayai de m’échapper mais le géant me tenait
avec beaucoup de force.
Après ce que je pensais être une éternité, il me retira de l’eau et me reposa sur l’espace dur. Cette fois
je le vis vider le bassin et le laisser. Il s’approcha de
moi, cette fois avec une serviette dans sa main ; il me
sécha et me posa doucement sur la serviette. Je sentis ma respiration redevenir normale.
En voyant le monstre s’approchait de moi avec un
grand couteau dans la main, je paniquai ; il me plaça
sur un endroit différent et reprit le couteau. Je savais
que la fin était inévitable, quoi que je fasse.
Soudainement, un bruit retentit dans la maison, on
entendit la vois de Mme. Jacqueline.
« Charles, j’espère que tu es prêt pour sortir ! ditelle en entrant dans la cuisine. Mais qu’est-ce que tu
fais ?
- J’allais me couper une pomme avant de sortir, je
l’ai déjà lavée. »
« Coincée à jamais », Ariana Kalumenos, 3B
Daphne Esin, 4B - Café littéraire « Nouvelles histoires extraordinaires », Edgar Allan Poe
35
du coca cola. Cela m’avait donné faim et je m’étais décidé d’entrer dans cette maison et me nourrir. Ils étaient
trop occupés à regarder la télévision et leurs parents
dormaient.
Je cherchais la porte de la maison et d’un coup, je vis
derrières les branches d’arbre, la porte d’entrée de la
maison. J’entrai tout doucement, la porte se ferma toute
seule. J’avançai dans le couloir devant la porte d’entrée
et je vis à ma gauche une porte unique toute blanche
avec une poigné dont la couleur était grise et sa forme
était ronde. La porte se trouvait devant les escaliers qui
menaient au deuxième étage. Je l’ouvris tout lentement
et je vis une lumière qui changeait à chaque fois de couleurs.
Je poussais bien la porte mais en fait cette lumière était
la lumière de l’écran de la télévision. J’entrai tout lentement et j’observai les deux petits jeunes hommes. Ils
étaient tellement occupés qu’ils ne me voyaient pas. Je
continuais à avancer et j’accélérai d’un coup j’entendis
un bruit d’interrupteur, c’était les spots qui s’allumèrent.
Le petit jeune homme me frôla avec un coussin, je tombai par terre et j’entendis une voix crier : « Maman j’ai
tué le moustique ! »
« Le petit cambrioleur », Tolga Kaya, 3B
Lisa Merkel et Pia de la doucette, 3B
Café littéraire « Bel ami » Maupassant
Voilà, bah moi, c’est Jack. J’aimais beaucoup l’été.
C’était le mois d’août où tout le monde était dehors, soit
en train de jouer, soit en train de se baigner ou soit en
train de se promener. Le soleil brillait, lamer était toute
bleue. Elle avait pris la couleur du ciel.
Où j’étais ? C’était en Turquie, plus précisément à Antalya. J’étais, moi aussi, venu passer mes vacances comme
tout le monde. Il y avait beaucoup de touristes. D’un
coup, j’entendis des gens parler en arabe, de l’autre côté
en anglais, mais bon il y avait des personnes qui étaient
arrivés de partout dans le monde. La nuit tombait et tout
le monde entrait un par un chez soi mais il y avait des
personnes qui restaient dehors jusqu’à minuit ou bien
même jusqu’à deux heures ou trois heures du matin.
Moi aussi j’étais fatigué comme les autres, j’avais très
faim surtout les soirs, mais bon, je trouvais de quoi me
nourrir. C’était un jour où la nuit était tombée, j’étais
épuisé mais moi en fait, je n’avais pas de foyer donc
j’étais un peu seul.
Quand je me promenais, d’un coup je vis toutes le lumières jaunâtres s’éteindre les unes après les autres.
J’étais dans la rue mais quoi donc ? Je vis deux petits
garçons derrière la fenêtre d’une maison. Ils étaient tout
joufflus, très gras en train de déguster des chips et boire
Kayla Hadatoğlu, 3A - Café littéraire « Stupeurs et tremblements », Amélie Nothomb
36
Depuis deux mois, je vivais dans la maison de Max.
Le premier mois, nous n’étions pas amis, il n’avait pas
pu s’habituer à moi. Mais depuis un mois, depuis le
vingt et un février, nous étions devenus très bons
amis. Je pensais qu’il m’aimait beaucoup maintenant,
nous étions presque meilleurs amis et il était habitué à
moi. J’étais toujours auprès de lui. Parfois, en voulant
et parfois sans le vouloir, je me trouvais par terre avec
un de ses coups. Il était très fort et grand par rapport
à moi.
Le vingt et un mars, comme chaque matin, je me
réveillais à six heures et je criai pour que Max se réveillât. Il me détestait parfois parce que je poussais
des cris assourdissants quand je me réveillais et il
était obligé de se lever.Enfin ! Max se réveilla à six
heures trente-huit. Je regardais toujours à la montre,
j’adorais le temps et vivait avec le temps. Après son
réveil, il s’habilla et alla se brosser les dents. Moi, je
restais dans sa chambre en attendant son retour de
l’école qui était à dix-sept heures.
Jusqu’à son retour, je comptais les minutes une par
une, comme tous les jours. Finalement, il retourna à la
maison ; ce jour-là, il fut un peu en retard, il revint à
dix-sept heures dix-sept. Puis il mangea une pomme
auprès de moi, en se couchant sur son lit. Il était un
peu triste, quand je le vis comme cela me faisait de la
peine. Je commençai à lui faire écouter de la musique
pour qu’il redevienne heureux. Mais non… Je ne savais
pas quoi faire, si je lui faisais écouter de la musique, il
me faisait taire. Normalement, écouter de la musique
le rendait heureux. Je devais essayer une autre fois,
une dernière fois, avec sa chanson préférée. Je commençai, il me frappa plusieurs fois. Je l’avais beaucoup
énervé, il avait raison. Puis il me prit et me montra à
son père. Il dit : « Papa, mon réveil est cassé ».
C’était un de ces jours où je devais rentrer à la maison et me sentir en sécurité. Mais au contraire, je me
sentais seule et perdue. Je criais mais personne ne
m’entendait. Pour la première fois de ma vie, j’étais
toute seule. J’avais l’impression d’être abandonnée.
Le même soir, j’avais compris que tout le monde
m’avait laissé tomber. Jusqu’au moment où j’entendis
la porte de la classe s’ouvrir et deux hommes avec des
sacs en plastique entrèrent. J’étais sous la table donc
je pensais qu’ils ne me voyaient pas. Juste quand ils
allaient sortir, je sentis une main qui me releva. Un
des hommes me tenait entre ces mains et me jeta
dans l’armoire sans se rendre compte qu’il me faisait
mal. C’était le soir le plus désagréable de ma vie.
J’étais restée dans cette armoire qui était fermée et
noire. Je n’avais pas d’autre choix que d’attendre pour
que quelqu’un vienne m’aider pour que je puisse
m’échapper de ce monde du silence et de l’obscurité.
Le lendemain matin, j’entendis des pas de personnes
qui s’approchaient de plus en plus. Les chaises de la
classe grincèrent. Le bruit était très dérangeant. Alors
que je perdais de plus en plus l’espoir, la lumière de la
classe rentra dans l’armoire. Je voyais quelqu’un devant moi. C’était elle qui avait ouvert l’armoire. Elle
m’attrapa et j’entendis une autre voix familière qui
ressemblait à quelqu’un que je connaissais qui disait :
« Léa, merci d’avoir retrouvé ma gomme ! J’ai cru que
je l’avais perdue. »
« Une amitié ponctuelle », Alp Tırpançeker. 3C
« La mystérieuse disparition », Selina Yacoub, 3C
Bala Yalman et Eric Kapısız, 4A - Café littéraire « Les robots », Isaac Asimov
37
Je vivais depuis un an dans cet endroit, l’Ardèche. Je
fus abandonné dès ma naissance, je ne sais pas ce
que devinrent mes parents, je ne sais pas si j’avais des
frères et sœurs. Je me débrouillai, je ne sais pas comment, mais je vécus dans le domaine d’un couple qui
louait des maisons, dans ce même domaine. Le couple
se nommait Rahouette, et ils accueillaient beaucoup
de personnes comme moi. Tous les autres orphelins
mangeaient ensemble, à chaque repas, et moi, on
pouvait dire que j’étais rejeté, ou alors c’était moi qui
ne voulais pas avoir d’amis, en tout cas, je restais à
l’écart des autres.
Pendant la journée, j’essayais de rentrer en contact
avec les gens qui louaient une maison du domaine.
Une fois je restai avec une famille pendant une semaine, car généralement, les gens restaient ce délai,
mais je n’allais les voir que le matin, parfois l’aprèsmidi, mais seulement. Les membres de cette famille
me trouvaient très gentil, adorable, et commencèrent
à penser à m’emmener avec eux. Si j’avais bien compris, ils habitaient en Bretagne. Cela me tentait beaucoup de partir avec eux, bien que personne n’écoutait
mon avis. Il ne manquait plus que l’accord des
Rahouette, et ils furent partant ; j’étais tellement heureux que je courais partout, et jouais comme un fou
avec le petit dernier de la famille, je m’étais juste contenté de rester avec eux, et je compris qu’ils ne par-
laient pas la même langue que moi. Cela n’avait pas
d’importance pour moi, et je me préparai à partir. Le
jour du départ, ils renoncèrent finalement à m’emmener avec eux, pour je ne sais quelle raison.
Le lendemain quand la première famille fut partit,
une autre arriva. Ils avaient l’air sympathique, donc
tous les matins, j’allais les voir. La semaine passa vite,
et eux aussi voulurent m’emmener. Les Rahouette
étaient d’accord. Cette famille habitait en région parisienne, mais celle-ci m’emmena vraiment avec eux.
Une fois arrivé, ils me firent visiter leur maison, qui
était la mienne maintenant. Elle était constituée d’un
étage et d’un sous-sol, la famille était composée de
deux adultes et cinq enfants, la chambre des parents
était en bas, ainsi que le salon, la salle à manger et la
cuisine. Les cinq enfants me firent visiter leurs
chambres, et j’allais dans le jardin, je vis beaucoup de
fleurs et de haies bien taillées, je compris que le père
aimait jardiner, et que les enfants jouaient beaucoup
dehors. Je commençai à marquer mon territoire, et je
sentis une odeur ennemie, les voisins aussi avaient
récupéré quelqu’un comme moi.
La famille arriva et me dit : « Nous allons t’appeler
Bobby, ta litière est dans le garage et tes croquettes
dans la salle à manger. » Je me mis à ronronner.
« L’adopté », Guillaume Freté, 3A
38
J’avais passé plusieurs semaines dans les rues. Je
n’avais pas trouvé d’abris, je ne savais pas quoi
faire de ma vie, j’étais seul et perdu. Mais le vrai
problème n’était pas là ; Le vrai problème, la vraie
raison pour laquelle ma vie avait été un calvaire,
c’était la faim. Je ne trouvais pas de nourriture, ne
savais pas quoi manger, ma famine était devenue
telle que je dus commencer à mendier. Malheureusement, c’était très mal vu. Les passant me regardait mal, changeaient de côté de trottoir en me
voyant, suppliaient leur enfants de ne pas s’approcher de moi, certains me regardaient avec pitié, d’autres me donnaient des coups pour que je
m’enfui, mais rare étaient ceux qui me donnaient
de quoi manger.
On ne m’avait jamais dit à quel point la vie pouvait être difficile. Ma mère ne m’avait jamais expliquée comment le monde réel fonctionnait. La vie
était belle avant. Ma mère s’occupait de tout, était
toujours là pour moi. Mais elle n’avait pas eu le
temps de me préparer à la vie, j’étais si jeune! Et
puis il y eut l’accident de voiture et tout avait
changé. Je m’étais retrouvé seul et sans abris. Au
début, j’étais resté dans la cabane que j’avais partagée avec ma mère, mais ne trouvant rien à manger, je m’étais mis en route vers la ville, puis vers
la campagne.
C’est ainsi que je m’étais retrouvé sous le porche
d’une maison, au milieu de nulle part. La maison
en question était habitée par une vielle dame qui,
prise de pitié, me laissait là. De plus, elle me donnait de quoi me nourrir et de l’eau. Certes, la
nourriture avait un goût écœurant mais c’était déjà
mieux que rien. Après les horribles semaines que
j’avais passées dans la ville, cet endroit était le
paradis. Je passais en général mes journées à paresser, parfois j’allais me promener dans les rues,
mais les voitures me terrifiaient, le souvenir de
l’accident était encore trop présent dans mon esprit et me hantait encore la nuit.
Lorsque j’étais dans la grande ville, avant de
trouver la maison de la vieille dame, j’en avais
trouvé d’autres comme moi, des sans-abris, tout
aussi affamés et tous avaient perdu des proches,
beaucoup avaient perdu l’esprit, mais ils étaient
tous prêts à aider. Ils me manquaient parfois, ils
m’avaient permis de me sentir moins seul, et bien
que la vielle femme était très sympathique, je ne
comprenais pas un mot à ce qu’elle me racontait,
le langage humain était un mystère pour et je
voyais bien qu’elle ne comprenait pas mes aboiement, après tout, je n’étais qu’un pauvre chien des
rues.
« Le sans-abri », Mina Tayla, 3A
Nil Üçbaşaran, et Marie Colette 1LES-A - Café littéraire « Les hirondelles de Kaboul» Yasmina Khadra
39
Veronika Okçuoğlu et Irem Epikmen, 4B - Café littéraire « De la Terre à la Lune », Jules Verne
J’étais à la première ligne de mon armée. Nous
avancions dans le territoire ennemi. Nous étions organisés. Les ennemis sortaient de leur cachette et nous
faisaient face. Ils n’étaient pas placés au hasard, ils
avaient tous une position précise. Ils avaient aussi le
sens de l’organisation. Nous nous regardions pendant
un long moment, chacun d’entre nous réfléchissait et
planifiait.
Le silence fut interrompu au moment où je lançai
l’assaut. L’ennemi restait en défense. Ils n’étaient pas
nombreux, nous avions l’avantage. J’attaquai le premier adversaire que je rencontrai et le tuai à coups de
pattes. Je n’avais aucune pitié pour mes adversaires,
et mes alliés non plus.
Alors que le nombre de morts augmentait brusquement chez les ennemis, nous continuions à pousser
l’assaut. Nous étions sûrs de gagner. Cependant, les
renforts ennemis rejoignirent le combat. Ils étaient
maintenant plus nombreux. Je regardai mes alliés se
faire massacrer. Je faisais de mon mieux pour rester
en vie, je me défendais avec mes pattes.
Un ennemi me fit tomber à terre. Je me retrouvai au
milieu des cadavres, j’en devins fou. Je me relevai et,
remplis de rage, je déchiquetai le crâne de mon adversaire avec ma puissante mâchoire. Heureusement,
nos renforts aussi arrivèrent. Nous massacrions les
ennemis sur notre chemin. Les survivants se cachaient dans les trous qu’ils avaient creusés auparavant. Ces trous menaient à la base de nos ennemis, là
où toutes leurs ressources.
Avec les renforts, je sautai dans les trous et attaquai
les derniers ennemis. Ils ne faisaient plus le poids
face à nous. Alors que mes camarades faisaient face
aux derniers ennemis en vie, je rentrai dans la base
des ennemis.
A l’intérieur de la base, je trouvai le roi des adversaires. Il était très puissant. Sans hésitation ni peur,
j’attaquai le roi avec un coup de patte au crâne. Il
bloqua le coup et me mit à terre. Il voulut se mettre
sur moi afin de m’étrangler mais je le poussai et me
relevai. J’attrapai une de ces nombreuses pattes et
l’arrachai. Le roi recula avec douleur mais je m’approchai vite. Je lui mis un coup de patte à l’abdomen.
Je m’approchai encore plus du roi et déchiquetai son
cou avec ma mâchoire. Que serais-je sans mes nombreuses pattes et ma mâchoire ? Le roi tombait à
terre, il était mort. Je ne pouvais en croire mes yeux.
J’avais tué un roi.
Après un moment, mes alliés pénétrèrent dans la
base. Nous avions gagné la bataille et les ressources
nous appartenaient. Nous trouvâmes un énorme bout
de fromage délicieux. Nous le mordions et le tirions
jusqu’à notre base. Nous avancions sur du goudron
noir, la même couleur que celle de notre peau, donc
nous étions invisibles aux prédateurs.
Nous pénétrions dans notre base et nous nous préparions pour le festin. Nos deux petites antennes vibraient. Nous passions toute la nuit à déguster ce
gros morceau de fromage, dans notre fourmilière.
« L’attaque militaire », Sinan Shala, 3C
40
PAROLES DE PRESSE
Les élèves de 3B et de 2D, avec le soutien de leurs professeurs Mmes Atay, Findeling, MM. Chazelet et Fourreau, ont rédigé
un portrait journalistique et ont participé au concours d’écriture
« Paroles de presse » organisé par l’AEFE.
Harun Simavi, un journaliste nouvelle génération
Le lundi 16 mars 2015, nous avons accueilli Harun Simavi, un ancien élève de notre
lycée. Il a crée son propre journal via Internet, nommé « Diken » qui signifie « épine »
en turc. Voilà comment il justifie ce nom : « Alors que l’on veut transformer notre pays
en jardin de roses, nous voulons être l’épine des médias. »
C’est un personnage plutôt charismatique au regard d’un bleu rêveur et au chic
décontracté qui a envoûté notre classe. Ce sympathique jeune homme se définit en
deux mots : « journaliste » et « honnête » qui lui correspondent totalement. En effet,
nous avons ressenti à l’unanimité son engagement et sa passion pour son métier et sa
volonté d’écrire la Turquie telle qu’elle est aujourd’hui. Nous avons voulu découvrir
cette personnalité intéressante…
Il part ensuite, en Suisse où il passe
un bac scientifique, puis il s’envole
pour les Etats-Unis où il obtient un
diplôme d’ingénieur informatique, en
abandonnant son rêve d’enfance :
« devenir pilote de Formule 1 » !
Un retour aux sources
Une enfance baignée dans
la francophonie
Harun Simavi est issu d’une famille francophone, grâce à laquelle il
a appris le français dès son plus
jeune âge. Son arrière grand-père,
francophone lui-aussi, fonda le célèbre
quotidien
national
turc
« Hürriyet » en 1948 et lança sa famille dans le journalisme ; comme le
dit Harun Simavi : « Je suis la 4ème
génération d’une famille de journaliste. » Comme son fils aujourd’hui,
Harun a suivi une éducation francophone en commençant par l’école
Pierre Loti, nommée « Papyon » à
l’époque, où il a fait ses études jusqu’à l’obtention de son brevet.
Comme toute sa famille, il apprécie beaucoup la culture et les méthodes d’apprentissage françaises
basées sur la liberté d’expression et
de pensée et sur la formation d’une
personnalité. C’est pourquoi il pense
que nous avons énormément de
chance d’être dans cette école aujourd’hui !
Illustration : Portrait de Harun
Simavi (© Gasya Arapoğlu)
Harun Simavi (© Tolga Kaya)
Après l’obtention de son diplôme,
notre voyageur décide de revenir vivre
en Turquie. Il commence à travailler
dans un quotidien turc en tant
qu’assistant informatique : il s’occupe
de la mise en forme du site internet du
journal. Et c’est à ce moment-là que
sa vie bascule et qu’il comprend qu’il
est un journaliste dans l’âme…
41
Il pense que les libertés individuelles sont en danger en Turquie et veut lutter pour les préserver.
Un journal pas comme
les autres
Comme nous l’avons dit précédemment, M. Simavi a créé
un journal plutôt original, consultable sur Internet. Il a fait ce
choix car il nous a expliqué
qu’un journal sur Internet est
moins coûteux qu’un journal
sur papier.
L’équipe de son journal comporte une vingtaine de personnes. Leur bureau est ouvert
24 heures sur 24 car se relaient
une équipe de jour et une équipe
de nuit. M. Simavi supervise le
journal, mais ce n’est pas lui qui
s’occupe directement de la rédaction.
De plus, il est conscient
qu’Internet représente le futur
et il a plus de liberté d’expression sur le web. Malgré cela, il
n’est pas libre de dire toujours
ce qu’il pense…
En effet, son journal qui est
majoritairement politique est
souvent critique dans ses articles et n’est pas du tout apprécié par le gouvernement.
Harun essaye pourtant d’être
le plus objectif possible... Si
une nouvelle ne plaît pas au
gouvernement, elle est supprimée d’internet sans qu’on ne le
prévienne, et on peut aussi lui
envoyer une lettre qui le rappelle à l’ordre. D’ailleurs, son
journal est actuellement poursuivi par la justice, ce qui n’arrête cependant pas notre journaliste justicier !
La classe de 3eB (© Jean Can Colin)
Bien qu’une nouvelle exclusive lui coûte à peu près 10 000
TL (environ 3300 euros au cours
actuel), son journal ne lui rapporte pratiquement rien car il est
pour l’instant gratuit. Après avoir
trouvé son public, il pense toutefois passer à un journal par
abonnement.
Une passion !
Harun Simavi (© Tolga Kaya)
Mais M. Simavi nous a expliqué que c’est un métier où il ne
faut pas compter son temps, qui
peut être dangereux quand on
s’attaque à certains intérêts, et
qu’il ne faut pas exercer ce métier pour gagner de l’argent, mais
par passion.
Célestine Alekperov
et Camille Tournand, 3B
42
Roueda Hobeika Matin,
une femme dynamique incarnant la joie de vivre
Souriante, chaleureuse, bien habillée, Roueda Hobeika Matin, 43 ans, nous rend
visite pour une conférence-métier. Cette femme à l’allure imposante nous raconte
comment de son enfance agitée, elle a pu accéder à une vie qu’elle semble encore
vouloir défier. « Je suis prête à surmonter n'importe quel échec, je n'ai pas peur de
me perdre. Et j'ai réussis grâce à ça ! » Nous affirme-elle avec un sourire qu’elle
gardera généreusement toute l’heure. Roueda Hobeika est donc une battante aussi
bien professionnellement que d’un point de vue affectif.
La belle téméraire est née au Liban
en 1970. Quelques années plus tard,
elle doit quitter son pays natal pour la
Turquie. Cette séparation est difficile
d’autant plus que les raisons qui
poussent à ce départ ont vu jour avec
la guerre. C’est ainsi que la jeune fille
intègre en 1985 le Lycée Français
Pierre Loti d’Istanbul, en classe de 3e.
C’est une élève médiocre qui se voit
comme le cancre de la famille. Elle est
toutefois soutenue par ses parents, ce
qui est sans doute à l’origine de sa
philosophie de vie : toujours relativiser,
et remercier la vie pour ce qu’elle nous
offre. Elle réussit à décrocher son bac
en 1988 et après une année
sabbatique pour apprendre le turc,
Roueda est admise à l'université de
Marmara où elle étudie la sociologie
des organisations. Elle enchaîne les
stages et décide finalement de suivre
son premier amour, aujourd’hui son
mari, aux Etats-Unis. C’est alors un
nouveau monde qui s’ouvre à elle.
Là-bas, Roueda devient secrétaire dans une
entreprise de textile à Los Angeles. Elle garde alors
cet aspect enfantin que l’on trouve encore chez elle ;
elle nous confie s’être amusée à deviner l'apparence
des clients selon la voix qu'elle entendait au
téléphone. Elle laisse place également au sérieux, au
challenge et nous affirme encore aujourd’hui être à la
recherche de nouveaux postes dans le secteur du luxe
dont elle a toujours été proche, comme pour assouvir
sa soif d’apprendre : « On peut apprendre pour un but
puisque tout ce qu’on apprend on l’utilise un jour, moi
j’apprends pour le plaisir » nous affirme-t-elle d’une
voix mûre. Aux Etats-Unis, Roueda découvre les
plaisirs du métier. Un mot revient systématiquement :
Sourire. Il semble régir toute sa vie, et elle nous le
présente même comme un remède à tous les maux.
Roueda Hobeika Matin (© Frederic Gerard)
43
Lucie Rouxel
et la classe de 2D
Roueda Hobeika Matin (© Frederic Gerard)
A son retour à Istanbul, c’est
une jeune femme comblée. Elle
intègre rapidement Louis Vuitton
qui connait alors de grosses
difficultés, travaille là-bas pendant
neuf ans en tant que directrice
générale et a pour rôle d'améliorer
les ventes de la marque.
Néanmoins, elle décide de quitter
l’entreprise aujourd’hui à succès,
pour s’orienter vers d’autres
entreprises de luxe tels que
Chanel ; Prada ; MiuMiu ; Dogas ;
Armani etc. Elle juge y avoir
accompli son devoir, et part
ensuite « vers de nouvelles
aventures ». Elle est pleine de vie
et est prête à prendre des risques
en se fiant à sa positivité
impressionnante.
Elle
est
également pleine de création et
ne semble jamais s’ennuyer :
« On décide lorsque l'on s'ennuie,
chaque projet a ses merveilleux
côtés ! » nous dit-elle à propos de
son travail.
Toute l'heure, elle garde un
sourire, un rire sincère, et c'est,
les yeux pétillants, qu'elle nous
confie: « J'ai toujours voulu être
femme d'affaire heureuse avec
une famille. J'ai eu confiance et
je l'ai fait ! ». Mariée avec son
premier amour, mère de deux
garçons, elle nous avoue ne
pas réaliser qu'elle a 43 ans.
Lorsque nous lui demandons ce
qu'elle fait de son temps libre,
elle évoque la lecture, le sport,
la fête, la philosophie, le temps
passé avec ses enfants…
« Quand ils le veulent bien ! »
ajoute-elle dans un rire.
Aujourd’hui, elle donne des
conférences de marketing à des
étudiants afin de les guider et
de les aider, ce qui nous étonne
à peine. On la découvre
généreuse dans son métier,
dans son amour, et surtout dans
son merveilleux sourire.
44
SUR LE PRIX ET LA VALEUR DES CHOSES
« Car la valeur est moins dans la chose que dans l’estime que nous en faisons, et cette estime est relative à
notre besoin : elle croît et diminue comme notre besoin croît et diminue lui-même. »
Etienne Bonnot de Condillac, Le commerce et le gouvernement considérés relativement l’un à l’autre, 1776.
Les élèves de seconde, dans le cadre d’un Enseignement d’exploration en SES, ont réalisé une enquête dans
leur classe visant à révéler leurs préférences pour deux produits donnés. Après avoir collecté l’information sur
leur disposition à payer pour chacun des produits dans deux contextes différents (scénario 1 et 2 ci-dessous),
ils ont représenté graphiquement les courbes de demande, pour chaque produit, dans chaque contexte.
L’objectif était double : d’une part, de vérifier la loi de la demande selon laquelle quantité demandée et prix
d’un bien varient en sens inverse et d’autre part, de montrer que les préférences et leur évolution ont un
impact sur le prix des biens.
Bénédicte Coestier
Rédaction de la synthèse de l’enquête sur les tube de paracétamol à la pharmacie car l’infirmerie du
préférences réalisée en classe
lycée est fermée, une barre chocolatée à la boulangerie.
• On fait l’hypothèse, peu réaliste mais nécessaire
Les hypothèses de départ (Scénario 1) :
compte tenu du modèle théorique auquel nous nous
référons (modèle de l’offre et de la demande), que leur
• Chaque élève de la classe souffre d’un fort mal de tête prix change chaque jour.
et d’une petite faim.
• On pose comme condition à la réalisation de l’enquête Question : Quelle est le prix maximal qu’un élève est
que deux produits sont à même de répondre au mieux prêt à payer pour ces deux produits ?
aux besoins et sont disponibles à proximité du lycée : un
Prix
0,50 €
0,80 €
1€
2€
3€
4€
5€
8€
10 €
nd
2 A
21
20
20
20
20
20
19
15
6
Tube de paracétamol
2nd B
2nd C
2nd D
19
20
19
19
20
17
18
20
17
18
20
17
18
20
17
16
20
15
13
20
13
2
17
12
0
11
0
nd
2 A
21
21
21
21
19
7
6
1
1
Barre chocolatée
2nd B
2nd C
19
20
18
20
18
20
12
19
7
17
2
12
2
10
1
8
0
7
2nd D
18
17
15
15
11
3
3
1
1
De nouvelles hypothèses (Scénario 2) :
• En revanche, on décide que les hypothèses
concernant la disponibilité des produits et la variation des
• On postule maintenant que le mal de tête de chaque prix demeurent identiques à celles précédemment
élève a beaucoup diminué, mais que leur faim a posées.
beaucoup augmenté.
• Le contexte ayant changé, cela modifie la nature des Question : Quelle est le prix maximal qu’un élève est
besoins, et donc probablement aussi le prix que vous êtes prêt à payer pour ces deux produits ?
prêts à payer pour accéder à l’un et l’autre produits.
Prix
0,50 €
0,80 €
1€
2€
3€
4€
5€
8€
10 €
2nd A
17
16
16
15
9
8
5
3
1
Tube de paracétamol
2nd B
2nd C
2nd D
19
15
17
16
15
14
16
14
14
14
11
13
8
11
8
3
10
1
1
10
1
0
7
0
0
3
0
2nd A
19
19
19
18
17
13
13
9
6
Barre chocolatée
2nd B
2nd C
19
18
19
18
19
18
18
16
18
16
16
15
12
15
5
13
1
11
2nd D
18
18
18
18
17
16
14
6
3
45
Courbes de demande (2A)
Dilek Özaslan,
Lara Raquin et
Suphi Baykam, 2A
Courbes de demande (2C)
Stephania Kotam, 2C
46
Courbes
demande (2nde B) et prix des produits
Courbes de
de demande
€12,00
Barre de chocolat1
€10,00
€8,00
Tube de paracétamol 2
€6,00
Barre de chocolat 2
€4,00
€2,00
offre(identique pour chaque
produit)
€0,00
0
5
10
15
20
Quantités
Tiphaine Pierre, 2B
Conclusion :
Dans le cas du scénario 1, les courbes de
demande du paracétamol et du chocolat sont
décroissantes (plus le prix baisse, plus la demande
augmente). Et nous constatons que le chocolat est
plus élastique que le paracétamol.
Courbes de
Tube paracétamol 1
Dans le cas du scénario 2, les deux courbes de
demande
(chocolat
et
paracétamol)
sont
décroissantes.
Nous
remarquons
que
le
paracétamol est plus élastique que le chocolat.
Dans le premier scenario, quand les élèves
avaient plus mal à la tête mais avaient un peu
faim, la priorité de la
classe
donnait
plus
d’argent au tube de
paracétamol qu’à la barre
chocolatée.
demande (2D)
Dans
le
deuxième
scenario, quand les élèves
avaient trop faim mais un
peu mal à la tête, la
priorité de la classe
donnait plus d’argent à la
barre chocolatée qu’au
tube de paracétamol.
On remarque que lors
d’une grande faim et d’un
gros mal de tête, les
élèves sont prêts à payer
très chers pour avoir ces
produits.
Lors d’une grande faim, ou
d’un grand mal de tête, les
élèves seront, à peu près,
prêts à payer la même
somme d’argent pour du
chocolat
et
du
paracétamol.
Donc,
nous
pouvons
conclure que le prix
dépend de la rareté mais
aussi du besoin.
Melis Sarıoğlu, 2D
Derin Güvenç et Amaïa Etchebarne, 2D
Café littéraire « Le hussard sur le toit », Jean Giono
47
Dilek Özaslan et Melissa Kıraç, 2A
Café littéraire « L’école des femmes », Molière
48
BONUS
Victorian times, bullying, Mars Attacks!... Discover the jaw-dropping assignments written by five students in 4B and 4C.
Maya and Sena have put themselves in Frederick Abbeline’s shoes, the Scotland Yard detective in charge of stopping
Jack the Ripper’s murderous spree. Laura is Oliver Twist, a poor Victorian boy asking his boss – on behalf of all his coworkers - for more justice. Karen is a New York Times journalist, writing a few hours after a Martian invasion. And last
but not least, Tessa reflects upon bullying and the ways to prevent or at least reduce it. Enjoy!
E. Dutheil
London, 18 August 1888,
My dear friend,
I write you this letter because I am in
desperate need of your help. Your problem
-solving skills and attention to detail will be
very helpful to me for this case, which I
have to solve for the sake of this city. My
colleagues and I are investigating as much
as we can with the little information that
we have. I know you are the best. That is
why I turn to you.
So many people wrote us letters pretending they were the killer. In fact two letters
written by the same person were actually
sent by the murderer! We know that for
sure because one of the letters was accompanied by half a kidney, the writer saying he had eaten the other half. And the
day before, a murder had been committed
and the victim didn’t have a kidney. We
carried out an autopsy. It turned out the
kidney was the victim’s. The writer signed
those letters “Jack the Ripper” that is
where the name comes from.
We have interrogated the prostitutes to
see if they know anything. There were in
fact few witnesses, who weren’t really
helpful either. We patrolled the districts,
we searched for footprints, but none of
that worked. We have no clues. The killer
is still out there searching for his next victim. I don’t know what else I can do, thus
I feel helpless. We only know that the killer
is left-handed.
I hope to solve this case with your help. I
also hope that no one else will get hurt,
and the murders in the city will stop.
Thank you for your concern,
Sincerely, Frederic Abbeline
Maya İpekçi, 4B
Leyla Akçura et Emilie Akdağ, 2A - Café littéraire « L’étranger », Albert Camus
Let me put you on track and then you can
give me your opinion and guide me
through the investigation. There is a serial
killer in the city named Jack the Ripper. He
kills prostitutes by slitting their throats. He
has killed three women so far. It has to
stop before it gets any further. We understand that he approaches his victims by
offering to pay for sex, then takes them to
an isolated place to kill them.
49
women because
the next minute
all of my neighbors were at my
doorstep
telling
me to shut up and
to go back to
sleep.
Friday, 13th
October 1888
Dear Patrick,
It’s me, your
friend, Frederick.
So I went back
to sleep. I mean I
tried.
Yesterday
I
got
a
very
strange
letter
from the killer
who likes to call
himself Jack the
Ripper.
But first I decided to light a few
candles to calm
my nerves and
help me go back
to sleep.
He explained
to me how he
had sliced a
poor woman’s
kidney, fried it
and would send
me half of it!
When I reached
out for the matchbox, another hand
was
already
there! It grabbed
my hand but it
instantly let it go.
When I looked
down, blood was
on the hand that
had just been
grabbed.
God, Patrick I’m
terrified!
Well today, I
woke up to the
sound
of
a
knock on my
door. It was still
dark outside; I
figured it was
around 5am. I
had blown out
all of my candles the night
before so it was
all dark around
me.
Remember when
years ago a lone
chair appeared in
the middle of the
basement, and no
matter how many
times I put it back
in the corner it
always found a
way back to the
middle?
As I walked to
my doorstep I
got the chills, as
if bad things
were going to
happen.
I
opened my door
and
on
my
doorstep was a
box, quite a
small one actually. I opened it
and I couldn’t
believe
my
eyes!
Patrick,
inside that box
was a fresh
bloody human
kidney!
I must have
screamed like a
Strange
things
are
happening,
again, and I’m not
sure I can go
through
this
again...
Please, Patrick,
help me catch
him. Him. Jack.
Jack the Ripper.
Then I shall find
peace.
Yours truly,
Frederick Abbeline
Lara Çulpan et Defne Kenanoğlu, 4D - Café littéraire
« La lettre déchirée », Ella Balaert
Sena Süzer, 4C
50
I am writing to you about our living conditions in the
workhouse. We are underfed and we are slapped every
day. We would like to have more food because we are
starving. We work for hours and hours and we don’t sleep
enough. I would like these things to change.
We would also like to have free time because we never
have free time. We always work and eat very little. We
would like to walk the streets, chat with our friends and be
treated correctly. We are very unhappy. We are like street
children. Our clothes are so filthy and we never get to have
a shower or to get new clothes. You have nice clothes,
food… and we have nothing.
We work hard and we don’t receive enough money. If you
continue to disregard those rules, we will protest in the
streets, burn your workhouse down, fight against you till
our demands are met. We will also quit this workhouse
and if you still won’t react, we will go and report you to the
police.
But if you can change and respect our rules and make a
better workhouse, we will be very thankful, happy and we
will work harder and a lot better. We would also appreciate
to have a glass of water and a bottle in our dormitory for
each of us. Thank you for reading this letter from all of us
written by me.
Oliver Twist
Laura Negrin, 4C
Dilan Gerede-Erkaya et Arda Yalman, 3A - Café littéraire « Cannibale » Didier Daeninckx
Dear Director,
London,
January 17th, 1837
Bullying
Bullying is a severe common issue all around the world:
three out of ten kids are bullied at school on a regular
basis. This sensitive and important subject is not addressed enough and people need to know more about the
problems of the young generation and the roots of these
problems.
Bullying may have serious consequences, which can
even be fatal in some extreme cases. Many kids who suffer from bullying exercise self-mutilation and fall into deep
depression. Moreover, as it sadly happened to Amanda
Todd, it can lead to suicides. Amanda Todd was a thirteen
-year-old girl who suffered from violent and intense bullying; she posted a video on YouTube two weeks before
she hung herself at her house. In her video, she talked
about how she was bullied, the awful things she had to
endure and how this abuse affected her entire life; she
even showed her mutilation scars to the camera while
recounting these events.
tims, then they will be less likely to participate in bullying.
Furthermore, schools need to identify bullying as soon as
possible; because when they find out about it, it is usually
too late and the victim is at a stage where he or she refuses to get help. If the school intervenes too late, then
the victim starts to think that help is useless, and nothing
is going to fix his or her case.
With proper family education, I think we can prevent
bullying. You are not born a bully, but you are made one
if you are subject to incompetent education or are bullied
yourself. Being raised in a healthy home environment is
essential for a child’s development. Parents have to make
sure that their children know the right manners and don’t
witness any verbal or non-verbal abusive acts at home.
Because if one is bullied by a family member, then one
will be more tempted to bully others in an act of revenge.
In conclusion, I believe that if we raise awareness with
regards to bullying through education and take the right
The question is: why aren’t schools taking enough action measures to prevent it, then, we can protect future gento prevent bullying and inform students about this serious erations.
matter? Indeed, if the students understand the psychoTessa Mack, 4B
logical and sometimes physical impacts of bullying on vic-
Earth: An Invaded Planet
New York Times, 15 June 2025
We did not know about the existence of life on other
planets until our president made contact with Martians. As
the novelist C.S Lewis once wrote: ‘’You never know how
much you really believe anything until its truth or falsehood becomes a matter of life and death to you‘’.
As we all know, the Martians arrived last Saturday. They
said that they came in peace but they have brought nothing but war, destruction, pain and misery. When they
landed in the Nevada desert, they started killing every
human being they saw. They have made a lot of casualties by blowing up the Empire State Building and burning
down Central Park. They have eradicated a large number
of monuments from the face of Earth: The Eiffel Tower,
The Statue of Liberty, The Colosseum, Big Ben, and The
Leaning Tower of Pisa…
We have learned from sources that the presidents have
convened a meeting and decided to strike back and fight
until the last man alive. They have deployed armed forces. Tonight the president is going to address the nation
and talk about our military forces which are now all
around the world, ready to fight back.
After an interview that we made with Kyle Pemberton, a
NASA expert, we now know that the Martians may plan to
establish a permanent settlement on Earth, They may
plan to enslave humans. He also thinks that they may
intend to carry out experiments on human beings.
As we know, Earth is a fine place to live. We have water,
sunshine and plenty of other things they may not have.
We should protect Earth because it is our home after all.
And I don’t think that anyone would want to live without
their home.
Let us hope that the people of Earth will finally win this
war.
Karen Özcan, 4B
Neslin Karaköse et Tom Pezin, 4B - Café littéraire « Vipère au poing » Hervé Bazin
51
Jordi Akçay, 4D - Café littéraire « Une lettre
dans la mer de Gaza » Valérie Zenatti
Elvire Cheviron, 6B - Défi lecture « Ne vous disputez jamais avec un spectre » Gudule
Lycée français Pierre Loti
PK 164 Beyoğlu
34433 Istanbul - Turquie
Tél : 0090.212.2999400
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Directrice de la publication :
Dominique CORNIL
Textes :
Élèves du Lycée français Pierre Loti
Dessins et maquettes :
Élèves du Lycée français Pierre Loti
Coordination :
Frédéric GERARD, Nathalie CORNUAILLE,
Sophie ATAY, Pierre CHAZELET,
Bénédicte COESTIER, Florence DEMIRKAN,
Gisèle DURERO, Eric DUTHEIL,
Virginie FINDELING, Marc FOURREAU,
Thomas MERCIER et Amandine NOVARINA
Lara Raquin et Selin Arpalı, 2A - Café littéraire « Le dernier jour d’un condamné », Victor Hugo
Antonio Saignol, 3C - Café littéraire « Frankenstein », Mary Shelley
Ozan AKsoy, 4C - Café littéraire « Frankenstein », Mary Shelley
Édition et mise en page :
Frédéric GERARD

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