Mort de Charles Pasqua, un homme qui faisait « peur et rire
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Mort de Charles Pasqua, un homme qui faisait « peur et rire
Mort de Charles Pasqua, un homme qui faisait « peur et rire tout à la fois » | Le Monde L’ex-ministre de l’intérieur est mort, lundi, à l’âge de 88 ans, des suites d’un problème cardiaque. Retour sur une vie et une carrière politique hors norme. Il est très rare de rencontrer, dans les milieux du pouvoir, un homme qui fait peur et rire tout à la fois. Un homme dont on a longtemps craint les réseaux, les dossiers secrets, les coups tordus, mais dont les bons mots, l’accent provençal et une certaine façon d’être, à mille lieues des technocrates de la politique, ont aussi bâti une forme de popularité. Charles Pasqua, qui vient de mourir, lundi 29 juin à l’âge de 88 ans, des suites d’un problème cardiaque, selon un communiqué de sa famille publié dans Le Point, présentait ces deux visages. Celui d’un « parrain », conversant en corse avec certains de ses collaborateurs et traînant dans son sillage un bout de la Françafrique, quelques légendes noires du mouvement gaulliste et bon nombre d’affaires qui défrayèrent la chronique judiciaire. Celui aussi d’un personnage à la Fernandel, terriblement sympathique, fin connaisseur des hommes et invitant chacun à de mémorables saucissonades. Selon les époques, on jura qu’il avait été « un grand résistant », « un grognard du gaullisme », « le premier flic de France », « le patron du plus riche conseil général de l’Hexagone, les Hauts-de-Seine ». Mais c’est encore François Mitterrand qui résuma le mieux ce personnage haut en couleur de la Ve République, en évoquant, dans un mélange d’admiration et de méfiance, « ce diable de M. Pasqua ». « Sans de Gaulle et Paul Ricard, je ne serais pas ce que je suis » Tout au long de sa vie, l’ancien ministre laissa presque tout dire. Lui-même parlait beaucoup, jamais avare d’un bon mot ou d’une anecdote. C’était cependant sa manière, très efficace, de cacher toujours l’essentiel. C’est-àdire sa parfaite connaissance de bon nombre de secrets d’Etat et de certains comportements sombres au cœur de la République. Au sein de la droite, ceux qui avaient suivi son parcours, ses choix politiques, ses procès avaient fini par dire pudiquement de lui « c’est un personnage », comme on évoquerait un caractère de théâtre. Et il faut parier qu’il y avait là une manière d’hommage, d’admiration et peut-être de nostalgie pour une époque révolue de la politique. Charles Pasqua résuma un jour sa vie en une phrase, qui fit rire les snobs : « Sans de Gaulle et Paul Ricard, je ne serais pas ce que je suis. » Pour comprendre ce qu’il voulut alors dire, il faut d’abord revenir aux quinze ans de ce petit-fils de berger corse, de ce fils de policier, et sentir le soleil et les parfums de Grasse, dans les Alpes-Maritimes. Le jeune Charles y est né le 18 avril 1927, dans une famille de patriotes farouches, comme le sont parfois les Corses. Après l’invasion de la zone libre par les armées nazies en novembre 1942, il s’engage dans la Résistance, sous le pseudonyme de Prairie. En fait, son père, André, est déjà membre d’un réseau et établit de fausses cartes d’identité de son commissariat. De son côté, Charles fait partie d’un groupe de jeunes gens qui rejoindront bientôt la France libre du général de Gaulle. De là datera son attachement à l’homme du 18-Juin, dont il rejoindra après la guerre, dès sa fondation en 1947, le RPF. Il a repris ses études, passé son bac et une licence de droit, et a épousé la femme qui restera toujours à ses côtés, Jeanne Joly, une Québécoise rencontrée à Grasse, avec laquelle il aura aussitôt un fils unique, Pierre. Il lui faut désormais un métier. Il est « facilement séduit par les truands » Il va trouver son premier lieu d’épanouissement dans l’entreprise Ricard, qui mène alors bataille sur le marché des alcools et spiritueux contre Pernod, et règne en maîtresse à Marseille, où la famille Pasqua s’est installée. « J’ai eu un coup de chance, j’ai été reçu par Paul Ricard lui-même, racontait parfois Charles Pasqua. Dans son bureau, il m’a demandé de mimer une scène de vente. Ma prestation a dû lui plaire. Quinze jours plus tard j’étais pris à l’essai. » Il va vite se faire remarquer par son bagout, son intelligence et son sens de la vente. Paul Ricard a un mode de gestion quasi clanique de son entreprise. Il organise des week-ends et des corridas chez lui, invite ses directeurs avec leurs épouses et s’arrange, au fond, pour que ses cadres vivent entièrement dans l’orbite Ricard, vacances comprises. Très vite, Charles Pasqua va être bombardé inspecteur des ventes en Corse, puis grimper tous les échelons jusqu’à la direction générale des ventes en France et à l’exportation, en 1962, naviguant de la Corse à Marseille pour atterrir à Paris. En 1967, il est devenu le numéro deux du groupe. De ces moments, il gardera surtout le souvenir d’une méthode qu’il définira ainsi : « Avec Paul Ricard, on avait en commun un comportement atypique. En dehors des clous… C’était une sorte de jeu. Plus qu’un jeu, une nécessité de l’action. » Cette « nécessité de l’action » trouve aussi un exutoire parallèle. En 1959, il est devenu l’un des cofondateurs, avec Jacques Foccart et Achille Peretti, du Service d’action civique (SAC), sorte de police privée du gaullisme, en pleine guerre d’Algérie. Pasqua en est le vice-président et le dirige avec son ami Daniel Léandri. C’est un curieux mélange de militants, de policiers, de gendarmes et d’hommes du « milieu » qui, de l’engagement gaulliste des débuts, vont peu à peu dériver vers les coups de main, les règlements de comptes et l’illégalité. Les amis de « Charles » concèdent alors qu’il est « facilement séduit par les truands », tellement plus hauts en couleur que ces fils de la bourgeoisie qui tiennent le haut du pavé politique. Il ne voit d’ailleurs pas de contradiction à les fréquenter pour mieux servir la figure de légende qui reste sa référence : de Gaulle. « De Gaulle, c’était un mythe ! explique-t-il un jour au Monde. S’il avait été communiste, j’aurais été coco sans hésitation. Et s’il m’avait demandé de mourir pour lui, je l’aurais fait sans hésiter. » En 1968, c’est donc avec ses troupes du SAC que Charles Pasqua organise le raz-de-marée gaulliste du 30 mai sur les Champs-Elysées. Il est élu, dans la foulée, député UDR dans la circonscription de Clichy-Levallois. L’année précédente, il a quitté Ricard pour monter sa propre société, Euralim, sise à Levallois-Perret, spécialisée dans l’importation de l’Americano, un cocktail italien à base de Campari et de vermouth. Mais c’est vraiment la politique qui lui offre le terrain de jeu auquel il aspire. De De Gaulle à Chirac « On ne comprend rien de moi si l’on ne comprend pas que je suis un militant », avait coutume de lancer Pasqua. Il aurait aussi pu ajouter « si l’on ne comprend pas que je suis un homme de la guerre ». Ces années-là transcendent tout. Le compagnonnage de ceux qui ont vécu le conflit est bien plus fort que les clivages politiques : il y a les résistants et les planqués. Et cent fois Pasqua affichera sa sympathie pour des communistes ou des socialistes qui peuvent bien être de « l’autre bord » politique mais ont fréquenté les mêmes rivages de la lutte contre l’occupant nazi. A l’inverse, il pourra bien déclarer avoir des « valeurs communes » avec le Front national et même s’entourer de transfuges de l’extrême droite et d’anciens de l’Organisation de l’armée secrète (OAS), il éprouvera toujours une aversion profonde pour Jean-Marie Le Pen et les diatribes lancées par l’ancien député poujadiste, dans les années 1960, contre la politique d’autodétermination décidée par le Général en Algérie. Dans ces conditions, que peut valoir son alliance avec un homme trop jeune pour avoir connu la guerre : Jacques Chirac. Orphelin du général de Gaulle, Charles Pasqua a pourtant un vrai coup de cœur pour ce filleul politique de Georges Pompidou. Chirac a le charme et l’appétit des jeunes ambitieux et s’il a pris soin de céder en apparence aux conventions bourgeoises, il sait apprécier à sa juste valeur l’efficacité sous la drôlerie pagnolesque de Charles. Dès 1974, Pasqua se met à son service. « Si vous maintenez pour la France le cap du gaullisme, je ferai tout ce qui sera en mon pouvoir pour vous aider à devenir ce nouveau chef », lui dit-il . Désormais, l’amitié paraît indéfectible. Les deux hommes se tutoient, partagent leurs secrets, et les filles de Chirac prennent l’habitude de voir « Oncle Charles » venir prendre un whisky, le soir, avec celui qui est devenu le premier ministre de Valéry Giscard d’Estaing après avoir trahi l’homme qui incarnait pourtant la résistance gaulliste : Jacques Chaban-Delmas. Années 1980, Pasqua « boys » et le ministère de l’intérieur C’est ensemble, avec le tandem Pierre Juillet et Marie-France Garaud, qu’ils vont créer le RPR, en 1976, après la rupture entre Chirac et Giscard. Pasqua a aidé le jeune loup à mettre la main sur l’UDR et à faire taire les barons du gaullisme. Chirac fait de lui le secrétaire général adjoint du mouvement. Désormais, la deuxième phase de sa vie politique sera liée à l’ascension vers la présidence de la République de ce poulain aux dents longues. Aucune élection interne du mouvement néogaulliste ne lui échappe. Ses réseaux sont mobilisables à tout moment, même pour les actions les moins avouables. En 1981, Chirac fait de lui son directeur de campagne pour l’élection présidentielle. Pasqua se consacre largement à déstabiliser Valéry Giscard d’Estaing, qui se représente. Alors que le président sortant doit faire face à la polémique sur des diamants offerts par l’« empereur » centrafricain Jean-Bedel Bokassa, les Pasqua boys apposent nuitamment sur les affiches du candidat Giscard, juste à la place des yeux, des diamants autocollants… Au RPR, les cadres ont reçu la consigne explicite de voter pour Mitterrand. Giscard ne s’en relèvera pas. Dans l’équipe qui prépare déjà Chirac à l’élection suivante, Pasqua incarne désormais les « coups tordus » du RPR et le versant autoritaire d’un leader flanqué, de l’autre côté, d’un Edouard Balladur et d’un Alain Juppé. Il est devenu la bête noire de la gauche. Il l’est si bien qu’en mars 1986, lorsque la droite gagne les législatives et que Chirac devient le premier premier ministre de cohabitation de la Ve République, François Mitterrand s’oppose à quatre nominations dans le gouvernement, dont la sienne au ministère de l’intérieur. Chirac cède sur les trois autres, pas sur lui : Pasqua devient le « premier flic de France ». Il entend le rôle à sa façon. Quelques jours après son arrivée Place Beauvau, il reçoit ainsi le patron du journal d’extrême droite Minute, Patrick Buisson. De son coffre-fort, le ministre a sorti à l’intention de celui deviendra vingt ans plus tard le conseiller de Nicolas Sarkozy à l’Elysée un épais dossier rose sur lequel est inscrit en grosses lettres « Turpitudes socialistes »… Le ministre de l’intérieur prépare déjà le combat contre la gauche, et celle-ci ne s’y trompe pas. Elle conteste le nouveau découpage électoral largement défavorable au PS, et bientôt la délivrance d’un vrai faux passeport par la Direction de la surveillance du territoire (DST) à Yves Chalier, l’ancien chef de cabinet du ministre socialiste Christian Nucci impliqué dans l’affaire du Carrefour du développement. Le 6 décembre 1986, après une manifestation étudiante contre les lois Devaquet sur l’université, un jeune homme de 22 ans, Malik Oussekine meurt après une violente charge de la police. Le ministre et son ministre délégué à la sécurité, Robert Pandraud, avaient remis en service ces équipes de « flics voltigeurs », à moto et équipés de matraques, les chargeant de « nettoyer » les rues en pourchassant les « casseurs ». Désormais, la mort de Malik Oussekine lui sera constamment reprochée, achevant d’assombrir la réputation de Charles Pasqua. La droite, en revanche, adhère à sa politique musclée rendant plus difficile le séjour des étrangers en France et loue l’arrestation des terroristes d’Action directe. Le « il faut terroriser les terroristes » lancé par le ministre devient quasiment une phrase culte au RPR. C’est aussi grâce à l’action de l’un de ses proches, Jean-Charles Marchiani, un ancien du Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE) qui parle en corse avec le ministre, que seront notamment libérés le 5 mai 1988 les otages du Liban, Jean-Paul Kauffmann, Marcel Carton et Marcel Fontaine. Sous la caricature de Fernandel pointe pour la première fois la puissance de l’homme de réseaux et de secrets qui, jusqu’à sa mort, ne livrera jamais les conditions de cette libération dont on ne connaît toujours pas avec certitude les contreparties. « Les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent » Le second tour de l’élection présidentielle doit avoir lieu trois tard. La joie de voir le journaliste et les deux diplomates enfin partagée pourtant dans toute la France, ne sauvera pas la droite. Mitterrand est réélu. « Décidément, les Français n’aiment pas mon constate tout de go Bernadette Chirac. jours plus libres, François mari », En fait, Charles Pasqua a compris bien avant sa défaite que Chirac ne l’emporterait pas. Il s’exaspère depuis l’automne 1986 de ses hésitations politiques, de ses faiblesses face aux « enfantillages » de « la bande à François Léotard », de sa fascination pour son ministre de l’économie libéral Edouard Balladur. « Si tu veux te contenter d’être le président du conseil général de la Corrèze, disait-il alors à Chirac, c’est à ta portée. Mais ce sera sans nous ! » Il le juge indécis, nerveux et, pour tout dire, sans colonne vertébrale. Dès le lendemain de la présidentielle, il décide de se mettre à son compte, avec l’aide d’un autre rebelle, Philippe Séguin. Leur offensive contre la direction du parti néogaulliste va faire long feu, en février 1990, mais, deux ans plus tard, le président du groupe RPR du Sénat Pasqua se retrouve une nouvelle fois aux côtés de Séguin contre Chirac et le traité de Maastricht. Le traité européen qui donnera naissance à la monnaie unique est adopté par référendum le 20 octobre 1992, mais leur campagne a été d’une remarquable efficacité. Surtout, elle a permis à Pasqua de s’ancrer dans un électorat populaire souvent abandonné au Front national, dont il disait – entre les deux tours de l’élection présidentielle de 1988, alors que Jean-Marie Le Pen avait obtenu 14,4 % de voix au premier tour –, partager « les mêmes valeurs ». Il tente de le cultiver en déposant au Sénat, en octobre 1988, une proposition de loi pour le rétablissement de la peine de mort. Dans l’opinion, ses formules font désormais florès : « Les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent », « la politique, ça se fait à coups de pied dans les couilles », « on est plus fidèle à sa nature qu’à ses intérêts ». Mais Charles Pasqua aspire à exercer le pouvoir. Au Sénat, dont il convoitait la présidence, une partie de la droite s’est coalisée contre lui. En 1983, le jeune Nicolas Sarkozy lui a soufflé la mairie de Neuilly, mais il préside depuis 1988 le conseil général le plus riche de France, celui des Hauts-de-Seine. Le voilà politiquement et financièrement puissant. Cela n’a pas échappé à Edouard Balladur, qui, en 1993, à la faveur de la victoire de la droite aux élections législatives, est devenu premier ministre pour la deuxième cohabitation qu’affronte un François Mitterrand cette fois très affaibli par la maladie. Le gouvernement qu’il compose est un petit chef-d’œuvre d’équilibre politique : tous les chefs de la droite y figurent, de Charles Pasqua, de retour au ministère de l’intérieur, à Simone Veil, de François Léotard à Nicolas Sarkozy, de François Bayrou à Gérard Longuet. Pasqua a déjà compris les ambitions présidentielles de l’ancien conseiller de Chirac. Agacé par ce qu’il tient pour de la faiblesse psychologique, il a déclaré froidement à ce dernier quelques mois auparavant : « Jacques, si tu laisses Edouard aller à Matignon, ce sera comme si tu jouais à la roulette belge : celle où il y a une balle dans chaque trou du barillet » Mais puisque Edouard est là… Le retour à la Place Beauvau Au ministère de l’intérieur, c’est comme une redite des années 1986-1988. Le nouveau ministre fait voter la réforme du code de la nationalité française. Il doit aussi faire face en 1994 aux manifestations étudiantes contre le contrat d’insertion professionnelle (CIP), qui sont marquées par des affrontements violents entre la police et des groupes de jeunes. Le 4 octobre 1994, il est confronté à une sanglante fusillade en plein Paris qui fait trois morts parmi les forces de l’ordre. Elle est perpétrée par deux étudiants, Florence Rey et Audry Maupin. A nouveau, Charles Pasqua se déclare « personnellement en faveur » du retour de la peine de mort pour « les assassins les plus sordides, ceux qui attaquent les personnes âgées sans défense, ceux qui violent ou qui tuent des enfants, ceux qui assassinent des responsables des forces de l’ordre ». Sous sa direction, le général Rondot organise l’arrestation du terroriste Carlos, et c’est aussi sous sa férule que le GIGN intervient, en décembre 1994 à l’aéroport de Marseille, pour « neutraliser » un commando du GIA ayant détourné un Airbus parti d’Alger. Pour autant, les militants du RPR sont soufflés de voir Charles Pasqua décider de soutenir, quelques mois avant l’élection présidentielle, un Edouard Balladur qu’il avait pourtant toujours traité, au mieux de « cassecouilles », au pire de « bourgeois libéral bradeur de gaullisme ». L’un est souverainiste et tient l’intervention de l’Etat pour la marque de la puissance française. L’autre est européen et libéral. Que peuvent-ils avoir en commun sinon un intérêt trivial et cynique pour le pouvoir ? Pasqua a-t-il mesuré le désarroi et l’incompréhension qu’il suscite chez ses fidèles ? Au lendemain de sa prise de position, il est sifflé dans les rangs du RPR. L’imbroglio de l’affaire Schuller-Maréchal, en pleine campagne présidentielle, et les scandales judiciaires de Patrick Balkany qui ébranlent son fief des Hauts-de-Seine achèvent de ternir son image. La défaite d’Edouard Balladur le laisse sans allié. Lire aussi : Charles Pasqua, un habitué des tribunaux « Tout a été fait pour m’éliminer. Un juge s’en est chargé… » En 1999, son alliance avec Philippe de Villiers aux élections européennes lui permet de devancer la liste menée par Nicolas Sarkozy, obligeant ce dernier à démissionner de la tête du RPR. Pasqua et Villiers fondent un nouveau parti, le RPF. Mais les deux hommes ne sont pas faits pour s’entendre. Parmi les douze députés RPF élus au Parlement européen, dix le quittent. A la tête du conseil général des Hauts-de-Seine, il crée le pôle universitaire Léonard-deVinci, appelé « fac Pasqua ». Il commence à se sentir pousser des ailes. Elles vont être coupées net par la justice. « Mes ennuis ont commencé en 2000, quand j’ai dit que j’étais candidat à la présidentielle de 2002 », expliquait en 2009 Charles Pasqua, qui détailla : « Il est évident, si l’on regarde les choses a posteriori, que si j’avais été candidat, Jacques Chirac n’aurait jamais été élu. Il aurait été battu par Lionel Jospin. Tout a été fait pour m’éliminer. Un juge s’en est chargé… » Il n’empêche. Les investigations de la justice éclairent d’une nouvelle lumière une autre facette de l’animal politique. Les connaisseurs de l’Afrique savent depuis longtemps comment les réseaux Pasqua ont peu à peu pris la place des anciens réseaux Foccart. L’ancien patron du SAC veut être le Fouché du continent africain et peut compter sur ses fidèles, dont Daniel Léandri, Jean-Charles Marchiani et son propre fils, Pierre Pasqua, pour l’aider dans cette ambition. Au ministère de l’intérieur, Pasqua savait rendre service, donner des conseils de sécurité, surveiller discrètement les opposants installés dans l’Hexagone, délivrer des visas. A sa manière, Charles Pasqua mène en Afrique, notamment dans les pays pétroliers, sa propre diplomatie. Il essaie d’installer un homme à lui – souvent un Corse – chez la plupart des présidents africains, en débordant largement le pré carré francophone. Un pour cent du budget du conseil général des Hauts-de-Seine est consacré à la coopération en Afrique. Lorsque, en janvier 1997, Philippe Jaffré le nouveau président-directeur général d’Elf Aquitaine, décide de se rendre en Angola, l’eldorado pétrolier de loin le plus prometteur d’Afrique, il doit décaler sa visite d’une semaine. L’ancien ministre de l’intérieur a programmé au même moment un déplacement à Luanda et risque de monopoliser les meilleurs interlocuteurs à la présidence angolaise, mais aussi de nombreux cadres de la compagnie pétrolière française. François Mitterrand l’avait lui-même bien compris : au sein d’Elf, surnommée « la pompe Afrique » de la classe politique française, on peut s’entendre pour partager et travailler ensemble entre Loïk Le FlochPrigent, nommé par le président socialiste, Alfred Sirven, proche de Charles Pasqua, et le chiraquien André Tarallo. Pasqua entretient aussi des liens étroits avec le marchand d’armes Pierre Falcone et l’associé de ce dernier, Arcadi Gaydamak, décoré de l’ordre national du Mérite pour avoir joué un rôle essentiel dans la libération, en décembre 1995, de pilotes français détenus en Bosnie. On retrouvera tous ces noms dans la plupart des affaires financières qui vont plomber les années 2000 de Charles Pasqua. Relaxé dans six d’entre elles, il est condamné à de la prison avec sursis deux fois, même si le tribunal souligne n’avoir trouvé chez lui « aucune âpreté au gain ni aucune volonté d’enrichissement crapuleux ». Son fils, Pierre, en revanche, doit séjourner en prison. Ces dernières années, Charles Pasqua, qui avait renoncé à se représenter aux élections sénatoriales en 2011, continuait à retrouver ses amis autour de charcuteries corses. En février cependant, il avait enterré son fils Pierre, et malgré son apparition il y a quelques semaines au congrès fondateur des Républicains, il n’avait plus pour la politique que le goût de ses secrets. Raphaëlle Bacqué Source : Mort de Charles Pasqua, un homme qui faisait « peur et rire tout à la fois » Justice au Singulier: La guerre par les mots… Les mots sont un bonheur, une richesse, le parfum d’une civilisation.Je ne m’habitue pas au fait que de plus en plus ils servent à faire la guerre, singulièrement ou collectivement. La démocratie a son vocabulaire et la République son langage. A partir de quand les mots de l’une et de l’autre deviennent-ils outrageants et scandaleux ? Quand le Premier ministre évoque, pour ce qui s’est passé en France et en Tunisie, une « guerre de civilisation », il a évidemment raison et, demeurant dans le registre politique et la dénonciation civique, il ne torture pas ni ne dénature l’expression. On peut certes la contester et la gauche – ce n’est pas une surprise – ne s’en est pas privée. Il n’est pas interdit non plus, comme l’a fait brillamment Vincent Trémolet de Villers sous l’égide de Philippe Muray, de mettre en cause le terme de civilisation employé par Manuel Valls au motif qu’il serait porteur d’ambiguïté, du meilleur hier mais du pire aujourd’hui (Figaro Vox). Reste que pour le sens commun l’appréciation lucidement polémique du Premier ministre est limpide et permet de définir très exactement la nature du combat, ce qu’on veut détruire chez nous à toute force et ce que nous devons défendre sans faiblesse. Que Nicolas Sarkozy ait déjà proféré ce propos ne rend pas forcément cette analyse absurde ! D’autant plus que l’esprit partisan n’a pas sa place dans un tel débat puisque la droite, demain, ne sera nullement assurée d’être plus efficace contre l’islamisme radical que la gauche aujourd’hui. La guerre par les mots ne s’arrête pas là. Quand Christiane Taubira a insulté Gérald Darmanin sur un plan personnel et intime alors qu’il l’avait mise en cause pour sa politique pénale désastreuse, la garde des Sceaux a dévoyé et abaissé la langue française dont elle fait grand cas pour être celle dont l’oralité, à la spontanéité longuement préparée, est la plus éclatante. Jean-Luc Mélenchon, dont j’avais déjà remarqué dans ma sphère proche qu’il pouvait être d’une extrême violence verbale, s’est illustré le 28 juin en accablant Emmanuel Macron de « son dégoût » et de « son mépris ». Parce que ce ministre n’a jamais été élu, a travaillé au plus haut niveau pour une banque et était donc indigne de représenter les millions de salariés dont la vraie gauche et lui-même étaient les défenseurs… De la part d’une personnalité aussi éprise de culture, douée pour la maîtrise de la parole et donnant volontiers des leçons de politesse et de tenue aux journalistes souvent tétanisés en face de lui, jeter « dégoût » et « mépris » dans le débat public contre un homme qui, aussi discutable qu’il puisse être dans son activité ministérielle, le vaut bien, est une honte. On n’est plus dans le domaine de la sincérité mais dans celui de la grossièreté et de la vulgarité. On ne combat plus, on abat. On parle sous la ceinture en oubliant l’esprit. Jean-Luc Mélenchon s’était ému pour bien moins que cela quand il avait été écrasé médiatiquement par le ministre Cahuzac. On est tellement habitué en France aux impropriétés et à la souillure du langage que c’est à peine si cette abjection orale a été relevée et elle ne sera évidemment pas contredite par le principal intéressé Emmanuel Macron dont le silence stoïque sera en l’occurrence l’unique bouclier. Cette guerre par les mots, elle se développe partout. L’abus de l’adjectif « nauséabond » vient pallier ce que l’argumentation a d’infirme. Sur Twitter, certains se campent aux aguets des tweets, non pas pour les contredire ou les approuver – ce serait fatigant ! – mais pour démolir qui les envoie et espère une réplique de fond qui ne viendra jamais. Le hasard fait qu’une page est consacrée, dans Le Figaro, aux « irremplaçables vertus de la conversation ». Celle-ci, qui était un art de société, est en train de se déliter, d’abord parce que la communication forcenée d’aujourd’hui est profondément étrangère au charme intelligent et altruiste de la conversation. Celle-ci, pour être exemplaire, exige de sortir de soi et de manier la palette infinie du langage, d’écouter l’autre autant qu’on lui parle. Les mots sont un bonheur, une richesse, le parfum d’une civilisation. Je ne m’habitue pas au fait que de plus en plus ils servent à faire la guerre, singulièrement ou collectivement. Philippe Bilger Source : Justice au Singulier: La guerre par les mots… Première ! Le Dr Nir Barzilai (Technion) a décidé de convaincre la FDA que vieillir est une maladie – Israël Science Info Le bloggeur scientifique du journal Le Monde, Pierre Barthélémy, alias « passeurdesciences », a révélé une rencontre d’un genre inédit entre Nir Barzilai et la Food and Drug Administration (FDA, Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux). Nir Barzilai dirige l’Institut de recherche sur le vieillissement de l’Albert Einstein College of Medicine (New York). Israël Science Info … Le 24 juin 2015 par Israël Science Info Desk Le bloggeur scientifique du journal Le Monde, Pierre Barthélémy, alias « passeurdesciences », a révélé une rencontre d’un genre inédit entre Nir Barzilai et la Food and Drug Administration (FDA, Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux). Nir Barzilai dirige l’Institut de recherche sur le vieillissement de l’Albert Einstein College of Medicine (New York). Israël Science Info précise que Nir Barzilai, sommité mondiale, est diplômé du Technion. Mais pourquoi Nir Barzilai a-t-il tenu à rencontrer la FDA ? En fait, celui-ci veut rien moins que convaincre la FDA que vieillir est une maladie. Article de Pierre Barthélémy : « Si elle n’avait pas été détectée par les radars de la revue Nature, la rencontre qui s’est déroulée ce mercredi 24 juin entre une équipe médicale et la Food and Drug Administration (FDA, l’agence américaine des produits alimentaires et des médicaments) aurait pu passer inaperçue. Pourtant, ce qui va se discuter là est un changement de paradigme pour la médecine – et éventuellement la philosophie… – qui pourrait avoir d’importantes conséquences pour l’industrie pharmaceutique. Pour résumer l’enjeu en une phrase, ces chercheurs vont tenter de convaincre la FDA que vieillir est une maladie. Concrètement, que va-t-il se passer ? Cette équipe, emmenée par Nir Barzilai, directeur de l’Institut de recherche sur le vieillissement de l’Albert Einstein College of Medicine (New York), présentera le projet TAME, mot dont le sens premier est « domestiquer » ou « dresser », mais qui est ici l’acronyme de Targeting Aging with Metformin, c’est-à-dire « Ciblage du vieillissement avec la metformine ». Cette dernière est à l’origine une molécule couramment utilisée contre le diabète de type 2, qui a pour but de faire baisser, chez les personnes qui souffrent de cette pathologie, la résistance anormale de leur organisme à l’insuline. Mais elle a également fait preuve d’autres propriétés étonnantes, notamment sur des modèles animaux. Une équipe russe a ainsi montré dans plusieurs études que la metformine ralentissait le vieillissement et prolongeait la vie chez des souris. Le même genre de résultat a aussi été obtenu avec le petit ver Caenorhabditis elegans, qui est un organisme modèle en biologie. Nir Barzilai et ses collègues s’appuient aussi sur une étude statistique britannique au long cours, publiée en 2014 par la revue Diabetes, Obesity and Metabolism et qui a impliqué plus de 180 000 personnes. La moitié de cette grosse cohorte était constituée de diabétiques de type 2 dont certains prenaient de la metformine et d’autres un traitement différent, tandis que les quelque 90 000 autres sujets étaient des non-diabétiques, servant de groupe témoin. Non seulement, les diabétiques sous metformine avaient une espérance de vie supérieure aux personnes prenant l’autre traitement, mais ils vivaient aussi, en moyenne, plus longtemps que les sujets non diabétiques ! Même si l’on ne sait pas exactement comment la metformine réalise cet exploit, on suppose qu’elle s’attaque à certaines molécules produites par les cellules sénescentes. Il a aussi été montré qu’elle avait des propriétés antitumorales. Le projet TAME, s’il est mené à bien, consistera à donner de la metformine à 3 000 personnes âgées (non atteintes de diabète de type 2) pendant cinq à sept ans. Les sujets choisis auront au moins une pathologie liée à l’âge (cancer, maladie cardio-vasculaire ou problème cognitif) ou bien feront partie d’une population à risques. Pour les chercheurs qui défendent cet essai, la metformine, en plus des résultats déjà obtenus, est une molécule dotée de plusieurs atouts car il s’agit d’un médicament générique peu cher, bien connu, dont les effets secondaires sont faibles. Comme on le comprend bien, la philosophie de ce projet consiste à considérer que le vieillissement n’est pas une simple usure biologique consubstantielle à la vie mais bel et bien une affection, un problème de santé. Pour reprendre l’image un peu osée avancée par mon homologue américain Greg Fish sur son blog « Weird Things », on peut voir le grand âge comme une sorte de sida : « Si on ne le soigne pas, il ne nous tuera pas lui-même, mais il ouvrira suffisamment de portes pour que quelque chose entre et fasse le sale boulot. » L’idée de TAME consiste donc à cibler directement le vieillissement et non plus les maladies qu’il finit par provoquer. A attaquer le mal à la racine afin non pas de découvrir le secret de la vie éternelle, mais, étant donné l’allongement de l’espérance de vie, de vivre en bonne santé plus longtemps. Sinon, comme l’a expliqué au Wall Street Journal un des membres du projet, Stuart Jay Olshansky (université de l’Illinois), on continuera à s’attaquer séparément aux maladies qui apparaissent avec l’âge, combat vain s’apparentant au remplissage du tonneau des Danaïdes : » Quand nous réduisons le risque d’avoir une maladie du cœur, on vit assez longtemps pour avoir un cancer. Si nous réduisons le risque d’avoir un cancer, on vit assez longtemps pour avoir la maladie d’Alzheimer. Nous suggérons que le temps est venu pour attaquer toutes ces maladies en s’en prenant au processus biologique du vieillissement. » Au-delà de l’idée, intéressante sur le plan physiologique, qui consiste à prendre la sénescence comme une sorte de virus déclencheur de maladies, d’autres considérations, autrement plus matérialistes, se cachent derrière le projet TAME et cette rencontre du 24 juin avec la FDA. Jusqu’à présent, celle-ci n’a jamais considéré le vieillissement comme une « indication » au sens médical du mot, c’est-à-dire comme une pathologie ou le signe d’une altération de la santé. Or, comme l’explique en toute franchise Nir Barzilai, « les compagnies pharmaceutiques ne développeront pas de médicaments n’ayant pas d’indication » officielle de la FDA, car c’est une condition sine qua non pour obtenir le remboursement des traitements par les assurances santé. Comme s’il devait toujours y avoir, en médecine, un moment où les histoires de gros sous rattrapent la recherche… « Nous sommes confiants dans le fait qu’une fois que la FDA se montrera prête à considérer le vieillissement comme une indication, des médicaments plus nombreux et plus efficaces [que la metformine] seront rapidement développés », ajoute Nir Barzilai. On se doute bien qu’avec un marché potentiel de 7,3 milliards de Terriens, l’industrie pharmaceutique sera intéressée. Cela devrait aussi permettre à l’essai TAME, dont le budget s’élève à 50 millions de dollars, de trouver plus facilement des fonds… » Source passeurdescience Source : Première ! Le Dr Nir Barzilai (Technion) a décidé de convaincre la FDA que vieillir est une maladie – Israël Science Info Mariah Carey « émue » d’être en Israël | The Times of Israël La diva américaine est en Israël pour un court voyage en compagnie de l’homme d’affaires australien James Packer La diva de la pop, Mariah Carey, a envoyé dimanche un message à ses fans israéliens où elle faisait part de sa joie de réaliser enfin son rêve de visiter Israël. « J’ai attendu de nombreuses années pour venir ici, et je suis très émue », a-t-elle déclaré, selon la radio militaire. Carey, 45 ans, est arrivé en Israël samedi pour une courte visite avec l’homme d’affaires australien, James Packer. Elle a été accueillie à l’aéroport Ben Gourion par des dizaines de fans locaux. Le couple aurait l’intention de se rendre à Jérusalem, à Tel-Aviv et à la mer Morte. Si la visite est réussie, un concert pourrait être organisé dans le futur, ont révélé les associés de Carey. Mariah Carey, qui a un proche ami israélien, a montré son attachement à Israël auparavant. Elle a déjà tweeté en souhaitant de bonnes fêtes à ses fans juifs, chanté l’hymne national israélien, la Hatikva, dans le film d’Adam Sandler de 2006 ‘Rien que pour vos cheveux’, et utilisé quelques mots en hébreu lors d’un échange avec une candidate d’origine israélienne dans l’émission American Idol, en 2013, en décrivant sa performance comme étant « sababa » (cool). (La candidate, qui se trouvait être Shira Gavrielov, la fille de la chanteuse israélienne Mickey Gavrielov, n’avait pas gagné.) Packer, qui aurait acheté récemment une maison en Israël et aurait des intérêts commerciaux dans le pays, est un ami du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Source : Mariah Carey « émue » d’être en Israël | The Times of Israël Israël intercepte un navire de militants pro-palestiniens | The Times of Israël Les commandos marins sont montés lundi matin à bord du Marianne, le navire est escorté vers le port israélien d’Ashdod Des Commandos de la marine israélienne sont montés dans la nuit de dimanche à lundi à bord d’un navire qui se dirigeait vers la bande de Gaza et ont pris le contrôle du navire. L’interception s’est déroulée sans incident et il n’y a pas ,eu de blessés (d’après l’armée israélienne). La Marianne de Göteborg va maintenant être escorté vers le port d’Ashdod, après quoi les activistes se trouvant à son bord seront probablement expulsés, comme les responsables israéliens ont averti. « En accord avec le droit international, la marine israélienne a demandé à plusieurs reprises au navire de changer de cap », précise le communiqué de l’armée. « Après leur refus, la marine a intercepté le navire dans les eaux internationales pour l’empêcher de briser le blocus de la bande de Gaza. Les forces ont signalé que l’utilisation de la force était inutile, et que le processus se déroulait sans incident. Le navire est actuellement escorté vers le port d’Ashdod et devrait y arriver d’ici 12 à 24 heures », a-t-il poursuivi. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a félicité les commandos pour « leur action déterminée et efficace dans l’interpellation des passagers du navire qui a essayé d’atteindre la côte de Gaza, en violation de la loi ». « Cette flottille n’est rien d’autre qu’une démonstration d’hypocrisie et de mensonges qui ne fait qu’aider le Hamas et qui ignore toutes les horreurs dans notre région. La prévention de leur entrée par la mer a été faite en conformité avec le droit international et a même reçu le soutien d’une commission du Secrétaire général de l’ONU », a déclaré Netanyahu dans un communiqué. Plus tôt, les organisateurs de la flottille ont indiqué que trois autres bateaux accompagnant le Marianne étaient retournés vers leurs ports d’origine, sans expliquer pourquoi, et que le Marianne naviguait vers Gaza en solo. Peu après 4h de matin, heure locale, les organisateurs ont dit qu’ils avaient perdu le contact avec le Marianne quand il était à environ 100 miles nautiques de la côte de Gaza. Au moins trois bateaux de la marine israélienne se trouvaient à proximité à cet instant, selon les organisateurs. Il y avait 18 militants et journalistes à bord du Marianne, dont l’ancien président tunisien Moncef Marzouki et le député arabe israélien Basel Ghattas. Les militants avaient promis de ne pas utiliser la violence contre les forces de Tsahal, mais de pratiquer une « résistance passive » lorsque le bateau serait arraisonné, selon un journaliste de Deuxième chaîne israélienne qui naviguait avec eux. Dimanche, le bureau de Netanyahu avait préparé une lettre pour les militants à bord de la flottille, dénonçant l’hypocrisie de la mission humanitaire du groupe à Gaza : « Bienvenue en Israël ! Il semble que vous vous soyez perdus. Peut-être vouliez-vous vous rendre dans un endroit proche d’ici, la Syrie, où le régime (du président Bachar al-) Assad massacre quotidiennement son peuple avec le soutien du régime meurtrier de l’Iran. » « En revanche, ici, en Israël, nous avons affaire à une situation où des organisations terroristes comme le Hamas tentent de nuire à des civils innocents. Face à ces tentatives, nous protégeons les citoyens d’Israël, conformément au droit international. » Le communiqué appelle l’attention sur le transfert par Israël de 1,6 millions de tonnes d’aide humanitaire vers l’enclave côtière, qui tente de se reconstruire après la guerre de l’été dernier. La lettre dit qu’Israël a facilité le transfert des approvisionnements, qui, est-il noté, équivaut à environ une tonne pour chaque habitant de Gaza. Israël, poursuit la lettre, participe régulièrement à des projets humanitaires bénéficiant aux Palestiniens, mais ne tolérera pas l’importation d’armes pour des groupes terroristes. « Il y a un an, nous avons déjoué une tentative de contrebande par la mer de centaines d’armes destinées à être utilisées contre des civils innocents. » « Il n’y a pas blocus sur la bande de Gaza, et vous êtes invités à transférer des fournitures humanitaires par l’intermédiaire d’Israël. Empêcher l’accès par la mer est fait en conformité avec le droit international, et nous avons même reçu le soutien d’une commission du secrétaire général de l’ONU. « Si les droits de l’homme vous intéressaient vraiment, vous ne navigueriez pas en solidarité avec un groupe terroriste qui exécute sans procès les Gazaouis et utilise les enfants de Gaza comme boucliers humains », poursuit la lettre du Premier ministre. Le communiqué conclut en déplorant que les militants aient choisi de ne pas se rendre en Israël ; ils auraient ainsi été « impressionnés » par la démocratie défendue par l’Etat juif qui offre l’égalité et les libertés religieuses à tous ses citoyens. Des Israéliens issus de divers milieux politiques mettent en doute le bienfondé de l’insistance d’Israël à empêcher les flottilles ostensiblement pacifiques d’atteindre Gaza. La détention ou une blessure potentielle de l’ancien président tunisien Moncef Marzouki, qui est à bord de la flottille, serait vécu comme un outrage public à Tunis et plus loin encore, a précisé la Deuxième chaîne. L’ancien vice-Premier ministre Dan Meridor (Likud), par exemple, qui était un membre de l’entourage du Premier ministre Benjamin Netanyahu lors de la crise du Mavi Marmara, a suggéré qu’il n’y avait pas de problème à laisser les navires passer s’ils ne transportent qui puisse être utilisé contre Israël. « Quel est le but du blocus ? Voilà la question que j’ai posée à l’époque ; c’est la question que nous devons nous poser aujourd’hui », a-t-expliqué au Times of Israel. « Quel est le but qu’on est censé atteindre ? Si le but est de vous assurer qu’il n’y a pas d’armes ou d’explosifs à bord, nous pouvons facilement vérifier les bateaux et le voir. Quoi qu’il en soit, la plupart de la contrebande [d’armes] se fait via des tunnels. » Si ce que disent les militants – que les vaisseaux ne contiennent que des biens humanitaires inoffensifs – est vrai, ils devraient être autorisés à entrer à Gaza, a-t-il poursuivi. « J’espère que nous avons appris les leçons de la flottille précédente. » Uri Avnery, un ancien député et éminent militant d’extrême-gauche, a lui aussi soutenu que la flottille actuelle ne pose pas de danger pour Israël et que l’envoi des troupes pourrait donner inutilement l’image d’Israël comme un Etat agresseur. « Quatre petits bateaux, chargés de matériel médical et de panneaux solaires pour générer de l’électricité, ne constituent pas la moindre menace pour la sécurité d’Israël », a-t-il ajouté dans un communiqué. « L’arrivée des bateaux avec leur cargaison humanitaire à Gaza serait un geste de bonne volonté modeste de l’État d’Israël. Inversement, l’envoi de commandos armés pour reprendre les bateaux en mer serait une action de force qui ancrerait l’image d’Israël comme un Goliath agressif et violent – une image qui est la principale raison de l’augmentation du boycott contre Israël dans le monde. » Les leçons à tirer de 2010 L’armée israélienne reste résolument secrète sur ses plans opérationnels et pourtant les principales leçons apprises peuvent se résumer en trois points. Les renseignements pourraient être d’une importance cruciale dans la préparation d’une éventuelle opération. Israël doit savoir qui est sur les bateaux et dans quelle mesure ils sont engagés dans la protestation nonviolente. Les cinq navires qui ont mis les voiles vers gaza en mai 2010, dont le Mavi Marmara, sont entrés pacifiquement au port sans vies perdues. Le Marmara, cependant, avait à son bord un noyau de militants turcs qui avaient stocké des armes à bord et qui étaient très désireux de recourir à la violence. En outre, il y a des leçons à tirer de l’abordage raté de 2010. La façon progressive et lente dont les commandos de marine israéliens ont été descendus sur le pont bouillonnant du Marmara fut une erreur fatale. Les premiers commandos sur la corde rapide devaient se rendre compte qu’ils étaient en danger de mort, malgré le briefing qui auraient dû les préparer à faire face à des militants pacifiste, selon un documentaire datant de 2011 de la Deuxième chaîne. Si l’image qui se dessine aux yeux des renseignements montre qu’il existe une chance pour que la violence éclate et qu’Israël décide de recourir à la force pour empêcher la flottille d’atteindre Gaza, les commandos doivent monter à bord rapidement et à l’unisson, de sorte que la violence puisse être réprimée. L’assaut progressif des troupes a conduit les manifestants à croire qu’ils pourraient infliger des dommages mortels sur les commandos et à poursuivre leur mission. Les troupes ont besoin d’une image claire de ce qu’ils pourraient rencontrer en termes de militants et d’armes. En supposant qu’il n’y a pas d’armes à feu à bord, les soldats doivent être équipés avec des armes non létales efficaces – des armes leur permettant de freiner les ardeurs des militants, tels que des balles avec des bouts en mousse utilisées par la police des frontières – et ils doivent être descendus à bord, dans la mesure du possible, en une seule fois. Fondamentalement, le Marmara a enseigné à l’armée qu’elle devait fournir sa version de la vérité face aux versions des vidéos de militants – sinon l’Histoire sera irrévocablement façonnée par d’autres. Les heures qui ont passé jusqu’à ce l’armée révèle les images de ses commandos violemment agressés furent le principal catalyseur de la mise en place du programme de formation des soldats à l’utilisation de la vidéo opérationnelle. Source :Tamar Pileggi, Israël intercepte un navire de militants propalestiniens | The Times of Israël Aujourd’hui – Conférence Mohamed SIFAOUI: L’esprit du 11 Janvier estil en danger? Alors que la France est à nouveau frappée par un acte terroriste violent, nous avons le plaisir de vous accueillir pour débattre avec Mohamed SIFAOUI, qui n’a cessé de dénoncer depuis des décennies le danger islamiste et ce, au péril de sa vie et de la sécurité de ses proches. Au cœur du sursaut du 11 Janvier, avec une cinquantaine d’amis, de partenaires, de compagnons de route, notamment deux acteurs de la société civile, l’Association française des Victimes du Terrorisme (AfVT) et l’Observatoire du conspirationnisme et des théories du complot, il a donné naissance à l’Association « Onze janvier». Face aux attaques de pseudo intellectuels qui transforment en victimes les bourreaux, il a déclaré: « …nous continuerons de suivre avec attention ces pseudo-intellectuels qui dépensent plus d’encre à dénoncer la victime qu’à condamner le bourreau…» (Mohamed SIFAOUI) Le terrorisme est un défi majeur lancé au monde libre et aux démocraties. Venez en débattre en toute liberté de ton ! Venez débattre d’un sujet d’actualité avec les acteurs principaux de cette actualité ! Pour vous assurer une place, réservez en cliquant sur l’image ci-dessus Soirée des Donateurs du Centre Européen du Judaïsme Mardi 30 Juin 20h15 – Cinéma « Irvin Yalom, la thérapie du bonheur » suivi d’un débat avec le Dr Robert Patrick ISSEMBERT Irvin Yalom, professeur émérite de psychiatrie à l’Université de Stanford est également auteur de nombreux romans pédagogiques, devenus des bestsellers. Nous suivons Irvin Yalom dans son quotidien, dans son rôle de mari, de père et également en sa qualité de psychothérapeute. Irvin Yalom revendique une thérapie existentielle, nous éclairant sur nos doutes, nos angoisses, notamment sur notre rapport à la mort et sur le sens de la vie, questions à la fois intimes, personnelles mais néanmoins universelles et nous guide, en instaurant une relation forte avec son patient, vers le bonheur. Rejoignez la Maison de la Culture Juive sur Facebook https://www.facebook.com/pages/Maison-de-la-Culture-Juive/332076940170741 & sur notre site http://www.mcjnogent.org/ Ciné Club de la MCJ Mardi 30 juin 20h15 « Irvin Yalom, la thérapie du bonheur » Projection suivie d’un débat avec le Dr Robert Patrick Issembert Psychiatre honoraire des hôpitaux Cinéma Royal Palace 165 Grande Rue Nogent Rés 06 12 12 06 95 Conférence Mohamed SIFAOUI: L’esprit du 11 Janvier est-il en danger? Alors que la France est à nouveau frappée par un acte terroriste violent, nous avons le plaisir de vous accueillir pour débattre avec Mohamed SIFAOUI, qui n’a cessé de dénoncer depuis des décennies le danger islamiste et ce, au péril de sa vie et de la sécurité de ses proches. Au cœur du sursaut du 11 Janvier, avec une cinquantaine d’amis, de partenaires, de compagnons de route, notamment deux acteurs de la société civile, l’Association française des Victimes du Terrorisme (AfVT) et l’Observatoire du conspirationnisme et des théories du complot, il a donné naissance à l’Association « Onze janvier». Face aux attaques de pseudo intellectuels qui transforment en victimes les bourreaux, il a déclaré: « …nous continuerons de suivre avec attention ces pseudo-intellectuels qui dépensent plus d’encre à dénoncer la victime qu’à condamner le bourreau…» (Mohamed SIFAOUI) Le terrorisme est un défi majeur lancé au monde libre et aux démocraties. Venez en débattre en toute liberté de ton ! Venez débattre d’un sujet d’actualité avec les acteurs principaux de cette actualité ! Pour vous assurer une place, réservez en cliquant sur l’image ci-dessus Quelques leçons modestes de l’horreur… Mais, au fond, peu importe. Remisons nos partialités et notre incoercible besoin de dispute. Aujourd’hui, la gauche socialiste est en première ligne. Acceptons de la soutenir pour ce qu’elle a, contre l’horreur, de meilleur. Demain, on sera heureux qu’elle fasse preuve de cette disposition civique et de cette bienveillance démocratique à l’égard du pouvoir qui lui succédera. D’abord, l’horreur. En France et en Tunisie. Ici la décapitation épouvantable d’un homme à Saint-Quentin-Fallavier. Là un massacre à la chaîne à Sousse (Le Figaro, lepoint.fr, Le Monde). Ensuite la modestie. Parce que rien ne serait pire que d’opposer au simplisme des carnages le sommaire de la réflexion et le péremptoire des « il n’y a qu’à ». Ces tueries ont-elles été, d’une certaine manière, coordonnées ou peut-on admettre que l’islamisme radical gangrène et dévoie des subjectivités singulières et autonomes ou inspire, ailleurs, des hécatombes sauvagement et lucidement programmées ? Le temps du constat est terminé. Quand Pascal Bruckner affirme que « l’islamisme radical a déclaré la guerre à l’Europe », à moins d’être aveugle et sourd on ne peut qu’approuver cette évidence. Mais, aujourd’hui, avec une réalité tragique et guerrière qui nous crève les yeux et l’esprit, s’en prend à la République et à son socle fondamental partagé par presque tous, il faut sortir des pétitions de principe et lutter. Mais comment ? Cela implique déjà de ne plus mener des combats périphériques et accessoires. L’essentiel n’est plus de pourfendre et de diaboliser les intellectuels et politiques qui, les premiers, nous ont avertis et alertés sur les dangers de cet islamisme férocement conquérant aspirant à avoir la peau de nos démocraties mais, au contraire, de diaboliser les tueurs et ce au nom de quoi ils commettent l’innommable. Le débat sur la guerre des civilisations, des religions, que les naïfs continuent de le juger insupportable ou que la plupart estiment qu’il est résolu par les conclusions que le sang ne cesse de faire couler, dans tous les cas n’est plus le principal. Pas davantage que la distinction de plus en plus oiseuse entre un islam certes modéré mais étouffé et dominé et un islamisme ostensible et mortifère, de plus en plus, sur la scène du monde. Résister soit, mais, le mot proféré, que faire pour lui donner une substance ? Déjà, fuir tout ce qui pallie la gestion, devenue tragiquement illisible et insoluble, d’un réel qui nous dépasse : l’abus des émotions collectives et le triomphe d’un verbe d’autant plus cultivé qu’il se pare de volontarisme et suscite l’illusion d’une suite opératoire. Prendre également conscience qu’apparemment l’islamisme meurtrier nous place, et nos gouvernants en charge de notre destin bien davantage, dans un implacable étau. Elaborer et mettre en oeuvre un dispositif de surveillance et de répression de plus en plus contraignant, quadriller autant qu’on peut les aspirations, les tentations, les départs puis les retours, incriminer même moins que les commencements d’exécution, constituent des réactions qui en elles-mêmes, toutes de sauvegarde, n’ont rien de choquant mais dont rien ne garantit qu’elles éradiqueront le pire. On peut craindre, au contraire, qu’elles l’exacerbent. En revanche rabâcher une conception frileuse de l’état de droit et prétendre qu’une démocratie se renie dès qu’elle essaie de se préserver efficacement revient à amplifier la force malfaisante de l’islamisme radical, quelles que soient ses dénominations et ses branches, l’unité venant du mépris de la vie des mécréants et de la croyance en la légitimité meurtrière pour sa seule bonne cause. Que tenter entre ce double terrible risque ? En tout cas, ne pas laisser penser, parce qu’on est dans l’opposition, qu’on ferait mieux. Il est clair que si la droite était au pouvoir aujourd’hui, les mêmes interrogations et parfois la même impuissance pèseraient sur elle. Si on a abusé du concept d’union nationale, surtout quand elle est revendiquée par un président qui sur d’autres registres n’a fait que diviser, il n’en demeure pas moins qu’un Nicolas Sarkozy n’a pas le droit de laisser entendre, pour contester politiquement, que son camp aurait des solutionsmiracles. Ce n’est pas vrai. Il faut au contraire favoriser, dans la lutte contre ce terrorisme, la bonne volonté opératoire de ce gouvernement qui n’est pas indigne en l’occurrence de la République qu’il cherche à protéger. Cela signifie aussi que pour l’instant il convient de laisser de côté les polémiques et les attaques, aussi justifiées qu’elles soient, contre une Christiane Taubira qui d’ailleurs est exclue et s’est exclue de cette obligation de rigueur et de sévérité, de cet impératif d’armement républicain. Cet avertissement m’est destiné au premier chef. Reste que la focalisation nécessaire sur l’islamisme radical ne doit pas, comme un arrêt l’a récemment permis, obérer le travail au quotidien des forces de police. Pour elles, avec la bureaucratie qu’on va lui préparer, cela va devenir un vrai casse-tête de contrôler les identités des blancs, des noirs, des arabes et des asiatiques ! Il faudra, de la rue, les convier dans un salon de thé pour les inviter à accepter que la police accomplisse sa mission. Tout de même, s’efforcer autant que nos moyens le permettent de ne pas faire succéder l’angélisme au contrôle. Arnaud Danjean a raison de souligner qu’on ne peut pas mettre « 40 000 policiers derrière 4000 suspects » mais sans doute serait-il responsable, comme pour le tueur de l’Isère, de ne jamais interrompre une surveillance dès lors qu’un l’individu a été signalé et fiché dangereux et que son effacement et sa discrétion subits sont généralement le signe d’une stratégie de destruction et non pas d’un retour à la normalité . Il y a des spécialistes réels ou prétendus de l’islam, de la radicalité de l’islam. Il y a les bons apôtres et les boutefeux. Mais, au fond, peu importe. Remisons nos partialités et notre incoercible besoin de dispute. Aujourd’hui, la gauche socialiste est en première ligne. Acceptons de la soutenir pour ce qu’elle a, contre l’horreur, de meilleur. Demain, on sera heureux qu’elle fasse preuve de cette disposition civique et de cette bienveillance démocratique à l’égard du pouvoir qui lui succédera. Source : Justice au Singulier: Quelques leçons modestes de l’horreur…