Mort de Charles Pasqua, un homme qui faisait « peur et rire

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Mort de Charles Pasqua, un homme qui faisait « peur et rire
Mort de Charles Pasqua, un homme qui
faisait « peur et rire tout à la
fois » | Le Monde
L’ex-ministre de l’intérieur est mort, lundi, à l’âge de 88 ans, des
suites d’un problème cardiaque. Retour sur une vie et une carrière
politique hors norme.
Il est très rare de rencontrer, dans les milieux du pouvoir, un homme qui
fait peur et rire tout à la fois. Un homme dont on a longtemps craint les
réseaux, les dossiers secrets, les coups tordus, mais dont les bons mots,
l’accent provençal et une certaine façon d’être, à mille lieues des
technocrates de la politique, ont aussi bâti une forme de popularité.
Charles Pasqua, qui vient de mourir, lundi 29 juin à l’âge de 88 ans, des
suites d’un problème cardiaque, selon un communiqué de sa famille publié dans
Le Point, présentait ces deux visages. Celui d’un « parrain », conversant en
corse avec certains de ses collaborateurs et traînant dans son sillage un
bout de la Françafrique, quelques légendes noires du mouvement gaulliste et
bon nombre d’affaires qui défrayèrent la chronique judiciaire.
Celui aussi d’un personnage à la Fernandel, terriblement sympathique, fin
connaisseur des hommes et invitant chacun à de mémorables saucissonades.
Selon les époques, on jura qu’il avait été « un grand résistant », « un
grognard du gaullisme », « le premier flic de France », « le patron du plus
riche conseil général de l’Hexagone, les Hauts-de-Seine ». Mais c’est encore
François Mitterrand qui résuma le mieux ce personnage haut en couleur de la
Ve République, en évoquant, dans un mélange d’admiration et de méfiance, « ce
diable de M. Pasqua ».
« Sans de Gaulle et Paul Ricard, je ne serais pas
ce que je suis »
Tout au long de sa vie, l’ancien ministre laissa presque tout dire. Lui-même
parlait beaucoup, jamais avare d’un bon mot ou d’une anecdote. C’était
cependant sa manière, très efficace, de cacher toujours l’essentiel. C’est-àdire sa parfaite connaissance de bon nombre de secrets d’Etat et de certains
comportements sombres au cœur de la République. Au sein de la droite, ceux
qui avaient suivi son parcours, ses choix politiques, ses procès avaient fini
par dire pudiquement de lui « c’est un personnage », comme on évoquerait un
caractère de théâtre. Et il faut parier qu’il y avait là une manière
d’hommage, d’admiration et peut-être de nostalgie pour une époque révolue de
la politique.
Charles Pasqua résuma un jour sa vie en une phrase, qui fit rire les snobs :
« Sans de Gaulle et Paul Ricard, je ne serais pas ce que je suis. »
Pour comprendre ce qu’il voulut alors dire, il faut d’abord revenir aux
quinze ans de ce petit-fils de berger corse, de ce fils de policier, et
sentir le soleil et les parfums de Grasse, dans les Alpes-Maritimes. Le jeune
Charles y est né le 18 avril 1927, dans une famille de patriotes farouches,
comme le sont parfois les Corses.
Après l’invasion de la zone libre par les armées nazies en novembre 1942, il
s’engage dans la Résistance, sous le pseudonyme de Prairie. En fait, son
père, André, est déjà membre d’un réseau et établit de fausses cartes
d’identité de son commissariat.
De son côté, Charles fait partie d’un groupe de jeunes gens qui rejoindront
bientôt la France libre du général de Gaulle. De là datera son attachement à
l’homme du 18-Juin, dont il rejoindra après la guerre, dès sa fondation
en 1947, le RPF. Il a repris ses études, passé son bac et une licence de
droit, et a épousé la femme qui restera toujours à ses côtés, Jeanne Joly,
une Québécoise rencontrée à Grasse, avec laquelle il aura aussitôt un fils
unique, Pierre. Il lui faut désormais un métier.
Il est « facilement séduit par les truands »
Il va trouver son premier lieu d’épanouissement dans l’entreprise Ricard, qui
mène alors bataille sur le marché des alcools et spiritueux contre Pernod, et
règne en maîtresse à Marseille, où la famille Pasqua s’est installée. « J’ai
eu un coup de chance, j’ai été reçu par Paul Ricard lui-même, racontait
parfois Charles Pasqua. Dans son bureau, il m’a demandé de mimer une scène de
vente. Ma prestation a dû lui plaire. Quinze jours plus tard j’étais pris à
l’essai. »
Il va vite se faire remarquer par son bagout, son intelligence et son sens de
la vente. Paul Ricard a un mode de gestion quasi clanique de son entreprise.
Il organise des week-ends et des corridas chez lui, invite ses directeurs
avec leurs épouses et s’arrange, au fond, pour que ses cadres vivent
entièrement dans l’orbite Ricard, vacances comprises.
Très vite, Charles Pasqua va être bombardé inspecteur des ventes en Corse,
puis grimper tous les échelons jusqu’à la direction générale des ventes en
France et à l’exportation, en 1962, naviguant de la Corse à Marseille pour
atterrir à Paris. En 1967, il est devenu le numéro deux du groupe. De ces
moments, il gardera surtout le souvenir d’une méthode qu’il définira ainsi :
« Avec Paul Ricard, on avait en commun un comportement atypique. En dehors
des clous… C’était une sorte de jeu. Plus qu’un jeu, une nécessité de
l’action. »
Cette « nécessité de l’action » trouve aussi un exutoire parallèle. En 1959,
il est devenu l’un des cofondateurs, avec Jacques Foccart et Achille Peretti,
du Service d’action civique (SAC), sorte de police privée du gaullisme, en
pleine guerre d’Algérie. Pasqua en est le vice-président et le dirige avec
son ami Daniel Léandri. C’est un curieux mélange de militants, de policiers,
de gendarmes et d’hommes du « milieu » qui, de l’engagement gaulliste des
débuts, vont peu à peu dériver vers les coups de main, les règlements de
comptes et l’illégalité.
Les amis de « Charles » concèdent alors qu’il est « facilement séduit par les
truands », tellement plus hauts en couleur que ces fils de la bourgeoisie qui
tiennent le haut du pavé politique. Il ne voit d’ailleurs pas de
contradiction à les fréquenter pour mieux servir la figure de légende qui
reste sa référence : de Gaulle. « De Gaulle, c’était un mythe ! explique-t-il
un jour au Monde. S’il avait été communiste, j’aurais été coco sans
hésitation. Et s’il m’avait demandé de mourir pour lui, je l’aurais fait sans
hésiter. »
En 1968, c’est donc avec ses troupes du SAC que Charles Pasqua organise le
raz-de-marée gaulliste du 30 mai sur les Champs-Elysées. Il est élu, dans la
foulée, député UDR dans la circonscription de Clichy-Levallois. L’année
précédente, il a quitté Ricard pour monter sa propre société, Euralim, sise à
Levallois-Perret, spécialisée dans l’importation de l’Americano, un cocktail
italien à base de Campari et de vermouth. Mais c’est vraiment la politique
qui lui offre le terrain de jeu auquel il aspire.
De De Gaulle à Chirac
« On ne comprend rien de moi si l’on ne comprend pas que je suis un
militant », avait coutume de lancer Pasqua. Il aurait aussi pu ajouter « si
l’on ne comprend pas que je suis un homme de la guerre ». Ces années-là
transcendent tout. Le compagnonnage de ceux qui ont vécu le conflit est bien
plus fort que les clivages politiques : il y a les résistants et les
planqués. Et cent fois Pasqua affichera sa sympathie pour des communistes ou
des socialistes qui peuvent bien être de « l’autre bord » politique mais ont
fréquenté les mêmes rivages de la lutte contre l’occupant nazi. A l’inverse,
il pourra bien déclarer avoir des « valeurs communes » avec le Front national
et même s’entourer de transfuges de l’extrême droite et d’anciens de
l’Organisation de l’armée secrète (OAS), il éprouvera toujours une aversion
profonde pour Jean-Marie Le Pen et les diatribes lancées par l’ancien député
poujadiste, dans les années 1960, contre la politique d’autodétermination
décidée par le Général en Algérie.
Dans ces conditions, que peut valoir son alliance avec un homme trop jeune
pour avoir connu la guerre : Jacques Chirac. Orphelin du général de Gaulle,
Charles Pasqua a pourtant un vrai coup de cœur pour ce filleul politique de
Georges Pompidou. Chirac a le charme et l’appétit des jeunes ambitieux et
s’il a pris soin de céder en apparence aux conventions bourgeoises, il sait
apprécier à sa juste valeur l’efficacité sous la drôlerie pagnolesque de
Charles.
Dès 1974, Pasqua se met à son service. « Si vous maintenez pour la France le
cap du gaullisme, je ferai tout ce qui sera en mon pouvoir pour vous aider à
devenir ce nouveau chef », lui dit-il . Désormais, l’amitié paraît
indéfectible. Les deux hommes se tutoient, partagent leurs secrets, et les
filles de Chirac prennent l’habitude de voir « Oncle Charles » venir prendre
un whisky, le soir, avec celui qui est devenu le premier ministre de Valéry
Giscard d’Estaing après avoir trahi l’homme qui incarnait pourtant la
résistance gaulliste : Jacques Chaban-Delmas.
Années 1980, Pasqua « boys » et le ministère de
l’intérieur
C’est ensemble, avec le tandem Pierre Juillet et Marie-France Garaud, qu’ils
vont créer le RPR, en 1976, après la rupture entre Chirac et Giscard. Pasqua
a aidé le jeune loup à mettre la main sur l’UDR et à faire taire les barons
du gaullisme. Chirac fait de lui le secrétaire général adjoint du mouvement.
Désormais, la deuxième phase de sa vie politique sera liée à l’ascension vers
la présidence de la République de ce poulain aux dents longues.
Aucune élection interne du mouvement néogaulliste ne lui échappe. Ses réseaux
sont mobilisables à tout moment, même pour les actions les moins avouables.
En 1981, Chirac fait de lui son directeur de campagne pour l’élection
présidentielle. Pasqua se consacre largement à déstabiliser Valéry Giscard
d’Estaing, qui se représente. Alors que le président sortant doit faire face
à la polémique sur des diamants offerts par l’« empereur » centrafricain
Jean-Bedel Bokassa, les Pasqua boys apposent nuitamment sur les affiches du
candidat Giscard, juste à la place des yeux, des diamants autocollants… Au
RPR, les cadres ont reçu la consigne explicite de voter pour Mitterrand.
Giscard ne s’en relèvera pas.
Dans l’équipe qui prépare déjà Chirac à l’élection suivante, Pasqua incarne
désormais les « coups tordus » du RPR et le versant autoritaire d’un leader
flanqué, de l’autre côté, d’un Edouard Balladur et d’un Alain Juppé. Il est
devenu la bête noire de la gauche. Il l’est si bien qu’en mars 1986, lorsque
la droite gagne les législatives et que Chirac devient le premier premier
ministre de cohabitation de la Ve République, François Mitterrand s’oppose à
quatre nominations dans le gouvernement, dont la sienne au ministère de
l’intérieur. Chirac cède sur les trois autres, pas sur lui : Pasqua devient
le « premier flic de France ».
Il entend le rôle à sa façon. Quelques jours après son arrivée Place Beauvau,
il reçoit ainsi le patron du journal d’extrême droite Minute, Patrick
Buisson. De son coffre-fort, le ministre a sorti à l’intention de celui
deviendra vingt ans plus tard le conseiller de Nicolas Sarkozy à l’Elysée un
épais dossier rose sur lequel est inscrit en grosses lettres « Turpitudes
socialistes »… Le ministre de l’intérieur prépare déjà le combat contre la
gauche, et celle-ci ne s’y trompe pas. Elle conteste le nouveau découpage
électoral largement défavorable au PS, et bientôt la délivrance d’un vrai
faux passeport par la Direction de la surveillance du territoire (DST) à Yves
Chalier, l’ancien chef de cabinet du ministre socialiste Christian Nucci
impliqué dans l’affaire du Carrefour du développement.
Le 6 décembre 1986, après une manifestation étudiante contre les lois
Devaquet sur l’université, un jeune homme de 22 ans, Malik Oussekine meurt
après une violente charge de la police. Le ministre et son ministre délégué à
la sécurité, Robert Pandraud, avaient remis en service ces équipes de « flics
voltigeurs », à moto et équipés de matraques, les chargeant de « nettoyer »
les rues en pourchassant les « casseurs ». Désormais, la mort de Malik
Oussekine lui sera constamment reprochée, achevant d’assombrir la réputation
de Charles Pasqua.
La droite, en revanche, adhère à sa politique musclée rendant plus difficile
le séjour des étrangers en France et loue l’arrestation des terroristes
d’Action directe. Le « il faut terroriser les terroristes » lancé par le
ministre devient quasiment une phrase culte au RPR. C’est aussi grâce à
l’action de l’un de ses proches, Jean-Charles Marchiani, un ancien du Service
de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE) qui parle en
corse avec le ministre, que seront notamment libérés le 5 mai 1988 les otages
du Liban, Jean-Paul Kauffmann, Marcel Carton et Marcel Fontaine. Sous la
caricature de Fernandel pointe pour la première fois la puissance de l’homme
de réseaux et de secrets qui, jusqu’à sa mort, ne livrera jamais les
conditions de cette libération dont on ne connaît toujours pas avec certitude
les contreparties.
« Les promesses n’engagent que ceux qui les
reçoivent »
Le second tour de l’élection présidentielle doit avoir lieu trois
tard. La joie de voir le journaliste et les deux diplomates enfin
partagée pourtant dans toute la France, ne sauvera pas la droite.
Mitterrand est réélu. « Décidément, les Français n’aiment pas mon
constate tout de go Bernadette Chirac.
jours plus
libres,
François
mari »,
En fait, Charles Pasqua a compris bien avant sa défaite que Chirac ne
l’emporterait pas. Il s’exaspère depuis l’automne 1986 de ses hésitations
politiques, de ses faiblesses face aux « enfantillages » de « la bande à
François Léotard », de sa fascination pour son ministre de l’économie libéral
Edouard Balladur. « Si tu veux te contenter d’être le président du conseil
général de la Corrèze, disait-il alors à Chirac, c’est à ta portée. Mais ce
sera sans nous ! » Il le juge indécis, nerveux et, pour tout dire, sans
colonne vertébrale.
Dès le lendemain de la présidentielle, il décide de se mettre à son compte,
avec l’aide d’un autre rebelle, Philippe Séguin. Leur offensive contre la
direction du parti néogaulliste va faire long feu, en février 1990, mais,
deux ans plus tard, le président du groupe RPR du Sénat Pasqua se retrouve
une nouvelle fois aux côtés de Séguin contre Chirac et le traité de
Maastricht.
Le traité européen qui donnera naissance à la monnaie unique est adopté par
référendum le 20 octobre 1992, mais leur campagne a été d’une remarquable
efficacité. Surtout, elle a permis à Pasqua de s’ancrer dans un électorat
populaire souvent abandonné au Front national, dont il disait – entre les
deux tours de l’élection présidentielle de 1988, alors que Jean-Marie Le Pen
avait obtenu 14,4 % de voix au premier tour –, partager « les mêmes
valeurs ». Il tente de le cultiver en déposant au Sénat, en octobre 1988, une
proposition de loi pour le rétablissement de la peine de mort.
Dans l’opinion, ses formules font désormais florès : « Les promesses
n’engagent que ceux qui les reçoivent », « la politique, ça se fait à coups
de pied dans les couilles », « on est plus fidèle à sa nature qu’à ses
intérêts ». Mais Charles Pasqua aspire à exercer le pouvoir. Au Sénat, dont
il convoitait la présidence, une partie de la droite s’est coalisée contre
lui. En 1983, le jeune Nicolas Sarkozy lui a soufflé la mairie de Neuilly,
mais il préside depuis 1988 le conseil général le plus riche de France, celui
des Hauts-de-Seine. Le voilà politiquement et financièrement puissant.
Cela n’a pas échappé à Edouard Balladur, qui, en 1993, à la faveur de la
victoire de la droite aux élections législatives, est devenu premier ministre
pour la deuxième cohabitation qu’affronte un François Mitterrand cette fois
très affaibli par la maladie. Le gouvernement qu’il compose est un petit
chef-d’œuvre d’équilibre politique : tous les chefs de la droite y figurent,
de Charles Pasqua, de retour au ministère de l’intérieur, à Simone Veil, de
François Léotard à Nicolas Sarkozy, de François Bayrou à Gérard Longuet.
Pasqua a déjà compris les ambitions présidentielles de l’ancien conseiller de
Chirac. Agacé par ce qu’il tient pour de la faiblesse psychologique, il a
déclaré froidement à ce dernier quelques mois auparavant : « Jacques, si tu
laisses Edouard aller à Matignon, ce sera comme si tu jouais à la roulette
belge : celle où il y a une balle dans chaque trou du barillet » Mais
puisque Edouard est là…
Le retour à la Place Beauvau
Au ministère de l’intérieur, c’est comme une redite des années 1986-1988. Le
nouveau ministre fait voter la réforme du code de la nationalité française.
Il doit aussi faire face en 1994 aux manifestations étudiantes contre le
contrat d’insertion professionnelle (CIP), qui sont marquées par des
affrontements violents entre la police et des groupes de jeunes. Le
4 octobre 1994, il est confronté à une sanglante fusillade en plein Paris qui
fait trois morts parmi les forces de l’ordre. Elle est perpétrée par deux
étudiants, Florence Rey et Audry Maupin.
A nouveau, Charles Pasqua se déclare « personnellement en faveur » du retour
de la peine de mort pour « les assassins les plus sordides, ceux qui
attaquent les personnes âgées sans défense, ceux qui violent ou qui tuent des
enfants, ceux qui assassinent des responsables des forces de l’ordre ». Sous
sa direction, le général Rondot organise l’arrestation du terroriste Carlos,
et c’est aussi sous sa férule que le GIGN intervient, en décembre 1994 à
l’aéroport de Marseille, pour « neutraliser » un commando du GIA ayant
détourné un Airbus parti d’Alger.
Pour autant, les militants du RPR sont soufflés de voir Charles Pasqua
décider de soutenir, quelques mois avant l’élection présidentielle, un
Edouard Balladur qu’il avait pourtant toujours traité, au mieux de « cassecouilles », au pire de « bourgeois libéral bradeur de gaullisme ». L’un est
souverainiste et tient l’intervention de l’Etat pour la marque de la
puissance française. L’autre est européen et libéral. Que peuvent-ils avoir
en commun sinon un intérêt trivial et cynique pour le pouvoir ?
Pasqua a-t-il mesuré le désarroi et l’incompréhension qu’il suscite chez ses
fidèles ? Au lendemain de sa prise de position, il est sifflé dans les rangs
du RPR. L’imbroglio de l’affaire Schuller-Maréchal, en pleine campagne
présidentielle, et les scandales judiciaires de Patrick Balkany qui ébranlent
son fief des Hauts-de-Seine achèvent de ternir son image. La défaite
d’Edouard Balladur le laisse sans allié.
Lire aussi : Charles Pasqua, un habitué des tribunaux
« Tout a été fait pour m’éliminer. Un juge s’en est
chargé… »
En 1999, son alliance avec Philippe de Villiers aux élections européennes lui
permet de devancer la liste menée par Nicolas Sarkozy, obligeant ce dernier à
démissionner de la tête du RPR. Pasqua et Villiers fondent un nouveau parti,
le RPF. Mais les deux hommes ne sont pas faits pour s’entendre. Parmi les
douze députés RPF élus au Parlement européen, dix le quittent. A la tête du
conseil général des Hauts-de-Seine, il crée le pôle universitaire Léonard-deVinci, appelé « fac Pasqua ». Il commence à se sentir pousser des ailes.
Elles vont être coupées net par la justice.
« Mes ennuis ont commencé en 2000, quand j’ai dit que j’étais candidat à la
présidentielle de 2002 », expliquait en 2009 Charles Pasqua, qui détailla :
« Il est évident, si l’on regarde les choses a posteriori, que si j’avais été
candidat, Jacques Chirac n’aurait jamais été élu. Il aurait été battu par
Lionel Jospin. Tout a été fait pour m’éliminer. Un juge s’en est chargé… » Il
n’empêche. Les investigations de la justice éclairent d’une nouvelle lumière
une autre facette de l’animal politique.
Les connaisseurs de l’Afrique savent depuis longtemps comment les réseaux
Pasqua ont peu à peu pris la place des anciens réseaux Foccart. L’ancien
patron du SAC veut être le Fouché du continent africain et peut compter sur
ses fidèles, dont Daniel Léandri, Jean-Charles Marchiani et son propre fils,
Pierre Pasqua, pour l’aider dans cette ambition. Au ministère de l’intérieur,
Pasqua savait rendre service, donner des conseils de sécurité, surveiller
discrètement les opposants installés dans l’Hexagone, délivrer des visas. A
sa manière, Charles Pasqua mène en Afrique, notamment dans les pays
pétroliers, sa propre diplomatie.
Il essaie d’installer un homme à lui – souvent un Corse – chez la plupart des
présidents africains, en débordant largement le pré carré francophone. Un
pour cent du budget du conseil général des Hauts-de-Seine est consacré à la
coopération en Afrique.
Lorsque, en janvier 1997, Philippe Jaffré le nouveau président-directeur
général d’Elf Aquitaine, décide de se rendre en Angola, l’eldorado pétrolier
de loin le plus prometteur d’Afrique, il doit décaler sa visite d’une
semaine. L’ancien ministre de l’intérieur a programmé au même moment un
déplacement à Luanda et risque de monopoliser les meilleurs interlocuteurs à
la présidence angolaise, mais aussi de nombreux cadres de la compagnie
pétrolière française. François Mitterrand l’avait lui-même bien compris : au
sein d’Elf, surnommée « la pompe Afrique » de la classe politique française,
on peut s’entendre pour partager et travailler ensemble entre Loïk Le FlochPrigent, nommé par le président socialiste, Alfred Sirven, proche de Charles
Pasqua, et le chiraquien André Tarallo.
Pasqua entretient aussi des liens étroits avec le marchand d’armes Pierre
Falcone et l’associé de ce dernier, Arcadi Gaydamak, décoré de l’ordre
national du Mérite pour avoir joué un rôle essentiel dans la libération, en
décembre 1995, de pilotes français détenus en Bosnie.
On retrouvera tous ces noms dans la plupart des affaires financières qui vont
plomber les années 2000 de Charles Pasqua. Relaxé dans six d’entre elles, il
est condamné à de la prison avec sursis deux fois, même si le tribunal
souligne n’avoir trouvé chez lui « aucune âpreté au gain ni aucune volonté
d’enrichissement crapuleux ». Son fils, Pierre, en revanche, doit séjourner
en prison. Ces dernières années, Charles Pasqua, qui avait renoncé à se
représenter aux élections sénatoriales en 2011, continuait à retrouver ses
amis autour de charcuteries corses. En février cependant, il avait enterré
son fils Pierre, et malgré son apparition il y a quelques semaines au congrès
fondateur des Républicains, il n’avait plus pour la politique que le goût de
ses secrets.
Raphaëlle Bacqué
Source : Mort de Charles Pasqua, un homme qui faisait « peur et rire tout à
la fois »
Justice au Singulier: La guerre par
les mots…
Les mots sont un bonheur, une richesse, le parfum d’une civilisation.Je ne
m’habitue pas au fait que de plus en plus ils servent à faire la guerre,
singulièrement ou collectivement.
La démocratie a son vocabulaire et la République son langage.
A partir de quand les mots de l’une et de l’autre deviennent-ils outrageants
et scandaleux ?
Quand le Premier ministre évoque, pour ce qui s’est passé en France et en
Tunisie, une « guerre de civilisation », il a évidemment raison et, demeurant
dans le registre politique et la dénonciation civique, il ne torture pas ni
ne dénature l’expression. On peut certes la contester et la gauche – ce n’est
pas une surprise – ne s’en est pas privée.
Il n’est pas interdit non plus, comme l’a fait brillamment Vincent Trémolet
de Villers sous l’égide de Philippe Muray, de mettre en cause le terme de
civilisation employé par Manuel Valls au motif qu’il serait porteur
d’ambiguïté, du meilleur hier mais du pire aujourd’hui (Figaro Vox).
Reste que pour le sens commun l’appréciation lucidement polémique du Premier
ministre est limpide et permet de définir très exactement la nature du
combat, ce qu’on veut détruire chez nous à toute force et ce que nous devons
défendre sans faiblesse.
Que Nicolas Sarkozy ait déjà proféré ce propos ne rend pas forcément cette
analyse absurde !
D’autant plus que l’esprit partisan n’a pas sa place dans un tel débat
puisque la droite, demain, ne sera nullement assurée d’être plus efficace
contre l’islamisme radical que la gauche aujourd’hui.
La guerre par les mots ne s’arrête pas là.
Quand Christiane Taubira a insulté Gérald Darmanin sur un plan personnel et
intime alors qu’il l’avait mise en cause pour sa politique pénale
désastreuse, la garde des Sceaux a dévoyé et abaissé la langue française dont
elle fait grand cas pour être celle dont l’oralité, à la spontanéité
longuement préparée, est la plus éclatante.
Jean-Luc Mélenchon, dont j’avais déjà remarqué dans ma sphère proche qu’il
pouvait être d’une extrême violence verbale, s’est illustré le 28 juin en
accablant Emmanuel Macron de « son dégoût » et de « son mépris ».
Parce que ce ministre n’a jamais été élu, a travaillé au plus haut niveau
pour une banque et était donc indigne de représenter les millions de salariés
dont la vraie gauche et lui-même étaient les défenseurs…
De la part d’une personnalité aussi éprise de culture, douée pour la maîtrise
de la parole et donnant volontiers des leçons de politesse et de tenue aux
journalistes souvent tétanisés en face de lui, jeter « dégoût » et « mépris »
dans le débat public contre un homme qui, aussi discutable qu’il puisse être
dans son activité ministérielle, le vaut bien, est une honte. On n’est plus
dans le domaine de la sincérité mais dans celui de la grossièreté et de la
vulgarité. On ne combat plus, on abat. On parle sous la ceinture en oubliant
l’esprit.
Jean-Luc Mélenchon s’était ému pour bien moins que cela quand il avait été
écrasé médiatiquement par le ministre Cahuzac.
On est tellement habitué en France aux impropriétés et à la souillure du
langage que c’est à peine si cette abjection orale a été relevée et elle ne
sera évidemment pas contredite par le principal intéressé Emmanuel Macron
dont le silence stoïque sera en l’occurrence l’unique bouclier.
Cette guerre par les mots, elle se développe partout.
L’abus de l’adjectif « nauséabond » vient pallier ce que l’argumentation a
d’infirme.
Sur Twitter, certains se campent aux aguets des tweets, non pas pour les
contredire ou les approuver – ce serait fatigant ! – mais pour démolir qui
les envoie et espère une réplique de fond qui ne viendra jamais.
Le hasard fait qu’une page est consacrée, dans Le Figaro, aux
« irremplaçables vertus de la conversation ». Celle-ci, qui était un art de
société, est en train de se déliter, d’abord parce que la communication
forcenée d’aujourd’hui est profondément étrangère au charme intelligent et
altruiste de la conversation. Celle-ci, pour être exemplaire, exige de sortir
de soi et de manier la palette infinie du langage, d’écouter l’autre autant
qu’on lui parle.
Les mots sont un bonheur, une richesse, le parfum d’une civilisation.
Je ne m’habitue pas au fait que de plus en plus ils servent à faire la
guerre, singulièrement ou collectivement.
Philippe Bilger
Source :
Justice au Singulier: La guerre par les mots…
Première ! Le Dr Nir Barzilai
(Technion) a décidé de convaincre la
FDA que vieillir est une maladie –
Israël Science Info
Le bloggeur scientifique du journal Le Monde, Pierre Barthélémy, alias
« passeurdesciences », a révélé une rencontre d’un genre inédit entre Nir
Barzilai et la Food and Drug Administration (FDA, Agence américaine des
produits alimentaires et médicamenteux). Nir Barzilai dirige l’Institut de
recherche sur le vieillissement de l’Albert Einstein College of Medicine
(New York). Israël Science Info …
Le 24 juin 2015 par Israël Science Info Desk
Le bloggeur scientifique du journal Le Monde, Pierre Barthélémy, alias
« passeurdesciences », a révélé une rencontre d’un genre inédit entre Nir
Barzilai et la Food and Drug Administration (FDA, Agence américaine des
produits alimentaires et médicamenteux). Nir Barzilai dirige l’Institut de
recherche sur le vieillissement de l’Albert Einstein College of Medicine (New
York). Israël Science Info précise que Nir Barzilai, sommité mondiale, est
diplômé du Technion. Mais pourquoi Nir Barzilai a-t-il tenu à rencontrer la
FDA ? En fait, celui-ci veut rien moins que convaincre la FDA que vieillir
est une maladie.
Article de Pierre Barthélémy :
« Si elle n’avait pas été détectée par les radars de la revue Nature, la
rencontre qui s’est déroulée ce mercredi 24 juin entre une équipe médicale et
la Food and Drug Administration (FDA, l’agence américaine des produits
alimentaires et des médicaments) aurait pu passer inaperçue. Pourtant, ce qui
va se discuter là est un changement de paradigme pour la médecine – et
éventuellement la philosophie… – qui pourrait avoir d’importantes
conséquences pour l’industrie pharmaceutique. Pour résumer l’enjeu en une
phrase, ces chercheurs vont tenter de convaincre la FDA que vieillir est une
maladie.
Concrètement, que va-t-il se passer ? Cette équipe, emmenée par Nir Barzilai,
directeur de l’Institut de recherche sur le vieillissement de l’Albert
Einstein College of Medicine (New York), présentera le projet TAME, mot dont
le sens premier est « domestiquer » ou « dresser », mais qui est ici
l’acronyme de Targeting Aging with Metformin, c’est-à-dire « Ciblage du
vieillissement avec la metformine ». Cette dernière est à l’origine une
molécule couramment utilisée contre le diabète de type 2, qui a pour but de
faire baisser, chez les personnes qui souffrent de cette pathologie, la
résistance anormale de leur organisme à l’insuline. Mais elle a également
fait preuve d’autres propriétés étonnantes, notamment sur des modèles
animaux. Une équipe russe a ainsi montré dans plusieurs études que la
metformine ralentissait le vieillissement et prolongeait la vie chez des
souris. Le même genre de résultat a aussi été obtenu avec le petit ver
Caenorhabditis elegans, qui est un organisme modèle en biologie.
Nir Barzilai et ses collègues s’appuient aussi sur une étude statistique
britannique au long cours, publiée en 2014 par la revue Diabetes, Obesity and
Metabolism et qui a impliqué plus de 180 000 personnes. La moitié de cette
grosse cohorte était constituée de diabétiques de type 2 dont certains
prenaient de la metformine et d’autres un traitement différent, tandis que
les quelque 90 000 autres sujets étaient des non-diabétiques, servant de
groupe témoin. Non seulement, les diabétiques sous metformine avaient une
espérance de vie supérieure aux personnes prenant l’autre traitement, mais
ils vivaient aussi, en moyenne, plus longtemps que les sujets non diabétiques
! Même si l’on ne sait pas exactement comment la metformine réalise cet
exploit, on suppose qu’elle s’attaque à certaines molécules produites par les
cellules sénescentes. Il a aussi été montré qu’elle avait des propriétés
antitumorales.
Le projet TAME, s’il est mené à bien, consistera à donner de la metformine à
3 000 personnes âgées (non atteintes de diabète de type 2) pendant cinq à
sept ans. Les sujets choisis auront au moins une pathologie liée à l’âge
(cancer, maladie cardio-vasculaire ou problème cognitif) ou bien feront
partie d’une population à risques. Pour les chercheurs qui défendent cet
essai, la metformine, en plus des résultats déjà obtenus, est une molécule
dotée de plusieurs atouts car il s’agit d’un médicament générique peu cher,
bien connu, dont les effets secondaires sont faibles.
Comme on le comprend bien, la philosophie de ce projet consiste à considérer
que le vieillissement n’est pas une simple usure biologique consubstantielle
à la vie mais bel et bien une affection, un problème de santé. Pour reprendre
l’image un peu osée avancée par mon homologue américain Greg Fish sur son
blog « Weird Things », on peut voir le grand âge comme une sorte de sida :
« Si on ne le soigne pas, il ne nous tuera pas lui-même, mais il ouvrira
suffisamment de portes pour que quelque chose entre et fasse le sale
boulot. » L’idée de TAME consiste donc à cibler directement le vieillissement
et non plus les maladies qu’il finit par provoquer. A attaquer le mal à la
racine afin non pas de découvrir le secret de la vie éternelle, mais, étant
donné l’allongement de l’espérance de vie, de vivre en bonne santé plus
longtemps. Sinon, comme l’a expliqué au Wall Street Journal un des membres du
projet, Stuart Jay Olshansky (université de l’Illinois), on continuera à
s’attaquer séparément aux maladies qui apparaissent avec l’âge, combat vain
s’apparentant au remplissage du tonneau des Danaïdes : » Quand nous
réduisons le risque d’avoir une maladie du cœur, on vit assez longtemps pour
avoir un cancer. Si nous réduisons le risque d’avoir un cancer, on vit assez
longtemps pour avoir la maladie d’Alzheimer. Nous suggérons que le temps est
venu pour attaquer toutes ces maladies en s’en prenant au processus
biologique du vieillissement. »
Au-delà de l’idée, intéressante sur le plan physiologique, qui consiste à
prendre la sénescence comme une sorte de virus déclencheur de maladies,
d’autres considérations, autrement plus matérialistes, se cachent derrière le
projet TAME et cette rencontre du 24 juin avec la FDA. Jusqu’à présent,
celle-ci n’a jamais considéré le vieillissement comme une « indication » au
sens médical du mot, c’est-à-dire comme une pathologie ou le signe d’une
altération de la santé. Or, comme l’explique en toute franchise Nir Barzilai,
« les compagnies pharmaceutiques ne développeront pas de médicaments n’ayant
pas d’indication » officielle de la FDA, car c’est une condition sine qua non
pour obtenir le remboursement des traitements par les assurances santé. Comme
s’il devait toujours y avoir, en médecine, un moment où les histoires de gros
sous rattrapent la recherche…
« Nous sommes confiants dans le fait qu’une fois que la FDA se montrera prête
à considérer le vieillissement comme une indication, des médicaments plus
nombreux et plus efficaces [que la metformine] seront rapidement
développés », ajoute Nir Barzilai. On se doute bien qu’avec un marché
potentiel de 7,3 milliards de Terriens, l’industrie pharmaceutique sera
intéressée. Cela devrait aussi permettre à l’essai TAME, dont le budget
s’élève à 50 millions de dollars, de trouver plus facilement des fonds… »
Source passeurdescience
Source : Première ! Le Dr Nir Barzilai (Technion) a décidé de convaincre la
FDA que vieillir est une maladie – Israël Science Info
Mariah Carey « émue » d’être en
Israël | The Times of Israël
La diva américaine est en Israël pour un court voyage en compagnie de
l’homme d’affaires australien James Packer
La diva de la pop, Mariah Carey, a envoyé dimanche un message à ses fans
israéliens où elle faisait part de sa joie de réaliser enfin son rêve de
visiter Israël.
« J’ai attendu de nombreuses années pour venir ici, et je suis très émue »,
a-t-elle déclaré, selon la radio militaire.
Carey, 45 ans, est arrivé en Israël samedi pour une courte visite avec
l’homme d’affaires australien, James Packer.
Elle a été accueillie à l’aéroport Ben Gourion par des dizaines de fans
locaux. Le couple aurait l’intention de se rendre à Jérusalem, à Tel-Aviv et
à la mer Morte.
Si la visite est réussie, un concert pourrait être organisé dans le futur,
ont révélé les associés de Carey.
Mariah Carey, qui a un proche ami israélien, a montré son attachement à
Israël auparavant. Elle a déjà tweeté en souhaitant de bonnes fêtes à ses
fans juifs, chanté l’hymne national israélien, la Hatikva, dans le film
d’Adam Sandler de 2006 ‘Rien que pour vos cheveux’, et utilisé quelques mots
en hébreu lors d’un échange avec une candidate d’origine israélienne dans
l’émission American Idol, en 2013, en décrivant sa performance comme étant «
sababa » (cool). (La candidate, qui se trouvait être Shira Gavrielov, la
fille de la chanteuse israélienne Mickey Gavrielov, n’avait pas gagné.)
Packer, qui aurait acheté récemment une maison en Israël et aurait des
intérêts commerciaux dans le pays, est un ami du Premier ministre Benjamin
Netanyahu.
Source : Mariah Carey « émue » d’être en Israël | The Times of Israël
Israël intercepte un navire de
militants pro-palestiniens | The
Times of Israël
Les commandos marins sont montés lundi matin à bord du Marianne, le navire
est escorté vers le port israélien d’Ashdod
Des Commandos de la marine israélienne sont montés dans la nuit de dimanche à
lundi à bord d’un navire qui se dirigeait vers la bande de Gaza et ont pris
le contrôle du navire.
L’interception s’est déroulée sans incident et il n’y a pas ,eu de blessés
(d’après l’armée israélienne).
La Marianne de Göteborg va maintenant être escorté vers le port d’Ashdod,
après quoi les activistes se trouvant à son bord seront probablement
expulsés, comme les responsables israéliens ont averti.
« En accord avec le droit international, la marine israélienne a demandé à
plusieurs reprises au navire de changer de cap », précise le communiqué de
l’armée.
« Après leur refus, la marine a intercepté le navire dans les eaux
internationales pour l’empêcher de briser le blocus de la bande de Gaza. Les
forces ont signalé que l’utilisation de la force était inutile, et que le
processus se déroulait sans incident. Le navire est actuellement escorté vers
le port d’Ashdod et devrait y arriver d’ici 12 à 24 heures », a-t-il
poursuivi.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a félicité les commandos pour « leur
action déterminée et efficace dans l’interpellation des passagers du navire
qui a essayé d’atteindre la côte de Gaza, en violation de la loi ».
« Cette flottille n’est rien d’autre qu’une démonstration d’hypocrisie et de
mensonges qui ne fait qu’aider le Hamas et qui ignore toutes les horreurs
dans notre région. La prévention de leur entrée par la mer a été faite en
conformité avec le droit international et a même reçu le soutien d’une
commission du Secrétaire général de l’ONU », a déclaré Netanyahu dans un
communiqué.
Plus tôt, les organisateurs de la flottille ont indiqué que trois autres
bateaux accompagnant le Marianne étaient retournés vers leurs ports
d’origine, sans expliquer pourquoi, et que le Marianne naviguait vers Gaza en
solo.
Peu après 4h de matin, heure locale, les organisateurs ont dit qu’ils avaient
perdu le contact avec le Marianne quand il était à environ 100 miles
nautiques de la côte de Gaza. Au moins trois bateaux de la marine israélienne
se trouvaient à proximité à cet instant, selon les organisateurs.
Il y avait 18 militants et journalistes à bord du Marianne, dont l’ancien
président tunisien Moncef Marzouki et le député arabe israélien Basel
Ghattas.
Les militants avaient promis de ne pas utiliser la violence contre les forces
de Tsahal, mais de pratiquer une « résistance passive » lorsque le bateau
serait arraisonné, selon un journaliste de Deuxième chaîne israélienne qui
naviguait avec eux.
Dimanche, le bureau de Netanyahu avait préparé une lettre pour les militants
à bord de la flottille, dénonçant l’hypocrisie de la mission humanitaire du
groupe à Gaza :
« Bienvenue en Israël ! Il semble que vous vous soyez perdus. Peut-être
vouliez-vous vous rendre dans un endroit proche d’ici, la Syrie, où le régime
(du président Bachar al-) Assad massacre quotidiennement son peuple avec le
soutien du régime meurtrier de l’Iran. »
« En revanche, ici, en Israël, nous avons affaire à une situation où des
organisations terroristes comme le Hamas tentent de nuire à des civils
innocents. Face à ces tentatives, nous protégeons les citoyens d’Israël,
conformément au droit international. »
Le communiqué appelle l’attention sur le transfert par Israël de 1,6 millions
de tonnes d’aide humanitaire vers l’enclave côtière, qui tente de se
reconstruire après la guerre de l’été dernier. La lettre dit qu’Israël a
facilité le transfert des approvisionnements, qui, est-il noté, équivaut à
environ une tonne pour chaque habitant de Gaza.
Israël, poursuit la lettre, participe régulièrement à des projets
humanitaires bénéficiant aux Palestiniens, mais ne tolérera pas l’importation
d’armes pour des groupes terroristes. « Il y a un an, nous avons déjoué une
tentative de contrebande par la mer de centaines d’armes destinées à être
utilisées contre des civils innocents. »
« Il n’y a pas blocus sur la bande de Gaza, et vous êtes invités à transférer
des fournitures humanitaires par l’intermédiaire d’Israël. Empêcher l’accès
par la mer est fait en conformité avec le droit international, et nous avons
même reçu le soutien d’une commission du secrétaire général de l’ONU.
« Si les droits de l’homme vous intéressaient vraiment, vous ne navigueriez
pas en solidarité avec un groupe terroriste qui exécute sans procès les
Gazaouis et utilise les enfants de Gaza comme boucliers humains », poursuit
la lettre du Premier ministre.
Le communiqué conclut en déplorant que les militants aient choisi de ne pas
se rendre en Israël ; ils auraient ainsi été « impressionnés » par la
démocratie défendue par l’Etat juif qui offre l’égalité et les libertés
religieuses à tous ses citoyens.
Des Israéliens issus de divers milieux politiques mettent en doute le bienfondé de l’insistance d’Israël à empêcher les flottilles ostensiblement
pacifiques d’atteindre Gaza. La détention ou une blessure potentielle de
l’ancien président tunisien Moncef Marzouki, qui est à bord de la flottille,
serait vécu comme un outrage public à Tunis et plus loin encore, a précisé la
Deuxième chaîne.
L’ancien vice-Premier ministre Dan Meridor (Likud), par exemple, qui était un
membre de l’entourage du Premier ministre Benjamin Netanyahu lors de la crise
du Mavi Marmara, a suggéré qu’il n’y avait pas de problème à laisser les
navires passer s’ils ne transportent qui puisse être utilisé contre Israël.
« Quel est le but du blocus ? Voilà la question que j’ai posée à l’époque ;
c’est la question que nous devons nous poser aujourd’hui », a-t-expliqué au
Times of Israel. « Quel est le but qu’on est censé atteindre ? Si le but est
de vous assurer qu’il n’y a pas d’armes ou d’explosifs à bord, nous pouvons
facilement vérifier les bateaux et le voir. Quoi qu’il en soit, la plupart de
la contrebande [d’armes] se fait via des tunnels. »
Si ce que disent les militants – que les vaisseaux ne contiennent que des
biens humanitaires inoffensifs – est vrai, ils devraient être autorisés à
entrer à Gaza, a-t-il poursuivi. « J’espère que nous avons appris les leçons
de la flottille précédente. »
Uri Avnery, un ancien député et éminent militant d’extrême-gauche, a lui
aussi soutenu que la flottille actuelle ne pose pas de danger pour Israël et
que l’envoi des troupes pourrait donner inutilement l’image d’Israël comme un
Etat agresseur.
« Quatre petits bateaux, chargés de matériel médical et de panneaux solaires
pour générer de l’électricité, ne constituent pas la moindre menace pour la
sécurité d’Israël », a-t-il ajouté dans un communiqué.
« L’arrivée des bateaux avec leur cargaison humanitaire à Gaza serait un
geste de bonne volonté modeste de l’État d’Israël. Inversement, l’envoi de
commandos armés pour reprendre les bateaux en mer serait une action de force
qui ancrerait l’image d’Israël comme un Goliath agressif et violent – une
image qui est la principale raison de l’augmentation du boycott contre Israël
dans le monde. »
Les leçons à tirer de 2010
L’armée israélienne reste résolument secrète sur ses plans opérationnels et
pourtant les principales leçons apprises peuvent se résumer en trois points.
Les renseignements pourraient être d’une importance cruciale dans la
préparation d’une éventuelle opération. Israël doit savoir qui est sur les
bateaux et dans quelle mesure ils sont engagés dans la protestation nonviolente. Les cinq navires qui ont mis les voiles vers gaza en mai 2010, dont
le Mavi Marmara, sont entrés pacifiquement au port sans vies perdues. Le
Marmara, cependant, avait à son bord un noyau de militants turcs qui avaient
stocké des armes à bord et qui étaient très désireux de recourir à la
violence.
En outre, il y a des leçons à tirer de l’abordage raté de 2010. La façon
progressive et lente dont les commandos de marine israéliens ont été
descendus sur le pont bouillonnant du Marmara fut une erreur fatale. Les
premiers commandos sur la corde rapide devaient se rendre compte qu’ils
étaient en danger de mort, malgré le briefing qui auraient dû les préparer à
faire face à des militants pacifiste, selon un documentaire datant de 2011 de
la Deuxième chaîne.
Si l’image qui se dessine aux yeux des renseignements montre qu’il existe une
chance pour que la violence éclate et qu’Israël décide de recourir à la force
pour empêcher la flottille d’atteindre Gaza, les commandos doivent monter à
bord rapidement et à l’unisson, de sorte que la violence puisse être
réprimée. L’assaut progressif des troupes a conduit les manifestants à croire
qu’ils pourraient infliger des dommages mortels sur les commandos et à
poursuivre leur mission.
Les troupes ont besoin d’une image claire de ce qu’ils pourraient rencontrer
en termes de militants et d’armes. En supposant qu’il n’y a pas d’armes à feu
à bord, les soldats doivent être équipés avec des armes non létales efficaces
– des armes leur permettant de freiner les ardeurs des militants, tels que
des balles avec des bouts en mousse utilisées par la police des frontières –
et ils doivent être descendus à bord, dans la mesure du possible, en une
seule fois.
Fondamentalement, le Marmara a enseigné à l’armée qu’elle devait fournir sa
version de la vérité face aux versions des vidéos de militants – sinon
l’Histoire sera irrévocablement façonnée par d’autres. Les heures qui ont
passé jusqu’à ce l’armée révèle les images de ses commandos violemment
agressés furent le principal catalyseur de la mise en place du programme de
formation des soldats à l’utilisation de la vidéo opérationnelle.
Source :Tamar Pileggi, Israël intercepte un navire de militants propalestiniens | The Times of Israël
Aujourd’hui – Conférence Mohamed
SIFAOUI: L’esprit du 11 Janvier estil en danger?
Alors que la France est à nouveau frappée par un acte terroriste violent,
nous avons le plaisir de vous accueillir pour débattre avec Mohamed SIFAOUI,
qui n’a cessé de dénoncer depuis des décennies le danger islamiste et ce, au
péril de sa vie et de la sécurité de ses proches.
Au cœur du sursaut du 11 Janvier, avec une cinquantaine d’amis, de
partenaires, de compagnons de route, notamment deux acteurs de la société
civile, l’Association française des Victimes du Terrorisme (AfVT) et
l’Observatoire du conspirationnisme et des théories du complot, il a donné
naissance à l’Association « Onze janvier».
Face aux attaques de pseudo intellectuels qui transforment en victimes les
bourreaux, il a déclaré: « …nous continuerons de suivre avec attention ces
pseudo-intellectuels qui dépensent plus d’encre à dénoncer la victime qu’à
condamner le bourreau…» (Mohamed SIFAOUI)
Le terrorisme est un défi majeur lancé au monde libre et aux démocraties.
Venez en débattre en toute liberté de ton !
Venez débattre d’un sujet d’actualité avec les acteurs principaux de cette
actualité !
Pour vous assurer une place, réservez en cliquant
sur l’image ci-dessus
Soirée des Donateurs du Centre
Européen du Judaïsme
Mardi 30 Juin 20h15 – Cinéma « Irvin
Yalom, la thérapie du bonheur » suivi
d’un débat avec le Dr Robert Patrick
ISSEMBERT
Irvin Yalom, professeur émérite de psychiatrie à l’Université de Stanford
est également auteur de nombreux romans pédagogiques, devenus des bestsellers. Nous suivons Irvin Yalom dans son quotidien, dans son rôle de
mari, de père et également en sa qualité de psychothérapeute. Irvin Yalom
revendique une thérapie existentielle, nous éclairant sur nos doutes, nos
angoisses, notamment sur notre rapport à la mort et sur le sens de la vie,
questions à la fois intimes, personnelles mais néanmoins universelles et
nous guide, en instaurant une relation forte avec son patient, vers le
bonheur.
Rejoignez la Maison de la Culture Juive sur Facebook
https://www.facebook.com/pages/Maison-de-la-Culture-Juive/332076940170741
& sur notre site http://www.mcjnogent.org/
Ciné Club de la MCJ
Mardi 30 juin 20h15
« Irvin Yalom, la thérapie du bonheur »
Projection suivie d’un débat avec le Dr Robert Patrick Issembert
Psychiatre honoraire des hôpitaux
Cinéma Royal Palace 165 Grande Rue Nogent
Rés 06 12 12 06 95
Conférence Mohamed SIFAOUI: L’esprit
du 11 Janvier est-il en danger?
Alors que la France est à nouveau frappée par un acte terroriste violent,
nous avons le plaisir de vous accueillir pour débattre avec Mohamed SIFAOUI,
qui n’a cessé de dénoncer depuis des décennies le danger islamiste et ce, au
péril de sa vie et de la sécurité de ses proches.
Au cœur du sursaut du 11 Janvier, avec une cinquantaine d’amis, de
partenaires, de compagnons de route, notamment deux acteurs de la société
civile, l’Association française des Victimes du Terrorisme (AfVT) et
l’Observatoire du conspirationnisme et des théories du complot, il a donné
naissance à l’Association « Onze janvier».
Face aux attaques de pseudo intellectuels qui transforment en victimes les
bourreaux, il a déclaré: « …nous continuerons de suivre avec attention ces
pseudo-intellectuels qui dépensent plus d’encre à dénoncer la victime qu’à
condamner le bourreau…» (Mohamed SIFAOUI)
Le terrorisme est un défi majeur lancé au monde libre et aux démocraties.
Venez en débattre en toute liberté de ton !
Venez débattre d’un sujet d’actualité avec les acteurs principaux de cette
actualité !
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Quelques leçons modestes de
l’horreur…
Mais, au fond, peu importe. Remisons nos partialités et notre incoercible
besoin de dispute. Aujourd’hui, la gauche socialiste est en première
ligne. Acceptons de la soutenir pour ce qu’elle a, contre l’horreur, de
meilleur. Demain, on sera heureux qu’elle fasse preuve de cette
disposition civique et de cette bienveillance démocratique à l’égard du
pouvoir qui lui succédera.
D’abord, l’horreur. En France et en Tunisie.
Ici la décapitation épouvantable d’un homme à Saint-Quentin-Fallavier. Là un
massacre à la chaîne à Sousse (Le Figaro, lepoint.fr, Le Monde).
Ensuite la modestie. Parce que rien ne serait pire que d’opposer au simplisme
des carnages le sommaire de la réflexion et le péremptoire des « il n’y a
qu’à ».
Ces tueries ont-elles été, d’une certaine manière, coordonnées ou peut-on
admettre que l’islamisme radical gangrène et dévoie des subjectivités
singulières et autonomes ou inspire, ailleurs, des hécatombes sauvagement et
lucidement programmées ?
Le temps du constat est terminé. Quand Pascal Bruckner affirme que
« l’islamisme radical a déclaré la guerre à l’Europe », à moins d’être
aveugle et sourd on ne peut qu’approuver cette évidence. Mais, aujourd’hui,
avec une réalité tragique et guerrière qui nous crève les yeux et l’esprit,
s’en prend à la République et à son socle fondamental partagé par presque
tous, il faut sortir des pétitions de principe et lutter.
Mais comment ?
Cela implique déjà de ne plus mener des combats périphériques et accessoires.
L’essentiel n’est plus de pourfendre et de diaboliser les intellectuels et
politiques qui, les premiers, nous ont avertis et alertés sur les dangers de
cet islamisme férocement conquérant aspirant à avoir la peau de nos
démocraties mais, au contraire, de diaboliser les tueurs et ce au nom de quoi
ils commettent l’innommable.
Le débat sur la guerre des civilisations, des religions, que les naïfs
continuent de le juger insupportable ou que la plupart estiment qu’il est
résolu par les conclusions que le sang ne cesse de faire couler, dans tous
les cas n’est plus le principal.
Pas davantage que la distinction de plus en plus oiseuse entre un islam
certes modéré mais étouffé et dominé et un islamisme ostensible et mortifère,
de plus en plus, sur la scène du monde.
Résister soit, mais, le mot proféré, que faire pour lui donner une substance
?
Déjà, fuir tout ce qui pallie la gestion, devenue tragiquement illisible et
insoluble, d’un réel qui nous dépasse : l’abus des émotions collectives et le
triomphe d’un verbe d’autant plus cultivé qu’il se pare de volontarisme et
suscite l’illusion d’une suite opératoire.
Prendre également conscience qu’apparemment l’islamisme meurtrier nous place,
et nos gouvernants en charge de notre destin bien davantage, dans un
implacable étau.
Elaborer et mettre en oeuvre un dispositif de surveillance et de répression
de plus en plus contraignant, quadriller autant qu’on peut les aspirations,
les tentations, les départs puis les retours, incriminer même moins que les
commencements d’exécution, constituent des réactions qui en elles-mêmes,
toutes de sauvegarde, n’ont rien de choquant mais dont rien ne garantit
qu’elles éradiqueront le pire. On peut craindre, au contraire, qu’elles
l’exacerbent.
En revanche rabâcher une conception frileuse de l’état de droit et prétendre
qu’une démocratie se renie dès qu’elle essaie de se préserver efficacement
revient à amplifier la force malfaisante de l’islamisme radical, quelles que
soient ses dénominations et ses branches, l’unité venant du mépris de la vie
des mécréants et de la croyance en la légitimité meurtrière pour sa seule
bonne cause.
Que tenter entre ce double terrible risque ?
En tout cas, ne pas laisser penser, parce qu’on est dans l’opposition, qu’on
ferait mieux. Il est clair que si la droite était au pouvoir aujourd’hui, les
mêmes interrogations et parfois la même impuissance pèseraient sur elle.
Si on a abusé du concept d’union nationale, surtout quand elle est
revendiquée par un président qui sur d’autres registres n’a fait que diviser,
il n’en demeure pas moins qu’un Nicolas Sarkozy n’a pas le droit de laisser
entendre, pour contester politiquement, que son camp aurait des solutionsmiracles. Ce n’est pas vrai. Il faut au contraire favoriser, dans la lutte
contre ce terrorisme, la bonne volonté opératoire de ce gouvernement qui
n’est pas indigne en l’occurrence de la République qu’il cherche à protéger.
Cela signifie aussi que pour l’instant il convient de laisser de côté les
polémiques et les attaques, aussi justifiées qu’elles soient, contre une
Christiane Taubira qui d’ailleurs est exclue et s’est exclue de cette
obligation de rigueur et de sévérité, de cet impératif d’armement
républicain. Cet avertissement m’est destiné au premier chef.
Reste que la focalisation nécessaire sur l’islamisme radical ne doit pas,
comme un arrêt l’a récemment permis, obérer le travail au quotidien des
forces de police. Pour elles, avec la bureaucratie qu’on va lui préparer,
cela va devenir un vrai casse-tête de contrôler les identités des blancs, des
noirs, des arabes et des asiatiques ! Il faudra, de la rue, les convier dans
un salon de thé pour les inviter à accepter que la police accomplisse sa
mission.
Tout de même, s’efforcer autant que nos moyens le permettent de ne pas faire
succéder l’angélisme au contrôle. Arnaud Danjean a raison de souligner qu’on
ne peut pas mettre « 40 000 policiers derrière 4000 suspects » mais sans
doute serait-il responsable, comme pour le tueur de l’Isère, de ne jamais
interrompre une surveillance dès lors qu’un l’individu a été signalé et fiché
dangereux et que son effacement et sa discrétion subits sont généralement le
signe d’une stratégie de destruction et non pas d’un retour à la normalité .
Il y a des spécialistes réels ou prétendus de l’islam, de la radicalité de
l’islam. Il y a les bons apôtres et les boutefeux.
Mais, au fond, peu importe. Remisons nos partialités et notre incoercible
besoin de dispute. Aujourd’hui, la gauche socialiste est en première ligne.
Acceptons de la soutenir pour ce qu’elle a, contre l’horreur, de meilleur.
Demain, on sera heureux qu’elle fasse preuve de cette disposition civique et
de cette bienveillance démocratique à l’égard du pouvoir qui lui succédera.
Source : Justice au Singulier: Quelques leçons modestes de l’horreur…