Numéro 1297 - Jardin de Nantes
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Numéro 1297 - Jardin de Nantes
Thème : Histoire - Date : 16 août 2004 - N° 1297 www.jardins.nantes.fr FLEURISSSEMENT ET TOURISME EN GUYANE Heliconia Forêt Cacao Quel pourrait être l’influence du fleurisse-ment sur le développement du tourisme en Guyane ? (*) Tel était le thème de la mission que nous avait confiée, à Michel Radelet et à moi même, Léon Bertrand, Ministre du Tourisme, par ailleurs élu guyanais et Maire de Saint Laurent du Maroni. Sujet vaste et complexe, pour lequel cette mission ne pouvait constituer qu’une approche, (j’allais dire un défrichement dans ce pays couvert à 90% par la forêt !) . UN PEU DE GÉOGRAPHIE Ce département d’Outremer, souffre d’un déficit de notoriété par rapport aux Antilles ou à la Réunion et pour la plupart d’entre nous, les connaissances sur le sujet sont limitées. SEVEINFO seveinfo A 7000 kilomètres de la Métropole, la Guyane est située au Nord-Est de l’Amérique du Sud, en bordure de l’Océan Atlantique, coincée entre le Brésil, et le Surinam, ex Guyane hollandaise. Avec une superficie de 90.000 kilomètres carrés c’est le plus vaste des départements français. Il est constitué d’un vaste plateau, les points les plus élevés, dépassent rarement 600 mètres. Avec la forêt primaire, l’hydrographie représente la caractéristique majeure du paysage guyanais. Maroni, Mana, Sinnamary, Approuague, Oyapock, sont des fleuves auprès desquels notre Loire ne ferait l’effet que d’une modeste rivière. Les eaux limoneuses diffusent leur turbidité bien au delà des côtes, difficile de trouver des plages de sable blanc et un mer turquoise, ce qui sélectionne déjà certaines catégories de touristes ! Jalonné par une signalisation approximative, le réseau routier est limité au littoral. Les fleuves parcourus en pirogue, sont encore les seules voies d’accès aux rares villages de l’intérieur. La population atteint 160.000 habitants, dont près du tiers pour Cayenne. Outre les amérindiens de nombreuses ethnies et nationalités se côtoient en Guyane, blancs (fonc- tionnaires, descendants de colons ou de bagnards) noirs descendants d’esclaves, nombreux immigrants, du Brésil, du Surinam, ou du Vietnam (communauté Hmong). Le climat est équatorial, tempéré cependant par l’alizé avec une température de 25 à 30°, avec deux saisons sèches de juillet à Décembre et en Mars, la saison la plus humide s’étend d’Avril à Juin, avec une période d’averses en Janvier-Février. En ce qui concerne l’économie et le développement, la Guyane est très contrastée, à quelques kilomètres de distance on peut côtoyer les modernes fusées de Kourou et les plus modestes villages aux cases couvertes de palmes ou de tôle ondulée. La place commune est malgré tout ornée d’immenses paraboles, marque indispensable de prestige pour les habitants. LA VÉGÉTATION Inutile de préciser qu’avec un tel climat, la végétation est luxuriante, et que la forêt couvre la majorité du pays. Il s’agit le plus souvent d’une forêt primaire dans la continuité de la forêt amazonienne, avec son cortège d’arbres, d’arbrisseaux et de lianes, couvert omniprésent, étouffant donnant l’impression de vouloir pha- nombreux parcs tropicaux. Moins utilitaire, que décoratif, sa floraison est rouge et parfumée, ses fruits sphériques lui ont valu son nom vernaculaire d’arbre aux boulets de canon dition de s’appuyer sur des acteurs locaux et de garder son originalité, le tout en appliquant une méthodologie classique telle que la pratiquent nos communes de Métropole. Les arbustes et les plantes vivaces sont nombreux, quelques exemples de cette diversité. Parmi les nombreux héliconias, guyanais Héliconia psittacorum se caractérise par ses petites fleurs orangées, aimant les terrains frais, il couvre des étendues importantes comme chez nous les marguerites ou les digitales. Combretum rotundifolium (Peigne singe rouge) étonnant arbustes, ses inflorescences rappellent le buddleya mais avec des étamines d’Albizia de couleur rouge orangé ; dans la même gamme de couleurs, SAINT LAURENT DU MARONI La ville a décidé de ne plus tourner le dos à son passé. Le bagne est réhabilité, le patrimoine architectural est restauré, et les travaux d’urbanisme ouvrent des perspectives d’aménagement paysager. Le fleurissement de la Mairie est reprrésentatif du savoir faire local. ÿþýüûþýúùþøýúù÷ýúùýúúýøöýúùõôóýúòñðóýúùýïîüôñòíýúùýøùìþëêøý ÿþýüûúùø÷öõô÷óùú øôóõúüô÷øöú ÷÷÷üü ÷ôýóúù ÷øöóüýþõó øúüûúùú úø þõôúõùü úøó ÿþýüûúùøü÷üýüûü ô÷øöüöùýúü úüûù÷øüüùü ÿþóù üý÷óôôü úüô÷øö óúôüùóü úüùõø ü þøøúü ô õóôúü úüþ ÷õ úüþûü÷ùþüþ úùóøõúóù÷ þóüúù ÿþýüþ÷øóõú ü÷ùþüþ÷úùþ÷÷÷ øûüþþþ üøøùþü÷ûûüþúþü÷÷û÷ø÷ úûüþú÷üù úøþùý÷ûüýúùý þ úóúüöô÷óù ùõøüûúùüþôóûú úóúüý÷ùùü úüùõø þöþ úúü÷ûúùüþ ÿþóùüûúóøü øôóõú þúû ùõøüý÷õûú ùõøüþù÷øü÷öúü úü øþóù úóúü ôú üù÷óøü óø üü÷ùþüþ ýþõùúú þûüþûü÷ùþüþ ÷ þûúü÷ùûþüýþ ÷ý÷ þõ gocyter, les routes et les cours d’eau qui serpentent dans des galeries vertes où le soleil a du mal à pénétrer. Malheureusement, il y a aussi la forêt dégradée, qu’on laisse se régénérer tant bien que mal, après qu’on ait détruit plusieurs dizaines d’hectares pour récupérer quelques grumes de bois précieux. LES « IMMIGRÉES » On trouve dans les jardins particuliers guyanais tout le cortège des plantes caractéristiques des pays tropicaux. Partant de la Chine avec les Bauhinia et les jasmins, les Pseuderanthemum de Polynésie, les Ixora de l’Inde, les Medinilla des Philippines, les pervenches et Stephanotis de Madagascar, les Plumbago d’Afrique du Sud, les pentas africains, le tulipier du Gabon, les Anthurium d’Amérique du Sud, on arrive à la Guyane où prospèrent également ces apatrides : bougainvillées, Holmskolia, hibiscus, canna et autres ixora LES « AUTOCHTONES » La flore locale est caractérisée par ses essences forestières, plus de 80 espèces sont couramment exploitées : blanc, rose, mauve, verdâtre, noir orangé, strié, moucheté. Chaque bois possède des qualités différentes de densité, de poli, de solidité (voir encadré) en un mot le paradis des ébénistes et des marqueteurs. Parmi les arbres dont le nom nous est familier, le bois de rose. De son nom botanique Aniba rosaeodora produit un bois jaune pâle secrétant une résine dont le parfum rappelle la rose. Exploitée pour la marqueterie et surtout la distillerie, l’espèce a failli disparaître, au point que son exploitation est maintenant interdite. On peut également citer le Couroupita guianensis, il est présent dans de úüùõø Norantea guianensis, liane vigoureuse et florifère. Petrea bracteata est aussi une liane, cette verbénacée produit d’abondantes grappes de fleurs violettes. Pour finir comment ne pas citer une dernière liane aux élégantes fleurs bleu mauve Centrosema brasilianum également appelée « foufoune », allez savoir pourquoi ! (*). Première étape concrète, trois villes de dimensions différentes ont été retenues comme villes pilotes compte tenu de leur implication actuelle ROURA Ville résidentielle non loin de Cayenne surprend par la qualité de l’entretien des espaces verts publics, à la charge des Rmistes (!) et le souci de la collection (alignement en alternance de Combretum et Cyrtostachys lakka, ça change du platane!) ; de plus un parc de 10 ha est en projet. AWALA YALIMAPO Cette petite ville bénéficie d’un atout exceptionnel, puisque chaque année une importante colonie de tortues Luth se rassemble sur ses plages pour y pondre. La cité est gérée par une communauté amérindienne très sensibilisée au développement durable. Les élus sont prêts à compléter les atouts touristiques que sont les tortues et les activités traditionnelles par la mise en place d’un environnement végétal de qualité. Voilà les pistes qui vont être explorées dans les mois qui viennent, et comme on dit dans la langue du pays , YAPUKA YFAUKON ! Pour en revenir à la mission sur le fleurissement, si les matériaux existent, la mise en œuvre sera complexe, notamment sur le plan environnemental. L’attribution des «Quatre Fleurs» n’est pas pour demain mais des potentiels existent pour un tourisme authentique à la découverte de milieux et encore en dehors des circuits Club Med. Le fleurissement peut y trouver sa place à con- Mairie de St Laurent SEVEINFO ROLAND JANCEL seveinfo