Chapelle expiatoire - Carte
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Chapelle expiatoire La chapelle expiatoire est une chapelle du 8e arrondis- 1.1 sement de Paris, située au 29 rue Pasquier, construite dans le square Louis-XVI, à l’emplacement de l’ancien cimetière de la Madeleine où avaient été inhumés les corps de Louis XVI et de Marie-Antoinette avant leur transfert à la basilique Saint-Denis le 21 janvier 1815[1] . Certains gardes suisses tués lors de la prise du palais des Tuileries, le 10 août 1792 y sont aussi inhumés. Composition Cette chapelle fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 22 juillet 1914[2] . 1 Présentation Sosthène de La Rochefoucauld duc de Doudeauville (1785-1864), aide-de-camp du comte d'Artois, futur Charles X, proposa le premier, à la fin de l'année 1815, la création d'un monument expiatoire en mémoire du roi Louis XVI et de la reine Marie-Antoinette. Louis XVIII avait alors décidé d’élever à ses frais (3 millions de livres) une chapelle commémorative (l’adjectif « expiatoire » ne fut jamais employé officiellement). Il la commanda à Pierre-François-Léonard Fontaine qui poursuivait une carrière officielle[3] commencée sous le Consulat qui ne devait s’achever que sous le Second Empire. Le monument fut élevé de 1815 à 1826. Pierre-FrançoisLéonard Fontaine s’est adjoint les services de son élève Louis-Hippolyte Lebas (1782-1867) comme inspecteur, se séparant pour l'occasion de son acolyte Charles Percier qui n'approuvait pas le projet. Il construit notamment sur Vue intérieure de la chapelle expiatoire un jardin élevé de 2 mètres une cour d'honneur bordée de cénotaphes dédiés aux gardes suisses tués en 1792, lors de La composition de la chapelle expiatoire est un peu insl'arrestation du roi, cour qui mène au fond à la chapelle[4] . pirée du Couvent de la Reine élevé par Richard Mique à En 1862, les cyprès qui entouraient la chapelle ont été Versailles. coupés, et un parc public (le square Louis-XVI) a été créé De l'extérieur, l’édifice se présente comme une enceinte autour du complexe, remplaçant l'allée centrale qui me- fermée avec portail donnant accès à une esplanade surnait à la chapelle et constituant une oasis de paix dans élevée encadrée de deux galeries de cloître, petit camune ville animée. En mai 1871, la Commune exigea que po santo, zone d'isolement et de recueillement. Au fond, la chapelle soit démolie, mais cette résolution n'a jamais un portique tétrastyle à fronton de style dorique donété mise en vigueur. nant accès à la chapelle. Le plan centré (en référence aux Martyria) avait paru ici le plus approprié à un édifice commémoratif. Ainsi le plan est-il en croix grecque, et l'on en goûte l’harmonie équilibrée née de la coupole et des demi-coupoles entourant le massif cubique adouci par le péristyle. La manifestation traditionnelle du légitimisme est la messe commémorative annuelle donnée le 21 janvier pour le repos de Louis XVI et Marie Antoinette à la chapelle expiatoire, dont les légitimistes ont obtenu la réouverture. La chapelle a été gravement endommagée par une tem- L’intérieur affirme la science constructive impeccable de Pierre-François-Léonard Fontaine. Trois voûtes, en cul pête en 2009. 1 2 5 de four à caissons et éclairés par un oculus dans leur partie supérieure, contrebutent la coupole centrale également à caissons et ajourée, reposant sur des pendentifs. L’éclairage naturel, seulement dispensé par les oculi des voûtes, est sépulcral à souhait. L'autel de la crypte, en marbre noir et blanc, marque l'endroit exact de l'inhumation de Louis XVI. Avec son aptitude à traiter les sujets les plus divers, Pierre-François-Léonard Fontaine a créé là une architecture rigoureuse et hiératique, propre à exalter le souvenir, sans se priver d'un vocabulaire antiquisant. 1.2 Statuaire L'édifice abrite deux groupes sculptés en marbre blanc montrant les souverains en attitude extatique : « Louis XVI, auquel un ange montre le ciel », de François Joseph Bosio, et « Marie-Antoinette soutenue par la Religion » de Jean-Pierre Cortot. Antoine-François Gérard, qui a réalisé d'autres sculptures, a notamment sculpté un bas-relief montrant l'exhumation du roi et de la reine du cimetière de la Madeleine. Les « testaments » des deux souverains sont reproduits sur leur socle[5] . • • 2 Regards critiques Chateaubriand considérera la chapelle expiatoire comme « peut-être le monument le plus remarquable de Paris »[6] . 3 Galerie • Lancelot Théodore Turpin de Crissé, Une messe à la Chapelle expiatoire, 1835, Musée Carnavalet. • Entrée Rue Pasquier • Détail de l'aile gauche • Détail de l'aile droite • Façade de la chapelle et sa double allée de rosiers blancs • Galerie latérale • Détail de l'abside • Vue depuis Rue d'Anjou VOIR AUSSI 4 Notes et références [1] Félix Faure, Dictionnaire historique des rues et monuments de Paris, 2003, p. 265 [2] « Notice no PA00088809 », base Mérimée, ministère français de la Culture [3] Nommé premier architecte de l'Empereur (25 avril 1813) sous l'Empire, Pierre-François-Léonard Fontaine devient architecte du Roi (24 décembre 1814) sous la Restauration. [4] Gilles Marchand, Dictionnaire des monuments de Paris, Jean-paul Gisserot, 2003 (lire en ligne), p. 66 [5] Nostalgie de la monarchie dans l'église de la Madeleine à Paris et dans son quartier [6] Visite du monument, un texte à la disposition des visiteurs.