lalle larsson - Richard Hallebeek
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lalle larsson - Richard Hallebeek
(Reingold Records, Suède, 2010) Un an après le premier album de sa formation WEAVEWORLD, notre WEAVEWORLD claviériste favori actuel revient, fort des critiques dithyrambiques crachées sur le papier par une presse progressive qui voit en lui l'avenir du clavier progressif. LALLE touche au jazz, au rock, au hard rock et au classique avec virtuosité et enchante les fans de Karmakanic, Karmakanic Third World Electric et des récents Agents Of Mercy. Mercy Ayant suivi sa carrière de très près, Highlands Magazine saisit des compléments d'information sur sa musique au tournant d'une interview riche en information clé pour comprendre le prog actuel. La musique de ce second WEAVEWORLD est assez unique, d'une fluidité d'audition rare, aux antipodes d'un prog morcelé à l'excès, et pourtant d'un richesse de textures, de thèmes et de couleurs parfaitement apte a satisfaire nos lecteurs les plus exigeants. On navigue entre Zeuhl moderne, néo classique grandiloquent et métal progressif instrumental de la meilleure mouture (exit les instrumentaux procéduriers à la Dream theater) theater et le jazzrock seventies des formations d'Allan Allan Holdsworth. Holdsworth WEAVEWORLD est un quintet de virtuoses. JONAS REINGOLD, REINGOLD véritable successeur de Jeff Berlin (bassiste des albums de Bill Bruford fin 70's, à goûter sans faim) et héritier du son de Jaco Pastorius, Pastorius n'a plus rien à prouver : il est le bassiste-héros du jazz rock et du prog symphonique moderne (Flower Flower Kings, Kings Kaipa, Kaipa Karmakanic, Karmakanic Agents Of Mercy, Mercy The Tangent, MICKAEL Tangent Third World Electric...). Electric WAHLGREN assure les fûts avec classe et subtilité. RICHARD HALLEBACK et STEFAN ROSQVIST nous émoustillent les tympans de leurs virtuosités guitaristiques postHoldsworth et Metheny. Metheny Une fois passée la liste des musiciens, qui ne suffit pas à faire un album, on se heurte à la matière elle même. Bilan : Infinity Of Worlds est un album solide de progressif/jazz fusion. H i g h l a n d s Ma g a z i n e 4 9 Première des six pièces en présence, qui nous attendent, A Demon's Kiss nous tend la perche avec son riff hardprog incendiaire et ses breaks rapides. Un thème épique s'installe en dialogue entre claviers et six-cordes distordues : on s'envole littéralement lorsque ce satané LALLE nous balance une grille harmonique de jazz à la Pat Metheny au milieu d'un déchaînement d'électricité. ROSQVIST s'offre un solo jazz rock époustouflant, proche des travaux de Scott Mac Gill. Gill REINGOLD répond en reprenant le thème principal à la basse : les instrumentistes dialoguent ensemble. Enfin, LALLE nous souffle avec un solo d'une grande beauté. On sent dans son jeu l'héritage des grands pianistes de jazz tels Oscar Peterson ou encore Lyle Mays (membre du Pat Metheny Group). Group Otherworldly est une perle de prog actuel : LALLE enchaîne des arpèges qui s'érigent en structurent fondatrices d'un espace sonore en perpétuelle mutation (progressif!). En arrière plan les compères WAHLGREN et REINGOLD nous envoient diaboliques aux claviers. Illustration sonore de l'enfer, le morceau ne tient la route que par le discours sauvage de LALLE aux claviers ; en dessous le groupe tourne en boucle. Lemuria nous réconciliera avec ses arpèges mystérieux et cosmiques bouclés au piano et à la guitare acoustique : on navigue en plein Allan Holdsworth, Holdsworth de par les harmonies et les cassures entre méchanceté et lyrisme qui parsèment la composition. HALLEBEEK s'enflamme d'un solo digne de ceux d'Allan Allan H lui même : on suivra ce disciple avec beaucoup d'intérêt par la suite, foi de progueux. Lorsque vient le tour de LALLE de passer au solo, on jubile : rare sont les musiciens qui peuvent créer instantanément des mélodies aussi complexes que chantantes sur des accords aussi peux communs. Infinity Of Worlds clôt l'album en apportant un feeling drum'n'bass à des accords de pianos touchants. Le morceau, qui par ses moult développements, peut largement prétendre au statut d'Epic, nous rappellera à la fois le Return To Forever de No Mystery et le superbe trio de jazz psyché E.S.T. E.S.T Passionnant. Ce second album est une belle réussite de jazz rock progressif contemporain mené par un véritable keyboard-heroe! Vivement les concerts. Pierre WAWRZYNIAK Notation: P.W (17/20) D.G (17/20) Interview LALLE LARSSON Highlands Magazine : Qu'estQu'est-ce que le terme Weaveworld signifie pour vous? Et qu'en estest-il d' Infinity of Worlds? une leçon de groove dans les oreilles. City Of Lost Soul apporte des éléments nouveaux dans la musique du quintet. Piano et guitare acoustique nous développent une fusion inédite entre arpèges flamencoïsants à la Return To Forever, Forever répétition typiques de la musique concrète (Steve Steve Reich en tête) et le vocabulaire thématique épique et déchirant propre à LARSSON. LARSSON On est tenu en haleine du début à la fin, par des relances liturgiques inattendues, des accalmies teintées de groove discret et élégant de la part du duo REINGOLD/ WAHLGREN et surtout l'intarissable claviériste aux solos, jonglant avec un talent ébouriffant entre jazz, classique et rock. Le climax est atteint avec un arpège touchant aux claviers qui devient la toile de fond d'un dialogue guitare/clavier, aboutissant à un unisson aussi rapide que toxique... On aimerait y perdre notre âme dans cette ville... Beyond Shadows me déçoit, en raison d'une uniformité de textures hard rock/métal, prétextes à des arpèges J’ai pris connaissance du mot WEAVEWORLD pour la première fois dans le roman du même nom de CLIVE BARKER en 1992, j’ai alors sorti une démo de 4 titres que j’ai appelé WEAVEWORLD. WEAVEWORLD Le livre de BARKER parle d’un type qui 'tombe' dans un tapis antique et magique, puis se retrouve dans ce monde composé de tissus. Un peu comme Alice au pays des Merveilles, se retrouvant dans un autre monde, une autre dimension. Pour être honnête je n’ai pas tellement apprécié le livre, mais le concept m’a plu. Pour moi, WEAVEWORLD signifie simplement cela, tomber dans cet autre monde fait de magie et de rêves. Pour moi l’artiste est un tisseur de rêves. Les poètes, les danseurs, les peintres et les musiciens sont nos portails vers d’autres mondes. L’album INFINITY OF WORLDS provient du morceau du même nom. Derrière chaque chanson que j’écris il y a une histoire. On peut dire que celle ci parle de la complexité et des différentes facettes de l’humanité. Comme c’est écrit dans le livret de l’album : " il y a toujours plus à voir que ce que perçoit l’œil. Quand on juge, estce qu’on voit vraiment la réalité ? dans chaque réaction, dans chaque décision, dans le plus petit grain de sable, dans chaque corps et chaque esprit se trouve une infinité de mondes. 2 Highlands Magazine : Quels sont les objectifs musicaux de votre projet? Il y a davantage de continuité dans la musique de Weaveworld que dans celle d'Ominox et de Seven Deadly Pieces. Il s'agit d'une musique contemporaine moins complexe et d'une fusion fluide entre le jazz rock, le prog et la musique classique. Pourquoi ? version du jazz électronique moderne j’imagine. On va enregistrer tout ça en live au studio avec à peine ou pas du tout d’overdub. Je suis en train d’écrire pour ce projet. Ensuite j’ai une centaine de pages écrite pour un autre album solo qui serait une sorte de suite à Seven Deadly Pieces. De la musique d’orchestre transcrite avec des guitares électriques et tout ça, mais ça ne sera pas prêt avant 2012-2013. En même temps je joue et j’enregistre avec AGENTS OF MERCY, MERCY donc je suis pas mal occupé. j’écris simplement ce que je ressens. Ma musique est en quelque sorte mon journal de vie, et comme je change, la musique aussi. J’imagine que du point de vue acoustique et technique la musique de WEAVEWORLD se trouve quelque part entre Highlands Magazine : Pouvez Pouvez-vous nous Ominox et Seven Deadly Pieces. Highlands Magazine : Quand ce projet estest-il né? Dans quelles circonstances? Une partie des compositions remonte déjà à 1992. Je n’avais pas eu l’occasion de jouer cette musique avec les bons musiciens jusqu’à maintenant. Le bon moment est arrivé, et tout est tombé à pic. Quelques fois il faut juste laisser les choses se faire avec le temps. Ominox est mon premier projet d'adolescent. Après cela j'ai fait de la musique classique moderne pendant dix ans! The Deadly Pieces ont été écrites pour un orchestre, impliquant ainsi un grand nombre de personnes, ce qui a rendu le projet dur à gérer financièrement. J'ai toujours voulu jouer dans une formation jazz-rock plus réduite : c'est beaucoup plus facile d'effectuer des tournées! Quand j'ai rencontré Reingold, Walle, Roqvist et Hallebeek, Hallebeek j'ai trouvé la bonne combinaison de musiciens pour ce projet ! Highlands Magazine : EstEst-ce que votre expérience avec Karmakanic a changé votre vision de la musique ? Pas en ce qui concerne la vision de ma propre musique. La musique de Jonas est très différente de la mienne, c’est un autre genre, mais par contre j’ai beaucoup appris grâce à lui sur la production en général, et comment on peut utiliser des sons de basses différents etc. Highlands Magazine : PouvezPouvez-vous nous parler de vos autres projets? Pour le moment je travaille à la composition et l’enregistrement du troisième album de WEAVEWORLD, qui sortira l’année WEAVEWORLD prochaine. Ça bouclera la trilogie. Il y aura peut être d’autres WEAVEWORLD après ça mais mon idée de départ était de faire trois albums et un album live. Après ça je prévois aussi d’enregistrer un trio l’année prochain avec REINGOLD à la basse et WALLE à la batterie. Un album solo plus focalisé sur moi en tant que soliste avec différents claviers, plus d’improvisation, de cordes et de solos. Ma H i g h l a n d s Ma g a z i n e 4 9 Holdsworth, Dolphy and the Fire et la vitesse de Yngwie et Shawn Lane, Lane la noirceur de Sabbath, Sabbath Dio et les sons symphoniques à douzes notes de la musique sérielle moderne. C’est toutes ces choses que j’entends dans ma musique, donc j’imagine que c’est de là que je viens. Highlands Magazine : PrévoyezPrévoyez-vous de tourner avec le groupe ? C’est complètement dans nos plans de tourner avec ce groupe. Maintenant on a deux CD et assez de matière pour monter un grand show. J’espère que ça sera possible de réaliser une petite tournée européenne l’année prochaine. Highlands Magazine : Jonas Reingold vient d'ouvrir Reingold records : nous sommes très impressionnés par ce label et la qualité de ses publications. Pouvez Pouvez vous nous en dire plus concernant votre collaboration avec lui (Agents Of Mercy, Karmakanic...)? EtesEtes-vous proches ? Oui moi aussi je suis impressionné ! La façon dont Jonas a réussi à monter ce label en si peu de temps est impressionnante. Ça montre qu’il est très dévoué et travaille dur. Je ne dirai jamais assez de choses positives sur Jonas. Jonas On travaille très bien ensemble et c’est la personne la plus chaleureuse et drôle. On a fait 6 CD ensemble et plusieurs tournées dans un laps de temps assez court. On vit à environ une heure l’un de l’autre en train et je vais le voir assez souvent, enfin " souvent " selon mes critères, on est tout les 2 pas mal occupés. Je le vois comme un de mes plus proches amis. Highlands Magazine : Pour beaucoup de gens, vous vous êtes celui destiné à remplacer Emerson, Wakeman et les autres, dans le futur monde progressif. EtesEtes-vous prêt pour cette tâche ? parler de votre pannel d'influences et comment elles agissent sur vos Ha ha ! quelle question! Honnêtement je n’aspire pas à remplacer qui que ce soit, compositions? dans n’importe quel genre et je ne me Tout d'abord, je ne pense jamais en terme considère pas vraiment comme un d'influences ou de genre quand j’écris de la claviériste prog comme ceux que vous musique. Je ne me dis pas " bon mentionnez. Je fais juste ma musique. Si les maintenant je vais écrire un morceau dans gens aiment ce que je fais c’est super. ce genre là ". j’essaie simplement de Sinon ce n’est pas très grave, et je transcrire un sentiment ou un son que j’ai continuerai à jouer et écrire la musique que dans la tête. Ensuite les sons qui en j’entends dans ma tête. ressortent sont certainement un mélange Avez-vous un de toute cette nourriture musicale que j’ai Highlands Magazine : Avezingéré au fil des années, toutes mes message particulier (relatif à votre conception de la musique) pour nos sonorités favorites. lecteurs? Je n’entends plus vraiment Merci d’avoir pris le temps de lire cette d’influences évidentes dans ma musique interview! Et si ce n’est pas encore fait je mais je pense qu’elle est teintée de la vous conseillerai d’écouter les albums de musique avec laquelle j’ai grandi. J’entends WEAVEWORLD WEAVEWORLD sur Reingold Records. Ça d’où vient mon approche de la musique. sera un vrai voyage pour vous ! J’espère Mélodiquement j’entends encore un peu aussi vous voir sur les tournées de Agents of Bach et Chopin, Chopin dans mon approche Mercy et Karmakanic ! Ώ harmonique des solos j’entends Coltrane, Réalisation :Pierre WAWRZYNIAK 3