Luigi-Alberto SANCHI « Guillaume Budé, de la translatio studiorum

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Luigi-Alberto SANCHI « Guillaume Budé, de la translatio studiorum
Luigi-Alberto SANCHI
« Guillaume Budé, de la translatio studiorum au De Transitu »
Cette séance du séminaire est axée sur le rôle de la philologie française entre la mort
de Politien (1494) et l'époque de la répression après le Concile de Trente (avec la
grande génération des Estienne, Turnèbe, Casaubon, Scaliger, Cujas). De cette phase
d'éclosion Budé, mort en 1540, est le protagoniste avec son ami et rival "européen"
Erasme (mort, lui, en 1536). Nous pouvons ainsi d'une part situer l'apport français à
cette époque dans le panorama intellectuel international et tout d'abord italien, d'autre
part délimiter un moment précis et sa fonction.
Après une esquisse sur les milieux du "premier humanisme parisien", de Budé, ses
maîtres et ses élèves, on considère plus spécifiquement son appel (en 1515) à
développer un humanisme français – forme de translatio studiorum – qui s'achèvera en
1529 avec la création de l'embryon du Collège de France (premières chaires de
lecteurs royaux, en grec et hébreu) sous la protection royale face aux attaques de la
Faculté de théologie de Paris. Sur le tard (en 1535), la réponse de Budé à cette hostilité
et à la montée du luthéranisme en France sera le De Transitu, ici analysé comme une
première tentative de protection face à l'intolérance religieuse et à l'assimilation grec =
hérésie. Les contenus de la transmission (translatio) opérée par Budé et son groupe
sont également abordés, mais moins par l'analyse de ses quelques traductions du grec
en latin (Plutarque, Ps.-Plutarque, Basile, Ps.-Philon, Ps.-Aristote) que par ses
ouvrages majeurs, plus proprement philologiques et scientifiques (droit, économie,
lexicographie grecque), où il a relu une grande partie du patrimoine antique, grec et
latin, classique comme tardif.

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