Rapport Traduction italien

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Rapport Traduction italien
ITALIEN – Première langue – Traduction
70 copies ont été corrigées. La moyenne pour cette sous-épreuve est de 11,01 sur 20.
L'éventail des notes est très ouvert : de 1 à 20 sur 20.
On peut différencier 4 groupes :
22 copies notées de 1 à 7,5
16 copies notées de 8 à 12,5
8 copies notées de 13 à 15,5
24 copies notées de 16 à 20.
Des notes descendant jusqu'à 1/20 ont été attribuées aux copies accumulant barbarismes (« scrivatore »,
« scrivanio » pour traduire « écrivain » peut être un exemple significatif...), contre-sens, fautes de
grammaires et de conjugaisons dans les deux parties de la sous-épreuve.
L'objectif d'une telle épreuve est de montrer la capacité d'adaptation des candidats face aux difficultés
présentées par un texte, à évaluer les stratégies qu'ils mettent en œuvre pour compenser d'éventuelles
lacunes ainsi que leur aptitude à réfléchir sur la langue.
Au-delà des connaissances linguistiques, c'est donc bien la capacité d'analyse d'un texte qui est en jeu : il
ne s'agit pas ici de faire une traduction littéraire mais, en restant au plus près du texte, de montrer que l'on
en a compris le sens, grâce à une analyse fine.
Les maladresses sont admises si elles n'entraînent pas d'incohérences et lorsque les façons de compenser
sont pertinentes et s'adaptent au contexte, elles sont acceptées (jouer aux fléchettes, aux cartes, etc. au lieu
de « jouer au billard » par exemple).
Inversement, le choix exact des termes et des formules est valorisé ; soulignons, en effet, que les
difficultés présentes dans le texte sont l'occasion pour le candidat de se distinguer, dans le cadre d'un
concours, à la condition, une fois encore, qu'il reste près du texte, et qu'il ne fasse pas abstraction des
structures propres à chaque langue.
Pour la première phrase de la version, de nombreux candidats ont transformé la phrase affirmative « il se
contentait d'un rien / un rien le contentait / il se contentait de peu » en une phrase négative, entraînant de
fait un contre-sens.
« Altro non pretendeva » a donné lieu au même type de contre-sens.
L'image du protagoniste ne demandant qu'à pouvoir voyager dans le même compartiment que le narrateur
et ses compagnons, en faisant tout pour rester discret a donné lieu aux interprétations les plus absurdes :
« avec l'air du vieux qui suait en silence », « dans l'air renfermé », « l'air renouvelé qui se réchauffait en
silence... », « avec l'air de l'ancienneté qui se réchauffe en silence », « avec l'odeur de l'ancien, il
s'échappait en silence », etc.
Le texte originel ayant du sens, il faut impérativement que la traduction en ait aussi, et si cela n'est pas le
cas, il faut relire le texte attentivement pour percer sa logique.
Le verbe « scaldare » (construit à partir de « caldo ») associé au « bel fuoco » devait pourtant aider le
candidat ne le connaissant pas à en déduire le sens.
Par ailleurs, pourquoi transformer « vieux » en euphémisme (« vieux monsieur », « vieil homme »,
« personne âgée », « vieille personne », « personne du troisième âge »)... ? Il s'agit d'une traduction, pas
d'une réécriture politiquement correcte.
Nous nous étonnons que des mots courants comme « salire », ici en contexte de surcroît (monter dans un
taxi) ne soient pas connus de certains candidats, de même que les verbes « capitare », « scorgere »,
« scommettere » ou les mots « trattoria », « cenno ». A chaque fois, le contexte permettait de comprendre
le sens de ces mots et de trouver une solution acceptable.
« intorno all'una » ou « tocca a me » a posé des problèmes inattendus à des candidats LV1 prouvant le
manque de recul dans la lecture des textes.
Enfin, pour les expressions idiomatiques qui pouvaient poser problème, le contexte permettait, une fois
encore, de les décrypter : ainsi, lorsque le sens de « scivolare fuori alla chetichella », a été rendu (se
glisser discrètement dehors), la traduction a été acceptée.
Nous renvoyons les candidats aux précédents rapports pour les remarques linguistiques générales. Nous
insistons, comme chaque année pour que les candidats revoient leurs conjugaisons (du passé simple
notamment, mais pas seulement...) dans les deux langues.
Les propositions qui suivent visent à montrer aux candidats que plusieurs options sont acceptables à partir
du moment où elles respectent l'esprit et le sens du texte.
Proposition(s) de traduction du texte de Giorgio Bassani extrait de Gli occhiali d'oro:
Il se contentait d'un rien (/un rien le contentait), au fond, du moins c'est l'impression qu'il donnait. Il
n'aspirait à rien d'autre qu'à rester là, dans notre compartiment de troisième classe, tel un vieux qui se
réchauffe en silence auprès d'un bon feu. A Bologne, par exemple, à peine étions nous sortis sur la grande
place devant la gare, qu'il montait dans un taxi et partait (/s'en allait). Après nous avoir accompagné
jusqu'à l'université une ou deux fois, au début (/il nous accompagna jusqu'à l'université une ou deux fois
au début), il ne nous arriva jamais plus de l'avoir dans nos pattes (/à nos côtés) sans savoir comment nous
en défaire (/nous en libérer). Il connaissait bien, parce que nous les lui avions indiqués, les petits
restaurants (/les gargotes/ les brasseries) où, vers une heure, il aurait pu nous rejoindre. Toutefois, il ne s'y
montra jamais (/il n'y vint jamais / on ne l'y croisa jamais). Un après-midi, alors que nous entrions dans
un bar (/un café /un bistro) pour jouer au billard, nous l'aperçûmes assis à une table, à l'écart, un café et un
verre d'eau devant lui (/attablé à l'écart devant un café et un verre d'eau), et plongé dans la lecture d'un
journal. Il se rendit immédiatement (/tout de suite) compte de notre présence (que nous étions là), bien sûr.
Mais il fit semblant de ne pas nous avoir vus (/de ne pas nous voir) ; et d'ailleurs, après quelques minutes
(/quelques minutes après / passées quelques minutes), il appela le garçon d'un signe (/il fit signe au garçon
pour l'appeler), paya, pour ensuite filer à l'anglaise (/en douce). Il n'était en somme (/somme toute) ni
indiscret, ni ennuyeux. Un matin, alors que le train était à l'arrêt à San Pietro in Casale, il voulut tout à
coup (/subitement) descendre pour nous procurer les sandwichs et les biscuits que nous avions l'habitude
de prendre au bar de la gare. « C'est mon tour » (/« c'est à moi »), avait-il déclaré, et il n'y avait pas eu
moyen de le retenir. Nous le vîmes donc, depuis le train, traverser maladroitement les voies. Il y avait fort
à parier qu'il oublierait combien de sandwichs et combien de paquets de biscuits il devait acheter.
Proposition(s) de traduction du texte de Dominique Fernandez extrait de Le Voyage d'Italie :
Senza quel soggiorno e quella lunga mortificazione di tredici anni, Casanova non sarebbe passato alla
posterità, non sapremmo niente delle sue avventure. Privo di donne, privo di società, si mise a scrivere.
Ed è lì, senza dubbio, il miracolo più grande di quel destino miracoloso (/il più grande prodigio di quel
destino prodigioso). Senza mai avere scritto prima, diventa l'autore di uno dei libri più forti, più stimolanti
(/coinvolgenti/ esaltanti/appassionanti/avvincenti), più belli, più famosi della letteratura mondiale. Quello
che (/colui che) Zweig chiama con una bella (/graziosa) formula un incrocio tra l'uomo del Rinascimento
e il cavaliere d'industria aggiunge a quei titoli già invidiabili (/degni d'invidia) quello di grande scrittore.
E senza sforzo, sembra, tanto la sua prosa fluida scorre facile e leggera; senza nemmeno (neanche)
pensare che faccia un lavoro da scrittore. Ecco, penso, ciò che gli si perdona meno. Che abbia vissuto
meglio degli altri, più piacevolmente e più pienamente, passi ancora; ma che sia riuscito inoltre (per di più)
ad innalzarsi nel pantheon delle glorie durature è troppo, soprattutto per il nostro secolo. Fino alla morte,
Casanova sarà stato il dilettante perfetto, l'appassionato intrepido che non ha bisogno di soffrire per
eccellere. Il che può fare arrabbiare (C'è da fare arrabbiare) tutti quelli (coloro) che considerano il sudore,
le lacrime, e il sangue come gli ingredienti necessari del genio (che ritengono che il sudore, le lacrime e il
sangue siano gli ingredienti necessari del genio).
Comme pour la traduction de l'italien au français, nous demandons aux candidats de bien lire le texte.
Seule une lecture attentive (en repérant la syntaxe) leur permettra d'accéder au sens et d'effectuer une
traduction valable. Les remarques effectuées pour la traduction de l'italien au français s'appliquent
également à la traduction du français à l'italien.
A titre d'exemple, dans la proposition “tant sa prose fluide court facile et légère”, de nombreux candidats
n'ont pas été en mesure d'identifier le verbe « courir » conjugué à la 3ème personne du singulier, le sujet
étant la « prose ». En effet, et bien que “prose” soit un mot féminin, il a été compris par beaucoup comme
un adjectif, traduit par “corto”, entraînant un non-sens.
Le contexte doit également aider le candidat à éviter les contre-sens : l'adjectif « sostenibile » ne pouvait
s'appliquer aux « étoiles durables » du texte, pas plus que l'adjectif « globale » ne pouvait servir à traduire
la « littérature mondiale » !
Nous renvoyons aux rapports précédents pour les remarques linguistiques générales.
Pour conclure, notons que si la moyenne générale de l'épreuve est moins élevée cette année (-0,80 point
par rapport à 2014), cela est essentiellement dû aux très mauvaises copies, le nombre de copies au-dessus
de 7,5 et de bonnes copies étant équivalent par rapport à l'an dernier.
Cela montre une fois encore que les candidats sont majoritairement d'un bon niveau, et très bien préparés
par leurs professeurs.

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