Télécharger example Revue du Marché

Transcription

Télécharger example Revue du Marché
eurotax
Revue du marché No. 2-2015
Editorial
Le marché suisse des véhicules particuliers
crée une surprise majoritairement positive
La revalorisation du franc suisse
a apporté du positif pour certains
mouvements sur le marché des
voitures neuves et un premier
trimestre globalement positif.
La décision de la Banque nationale
suisse du 15 janvier 2015, portant sur
l‘abandon immédiat du taux plancher
pour le franc envers l‘euro, a eu une
incidence négative sur les ventes de
janvier (-1 814 VP, -9,0%). Grâce à la
mise en place rapide de taux de remise
Euro à deux chiffres, conjuguée à
une baisse parfois considérable des
tarifs, le marché en stagnation s‘est
redressé avec une étonnante rapidité.
Dès février, la croissance s‘est élevée
à 2,1%, par rapport à l‘année passée,
pour atteindre le chiffre fabuleux de
eurotax
Revue du marché No. 2-2015
20% en mars. Au premier trimestre
2015, les immatriculations dépassent
de 5,7% (+3 880 VP), en valeur cumulée,
celles de l‘année antérieure en Suisse et
dans la Principauté du Liechtenstein. Si
la baisse des prix sur le marché du neuf
a stimulé la demande, elle a diminué en
contrepartie la marge des importateurs
et des concessionnaires, et entraîné
un ralentissement de l‘activité sur le
marché de l‘occasion. Entre janvier et
mars 2015, les reventes de véhicules
d‘occasion
accusent
une
chute
sensible (-4 326 VP, -2,1%), également
responsable d‘une réduction moins
importante des temps d’immobilisation
(94 jours, -1,1%) par rapport à l‘année
passée (-6,9%).
La revalorisation du franc
déclenche une tempête au
1er trimestre 2015
Le premier trimestre 2015 a fait l‘effet
d‘une douche écossaise. Après le
choc de la mi-janvier, les premiers
importateurs automobiles ont réagi dès
le 19 janvier au relèvement inattendu
du taux de change franc/euro, avec la
mise en place d‘une vaste campagne de
remises promotionnelles. Entre janvier
et mars, pas moins de 100 millions
de francs environ ont été investis,
en Suisse, dans la publicité pour les
véhicules neufs. Avec la Mazda2,
l‘Audi Q3, la Volvo XC60, la Citroën C4
Cactus et la Fiat 500X, cinq véhicules
figurent dans le top 10 des produits
les plus promus dans notre pays. La
politique de remises a entraîné une
augmentation perceptible du pouvoir
d‘achat relatif, avec une incidence
positive sur les intentions d‘achat
de biens de consommation durables
en particulier. On peut néanmoins
supposer que ces remises n‘ont généré
un surcroît de demandes que dans une
certaine mesure seulement. Certains
consommateurs ont plutôt profité de
l‘aubaine pour anticiper leur projet
d‘achat et remplacer plus tôt que prévu
leur véhicule par un modèle neuf.
Des prévisions pour 2015
positives avec prudence
Dans l‘hypothèse d‘un taux de change
stable entre l‘euro et le franc, les
analystes d‘Eurotax escomptent, pour
les mois à venir, un relâchement de
la pression actuellement forte de
la demande, même si une légère
progression des ventes est déjà
prévisible pour cette année.
Pour Urs Wernli, président central
de l‘Union professionnelle suisse
de l‘automobile (UPSA), l‘évolution
actuelle du marché confirme une
tendance observée depuis un certain
temps déjà: «En dépit de chiffres
très encourageants sur le marché du
neuf, bon nombre de nos membres
subissent les effets des marges en
baisse constante. Les dépréciations
parfois fortes, enregistrées par les
occasions récentes, rongent par
ailleurs la substance économique, d‘où
la nécessité de remettre en cause les
modèles commerciaux actuels, et de
rechercher de nouvelles sources de
revenus, dans le domaine du conseil en
mobilité p. ex.»
Une redistribution parmi les
marques du top 10
Cette tendance s‘est dessinée en fin
d‘année 2014 pour devenir réalité
dès le premier trimestre 2015. Le
paysage du top 10 des voitures neuves
évolue. D‘un côté, des marques
bien implantées comme MercedesBenz (+38,2%), Skoda (+21,1%) et
Renault (+18,7%) affichent des taux
de croissance qui pourraient faire
pâlir d‘envie des concurrents pourtant
en forte progression comme BMW
(+15%) et Peugeot (+11,7%). De l‘autre,
la marque Citroën (+23,6%) qui était
jadis en difficulté, accède au classement
des marques du top 10 au détriment de
Toyota (-13,8%). Des marques tournées
vers le grand public comme Ford
(+9,6%), Volkswagen (+4,5%) et Audi
(+2,1%) ont dû se contenter, pour leur
part, de taux de croissance à un chiffre
«seulement». En comparaison, les
ventes d‘Opel (-14,4%) ne s‘inscrivent
pas dans la progression de la marque
à l‘éclair à l‘échelle de l‘Europe (+3,1%).
Top 10 des marques sur le marché des voitures neuves et d‘occasion
Place
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
Voitures neuves T1/2015
Volkswagen (1)
Mercedes-Benz (4)
BMW (2)
Skoda (3)
Audi (5)
Renault (9)
Citroen (-)
Ford (7)
Opel (6)
Peugeot (10)
Total
Classement T1/2014 entre parenthèses
Part de marché
11.8%
7.9%
7.4%
7.4%
5.6%
4.3%
4.1%
4.1%
4.0%
4.0%
60.6%
Voituresd‘occasion T1/2015
Volkswagen (1)
Audi (2)
BMW (4)
Opel (3)
Mercedes-Benz (5)
Renault (6)
Peugeot (7)
Ford (8)
Toyota (10)
Fiat (9)
Total
Part de marché
14.2%
7.8%
6.7%
6.6%
5.9%
5.2%
4.6%
4.5%
3.8%
3.8%
63.2%
eurotax
Revue du marché No. 2-2015
On peut d‘ailleurs se demander pendant
combien de temps encore Opel pourra
se maintenir dans la liste du top 10 dans
notre pays.
Parmi les marques ayant vendu entre
500 et 1 000 véhicules au premier
trimestre 2015, Porsche évolue dans
une catégorie à part. Entre janvier et
mars, les immatriculations ont plus que
doublé par rapport à l‘année antérieure
(974 VP, +113,6%). La marque au cheval
cabré
de
Stuttgart-Zuffenhausen
devance ainsi nettement Land-Rover
(844 VP, -11,7%), Jeep (752 VP, +17,7%)
et Smart (672 VP, +61,5%).
Skoda Octavia détrône VW
Golf
L‘évaluation du nombre de nouvelles
immatriculations de voiture, selon les
secteurs automobiles et leurs parts de
marché pour le premier trimestre 2015,
par les spécialistes de l‘automobile
Eurotax, a apporté quelques surprises
ce jour-là. La plus grande dépasse
toutefois les secteurs, car pour la
première fois depuis l‘augmentation
des dix premières, la VW Golf n‘est plus
le modèle le plus vendu de la Suisse. Le
nouveau numéro un des ventes est la
Skoda Octavia et ce, étonnamment de
loin. Entre janvier et mars 2015, 3414
véhicules de ce Tchèque compact furent
nouvellement immatriculés en Suisse,
seuls 2998 pour la VW Golf.
L‘AMAG, à savoir VW, fait en sorte
également pour apporter de grandes
surprises, positives et négatives, dans
les dix premières du secteur : Avec 720
modèles nouvellement immatriculés
au premier trimestre 2015, la VW T5
est la nouvelle numéro un chez les
vans, le bus VW relève son collègue
Touran au sommet du marché. Cela
ne vaudrait pas encore la peine si les
qualités de la T5 étaient connues, mais
le VW actuel par en retraite cette année
: il est remplacé par T6 qui vient d‘être
présenté. L‘UP, le plus petit des VW
fait les gros titres négatifs. Il tombe
et repasse de la troisième place à la
huitième place dans la classe des
minis. Celle dont la cote monte parmi
les mini-autos, c‘est la dernière Renault
Twingo qui s‘est améliorée, en passant
de la neuvième à la cinquième place. Ça
ne s‘est pas aussi bien passé pour sa
jumelle de Smart : La Forfour a atterri
à la neuvième place avec tout juste 100
nouvelles immatriculations de moins
de la Française.
Même parmi les petites voitures, un peu
plus grandes, la Renault est la grande
gagnante. La Clio passe de la quatrième
à la deuxième place. Ce qui est
également intéressant à mentionner :
Grâce au nouveau modèle, l‘Opel Corsa
est revenue dans les dix premières.
Pour cela, parmi les compactes, une
Opel est sortie des dix premières l‘Astra. Celle qui monte est la Mazda3,
hissée à la septième place en tant que
nouvelle venue.
Dans la classe moyenne, chapeautée
par la Skoda Octavia, la nouvelle
Classe C brille. Avec 1154 nouvelles
immatriculations, la Mercedes est non
eurotax
Revue du marché No. 2-2015
seulement la deuxième de son secteur,
mais aussi la quatrième voiture la plus
nouvellement immatriculée de Suisse,
après la Skoda Octavia, VW Golf et la VW
Polo. Même chez les SUV, une Mercedes
apporte la plus grande surprise : ici, la
GLA a été propulsée de la neuvième
place à la deuxième place. Les perdants
sont la BMW X3 (de la 3e à la 7e), la
Audi Q5 (de la 4e à la 9e) et l‘Audi Q3
(de la 5e hors des dix premières).
Mais c‘est une Audio qui est la gagnante
chez les coupées sport : la nouvelle TT
se place d‘office sur la quatrième place.
Parmi les dix premières, l‘Alfa 4C fait
ses adieux alors qu‘elle était encore
en quatrième place en fin 2014. Avec
la Mercedes AMG GT S et la BMW
i8, deux autres petites nouvelles
obtiennent un bon classement parmi
les dix meilleures parmi les voitures de
sport.
Si le nombre d‘unités vendues a
beaucoup augmenté pour chaque
marque, les véhicules particuliers
dotés de motorisations alternatives –
hybrides, électriques, à gaz ou au E85 –
progressent aussi. Par rapport à l‘année
précédente, les immatriculations ont
augmenté de 32,9% pour atteindre une
part de marché de 3,9%. Les ventes
de modèles 4x4 enregistrent une
nouvelle croissance (+7,0%), tout
comme les véhicules diesel (+8,7%),
qui sortent ainsi d‘une longue période
d‘atonie.
Des parts de marché en baisse
en matière d’importation
directe et parallèle
Au cours du premier trimestre 2015,
les véhicules les plus importés furent
ceux de VW avec un nombre de 835
unités, suivis par Audi (480) et Seat
(464). Il semblerait que le modèle le
plus intéressant dans ce domaine est la
VW Golf (416 véhicules), devançant ainsi
la Skoda Octavia (319) et la Seat Leon
(261). Comparé à l‘année précédente,
la part de marché des voitures neuves
importées directement ou parallèlement, est en baisse. (Source: VFAS)
Le marché de l’occasion
souffre toujours des remises
consenties sur le neuf
Comme en 2014, le marché de l‘occasion
accuse une nouvelle récession (-4 326
VP, -2,1%) au premier trimestre de
l‘année. Parmi les marques tournées
vers le grand public, seules MercedesBenz (+3,0%), Volkswagen (+1,7%) et
Audi (+1,5%) ont pu progresser. La
cote d‘amour des véhicules d‘occasion
de BMW (-1,0%) reste pour ainsi dire
inchangée, alors que les autres marques
du top 10 encaissent des pertes parfois
importantes. Fiat (-10,1%), Peugeot
(-7,9%), Ford (-7,8%), Opel (-7,5%),
Renault (-6,8%) et Toyota (-6,5%)
espèrent une reprise pour le deuxième
trimestre. Dans certains cas, le prix d‘un
véhicule neuf vendu avec remise est
plus avantageux ou à peine plus élevé
que celui d‘une occasion récente, pour
le même modèle et la même marque,
ce qui n‘est pas sans préoccuper les
revendeurs. Le prix offert pour la plupart
des modèles d‘occasion suit lui aussi
une tendance à la baisse, mais dans des
proportions toutefois bien moindres que
sur le marché du neuf, pour des motifs
d‘ordre économique.
Heiko Haasler, directeur d‘Eurotax
Suisse, connaît bien le problème: «Cette
politique de remise offensive entraîne
non seulement une baisse des prix
sur le marché du neuf, mais aussi une
dévalorisation tant pour les véhicules
en circulation que pour les stocks de
modèles d‘occasion. Nous avons donc
décidé d‘appliquer une dépréciation
supplémentaire aux VP d‘occasion
Eurotax, en fonction de la marque et de
l‘année de première mise en circulation.
Pour les modèles récents, celle-ci
dépasse 6% en moyenne, pour décroître
avec l‘ancienneté du véhicule.» Sur le site
www.eurotaxpro.ch/fr/chute-du-cours
Eurotax publie régulièrement des
informations sur les campagnes de
remises Euro, la révision des tarifs, et
le réajustement des valeurs résiduelles
qui en résulte.
Des temps d’immobilisation
plus importants pour les
modèles haut de gamme et
de luxe
Les fortes remises de prix consenties
sur le prix d‘achat du neuf se
répercutent plus particulièrement
sur les occasions haut de gamme et
de luxe, comme le montre l‘évolution
des temps d’immobilisation pour les
segments concernés. Par rapport à
l‘an passé, le temps d‘attente d‘un
nouveau propriétaire s‘est allongé
pour les modèles de luxe (121 jours,
+5,2%), les SUV et les véhicules tout
terrain (87 jours, +3,6%), ainsi que pour
les cabriolets et roadster (118 jours,
+2,6%). De même, la demande a été
plutôt insignifiante pour les modèles
de gamme moyenne inférieure (93
jours, +2,2%), pour les coupés (113
jours, +0,9%) et pour les micro-voitures
exotiques (95 jours, +0,0%). La baisse
du temps d’immobilisation moyen (94
jours, -1,1%) pour les monospaces
(94 jours, -5,1%), compactes (88 jours,
-3,3%), gamme moyenne (94 jours,
-3,1%) et gamme moyenne supérieure
(100 jours, -2,0%) s‘explique par l‘intérêt
croissant du consommateur pour ces
segments.