La prise en charge de l`environnement de la personne âgée atteinte

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La prise en charge de l`environnement de la personne âgée atteinte
INSTITUT DE FORMATION EN ERGOTHERAPIE DE RENNES
La prise en charge de l’environnement de la personne âgée
atteinte de la maladie d’Alzheimer en institution :
l’ergothérapeute apporte t-il un plus ?
Mémoire de fin d’études en vue de l’obtention du Diplôme d’Etat d’ergothérapeute
THORAL VIRGINIE
Mai 2012
Selon le code de la propriété intellectuelle, toute reproduction intégrale ou partielle faite sans le
consentement de l'auteur est illégale.
INSTITUT DE FORMATION EN ERGOTHERAPIE DE RENNES
La prise en charge de l’environnement de la personne âgée
atteinte de la maladie d’Alzheimer en institution :
l’ergothérapeute apporte t-il un plus ?
Mémoire de fin d’études en vue de l’obtention du Diplôme d’Etat d’ergothérapeute
Sous la direction de Villard Aline
THORAL VIRGINIE
Mai 2012
RESUME
L’ergothérapeute est de plus en plus amené à exercer au sein de structures hébergeant des
personnes âgées qui présentent pour plus de la moitié une démence, dont celle de type
Alzheimer. Cette maladie est une dégénérescence progressive et irréversible des zones du
cerveau, qui entraîne des troubles cognitifs et comportementaux, conduisant à une perte
d’autonomie. Or pour réduire ceci, une prise en charge de l’environnement humain et matériel
est indispensable. C’est un des rôles de l’ergothérapeute.
On peut donc penser que sa présence dans une structure apporte un plus. Effectivement
ceci est confirmé par les divers professionnels exerçant à ses côtés. Ils témoignent d’un gain de
confort pour la personne et pour l’équipe, qui passe essentiellement par des interventions au
niveau matériel (aides techniques, installations,…). Comme en témoignent les entretiens, le
versant humain de la prise en charge, qui est tout aussi important, semble pourtant être moins
investi. Les réponses apportées au cours de cette étude soulèvent pourtant une réalité : il existe
toujours une méconnaissance des compétences de notre profession.
Il est donc indispensable de continuer à faire connaître et reconnaître nos compétences
via plusieurs actions au sein de ce type d’établissement.
MOTS-CLES
Maladie d’Alzheimer
Ergothérapeute
Environnement physique et humain
Institution
« On ne rajoute pas des années à la vie mais du confort aux années. »1
« A défaut de pouvoir guérir, l’objectif de la prise en charge de la personne malade repose sur le
confort (« donner soin ») et le réconfort (prendre soin). »2
CROISILE B. La maladie d’Alzheimer. Identifier, comprendre, accompagner. Paris : Ed Larousse, 2010.
191 p. (p.84)
2
STAHAN Yanka. Prise en charge non médicamenteuse des personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer.
SDH Formation. Mai-Juin 2008 6 p.
1
Remerciements
Je remercie toutes les personnes qui m’ont accompagné dans l’élaboration de ce mémoire,
et plus particulièrement :
Les six paramédicaux interrogés, pour le temps qu’ils m’ont accordé et les réponses qu’ils m’ont
apportées.
Les ergothérapeutes, pour leurs réponses à mes questionnaires pré-test.
Mon maître de mémoire, pour sa disponibilité, ses conseils et son aide dans les démarches de
réalisation de ce mémoire ainsi que mon groupe de mémoire pour leurs idées et leur soutien.
Les intervenants de l’IFER et les bibliothécaires, pour leurs enseignements des outils à utiliser et la
méthodologie à suivre pour construire ce mémoire.
Mes lecteurs, pour leurs remarques, critiques et corrections apportées à ce mémoire.
Table des matières
Introduction…………………………………………………………………………………….1
Partie 1 : La maladie d’Alzheimer.……………...……………………………………………..5
I.
Définition de la pathologie ................................................................................................. 5
A. La démence ..................................................................................................................... 5
B. La maladie d’Alzheimer.................................................................................................. 6
1.
Définition..................................................................................................................... 6
2.
Approche clinique ....................................................................................................... 6
3.
L’évolution de la maladie .......................................................................................... 11
II.
La prise en charge dans des structures accueillant des personnes atteintes de la maladie
d’Alzheimer ............................................................................................................................. 12
A. L’institutionnalisation ................................................................................................... 12
B . Les différentes structures existantes ............................................................................. 13
Partie 2 : L'environnement du malade……………………………………………………… 16
I.
L’environnement physique ............................................................................................... 17
A. L’environnement architectural ...................................................................................... 18
B. L’environnement matériel ............................................................................................. 19
C. Qui peut intervenir dans la mise en place de cet environnement physique favorable ? 22
L’environnement social................................................................................................. 23
II.
A. Les différents acteurs de l’environnement social .......................................................... 23
1.
Les professionnels de santé (ou aidants professionnels) ........................................... 23
2.
L’entourage du patient (ou aidants naturels) ............................................................. 24
B. Comment communiquer avec une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer ? ...... 25
1.
Communication verbale : ce qu’il faut dire et ne pas dire......................................... 25
2.
Communication non verbale ..................................................................................... 27
C. Comment interagir ?...................................................................................................... 27
1.
Le concept d’ « Humanitude » .................................................................................. 28
2.
La méthode « Gestes et Activation pour Personnes Agées® » .................................. 29
D. Qui peut intervenir dans la mise en place d’un environnement sociale favorable ? ..... 29
Partie 3 : Partie méthodologie……………………………………………………………… 30
Rappel de l’objectif........................................................................................................... 30
I.
II.
Pré-test .......................................................................................................................... 30
A. Objectif.......................................................................................................................... 30
B. Population ..................................................................................................................... 30
C. Matériel ......................................................................................................................... 30
D. Procédure ...................................................................................................................... 30
E. Résultats et analyses du pré test .................................................................................... 31
Entretiens pour répondre à l’hypothèse ........................................................................ 31
III.
A. Population ..................................................................................................................... 31
B. Matériel ......................................................................................................................... 32
C. Procédure ...................................................................................................................... 33
IV.
Hypothèse de départ ...................................................................................................... 33
V.
Analyse des résultats ..................................................................................................... 33
A. Le rôle de l’ergothérapeute vu par les différents paramédicaux ..................................... 33
B. La prise en charge de l’environnement physique ............................................................ 36
C. La prise en charge de l’environnement humain ............................................................... 38
D. Les constats sur la prise en charge de l’environnement .................................................. 40
1. L’environnement physique ........................................................................................... 40
2. L’environnement humain.............................................................................................. 43
VI.
Discussion des résultats ................................................................................................ 44
A.
Conclusion de l’enquête ............................................................................................... 44
B. Vérification de l’hypothèse ........................................................................................... 45
C. De nouvelles pistes de réflexion ................................................................................... 46
D. Critique de la méthode .................................................................................................. 49
1.
Les outils utilisés ....................................................................................................... 49
2.
La population ciblée .................................................................................................. 49
Conclusion…………………………………………………………………………………….50
Ressources documentaires
Glossaire
Annexes
Introduction
La maladie d’Alzheimer, ceci ne vous évoque t-il rien ? A vous, oui…mais à Jean Yves, 74
ans, non !! Et pourtant, on vient à l’instant de lui réexpliquer ce qu’était cette maladie ! En effet
Jean-Yves a été diagnostiqué malade Alzheimer depuis six ans et comme lui, ils sont aujourd’hui
800 0003 à souffrir de cette pathologie démentielle en France. Cette maladie neuro-dégénérative se
caractérise initialement par la perte progressive de la mémoire puis atteint les autres régions du
cerveau, perturbant ainsi les fonctions cognitives et comportementales et aboutissant à terme à une
perte d’autonomie. Le risque d’avoir la maladie augmente avec l’âge, c’est pourquoi elle touche
généralement des personnes âgées. D’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), est
considérée comme personne âgée, « toute personne de 65 ans ou plus. » Actuellement des études
dénombrent que 50% des malades Alzheimer sont à domicile, aidés et assistés par un membre de
leur famille. Or lorsque cet aidant* ne peut plus assumer seul la prise en charge du malade, celui-ci
entre en structure d’hébergement. Les démences et les troubles cognitifs représentent d’ailleurs les
pathologies les plus rencontrées en institution. On estime que 71,6% des personnes
institutionnalisées, présentent une démence. Diverses structures existent pour les accueillir, mais
toutes ont la caractéristique de procurer des soins médicaux, relationnels et d’autonomie au malade.
Au sein de ces structures, qui seront détaillées dans ce mémoire, le malade sera pris en soin par
divers professionnels de santé dont notamment des ergothérapeutes. Ce professionnel de santé a
pour but « de maintenir, de restaurer et de permettre les activités humaines de manière sécurisée,
autonome et efficace. Il prévient, réduit ou supprime les situations de handicap en tenant compte
des habitudes de vie des personnes et de leur environnement 4». Dans le cas de la maladie
d’Alzheimer, on vise essentiellement à maintenir les capacités restantes de la personne.
Dans le monde, on estime que le nombre de malades d'Alzheimer devrait doubler en vingt
ans et ainsi passer de 35,6 millions en 2011 à 65,7 millions en 20305. Cette augmentation alarmante,
que certains chercheurs6 qualifient « d’épidémie », est due en partie à un accroissement du nombre
de personnes âgées vieillissantes et une augmentation de l’espérance de vie. Cette dernière
3
MINISTERE DE LA SANTE. Plan Alzheimer 2008-2012. [En ligne]. Disponible sur Internet :
<http://www.plan-alzheimer.gouv.fr/> (Consulté le 19 janvier 2012)
ASSOCIATION NATIONALE FRANÇAISE DES ERGOTHERAPEUTES. L’ergothérapie : définition.
[En ligne]. 28 novembre 2011. Disponible sur internet :
<http://www.anfe.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=47&Itemid=64> (Consulté le 20
janvier 2012)
5
Association Alzheimer's Disease International
6
Des chercheurs de l'Université Johns Hopkins qui ont publié sur le site ‘Canada.com’
4
1
s’explique par l’amélioration des conditions de vie et les progrès de la médecine. La France ne
déroge pas à ce fléau et on estime qu’1,3 million de Français pourraient être atteint en 20207, soit
une personne de plus de 65 ans sur quatre.
Si l’on part du principe que chacun de nous a quatre grands-parents d’âge similaire à l’âge
moyen d’apparition de la maladie, alors nous serons tous en lien de près ou de loin avec une
personne atteinte de démence. Ceci est confirmé par les études qui estiment qu’en 2030, toutes les
familles auront un membre touché par cette maladie.
En résumé, que ce soit à domicile ou en institution, le nombre de malades va augmenter
irrémédiablement. Il est donc essentiel d’assurer une prise en charge de qualité, notamment dans les
structures hébergeant ces personnes.
Emergence de la question
Revenons sur l’impact et les conséquences de cette maladie sur la personne. Au début, le
malade oublie les nouvelles choses qu’il apprend. Petit à petit, ses connaissances acquises depuis sa
naissance, son histoire et ses souvenirs, qui sont le reflet de sa vie, vont disparaître. Ce phénomène
est complètement déroutant : comment peut-on en quelques années oublier toute une vie, toute sa
vie ? Comment oublier le nom de ses enfants, ne plus reconnaître sa femme après cinquante ans de
vie commune ou encore ne plus savoir comment manger alors qu’on a répété ces gestes des dizaines
de milliers de fois au cours de sa vie ? Cette pathologie est troublante aussi par le fait qu’il
semblerait que la personne soit consciente de ce qui lui arrive au début de la maladie. D’un point de
vue psychologique, comment peut-on accepter de se voir perdre petit à petit, tout ce que l’on a
appris et construit au cours de sa vie ? Les comportements adoptés, comme la déambulation
excessive, l’anxiété, l’inversion du rythme nycthéméral* ou l’agressivité, peuvent aussi être
perturbants. Or pour remédier à ces comportements inadaptés, il existe plusieurs solutions dont
l’une d’elles est l’aménagement de l’environnement de la personne atteinte de démence. C’est ce
sur quoi, je vais m’intéresser tout au long de ce mémoire, en me focalisant notamment sur cet
environnement en institution et en l’observant sous ses deux aspects : physique et humain.
Ainsi une des questions qui se pose est de savoir comment aménager le nouveau lieu de vie
de la personne démente ? Qui intervient dans la conception physique de cet environnement
(intervention au niveau architectural et matériel) ? Au niveau de l’environnement humain, qui
7
INSTITUT NATIONALE DE LA STATISTIQUE ET DES ETUDES ECONOMIQUES. [En ligne]. 20
janvier 2012. Disponible sur Internet. : <http://www.insee.fr/fr/default.asp> (Consulté le 20 janvier 2012)
2
intervient auprès de l’équipe soignante et rééducative pour les informer des comportements à
adopter face à ces personnes ? Qui intervient auprès de l’entourage qui vient rendre visite à son
proche, pour lui expliquer l’attitude à adopter avec le malade pour ne pas déclencher des réactions
inappropriées ? Quels moyens sont utilisés pour rendre cet environnement humain facilitateur ?
Face à ces questions, la profession d’ergothérapeute émane. On cherche à cibler précisément
son rôle au niveau de l’environnement en général. Or, en observant les compétences de
l’ergothérapeute et en réalisant une étude sur le terrain, on s’aperçoit que l’aménagement de
l’environnement est une de ses spécificités. Ainsi son rôle n’est plus à démontrer. Cette
considération de l’environnement humain et matériel caractérise même la prise en charge
ergothérapique. En effet, en utilisant, un des fondements de l’ergothérapie qu’est le Processus de
Production du Handicap (PPH), on constate que l’ergothérapeute intervient sur l’environnement
général de la personne pour réaliser une bonne prise en soin.
Ces deux faits réellement observables et observés m’interrogent de nouveau. Pourquoi, si
son rôle n’est plus à démontrer, la présence d’un ergothérapeute dans chaque établissement recevant
des personnes atteintes de démence n’est-elle pas constatée ? Pourquoi toutes les structures n’ayant
pas d’ergothérapeute ne cherchent-elles pas à en recruter un ? Différentes hypothèses peuvent être
émises telles que le faible nombre d’ergothérapeute en France (76958 au 1er janvier 2010), le
manque de moyens des structures, les modalités de prise en charge de l’ergothérapeute (sur
prescription médicale,….) ou encore la méconnaissance de la profession par d’autres médicaux et
paramédicaux. Pourquoi encourager ces structures à embaucher des ergothérapeutes ? Qu’est ce qui
différencie la structure « avec » ergothérapeute de la structure « sans » ?
Finalement, dans ce mémoire, je cherche donc à comprendre ce phénomène en me posant la
problématique suivante:
La présence d’un ergothérapeute dans une structure hébergeant des personnes atteintes de la
maladie d’Alzheimer est-elle un plus pour la structure ?
Pour répondre à cette problématique, mon hypothèse est la suivante :
ASSOCIATION NATIONALE FRANÇAISE DES ERGOTHERAPEUTES. L’ergothérapie :
démographie. [En ligne]. 28 novembre 2011. Disponible sur internet :
<http://www.anfe.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=93&Itemid=117> (Consulté le 20
janvier 2012)
8
3
L’ergothérapeute est un plus dans une structure hébergeant des personnes atteintes de la maladie
d’Alzheimer, car il constitue une personne ressource en ce qui concerne l’environnement.
Rappelons qu’ici seule la prise en charge par l’ergothérapeute de personnes démentes
institutionnalisées est étudiée mais certains éléments peuvent être repris au domicile.
Le but de ce mémoire est de construire un ouvrage destiné au personnel soignant et
rééducatif. Il leur apportera un rappel des différents symptômes de la maladie et présentera la prise
en charge que peut réaliser l’ergothérapeute au niveau de l’environnement.
C’est pourquoi, je vais dans une première partie définir la maladie d’Alzheimer puis
présenter les différentes institutions pouvant héberger ces personnes. Dans un second temps,
j’aborderai l’intervention de l’ergothérapeute sur leur environnement physique et humain. Enfin, je
présenterai l’étude réalisée et tenterai de vérifier l’hypothèse. Notons que, les mots marqués d’un
astérisque se retrouvent dans le glossaire à la fin de ce mémoire.
4
Partie 1 : La maladie d’Alzheimer
I.
Définition de la pathologie
A. La démence
Les démences regroupent les pathologies neurologiques qui se caractérisent par la
dégénération de différentes zones cérébrales. Elles entraînent une détérioration progressive et
irréversible des fonctions supérieures.
Dérivé du latin, « demens », qui signifie « hors de l’esprit », ce terme a été admis dans le
vocabulaire médical par Pinel à la fin du XVIIIème siècle; bien qu’il fût employé auparavant.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé9(OMS), la démence se définit comme « une
altération progressive de la mémoire et de l'idéation*, suffisamment marquée pour handicaper les
activités de la vie de tous les jours. Cette altération doit être apparue depuis au moins six mois et
être associée à un trouble d’au moins une des fonctions suivantes : le langage, le calcul, le
jugement, la pensée abstraite, les praxies*, les gnosies*, ou modification de la personnalité. »
De plus, le DSM IV10 retient les critères diagnostiques suivants :
1. Apparition de déficits cognitifs multiples, tels que :
a. Altération de la mémoire
b. Une ou plusieurs des perturbations cognitives suivantes :
- Aphasie*
- Apraxie*
- Agnosie*
- Perturbations des fonctions exécutives
2. Les déficits des critères précédents sont tous les deux à l’origine d’une altération
significative du fonctionnement social ou professionnel et représentent un déclin significatif par
rapport au niveau de fonctionnement antérieur.
Notons qu’aujourd’hui, on regroupe dans le terme de « Démence de Type Alzheimer », les
démences dégénératives primaires selon le DSM IV.
Il est possible de classer les démences en fonction de leur étiologie*. On distingue alors, les
démences dégénératives, les démences vasculaires, les démences mixtes et les démences
secondaires.
9
ORGANISATION MONDIALE de la SANTE. CIM-10/ ICD-10 Classification internationale des troubles
mentaux et des troubles du comportement : Critères diagnostiques pour la Recherche. Paris : Masson, 1994
10
AMERICAN PSYCHIATRIC ASSOCIATION. Mini DSM IV : critères diagnostique. Paris : Masson,
1996
5
Parmi les pathologies dégénératives, on retrouve les démences fronto-temporales, les
démences à corps de Lewy ou encore les démences sémantiques. Cependant, la plus connue, la plus
fréquente et celle qui va attirer mon attention dans ce mémoire, est la maladie d’Alzheimer.
B. La maladie d’Alzheimer
1. Définition
Décrite au début du XXième siècle par le Dr. Aloïs Alzheimer11, la maladie d’Alzheimer est
une pathologie neuro-dégénérative. Elle se manifeste par la perte progressive et irréversible des
neurones. Cette dégradation touche en premier les zones impliquées dans la mémoire
(hippocampe12 et zones frontales et pariéto-temporales) puis s’étend sur les zones du langage, du
jugement, des activités spatio-temporelles et enfin à l’ensemble du cortex cérébral. Tout ceci est
responsable d’une perte progressive de la mémoire, de troubles intellectuels et cognitifs ainsi que de
modifications physiques et du comportement, et à terme d’une dépendance totale et irréversible.
Cependant, les capacités à éprouver des émotions (joie, colère, peur…) ne sont pas altérées.
Physiologiquement, deux mécanismes de lésions sont repérés. Le premier étant
l’accumulation au niveau du cerveau d’une protéine amyloïde. Ces protéines forment une plaque
sénile qui va progressivement entraîner la mort des neurones. Le deuxième est une
« dégénérescence neurofibrillaire » dûe à un excès de protéine TAU qui colonise progressivement
l’ensemble du cerveau.
2. Approche clinique
Les lésions ne touchant pas forcément les mêmes zones, les symptômes observés seront
spécifiques et propres à chaque malade. Cependant les différents signes que l’on peut retrouver dans
la maladie d’Alzheimer sont la perte progressive de la mémoire associée à une désorientation
temporo-spatiale, une bradypsychie* et une altération de l’intelligence. On note aussi des troubles
de la communication ; et du comportement qui sont caractérisés par une altération des conduites
instinctuelles. A ceux-ci s’ajoutent des perturbations psychiatriques et neurologiques, telles que des
troubles praxiques, gnosiques ou/et des stéréotypies*. Enfin on peut observer des sentiments
d’angoisse et de nervosité ainsi qu’une déambulation excessive. La connaissance de ces symptômes
est fondamentale pour pouvoir comprendre le malade et réaliser une bonne prise en soin, c’est
pourquoi je vais les détailler ci-dessous.
11
12
Médecin allemand psychiatre, neurologue et neuropathologiste (1864-1915)
Structure clé impliquée dans la mémorisation
6
a. Les troubles mnésiques
L’altération de la mémoire est un des symptômes prédominants et toujours présent dans la
maladie. Or il n’existe pas une mémoire mais des mémoires. Ces dernières n’étant pas localisées au
même niveau cérébral, elles sont altérées à des stades différents au cours de l’évolution de la
maladie d’Alzheimer. Je vais les rappeler brièvement ainsi que leurs fonctions. Notons au préalable
que la formation mnésique* requiert trois phases : l’acquisition de l’information (encodage), sa
rétention (stockage) et son rappel (restitution). De plus, lors de la première phase, l’attention est
requise. Or on constate souvent chez les personnes démentes des troubles de celle-ci.
 Mémoire de travail
Cette mémoire, qui est la première à disparaitre lors de la maladie d’Alzheimer, permet le
maintien transitoire d’un petit nombre d’informations (quelques minutes) et sa restitution au cours
d’une action, comme par exemple mémoriser un numéro de téléphone puis le composer. Elle
nécessite de la concentration et est une étape préalable à la mémoire à long terme. Les troubles de
cette mémoire sont liés à une altération de l’encodage.
 Mémoire à long terme
C’est la mémoire qui nous permet de stocker une quantité illimitée d’informations. On peut
la diviser en trois sous catégories :

Mémoire épisodique : Elle se localise dans l’hippocampe, le thalamus, et le
cortex préfrontal et stocke les souvenirs personnels ainsi que leurs liens tempo-spatiaux. L’affect et
le contexte des situations ont un rôle dans cette mémoire. Lorsqu’elle est altérée, elle entraîne
souvent des inquiétudes chez le malade lorsqu’il perçoit cette dégradation.
Dans la maladie d’Alzheimer les troubles mnésiques touchent en premier la mémoire
antérograde (faits récents) puis la mémoire rétrograde (faits anciens) : c’est ce que l’on nomme la
loi de Ribot.

Mémoire sémantique : Elle se situe dans le néocortex. Elle entrepose nos
connaissances culturelles et nous permet de nommer les choses.

Mémoire procédurale : Elle siège dans le cervelet et les noyaux gris, et
concerne les gestes répétés et automatisés tels que faire du vélo. Dans la mémoire à long terme,
c’est celle qui est préservée le plus longtemps.
On constate donc chez le malade des troubles lors de l’apprentissage de nouvelles
informations mais aussi lors de leur rappel, c’est pourquoi il faudra veiller à ne pas introduire trop
d’éléments nouveaux dans l’environnement du malade.
7
 Mémoire sensorielle
Cette mémoire est la dernière présente en fin de maladie. Elle se construit à partir
d’informations sensorielles (olfactives, tactiles, kinesthésique, auditives, visuelles,…) qui sont
transformées en représentation mnésique.
Afin de faire resurgir les bonnes émotions et d’optimiser la qualité de vie du malade, il est
important que les soignants aient connaissance des goûts de la personne, qu’ils pourront utiliser
ultérieurement.
b. La désorientation temporo-spatiale
La désorientation temporo-spatiale (DTS) correspond à l’incapacité de se situer dans le
temps et dans l’espace.
La désorientation temporelle est marquée par des oublis de date, une insignifiance de
l’heure et une impossibilité à énoncer une histoire dans l’ordre chronologique.
Dans la désorientation spatiale, le malade se perd dans un lieu qu’il ne reconnaît pas et
n’arrive pas à retrouver son chemin. Elle s’illustre initialement dans les lieux extérieurs familiers,
puis dans les grands espaces intérieurs et apparaît enfin dans les petits espaces intérieurs. Le malade
peut ainsi se perdre dans son appartement et par exemple ne plus arriver à trouver les toilettes.
c. L’altération des fonctions exécutives et de l’intelligence
On observe des troubles du jugement, du raisonnement, de la logique et du calcul. Ceci
s’illustre par des difficultés pour prendre des décisions, comprendre des notions abstraites,
s’organiser ou réaliser deux choses en même temps (double tâche). Notons que les situations
nouvelles et inattendues sont à l’origine de nombreux problèmes car la flexibilité mentale n’est plus
opérationnelle. Ces troubles sont gênants car ces différentes fonctions sont requises dans les
activités sociales et de la vie quotidienne.
d. Les troubles du langage
 Aphasie
Cette perturbation du langage se caractérise par un appauvrissement progressif du
vocabulaire qui entraîne des difficultés à nommer les objets ou les personnes. Ceci a pour
conséquence une mise en retrait du malade qui discute moins et initie moins souvent la discussion.
Il devient hésitant et marque des pauses pour trouver le mot manquant et si celui ci ne vient pas, on
note l’utilisation de périphrase, de mot de la même catégorie, de mot imprécis ou de mot
« inventé ». Ce manque du mot s’ajoute à une bradypsychie. Parallèlement la construction de la
8
phrase se dégrade. Puis le discours se réduit à la répétition de quelques phrases stéréotypées (« je ne
sais pas »,…), sons ou jargon qu’on ne comprend pas et enfin arrive au mutisme.
Quant à la compréhension, elle peut être maintenue assez tardivement. C’est pourquoi il faut
toujours être vigilant aux propos utilisés en présence du malade !
 Agraphie
Dans les écrits, on constate au fur et à mesure une perte de l’orthographe suivie d’une
détérioration dans les formes des lettres. La compréhension écrite peut être altérée.
e. Les perturbations neurologiques
 Apraxie
L’apraxie est l’incapacité à planifier, programmer ou exécuter une séquence gestuelle en
l’absence de troubles des fonctions motrices. Le malade perd la signification des gestes. Ceci
entraîne des difficultés à la marche, dans l’utilisation d’objets usuels ou encore lors de la
déglutition. Par exemple, le patient ne saura plus se servir à boire ou se vêtir.
 Agnosie
L’agnosie est l’incapacité à reconnaître et identifier les objets, les images ou encore les
visages en l’absence de trouble des fonctions sensorielles.
A ceci s’ajoute, une difficulté à différencier les images et la réalité ainsi qu’une perte de la
vision en trois dimensions. Le malade pourra donc utiliser un objet à la place d’un autre ou encore
parler à une photographie.
Ces troubles neurologiques vont donc perturber les actes de la vie quotidienne.
f. Les troubles psycho-comportementaux 13
Ces troubles s’installent progressivement mais à terme, étant difficilement supportés par
l’entourage, ils sont à l’origine de l’institutionnalisation. Ils sont nombreux mais n’apparaissent pas
tous chez l’individu.

Troubles affectifs et émotionnels
Ils se manifestent par des sautes d’humeur et de l’anxiété (car la personne se rend compte de
la diminution de ses capacités) pouvant entraîner des états de dépression. Notons qu’à la tombée de
la nuit, fréquemment une angoisse crépusculaire s’installe. On peut aussi observer une indifférence
aux autres et au monde extérieur, une apathie*, une perte d’initiative ou encore un repli sur soi. Le
malade éprouve enfin un sentiment d’abandon et de dévalorisation.
13
Aussi appelés « symptômes comportementaux et psychologiques de la démence » (SCPD)
9

Signes psychotiques
On peut repérer des délires (de vol, d’abandon, de jalousie,…) et des hallucinations
(visuelles de personnes, d’animaux,…) ainsi que des troubles de l’identification ou des syndromes
du ‘compagnon tardif’.

Désordres comportementaux
Ils comprennent les phénomènes d’agitation, d’instabilité psychomotrice, d’agressivité
verbale et gestuelle, et/ou de déambulation-errance. Cette interminable déambulation est d’ailleurs
typiquement constatée chez le malade d’Alzheimer qui peut parfois déambuler jusqu’à 20 km par
jour. Or ceci est en corrélation avec l’augmentation du risque de chute. Mais l’idée pour le malade
de rester immobile provoque de l’angoisse. On identifie aussi des stéréotypies. Par exemple, il est
fréquent de retrouver un malade ouvrant et fermant une porte inlassablement ou pétrissant
inéluctablement ses vêtements. Enfin on peut relever des comportements de désinhibition*. Cette
liste reste non exhaustive.
 Les perturbations des conduites instinctuelles :

Sommeil
On observe fréquemment une inversion du rythme nycthéméral. Le malade dort la matinée
ou durant la journée et se lève et déambule fréquemment la nuit.

Alimentation
Deux phénomènes inverses peuvent se présenter. Soit le malade n’éprouve plus la sensation
de faim et oublie de manger, ce qui entraîne une dénutrition et une déshydratation en partie
responsable d’un amaigrissement. Soit à l’inverse par oubli du repas précédent, il peut manger
plusieurs fois consécutivement au cours de la journée. Il en est de même pour l’hydratation. De
plus, on peut observer des prises de repas de type gloutonnerie.

Fonctions sphinctériennes* et sexuelles
L’incontinence urinaire nocturne apparaît généralement en premier, puis elle devient
continue et s’associe enfin à une incontinence intestinale.
On observe une modification de la sexualité qui se manifeste soit par un désintérêt, soit par des
sollicitations répétées.
A tous ces symptômes s’ajoutent ceux de la vieillesse en général tels qu’une baisse de
l’audition ou de la vision et qui vont entraîner des difficultés supplémentaires.
10
3. L’évolution de la maladie
D’après le Docteur Bernard Croisile14, au cours de l’évolution de la maladie, la personne
traverse différents stades :
 Stade léger : Lors de cette phase, les premiers signes apparaissent. Ce sont essentiellement
des troubles mnésiques (mémoire antérograde). D’autres signes peuvent être présents tels un
manque du mot (compensé par des périphrases ou une écholalie*), des troubles attentionnels, une
désorientation spatiale dans les espaces extérieurs familiers, une perte d’initiatives, un désintérêt
pour les actes de la vie quotidienne ou encore une diminution de l’écriture spontanée. La personne
apparait renfermée en société.
Remarquons qu’à ce stade, la personne est consciente de ses troubles, ce qui peut entraîner des états
irritatifs, de l’agressivité, des états dépressifs ou du déni.
 Stade modéré : Au cours de cette phase s’ajoute les troubles neurologiques (apraxie,
agnosie), les troubles des fonctions exécutives et de l’intelligence, la désorientation temporelle, la
déambulation et l’agitation. Les critères précédents s’aggravent (amnésie, troubles intellectuels,…)
et l’autonomie diminue (perturbations des conduites instinctuelles avec l’apparition d’une
incontinence urinaire et une inversion du rythme nycthéméral). Le langage s’appauvrit et la
compréhension est altérée.
 Stade sévère : Ce stade est marqué par une aggravation des symptômes précédents
(mémoire, compréhension, langage,…) et par l’apparition de stéréotypies et de délires. La
déambulation ininterrompue entraîne des risques de chutes. On constate aussi une opposition ou une
agressivité face aux situations nouvelles.
C’est à ce stade que l’aidant n’arrive plus à subvenir aux besoins du malade et qu’une
hospitalisation est souvent envisagée. Elle sera développée ci-dessous.
 Stade terminale : Ce stade est caractérisé par une perte totale de l’autonomie (incontinence
totale, trouble de la déglutition,..), de la mémoire (sauf la mémoire émotionnelle), de l’usage de la
parole et de la déambulation. La compréhension est intuitive plus que verbale. L’assistance est
totale.
Cependant, certains n’observent que trois phases : une phase d’installation (qui correspond
au stade I) au cours de laquelle les difficultés sont non significatives, une phase d’état (Stade II et
Neurologue français, spécialiste d’Alzheimer et co-fondateur du site d’entrainement cérébral
‘‘HappyNeuron’’.
14
11
III) où les pertes sont de plus en plus importantes ; et enfin une phase tardive (Stade IV) marquée
par une grabatisation et une involution vers des attitudes fœtales. Cependant chaque individu étant
différent, l’ordre d’apparition des symptômes est propre à chacun et la limite entre deux stades est
parfois floue.
En conclusion, la maladie d’Alzheimer se caractérise par la perte progressive des capacités
cognitives* qui entraîne une perte de l’autonomie suivi d’un état de grabatisation avec pour finalité
le décès du malade.
II. La prise en charge dans des structures accueillant des personnes atteintes
de la maladie d’Alzheimer
A. L’institutionnalisation
L’institutionnalisation est envisagée lorsque le malade devient trop dépendant (souvent au
stade III) pour deux raisons principales : soit que l’aidant est épuisé ou qu’il n’a pas assez de temps
à lui consacrer pour lui permettre de rester au domicile dans de bonnes conditions ; soit qu’il n’y a
pas d’aidant naturel. Les entrées en institution peuvent intervenir à différents moments de la
maladie comme j’ai pu l’annoter sur l’annexe 1. (Voir Annexe 1 : Evolution des perturbations dans
la maladie) Ceci est une phase clef dans la vie du malade et elle ne doit pas être négligée.
Malheureusement c’est souvent le cas : les aidants attendent le plus possible avant de proposer
l’entrée en institution du malade et ceci sans entreprendre aucune démarche. Or lorsque
l’institutionnalisation est imminente, les choix sont réalisés rapidement sans véritable temps de
préparation pour le malade et la famille.
Quand elle a lieu, cette institutionnalisation consiste en une séparation du malade avec sa
famille (l’aidant est dans la majorité des cas le conjoint ou un enfant) mais aussi avec son domicile.
La séparation de cet espace, intime, symbolique et rempli de souvenirs, va entraîner une perte totale
des repères du malade qui va entraîner des comportements inadaptés tels que de l’anxiété. Or pour
que ce changement de vie soit le moins perturbant possible, on peut agir sur divers éléments de ce
nouvel environnement que nous découvrirons par la suite.
A son entrée en institution, au préalable de toute chose, il est indispensable de mettre en
place un Projet de soin et un Projet de vie. Pour être le plus en adéquation possible avec les attentes
du malade, il est indispensable de connaître son histoire, ses habitudes de vie et ses goûts. Sans
l’élaboration de ces projets antérieurs, la mise en place d’un projet architectural et matériel n’aura
aucun effet.
12
Plusieurs structures peuvent être amenées à accueillir des malades d’Alzheimer. Afin
d’optimiser les orientations, des Maisons pour l’Autonomie et l’Intégration des malades
d’Alzheimer (MAIA) ont été mises en place. Leur but est de former un guichet unique auprès
duquel les malades et leur entourage peuvent se diriger. Ces MAIA les aideront à s’orienter dans les
structures adéquates.
B. Les différentes structures existantes15

Les Etablissements d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes :
Les EHPAD, sont des structures médicalisées qui accueillent toutes les personnes âgées, qu’elles
soient valides ou dépendantes. Les résidents sont logés dans des chambres ou en appartement et
bénéficient de nombreux services tels que soins, repas, animation,…

Les structures sanitaires telles que les Unités de Soins de Longue Durée :
Les USLD sont des longs séjours hospitaliers qui hébergent des personnes âgées dépendantes ayant
perdu leur autonomie, et qui ont besoin d’une surveillance médicale constante.
Notons qu’aujourd’hui, les maisons de retraite, qui sont des résidences collectives destinées aux
personnes âgées, n’existent plus. Elles regroupaient entre autres ce que l’on appelle aujourd’hui les
EHPAD et les USLD.

Les Centres d’Activités Naturelles Tirées d’Occupations Utiles: Les
CANTOU sont de petites unités de vie ‘fermées’ regroupant autour d’une « maîtresse de maison »,
une douzaine de résidents qui présentent des troubles du comportement ou une désorientation
(comme la maladie d’Alzheimer). Le personnel est formé à ce type de pathologie et la structure de
l’établissement est sécurisée. Les familles sont conviées aux différentes activités, domestiques
généralement, qui rythment les journées des résidents. CANTOU signifie « coin du feu » en occitan
et a été utilisé par G. Caussanel en 1977.
Notons que ces structures peuvent être indépendantes ou au sein d’établissements
médicalisés. A titre d’exemple, 14% des EHPAD possèdent une telle structure qui porte le nom d’
« Unités Psycho-Gériatriques » (UPG).
CLIC DES AINES DE ROUEN. Structures d’accueil. Vivre à Rouen après 60 ans. [En ligne]. 17 janvier
2012. Disponible sur Internet : < http://www.clic-rouen.fr/rubrique.php3?id_rubrique=5> (Consulté le 9
février 2012)
15
13

Les Unités d’Hébergement Renforcées (UHR)16 : Ces structures présentes
au sein des USLD ou des EHPAD proposent à la fois des soins, des activités sociales et
thérapeutiques. Ceci dans le but de maintenir un lien social et des capacités cognitives, motrices et
sensorielles. Une douzaine de malades ayant des troubles du comportement sévères sont accueillis
nuit et jour. Pour information, les troubles du comportement sont considérés comme sévères quand
on obtient une cotation de 7 à l’un des items de l’inventaire neuropsychiatrique NPI-ES17.

Les Unités Cognitivo-Comportementales (UCC) : Ces unités présentes au
sein des structures de Soins de Suite et Réadaptation accueillent une douzaine de malades. Le but
de ces unités est de stabiliser les troubles du comportement afin de permettre un retour à domicile.
Pour faciliter cette prise en charge, le personnel est formé et l’architecture est adaptée.

Enfin toutes les structures de répit, que ce soit des hébergements temporaires
ou des structures à la journée (Accueil de jour, les Pôles d’Activités et de Soins Adaptés
(PASA),…) peuvent aussi bénéficier des aménagements proposés ci-dessous. Mais elles ne seront
pas développées ici.

Signalons qu’il existe aussi les foyers logement, structure intermédiaire entre
le domicile et l’EHPAD. Ces petits appartements adaptés nécessitent d’être autonome. Or
généralement, quand les malades entrent en institution, c’est qu’ils ont perdu de leur autonomie.
Mais cela reste tout de même une alternative.
Que ce soit dans n’importe quelle structure présentée précédemment, l’entrée dans ce
nouveau milieu aura un impact sur le malade. La perte des repères, non seulement physiques mais
aussi sociaux, entraîne des perturbations chez la personne atteinte de démence. En effet, on
comprend très bien ceci en utilisant le concept du Processus de Production du Handicap (PPH)18
(Voir Annexe 2 : Modèle Bio-psycho-social : le Processus de Production du Handicap, schéma 1)
Au niveau des facteurs environnementaux, si la personne malade remplace son domicile, par un
hébergement en structure, ce nouveau lieu de vie inconnu va apparaître comme un obstacle. On
comprend très bien que par l’interaction entre les trois grandes composantes du modèles (facteurs
SAETTEL L. Nouveaux dispositifs d’accueil des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou
maladies apparentées, les PASA et les UHR : un nouveau champ d’application de l’ergothérapie.
Ergothérapie, Mars 2011, n°41, p. 27-32
17
Echelle qui évalue la fréquence, la gravité et le retentissement de douze types de comportements proposée
à un membre de l’équipe soignante.
18
FOUGEYROLLAS P., CLOUTIER R., BERGERON H., Classification québécoise : Processus de
production du handicap. Québec : Réseau International sur le Processus de Production du Handicap, 1998.
166 p.
16
14
personnels/ habitudes de vie/facteurs environnementaux), cet environnement « obstacle » est
responsable de situations de handicap chez l’individu qui se manifestent par des conduites
inadaptées. C’est pourquoi, comme l’énonce P. Fougeyrollas, « le moindre ajustement de
l'environnement peut produire une amélioration de l'affect et du comportement.
19
» et réduire cette
situation de handicap qui se définit comme la « réalisation partielle ou la non réalisation des
habitudes de vie. ». De plus, Lawton ajoute que « plus les compétences d'une personne âgée
diminuent, plus ses habitudes de vie et sa qualité de vie dépendent de son environnement.20» Il est
donc primordial de s’intéresser maintenant à l’aménagement de cet environnement en général.
Enfin notons qu’on retrouve tout ceci au niveau législatif21. Citons ici les deux circulaires du
16 avril 2002 relative à la mise en œuvre du programme d’actions pour les personnes souffrant de la
maladie d’Alzheimer ou de maladies apparentées, et celle du 30 mars 2005 relative à l’application
du plan Alzheimer et maladies apparentées 2004-2007 et plus précisément l’annexe 6 qui précise les
modalités pour « améliorer la qualité de la prise en charge en EHPAD. » Plus récemment, on
constate la présence d’un programme d’aménagement architectural des EHPAD dans le plan
Alzheimer 2008-2012.
19
FOUGEYROLLAS P. Social consequences of long term impairments and disabilities: Conceptual
approach and assessment of handicap. International Journal of Rehabilitation Research, 1998, 21(2), p. 127141
20
ALTMAN I., LAWTON M-P, WOHLWILL J-F., Dimensions of environment – behavior research. In
Elderly people and the environment. New York : Plenum Press, 1984. p. 1-15
21
TREUSSARD MARCHAND Danièle. Conception architecturale des établissements accueillant des
personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer : revue de la littérature. 2008. 49 p. Diplôme interuniversitaire de médecin coordonnateur d’Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes
(EHPAD). Université René Descartes Paris V, 2007/2008
15
Partie 2 : L’environnement du malade
Si l’on reprend le modèle du PPH, le facteur environnemental est défini comme « une
dimension sociale ou physique qui détermine l’organisation et le contexte d’une société. » Cet
environnement se divise en facteurs sociaux (facteurs socio-culturels, facteurs politicoéconomiques) et facteurs physiques (Aménagements, nature). (Voir Annexe 2 : Modèle Biopsycho-social : le Processus de Production du Handicap, schéma 2) Je vais donc reprendre ces deux
aspects.
Comme on l’a vu précédemment, Lawton22 énonce que les personnes ayant des troubles
cognitifs ont un « seuil d’adaptabilité beaucoup plus restreint et sont donc plus sensibles ou
vulnérables aux déficiences de leur environnement. » Ainsi « l’aménagement d’un environnement
adapté peut agir comme une « prothèse » et donc pallier certaines déficiences et produire une
amélioration du comportement d’une personne souffrant de déficits cognitifs ». Or une prothèse se
définit comme un ajout dont le but est de suppléer une partie du corps humain absente partiellement
ou totalement. Le but étant d’être fonctionnel. C’est ainsi qu’il introduit en 1974 la notion
« d’environnement prothétique* ». D’autres auteurs se sont ensuite consacrés à la conception de cet
« environnement prothétique » dont Elizabeth C. Brawley, designer d’intérieur, qui a reçu en 1998
un prix pour sa recherche sur la réalisation d’environnement spécialisé pour les personnes âgées
atteintes de démence. Dans les différentes publications, ce terme se rapporte uniquement à
l’environnement physique.
Néanmoins il existe une autre approche plus globale appelée l’approche prothétique élargie
(APE) qui prend l’environnement sous l’aspect matériel mais aussi humain. Elle conçoit, via trois
critères, que pour une efficacité maximale, il faut « une programmation d’activités prothétiques, un
environnement humain, formé et compétent à utiliser la communication prothétique ainsi qu’un
environnement physique prothétique qui compensent les incapacités physiques, sensorielles,
cognitives et psychosociales des résidents. »23 Or dans ce mémoire, le premier de ces critères
énoncés ne sera pas étudié. Ainsi, je développerai dans un premier temps l’environnement physique
(architectural puis matériel), puis dans un second temps l’environnement humain.
22
LAWTON M-P. Psychosocial and environmental approaches to the care of senile dementia patients, J.O.
Coles et J.C. Barret, Psychopathology in the aged, New York, Raven Press, 1980, p. 265-279
23
ASSOCIATION DES HOPITAUX DU QUEBEC (AHQ) ET ASSOCIATION DES CLSC ET DES
CHSLD DU QUEBEC. Les comportements dysfonctionnels et perturbateurs chez la personne âgée : de la
réflexion à l’action. Approche prothétique élargie. Montréal : 1998. 45 p.
16
I.
L’environnement physique
D’après Sommer et Ross24, « l’environnement physique exerce une influence sur le
comportement des patients déments ». Ainsi on constate que lorsque la structure est aménagée (par
exemple dans un CANTOU), il y a une baisse de l’anxiété et des contentions (physiques et
chimiques) par rapport à une structure qui ne le serait pas. Il semblerait qu’un espace inadapté soit
un obstacle et réduise l’autonomie et la qualité de vie du malade.
L’environnement devrait être conçu afin d’utiliser toutes les capacités restantes du malade et
compenser ses incapacités pour permettre son autonomie et son indépendance. Il deviendrait ainsi
un élément « facilitateur ».
Mais rapidement au cours des lectures sur l’aménagement physique de cet environnement,
on s’aperçoit qu’outre son rôle sur « l’amélioration de la vie des résidents », il joue un second rôle
tout aussi important que le premier et qui est de « faciliter les interventions des équipes médicales et
paramédicales ».
Pour présenter les grands axes sur lesquels se construit cet environnement physique, qui
comprend l’environnement architectural et matériel, je me suis appuyée en partie sur deux auteurs
qui sont B. Chaline25 et D. Treussard Marchand21, ainsi que sur des publications canadiennes qui
sont relativement nombreuses et plus précoces qu’en France.
Cet environnement devra répondre à plusieurs grands principes, que D. Treussard Marchand
a listé en regroupant les différentes réflexions sur ce sujet :
 Concilier sécurité et liberté, notamment en prévention des chutes et des fugues. Pour
ceci il est nécessaire d’éviter toutes connotations d’enfermement et anticiper via des activités
physiques.
 Respecter la vie privée et garder l’intimité et la dignité* de chaque personne :
notamment en privilégiant des chambres seules qui pourront être aménagées avec du mobilier et des
objets personnels.
 Prévenir et atténuer les troubles du comportement : via un parcours de déambulation
large, sécurisé et organisé ainsi qu’une prise en charge de l’orientation temporo-spatiale (lieu
24
SOMMER R., ROSS H. Social interaction on a geriatric ward. In LANDRU Alexandre. Thérapies
cognitivo-comportementales de la démence : Application à une stratégie de l’habillage. 1997. 163 p. Thèse
pour le DE de docteur en médecine présentés sous forme de mémoire en vue de l’obtention du DE spécialisé
en psychiatrie. Université de Rennes, 1997
25
CHALINE B. Structures d’accueil spécialisé Alzheimer : Manuel de conception architecturale 2003.
Paris : Publication pour les laboratoires Eisai et Pfizer, 2003. 142 p.
17
d’aisance facilement repérable et accessible) et la gestion des stimuli entraînant des troubles du
comportement. Citons, par exemple, l’utilisation des contrastes via les couleurs ou la lumière, des
signalétiques et de la décoration. Pour éviter tous comportements agressifs, le lieu de vie doit être
spacieux, lumineux, non anxiogène et confortable. Enfin il est préférable d’opter pour un
établissement d’allure plutôt domestique et donc non hospitalier, même si des soins médicaux et
paramédicaux sont prodigués.
 Favoriser l’autonomie, encourager le libre choix : grâce à l’agencement du mobilier
(salle de bains par exemple) et la mise en place de signalétique. Il est important de prendre en
compte les incapacités des différents résidents. Rappelons qu’aucun ne présente les mêmes
symptômes et qu’il faut répondre aux besoins de chacun.
 Stimuler, dynamiser le patient et favoriser sa participation sociale : notamment par le
biais d’activités ou via la décoration des pièces de vie. La convivialité du lieu de vie permet le
maintien du lien social.
 Favoriser l’action des soignants : grâce à une disposition générale facilitant la
surveillance (espace centrale avec vue d’ensemble sur les autres pièces). Rappelons que tout temps
non perdu par le personnel soignant sera du temps en plus consacré à l’écoute et à la stimulation du
malade.
Notons que dans sa conception et dans son aménagement, cet espace doit respecter toutes les
normes d’accessibilités26 pour les différents handicaps car nous sommes en présence d’un
établissement recevant du public (par exemple la largeur de porte, la hauteur des mains courantes ou
des barres d’appui dans les toilettes, …).
L’environnement physique rassemble l’environnement architectural et l’environnement
matériel qui sont détaillés ci-dessous.
A. L’environnement architectural
La structure accueillant les personnes atteintes de démence doit si possible se situer en
centre ville (ou au centre du village). Cette localisation contribue à l’intégration et la participation
des malades à la vie en société (école, marché, église, animations venant de l’extérieur,…).
L’implantation dans une zone d’activité permet aux malades d’avoir un lieu de distraction et de
stimulation. Ceci permet aussi une ouverture sur l’extérieur et non un isolement qui viendrait
26
MINISTERE DU LOGEMENT ET DE LA VILLE. Circulaire interministérielle n° DGUHC 20007-53 du
30 novembre 2007 relative à l'accessibilité des ERP, IOP et des bâtiments d'habitation.
18
s’ajouter au repli sur soi entraîné par la maladie que subit déjà le malade. De plus, l’accès à la
structure doit être simple pour faciliter les visites de la famille et celles des personnes extérieures
(classe scolaire,…)
Notons que l’architecture du bâtiment doit être en harmonie avec le milieu environnant et
l’aspect général doit être attrayant. Il peut être de formes diverses comme en T, Y ou O. Il est
nécessaire qu’il contienne un parcours de déambulation dépourvu de culs de sac, d’angles vifs ou
encore d’obstacles. Cependant il devra disposer régulièrement d’assises et d’objets stimulants. Ceci
permet aux résidents de se déplacer librement quand ils le souhaitent sans gêne, ni anxiété.
En ce qui concerne la disposition des pièces à l’intérieur du bâtiment, il est conseillé d’avoir
un lieu de vie central autour duquel s’articulent les autres pièces. Au sein de celui-ci, on doit
retrouver le bureau infirmier qui doit avoir une vision de l’ensemble des autres pièces, facilitant
ainsi la surveillance pour les soignants. L’espace de vie doit être illuminé grâce à de larges
ouvertures donnant sur l’extérieur, notamment une porte permettant l’accès à un jardin extérieur.
Enfin les sanitaires communs doivent être à proximité du lieu de vie. Ici sont mentionnés les
principaux liens entre les différents espaces mais il en existe d’autres qui se retrouvent en annexe.
(Voir Annexe 3 : Schéma représentant la relation entre les différentes pièces.)
Enfin, la structure doit être si possible de plain pied et avoir un espace clos à l’extérieur qui
doit être attrayant, stimulant et facilitant la déambulation. Pour la sécurité, il est préférable d’éviter
les balcons. Cependant, si l’unité de vie est située à l’étage, un lieu extérieur est a envisagé mais il
sera nécessaire de le renforcer et de le sécuriser davantage.
B. L’environnement matériel
Outre l’aspect architectural qui n’est pas toujours favorable au départ et qui est difficile à
réajuster ensuite, on peut avoir un impact sur l’aspect matériel. Il comprend entre autres
l’ameublement, la décoration, les aides techniques et divers types d’installations. Il est donc
possible d’intervenir sur de multiples éléments. Quelques exemples sont donnés ici, mais de
nombreux autres sont réunis dans un tableau en pièce jointe (Voir Annexe 4 : Tableaux
récapitulatifs des propositions d’aménagements en fonction des pièces); la liste n’étant pas
exhaustive bien sûr. La plupart des exemples cités dans le corps de ce mémoire a la particularité
d’avoir été observée en stage ou lors de la visite de structures.
Je vais évoquer maintenant quelques équipements mis en place en fonction des divers
symptômes de la maladie, vus précédemment et auxquels ils peuvent répondre.
Ainsi en réponse aux différents troubles mnésiques, l’ergothérapeute peut disposer sur la
porte de la chambre du malade une image ou une photographie que la personne apprécie, une
19
photographie d’elle quand elle était plus jeune, un numéro ainsi que son prénom écrit en lettre
cursive (c’est l’écriture la plus longtemps maintenue car la première acquise). Autre exemple, au
niveau des placards de la cuisine ou de la chambre, il est possible de coller des étiquettes sur les
portes ou sur les étagères, indiquant leur contenu.
En ce qui concerne la désorientation temporelle, il est judicieux de placer dans la chambre
de chaque résident, une éphéméride, un calendrier et une pendule. Ils seront retrouvés dans le lieu
de vie, où l’ergothérapeute peut aussi proposer d’installer un panneau sur lequel sont inscrits la
date, le saint du jour et le dicton par exemple. Ce panneau ne doit pas être surchargé et peut, par
exemple, être rempli quotidiennement par une personne accompagnée de l’ergothérapeute. On peut
aussi laisser à disposition un journal. Les ouvertures sur l’extérieur, qui est doté de végétation,
permettront l’identification des saisons à condition de stimulation.
Pour la désorientation spatiale, on peut par exemple attribuer une couleur par espace de vie,
par chambre, par étage,….il faut diversifier les lieux et les ambiances. A ceci s’ajoute la
signalétique : pancarte directionnelle avec destination finale en cas d’oubli en cours de route, image
ou photographie du contenu de la pièce sur la porte,…Enfin pour éviter que le malade ne
s’introduise dans un espace non autorisé, outre le fait de verrouiller la porte, il est possible de
peindre cette dernière de la même couleur que le mur, de lui ajouter une main courante dessus, de
placer un rideau devant ou encore d’installer une poignée « bouton ».
Enfin la décoration peut être utilisée dans le but de stimuler les sens et ainsi faciliter la
reconnaissance des lieux. (Par exemple, placer des aliments odorants dans la cuisine ou mettre en
valeur les crépitements de la cheminée dans le salon.)
Face à un trouble neurologique tel que l’apraxie, l’ergothérapeute peut mettre en place des
affiches simplifiées récapitulant dans l’ordre chronologique les différentes séquences, du brossage
de dents par exemple.
Enfin pour faire face aux troubles psycho-comportementaux, notamment les troubles
affectifs et émotionnels, on peut agir sur divers éléments.
Pour faciliter la déambulation, il est primordial de définir un parcours de marche sans cul de
sac et tracé naturellement avec l’aide du mobilier. Ceci s’ajoutant, si possible, avec l’agencement
architectural. Ce dernier peut être guidé en plus par un jeu de lumière (attractif) et d’obscurité
(répulsif). En lien avec la déambulation, la prise en charge des chutes est multiple : privilégier un
sol non dur (tel que du linolénum), plusieurs lampes au lieu d’une seule pour éviter les
éblouissements qui peuvent être responsables de chute. L’ergothérapeute participe à cette
20
prévention du risque de chute notamment en veillant à la bonne conception du parcours de
déambulation qui doit être sans obstacles, à la mise en place de bandes antidérapantes dans les
zones à risque, des barres de redressement, ou de points d’appui spontanés. Il contribue aussi à cette
prévention en intervenant auprès de l’équipe comme nous le verrons par la suite.
Pour limiter l’anxiété, le choix des couleurs des murs mais aussi des contrastes, des motifs
ou des textures utilisés est déterminant. Prenons par exemple la couleur orange, qui est stimulante et
apaisante, et qui peut être utilisée dans le lieu de vie.
Certes l’agencement de la structure hébergeant ces personnes doit être déterminé en fonction
des symptômes de la maladie mais aussi de son évolution. C’est pour cela, qu’il est nécessaire lors
de la conception, de prévoir par exemple des branchements de réseaux pour la mise en place de
domotique* d’assistance évolutive. (Par exemple l’alimentation électrique et la fixation au plafond
pour un rail.)
Réalisons un point sur la domotique. Elle peut être utilisée notamment au niveau de
l’éclairage, du chauffage, de la télévision, du système de sécurité, du téléphone, de
l’électroménager, ou encore des volets ou stores. Elle peut simplifier la vie du malade, si elle ne
nécessite pas un apprentissage, et faciliter la prise en charge des soignants. Elle a pour but la
sécurité et l’automatisation.
A tous ces aménagements matériels s’ajoute l’introduction de diverses types d’aides
techniques (pour l’habillage, la toilette, les repas,…) à condition que leur utilisation soit simple et
naturelle. L’ergothérapeute peut par exemple mettre en place des aides techniques pour le repas
comme les tapis anti-dérapants, les rebords d’assiette ou encore les couverts adaptés.
N’oublions pas qu’une des caractéristiques de la maladie est la perte d’acquisition des
nouveaux apprentissages. Il est donc indispensable d’utiliser en tout lieu de la structure les mêmes
installations (par exemple les interrupteurs). Ceci est renforcé par le fait que la répétition favorise
l’apprentissage des automatismes. Et il faut aussi veiller à ne pas faire de changements brutaux au
niveau de l’environnement qui pourraient favoriser les désorientations et entraîner des
comportements inadaptés.
En bref, rappelons que ces modèles de conception sont des propositions de solutions à
envisager mais elles ne sont en aucun cas la réponse à tous les problèmes et elles ne constituent pas
une démarche obligatoire à suivre.
21
En conclusion ce projet architectural et matériel est bénéfique au malade (espace domestique
facile à s’approprier avec des repères et permettant une déambulation ainsi qu’une expression des
capacités résiduelles), mais aussi au personnel et aux familles (un lieu accueillant peut aider à
déculpabiliser).
C. Qui peut intervenir dans la mise en place de cet environnement physique favorable ?
La mise en place d’un environnement adéquat pour le malade d’Alzheimer demande
l’intervention de plusieurs professionnels :
 L’ergothérapeute va intervenir pour mettre en place des aides mnésiques et diverses aides
pour corriger les troubles d’orientations et neurologiques ; et proposer des aménagements pour
faciliter la déambulation et ainsi diminuer le risque de chute.
De plus, l’avis de l’ergothérapeute peut être consulté lors de la création d’une nouvelle structure
pour l’équipement et les divers aménagements à réaliser.
 Les aides-soignants, les infirmiers, les agents d’entretiens hospitaliers, les veilleurs de
nuit,…qui vont réorganiser régulièrement l’environnement en fonction des observations
quotidiennes des malades. Elles peuvent aussi apporter de nombreux témoignages et informations à
l’ergothérapeute.
 L’animatrice va, par la mise en place de la décoration intérieure et extérieure, au fil de
l’année, participer au renforcement de l’orientation temporelle.
 Les revendeurs de matériel médical qui travaillent en coopération avec les ergothérapeutes et
leur fournissent les aides techniques et le matériel médical demandés.
 L’architecte peut intervenir si la construction ou la rénovation d’une nouvelle structure est
envisagée. Il pourra travailler en collaboration avec l’ergothérapeute et le maître d’ouvrage.
 Les familles peuvent être sollicitées pour créer un lieu de vie le plus proche possible du
domicile antérieur du malade.
Ainsi toute l’équipe doit être impliquée dans la conception d’un environnement physique.
C’est avant tout un travail pluridisciplinaire dans lequel l’ergothérapeute peut avoir un rôle clé de
rassemblement et de mise en place de toutes les informations recueillies.
Mais toute la mise en place de cet environnement est vouée à l’échec si on ne met pas en
place des aménagements de l’environnement humain qui passent entre autres par une formation du
personnel et une prise en charge de l’entourage.
22
II.
L’environnement social
En institution, différentes personnes interviennent auprès du malade et peuvent avoir une
influence sur son comportement : les professionnels de santé encadrant le malade au sein de
l’institution et les familles (ou plus globalement l’entourage). Ils sont considérés comme des
aidants.
Il est important de souligner que l’évolution du malade est directement liée à la manière dont
le patient est perçu par les autres (en l’occurrence les soignants et l’entourage).
Il sera donc indispensable de prendre en compte ces différents acteurs dans le but de
maintenir l’autonomie et l’indépendance des personnes atteintes de démence le plus longtemps
possible. De ceci émerge le concept d’Aide Aux Aidants abordé par J-F Bodin.27
A. Les différents acteurs de l’environnement social
1. Les professionnels de santé (ou aidants professionnels)
En 1966, Cautela28 constate que : « Il est ainsi plus facile et plus rapide pour le soignant de
se substituer totalement aux troubles instrumentaux du patient qui ne réalise pas une action donnée
de la manière requise avec la rapidité souhaitée, que de l’aider à accomplir correctement une
tâche. Cet activisme renforce la non utilisation des capacités résiduelles et les comportements de
dépendance. Ceci engendre une situation paradoxale : le maintien de l’autonomie représentant à
court terme une charge de travail plus lourde que la dépendance totale, cette dernière sera alors
favorisée ou induite par le soignant. » Or d’après Stahan², « Toute activité du malade peut retarder
l’avancée de la dépendance, toute inactivité la précipite. » En résumé, par manque de temps, les
soignants favorisent la perte des capacités restantes de la personne et accélère donc sa dépendance.
Notons aussi que tous les soignants ne sont pas spécifiquement formés à la prise en charge de ce
type de patients. Il est donc impératif de sensibiliser et de former le personnel soignant. Dans les
formations que peuvent suivre les équipes, certaines sont présentées par des formateurs extérieurs.
Cependant, d’autres peuvent être conduites par l’ergothérapeute comme par exemple celle portant
sur « la prévention du risque de chute » avec des rappels sur l’importance du chaussage, le
désencombrement de l’espace de déambulation, l’aménagement des espaces autour du lit… ou celle
portant sur « l’utilisation des aides techniques ». Effectivement, on rencontre souvent des situations
BODIN J-F. L’aide humaine de l’ergothérapeute. Ergothérapie, Juin 2007, n°26, p 17-29
CAUTELA J-R. A classical conditioning approach to the development and modification of behavior in the
aged. In LANDRU Alexandre. Thérapies cognitivo-comportementales de la démence : Application à une
stratégie de l’habillage. 1997. 163 p. Thèse pour le DE de docteur en médecine présentés sous forme de
mémoire en vue de l’obtention du DE spécialisé en psychiatrie. Université de Rennes, 1997
27
28
23
où les équipes médicales sont dotées d’aides techniques qu’elles ne connaissent pas ou qu’elles
n’utilisent pas correctement (drap de glissement, certains guidons de transfert,…)
De plus, des mises à jour de ces formations peuvent être proposées régulièrement.
Enfin au niveau du personnel, un soutien psychologique est indispensable. Des groupes
d’analyse de la pratique peuvent être mis en place et encadrés par exemple par un psychologue
extérieur à l’établissement. Lors de ces séances, les professionnels peuvent témoigner de leurs
expériences. Chacun autour de la table pourra s’identifier au cas énoncé, réfléchir ensemble à cette
situation et apporter des solutions.
Notons que dans ce mémoire je me limiterai à parler de l’équipe soignante en ce qui
concerne les professionnels de la structure. Mais il faut aussi penser à prendre en considération
l’équipe rééducative, le personnel d’entretien et administratif, le clergé, les bénévoles qui côtoient
eux aussi le malade et doivent être formés pour éviter de provoquer des comportements inadaptés.
2. L’entourage du patient (ou aidants naturels)
Certes une fois le patient institutionnalisé, l’entourage est moins mis à contribution mais il
garde quand même une place importante dans la vie du malade. Rappelons que la vie du malade,
tout comme celle de l’aidant est bouleversée et sera modifiée au fil de l’avancée de la maladie. Par
amour et/ou par culpabilité, certains aidants viennent voir le résident tous les jours. Or lors de ces
visites, on remarque que la famille a tendance à trop vouloir « faire pour lui », sans vraiment
prendre en considération les possibilités de son parent. Ceci entraîne des diminutions de prise
d’initiative du malade ainsi qu’une passivité et donc à terme une perte d’autonomie.
Ainsi que ce soit pour le personnel soignant ou pour l’entourage, la règle à suivre est la
suivante : il vaut mieux laisser faire la personne même si cela prend du temps et que le résultat n’est
pas parfait, plutôt que de le faire à sa place.
Il est donc nécessaire de réaliser un accompagnement du malade et de sa famille. Ceci
nécessitera une certaine vigilance et bienveillance*. Ainsi une fois en institution l’ergothérapeute
peut proposer régulièrement des rencontres avec l’entourage pour faire le point et échanger des
informations sur le malade pour réajuster si nécessaire la prise en soin. Il peut les conseiller sur
l’acquisition de certaines aides techniques ou certaines méthodes pour mieux interagir avec le
malade. Enfin il va aussi écouter les familles, recueillir leur ressenti et peut les orienter vers d’autres
professionnels, car tout comme pour les professionnels de santé, une aide psychologique peut être
proposée aux proches du malade pour leur permettre de verbaliser leurs émotions. Un travail sur le
déni de la maladie, la culpabilité de la séparation, ou encore le ressenti du comportement du malade
sur le parent pourra être effectué.
24
Il est fondamental de maintenir le lien entre le malade et son entourage par une présence
réelle ou symbolique s’il est loin (envoyer un mot, une photo, un objet connu et partagé avec le
malade, une écharpe imprégnée de l’odeur de l’expéditeur,…) Cette présence est essentielle pour le
malade et lui permet de se sentir reconnu par des personnes qui lui sont significatives.
Il faut aussi intégrer la famille à la prise en soin en lui laissant la possibilité de participer le
plus possible à la vie du résident (par exemple lors d’activités proposées par l’animatrice ou
d’ateliers et mises en situations proposés par l’ergothérapeute). Enfin il est possible d’organiser des
rencontres familiales intergénérationnelles.
Remarquons que l’implication des familles apporte des bénéfices aux malades et permet aussi
de soulager le personnel.
B. Comment communiquer avec une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer ?
Les soins relationnels sont une des priorités dans la prise en charge des malades d’Alzheimer.
Or dans l’avancée de la maladie, la communication (notamment verbale) est de plus en plus
difficile. A terme on peut constater un arrêt des tentatives de communication du malade suite à un
découragement. La conséquence étant un retrait social. Or cette personne reste avant tout un être
humain qui doit continuer à participer à la vie sociale et être impliqué dans des échanges
relationnels. Elle doit pouvoir exprimer ses besoins et désirs, faire ses choix et interagir avec les
autres. On sait que la communication, qui est un « besoin naturel » de l’homme, reste possible assez
tardivement au cours de la maladie. Il faut donc utiliser tous les moyens mis à notre disposition et
présentés ci-dessous pour la maintenir.
1. Communication verbale : ce qu’il faut dire et ne pas dire
Rappelons que les troubles principaux sont une perte de mémoire, une prosopagnosie* et
une désorientation temporo-spatiale. Il est donc primordial de se présenter, donner le lieu et la date
et nommer le malade pour lui faire comprendre que l’on va commencer un échange. Ceci est un des
principes d’une des thérapies non médicamenteuses qu’est la « Reality Orientation 29».
Cette
méthode de « l’orientation à la réalité » consiste à renforcer l’ancrage dans la réalité grâce à trois
outils. Le premier, « l’orthésage mental », est une adaptation physique de l’environnement. Le
second, le « 24H RO », est une conduite où l’ensemble des personnes entourant le malade lui donne
des repères tout au long de la journée et c’est celui dont on parle ci-dessus. Le dernier est l’activité
groupale qui permet de maintenir la communication, la socialisation et l’interactivité.
KALFAT H. L’intervention auprès des personnes âgées présentant des troubles psycho-cognitifs. In
TROUVE E. Ergothérapie en gériatrie : approches cliniques. Marseille : Solal, 2008. p.113-124
29
25
Notons toutefois que cette approche convient surtout aux premiers stades de la maladie
lorsque le malade a encore conscience de la réalité.
De plus, parallèlement à cette approche thérapeutique, il en existe d’autres comme « la
Validation » ou « la Réminiscence » mais qui ne seront pas détaillées ici.
Avant de commencer l’échange, il est nécessaire de se placer près du malade, en face de lui
et à sa hauteur. Ceci facilite l’établissement d’un contact visuel qui est recommandé et est, si
possible, à maintenir pendant tout l’échange. A ceci peut s’ajouter un contact physique avec la
personne, comme lui toucher la main, le bras…mais précisons néanmoins que toutes les personnes
n’apprécient pas forcement cette attention.
Lors d’un échange, il faut parler distinctement avec une voix d’intensité normale et un débit
lent. Les phrases doivent être courtes et composées de mots simples et concrets. Attention il faut
toujours rester vigilant à ne pas infantiliser le malade. Il faut veiller à n’énoncer qu’une seule
consigne à la fois et favoriser la forme affirmative ainsi qu’une conjugaison ‘au présent’. Il est
préférable d’énoncer des questions fermées ou à double choix plutôt que des questions ouvertes. Le
malade ayant une bradypsychie, il faut lui laisser assez de temps pour réfléchir et pour répondre et
ne pas être tenté de répondre à sa place. Si le malade n’a pas compris, il est important de répéter en
utilisant les mêmes mots puis, s’il ne comprend toujours pas après plusieurs essais, utiliser un
synonyme.
Notons que le discours peut être accompagné de gestes (lents) ou d’un support écrit. Il faut
veiller à ne pas être en désaccord entre ce qui est dit et l’attitude corporelle.
Dans la vie quotidienne, il est important d’employer toujours le même mot pour un objet ou
un acte donné.
Enfin, il est important de valoriser le patient quand il arrive à s’exprimer avec justesse.
Quand ce n’est malheureusement pas le cas, on doit rester patient, positif et l’encourager dans ses
efforts afin d’éviter qu’il abandonne. Lorsqu’il commence à parler, il ne faut pas le couper, ni le
presser. Lors de l’échange, si le malade tient des propos incohérents, il ne faut pas lui mentir, ni le
laisser croire que ce qu’il énonce est vrai ; ni même tenir des propos désobligeants pour le ramener
à la réalité. Une des règles est « qu’il faut encourager positivement au lieu de corriger
négativement. »30
TROUVE E. Vivre au quotidien avec la maladie d’Alzheimer ou une maladie apparentée. Marseille :
Solal, 2011. 63 p. (p. 46) (Vivre au quotidien.)
30
26
2. Communication non verbale
La communication ne passe pas uniquement par la forme verbale. Effectivement, lors des
échanges entre individus, 20% des informations sont transmises oralement alors que 80% sont
émises par des systèmes de communication non verbale tels que les gestes, l’intonation de la voix
ou encore l’expression du visage. Si le malade ne comprend plus la signification des phrases, il
ressent toutefois la manière dont elles sont dites.
Il est donc intéressant, surtout dans le cas de personnes démentes, dont le langage petit à
petit s’amenuise, d’avoir recours aux autres sens tels que le toucher, le regard ou l’odorat.
 Le toucher : Premier des sens à se développer, il est aussi celui qui résiste le mieux et est
présent en dernier. Le toucher apparaît comme un acte essentiel dans la relation soignant-soigné.
Son rôle est d’engendrer et de maintenir un contact chargé de sens et d’intentions non verbales. Il
permet au malade de percevoir son corps comme une unité et non pas comme « […] un étranger,
pire peut-être comme une juxtaposition d’organes, de morceaux de lui-même qu’il ne commande
plus, qui lui échappent et qui le font souffrir, qui l’angoissent31. » Il est à privilégier lors des soins
corporels sous forme de caresse ou contact avec la peau.
Il existe différents types de toucher dont notamment le « toucher massage », qui véhicule un
réconfort physique et mental et dont l’un des formateurs les plus connu est Joël Savatofski.32
 Le regard : Il accompagne et complète (confirme ou infirme) souvent une parole mais
parfois à lui seul, il peut être porteur d’un message. Souvent, il suffit d’un regard pour se
comprendre. Il est donc primordial d’utiliser dès que possible ce sens. Rappelons que pour que ce
canal puisse fonctionner, il est impératif de se placer en face du malade.
 L’odorat : La mémoire sensorielle, entre autre celle des odeurs, perdure dans le temps. Il
suffit de sentir une fois une odeur pour s’en souvenir des années et se remémorer le contexte dans
lequel elle a été sentie.
Il peut être intéressant d’accompagner un geste par une odeur appréciée du malade.
C. Comment interagir ?
Le malade oubliant ce qu’il a fait précédemment, il faut avant tout vivre l’instant présent.
31
DELADOEUILLE P. Oser la tendresse. A propos du toucher infirmier en gériatrie. Soins psychiatriques,
Août/Septembre 1988, n°94-95
32
C’est un masseur-kinésithérapeute, fondateur de l'École du Toucher-Massage. Il est l’un des artisans du
renouveau du massage en France et a pour vocation de le réhabiliter dans tous les domaines de la société.
27
Mais attention, ce n’est pas parce que le malade ne se rappelle pas d’une visite antérieure
qu’il n’en garde pas moins un ressenti. Je m’explique, si une personne agit mal envers le malade
lors d’un premier contact, lors du second, le malade peut avoir oublié la première rencontre mais
pourra pourtant éprouver un sentiment désagréable envers cette personne.
Pour réussir un bon accompagnement, il faut une bonne connaissance de la personne. Il est donc
primordial de connaître l’histoire, les habitudes de vie, les goûts ou encore les personnes figurant
sur les photos du malade.
Je vais maintenant détailler deux concepts d’interaction avec le malade : « l’Humanitude » et
« la méthode GAPA ».
1. Le concept d’ « Humanitude33 »
Décrites par Y. Gineste et R. Marescotti, l’« Humanitude » est une approche de soin qui
vise à considérer le malade comme un être humain à qui l’on doit respect et dignité. Elle a pour but
de créer une bonne relation entre le soignant et le malade (tendresse). Le malade doit être considéré
comme une personne ayant des désirs et des aspirations et ne peut pas être réduit à un objet de soin.
Ainsi toute action comme « réaliser un soin ou une toilette d’une grande technicité sans dire un mot
à la personne » ou « entrer dans une chambre sans frapper » ne peut appartenir à cette philosophie.
Les différentes actions que réalise le soignant sur le malade doivent être impérativement liées à la
méthode du « prendre soin ». Trois aspects émanent de ce concept. Le premier est celui du
« prendre soin-debout » qui incite à passer par la position debout lors des divers soins. Ceci
facilitant le maintien des fonctions musculo-ostéo-tendineuses, cardio-respiratoires, digestives et
proprioceptives. Le second est l’ajustement de l’aide aux potentialités du malade afin d’améliorer
ou maintenir sa santé. Le dernier est le soin relationnel qui passe par la triade : regard, parole,
toucher.
Illustrons ce concept avec l’exemple de la toilette d’une personne agitée. Celle-ci sera
effectuée par deux soignants : l’un tenant les mains du malade, lui expliquant ce que l’autre fait en
maintenant toujours un contact visuel; l’autre réalisant la toilette avec des gestes adaptés et en
douceur.
33
GINESTE Y., PELLISSIER J., LAROQUE G. Humanitude : comprendre la vieillesse, prendre soin des
Hommes vieux. Paris : Armand Colin, 2008. 319 p.
28
2. La méthode « Gestes et Activation pour Personnes Agées® »34
La méthode GAPA® élaborée par Max Abric et Paul Dotte est une démarche d’ergomotricité
dans le contexte du soin. Elle consiste en la connaissance d’une série de techniques manuelles
mettant en mouvement le malade coopérant avec l’intervention d’un tiers. Ces manutentions
s’appuient sur les déplacements naturels et spontanés effectués par une personne « normale ». Elles
s’adaptent aux capacités restantes du malade dans le but de maintenir au maximum son autonomie.
La méthode consiste à « le prendre par la main, plutôt que de le prendre en main».
Dans le cadre de sa profession, l’ergothérapeute peut être amené à proposer, en plus des
formations sur les « préventions de chutes » ou « l’utilisation d’aides techniques » vues
précédemment, des formations de manutention aux équipes soignantes ou aux familles qui le
souhaiteraient. Cette formation peut s’appuyer sur cette méthode GAPA.
D. Qui peut intervenir dans la mise en place d’un environnement sociale favorable ?
La mise en place d’un environnement social adéquat pour le malade Alzheimer demande
l’intervention de plusieurs professionnels :
- L’ergothérapeute peut être amené à former les équipes soignantes par exemple dans les
techniques de manutention. Il va aussi intervenir auprès des familles en les informant ou les
conseillant. Il va ainsi permettre d’éviter chez le malade des comportements inadaptés et rendre
l’accompagnement par le soignant ou l’entourage plus paisible.
- Le psychologue va lui aussi intervenir sur les deux versants : soignants et entourage. Par son
écoute, il va permettre d’éviter toutes conduites inadaptées et instaurer un climat plus serein.
- L’équipe soignante et le médecin vont aussi être amenés à informer et conseiller l’entourage
du malade.
- Les formateurs des différents concepts utilisés dans chaque établissement (Humanitude,
Montessori,…) vont permettre d’instaurer au sein du lieu de vie des pratiques adaptées à la
bienveillance du malade.
Donc comme nous l’avons vu pour l’environnement physique, l’environnement social
requiert un travail d’équipe auquel participe l’ergothérapeute.
Après avoir évoqué les interventions de l’ergothérapeute sur l’environnement et
l’importance de celui-ci auprès des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, je vais
maintenant présenter l’étude réalisée auprès de divers paramédicaux pour vérifier mon hypothèse.
34
ABRIC M., MARKO L., La méthode « Gestes et Activation pour Personne Agée »® pour les malades
Alzheimer. In IZARD M-H, MOULIN M., NESPOULOUS R. Expérience en ergothérapie : quatorzième
série. Ed. Sauramps médical. Montpellier : 2001. p. 118-123
29
Partie 3 : Partie Méthodologie
I.
Rappel de l’objectif
Dans la première partie théorique de ce mémoire, les démences et particulièrement la
maladie d’Alzheimer ont été présentées ainsi que les différentes structures d’hébergement
accueillant ces personnes. Dans une seconde partie le rôle de l’ergothérapeute sur l’environnement
d’une personne atteinte de démence institutionnalisée a été présenté et illustré par le pré-test.
Ainsi dans la troisième partie et plus généralement dans le cadre de ce mémoire je cherche à
vérifier que la présence d’un ergothérapeute dans ce type de structure est un plus par rapport à une
structure qui n’en possède pas. Ceci s’expliquant par sa position de « personne ressource » sur
l’environnement. Il me semble donc indispensable d’aller à la rencontre d’autres professionnels, qui
par leur regard extérieur, peuvent m’apporter les réponses permettant de me positionner par rapport
à mon hypothèse.
II.
Pré-test
A. Objectif
Pour la première partie de l’étude, j’ai réalisé un pré-test dont l’objectif était de définir le
rôle de l’ergothérapeute au sein d’une institution hébergeant des personnes atteintes de démence.
B. Population
Ce pré-test était à destination des principaux concernés : les ergothérapeutes. Les onze
personnes qui ont répondu au questionnaire sont des femmes entre 25 et 45 ans qui exercent ou ont
exercé dans différentes structures telles qu’EHPAD, USLD,… Toutes étaient intéressées par le
contact avec ces personnes et ont des expériences auprès d’elle allant de un à vingt ans.
C. Matériel
Pour ce pré-test, j’ai réalisé un questionnaire comportant huit items à choix multiples ainsi
que cinq questions de présentation générale. (Voir Annexe 5 : Questionnaire du Pré-test) Le choix
du questionnaire avait pour but de pouvoir réaliser une analyse quantitative des données par
l’obtention de nombreuses réponses.
D. Procédure
Ce questionnaire a été distribué aux ergothérapeutes rencontrés lors de stage, de cours, lors
de visite d’établissements hébergeant des malades atteints de la maladie d’Alzheimer et certains ont
été envoyés par mail avec un mot d’accompagnement pour présenter le contexte de la recherche.
30
E. Résultats et analyses du pré test
La totalité des questionnaires s’accordent pour confirmer le rôle de l’ergothérapeute sur
l’environnement physique/matériel et humain. Tous les résultats se retrouvent en pièce jointe (Voir
Annexe 6 : Résultats du Pré-test) mais voici les principales observations qu’on peut en extraire :
- Au niveau de l’environnement physique et matériel, l’ergothérapeute réalise surtout la mise en
place d’aides techniques et participe à l’emplacement du mobilier. Certains peuvent intervenir sur
la mise en place de la décoration et participer à des consultations avec un architecte.
- Au niveau de l’environnement humain, l’ergothérapeute intervient d’une part auprès du personnel
soignant de l’institution, par des formations organisées, des conseils informels destinés aux
soignants mais aussi souvent pour des prises d’informations. D’autre part, il intervient auprès de
l’entourage. Notamment par de l’écoute et de l’échange d’informations concernant le malade. Ceci
se déroule de façon organisée dans le bureau de l’ergothérapeute ou de manière imprévue dans le
couloir.
Enfin l’ergothérapeute n’intervient pas seul mais il fait partie d’une équipe comprenant
divers professionnels. En gériatrie, son principal interlocuteur semble être l’équipe soignante.
III.
Entretiens pour répondre à l’hypothèse
A. Population
Pour la seconde partie de cette étude, ce sont des paramédicaux travaillant ou ayant travaillé
auprès de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer qui ont été interrogés. Un critère
supplémentaire était requis pour le choix de ces paramédicaux : la personne interrogée devait avoir
travaillé auprès de malades d’Alzheimer à la fois dans une structure ne comportant pas
d’ergothérapeute ; mais aussi dans une structure en comportant un. Confronté à un faible nombre
de personnes concernées, j’ai choisi d’agrandir mes recherches en accordant un critère
supplémentaire : les deux structures pouvant être identiques.
Six professionnels ont été interrogés : deux infirmières, deux aides-soignantes, une
psychologue et un agent de service hospitalier qualifié (ASH). Une des infirmières est
coordinatrice, l’autre est formée au toucher empathique. Les autres professionnels déclarent « ne
pas avoir de spécialité ou formation supplémentaires ».
Parmi ces six femmes, cinq exercent actuellement au sein d’un EPHAD et une au sein d’une USLD.
Au niveau des parcours professionnels, la moitié des personnes interrogées a exercé dans un faible
nombre de structures (une à deux) alors que l’autre moitié a connu différents établissements et
différents secteurs. Voici un récapitulatif simplifié des six personnes interrogées.
31
Interrogé
Profession
Structures comparées
P1
ASH
EHPAD (sans E35)  EHPAD identique (avec E)
P2
Infirmière
USLD (avec E) EHPAD (sans E)
P3
Aide-soignante
EHPAD (sans E) EHPAD (avec E)
P4
Aide-soignante
EHPAD (sans E)  USLD (avec E)
P536
Infirmière coordinatrice
EHPAD (avec E)  EHPAD identique (sans E)
P636
Psychologue
EHPAD (avec E)  EHPAD (sans E)
Fig. 1 : Tableau représentant les caractéristiques de la population interrogée.
B. Matériel
Afin de valider ou non mon hypothèse, j’ai utilisé des questions ouvertes. Je souhaitais
obtenir des réponses qualitatives, personnelles et non influencées par quelconques propositions.
L’utilisation de ce type de questions permet d’obtenir des réponses plus larges, inattendues et
spontanées. J’ai posé ces questions au cours d’entretiens semi dirigés, afin de pouvoir réajuster à
tout moment le déroulement de l’entretien en cas de déroute.
La trame de l’entretien, support de l’échange, est composée d’une quinzaine de questions
ouvertes (Voir Annexe 7 : Trame argumentée des entretiens semi-dirigés). Le questionnaire est
organisé en trois parties :
 Première partie : Elle comporte des questions générales sur l’expérience professionnelle de
la personne ainsi que sur ses connaissances sur les professionnels intervenant sur l’environnement
du malade et sur le rôle de l’ergothérapeute dans ce type de structure.
 Deuxième partie : Elle a pour but de connaître les professionnels intervenants sur
l’environnement matériel et humain dans une structure ne comportant pas d’ergothérapeute. Elle
s’intéresse aux divers moyens utilisés et tente d’en mesurer leur efficacité.
 Troisième partie : Elle illustre les moyens mis en place au niveau de l’environnement par les
ergothérapeutes et mesure les bénéfices apportés et perçus par les autres professionnels. De plus,
elle cherche à visualiser les différences entre la structure « avec » ergothérapeute et la structure
« sans » ; et cibler laquelle des deux est la plus opérante*.
Les résultats de ces entretiens restant subjectifs, j’ai cherché une échelle, plus objective, qui
pourrait compléter ces observations et les confirmer ou non. Mes recherches se sont arrêtées sur
l’échelle TESS-NH (Therapeutic Environment Screening Survey for Nursing Homes.) Cet outil
35
36
E : Ergothérapeute
Les personnes P5 et P6 exercent actuellement dans la même structure.
32
recueille des données systématiques sur l’environnement physique d’un établissement de soins de
longue durée en sélectionnant des critères considérés comme importants par rapport aux personnes
atteintes de la maladie d’Alzheimer (Voir Annexe 8 : Echelle TESS). Or cet instrument
d’observation n’a pas été conservé car, pour plusieurs personnes interrogées, il était impossible
d’aller évaluer la première structure dans laquelle elles avaient exercé (localisation éloignée,
remaniement de service). Le problème se posait également dans le cas où la comparaison portait sur
la même structure.
C. Procédure
Les entretiens se sont déroulés en face à face dans un lieu calme en suivant la trame de
questions. Avant chaque entretien, je précise aux paramédicaux interrogés qu’ils peuvent exprimer
tout ce qu’ils souhaitent et qu’en aucun cas, ma formation ne doit les limiter dans leurs propos. De
plus, je leur explique schématiquement le déroulement de l’entretien et réceptionne leurs accords
pour les enregistrements audio. Ces derniers me permettent de pouvoir analyser ensuite la totalité
des réponses et me laissent l’opportunité de décrypter le langage non verbal. Tous ont ensuite été
retranscrits textuellement.
IV.
Hypothèse de départ
Les réponses à ces entretiens doivent me permettre de vérifier mon hypothèse de départ qui
est la suivante : « L’ergothérapeute est un plus dans une structure hébergeant des personnes
atteintes de la maladie d’Alzheimer, car il constitue une personne ressource en ce qui concerne
l’environnement ».
V.
Analyse des résultats
A. Le rôle de l’ergothérapeute vu par les différents paramédicaux
 Une des premières questions de l’entretien portait sur l’énumération des différents
professionnels intervenant avec le paramédical interrogé. Voici les résultats obtenus :
33
Fig.2 : Histogramme représentant les professionnels intervenant avec les
personnes interrogées
P6
Autres (non…
Maitre…
Veilleuse de nuit
Agent d'entretien
Assistante sociale
Orthophoniste
AMP
Animatrices
APA
Dieteticienne
Psychomotricienne
Cadres
Medecin
Psychologue
Kinésithérapeute
Ergothérapeute
ASH
Aide-soignante
Infirmière
P5
P4
P3
P2
P1
Lorsque l’on observe ce graphique, on constate que de nombreux professionnels de secteurs
variés peuvent intervenir dans les structures hébergeant des personnes âgées atteintes de démence.
Les personnes interrogées ont cité entre 5 et 13 professionnels différents. Dans les professionnels
énumérés, on remarque qu’une des six personnes (P4) qui exerce actuellement dans une structure
possédant un ergothérapeute, a omis de le citer et que trois personnes n’ont pas énoncé leur
profession (P1, P3, P5).
On constate la formation d’un groupe de professionnels comprenant infirmière, aidesoignante, ASH, ergothérapeute, kinésithérapeute, psychologue, médecin et cadre qui se retrouve
dans 2/3 des structures. La répartition des autres professionnels est différente dans chaque structure.
Ceci peut s’expliquer d’une part directement par les natures différentes des structures mais aussi par
la différence d’organisation des professionnels et leurs liens.
Lors de l’analyse des résultats de cette première question, on remarque que pour 83% des
personnes interrogées, l’ergothérapeute semble être un membre de l’équipe à part entière au même
titre que les infirmières ou les aides soignantes et qui plus est, il appartient à un groupe que l’on
pourrait appeler « noyau central ». Sa présence dans un établissement ne fait donc pas de doute.
Ceci s’illustre d’autant plus si l’on observe lors de l’énumération, la place de
l’ergothérapeute.
Personnes interrogées
P1
P2
P3
P4
P5
P6
Place de l’ergothérapeute
4ième/ 6
6ième/ 9
4ième/11
0/5
5ième/13
5ième/9
Fig. 3 : Tableau représentant la place d’apparition de la profession « ergothérapeute »
34
On observe que l’ergothérapeute est régulièrement cité dans les cinq premiers. Les sujets
interrogés le considèrent donc comme un des intervenants principaux de l’équipe. Notons, tout de
même qu’il se situe toujours derrière le ‘trio soignant’ (infirmières, aides-soignantes, ASH). Certes
les paramédicaux lui attribuent une place importante mais quel rôle lui attribue t-il réellement?
 Une des questions cherchait effectivement à identifier ce rôle. On constate que toutes
connaissent la profession et ont leur propre définition, plus ou moins juste et complète. Voici le
détail des contenus des définitions proposées :
Mots récurrents
Nombre d’apparition
Confort pour l’équipe
2 (P1, P2)
Confort/Bien être du patient
3 (P1, P2, P6)
Maintien autonomie et capacités restantes
3 (P2, P5, P6)
Installation
3 (P3, P4, P6)
Lutte contre la douleur
1 (P4)
Aider le résident au quotidien
1 (P5)
Atelier
1 (P6)
Adapter l’environnement
1 (P6)
Fig. 4 : Tableau représentant les termes récurrents dans les définitions des personnes interrogées
De ces définitions se dégagent trois rôles principaux. Le premier est le maintien de
l’autonomie du résident qui peut passer entre autres, par la mise en place d’ateliers. Le deuxième est
le maintien d’un certain confort/bien-être du patient qui passe fréquemment par des installations. Le
troisième est le confort pour l’équipe.
Le rôle sur l’environnement matériel est davantage exprimé par les paramédicaux comme
l’atteste ces réponses : « c’est la personne qui veille à la bonne installation des personnes âgées »
(P4), « c’est pour aider au maintien de l’autonomie, qui est encore présente et aider le résident au
quotidien dans ses déplacements, donc par le fauteuil, le déambulateur, tout ca,…, dans
l’alimentation avec les couverts adaptés. » (P5) et « […]c’est une grande aide entre soignants […]
Et puis son rôle, c’est de participer au bien être et au maintien du résident dans ses capacités de
tous les jours, aussi bien manger, que se déplacer, que s’habiller » (P2).
Au niveau de l’environnement humain, l’intervention auprès des équipes est exprimée par
l’ASH : « […] c’est un confort pour le malade mais aussi pour nous, pour l’équipe soignante. C’est
donner les bons gestes pour ne pas se faire mal au dos.» Notons qu’aucune ne témoigne d’un
quelconque rôle auprès de l’entourage du malade.
35
De plus, on observe que l’intervention au niveau du maintien des capacités est
essentiellement perçue par les professionnels passés d’une structure « avec » à une structure
« sans » ergothérapeute. Cette absence actuelle a peut être permis aux paramédicaux de constater ce
rôle essentiel sur le maintien de l’autonomie et de l’indépendance.
Enfin une seule personne interrogée introduit les trois axes dans sa définition donc on peut
conclure que toutes les facettes de la profession sont loin d’être connues de tous.
B. La prise en charge de l’environnement physique
Dans la première partie des entretiens, une des questions était de repérer les différents
professionnels amenés à intervenir sur l’environnement physique et matériel du malade. Voici les
réponses obtenues :
Environnement physique et matériel
100%
Aide-soignante :
83%
80%
Ergothérapeute :
83%
Sociétés médicales :
33%
Cadre de santé :
17%
60%
40%
Infirmière :
67%
Kinésithérapeute :
17%
20%
0%
Biomédical : 17%
Médecin : 17%
Fig.5 : Histogramme représentant le pourcentage de professionnels cités pour intervenir sur
l’environnement physique et matériel.
On observe que divers professionnels peuvent intervenir sur l’environnement physique et
matériel et que cette fonction n’est pas réservée à l’ergothérapeute. Ce dernier n’est d’ailleurs pas
cité par toutes les personnes interrogées. Deux professions se démarquent: l’ergothérapeute et
l’aide-soignante. La moitié des interrogées attribue aussi ce rôle aux infirmières. Ce trio peut être
accompagné par des sociétés médicales et ponctuellement par des ingénieurs (biomédical), des
médecins, des kinésithérapeutes ou des cadres.
Les exemples cités concernent généralement des installations et des mises en place d’aides
techniques (fauteuil roulant, matelas et coussin à air, tapis antidérapant, couverts adaptés,…).
Mais qu’en est-il réellement dans les institutions :
Dans les institutions, en absence d’ergothérapeute, ce sont les infirmières et les aides
soignantes qui s’occupent de l’environnement matériel et physique. Ces résultats correspondent aux
36
prédictions de la première partie. Elles peuvent être suppléées par les ASH, les psychologues et les
revendeurs médicaux d’après les personnes interrogées.
Elles interviennent surtout au niveau de l’environnement matériel que ce soit par la mise en
place d’aides techniques ou de conseils. Toutes minimisent leurs interventions : « […] c’est des
petites choses, tapis-anti-glisses, antidérapants, contours d’assiette, […] c’est pas des grosses
choses à notre niveau, […] on pense beaucoup à tout ce qui est matelas, matelas à air, coussins sur
les fauteuils, à l’environnement qu’il aille pas déraper si il doit se déplacer, un fil qui traîne,... »
(P2) ou « […] j’aurais pas du tout la prétention de dire que j’aurais pu remplacer l’ergothérapeute.
C’est juste du bon sens, par exemple, peut être placer la table plus prés du fauteuil ou de la chaise
pour que ce soit plus pratique… » (P6)
Mais lorsque l’on s’intéresse aux bénéfices, on constate que la moitié des personnes
interrogées estiment que certaines interventions sont inadaptées : «[structure sans ergothérapeute]
[…] je pense que ce n’est pas toujours adapté, notamment dans le choix des fauteuils qui ne sont
pas forcément adaptés…» (P6), « la psychologue […] a fait acheter un canapé pour que les gens se
réunissent. Et ça n’a pas marché» (P1) et « on pensait au lève-malade, tu vois, des choses plus
pratique, alors que non, en fait, il n’y en avait pas besoin.» (P2) Enfin, une autre personne
interrogée, qui est dans la même structure que la psychologue P6, trouve ses propres interventions
bénéfiques.
En présence d’ergothérapeute, toutes les personnes interrogées lui octroient ce rôle sur
l’environnement physique et notamment au niveau du matériel et de l’installation comme l’illustre
l’infirmière P2 : « Après, tout ce qui était avec des mousses ou tout ce qui était le matériel pour
manger, pour se déplacer, ça, nous, on appelait les ergothérapeutes. »
Ceci est en accord avec les réponses apportées lors du pré-test. Les ergothérapeutes estimaient
qu’en grande majorité, leurs interventions sur l’environnement physique et matériel portaient sur
les aides techniques et le mobilier.
Quatre interrogées affirment le « coté bénéfique » des aménagements et soulignent aussi
leurs caractères adaptés : « …elle [l’ergothérapeute] gérait et effectivement c’était très adapté. Elle
avait vraiment un rôle dans la structure et après c’est vrai qu’elle était formée pour ça. »
Une a observé des points positifs et négatifs et l’autre n’a pas vu de bénéfices par manque de
temps, mais se dit « satisfaite ».
37
C. La prise en charge de l’environnement humain
 Dans la première partie des entretiens, une question tentait d’identifier les différents
professionnels amenés à intervenir sur l’environnement humain du malade. Voici les résultats
obtenus après différenciation de l’équipe soignante et de la famille :
Environnement humain: ÉQUIPE SOIGNANTE
60%
Personnel
extérieur :
50%
Infirmière : 50%
50%
Ergothérapeute :
33%
40%
30%
Aide-soignante :
33%
20%
10%
Kinésithérapeute :
17%
0%
Psychologue : 17%
Fig.6 : Histogramme représentant le pourcentage de professionnels cités pour intervenir sur
l’environnement humain (équipe soignante)
Environnement humain: FAMILLE
60%
Infirmière : 50%
50%
40%
30% Aide-soignante :
33%
20%
10%
Ergothérapeute :
33%
Médecin : 17%
Psychologue : 17%
Cadre :
17%
0%
Responsable
d'hébergement :
17%
Fig.7 : Histogramme représentant le pourcentage de professionnels cités pour intervenir sur
l’environnement humain (famille)
D’après ces deux histogrammes, on constate tout d’abord que pour la moitié des personnes
interrogées, l’infirmière semble être le professionnel principal sur l’environnement humain sous ces
deux aspects. Mais l’ergothérapeute a aussi un rôle pour 1/3 des personnes interrogées, tout comme
l’aide-soignante. En ce qui concerne la prise en charge de l’équipe soignante, 50% des personnes
interrogées, attribuent aussi ce rôle à du personnel extérieur (formateur extérieur).
On remarque que les deux histogrammes sont identiques pour les intervenants majeurs.
Cependant, d’autres professionnels interviennent mais ne sont cités que ponctuellement Ainsi le
psychologue et le kinésithérapeute peuvent jouer un rôle au niveau de l’équipe soignante via des
formations, tout comme le cadre, le médecin ou le responsable d’hébergement, au niveau de la
famille, via généralement des échanges d’informations sur le malade.
38
Mais qu’en est-il réellement dans les institutions :
 L’équipe soignante mobilisée autour du malade :
Dans les établissements sans ergothérapeute, 67% des personnes interrogées déclarent que
des formations sont proposées aux équipes soignantes. Elles sont souvent destinées aux aides
soignantes et aux infirmières et sont réalisées par des organismes extérieurs. Les formations peuvent
être de différentes natures telles que la manutention, le toucher, la « toilette relationnelle » ou
encore « la bientraitance* et le bien être du résident ». Par ailleurs, une personne sur deux
m’explique que si elles ne font pas de formation, elles apprennent néanmoins des choses grâce aux
conseils informels qui circulent fréquemment au sein du service comme l’illustre l’aide-soignante
P4 : «Je n’ai eu aucune formation […] par contre, on se donnait des conseils entre nous. »
Les formations sont appréciées par les personnes interrogées qui souhaiteraient avoir des remises à
jour régulières comme le souligne l’aide-soignante P4 qui a participé à une formation sur les
« gestes ergonomiques » il y a quelques années : « …mais une piqûre de rappel ne serait pas mal. »
Soulignons que les personnes interrogées n’ont pas du tout abordé l’aide du point de vue
psychologique avec par exemple la participation à un groupe autour de l’analyse des pratiques.
Même si l’ergothérapeute est présent, ce n’est pas lui qui intervient auprès de l’équipe. C’est
ce qui est relaté par quatre personnes (dont deux avec hésitations). Ces hésitations témoignent d’un
doute sur la réponse et donc peut-être d’une certaine méconnaissance de son rôle. L’une des
personnes interrogées semble avoir eu une formation sur « les gestes ergonomiques » présentée en
partie par un ergothérapeute, semble-t-il, mais provenant de l’extérieur.
Cependant deux personnes interrogées signalent que si l’ergothérapeute ne réalise pas de formation,
il peut donner des conseils informels à un soignant ou à un petit groupe de soignants pour expliquer
comment réaliser ceci ou faire fonctionner cela. Ceci est exprimé par l’aide-soignante P3 : « Ils
apportent des conseils mais ils ne font pas de formation. […] ils nous donnent des conseils, ils
viennent nous aider pour faire des transferts et les mettre au lit des fois, pour nous expliquer. […]
ils nous expliquent certaines choses pour mieux les manipuler ou les aider à faire des choses. »
Ces conseils sont bien accueillis et les équipes aimeraient qu’ils soient plus nombreux.

L’entourage présent pour le malade :
Dans les établissements sans ergothérapeute, ce rôle est attribué par la totalité des personnes
interrogées à l’infirmière, puis à l’aide-soignante.
La moitié ajoute l’aide du médecin et du
psychologue et ponctuellement celle de l’Aide Médico-Psychologique ou de la responsable
d’hébergement. En fait, plus globalement, on retrouve chez toutes les personnes interrogées la
39
notion de « l’équipe en générale » comme le dit l’ASH ou la psychologue : « Ca dépend, ça peut
être soit les infirmiers, psychologues, non, il y a vraiment toutes professions confondues. » La
notion de spontanéité des familles est introduite ici par la psychologue : « …les familles n’hésitent
pas en fait, elles viennent spontanément, quand il y a une question, quand il y a des préoccupations,
quand elles ne savent pas comment s’adresser à son parent qui ne sont plus en mesure de verbaliser
ou des choses comme ca.... »
Quand l’ergothérapeute est présent, il intervient peu au niveau des familles. Effectivement,
deux interrogées déclarent que les ergothérapeutes n’interviennent pas auprès des familles et trois
autres atténuent ce propos, en qualifiant les interventions de « rares ». En effet ceci se reflète dans la
réponse de l’aide-soignante P3, à la question « L’ergothérapeute rencontre t-il les familles ? », qui
est la suivante : « Ah non, je ne pense pas…sauf si la famille demande à les voir mais c’est rare.
C’est souvent les médecins, les infirmières ou nous mais pas souvent les ergos ». Les propos de
l’infirmière coordonatrice complètent la réponse précédente: « De temps en temps, je dirais, quand
elle [l’ergothérapeute] les croise dans la structure et très rarement par rendez-vous. » L’autre
infirmière affirme que l’ergothérapeute intervient auprès des familles mais elle lie ce constat à
l’ancienneté de l’ergothérapeute, sa reconnaissance et son intégration dans l’équipe.
D. Les constats sur la prise en charge de l’environnement
1. L’environnement physique
En ce qui concerne l’environnement physique et matériel, quand il y a un ergothérapeute
dans la structure, il est souvent interpellé par l’équipe, auprès de laquelle il est très à l’écoute.
« Nous sollicitons très régulièrement les ergothérapeutes. On les appelle dès que l’on a un petit
souci. » (P4) Après avoir trouvé la solution au problème de l’équipe, il propose ces aménagements à
l’équipe et les réajuste si nécessaire en fonction des remarques. Puis il présente aux soignants ce
qu’il va finalement mettre en place et s’assure que tous les interlocuteurs l’ont intégrés.
Comme on l’a constaté dans les paragraphes précédents, divers professionnels sont amenés à
intervenir sur l’environnement. L’ergothérapeute est accompagné de l’aide-soignante et de
l’infirmière. En son absence, on comprend qu’une autre profession va le remplacer, comme
l’exprime la psychologue : « Forcement quand il n’y a pas d’ergo, le rôle est pris par quelqu’un
d’autre. »
On
peut
logiquement
penser
que
ce
seront
les
aides-soignantes
et
les
infirmières. Toutefois elles réalisent des interventions qui ne sont pas toujours adaptées.
Effectivement, ceci peut se comprendre car :
40
 d’une part parce que ces deux professions ont leurs tâches spécifiques à accomplir et ont
donc peu de temps pour mettre en place les différents aménagements comme le souligne l’ASH :
« Nous, soit on n’avait pas le temps, ou alors on ne le pensait pas forcement. »
 d’autre part, ce n’est pas réellement leur champ de compétences donc elles vont par manque
d’habitude:
 Avoir moins d’idées ou des idées trop pratico-pratiques qui peuvent avoir des
répercussions négatives sur le patient et sur l’équipe. Reprenons l’exemple cité plus haut et
commenté par l’infirmière P2 : « […] on a reçu une fois un monsieur qui était nain et bien
bêtement, il arrivait pas à monter dans son lit parce que le lit était encore trop haut, malgré que
c’était des lits électriques qu’on baissait et ben, elle nous a fait tout un système de tabouret en
mousse pour pas qu’il se blesse. Et il faisait la transition entre son fauteuil roulant, hop, il passait
sur ce petit truc et hop, il atteignait son lit et nous on avait pas besoin d’aller le porter pour le
coucher et il avait une certaine autonomie, c’était génial, c’était grâce à l’ergo qu’on a pu faire ca.
Nous, on n’y aurait pas pensé du tout, on se disait mais comment on va faire, et on pensait au lève
malade tu vois, des choses plus pratique, alors que non en fait, il n’y en avait pas besoin.» Ainsi
avec cet exemple on illustre les conséquences de mauvais choix. Dans ce cas, en absence
d’ergothérapeute, l’équipe aurait utilisé le lève malade. Or celui-ci aurait d’une part, diminué les
capacités de la personne et d’autre part, ajouté une tâche supplémentaire à l’équipe en mobilisant un
soignant qui n’avait pas lieu d’être mobilisé.
 Prendre plus de temps pour trouver la solution adéquate et la mettre en place. Or
comme elles n’ont déjà pas beaucoup de temps à consacrer à ceci, les solutions vont peut-être être
moins abouties et donc apparaître inadaptées. Notons aussi que tout ce temps consacré à la
recherche de solutions ne l’est pas au patient lui-même.
Ainsi ces deux points me permettent de comprendre aisément les raisons qui font que les
adaptations proposées par l’équipe sont régulièrement inadaptées.
Revenons maintenant sur cette surcharge de travail et ces adaptations inadéquates. Ce sont
exactement des points qui sont repris lorsque l’on demande aux personnes interrogées la différence
entre la structure « avec » et la structure « sans ».
Dans les structures « sans » ergothérapeute, on constate une « moins bonne installation »
avec des « éléments inadaptés ». De plus, « des questions restent en suspend » (P5) et les réponses
sont tardives. Alors que dans les structures « avec » ergothérapeute, « si on a une question, on a une
41
réponse tout de suite et donc ce sont des choses sur lesquelles on ne se tracasse plus » (P2). Il
permet donc de décharger le travail des équipes. « Quand il y a l’ergo, ça nous enlève du travail »
(P1).
De plus on constate une amélioration au niveau du quotidien des personnes ainsi que des
installations. « …on a vu une différence, et c’est tant mieux pour les résidents » (P1). La
psychologue P6 constate un « réel impact » au niveau matériel en présence d’un ergothérapeute.
Ensuite lorsque l’on demande aux personnes interrogées, un mot pour qualifier chacune des
deux structures, le terme de « manque » est récurrent pour la structure « sans ». A ceci s’ajoute une
notion de délai d’attente (pour opérer les aménagements) et de déséquilibre de l’équipe.
En ce qui concerne la structure « avec » on retrouve la notion de confort. D’une part il apporte un
certain confort et bien-être au résident. D’autre part il contribue à celui de l’équipe car il enlève une
« surcharge de travail » aux autres professionnels et agit rapidement.
Personnes interrogées
Structure SANS
Structure AVEC
P1
Un manque
Un plus
P2
Dommage, Un manque
Bien-être, Confort
P3
Prendre du temps (Délai)
Proximité, joignable, facilité
P4
Un manque
Confort de la personne
P5
Un manque
Décharge « pour nous »
P6
Equipe plus bancale
Plus de bien-être physiquement
Milieu plus adapté
Fig.8 : Tableau représentant les termes utilisés par les paramédicaux pour décrire les deux structures
Le confort, c’est avant tout ce que l’on recherche pour les résidents qui vont passer la
dernière partie de leur vie dans cet établissement. De ce fait, par les installations et la mise en place
d’aides techniques adaptées, l’ergothérapeute contribue à ce confort.
Quant à l’équipe, si il y a un ergothérapeute, il y a moins de surcharge de travail pour
certaines professions qui peuvent réellement se consacrer à leur travail.
En conséquence la présence de l’ergothérapeute rend la structure plus opérante. Ceci est
attesté par quatre personnes interrogées (dont deux avec évidence). Les deux autres réponses (de P1
et P3) sont neutres sur la question. Elles exposent le fait que l’ergothérapeute complète l’activité qui
est possible même en son absence ; et que lorsque les locaux sont adaptés, c’est plus agréable même
sans ergothérapeute.
42
Enfin une dernière idée, abordée par la moitié des paramédicaux et sous entendue dans la
notion de « déséquilibre de l’équipe » repose sur le fait que pour que le système fonctionne bien, il
faut que tous les protagonistes soient présents, car chacun à vraiment son domaine d’action et, plus
il y aura de spécificités, plus la prise en charge sera de bonne qualité. C’est justement ce que l’on
retrouve dans le témoignage de l’infirmière P2 « On se complète toutes mais on a bien chacune
notre place.» et celui de la psychologue « Et puis, plus il y a d’intervenants, de corps de métier,
plus ça peut être complet et plus la prise en charge du résident peut être vraiment optimale. » Donc
l’ergothérapeute par sa spécificité, apparaît en fait déjà comme un plus car c’est un acteur de plus
dans la prise en charge du malade.
Pour conclure sur l’environnement physique, que ce soit pour ce dernier critère ou pour les
réels bénéfices que peut apporter l’ergothérapeute comme l’autonomie et/ou le confort du résident
et de l’équipe, il apparaît que ce paramédical est un plus dans une structure par sa position de
personne ressource sur cet environnement physique.
2. L’environnement humain
En ce qui concerne la prise en charge des équipes, que ce soit en absence ou en présence
d’ergothérapeute, elle est essentiellement réalisée par les infirmières et les formateurs extérieurs.
L’ergothérapeute intervient peu et lorsqu’il le fait, c’est essentiellement sous forme de conseils.
C’est aussi sous cette forme que s’échangent régulièrement les informations au sein des équipes.
Tout comme pour la prise en charge de l’équipe soignante, celle de l’entourage est
essentiellement réalisée par les infirmières, que ce soit en absence ou en présence d’ergothérapeute.
Ce dernier n’intervient que s’ils rencontrent les familles qui viennent en visite ou qui souhaitent le
rencontrer pour lui demander des informations.
D’une manière générale, pour conclure sur l’environnement humain, on peut dire que
l’ergothérapeute participe peu à la prise en charge de l’environnement humain en général et que ses
interventions ne semblent généralement pas programmées.
Or, ceci ne reflète pas les réponses exprimées par les ergothérapeutes lors du pré-test. Effectivement
ces derniers prétendent, dans 80% des cas, intervenir auprès de l’équipe soignante par des
formations et des conseils. Il en est de même pour leurs interventions auprès des familles où ils
estiment qu’ils interviennent dans 80% des cas, notamment par de l’écoute. Enfin ils estiment avec
ce même pourcentage qu’ils interviennent de manière imprévue et de manière organisée dans un
bureau. Ceci est donc en désaccord avec les observations recueillies des différents paramédicaux et
va donc être sujet à discussion.
43
VI.
Discussion des résultats
A. Conclusion de l’enquête
L’ergothérapeute est un membre à part entière d’une équipe comprenant de nombreux
professionnels. Il appartient même à un « groupe noyau ». Sa présence dans la structure est
reconnue par les paramédicaux qui lui définissent trois rôles principaux : le confort du résident, le
maintien de son autonomie et le confort de l’équipe. Tous ces rôles ne sont pas exprimés par tous
les paramédicaux donc on peut penser que certains sont méconnus des paramédicaux; tout comme
le rôle au niveau des familles qui n’est énoncé par aucune personne interrogée.
Sur le terrain, on constate que l’ergothérapeute intervient en large majorité sur
l’environnement physique par des installations, la gestion/réparation de fauteuil roulant et la mise
en place de matériel. Il agit souvent après sollicitations de l’équipe et ses interventions ont un rôle
de confort/bien être et un rôle d’autonomie sur le résident et indirectement un certain confort pour
l’équipe. En son absence, ce sont les aides-soignants et les infirmiers qui sont amenées à prendre en
charge cet environnement physique. Ceci engendre une surcharge de travail à ces professionnels,
qui peut être source de divers problèmes. En effet, lorsque l’on est surchargé, on serait peut-être
plus sujet à faire des erreurs dans le travail ou réaliser des soins de moins bonne qualité. Cette
surcharge pourrait aussi être à l’origine d’un climat de tensions dans le service qui serait néfaste.
Cette tension du soignant pourrait se reporter sur le résident qui réagirait et pourrait avoir des
comportements inadaptés, demandant plus de temps et donc du travail supplémentaire à l’équipe. Il
y aurait donc un risque de rentrer dans un cercle vicieux. De plus, par manque de temps et
d’habitude, les solutions apportées peuvent être inadaptées et tardives. Ceci peut avoir des effets
délétères sur le patient et l’équipe.
La présence de l’ergothérapeute rend la structure dans laquelle il se trouve plus opérante.
Son absence est ressentie comme « un manque ». Par ses interventions au niveau de
l’environnement physique, l’ergothérapeute semble être un plus dans une structure.
Malheureusement ce n’est pas le cas pour l’environnement humain. Au cours de cette étude,
on constate aussi que l’ergothérapeute intervient peu auprès de l’équipe soignante et de la famille.
En ce qui concerne la prise en charge de l’équipe soignante, ergothérapeutes et paramédicaux
interrogés se rejoignent pour exprimer l’idée que cette prise en charge passe par des conseils
informels donnés à l’équipe qui souhaiterait en avoir plus. Or ces professionnels divergent lorsque
l’on évoque des formations. Les personnes interrogées témoignent d’une absence de ces formations
alors que dans le pré test, 83% des ergothérapeutes estiment qu’ils interviennent par le biais de
formations. On peut souligner aux équipes qu’elles peuvent avoir recours à des formations ou des
44
rappels de « manutention », de « prévention de chute », auprès des ergothérapeutes et pas
uniquement lors de formations extérieures. Ceci semble être une des facettes de la profession qui est
mal connue.
Mais la facette qui semble complètement méconnue, concerne l’intervention de
l’ergothérapeute auprès des familles. En effet, 83% des personnes interrogées déclarent que
l’ergothérapeute n’intervient pas ou peu. Ce rôle est entièrement attribué à l’infirmière pour le
panel.
On peut donc conclure que l’ergothérapeute est un plus au niveau de l’environnement
physique. Ceci n’est pas le cas au niveau humain et peut, en partie, s’expliquer par une certaine
méconnaissance de la profession.
B. Vérification de l’hypothèse
Mon hypothèse de départ énonçait que « l’ergothérapeute est un plus dans une structure
hébergeant des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, car il constitue une personne
ressource en ce qui concerne l’environnement. »
Certes comme on vient de le voir ci-dessus, l’ergothérapeute est un plus car il apporte du
confort au résident et de meilleurs conditions de travail à l’équipe. Ceci peut aussi être complété par
l’idée que « plus il y a de professionnels dans une équipe, meilleure sera la prise en charge. » (P6)
Donc tout ceci converge vers l’idée qu’effectivement l’ergothérapeute est un plus dans une structure
et permet de valider la première partie de l’hypothèse.
Mais la deuxième partie de l’hypothèse consistait à dire que l’ergothérapeute « constitue une
personne ressource en ce qui concerne l’environnement. » Ce dernier terme comprend
l’environnement physique et l’environnement humain. Or au cours de cette étude, on constate que,
l’ergothérapeute intervient peu sur le versant humain, contrairement au versant physique. En effet, il
semblerait que la méconnaissance de la profession par certains médicaux et paramédicaux ou
l’ignorance de la totalité des aspects de la profession ne permettent pas à l’ergothérapeute
d’apparaître comme une personne ressource en ce qui concerne l’environnement humain. Donc ceci
ne me permet pas de valider la deuxième partie de l’hypothèse.
Mon hypothèse n’est donc que partiellement validée et l’on peut uniquement se contentait de
dire que « L’ergothérapeute est un plus dans une structure car il constitue une personne ressource
en ce qui concerne l’environnement physique ».
45
C. De nouvelles pistes de réflexion
En effet, l’ergothérapeute n’étant pas reconnu comme une personne ressource, auprès de
l’environnement humain, une des pistes évoquées semble être la méconnaissance de notre métier
par certains professionnels. Ainsi il apparaît évident que si certains médicaux et paramédicaux, ne
connaissent pas réellement l’entièreté de notre champ de compétences, alors il sera difficile à
l’ergothérapeute de s’identifier devant eux comme une personne ressource.
Les deux éléments qui suscitent des polémiques vont être repris successivement.

La prise en charge au niveau de l’équipe soignante : l’ergothérapeute peut
intervenir de diverses façons auprès de l’équipe soignante. Il peut donner des conseils que je
qualifierais d’informels mais il est aussi habilité à réaliser des formations, notamment de
manutention ou de prévention de chutes. Si les conseils sont prodigués dans tous les services, c’est
loin d’être le cas pour les formations. Pourtant, que ce soit les conseils ou les formations, ils sont
appréciés des équipes, qui seraient désireuses d’avoir des rappels.
Pour cela, je pense que c’est à l’ergothérapeute de préparer ces formations. Il doit anticiper les
besoins de l’équipe en allant régulièrement dans le service ; et non pas seulement attendre d’être
sollicité. Après avoir proposer son projet à la direction, c’est à lui d’aller voir les équipes pour leur
présenter la proposition de formation, les motiver pour participer et ainsi les inclure dans cette prise
en charge de l’environnement humain. Il me semble qu’une équipe bien formée, c’est une équipe
qui optimise ses chances d’exercer sa profession dans de bonnes conditions.
En aparté, il serait intéressant de mener une étude auprès de la direction, sur les avantages des
formations de « manutention » et des rappels prodigués par l’ergothérapeute de la structure, face au
coût des formations extérieures, associé à celui des arrêts de travail ou maladies professionnelles
qui surviennent en l’absence de suivi régulier du personnel.

La prise en charge au niveau de la famille : il est primordial que
l’ergothérapeute rencontre les familles pour pouvoir échanger sur le malade dans le but de prendre
connaissance de ses habitudes de vie; mais aussi d’écouter leur souffrance, les soutenir et les
accompagner dans cette période qu’elles traversent en faisant preuve d’empathie*. Mais il peut
aussi être amené à intervenir auprès de l’entourage par exemple en donnant des conseils de
manutention ou des conseils sur certains matériels qu’il peut être judicieux d’acquérir afin de
faciliter les possibles sorties extérieures. Ce rôle important est pourtant généralement méconnu,
comme le dit l’infirmière P2. Elle était la seule à accorder ce rôle sur l’environnement humain à
l’ergothérapeute et voici ses propos : « Je pense que vous là, vous avez un grand rôle auprès des
46
familles, je sais pas si elles viennent toujours d’embler vous solliciter […] souvent vous êtes mal
connus dans les services ».
Certes au départ, lorsque l’ergothérapeute souhaite rencontrer la famille, il a différentes possibilités.
Il peut entreprendre les démarches seul et donc rencontrer la famille dans le service un jour qu’elle
rend visite au malade ou l’appeler et lui fixer un rendez vous afin de faire le point. A l’inverse c’est
la famille qui peut le solliciter directement. Cependant il existe une troisième alternative. L’équipe
soignante peut avoir un rôle d’intermédiaire entre l’ergothérapeute et la famille. Ainsi elle peut
guider certaines familles pour se mettre en contact avec l’ergothérapeute ou indiquer à ce dernier
qu’il peut aller à la rencontre de cette famille. L’infirmière P2 illustre très bien son rôle de ‘lien
entre l’entourage et l’ergothérapeute’ en exprimant ceci « Souvent vous êtes mal connus dans les
services, et moi je dirais que c’est à nous aussi, soignants, de guider les familles, leur dire que vous
existez, qu’ils peuvent venir vous rencontrez que voila.[…] je pense que c’est aussi nous soignant,
les infirmières, les aides soignantes, le cadre, de dire, ben attendez l’ergo elle existe, c’est
important je pense. Je me rappelle les familles, elles osaient pas des fois, aller taper, aller
demander. Tu leur disais, c’était bon, après, ils y allaient. Mais d’eux même, peut-être pas. »
Ainsi, l’équipe peut orienter les familles vers l’ergothérapeute, qui peut les conseiller quand la
demande est dans son champ de compétences. Je pense qu’elle est d’une grande aide et joue un rôle
indispensable qui est celui d’intermédiaire pour établir ce premier contact.
Pour que l’équipe guide de façon appropriée les familles, elle doit connaître les champs
d’actions de l’ergothérapeute.
Pour cela, il est d’abord essentiel que l’ergothérapeute s’intègre à l’équipe et établisse un climat de
confiance. Puis il doit passer dans le service pour présenter ses compétences et ce qu’il est en
capacité de proposer. Il devra recommencer ceci autant de fois que nécessaire jusqu’à ce que
l’équipe ait entièrement intégré ce qu’il peut proposer. Il peut aussi élaborer une fiche « Les actions
de l’ergothérapeute » sur laquelle il énumère les actes qui peuvent être demandés par l’équipe et
auprès de laquelle les soignants peuvent se référer rapidement et facilement. Il ne faut pas que la
liste soit trop longue et il est impératif d’indiquer que celle-ci n’est pas exhaustive. Cette fiche n’est
qu’un support mnésique pour l’équipe, qui doit normalement avoir intégré les compétences en
côtoyant régulièrement l’ergothérapeute. Cette plaquette peut aussi être distribuée, après
réajustement de certains points, aux différents médecins.
Ainsi il sera plus facile à chaque membre de l’équipe de se positionner face à
l’ergothérapeute. Il en est de même pour les médecins (d’autant plus nombreux lorsque ce sont les
47
médecins traitants qui interviennent dans la structure) qui, s’ils ne connaissent pas très bien la
profession, ne vont pas solliciter l’ergothérapeute comme il se doit.
Une deuxième piste peut être développée pour répondre à la prise en charge de
l’environnement physique cette fois-ci. On peut ainsi penser que l’ergothérapeute intervient sur
l’environnement du malade d’une façon « incomplète » par manque de temps. En effet, les
EHPAD par exemple, ne perçoivent des aides que pour un faible Equivalent Temps Plein
d’ergothérapeute, et s’ils souhaitent plus de temps, c’est à la charge de l’établissement lui-même.
Si le temps était augmenté, l’ergothérapeute pourrait réaliser une prise en charge plus
complète de l’environnement (réalisation de formations, rencontres des familles,…). Or il est
difficile de jouer sur ce paramètre temps.
Pour la suite du paragraphe, nous considérerons que l’ergothérapeute n’intervient que
partiellement sur la structure hébergeant des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer (mitemps sur l’établissement ou temps plein sur la structure mais divisé en plusieurs services). Cette
situation est très fréquemment rencontrée.
Premier constat : en ce qui concerne les interventions de l’ergothérapeute, elles porteront
essentiellement sur l’environnement physique, et qui plus est sur la mise en place d’aides
techniques et l’installation, comme a pu l’illustrer cette étude. Or dans ce mémoire je viens de vous
présenter divers petits aménagements que l’on peut concevoir au niveau des locaux (ajout de
signalétiques, fiche récapitulative,….) pour aider le résident au quotidien et qui ne sont donc
malheureusement pas réaliser par manque de temps.
Second constat : les jours où l’ergothérapeute n’est pas dans le service, ce sont les aidessoignantes (et/ou les infirmières) qui réalisent les prises en charge de l’environnement physique. Or
dans l’étude, on a constaté que certains de leurs aménagements sont inadaptés.
Ces deux constats convergent vers l’idée de proposer une réelle coopération entre
l’ergothérapeute et l’aide-soignante (et/ou l’infirmière). Il serait possible de leur transmettre des
bases de notre profession. Ceci leur permettrait en partie de mieux comprendre notre rôle. Je pense
qu’il serait judicieux et bénéfique pour les deux parties que l’ergothérapeute travaille en lien étroit
avec l’aide-soignante (et/ou infirmière). En effet, l’ergothérapeute pourrait proposer des
aménagements de l’environnement physique plus spécifiques ; et intervenir sur l’environnement
humain. Ceci lui permettrait de réaliser une prise en charge complète de la personne. Quand à
l’aide-soignante (ou l’infirmière), ceci lui permettrait de proposer des solutions adaptées et rapide et
de nous solliciter judicieusement.
Tout ceci a pour objectif de proposer la meilleure des prises en charge possible au résident.
48
D. Critique de la méthode
Arrivant à la fin de cette étude, il est possible de critiquer certains aspects de la méthode.
1. Les outils utilisés
 En ce qui concerne le questionnaire distribué aux ergothérapeutes, il apparaît que le nombre
de réponses obtenues est trop faible, ce qui ne permet pas de généraliser les résultats obtenus.
 En ce qui concerne la trame de l’entretien, il semble que divers points ont été défaillants.
Certains termes fondamentaux utilisés comme « environnement physique » ou encore « structure la
plus opérante » aurait du être redéfinis. Or sur les termes un peu flous et non redéfinis, il apparaît
une divergence d’interprétation entre les différentes personnes interrogées.
Ensuite, il est apparu au cours de la réalisation des entretiens que des questions pouvaient paraître
redondantes. Certes, le nombre de questions était trop important mais, la cause de ces répétitions,
résulte en partie du fait que lors des questions de la première partie, les interrogées répondaient en
utilisant des exemples de leur expérience. Or je m’attendais à ce qu’elles aillent au-delà. Malgré
tout, les réponses obtenues ont été satisfaisantes d’un point de vue qualitatif.
 L’échelle qui devait me permettre d’avoir des données plus objectives pour compléter les
réponses subjectives des entretiens n’a pas été utilisée car seulement deux couples d’échelles
auraient pu être recueillis.
Il aurait été possible d’utiliser des statistiques telles que le pourcentage du nombre de chutes, la
déclaration de troubles psycho-comportements…dans les services. Mais ces informations
présentaient aussi des contraintes : d’autres facteurs interviennent sur ces paramètres et les
établissements ne sont pas forcement d’accord pour délivrer leurs statistiques.
2. La population ciblée
Il aurait été intéressant d’interroger des médecins car ce sont fréquemment eux qui
méconnaissent l’intégralité de la profession et qui sont pourtant les premiers à pouvoir orienter le
malade et sa famille vers notre profession. L’avis d’un autre rééducateur et d’une animatrice aurait
pu être intéressant pour compléter mon étude. Notons que la contrainte d’avoir exercé « avec » et
« sans » limite le nombre de professionnels lors de la recherche.
Enfin dans les entretiens réalisés et les pré-tests, d’autres variables imprévues sont apparues
comme le temps de travail de l’ergothérapeute ou sa répartition sur les différents services. En effet,
tous les ergothérapeutes ne travaillaient pas forcément à temps plein, ni forcément uniquement pour
le service Alzheimer. Ils sont fréquemment associés à un service de Soins de Suite et Réadaptation
(SSR) ou à d’autres services.
49
Conclusion
La maladie d’Alzheimer se caractérise par une dégradation progressive et irréversible du
tissu cérébral. Elle est responsable d’une altération des fonctions mentales et, à terme, d’une perte
d’autonomie et d’indépendance. Or, quand la dépendance devient trop importante et que la
personne ne peut plus rester au domicile, elle entre en institution. Elle est alors prise en charge par
une équipe pluridisciplinaire dont l’ergothérapeute fait partie. Ce professionnel, qui vise à maintenir
et stimuler les capacités restantes de la personne, va intervenir sur l’environnement global de la
personne qui comprend un versant physique et un versant humain. De plus, il a été démontré qu’un
environnement physique adapté et une formation de l’environnement humain à la maladie
permettent de retarder les signes de déclin fonctionnel et de réduire certains symptômes.
Or d’après, les paramédicaux interrogés au cours de l’étude, l’ergothérapeute intervient
principalement sur l’environnement physique. Il procède généralement à des installations et des
mises en place d’aides techniques, dans un but de confort et de maintien de l’autonomie. De ce fait,
il apparaît comme un plus dans une structure. Cependant cette étude soulève un problème : en ce
qui concerne la prise en charge de l’environnement humain, les paramédicaux réduisent le rôle de
l’ergothérapeute à l’apport de conseils à l’équipe. Ceci diffère complètement de l’avis des
ergothérapeutes, interrogés sur leur rôle lors du pré-test, qui affirment intervenir auprès des familles
et de l’équipe via des conseils mais aussi des formations.
Cette différence de point de vue peut s’expliquer par une méconnaissance de la profession
par les différents médicaux et paramédicaux. C’est pourquoi, il est indispensable que
l’ergothérapeute passe dans les services pour faire connaître et reconnaître sa profession. De plus,
pour faciliter l’identification de nos compétences par les autres professionnels, des prises en charge
communes avec d’autres professionnels peuvent être réalisées.
Enfin, la recherche avance et il est possible que l’on trouve dans un futur proche, un
traitement ou un mode de prévention...et que les concepts développés dans ce mémoire deviennent
superflus. Mais en attendant, il est nécessaire de mettre en place les concepts rencontrés dans ce
mémoire pour tous ces nouveaux cas qui apparaissent chaque jour. De plus, on retrouve certains
symptômes identiques à la maladie d’Alzheimer dans d’autres pathologies, comme les traumatismes
crâniens ou les hémiplégiques par exemple. Les concepts de ce mémoire pourraient sans doute être
utilisés dans les prises en soins de ces pathologies.
50
Ressources documentaires
LIVRES :
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malades Alzheimer. In IZARD M-H, MOULIN M., NESPOULOUS R. Expérience en
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ALTMAN I., LAWTON M-P, WOHLWILL J-F., Dimensions of environment – behavior research.
In Elderly people and the environment. New York : Plenum Press, 1984. p. 1-15
AMERICAN PSYCHIATRIC ASSOCIATION. Mini DSM IV : critères diagnostique. Paris :
Masson, 1996
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CHALINE B. Structures d’accueil spécialisé Alzheimer : Manuel de conception architecturale
2003. Paris : Publication pour les laboratoires Eisai et Pfizer, 2003. 142 p.
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2010. 191 p.
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production du handicap. Québec : Réseau International sur le Processus de Production du
Handicap, 1998. 166 p.
GINESTE Y., PELLISSIER J., LAROQUE G. Humanitude : comprendre la vieillesse, prendre soin
des Hommes vieux. Paris : Armand Colin, 2008. 319 p.
KHOSRAVI M. La vie quotidienne du malade d’Alzheimer. Guide pratique. Rueil-Malmaison :
Doin (2e éd.), 2002. 261 p.
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troubles mentaux et des troubles du comportement : Critères diagnostiques pour la Recherche.
Paris : Masson, 1994
QUIVY R., VAN CAMPENHOUDT L. Manuel de recherche en sciences sociales. Paris : Dunod
(2ème ed), 1995. 287 p.
TROUVE E. Ergothérapie en gériatrie : approches cliniques. Marseille : Solal, 2008. 385p.
(Ergothérapie.)
TROUVE E. Vivre au quotidien avec la maladie d’Alzheimer ou une maladie apparentée.
Marseille : Solal, 2011. 63 p. (Vivre au quotidien.)
51
ARTICLES DE PERIODIQUES :
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Soins Gérontologie, Mai/Juin 2006, n°59, p14-18
BODIN J-F. L’aide humaine de l’ergothérapeute. Ergothérapie, Juin 2007, n°26, p. 17-29
COHEN J. L’environnement physique et psychosocial : les facteurs à considérer dans les unités de
soins spécialisés. Revue canadienne de la maladie d’Alzheimer, Décembre 1998, p. 18-20
DABRETEAU C. Pour une nouvelle approche de la toilette de la personne âgée. Soins
gérontologie, Juillet/Août 2008, n° 72, p. 9-11
DELADOEUILLE P. Oser la tendresse. A propos du toucher infirmier en gériatrie. Soins
psychiatriques, Août/Septembre 1988, n°94-95
FOUGEYROLLAS P. Social consequences of long term impairments and disabilities: Conceptual
approach and assessment of handicap. International Journal of Rehabilitation Research, 1998,
21(2), p. 127-141
LAWTON M-P. Psychosocial and environmental approaches to the care of senile dementia patients,
J.O. Coles et J.C. Barret, Psychopathology in the aged, New York, Raven Press, 1980, p. 265-279
LOIZILLON M. Accompagner les malades et leurs familles : partager les mots et cheminer
ensemble. Ergothérapie, Mars 2008, n°29, p. 43-44
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maladies apparentées, les PASA et les UHR : un nouveau champ d’application de l’ergothérapie.
Ergothérapie, Mars 2011, n°41, p. 27-32
THIBAULT B., ETCHARRY-BOUYX F. Quel accompagnement pour quelle démence ?
Ergothérapie, Mars 2008, n°29, p. 19-26
VILLENEUVE J. Guide pour l’aménagement des unités prothétiques fermées en CHSLD. Objectif
prévention, 2002, vol 25, n°3, p. 6
THESE, DIPLOME INTER-UNIVERSITAIRE :
LANDRU Alexandre. Thérapies cognitivo-comportementales de la démence : Application à une
stratégie de l’habillage. 1997. 163 p. Thèse pour le DE de docteur en médecine présentés sous
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1997
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MINISTÈRE DE L’ÉCOLOGIE, DU DÉVELOPPEMENT ET DE L’AMÉNAGEMENT
DURABLES,
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54
Glossaire
AGNOSIE37 : Difficulté à reconnaître par le biais de diverses modalités perceptuelles (auditive,
visuelle, somesthésique), alors que le déficit ne peut être attribué ni à un problème sensoriel
élémentaire, ni à un trouble de l'expression verbale, ni à une détérioration intellectuelle. L'agnosie
est habituellement restreinte à une seule modalité, alors que la reconnaissance est normale par les
autres modalités sensorielles.
AIDANT37 : Personne qui prête son concours à quelqu'un ayant une déficience, une incapacité ou
se trouvant en situation de handicap.
ANOSOGNOSIE 37: Incapacité pour un patient de reconnaître la maladie ou la perte de capacité
fonctionnelle dont il est atteint.
APATHIE38 : Incapacité de s'émouvoir ou de réagir, par mollesse, indifférence ou état dépressif,
pouvant résulter d'une perturbation des mécanismes frontaux cortico-sous- corticaux.
APHASIE37 : Anomalie ou perte de la fonction du langage dans laquelle la compréhension ou
l'expression des mots (ou les équivalents non verbaux des mots) est atteinte à la suite d'une lésion le
plus souvent des centres du langage dans le cortex cérébral.
APRAXIE37 : Impossibilité d'exécuter des mouvements adaptés à un but, qu'on ne peut attribuer à
des défauts des systèmes périphériques sensoriels ou moteur ou à l'arriération mentale.
BIENTRAITANCE39 : un cheminement de soins non-stéréotypé qui va varier en fonction du
patient ainsi qu’en fonction des moyens et projets de la structure.
BIENVEILLANCE38 : Disposition d’esprit inclinant à la compréhension, à l’indulgence envers
autrui.
BRADYPSYCHIE37 : Ralentissement des fonctions mentales qui s'accompagne souvent d'une
diminution de l'activité motrice.
COGNITIVE38 : Qui se rapporte à la faculté de connaître.
DESINHIBITION37 : Relâchement du système frontal de modulation des réactions
comportementales qui aboutit à un état d'euphorie, d'agitation et d'activité sans but précis.
37
Larousse. Dictionnaire. [En ligne]. Disponible sur Internet : <http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/>
(Consulté le 22 avril 2012)
38
Faculté de médecine Rennes 1. [En ligne]. Disponible sur Internet : <http://www.med.univ-rennes1.fr/> (Consulté le
22 avril 2012)
39
Maltraitance.info. Le concept de bientraitance : définition. En ligne]. Disponible sur Internet :
<http://www.maltraitance.info/?Le_concept_de_bientraitance_%3A_d%E9finition> (Consulté le 22 avril 2012)
DIGNITE38 : Respect que mérite quelqu’un ou quelque chose.
DOMOTIQUE38: Ensemble des techniques visant à intégrer à l’habitat tous les automatismes en
matière de sécurité, de gestion de l’énergie, de communication, etc.
ECHOLALIE37 : Tendance spontanée à répéter systématiquement la fin des phrases,
habituellement de l'interlocuteur, en guise de réponse verbale.
EMPATHIE37 : Capacité de se mettre à la place de l'autre et de ressentir ses sentiments et ses
émotions.
ETIOLOGIE38 : Etude des causes des maladies.
GNOSIE38 : Reconnaissance d’un objet par l’intermédiaire de l’un des sens.
IDEATION38 : Formation des idées.
MNESIQUE38 : Relatif à la mémoire.
NYCTHEMERAL38 : Relatif à l’unité physiologique de temps d’une durée de 24 heures,
comportant une nuit et un jour, une période de sommeil et une période de veille.
OPERANTE38 : Qui produit un effet.
PRAXIE37 : Capacité d'exécuter sur ordre des gestes orientés vers un but déterminé alors que les
mécanismes d'exécution sont conservés.
PROSOPAGNOSIE37 : Incapacité de reconnaître les différences dans les visages ou de reconnaître
les visages familiers ou connus.
PROTHETIQUE38 : Relatif à la prothèse.
SPHINCTERIENNE38 : Qui se rapporte au dispositif musculaire entourant un orifice ou un canal
naturel et permettant son ouverture et sa fermeture.
STEREOTYPIE37 : Tendance à conserver la même attitude ou à répéter le même mouvement ou
les mêmes paroles.
Annexes
Annexe 1 : Evolution des perturbations dans la maladie
Annexe 2 : Modèle Bio-psycho-social : le Processus de Production du Handicap
Annexe 3 : Schéma représentant la relation entre les différentes pièces
Annexe 4 : Tableaux récapitulatifs des propositions d’aménagements en fonction des pièces
Annexe 5 : Questionnaire du Pré-test
Annexe 6 : Résultats du Pré-test
Annexe 7 : Trame argumentée des entretiens semi-dirigés
Annexe 8 : Echelle TESS
Annexe 1 : Evolution des perturbations dans la maladie 40
40
Institutionnalisation si
Institutionnalisation
Institutionnalisation
pas de prise en charge à
quand apparait une
quand il n’y a plus
domicile et/ou pas
souffrance de la
vraiment le choix.
d’hôpital de jour
famille
L’assistance est totale.
TROUVE E. Vivre au quotidien avec la maladie d’Alzheimer ou une maladie apparentée. Ed. Solal,
Marseille, 2011. Collection Vivre au quotidien. p.63 (p.15)
Annexe 2 : Modèle Bio-psycho-social : le Processus de Production du Handicap
Schéma 1 : Schéma général41
Schéma 2 : Les facteurs environnementaux42
Famille
41
Equipe soignante
FOUGEYROLLAS P., CLOUTIER R., BERGERON H., Classification québécoise : Processus de
production du handicap. Ed Réseau International sur le PPH, 1998. 166p
42
BODIN J-F. L’aide humaine de l’ergothérapeute. Ergothérapie, juin 2007, n°26, p 17-29
Annexe 3 : Schéma représentant la relation entre les différentes pièces
Chambre
Jardin extérieur
individuelle
Sanitaires
communs
Chambre
Lieu de vie
Couloir
Cuisine
individuelle
Bureau
Salon
infirmier
Local de soin
Espace
d’activité
Sanitaire
individuel
Locaux de
service + Divers
Locaux de
service + Divers
A proximité
Vue sur…
Ouverture sur…
Ouverture possible sur…
Annexe 4 : Tableaux récapitulatifs des propositions d’aménagements en
fonction des pièces43 44
1) Tableau 1 : Lieu de vie/ Salon/ Cuisine
2) Tableau 2 : Salle de bain personnelle/ Toilettes individuels/ Sanitaires
communs
3) Tableau 3 : Chambre/ Couloir
4) Tableau 4 : Espace d’activité/ Jardin extérieur/ Autres
5) Tableau 5 : Bureau infirmier/ Locaux de soins/ Locaux de service
6) Compléments d’informations :
Fig. 1
Fig. 2
Fig. 3
Lien entre couleur et contraste45
Lien entre couleur et effet entraîné46
Indication de l’intensité lumineuse en lux41
43
CHALINE B. Structures d’accueil spécialisé Alzheimer : Manuel de conception architecturale
2003. Paris : Publication pour les laboratoires Eisai et Pfizer, 2003. 142 p.
44
TREUSSARD MARCHAND Danièle. Conception architecturale des établissements accueillant des
personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer : revue de la littérature. Diplome interuniversitaire de médecin coordonnateur d’Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées
Dépendantes. Année 2007/2008 Université René Descartes. Paris V
45
GAMAH. L’accessibilité au quotidien. MAJ 24/04/2012. http://www.gamah.be/documentation/conseilsaccessibles/accessibilite-des-batiments/signaletique-adaptee-a-tous
46
Titre : Le langage des couleurs. Les images enchantées. www.couleursdelumière.voila.net
Tableau 1
Pièces
Lieu de vie
Cuisine
- Confectionner des plats et
Espace majeur central
élaborer des repas.
[ stimule la mémoire
- Maintenir les liens
sociaux et l’estime de soi.
Fonctions
Salon
- Recevoir les différentes
activités sociales (Danse,
jeux de société, activités de
la vie quotidienne telles que
repas,…)
(recettes,..), les sens (gout,
odorat,..) et les praxies
(épluchage, mise du
couvert,…)]
- Espace de détente/repos, de
divertissements (lecture,
musique,…) et de rencontre
pour les visites.
Attention : en aucun cas,
elle ne doit être confondue
avec la restauration
quotidienne
Superficie
Caractéristiques
60-90 m²
15m² (Zone de préparation)
Convivial, accueillant et
Spacieuse et ouverte sur le
chaleureux
lieu de vie pour faciliter la
Aménager des espaces
Contient des espaces
surveillance
communs et semi-privatifs pour
différenciés (repas, salon,
Avec possibilité de fermer
les rencontres avec la famille
cuisine,…)
la zone de préparation
Sol uni, plat et souple, et plutôt de couleur mate. Possibilité d’utiliser une cire antireflet et
antidérapante notamment pour les zones à risques.
Revêtement du
sol
Conseil : « Type Linolénum, PVC, caoutchouc » : car amorti les chutes, absorbe le bruit et est
non éblouissant.
A éviter : Sol à carreaux ou bandes sombres (sensation de trou noir  déséquilibre  chute),
à motifs, à couleurs multiples, planchers brillants, sols inégaux, glissants, durs, avec ressauts
(même pas ceux autorisés de 2cm), obstacles (tapis,…)
Revêtement des
Couleur orange si possible
murs
(Voir Fig. 2 ci-dessous)
Couleur apaisante (Voir Fig.2
ci-dessous)
Tableaux,…
Favoriser au maximum l’éclairage naturel.
Dans le cas échéant, privilégier un allumage constant, indirect et avec plusieurs sources bien
reparties (éclairage en corniche combiné à l’utilisation de lustres muraux munis d’ampoules à
incandescence ou de fluorescents compacts) ( Evite éblouissement provoqué si une seule
lampe) Eviter les néons.
Luminosité
Allumage constant sur tout le parcours de déambulation.
Renforcer l’éclairage au niveau des signalisations et le réduire au niveau des portes de sortie.
(Voir Fig.3 ci-dessous)
Possibilité de mettre un variateur du niveau d’éclairage.
Veilleuse le long du parcours de déambulation la nuit (plutôt qu’un allumage automatique)
(surprendre et éblouir le malade déséquilibre chute)
Si éclairage temporisé, l’extinction doit être progressive.
Si détecteur de présence, deux zones de détections successives doivent se chevaucher.
Interrupteur classique accessible à 120 cm du sol (entre 1,10 et 1,50m) avec possibilité de les
recouvrir de bandes fluorescentes.
- Equiper les portes de
sortie de dispositifs de
fermeture à code (ceci n’est
pas obligatoire).
Conseil : Anticiper les
comportements de fugue en
Porte
proposant des ballades.
Porte de la zone de
préparation pouvant se
verrouiller.
- Porte d’entrée peinte de la
même couleur que les murs.
- Sas possible à l’entrée.
Porte de 0,90m de largeur et de couleur contrastée au mur.
Le malade ne doit pas pouvoir s’enfermer seul dans une pièce (Portes s’ouvrant sur
l’extérieur.) Poignée de type levier et contrastée avec la couleur de la porte.
Fenêtres sécuritaires empêchant une chute possible avec système de limitation d’ouverture
Fenêtre
Fenêtres à bascule ou avec une ouverture maximale de 130mm, si fenêtre coulissante ou à
guillotine.
Mobilier
- Soit petite table avec pilier
- Deux plans de travail de
central, ronde ou carré avec
hauteurs différentes (pour
- Possibilité de mettre une
coins incurvés. (suscite
cuisiner en position assise
cheminée, plantes vertes,…
conversations)
et debout) ou un à 915mm
Pouvant être modulable si
de hauteur.
- Fauteuils avec accoudoirs, de
nécessaire.
Aire libre devant le plan de
différentes hauteurs (< 45 à 48
Soit grande table d’hôte.
travail de 1m016
cm) et de différents types (lazy-
-Nappe plastifiée avec
- Chaises avec accoudoirs.
boy, chaise berçante
motifs de fruits et légumes,
- Privilégier les étagères
autobloquante, bergère,…)
attrayante et appétissante
- Evier doté d’un trop plein,
La couleur de l’assise doit être
sur la table de repas.
robinet à poignée de type
plus soutenue que les
-Set de table uni pour
levier et rhéostat.
accoudoirs et les pieds de
contraster avec les couverts
Valve sous l’évier pour
chaise.
et de couleur différente de
couper l’eau si besoin
Eviter les assises trop basses
la nappe.
Siphon déporté pour éviter
comme les divans et sofas qui
-Sièges à hauteur variable
brûlures si la personne est
sont aussi souvent trop mous.
avec accoudoirs.
assise.
La couleur de l’assise doit
- Réfrigérateur, cuisinière,
être plus soutenue que les
four, micro onde : avec
accoudoirs et les pieds de
contrôle d’accès
chaise.
- Oter les ustensiles
- Placer un buffet ou un
dangereux.
vaisselier pour garder une
- Jolie vaisselle (en
ambiance familiale.
plastique).
- Autres : Piano, aquarium,
plantes vertes,…
EVITER TOUT MOBILIER de type « HOSPITALIER »
Préférer le mobilier en lien avec les goûts et habitudes des malades (lustres, vieux meubles en
bois,…)
Les rangements autorisés doivent être de couleurs contrastées avec les murs.
Possibilité de placer des étiquettes (mot ou image) pour signaliser leur contenu.
Ne pas surcharger.
Décoration
En fonction des habitudes de vie des malades, de leur goût et de leur envie.
Ambiance et décor familiaux.
Certains éléments peuvent varier en fonction des événements temporels.
Eviter tous obstacles (seuil de porte, tapis,…)
Déambulation
Pour la déambulation nocturne : équiper les coins de meuble et autre obstacle avec des rubans
réflecteurs ainsi que des veilleuses.
- Oter tout objet dangereux
Présence à toutes heures du
ou fragile
personnel
- Plaque induction si
- Pas de tapis
fonction assimilée par les
Sécurité
malades.
Retirer tous objets à risque (que la personne ne sait plus utiliser ou dangereux)
Les prises de courant non utilisées doivent être protégées par des caches de sécurité
Possibilité de mettre des
tableaux avec le saint du
jour, la météo, la saison, les
fêtes, le menu du jour,...
Horloge visible et minuterie
de type « Timer».
Laisser un journal à disposition.
(Epurer les informations !)
Orientation
temporelle
Controverse : Horloges (chiffre lisible et grosses aiguilles bien visibles de couleur noire sur un
fond blanc) et horloge numérique.
Utiliser Synopte ( = Horloge à quartz avec une seule aiguille tournant sur 24 heures au lieu
de 12.)
Positionner des calendriers et/ou éphémérides dans les différentes pièces.
- Grandes ouvertures sur l’extérieur (pour permettre un repérage jour/nuit, saisons)
Orientation
spatiale
- Rayons ouverts, et bocaux
ou boites transparentes
- Si placards, indiquer leur
contenu avec écriteau ou
images (Attention pas trop
d’informations)
- Utiliser des codes de couleur différentes pour différencier les espaces (et/ou étages)
Contrastes entre plafonds, murs et planchers.
- Panneaux d’indication de lieu et d’orientation perpendiculaires aux murs et écrit de façon
contrasté. (Voir Fig. 1 ci-dessous)
- Les locaux communs doivent être repérables depuis les zones de déambulation
Accès à une petite armoire
Autonomie
avec balais, porte poussière,
Installer des fiches
Simplifier la télécommande
panier avec vêtements à plier,
récapitulatives « modes
en utilisant un contrôle
linges à épousseter,…avec un
d’emploi » des différents
d’environnement de type
système de fermeture au
électroménagers.
« Senior Pilote »
besoin.
- Limiter le nombre de fonds sonores ainsi que leur intensité.
 Surfaces absorbantes au niveau du plafond de type Plastique (éviter les matériaux
Confort
réverbérants de type verre, bois, carrelage, béton…)
- Privilégier ambiance calme et sereine.
- Température adéquate. Aération naturelle et chauffage au sol si possible.
- Système de ventilation non bruyant.
Tableau 2
Pièces
Salle de bain
Toilettes individuels
personnelle
Sanitaires communs
- Soins corporels
Fonctions
Soins corporels (toilette)
Hygiène sphinctérienne
occasionnels
- Hygiène sphinctérienne
- Détente : Pièce spécifique
Superficie
Aire de rotation de 1m50 de diamètre minimum
Aire de rotation (1m50)
Spacieux
Visible depuis les aires de
circulations et l’espace de
vie
Pièce unique
Caractéristiques
Emplacement pour baignoire
et libres circulations autour :
Spacieuse, si nécessité d’une tierce personne ou accès
dégagements latéraux de 91
en fauteuil roulant.
cm de chaque coté et une
aire de dégagement de 1m80
de diamètre au bout du bain
(= pour chaise
d’embarquement).
Revêtement du
Consulter « Revêtement du sol » du tableau 1.
sol
Accentuer la mise en place d’antidérapantes pour les surfaces à risque.
Couleur chaude et
reposante (Voir Fig. 2 ci-
Revêtement des
dessous)
murs
Mise en place de
Couleur apaisante.
Barres murales
poignées murales de
Possibilité de placer des
stickers « zen ».
soutien (amovibles)
Pas de luminaires directs qui
pourraient éblouir lors de la
Luminosité
Veilleuse pour la nuit associée à une lumière
position allongée dans le
automatique de faible intensité et non éblouissante qui
bain.
peut s’activer manuellement.
Eclairage apaisant, ajustable
en intensité
Possibilité de disposer de
guirlandes lumineuses au
plafond ou d’accessoires
lumineux de l’approche
Snoezelen.
Privilégier un allumage indirect et avec plusieurs sources bien reparties (éclairage en
corniche combiné à l’utilisation de lustres muraux munis d’ampoules à incandescence
ou de fluorescents compacts) ( Evite éblouissement provoqué si une seule lampe)
Eviter les néons.
Possibilité de mettre un variateur du niveau d’éclairage.
S’il y a un détecteur de présence, deux zones de détections successives doivent se
chevaucher.
Si l’éclairage est temporisé, l’extinction doit être progressive.
Interrupteur classique accessible à 120 cm du sol (entre 1,10 et 1,50m) avec
possibilité de les recouvrir de bandes fluorescentes.
Porte coulissante
Porte visible (couleur différente, bande fluorescente,..)
Porte
à partir du lit en position couchée
Placer le logo ou une photographie visible pour faciliter le repérage.
Consulter « Porte » du tableau 1.
Petite fenêtre pour éclairage naturel
Fenêtre
Douche à siphon de sol
de 50 x 90 cm,
antidérapante avec siège
rabattable et barre en L
sur le mur où est disposé
Rehausseur de WC si
la robinetterie
nécessaire
Pour l’espace détente :
Pommeau de douche
détachable
Mobilier
Controverse : Lavabo
Douche
Deux barres d’appui
Baignoire à hauteur variable
(fixées au mur ou
et chaise d’embarquement
rabattables, au choix)
(Eviter porte latérale)
+ Accessoires de l’approche
avec robinets
traditionnels ou mitigeur.
Dérouleur à papier
‘Snoezelen’ (colonne à bulle,
Robinet Infra Rouge
toilette visible
diffuseur d’odeur,…)
Miroir inclinable et de
forme arrondie (pour ne
pas être confondu avec
une ouverture)
Prévoir un moyen pour le
dissimuler au besoin.
(rideau, volet,…)
- Rangements
- Porte serviette (entre
0,40 et 1,30m du sol)
EVITER TOUT MOBILIER de type « HOSPITALIER »
Préférer le mobilier en lien avec les goûts et habitudes des malades
Les placards doivent être de couleurs contrastées avec les murs.
Etiquettes (écriture ou image) pour signaliser le contenu
Apparence d’une salle de bain domestique
Décoration
Eviter tous obstacles (seuil de porte, tapis,…)
Déambulation
Pour la déambulation nocturne : Limiter le mobilier et équiper les coins des meubles
et autres obstacles avec des rubans réflecteurs ainsi que des veilleuses
Barres d’appui à 0,75m
du sol
Siège de douche
Sécurité
Deux barres d’appui
Barres d’appui
solides distantes de 60
Siège de douche
cm, accessibles à partir
des toilettes et
Serviette ou bande de ruban
antidérapantes
adhésif de couleur sur le
rebord de la baignoire
Sol antidérapant
Retirer tous objets à risque (que la personne ne sait plus utiliser ou dangereux)
Les prises de courant non utilisées doivent être protégées par des caches de sécurité
Orientation
spatiale
Pictogramme ou photo et/ou écriteau sur la porte
Affiches décrivant et décomposant avec l’aide de pictogrammes ou de photographies
les différentes activités telles que le brossage de dent. (Ne pas surcharger)
Autonomie
Simplifier la domotique via des pictogrammes.
Installer des fiches récapitulatives « modes d’emploi » des différents objets qui ont
une utilisation complexe.
Confort
Respecter l’intimité
Consulter « Confort » du tableau 1.
Tableau 3
Pièces
Fonctions
Superficie
Chambre
Couloir
- Repos
- Déambulation +++
- Activités personnelles
(Possibilité de ménager des
- Espace pour recevoir des visites (espace
parcours en boucle de
assez grand)
déambulation)
lieu de vie avec intimité
- Liaisons entre les pièces
> 18 m² (22-24m²)
Espace libre de 0,90m des deux cotés du lit.
Largeur idéale de 2,4 m
- Seul espace personnel et privé : seul lieu qui
Caractéristiques
peut être aménagé et personnalisé par le
- Pas de cul de sac, ni d’obstacles
résident (mobilier, décoration et objets
(tapis,…) et doit être assez large
personnels) pouvant reconstituer autant que
pour faciliter la déambulation
possible « son chez soi »
- Prévoir régulièrement sur le
- Individuelle (pour éviter les comportements
parcours des assises ainsi que des
inadaptés)
objets familiers (stimulation)
- Claire, accueillante
- Eviter les couloirs circulaires car
- Sécurisée car non surveillée
« on tourne en rond »
- Insonorisée si possible
Couleurs chaudes (jaune, rouge)
attractives et mieux distinguées
Revêtement du
sol
Sol bien éclairé
Consulter « Revêtement du sol » du tableau 1.
Couleurs non monotones et non
ressemblantes entre les différents
couloirs.
Revêtement des
Utiliser des couleurs froides pour les
murs
chambres. (Voir Fig. 2 ci-dessous)
Equipé d’une main courante en
continue, ronde, de 3 à 5 cm de
diamètre et placées à 85 cm de
hauteur avec partie ascendante en
fin de course et de couleur
contrastée avec celle du mur
Luminosité
- Lumière réfléchie (pas d’éclairage direct)
Pénombre = répulsive (angoisse)
- Veilleuse en cas de réveil nocturne
Lumière = attractive
- Lampe de chevet sécuritaire fixée au mur à
Privilégier la lumière naturelle
environ 1m au dessus du lit avec possibilité de
Veilleuse la nuit.
varier la direction d’éclairement
Renforcer l’éclairage au niveau
- Interrupteurs fluorescents
des signalisations. (Voir Fig. 3 cidessous)
- Porte ne doit pas être en face de la porte
d’une autre chambre (intimité)
- Mettre une image ou une photographie
significative pour la personne
Ou une photo d’elle quand elle était plus jeune.
-Prénom de la personne (en lettres cursives et
standardisées).
-Possibilité d’ajouter numéro de chambre sur
la porte.
- Largeur de porte au moins de 112cm
Porte
(passage du lit).
- Espace libre de 2,20m devant la porte à
l’intérieur de la chambre et de 1,70 dans le
couloir.
- Porte de couleur différente de celle du
placard.
Le malade ne doit pas pouvoir s’enfermer seul dans une pièce (Portes s’ouvrant sur
l’extérieur)
Porte de couleur contrastée avec le mur
Poignée de type levier et contrastée avec la couleur de la porte
Fenêtres sécuritaires empêchant une chute
possible avec système de limitation
Fenêtre
d’ouverture
Fenêtre à bascule ou avec une ouverture
maximale de 130mm, si fenêtre coulissante ou
à guillotine.
Elément de décor et mobilier personnalisé
(éviter les meubles qui pourraient encombrer
les aires de déplacement dans la chambre)
Mobilier
Décoration faisant appel aux
- Lit électrique Alzheimer (2mx0,90 à 10cm
du sol) avec potence et barrières (sur
prescription médicale)
- Armoire, table de nuit, table, fauteuil, photo,
souvenirs
bibelot, couvre lit…ce sont des objets
personnels qui rappellent le domicile.
- Miroir : prévoir moyen pour le dissimuler au
besoin (rideau, volet)
-Téléphone
Controverse : Sonnette (elle peut être ôtée si
l’utilisation est inadaptée), téléalarme ou
téléphone simple renvoyant à une standardiste
EVITER TOUT MOBILIER de type « HOSPITALIER »
Les placards doivent être de couleurs contrastées avec les murs.
Etiquettes (écriture ou image) pour signaliser le contenu
Si la personne n’a pas de meuble, possibilité de lui en fournir.
Décoration
Au goût du résident…mais attention à ne pas
Variable, stimulante et apprécier
surcharger.
des résidents. Peintures,…
- Eviter tous obstacles (seuil de porte, tapis,…)
Déambulation
- Pour la déambulation nocturne : équiper les coins de meuble et autre obstacle avec
des rubans réflecteurs ainsi que des veilleuses
- Mise en place de détecteur de mouvement en
cas de chute du lit.
- Protéger les dispositifs de chauffage (si ce
Sécurité
n’est pas un chauffage au sol)
- Retirer tous objets à risque (que la personne ne sait plus utiliser ou dangereux)
- Retirer les objets au sol (notamment les objets mobiles)
- Les prises de courant non utilisées doivent être protégées par des caches de sécurité
- Ephéméride (programmer le moment où la
Orientation
page sera retirée et le ritualiser chaque jour)
temporelle
- Calendrier
- Horloge/ Réveil
Orientation
spatiale
La décoration peut quelquefois
permettre un repérage temporel
(guirlandes de Noël,…)
Ajouter le couvre lit de la maison et le ‘fixer’
Fléchage à 130cm du sol.
pour ne pas qu’il devienne un facteur de chute.
[140/160 cm du sol : pour
Possibilité d’afficher des photos, des tableaux
personnes debout et 100/120 cm :
et tous autres bibelots.
pour personne en fauteuil roulant]
Indiquer le contenu des placards via des
indiquant la destination finale
étiquettes
Ecriture en lettre cursive (noir sur
blanc ou jaune ou blanc sur noir)
Si possible une couleur par chambre
Caractères « sans sérif » et étendus
Utilisation de gros chiffres ou
pictogrammes sur les panneaux
d’orientation :
- Hauteur des caractères
minimum pour une proche
lisibilité :
*15mm pour orientation
*4.5mm pour autre info
- Hauteur pour lisibilité à 1m :
> 30mm
Placard avec clef : mettre un symbole
identique sur le porte-clef et le placard.
Autonomie
Affiches décrivant les différentes activités (ne
pas surcharger) avec pictogrammes
Simplifier la domotique via des pictogrammes
Confort
Respecter intimité
Consulter « Confort » du tableau
Consulter « Confort » du tableau 1.
1.
Tableau 4
Pièces
Espace d’activité
Jardin extérieur
Accueille des activités
nécessitant des
= Prolongement du lieu de
conditions spécifiques
vie à l’extérieur
(Espace Snoezelen par
Fonctions
exemple) ou des
Déambulation
activités non réalisables
Détente
sur le lieu de vie (jeux
Activités
de ballon, activités
Stimulations sensorielles et
salissantes,
de la mémoire
Autres
- Lieu de culte
- Espace de jeu
pour enfants
(permet maintien
lien
intergénérationnel)
- Fumoir
- Salle de lavage
musicothérapie…)
Variable (dépend des
activités proposées)
Superficie
Espace assez grand pour
> 60 m²
les activités demandant
de l’espace.
Clôturé (si possible clôture
Doit être composé de
Caractéristiques
mobilier incassable et
lavable.
dissimulée derrière des
éléments végétaux)
+Terrasse abritée
Présence de plusieurs
parcours de déambulation
Revêtement du sol
Revêtement des
murs
Consulter « Revêtement
du sol » du tableau 1.
déambulation) herbes,…
stimulantes. ( Voir Fig.
2 ci-dessous.)
« Luminosité » du
tableau 1.
Porte
(plutôt pour le parcours de
Couleurs chaudes car
Consulter
Luminosité
Terre battue, goudrons
Attention aux choix des
baies vitrées : elles ne
doivent pas être
réfléchissantes
Installer des portes d’accès
extérieur sans ouverture
Accès temporaire
Système de
fermeture
vitrée.
Mobilier
Divers en fonction des
activités proposées.
- Banc, table, fontaine,
Salle de lavage :
volière, enclos pour
offrant tout
animaux, cabane de jardin,
équipement
potager, roseraie, terrain de
nécessaire :
boules, jeux d’enfants
laveuse, sécheuse,
- Arbres fruitiers et
table à repasser et
végétation comestible
fer….avec contrôle
- Animaux (chats, poules,
de l’accès à ces
lapins, oiseaux, chèvres)
appareils
Circuits en boucle de
déambulation convergeant
Déambulation
vers un espace central avec
assises régulières
La végétation doit être
comestible et sans risque
Protéger les espaces
Sécurité
dangereux par du grillage,
des vitres,…
La végétation peut permettre
Orientation
Horloge
la reconnaissance des
temporelle
Calendrier
saisons (après stimulation du
résident)
Consulter « Orientation
Orientation spatiale
spatiale » du tableau 3.
Créer divers espaces
(potager, détente,…
Tableau 5
Pièces
Bureau infirmier
Locaux de soins
Locaux de service
Comprend :
- salle de réunions
- bureau pour médecin,
cadre de santé, psychologue
Fonctions
Espace de surveillance
- Salle de repos des
(de la plus grande
soignants
partie de l’unité de vie)
- Lingerie
- Atelier de maintenance
- Lieu de stockage
d’éléments encombrants
- Salle ventilée
Superficie
15 m²
Caractéristiques
Au cœur de l’unité
Variables (dépend du
contenu)
Continuellement fermé à
clef
Fermé à clef
- Diminuer l’éclairement prés des portes de sortie.
Luminosité
Accès uniquement en présence d’un soignant donc doit
être dissimulée :
- soit on place un rideau devant.
- soit sa couleur est identique à celle des murs, tout
Porte
Possibilité de se
comme l’encadrement.
verrouiller
- soit on installe une main courante dessus.
- Masquer une poignée avec une bande de velcro.
- Privilégier poignée « bouton »
- Mise en place au sol de bandes rayées jaune et noire
devant la porte
Via les fenetres vu de
Fenêtre
360° pour couvrir
l’ensemble de l’unité
de vie
A noter : Certains des éléments présentés dans le tableau ci-dessus peuvent aussi appartenir à
l’environnement architectural
Compléments
d’informations
Fig. 1 : Lien entre couleur et contraste
Fig. 2 : Lien entre couleur et effet entrainé
Couleur
Effets
Couleur
Effets
Bleu
Apaisant/Calme
Rose
Excitant
Vert
Apaisant/ Sécurisant
Rouge
Stimulant/ Excitant
Marron
Apaisante
Jaune
Dynamique
Apaisante et
Méditation
Violet
stimulante
Orange (Abricot)
Favorise la digestion
Couleurs froides : Apaisantes
Couleurs chaudes : Stimulantes, gai
 Chambres
 Espace de vie
Remarque : Les couleurs chaudes (rouge, orange, jaune), les plus lumineuses et les couleurs saturées
du spectre chromatique sont les mieux perçues par les personnes âgées.
Fig. 3 : Indication de l’intensité lumineuse en lux
- 20 lux en tout point du cheminement extérieur accessible
- 200 lux au droit des postes d’accueil
- 100 lux en tout point des circulations intérieures horizontales
- 150 lux en tout point de chaque escalier et équipement mobile.
Annexe 5 : Questionnaire du Pré-test
Enquête
Je suis étudiante en ergothérapie à Rennes et dans le cadre de mon mémoire, je réalise
une enquête concernant l’aménagement de l’environnement physique et social des malades
atteints de démence en institution. Pour cela, je souhaite recueillir vos réponses pour cibler le
rôle de l’ergothérapeute dans cet aménagement. Ce questionnaire est totalement anonyme, il
n’y a ni bonne, ni mauvaise réponse.
 Vous arrive t-il de travailler auprès de personnes atteintes de démence?
Oui
Non
Si oui, depuis combien de temps travaillez-vous auprès de ces personnes ?
……………………..
 Le contact avec les personnes démentes vous intéresse t-il ?
Oui
Non
 Avec quels autres professionnels intervenez-vous ?
Médecin
Equipe soignante (infirmière, aide-soignante, ASH,…)
Equipe de rééducation (Kinésithérapeute, Psychomotricien,…)
Assistante sociale
Animatrice
Architecte
Professionnel du bâtiment
Autre, précisez :………………………………………………………………….
 L’ergothérapeute intervient-il sur l’environnement physique et matériel de la
personne atteint de démence?
Oui
Non
Si oui, par quels moyens ?
Mise en place d’aides techniques
Participation à la mise en place de la décoration
Participation au choix et à l’emplacement du mobilier
Participation aux consultations avec un architecte lors de la mise en place
d’une structure adaptée pour des personnes démentes.
Autre, précisez :………………………………………………………………….
 L’ergothérapeute intervient-il auprès de l’environnement humain présent au sein de
l’institution (personnel soignant) ?
Oui
Non
Si oui, par quels moyens ?
Formation générale organisée auprès de plusieurs soignants
Conseil imprévu auprès d’un soignant
Recueil de renseignements sur la personne démente
Autre, précisez :………………………………………………………………….
 L’ergothérapeute intervient-il auprès de l’entourage (famille, amis,…) du malade ?
Oui
Non
Si oui, par quels moyens ?
Ecoute de l’entourage
Formation de l’entourage au comportement à adopter, à l’évolution de la
maladie,…
Recueil de renseignements sur la personne démente
Autre, précisez :………………………………………………………………….
Comment cela se déroule t-il ?
Entretien organisé avec l’entourage dans un bureau
Entretien imprévu dans un couloir
Entretien en groupe avec d’autres familles (ergothérapeute seule)
Entretien en groupe avec d’autres familles (ergothérapeute associé à d’autres
professionnels)
Le(s)quel(s) ?.........................................................................................................
 Comment définireriez vous votre rôle auprès des personnes démentes (ainsi que de
leur entourage) ?
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
 Quel est votre âge ?......................
 Etes vous :
une femme
un homme
Merci de votre participation.
Annexe 6 : Résultats du Pré-test
Autres professionnels intervenant avec
l'ergothérapeute
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Fig.1 : Tableau représentant les différents professionnels cités intervenants avec les ergothérapeutes
Tous les ergothérapeutes interrogés s’accordent pour dire que le rôle de
l’ergothérapeute est d’intervenir sur l’environnement physique et matériel de la personne
démente, sur l’environnement humain présent au sein de l’institution (personnel soignant) et
auprès de l’entourage (famille, amis, …) du malade. Ces trois questions ont obtenu 100%.
Les différents moyens utilisés pour agir sur les différents environnements.
Intervention sur l'environnement
physique et matériel
100%
80%
60%
40%
20%
0%
Aides
techniques
Décoration
Mobilier
consultation
architecte
autres
Fig.2 : Histogramme représentant les moyens d’intervention sur l’environnement physique.
Intervention sur l'environnement humain (soignants)
100%
80%
60%
40%
20%
0%
Formation organisée
Conseil imprévu Recueil informations
pour les soignants donné à un soignant
patient
Autres
Fig.3 : Histogramme des procédés utilisés pour l’intervention sur l’environnement humain (équipe)
Intervention sur environnement humain (famille)
100%
80%
60%
40%
20%
0%
Ecoute de l'entourage
Formation de
l'entourage
Recueil informations
sur le patient
Autres
Fig.4 : Histogramme des procédés utilisés pour l’intervention sur l’environnement humain (famille)
Conditions d'intervention auprés de l'entourage
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Organisé dans un Imprévu dans un Entretien avec
Entretien avec
bureau seul avec couloir seul avec d'autres familles d'autres familles
l'ergo
l'ergo
et l'ergo
et plusieurs
professionnels
Autres
Fig.5 : Histogramme des conditions d’intervention sur l’environnement humain (famille)
Annexe 7 : Trame argumentée des entretiens semi-dirigés
Dans cette annexe, les phrases mentionnées en italique expliquent la construction du
questionnaire.
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
1.1) Pouvez vous vous présenter en quelques mots (profession, formation particulière) ?
 Cette question nous apporte des informations générales sur les personnes
interrogées.
1.2) Quel est votre parcours professionnel ?
 L’expérience auprès des malades Alzheimer et les différents structures rencontrées
par les interrogés sera inscrites ici.
1.3) Avec quels professionnels êtes vous intervenu? (citer tous ceux auxquels vous
pensez)
 Cet item permet de savoir si l’ergothérapeute est cité et à quelle place.
1.4) Pour vous, quel(s) professionnel(s) intervien(nen)t sur l’environnement physique du
malade ? Et par quel(s) moyen(s) ?
 Cette question permet de visualiser les connaissances des interrogés sur la prise en
charge de l’environnement physique.
1.5) Pour vous, quel(s) professionnel(s) intervien(nen)t sur l’environnement humain du
malade ? Et par quel(s) moyen(s) ?
 Celle-ci permet de visualiser les connaissances des interrogés sur la prise en
charge de l’environnement humain.
1.6) Quel est, selon vous, le rôle d’un ergothérapeute dans une institution hébergeant
des personnes démentes ?
 A l’inverse, cette question permet de visualiser leurs connaissances en ce qui
concerne le métier d’ergothérapeute.
DEUXIEME PARTIE : SANS ERGOTHERAPEUTE
2.1) Durant ce parcours professionnel, avez vous travaillé dans une équipe ne
comportant pas d’ergothérapeute ? Si oui, dans quelle structure était-ce ?
 Présentation de la structure N°1 qui pourra être comparée à la structure N°2.
2.2) Existait-il des aménagements de l’environnement matériel ?
- Si oui, lesquels étaient-ils ?
- Par qui étaient-ils réalisés ?
- Comment vous apparaissez ces aménagements avant leur mise en place?
(adaptées/judicieuses?)
- Avez-vous pu mesurer l’ampleur après leur mise en place ? (Effets bénéfiques
ou non ? Par exemple, des changements de comportement positifs chez certains
patients ? )
 Ces questions permettent de repérer le professionnel qui s’occupe de cet
environnement en l’absence d’ergothérapeute et la nature de ses prises en charge. On pourra
comparer avec ce que propose l’ergothérapeute. Dans la même optique de comparaison, on
va essayer de mesurer les bénéfices ou non de ces aménagements.
2.3) Existait-il des prises en charge de l’environnement humain ? (Conseils/écoute à la
famille et/ou conseils/formation aux soignants ?)
- Si oui, lesquelles étaient ce ?
- Par qui étaient-elles réalisées ?
- A qui étaient-elles destinées ?
- Comment les avez-vous trouvés ? (informatives, de bons conseils,…ou au
contraire inadaptées, incomplètes…)
 Ce groupe d’items permet de visualiser le professionnel qui s’occupe de cet
environnement, la nature de ses prises en charge et ses bénéfices. Ceci pourra être comparé
avec les réponses apportées en présence d’ergothérapeute.
TROISIEME PARTIE : AVEC ERGOTHERAPEUTE
3.1) Durant votre parcours professionnel, avez-vous travaillé dans une équipe
comportant un ergothérapeute ? Si oui, dans quelle structure était-ce ?
 Présentation de la structure N°2 qui pourra être comparée à la structure N°1.
3.2) L’ergothérapeute est il intervenu sur l’environnement matériel ?
- Si oui, comment ?
- Comment vous apparaissez ces aménagements avant leur mise en place?
(adaptées/judicieuses?)
- Avez-vous pu mesurer l’ampleur après leur mise en place ? (Effets bénéfiques
ou non ? Par exemple, des changements de comportement positifs chez certains
patients ? )
 Ces questions permettent de repérer comment intervient l’ergothérapeute sur
l’environnement matériel. Ceci pourra être comparé avec les actions qu’apporte le
professionnel qui s’occupe de cet environnement en l’absence d’ergothérapeute. De même, on
pourra essayer de comparer les bénéfices de ces deux types de prises en charge.
3.3) L’ergothérapeute est il intervenu sur l’environnement humain du malade (ici
l’équipe soignante) ?
- Si oui, comment ?
- Comment vous apparaissez ses interventions avant leur mise en place?
(adaptées/judicieuses?)
- Comment les avez-vous trouvées ? (Effets bénéfiques ou non ?)
 Cette question permet de constater si l’ergothérapeute intervient auprès des
équipes. Ces interventions sont elles du même ordre que lorsqu’il n’y a pas d’ergothérapeute
ou se différencient-elles ? On peut aussi apprécier son efficacité.
3.4) L’ergothérapeute est il intervenu sur l’environnement humain du malade (ici la
famille ou l’entourage du patient) ?
- Si oui, comment ?
- Comment vous apparaissez ses interventions avant leur mise en place?
(adaptées/judicieuses?)
- Avez-vous pu mesurer l’ampleur après leur réalisation ? (Effets bénéfiques ou
non ?)
 Cette question permet de constater les interventions de l’ergothérapeute, de
pouvoir visualiser si elles sont différentes de celles réalisées quand il n’y a pas
d’ergothérapeute et ainsi de pouvoir les comparer. La réponse permettra aussi d’apprécier
l’efficacité de cette prise en charge.
3.5) Quelle différence avez-vous remarqué entre une structure avec et une sans ?
 Cette question nous permet de percevoir si les différents interrogés ont pu constater une
différence entre les deux structures.
3.6) Si vous deviez donner des adjectifs pour qualifier chacune des deux structures,
lesquels seraient-ils ?
Quel(s) qualificatif(s) utiliseriez vous
pour définir la structure « sans» ?
Quel(s) qualificatif(s) utiliseriez vous
pour définir la structure « avec» ?
 Ceci permet de visualiser rapidement comment sont perçues les deux structures et
quelle est la connotation de chacune.
3.7) Selon vous, la structure avec ergothérapeute était-elle plus opérante que la structure
sans ergothérapeute ? Expliquer.
Merci
Annexe 8 : Echelle TESS47
Voici les trois premières pages de cette échelle :
47
Therapeutic Environment Screening Survey for Nursing Homes. [En ligne].
Internet : <http://www.unc.edu/depts/tessnh/pdf_files/tess-nh_8_18_00.pdf>
Disponible sur

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