LACHEHEB, M..Etude du profil épidémiologique des

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LACHEHEB, M..Etude du profil épidémiologique des
Royaume du Maroc
‫اﻟﻤﻤﻠﻜﺔ اﻟﻤﻐﺮﺑﯿﺔ‬
Ministère de la Santé
‫وزارة اﻟﺼﺤﺔ‬
Ecole Nationale de Santé Publique
‫اﻟﻤﺪرﺳﺔ اﻟﻮﻃﻨﯿﺔ ﻟﻠﺼﺤﺔ اﻟﻌﻤﻮﻣﯿﺔ‬
Ecole Nationale de Santé Publique
Centre collaborateur de l’OMS
CYCLE DE MASTERE EN ADMINISTRATION SANITAIRE ET SANTE PUBLIQUE
FILIERE : Epidémiologie de santé publique
PROMOTION (2011-2013)
Mémoire de fin d’études
Etude du profil épidémiologique des Traumatisés de la
voie publique dans les structures d’accueil des
urgences du CHR de kénitra durant la période Mars Avril 2013
- ELABORE PAR : Dr LACHEHEB MOHAMMED
- ENCADRE PAR : Pr F.Z.MESKI
ENSP, Rue Lamfadel Cherkaoui, Madinat Al Irfane, Rabat
1
Tél. : 05.37.68.31.62 - Fax 05.37.68.31.61
- BP : 6329 Rabat -
RESUME
Introduction : les accidents de la voie publique (AVP) continuent à poser un problème de
santé publique majeur au Maroc et un lourd fardeau sur le système de santé. Il n’y a pas
beaucoup d’études publiées et de données sur les AVP dans la région du GCBH, Maroc.
Nous avons réalisé une étude pour décrire le profil épidémiologique des traumatisés de la
voie publique et déterminer les facteurs de risque associés à la gravité de l’AVP dans un
hôpital public à Kénitra, Maroc.
Matériel et méthodes : A travers une étude transversale descriptive réalisée dans le
service des urgences du CHR de Kénitra au Maroc, sur deux mois d’activité Mars et Avril
2013, des informations épidémiologiques et cliniques ont été collectées à travers un
questionnaire. Des facteurs de risques associés à la gravité de l’AVP ont été évalués en
utilisant une analyse bi variée, les données ont été analysées à l’aide du logiciel Epi-Info
version 3.5.3.
Résultats : les traumatisés de la voie publique admis au service des urgences du CHR de
kénitra représentent 4% de toutes les consultations (n=561). Les traumatismes ont été
causés dans la majorité des cas par les motos ou vélos (49,8 % ; n = 123), et concernent les
adultes jeunes de sexe masculin avec un âge moyen de 32 ans.
Les piétons (54,01%, n = 303) et les conducteurs (27,8%, n = 156) ont représenté les
principales victimes de ces accidents qui se sont déroulés dans la majorité des cas en
milieu urbain (66,3%). Nos blessés présentaient principalement des traumatismes légers
dominés par les lésions des membres inférieurs (52,40%, n=294). Neuf (9) décès ont été
observés soit 1,6%.
Treize pour cent (73/561) des victimes avaient un traumatisme grave. Les véhicules
touristiques et les deux-roues (moto et vélo) ont entrainé respectivement la majorité des
traumatismes graves avec 44,23% et 38,46%. Les patients sont arrivés le plus souvent dans
un délai de moins d’une heure dans 50,9%. Une association significative a été retrouvée
entre le degré de gravité de l’AVP et les variables : la victime (type d’usager) (p=0,0000),
le délai d’arrivée (p=0,0000), la provenance (p=0,000), le sexe (p=0,0005) et l’âge
(p=0,04).
Conclusion : Les traumatismes graves de la voie publique étaient associés au type
d’usager, le délai d’arrivée, la provenance, le sexe et à l’âge. Des mesures préventives
urgentes doivent être entreprises pour réduire la morbidité et la mortalité liées aux AVP.
Mots-clés : AVP, traumatisme, urgences, kénitra.
2
ABSTRACT
Background: Road Traffic Crashes (RTC) remains a major public health problem in
Morocco. Little is known about RTC in our region, GCBH, Morocco. We described the
epidemiology of RTC and determine risk factors associated with the severity of the RTC in
a public hospital in Kenitra, Morocco.
Methods: We describe data collected in the emergency department of CHR Kenitra in
Morocco during two-month activity (March-April 2013). Epidemiological and clinical data
were collected through a questionnaire. Risk factors associated with the severity of the
RTC were assessed using a bi variable analysis; data were analyzed using Epi-Info v.3.5.3.
Results: RTC represent 4% of consultations (n=561). Injuries were caused mostly by
motorcycles or bicycles (49.8%, n = 123), and involved young adult males (median age:
32; range: 02-90). Pedestrians (54.01%, n = 303) and drivers (27.8%, n = 156) were the
major victims (66.3%). Trauma injuries were mainly of the lower limbs (52.40%, n = 294).
Nine (9) deaths were recorded. Thirteen percent (73/561) of the victims had severe trauma.
Tourist vehicles and two-wheelers (motorcycle and bicycle) reported the majority of
serious injuries with 44.23% and 38.46% respectively. Patients most often (50.9%) arrived
within less than a hour. A significant association was found between the severity of the
RTC and the victim (user type) (p = 0.0000), the time of arrival (p = 0.0000) province of
origin (p = 0.000), gender, male (p = 0.0005) and age, active age bracket (p = 0.04).
Conclusion: Severe trauma of the RTC was associated with the type of user, the arrival
time, province of origin, gender and age. Since the majority of road traffic crashes are
preventable, enforcement of safety rules will help in reducing the occurrence of RTC.
Awareness campaigns concerning safety rules targeted at the high risk groups (young adult
male, pedestrians and drivers) will also be of help in reducing the occurrence of road traffic
crashes. Early recognition and prompt treatment of road traffic injuries is essential for
optimal patient outcome.
Keywords: RTC, trauma, emergency, Kenitra
3
‫ﻣﻠﺨﺺ‬
‫ﻣﻘﺪﻣﺔ‪ :‬ﻻ ﺗﺰال ﺣﻮادث اﻟﺴﯿﺮ ﺗﻤﺜﻞ ﻣﺸﻜﻠﺔ ﺻﺤﯿﺔ ﻋﺎﻣﺔ رﺋﯿﺴﯿﺔ ﻓﻲ اﻟﻤﻐﺮب وﻋﺒﺌﺎ ﺛﻘﯿﻼ ﻋﻠﻰ اﻟﻨﻈﺎم‬
‫اﻟﺼﺤﻲ‪ .‬ﻟﯿﺴﺖ ھﻨﺎك ﻓﻲ ﻣﻨﻄﻘﺘﻨﺎ ﻣﻌﻄﯿﺎت أو دراﺳﺔ ﺣﻮل اﻟﻤﻮﺿﻮع ‪ .‬وﻗﺪ أﺟﺮﯾﺖ ھﺬه اﻟﺪراﺳﺔ‬
‫ﻟﻮﺻﻒ وﺑﺎﺋﯿﺎت ﺣﻮادث اﻟﺴﯿﺮ ﻓﻲ ﻣﺴﺘﺸﻔﻰ ﺟﮭﻮي ﻓﻲ اﻟﻘﻨﯿﻄﺮة‪ ،‬اﻟﻤﻐﺮب وﻣﻌﺮﻓﺔ ﻋﻮاﻣﻞ اﻟﺨﻄﺮ‬
‫اﻟﻤﺮﺗﺒﻄﺔ ﺑﺸﺪة اﻟﺤﺎدث‪.‬‬
‫اﻷﺳﺎﻟﯿﺐ‪ :‬دراﺳﺔ وﺻﻔﯿﺔ إﺳﺘﺒﺎﻗﯿﺔ أﻓﻘﯿﺔ أﺟﺮﯾﺖ ﻓﻲ ﻗﺴﻢ اﻟﻄﻮارئ ﻓﻲ ﻣﺴﺘﺸﻔﻰ ﺟﮭﻮي ﻓﻲ اﻟﻘﻨﯿﻄﺮة‬
‫ﻓﻲ اﻟﻤﻐﺮب ﻟﻤﺪة ﺷﮭﺮﯾﻦ آذار وﻧﯿﺴﺎن ﻋﺎم ‪ ،2013‬و ﻗﺪ ﺗﻢ اﺳﺘﺨﺪام اﺳﺘﺒﯿﺎن ﻟﺠﻤﻊ اﻟﺒﯿﺎﻧﺎت اﻟﻮﺑﺎﺋﯿﺔ‬
‫واﻟﺴﺮﯾﺮﯾﺔ و ﺗﻘﯿﯿﻢ ﻋﻮاﻣﻞ اﻟﺨﻄﺮ اﻟﻤﺮﺗﺒﻄﺔ ﺑﺸﺪة اﻟﺤﺎدث ﺑﺎﺳﺘﺨﺪام ﺗﺤﻠﯿﻞ اﻟﻤﺘﻐﯿﺮات اﻟﻤﺰدوج‪ ،‬وﻗﺪ ﺗﻢ‬
‫ﺗﺤﻠﯿﻞ اﻟﺒﯿﺎﻧﺎت ﺑﺎﺳﺘﺨﺪام ﺑﺮﻧﺎﻣﺞ اﻟﺘﺤﺼﯿﻦ اﻟﻤﻮﺳﻊ‪ ،‬اﻹﺻﺪار ‪.3.5.3‬‬
‫اﻟﻨﺘﺎﺋﺞ‪ :‬إن ﺣﻮادث اﻟﺴﯿﺮ ﺗﻤﺜﻞ ‪ ٪4‬ﻣﻦ ﺟﻤﯿﻊ اﻹﺳﺘﺸﺎرات‪ .‬وﻗﺪ ﺗﺴﺒﺒﺖ اﻹﺻﺎﺑﺎت ﻓﻲ ﻣﻌﻈﻢ اﻟﺤﺎﻻت‬
‫ﺑﻮاﺳﻄﺔ اﻟﺪراﺟﺎت اﻟﻨﺎرﯾﺔ أو اﻟﺪراﺟﺎت اﻟﮭﻮاﺋﯿﺔ )‪ .(123 ، ٪49.8‬ﯾﺒﻠﻎ ﻣﺘﻮﺳﻂ أﻋﻤﺎر اﻟﻤﺼﺎﺑﯿﻦ ‪32‬‬
‫ﺳﻨﺔ‪.‬‬
‫وﻛﺎن اﻟﺮاﺟﻠﻮن ﯾﻤﺜﻠﻮن ‪ (303) ٪54.01‬واﻟﺴﺎﺋﻘﯿﻦ ‪ .(156) ٪27.8‬اﻷﻏﻠﺒﯿﺔ اﻟﻌﻈﻤﻰ ﻣﻦ اﻟﻀﺤﺎﯾﺎ‬
‫وﻗﻌﺖ ﻓﻲ اﻟﻤﻨﺎﻃﻖ اﻟﺤﻀﺮﯾﺔ )‪.( ٪66.3‬أﻏﻠﺐ اﻹﺻﺎﺑﺎت ﻛﺎﻧﺖ رﺿﻮﺿﺎ ﺧﻔﯿﻔﺔ ﻓﻲ اﻷﻃﺮاف‬
‫اﻟﺴﻔﻠﯿﺔ ‪ .(294 ) ٪52.40‬وﻗﻌﺖ ﺗﺴﻊ ﺣﺎﻻت وﻓﺎة‪.‬‬
‫وﻛﺎﻧﺖ ﺛﻼﺛﺔ ﻋﺸﺮ ﻓﻲ اﻟﻤﺌﺔ )‪ (561/73‬ﻣﻦ اﻟﻀﺤﺎﯾﺎ ﺗﻌﺎﻧﻲ ﺻﺪﻣﺎت ﺷﺪﯾﺪة‪ .‬اﻟﻌﺮﺑﺎت اﻟﺴﯿﺎﺣﯿﺔ وذات‬
‫ﻋﺠﻠﺘﯿﻦ )دراﺟﺔ ﻧﺎرﯾﺔ ودراﺟﺔ ھﻮاﺋﯿﺔ( ﺗﺴﺒﺒﺖ ﻋﻠﻰ اﻟﺘﻮاﻟﻲ ﻓﻲ ﻏﺎﻟﺒﯿﺔ اﻹﺻﺎﺑﺎت اﻟﺨﻄﯿﺮة ﺑﻨﺴﺐ‬
‫‪ ٪44.23‬و ‪ .٪38.46‬ووﺻﻞ ﻣﻌﻈﻢ اﻟﻤﺮﺿﻰ ﻓﻲ ﻏﻀﻮن اﻗﻞ ﻣﻦ ﺳﺎﻋﺔ ﻓﻲ ‪ ٪50.9‬ﻣﻦ اﻟﺤﺎﻻت‪.‬‬
‫وﻗﺪ )ﺗﻢ اﻟﻌﺜﻮر ﻋﻠﻰ ارﺗﺒﺎط ﻛﺒﯿﺮ ﺑﯿﻦ ﺷﺪة اﻟﺤﺎدث واﻟﻤﺘﻐﯿﺮات اﻟﺘﺎﻟﯿﺔ‪ :‬اﻟﻀﺤﯿﺔ )ﻣﺴﺘﻌﻤﻞ اﻟﻄﺮﯾﻖ(‬
‫واﻟﺠﻨﺲ واﻟﺴﻦ و اﻹﻧﺘﻤﺎء اﻟﺠﻐﺮاﻓﻲ و اﻟﻮﺻﻮل‬
‫اﻟﺨﻼﺻﺔ‪ :‬ﺷﺪة اﻟﺼﺪﻣﺔ ﻣﺮﺗﺒﻄﺔ ﺑﻤﺴﺘﻌﻤﻞ اﻟﻄﺮﯾﻖ واﻟﻤﺪة اﻟﻔﺎﺻﻠﺔ ﺑﯿﻦ اﻟﺤﺎدث و اﻟﻮﺻﻮل إﻟﻰ‬
‫اﻟﻤﺴﺘﺸﻔﻰ و اﻹﻧﺘﻤﺎء اﻟﺠﻐﺮاﻓﻲ و اﻟﺠﻨﺲ واﻟﻌﻤﺮ‪ .‬ﻟﺬﻟﻚ ﯾﺠﺐ اﺗﺨﺎذ ﺗﺪاﺑﯿﺮ وﻗﺎﺋﯿﺔ ﻋﺎﺟﻠﺔ ﻟﻠﺤﺪ ﻣﻦ‬
‫ﻣﻌﺪﻻت اﻹﺻﺎﺑﺎت واﻟﻮﻓﯿﺎت اﻟﻤﺮﺗﺒﻄﺔ ﺑﺤﻮادث اﻟﺴﯿﺮ‪.‬‬
‫ﻛﻠﻤﺎت اﻟﺒﺤﺚ‪ :‬ﺣﻮادث اﻟﺴﯿﺮ‪ ،‬اﻟﺼﺪﻣﺎت اﻟﺸﺪﯾﺪة‪ ،‬ﺣﺎﻻت اﻟﻄﻮارئ‪ ،‬اﻟﻘﻨﯿﻄﺮة‪.‬‬
‫‪4‬‬
Table des matières
REMERCIEMENTS.........................................................................................................2
RÉSUMÉ ..........................................................................................................................3
ABSTRACT ......................................................................................................................4
‫… ﻣﻠﺨﺺ‬............................................................................................................................5
LISTE DES FIGURES ....................................................................................................7
LISTE DES TABLEAUX................................................................................................7
ABREVIATION..............................................................................................................8
INTRODUCTION ...........................................................................................................9
MATERIEL ET MÉTHODE ...........................................................................................12
RÉSULTATS ....................................................................................................................15
1. Les caractéristiques socio - démographiques...................................................15
2. Les caractéristiques cliniques .........................................................................16
3. Les caractéristiques liées à l’accident……………………………………….17
DISCUSSION ..................................................................................................................23
CONCLUSION ................................................................................................................26
RECOMMANDATIONS……………………………………………………………….27
RÉFÉRENCE ...................................................................................................................29
ANNEXES .......................................................................................................................31
5
Liste des figures
Figure 1 : Distribution de l’effectif des patients en fonction du délai d’arrivée à l’hôpital,
Kénitra, Maroc, Mars-Avril, 2013
Liste des tableaux
Tableau I : caractéristiques sociodémographiques des victimes d'accidents de la voie
publique, Kenitra, Maroc, Mars-Avril 2013
Tableau II : caractéristiques cliniques des victimes d'accidents de la voie publique, Kenitra,
Maroc, Mars-Avril 2013
Tableau III : degré de gravité des traumatismes par type de véhicules empruntés par les
victimes des accidents de la voie publique, Kenitra, Maroc, Mars-Avril 2013
Tableau IV: Les blessures subies par les victimes d'accidents de la route selon le type
d'usager de la route, Kenitra, Maroc, Mars-Avril 2013
Tableau V: Répartition des patients selon le type de véhicule mis en cause, Kenitra, Maroc,
Mars-Avril 2013
Tableau VI: Analyse bi variée des facteurs de risque associés à la gravité de l’AVP,
Kenitra, Maroc, Mars-Avril 2013
Tableau VII: Facteurs de risque en relation avec la gravité du traumatisme des accidentés
de la voie publique, Kenitra, Maroc, Mars-Avril 2013
Liste des annexes
Annexe I : Formulaire de collecte des données (Questionnaire)
6
Liste des abréviations
AVP : Accidents de la voie publique
CHR : Centre hospitalier régional
HIK : Hopital Al Idrissi Kénitra
ENSP : Ecole nationale de santé publique
OMS : Organisation mondiale de la santé
SEGMA : Service d’état géré d’une manière autonome
HERA : Etude épidémiologique et de morbidité de la région (HERA Belgium
en 2002) Health Research for action
HL : Hôpital local
CDC : Centers for disease control and prevention
PC : Protection civile
MS : Ministère de la santé
AMO : Assurance maladie obligatoire
Ramed : Régime d’aide médicale aux économiquement démunis
GSPM : Groupement des sapeurs pompiers militaires
SAMU : Service médicale d’aide d’urgence
GA : Georgia
Rx : Radiologie.
GCBH : Région Gharb Chrarda Bni H’ssen
Epi-info : Logiciel informatique des calculs statistiques du CDC, USA
ANOVA : Test statistique de comparaison de deux moyennes
P-value : Valeur de l’erreur statistique
7
INTRODUCTION
Les accidents de la voie publique constituent un problème de santé publique mondiale
majeur mais négligé dont la prévention efficace et durable passe par des efforts concertés.
De tous les systèmes auxquels les gens ont affaire quotidiennement, celui des transports
routiers est le plus complexe et le plus dangereux. On estime à près de 1,2 million le
nombre de personnes qui meurent chaque année dans les accidents de la voie publique dans
le monde, et les blessés pourraient être au nombre de 50 millions(1), soit la population
combinée de cinq des plus grandes villes de la planète. Le pire, c’est que sans des efforts
redoublés et de nouvelles initiatives, le nombre total des décès mondiaux et des
traumatismes imputables à la circulation routière devrait augmenter de quelques 65% entre
2000 et 2020 et de 80% dans les pays à faible revenu et à revenu moyen (1). La majorité de
ces décès touchent actuellement des « usagers de la route vulnérables » piétons, cyclistes et
motocyclistes. Dans la catégorie des piétons, des motocyclistes et des cyclistes, les décès
parmi les occupants des voitures continuent de prédominer, mais les risques par habitant
auxquels sont confrontés les usagers de la route vulnérables sont importants(1)
A l’échelle mondiale, la catégorie des traumatismes est dominée par ceux subis dans des
accidents de la route, d’après les données de l’OMS, les décès consécutifs à ces accidents
représentent à peu près 25% des décès intervenant à la suite de traumatismes(1)
Environ 85% des décès imputables à la route, 90% des années de vie corrigées de
l’incapacité perdues à cause d’accidents, et 96% des enfants qui meurent des suites
d’accidents de la circulation dans le monde concernent les pays à faible revenu ou à revenu
moyen. Plus de 50% des décès frappent de jeunes adultes appartenant au groupe d’âge des
15 à 44 ans(1).
Chez les enfants âgés de 5 à 14 ans et les jeunes adultes âgés de 15 à 29 ans, les
traumatismes dus aux accidents de la circulation sont la deuxième cause de décès dans le
monde(1)
Dans les pays et les régions à faible revenu en Afrique, en Asie, dans les caraïbes et en
Amérique latine, la majorité des décès imputables à la route concernent des piétons, des
passagers, des cyclistes, des utilisateurs de deux-roues motorisés et des occupants
d’autobus et de minibus. En revanche, dans la plupart des pays à revenu élevé, la majorité
des victimes se trouvent parmi les occupants de véhicules(1)
8
Déclaration du Directeur Général de l’OMS sur les accidents de la route :
« L’absence de sécurité sur nos routes est devenue un obstacle important à la santé et au
développement » a déclaré le Dr Margaret Chan, Directeur général de l’OMS. « Nos
enfants et nos jeunes adultes sont parmi les plus vulnérables. Les accidents de la
circulation ne sont pas une fatalité. Nous devons rejeter l’idée qu’ils sont inévitables et
adopter une approche préventive dynamique. »(1,7)
Au Maroc, depuis une dizaine d'années la fréquence des accidents de la voie publique
(AVP) est en constante augmentation, du fait de l'accroissement du parc automobile et de
la prolifération des engins à grande vitesse.
Les accidents de la route, « une épidémie occulte», constituent un facteur très important de
causes de décès prématurés et d’incapacités ce qui engendre une importante perte en
années potentielles de vie.
Les données sur les accidents de la circulation montrent que le taux de létalité par accident
est passé de 7,26% en 1996 à 7,02% en 2005 avec un pic de 7,77% en 1998, tandis que le
taux de létalité par blessure est passé de 4,9% en 1996 à 4,68% en 2005 avec un pic 5,17%
en 1998(2), malgré la baisse de ces chiffres, les AVP constituent encore un problème de
santé publique au Maroc.
En ce qui concerne le taux d’accidents pour 100 millions de véhicule kilomètre il a évolué
respectivement entre 1995 et 2005 de 77,6 à 60,2 tandis que celui du taux de tués est passé
de 19 en 1995 à 10,8 en 2005(3).
Selon le ministère de l’équipement et du transport, les accidents de la circulation routière
sont assimilés à une guerre des routes en égard à leur nombre (64715 en 2008) et à leurs
répercussions souvent tragiques(4)
En 2003, les décès dus aux traumatismes ont occupé la troisième place parmi les causes de
décès constatés par les
médecins et enregistrés en milieu urbain(2). En plus des
traumatismes, des handicaps et des décès qui résultent directement de l'augmentation du
nombre de véhicules et des politiques de transport ont d'autres conséquences sociales,
économiques et écologiques interviennent. Contrairement à d'autres épidémies, les
traumatismes dus aux accidents de la route dépendent de décisions et de choix, tant
collectifs qu'individuels, de sorte qu'il est possible d'agir sur la survenue du problème.
9
En 2012, plus de 4055 personnes étaient tuées et plus de 77 000 blessées à la suite
d’accidents sur les routes(2) dont 63% des accidentés graves de la voie publique qui
décèdent soit sur les lieux de l’accident soit au cours du transport (7).
Les services des urgences de nos hôpitaux constituent la 1 ère porte d’entrée des blessés des
AVP, ceux-ci exigent des certificats médico-légaux ce qui engendre un besoin accru et
croissant en services de soin et de prise en charge urgente. En effet, les services des
urgences ont reçu plus de 4 millions de patients en l’année 2011 sur tout le territoire
national et c’est un nombre qui s’est élevé de 9,1 % par rapport à l’année 2010 (4.076.736)
(5).
Les besoins en services des urgences sont devenus croissants et pressants devant les
contraintes que connaissent ses services en matière d’équipements et de ressources
humaines avec ses différentes spécialités. Et malgré la disparité qui existe entre les régions,
l’offre des soins au niveau des services des urgences reste respectable et suffisante.
En 2012, au CHR de Kénitra, on a noté une augmentation de 3% des passages aux
urgences. Le nombre de consultations aux urgences était de 83362, soit environ 228
consultations par jour(6,8).
En 2012, au niveau de la région du GCBH, les AVP ont représenté 4,87% des passages
aux urgences (4065/83362) (7,8) ; leur fardeau en termes de logistique et moyens mobilisés
pour la prise en charge urgente est très lourd surtout ceux de grande envergure ou de
masse. A partir de ce constat alarmant, nous avons estimé qu’il est nécessaire de décrire et
d’explorer le profil épidémiologique des usagers surtout les traumatisés de la voie publique
car ceux-ci représentent une part considérable des admissions aux urgences, dans le but
d’adapter les prestations, services offerts et les compétences des professionnels à la
morbidité.
Notre étude du profil épidémiologique des traumatisés de la voie publique dans les
structures d’accueil des urgences du CHR de Kénitra va éclairer et orienter les décideurs
de la région pour une planification adéquate des besoins de la prise en charge et de l’offre
de soin à travers la description du type de morbidité liée à l’AVP et les principales
caractéristiques des accidentés tout en tenant compte de leurs attentes dans le but
d’améliorer la qualité de la prise en charge.
10
Objectif Général :
Décrire le profil épidémiologique des traumatisés de la voie publique dans les structures
d’accueil des urgences au niveau du CHR Al Idrissi de Kénitra.
Objectifs spécifiques :
Décrire les caractéristiques sociodémographiques, cliniques des traumatisés de la
circulation au niveau de l’unité des urgences du CHR de Kénitra.
Décrire les caractéristiques liées à l’accident de la circulation au niveau de l’unité des
urgences du CHR de Kénitra.
Décrire l’issue et les circonstances d’arrivée des traumatisés de la circulation au niveau de
l’unité des urgences du CHR de Kénitra.
Identifier les facteurs de risque associés à la gravité de l’AVP au niveau de l’unité des
urgences du CHR de Kénitra.
Proposer des mesures pour l’amélioration de la qualité de prise en charge des traumatisés
de la circulation au niveau des urgences du CHR de Kénitra.
MATERIEL ET METHODES
C’est une étude transversale descriptive à visée analytique qui a eu lieu au niveau du CHR
Al Idrissi de Kénitra, sur deux mois Mars et Avril de l’année 2013, elle s’est basée sur
l’exploitation d’un questionnaire structuré, administré auprès des patients victimes d'un
AVP admis au service des urgences du CHR de Kénitra, durant la période de Mars à Avril
2013, soit 2 mois d’activités.
Pour cette étude nous avons inclu tous les patients victimes d'un AVP, évacués directement
aux urgences par la protection civile ou toute autre structure, ainsi que les patients victimes
d'un AVP, transférés d'une structure sanitaire vers le service des urgences.
La population cible de l’étude sont les patients admis aux urgences du CHR de kénitra
pour motif d’AVP durant les mois Mars-Avril 2013.
Le choix du site de l’étude :
L’étude a eu lieu au niveau du CHR Al Idrissi de Kénitra, c’est une formation à vocation
régionale desservant la population de la région Nord-Ouest du Maroc estimée à 1 748 000
hab.
11
Le CHR de la région du GCBH est une formation créée en 1933, il est composé de deux
hôpitaux : l’hôpital AL Idrissi de Kénitra et l’hôpital local Zoubir Skirej de Souk El Arbaa.
Le premier(HIK) est érigé en mode SEGMA depuis 1994, La prédominance de la
pathologie accidentelle en matière d’urgences traumatologiques et neurochirurgicales (La
province de Kénitra se situe sur un grand axe routier donc un nombre important
d’accidents de la circulation). La région dispose d’importantes infrastructures routières et
ferroviaires. Pourtant l’augmentation de la circulation qui a accompagné l’essor urbain de
la région notamment celui de la région de Kénitra fait que les accidents de la voie publique
représentent une cause importante de recours au service d’accueil des urgences à l’hôpital
Al Idrissi de Kénitra. C’est à partir des besoins ressentis par les décideurs (le Directeur du
CHR Al Idrissi kénitra) et toutes ces caractéristiques qui font de la ville de kénitra une cité
à besoins sanitaires spécifiques, qu’on était guidé dans le choix du centre hospitalier
régional de cette ville comme lieu de notre étude. Enfin c’est pour des raisons pratiques à
la réalisation du mémoire que la période Mars-Avril 2013 a été choisie.
Définition des concepts :
La définition de l’AVP : l’OMS définit l’AVP comme un traumatisme non intentionnel,
comme les accidents du travail, les accidents de la vie courante(9)
La définition la plus couramment citée de victime d’un accident de la route mortel est la
suivante : «Toute personne tuée sur le coup ou mourant dans un délai de 30 jours des suites
d’un accident ayant entrainé des traumatismes » (10).
Cependant, il ressort d’une étude récente qu’il existe des variations considérables dans les
définitions pratiques. Ainsi, dans l’Union européenne, la Grèce, le Portugal et l’Espagne
appliquent un délai de 24 heures, la France ; de six jours, l’Italie, de sept jours et d’autres
pays, de 30jours (10). Pour tenir compte de ces variantes, divers facteurs de correction sont
utilisés pour arriver à un équivalent de 30 jours. Toutefois, ces facteurs eux-mêmes font
planer une incertitude quant à ce que seraient les chiffres réels à 30 jours. Un certain
nombre d’autres questions se posent en ce qui concerne les définitions au sujet de la
classification des traumatismes, y compris des décès résultant d’accidents de la circulation
(11, 12)
En Finlande, par exemple, un traumatisme du à un accident de la circulation est considéré
comme grave s’il nécessite une hospitalisation ou trois jours d’arrêt de travail. En Suède, il
doit nécessiter une hospitalisation et la personne doit souffrir de fractures, qu’elle soit
hospitalisée ou pas. En France, le traumatisme est grave s’il nécessite une hospitalisation
12
de six jours au moins(12). C’est ainsi qu’on a utilisé le délai de 06 jours d’hospitalisation
pour définir un AVP grave.
Par ailleurs les demandes de mener l’étude ont été formulées et remises à la direction de
l’hôpital régional de Kénitra et à la direction régionale de la santé de la région du Gharb
Chrarda B’ni Hssen.
Une réunion a été organisée avec le directeur régional de la santé, le directeur de l’hôpital,
et le médecin chef des urgences ainsi que l’infirmier major du service d’accueil des
urgences et a été l’occasion de présenter les buts et objectifs de l’étude, l’échéancier de
l’étude et de garantir l’implication du personnel, élément clé de la réussite de l’étude.
Les données étaient recueillies à l’aide d’un questionnaire structuré (annexe1), rempli face
à face au patient, et comprenant des informations relatives aux caractéristiques
démographiques, socio-économiques, cliniques et les caractéristiques liées à l’accident de
la voie publique, ainsi que les facteurs de risque associés à la gravité du traumatisme et les
circonstances de survenue des accidents de la voie publique.
Pour des considérations éthiques, l’anonymat et un consentement oral auprès des patients
ont été respectés.
A la fin de la collecte, les questionnaires ont été récupérés, et numérotés au fur et à mesure
selon l’ordre de la collecte.
Analyse des données : Les données des questionnaires ont été saisies et analysées à l’aide
du logiciel Epi-Info version 3.5.3 pour Windows (CDC, Atlanta, GA, USA).
Variable dépendante :
Le degré de gravité de l’AVP chez les traumatisés de la voie publique dans le service des
urgences du CHR Al Idrissi de Kénitra.
Variables indépendantes :
Caractéristiques démographiques des accidentés du service des urgences : âge, sexe,
niveau d’instruction, situation matrimoniale.
Caractéristiques socio-économiques : le niveau économique, couverture médicale,
profession, lieu de provenance.
Facteurs de risque associés à la gravité du traumatisme et les circonstances de survenue des
accidents de la circulation : Jour de survenue de l'accident, heure de survenue de l'accident,
lieu de survenue et le mode d’évacuation, la victime (type d’usager) : Piéton, Conducteur,
Passager- avant, Passager- arrière ; le type de véhicule, port de ceinture, port de casque de
sécurité, notion de traversée imprudente /inattention, conduite par mauvais temps, conduite
13
en état de fatigue ou somnolence, transgression du code de la route, conduite en état
d’ivresse.
Caractéristiques cliniques : devenir du traumatisé (guérison, séquelles, référence, décès)
délai entre l’accident et l’arrivée à la structure, hospitalisation, le service médical ou
chirurgical.
La description a été faite par des moyennes et des pourcentages. Quant à l’analyse bi variée
elle a été réalisée pour mettre en évidence l’existence ou non d’une association
statistiquement significative entre la gravité de l’AVP et certaines variables présumées
associées avec un AVP grave en utilisant les tests de comparaison de moyennes ANOVA
pour les variables quantitatives et le test de chi-2 pour les variables qualitatives à un degré
de confiance de 95%.
RESULTATS
Pendant les deux mois de Mars et Avril 2013 le service d’accueil des urgences de l’hôpital
Al Idrissi de kénitra a reçu et a examiné 15299 patients dont 561 admis pour AVP soit 4%
des usagers du service des urgences (561/15299).
1- LES CARACTERISTIQUES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES :
L'âge moyen de nos patients est de 32+/- 16,32 ans (min=2 ; max=90 ; mode=27) avec une
prédominance des sujets de la tranche d’âge active : 19 à 49 ans avec 60,78% ; 79,5%
étaient de sexe masculin soit un sex-ratio de 3,87.
Le pourcentage de nos patients mariés était de 47,95% (n=269) ; les célibataires étaient de
29,06% (n=163) et les enfants représentaient 22,99%(n=129). La provenance de nos
patients était dans la majorité des cas 77, 89% (n =437) de la province de kénitra et 7,13%
de nos patients avaient un niveau d’instruction universitaire alors que 51,33% (n =288)
avaient un niveau primaire.
Les patients payants ont représenté 68% (n=381) ; ceux ayant une assurance AMO17,3%
(n=97), les Ramedistes ont représenté 14,6% (n=82). Voir Tableau I
14
Tableau I: caractéristiques sociodémographiques des victimes d'accidents de la voie
publique, Kenitra, Maroc, Mars-Avril 2013
Caractéristiques socio- démographiques
Sexe :
Masculin
Féminin
Classe d’âge :
<10 ans
10-19 ans
20-29 ans
30-39 ans
40-49 ans
>49 ans
Statut matrimonial :
Célibataire
Marié
Niveau d’instruction :
Analphabète
Primaire
Secondaire
Universitaire
Provenance :
Autres
Kénitra
Sidi kacem
Sidi slimane
Couverture médicale :
AMO
Payant
Ramed
n
%
446
115
79,5%
20,4%
23
106
147
120
74
91
4,09%
18,89%
26,2%
21,39%
13,19%
16,22%
232
269
41,35%
47,95%
88
288
136
40
15,68%
51,33%
24,24%
7,13%
37
437
31
56
6,59%
77,89%
5,52%
9,98%
97
381
82
17,3%
68%
14,6%
2- LES CARACTERISTIQUES CLINIQUES :
Les Piétons (54,01%, n = 303) et les conducteurs (27,8%, n = 156) ont représenté les
principales victimes de ces AVP. Nos patients hospitalisés ont fait la part de 39,7%
(n=223) avec une durée moyenne d’hospitalisation de 2,49 jours (min=0,max=18, mode=1)
La majorité de nos patients ont été orientés vers leur domicile dans 90,9 % (n = 510) ;
5,7% (n = 32) ont été référés, 1,7% (n=10) sont sorti avec des séquelles et 9 patients sont
décédés (1,6 %). Nos blessés présentaient principalement des traumatismes légers (87%,
n=488) dominés par les lésions des membres inférieurs (52,40%, n=294). Les
traumatismes graves ont représenté (13%, n=73).Voir Tableau II
15
Tableau II: caractéristiques cliniques des victimes d'accidents de la voie publique, Kenitra,
Maroc, Mars-Avril 2013
Caractéristiques cliniques
n
%
156
62
40
303
27,8%
11,05%
7,13%
54,01%
223
338
39,7%
60,4%
9
510
32
10
1,6%
90,9%
5,7%
1,7%
41
26
53
292
104
45
7,3%
4,6%
9,4%
52%
18,5%
8%
La victime :
Conducteur
Passager arrière
Passager avant
Piéton
Hospitalisation :
Oui
Non
L’issue :
Décédé
Guéri
Référé
Sortie avec séquelles
Bilan lésionnel :
T.bassin
T.cervical
T.cranien
T.MI
T.MS
T.thorax abdomen
3- LES CARACTERISTIQUES LIEES A L’ACCIDENT :
Le tableau III montre le degré de gravité des traumatismes par type de véhicules
empruntés. On constate que les véhicules touristiques et les deux-roues (moto et vélo)
entrainent respectivement la majorité des traumatismes graves avec 44,23% (n=23) et
38,46% (n=20).
16
Tableau III: degré de gravité des traumatismes par type de véhicules empruntés par les
victimes des accidents de la voie publique, Kenitra, Maroc, Mars-Avril 2013
Degré de gravité
Camion et
Fourgon
7
Transport en
commun
2
Traumatisme
léger
22
21
49
103
Total
29
23
72
123
Traumatisme
grave
Véhicule Moto et vélo
touristique
23
20
Les données concernant le type d'usager sont rapportées dans le tableau n°IV.
Les Piétons (54,01 %, n = 303) et les conducteurs (27,8 %, n = 156) ont représenté les
principales victimes de ces AVP. Les lésions des membres inférieures sont les plus
fréquentes (52,40% ; n=294).
Tableau IV: Les blessures subies par les victimes d'accidents de la route selon le type
d'usager de la route, Kenitra, Maroc, Mars-Avril 2013
Localisation du
traumatisme
Conducteur
Passager
Passager
arrière
avant
piéton
Total
T .du bassin
8
4
7
22
41
T .cervical
10
4
5
7
26
T. crânien
27
8
6
12
53
T. membre inférieur
63
27
8
196
294
T. membre supérieur
33
6
6
57
102
T. du thorax et
abdomen
15
13
8
9
45
Total
156
62
40
303
561
17
Concernant le délai entre l’accident et le transfert à l’hôpital, nos patients sont arrivés le
plus souvent dans un délai de moins d’une heure dans 54,8% (n=286). Voir figure 1
350
300
54,8%
250
200
33,7%
%%
150
100
11,5%
50
0
Moins d'1h
Plus d'1h
Plus de 3 h
Figure 1: Distribution de l’effectif des patients en fonction du délai d’arrivée à l’hôpital,
Kénitra, Maroc, Mars-Avril, 2013
Les différents types de véhicule sont répertoriés dans le tableau n°V.
La majorité des AVP ont été causés par les motos ou vélos (49,8 % ; n = 123), puis
respectivement par les véhicules touristiques (29,1% ; n =72), les fourgonnettes (10,1% ;
n=25), le transport en commun (9,3% ; n = 23), et les camions (1,6% ; n = 4)
Tableau V: Répartition des patients selon le type de véhicule, Kenitra, Mars-Avril 2013
n
%
Camion
Fourgonnette
Moto ou vélo
Transport en commun
V. touristique
4
25
123
23
72
1,6%
10,1%
49,8%
9,3%
29,1%
Total
247
100,0%
Type de véhicule
Le transport des blessés vers l'hôpital a été assuré par les agents de la protection civile
(sapeurs pompiers) dans 76,82 % (n = 431), les ambulances de la commune dans 11 % des
cas, les ambulances du secteur privé dans 8,7 % des cas et les ambulances des structures
sanitaires dans 1,6 % des cas.
18
La majorité des accidents de notre série sont survenus au niveau de la ville de kénitra avec
66,3% (n=372) et hors province de kénitra avec 33,7% (n=189).
Le port de casque de sécurité n’a été noté que chez 7,5% (n=13) et la ceinture de sécurité
n’a été mise que par 18,4% (n=25). Les patients ont séjourné moins de 24 heures dans le
service dans 58,42 % (n = 326) et entre 24 et 48 heures dans 16,12% (n = 90).
Analyse bi variée :
A l’exploration des facteurs associés à la survenue d’un traumatisme grave, une analyse
bivariée a montré que les pourcentages les plus élevés des traumatismes graves ont été
enregistrés chez les patients provenant de la province de Sidi Kacem (45,2%) et chez les
cas arrivant dans un délai de plus de 3 heures (38,3%). Le pourcentage des traumatisés
graves avec port de ceinture était de (32%), il était chez ceux qui n’ont pas porté de casque
de (24,2%), et dans le même ordre (22,4%) avec notion d’excès de vitesse et (21,8%) chez
les conducteurs, enfin chez le sexe masculin (15%).Voir tableaux VI et VII
Tableau VI: Analyse bi variée des facteurs de risque associés à la gravité de l’AVP,
Kenitra, Maroc, Mars-Avril 2013
Variable
T. grave (n=73)
n°(%)
T. léger (n=488)
n°(%)
P. value
Sexe
masculin
Féminin
Moyenne d’âge
67 (15%)
6 (5,2%)
35,9+/-17
379 (85%)
109 (94,8%)
31,9+/-16
0,005
Instruction
Analphabète
Primaire
Secondaire
universitaire
14 (15,9%)
38 (13,2%)
16 (11,8%)
4 (10%)
74 (84,1%)
250 (86,8%)
120 (88,2%)
36 (90%)
Statut matrimonial
Célibataire
Marié
23 (9,9%)
43(16%)
209(90,1%)
226(84%)
Provenance
Autres
Kénitra
Sidi kacem
Sidi slimane
9(24,3%)
38(8,7%)
14(45,2%)
12 (21,4%)
28(75,7%)
399(91,3%)
17 (54,8%)
44 (78,6%)
19
0,040
0,760
0,040
0,000
Par la suite une association significative est ressortie entre le degré de gravité de l’AVP et
les variables suivantes : la victime (type d’usager) (p=0,0000), le délai d’arrivée
(p=0,0000), la provenance (p=0,000), le sexe (p=0,0005) et l’âge (p=0,04).
Tableau VII: Facteurs de risque en relation avec la gravité du traumatisme des accidentés
de la voie publique, Kenitra, Maroc, Mars-Avril 2013
Variable
Ambulance
Commune
Ministère de santé
Privé
Protection civile
La victime
Conducteur
Passager arrière
Passager avant
Piéton
Notion d’excès
vitesse
Non
Oui
Port de ceinture
Non
Oui
Port de casque
Non
Oui
Notion de traversée
Imprudente
Non
Oui
Délai d’arrivée
Moins d’1h
Plusd’1h
Plus de 3h
T. grave (n=73)
n°(%)
T. léger (n=488)
n°(%)
P. value
14 (23,3%)
3 (50%)
4 (8,2%)
52 (12,1%)
46 (76,7%)
3 (50%)
45 (91,8%)
379 (87,9%)
34 (21,8%)
6 (9,7%)
11 (27,5%)
22 (7,4%)
122 (78,2%)
56 (90,3%)
29 (72,5%)
281 (92,5%)
4(10,3%)
47(22,4%)
35(89,7%)
163(77,6%)
0,084
24(21,6%)
8(32%)
87(78,4%)
17(68%)
0,260
39(24,2%)
1(7,7%)
122(75,8%)
12(92,3%)
0,170
16(17,6%)
50(11,6%)
75(82,4%)
380(88,4%)
0,120
26(9,1%)
19(10,8%)
23(38,3%)
260(90,9%)
157(89,2%)
37(61,7%)
0,003
0,000
0,000
D’autres associations dont la valeur n’atteignait pas le seuil de signification ont été notées
à savoir l’association de la variable principale gravité du traumatisme et les variables port
de casque de sécurité (p-value=0,17), le port de ceinture (p-value=0,26), la notion d’excès
de vitesse (p-value=0,084), et la notion de traversée imprudente ou inattention (pvalue=0,12).
20
DISCUSSION
Au cours de cette étude transversale descriptive portant sur deux mois d'activité du service
des urgences du CHR de kénitra, les patients victimes d'accident de la voie publique
représentaient 4% de l'ensemble des patients reçus dans le service. Cette fréquence
relativement basse des traumatisés par AVP en comparaissant avec d’autres études
YOPOUGON, Abidjan (13), pourrait s'expliquer par le fait que notre étude s’est déroulée
pendant les deux mois de Mars et Avril sachant qu’il y a une saisonnalité de l’AVP dont la
fréquence augmenterait au cours de la période estivale des vacances et avec le retour des
Marocains résidents à l’étranger.
Dans notre série, les sujets victimes d'AVP étaient en majorité des adultes jeunes, l'âge
moyen de nos patients était de 32+/- 16,32 ans avec une prédominance des sujets de la
tranche d’âge active : 19 à 49 ans et avec une prédominance masculine (79,5%) ; ceux-ci
étant plus valides pour se déplacer dans le cadre de leurs activités quotidiennes. Ces
résultats sont semblables avec ceux de l’étude YOPOUGON, Abidjan (âge moyen = 29 ans
et sexe masculin dans 55 % des cas) (13) et avec l’étude Kenya (moyenne d’âge 32,4 et
sexe masculin73%) (18). Nous avons retrouvé une part importante d'enfants (22,99%). Il
s'agit soit d'enfants jouant sur la voie publique, soit d'écolier traversant la chaussée pour se
rendre à l'école ou en revenir. Toutes les classes socioprofessionnelles sont touchées par les
AVP. Il s'agit de sujets victimes d'AVP au cours des multiples déplacements que leur
imposent leurs activités professionnelles.
Les Piétons (54,01 %, n = 303) et les conducteurs (27,8 %, n = 156) ont représenté les
principales victimes de ces AVP qui ont été causés dans la majorité des cas par les motos
et les vélos. Ceux-ci ont entrainé la majorité des traumatismes liés à l’AVP avec 49,8%
(n=123) à l’instar de certains pays comme la Thaïlande où les motos étaient à l’origine de
80% des AVP et plus de 50% de décès sur route en Malaisie (18), l’utilisation et la
conduite des motos sont devenues populaires au Maroc du fait de leurs prix qui est devenu
bon marché. Ces résultats sont superposables à ceux de DIAKITÉ et coll. en GuinéeConakry (14) qui note une nette prédominance des piétons avec 71,33% des cas, et à ceux
de l’étude Tanzanie avec 55,4% (19) mais différents de ceux de LAMBLIN et coll. (15)
qui note une nette prédominance des véhicules de transport en commun notamment les
mini-cars. L’incidence élevée des piétons peut être expliquée par le non respect des
passages de traversée par manque de sensibilisation de cette catégorie sur le code de la
21
route sachant qu’on a trouvé 64,6% ; n=276 de notion de traversée imprudente ou
d’inattention de la part des piétons.
Les lésions des membres inférieures étaient les plus fréquentes (52,40% ; n=294),
contrairement à l’étude Yopougon, Abidjan (13) qui a observé la domination des lésions
cutanéo-muqueuses
69,6%.
Ce
pourcentage
élevé
des
lésions
des
extrémités
essentiellement des membres inférieurs peut être attribué au nombre élevé des piétons
54,01%, ces derniers ne seraient pas protégés et par conséquent seraient confrontés à un
risque plus élevé des traumatismes des membres inférieurs. Ce résultat est superposable à
celui de l’étude Tanzanie (19) qui a trouvé que la majorité des victimes était des piétons
(55,4% ; n=930) avec des lésions des extrémités (60,5%) dont celles des membres
inférieurs (77,3% ; n=785).
Ces AVP se sont produits dans la majorité des cas dans la province de kénitra avec 66,3%
(n=372) et hors province de kénitra avec 33,7% (n=189), et pourrait s'expliquer par la forte
densité du trafic routier urbain du fait de l'augmentation croissante du parc automobile et
de la prolifération des engins à grande vitesse. La majeure partie de nos patients avait un
niveau d’éducation primaire 51,33% ce qui rejoint les résultats de l’étude Kenya (18) et de
l’étude Tanzanie 57,9%(19). Plus de 68% des victimes n’avaient pas de couverture
médicale (AMO 17,3% ; Ramed 14,6%), ce résultat semble important et rejoint le
pourcentage trouvé dans l’étude Tanzanie (19).
L’évacuation des blessés vers l'hôpital a été assurée par les agents de la protection civile
(sapeurs pompiers) dans 76,82 % (n = 431), les ambulances de la commune dans 11 % des
cas, les ambulances du secteur privé dans 8,7 % des cas et les ambulances des structures
sanitaires dans 1,6 % des cas, comme l'ont signalé N'DIAYE et coll. (15) au Sénégal qui
notent 88 % de transfert par le GSPM (groupement des sapeurs pompiers militaires). Ceci
pourrait s'expliquer par le fait que la protection civile est la structure par excellence
d'assistance des traumatisés de la voie publique. Le SAMU (Service Médicale d'Aide
d'Urgence) de la région de kénitra qui est la structure de choix du transport médicalisé est
en cours d’implantation et n’est pas encore opérationnel. Nos blessés présentaient
principalement des traumatismes légers (87%, n=488) dominés par les lésions des
membres inférieurs (52%, n=292). Cependant, nous avons relevé 18,5% de traumatismes
des membres supérieurs et 9,4% du crane.
Cette fréquence élevée de traumatisés légers est signalée par l’étude de Yopougon (13) et
Abrouk (16) qui a observé 57,38 % de traumatisés légers dans sa série. Cette grande
proportion de traumatisés légers expliquerait la proportion de 90,9% de patients sortis
22
immédiatement après les premiers soins, à partir du service des urgences. Les patients
présentant des lésions plus importantes 5,7% ont été transférés dans les services
spécialisés.
On a constaté que les patients sont arrivés le plus souvent dans un délai de moins d’une
heure dans 54,8% (n=286), ce qui rejoint le délai de transfert à l’hôpital de l’étude
Tanzanie 66,1% qui ne dépasse pas 24 heures (19).
Nous avons enregistré 9 décès (1,6 %). Notre taux de décès reste supérieur à ceux de
Youpogon 0,28% (13) et de KOUASSI qui a observé 0,56 % de décès en un an dans le
même service en 1999. Cette différence pourrait s'expliquer par le fait que notre période
d'étude est plus langue par rapport à celle de Yopougon (1mois) (13). Cependant, ce taux
de décès doit nous alarmer sur l’ampleur des AVP dans notre région. Les traumatismes
graves ont représenté 13% de l’ensemble des traumatismes, la plupart des études
corroborent nos résultats, étude Kenya 19% (18)
Les résultats de notre étude ont montré une association du risque de traumatismes graves
avec la victime ou type d’usager, la catégorie des conducteurs de véhicules ou de moto et
vélo a subi la majorité des traumatismes graves (p=0,000). Ce résultat est différent de celui
trouvé dans la majorité des pays d’Afrique et d’Asie qui ont révélé que la catégorie des
usagers vulnérables (piétons) a été la plus exposée à ces traumatismes graves (18). Ceci
peut être expliqué par le sentiment de confiance d’être protégé à l’intérieur de la voiture
qu’éprouvent les conducteurs de véhicules, et le sentiment de confiance des conducteurs de
moto ou de vélo envers l’excès de vitesse. Une association significative entre la gravité de
l’AVP et le délai d’arrivée à l’hôpital (p=0,0000) a été observée. Ceci peut être expliqué
par le fait que quand le délai d’évacuation augmente la gravité du traumatisme augmente
surtout dans le cas d’un traumatisme crânien où le pronostic vital est mis en jeu, la notion
de temps et l’urgence de la prise en charge est décisive on note ici la «GOLDEN HOUR ».
Nombreuses sont les études ayant confirmé le rôle du sexe comme facteur déterminant de
la gravité de l’AVP (13, 18, 19, 20), c’est ainsi que notre étude a investigué ce volet et a
confirmé cette association avec un p de l’ordre de(0,0005). Ceci est comparable aussi au
résultat de l’étude Kenya où les hommes ont constitué 71,4% des traumatisés graves (18).
Par ailleurs la prédominance des hommes peut être expliquée par la part importante des
conducteurs hommes de véhicules et de motos dans notre pays. L’association de la gravité
du traumatisme avec l’âge a été démontrée (p=0,04), la plupart des études soutiennent nos
résultats, comme pour l’étude du Vietnam où 73% des traumatisés graves avaient un âge
23
entre 15 et 49 ans et 58% étaient des motocyclistes (20), excepté celle du Kenya qui n’a
pas mis en évidence une association significative (p=0,94) (18).Ceci pourrait être en
rapport avec la classe d’âge active qui est la plus économiquement productive et qui se
déplace beaucoup pour ce but.
Les limites de notre étude réside dans la non distinction entre les patients issus du milieu
rural et les patients issus du milieu urbain, cependant on peut considérer que la majorité
des accidents de notre série qui sont survenu au niveau de la ville de kénitra avec 66,3%
comme urbain ceci a été déjà signalé par LAMBLIN (15) et Yopougon 67,82% (13). Déjà
aucune étude au Maroc n’a fait état de cette association. Aussi l’information sur la nature
et les circonstances de l’accident était basée sur la perception de la victime. Ce biais
d’information était minimisé par la confrontation des propos des patients impliqués dans le
même accident et arrivant à l’hôpital. La tendance des patients à cacher certaines
informations pour se faire accepter et gagner la confiance du rapporteur peut constituer un
biais de notre étude.
CONCLUSION
Cette étude transversale descriptive nous a montré que les traumatismes par AVP restent
élevés, la part des AVP était de 4% de toutes les consultations. Le profil du traumatisé de
la voie publique est celui d'un adulte jeune de sexe masculin appartenant à la tranche d’âge
active qui est soit un piéton soit un conducteur. Les enfants ne sont pas épargnés par ces
AVP. La majorité de nos patients avait un niveau d’éducation primaire et étaient issus dans
la plupart des cas de la province de kénitra. Nos blessés ont présenté principalement des
traumatismes légers dominés par les lésions des membres inférieurs et ont été évacués dans
la plupart des cas par la protection civile dans un délai de moins d’une heure.
Les patients payants ont représenté la part dominante de nos traumatisés. La gravité du
traumatisme a été
significativement associée à la victime ou type d’usager, le délai
d’arrivée, la provenance du traumatisé, le sexe et l’âge.
Dans notre étude les traumatismes graves de la voie publique étaient subis par les piétons
et les conducteurs. La majorité des AVP ont été causés par les motos ou vélos.
Ainsi, les traumatismes par accident de la voie publique demeurent un problème de santé
publique dans notre pays. Même si dans cette étude la mortalité reste faible, il n'en
demeure pas moins que ces AVP engendrent un nombre important de blessés et des pertes
importantes en journées de travail ; ce qui constitue une entrave au développement du
24
pays. Le renforcement des actions de sensibilisation et de prévention, des usagers de la
voie publique permettrait de réduire la mortalité et la morbidité liées aux AVP.
25
RECOMMANDATIONS
Ainsi, un certain nombre d'actions doivent elles être entreprises non seulement pour réduire
la fréquence des AVP mais également pour améliorer la prise en charge des traumatisés de
la voie publique. Ces mesures doivent porter sur :
- La mise en place d’un système de surveillance épidémiologique exhaustif des accidents
de la circulation, tant en matière de facteurs déclenchants ou favorisants qu’en matière de
prise en charge et conséquences.
- La consolidation des acquis en matière de prévention des AVP.
- la promotion des campagnes de sensibilisation sur la sécurité routière par des spots audiovisuels ciblant la catégorie des piétons et des conducteurs
- L'éducation de la population en matière de sécurité routière, en enseignant les bases de la
sécurité routière à l'école.
- L’ouverture de l’hôpital sur son environnement (collectivités locales, ONG) car le
devenir du patient dépend en grande partie de la qualité et de la précocité de la prise en
charge de départ.
- La nécessité d’une ferme volonté politique et des efforts soutenus et concertés de la part
de divers secteurs pour diminuer l’ampleur de ce fléau.
- La prévention des accidents de la circulation doit faire partie de tout un éventail
d’activités plus général, comme le développement et la gestion de l’infrastructure routière,
la conception de véhicules plus sûres, un renforcement des lois, la planification de la
mobilité, la prestation de services hospitaliers et de santé, les services de protection de
l’enfance, et la planification urbaine, et environnementale.
- La réalisation des études épidémiologiques complémentaires.
26
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
(1) ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE - Rapport mondial sur la prévention
des traumatismes dus aux accidents de la route, OMS, Genève 2004.
(2) MINISTERE DE L’EQUIPEMENT, Direction des routes et de la circulation, Recueil
des statistiques des accidents corporels de la circulation routière 2008 – Maroc
(3) MINISTERE DE L’EQUIPEMENT - Taux moyen des accidents ou des tués, 2008
(4) MINISTERE DE L’EQUIPEMENT, Direction des routes et de la circulation, Recueil
des statistiques des accidents corporels de la circulation routière 2009 – Maroc
(5) SITE OFFICIEL DU MINISTERE DE LA SANTE www.santé.gov.ma
(6) MINISTERE DE LA SANTE - Données recueillies de la monographie de la région de
GCBH, service de santé publique et de surveillance épidémiologique 2011
(7) MINISTERE DE LA SANTE - Plan d’action santé 2008-2012
(8) MINISTERE DE LA SANTE - service d’accueil des urgences du CHR Al Idrissi
Kénitra, 2012, rapports mensuels Mars-Avril 2013
(9) B.THELOT - Surveillance épidémiologique, traumatismes, Rapport mondial sur la
prévention des traumatismes dus aux accidents de la route, OMS, Genève 2004.
(10) NATIONS UNIES, Conseil économique et social des nations unies. Commission
économique pour l’Europe. Groupe de travail des statistiques de transport (54ème session,
11-13 juin 2003). Groupe de travail intersecrétariat des statistiques de transport(IWG).
(Rapport TRANS/ WP.6)
(11) MACKAY M- National differences in European mass accident data bases. In:
Proceedings of the Joint Session on Injury Scaling Issues, IRCOBI Annual Conference,
Lisbon, September 2003
(12) ROBERTS I. Why have child pedestrian deaths fallen? British Medical Journal, 1993,
306: 1737-1739
(13) KONAN K.J., ASSOHOUN K.T., KOUASSI F., EHUA S.F. Profil épidémiologique
des traumatisés de la voie publique aux urgences du CHU de Yopougon, Abidjan, Cote
d’Ivoire, Rev. Int. Sc. Méd. Vol. 8, n°3, 2006 : 44-48
(14) DIAKITÉ A. K., ANZILANIA, DIABY, CAMARA N.D. Mortalité par accident
de la voie publique au CHU de Donka. Mali Médical ; 2005, Tome XX, n°1 et 2, 17-19.
27
(15) LAMBIN Y., KOUASSI J.C., DJEJE A., DJIBO W., BONDURAND A.,
ALLANGBA K. Colloque sur latraumatologie routière en Côte d'Ivoire. Ann. Univ.
Abidjan, série B (Médecine), Tome XI, 1997, 135- 139
(16) ABROUK S., BELAMRI S., BENIA N. , BENKADOUR M., MEZIMECHE N.,
ZIDOUNI N. Caractéristiques et prise en charge des accidents de la voie publique au
niveau du service des Urgences. Algérie, INSP, avril 2004, 1- 9.
(17) KOUASSI J. SORO L., SORO K., EHUA S.F. : Accident de la voie publique et
mortalité : état des lieux aux urgences du CHU de Yopougon - Abidjan (Côte d'Ivoire).
Communication au 18ème congrès de la Société d'Anesthésie et de Réanimation d'Afrique
Noire Francophone- Stade de l'amitié. Cotonou- Bénin, novembre 2001.
(18) OSORO MOGAKA ERIC ET AL. Factors associated with severity of road traffic
injuries Thika, Kenya, The Pan African Medical Journal 2011: 8-20
(19) CHALYA ET AL. Injury characteristics and outcome of road traffic crash victims at
Bugando Medical Centre in Northwestern Tanzania, Journal of Trauma Management &
Outcomes 2012:1-6
(20) NGO ET AL Road traffic related mortality in Vietnam: Evidence for policy from a
national sample mortality surveillance system BMC Public Health 2012: 12:561
28
Annexe 1 :
Fiche d’exploitation(Questionnaire) : Etude du profil épidémiologique
des traumatisés de la voie publique dans les structures d’accueil
des urgences du CHR de Kénitra
I. Caractéristiques liées aux patients :
Age en années révolues /___/ Sexe : M /__/ F/__/ Etat matrimonial /________________/
Date et heure d’arrivée du patient : le ……/……/ 2013 à ……H…………Min.
Niveau d’instruction : analphabète /__/ primaire /__/ secondaire /__/ universitaire /__/.
Sa Profession :………………………………………..
Couverture médicale :
Région
:
Payant /___/
Proximité
par
Amo /___/
Ramed /___/.
rapport
à
l’hôpital
kilométrage
(Origine) :…………………………………
Commune de :
Maamoura
/___/
Provinces de :
Sidi Kacem /___/
Saknia /___/
Souk El larbaa /___/
Sidi Slimane /___/
Autres provinces, à préciser:………………………………..
Référé : Auto référé /___/ Amené par un tiers /___/
Evacué par l’ambulance du : M.S /__/ Protection Civile /___/ Privé /___/Commune /___/
29
Motifs de recours :
Pathologie cardio-VX /___/
Pathologie gastro-entérologique /___/
Pathologie psychiatrique /___/
fiche
Pathologie Urologique /___/
Pathologie Neurologique /___/
Pathologie ORL
/___/
Pathologie ophtalmologique /___/
Pathologie gynéco-obstétricale /___/
Pathologie respiratoire /___/
Pathologie traumato-orthopédique /___/
AVP /___/ en cas d’AVP continuer de remplir la
Traumatismes hors AVP /___/
Pathologie dermatologique /___/
Certificat médico-légal
/___/
Pathologie endocrinienne /___/
Intoxication /___/
II. Caractéristiques liées à la victime de l’AVP
-Degrés de la gravité du traumatisé :
Traumatisé Grave : (> ou = 6 jours d’hospitalisation selon la définition de l’OMS) /__/
Traumatisé léger : (< à 6 jours d’hospitalisation selon la définition de l’OMS)
-Survenue de l’accident :
< 1heure /__/
>une heure /__/
/__/.
entre 1 et 3heures /__/
Plus de 3 heures /__/
III. Facteurs de risque et circonstances de survenue de
l’accident de la circulation :
- Jour et heure de survenue de l'accident : /__/
- Lieu de survenue : Kènitra ville /___/
/___/ /__________________/.
Hors ville Kénitra /___/
- Distance entre le lieu de l’accident et l’hôpital en Km :…........................................
- La victime (type d’usager) : Piéton /___/, Conducteur /___/, Passager- avant /___/
Passager- arrière /___/
- Age du véhicule : /_____/ et le type de véhicule: Type : V. Touristique /___ /.
Camion /___ / Fourgonnette /___ / Moto ou vélo /___ / Transport en commun /___ /
- Notion d'excès de vitesse : Oui /___/ Non /___/
- Port de ceinture : oui
/__/ non /__/,
de casque de sécurité : oui /__/ non
- Notion de traversée imprudente / inattention :
- Conduite par mauvais temps :
oui /__/ non /__/.
oui /__/ non /__/.
30
- Déplacement la nuit :
oui /__/ non /__/
- Conduite en état de fatigue ou somnolence
:
oui /__/ non /__/.
- Durée de conduite avant l’accident en heures :………………………………………
- Conduite en état d’ivresse: oui
/__/non /__/ Ou sous autres drogues : oui /__/ non
/__/
- Transgression du code de la route
:
oui /__/ non /__/.
- Ancienneté du permis de conduire (5 ans ou plus)
:
oui /__/ non /__/.
IV. Caractéristiques Cliniques :
- Délai entre l'accident et le transfert à l’hôpital : < 1heure /__/, >une heure /__/, plus
de 3 heures /__/
- Hospitalisation :
- Le service :
oui /__/ non /__/.
Médical /__/ ou Chirurgical /__/
- Séjour à l'hôpital: Durée du séjour à l’hôpital /____________________________/
- Traitement reçu : Médical /__/ ou Chirurgical /__/ ou Orthopédique /__/
- Bilan lésionnel : le type de lésion présentée à l’admission : Traumatisme
crânien /__/ Trauma thorax, abdomen /__/ Trauma MS /__/ Trauma MI /__/
Traumatisme cervical /__/ Traumatisme bassin /__/
Autres /__/
Le nombre : Une /__/ ou Plusieurs /__/ et la mortalité : Oui /__/ ou Non /__ /
- Examens para cliniques : /_____________________________________/
Rx standards /__/
TDM /__/
Et description des types de sortie :
Sortant : Guéri /__/,
Sortie avec séquelles /__/,
Référé /__/,
Décédé /__/.
31

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