"Quelles solutions de mobilité pour Plaisance asphyxiée ?"

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"Quelles solutions de mobilité pour Plaisance asphyxiée ?"
PRESENCE DU TOUCH
ASSOCIATION DE DEFENSE DU CADRE DE VIE
ET DE L'ENVIRONNEMENT DE PLAISANCE DU TOUCH
Association agréée au titre de l'article L.252-1 du code rural et de la loi 95-101 du 2
février 1995 relative au renforcement de la protection de l'environnement
COMPTE-RENDU DE LA SOIRÉE-DÉBAT
Organisée par PRÉSENCE DU TOUCH
"Quelles solutions de mobilité pour Plaisance asphyxiée ?"
PLAISANCE-DU-TOUCH, 16 novembre 2006
Intervenants :
Associations de Parents d’élèves :
Médecin généraliste :
Mairie de Plaisance-du-Touch :
Mairie de Tournefeuille :
Conseil Général :
Comité d’entreprise Alcatel :
"Ecole à vélo" (Tournefeuille) :
Association "les bus cyclistes" :
Collectif "PDU alternatif" :
PRÉSENCE DU TOUCH :
Modérateur :
M. R. Hallé (APEIL), M. J. Grassino (FCPE)
Mme L. Bayonne (médecin généraliste à Plaisance)
M. L. Escoula (maire), M. P. Guyot (conseiller municipal)
M. J. Guilbault (adjoint au maire, délégué aux transports)
M. L. Escoula (Conseiller général du canton de Léguevin)
M. O. Lambeaux
M. P. Moinat
M. H. Bellut
M. J-C Valadier
M. H. Legay, M. A. Beuraud
M. C. Moretto (La Dépêche du Midi)
Personnalités invitées absentes :
Conseil Régional :
Communauté d’Agglomération :
Tisséo :
Mme Iborra (excusée, mais non représentée, a envoyé un courrier)
M. J-L Moudenc (aucune réponse reçue aux courriers envoyés)
M. C. Doucet (aucune réponse reçue aux courriers envoyés)
La soirée-débat était programmée à 20h30, à la salle des fêtes de Plaisance-du-Touch,
le jeudi 16 novembre. Environ 240 personnes ont répondu à l’appel de PRÉSENCE DU TOUCH et ont assisté
ou participé aux débats.
Compte-rendu de la soirée débat : « Quelles solutions de mobilité pour Plaisance asphyxiée ? » - 16 nov. 2006
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PRÉSENCE DU TOUCH avait décidé d’entamer la soirée par la projection d’un film de 12 minutes,
tourné par l’association. L’objectif du film était de montrer la vie quotidienne de Plaisançois (une salariée se
rendant à Airbus en voiture, des lycéennes revenant du lycée, un salarié utilisant son vélo pour aller à Alcatel)
confrontés aux problèmes de transport. Le petit montage vidéo se terminait par l’intervention de deux
responsables de PRÉSENCE DU TOUCH qui ont repris et argumenté les solutions préconisées par
l’association plaisançoise (voir page 3 du "Colvert" de novembre 2006).
C. Moretto, modérateur, a ensuite ouvert le débat en donnant la parole aux intervenants.
1ère partie : Qu’est-il envisageable de demander aux
territoriales pour améliorer les conditions de transports ?
APEIL (R. Hallé) :
Association de
parents d'élèves
du lycée
FCPE (J. Grassino) :
Association de
parents d'élèves
du lycée
Mme L. Bayonne :
Médecin généraliste
collectivités
Présentation de la "journée-type" du lycéen plaisançois. Les enfants se lèvent vers
6h15 le matin, et doivent prendre le bus de 7h12 pour atteindre le lycée Rive-Gauche en
temps utile. Pour les enfants dont les cours démarrent à 9h, plusieurs cas d’arrivées en
retard récents sont cités (le bus part pourtant à 8h05 de Monestié !). Le soir, le retour
sur Plaisance s’effectue vers 19h puisque les bus, noyés dans les encombrements,
mettent environ 1h pour regagner Plaisance. Et c’est alors que les lycéens doivent
commencer à faire leurs devoirs. Les lycéens subissent donc des conditions de travail
infernales, avec des journées d’une durée inacceptable.
Témoignage sur une action "coup de poing", menée à Tournefeuille en 2004/2005. Les
bus, partant de Plaisance, étaient tellement bondés en passant à Tournefeuille, qu’ils ne
s’arrêtaient même plus ! Les enfants, devaient donc attendre le bus suivant, et arrivaient
immanquablement en retard. Les tentatives d’actions "amiables" n’ayant donné aucune
suite, il a fallu "bloquer les bus" un matin, pour qu’enfin Tisséo réagisse, et dédouble les
bus. Mais le problème du temps de trajet reste entier, et la question de la future carte
scolaire est loin d’être réglée.
Remarque sur le fait que, parmi ses patients, un grand nombre d’adolescents souffrent
de stress et d’anxiété. Les enfants ont peur d’être en retard, ont peur de ne pas avoir le
temps de faire leurs devoirs … Les journées qu’ils subissent sont intolérables, et les
dégâts pour la santé des lycéens, à court ou moyen terme, sont significatifs, et
insuffisamment pris en considération.
PRÉSENCE DU TOUCH : L'association déplore le manque d’anticipation des problèmes de la part des élus,
quelle que soit leur tendance politique. Elle réitère ses propositions d’urgence figurant
dans le Colvert (bus en site propre sur CD50, et réexamen de la carte scolaire).
M. Guilbaut et M. Escoula considèrent que les problèmes soulevés sont effectivement préoccupants, mais
rappellent que l’Ouest toulousain doit faire face à un afflux massif de nouveaux
habitants. M. Escoula indique que l’Ouest toulousain est maintenant devenu une priorité
pour la mise en place de transports en commun. M. Guilbault signale que les
fréquences des bus 65 et 67 vont être accrues début 2007.
J-C Valadier
Collectif
PDU alternatif
regrette la part très faible de déplacement en transport en commun sur l’agglomération
toulousaine, les objectifs du PDU en cours, pourtant peu ambitieux en la matière, étant
très loin d’être atteints. Il déplore l’orientation « tout-voiture » des récents
investissements en Midi-Pyrénées, ainsi que le « gouffre » financier qu’a représenté et
que représente encore la construction des lignes A et B du métro.
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Débat dans la salle :
Un débat alors se développe entre la salle et les intervenants, notamment sur les
investissements récents et à venir en matière de transports. De nombreuses
expériences individuelles sont rapportées, montrant l’ampleur des difficultés de
déplacement autour de Plaisance-du-Touch, et mettant en exergue l’urgence de trouver
des solutions à court terme.
La proposition de mise en place d’une voie de bus en site propre sur la CD 50 reçoit un
accueil unanimement favorable, tant parmi les intervenants que dans le public.
M. Guilbault considère qu’il ne s’agit que d’un problème de financement.
Plusieurs personnes de la salle réfutent la problématique financière, indiquant que
quand la volonté politique existe, des fonds peuvent être débloqués. La nombreuse
assistance présente en ce 16 novembre à Plaisance montre bien que des mesures
innovantes en terme de transport auraient le soutien d’une large partie de la population.
Le débat revient alors sur la problématique de la localisation du lycée d’affectation des
élèves de Plaisance, et la question de la future carte scolaire, après l’ouverture des
lycées de Tournefeuille et de Fonsorbes, est posée.
La réponse écrite, envoyée le jour même par Mme Iborra aux organisateurs de la
soirée, est alors évoquée. Si rien ne semble décidé pour l’heure, le changement
d’affectation des lycéens Plaisançois à échéance 2010 est visiblement loin d’être
acquis.
M. Guilbaut
estime que ce serait une aberration pour les enfants plaisançois d’être envoyés au
Lycée Rive Gauche à cette échéance.
M. Escoula
pense qu’un large débat doit s’ouvrir, notamment avec les Fédérations de Parents
d’Elèves. Une répartition des lycéens, entre les multiples établissements situés autour
de Plaisance-du-Touch (Colomiers, Blagnac, Cugnaux, puis Fonsorbes et
Tournefeuille) doit être étudiée.
M. Escoula étant attendu à un autre rendez-vous quitte alors la réunion et se fait représenter par M. Guyot.
2ème partie : Comment promouvoir des initiatives citoyennes ?
PRÉSENCE DU TOUCH souhaite mettre en avant le fait que la problématique des transports concerne
chacun d’entre nous. Si des actions d’envergure sont attendues de la part des collectivités territoriales, des
initiatives citoyennes peuvent et doivent se mettre en place. A ce titre, trois invités font part de leurs expériences
respectives.
O. Lambeaux
représente la Commission Transport du Comité d’Entreprise Alcatel. Un Plan de
Déplacement Entreprise a été mis en place depuis 5 ans à Alcatel afin de favoriser les
modes de transports "doux". Des améliorations notables ont été réalisées pour l’accueil
des cyclistes, des initiatives de covoiturage (avec garantie de retour par taxi en cas de
souci) ont vu le jour. Ainsi, la part des salariés Alcatel venant au travail seuls dans leur
véhicule personnel a commencé à décroître, et la tendance devrait se confirmer dans
les mois et années à venir.
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P. Moinat
présente l’initiative "Ecole à Vélo" menée à Tournefeuille, en coopération étroite avec la
Mairie (et notamment M. Guilbault). Ainsi, des parents volontaires se relaient un ou
deux jours par semaine (matin et soir) pour conduire à l’école les enfants des classes
primaires. Cela permet de faire en sorte que les enfants prennent de bonnes
habitudes et cela renforce également le lien social au cœur des quartiers. Huit circuits
différents sont en place et une cinquantaine de parents participe à l’accompagnement.
H. Bellut
explique la genèse des "bus cyclistes". Lui-même fait le trajet Léguevin – Blagnac
chaque jour à vélo. Il nous démontre, avec beaucoup d’humour, l’intérêt tant pour
l’entreprise que pour le salarié d’un tel moyen de transport, et insiste sur le caractère
quasi universel du vélo, qui est à la portée de tous. Aujourd’hui, une vingtaine de lignes
de "bus cyclistes" est en place autour de Toulouse. Il faut noter pour Plaisance des
initiatives pour aller de Plaisance à Alcatel, Airbus, Freescale ou Météo-France.
Débat dans la salle :
La parole est alors à nouveau donnée à la salle. Un grand intérêt est perçu vis-à-vis des
expériences ici relatées. Pour l’infrastructure vélo, il est remarqué que des équipements
basiques et peu onéreux font cruellement défaut (exemple : pas de garage à vélo
devant la salle Bombail, où se tient cette réunion). Certaines personnes déplorent le
manque d’organisation du covoiturage, d’autres rappellent les difficultés que ce mode
de transport peut induire.
Une personne dans le public prend la parole pour dénoncer les projets de grande
envergure prévus autour de Plaisance (le centre commercial des Portes de Gascogne,
les 1400 logements de la Geyre), et s’étonne que le débat ne porte pas d’abord sur ces
points-là.
M. Guyot
explique les raisons de la création de logements à la Geyre, en indiquant qu’il s’agit
d’un programme qui va s’échelonner sur 5 ans au moins. A propos des "Portes de
Gascogne", il rappelle que la déviation de Léguevin sera en place avant l’ouverture de
ce centre commercial.
PRÉSENCE DU TOUCH rappelle que le débat du soir porte sur les transports (ce dossier étant prioritaire pour
l’association en 2006/2007), et non sur l’urbanisme. PRÉSENCE DU TOUCH rappelle
ses critiques réitérées contre l’urbanisation de la zone de la Geyre, et ses multiples
réserves exprimées par ailleurs quant au centre commercial de la Ménude ("Portes de
Gascogne"). PRÉSENCE DU TOUCH, association composée de bénévoles, ne peut
mener tous les combats simultanément, et a décidé de focaliser ses actions sur les
transports, qui paraissent être la problématique majeure à l’heure actuelle.
PRÉSENCE DU TOUCH rappelle et déplore le manque de concertation entre la municipalité et l’association ces
dernières années, malgré de nombreux courriers ou projets soumis (notamment en
terme d’aménagements de pistes cyclables). Elle mentionne, à titre d’exemple, le
gâchis que représente la passerelle du Docteur Armaing. PRÉSENCE DU TOUCH avait
présenté une alternative nettement moins onéreuse, et qui eût été beaucoup plus utile
pour les cyclistes que la passerelle doublant le pont, inutilisable à vélo, qui a été mise
en place. Le manque de pistes cyclables, notamment autour des écoles de Plaisance,
est réitéré et est largement approuvé par le public présent.
M. Guyot
indique que la Mairie de Plaisance tente de mettre en place des pistes cyclables à
l’occasion de chaque rénovation de rue. Il souhaiterait également que l’on avance plus
vite en la matière, mais rappelle les contraintes budgétaires de la commune.
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Conclusion : Comment donner suite à cette soirée ?
Les actions attendues, suite à cette soirée débat, sont :
-
une réelle volonté de financer une mise en place de TCSP (transports en commun en site propre)
sur la CD 50, et une réflexion à moyen terme sur les modalités d’accès à Toulouse en transport en
commun ;
-
l’ouverture d’un large débat sur la carte scolaire, à court et moyen terme, impliquant la Région, le
Rectorat, les Fédérations de Parents d’Elèves et les Associations de défense du cadre de vie et de
l’environnement ;
-
l’amélioration des infrastructures cyclistes sur la commune de Plaisance-du-Touch ;
-
une meilleure prise en compte des compétences des Associations, et notamment de PRÉSENCE
DU TOUCH, par les décideurs et acteurs économiques, lorsqu’un projet prend forme en matière de
transport ou d’urbanisme ;
-
la mise en place, au printemps 2007, d’une action de type "Ecole à Vélo" à Plaisance, avec la
coopération active des Fédérations de Parents d’Elèves ;
-
la mise en place d’un site Internet pour la commune de Plaisance-du-Touch (annoncée par M.
Guyot pour début 2007), pour une meilleure circulation de l’information sur les projets en
préparation et les initiatives citoyennes qui pourraient se mettre en place.
C. Moretto clôt la soirée (il est près de 23h45 !) en remerciant l’ensemble des participants, et signale, que sur
Radio Mon Païs, des informations sur le covoiturage sont données chaque matin.
PRÉSENCE DU TOUCH remercie les orateurs pour la qualité des débats, et notamment les élus qui ont eu le
courage de venir à cette réunion publique (tous n’ont pas fait cet effort !). L'association
estime que ce débat, animé mais cordial, a contribué à faire avancer la démocratie
participative au sein de la commune en montrant que les mentalités en matière de
solutions de transport sont en train d’évoluer. C. Moretto est salué pour avoir accepté et
parfaitement rempli la délicate tâche de "modérateur" durant cette soirée. Elle remercie
enfin les nombreux Plaisançois qui ont répondu à l’appel de cette soirée et donne
rendez-vous à tous pour de futures initiatives en la matière.
La table des orateurs durant la 1ère partie de la soirée. De gauche à droite :
L. Bayonne, J-C Valadier, R. Hallé, J. Grassino, H. Legay, C. Moretto, A. Beuraud, L. Escoula, J-C Guilbault
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