Doisneau E`Clair N°6 - Fondation Hospitalière Sainte Marie
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Doisneau E`Clair N°6 - Fondation Hospitalière Sainte Marie
Doisneau E’ Clair Regards croisés sur la vie du Centre Journal trimestriel de l’Ehpad Robert Doisneau N° 6 - avril 2016 POISSON D’AVRIL L’édito de Marc Pignero, Rédacteur en Chef M.P. Expression qui souligne l’annonce d’un événement imaginaire, et le passage d’un signe zodiacal de fin d’année à la nouvelle, le printemps. Petit stratagème utilisé par les garçons pour entrer en relation avec les filles (ou l'inverse), ce qui est toujours difficile. Et chez les seniors? A voir! Entrée en relation facile ou pas? Pour répondre à cette grave question, je vous propose un petit jeu. Que chacun/chacune d’entre nous, résidente/résident, aie chaque jour une relation favorable, soit avec un autre senior soit avec une ou un de ces majors qui s’occupent tant bien que mal de nous (1). Faut dire que c’est pas toujours facile. Chacun, chacune pourrait faire le point sur ses relations, et raconter aux réunions d’animation les plus amusantes. En avril 2017, on pourrait voir si on peut organiser « un dollar » de la plus belle relation gratifiée d’un prix d’un dollar. (1) Bien pour nous, mal pour elles. 1 Sommaire L’Edito de Marc Pignero Rédacteur en Chef •Le mot de Mme Alexandra Rossignol, Directrice Le mot de la Directrice : Chers résidents, de l’Ehpad La vie au Centre Robert Doisneau : •Le CVS, la petite boutique, la cuisine •L’ interview de Marc Pignero: •Fatiha Hanine, « ASH » •La parole aux résidents : •Textes à partager •Nous sommes tous des Montmartrois •Un regard sur les photos de R. Doisneau •La page « people » •Mme Le Tourneau •Récit de M. Cazube L’animation en images: •Nos rendez-vous •Les nouveaux ateliers • écriture •qi gong •Nos événements •Galette des rois •Fête des familles •Récital de chansons yiddish •La vie dans les Unités protégées Vie de quartier Remerciements Les beaux jours arrivent pour le plus grand bonheur de tous et ces derniers sont annonciateurs d’un certain nombre de changements: • Arrivée d’une nouvelle psychologue, Aleksandra Gniazdowska, le lundi 11 avril, qui sera présente les lundi, mardi, mercredi et vendredi. Elle viendra à votre rencontre dans les jours suivant son arrivée. • Départ de Yann, l’animateur, binôme de Béatrice, et dans l’attente de son remplacement Béatrice est présente actuellement du lundi au jeudi. • Mise en place de nouvelles animations (qi Gong, atelier écriture, ..) • Arrivée de Catherine Gros, infirmière référente, présente jusqu’en Juillet. • Et bien d’autres choses! Les terrasses au 1er ainsi qu’au 7 ième étage vous sont accessibles alors n’hésitez pas à aller y profiter du soleil. Je souhaite un très beau Printemps à tous! Alexandra Rossignol 2 La vie au Centre Robert Doisneau Le Conseil de Vie Sociale s’est tenu le 20 janvier. Son compte rendu a été envoyé par courrier aux familles et diffusé en interne. Le prochain Conseil de Vie Sociale aura lieu mercredi 8 juin 2016 à 14h. Vous pouvez vous rapprocher de vos représentantes, Mmes Gilles et Jollivet en leur adressant un mail à l’adresse suivante : infofamillesehpaddoisneau75018@ gmail.com de gauche à droite : M. Montandon, résident, Mme Rossignol, Directrice, Mme Soufaparis, fille de résidente, Mme Seban, résidente, Mme Jollivet, fille de résidente et représentante des familles. de gauche à droite: Mme Zelty et Mme Alamachère, résidentes, Mme Mbengue, responsable restauration, Dr Aouad , médecin coordinateur, M. Montandon , Mme Rossignol et Mme Soufarapis. 3 « On manque de tout » Voilà ce que Marc Pignero a entendu de la bouche d’un enfant quand nous avons partagé ensemble les galettes des rois. Qu’est-ce qu’on peut faire? La loi anti gaspillage alimentaire va aider 15 millions de français. Mais comment? Chaque citoyen pourra créer une association et s’adresser à l’enseigne de son choix pour récolter les invendus et les distribuer. Les grandes surfaces ne pourront plus jeter ou détruire, par javellisation, des denrées consommables qui pourraient être données. Et aussi la lutte contre le gaspillage sera inscrite dans les parcours scolaires, car l’éducation est fondamentale pour changer les comportements. Et nous, ici, à notre niveau? Que pouvons-nous faire? Avez-vous une idée du nombre de déchets alimentaires qui sont jetés chaque jour? A la Commission des menus, l’initiative de Marc Pignero a été retenue, les portions sont désormais réduites . Bien entendu, on peut demander à être resservi si nécessaire. Voilà qui à notre niveau, va générer moins de gaspillage! Les différents régimes alimentaires Savez-vous que la cuisine prépare chaque jour 500 repas, sans compter les petits déjeuners et goûters. Pour chaque repas, il y a 4 textures différentes: - Entier : les aliments sont servis entiers dans l’assiette - Haché : l’élément protidique est coupé au couteau par le personnel - Mouliné : l’élément protidique et les féculents sont hachés au robot, les légumes sont écrasés - Mixé : élément protidique et accompagnement sont mixés séparément pour obtenir une texture lisse, homogène et cohésive. Et de nombreux régimes alimentaires : • • • • • • • • • Diabétique (hypocalorique) Hypolipemiant (sans graisse) Sans viande, Végétarien (sans œuf, poisson, viande) Sans protéines animales (végétalien) Sans sel, Sans fibres, Sans porc, Casher. 4 Interview de Mme Fatiha Hanine, « ASH » M.P. « Je suis « ASH », Agent de Service hôtelier, (en blouse rose). Pas de formation particulière, c’est le travail de toutes les femmes, avec en plus la rigueur du nombre de personnes à servir, et l’adaptation à des collègues permanentes ASH ou ASL et à des vacataires changeantes. Je travaille de 9h à 20h, payées 10heures, avec 1 heure de pause déjeuner, une semaine de 4 jours (40 heures travaillées) suivie d’une semaine de 3 jours (30 heures travaillées), soit 35h par semaine en lissant. . Le matin : préparation du déjeuner de 9h à 12h, installation des tables selon le plan de table et les changements dus aux absences, invitations, repas en chambres ou salon d’étage, si on est bien prévenu à l’avance. Nappes, set de table papier, couverts et verres, préparation de chariots pour distribution des bouteilles, pots à eau, huilier et condiments, pain, cubitainer de vin, bières. Heure du déjeuner : réception du chariot des entrées avant midi. Adaptation aux changements non prévus. Arrivée progressive des résidents en fauteuil roulant par les AS (blouses jaunes). Pour commencer à distribuer les entrées, il faut qu’il y’ait sur place au moins une AS en cas de malaise éventuel d’un résident. Dès les entrées, on a les « mixés » et les autres régimes spéciaux à distribuer (fibres, diabète, sans porc, sans sel, sans fromage, etc.). le plat : on ramasse les assiettes vides des entrées, les cuisiniers et leurs roulantes arrivent avec des assiettes avec cloche pour les régimes, souvent en étage 2 ou 3 sinon distribués par ASH en restaurant. Les assiettes du plat du jour sont préparées une par une, par le cuisinier sur roulante à température constante, et servies un à un aux résidents assis à leur place; on ne sert pas une place vide, l’ assiette refroidirait. Service restauration, pas cantine. Il y a des assiettes avec des restes à jeter , (20%,30% ? Il faudrait évaluer sur une semaine) Le plat principal est très important, c’est lui qui apporte les calories, les protéines, les légumineuses, les féculents, les fibres dont le corps a besoin, les AS surveillent, incitent, aident à manger mais on considère que le résident est responsable de luimême, selon ce qu’il aime, ce qu’il veut, « dont il a envie ». 5 Les fromages-desserts : c’est le chariot des jalousies, tout le monde veut être servi en premier, les tables « d’en bas » (semaine A) comme celles « d’en haut » (semaine B). Le service est très long, car on demande à chacun ce qu’il veut, pour les fromages, c’est toujours pareil : camembert, chèvre, bleu, gruyère, mais pour les desserts, entre les fruits, les crèmes, les pommes au four, les pâtisseries, le temps qu’ils comprennent, qu’ils décident… ce qui prouve que les desserts sont les préférés, les assiettes sont nettoyées. Les cafés : là pas de problème, tout le monde veut son café et on connaît les goûts de chacun sans, un ou deux sucres. . L’après midi : après le départ des trainards , on nettoie les tables et le sol, on change « ce qui a besoin » on trie ce qui doit être jeté (fromages découpés, desserts en coupelles ou gâteaux, fruits talés…), ce qui peut être gardé au plus pour le soir ou le lendemain (yaourts, fromages frais emballés, fruits). On descend en sous sol pour le plongeur, assiettes par taille, verres par sortes, couverts triés, replacés dans les rangements adaptés et remontés. Puis on prépare les tables pour le soir, sauf s’il y a une animation prévue ou les anniversaires, avec spectacle et goûter, alors il faut disposer les tables et les chaises à la demande de Béatrice, et vous savez combien elles sont lourdes à porter! Si c’est un jour de fête avec des invités en nombre, il y a un plan de table à revoir avec Mme Duclos. Vers 14h/14h15, je prends mon heure de repos, 1/2h pour déjeuner au self du personnel, pas toujours l’appétit… et 1/2h de repos dans la salle de repos au sous sol, où il y a un canapé et 3 ou 4 fauteuils, mais pas vraiment la détente, avec les portables qui sonnent… . Le soir : la disposition des tables est différente le soir, il y a peu d’invités, certains résidents restent dans leur chambre. Le potage est plus apprécié que les entrées de midi. Le plat est souvent délaissé, moins d’appétit à cause du goûter vers 16h/16h30 trop proche du diner, donc beaucoup d’assiettes avec des restes. Pour le fromagedessert, le choix est plus rapide, beaucoup de demandes de yaourts et fruits et de plaintes parce que les fruits sont trop froids et impossible à peler. La salle se vide plus vite (la télé) et plus lentement (remontées avec les AS). Reste ¾ d’heure pour nettoyer et remettre en ordre pour le lendemain. Il faut faire vite. Heure de sortie sur la pointeuse. A 20h, bien contente de rentrer chez soi, se reposer… pour recommencer. 6 La parole aux résidents C’est pas une vie Chacun passe sa vie à se croire supérieur, Et à râler contre les envahisseurs. Ceux qui ont de l’argent : « Touchez pas au grisbi », Ceux qui ont des enfants : « Place pour mes petits », Ceux qui n’en ont pas : « Et ma contrepartie ? ». Tout ce beau monde vieillit à égalité, En beauté, bêtasserie, infirmités : Ceux qui s’enfoncent en léthargie, Ceux qui cherchent une sortie : La gourmandise ? On a plus d’appétit ! La boisson ? Déjà qu’on tient plus debout ! La lecture ? On y voit plus du tout ! Tout sur écran ? On n’a pas appris ! La télé : trop de pub, ça nous abêtit. De parler à voisin-voisine, nul n’accepte : « Il ne parle de rien ». « Elle râle pour tout.» Donc, c’est râpé, chacun reste dans son trou. Que ça ne soit pas celle de l’esprit, la retraite. M.P. FINI-FINI ? Je faisais mes courses, mon frichti, Mon ménage, un ciné, c’est fini. Plus de MOBILITE physique, Incapacité, plus rien, j’abdique ; Moins de RELATION avec mes voisins, Ils pensent que je suis tombé zinzin. Plus de rencontres, d’opinions, J’ai moins d’ACTIVITE MENTALE Ils doivent s’en poser des questions, Que je suis rendu au plus mal. Or ils me ressemblent, ces voisins, Ils sont mes alter egos, mes prochains. Rester en Relation Sinon c’est la Perdition. 7 A bâtons rompus M.P. Ce titre nous va bien. Nous avons besoin de bâtons, mais s’ils cassent, nous allons tomber. Vous avez remarqué? Il n’y a pas de miroirs dans cette maison de retraite, - Alors que les hommes sont toujours en train de regarder si ça se voit qu’ils ont pris du ventre, - Alors que les femmes sont toujours en train de vérifier leur maquillage ou si elles ont de belles jambes, ou s’il aurait fallu aller chez le coiffeur. Elles changent de toilette tous les jours, elles n’ont pas renoncé, ça prouve qu’il y a de l’espoir. Heureusement, nos aides - soignantes ne changent pas de tenue tous les jours, on ne s’y reconnaitrait plus! Mais elles changent de tête tous les deux jours, alors on s’y perd… Dans cette maison de retraite, ceux qui ne peuvent plus se lever seuls, s’habiller par eux-mêmes, ou manger seuls, tous sont aidés. Ceux qui ne peuvent plus se déplacer seuls ont des cannes, des trépieds, des déambulateurs avec ou sans roulettes, des fauteuils roulants, certains électriques. Certains sont sourds ou presqu’aveugles, on ne peut pas entendre ou voir pour eux. Certains ont perdu leur langue, alors que c’est le langage qui différencie l’homme et la femme de l’animal. Certains ont un peu perdu la mémoire, de la date du jour, du numéro de la chambre, de l’utilisation de leur badge personnel, protecteur de leur chambre, de leur intimité… Ceux qui ne parlent pas, ceux qui ne se souviennent pas, On ne peut pas parler pour eux, on ne peut pas se souvenir pour eux. Ceux qui ont perdu la mémoire, Ceux qui seraient encore doués de la parole sont peut être inquiets de se retrouver dans cette maison de retraite, ils voudraient en sortir. Certains de leurs proches leur donnent à croire que ça sera possible, un jour… D’autres proches les félicitent de leurs progrès, de l’amélioration de leur état, alors ils se revoient dans leur vie d’Avant. Ils remâchent cela en silence, impossible d le dire aux autres retraités… qui se bercent des mêmes rêves. C’est ainsi que ces Personnes Agées, pourtant raisonnables, ajoutent l’Isolement à leur Dépendance. Que faire pour les sortir de leur isolement? 8 En rade à l’Ehpad M.P. Ils ont bossé, elles ont œuvré, toute leur vie. Retraite bien méritée. Puis les maladies, l’âge, la vue, l’ouie, la tête n’ont pas suivi : La dépendance! Leurs forces les ont trahis. Les plus jeunes travaillent, faut prendre pension Sécu-mutuelle, en collective maison, Où les aides, soignantes, social spécialisées, Des Iles, du Continent Noir sont arrivées. Les gens d’âge, en matérielle dépendance, Par courage évitent la déchéance, Par le sentiment envers leur descendance, Par mental, relations avec survivances. 9 Bolivar, artiste peintre et sculpteur M. Bolivar Gaudin a exposé ses œuvres dans le cadre de l’exposition « Folklore planétaire » à la Galerie Franck Elbaz, rue de Turenne , du 6 février au 5 mars. Petite biographie : Bolivar Gaudin est né en 1932 à Salto, Uruguay. Sa mère venait de la tribu nomade des Indiens “ Charrúa”, et son père était un descendant du sud-français des immigrants. Bolivar assume fièrement son double héritage aujourd'hui. Son nom inhabituel premier n'est pas un alias artistique: ses parents voulaient honorer l’un des grands héros latinoaméricains. Bolivar s'installe à Montevideo en 1955 où il a travaillé dans le principal théâtre, le teatro Solis comme un peintre décorateur . Il rejoint le groupe de jeunes artistes, "La cantera". Bolivar arrive en France à Paris en 1963. La France est sa terre d'accueil depuis 50 ans. Son travail s’inscrit dans la lignée du mouvement Madi, à l’origine d’une nouvelle forme d’abstraction. Peintre et sculpteur, il revendique cette paternité, pour suivre cette recherche personnelle qu’il veut avant tout inscrire dans son temps. « L’art de notre temps est non figuratif car c’est tout simplement l’évolution naturelle, logique de l’histoire de l’art, où il s’agit d’inventer »[...]. Attiré précisément en raison de la position encore privilégiée de la capitale française, son art est d'un autre horizon; il appartient au grand "atelier du sud" fondé à Montevideo par Joachim Torres-Garcia au milieu des années 30. Une carrière internationale : depuis 1955, Bolivar expose dans de nombreux pays : l'Uruguay, l'Argentine, la France, l’Espagne, la Suisse, le Brésil, l’Italie etc. Ses œuvres sont présentes dans différents musées du monde. Son œuvre : Le rythme de Bolivar est tout de gravité. Ses toiles, ses aquarelles , ses bois aux combinaisons de formats inédits, sont des constructions de monochromes. Le tableau pour Bolivar devient objet, constitué de matériaux réels, assemblés entre eux dans l'espace réel. " Le tableau abstrait devient matière, il appelle le toucher, se fait sensuel, l'espace n'a plus d'escale, il s'offre et rend libre qui le regarde. Le tableau est embarcadère, bateau et 10 océan . Un infini où chacun se retrouve " comme l'écrit son ami Francois Delprat. Nous sommes tous des Montmartrois Ca ne fait pas sérieux! M.P. La belle Epoque, les cabarets, les chansonniers, Pigalle, le Bal Tabarin, le Moulin Rouge, le moulin de la Galette… et puis les peintres maudits, les rapins, Toulouse Lautrec, Modigliani, Van Gogh, les Fauves, Utrillo, les cubistes, Picasso,… la Place de Tertre, Poulbot. Justement, il y a le Montmartre secret, celui des escaliers avec les rampes sur lesquelles les gamins se laissent glisser avec délices, les Poulbots, le petit square secret de l’avenue Junot, le petit cimetière de Montmartre avec la tombe de Steinlein, le dessinateur du Chat Noir, la vigne de Montmartre, près du Lapin Agile, le funiculaire pour monter au Sacré-Cœur, voir la petite église de St Pierre de Montmartre, la mairie de la Commune libre de Montmartre, (oui, au temps de la Commune, en 70, Montmartre a été une des dernières place de résistance à et en contrebas, le Bateau-Lavoir… Mais le vrai Montmartre, où nous avons vécu est celui des rues commerçantes, où nous faisions nos courses quotidiennes, la rue de Clignancourt, la rue des Martyrs, la rue des Abbesses, la rue d’Orsel, de Steinkerque, la rue Ordener, la rue du Poteau, la rue de la Goutte d’or (le vin de la vigne de Montmartre réservé aux Rois) maintenant conquise par les boucheries Halal, près de Barbès et son boulevard annexé par Tati, Et les théâtres, l’Atelier, les Abbesses, le théâtre en plein air du Sacré-Coeur, les petites salles de quartier, ouvertes ou fermées selon les spectacles, … Nous avons tous des souvenirs de Montmartre. Si nous les racontions, ce serait une histoire véridique de Montmartre à léguer à nos successeurs. 11 Connaissez-vous la Vachalcade? La « Promenade de la Vache enragée » ou « Vachalcade » est un cortège carnavalesque de Montmartre organisé en 1896 et 1897 par les artistes et les montmartrois en réponse aux grands cortèges du Boeuf Gras qui défilent ces années-là. La première Vachalcade connaît un grand retentissement, lié à la célébrité de Montmartre, mais la deuxième édition en juin 1897 accumule un énorme déficit. Pour y remédier est organisée le 16 décembre 1897 au Moulin Rouge une fête baptisée ironiquement Fête du Déficit. C'est une très belle fête, mais aussi un échec financier. Ce qui fait qu'initialement destinée à être pérennisée, la Vachalcade ne connait pas ensuite de nouvelles éditions. 12 Suites et renaissance de la Vache enragée : En 1951, dans le cadre des festivités du bi-millénaire de Paris et Montmartre, Gustave Charpentier, alors nonagénaire dirige 1250 exécutants interprétant devant le marché Saint Pierre à Montmartre sa cantate : Le Couronnement de la Muse. Elle a été composée et créée à l'occasion de la deuxième Promenade de la Vache enragée. En juin 2010, la Vachalcade renaît, à l'initiative de l'association "Montmartre à la Une". En 2011, la seconde Vachalcade rassemble une participation et un public plus important que pour la précédente et est un grand succès. Mais à nouveau, des difficultés matérielles ont empêché la tenue d'une Vachalcade en 2012. En 2013, l'association "Montmartre à la Une" a organisé une nouvelle édition de la Vachalcade qui a réunit 40 000 participants et spectateurs. Le carnaval de juin 2015 a vu défiler de nombreuses fanfares, près de 350 musiciens! Tout le monde a défilé déguisé, sans thème particulier, juste le plaisir de s’amuser… la rue des Poissonniers, est l’ancien « chemin de la marée » qui depuis des siècles (XIVe siècle) relie les ports du nord de la France aux Halles de Paris permettant ainsi l’approvisionnement en poissons. A ne pas confondre avec la rue des Poissonnières! 13 Un regard sur les photos de Doisneau Le patineur solitaire Paris, avril 1969 La soixantaine, front dégarni, lunettes, Costume cravate, sur un pied, bras ouverts. Le patineur, pied gauche en pointe derrière, Emblème du self-control, est la vedette. 14 La page « people » Mme Le Tourneau Devinez qui est ce beau bébé… joufflu Et cette adorable fillette avec sa poupée et son ours en peluche? Virginia McLaurin est née en 1909. Il lui aura fallu attendre 106 ans pour que son rêve se réalise : voir élire puis rencontrer le premier Président noir de l'histoire américaine. Une rencontre qui l'a comblée de joie ! 15 Réponse : Gérard Woog, résidents du 3ème Madame Le Tourneau 16 A 7 ou 8 ans, maman m’a dit : « Ne pense pas trop à toi mais aux autres ». Ayant terminé l’école, en pension, avec diplôme, je me suis occupée de beaucoup de personnes : - Fais la classe à 10 garçons, 10 filles, fais le catéchisme à autant; plus à une autre qui a voulu apprendre la religion catholique, plus tard, s’est mariée, a eu deux enfants. - J’ai suivi des cours : - d’architecture, de sciences naturelles, sciences éco, sciences générales, d’archéologie, et de cosmologie, de sculpture, peinture, dessin, de graphologie, de littérature ancienne, et actuelle, quelle différence! - d’harmonium, de piano, d’orgue (sur un CavallierColl d’origine), avec jeux à tirettes, 3 claviers, expression par les genoux ( roulettes)et par les talons-pointes sur le clavier de pointes –pieds - J’ai appris à chanter seule (moi au piano) et après, en duo avec 4 Abeilles, Sophie, Agnès, Marina, Marèze , joué à 4 mains. - Je me suis occupée des tuberculeux, analyse des crachats, envoi en sana, en montagne, allée à les … occupée des vieilles retraitées à l’hôpital de Crest (si heureuse des visites, j’avais 20 ans), j’allais à l’hôpital distraire les malades. A Lyon, à 20 ans, à l’hôpital Desgenettes, 30 gamines de militaires à soigner. - Donné des cours sur la foi chrétienne - ... Céleste; gros bourdon - Travaillé à la Société Générale, à Sciences-Po. - Lavé le linge, dehors éplucher lapins, poulets, couper l’herbe, tondeuse à main, taillé arbustes, cueilli fruits et légumes, … 17 Ma vie, mes peines, mes joies, Georges Cazube Suite Annaberg…. Et nous, nous étions là , les hommes, ceux que les SS avaient désignés pour rester, c’est-à-dire « les hommes qui semblaient pouvoir travailler ». Les vieillards qui étaient descendus du wagon, avaient dû y remonter. Les jeunes gens qui étaient trop jeunes pour travailler sont remontés également et nous, nous sommes passés devant cette table où l’on a inscrit nos nom, prénom, pas les adresses évidemment, et un autre train est arrivé pour nous conduire vers un autre camp qui s’appelait Annaberg. Il n’était pas loin de Kosel et dans ce camp d’Annaberg, c’était la propreté après la souillure des wagons. Il était propre, net . Il y avait des paillasses toutes neuves. On a été reçus par un personnel, déporté naturellement, d’origine polonaise dont certains parlaient un peu le français. Nous avons passés une visite médicale assez rapide. « Bon pour le service » évidemment ; « Bon pour le travail forcé » évidemment . Comme je souffrais des hémorroïdes on m’a donné une pommade de fabrication française pour me soigner. Le lendemain on nous a emmenés sur un chantier où il fallait creuser, creuser, pelleter, pelleter pour faire , me semblait-il , une route ou peut être l’amorce d’une autoroute. Il faisait très chaud en ce début du mois d’août 1942 et naturellement nous avions très soif. De 7h du matin jusqu’à midi, en plein soleil c’était dur. J’ai attrapé des coups de soleil sur les cuisses, j’ai attrapé des coups de soleil sur les mains et sur les bras. J’ai dit sur les cuisses parce que j’étais en caleçon, tellement il faisait chaud. Un camarade à moi, Maurice Brauch, a été promu porteur d’eau. Avec des brocs et un gobelet, il faisait le vaet-vient entre un robinet d’eau fraîche et nous . On buvait. Il faisait vraiment très chaud. Et la première journée s’est passée à travailler sous la chaleur : piocher, creuser, pelleter, dégager le sable. Certains avaient des brouettes, d’autres plus loin, c’était des wagonnets et cette première journée à été vraiment éreintante. Vers 6h du soir nous avons arrêté et en colonnes par trois ou cinq, je ne me rappelle plus, nous sommes rentrés au camp. 18 Là, on nous a permis de nous doucher à l’eau froide et de nous laver proprement avant de passer devant une cuisine avec des assiettes dans lesquelles on nous a donné une soupe. Assez bonne, comparativement à ce que nous avions eu dans les wagons. Et pendant près de 15 jours, nous avons travaillé sur cette fameuse autoroute par grande chaleur. Le matin, réveil à partir de 6h et à 8h au travail jusqu’au soir 18h. C’était relativement bien. Si toute la déportation avait été comme ça , ça aurait été presque bien. Peiskrescham….. Mais voilà, au bout de 15 jours ça a changé. On nous a rassemblés pour nous emmener en train vers un autre camp qui lui s’appelait Peiskrescham. « P.E.I.S.K.R.E.S.C.H.A.M. » ! Un nom à coucher dehors. Et pour les 400 / 450 environ d’Annaberg, que nous étions, on a de nouveau inscrit nos nom, prénom, date et lieu de naissance avant de nous parquer dans des baraquements. Il y en avait environ une vingtaine de dispersés dans ce camp avec les latrines au milieu et une cuisine qui faisait face à la porte d’entrée. 19 Le chef de camp était d’origine polonaise juive et s’appelait Schlamkelvich .Il était aidé de son frère, naturellement du même nom, et de quelques autres avec des badines ou des fouets à la main. Ils nous ont parqués dans cette grande cour et nous ont annoncé que nous étions dans un camp de travaux forcés. Nous devions faire des travaux sur les lignes de chemin de fer, décharger des wagons, des wagons de pierres, de sable ou de ciment. Il faudrait travailler vite lorsqu’on nous appellerait sur ce fameux chantier. Pas de malade : Interdiction d’être malade. Et le chef de camp allemand est arrivé. Il nous a tenu à peu près le même discours, mais en allemand et traduit par Monsieur Schlamkelvich . Dans la journée nous avons été répartis en différents groupes de travail, composés de 10 à 15 personnes, avec à la tête de chacun d’eux un kapo d’origine juive qui savait parler allemand. Comme certains parlaient français ils ont demandé si parmi nous il y en avait qui voulaient être des kapos c’est à a dire des contremaîtres. La condition était qu’ils comprennent l’allemand et qu’ils parlent un peu allemand. Ils pouvaient parler français évidemment car certains devaient traduire. On nous a dit que le lendemain matin nous allions aller travailler sur ce fameux chantier de chemin de fer. Et le lendemain, réveil vers 5h , rassemblement de tout le monde dans cette grande cour centrale , par équipe. Chaque équipe avait son contremaître, son kapo. J’étais dans une équipe où j’ai retrouvé mes frères Grinbaud et Maurice Brauch. Mon père était dans une autre équipe avec d’autres, on était séparés. Et les 400 que nous étions, sommes partis vers notre chantier. D’après ce que j’ai pu voir par la suite, ce devait être un nœud ferroviaire où des trains, des locomotives venaient d’un côté, tournaient sur un grand, très grand plateau mu électriquement ou par des personnes – mais je n’ai pas vu tout de suite – et allaient dans certaines directions s’attacher à des trains qui étaient déjà prêts à partir un peu plus loin. A mon avis ils allaient vers le front de Russie. L’animation en images Voyage musical avec Yann Mmes Penegry, Clot, Léonet, M. Woog, Mme Fournier, Mme Souanin, Mme Petit, M. et Mme Thiollières Mme Seban, M et Mme Thiollières, Mme Fournier Lectures & contes Mme Souanin, M. et Mme Thiollières, M. Baur Revue de presse avec Pierre , bénévole BNP Paribas M. Montandon, Mme Chartier, Mme léonet, Mme Thibault, Mme Constancias, Mme Penegry, Mme Alamachère, Mme Decloedt, M. Baur, Mme Thiollières 21 Atelier origami Mmes Léonet, Mme Thibault, M. Baur, Mmes Rashidian, Penegry et Fournier Quizz et remue méninges Mme Constancias, M. Muguet, Mme Decloedt, Mme Clot, Mme Vaugeois, Mme Petit, Mme Lequeux Atelier art floral Mmes Penegry, Souanin, Fournier, Mauffay, Gaulthier, Bernard, Decloedt, et Jollivet 22 En février : crêpes party avec Philippe et Anne-Caroline, bénévoles de BNP Paribas, l’occasion de boire un verre de Poiré ! Merci à Mme Decloedt, qui a participé à la confection de la pâte à crêpes , à Philippe qui a eu la bonne idée d’apporter du cidre et du Poiré, et à AnneCaroline pour sa recette exceptionnelle! Les gourmands étaient là! 23 Les ateliers d’écriture ont démarré ! A partir des objets suivants : Echantillons de parfum, coquillages, habits de poupées, reproductions de tableaux, tableaux, photos de famille, médaille de baptême. La poupée d’Huguette, habillée de sa robe du dimanche, me rappelle ma communion. Sur cette photo, je pose avec ma médaille de baptême. Le coquillage de Béatrice me rappelle les vacances en Bretagne. Le tableau de Francine est un original. Le mien est une reproduction. Sylvie se souvient des coquillages, collés à son oreille. Marielle a emprunté l’appareil de son frère pour photographier la poupée. Marc a fait un selfie avec Jacqueline. En une minute, la photo a disparu. Les cheveux des poupées sont parfumés. La petite robe d’Huguette ressemble à un coquillage. Haïku : Sur l’étagère, un coquillage Dans le cadre, ma famille Sur la photo, les vacances 3 résidents du FAM/MAS participent aux ateliers d’écriture; le partenariat avec le collège Dorgelès va démarrer au printemps. Atelier d’écriture Mme Petit, Mme Fournier, Mme Decloedt, M. Pignero, Véronique Pittolo, Mme Clot 24 En 2016, un nouvel atelier : le Qi gong avec Dominique Assemaine le jeudi à 17h 25 M.P. Jeudi à 17h, nous avons maintenant atelier de Qi gong avec Dominique, spécialiste en médecine chinoise. Il y a beaucoup à comprendre et à appliquer de ses enseignements. Je vais essayer de commencer, mais j’y reviendrai : Quand on lève les bras, on inspire vers le ciel, Quand on les abaisse, on expire vers la terre. C’est la respiration qui donne au corps son énergie (donc nous sommes tous des petites centrales à énergie qui fonctionnent naturellement, mais que l’on peut perfectionner). Les mouvements lents du Qi gong sont ce perfectionnement : ils mettent en action tous les muscles du corps, surtout les muscles profonds et les organes. Un mouvement qui fait mal est à bannir. Chacun fait les mouvements lentement, sans se faire mal, mais les faire bien, en regardant Dominique, et en l’imitant du mieux possible. Certains mouvements sont faits avec deux éventails tenus pouce en dessous, doigts au dessus. L’éventail ouvert apporte plus d’air, donc d’énergie; l’éventail fermé d’un coup sec est une arme en tai chi. 26 Les conférences culturelles En janvier « Villa Flora » la collection privée des époux Hahnloser, exposée au musée Marmottan Monet . Des chefs d’œuvre de Bonnard, Cézanne, Manet, Manguin, Matisse, Marquet, Renoir ou encore Vallotton, Vuillard et Van Gogh En février : la chandeleur Fête de lumière, la chandeleur ou fête des chandelles tire son origine de lointaines traditions grecques, germaniques, celtiques, scandinaves, romaines et chrétiennes. Que fête-t-on exactement ce jour là ? Pourquoi allume-t-on des bougies et fait-on sauter des crêpes? En mars, Élisabeth Louise Vigée Le Brun est l’une des grandes portraitistes de son temps, à l’égal de Quentin de La Tour ou Greuze, peintre officiel de la reine Marie-Antoinette. 27 Rois et reines d’un jour… Les enfants de l’école primaire Ste Marie sont venus fêter les rois en janvier avec les galettes qu’ils ont eux mêmes confectionnés ! 28 Spectacle humoristique en janvier avec les familles Mme Rossignol nous a présenté ses vœux pour cette nouvelle année puis nous avons assisté au spectacle one woman show « Vive la vie » et partagé d’excellentes galettes des rois 29 Les anniversaires avec Audrey « Fleur de Paris » 30 Récital de chansons yiddish début mars Meredith, l’une des 3 filles de M. Streisfeld accompagnée de son pianiste Pablo, nous a offert un récital de chansons yiddish « Il me semble que c’est ma mère qui vient me dire bonsoir. » « Les émotions remontent avec fracas » G. Cazube 31 La commission d’animation Peu d’entre vous ont participé à la dernière commission d’animation en mars. C’est pourtant l’occasion d’être informés des projets en cours et de recueillir vos souhaits et suggestions en matière d’animation. Si vous souhaitez répondre au questionnaire de satisfaction qui a été distribué? N’hésitez pas à me le demander. Les sorties J’avais prévu d’organiser une sortie tous les deux mois afin de répondre à vos envies. En raison du plan vigie pirate renforcé, lié aux attentats de janvier, nous avons pu voir les illuminations de Paris, à condition de ne pas sortir du car; mais la sortie au cirque Pinder a été annulée. La sortie prévue à l’aquarium « Sealife » n’est plus envisageable, nous ne sommes plus autorisés à s’arrêter devant l’entrée le temps de descendre du minibus, et sommes obligés de stationner sur un parking trop éloigné. Je vous ai proposé à la place de choisir entre la visite d’une fabrique de macarons et le Musée de l’Air au Bourget. Aucun retour de votre part… Nous reprendrons les goûters au parc, déjeuner au restaurant dans le quartier et animations sur la terrasse dès les 32 beaux jours. Les Unités protégées l’équipe de soins a été renforcée avec l’arrivée de Catherine Gros, infirmière coordinatrice sur les 2 Unités Protégées. 33 Vie de quartier Au rendez-vous des Seniors L'association « Au rendez-vous des Seniors » aide les personnes âgées et retraitées à se retrouver ensemble quels que soient leur origine, leur statut social et leur âge. Les actions proposées par l'association s'articulent autour du lien social, des loisirs, de la culture, de la convivialité et d'informations concernant l'accès aux droits. pagesperso-orange.fr Association « Au rendez-vous des Seniors » 67 boulevard Ney 01 42 62 42 78 (Fax : 01 42 62 42 06) Email : [email protected] Café social Dejean : Le café social Dejean accueil des migrants âgés et leur vient en aide dans des démarches quotidiennes. Espace clair et convivial, de grandes baies ouvertes, tout a été pensé pour faire de ce café un lieu ouvert sur la Goutte d'or. Le café est géré par l'association Ayyem Zamen créée en 2000 qui gère aussi le café social Belleville. Elle propose un espace de sociabilité laïque ouvert sur l'intégration et la citoyenneté : des espaces de jeux et Internet, un salon de thé à «prix doux», une permanence sociale et une permanence d'écrivain public. Café Social Dejean 1 rue Dejean M° Château Rouge 01 42 23 05 93 Email : [email protected] Objectif 18 L'association Objectif 18 propose des animations culturelles et de loisirs destinés au seniors dans le quartier Charles Hermite - Evangile : brocantes semestrielles, sorties au cirque... Objectif 18 73 rue de l'Evangile 3 rue Emile Bertin 01 42 09 50 78 34 Merci à tous ceux qui ont participé à la rédaction de ce numéro : Au Comité de rédaction: Marc Pignero, Mmes Seban, Pénégry, Castein, Souanin, Fournier, Thibault. Merci à Monique Seban, Lydie Gaudin, Mme Le Tourneau et Georges Cazube pour leurs participations. Nous attendons impatiemment vos avis, vos commentaires, et vos articles! Doisneau E’clair Crée par Ehpad Centre Robert Doisneau 51 rue René Clair – Paris 18ème Trimestriel N° 6 - avril 2016 Rédacteur en Chef : Marc Pignero Rédaction : Béatrice Féral Imprimé par nos soins. 35